la belle verte

La Belle Ver te
Coline Serreau
1996
Le film en deux mots
Quelque part dans l'univers existe une planète dont les habitants évolués et heureux vivent en parfaite harmonie. De temps en temps quelques-uns d'entre eux partent en excursion sur d'autres planètes.
Curieusement, depuis deux cents ans plus personne ne veut aller sur
la planète Terre. Or un jour, pour des raisons personnelles, une jeune
femme décide de se porter volontaire. Et c'est ainsi que les Terriens la
voient atterrir en plein Paris.
(sources Allociné)
BIographie de Coline Serreau
Les débuts
Fille du metteur en scène de théâtre Jean-Marie Serreau et de l'écrivain Geneviève Serreau, c'est tout naturellement que Coline se
tourne vers l'Art dès son bac en poche. Elle entreprend des études
de Lettres, étudie l'orgue et la musicologie au Conservatoire. Mais
aussi le trapèze à l'école du cirque d'Annie Fratellini, et la danse. Elle
finit par se tourner vers l'Art dramatique. Elle intègre ainsi l'école de
la rue Blanche et devient stagiaire à la Comédie Française. Elle joue
pour la première fois sur scène en 1970 au théâtre du Vieux
Colombier où elle fréquente Coluche et Patrick Dewaere. Elle signe
son premier scénario en 1973 pour le film “On s'est trompé d'histoire
D'Amour” de Jean-Louis Bertucelli. Elle passe ensuite à la réalisation
avec le court-métrage “Rendez-vous”, destiné à la télévision.
Le succès
En 1975 vient la consécration lorsque son premier long métrage “Mais Qu'Est-ce Qu'Elles
Veulent ?” est présenté à Cannes. Elle s'y fait une solide réputation de femme engagée et
citoyenne. Après “Qu'Est-ce Qu'On Attend Pour être Aimé ?”, Coline Serreau obtient une renommée mondiale en 1985 avec le succès du désormais mythique “Trois Hommes Et Un Couffin”
Elle signe par la suite Romuald Et Juliette, l'histoire d'amour improbable d'un PDG et de sa femme
de ménage noire. Coline Serreau renoue avec le succès grâce au film La Crise qui dépeint la
société actuelle et tous ses soucis : le chômage, le divorce, l'éclatement de la famille. Pour la première fois, en 1996, Coline se met elle-même en image avec La Belle Verte. La réalisatrice
dénonce cette fois-ci les désastres environnementaux dans lesquels nous vivons. Cinq ans plus
tard, elle signe le magnifique Chaos. Le film dépeint la condition de la femme à notre époque en
mettant en lien deux histoires fortes de femmes qui veulent se sortir de leur condition. Toujours en
2003, la réalisatrice française renoue avec son trio magique Boujenah-Dussolier-Giraud avec le film
18 Ans Apres, En 2005, Coline Serreau continue dans le comique avec le film choral Saint
Jacques... La Mecque où elle met en scène Muriel Robin, Pascal Légitimus et Artus de Penguern.
Sources : Comme au ciné.com
Les Acteurs
Mila
Max
Macha
Mesaje
Mesaul
Florence
La boulangère
Le chauffeur de BMW
Présentateur
Papapote
un passant
Sonia
la femme sage
Homme politique
la femme de la DDASS
Les Lieux de tournage
Coline Serreau
Vincent Lindon
Marion Cotillard
James Thiérrée
Samuel Tasinaje
Philippine Leroy-Beaulieu
Yolande Moreau
Francis Perrin
Patrick Timsit
Denis Podalydès
Jacques Poitrenaud
Claire Keim
Catherine Samie
Didier Flamand
Armelle
Flinders Ranges, South Australie, Australia
Lozère, France
Parachilna, South Australia, Australie
Paris, France
Saint Andéol, Lozère, France
Paroles du film
"Sans monnaie, t'as rien”
“Comme c'est une grosse planète, il y a eu la dérive des continents ; ça fait que des sortes d'humains très différents sont apparus très loin les uns des autres. Alors le jour où ils se sont rencontrés, les plus dégénérés se sont crus supérieurs à tout le monde, ça a été le massacre, et maintenant, c'est les plus dégénérés qui dominent tout."
« Ah, vous êtes chef ? Voilà pourquoi j'ai du mal à le supporter celui-là. Pourtant il est sympathique.»
« Comment j'ai pu laisser faire ça ? On dit que les enfants sont le miroir de leurs parents… Je
dois être un sacré connard.»
« Tu sais ce qu'il a fait Papa? Il a déposé la télé et mon walkman sur le trottoir. Il a dit : à partir
d'aujourd'hui on va se parler dans cette maison ! »
« Chez nous on a des concerts de silence… »
"Il a des poumons, un cerveau, un coeur, mais sans papiers, il n'existe pas."
"Tous les gens qui fabriquaient des produits nocifs contre les humains, les animaux ou les plantes, ont été jugés coupables de génocide et de crime contre la planète."
"Je ne reste avec toi que pour ton compte en banque, mon chéri… prostitution légale."
"Sur la terre il y a 4 mecs sur 5 qui crèvent de faim, il y a ceux qui vivent cachés dans des caves
à cause des bombes, il y a ceux qui pourrissent du cancer ou du sida dans les hôpitaux, il y a
celles qui sont violées par 25 mecs en même temps pour bien leur faire comprendre c'est qui le
patron…
Et il y a TOI…
Et à toi il t'est arrivé une chose terrible: On a touché à ton rétroviseur !!!"
"Mon programme ne peut pas donner la bonté, ça vous l'aviez avant."
Des critiques divergentes
Contre
“Coline Serreau […]débarque sur terre pour nous asséner quelques vérités d'une
banalité à mourir. Son propos, très "bétaphysique", est très ennuyeux et prétentieux.[…] Ses gags sont tristes…
Elle est contre la pollution, contre l'échange marchand, contre tout ce qui abîme la
terre. La belle affaire. […]” Les cahiers du cinéma n°506 1996.
"La Belle Verte est une fable. L'héroïne, Mila, est l'envoyée spéciale d'une planète
lointaine où tout n'est que concorde et félicité, macrobio et hymne à la nature : le
genre pub pour eau minérale. Découvrant la Terre dans l'état qu'on sait en cette fin
de siècle calamiteuse, elle s'efforce, la brave fille innocente (Coline Serreau s'est
offert le rôle), de communiquer son message. Echantillons : c'est beau, l'innocence
d'un bébé ; c'est moche, l'appât du gain ; c'est beau, un arbre ; c'est dégueu, le
fast-food ; c'est beau, l'amitié ; c'est moche, l'agressivité. Coline Serreau en a plein,
des idées de ce calibre-là, nées du fulgurant télescopage entre l'increvable bon sens
populaire et la version intégriste d'un « babacoolisme » antédiluvien...[…] Avec deux
sketches et trois gags rigolos, Coline Serreau a inventé de quoi faire une bandeannonce alléchante. Le reste n'est qu'une litanie laborieuse de redites et lieux communs sur notre misérable existence. Télérama samedi 21 septembre 1996
Pour
“J'ai vu le film, simplement magnifique, poétique et qui donne à réfléchir, sur soi, sur la vie et le
sens de celle-ci. On sait depuis bien longtemps que les récits utopiques ne sont pas "réalistes".
Ce n'est pas une raison pour les dénigrer ou même de ne pas s'en inspirer... Le développement
durable, la lutte contre la pollution et la surconsommation, le pacifisme et la défense des valeurs
sociales et humaines... Voilà la richesse développée tout au long du film, un film qui a 12 ans
déjà, toutes ces valeurs sont aujourd'hui au centre des intérêts et de l'actualité… Allociné 26/01/2008
"( Ce film) transmet aux spectateurs de nombreux messages en matière d'écologie et d'humanisme, et montre les dérives de notre société de consommation de masse, basée sur la monnaie
("sans monnaie, t'as rien"). L'inégalité qui règne sur Terre est d'autant plus frappante quand on
voit la solidarité qui règne sur l'autre planète ou dans la tribu que rencontrent les deux fils de Mila
dans le Sahara. On peut dès lors se demander, comme le suggère le film, si les pays occidentaux sont aussi développés qu'on le prétend et si on n'a pas tendance à passer à côté des choses vraies, authentiques, de la vie. Le Vincent Lindon "déconnecté" est humain et généreux,
alors qu'il était auparavant prétentieux et égoïste, tout comme son fils. La scène avec Francis
Perrin nous pousse à relativiser la plupart des soucis qui nous gâchent l'existence au quotidien.
Ce film est un grand bol d'air pur et frais, à consommer sans modération. Je suis persuadé que
ce film aurait un grand succès s'il sortait à nouveau en salles en 2006. Allociné 09/2006
La Belle Verte est un film touchant, profondément intéressant dans son message de respect,
d'ouverture d'esprit et d'Amour. C'est Le Film. Tourné habilement comme une comédie pour toucher un plus large public : on y trouve un puissant moteur de vie pour toute une societé de gens
résignés, tyranniques ou dépressifs.[…]Chacun peut y trouver une raison de se remettre en
question dans sa vie quotidienne.
Le message de La Belle Verte est un espoir pour nous tous. 2003 Resonnance.com
“J'ai plutôt bien apprécié ce film. Il est vrai qu'en apparence, il n'y a rien d'extraordinaire, le scénario est assez mollasson, de même que les dialogues (par contre, je trouve les acteurs très
bons). Mais il est encore très frais aujourd'hui, je l'ai vu récemment, et il ne m'a pas paru si
"vieux", comme si les gens qui l'ont fait y avaient vraiment mis du coeur. Cela rejoint un peu le
sujet du film d’ailleurs.
Ce sont surtout les idées qui passent dans ce film qui sont importantes, il n'y a pas de jugement
ou de reproche fait à l'homme en face de son environnement, mais seulement un constat.
C'est un film qui porte un regard lucide et plein de recul sur notre comportement à tous, en tentant simplement de le comprendre (et sans y parvenir...). Le plus triste, c'est que la situation a largement empiré depuis 1996, sans aucune réaction. […] je trouve ce film humaniste, et plein de
bon sens. Ce n'est certes pas une oeuvre cinématographique de grande envergure, mais ce n'est
pas son but.
Il touche l'Homme et donne du recul à son comportement, dans ce sens, ce film est très bon, et
mériterait largement d’être montré dans toutes les écoles du monde.”
Longue vie à “La belle verte”. Resonnance.com
L'utilisation d'un point de vue extérieur pour décortiquer les moeurs de cette étrange espéce que
nous sommes, nous les humains, est une méthode souvent employée et très efficace. Alors ici
c'est drôle, sensible, doux, touchant. Le film fait son chemin lentement, tranquillement. On en sort
comme ressourcé, comme si le lien avec la nature s'était reformé. Une réussite en soi donc.
Allociné 2008