1/ La ville de SETIF Histoire ancienne

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1/ La ville de SETIF Histoire ancienne
INFO 259
« Non au 19 mars »
VOICI quelques articles de presse ou de donateurs retenus à votre attention :
1/ La ville de SETIF
Située à 300 km à l’Est de la capitale Alger et à 100 km des côtes maritimes cette citée des hauts plateaux est à
une altitude de 1080 mètres qui lui confère un climat continental avec un hiver très froid et un été très chaud.
Le département de Sétif fut un département français d'Algérie entre 1957 et 1962.
Considérée depuis le 4 mars 1848 comme partie intégrante du territoire français, l'Algérie fut organisée
administrativement de la même manière que la métropole. C'est ainsi que pendant une centaine d'années, la ville
de Sétif, fut une sous-préfecture du département de Constantine, et ce jusqu'au 20 mai 1957. À cette date ledit
département est amputé de sa partie méridionale, afin de répondre à l'accroissement important de la population
algérienne au cours des années écoulées.
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Le département de Sétif fut donc créé à cette date, et couvrait une superficie de 17 405 km sur laquelle
résidaient 1 001 461 habitants et possédait huit sous-préfectures : Akbou, Bordj-Bou-Arreridj, Bougie, Kherrata,
Lafayette, M'Sila, Sidi-Aïch et Saint-Arnaud
Histoire ancienne
Époque numide
Sétif fut d’abord numide ; le nom de Sétif est un mot berbère dont la racine signifie 'Noir', allusion à la fertilité de
ses terres. Sétif faisait partie du royaume des Messasyliens et en l'an -225. Elle était la capitale d'un royaume
berbère, titre qu'elle perdit lorsque Juba lui préféra Cherchell. C'est près de Sétif que Jugurtha livra une grande
bataille à Marius.
Époque romaine
Jugurtha livré, Sitifis releva du royaume de Maurétanie, attribué successivement à Bocchus puis Boccuris, Juba
II et enfin Ptolémée IV, assassiné à Lugdunum à l'instigation de Caracalla. Par sa situation stratégique, Sitifis
intéressa Nerva qui y installa dès 96 une colonie de vétérans, Colonia Nerviana Augusta Martialis Veteranorum
Sitifensium. Claude réduisit la Maurétanie en province romaine, la divisa en deux, et rattacha Sétif à la nouvelle
Maurétanie Césarienne, capitale Césarée/Cherchell. En 290, Sétif devient capitale de la Maurétanie Sitifienne
(actuelle Algérie orientale), détachée de la Maurétanie Césarienne. La nouvelle province relève alors du diocèse
d'Afrique relevant lui-même de la préfecture d'Italie.
La région de Sétif est un des greniers à blé de la Rome antique : Caput Saltus Horreorum (aujourd'hui Aïn-Zada)
en est le siège.
Préludant à la chute de l'Empire romain d'Occident en 476, un peuple germanique, les Vandales, menés par leur
roi Genséric, (427 - janv. 477), passèrent d'Espagne en Afrique, en l'an 429, à la demande du gouverneur romain,
le comte Boniface, révolté contre l'empereur Valentinien. L'itinéraire des Vandales en Afrique, de Tingi (Tanger)
vers Carthage, passa par Sitifis atteinte probablement dès 430. Boniface vaincu, Genséric établit le siège de son
royaume à Carthage en 439, forçant l'empereur à le reconnaître maître de l'Afrique « romaine ».
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La ville conserve des vestiges des III et IV siècle : remparts, temple, cirque, mausolée dit "de Scipion"... Le
produit des fouilles archéologiques est conservé et exposé au Musée Archéologique de la ville. Il est à mettre en
relation avec le site de Cuicul / Djemila.
Époque byzantine
En 531, le roi des Vandales, Hildéric, fut renversé par l'usurpateur Gélimer, donnant à l’empereur romain d’Orient
Justinien, anxieux de restaurer l’Empire romain, un prétexte d'intervention. Parti de Byzance
(Constantinople/Istanbul), son général Bélisaire profita de soulèvements en Tripolitaine et du concours des
Maures, qui lui permirent de prendre Carthage (533) puis Gélimer lui-même (534). Les Byzantins trouvèrent à
Sitifis, une population réduite, du fait des prédations vandales. En 539, Sitifis redevint capitale d'une province
« romaine » byzantine : la Mauritanie Première. À cette époque, Solomon édifia l'enceinte de la forteresse
byzantine, dont les murs Ouest et Sud sont encore visibles.
Époque musulmane
En l'an 27 de l'Hégire (647 après J.C) eut lieu la première expédition musulmane en Afrique.
En 40 ans, de 660 à 700, la pénétration Arabe s'est réalisée grâce à des armées organisées et au message
qu'elles portaient à des populations qui n'avaient jusqu'alors connu que l'oppression. Le choix proposé était très
simple, l'égalité des hommes devant la loi et l'adoption d'une loi nouvelle qui permettrait aux populations pour la
première fois dans leur tumultueuse histoire de s'amalgamer librement aux nouveaux venus.
L'accession des Berbères à la foi musulmane eut pour résultat de leur donner la cohésion qui leur manquait.
Lors du triomphe de la doctrine Chiite, des missionnaires partis de l'orient travaillent à gagner des prosélytes
(nouveaux convertis) à la cause d'Obeide Allah qui aspirait à l'imamat, c'est à dire à l'héritage de l'autorité
temporelle et spirituelle de Mohamed dont il se prétendait de descendant.
Un de ces missionnaires Abou Abdellah qui avait trouvé des adeptes chez des berbères Kotama de la petite
Kabylie mit le siège devant Sétif.
La place finit par capituler et fut ruinée de fond en comble, la muraille qui l'entourait fut détruite en l'an 904. De
grands états berbères se constituèrent et même en 972, El Moezz issu de la tribu des Kotama de la région de
Béni Aziz située à quelques kilomètres de Sétif, dernier Emir fatimide de Kairouan fut appelé au trône d'Egypte et
quitta l'Afrique du nord.
L'arrivée des Hillal, lancée vers 1050 de la haute Egypte contre les princes berbères Hammadites qui s'étaient
déclarés indépendants, triomphe d'abord de toutes les résistances et s'établit en dominatrice dans les plaines.
Seule la grande bataille qu'à livré les Almohades contre les Hillaliens témoigne de l'importance de SATIF dans le
nouveau pouvoir du royaume qui unifie le pouvoir musulman au maghreb.
Abou Abdallah, un chef de guerre fatimide appuyé sur les Berbères Kutama assiège Sétif et la capitule. La
muraille qui l'entourait est détruite en 904.
Sétif continuait de relier les grandes villes musulmanes de Fès à Tunis et à l’Orient. Mais l'intensité des
changements politiques et économiques à l'époque des dynasties arabo-berbères cause sa décadence. Décrite
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comme petite ville à la fin du XV siècle, Sétif était alors rattachée au royaume Hafside de Bougie.
Présence turque
1515 - 1830
A l'époque Turque Sétif était dominée par les grandes familles locales dont les Ameurs étaient la grande fraction
et gouvernés par les chefs Turcs envoyés par les Beys de Constantine. Cette organisation laisse Sétif loin des
pouvoirs politiques et la marginalise, il faudra attendre la colonisation française pour assister à une
reconstruction et renaissance de la ville, disparue depuis.
Présence française
1830 - 1962
L'ancien site de Sitifis ne présentait à l'arrivée des Français en 1838 qu'un amoncellement de ruines
abandonnées à la place d'un fort byzantin et un seul arbre prés d'une source au pied de cette ancienne citadelle.
L'histoire glorieuse passée de la capitale de la Mauritanie Sétifiènne, le tracé dense des anciens itinéraires, les
signes de contrée fertile, la position stratégique du site et la situation de carrefour, militent en faveur de la
fondation d'une ville en ces lieux ou plutôt la reconstruction de la ville, détruite par un tremblement de terre,
mais sous une autre forme répondant à des objectifs spécifiquement militaires de l'époque.
Ainsi la ville moderne de Sétif fut une création française.
Une fois que l'édification de la forteresse militaire (nouvelles casernes à l'emplacement de la citadelle romaine et
le fort Byzantin )fut très avancée et devant l'afflux d'ouvriers civils, les constructions s'orientent vers les besoins
de cette population civile qui a nécessité la mise au point d'un plan régulier par arrêté de 1843 (premier plan
urbain de Sétif) Car au cours de la restauration des fortifications en ruines, le site occupé était distinctement
séparé en deux îlots :
En 1847 une ordonnance royale crée officiellement le centre de Sétif : ainsi les maisons en toube, les tentes et
autres constructions édifiés par apports successifs disparurent définitivement en 1845 pour être remplacés par
des constructions élevées suivant de nouveaux alignements consignés dans le plan régulier.
La population urbaine de Sétif au 31 décembre 1849 était de 646 Européens dont 19 Suisses ; la population
indigène de 436 individus. Total : 1 082. Quant à la population agricole répandue autour de la ville, elle était, à la
même date, de 727 individus dont 478 hommes 171 femmes et 78 enfants.
- De 1841 à 1849, on a construit à Sétif un fort, contenant un pavillon pour officiers avec accessoires, des
casernes pour 2 200 hommes et des écuries pour 300 chevaux ; un hôpital pour 830 malades ; une manutention
des vivres avec 4 fours, un abattoir, un magasin à poudre et un parc aux fourrages.
- On a construit en outre dans la ville, de 1845 à 1849, des conduites d'eau ou aqueducs d'une longueur de 2 760
mètres et 380 mètres d'égouts ; 7 fontaines ou bornes-fontaines, 2 lavoirs, 2 abreuvoirs et 1 fondouk ou bazar. II
a été empierré 700 mètres de grande voirie et 300 de petite voirie. Enfin, il a été construit une église , une
mosquée, un bureau arabe où se trouvent une bibliothèque et un hôtel du Trésor et des Postes.
- Une pépinière de 9 hectares a été établie près de la ville.
- II y a 4 tuileries et briqueteries et 4 moulins à farine construits sur le ruisseau du Bou Sellam.
- Autour de Sétif 4 villages sont en voie de formation : Lanasser, Kalfoun, Mezloug et Fermatou.
- Enfin, par décret impérial du 26 avril 1853, il est accordé une concession de 20 000 hectares aux conditions
suivantes :
" Art 2. - 10 000 hectares sont dès à présent réservés aux concessionnaires :
Ne sont pas compris dans ces 10 000 hectares - les réserves militaires ;
- les terrains concédés à la Ville de Sétif ;
- les villages arabes de Aïn Lochechia, et d'Oued Tinar avec leur territoire ;
- les 10 000 hectares complémentaires seront désignés ultérieurement, autant que possible attenants aux
premiers.
" Art. 3. - La superficie des terrains sera partagée en sections de 2 000 hectares d'un seul tenant dont les
concessionnaires seront successivement mis en possession. Chacune de ces zones est destinée à la création
d'un village de 50 feux, composé de cultivateurs européens.
Art. 4. - Les concessionnaires construiront à leurs frais dans chaque village 50 maisons en maçonnerie,
couvertes de tuiles ou en voûte maçonnée en terrasse. Chaque maison devra être composée d'au moins 3 pièces
propres à un logement d'agriculteur et de sa famille.
Art. 5. - Les concessionnaires ne pourront point bénéficier sur la construction des villages ; ils traiteront à forfait
avec un ou plusieurs entrepreneurs pour chaque groupe de 50 maisons ; puis ils remettront à chaque famille une
de ces maisons à un prix équivalent à la cinquantième partie du coût de la construction du village. Toutefois, il
ne pourra être exigé du colon, pour prix de cette maison, une somme supérieure à 2 500 F.
Art. 6. - Le gouvernement se charge de tous les travaux d'utilité publique, notamment de la construction dans
chaque village des fontaines qui seront nécessaires aux habitants et à leurs bestiaux, de l'aménagement des
eaux pluviales et des eaux insalubres avoisinant le village, de l'ouverture et de l'entretien des principales voies
de communication ; enfin des ouvrages qu'il jugera nécessaires à la défense des villages.
Peu à peu la ville de Sétif renaît à l'intérieur de sa structure intra-muros et possédait déjà tous les caractères des
centres de colonisation ; tracé orthogonal, larges artères commerçantes donnant au centre agricole son
embryon urbain.
Formation définitive du noyau urbain intra -muros de Sétif.
En 1872 la ville de Sétif prend forme, se structure, se densifie et s'équipe à l'intérieur d'une muraille d'enceinte
percé de quatre portes correspondant aux quatre points cardinaux, affirmant de la sorte sa position stratégique
de carrefour :
Ø Nord : porte de Bougie.
Ø Ouest : porte d'Alger.
Ø Sud : porte de Biskra.
Ø Est : porte de Constantine.
Ce noyau colonial originel est constitué de deux quartiers de part et d'autre d'une voie dans le sens Est-Ouest
(portion de la future RN 5):
Quartier militaire au Nord : Sur l'emplacement de la citadelle et son agrandissement, comprend de grandes
casernes pour l'infanterie et la cavalerie.
Quartier civil au Sud : Caractérisé par un tracé orthogonal en damier avec une forte occupation du sol présentant
tous les ingrédients d'une structure urbaine :
[SETIF : Avenue Deluca]
Large rues tracées régulièrement avec trottoirs bordés d'arbres :
Magasins et échoppes sous les arcades.
Maisons et immeubles de rapport.
Equipements importants :
1. Recette des postes (1845)
2. Mosquée reconstruite (El Attik) en 1845
3. Etablissement bancaire (en 1855).
4. L'hôtel de ville et salle des fêtes (en 1856) sur l'emplacement du bureau arabe
5. Tribunal de 1ère instance en 1860.
6. Eglise Sainte Monique en 1867.
7. Collège en 1873.
8. Sous -préfecture en 1874.
9. Théâtre municipal en 1896.
10. Fontaine monumentale (Ain Fouara) en 1898.
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Qui parle de Sétif doit impérativement parler de Ain El Fouara, fontaine autour du jaillissement d’une
source, chaude en hiver et froide en été, bâtie “par le Génie militaire". Décidé lors du conseil municipal
présidait par Bastide, le 4 Juin 1894 (Sétif est connu pour sa fameuse fontaine d'Ain Fouara où tous les
Sétifiens viennent boire de son eau fraîche. C'est presque un lieu de pèlerinage).
La fontaine d'Ain El Fouara est un monument emblématique de la ville de Sétif. Cette fontaine est réalisée en
1898 par le sculpteur français Francis de Saint-Vidal.
[Fontaine d'Ain El Fouara sous la neige]
Les places et squares (place Joffre - Ain Fouara), du marché, de l'église et square Barral.
Après la 1ère guerre mondiale, les autorités municipales de Sétif prennent en main le développement spatial de
la ville en procédant à certains aménagements dans les environs immédiats de la ville intra- muros.
Un vieux campement établi sur un terrain communal loué en 1881 à quelques nègres venus du sud appelé village
nègre ou " Zmala " Un habitat bon marché pour édifier des villas avec jardins au profit des classes moyennes
européennes Une cité de recasement au Nord de la ville, au-delà des terrains militaires (champ de manœuvre), la
cité Bel-Air qui attribue une pièce par famille dont les membres s'adonnent à l'activité artisanale en rapport avec
leur vocation traditionnelle du travail de la laine (tapis et burnous).
Parallèlement à la cité de Bel-Air, on a construit des cités pour les combattants de la guerre 14-18 ; cité des
combattants au Sud-Ouest de la muraille et une deuxième cité militaire à la cité Lévy.
Avènement du rail et transformations urbaines inhérentes(1925)
A partir de 1925, période marquée par l'avènement du chemin de fer et la construction de la gare au Sud- Est de
la ville intra-muros, les remparts ont été démolis (sauf à la citadelle du coté Nord, porte de Bougie), laissant la
place à un large boulevard cernant le noyau intra-muros et permettant au tissu urbain de s'étendre au-delà des
anciennes portes d'Alger, de Constantine et de Biskra.
Ø La démolition de la porte de Biskra au Sud laissant apparaître le faubourg de l'industrie et de l'artisanat
Ø La démolition de la porte d'Alger à l'Ouest a entraîné l'intégration du faubourg des jardins caractérisé par un
habitat pavillonnaire clairsemé entouré de jardins mettant à profit la présence d'eau souterraine.
Ce faubourg s'est organisé au voisinage du jardin d'Orléans, véritable musée en plein air qui réunit de
remarquables bas-reliefs et des statues et l'hôpital civil dont la construction fut terminée en 1939 et surplombant
le tracé de la R.N. 5 (vers Alger).
[SETIF : Jardin d’Orleans]
Ø La démolition de la porte de Constantine à l'Est engendrait l'édification du faubourg de la gare qui s'est
structuré autour des docks et silos de la compagnie genevoise et la gare, le lotissement Burdin, dans son
prolongement, s'est organisé autour de la Mosquée Abou Dher El-Ghifari et du cimetière chrétien et la cité des
cheminots caractérisée par un tissu en damier composé de maisons en tuiles entourées de jardins, résidences
de la petite et moyenne bourgeoisie, s'étalant au bord de la RN 5 vers Constantine.
Cette croissance est basée sur le principe : noyau - périphérie. La concentration des capitaux et du marché,
l'attrait du placement des profits agricoles dans la spéculation immobilière ou dans les revenus urbains
(commerce, administration, services, transports, artisanat et petite industrie) autant de facteurs qui jouent dans
le sens du regroupement urbain.
Préexistence de deux cimetières mitoyens : musulman et israélite au Sud
Urbanisation
A cette époque, on note la construction des bâtiments collectifs et l'implantation du lotissement de Pierre Gaillet
au profit des citadins algériens de vieille souche pour alléger les maisons collectives du faubourg de la gare.
Au Quartier Pierre Gaillet dit "Birgay": c'est un quartier issu d'un lotissement planifié au profit des sétifiens de
vieille souche ayant des possibilités financières, au sein des champs de blé de Pierre Gaillet et qui s'est organisé
autour du marabout Bounechada au sud-ouest de la ville à proximité de la R N 28 vers Biskra.
En 1957: centre d'apprentissage professionnel des métiers et des techniques à proximité de la porte de Biskra et
au sein du faubourg de l'industrie.
Ecole maternelle en 1956 à proximité du cimetière musulman.
Nouveau tribunal en 1959 Commissariat central de police en 1960
Projets du plan de Constantine 1958- 1962:
Certains projets d'habitats furent réalisés avant l'indépendance comme :
Cité ancien rempart de 66 logements en 1961.
2) Cité de l'avenir en 1960.
3) Cité Ciloc de 130 logements en 1960.
4) Cité Bel-Air de 103 logements en 1961.
5) Cité des fonctionnaires en 1961.
Massacres de Mai 1945
Tant à Sétif qu'à Guelma le fil des événements est le même. La nouvelle des violences policières se répand aux
environs et des groupes d'Algériens se forment, s'arment de ce qu'ils trouvent et attaquent les Européens. Ce fut
une explosion, aussi brutale que barbare : hommes, femmes, enfants d'origine européenne égorgés, massacrés
ou brûlés dans les conditions les plus atroces de la barbarie. Quand commença la répression qui devait sauver
de nombreuses vies, on dénombrait déjà de nombreux morts européens.
Les évènements de Sétif sont connus dès le matin du 8 à Kherrata. L'après-midi, les Européens s'affolent et se
retranchent dans le fort Dussaix avec des armes. L'appel au djihad se répand dans les villages alentour. Le
lendemain des Européens sont attaqués, leurs maisons incendiées. Dix Européens sont tués et quatre blessés.
Ben Bella n'a cessé de dire "nous les Français" à chaque fois qu'il évoque sa campagne d'Italie et le combat
contre le nazisme. Le choc a été d'autant plus grand pour lui que le 8 mai 1945, jour de "sa victoire", l'armée
française d'Algérie, l'aviation et la marine, le Général de Gaulle au pouvoir à Paris avec des ministres
communistes, réprimèrent férocement les émeutes du Constantinois après que le gouverneur Chataigneau a
décrété l’état de siège en liaison avec son adjoint militaire le général DUVAL
Ferhat Abbas, dans son Testament politique, écrit en 1945 et resté inédit jusqu'en 1994, condamne « les
organisateurs d’émeutes, ceux qui avaient poussé à la violence des paysans désarmés ... ceux qui tels des
chiens sauvages se sont jetés sur Albert Denier, secrétaire de la section communiste, auquel un salaud
sectionna les mains à coup de hache »
L’État français annonçait à l’époque 102 morts européens et 1 500 Algériens tués. Officiellement, le
gouvernement algérien parle aujourd’hui de 45 000 victimes, chiffre avancé dès l'été 1945 par le Parti du peuple
algérien (PPA). Les historiens estiment aujourd'hui à plus de 20 000 morts. Pour le préfet Benmebarek,
l'administrateur responsable de la région de Sétif lors du massacre, il s'élèverait à deux mille morts.
De nombreux historiens pensent que ces événements marquent le véritable début de la guerre d'Algérie. Pour de
nombreux militants nationalistes comme Lakhdar Bentobbal, futur cadre du FLN, le massacre symbolise la prise
de conscience que la lutte armée reste la seule solution. C'est à la suite des événements du 8 mai que Krim
Belkacem, l’un des six fondateurs « historiques » du FLN, décide de partir au maquis. En 1947, le PPA crée
l'Organisation spéciale (OS), une branche armée, dirigée par Aït-Ahmed puis par Ben Bella.
A cet égard, concernant ce douloureux sujet, vous invite à vous référer à l’ouvrage très complet de Monsieur
Roger Vétillard : « SETIF, MAI 1945 MASSACRES EN ALGERIE » aux éditions de Paris.
Personnalités locales :


Henry Dunant (1828-1910), fondateur de la Croix-Rouge, a tenté sans succès d'y faire des affaires
Ferhat Abbas (1899-1985), premier président la République algérienne, y a vécu
HABITANTS :
1958 = 50 949 habitants
2008 = 288 461 habitants
Si vous souhaitez en savoir plus sur la ville de SETIF, cliquez SVP, au choix sur l’un de ces liens :
http://encyclopedie-afn.org/Historique_S%C3%A9tif_-_Ville
http://www.setifhexagone.com/histoire2.htm
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1953_num_62_334_13052
http://www.yannarthusbertrand2.org/index.php?option=com_datsogallery&Itemid=27&func=detail&catid=15&id=
464&p=7&l=1680
http://popups.ulg.ac.be/Base/document.php?id=2128
http://bone.pagesperso-orange.fr/titre_rubrique/guerre/villard_8mai45.html
http://users.antrasite.be/ppoisse/Documents/setif.htm
http://www.algerie-francaise.org/temoignages/setif4.shtml
http://babelouedstory.com/voix_du_bled/1661/1661.html
2/ France - Libye : Amesys, de la Toile à la taule
[Le programme de surveillance informatique avait été fourni en 2007 par la France. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]
L'entreprise française Amesys, filiale de Bull, est accusée de "complicité de torture". Elle vendait ses
services au régime de Kaddafi pendant la révolte de 2011.
Combien de Libyens comme Mahmoud, Zeineb, Hamed, Mohamed et Souleimane ont été arrêtés et torturés par
les sbires de Kaddafi grâce aux services d'Amesys, filiale de l'entreprise française d'informatique Bull ? Le
20 août, le site Mediapart dévoilait des extraits des témoignages de ces cinq Libyens devant des juges parisiens
spécialisés dans les crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocides, après une plainte de la Ligue des
droits de l'homme (LDH) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) contre
Amesys pour "complicité d'actes de torture". Gégène, simulacre d'exécution, humiliations... Le calvaire qu'ils ont
subi après l'interception de mails montrant leur opposition au régime fait froid dans le dos. "Ils voulaient savoir
quel était mon mot de passe. J'ai toujours refusé. Après trois jours sous la torture, j'ai craqué et je leur ai donné
les codes. Mais ils se sont moqués de moi. Ils m'ont montré un paquet de copies qui était posé sur la table et ils
m'ont dit qu'ils avaient tout, qu'ils étaient au courant de tout", a raconté Mahmoud, 34 ans….
Cliquez SVP sur ce lien pour lire la suite : http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2747p049.xml0/torturemouammar-kaddafi-fidh-ldhfrance-libye-amesys-de-la-toile-a-la-taule.html
3/ "L’attaque de Maaloula vise à intimider les chrétiens de Syrie"
Au lendemain de l’attaque de rebelles islamistes contre Maaloula, un calme précaire régnait sur le
village chrétien. La minorité chrétienne, souvent accusée de soutenir le régime de Bachar al-Assad, se
retrouve prise entre deux feux. Éclairage.
À l'écart des violences jusqu'à présent, le village chrétien de Maaloula a été au cœur de violents combats
mercredi 4 septembre. Des rebelles islamistes se sont emparés d'un poste militaire à l'entrée de la localité,
située à 55 kilomètres au nord de la capitale Damas. Huit soldats ont été tués dans l’attaque. Maaloula, l'un des
plus célèbres villages chrétiens de Syrie, est hautement symbolique : il est l'un des rares lieux au monde où est
encore parlé l'araméen, la langue de Jésus-Christ.
[© Heretiq - Wikimedia Commons]
Le village, qui abrite le tombeau de Sainte-Thècle, est un célèbre lieu de pèlerinage. Il doit sa renommée à ses
refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme. Les premiers chrétiens, persécutés, s'y
réfugiaient. Et c'est dans ces grottes que furent célébrées les premières messes chrétiennes. L'attaque des
islamistes intervient quelques jours avant la fête de l'Exaltation de la Croix, célébrée chaque année le 14
septembre.
Les chrétiens, une minorité en Syrie, avaient déjà été visés le 15 août dernier, jour de l’Assomption, une fête
chrétienne très célébrée par les communautés chrétiennes d’Orient. Des rebelles venus d’un village sunnite
voisin avaient attaqué le barrage d’un village chrétien du Wadi al Nasara (vallée des chrétiens située au nordouest de Homs). Onze personnes avaient été tuées. Après les attaques de rebelles contre les villages alaouites
du littoral, les chrétiens sont-ils devenus une nouvelle cible ?
Frédéric Pichon, historien et spécialiste de la Syrie, connaît bien Maaloula. Il y a vécu et a consacré à la ville une
étude, "Maaloula XIXe - XXIe siècle. Du vieux avec du neuf. Histoire et identité d’un village chrétien de Syrie"
(Presse de l’Ifpo). Joint par FRANCE 24, il revient sur les menaces dont font l'objet les chrétiens de Syrie.
Quelles sont les particularités de Maaloula ?...
Cliquez SVP sur ce lien pour lire la suite : http://www.france24.com/fr/20130905-syrie-maaloula-chretiensminorite-frederic-pichon-islamisme
4/ VIDÉO
Laurent Fabius, en 2006 : «Nous n’avons pas besoin, à la tête de l’État, de quelqu’un qui se
fixe comme programme d’être le futur caniche du Président des États-Unis»
Lors d’une réunion socialiste à Lens en mai 2006, Laurent Fabius évoque Nicolas Sarkozy en ces termes :
« Sarkozy n’est pas un Européen convaincu qui défend les intérêts de la France, il est avant tout un proaméricaniste (sic), un zélateur de Bush… Nous n’avons pas besoin, à la tête de l’État, de quelqu’un qui se fixe
comme programme d’être le futur caniche du Président des États-Unis. » Sans le savoir, l’ancien Premier
ministre du sang contaminé décrit François Hollande en 2013…
Cliquez SVP sur ce lien pour voir la vidéo : http://www.ndf.fr/article-2/05-09-2013/video-laurent-fabius-en-2006navons-pas-besoin-tete-letat-quelquun-se-fixe-programme-detre-futur-caniche-du-president-etats-unis
5/ Au G20, les partisans des frappes en Syrie isolés
Au G20 qui s'est ouvert ce jeudi à Saint-Pétersbourg, les partisans de frappes ciblées en Syrie sont en
nette minorité. Deux semaines après l'attaque chimique du 21 août dans la banlieue de Damas, seuls
deux Etats sont véritablement prêts à s’engager militairement en Syrie : les Etats-Unis — sous réserve
un accord du Congrès, qui doit se prononcer à partir du lundi 9 septembre — et la France.
Au Royaume-Uni, David Cameron a été stoppé dans son élan interventionniste par la fin de non-recevoir
infligée par le Parlement. Le Premier ministre entend tout de même œuvrer au G20 pour favoriser la constitution
d'une coalition pour une intervention. Le cas échéant, le Royaume-Uni pourrait la faciliter la mise sur pied de
cette intervention d'une manière ou d’une autre sur le terrain, et n'exclut pas de fournir des armes aux rebelles.
L’Arabie Saoudite et la Turquie, voisine de la Syrie et membre de l'Otan, prônent toutes deux une opération
musclée, bien qu'en termes militaires leur engagement serait limité.
Le Canada et l’Australie pourraient jouer les soutiens politiques qui font défaut au duo franco-américain.
L’Australie, qui vient de prendre la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU, s’est dite prête à
apporter son soutien de principe, avec ou sans mandat du Conseil. Le Canada, plus réticent, s’est néanmoins dit
prêt à soutenir l’intervention. Ni l'un ni l'autre ne participeraient militairement.
Dans le camp de ceux qui hésitent, plusieurs Etats temporisent en s'en remettant à l’ONU, où l'adoption d'une
résolution reste hautement improbable tant que les Russes, alliés de Damas, bloqueront toute unanimité au
Conseil de sécurité. C’est le cas notamment de l’Italie, qui a très tôt pris ses distances avec l’hypothèse d’une
intervention et continue à prôner une «solution politique négociée». Rome n’a toutefois pas exclu de mettre à
disposition de ses alliés ses bases aériennes….
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6/ Les logements d'urgence saturés par l'explosion des demandes d'asile
Les campements de fortune installés au cœur de Clermont-Ferrand mettent en lumière un dossier
politiquement sensible.
Pour la quatrième journée consécutive, quelque 200 personnes en attente d'une solution étaient toujours
installées jeudi dans des campements de fortune sur la place principale de Clermont-Ferrand. Demandeurs
d'asile originaires des Balkans et d'Afrique pour la plupart, ils ont dû quitter leur chambre d'hôtel après que
l'association (Anef, association nationale d'entraide) qui gère l'hébergement d'urgence dans le Puy-de-Dôme, a
décidé de ne plus régler les notes faute de financement suffisant de l'État.
«Ce cas pourrait n'être que le premier d'une longue liste, alertait même mercredi soir la Fédération nationale des
associations de réinsertion sociale (Fnars). Les services de veille sociale ont pour la plupart épuisé leur budget
annuel depuis cet été.»
Au-delà des obligations financières que l'État tarde le plus souvent à remplir, la situation de Clermont-Ferrand
met en lumière le dossier très sensible des demandeurs d'asile, dont le nombre a crû de 70 % en cinq ans, selon
le dernier rapport publié à la fin avril dernier par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
En 2012, 61 468 demandes, (réexamens et mineurs accompagnants compris), ont ainsi été enregistrées, soit une
hausse de 7,2 % sur un an. Les plus fortes progressions sont à chercher du côté des Balkans, en particulier de
l'Albanie (+446 %), de la Bosnie-Herzégovine (+335 %) et du Monténégro (+76 %). Par ailleurs, si les deux tiers
des demandes se concentrent dans cinq régions (Ile-de-France, Rhône-Alpes, DOM-TOM, Alsace et PACA, par
ordre décroissant), le phénomène déborde désormais sur des grandes villes jusqu'alors peu concernées, en
Auvergne donc mais aussi en Bretagne, en Picardie ou en Bourgogne.
« En Alsace, le nombre de demandeurs d'asile explose depuis un an et demi et je pense que cela n'est pas sans
lien avec l'arrivée d'un président de gauche, raconte un responsable associatif en hébergement d'urgence. Ils
croient que cela va être plus facile d'obtenir une réponse positive, même si cela ne se vérifie pas forcément dans
les faits.» Selon l'Ofpra, le taux d'acceptation est d'ailleurs tombé à 9,4 % en 2012, en baisse de 2 % comparé à
2011….
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7/ EPILOGUE SETIF
Algérie: l’histoire des colons suisses de Sétif
Signés le 18 mars 1962 entre Alger et Paris, les Accords d’Evian ont 50 ans. L’occasion d’exhumer de
l’oubli la Compagnie genevoise des Colonies suisses de Sétif. En 1853-54, une centaine de familles,
surtout vaudoises, ont émigré en Algérie pour peupler une colonie privée.
Ils s’appelaient Favre, Mercier, Buffat ou Porchet. Des noms bien de chez nous. Souvent assistés par leur
commune du Pays de Vaud, ils ont cherché meilleure fortune en Algérie française au milieu du XIXe siècle. Sans
grand succès. Les plus méritants ont fini par se fondre dans la population française. Leurs descendants ont
quitté le pays dans le flot des «pieds noirs» de retour d’Algérie, en 1962.
La Suisse n’a que rarement été associée au fait colonial. Sétif est une exception. La destinée de ces colons
suisses rappelle une autre saga, celle de la colonie suisse de Chabag crée par des vignerons vaudois en 1822 au
bord de la mer Noire. Autant d’histoires méconnues. De l’une et de l’autre, les ouvrages scolaires n’en pipent
mot.
A l’origine, huit personnalités suisses - des capitalistes genevois et vaudois, dont le comte Sautter de
Beauregard de la banque Lullin & Sautter, Paul-Elisée Lullin, Jacques-Marie Mirabaud, le Baron de Gingins-La
Sarraz et l’ancien conseiller d’Etat genevois Jean-Antoine Fazy – créent une compagnie coloniale en Algérie
avec la bénédiction de l’empereur Napoléon III. Le décret impérial leur concède 20'000 hectares avec la
possibilité d’implanter dix villages aux portes de la Kabylie. Le recrutement des colons s’effectue par un battage
efficace dans le canton de Vaud. Paris leur accorde le passage maritime gratuit pendant 10 ans. Le coût
maximum de chaque maison est fixé à 2'500 francs et chaque colon est tenu de déposer 2000 francs destinés
notamment à l’achat des bestiaux et instruments nécessaires à la mise en culture des 20 hectares concédés
dans cet ancien grenier à blé des Romains.
Le meunier Henry Dunant
Tout près de là se dressent les fantastiques ruines romaines de Djemila, classées au patrimoine mondial de
l’UNESCO. Un nom qui sera repris pour sa société par le Genevois Henry Dunant, qui se trouva à Sétif, à l’âge de
25 ans, comme jeune employé de la colonie suisse. Le père de la Croix-Rouge est l’auteur d’annonces parues
dans le Journal de Genève pour recruter des colons, promettant une main d’œuvre arabe bon marché. Quelques
années plus tard, il va construire des moulins à blé et créer la S.A. des Moulins de Mons-Djemila, près de la cité
romaine. Ses moulins sont encore opérationnels et l’on retrouve les meules d’époque fabriquées à Corbeil
(France). Une pierre avec la date de 1859 prouve l’authenticité du « moulin Dunant », un établissement qui va
conduire «Dunant l’Africain» à la faillite. La même année, il prendra son bâton de pèlerin pour contacter
l’empereur Napoléon, qui se trouve à Solferino, en Italie. La vision du champ de bataille ensanglanté donnera au
futur Prix Nobel de la Paix l’idée de fonder la Croix-Rouge en 1862….
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BONNE FIN DE SEMAINE A TOUS
Jean-Claude Rosso