APPEL à CR gare
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APPEL à CR gare
Le 23 février 2011 Monsieur J.Y. PETIT Vice‐Président chargé des Transports Conseil Régional Provence‐Alpes‐Côte d’Azur Hôtel de Région 27 place Jules Guesde 19481 Marseille Cedex 20 Objet : réouverture de la gare TER du Muy Monsieur le Vice‐Président, Cher Monsieur, Permettez‐moi de vous remercier, tout d’abord, d’avoir permis que la réunion du 3 février portant sur la réouverture de cette gare ait eu lieu. Je souhaiterais, ici, revenir sur quelques points de la discussion : ‐ Vous avez déclaré que les trains de la LGV ne rouleraient plus à 300 km/h mais plutôt à 200 ou 220 km/h. Or la norme européenne en matière de grande vitesse est de 160 km/h, vitesse parfaitement compatible avec les voies ferrées existantes mais modernisées (c’est d’ailleurs ce qu’envisage maintenant M. Estrosi pour la portion Nice‐ Vintimille et qui a reçu l’aval de Madame la Ministre de l’Ecologie et des Transports), vitesse largement suffisante pour effectuer les 180 km entre Marseille et Nice en un temps raisonnable. Outre la préservation de l’environnement et de la qualité de vie des habitants de la Région PACA concernés par ce projet, ce serait une substantielle économie des deniers de tous les contribuables PACA, soit la moitié de la population de la région. D’autant que la Région PACA sera seule pour supporter le poids faramineux de cet investissement de 15 milliards d’euros (pour le moment !) qui ne comprend d’ailleurs ni la création des gares, ni les infrastructures routières, ni la ligne électrique THT indispensable, ni, bien sûr, le coût exponentiel de la 1 ‐ maintenance et du fonctionnement de ce type de projet. La participation européenne, si elle se fait, sera tout aussi symbolique que celle accordée à la ligne LGV SEA, à savoir 16 millions d’euros, soit 0,12% du montant estimé. vous avez également repris les arguments avancés par votre prédécesseur et qui ne vont pas, hélas, dans le sens d’un désenclavement du Muy : • certes, en ce qui concernent les difficultés techniques, vous avez convenu qu’elles ne sont pas majeures, mais vous avez insistésur le problème du cadencement. Je n’aurai pas le cynisme de proposer la suppression d’un des 6 arrêts (sur 13 km) de la commune de Saint‐Raphaël en compensation d’un arrêt TER au Muy, mais si l’on peut augmenter le nombre des TER aux Arcs sur Argens, il doit être possible, dans un souci d’équité et de rééquilibrage de prévoir des arrêts au Muy. • Vous avez également soulevé le problème de la proximité de la gare des Arcs, à 10 km du Muy. Or, en plus des arrêts tous les 2 km sur la commune de Saint Raphaël, on peut citer, parmi de nombreux exemples, les 3,5 km qui séparent Carnoules et Pignans ou les 5,5 km entre les gares de Pignans et de Gonfaron. • Au nombre des problèmes concernant la réouverture de la gare TER du Muy, vous avez adjoint l’harmonisation de ce projet avec celui de la LGV. Mais faudra‐t‐il attendre 2023, voire 2035 comme l’assure M. Estrosi, pour que le chemin de fer existant desserve enfin la commune du Muy et de ses environs ? Le schéma réticulaire que vous nous avez présenté à Brignoles comportait le projet de réouverture de la gare TER du Muy dès la période 2014‐2020. Votre position, lors de la réunion du 3 février, constituait un net recul par rapportdes espoirs que vous aviez fait naître. Et si le projet LGV n’aboutissait pas comme l’a évoqué, en passant, le Chef de mission de RFF en juin 2010 à Marseille ? Et qu’en sera‐t‐il de la gare TER des Arcs, tout aussi équidistante que celle potentielle du Muy, de la gare LGV_Est ? Dans cette logique, cette gare TER des Arcs apparaît tout aussi inutile que celle du Muy. Le doublon serait le même. Or, le Conseil Régional vient d’en acter la rénovation (non prévue au Plan Transports 2007‐2013 du Conseil Régional) et apportera deux des 6,4 millions d’euros du coût total estimé de cette rénovation certainement luxueuse puisque d’un montant double de celui de la rénovation de la gare de Toulon ! Incidemment, Le Muy, par le biais de la CAD, va contribuer financièrement à cette rénovation comme elle a déjà payé pour le parking (2,9millions) de la gare des Arcs et pour l’embranchement ferroviaire ( 6,4 millions estimés) du parc des Bréguières, aux Arcs également,. De la même façon, Le Muy aura à payer , le moment venu pour la ligne Les Arcs Draguignan qui obliquera à 90° à 5 km du Muy, évitant soigneusement cette commune . 2 • Ne parlons même pas de l’embranchement routier Les Arcs /Saint Tropez demandé par l’AUGAD !). Par contre, aucun réel investissement, en dehors du lycée qui ne rapporte rien à la commune, n’a été programmé au Muy. Force est donc de constater,hélas, la situation complètement sinistrée de cette commune, et ce, depuis bien des années. Cette situation est due, non seulement au détournement légal des recettes de la commune, mais aussi, à l’abandon des pouvoirs publics dont elle fait l’objet. Vous avez également attiré notre attention sur le coût de la réouverture de cette gare TER, estimé à 3 millions d’euros. Or, ce montant sera à partager entre le Conseil Régional, le Conseil Général, les communautés de communes, RFF, la SNCF et la commune du Muy mais aussi, peut‐être, celles de La Motte et de Roquebrune également concernées. Est‐ce à dire que ces 3 millions d’euros sont une dépense excessive pour permettre, enfin, l’accès au transport ferroviaire à ces 25 000 usagers potentiels que sont les habitants, du Muy, de La Motte, de Roquebrune‐village et Bouverie, voire de Callas, Bargemon et Claviers. Faut‐il aussi rappeler ici, les motifs peu reluisants de la fermeture de la gare du Muy ? Ce n’est nécessaire, ils sont de notoriété publique. Errare humanum est…. Ces 25 000 habitants doivent‐ils être pour autant condamnés à la double peine ? Vous avez ‐ pour clore, ici le rappel de cette discussion ‐ souhaité de nouvelles études afin d’estimer la fréquentation des usagers. Nous ne pourrions que souscrire à ce souhait : Si une pétition en faveur de cette réouverture et remise à Monsieur le Président du Conseil Régional n’avait recueilli 3500 signatures en trois semaines ; Si les conditions économiques et sociales actuelles n’avaient accentué le changement des mentalités comme en témoigne le succès des trams, et à la condition, bien sûr, d’offrir une réelle alternative à la voiture : Si le courant de pensée dont vous êtes issu – pourquoi ne pas le dire ‐ ne privilégiait le transport ferroviaire régional ; Et si, surtout, votre prédécesseur n’avait ouvertement montré en quel mépris il tenait ses administrés (enfin ceux du Muy et environs) en proclamant une fréquentation de la gare, calculée par ses services de…..50 usagers par jour !!, chiffre basé, sans doute, sur l’arrêt d’un unique train quotidien ! • ‐ ‐ ‐ ‐ Je sollicite, en dernier lieu, que vous fassiez procéder par vos services à la convocation de la réunion que vous avez , le 3 février, souhaitée avec la totalité des services concernés : Conseil Général, RFF, SNCF, Communes voisines et Communauté de communes Puget‐ Roquebrune et bien sûr, la mairie du Muy, la CAD et l’association APPEL‐Le Muy. Comme vous l’aviez fait, en novembre 2010, lorsque vous avez proposé cette réunion du 3 février, au cours du Comité de lignes des Arcs, vous avez, à nouveau, chargé la CAD d’organiser cette future réunion. Au vu de ce qui s’est passé pour la réunion du 3 février (concrétisée 3 finalement par l’association APPEL !!) et, compte tenu du fait que la CAD déclare « qu’elle a très peu d’influence sur ce projet de réouverture, s’agissant d’une compétence exclusive du Conseil Régional, de RRF et de la SNCF. » il paraît donc légitime que ce soient vos services qui se chargent, dans des délais pas trop longs, des convocations pour cette réunion. En vous en remerciant, je vous prie de croire, Monsieur le Vice‐ Président, Cher Monsieur, en l’expression de ma meilleure considération. Marie‐Laure Meillaud‐Boffard Présidente de l’association 4