Les filtres en photo numérique
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Les filtres en photo numérique
Les filtres pour la photo numérique Certains filtres utilisés en photographie argentique n'ont plus d'utilité en numérique. C'est le cas des filtres teintés, qui permettent de corriger ou de modifier la balance des blancs par exemple. Ces filtres sont devenus inutiles en numérique puisqu'on peut soi-même ajuster la teinte d’une image en posttraitement. Par contre, certains filtres comme les filtres polarisants ou les filtres gris neutres sont toujours très utiles en numérique. Le filtre polarisant Un filtre polarisant (également appelé filtre POLA) permet de renforcer le contraste des sujets qui reflètent la lumière (les fleurs, les feuilles, l’herbe...), de donner un bleu plus profond au ciel, de et de réduire la réflexion des surfaces non-métalliques comme le verre et l'eau. L'effet d'un filtre polarisant ne peut pas être reproduit en post-traitement. Sans filtre Sans filtre Avec filtre Avec filtre Principe de fonctionnement Le filtre polarisant est strié d'une multitude de microsillons qui empêchent certains rayons lumineux orientés dans un sens spécifique, d'entrer dans l'objectif et de se refléter. En tournant le filtre, l'orientation des stries varie et filtre plus ou moins la lumière. Notez bien que le filtre polarisant n'élimine pas les reflets mais les atténue. Il existe 2 types de filtres polarisants. Le filtre polarisant linéaire et le filtre polarisant circulaire. Pour des appareils numériques modernes (surtout les reflex autofocus), mieux vaut privilégier un filtre polarisant circulaire. En effet, le miroir semi-transparent des cellules de mesure et de l'autofocus de certains appareils photos se comporte lui-même comme un filtre polarisant. Donc, l'installation d'un filtre polarisant linéaire sur l'objectif peut provoquer une "double polarisation" et ainsi engendrer des difficultés de mise au point ainsi que des problèmes d'exposition. Le filtre polarisant circulaire ne présente pas ces inconvénients. A savoir : Le filtre polarisant est un accessoire bien pratique mais il faut savoir en tirer profit. Suivant les scènes à photographier, il peut être d'un grand secours mais s'avère complètement inutile dans certaines situations. Il permet d'atténuer les reflets sur les surfaces vitrées et sur l'eau, mais il ne fonctionnera pas sur les surfaces métalliques brillantes. Il ne sera d'aucune utilité non plus si vous vous trouvez face à la lumière (à contre-jour par exemple). Pour un rendement optimal il faudrait vous placer à 90° de la source lumineuse. Les plus grandes marques qui proposent se genre de filtre sont Hoya, Cokin, B&W etc. Il faudra compter entre 50 et 80 euros pour un filtre polarisant de bonne qualité. Le prix varie aussi en fonction du diamètre du filtre. Il existe également des filtres de très haute qualité mais le prix dépassera la centaine d’euros. En raison du prix relativement élevé de ces filtres, il est préférable d’acheter un filtre correspondant au plus grand diamètre des objectifs utilisés. On achètera alors des bagues de conversion (beaucoup moins coûteuses) pour l’utiliser sur des objectifs de plus petit diamètre. Les filtres à «densité neutre» L’évolution des capteurs des APN permet d’atteindre des sensibilités très élevées et donc de prendre des photos avec des vitesses d’obturations satisfaisantes même avec très peu de lumière. A l’inverse, les prises de vues avec des vitesses d’obturations lentes (voir très lentes) en plein jour, ne sont pas possible. Cette contrainte vient du fait que nous ne pouvons pas régler à la demande l’intensité lumineuse du soleil, et dans l’équation liant les trois paramètres, ouverture, vitesse et sensibilité, il y a certaines combinaisons qui sont impossibles à obtenir avec l’appareil photo. La solution pour parer à ce phénomène est l’utilisation de filtres à densité neutre, également appelés filtres “Gris Neutre” ou “Neutre Gris” ou encore “ND” (Neutral Density). Ces filtres ont la particularité de permettre de diminuer la quantité de lumière qui pénètre dans l’objectif, sans en modifier la couleur. Leur dénomination est ND (neutral density) suivi d‘un nombre qui représente le multiplicateur du temps de pose. Ainsi un filtre ND4 multiplie le temps de pose par 4, un filtre ND8 multiplie le temps de pose par 8, …etc. Exemples : - Pour un temps de pose initial de 1 seconde j’obtiendrai un temps de pose de 4 secondes avec un filtre ND4 et 8 secondes avec un filtre ND8. - Pour un temps de pose initial de 1/1000ème j’obtiendrai un temps de pose de 1/250ème avec un filtre ND4 et 1/125ème avec un filtre ND8. Il est tout à fait possible de combiner des filtres ND entre eux. Ainsi, un filtre ND8 associé à un ND4, multiplieront le temps de pose par 32 (8x4). Il existe plusieurs modèles à opacités différentes mais les plus courants sont, ND2, ND4, ND8 et ND400. Depuis peu, on trouve également sur le marché un modèle à opacité variable qui permet par un mouvement de rotation du filtre de faire varier l’opacité de ND2 à ND400. Il s’agit en fait de deux filtres polarisants assemblés, qui permettent de faire varier la luminosité en modifiant leurs orientations respectives. Il faut savoir que ce type de produit engendre fréquemment des dégradations de la qualité de l’image… Autres notations On sait que de sous-exposer d’1 IL (un cran, un diaph, une vitesse, …) une photo, équivaut à diviser par 2 la quantité de lumière qui atteint le capteur. Prenons l’exemple d’un filtre ND4 qui permet de multiplier par 4 le temps de pose, il permet en fait de sous-exposer de deux crans (2 IL). En effet en abaissant de 2 crans (2x2), on divise par 4 la quantité de lumière, et si on abaisse de 3 crans (2x2x2), on divise par 8, et ainsi de suite. A retenir : Un Un Un Un ND2 permet de sous-exposer de 1 IL (on multiplie le temps de pause par 2) ND4 permet de sous-exposer de 2 IL (on multiplie le temps de pause par 2x2) ND8 permet de sous-exposer de 3 IL (on multiplie le temps de pause par 2x2x2) ND16 permet de sous-exposer de 4 IL (on multiplie le temps de pause par 2x2x2x2) … etc. A savoir que le ND400 permet de sous-exposer de 9 IL mais la mise au point devra se faire manuellement car le filtre est trop opaque et l’AF de l’appareil ne fonctionnera plus. Applications - En plein jour, par forte luminosité, si vous souhaitez avoir une faible profondeur de champs, pour un portrait par exemple, le filtre permet d’utiliser des ouvertures importantes, tout en conservant des vitesses raisonnables. - En plein jour, les filtres autorisent des temps de pose plus longs, sans « éblouir » le capteur, et sans utiliser d’ouvertures trop petites, ce qui limite le risque de diffraction. Idéal pour saisir des filés d’eau par exemple. - Pendant un orage, pour « capturer » des éclairs, vous pouvez laisser votre appareil ouvert pendant plusieurs minutes. - Pour photographier un paysage, ou un élément d’architecture, en faisant disparaître les éventuels touristes qui s’y trouvent. Les filtres autorisant des temps de pose très longs (plusieurs dizaines de secondes), seuls les sujets fixes sont conservés. Les sujets mobiles (passants, touristes) sont invisibles, ou n’apparaissent que sous la forme de fantômes. Pour résumer, ces filtres permettent de mieux gérer les fortes lumières, sans aller jusqu’aux limites de votre matériel. Exemples d’applications : PJ – 04/2012