pour toutes - Brigitte Kernel
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pour toutes - Brigitte Kernel
UN MARIAGE POUR TOUTES « Dismoi oui » implore la romancière nancéienne Brigitte Kernel. sensualité des amantes, « secousses et frémissements ». Elle évoque aussi la mort d’un père, les murmures sans réponse, ou la vie avec l’exubérance d’une mère. Des souvenirs et des manques, des goûters d’enfance, un parfum de thé à la bergamote, les visites à Jojo, le chimpanzé du parc de la Pépinière à Nancy, la guinguette du lac de Bouzey dans les Vosges, où traînait aussi gamin son futur éditeur, Guillaume Robert. Brigitte Kernel croit pour de bon à la seconde chance, car elle sait qu’il est « des êtres qui croisent nos vies, nous aident, nous sauvent ». Patrick TARDIT « Dismoi oui », par Brigitte Kernel, 325 pages, 19 €, Éditions Flammarion. }} Et aussi… > L’autre nain des Lumières En Lorraine, est entretenue la légende du nain Bébé, le favori de Stanislas Leszczynski, roi de Pologne et duc de Lorraine. Bébé s’appelait en fait Nicolas Ferry, et son contemporain Joseph Boruwlaski, lui aussi nain, était appelé Joujou. C’est l’incroyable destin de « Joujou » que raconte Ève de Castro, dans un roman inspiré de la vie et des mémoires de ce petit homme (99 cm), né en 1739 en Pologne. Issu d’une famille honorable mais miséreuse, Joseph est vendu à 9 ans par sa mère à une comtesse, dont il devient le « bichon ». « Idéalement proportionné, les traits fins, ravissant », il reçoit une éducation de gentilhomme grâce à une autre aristocrate. Au siècle des Lumières, Joujou est « un jouet humain » et savant. « Le plus joli et le plus spirituel nain d’Europe » parle plusieurs langues, joue du violon, compose, danse, philosophe, connaît les belleslettres… Le « monstre de poche » excelle en l’art de plaire, et fait le tour des cours d’Europe, Vienne, Paris, Londres… C’est d’ailleurs en Angleterre qu’il meurt, à 98 ans. Bien auparavant, Joujou aura rencontré Bébé au château de Lunéville. Ève de Castro consacre d’ailleurs une vingtaine de pages à cet événement, le jaloux nain lorrain ayant poussé son rival vers une cheminée ! « Joujou », par Ève de Castro, 354 pages, 21 €, Éditions Robert Laffont. 25 est magazine une femme à son ancienne compagne, après avoir cassé leur couple, leur amour, leurs vies. Supportant « la honte de s’être égarée » avec Marie, de ne pas avoir résisté à la tentation d’une créature séduisante mais « toxique », une fille « cauchemar vivant », elle ne pense plus qu’à renouer avec sa chère et tendre Léa. Quitter cette Marie « grave de grave », et rattraper Léa, retrouver Léa, cet amour qu’elle avait cru perdu, leur offrir une seconde chance, comme il y en a des possibles dans la vie. Même si le mariage pour tous et toutes est désormais autorisé en France, c’est dans la ville la plus improbable, Las Vegas, qui est aussi le lieu où l’on peut se marier sans trop réfléchir, que le « Dismoi oui » sera prononcé. Brigitte Kernel met sa sensibilité dans ce récit des sentiments, et une part de romantisme dans la 19 avril 2015 F « Faismoi oublier », « À cause d’un baiser », « Dismoi oui »… Les titres des romans de Brigitte Kernel sont explicites. L’histoire de cette trilogie est résumée en trois phrases. Dans le précédent, « À cause d’un baiser », la question était de savoir si l’on peut aimer deux personnes à la fois. Le dernier, « Dismoi oui », en pose une autre : « Peuton retrouver l’amour de sa vie ? », celui qu’on a perdu, justement à cause d’un baiser. Romancière née à Rambervillers dans les Vosges, Brigitte Kernel a grandi à Nancy. Elle fait aimer les livres et les écrivains depuis des années sur France Inter, où elle est productriceanima trice, actuellement de « Lire avec » (chaque mardi soir, à partir de 23 h 15). L’implorant « Dismoi oui » du titre signifie bien sûr « Veuxtu m’épouser ? ». Une demande faite par Livres Le nouveau livre de Brigitte Kernel parle de l’espoir d’une seconde chance… et de l’existence réelle d’un amour véritable.