Pharma mondiale - Le Guide Marketing Communication Santé

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Pharma mondiale - Le Guide Marketing Communication Santé
Marché mondial
Pharma mondiale : des croissances inégales
Alors que la vieille Europe et le nouveau
continent s’installent dans la récession, les
pays émergents poursuivent leur croissance
à deux chiffres. Selon les régions, le
développement du marché mondial du
médicament vit désormais des croissances
à deux vitesses.
Le mouvement enregistré il y a quelques
années sur le marché mondial du médicament
poursuivra son rythme. Désormais, ce dernier
est à deux vitesses : les pays où sont nés la
pharmacie et ses industries verront à l’avenir
celles-ci, à quelques exceptions près, s’installer
dans une récession durable, avec des reculs
de leur marché respectif de - 1 à - 4% (voir
tableau ci-contre). Les pays émergents, en
particulier ceux des BRIC, verront de leur côté
les croissances de leur marché pharmaceutique
s’envoler à des taux que connaissaient les
pays développés il y a à peine une dizaine
d’années. Lentement mais sûrement, le
glissement s’opère entre les régions du monde,
un transfert entre zones qui porte la marque
de l’évolution économique actuelle et dont ont,
d’ores et déjà, pris acte les big pharma dans
leur propre stratégie (voir plus loin). « En 2012,
le marché pharmaceutique mondial a affiché
une croissance de 3% par rapport à 2011 »,
note IMS lors de sa présentation, en mars, de
son étude annuelle sur le développement du
marché du médicament. « Cette progression
va se poursuivre au cours des prochaines
années, tirée par les marchés émergents, dont
la croissance annuelle devrait être comprise
entre 11 et 14% d’ici 2016 ».
D’environ 1 000 milliards de dollars (770 milliards
d’euros) en 2012, le marché devrait ainsi
grimper à quelque 1 175 milliards de dollars en
2016 (847 milliards d’euros au taux de change
de 2013) : l’essentiel de cette augmentation
reviendra au pays émergents, dont les marchés
devraient croître de 150 à 160 milliards de
dollars, du chiffre d’affaires des nouveaux
médicaments (115 à 125 milliards de dollars)
et de l’évolution du marché des génériques (45
à 50 milliards d’euros). Les pertes de brevets
des médicaments coûteront de leur côté entre
120 et 130 milliards d’euros de chiffre d’affaires
aux industriels de la branche. Si cet « effet
générique » doit s’atténuer en 2014/2015, 2013
restera à cet égard une année difficile pour les
laboratoires princeps.
Marché mondial : des évolutions contrastées
Source : IMS Market Prognosis, sept. 2012
Marché mondial du médicament : les facteurs d’évolution entre 2011 et 2016
* « Autres » inclut le « Reste du Monde » en croissance absolue et les variations de taux de change
Source : IMS Market Prognosis, sept. 2012
marketing communication santé 2013 I 28
Marché mondial
Les pays matures mettent la
pression
Les pays développés, dits « matures » au regard
des pays « émergents », vont pour les deux
années à venir voir leur marché reculer (-1,3%
sur le top 5 de l’Union européenne). « Cette
tendance morose devrait perdurer sur la période
2013/2014 », note à cet égard IMS. La crise
économique qui perdure, les pressions multiples
exercées sur la dette publique, la volonté des
autorités sanitaires de faire baisser les prix
des spécialités et de maîtriser les volumes
constituent autant de facteurs explicatifs aux
tendances de l’heure. Les pertes de brevets
terminent également d’épuiser leurs effets sur
les chiffres d’affaires des big pharma - elles
réduiront le marché de 127 milliards de dollars
jusqu’en 2016, selon IMS- qui révisent de fait
leur modèle économique en diversifiant leurs
activités et en recentrant leur développement
sur les pays émergents.
Sur les marchés matures, la croissance se
concentrera pour l’avenir sur quelques aires
thérapeutiques, en particulier l’oncologie, le
sida, le diabète de type 2 ou encore la sclérose
en plaque. Au plan de la recherche, quelques
classes dominent les pipelines des laboratoires :
maladie auto-immunes, sclérose en plaques,
vaccins, oncologie, diabète, asthme et BPCO,
note IMS.
Marchés développés et chutes de brevet : exposition et impact
Source : IMS Institute for Healthcare Informatics, Mai 2012
Marchés et croissance dans les aires thérapeutiques majeures
Les pays émergents tirent la
croissance
Année après année, les « pharma merging »
ou pays émergents de la pharmacie mondiale
tirent leur épingle du jeu. Il est vrai que ces
« nouveaux entrants » de la croissance
économique mondiale voient leur population
gagner en pouvoir d’achat et des classes
moyennes émerger là où celles des pays
développés sont en train de perdre en pouvoir
d’achat et en position économique. Les
nouveaux systèmes de protection sociale et de
remboursement des frais de santé qui se font
jour ici ou là (notamment en Chine ou au Brésil)
sont également de nature à favoriser ce bond
en avant des ventes de médicaments.
Ainsi, la Chine, qui contribuait dans la période
2007 - 2011 pour 19% à la croissance mondiale
des ventes de médicaments, verra cette part
grimper à 35% entre 2012 et 2016. En 2016, la
part de marché du seul Empire du Milieu sera de
14% du total des ventes de médicament dans
le monde, contre 18% pour l’Europe et 30%
pour les Etats-Unis.
A eux seuls, les pays émergents(2) contribueront
en 2012-2016 pour 66% à la croissance
mondiale de ces ventes et pèseront ensemble,
en 2016, 31% du marché mondial des
spécialités pharmaceutiques. Une part qui
justifie largement l’intérêt que manifestent
depuis quelques années les big pharma pour
des marchés en plein développement et
fortement demandeurs et consommateurs de
molécules.
Jean-Jacques Cristofari
Source : IMS Institute for Healthcare Informatics, Mai 2012
Les contributions à la croissance mondiale du médicament
Source : IMS Market Prognosis, sept. 2012
(1) « Le Marché Pharmaceutique dans le Monde et en France : Analyses et Perspectives », IMS, mars 2013
(2) IMS en dénombre 21, classés ainsi : Tiers 1&2 : Chine, Brésil, Russie, Inde. Tiers 3 : Algérie, Argentine,
Colombie, Egypte, Indonésie, Mexique, Nigéria, Pakistan, Pologne, Roumanie, Arabie Saoudite, Afrique du Sud,
Thaïlande, Turquie, Ukraine, Venezuela, Vietnam.
marketing communication santé 2013 I 29
Marché mondial
Big Pharma : accélération de la
financiarisation
Les 10 compagnies pharmaceutiques leaders
du marché mondial du médicament ont, en
2012, réalisé un chiffre d’affaires global de
371,42 milliards d’euros, dont 246,6 milliards
dans la seule branche pharmaceutique. Par
ailleurs, plus d’un quart de leur CA total (26,33%)
a été réalisé dans les pays émergents, ce qui
traduit le net redéploiement des activités du
Top 10 dans des zones géographiques où ses
membres savent qu’ils trouveront les leviers de
leur future croissance, soit pour l’essentiel le
Brésil, la Russie, la Chine et l’Inde (les BRIC).
A l’exception notable d’Abbott et de Pfizer,
les grands groupes mondiaux de l’industrie
pharmaceutique ont vécu un exercice 2012 plus
difficile que le précédent. Six entreprises sur dix
ont enregistré une baisse notable de leurs ventes
mondiales. Les marges nettes sont globalement
en recul, même si elles se maintiennent à un
niveau élevé, s’échelonnant pour la majorité
d’entre elles entre 14 et 25% du chiffre d’affaires.
Notre tableau (ci-dessus) classe les dix premiers
groupes pharmaceutiques en fonction de leur
chiffre d’affaires consolidé, toutes activités
confondues. Selon ce critère, c’est le géant
américain Johnson&Johnson qui arrive en
tête, devant un autre américain, Pfizer, suivis
du Suisse Novartis. Sur la base du seul chiffre
d’affaires des activités pharmaceutiques, c’est
Pfizer qui prend la première place, suivi de
l’Américain Merck et du Français Sanofi. Sur le
seul registre de leurs activités pharmaceutiques,
leurs ventes mondiales fléchissent de 5 à 20%
selon les cas. La « falaise des brevets » de
laquelle sont tombés les grands blockbusters
qui ont fait la fortune de ces big pharma, n’y est
pas étrangère. Ce dernier phénomène semble
avoir été plutôt bien négocié par la plupart
d’entre eux, qui subissent de moins en moins la
concurrence des médicaments génériques. Ceci
est manifeste pour un groupe comme Sanofi qui
ne réalise plus que 4% de ses ventes avec des
médicaments concurrencés par les génériques ;
cela l’est moins pour Johnson & Johnson ou
AstraZeneca. Pour autant, la bataille n’est pas
terminée. Ainsi, Bayer vient-il de perdre début
mars un procès contre un laboratoire indien
qui avait commercialisé une version générique
de son traitement anticancéreux, le Sorafenib
Tosylate.
L’ensemble des entreprises du Top 10 de
la pharma mondiale s’est lancé dans des
programmes drastiques de réduction des coûts
qui touchent non seulement la production,
les dépenses de marketing, mais aussi les
investissements de recherche et développement
(R&D). A deux exceptions près (Eli Lilly et Bayer),
ces derniers sont tous en baisse. Pfizer a réduit
de 13% ses investissements R&D par rapport
à 2011, GSK de 5,5%, Astra Zeneca de 5,4%,
Merck de 3,5%, Novartis de 3,2% et Sanofi de
2,3%. C’est une tendance lourde qui indique
un vrai revirement stratégique et précède d’un
changement radical de modèle économique.
Les performances du Top 10 de la pharma mondiale
Groupes
1 Johnson & Johnson
Chiffre d'affaires
consolidé
CA
Pharma
Bénéfice net
Dépenses
R&D
CA dans
pays
émergents
Mds €
(évolution)
Mds €
Mds €
Mds €
Mds €
51,74
(+3,4%)
19,5
11
5,9
15
2 Pfizer
45,43
(-10%)
39,4
11,24
7,53
10,6
3 Novartis
43,65
(- 5%)
24,7
9,8
6,46
7,53
4 Bayer
39,76
(-1,6%)
10,8 (1)
2,44
3
14,8
5 Roche
36,85
(+ 4%)
28,3
7,9
6,8
8,3
6 Merck
36,42
(- 2%)
31,2
5,1
9,8
6
7 Sanofi
34,94
(+4,7%)
28,9
8,18
4,92
11
8 Abbott
30,70
(+2,6%)
17,9
4,59
3,32
12,28
9 GSK
30,4
(-3%)
24,5
5,4
4
7,9
10 AstraZeneca
21,53
(-17%)
21,4
4,84
5,2
4,41
Total
371,42
246,6
158,69
56,93
97,82
Notes :
(1) non compris
consumer health
Source : Pharmanalyses, classement Top10 pharma 2012
Créer une nouvelle chaîne de
valeur
La stratégie qui se dessine au sein des grands
groupes implique un recentrage sur des produits
à très forte valeur ajoutée (biotechnologies,
traitement des maladies rares), mais aussi vers
des services plus intégrés aux patients, dès lors
qu’ils seront, eux aussi, à forte valeur ajoutée. Il
s’agit, au-delà des médicaments, d’arriver au plus
près du grand marché des patients solvables,
pour créer une nouvelle chaîne de valeur.
La pression des grands actionnaires est
d’ailleurs très forte pour augmenter leur retour
sur investissement. Sanofi résume ses objectifs
stratégiques de la façon suivante : « Générer
de la croissance durable et maximiser le retour
pour les actionnaires. » C’est ainsi que Pfizer a
distribué l’équivalent de 11,5 milliards d’euros
(presque 15 milliards de dollars) à ses actionnaires
au titre de l’exercice 2012, tandis que ceux de
Novartis ont perçu l’équivalent de 4,85 milliards
d’euros, ceux de Sanofi 3,7 milliards et chez
Bayer 1,57 milliard d’euros. Les actionnaires
de Johnson & Johnson et d’AstraZeneca ont
reçu respectivement l’équivalent de 4,2 et 2,7
milliards d’euros.
Des chiffres si élevés qu’ils nous conduisent à
nous interroger : dans quelle mesure la visée
de « maximisation du retour aux actionnaires »
est-elle conciliable avec un projet de
« croissance durable » ? Pour l’heure, les géants
de la pharmacie semblent s’être mis en route
pour accélérer la financiarisation de leur modèle
économique.
Gilles Naudy
(Analyse complète du Top 10 sur www.pharmanalyses.fr)
(1) Au total, la liste des autorisations accordées à des
nouvelles entités chimiques en Europe et/ou aux EtatsUnis, en 2012, compte 46 produits différents.
marketing communication santé 2013 I 30
Innovations en 2012 : un bon cru
pour la pharma
L’année 2012 a été prolifique en termes de
nouvelles molécules présentées au marché.
A la FDA, le nombre de nouveaux médicaments
autorisés a atteint son plus haut niveau depuis
plus de 15 ans, avec 39 AMM accordées.
En termes de nouvelles entités moléculaires
(NEM), le cru 2012 s’avère particulièrement
intéressant. 34 NEM ont été autorisées aux
États-Unis, dont 11 possèdent le statut de
médicament orphelin, tandis que l’Europe a
donné son feu vert à 25 NEM, parmi lesquelles
on compte huit médicaments ayant le statut
d’orphelin (1).
Baisse des AMM de génériques
Alors qu’en 2010 et en 2011, les AMM de
génériques ont représenté quelque 35% et
50% du total des AMM accordées en Europe,
ce taux s’établit à 39% en 2012. La tendance
devrait d’ailleurs se maintenir à la baisse en
2013. Les prévisions de l’Agence européenne
du médicament (EMA) tablent sur une centaine
de dossiers de demande d’autorisation pour
cette année : 54 d’entre elles devraient
concerner des nouveaux médicaments, 20 des
médicaments orphelins et 20 des médicaments
génériques.
En 2012, ces chiffres étaient respectivement
de 52, 13 et 39. Dans le domaine des
médicaments orphelins, ce statut a été attribué
respectivement à 134 et 189 produits dans
l’Union européenne et aux Etats-Unis. Le cru
2012 confirme également l’apport fondamental
des biotechnologies et marque une série de «
premières ».
Anne-Lise Berthier, BioPharmAnalyses
Marché France
France : la pharma entre en récession
Pour la première fois de sa longue histoire,
le marché français du médicament est entré
en 2012 dans une phase de décroissance
durable. Les causes en sont multiples
(politique des prix, pertes de brevet des
molécules phares, politique du générique,
incitations à moins prescrire…) et elles
soulignent un net renversement de tendance :
la France ne sera désormais plus l’eldorado
du médicament.
Depuis mars 2012, le marché officinal du
médicament est durablement passé sous la
barre de la croissance zéro. Fin décembre, il
enregistre, selon IMS, un net recul de - 6,2%.
Du jamais vu de mémoire d’apothicaire ! Sur
l’ensemble de l’année 2012, la baisse sera ainsi
de -2,3%, pour un marché des médicaments
estimé en année pleine à 20,544 milliards d’euros
en prix fabricant hors taxes (PFHT). La baisse
passe à - 2,9% en « sell out officinal » pour les
médicaments prescrits et remboursables par
l’assurance-maladie et les complémentaires
(26,64 milliards d’euros de ventes en officine).
Sur la même période, « la baisse en unités
(- 1,2%) est marquée, mais inférieure à la
baisse en valeur (- 2,9%), signe que les deux
leviers actionnés par les pouvoirs publics
ont bien fonctionné en 2012 », souligne
l’économiste de la santé Claude Le Pen.
Premier d’entre eux, le levier prix, au titre
de la politique des « biens de santé », qui
impactera le médicament de 900 millions
d’euros, suivi du levier volume, au titre de la
politique d’« efficience de la prescription ».
La politique du générique sera également
particulièrement efficace (voir plus loin), l’accord
« tiers payant contre génériques » de juin 2012
ayant permis de faire progresser de 10 points le
taux de pénétration dans le répertoire (de 68%
en décembre 2011 à 79% en décembre 2012).
Chiffre d’affaires et évolution du marché remboursable
Source : Gers, Le marché pharmaceutique France 2012
Un marché ville en chute libre
Sur ce marché « ville », ce sont les spécialités
remboursables qui auront subi le plus fort recul, avec
un chiffre d’affaires estimé par le GERS à quelque
18,875 milliards d’euros, en baisse de - 3,3%, alors
que les produits non remboursables (2,025 milliards
d’euros) progresseront l’en passé de + 5,5%. Le
marché ville poursuit ainsi sa lente mais inexorable
chute, commencée en 2010. Sur l’ensemble des
spécialités vendues en officine, soit environ 4 400
produits, les 10 premières représentent à elles seules
23% du marché en volume et 12,5% en valeur. Cette
concentration se retrouve également du côté des
laboratoires pharmaceutiques qui commercialisent
l’ensemble de la gamme disponible en officine : à
eux seuls, les 10 premiers laboratoires, sur un total de
quelque 190 sociétés pharmaceutiques, représentent
plus de 50% du marché, en volume et en valeur. Au
sein de ce top 10 de la pharma française (cf. tableau
ci-après) se trouvent désormais des génériqueurs
étrangers comme Mylan SAS et TEVA ainsi que le
français Biogaran, filiale de Servier.
Le Top 10 de la pharma sur le
marché français du médicament
Les 10 premières familles de médicaments vendus en France
Source : IMS Health, données SDM Génériques, IMS PharmaNews N°51
marketing communication santé 2013 I 31
Source : Données Sell In Gers, Le marché
pharmaceutique France 2012, Chiffres et tendances
Marché France
Des baisses de CA aux sources
multiples
Sur l’ensemble de l’année 2012, les pertes de
brevets de quelques molécules phares de la
pharma auront contribué à générer des pertes
non négligeables de chiffre d’affaires (CA) pour
les laboratoires concernés comme pour les
officines qui les dispensent. Ainsi des molécules
comme Atorvastatine, Irbesartan, Candesartan,
Rabeprazole, Latanoprost, Donezepil ou encore
Zolmitriptan, ont entraîné, selon le GERS, des
baisses de chiffre d’affaires de l’ordre de 772
millions d’euros en 2011 et de 482 millions en
2012 depuis leur mois de tombée de brevet, soit
une contribution à la baisse générale des ventes
de l’ordre de 1,5% . A ce mouvement se sont
ajoutées les pertes liées aux déremboursements
d’autres molécules, pour des montants de
122 millions d’euros (Bonviva®, Structum®,
Alodont®, Rhynotrophyl®, Myolastan®..) et
de 125 millions (Tanakan®, Vastarel® et Gé,
Vitaloginik®, Abufene®...) en décembre 2011,
auxquels se sont ajoutés 18 millions d’euros
de pertes en mars 2012. Soit un total associé
aux déremboursements de quelque 265 millions
d’euros.
Enfin, la politique du générique, marquée
en 2012 par l’accord « tiers payant contre
génériques », signé entre l’assurance-maladie
et les syndicats d’officinaux aura également
contribué à la baisse en valeur du marché ville :
en termes d’impact sur le chiffre d’affaires
(en PFHT), la hausse du taux de pénétration
des génériques, aura entraîné une baisse de
406 millions pour les produits princeps entre
juillet et décembre. Pour la Sécurité sociale,
l’économie générée par la hausse du répertoire
des génériques - qui représente, en 2012, 28%
du marché remboursable en valeur - aura été
de 157 millions d’euros sur le dernier semestre
de 2012 (421 millions en année pleine, de juin
2012 à juillet 2013).
Ces baisses auront cependant été
contrebalancées par les nouveaux médicaments
vendus en ville en 2012 (antiviraux, anti
NTF, immunosuppresseurs, agents anti
thrombotiques etc) pour un montant estimé à
51,5 millions d’euros et une contribution à la
croissance du CA de + 0,26% . Ce qui, loin s’en
faut, n’aura pas suffit à renverser la tendance.
Génériques : l’envolée de 2012
Après la baisse enregistrée en 2011, le marché
français du générique a connu en 2012 une
reprise, avec une hausse de 9,5% en volume. En
valeur, ce marché représente l’an passé, selon
le GEMME, 3 milliard d’euros. Les fabricants
(voir tableau du Top 10 des génériqueurs)
opérant en France ont ainsi vendu l’an passé
quelque 675 millions de boîtes de médicaments
génériques, contre 614 millions en 2011, fait
savoir en janvier le GEMME, organisation qui
les représente dans l’Hexagone.
Génériques : la remontée dans le répertoire
Source : IMS Health, données SDM Génériques, IMS PharmaNews N°51
Le Top 10 des laboratoires du générique en France en 2012
Source : Données Sell In Gers, « Le marché pharmaceutique France 2012, Chiffres et tendances
Cette progression permet ainsi aux
génériques de représenter 26,66% du marché
pharmaceutique remboursable. A l’origine
de cette reconquête, la remontée du taux de
substitution des princeps aux génériques, qui
a gagné 12 points sur les six derniers mois de
l’année 2012 (il passera à 79% en fin 2012 et se
situe à 83,7% le 2 janvier 2013), grâce à l’action
énergique des pharmaciens dans le cadre de
l’accord « tiers payant contre générique » qui
a lié le bénéfice du tiers payant accordé aux
assurés à l’achat de médicaments génériques.
Le Gemme a chiffré à 200 millions d’euros les
économies supplémentaires pour l’assurancemaladie obligatoire pour le seul second semestre
2012. Pour l’année entière, les économies
se sont élevées à un total de 2,4 milliards
d’euros, « au travers de la politique générique
assise sur une offre industrielle très variée et
de qualité, ainsi que le travail au quotidien
des Pharmaciens dans le cadre du droit de
substitution », note le GEMME en mars 2013.
marketing communication santé 2013 I 32
L’organisation faîtière des génériqueurs opérant
en France a lancé en janvier une campagne
nationale de communication sous le thème
« les génériques ça devrait être systématique ».
A travers cette campagne d’affichage dans la
presse écrite quotidienne nationale et régionale,
la presse professionnelle, et qui a été reprise
dans le réseau des transports franciliens
« les industriels du médicament générique
invitent les patients et les professionnels de
santé à réfléchir et à s’interroger sur leur attitude
et leurs a priori par rapport au médicament
générique », fait savoir le GEMME(1).
Marché France
L’ h ô p i t a l
constant
:
ralentissement
Un chiffre d’affaires * hôpital en ralentissement constant
(*hors médicaments orphelins et hors ATU)
Alors que les quatre dernières années, de 2008 à
2011, ont vu les ventes de médicaments progresser
sur le marché hospitalier (cf. tableau ci-après), le
chiffre d’affaires des médicaments rétrocédables et
hors GHS a également chuté en 2012, à l’instar de
ce que l’on a observé en ville, mais dans une moindre
mesure. La baisse est en effet de 1,2% à l’hôpital, pour
des ventes estimées selon le GERS à 3,625 milliards
d’euros. Pour le GERS, cette évolution négative
constatée en 2012 à l’hôpital est liée aux baisses de
prix des spécialités et aux radiations de la liste hors
GHS, c’est-à-dire des molécules onéreuses prescrites
lors d’une hospitalisation facturés en supplément
du forfait hospitalier. Au total, les 10 premiers
médicaments vendus à l’hôpital représentent 48,6%
du marché hospitalier en valeur et 30% du chiffre
d’affaires global sont réalisés par des anticancéreux.
L’Avastin® de Roche - laboratoire leader au sein du
monde hospitalier avec 25% du CA réalisé dans ce
dernier - représente à elle seule 9,3% du CA.
Source : Gers, Le marché pharmaceutique France 2012
Le marché pharmaceutique à l’Hôpital
Le Top 10 des laboratoires de
l’automédication en 2012
1. Sanofi
2. Boiron
3. BMS-UPSA
4. Johnson & Johnson Santé Beauté
5. Bayer Santé Familiale
6. Pierre Fabre
7. Reckitt Benckiser Healthcare
CMA : Cumul mobile annuel
Médicaments Hors GHS : molécules onéreuses prescrites lors d’une hospitalisation facturés en
supplément du forfait hospitalier
Rétrocédables : médicaments vendus par les pharmacies hospitalières à des patients non hospitalisés, dont médicaments vendus en double circuit
8. Cooper
9. Merck Médication Familiale SAS
10. Boehringher Ingelheim France
Source : AFIPA, 2013
Source : Gers, Le marché pharmaceutique France 2012
Médicaments en vente libre :
la reprise
Alors que le marché du remboursable plonge en
2012, pour la première fois depuis la mise en place
de l’accès libre en officine aux produits dits de
médication officinale (OTC), ces derniers réalisent
l’an passé une belle progression, à + 3,2% . « Les
ventes totales du marché de l’automédication, en
prix public TTC, s’élèvent ainsi à 2,189 milliards
d’euros en 2012 et représentent 7,6% du chiffre
d’affaires TTC médicament (contre 7,2% en 2011) »,
précise à cet égard l’AFIPA en janvier dernier.
« Bien que dynamique, le marché de l’automédication
pourrait pourtant - avec des conditions et initiatives
adaptées (délistage, meilleure information et
éducation du patient) - connaître un développement
encore plus marqué et contribuer efficacement
à la régulation du système de santé », ajoute
l’association professionnelle des industriels
fabricants de médicaments d’automédication.
« Pour Pascal Brossard, son président « ce
dynamisme démontre que l’automédication
s’impose progressivement comme une tendance
de fond recherchée par le patient soucieux d’être
acteur de sa santé, encouragée par les pharmaciens
d’officines et profitable à la collectivité dans un
contexte économique morose. » Trois segments
sont particulièrement contributifs à la croissance
de ce marché, précise le 11ème Baromètre de
l’automédication 2012 réalisé par Celtipharm : le
marché des voies respiratoires, premier marché de
l’automédication, connaît pour sa part une croissance
des ventes de 17 millions d’euros en 2012 (+3,3% ) ;
le marché de l’antalgie, second marché, présente
une évolution de ses ventes en valeur de 19,8
millions d’euros (+5,1% ) ; enfin, le marché de la
circulation affiche la progression des ventes en
valeur la plus importante par rapport aux autres
segments de l’automédication (+10.9% ), soit une
augmentation de 13,5 millions d’euros entre 2011
et 2012).
Au niveau des acteurs, on observe peu de
changements au cours des dernières années, note
IMS. Plusieurs entreprises françaises conservent
leur leadership dans l’automédication. Sanofi
contrôle près de 12% de ce marché, devant BMSUpsa, Boiron, Johnson&Johnson, Bayer, Pierre
Fabre. « Les stratégies restent globalement grand
public », observe Pascal Voisin. « Elles misent à la
fois sur la force du circuit de distribution officinal
et sur la communication auprès du grand public. »
marketing communication santé 2013 I 33
Le Top 10 des contributions à la
croissance de l’automédication en
2012 (classement sur la contribution à la
croissance des ventes en valeur)
1. D
oliprane® (Sanofi) : +10,1 millions d’euros
2. T
anakan® (Ipsen pharma) :
+8,2 millions d’euros
3. B
erroca® (Bayer Santé Familiale) :
+7,2 millions d’euros
4. H
umex® (Urgo) : +6,9 millions d’euros
5. O
scillococcinum®(Boiron) :
+5,0 millions d’euros
6. T
itanoreine® (Johnson & Johnson) :
+4,7 millions d’euros
7. A
lodont® (Tonipharm) :
+3,6 millions d’euros
8. R
hinadvil® (Pfizer) : +3,0 millions d’euros
9. M
ycohydralin® (Bayer Santé Familiale) :
+2,9 millions d’euros
10. F
ervex® (BMS - UPSA) :
+2,8 millions d’euros
Source : AFIPA, 2013
Marché France
La pharma en 2013 : sous le signe
de la rigueur
L’année 2012 aura donc été pour les industriels
du médicament celle de la soupe à la grimace.
La forte pression sur les prix des spécialités
n’est pas étrangère à ce que les économistes
qualifient désormais d’entrée en récession de
la branche du médicament.
Les grandes classes de produits ayant subi
des baisses de prix ont ainsi contribué,
selon le GERS, pour quelque 735 millions
d ’ e u ro s a u x é c o n o m i e s ré a l i s é e s p a r
l’assurance-maladie. De leur côté, les pertes
de brevet des grandes molécules - les
« blockbusters » désormais génériqués - auront
en année pleine coûté 482 millions d’euros
de manques à gagner dans les rangs des
laboratoires. De même, les déremboursements
de spécialités du mois de mars 2012 auront
également coûté en année pleine 125 millions
d’euros aux mêmes laboratoires.
2013 devrait à cet égard se présenter une
nouvelle fois sous le signe de la décroissance
et de la rigueur.
Une rigueur que la loi de financement pour la
Sécu en 2013, votée en novembre 2012, a
inscrite sur sa feuille de route : pas moins de
1,756 milliard d’euros d’économies devront être
réalisées cette année sur les soins de ville, dont
876 millions porteront sur les médicaments et
les dispositifs médicaux.
Au menu du plan gouvernemental figurent ainsi
des baisses de prix pour les médicaments
princeps et les génériques (530 millions),
des baisses sur les dispositifs médicaux (75
millions), une optimisation de la tarification
des génériques (100 millions) ou encore des
mesures de convergence de prix par classe
thérapeutique (95 millions). Les prescriptions
des médecins devront par ailleurs être mieux
maîtrisées (550 millions d’économies attendues),
en particulier les médicaments d’exception (15
millions attendus) et la lutte contre la iatrogénie
médicamenteuse sera renforcée (15 millions
attendus).
Les Agences régionales de santé (ARS) devront
également veiller à l’évolution des prescriptions
hospitalières réalisées en ville, ainsi qu’à
l’imagerie (25 millions attendus).
Dès sa parution, le LEEM dénonce dans le texte
un « projet de loi qui va à nouveau pénaliser
l’emploi dans l’industrie du médicament en
France » et qui « aggravera et fragilisera, dès
2013, l’emploi des visiteurs médicaux en ville
et à l’hôpital. »
Le GEMME, qui craint de nouvelles baisses
de prix sur les génériques en 2013, note de
son côté qu’il « convient de ne pas fragiliser
un outil industriel efficace et compétitif
qui a fait les preuves de sa réactivité ».
Au total, le GERS estime que le marché du
médicament pourrait une nouvelle fois voir son
chiffre d’affaires baisser en 2013, de l’ordre de
-2%. La succession de plans de licenciement
opéré sur le Vieux Continent dans les rangs
des big pharma confirme bien que les acteurs
du médicament anticipent désormais ce qui
semble être devenu une tendance forte. Les
belles années de la pharma sont bel et bien
derrière nous.
Jean-Jacques Cristofari
(1) Le Gemme réunit 13 laboratoires de génériques :
ARROW, BIOGARAN, CRISTERS, EG LABO, H2PHARMA, MEDIS, RANBAXY, SANDOZ, SUBSTIPHARM, TEVA LABORATOIRES, ZENTIVA, et ZYDUS.
marketing communication santé 2013 I 34
Production du médicament
Production de médicaments :
la France sort du tiercé de tête
En 2008, la France occupait encore une place
de leader sur le marché de la production
pharmaceutique européenne. Aujourd’hui, ce
n’est plus qu’un souvenir : l’Hexagone est tombé
de 3 rangs, derrière la Suisse, l’Allemagne et
même l’Italie. Que s’est-il passé ? La France
a-t-elle encore un avenir dans ce domaine ?
Production pharmaceutique sur les principaux marchés européens
Longtemps, la France a dominé le marché de la
production en Europe, du fait de l’implantation,
dans les années 80 et 90, de sites industriels
par les grands groupes pharmaceutiques, à
proximité de leurs marchés. En outre, la politique
conventionnelle et les négociations avec le
Comité Economique des Produits de Santé
(CEPS) intégraient R&D, politique industrielle et
fixation des taux de remboursement, contribuant
ainsi à faire du médicament un pilier de l’activité
industrielle. Les chiffres attestent encore de ce
poids : 224 usines sur le territoire, 6 milliards de
boîtes de médicaments fabriqués par an, plus de
40 000 emplois directs…
Pourtant, les dernières données de l’EFPIA
(année 2010) écornent sérieusement cette image.
L’Hexagone ressort en effet à la 4ème place,
derrière la Suisse, l’Allemagne et l’Italie. Entre
2003 et 2010, la production française a enregistré
une baisse annuelle moyenne de 4%, pendant
que la Suisse progressait de 13%, l’Allemagne
de 3,4%, l’Italie de 4,8%, l’Espagne de 6,3%,
l’Irlande de 4,7%... Pourquoi un tel changement ?
Source : EFPIA (1)
Or, le lien entre développement clinique et
fabrication se renforce… Dans le même
temps, la pression sur les prix se renforce
en Europe. Selon Arthur D. Little, si elle se
poursuit (avec l’arrivée d’appels d’offres sur
les génériques par exemple), l’externalisation,
voire les délocalisations comme celles déjà
observées sur les principes actifs, pourraient
se développer.
C o n c u r re n c e i n t e r n a t i o n a l e ,
pression sur les prix
Un portefeuille vieillissant, des
sites en surcapacité
Selon IMS Health, le marché pharmaceutique de
ville français a enregistré une baisse de plus de
2%, en valeur, en 2012, une tendance qui devrait
se poursuivre en 2013. Plusieurs éléments
exercent une pression forte sur le marché et
sur la production en France. Tout d’abord,
une concurrence internationale exacerbée : la
place des pays émergents grandit, expliquant le
renforcement de l’implantation des laboratoires
en Europe de l’Est, au Moyen-Orient ou dans
les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) pour
faciliter l’accès à ces marchés. Frédéric Thomas,
directeur du pôle santé chez Arthur D. Little (2),
ajoute que certains gouvernements (Chine, Inde,
Russie, etc.) imposent une production locale pour
autoriser la commercialisation ; en parallèle, ces
pays connaissent une montée en compétences
sur les études cliniques de phases III.
Autre problème de l’Hexagone : les sites sont
positionnés sur des produits vieillissants. Christian
Lajoux, ancien président du Leem, déplore en
octobre 2012 la dépendance de la France aux
importations de molécules innovantes : parmi les
47 AMM déposées au niveau européen en 2011,
aucune n’est produite en France.
D’autres pays raflent la mise : sur 25 produits
autorisés entre juillet et décembre 2011, quatre sont
fabriqués en Allemagne, quatre en Irlande, deux au
Royaume-Uni, deux aux Pays-Bas, deux en Italie
et… six en Côte d’Ivoire. Deux tiers des molécules
produites en France sont sur le marché depuis
près de 18 ans en moyenne. A l’exception des
dérivés du sang (LFB, Octapharma) et des vaccins
(Sanofi-Pasteur, GSK), les molécules les plus
innovantes sont produites en dehors de l’Hexagone
marketing communication santé 2013 I 35
(huit produits fabriqués en France sur les quarante les
plus vendus à l’hôpital). En ville, les molécules à forte
prescription sont peu produites en France, hormis
celle de Sanofi. Les chiffres ne sont pas plus probants
sur le marché en croissance des génériques :
8 seulement sont conditionnés en France sur les
25 ayant fait l’objet de demandes d’AMM auprès
de l’EMA en 2011…
Evolution du marché des
génériques, en France
Source : Gemme
Enfin, les sites français sont en surcapacité de
production : selon Patrick Biecheler, Associé chez
Roland Berger (1), ils sont en moyenne chargés à
moitié de leur capacité et la majorité ne fonctionne
qu’en 2x8, 5 jours sur 7. Ce contexte s’explique
par une charge atone et met sous pression la
profitabilité des sous-traitants.
Production du médicament
Les importations croissent plus
vite que les exportations
Evolution des exportations et importations françaises de médicaments
53% des médicaments fabriqués dans
l’Hexagone sont exportés. Si la balance
commerciale reste excédentaire, son solde en
valeur se réduit. Les flux export résultent d’un
leadership sur les vaccins, les médicaments
dérivés du plasma, l’insuline (Lilly et Novo
Nordisk), l’héparine (Sanofi). Problème : les
exportations françaises croissent peu (elles ont
même diminué en 2011) et restent focalisées
sur quelques pays d’Europe de l’Ouest (53%
du total) et les Etats-Unis, en croissance limitée.
Les exportations vers les marchés en plein
essor des pays émergents restent trop faibles
(exigences de production locale, problème
d’accès au marché, non accréditation des sites
français).
A contrario, les importations sont en hausse,
notamment celles de génériques ; de même, le
renouvellement des portefeuilles des molécules
chimiques produites ralentit (peu de lancements
attribués à des sites français), tandis que les
importations des biotechnologies, en particulier
des anticorps monoclonaux (antinéoplasiques,
anti-TNF…), croissent fortement.
Source : Roland Berger
Liste des participations du FSI et d’Innobio en 2012, dans le secteur de la
pharmacie et des sciences de la vie)
Participations FSI
Investissement
(en millions d’euros)
La France peut encore réagir
Cellectis
25
En matière de production de médicaments,
la France a des atouts indéniables. Ses sites
ont une capacité à gérer une forte complexité,
une bonne productivité, une main d’œuvre
qualifiée, un taux horaire en ligne avec les
pays européens. De récentes mesures fiscales
favorisent les investissements. La situation
n’est donc pas (encore) désespérée. Les
cabinets Roland Berger et Arthur D. Little ont
élaboré un « pacte industriel », qui identifie
15 leviers destinés à « conforter la production
pharmaceutique actuelle et développer la
production des solutions de santé d’avenir ».
Parmi eux : assouplissement du cadre législatif
de la production de génériques en France
(quatre accords seulement ont été signés suite
à la clause « Bolar like »), investissement dans
la bioproduction, soutien à la production de
biosimilaires, réorientation de la production vers
les formes galéniques en sous-capacité ou de
niche, valorisation de la production industrielle
européenne vis-à-vis du patient et des
prescripteurs, renforcement du lien entre R&D
et production… Le sursaut est indispensable :
il passe par un dialogue entre industriels et pouvoirs
publics pour établir une stratégie de filière.
Cerenis
20
DBV Technologies
15
Innate Pharma
11
Nicox
25
Novasep
30
Stentys
25
Vivalis-Intercell
25
Valérie Moulle
Participations Innobio
Investissement
(en millions d’euros)
Adocia
8,1
Advicenne Pharma
3,0
Arterial Remodeling Technologies
3,3
DBV Technologies
11,5
Eyevensys
0,7
Genticel
3,0
Poxel
5,0
Sensorion
0,7
Supersonic Imagine
4,8
(1) Les données de l’EFPIA, qui viennent de l’INSEE pour la France, signalent un changement de
méthodologie en 2009. L’INSEE indique juste que la production de la branche industrielle chimique et
pharmaceutique a nettement baissé en 2009 (– 6,6% en volume).
(2) Lors du colloque organisé par le Leem : « Médicament : la France veut-elle rester une terre de production
industrielle ? », octobre 2012.
marketing communication santé 2013 I 36
Production du médicament
Santé/Pharma : un secteur stratégique pour le FSI
Le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) en est convaincu : la pharmacie et les sciences de la vie bénéficient en France d’une position
internationale de premier plan et d’une réputation d’excellence qui en font un pôle majeur de compétitivité de l’économie nationale. A ce titre,
le FSI a défini trois axes pour guider sa stratégie d’investissement.
Les « Cahiers du FSI » consacrés au secteur de la santé et publiés en juin 2012 s’attardent tout d’abord sur le poids du secteur pharmaceutique en
France : 4ème secteur industriel avec un chiffre d’affaires de plus de 50 milliards d’euros, 3ème producteur de médicaments en Europe (4ème selon les
dernières données de l’EFPIA.), 5ème exportateur mondial. La pharma-santé investit en outre 12,5% de son chiffre d’affaires dans la R&D (contre 3,2%
pour l’ensemble de l’industrie). Le secteur n’en est pas moins confronté à divers bouleversements : changement des paradigmes de traitement lié à la
génétique, contrainte réglementaire accrue, fin du modèle du blockbuster, arrivée de traitements sur des populations ciblées, poids croissant des marchés
émergents, externalisation de la recherche... Par son intervention, le FSI entend dès lors contribuer à « booster » un secteur clé pour l’économie, favoriser
la valorisation de la recherche et le développement des entreprises existantes, accompagner l’innovation jusqu’à l’industrialisation et la commercialisation.
Trois principes majeurs d’investissement
Afin de mutualiser les risques, l’objectif du FSI est de constituer un portefeuille équilibré, diversifié, avec des investissements dans des entreprises aux
activités variées : diagnostic, production de nouvelles molécules, équipements médicaux.
Trois principes majeurs d’investissement guident son action :
 Soutenir des innovations de rupture prometteuses : dans cette perspective, le FSI s’engage aux côtés d’entreprises pour les aider à poursuivre leurs
essais cliniques, s’engager dans de nouvelles phases de croissance, négocier des accords de licence : c’est le cas avec Cerenis (qui développe des
traitements des maladies cardiovasculaires) ou Innate Pharma (spécialisé dans le traitement de certains types de cancers). L’investissement dans
Supersonic Imagine (imagerie médicale) a de son côté contribué à catalyser le processus d’innovation de la filière.
 Appuyer la transformation des PME innovantes en ETI (entreprises de taille intermédiaire). Le FSI souhaite permettre aux entreprises d’aborder de
nouvelles phases de leur développement : nouveaux segments de marchés, développement international, croissance externe. D’où l’investissement
dans Cellectis, leader mondial de l’ingénierie du génome, ou la participation aux augmentations de capital de DBV Technologies, Stentys ou encore
Vivalis, dans le cadre de son rapprochement avec Intercell.
 Capitaliser sur le savoir-faire des acteurs de la filière : pour consolider la compétitivité du secteur, le FSI s’est engagé aux côtés de Novasep, leader
français des processus de purification et de production de principe actif, lui permettant de recomposer son haut de bilan, renouer avec la croissance
et pérenniser sa collaboration avec Cerenis (qui développe un traitement contre les plaques d’athérome).
Trois niveaux d’investissement
Pour mener à bien cette stratégie, le FSI a défini trois niveaux d’investissement : tout d’abord, le fonds Innobio, créé en 2009 aux côtés de neuf groupes
pharmaceutiques (Sanofi, GSK, Pfizer, Roche, Novartis, Lilly, Ipsen, Takeda, Boehringer-Ingelheim), est exclusivement dédié au secteur de la santé ; il permet
aux sociétés en phase de développement d’accéder à des ressources en capitaux propres, sur des tickets inférieurs à 10 millions d’euros. Neuf opérations
ont été réalisées, pour un investissement de 40 millions d’euros.
En second lieu, le FSI souscrit dans des fonds spécialisés dans le financement des biotechs : le programme FSI France Investissement, qui gère plus de 3
milliards d’euros via 130 fonds d’investissement, participe au financement de sociétés en stade de développement très amont, voire de création.
Enfin, en concertation avec Innobio, le FSI s’engage, via des prises de participation directes, aux côtés de sociétés plus matures, qui ont des besoins élevés
en fonds propres. Concrètement, le FSI investit dans deux à trois projets par an, pour un montant global de l’ordre de 50 millions d’euros ; en trois ans, il
a réalisé six opérations d’un montant total de 111 millions d’euros.
Valérie Moulle
marketing communication santé 2013 I 37
Marché officinal
Les pharmaciens en quête de leur nouveau
modèle économique
Le monde des pharmaciens d’officine
continue pour la 2ème année consécutive à
perdre des marges sur un marché en pleine
décroissance. Tous attendent désormais
beaucoup des négociations en cours avec
l’assurance-maladie en vue de la fixation
d’un honoraire de dispensation. Les autres
leviers d’un rebond économique ultérieur
passent par l’engagement des officinaux
dans leurs nouvelles missions.
De l’avis des syndicats de pharmaciens, le
réseau des 22 706 officines françaises aura
perdu en 2012 quelque 300 millions de marge
sur les 5,5 milliards réalisées et s’apprêterait à
en perdre autant en 2013. « L’officine est en
danger », fait savoir Gilles Bonnefond, président
de l’USPO en fin 2012. « Le désespoir gagne
bon nombre de pharmaciens dont certains sont
déjà dans une situation financière inextricable
quand d’autres ferment leur rideau brutalement
à la grande surprise de leurs patients ».
Le constat établi par le leader syndical est sans
appel : voici déjà 5 ans que des économies sont
demandées à chaque exercice parlementaire
portant sur l’élaboration de la loi de financement
pour la Sécurité sociale. Elles portent chaque
année sur des sommes de l’ordre de 2 à 2,5
milliards d’euros, supportées massivement
sur le médicament (1,75 milliards pour 2013).
« Sur les 9 premiers mois de l’année 2012, la
marge des officines a baissé de 2,48% », ajoute
le syndicaliste. « Cette situation est ignorée,
voire niée par les pouvoirs publics et rien ne
justifie une telle attitude. »
Dans les rangs de la Fédération des syndicats
pharmaceutiques de France, le constat est
partagé : pour Philippe Besset, président de
la Commission Économie de l’officine au sein
de la FSPF, « en 2013, il faut s’attendre à une
régression de l’activité du secteur officinal,
avec même une baisse sur le médicament
remboursable de 1,9%. ». Face à un marché en
régression programmée - les ventes pourraient
chuter à moins de 20 milliards d’euros en 2017,
selon les prévisions établies par une récente
étude de Direct Research (1) - le monde
officinal table désormais sur la mise en place
d’un honoraire de dispensation, seule mesure
qui soit de nature à palier la forte dépendance
des officines aux évolutions des prix des
médicaments remboursables et baisse continue
de leur chiffre d’affaires.
Répartition du CA réalisé par le réseau officinal (en valeur, 2011)
Source : Etude Perspectives Officines octobre 2012
Cette révision du modèle économique de
l’officine est estimée plus qu’urgente, car
sur les 5 dernières années 500 officines ont
baissé leur rideau dans des grandes villes,
dont 9% pour liquidation pure et simple (50%
pour cessions de clientèle et 42% ont rendu
leur licence). Selon Alain Delgutte, pharmacien
d’officine et président de la Section A de l’Ordre
des Pharmaciens, 500 nouvelles officines sont
en grand danger : « Il s’agit d’officines dont les
titulaires ont plus de 55 ans et qui ont un seul
médecin, voire zéro à proximité ».
Vers un honoraire de dispensation
Prévus dans la nouvelle convention signée
en avril 2012 entre l’assurance-maladie et les
syndicats représentatifs des pharmaciens (FSPF,
USPO et UNPF), les honoraires de dispensation
ont pour objectif de rémunérer la vérification
détaillée de l’ordonnance, le conseil délivré au
patient, la préparation éventuelle des doses à
administrer et le choix du conditionnement le
plus économique. L’objectif que s’assignent
les syndicats d’officinaux est que cet honoraire
puisse représenter sous cinq ans un quart des
revenus - de la marge totale - de l’officine.
Quant à la part relative de la marge dégressive
lissée (MDL), qui représente actuellement
75% de la rémunération du pharmacien sur la
dispensation des médicaments remboursables,
elle ne devrait plus en représenter que 50%
d’ici 2017. Fin 2012, les parties prenantes
de la négociation ne sont cependant toujours
pas parvenues à un accord sur le sujet et les
négociations ont enfin repris en mars 2013.
marketing communication santé 2013 I 38
Côté syndical, la demande faite à la ministre de la Santé
en ce début d’année porte sur la « sanctuarisation »
d’une enveloppe équivalente à la marge du réseau
officinal en 2011, soit 5,55 milliards d’euros tous les ans
pour les 5 années à venir. « L’État doit s’engager par
contrat sur une enveloppe budgétaire plurian¬nuelle
lisible pour nos entreprises et nos investissements »,
plaide le président de l’USPO, Gilles Bonnefond, dans
son journal Officines Avenir. « Les axes prioritaires
pour modifier la rémunération sont les suivants, note
l’USPO : honoraire complémentaire de dispensation,
traitement substitutif aux opiacés (Méthadone et
Subutex), pilule du lendemain, personnes âgées en
EHPAD ou à domicile et enfin plan de gestion sécurité
pour les médicaments et pharmacovigilance ». Reste
que l’impact sur le modèle économique de l’officine
reste à évaluer, comme le souligne Direct Resarch (1) :
« Cet honoraire sera-t-il intégré dans le prix de vente
facial du médicament ? Quel impact aura-t-il sur le
CA et la marge sur CA ? Est-il de nature à accroître
les disparités des performances économiques des
officines ? Comment la part relative des honoraires
sera-t-elle valorisée dans le prix de cession des
officines ? » Autant de questions sur lesquelles les
syndicats d’officinaux se sont positionnés et qui
attendent encore leur réponse en ce premier trimestre
de 2013.
En attendant que leurs nouveaux modes de
rémunérations se mettent en place, les pharmaciens
restent dubitatifs : selon une enquête conduite pour
le guide marketing et Communication Santé 2013,
seulement 35,5% des officinaux attendent du futur
honoraire de dispensation une solution à la baisse
de leur CA comme à celle de leur marge. Plus de
la moitié (55%) n’en attendent même rien. (voir plus
loin les résultats complets de l’enquête menée par la
société GMG, dirigée par Alain Neddam). Ils misent
davantage sur le développement des nouveaux
services à l’officine pour redresser la barre.
Marché officinal
Ve r s u n e ré m u n é r a t i o n s u r
objectifs
En attendant que l’assurance-maladie s’accorde
sur le montant de l’enveloppe accordée à cet
honoraire pour 2012, les officinaux ont d’ores
et déjà obtenu une prime sur objectif pour avoir
remonté le taux de substitution des génériques
à 85% (soit 85 millions d’euros sur 2012, versés
en 2013 et 170 millions attendus sur 2013) et
une rémunération spécifique (de 40 euros par
patient et par an) pour l’accompagnement des
patients sous AVK (anti vitamines K), auxquels
trois rendez-vous pharmaceutiques annuels
spécifiques seront proposés (soit entre 13 et 14
euros TTC par entretien). Cet accompagnement
rémunéré des patients en initiation de traitement
s’avérant d’emblée être un traitement à long
terme ou en traitement depuis plus de 6 mois,
devrait s’étendre en 2013 à l’ensemble des
patients sous anticoagulants oraux et au-delà
aux patients asthmatiques sous traitement de
fond, non ou mal contrôlés. Un avenant à la
convention devra définir, au plus tard pour le
30 juin 2013, « les modalités de valorisation
de la pratique professionnelle » de ce dernier
a c c o m p a g n e m e n t . A l ’ a v e n i r, d ’ a u t re s
domaines pourraient être concernés, comme la
prise en charge du sevrage tabagique, le suivi
médicamenteux des patients souffrant de BPCO
ou traités pour des risques cardiovasculaires
(HTA et hypercholestérolémie), le suivi de la
contraception orale etc.
Introduite en 2012, sans que l’on en mesure
réellement les effets en ce début 2013, la
rémunération variable sur objectifs vise, selon
Direct Research, à favoriser la dématérialisation
et la simplification des échanges avec
l’assurance-maladie, aussi bien des feuilles
de soins que des pièces justificatives. Elle
envisage également de valoriser la qualité de la
dispensation, afin de prendre progressivement
en compte l’accompagnement par les
pharmaciens de patients atteints de pathologies
chroniques. Elle projette par ailleurs de
stabiliser la dispensation des médicaments
génériques pour les patients âgés de plus de
75 ans et de soutenir la substitution générique
par la fixation d’objectifs individualisés.
« La rémunération variable au titre du volet
« générique » (fonction de l’atteinte des objectifs
individuels de stabilisation générique chez les
patients âgés et de substitution générique à
85% fin 2012) devrait représenter en moyenne,
au titre de l’année 2012, un montant de l’ordre
de 3 000 euros par officine », précise la société
d’étude.
Enfin, à ces divers objectifs s’ajoute la volonté
de favoriser la délivrance des conditionnements
trimestriels pour atteindre un taux de pénétration
national de 55%.
Mais l’introduction de ces nouveaux modes de
rémunération des pharmaciens porte en elle
des risques, notamment de voir émerger au
sein du réseau des disparités de plus en plus
importantes entre les officines, selon la part
relative du remboursable dans la marge totale
des officinaux, le nombre de patients chroniques
suivis par ces derniers, le profil spécifique de leur
patientèle (part relative des personnes âgées),
les pratiques en matière de substitution (en
hausse notable depuis juin 2012) ou encore leur
volonté de s’engager dans l’accompagnement
ou l’éducation thérapeutique des patients. Soit
autant de défis qui imposeront aux officines
de mettre en place de nouvelles pratiques
managériales, de revoir leur organisation interne
voire de reconsidérer leurs relations avec leur
environnement professionnel, en particulier avec
les médecins traitants, notamment avec ceux qui
exercent en maison de santé pluriprofessionnelle.
Les nouvelles missions du pharmacien et son plan d’action
D’ici là, le réseau attend également de pouvoir
bénéficier, comme le prévoit la convention
officinale signée en mars 2012, d’une
rémunération à « la performance » ou « sur
objectifs de santé publique », inspirée du
dispositif en vigueur chez les médecins (dit P4P
ou « pay for performance »).
« Si l’impact économique (CA additionnel)
de ces mesures devrait rester limité dans les
deux à trois prochaines années, il s’agit d’une
avancée majeure qui valorise véritablement
la place du pharmacien dans le parcours de
soins du patient », note encore Direct Research.
Mais d’importantes contreparties sont toutefois
exigées (respect des référentiels et des
protocoles d’entretiens, formation à la conduite
des entretiens, installation d’un espace de
confidentialité, échanges avec les médecins
traitants). Et si une minorité d’officines sera
en mesure de mettre en place ces mesures
en 2013, « leur introduction risque par ailleurs
d’accélérer les disparités entre officines et
l’hétérogénéité du réseau », ajoute la société
d’études.
Source : Etude Perspectives Officines octobre2012
Les nouvelles formes de rémunération pour les pharmaciens d’officine
L’article 74 de la loi de financement de la Sécu pour 2012 introduit la tarification des honoraires de
dispensation, autres que les marges, dus aux pharmaciens par les assurés sociaux, ainsi que la
rémunération en contrepartie d’engagements individuels.
Ces engagements, pris par les pharmaciens, peuvent porter sur :
-
La dispensation,
La participation à des actions de dépistage ou de prévention,
L’accompagnement de patients atteints de pathologies chroniques,
Des actions destinées à favoriser la continuité et la coordination des soins,
Ainsi que toute action d’amélioration des pratiques et de l’efficience de la dispensation.
La rémunération à la performance dépendra de la réalisation des objectifs de santé publique par le
pharmacien. Par ailleurs, dans le cadre de la coopération entre les professionnels de santé, cet article
permet aux pharmaciens d’officine de conclure avec l’UNCAM et d’autres professionnels de santé
des accords conventionnels interprofessionnels
Source : « Les perspectives de la pharmacie d’officine à l’horizon 2017 », AQIM/Direct Research, octobre 2012
marketing communication santé 2013 I 39
Marché officinal
L e s g ro u p e m e n t s
croissance
en
nette
Les groupements leaders en nombre annoncé d’adhérents fin 2011-début 2012
Dans ce contexte fortement évolutif, les
groupements d’officinaux, auxquels adhère un
nombre croissant de pharmaciens, devraient
être amenés à accompagner les mutations du
modèle économique de l’officine. Pour l’heure,
les enseignes de pharmacies compteraient
actuellement plus de 4 700 adhérents, soit environ
20% du nombre total d’officines dans l’Hexagone
(30 à 35% en 2017), selon l’étude précitée (1). Un
chiffre qui a quadruplé entre 2005 et 2012 et qui
traduit que l’enseigne est devenue un phénomène
structurant au sein du réseau officinal.
D’un autre côté, environ 58% des officines
indépendantes sont, en 2012, adhérentes à un
groupement sans enseigne. Leur nombre devrait
grimper à 50%, voire 55%, à l’horizon 2017 et une
partie de leurs adhérents devraient migrer à cette
époque vers les réseaux sous enseignes.
Quant au modèle du pharmacien indépendant, non
groupé ni membre d’un GIE locale, il représente
encore 20% du réseau, mais constitue un modèle
marginal sans viabilité économique à moyen ou
long terme. Ce modèle regroupera 15% des
officines à horizon 2017 et, entretemps, une partie
de ces dernières, non groupées ou adhérant à
des structures locales aura rejoint les structures
nationales, note Direct Research. « Une autre
partie sera tentée par la constitution de holding
locales de pharmacies ». Enfin, les chaînes de
pharmacie, sans référence en France en 2012,
constituent un modèle qui reste fort peu probable
à l’horizon 2017, du fait d’une forte opposition
de la profession officinale (Ordre et syndicats)
et d’une absence de volonté politique en faveur
de l’ouverture du capital des officines à des non
pharmaciens libéraux.
Dans le cadre de ce nouveau modèle économique
auquel se trouve désormais confronté le
monde officinal, l’univers des groupements
a mis en place de nouveaux services à
destination de ses adhérents en vue de les
aider à développer les « nouvelles missions »
ouvertes par la loi HPST de 2009. Ainsi sur
le registre de la prévention, du dépistage et
de la veille sanitaire, les groupements ont
développé des partenariats avec les laboratoires
pharmaceutiques, les associations de patients ou
encore les complémentaires santé. Ils ont surtout
mis en place des campagnes de communication
grand public qui assurent la promotion de leurs
démarches.
Enfin, depuis 2010-2011, les principaux
groupements ont mis l’accent sur le développement
des missions d’accompagnement des patients.
Ils ont à cet effet créé des supports de formation
sur les maladies chroniques, monté des
réunions d’information, organisé des plateformes
d’e-learning pour leurs équipes officinales, remis des
fiches techniques sur différentes problématiques
de santé et des fiches de suivi patients, ou encore
ré-agencé leurs locaux pour recevoir les patients,
Source : Direct Research d’après Pharmacien Manager, décembre 2011 et sites Internet des
groupements (ces chiffres intègrent les multi-adhésions)
au besoin avec la présence in situ de personnels
paramédicaux (diététiciennes, infirmières…)
pour conduire des actions de prévention et
de dépistage. Soit autant de redéploiements
d’activité qu’ont pu mener des groupements
comme Pharmodel avec ses « Rendez-vous
santé », qui proposent aux patients des entretiens
personnalisés sur des thématiques bimensuelles
relatives par exemple à l’hypertension artérielle ;
ou Optipharm à travers sa campagne de dépistage
du cancer colorectal; voire encore le groupe PHR
avec ses service d’entretiens personnalisés avec
des diététiciennes diplômées d’Etat au sein de ses
réseaux d’officines ou Plus Pharmacie qui a mis
en place une démarche de coaching diététique.
Pour recevoir autrement leurs patients, Univers
Pharmacie a testé des cabines destinées aux
entretiens pharmaceutiques dans sa pharmacie
pilote de Colmar ; les premières pharmacies
de Nepenthès et de Proxipharma se sont
équipées d’un nouvel espace de confidentialité ;
Giropharm a déployé dans son enseigne une
cabine « Espace Expert » et une zone protégée par
un paravent ; Forum Santé a proposé depuis avril
2011 un « Espace rencontre » pour les activités de
prévention, de suivi et de dépistage.
Les officinaux inquiets pour
l’avenir
Face à la dégradation de leur chiffre d’affaires et
aux menaces qui pèsent sur l’activité traditionnelle
de l’officine (pression de l’enseigne de la grande
distribution E. Leclerc pour accéder à la vente de
médicaments en accès libre à l’officine, lancement
de sites Internet pour la vente de ces mêmes
médicament), les représentants des pharmaciens
se sont lancés en 2013 dans d’énergiques
campagnes de communication. L’Ordre des
Pharmaciens, présidé par Mme Isabelle Adenot,
a ainsi invité en mars les français à « garder les
pieds sur terre », en rappelant qu’une « pharmacie
n’est pas un commerce comme un autre », que
« le patient a besoin de garanties, de sécurité,
d’éthique, d’un pharmacien indépendant et
inscrit à son Ordre qui surveille sa déontologie
et contrôle chaque année l’actualisation de ses
connaissances ».
marketing communication santé 2013 I 40
De son côté, l’USPO reste toujours « fermement
opposée à la vente des médicaments sur
Internet et attend la publication des textes
complémentaires « pour qu’il n’y ait pas
d’atteinte au monopole et sur le renforcement
du conseil pharmaceutique personnalisé
indispensable à l’occasion de chaque
dispensation de médicaments ». Le même
syndicat a également lancé une pétition
«Je soutiens mon pharmacien», téléchargeable
sur son site Internet, en rappelant que ce
dernier était plus qu’un diplômé en blouse
blanche (comme l’accrédite E. Leclerc).
De son côté, la FSPF met en garde les autorités
en soulignant que « le risque de voir des
contrefaçons s’introduire dans le système de
santé est grand »
Au total, les « blouses blanches » ont le blues
en ce début d’année : ils sont près de 65%
à trouver leur profession décourageante et
« si c’était à refaire », 55% choisiraient un autre
métier, souligne une récente enquête menée
par Direct Research (1). 74% sont même à
affirmer qu’ils ne s’en sortiront pas si l’on ne
fait pas évoluer le métier vers plus de services
et vers un suivi rémunéré des patients. Les
officinaux attendent également des industriels
du médicament qu’ils revisitent leur politique
commerciale à leur égard. Car plus de la moitié
des pharmaciens, selon une récente étude (2)
diligentée par l’Association pour la qualité de
l’information médicale (AQIM) jugent « moyenne »
la qualité des relations entretenues par les
laboratoires princeps à leur égard. Ils sont même
11% à l’estimer « mauvaise ». Une appréciation
qui devrait rapidement conduire les industriels
du médicament éthique à reconsidérer le
management de leur relation client (CRM) avec
un monde officinal qui est désormais entré en
récession mais qui espère pouvoir relancer son
activité en développant de nouveaux services
auprès de sa clientèle.
Jean-Jacques Cristofari
(1) « Les perspectives de la pharmacie d’officine
à l’horizon 2017, Direct Research, octobre 2012
Marché officinal
Les officinaux misent sur le
développement des services à
l’officine
Une enquête commandée par le Guide Marketing
et Communication Santé auprès de la société
GMG, confirme que le réseau officinal est bien
entré en récession : 49,2% des pharmaciens
confirment que leur chiffre d’affaires a diminué
et 26,3% qu’il a stagné en 2012. Seulement
16,9% a vu ce dernier augmenter. Du côté de
leurs marges, un tiers les a vus stagner, un
autre tiers confirme leur diminution et seulement
19,1% notent leur augmentation.
Face à ces baisses d’activité et de résultats,
les officinaux ne misent pas sur le futur
honoraire de dispensation pour redresser la
barre. Ils pensent davantage que la nouvelle
convention signée entre l’assurance-maladie
et les syndicats professionnels leur ouvrira de
nouvelles perspectives. Ils misent également
majoritairement (53,4%) sur le développement
de nouveaux services aux patients à l’officine
pour relancer l’activité de leur pharmacie.
Méthodologie de
l’enquête GMG
En 2012, votre chiffre d’affaire a
En 2012, votre marge a
La nouvelle convention ouvret-elle selon vous de nouvelles
perspectives à l’officine ?
Attendez-vous du futur honoraire
de dispensation une solution à la
baisse de votre activité ?
Misez-vous sur le développement des nouveaux services à l’officine
(dépistage, entretiens pharmaceutiques personnalisés, bilans de
médication, accompagnement des patients…) pour redresser votre
baisse de revenu ou pour augmenter ce dernier ?
•Date de réalisation : du 14 au 19 mars
•Nombre de pharmaciens interrogés: 1 066
•Méthode sondage : aléatoire
•Média utilisé pour l’enquête : téléphone
Les futurs modèles économiques de l’officine à l’horizon 2020
A l’horizon 2017-2020, l’offre à l’officine de services d’accompagnement des patients constituera l’un des facteurs d’évolution les plus structurants
de l’exercice officinal. Il porte toutefois en germe l’hétérogénéité croissante du réseau.
Source : Etude Perspectives Officines octobre2012
marketing communication santé 2013 I 41
Marché officinal
L’Internet s’invite à l’officine
Depuis janvier 2013, les ventes de médicaments sont officiellement autorisées sur l’Internet français. Il s’agit ici d’autoriser non pas la
vente à distance des produits de prescriptions, remboursés par l’assurance-maladie, mais des médicaments en accès libre à l’officine
et non soumis à prescription médicale obligatoire.
Si cette pratique est devenue parfaitement légale, elle n’a pas pour autant rencontrer l’assentiment des organisations professionnelles des
pharmaciens (Ordre et syndicat) qui considèrent que le maillage national répond parfaitement à lui seul aux besoins des patients, pour lequel
il importe de préserver le conseil direct. Les structures représentatives de la profession estiment par ailleurs que le principal danger qui guette
le patient/consommateur sur la Toile est la contrefaçon des produits de santé qui constitue un réel fléau. Elles s’appuient à cet égard sur le
Parlement européen et le Conseil de l’union européenne pour qui «la vente illégale de médicaments au public via l’Internet représente une menace
majeure pour la santé publique, étant donné que des médicaments falsifiés peuvent être distribués au public de cette manière. » Pour répondre à
cette menace, ajoutent les instances européennes, « il convient de tenir compte du fait que les conditions spécifiques applicables à la délivrance
au détail de médicaments au public n’ont pas été harmonisées au niveau de l’Union et que, dès lors, les États membres peuvent imposer des
conditions pour la délivrance des médicaments au public, dans les limites du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne «. L’Ordre des
Pharmaciens rappelle volontiers à cet égard que, dans le monde entier, plus de 18 000 sites illégaux de commerce en ligne de médicaments ont
été identifiés et fermés. 3,75 millions de médicaments potentiellement mortels ont été saisis. « En France, les saisies douanières ont augmenté
de 290%. Ce chiffre est en très forte augmentation par rapport à la précédente opération réalisée en 2011. »
Les conditions d’ouverture
Seuls les pharmaciens établis en France titulaires d’une pharmacie d’officine, les pharmaciens gérants d’une pharmacie mutualiste ou d’une
pharmacie de secours minière peuvent développer une activité de commerce électronique. Celle-ci ne peut être réalisée qu’à partir du site Internet
de l’officine de pharmacie. Le pharmacien est responsable du contenu du site Internet qu’il édite et des conditions dans lesquelles l’activité de
commerce électronique de médicaments s’exerce. Pour ouvrir un site de commerce en ligne de médicaments, les pharmaciens doivent obtenir
l’autorisation de l’Agence régionale de santé (ARS) dont ils dépendent. Certains pharmaciens ont, sans attendre 2013, ouvert leur site de
commerce en ligne (Pharmashopi de la société Gatpharm dès 2011, et, en novembre 2012, la pharmacie de la Grâce-de-Dieu, à Caen, et celle
du Bizet, à Villeneuve-d’Ascq). Ils devaient déposer, au plus tard le 1er mars 2013, leur demande d’autorisation et se conformer aux dispositions
de l’ordonnance.
Le modèle allemand
Outre-Rhin, 2 861 officines de vente à distance (dénommées Versandapotheken) ont, à ce jour, pignon sur la Toile. Les Allemands ont recours à
elles depuis le 1er janvier 2004. Ils leur commandent des médicaments qui leur sont envoyés depuis l’entrepôt de stockage du pharmacien. En
2011, le chiffre d’affaires des officines virtuelles a été de 1,3 milliard d’euros, pour plus de 41,251 milliards de ventes par l’ensemble du réseau
officinal allemand tous produits confondus. Sur ce 1,3 milliard de ventes que génère la toile, 742 millions d’euros (57%) ont été réalisés par des
ventes de médicaments sans ordonnance, contre 343 millions pour les spécialités prescrites par un médecin et vendues par Internet (soit 27% des
ventes des officines virtuelles). Les produits cosmétiques et ceux pour les soins du corps ont représenté 125 millions d’euros (10% des ventes).
Enfin, les fournitures médicales ont réalisé un CA de 62 millions et les produits de nutrition 21 millions.
Sur le seul segment du marché de l’OTC ou produits en accès libre (4,8 milliards d’euros au total), les officines allemandes de vente par Internet
représentent 11% du marché, mais la croissance y est particulièrement forte, à + 8%, commente IMS. Reste que ces ventes à distance ne
constituent pas réellement une menace pour les pharmacies « en dur », qui ont, outre-Rhin, choisi de jouer la carte du modernisme en demandant
à l’Etat de prémunir les Allemands contre les menaces sur la santé publique. Au pays de Bismarck, le pragmatisme est de règle et les affaires
sont les affaires, y compris dans la santé !
marketing communication santé 2013 I 42
Promotion du médicament
Promotion du médicament :
le VM, un vecteur essentiel
Ils étaient encore 17 295 à exercer le métier
de visiteur médical (VM) en 2012. Mais leur
nombre devrait chuter à 13 000 rapidement,
selon les hypothèses les plus pessimistes.
Pourtant, les VM demeurent les vecteurs
les plus efficaces dans la promotion du
médicament en direction des différents
« clients » des industriels du médicament.
Des clients qui ont exprimé leurs attentes et
leurs souhaits face à une des composantes
essentielles du mix-marketing des
laboratoires.
De 21 900 en 2007, les effectifs globaux de
la visite médicale - qui incluent les salariés
de l’industrie pharmaceutique opérant en ville
et à l’hôpital ainsi que ceux des sociétés de
prestations de visite- ont vu leur nombre chuter
à 17 500 en 2011 (sur un total de 103 000
salariés), selon une récente étude des Echos (1)
qui s’interroge sur une « disparition » possible
de la profession de VM. Il est vrai que le métier
fait régulièrement l’objet d’attaques ciblées de
la part des médias (2) comme de certaines
institutions publiques, telle l’IGAS (3).
La baisse des effectifs trouve ses sources dans
les mutations que vit l’industrie du médicament
depuis plus d’une dizaine d’années : pertes de
brevet de ses grandes molécules phares (les
blockbusters), qui sont désormais quasiment
toutes génériquées, évolution des portefeuilles
de nouveaux médicaments vers des produits
de spécialités prescrits en première ligne par
l’hôpital, chute des prix des anciens comme
des nouveaux médicaments, politique de
maîtrise des dépenses de santé avec incitation
des médecins à moins prescrire, renforcement
de l’encadrement de la visite médicale (dotée
d’une Charte depuis 2004), ou encore baisse
notable des nouvelles molécules mises sur
le marché. Cet ensemble de causes, joint
à d’autres facteurs, dont la baisse de la
démographie médicale des généralistes, a
concouru au fil des années écoulées à rendre
les réseaux de VM moins indispensables aux
laboratoires opérant en France comme dans les
pays développés.
Premier effet des mouvements en cours,
les budgets consacrés par les industriels
du médicament à leurs réseaux de visiteurs
médicaux sont en baisse constante depuis
ces dernières années. Ainsi, en 2008, la
visite médicale représente 62,3% du total des
Les investissements promotionnels des laboratoires de 2008 à 2012 en France
Source : Cegedim Strategic Data, Promotion Database, 2013
investissements promotionnels des laboratoires
(3,185 milliards d’euros), selon les données
de Cegedim Stratégic Data (voir tableau
ci-dessus). En 2012, cette même visite ne pèse
plus que 50,8% des dépenses de promotion
des industriels du médicament (en chute à
2,902 milliards d’euros). Sur 5 ans, les budgets
consacrés à la visite médicale auront diminué
de 25,7%, passant de 1,984 à 1,474 milliard
d’euros.
Mais la visite médicale reste cependant toujours
le premier poste dans les investissements que
la branche consacre à la promotion de ses
médicaments. En contrepartie de cette baisse,
les dépenses consacrées par les laboratoires
aux opérations directes vers les consommateurs
(DTC) auront augmenté de 484,12 à 693,57
millions d’euros, en voyant leur part dans les
investissements promotionnels totaux passer
de 15,2% à 23,9%. Un autre poste des
dépenses aura notablement augmenté : celui
des opérations de mailing et autres opérations
menées sur les réseaux sociaux, qui de
162,43 millions d’euros sont passées à 243,76
millions. Les dépenses consacrées aux relations
publiques (RP) seront pour leur part demeurées
stables sur la période (entre 11 et 12% sur la
période 2008 à 2012)
marketing communication santé 2013 I 43
La VM face aux révolutions dans
la branche
Face aux mutations que connaît la branche, la visite
médicale sait qu’il lui faudra désormais renforcer
ses compétences, scientifiques et techniques.
« L’évolution des attentes des professionnels de
santé et des autorités de santé et le développement
des produits biologiques et innovants (génétique,
biologie cellulaire, imagerie moléculaire…)
conduisent à renforcer les compétences
scientifiques des personnels en contact avec
les prescripteurs (directeurs régionaux, visiteurs
médicaux, négociateurs hospitaliers…) pour une
approche thérapeutique globale du patient », note
ainsi une récente étude du LEEM (4) consacrée
à l’évolution des métiers dans la pharma. Les
VM devront donc pour le futur améliorer « leurs
connaissances scientifiques avancées sur le
produit, ses indications, contre-indications, ses
effets secondaires, les conditions de son bon usage
thérapeutique, mais aussi sur le système de santé,
l’environnement de soin et les différentes approches
thérapeutiques complémentaires associées dans un
parcours de soin. » Autant dire qu’une révolution
se prépare dans les rangs des industriels de la
branche qui, faute de ces évolutions qualitatives
dans le métier de VM verra ce dernier mourir de
mort lente sur l’autel des pratiques commerciales
et promotionnelles du passé.
Promotion du médicament
Seule certitude du moment : les effectifs vont
encore baisser sous l’impact conjugué de
la montée en puissance des génériques, de
l’évolution des portefeuilles de médicaments
nouveaux et de la régulation sur la visite
médicale, pour laquelle une nouvelle Charte est
en cours de préparation. Sans omettre les futurs
plans sociaux d’une branche - elle en a connu
23 en 2011 - qui poursuit sa réorganisation
interne en se redéployant vers l’Asie et les
pays dit « émergents ». Au final, précise l’étude
d’Eurostaf, les scenarii les plus plausibles
conduisent à avancer un nombre de VM qui
oscillera en 2017 entre 12 500 et 14 500. Pour
l’heure, sur le total de VM encore en exercice,
les acteurs de la promotion et de l’information
sur le médicament sont, en 2011, répartis à
hauteur de 55% en ville, 20% à l’hôpital et
25% au sein de réseaux mixtes. L’approche
« share of voice » (part de voix obtenu chez les
médecins rencontrés) généralisée notamment
chez les big pharma, qui consistait à multiplier
le nombre de délégués médicaux - allant
jusqu’à 300 VM par produit - pour défendre
des spécialités à fort potentiel sur des marchés
très compétitifs, s’est essoufflée », note encore
l’étude des Echos (1). « Une fois la vague
d’échéances de brevets de blockbusters
achevée, soit approximativement 2015, les
effectifs de la visite médicale se stabiliseront
entre 12 000 et 13 000 d’ici à 2017 (incluant les
Attachés à la promotion des médicaments) »,
ajoute cette dernière, pour qui les récents plans
sociaux comme les futurs plans de réduction
des effectifs ont eu - et auront encore - des
impacts directs sur les fonctions commerciales.
Fort des mutations qui affectent la branche, le
métier de VM sera incontestablement appelé
à évoluer. En relation avec la réorganisation
du système de santé français autour des
Agences régionales de santé, les laboratoires
ont créé de nouvelles fonctions dont les intitulés
varient d’une société à l’autre : responsables
régionaux institutionnels (RRI), responsables
régionaux affaires publiques (RRAP) ou encore
responsables régionaux market access (RRMA),
dont les missions visent à repositionner le rôle
des industriels comme acteurs de santé publique
et partenaires de la région. « Dans un nombre
grandissant de laboratoires ayant opté pour
une organisation adaptée à la régionalisation du
système de santé, une tendance à la fusion des
key account managers (KAM) et des RRI/RRAP
semble se confirmer », précisent Les Echos.
Il faudra également repréciser le rôle des
VM de l’ancienne école dans ces nouvelles
organisations. Certains pourront s’y adapter,
d’autres devront envisager des reconversions.
Vers un marketing plus orienté
client
Pour l’heure, le métier de visiteur médical est
invité à investir une posture d’accompagnement
thérapeutique auprès d’acteurs de la santé
diversifiés et une organisation plus orientée
« client » que « produit », comme cela est encore
trop le cas aujourd’hui. Dans un contexte
d’économies et de contraintes budgétaires
accrues, « la contribution à la maîtrise des
dépenses de santé sera renforcée pour tous
les métiers, note encore l’étude du LEEM, en
promouvant le bon usage du médicament en
termes de coût/efficacité par rapport à une
typologie de patients donnée et en fournissant
toutes les informations utiles aux professionnels
de santé en matière de coût de traitement et
de remboursement ». Soit autant de facteurs
nouveaux qui imposeront aux VM de renforcer
leurs connaissances réglementaires, en
médico-économie, en pharmacovigilance,
en épidémiologie, ainsi que leur capacité
« à analyser les besoins de prescripteurs divers
et à les conseiller avec une approche globale de
leurs problématiques : médecins hospitaliers,
spécialistes, généralistes, pharmaciens… »
Autant dire que le VM de demain sera loin
d’exercer le métier que les laboratoires lui
demandaient de faire encore hier, en poussant
les « parts de voix » au détriment d’une qualité
de l’information et de la relation avec ses clients
historiques que sont les médecins, mais pas
seulement ces derniers.
D’un marketing encore largement orienté
« produit », les industriels devront - s’ils ne l’ont
pas déjà fait - évoluer vers un management des
relations clients, soit un CRM largement en
vogue dans toutes les branches économiques
commercialisant des produits ou services au
« grand public ». Mais si la branche pharma
évoque ce CRM depuis des années, elle semble
tarder, par habitude ou par confort, à opérer
cette révolution copernicienne. « Le marketing
intègre davantage une orientation client »,
commente la société A.D Little sur l’évolution
du secteur pharmaceutique : « Il se voit doté
d’un nouveau rôle résolument tourné vers le
système de soins et les acteurs plutôt que
vers le produit. En effet, les patients occupent
une place centrale. Les enjeux d’évolution des
compétences pour appréhender les stratégies
client et l’évolution permanente des structures
et des politiques de santé publique nationales
sont donc très importants. »
Une étude diligentée par l’AQIM et réalisée par
la société Direct Research (5) fait largement état
des nécessaires évolutions de la visite médicale,
en particulier en direction du monde officinal (voir
ci-après), qui manifeste, face aux laboratoires,
des besoins d’information et de formation sur
les médicaments et les pathologies de plus en
plus importants. Des besoins que les mêmes
laboratoires ont cependant tardé à satisfaire.
marketing communication santé 2013 I 44
A cet égard, les officinaux veulent désormais plus
de « qualitatif » (et pas plus de « quantitatif »),
une évolution du contenu de la visite et de la
posture du visiteur médical, résume l’étude
précitée. Et face aux nouvelles missions qui
leur ont été ouvertes par la loi HPST de 2009,
près de 60% des titulaires considèrent que les
laboratoires de princeps sont légitimes pour
les accompagner dans la mise en place de
ces missions. Plus de 60% des pharmaciens
attendent ainsi des laboratoires des formations
à la conduite des entretiens pharmaceutiques et
à la prise en charge de certaines pathologies ;
l’organisation de réunions leur permettant de
rencontrer des médecins est souhaitée par
la moitié d’entre eux. Car les deux univers
qui constituent, avec l’hôpital, les « clients
historiques » des laboratoires de princeps ou
de génériques s’ignorent encore trop alors
même qu’ils travaillent au quotidien pour le
même patient. Parmi les nouvelles missions
qui pourraient leur être confiées à travers la
future charte de la visite médicale, les visiteurs
médicaux pourraient ainsi bâtir des passerelles
utiles entre les uns et les autres, avec pour point
commun le « bon usage » du médicament.
Jean-Jacques Cristofari
( 1) « L’avenir de la visite médicale : vers une
disparition de la profession », Eurostaf - Echos,
Collection Dynamique des marchés, 2012
(2) Une récente émission de France 2, « Les infiltrés »,
avec pour thème les « Laboratoires pharmaceutiques :
un lobby en pleine santé », a ainsi dénoncé les
pratiques employées par des VM d’un laboratoire
- non cité - pour promouvoir un antidiabétique de
type 2, en utilisant le levier du pharmacien, que le
laboratoire a décidé d’équiper gratuitement d’une
machine pour mesurer l’hémoglobine glyquée
des clients de l’officine en vue d’encourager
ces derniers à consulter au besoin leur médecin
traitant. La méthode relève pourtant de pratiques
parfaitement encouragées par l’assurance-maladie
et les Pouvoirs publics, d’engager le pharmacien
sur le terrain de la prévention, du dépistage et de
la santé publique. La loi Hôpitaux, patients, santé,
territoires, adoptée en 2009, ainsi que la récente
convention signée entre les syndicats d’officine et
l’assurance maladie, est parfaitement claire à cet
égard.
(3) En 2007, l’Inspection générale des Affaires
sociales a édité un rapport sous le titre « «
L’information des médecins généralistes sur le
médicament » » qui avance 19 recommandations,
dont le « désarmement en matière d’actions
promotionnelles » et l’organisation de l’information
sur le médicament par l’assurance-maladie et ses
délégués (les DAM).
(4) « Etude prospective sur les facteurs d’évolution
de l’industrie du médicament et leur impact à 10
ans sur l’emploi », conduite pour le LEEM par la
société Arthur D. Little en janvier 2013.
(5) « La visite médicale à l’officine, perceptions et
attentes des pharmaciens à l’égard des laboratoires
de médicaments princeps », octobre 2012
Promotion du médicament
VM à l’hôpital : abandon des visites groupées
La loi dite Bertrand sur la sécurité des produits de santé visait, entre autres mesures pour lesquelles des décrets d’application étaient toujours attendus au
premier trimestre 2013, la diffusion d’une « information de qualité sur les produits de santé » par la mise en place d’une expérimentation de la visite médicale
sous forme collective en milieu hospitalier, dont ces conditions devaient être définies dans une convention conclue entre le laboratoire et l’établissement.
La disposition, inscrite par la suite dans l’article 58 du projet de loi de financement de la Sécu, a été abandonnée. Les délégués à la visite à l’hôpital, qui,
selon Eurostat, représentent 17% des effectifs globaux de la visite (APM inclus), continueront donc à agir comme dans le passé.
Les industriels mettent désormais sur le marché principalement des produits de spécialités, - souvent issus des biotechnologies - destinés à traiter les
cancers, le diabète, l’arthrite rhumatoïde, la sclérose en plaque, la maladie de Crohn, l’hépatite C, les infections VIH ou encore l’hypertension pulmonaire.
Les produits issus de la recherche sont promus essentiellement à l’hôpital et, comme le souligne l’étude de Eurostat (1), « dans la plupart des big pharma, la
tendance est à l’écrémage des VM ville au profit de l’hôpital. Les VM sont déplacés, transférés d’un réseau à un autre au gré des lancements et des priorités
stratégiques. » Mais ce transfert ne permettra pas pour autant d’absorber les VM de ville qui seraient en surnombre par rapport aux spécialités à promouvoir.
« Le nombre total de visiteurs hospitaliers ne devrait pas dépasser 3 500/4 000 en France pour s’établir à terme aux environ de 25% des effectifs totaux
d’ici à 2015. Avec des effectifs de VM hospitaliers atteignant 3 256 en 2011, nous pouvons supposer que le plafond est d’ores et déjà quasiment atteint. »
(1) « L’avenir de la visite médicale : vers une disparition de la profession », Eurostaf – Echos, Collection Dynamique des marchés, 2012
VM à l’officine : les attentes des pharmaciens
A l’avenir, le visiteur médical sera « de plus en plus amené à développer des relations de proximité avec les professionnels de santé et prescripteurs diversifiés »
(pharmacien d’officine, CRAM, ARS,…), indique une récente étude du LEEM (1). Dans un contexte de développement des génériques et du droit de
substitution qui placent le pharmacien dans l’environnement direct du visiteur médical, l’officine redevient progressivement une « cible » marketing à laquelle
les laboratoires princeps ne prêtent cependant pas toujours l’attention requise. C’est ce que note une autre étude, produite par l’AQIM, dont il ressort une
perception assez mitigée de la qualité des relations entretenues par les officinaux avec les laboratoires princeps. Ainsi 53% des pharmaciens jugent la qualité
de ces relations « moyenne », contre seulement 34% « bonne » ou « excellente ». Parmi les officinaux insatisfaits, 32% avancent l’absence de relations avec
les laboratoires princeps, 27% le manque de visites régulières de ces derniers. 19% estiment que les mêmes laboratoires « considèrent mal les médecins »
et 14% qu’ils ne leur délivrent pas une information de qualité. 14% font par ailleurs valoir que « les laboratoires ne sont là que par intérêt commercial ».
L’immense majorité des pharmaciens (91%) acceptent de recevoir les VM des laboratoires princeps : « Il n’y a pas, de la part des titulaires, d’opposition de
principe à la visite médicale. La majorité de ceux qui ne reçoivent pas de visiteurs médicaux ne sont tout simplement pas visités ! », note l’étude précitée. La
visite est globalement jugée utile (64%), voire « très utile » (16%) par les officinaux, qui, majoritairement (62%) la jugent « correcte », voir « excellente » (12%).
Enfin, les pharmaciens d’officine ont des attentes à l’égard de la VM, qui se résument en trois points (voir tableau ci-dessous) : ils souhaitent une approche
centrée sur les besoins réels des équipes officinales, plus de « qualitatif », une évolution du contenu de la visite et de la posture du visiteur médical. Estimant
que les laboratoires princeps sont « légitimes » pour les accompagner dans la mise en place de leurs nouvelles « missions » - en particulier la conduite des
entretiens pharmaceutiques rémunérés prévus dans la nouvelle convention pharmaceutique -, les officinaux souhaitent que les modalités de mise en œuvre
de ces missions soient assurées par des formations auxquelles les laboratoires princeps sont invités à s’associer. Ils sont dans ce registre 59% à le confirmer
pour la conduite d’entretiens pharmaceutiques pour le suivi de patients chroniques, 50% pour la dispensation des antiasthmatiques ou encore 50% pour
celle des anticoagulants oraux.
Les attentes des pharmaciens face à la visite médicale
Source : VM Offine-DR-Aqim 10-2012
(1) « Etude prospective sur les facteurs d’évolution de l’industrie du médicament et leur impact à 10 ans sur l’emploi », réalisée pour le LEEM par le Cabinet
Arthur D Little et le BPI Group, janvier 2013.
(2) « La visite médicale à l’officine, perceptions et attentes des pharmaciens à l’égard des laboratoires de médicaments princeps », octobre 2012
marketing communication santé 2013 I 45
Promotion du médicament
Visite médicale : ce qu’en attendent les médecins et les VM
La visite médicale demeure à ce jour le média le plus utilisé par les industriels du médicament pour faire connaître leurs produits dans les rangs de la
communauté médicale. Au sein de cette dernière, rares sont les praticiens/prescripteurs qui refusent de recevoir des VM – entre 6 et 8% selon les enquêtes -.
Pour autant les prescripteurs favorables à la visite médicale ne sont pas sans porter un regard critique sur la qualité des informations que délivrent les VM.
L’Association pour la qualité de l’information médicale (AQIM), présidée par Marie-Noëlle Nayel, effectue depuis 2007 une mesure de cette qualité, réalisée
par son observatoire, l’Obsaqim. Ce dernier évalue ainsi la visite sur plusieurs critères : le discours déployé sur chaque produit présenté par les VM, le
comportement de ce dernier, le respect par le VM de la réglementation et de la déontologie et, enfin, évalue la visite dans sa globalité. Sont ainsi passés au
crible, par laboratoire, la qualité perçue de la visite produit, le professionnalisme du visiteur, son implication, ses connaissances scientifiques ou encore sa
déontologie. A partir de la somme de critères définis et retenus par le comité scientifique de l’association, cette dernière établit un « indice qualité » de la VM.
Cet indice, après un premier bond lié à la certification des réseaux de VM des laboratoires, n’a cessé de chuter, en particulier après l’affaire Mediator, pour
se situer fin 2012 en dessous de son niveau de référence de 2007. « L’érosion de l’indice qualité de la VM est particulièrement marquée sur un an, entre les
2èmes semestres de 2011 et de 2012, où il chute de 101,6 à 96,4 », commente Marie Noëlle Nayel. Début 2012 marque ainsi un tournant dans l’appréciation
portée par les médecins sur la visite médicale des laboratoires.
Evolution des indices AQIM depuis
2007 (Base 100 en S2 2007)
Ce qu’en pensent les VM
Au regard de ces appréciations, l’AQIM a fait évaluer
en février dernier la visite médicale par les visiteurs
médicaux eux-mêmes. Ces derniers estiment ainsi
pour plus de la moitié d’entre eux que leur temps
disponible pour effectuer les visites est moindre que
dans le passé (58,5%), voire qu’ils vivent à cet égard
une réelle dégradation (8,9%). Le nombre de leur
rendez-vous est à la baisse (48%) et la qualité de
l’accueil des praticiens est également estimé moins
bon qu’auparavant (32,5%), sinon sans changement
notable (56,9%). Plus intéressante, est l’appréciation
que les VM portent sur l’intérêt que manifestent les
médecins pour les informations qu’ils leur apportent :
la prime va ici, contre toute attente, aux informations
économiques, aux données sur la pharmacovigilance
ou encore aux recommandations officielles émanant
des institutions en charge du médicament (voir
tableau ci après)
Source : AQIM, 2013
« Il s’agit avant tout d’une crise de
confiance en rapport avec l’actualité »,
ajoute la présidente de l’AQIM, qui rapporte
les attentes des praticiens : d’un côté,
une très forte demande de présentation
des effets secondaires et des données de
pharmacovigilance, non satisfaite, et de
l’autre une utilisation ou une référence à
la documentation officielle chroniquement
jugée insatisfaisante et encore en baisse.
A ces constats s’ajoute une réduction de
l’appréciation par les médecins du media
lui-même, avec une forte contraction
de l’appréciation pour sur les visiteurs
médicaux, « qui était historiquement forte
et qui s’était paradoxalement améliorée lors
de l’affaire Médiator ».
Comment les médecins évaluentils l’intérêt pour les différents types
d’informations délivrées par les VM ?
A contrario, les médecins manifestent moins
d’intérêt pour les études cliniques (surtout en
ville) et peu d’intérêt pour les informations qui
sont trop « globales ».
Enfin, si les VM souhaitent être impliqués dans
la pharmacovigilance de leurs produits (76%), ils
confient ne pas l’être suffisamment lors du retour
d’informations assuré par le siège de leur laboratoire
au médecin à l’origine d’un signalement.
Une vaste majorité de VM (81%) estime par
ailleurs son niveau de connaissance scientifique
correct pour répondre aux exigences liées à la
présentation de leurs spécialités.
Plus largement, ils s’estiment à 53% bien
formés sur leur environnement professionnel
pour faire face aux contraintes et exigences
des médecins.
Sur l’avenir même de la profession, l’enquête de
l’AQIM converge largement avec les analyses
réalisées par ailleurs par le LEEM : si les VM
ne craignent pas que leur métier disparaisse
à terme, ils disent majoritairement (65%) que
ce dernier devra évoluer pour s’adapter aux
nouvelles contraintes. Et dans les changements
qu’ils estiment nécessaires, ils placent, à une
majorité écrasante (88,6%), en tête l’impératif
d’augmenter la qualité des visites perçues par
les médecins.
« L’amélioration de la qualité de la visite médicale
perçue par les médecins semble être une des
pistes les plus intéressantes pour faire évoluer
et sauvegarder le métier de visiteur médical »,
conclut à cet égard la présidente de l’AQIM.
Une condition certes nécessaire. Reste à savoir
si elle sera suffisante ?
Jean-Jacques Cristofari
(1) « Paroles de visiteurs », 246 VM répondants,
enquête AQIM menée du 9 au 16 février 2013.
Comment évolue l’intérêt des médecins pour les différents types d’information
que vous lui délivrez ?
Source : AQIM, 2013
marketing communication santé 2013 I 46
Marketing et l’internet santé
Marketing pharmaceutique :
la prime va au digital
Alors que la part accordée aux forces
de ventes a été réduite en 2012, tant
aux Etats-Unis qu’en Europe, les canaux
« numériques » ont gagné de la place
parmi les différents supports du marketing
pharmaceutique. L’utilisation d’Internet
augmente incontestablement, année après
année, dans la panoplie des outils utilisés
pour promouvoir le médicament.
Les dépenses totales consacrées par les
industriels du médicament à la promotion
de leurs produits au plan mondial n’auront
pas progressé en 2012, comparées aux 90
milliards de dollars (68 milliards d’euros)
dépensés par les mêmes industriels en 2011,
rapporte la Cegedim en avril dernier (1). Soit
environ 10% du chiffre d’affaires mondial de la
pharma. Outre-Atlantique comme en Europe,
la tendance aura été à la baisse des effectifs
commerciaux - respectivement -10% aux
Etats-Unis et -12% dans le Top 5 européen -,
diminution largement compensée par des
investissements à la hausse sur les marchés
émergents. Ainsi, le Brésil a vu ses dépenses
promotionnelles croître de 7% et la Chine, dont le
marché pharmaceutique augmente fortement, a
vu s’envoler ses dépenses totales de marketing
de 20%, pour atteindre les 2 milliards de dollars,
soit les deux-tiers des investissements français
de même nature (voir chapitre sur la promotion
du médicament).
Reste que les diminutions des dépenses
promotionnelles constatées sur les marchés
matures interviennent alors même que les
investissements marketing dans les canaux
numériques augmentent dans les mêmes régions
géographiques, note l’étude de la Cegedim.
En termes d’outils numériques utilisés par les
laboratoires pharmaceutiques aux Etats-Unis, la
prime va au e-mailing, pour lequel les dépenses
croissent de +67,5% aux Etats-Unis en 2012, à 452
millions de dollars (346 millions d’euros), et de +43%
en Europe (Top 5), à 20 millions de dollars (15,31
millions d’euros). L’outil numérique a sur trois ans
fait un bon remarquable sur les deux régions citées :
les Etats-Unis ont ainsi consacré 879 millions de
dollars (672 millions d’euros) aux mailings, aux
ventes à distance (e-detailing) et aux réunions sur
le web (e-meeting) en 2012, contre 353 millions
de dollars (270 millions d’euros) en 2010. Le Top
5 des marchés européens est loin derrière,
avec 90 millions de dollars en 2012, contre 47
millions en 2010.
Deux facteurs sont à l’origine de ce mouvement
vers le canal numérique, explique Christopher
Wooden, vice-président de Cegedim Strategic
Data : la « falaise des brevets », qui a réduit
notablement les sommes disponibles pour
la visite médicale, mais aussi les avancées
technologiques réalisées sur la Toile qui ont
rendu la stratégie multicanal des laboratoires
plus attractive et surtout moins coûteuse
que ceux utilisés dans le marketing produit
traditionnel. « Le marketing pharma aux USA
est clairement à la tête du mouvement, mais on
peut s’attendre à la poursuite d’une expansion
aussi rapide en Europe », note ce dernier.
Les professionnels face à la Toile
Les professionnels de santé ont de plus
en plus recours, comme le grand public, à
l’internet santé. Dans leur vie quotidienne ils
sont près de 90% à l’utiliser au moins une fois
par semaine pour des raisons professionnelles.
Les pharmaciens y ont plus recours que les
médecins : 94% contre 87% pour les médecins
spécialistes et 86% pour les généralistes. C’est
ce que révèle l’étude annuelle (2) menée par le
Centre d’Etude sur les Supports d’Information
Médicales (Cessim). Cette étude présente des
profils de médecins internautes selon leur
recours aux possibilités offertes par le web. Ainsi
les e-MG représentent 22% de l’échantillon des
généralistes interrogés : ils exercent plutôt en
cabinet individuel, sont plutôt des femmes et
ont une activité médicale soutenue. Leur usage
de l’Internet dépasse les 5 heures par semaine,
pour des durées moyennes de consultation de
15 à 30 minutes. Ils suivent l’actualité médicale
avec leur PC portable ou leur smartphone et
visitent les sites de bases de données sur le
médicament, les sites des laboratoires ou
encore les sites de web-TV. Ils lisent aussi la
presse médicale, les newsletters et échangent
avec leurs confrères. Ils n’hésitent pas (93%)
à recourir à des séances d’enseignement à
distance (e-learning). Face à ces généralistes
branchés, l’étude du Cessim met en avant
les MG « traditionnalistes », plutôt hommes,
exerçant en groupe, à activité moyenne (20-30
actes par jour) et qui passent relativement peu
de temps sur l’Internet (2 heures par semaine,
pour moins de 15 minutes par consultation).
Ils n’ont pas de smartphone et privilégient les
médias classiques d’information (presse et
visite médicale).
marketing communication santé 2013 I 47
L’étude met encore en évidence un 3ème profil
de généralistes, les « internautes utilitaires » :
des hommes plutôt jeunes, en cabinet individuel,
à activité moyenne et qui se branchent plus
de 5 heures par semaine, pour des durées
supérieures à 30 minutes. Leurs sources
régulières d’information sont les sites Internet,
la presse médicale, mais ils ne sont pas des
férus de la visite médicale. Ces « utilitaires »
consultent l’Internet lors des consultations et
visitent des sites institutionnels, des bases
de données sur le médicament et les sites de
sociétés savantes. S’ils sont peu adeptes des
médias innovants, ils utilisent fréquemment
(83%) le web pour du e-learning. Enfin, l’étude
met en avant une catégorie de généralistes
« réfractaires » à la Toile : plutôt âgés, exerçant
seuls, ces généralistes consacrent moins d’une
heure par semaine à l’Internet, auquel ils préfèrent
la presse médicale et la visite médicale pour
s’informer. Ils ne se connectent que pour lire leurs
e-mails et sont peu friands de médias innovants.
Ils n’utilisent qu’exceptionnellement l’e-learning.
Du côté des spécialistes libéraux, les « réticents »
(19%) à l’Internet et les « traditionalistes » (25%)
sont minoritaires, alors que les internautes
« modérés » (33%) et les « multicanaux » (23%),
très adeptes des TIC et des médias sociaux,
sont majoritaires et demeurent les plus ouverts
à la visite médicale. Enfin, du côté de l’officine,
les pharmaciens, connectés en permanence
avec l’assurance-maladie, ont le plus
d’appétence pour les TIC, l’Internet mobile, les
medias sociaux et les e-events. Les officinaux
internautes « pratiques » (30%) et les « ultraconnectés » (34%) dépassent largement les
« timorés » (13%) ou les « conservateurs »
(23%).
Reste qu’au regard des sources d’information
des professionnels de santé, en particulier des
médecins, la préférence de ces derniers va
toujours à la presse médicale, qu’ils plébiscitent
à 64% en 2012 (voir tableau) comme source
préférée d’information santé (contre 67% des
spécialistes), devant la visite médicale et surtout
devant l’Internet (42%, contre 56% pour les
spécialistes). Mais la presse médicale, qui voit
le nombre de ses titres se réduire comme une
peau de chagrin au fil des années (2012 fut
sévère à cet égard), devrait céder de la place à
l’avenir et le web remonter dans les préférences
des médecins, en particulier des « e-MG », plus
jeunes, et des « internautes utilitaires ».
Marketing et l’internet santé
Enfin, l’étude du Cessim précise également les
préférences des médecins en termes de sites
visités : les généralistes vont naturellement
(77%) sur les sites institutionnels (CNAM, HAS,
ANSM..), majoritairement sur les sites de bases
de données sur le médicament (72%) ou sur
les sites relatifs à une pathologie (70%). Ils
consultent également les sites de la presse
médicale (61%), mais au total vont peu sur les
sites des laboratoires pharmaceutiques (29%),
qui ne les attirent guère dans leur architecture
actuelle. Quant aux sites des patients ou de
leurs associations, ils demeurent encore peu
consultés par les généralistes (18%).
Enfin, les médias dits « innovants » intéressent
toutes les catégories de professionnels de
santé qui leur manifestent un intérêt croissant.
Ainsi, si les forums de discussion n’attirent
guères les professionnels, la visite médicale à
distance intéresse plutôt les pharmaciens et
fort peu les généralistes. Les e-conférences
et les e-congrès, qui ont le mérite de briser
les frontières et de réduire les coûts de
déplacement, intéressent surtout les médecins
spécialistes. La visite médicale sur tablette
numérique séduit les trois professions, pour
des fréquences plutôt mensuelles et des
durées courtes et des orientations « produit ».
Enfin, la formation médicale en ligne (e-FMC et
e-learning) séduit l’ensemble des professionnels
interrogés. Elle est plébiscitée pour des sessions
de vidéos en ligne et des compte rendus, à un
rythme mensuel, portant sur des pathologies et
animées par des sociétés savantes.
Les sources d’information privilégiées des généralistes
Source : 5ème baromètre Cessim, 2012
Les motifs de consultation du web selon les profils de médecins généralistes
Les mutations du marketing
pharmaceutique
Source : 5ème baromètre Cessim, 2012
L’industrie du médicament achève lentement - mais
sûrement - sa mutation vers un nouveau modèle
économique où le marketing relationnel prend
désormais une place croissante. Un marketing qui
doit tenir compte des transformations qui affectent
tant les professionnels de santé – dont les jeunes
générations ne consacrent plus le même temps
ni la même énergie à leur art ou à la quête des
informations nécessaires à leur métier – que le grand
public, qui modifie également ses habitudes et ses
comportements avec l’ère de la mobilité numérique.
Aujourd’hui les internautes se comptent au plan
mondial à plus de 2,4 milliards de personnes et un
site médical comme Web MD enregistre chaque
mois quelque 107 millions de visiteurs uniques pour
2,56 milliards de pages vues, soit une croissance de
24% en 2012. Dans un tel contexte, il n’est guère
possible de se soustraire à une telle révolution du
numérique. « Nous ne pouvons pas continuer la
communication de la même manière », explique à
cet égard Florence Bernard, directrice du comité
Industrie du Médicament & Santé à l’Union des
Annonceurs (UDA).
Si la loi dite de sécurité du médicament impose en
France de nouvelles contraintes au médicament
et à ses producteurs, il est cependant illusoire de
poursuivre un schéma de communication qui date
du siècle écoulé, plaide encore cette dernière. Car
les professionnels de santé ont pris le tournant et
seront demain massivement connectés, équipés
de smartphones et s’appuieront résolument sur
l’Internet comme canal privilégié de communication.
Du côté du grand public et des patients le saut
qualitatif est également déjà amorcé. La santé
est désormais au premier rang des consultations
opérées sur les moteurs de recherche de l’Internet,
avant le sexe ! Le secteur de la santé n’est
désormais plus à part de la révolution opérée
dans les technologies de l’information et de ses
évolutions.
Reste que la branche du médicament demeure
encore prudente quant à ses investissements sur
le web, alors même qu’elle est invitée à opérer un
basculement d’une logique « promotion du produit »
vers une logique complémentaire d’information et
de services, voire de e-services. Une évolution qui
signerait à l’évidence la fin du modèle « marketing
produit », aux racines ancrées dans le « modèle
blockbuster » en voie d’extinction, pour un modèle
plus coopératif et serviciel, selon les termes de
Florence Bernard. Il restera à cet égard à définir
une nouvelle gouvernance numérique ou digitale
d’entreprise. Plus qu’un pari, un réel projet pour
les entreprises du médicament qui affrontent un
tournant majeur de leur histoire avec l’arrivée
de la médecine personnalisée et les nouveaux
traitements qui lui seront attachés.
Jean-Jacques Cristofari
marketing communication santé 2013 I 48
Marketing et l’internet santé
Quel rôle pour la pharma dans la promotion de la santé ?
C’est dans un contexte de crise de confiance sans précédent que s’est tenue, le 21 mars, la 3ème édition de PharmaSuccess, qui a réuni
quelque 500 participants, issus du monde de la pharma. Au-delà des scandales sanitaires, face aux progrès scientifiques et aux défis de
la recherche, face au ralentissement de la croissance dans les marchés développés, à la révolution digitale, à la montée en puissance de
l’Europe mais aussi des régions, quelles sont les stratégies déployées par les acteurs du secteur ? La pharma, au-delà du médicament,
peut-elle jouer un rôle dans la promotion de la santé ? Education thérapeutique, coordination des soins en région, médico-économie :
retour sur quelques pistes possibles pour les industriels, évoquées lors d’une des tables rondes.
« L’industrie souhaite être davantage en interaction avec les autres acteurs de santé pour avoir une contribution, non seulement au progrès
thérapeutique, mais aussi à l’amélioration de la santé publique. » Pour Jean-Michel Joubert, Président de l’AMIPS et directeur des affaires
gouvernementales chez UCB, il existe une vraie place pour les industriels, qui peuvent adopter une démarche de promotion en santé à travers des
actions concrètes : travailler dans une logique axée sur la qualité de vie du patient ; contribuer à des actions d’éducation en santé ; conclure des
partenariats avec d’autres acteurs pour contribuer à la continuité des soins ; faciliter la participation effective des patients aux décisions de santé
qui les concernent… Concrètement, que font les laboratoires ?
Se positionner dans l’ETP
La loi HPST a posé un cadre légal à l’éducation thérapeutique du patient (ETP) ; les industriels, autorisés à financer, ne peuvent en revanche pas
élaborer ou mettre en œuvre des programmes d’éducation thérapeutique ou des actions d’accompagnement. Janine-Sophie Giraudet, rhumatologue
et spécialiste en ETP, explique que les partenariats avec l’industrie sont nécessaires, dès lors qu’ils respectent les recommandations de la loi.
Ils peuvent se concevoir sous la forme de formations destinées aux professionnels de santé (pour améliorer leurs compétences en animation de
réunion, en entretien motivationnel, etc.), de réunions scientifiques autour de l’éducation thérapeutique…
Les laboratoires aident à construire des outils : « c’est normal que l’on travaille avec l’industrie. L’ETP est un lieu d’échanges. Nous avons chacun
une compétence qui doit être au service du patient ». Pour éloigner un possible soupçon qui mettrait en cause la légitimité de l’industrie, Alexandre
Regniault, avocat chez Simmons & Simmons, estime que le fait de mutualiser le financement d’un projet est important : un industriel sollicité pour
un projet doit évaluer différents critères, notamment le financement général du projet et les autres partenaires…
Participer à la coordination des soins en région
Philippe Mougin, Directeur des affaires publiques et du développement régional chez Bayer, a opté pour un positionnement innovant : celui de
partenaire des autorités de santé en région, en particulier les ARS (agences régionales de santé). Depuis trois ans, il travaille à la construction
de partenariats avec ces nouvelles parties prenantes, avec un budget propre, permettant de mener à bien des expérimentations. Concrètement,
son équipe a élaboré une méthodologie d’analyse des parcours de soins, un concept résolument dans l’air du temps : l’objectif est d’analyser
les zones de rupture dans ces parcours. Sept maladies ont été évaluées avec les autorités et les professionnels de santé en région, et 15 à 20
zones de rupture ont été identifiées pour chacune d’entre elles. Le choix, guidé par le bénéfice collectif, a ensuite été fait de cibler une de ces
zones, pour l’améliorer. Un exemple ? Depuis un an, sur la prise en charge de l’AVC (Accident vasculaire cérébral), Bayer finance deux UNV (unité
neuro-vasculaire)… et en financera bientôt dix. Plus précisément, le groupe finance du temps de coordination, autrement dit du temps humain,
pour coordonner les soins en sortie d’UNV. Un partenariat officiel a été signé. Côté chiffres, le laboratoire investit 53 000 euros par an, pour une
rentabilité de 600 000 euros, deux fois plus élevée que prévue, l’observance ayant été améliorée de 40%. L’ARS, quant à elle, économise entre 1
et 1,2 million d’euros sur une année : « au final, on est dans un modèle où nous sommes tous gagnants ».
Pour le directeur du développement régional, l’industrie est tout à fait légitime dans ce type de projet, du moment qu’elle respecte deux règles
d’or. Tout d’abord, une transparence absolue : « il faut répondre aux questions : pourquoi venez-vous dans ce projet ? Quelle est votre légitimité ?
Qu’allez-vous gagner ? Vous devez répondre aux questions, y compris en termes d’argent, sinon vous n’êtes pas crédible ». De même, l’action
de l’industrie doit être bien positionnée : « je deviens légitime en tant qu’acteur de santé parce que j’ai de l’expertise et des compétences pour
travailler sur les notions de coopération et de coordination ». Il faut s’inscrire dans une durée limitée, de deux à trois ans : « ensuite, la question de
légitimité doit être renvoyée à l’autorité de santé. Souhaite-t-elle prendre le relais et financer elle-même cette coordination, ou m’autorise-t-elle à
rester dans cette position pour quelques années encore ? Les choses doivent être claires. Quand c’est le cas, cela fonctionne ».
Philippe Mougin appelle les autres laboratoires à construire ce type de relations. Car l’industrie a beaucoup à gagner. 564 milliards de dollars de
chiffre d’affaires seraient ainsi perdus chaque année, du fait de la mauvaise observance. Un nombre à rapporter au chiffre d’affaires mondial de
l’industrie, soit 700 milliards de dollars. « Nous perdons 40% de potentiel de chiffre d’affaires car nous avons une politique de mise sur le marché
de médicaments et d’acquisition de patients. Nous devons nous préoccuper du devenir des patients »…
Parler médico-économie
Parler médico-économie, c’est le souhait d’Eric Baseilhac, Directeur Corporate Affairs chez Lilly, qui se demande d’ailleurs « comment l’industrie
pourrait ne pas communiquer médico-économie quand elle parle d’un médicament », le médicament étant aujourd’hui observé par la société entière,
impliquant un changement des perspectives de communication.
La médico-économie va au-delà du seul prix du médicament. Eric Baseilhac estime que, d’un point de vue général, environnemental, communiquer
sur le coût d’une maladie est intéressant car cela remet en perspective le coût du médicament. L’impact budgétaire est également important, à
travers l’analyse du coût global, prenant en compte le coût des co-médications, des effets secondaires, des journées d’hospitalisation épargnées…
Enfin, selon lui, la comparaison des stratégies thérapeutiques en termes d’efficience va prendre de plus en plus d’importance : les prescripteurs
vont devoir faire des choix de stratégies thérapeutiques, notamment pour les pathologies chroniques. La communication en médico-économie
pourrait donc avoir de beaux jours devant elle, à condition, bien sûr, de n’exposer que des éléments validés par des études publiées, garantissant
la crédibilité. Le positionnement des industriels du médicament dans la santé reste un champ à explorer.
Valérie Moulle
marketing communication santé 2013 I 49
Marketing et l’internet santé
Labos : une réputation en baisse
Le faible attrait des sites Internet des laboratoires pour les médecins n’est sans doute pas étranger aux récentes affaires qui ont secoué le monde
du médicament, en particulier l’affaire Mediator qui continuera de défrayer la chronique en 2013 ou encore celle relative aux contraceptifs oraux de
3ème génération. Malgré les efforts réguliers engagés par les industriels du médicament pour redresser une image qui n’est pas toujours bonne
dans les rangs du grand public, leur réputation globale demeure à la baisse en 2012. Une enquête publiée en janvier 2013 sur cette dernière
question (3) révèle ainsi que seulement 34% d’un groupe de patients ayant répondu à une enquête mondiale menée en fin 2012 considèrent que les
compagnies multinationales de la pharmacie ont une « excellente » ou « bonne » réputation. Comparée aux 42% enregistrés sur les mêmes points
de vue en 2011, la baisse enregistrée est de 19% en un an. Entre novembre et décembre 2012, 600 groupes de patients, consultés à travers le
monde, ont fait part de leur jugement quant à la réputation de la branche pharmaceutique en général et de celle de 29 groupes pharmaceutiques
leaders en particulier, ce sur la base de 6 indicateurs (voir tableau ci-dessous). 72% des réponses émanent d’organisations de patients basées en
Europe, 19% des Etats-Unis et le solde du reste du monde.
Classement des laboratoires en fonction des six indicateurs retenus par Patient View :
Les résultats enregistrés par PatientView placent les multinationales
du médicament au 6ème rang parmi les 7 industries et secteurs de
la santé analysés par les patients pour juger leur réputation. Seuls les
assureurs du secteur privé de la santé ont enregistré un plus mauvais
score que celui des laboratoires, avec seulement 24% des groupes de
patients estimant que ces assureurs, parties prenantes de la santé,
avaient une « excellente » ou « bonne » réputation, tandis que la
branche pharmaceutique enregistrait sur le même registre un score de
34%. Numéro 1 pour leur bonne réputation aux yeux des patients, les
pharmaciens d’officines atteignent un score de 62% d’excellentes ou
de bonnes opinions. A l’évidence, le service de proximité rendu par les
officinaux de tous les pays trouve ici une juste reconnaissance.
Ainsi en 2012, selon l’étude précitée, 40% des patients ont répondu que la réputation de la pharma avait bel et bien décliné, et seulement 21% des
groupes ont confié qu’elle s’était améliorée. Les répondants ont avancé plusieurs explications : en premier, ils font valoir “l’absence de politiques de
prix équitable” des laboratoires, sur lesquelles la moitié des patients interrogés estime que l’industrie a eu un “mauvais” dossier en 2012. La 2ème
explication du déclin de la réputation des laboratoires tient au peu de transparence de la branche sur toutes ses activités corporate. Ici ce sont
48% des patients qui considèrent que le dossier était faible l’an passé. Vient ensuite « la gestion des nouvelles défavorables sur leurs spécialités »,
également jugée faible par 37% des interrogés (en baisse de 29% par rapport à 2011). Enfin, 33% des répondants estiment que les laboratoires
ont une stratégie « centrée patients trop faible », et 32% considèrent que l’industrie n’agit pas avec assez d’intégrité. Selon les auteurs de l’étude,
plusieurs facteurs expliquent cette baisse de réputation de l’industrie du médicament en 2012. Parmi ces derniers figure l’échec manifesté à aider
les patients à court d’argent du Sud de l’Europe (comme la Grèce, le Portugal, la Roumanie et l’Espagne) dans leur accès aux médicaments. Le
manque d’effort déployé pour trouver de nouvelles entités chimiques appropriées aux besoins des patients a également joué un rôle. De même,
la « commercialisation inappropriée de médicaments » (dont ceux concernés par les indications hors AMM) ou encore le manque de transparence
dont peut faire part l’industrie, « en particulier dans les rapports publiés sur les résultats décevants des essais cliniques. Enfin, la question des
« prix des médicaments, inabordables pour de nombreux patients ou leurs organismes payeurs », a également été soulignée, un sujet « aboutissant
à l’impression générale que le profit passe avant l’intention d’améliorer l’état de bien-être des gens. ». Les big pharma devront tenir compte des
ces appréciations s’ils veulent redresser leur image dans les rangs du grand public à l’avenir.
Ce baromètre général de la réputation des entreprises du médicament a été assorti d’un classement du Top 10 des laboratoires : à son sommet
figure la société Lundbeck, (primée pour la qualité de son information à destination des patients), suivie par ordre de rang décroissant de : Gilead
Sciences (primé pour la qualité de ses produits et de son portefeuille de recherche), Novartis, Janssen, Pfizer, Abbott, Novo Nordisk, Roche, Lilly
et enfin GSK. Notre champion national, le groupe Sanofi est absent de ce premier classement et ne ressort qu’en 20ème position pour la qualité
de sa stratégie envers les patients. Rendez-vous en 2013 pour savoir comment les industriels du médicament seront alors jugés par les patients !
Jean-Jacques Cristofari
(1) « Les audits sur la promotion révèlent la tendance au « numérique » en 2012 », Cegedim Strategic Data, 11 avril 2013.
(2) 5ème baromètre sur « l’utilisation professionnelle des supports numériques par les professionnels de santé », Cessim, d’après une enquête menée entre
juin et juillet 2012.
(3) “The Corporate reputation of Pharma – the Patient Perspective”, publié le 14 janvier 2013 par Patient View
marketing communication santé 2013 I 50
Marketing et l’internet santé
Télémédecine et e-santé : scénarios pour le futur
La Télémédecine bénéficie de toutes les
attentions des pouvoirs publics qui y
voient un moyen possible pour compenser
la démographie médicale déclinante que
connaît actuellement et connaîtra la France
d’ici 2020.
Pour autant, elle présente de nombreux
atouts, largement présenté et promus par
un rapport de la DGOS paru en 2008 et
reconsidérés par le dernier « Livre blanc »
publié en avril 2013 par le Snitem et le
Syntec sous l’angle des apports de la
télémédecine à la prise en charge des
maladies chroniques qui représenteront
bientôt 70% des dépenses remboursées par
l’assurance-maladie.
L’étude du Snitem/Syntec rappelle les
hypothèses de croissance de la filière en France,
en estimant le marché de la télémédecine entre
80 et 140 millions d’euros et celui de la télésanté
entre 200 et 300 millions d’euros. Soutenus par
un cadre juridique rénové qui prend appui dans
la loi HPST votée en 2009, la télémédecine
recense en France 256 projets à ce jour, dont
44% sont déjà opérationnels, soit 144 projets
qui s’inscrivent dans les priorités nationales de
santé publiques, dans le champ des maladies
chroniques et dans celui de la permanence
des soins en imagerie médicale. 25 projets ont
été passés en revue par l’Agence nationale
d’appui à la performance des établissements
de santé et médico-sociaux (ANAP), qui met en
évidence des situations très variées et qui relève
des axes d’amélioration au plan économique,
« notamment la reconnaissance des actes
de télémédecine et de leur rémunération, les
règles de partage des rémunérations entre
les différents intervenants des projets de
télémédecine et les méthodologies d’évaluation
médico-économique de ces projets », comme
le souligne l’étude précitée.
Vers un super « e-patient »
« La question du financement de la
télémédecine impose de revisiter les bases du
fonctionnement de notre modèle de prise en
charge des patients chroniques et d’engager
l’adaptation du système à la mise en place de
réels parcours de santé coordonnés », souligne
le Livre Blanc, dont l’objectif vise à apporter
des éclairages sur les modalités de financement
des solutions de télémédecine en regard de
programmes observés à l’étranger et d’en
déduire des options de modèles pour la France.
L’étude présente ainsi une sélection de
programme mis en oeuvre dans 5 pays développés
(Allemagne, Italie, Pays-Bas, Danemark et
Etats-Unis) et portant sur des modèles de
télésurveillance ou de téléconsultations de
maladies chroniques (insuffisance cardiaques et
Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive
et vétérans de l’armée américaine). Ces études
de cas permettent de mettre en lumière un
certain nombre de résultats positifs découlant
de l’usage de la télémédecine dans les
protocoles de soins.
L’étude révèle également qu’au plan médical,
« les cas observés permettent de constater
la baisse du nombre d’hospitalisations ou de
réadmissions des patients malades chroniques
par rapport aux patients suivant un traitement
conventionnel. » Elle constate également
que des économies de coûts directs ont pu
être constatées principalement en raison
d’une moindre consommation de ressources
hospitalières, certes « parfois atténués par
des hausses de coûts significatifs sur d’autres
postes (notamment le médicament), comme
relevé dans le cas allemand ».
Le Livre Blanc propose dans sa dernière partie
une série de scénarios relatifs aux modalités
de prise en charge de la télémédecine par
les assureurs publics ou privés, à sa mise en
oeuvre en fonction de la stratification médicale
qui « permet de cibler les usages et besoins
de télémédecine (préventif, curatif) à l’échelle
d’un territoire. »
Il analyse plus précisément le scénario existant
en France et s’interroge sur les possibilités
qu’offrirait un système basé sur une logique
de marché de grande consommation, basé sur
un rôle renforcé du citoyen dans la prise en
charge de sa santé, d’un « super e-patient »
qui financerait pour une grande partie sa prise
en charge.
Un scénario pour « impensable » qu’il
apparaisse en France, notamment en termes
d’égalité devant l’accès aux soins, « permet
toutefois de souligner le rôle clé du citoyen
patient, l’importance de son comportement et
l’évolution peu prévisible mais inéluctable des
usages des technologies numériques pour la
santé. » Affaire à suivre.
marketing communication santé 2013 I 51
E-santé : cernez les patients sur
la Toile !
Il est possible de mener une écoute active et
opérationnelle des patients sur les réseaux
sociaux. Elle peut donner un avantage aux
forces de ventes des laboratoires qui y
verront un moyen d’aider leurs médecins.
Des solutions existent pour suivre et
comprendre le « Patient 2.0 ».
Les patients s’informent grâce à Internet et
rares sont ceux qui ne se rendent pas chez
leur médecin traitant avec une information sur
leur maladie qu’ils ont déjà glanée sur l’Internet.
Ils discutent de leur pathologie sur les réseaux
sociaux, les forums et consultent abondamment
les sites santé spécialisés. Ainsi les 5 premiers
sites « santé » français comptent 16 millions
de visites uniques chaque mois et Internet est,
selon un sondage IPSOS réalisé pour l’Ordre des
Médecins en 2011, la 2ème source d’information
santé des Français. Le patient devient – ou
pense être – un expert de sa pathologie. Ce
comportement constitue une opportunité de
collaboration nouvelle entre visiteurs médicaux
et médecins, plaide la société Alternatives
Pharma, qui estime qu’il faut donner au médecin
les moyens de convaincre le patient du choix
de son traitement en menant une écoute active
et opérationnelle des patients sur les réseaux
sociaux. La société dirigée par Thierry Barochel
et Xavier Magnien, a conçu un système expert –
soit un puissant moteur logiciel d’analyse textuelle
capable de lire la totalité du web - couplé à un
référentiel spécifique à la pharma, afin de mettre
à disposition des laboratoires des informations
opérationnelles sur le comportement des
patients. En permettant aux VM de communiquer
sur du vécu patient, ils apportent aux médecins
des éléments auxquels ils seront confrontés,
éléments qui leur permettront de redynamiser leur
communication sur la prise en charge décrite par
les patients eux-mêmes. Un outil qui, au total,
développe une réelle « stratégie centrée patient ».
Jean-Jacques Cristofari
(1) Rapport sur la place de la télémédecine
dans l’organisation des soins, Direction de
l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins,
établi par Pierre Simon et Dominique Acker,
novembre 2008.
(2) « Télémédecine 2020. Modèles économiques
pour le télésuivi des maladies chroniques », Libre
Blanc, Syntec numérique et Snitem, avril 2013
Deauville 2012
Deauville 2012 : la communication santé fait son 23ème festival
C’est en partenariat avec l’UDA et la FNIM que les trophées 2012 du Festival
de la Communication Santé, qui s’est tenu comme chaque année à Deauville,
ont été remis à Paris, en janvier dernier, par Dominique Noël, sa présidente.
Plus de 130 personnes sont venues au rendez-vous que leur avait fixé Dominique
Noël, le 17 janvier dernier, pour la remise de 15 prix (voir ci-après). La table ronde
consacrée aux « Enjeux de la communication santé » a développé des réflexions
qui ont capté l’attention de tous. Créé en 1989, le Festival de la communication
santé, qui se déroule depuis cette date à Deauville, se propose de réunir les acteurs
du secteur afin de distinguer leurs campagnes et actions de communication. Pour
Dominique Noël, « les maîtres mots de l’édition 2012 sont décloisonnement et
partage. Le terme de partage peut sembler un peu passe-partout, mais souvent les
Français ne pratiquent pas autant qu’ils le pourraient tant le partage des données
que celui des connaissances. Or ce partage est essentiel dans le domaine de la
santé », confie encore la présidente. Pour sa 23ème édition, le festival a mis l’accent
sur ceux que la communication traditionnelle entre annonceurs et médecins laisse
parfois de côté, à savoir les patients, les aidants (ils sont 4 millions en France !),
leurs associations et agences. « Une révolution est en marche, poursuit Dominique
Noël, car les patients se sont réappropriés leur santé, ils se documentent par
l’intermédiaire du web et acquièrent des compétences nouvelles ».Pour cette édition
2012 du festival 140 participants sont ainsi venus, à Deauville, présenter au total 35
campagnes de communication, soit deux fois plus qu’en 2011. Six jurys ont été
chargés de trancher entre les campagnes : jurys médecins généralistes, médecins
spécialistes, pharmaciens, deux jurys grand public (une nouveauté !) et enfin le
jury des patients. Tous étaient absolument souverains et indépendants dans leurs
choix et décisions. « Au chapitre de nos projets, a indiqué Dominique Noël, nous
souhaitons développer nos actions en faveur de l’institutionnel et des établissements
de soins, hôpitaux, cliniques, EHPAD qui peuvent être confrontés à des situations de
crise, sans y être préparés, notamment en termes de communication ».
Une communication de crise
Quels sont les enjeux actuels de la communication santé ? « Ce thème peut sembler
trop général, a répondu Florence Bernard, directrice Industrie du médicament et
Santé à l’Union des Annonceurs en introduction à la table ronde lors de l’ouverture
du Festival. Sommes-nous face à une rupture, a demandé la directrice ? « La
révolution Internet, suivie de celle du 2.0, les scandales sanitaires à répétition (affaire
Médiator et, plus récemment les pilule de 3ème ou 4ème génération), la loi Bertrand et le
renforcement des contraintes réglementaires sur les approches promotionnelles du
médicament, la dégradation de la réputation des industries pharmaceutiques dans
l’opinion mondiale (34% d’opinions favorables en 2012 contre 42% en 2011), sont
autant d’évolutions qui montrent que la communication santé doit réagir à un vaste
mouvement qui lui est défavorable ». « Une communication santé qui devient de
plus en plus une communication de crise », comme l’a souligné Eric Phélippeau,
président de la FNIM.
Logique de société versus logique de marché
« Dans le champ de la santé, mais pas seulement, les logiques de société l’emportent
sur les logiques de marché, a estimé de son côté le Dr Jean-Pierre Beaudoin,
conseiller du président de Burson Marsteller. Là où les entreprises sont concentrées
sur des enjeux de marché, l’opinion favorise les enjeux de société. Cette dernière a
tous les moyens de faire prévaloir ses modes d’analyse sur ceux des entreprises.
Se greffe là-dessus le politique qui se conforme à l’opinion et va ainsi produire des
règles, des lois, qui encadrent en quelque sorte le marché. » La loi sur la sécurité
des produits de santé constitue à cet égard pour le conseiller un excellent exemple.
« Celle-ci s’est s’attaquée d’abord à la question de la gouvernance, perçue comme
centrale en matière de santé : d’où la réforme de l’ANSM, le traitement du sujet aigu
des conflits d’intérêt. Sur ces deux registres, elle évacue l’industrie du système de
régulation », estime Jean-Pierre Beaudoin. « Ensuite, la loi Bertrand introduit le temps
long dans l’activité de santé : le médicament est surveillé en continu par l’ANSM
et la question de la responsabilité, de la gouvernance, se trouve donc posée. »
Enfin, l’expert a souligné le tassement relatif des dépenses de santé, observé en
France. « S’agit-il d’une perte de pouvoir d’achat qui déteint sur les dépenses
individuelles de santé ? Y a-t-il des arbitrages au détriment des dépenses de santé ?
Quelle est la relation des Français aux médicaments en termes de budget ? Ces
questions méritent réflexion », a conclu le médecin.
La légitimité des laboratoires en question
Le Dr Vincent Varlet, président du comité Industrie du médicament
de l’UDA, est revenu sur la récente affaire de la pilule qui a défrayé la
chronique, suscitant nombre de débats médiatisés où l’on a dénoté une
volonté éventuelle des pouvoirs publics de « casser le colloque singulier,
c’est-à-dire la relation bilatérale historique entre le médecin et son patient ».
Simultanément, on constate dans la communication un besoin d’ouverture
vers les patients (le Festival l’a montré avec son nouveau jury Patients),
qui éprouvent eux-mêmes le besoin d’aller chercher de l’information sur
la Toile. « Depuis une bonne dizaine d’années, on observe un glissement
d’une communication unidirectionnelle vers une communication de type
360° qui, aujourd’hui, semble faire problème, a commenté Vincent Varlet.
Or, l’industrie pharmaceutique a une légitimité entière à s’exprimer sur tel ou
tel domaine thérapeutique, même si de nombreuses volontés entendent la
restreindre. Il est clair que les patients veulent des informations, de préférence
non promotionnelles. Avec les pharmaciens, les associations de patients,
le médecin, le réseau de santé, l’industrie pharmaceutique doit pouvoir
communiquer de manière décloisonnée sur le médicament : c’est via des
tiers de confiance, des associations, des sites Internet de bonnes pratiques,
que nous arriverons à communiquer, et c’est ce qu’attend la société. » En
résumé, le président du comité Industrie du médicament de l’UDA a avancé
trois mots d’ordre pour la communication santé : « décloisonnement, pour
parler le même langage sur des enjeux de société, légitimité de la participation
de l’industrie pharmaceutique au sein de ce débat sociétal ; et enfin lisibilité
de nos stratégies ».
Les enjeux de la communication santé
« Qu’est-ce que la bonne norme de communication santé pour un acteur dans
la société ? », a interrogé Jean-Pierre Beaudoin. « Qu’est-ce que la société
considère comme légitime ? Comment la santé est-elle pensée par la société ?
Regardons ce qui se passe. D’une part, l’industrie pharmaceutique est
interpellée non pas par ceux qui bénéficient des produits de santé, mais par
ceux qui portent des valeurs de société et qui jugent les colloques singuliers.
Or ces valeurs ne sont pas celles des patients, ni des médecins, ni des
pharmaciens. » Conséquence, la défiance s’installe progressivement dans la
société. « Si, traditionnellement, on se méfie de l’industrie, on finit maintenant
par se méfier aussi du médicament et du médecin », poursuit le conseiller
pour qui il ne s’agit pas (encore ?) d’une mise en cause, mais d’une mise
en question des acteurs de la santé. « Avons-nous examiné sérieusement
cette mise en question afin de trouver les réponses adéquates ? Tel est
selon moi l’enjeu de la communication santé ? ». « La tendance sociétale
actuelle, a ajouté Vincent Varlet, directeur exécutif des Services marketing et
communication de Novartis vise à consumériser le médicament comme la
santé, ce qui est contradictoire avec la loi Bertrand, dite de sécurité sanitaire
et du médicament ».
Le rôle du numérique
Pour Jean-Pierre Beaudoin, le champ du numérique présente trois
caractéristiques. En premier, il génère une capacité d’expansion, en théorie
infinie, de la prise de parole dans l’espace public. Ensuite, la technologie
numérique permet à chacun d’accéder à l’information – accès qui est, en
quelques années, devenu une pratique courante. Enfin, « Internet compresse,
voire écrase, le temps. Or en matière de recherche, le temps est un critère
déterminant ». Une analyse que partage Vincent Varlet : « Nous sommes dans
l’immédiateté de l’information ! Tout le monde peut s’exprimer même si tout le
monde n’est pas entendu. J’insiste sur le fait que l’entreprise pharmaceutique
a le droit, sinon la responsabilité, de s’exprimer légitimement. » Car aux yeux
du directeur de la communication, n’importe quel blogueur, s’il exprime des
idées fausses, ne sera pas attaqué de la même manière qu’une entreprise
responsable. « Il nous faudra redévelopper des standards de communication
et dans le numérique, on espère que Isidore, l’UDA, l’industrie pharmaceutique
auront une voix sur le renouvellement de l’ex-charte AFSSAPS-LEEM, qui sera
modifiée en future charte Internet ANSM. Il est important de se situer au coeur
du débat au même titre que d’autres acteurs. »
marketing communication santé 2013 I 52
Deauville 2012
Le palmarès du Festival de la communication santé 2012
Le Grand prix du Festival :
Prix spécial du jury des MG :
MSD pour I-CHEMO DIARY, première
application iPhone (bientôt sous Androïd) au service des
patients sous chimiothérapie. Il s’agit avant tout d’un aidemémoire des effets indésirables que les patients oublient le plus
souvent lorsqu’ils se rendent en consultation. Pour le lauréat,
« ce e-journal personnel montre que dans la pharmacie,
on sait faire autre chose que la publicité du médicament ».
BIOCODEX pour le Microbiote intestinal
(DVD et livret).
Grand Prix du Jury grand public :
Air Liquide santé pour « Plus jamais peur du dentiste ».
54% des Français avouent craindre le RV chez le dentiste.
D’où un site interactif et participatif, ainsi qu’un livret
d’information, pour minimiser ce type d’angoisse.
Grand prix spécial du jury des médecins
spécialistes :
Rottapharm Madaus pour Mictionary, appli iPhone,
calendrier mictionnel et graphiques que le patient peut
mailer à son médecin.
Prix spécial du jury des médecins
spécialistes :
FMAD pour Jenemecacheplus.com, le psoriasis n’aura
pas ma peau. 75% des patients déclarent un psoriasis
avant 40 ans : cette campagne, conçue avec l’Association
de lutte contre le psoriasis, a pour objectif d’encourager
les patients à consulter.
Interaction Healthcare pour Simurgences, module de
simulation pour la formation des urgentistes (urgences
cardiaques). Ce programme est international.
Prix spécial du Jury grand public :
Pierre Fabre Santé pour Arthroclub, club qui met en
avant les associations et la formation des pharmaciens.
En France, le coût de l’arthrose est exorbitant avec 15
millions de patients.
Bayer Healthcare pour AVC VITE le 15.
Campagne déclinée à partir de l’acronyme VITE pour Visage
paralysé, Inertie d’un membre, Trouble de la parole, En
urgence appelle le 15. Grand succès médiatique.
Gbna Polycliniques pour Dites 33, programme médical
régional diffusé sur la chaîne TV7. Gbna est le premier groupe
hospitalier d’Aquitaine.
Grand Prix du jury Patients :
L’AMFE (Association Maladies Foie Enfants) pour
alertejaune.com, campagne pour le dépistage simple
(observation des selles) des maladies de foie chez
l’enfant. 2)
L’AFA pour Ensemble, améliorons la qualité de vie
des malades visant à former des patients experts lors
d’intervention en ETP (Education thérapeutique du patient)
pour que soignants et soignés travaillent ensemble.
Prix de la communication
destinée aux familles :
Novartis pour generation-proche.com, magazine digital
qui propose des reportages de grande qualité (photos par
l’agence Tendance Floue) sur les 4 millions d’aidants familiaux.
Grand prix du jury des médecins
généralistes :
ABBVIE (Abbott) pour Maladie de Crohn, film en relief pour
changer la vision de la pathologie et la prise en charge des
patients (rôle des biomarqueurs).
Grand prix du jury des pharmaciens :
Prix spécial du jury des pharmaciens :
C&J Formation pour Quez’Aco visant à l’implication des
pharmaciens pour améliorer l’observance des patients
sous anticoagulants (17 300 hospitalisations et 4000
décès annuels).
Prix de la communication institutionnelle :
LEEM pour « Un monde sans médicament », une web
série d’animation sur les méthodes parfois « loufoques »
qui existaient dans le traitement des grandes maladies,
avant l’apparition du médicament. Y sont traités sous forme
d’épisodes courts l’ulcère, les vaccins ou les migraines.
Prix de l’édition médicale :
Les laboratoires Expanscience pour les Mémo Fiches
(mouvements d’entretien articulaire pour soulager
l’arthrose) et le livre Ostéoporose (dépister, prévenir, traiter)
Prix de l’Innovation parrainé par l’UDA :
Pierre Fabre Dermo-Cosmétique pour Dermaboard,
la plateforme communautaire internationale du site
de FMC clubdermaweb.com. Cette plateforme pour
professionnels compte 16 000 abonnés.
Prix de la FNIM :
Bayer HealthCare pour AVC vite le 15.
Les partenaires de l’édition 2012
Au nombre des partenaires du festival, l’édition 2012 a compté : Basil Stratégies, l’agence d’imagerie BSIP, le réseau social Carenity, Drcom (marketing),
les éditions Elsevier Masson, le JIM, le site « Pourquoi docteur » (du Nouvel Obs), le magazine Pharmaceutiques, M2C, la revue TLM (dédiée à la FMC),
ainsi que l’UDA et la FNIM qui ont oeuvré à la réussite de la matinale parisienne du 17 janvier 2013. La FNIM, fondée en 1976 regroupe à ce jour plus
d’une cinquantaine de sociétés toutes liées à l’information médicale et la communication santé (cf. www.lafnim.com). Elles représentent plus de dix métiers
complémentaires : Presse & Edition, Agences de communication, Etudes de marché, Conseil réglementaire, Conseil stratégique, Visite médicale, RP et
Evènementiel, Design de marque et Packaging, Objets publicitaires, Conseil et Achat média, Marketing relationnel, Marketing opérationnel, Digital, internet
et multimédia... “La FNIM, mieux nous connaître pour valoriser nos métiers et agir auprès des acteurs industriels et institutionnels du monde de la Santé.”
marketing communication santé 2013 I 53
Qu’avez-vous fait pour la santé cette année ?
Prix Empreintes 2013 :
la prime à la réputation d’entreprise
Coorganisée par l’AACC Santé, le SPEPS et l’UDA, la 16ème édition du Prix Empreintes, qui
récompense les campagnes santé au service de produits de prescription, de marques OTC,
de grandes causes, d’entreprises ou encore de produits de consommation courante dont la
santé est le thème central, s’est, une fois encore, tenue au théâtre Marigny, le 18 mars 2013,
en présence de 500 professionnels du secteur.
Un jury composé d’annonceurs, d’agences-conseils en communication et d’éditeurs de presse
médicale, a, au préalable, passé au crible 57 campagnes en compétition pour distinguer 8 catégories
et remettre les trois prix suivants :
Le Grand Prix 2013 a été décerné à l’agence Mil Département Communication pour la campagne
institutionnelle du laboratoire LEO Pharma.
Le Prix Spécial du Jury est revenu à l’agence McCann Paris pour la campagne «Puceaux» de l’INPES.
Le Prix Spécial du Public a été attribué en direct, par l’ensemble des participants à la cérémonie,
à l’agence Arsenal-CDM pour la campagne « Suspecter une acromégalie » d’Ipsen Pharma.
Au total, 25 prix ont été décernés au cours de cette 16ème édition du Prix Empreintes et 11 agences
récompensées. La manifestation doit son succès à l’engagement de ses partenaires :
l’agence A+A, le Guide Marketing Communication Santé et le mensuel Pharmaceutiques.
marketing communication santé 2013 I 54
Qu’avez-vous fait pour la santé cette année ?
Les Lauréats du Prix Empreintes
GRAND PRIX
Campagne : LEO Pharma
Agence : MIL Département Communication
Annonceur : LEO Pharma
Objectif de communication : développer l’image de l’entreprise LEO Pharma, clairement
dédiée à la dermatologie, différente, dynamique et attractive. Générer de la fierté
d’appartenance de la part des collaborateurs.
Média utilisé : Clip vidéo diffusé en home page site Internet LEO Pharma, congrès médicaux
Le Grand Prix a été remis par Eric Romoli, Président de la Délégation Santé,
Odile Finck, Présidente d’Action d’Eclat, Alain Sivan, Co-Président de TBWA\Adelphi,
Olivier Robichon, de la Lettre Pharma, Rémi Bilbault, Vice-Président du SPEPS,
Dr Vincent Varlet, Président du Comité Industrie du Médicament & Santé de l’Union des
annonceurs et Marie-Pierre Bordet, Vice-Présidente, Déléguée Générale de l’AACC.
PRIX SPECIAL DU JURY
Campagne : PUCEAUX
Agence : McCANN PARIS
Annonceur : INPES
Objectif de communication : l’ambition du programme est de faciliter une entrée positive
dans la sexualité. Susciter le débat et amener les adolescents à s’interroger sur les normes
et les stéréotypes véhiculés par la société autour de la sexualité.
Média utilisé : digital
Le prix Spécial du Jury a été remis par Olivier Robichon, de la Lettre Pharma
PRIX SPECIAL DU PUBLIC
Campagne : SUSPECTER UNE ACROMEGALIE
Agence : ARSENAL-CDM
Annonceur : IPSEN PHARMA
Objectif de communication : augmenter le taux de diagnostic à un stade précoce de la
pathologie en Amérique Latine.
Médias utilisés : presse, radio, Poster, brochure, MedEd, congrès médicaux.
Le Prix Spécial du Public a été remis par Alain Collomb, Co-Président de A+A
marketing communication santé 2013 I 55
Qu’avez-vous fait pour la santé cette année ?
The International Award
OR
Campagne : SUSPECTER UNE ACROMEGALIE
Agence : ARSENAL-CDM
Annonceur : IPSEN PHARMA
Objectif de communication : augmenter le taux de diagnostic à un stade précoce de la pathologie en
Amérique Latine.
Médias utilisés : presse, radio, Poster, brochure, MedEd, congrès médicaux.
Le Prix Spécial du Public a été remis par Alain Collomb, Co-Président de A+A
ARGENT
Campagne : PHYSIOMER EUCALYPTUS
Agence : DDB HEALTH PARIS
Annonceur : LABORATOIRE DE LA MER
Objectif de communication : mettre en scène le juste équilibre entre l’efficacité et la naturalité qui font
la valeur ajoutée de Physiomer Eucalyptus.
Médias utilisés : TV, PLV et leaflets patients.
BRONZE
Campagne : ONETOUCH ULTRAEASY
Agence : DDB HEALTH PARIS
Annonceur : LIFESCAN ONE TOUCH
Objectif de communication : renouveler l’image d’Ultraesy et renforcer l’attachement
à la marque en recentrant le discours sur l’essentiel du produit, sa simplicité et plus
sur son design (Et préparer ainsi le terrain pour l’arrivée de son successeur).
Médias utilisés : presse professionnelle et grand public, digital.
marketing communication santé 2013 I 56
Qu’avez-vous fait pour la santé cette année ?
Le Prix du patient éclairé
OR
Campagne : CHLAMYWEB
Agence : McCANN PARIS
Annonceur : INPES
Objectif de communication : recruter en moins de 6 semaines 10 000 participants à une
étude en ligne portant sur leurs comportements sexuels, les IST et leur suivi. Films réalisés
en caméra cachée dans la rue ainsi que dans une salle de cinéma de sorte à capturer les
réactions authentiques et spontanées.
Médias utilisés : campagne digitale comprenant des films viraux, bannière ainsi qu’une
application facebook redirigeant vers un site dédié..
Le Prix du patient éclairé a été remis par Dr Vincent Varlet, Président du Comité Industrie
du Médicament & Santé de l’Union des annonceurs.
ARGENT
Campagne : AWARENESS MENINGITE C
Agence : PUBLICIS LIFE BRANDS
Annonceur : BAXTER
Objectif de communication : sensibiliser chaque parent à
la nécessité de vacciner son enfant contre la méningite C et
faire prendre conscience de sa gravité.
Médias utilisés : presse, affichage, leafleats salles d’attente.
BRONZE
Campagne : PLUS JAMAIS PEUR DU DENTISTE
Agence : DDB HEALTH PARIS
Annonceur : AIR LIQUIDE SANTE France
Objectif de communication : comment faire prendre
conscience au grand public de l’existence d’une solution à
la peur du dentiste ?
Médias utilisés : site dédié, page Facebook.
marketing communication santé 2013 I 57
Qu’avez-vous fait pour la santé cette année ?
Le Prix de l’institutionnel
OR
Campagne : LEO Pharma
Agence : MIL Département Communication
Annonceur : LEO Pharma
Objectif de communication : développer l’image de l’entreprise LEO Pharma clairement
dédiée à la Dermatologie, différente, dynamique et attractive. Générer de la fierté
d’appartenance de la part des collaborateurs.
Médias utilisés : clip vidéo diffusé en home page site Internet LEO Pharma, congrès médicaux.
Le Prix de l’institutionnel a été remis par Nicolas Bohuon, Directeur Général de PR
Editions et Directeur de la publication du mensuel Pharmaceutiques.
ARGENT
Campagne : GRAND ANGLE
Agence : TBWA\ADELPHI
Annonceur : ALCON
Objectif de communication : définir un concept fédérateur qui incarne la vision de la marque et puisse abriter
et nourrir toutes les opérations de Med Ed.
Médias utilisés : charte événementielle, programme de communication événementielle.
BRONZE
Campagne : ALTO
Agence : ARSENAL-CDM
Annonceur : BAYER
Objectif de communication : montrer l’engagement de Bayer auprès des professionnels de santé et
des patients, pour une anti-coagulation mieux maîtrisée au-delà du produit.
Médias utilisés : Presse, MedEd, brochures
Le Prix de l’éducation médicale
OR
Campagne : DESPERATE PARASITES
Agence : ACTION D’ECLAT
Annonceur :NOVARTIS SANTE ANIMALE
Objectif de communication : augmenter le dépistage des parasitoses sous forme
de scénettes amusantes.
Médias utilisés : E-learning, Vidéo sur DVD dans cabinet vétérinaire..
Le Prix de l’éducation médicale a été remis par Nicolas Bohuon, Directeur Général
de PR Editions et Directeur de la publication du mensuel Pharmaceutiques
marketing communication santé 2013 I 58
Qu’avez-vous fait pour la santé cette année ?
ARGENT
Campagne : ARTHROCLUB - STRUCTUM
Agence : DDB HEALTH PARIS
Annonceur : PIERRE FABRE SANTE
Objectif de communication : mettre en place une e-formation sur la thématique de
l’arthrose qui sache trouver le juste équilibre en science, pédagogie et ludisme. Un
contenu sérieux et médical sous forme d’un parcours ludique dans la ville d’Athrose..
Médias utilisés : Site web, visite médicale, presse.
BRONZE
Campagne : SPEED DATING SCIENTIFIQUE EN PEDIATRIE
Agence : RE-IMAGINE HEALTH AGENCY
Annonceur : LILLY France
Objectif de communication : répondre aux attentes actuelles des médecins,
d’échanges et de partage d’expérience autour de questions de pratique
quotidienne.
Média utilisé : speed dating
Le Prix du médicament éthique
ARGENT
Campagne : EXJADE
Agence : TBWA\ADELPHI
Annonceur : NOVARTIS ONCOLOGIE
Objectif de communication : montrer symboliquement qu’Exjade permet de dépasser le problème de la surcharge en fer.
Médias utilisés : presse professionnelle, visuel en congrès
BRONZE
Campagne : EPIDUO
Agence : PUBLICIS LIFE BRANDSI
Annonceur : GALDERMA
Objectif de communication : montrer qu’Epiduo permet de répondre à la fois aux attentes des
adolescents et à celles des dermatologues créant ainsi une relation de confiance garante de succès
à plus long terme.
Média utilisé : presse
marketing communication santé 2013 I 59
Qu’avez-vous fait pour la santé cette année ?
Le Prix du patient éclairé
OR
Campagne : HEXASPRAY
Agence : BY AGENCY COMMUNICATION
Annonceur : LABORATOIRES BOUCHARA-RECORDATI
Objectif de communication : renforcer la visibilité et le positionnement de la marque sur son marché pour in fine
développer le « réflexe Hexaspray».
Médias utilisés : TV, Presse, Internet, PLV..
Le Prix de la santé familiale a été remis par Christiane Dumont, Chef de Projet du Guide Marketing Communication Santé
ARGENT
Campagne : SYNTHOL
Agence : BY AGENCY COMMUNICATION
Annonceur : GSK
Objectif de communication : capitaliser sur le ton décalé et l’humour, spécifiques au territoire de la marque.
Média utilisé : campagne officine reposant sur un key visual sur différents outils de la PLV.
BRONZE
Campagne : ALODONT
Agence : ACTION D’ECLAT
Annonceur : LABORATOIRES TONIPHARM
Objectif de communication : montrer des situations de douleur d’une manière originale, ludique, dans
lesquelles les personnes concernées peuvent se reconnaître.
Médias utilisés : TV, affichage, plv en pharmacie, Web.
Le Prix des Fiertés
OR
Campagne : LEO Pharma
Agence : MIL Département Communication
Annonceur : LEO Pharma
Objectif de communication : développer l’image de l’entreprise LEO Pharma clairement
dédiée à la Dermatologie, différente, dynamique et attractive. Générer de la fierté
d’appartenance de la part des collaborateurs.
Médias utilisés : clip vidéo diffusé en home page site Internet LEO Pharma, congrès médicaux.
Le Prix des Fiertés a été remis par Christiane Dumont, Chef de Projet du Guide Marketing
Communication Santé
marketing communication santé 2013 I 60
Qu’avez-vous fait pour la santé cette année ?
ARGENT
Campagne : PREMICES
Agence : ARSENAL-CDM
Annonceur : ABBVIE
Objectif de communication : permettre un meilleur échange des bonnes pratiques entre les différents services
hospitaliers de néonatalogie.
Média utilisé : magazine dédié.
BRONZE
Campagne : NESTLE RESOURCE
Agence : McCANN HEALTHCARE
Annonceur : NESTLE HEALTH SCIENCE
Objectif de communication : symboliser l’effet du produit en visualisant les patients dans
des situations positives de Convalescence heureuse
Média utilisé : presse.
Le Prix de l’audace
OR
Campagne : PUCEAUX
Agence : McCANN PARIS
Annonceur : INPES
Objectif de communication : l’ambition du programme est de faciliter une entrée positive dans
la sexualité. Susciter le débat et amener les adolescents à s’interroger sur les normes et les
stéréotypes véhiculés par la société autour de la sexualité.
Média utilisé : digital
Le Prix de l’audace a été remis par Alain Collomb, Co-Président de A+A
ARGENT
Campagne : GERARD, TU VEUX DESFICALISER ?
Agence : LJ CORPORATE
Annonceur : AUTISTES SANS FRONTIERES
Objectif de communication : rebondir sur l’actualité en se servant de la problématique de l’évasion fiscale pour
mettre en lumière la difficulté du financement d’associations telles que Autistes Sans Frontières
Média utilisé : annonce presse ponctuelle.
marketing communication santé 2013 I 61
Memento
Memento de la santé
Organismes Officiels & Institutionnels
ANSM – Agence nationale de sécurité
du médicament
143-147, boulevard Anatole France
93285 Saint-Denis cedex
Tél. : 01 55 87 30 00
www.ansm.fr
Comité économique
des produits de la santé
8, avenue de Ségur
75350 Paris – 07 SP
Tél. : 01 40 56 60 00
Fax : 01 40 56 71 79
www.sante.gouv.fr
Commission d’autorisation de mise
sur le marché des médicaments - AMM
143-147, boulevard Anatole France
93200 Saint-Denis
Tél. : 01 55 87 30 00
Fax : 01 55 87 30 12
www.afssaps.sante.fr
Commission de contrôle
de la publicité
143-147, boulevard Anatole France
93200 Saint-Denis
Tél. : 01 55 87 30 00
Fax : 01 55 87 30 12
www.afssaps.sante.fr
HAS - Haute autorité de santé
2, avenue du Stade de France
93218 Saint-Denis-la-Plaine cedex
Tél. : 01 55 93 70 00
Fax : 01 55 93 74 00
www.has-sante.fr
INPES - Institut national de prévention
et d’éducation pour la santé
42, boulevard de la Libération
93203 Saint-Denis cedex
Tél. : 01 49 33 22 22
Fax : 01 49 33 23 90
www.inpes.sante.fr
Direction générale de la santé
14, avenue Duquesnes
75350 Paris
Tél. : 01 40 56 60 00
Syndicats & Associations de l’Industrie Pharmaceutique
AFAR - Association Française
des affaires réglementaires
Siège Social
58, avenue de Wagram
75017 Paris
Secrétariat
29, boulevard Malesherbes
75008 Paris
Tél. : 01 42 66 07 74
Fax : 01 42 65 28 02
www.afar.asso.fr
AFIPA - Association française
de l’industrie pharmaceutique
pour une automédication responsable
8, rue Saint Saëns
75015 Paris
www.afipa.org
AMLIS - Association des moyens laboratoires
et industries de santé
153, avenue du Général de Gaulle
92170 Vanves
Tél : 01 46 48 93 45
Fax : 01 46 38 28 93
www.amlis.org
AMIPS - Association des médecins
des industries des produits de santé
83, avenue André Morizet
92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 01 46 03 03 45
Fax : 01 46 03 20 02
www.amips.asso.fr
API - Association des pharmaciens
de l’industrie
12, avenue Victor Hugo
75116 Paris
Tél. : 01 45 00 17 00
CESSIM - Centre d’étude sur les supports
de l’information médicale
53, avenue Victor Hugo
75116 Paris
Tél. : 01 45 01 21 37
Fax : 01 45 01 21 37
[email protected]
marketing communication santé 2013 I 62
CNGPO - Collectif national des groupements
de pharmaciens et d’officines
26, rue du Faubourg Saint-Nicolas
21121 Fontaine Les Dijon
Tél : 03 80 56 42 32
www.collectif-groupements-pharmaciens.fr
FEFIS – Fédération française
des industries de santé
86 / 88 rue Thiers
92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 01 41 10 89 68
www.fefis.fr
GEMME - Générique Même Médicament
15, rue de l’Hôtel de Ville
92200 Neuilly/Seine
www.gemme.org
G 5 - Association des cinq acteurs majeurs
de l’industrie pharmaceutique française
164, avenue Achille Peretti
92200 Neuilly sur Seine
www.g5.asso.fr
LIR - Laboratoires Internationaux
de Recherche
112, avenue Kléber
75784 Paris cedex 16
Tél. : 01 47 55 74 08
[email protected]
Ordre national des Pharmaciens
4, avenue Ruyzdaël
75379 Paris cedex 08
Tél. : 01 56 21 34 34
Fax : 01 56 21 34 99
www.ordre.pharmacien.fr