PEARL HARBOR - 7 DECEMBRE 1941, un jour qui restera à jamais
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PEARL HARBOR - 7 DECEMBRE 1941, un jour qui restera à jamais
PEARL HARBOR - 7 DECEMBRE 1941, un jour qui restera à jamais marqué d' infamie... Pacifique - Hawaii, décembre 1941. Le raid japonais sur Pearl Harbor fut une entreprise de destru ction froidement préméditée: l'anéantissement de la flotte américaine permettrait à l' Empire du Soleil-Levant de s' assurer une domination navale sur le Pacifique. Cette condition était vitale pour qu'il puisse ensuite continuer son expansion vers les Philippines et les Indes Néerlanda ises pour s'accaparer les ressources de pétrole et de matières premières qui lui étaient absolument nécessaires. I. Contexte historique La situation politique en 1940. 1940: " la chance en or " du Japon. Dans le courant des années 30, les chefs militaires japonais, appuyés par des groupes extrémistes, avaient acquis un ascendant énorme sur les hommes politiques. Le Japon était en guerre contre la Chine depuis 1937, dont la résistance était supportée par les Etats-Unis. Peu à peu, la conception stratégique des Nippons tendait à réaliser à long terme l'éviction de toute domination européenne en Asie et de créer un ordre nouveau: une " sphère de coprospérité de l' Asie de l' Est ", sous contrôle japonais. En Europe, la Blitzkrieg de Hitler au cours de 1940 avait eu raison des Pays-Bas et de la France. Seule l' Angleterre diminuée s'opposait encore aux forces de l'Axe. C'était une occasion en or pour le Japon: la situation des 3 puissances coloniales ne leur permettraient pas de lui barrer la route bien longtemps en Asie, et il jugea qu' il fallait faire main basse sur leurs possessions: la Malaisie, la Birmanie, l' Indochine Française et les Indes Néerlandaises. En septembre 1940, le Japon rejoignit l'Axe en signant le Pacte Tripartite. Un mois plus tard, l' Angleterre traitait avec les Pays-Bas et l' Australie pour une défense commune de leurs territoires en Extrême-Orient. Le Japon se prépara économiquement et militairement à la guerre, mais tenta d' obtenir des concessions en négociant avec Washington, en vain. 1941: Le Japon dos au mur. En 1941, les événements s'accéléraient: les relations américano-japonaises étaient de plus en plus tendues, mais le Japon gagna l'assurance de la non-intervention de l' U.R.S.S. après l'offensive allemande sur le front de l' Est en juin 1941; Fin juillet, les japonais forcèrent les français à leur livrer des bases en Indochine. Les américains répliquèrent en décidant de geler leurs avoirs aux Etats-Unis, tout comme la Hollande et l' Angleterre. Le Japon était maintenant dans une situation critique: privé des importations de pétrole qui représentait 90% de ses ressources, leurs stocks ne leur permettaient pas de poursuivre longtemps leur campagne en Chine, et encore moins de soutenir une guerre contre l' Angleterre et les Etats-Unis. Pour garder son indépendance et son statut de grande puissance, l' Empire nippon n' avait plus qu' une solution: s'emparer par tous les moyens de la Zone Sud du Pacifique, qui regorgeait de ressources vitales. Ils tentèrent par la voie diplomatique de gagner le contrôle de ces territoires, tandis que l' état-major achevait en secret un plan d'envergure pour s' en emparer militairement. Mais il leur fallait choisir la méthode pour arriver à leurs fins rapidement: leurs faibles stocks de carburant les obligea à prendre une décision vers novembre, pour préparer les opérations militaires qui devaient commencer au plus tard avant la fin de 1941. Vers la guerre... Rapidement, les négociations avec les Etats-Unis étaient vouées à l' echec: d' un côté, on exigeait le retrait inconditionnel des troupes japonaises stationnées en Chine, et de l'autre, un contrôle partiel des champs pétrolifères des îles du Pacifique. Ces exigences étaient inacceptables pour les deux parties. Mais début novembre, alors que les préparatifs militaires japonais s'activaient, l' indécision régnait dans le gouvernement japonais: les hommes d' Etat étaient favorables à la poursuite des négociations, les militaires demandaient la guerre. La décision fut reportée jusqu' au 29 novembre, après le refus américain des dernières propositions japonaises. Le 1er décembre, le comité décida l'entrée en guerre, avec le début des hostilités par des attaques surprises pour le 7 décembre 1941. De leur côté, les Etats-Unis s' attendaient à une attaque imminente, mais pour des raisons de politique intérieure, ne pouvaient se résoudre à porter le premier coup. Le plan stratègique japonais devait se dérouler en 3 grandes phases: attaque sur Pearl Harbor et invasion de la zone Sud, création d' un périmètre défensif et exploitation des ressources naturelles, défense contre toute attaque extérieure. Le but final était de contraindre rapidement l' Angleterre et les Etats-Unis à une paix de compromis, qui leur donnerait le contrôle des territoires occupés. Ce plan nécessitait un engagement rapide et simultané de nombreuses forces japonaise sur plusieurs objectifs,et qui représentaient un espace énorme à couvrir. Pour qu' il puisse être réalisé rapidement, il fallait absolument prendre l'ennemi par surprise. II. Le plan d'attaque contre Pearl-Harbor Le plan japonais initial prévoyait que la marine impériale entière appuierait la progression des corps expéditionnaires nippons vers le sud, lors des attaques simultanées le 7 décembre 1941 en Malaisie, Thaïlande, à Hong-Kong, aux Philippines et ensuite dans les Indes Néerlandaises. La marine impériale envisageait alors un affrontement avec l' U.S. Navy qui viendrait au secours des Philippines. Mais l' Amiral Yamamoto, commandant en chef de la flotte combinée, connaissait la capacité du potentiel industriel américain, grâce auquel les Etats-Unis pouvaient rapidement mettre un coup d' arrêt à l' expansion japonaise. Pour lui, Il fallait détruire le plus rapidement la flotte américaine du Pacifique: le succès d' une telle opération leur garantissait la domination navale sur le Pacifique pendant les premiers mois de guerre. Dès la fin 1940, Il prépara un plan d' une audace inouïe: une attaque aéro-navale surprise contre L' Amiral Yamamoto. la flotte stationnée à Pearl-Harbor, sur l' île d' Ohau ( Hawaii ) . Durant l' été 1941, il présenta son projet à l' état-major général de la Marine: une flotte de 6 porte-avions et son escorte devait parvenir secrètement et un dimanche matin jusqu' à un point situé environ à 500 km au nord d'Hawaii, d' où elle lancerait deux vagues d' assauts aériens ( ce qui représentait au total près de 400 appareils ) pour y détruire la flotte américaine ainsi que les aérodromes. Ce plan fut refusé par l' Amiral Nagano, son chef. Celui-ci trouvait l' opération trop risquée: elle demandait un engagement de porte-avions trop nombreux, se déroulant à plus de 5000 km de ses bases, et dont la réussite dépendait uniquement de l' effet de surprise. Malgé tout, Yamamoto établit un programme d' entraînement spécial de torpillage et de bombardement pour les escadrilles embarquées, et fit mettre au point des torpilles fonctionnant dans de faibles profondeurs. Finallement, son plan fut accepté le 3 novembre par l 'état-major, Yamamoto les menacant même de démission en cas de refus. La date du 7 décembre fut choisie. Les derniers préparatifs pour les opérations de guerre commencèrent, mais il fallait les coordonner avec les derniers échanges diplomatiques avec les Etats-Unis. Du côté américain... A l' automne 1941, l' état-major des Etats-Unis s'attendait plutôt à une attaque du Japon contre l' U.R.S.S., mais n' écartait pas l' hypothèse d' une agression contre les Philippines ( sous leur contrôle ) ou les possessions de l' Angleterre. Ils renforcèrent leurs avant-postes du Pacifique ( Wake et Midway ), et installèrent des installations radars à Pearl Harbor. En novembre 1941, les écoutes du traffic radio japonais auraient dû leur signaler l' imminence d' une opération d' envergure. De plus, les américains avait réussi à dechiffrer le codage diplomatique ( " code Pourpre " ) des japonais. Ils pouvaient ainsi apprendre le contenu des messages que Tokyo adressait à ses diplomates à Washington. Plusieurs de ces messages furent particulièrement clairs: ils signifiaient que " les négociations devaient aboutir avant le 25 novembre ", puis " le 29, car passé cette date, les choses commenceraient à se produire automatiquement ..." Les américains comptaient sur leurs services de renseignements pour savoir où et quand le Japon serait succeptible d' attaquer: d' après ceux-ci, leur objectif était le sud-est asiatique ; le 27 novembre, ils eurent même des précisions: les Phillipines, la Thaïlande et Bornéo. Rien en ce qui concernait le Pacifique. La certitude d' une action des japonais vers le Sud leur faisait croire que Pearl Harbor était à l' abri d' une attaque. La base était alors en état d' alerte mineure. La flotte U.S. prenait le large durant la semaine et rentrait au port pour les permissions du week-end; seuls les porte-avions Lexington et Enterprise étaient absents, parti pour une livraison d' avions vers les îles de Wake et Midway. III. L' attaque de Pearl Harbor Départ de la flotte japonaise Le 26 novembre, la flotte d'attaque commandée par l' Amiral Nagumo appareilla dans le plus grand secret. Elle se composait des porte-avions Akagi, Kaga , Soryu, Zuikaku , Shokaku , Hiryu , accompagné d' une escorte de 2 cuirassés, 3 croiseurs, 16 destroyers et 3 sous-marins. Toute la flotte s'éloigna en suivant un cap est le long du 43e parralèle, loin des routes maritimes régulières. L' Amiral Nagumo, commandant des porte-avions Nagumo avait des ordres précis: si la flotte était repérée avant le 6 décembre, l'opération devait être abandonnée. Si les ultimes négociations avec les américains aboutissaient, il devait mettre en panne et attendre les ordres. Mais le 1er décembre, il reçut la confirmation de l'exécution de l' opération: " Niitaka Yama Nobore " ( " Escaladez le mont Niitaka " ). Après avoir ravitaillé, il poursuivit sa route vers un point à 800 km au nord de Hawaii, qu'ils atteignirent le 6 sans être détecté. Durant l'approche finale, il fut alerté par un espion japonais que 8 cuirassés stationnaient dans le port, mais sans la présence des porte-avions. Nagumo hésita mais décida que c'était un objectif suffisant pour lancer l' attaque. Il mit donc cap au sud pour atteindre le point fixé pour l'envol des avions le lendemain matin. 7 décembre 1941 A 6h15, la 1ère vague d'assaut fut lancée: 50 Kate armés de bombes antiblindage de 850 kg pour un bombardement en altitude, 70 Kate armés de torpilles, 51 Val armés de bombes de 250 kg pour un bombardement en piqué et 43 Zero chargés de les escorter et de mitraillage au sol. Les pilotes étaient prêt à prouver le légendaire courage japonais, après avoir participé la veille à d'émouvantes cérémonies patriotiques. Vers 7h30, un radar repéra l'ennemi alors à 200 km, mais le centre de contrôle crut que c' était un vol de B-17. Les avions japonais passèrent le long de la côte Ouest de l' île, sous les yeux intéressés de nombreux civils et militaires qui croyaient voir évoluer les escadrilles du Lexington et de l'Enterprise ! A 7h50, ils se présentèrent devant Pearl Harbor et son " allée de cuirassés " : 7 vaisseaux de ligne amarrés 2 par 2 le long de Ford Island. C'est ainsi que les japonais virent l' " allée des cuirassés ": une belle rangée de cibles qu' ils ravagèrent impunément. L'effet de surprise fut total, et ils passèrent à l'attaque: chaque pilote japonais connaissait son objectif avec précision. Ils avaient subi un entraînement sévère et avaient étudié méticuleusement les cartes et maquettes du site. Les bombardiers en piqué et les chasseurs s' occupèrent des aérodromes, tandis que les avions torpilleurs prenaient leur position de tir par le travers des cuirassés. Dès les premières minutes, 5 cuirassés furent éventrés par des torpilles: l'Oklahoma , l' Arizona , le West Virginia , le Nevada , le California , ainsi que les croiseurs légers Raleigh et Helena. L'attaque japonaise à la torpille sur l' " allée des cuirassés". Les équipages américains, dans la confusion, s' installèrent aux postes de combat et réussirent à abattre quelques assaillants. Ne rencontrant aucune opposition de la chasse U.S., les bombardiers en altitude visaient leurs cibles comme à l' exercice: le Tennessee , l' Arizona , le Maryland et le California furent gravement endommagés. A 8h25, la première vague japonaise se retira. Pendant l' accalmie, les américains purent constater les dégâts: sur les aérodromes, la quasi-totalité des avions étaient détruits ou endommagés; dans le port, le West Virginia et le California coulaient, l' Arizona reposait par le fond avec plus de 1000 marins à bord. L' Oklahoma s' était retourné, avec la quille hors de l' eau, exactement comme l'Utha. Le Tenessee brûlait, le Raleigh, profondément enfoncé à causes de voies d' eau, était sur le point de chavirer ! L' Arizona en flammes. Puis la seconde vague d' assaut arriva vers 9h00: 54 Kate, 80 Val et 36 Zero venaient achever le travail. Elle rencontra une défense mieux organisée et fut bien moins efficiente, mais le Pennsylvania fut touché, 3 destroyers détruits; le Nevada s' échoua, et de nouveaux dégâts furent infligés aux bâtiments déjà atteints. A 10h, tout cessa. La marine japonaise venait de mettre hors de combat toute la flotte du Pacifique au prix de seulement 9 Zero, 15 Val et 5 Kate, sur un total de 384 avions engagés ! Le Maryland ; on aperçoit à droite la quille de l' Oklahoma, qui s' est retourné. Le sauvetage des rescapés du West Virginia. IV. Le bilan de l' attaque Nagumo, fort du succès de son opération, se retira et mit cap sur le Japon. Ce fut sa seule erreur: il n' écouta pas ses chefs d' escadrilles qui demandaient de lancer un 3e assaut. Cet assaut aurait pu détruire les chantiers navals et les énormes dépôts de carburant encore intacts mais sans défense, et rendre la base inutilisable pour de longs mois. Il aurait pu permettre aussi de trouver et couler l'Enterprise, qui revenait de Wake et arrivait à Pearl Harbor. En fait, cette attaque audacieuse n' atteignit pas tous les objectifs. Les 2 porte-avions américains échappèrent à la destruction, et ils allaient jouer un rôle décisif quelques mois plus tard. A l' époque, peu de chefs militaires avaient compris que les canons des cuirassés n' étaient plus les armes décisives pour posséder la maîtrise des mers. Dans l' immensité du Pacifique, seul le porte-avions disposait du " long bras " capable de trouver et frapper une flotte ennemie. Le Japon venait malgré tout d' infliger un coup sérieux à l' U.S. Navy, qui ne pouvait plus se permettre d' affronter la flotte Impériale avant plusieurs mois. Mais ce raid eut une conséquence encore plus importante: celle de faire entrer en guerre le peuple américain de manière unanime !
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