l`important c`est pas la chute
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l`important c`est pas la chute
L’IMPORTANT C’EST PAS LA CHUTE Laboratoire de création autour de 4 : 48 Psychose de Sarah Kane pour une comédienne et un boxeur Un projet du Groupe Chiendent Avec Nadège Cathelineau Julien Frégé Mathieu Duval Round 1 Introduction Au coin d’une rue, dans l’ombre, là où les chiens pissent, au beau milieu d’un terrain vague, derrière un chemin de fer où le train ne passe plus, dans un soussol de parking où dorment des épaves, dans un immeuble désaffecté, errante dans les couloirs d’un hôpital ou encore devant un motel désert et piteux, c’est là que vous pourriez la croiser. Elle est peut-être à côté de vous, à la terrasse d’un café, au supermarché, au cinéma, à la fête foraine, à la piscine, au restaurant, dans le métro. Elle est une femme, jeune, au bord du gouffre. Elle attend l’heure. Son heure. Elle souffre, d’elle-même, du monde qui l’entoure, de tout ce bordel ambiant qui fait sa vie. Elle ne peut plus manger, ne peut plus baiser, ne peut plus vivre au milieu des autres. Silence. Comme un dernier appel, elle lance un cri. Rage Rage Rage Frappe Crache Songe Brille Vole Viole Creuse Brise Cours Saigne Ouvre Casse Round 2 4:48 Psychose de Sarah Kane Comme point de départ nous nous lançons pour défi de plonger dans l’œuvre ultime de Sarah Kane, 4 :48 Psychose. Le but est d’aborder, à travers elle, un sujet qui reste encore trop tabou, un des maux majeurs de notre société contemporaine, gangrène qui se transmet de génération en génération et touche de plus en plus de jeunes : la dépression. Nous voulons questionner avec la même force, la même violence que l’auteure, notre jeunesse en perdition, en manque d’identité, de repères, de modèles, de désirs, d’idéaux. Nous imprégner de ce poème théâtral explosif et chaotique, de son rythme, du son des mots, de sa forme subversive pour en explorer la multitude de sens. Avec la même économie dans la langue, parler de nous, de nos failles, de nos doutes, de nos peurs, de nos désespoirs, de nos angoisses, nommer le VIDE, VIDE, VIDE qui se propage jusqu’à la folie, jusqu’à la volonté de mort, l’hôpital psychiatrique, le suicide. Tenter de comprendre comment on en arrive là et comment on se bat quand on est pris dans cette spirale infernale. Comment on se bat contre soi-même, contre les autres. Ça fait longtemps que nous tournons autour de 4 : 48 Psychose, que ses mots et sa musique foncent sur nous. Parce que ça crie en nous, dans nos tripes, nos sexes, nos rêves, parce que cette douleur est une force, parce que nous sommes convaincus du potentiel immense qu’a ce texte à faire entendre l’écho des cris stridents du monde. Round 3 Métamorphoses La dépression, à travers ses différentes strates, fait traverser à l’être qui en est touché une multitude d’états, de phases, que l’on pourrait nommer METAMORPHOSES : vide, perdition, reconstruction, oubli, découverte, perte de désirs, noyade, consumation, extinction, senescence, éclosion. Dans 4 : 48 Psychose, la succession des séquences et les changements d’état flagrants vécus par le personnage reflètent fortement cette idée de métamorphose, psychique et physique. Aussi, dans son texte, Sarah Kane laisse planer le doute quant au sexe du personnage et fait résonner l’hypothèse de l’hermaphrodisme. Parce que ces deux thèmes, métamorphose et hermaphrodisme, se rejoignent, se confondent, parce qu’ils sont vecteurs d’une réflexion sur l’identité, morale, sociale, sexuelle, et permettent de questionner et de bouleverser nos schémas sociétaux traditionnels, leur étude aura une grande place dans le processus de laboratoire et de création. Round 3 Boxe et Théâtre Parce que 4 : 48 Psychose raconte un ultime combat, celui de quelqu’un qui veut vivre, et parce que théâtre et boxe font partie de ma vie, il est devenu évident pour moi de les confronter et de les associer sur scène pour questionner de façon singulière la dépression. Mettre le combat de 4 : 48 Psychose en miroir avec le combat de boxe. Parce que boxe et théâtre ont tellement de points communs, parce que le texte de Sarah Kane sent le danger, comme le ring, parce que tous les deux sont une histoire de tripes, parce que dans le vestiaire comme en coulisse ça pue la sueur et la pisse, parce que vaincre l’état de dépression et l’aspiration à la mort c’est devenir un sportif de haut niveau, parce que « Chaos » ça sonne comme « K.O », parce que la boxe, le sport, le théâtre et l’écriture peuvent être des remèdes à la dépression chaotique, parce que la dedans il y a quelque chose de vital. Round 4 Mise en scène Sur scène, une comédienne et un boxeur se feront face, comme deux entités d’un même personnage qui se provoquent et s’affrontent. L’état de dépression deviendra un ring sur lequel on se bat, contre soi-même, contre les autres. A travers ce rapport métaphorique entre deux pôles d’un même être, on en abordera la multiplicité, la dualité, l’animalité, la poésie, physique et verbale, la violence, l’absurde, l’onirisme, la fragilité, l’hyper sensibilité. Dans un espace vide, on cherchera la théâtralité de ce voyage intérieur par le texte, le corps, la boxe (un sac de frappe, corde à sauter), la danse, la matière (eau, cendres, argile blanche, peinture), l’ambiance sonore, et en portant une grande attention à la picturalité des images. Round 5 Pistes de travail Nous travaillerons avec le binôme comédienne/boxeur à partir d’extraits choisis de 4 : 48 Psychose. Parce que le texte sera notre matière première, nous ferons des allers retours entre le travail à la table et le plateau. Parole, boxe et danse feront parties intégrantes de la genèse du spectacle. Pour agrandir le champ des possibles, « libérer » les deux protagonistes dans le processus de création, tant physiquement que mentalement, et « changer de peau », nous nous aventurerons sur diverses pistes de recherche supplémentaires. Avec la comédienne, nous aborderons le clown et le masque. Avec ces réels outils de la métamorphose et de la transparence, nous explorerons le terrain de l’inconscient et chercherons à libérer les démons intérieurs dont nous avons besoin pour casser toute autocensure, faire tomber les barrières de la raison, de la logique, du bon-goût, de la morale, être sale, moche, librement multiple. Avec le « boxeur-danseur », nous nous inspirerons très fortement de l’art du Butō, cette « danse du corps obscur », subversive, expressionniste et surréaliste. La présence de ce corps presque nu, brut, recouvert d’argile blanche, instaurant le code d’une imagerie grotesque, apportera une autre dimension aux sujets tabous, aux environnements extrêmes et absurdes abordés dans le texte de Sarah Kane. Round 6 Planning de Création Août 2016 La Factorie (Val-de-Rueil) / Aitre Saint-Maclou (Rouen) Septembre 2016 Centre Culturel de Bolbec / Le Rabot, Festival Rabotage (Semur en Auxois) Septembre/Octobre 2016 CHU de Rouen Novembre 2016 Le Relais (Le Catelier) Décembre 2016 Théâtre de la Chapelle Saint-Louis (Rouen) Janvier 2017 CDN Haute-Normandie Round 7 Equipe Nadège Cathelineau En 2012, après une licence en philosophie et un Diplôme d’Etudes Théâtrales à l’École Supérieure d’Art Dramatique de la ville de Paris (ESAD), elle cofonde la compagnie Aorte à l’intérieur de laquelle elle noue des liens étroits avec le Théâtre des Roches et la ville de Montreuil et se lance dans l’écriture et mise en scène de sa première création, Manège, tragédie d’enfants. Elle entre en 2013 dans le Master professionnel «Mise en scène et dramaturgie» de Nanterre Paris X. Elle y rencontre notamment les pédagogues et artistes : Dominique Boissel, David Lescot, Michel Cerda, Philippe Quesnes. Entre 2013 et 2014, elle assiste à la mise en scène Jacques Descorde à deux reprises dans Maman dans le vent et Combat. En 2014, elle écrit le texte dramatique Santa Maria, drame italien dans le cadre d’un atelier encadré par David Lescot. Entre septembre 2014 et juin 2015, suite à une proposition de la ville de Montreuil, elle crée et porte, aux côtés de Julien Frégé, le projet social et culturel Paroles d’en haut dans les quartiers Morillon-Montreau-Ruffins. Le projet sera reconduit de février à décembre 2016. Depuis le mois de juin 2014, elle travaille à l’écriture et à la mise en scène de Colonies. En 2015 elle crée aux côtés de Sophia Von Gosen et Licelotte Nin le collectif international de metteuses en scène, Solina Karnivor, elle joue dans Chien Femme Homme, de Sibylle Berg, mis en scène par Sophia Von Gosen, lors du festival Péril Jeune à Confluences et entre en résidence d’écriture pendant 15 jours à l’Etable, lieu de résidence artistique (Beaumontel, 27). Mathieu Duval Il intègre le Conservatoire régional de Rouen en 2009, où il suivra les enseignements d’art dramatique de Maurice Attias, d’Aline Mottier et d’Emilie Guillemette en modern jazz et danse contemporaine. Il y fera la rencontre d’intervenants comme Yann d’Acosta, Yann Duyvendak ou encore David Bobée. En 2010, Mathieu Duval entame une première année de licence en psychologie et découvre en même temps les arts du cirque avec la compagnie du Baron perché. En 2011, Mathieu décide de reprendre des études théâtrales et intègre alors le Conservatoire régional de Lille. Il y suit l’enseignement de Sébastien Lenglet (art dramatique) et de Christine Girard (art dramatique, masque, Feldenkrais). Cette même année, il suit un stage sur la manipulation de l’objet, avec Claire Heggen, du Théâtre du Mouvement. A son issue, il décide de passer le concours de l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de Paris (ESAD), promotion Arts du Mime et du Geste. Mathieu est invité à mettre en scène un monologue sur le projet Les portraits d’eux avec la compagnie La Dissidente (Marie-Hélène Garnier) et sera engagé en tant que figurant par la compagnie Peeping Tom dans leur spectacle A louer. Mathieu entre à l’ESAD en 2012, il suit en première année l’enseignement de JeanClaude Cotillard (improvisation), Marc Ernotte (art dramatique), Gritt Kraus (acrobatie), Catherine Rétoré (respiration), Valérie Onnis (danse), Yvan Bacciocchi (mime). Il y suit également les ateliers d’Alan Boon (registre du burlesque), Yves Marc (théâtre du mouvement), Christophe Patty (masque), Alexandre Delperugia (autonomie de l‘acteur), Hugues Hollenstein (théâtre gestuel). En 2013, il signe l’écriture et la mise en scène de Tito, un spectacle jeune public et la création Les cowboys, un spectacle de rue. Enfin, pour la saison 2013/2014, Mathieu Duval intègre la Compagnie Atome en tant que comédien dans le spectacle jeune public Les Vies d’Omar. Julien Frégé Après l’obtention de son bac pro d’ébéniste en 2006, il se lance dans le théâtre. Il entre à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique en 2008 pour trois années de formation pendant lesquelles il travaille avec Jean-Claude Cotillard, Alexandre Del Perugia, Christine Gagneux, Laurent Hatat, Sophie Loucachevsky, Marie-Christine Orry, Christophe Patty. En 2011, il rencontre Célie Pauthe et joue dans le spectacle jeune public qu’elle met en scène Train de nuit pour Bolina, de Nilo Cruz. En 2012, il joue dans Cancrelats, de Sam Holcroft, mis en scène par Jean-Pierre Vincent et intègre la compagnie Aorte. Entre 2012 et 2014, il joue dans La Scaphandrière, de Daniel Danis, mis en scène par Olivier Lettelier, pour une centaine de représentations. En 2013, avec l’Aorte, il sort des théâtres pour aller dans l’espace public et met en scène Stabat Mater, un spectacle écrit collectivement, joué dans une dizaine de lieux extérieurs et publics à Montreuil. Entre septembre 2014 et décembre 2016, avec l’Aorte et aux côtés de Nadège Cathelineau, il porte le projet Paroles d’en haut dans le haut Montreuil. Depuis juin 2014, Il travaille aussi avec la cie Alixem dans l’espace public. Entre 2010 et 2015, il participe à plusieurs stages de formation sur le jeu masqué et le clown aux côtés de Christophe Patty (Collectif Masque), Hervé Langlois (Royal’ Clown Company), François Cervantès (Cie L’Entreprise), Jean-François Dusigne et Lucia Bensasson (ARTA). En janvier 2016, il participe au stage « l’acteur créateur : Les Fureurs des Atrides » dirigé par Jean-Michel Rabeux. En avril 2016, il intègre la compagnie de théâtre de rue Rure pour sa dernière création Fantômes (Festivals 2016 : Furies, Scènes de Rue, Aurillac In). Round 8 Groupe Chiendent / Compagnie Aorte En octobre 2015, Nadège Cathelineau et Julien Frégé fondent le Groupe Chiendent à Rouen, portés par le désir d’aller à la rencontre d’un nouveau public, dans un environnement mêlant monde rural et urbain. Parallèlement à cette nouvelle activité, ils restent noyau dur de la compagnie Montreuilloise (93) Aorte. Créée en 2012 à Montreuil, la compagnie Aorte travaille depuis bientôt quatre ans en région parisienne. Créatrice d'œuvres contemporaines, l'Aorte défend ses propres écritures jusqu'à leur mise en plateau. Parce qu'elle considère le théâtre comme un outil nécessaire à la citoyenneté qui dépasse le simple vecteur du divertissement, elle mène le combat démocratique de partager ses œuvres avec différents types de publics et s'en fait une priorité. En 2016 l’Aorte créé avec la compagnie Normande Groupe Chiendent le projet Colonies pour lequel elle est accueillie en résidence à l'Etable (Haute-Normandie) et au Studios Virecourt (Poitou-Charentes). De septembre 2014 à décembre 2016 elle mène le projet Paroles d'en Haut, une résidence d'artiste dans les quartiers du Haut-Montreuil financée par la ville de Montreuil. De ce fait, elle organise des criées publiques théâtrales une fois par mois dans des quartiers isolés et démunis de structure culturelle et fait de la parole des habitants une matière artistique et publique. Entre 2014 et 2016 elle travaille également à des performances artistiques lors des événements Apéroches du Théâtre des Roches. En 2015 la compagnie est sollicitée par la bibliothèque Robert Desnos (Montreuil) pour faire l'ouverture de leur soirée annuelle La Soirée des Ados. En 2013 la compagnie crée Stabat Mater mis en scène par Julien Frégé et organise une tournée Montreuilloise (dix dates) dans l'espace public. En 2012 elle crée Manège, tragédie d'enfants mis en scène par Nadège Cathelineau. Le spectacle sera joué lors du festival Péril Jeune (Confluences, Paris), du festival Ici et Demain (MPAA Saint-Germain, Paris), à l'espace Comme Vous Emoi (Montreuil). Des actions culturelles seront menées autour du spectacle dans le club de seniors des Arènes Montmartre (75018). Round 8 Contact Groupe Chiendent // [email protected] // 06 19 43 79 25 Round 9 Photos Guillaume Boivin // [email protected]