Luzerne - Chambre Régionale d\\\`Agriculture de Bourgogne
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Luzerne - Chambre Régionale d\\\`Agriculture de Bourgogne
Luzerne août 2014 Atouts Econome en charges de structures (travail du sol…) Ne nécessite pas de fumure azotée ! Bon intérêt agronomique Fort pouvoir racinaire qui permet une bonne restructuration du sol ainsi qu’ une bonne absorption des éléments minéraux Action nettoyante vis-à-vis des adventices et notamment contre les vivaces (chardons) grâce aux coupes successives Bonne résistance à la sécheresse, grâce à un enracinement profond Fourrage de qualité, source de protéines fermières Bonne valorisation économique si le débouché est assuré (demande de fourrages ou usine de déshydratation proche) Potentiel de productivité connu, intéressant et régulier en sols moyens et profonds Limites Se comporte mal en sols acides, culture possible si pH > 6 avec un apport calcique et une inoculation de rhizobium (bactérie fixatrice d’ azote indispensable) Inappropriée en sols hydromorphes Apprécie peu les sols trop compacts, attention à la première coupe pour laquelle les risques de tassements sont les plus élevés Récolte en foin de qualité parfois difficile en 1ère coupe, demandant un matériel spécifique Pour des raisons sanitaires (nématodes, rhizoctones), respecter un intervalle de 7 ans entre 2 luzernes (surtout si elles sont cultivées pures) Sensibilité à la verse pour les cultivars à tiges fines Peu de débouchés actuels en valorisation énergétique de la biomasse. Mode de semis La qualité de la mise en place de la luzerne conditionne pour une grande partie son niveau de production pendant toute la durée de son exploitation. Eviter l’emploi de certains désherbants résiduaires (sulfonylurées) dans les mois qui précédent l’implantation d’une luzerne. Dans les situations où la luzerne s’implante mal, une inoculation peut s’avérer utile (indispensable en sols acides et nécessaire dans les parcelles où la luzerne n’a pas été cultivée depuis plus de 10 ans). Pour une bonne implantation, la préparation du sol doit être fine, les graines étant petites. Il est souhaitable d’avoir un lit de semences émietté sur un sol bien rappuyé. L’implantation sans labour est possible à condition que la structure du sol soit bonne, les pailles enlevées et le semis précoce. IMPORTANT ! Vérifier le pH du sol avant l’implantation dans les sols à tendance trop acide. Date de semis Semer en été, de mi-juillet à mi-août. Le précédent le plus favorable est l’orge d’hiver car il permet un semis précoce et une levée rapide de la culture. En effet, une culture bien développée aura une biomasse racinaire (organe de réserve) plus importante avant l’hiver, ce qui est un facteur de rendement pour la première année d’exploitation. Il est aussi important d’exporter (ou de brûler) la paille du précédent pour ne pas pénaliser la jeune luzerne. Le semis est également possible au printemps, fin mars pour que la levée ait lieu après les gelées de printemps. L’implantation peut être réalisée sous couvert d’un blé d’hiver, d’une orge de printemps ou d’un tournesol (attention au choix des herbicides, et éviter les cultures hôtes trop étouffantes). Densité de semis Elle varie de 25 (au printemps) à 30 (en été) kg/ha, de préférence avec un semoir à céréales. La qualité du semis est aussi importante que la densité. Pour les semis sous couvert d’une autre culture, ils peuvent être réalisés au DP 12 ou avec une herse étrille équipée d’un semoir (dans ce cas, attention au contact graine/sol). Profondeur de semis Semer peu profondément, soit de 1,5 à 2 cm. Un roulage après semis est fortement conseillé. Une humidité de surface favorisera la levée. Caractéristiques écophysiologiques : Zéro de végétation T°C optimale de croissance Besoins en eau 1 °C 25-30 °C 600 kg/kg MS soit 600 mm / 10 TMS Choix variétal Le choix variétal n’est pas essentiellement axé sur la productivité. En effet, la différence de rendement entre variétés reste minime dans les essais (de l’ordre de 5 %). Le choix se portera plutôt sur des critères de rusticité (résistance aux maladies et ravageurs), ainsi que sur des critères de qualité (teneur en protéines, résistance à la verse). Dormance hivernale. La dormance hivernale est une notation qui permet de choisir la variété la mieux adaptée au contexte climatique d’une région. Elle est estimée par des mesures de la hauteur de la plante 6 et 8 semaines après une coupe ayant eu lieu à l’équinoxe d’automne : ces mesures permettent de donner à chaque variété une note comprise entre 1 (très dormante) et 12 (non dormante). Dans le secteur Nord Est de la France, les variétés utilisables ont des notes de dormance allant de 2 à 5 (ancien « type flamand »). Plus la note est faible, plus la dormance est élevée, ce qui correspond à un repos végétatif plus précoce en automne et à un redémarrage plus tardif au printemps. Cette période de repos végétatif permet une meilleure tolérance aux conditions hivernales : plus le secteur est froid, plus on recherchera une variété dont la note de dormance est proche de 2. Les variétés dont les notes sont proches de 5 sont à éviter dans les zones les plus gélives. (Source : La luzerne, culture – utilisation, 2003, GNIS, Arvalis – Institut du végétal, Institut de l’élevage) Résistance à la verticilliose. Cette maladie peut amputer le rendement jusqu’à 25 à 30 %. Seule la tolérance variétale permet de lutter contre cette maladie. Résistance aux nématodes. Pour ce ravageur, la lutte variétale est également le seul critère de lutte efficace. L’ utilisation de variétés tolérantes permet de sécuriser les rendements, ainsi que la pérennité de la luzernière. Résistance à la verse, qui permet de : limiter les pertes de rendement (potentiellement jusqu’à 10 %) conserver la qualité du fourrage, la récolte d’un fourrage versé s’accompagnant de fortes pertes de feuilles (organes les plus riches en protéines). Teneur en protéines. Ce critère représente un intérêt tout particulier pour les luzernes destinées à la déshydratation pour lesquelles des teneurs en MAT (Matières Azotées Totales) supérieures à 20 % sont recherchées. ALEXIS ALICIA ALISO ALPHA ANDELA ARPEGE ARTEMIS ASMARA BABELLE CANNELLE COMETE CONCERTO EVEREST EXCELLE Dormance 5,3 5,2 3,9 5,1 5,1 4 4,5 4 4,4 4,2 3,9 4,1 4,4 4 Verse 5 5 5 6 6 6 6 6 6 5 7 7 6 5 Verticilliose 6 6 7 6 6 6 6 6 5 6 6 6 6 7 Nématodes 8 6 6 7 7 8 8 7 6 6 7 7 6 6 Rendement 101 100 100 101 102 94 105 99 102 101 99 99 99 102 Protéines 98 103 100 100 96 105 97 101 99 100 99 102 98 100 FADO FELICIA GALAXIE GAVOTTE HARPE LUDELIS LUKAL NEPTUNE PRUNELLE RACHEL SALSA TIMBALE Dormance 4,5 3,4 4,2 4,3 4 4,1 3,6 4 3,8 4,6 4,1 4 4,6 Verse 7 6 6 6 5 6 6 5 7 5 6 6 6 Verticilliose 6 7 5 6 8 7 7 8 6 7 6 6 6 6 7 7 7 6 5 5 6 8 7 5 8 6 Rendement 98 101 101 102 99 98 99 101 98 99 99 101 99 Protéines 101 101 103 102 99 100 98 98 99 99 104 100 102 Résistance Variété (zone nord) EXQUISE Résistance Variété (zone nord) Nématodes Dormance : note de 1 (très dormante) à 12 (non dormante) Source : www.herbe-book.org Verse, Verticilliose et Nématodes : notes de 1 = sensible à 9 = résistante Rendements et protéines : en % de la moyenne zone Nord (Remarque : Les variétés sont testées en zones très productives, production moyenne = 16,8 TMS/an) Associations variétales L’association de variétés de précocité voisine permet de gagner en rusticité, en régularité de production et en pérennité. Les variétés sont à choisir de manière à ce que leurs caractéristiques soient complémentaires, le couvert est ainsi plus résistant aux maladies (verticilliose) et à la verse physiologique. En sols superficiels, on peut incorporer une variété à grosse tige à 20 % dans le mélange pour améliorer la rusticité et la productivité. Associations d’espèces L’insertion de graminées dans une luzernière permet : une meilleure gestion agronomique du salissement en 2ème et 3ème année une production mieux répartie sur l’année une valeur alimentaire plus équilibrée entre énergie et azote une récolte plus facile ainsi que la possibilité de faire pâturer. L’équilibre de cette association reste cependant instable et dépend de nombreux facteurs (sol, climat, exploitation …). La graminée dominera plutôt au printemps, tandis que la luzerne aura tendance à prendre le dessus en été. Le pâturage favorisera la graminée, alors que la fauche avantagera la luzerne. Les espèces habituellement associées à la luzerne sont : le dactyle (10 kg/ha), la fétuque élevée (3 kg/ha), la fléole des prés (2 kg/ha), voire le trèfle violet (8 kg/ha) et la minette (2 kg/ha), pour une dose de semis totale du mélange de 25 à 30 kg/ha. Fertilisation Exportations** (pour 1TMS) Apports conseillés (/ha/an) Azote N Phosphore P2O5 Potasse K2O Calcium Ca Magnésium Mg Soufre S Manganèse Mn Zinc Zn Cuivre Cu Bore B 27 kg 6 kg 30 kg 30 kg 3,3 kg 2 kg 27 g 23 g 6g 4g 0 40 à 70 kg 120 à 200 kg 1T CaO 26 à 40 kg 52 à 100 kg - - - si pH<6,5 1-2 kg si carence (** Source : www.luzernes.org) Les apports conseillés ne couvrent pas la totalité des exportations : les différences sont comblées par les apports réalisés sur l’ensemble de la rotation. Azote La fertilisation azotée est inutile. Calcium Pour des pH inférieurs à 6,5, l’apport calcique est nécessaire avant l’implantation. L’enfouissement d’une tonne de CaO à l’hectare peut être suffisant pour assurer un bon développement de la plante. Enfouir l’amendement avant le semis de la luzerne, préférer des produits crus et pulvérulents. Potasse Le potassium joue un rôle dans le stockage des sucres, qui influe sur la résistance de la plante au sec et aux maladies, conditionnant la pérennité de la culture. Le système racinaire de la luzerne est capable de puiser les éléments fertilisants en profondeur. Les apports s’effectuent en couverture hivernale ou en mars. Phosphore Cet élément est également indispensable à la vie de la plante, mais en quantité moindre : c’est un élément de rupture. Il migre peu dans le sol et l’apport est à positionner en couverture hivernale entre la 2ème et 3ème année. Magnésium La magnésie entre en compétition avec le potassium dans l’alimentation de la plante. Il est donc important de respecter l’équilibre du rapport K/Mg généralement compris entre 3 et 5. En effet, la luzerne exporte peu de magnésium. On peut observer des carences en magnésium « fausses », c’est-à-dire induite par un déséquilibre du rapport K/Mg. Soufre Le soufre est un élément constitutif des protéines et donc très important pour les légumineuses. Cet élément est nécessaire pour la luzerne et des apports s’imposent dans toutes les situations à risque élevé de lessivage : sols filtrants (sableux, caillouteux), peu profonds, à faible teneur en matière organique et hiver très pluvieux. On constate une synergie entre magnésium et soufre avec un effet sur l’accroissement de la production et de la qualité. C’est pourquoi, un apport de 100 à 200 kg/ha de kiesérite (26 unités Mg + 52 unités SO3) en mars est favorable au rendement et à la qualité de la luzerne. Oligo-éléments L’apport d’un oligo-élément ne doit se faire qu’en cas de carence constatée (sols superficiels ou pauvres). Dans le cas contraire, les apports ne semblent pas impacter le rendement. Eviter d’apporter du cuivre sur luzerne, car cette plante en absorbe beaucoup (risque d’excès). Carences Les carences en bore et molybdène sont rares. En cas de carence avérée, attendre la mise en place du système nodulaire de la luzerne. Le molybdène est indispensable au bon fonctionnement du rhizobium, garantie d’une bonne alimentation azotée de la plante. Par contre, en excès, il risque d’intoxiquer les animaux. En cas de carence à corriger, apporter 300 g/ha de molybdate d’ammonium au redémarrage de printemps en foliaire. L’assimilation du bore diminue fortement en pH supérieur à 7 : ainsi un chaulage excessif peut engendrer une carence induite en bore. Si le sol est insuffisamment pourvu, apporter 2 kg/ha de bore quand la luzerne est dormante ou après une coupe (sous forme d’engrais foliaire). Il est déconseillé d’apporter du bore à l’implantation, car il a un effet dépressif sur la germination. Si la luzerne est associée à une graminée, il est préférable d’attendre la récolte du couvert avant d’appliquer le bore, car la dose adéquate pour la luzerne peut être toxique pour cette plante associée. Dans tous les cas, il est important de réaliser une analyse de sol avant l’implantation d’une luzerne. Fertiliser les jeunes luzernes Avant semis, un apport de fumier composté à la dose de 10 à 15 t/ha peut être réalisé. Il favorisera son implantation et participera à son alimentation azotée au début de la période de production. L’engrais phare reste la kiesérite à une dose totale de 150 à 200 kg/ha. Sur jeune luzerne, l’apport doit avoir lieu au mois de mars succédant le semis. Un apport de 200 kg/ha de patenkali (28 % de K2O, 8 % de MgO, 40 % de SO3) peut être effectué en mars, en remplacement de la kiesérite. Des parcelles ayant reçu ce fertilisant ont montré une excellente productivité. Toutefois, dans les sols bien pourvus en potasse, préférer la kiesérite au patenkali. Amendements organiques L’apport de fumier vieilli ou de compost est intéressant sur luzerne à l’implantation ou pendant le repos végétatif hivernal. Cela favorisera la structure de sol, tout en apportant une source supplémentaire d’éléments fertilisants. L’apport de fumier frais est déconseillé à l’implantation. Le compost reste le produit le plus intéressant, car il diminue les risques de salissement par les graines d’adventices, il est aussi moins volumineux et plus facile à épandre avec pour conséquence un tassement du sol moins important. Désherbage Désherbage de la jeune luzerne Le désherbage à la levée est souvent nécessaire pour une mise en place correcte de la culture. Il est ciblé sur les repousses de colza et de graminées. En été, les traitements doivent être réalisés en dehors des périodes de fortes chaleurs (supérieure à 25°C) et en conditions poussantes pour maximiser les chances de réussite et limiter le risque de phytotoxicité sur la luzerne : hygrométrie supérieure à 60 % température entre 15 et 25°C volume d’eau élevé pour les herbicides de contact comme la bentazone absence de pluie dans les 4 heures suivant l’application. Lutte précoce contre les dicotylédones : le stade de la luzerne détermine la dose Il existe plusieurs solutions faisant appel à des spécialités utilisées en solo ou en combinaison. Plus les adventices sont jeunes (<2 feuilles) et plus le programme a de chances d’être efficace. Lutte spécifique et précoce contre les graminées et les repousses de céréales Intervenir précocement en août - septembre pour éviter que les repousses de céréales n’assèchent le sol. Dans la plupart des cas, le stade d’intervention optimal se situe aux alentours du stade 2 feuilles des graminées adventices et 1 à 2 feuilles vraies de la luzerne. Une intervention plus tardive à l’automne reste possible. Anti-graminées possibles sur luzerne Classe Produit Dose préconisée (/ha) FOP TARGA D+ PILOT 0,2 à 0,3 l 0,6 l STRATOS ULTRA* OGIVE* (DAR 240 j) 1,2 l 0,5 l DIME Stade de la luzerne dès la levée et en végétation Observations + huile 0,5 à 1 l/ha (TARGA D+) efficacité optimale à 2 F des repousses très efficace sur repousses de céréales + DASH HC, efficace sur la plupart des graminées (sauf pâturin annuel) * une application par an Ne jamais mélanger des anti-graminées avec des anti-dicotylédones. Préférer les anti-graminées da la famille des « dimes » aux « fops » dans les situations où vous suspectez la présence de vulpins résistants aux « fops ». Appliquer l’anti-graminées au moins deux jours avant l’anti-dicotylédones ou 8 jours après. OGIVE a un délai avant récolte de 240 jours qui restreint ses possibilités d’utilisation. STRATOS ULTRA permet une utilisation plus souple avec un délai avant récolte de 150 jours. EMBUTONE RL Levée à 2F trifoliées 2à3F trifoliées 4l 4à6l BASAGRAN >3F trifoliées Dicotylédones annuelles En repos végétatif Amarante réfléchie Stades et doses d’ application Dicot. vivaces sans effet 0,8 kg CORUM + DASH HC 1l LENTAGRAN 1,5 kg BASAGRAN + EMBUTONE RL LENTAGRAN + EMBUTONE RL LENTAGRAN + CORUM + DASH 0,3 kg + 2,5 l 0,5 kg +4l 0,5 kg + 2,5 l 1 à 1,3 kg +4à5l 0,5 + 0,5 + 0,5 PUIS NIRVANA S moins complet sauf sur fumeterre, gaillet que BASAGRAN + EMBUTONE RL 0.5 + 0.5 + 0.5 2l HARMONY SX spectre assez complet. 2L 2 l (EH) à 4 l (SH) 0,22 à 0,3 LEGURAME PM 3 kg STRATOS ULTRA 1,2 l 1,2 l OGIVE 0,5 l 0,5 l 0,2 à 0,3 l 0,2 à 0,3 l 0,6 l 0,6 l sans effet TARGA D+ PILOT EH : entrée hiver SH : sortie hiver Graminées Bleuet Capselle Chénopode Colza Coquelicot Euphorbe réveil-matin Fumeterre Gaillet Geranium Lamier Matricaire Mercuriale Morelle Mouron des champs Mouron des oiseaux Moutarde des champs Pensée des champs Ravenelle Renouée liseron Renouée des oiseaux Renouée persicaire Véroniques Carottes sauvages Chardon Laiteron des champs Grande oseille Pissenlit Rumex PSD Chiendent Vulpin Ray-Grass Folle avoine Paturin an. Agrostide Rep. céréales Programme Efficacité : très bonne bonne moyenne insuffisante Produit Matière active Form. Dose hom. DAR ZNT Adjuvants BASAGRAN SG (1) (2) Bentazone 87% SG 0,8 kg/ha 60 j 5m CORUM (1) (2) Bentazone 480 g/l Imazamox 22,4 g/l SL 1,25 l/ha BBCH 19 5m EMBUTONE RL (3) 2,4 DB 300 g/l SL 6 l/ha 60 j 5m HARMONY SX (4) Thifensulfuron-méthyle 500 g/kg SG 0,03 kg/ha 28 j 5m LEGURAME PM Carbetamide 70 % SC 3 kg/ha 150 j 5m LENTAGRAN Pyridate 450 g/kg WP 2 kg/ha 28 j 5m NIRVANA S (5) Pendiméthaline 250 g/l Imazamox 16,7 g/l EC 2 l/ha en post-levée, jeune culture 4 l/ha sur cultures installées 30 j 20 m OGIVE (6) Cléthodime 240 g/l EC 0,75 l/ha 240 j 5m PILOT Quizalafop-ethyl 50 g/l EC 1,2 l/ha STRATOS ULTRA Cycloxydime 100 g/l EC 4 l/ha 150 j 5m + DASH HC 1 l/ha TARGA D+ Quizalafop-ethyl 120 g/l EC 1,25 l/ha 14 j 5m + huile 0,5 à 1 l/ha Commentaires viser les adventices jeunes. + DASH 1 l/ha sur adventices jeunes, T°<20°C. 5m (1) Max 1500 g/ha, max 1000 g/ha dans les zones de captage et interdiction dans les sols dont le taux de matières organiques est < 1,7 % et interdiction dans les sols sensibles aux transferts (sols superficiels ou sols avec nappes peu profondes) (2) Automne : jusqu’au 25 septembre sur des légumineuses de 1 à 9 feuilles étalées et jusqu’au 15 octobre sur pousses secondaires développées. Printemps : à partir du 15 mars sur des légumineuses de 1 à 9 feuilles étalées. (3) Possible à partir d’une feuille trifoliée et avant la 5ème trifoliée, 1 application maximum par an (4) Utilisation possible au stade 3 - 4 feuilles trifoliées, à l’automne suivant l’implantation de la luzerne (5) Pour les doses supérieures à 2,2 l/ha, une application maximum 1 an sur 2 (6) Luzerne de semis uniquement, 1 application unique à l’automne Désherbage mécanique Une fauche à 5 - 6 cm de hauteur pendant le repos végétatif fin octobre permet de détruire les parties aériennes des adventices présentes et expose les campagnols aux prédateurs. A effectuer sur un sol sec et ayant une bonne portance, avec une faucheuse bien affutée. ATTENTION ! Les herbicides employés agissent par voie de pénétration foliaire principalement. Ne pas combiner sur l’année un désherbage mécanique avec un désherbage chimique, le désherbage mécanique pouvant diminuer l’efficacité et la sélectivité de l’application herbicide. Vérifier toujours la sélectivité. Adapter la vitesse à l’agressivité de l’outil et à l’état de la parcelle. Matériel Stade de la luzerne Observations Herse étrille Vibroculteur Herse lourde - Repos végétatif - Peu de déchets végétaux en surface - Luzerne > 6 mois - Repos végétatif - Luzerne > 1 an - Repos végétatif - Luzerne > 1 an Profondeur de 1 à 4 cm A utiliser sur jeune luzerne semée l’été précédent ou sur luzerne plus ancienne si le sol est souple Assez peu agressive. Efficace sur jeunes dicotylédones Passer en sortie d’hiver sur sol non gelé et sec, effectuer 2 passages à contresens, dans la direction des lignes de semis Décaler les passages de 4 à 8 jours Si beaucoup de cailloux remontés, effectuer un roulage en conditions sèches, une dizaine de jours après le dernier étrillage. Profondeur de 5 cm, avec un outil puissant et agressif Effectuer 1 ou 2 passages, si possible sur sol gelé, foisonné et ressuyé Compléter par un ou des passages différés de herse étrille pour dessécher les adventices arrachées et les relevées de vulpin Roulage nécessaire pour enfouir les cailloux. Profondeur jusqu’à 5 cm Moins agressif que le vibroculteur Effectuer 1 ou 2 passages, si possible sur sol gelé, foisonné et ressuyé Compléter cette façon par des passages différés de herse étrille Roulage nécessaire pour enfouir les cailloux. Lutte contre les maladies Aucun produit fongicide n’est homologué sur luzerne. Les moyens de lutte sont essentiellement préventifs : respecter un délai entre 2 luzernes d’au moins 7 ans éviter les précédents à risque (pois pour le sclérotinia) choisir des variétés résistantes permettre une bonne installation de la luzernière. Si, toutefois, des maladies apparaissent, une coupe précoce permet de limiter le développement de celles-ci, ainsi que les conséquences sur la production. Lutte contre les ravageurs Surveiller les sitones dès la levée de la luzerne. Ces insectes provoquent, sur feuilles et au niveau des nodosités, de gros dégâts sur la jeune culture pouvant induire sa disparition. L’attaque se manifeste par des encoches sur les bords des feuilles. Fin août - début septembre, des attaques de noctuelles défoliatrices sont également possibles sur jeune luzerne. Elles se manifestent par des morsures de la partie centrale des feuilles. Ces chenilles dévorent les feuilles et peuvent, lorsque l’attaque est importante, entraîner la mort de la culture. Pour ces 2 ravageurs, appliquer à la dose préconisée une pyréthrinoïde sur la luzerne (ex : KARATE XPRESS 0,125 kg/ha). Traiter de préférence en fin de journée. Il convient aussi, surtout dans les parcelles habituellement infestées, de surveiller la présence de limaces, bien que les dégâts soient plutôt rares sur luzerne implantée en été. Mode d’exploitation Conduite Productivité 3 à 4 coupes annuelles, 1 à 2 l’année du semis si semis de printemps Coupe de nettoyage pendant le repos végétatif (après les premières gelées) si semis d’été. 8 à 14 TMS/ha/an en fonction de la profondeur du sol 4 à 7 cm avec un optimum à 7 cm pour ne pas couper les bourgeons en redémarrage. Dans tous les cas, les fauches tardives ne doivent pas être inférieures à 5-6 cm pour préserver les organes de réserve. 1 coupe trop précoce (bourgeonnement) abaisse le niveau des réserves Laisser la luzerne atteindre au moins 1 fois/an le stade début floraison 40 à 50% du tonnage annuel, stade déterminant pour le rendement et la fréquence d’exploitation Attendre 5 à 6 semaines avant la coupe suivante 1,5 mois avant les premières gelées afin de préserver la résistance au froid de la plante et obtenir un bon redémarrage au printemps. 1 coupe de nettoyage est parfois nécessaire au repos végétatif. Coupe précoce : rendement, MAT et MS des coupes suivantes compromis Début bourgeonnement : la MAT est maximale puis se dégrade Début floraison : le rendement en MS est maximal, ainsi que les réserves racinaires Post-floraison : moindre qualité du fourrage (la cellulose augmente dès le stade bourgeonnement et devient importante ce qui baisse la digestibilité) Si possible, effectuer la seconde coupe au stade début floraison, afin de permettre à la luzerne de reconstituer ses réserves Hauteur coupe Fréquence 1° coupe Dernière coupe Stade de récolte Mode de récolte Pâture Affouragement en vert Ensilage Foin Déshydratation Attention aux risques de météorisation pour les animaux, piétinement, surpâturage, gaspillage Pâturer les repousses non fleuries derrière une fauche, rationner les animaux au fil et distribuer un fourrage sec en complément pour les ruminants. Nécessite une organisation et un équipement adapté Rend possible une utilisation rationnelle et pertes au champ réduites Réduit les pertes en MS mais nécessite une bonne maîtrise technique de la récolte et du stockage. Préfaner, tasser régulièrement, stocker un ensilage à brins courts et utiliser un conservateur car la teneur en sucres est faible et le pouvoir tampon est élevé. Si ce mode d’exploitation est privilégié, associer la luzerne à des graminées. Fortes perte de MS (40-50%) Utiliser une faucheuse conditionneuse pour favoriser un séchage plus rapide, proscrire les manipulations brutales du fourrage au champ et réduire les manipulations Utiliser un retourneur d’andain. Présente le moins d’écart de qualité par rapport à la luzerne sur pieds Réduit les problèmes de stockage (conservation facile et moins de volumes) et facilite l’utilisation rationnelle pour les animaux Valeur nutritive Avec une valeur azotée élevée et une valeur énergétique moyenne, la luzerne doit être utilisée pour rééquilibrer des fourrages riches en énergie. C’est une plante très riche en calcium, ainsi la complémentation minérale doit être réalisée avec un CMV (Complément Minéro-Vitaminé) plus riche en phosphore. La luzerne ensilée et fanée peut être utilisée sans problème pour tous les ruminants d’élevage. Elle convient peu aux rations des jeunes bovins à l’engrais en raison de leurs forts besoins en énergie. Sous forme déshydratée, la luzerne est un aliment très performant. Son taux de matières azotées est supérieur à celui du foin et de l’ensilage. La qualité de ses protéines lui confère une très bonne valeur. Compte-tenu de ses qualités, son utilisation en complément azoté est souvent intéressante et elle peut se substituer en partie aux tourteaux dans beaucoup de rations, si elle est accompagnée par un apport de concentré énergétique (type blé). Forme du conditionnement FOIN ENSILAGE brins courts ENSILAGE préfané DESHYDRATEE 20%MAT Valeur d’ encombrement Energie (/kg MS) Valeur azotée (g/kg MS) Mx (g/kg MS) %MS UEB UEL UEM UFL UFV PDIN PDIE PDIA P Ca 85 1,05 1,04 1,25 0,62 0,52 105 88 46 2,5 15 19,7 1,05 1,04 1,1 0,77 0,6 106 75 36 30 16,5 33,5 1 1,01 1,15 0,74 0,64 110 67 38 3,5 19 91 0,9 0,89 0,83 0,78 0,7 136 127 62 3 17 UEB : Unité d’Encombrement pour les animaux en engraissement UEL : Unité d’Encombrement pour les animaux Laitiers UEM : Unité d’Encombrement pour les moutons UFL : Unité Fourragère Lait UFV : Unité Fourragère Viande PDIN : Protéines Digestibles dans l’Intestin permise par l’Azote PDIE : Protéines Digestibles dans l’Intestin permise par l’Energie PDIA : Protéines Digestibles dans l’Intestin d’origine Alimentaire P : Phosphore Ca : Calcium Résultats technico-économiques La luzerne bénéficie d’une aide spécifique au minimum de 100 €/ha et au maximum de 200 €/ha dans la limite d’une enveloppe nationale. En cas d’insuffisance de l’enveloppe selon les surfaces implantées, cette aide sera d’un montant minimum de 100 €/ha accordée sur un pourcentage de la sole. Moyenne soit 32 € /TMS Rendement Semences prélevées et certifiées (coût ventilé sur 3 ans) 10 TMS/ha/an 60 €/ha Engrais (chimique et organique) 160 €/ha Désherbage (chimique et mécanique) 75 €/ha Insecticides et oligo-éléments 20 €/ha 315 €/ha Charges opérationnelles Action réalisée dans le cadre du programme régional « SYSTEMES DE CULTURE INNOVANTS VERS UNE AGRICULTURE DURABLE » & du « PLAN PROTEINES BOURGOGNE » avec la contribution d’Alain BESNARD (Arvalis – Institut du végétal – Service Agronomie, Economie, Environnement – Equipe Economie et Systèmes de production, Station expérimentale de La Jaillière) Contacts & rédaction : Chambre d'Agriculture de Côte d'Or – 11, Rue Henri Becquerel – 21000 DIJON – Tél. 03 80 28 81 20 Chambre d'Agriculture de la Nièvre – 25, Boulevard Léon Blum – BP 80 – 58028 NEVERS CEDEX – Tél. 03 86 93 40 50 Chambre d'Agriculture de Saône et Loire – 59, rue du 19 mars 1962– BP 522 – 71010 MACON cedex – Tél. 03 85 29 56 12 Chambre d'Agriculture de l'Yonne – 14 bis, rue Guynemer – BP 50289 – 89005 AUXERRE CEDEX –Tél. 03 86 94 22 22 Coordination : Chambre d’Agriculture de Bourgogne – 3, rue du golf – 21800 QUETIGNY – Tél. : 03 80 48 43 00 Retrouvez le Bulletin de Santé du Végétal sur www.bourgogne.chambagri.fr Retrouvez la fiche « Utilisation des phytosanitaires – Le point sur la réglementation » sur les sites des Chambres d’Agriculture de Bourgogne www.cote-dor.chambagri.fr, www.nievre.chambagri.fr, www.sl.chambagri.fr, www.yonne.chambagri.fr, www.bourgogne.chambagri.fr Les Chambres d'Agriculture de Côte d'Or, de la Nièvre, de Saône et Loire et de l'Yonne sont agrées par le Ministère chargé de l'Agriculture pour leur activité de conseil indépendant à l'utilisation de produits phytopharmaceutiques. Numéro d'agrément : IF 01762. Crédits photographiques : Chambre Régionale d’Agriculture de Bourgogne : M-S PETIT.