Structure des comètes
Transcription
Structure des comètes
Structure des comètes 1. Le noyau de la comète Le cœur d'une comète est un corps solide, dont le diamètre se mesure en dizaines de kilomètres, c'est le noyau. Ce noyau est très froid, car l'orbite habituelle de la comète est telle qu'elle passe beaucoup de temps loin du Soleil. Sa matière est donc gelée et on la compare souvent à une "boule de neige sale" : le noyau de forme irrégulière est un mélange de glace (dioxyde et monoxyde de carbone, ammoniaque et un peu d'eau congelés), de roches et de grains de poussière (silicates). Quand ce noyau gelé pénètre les régions intérieures du système solaire, le rayonnement solaire croissant le réchauffe, faisant fondre la glace en surface. Ceci semble se produire principalement à quelques endroits isolés de la surface. Ce phénomène peut être vu sur la seule vue rapprochée d'un noyau cométaire jamais obtenue grâce au survol de la comète de Halley par la sonde Giotto de l'Agence Spatiale Européenne. Cette image (Dr H.U. Keller, MPAE, Halley Multicolor Camera/ESA Giotto) montre clairement quelques jets de gaz lumineux émanant d'un noyau en forme de pomme de terre. L'existence de tels jets avait déjà été présentie. En effet, comme le noyau tourne, les jets provoquent des variations lumineuses périodiques dans la queue, déjà exploitée dans le passé pour estimer la période de rotation du noyau. La libération de gaz s'accompagne de l'éjection des grains de poussière mélangés à la glace. 2. Le gaz Le gaz échappé crée une sorte d'atmosphère autour du noyau : la chevelure. La pesanteur du noyau est très faible, de sorte que le mouvement thermique des atomes de gaz suffit déjà pour les soustraire à l'emprise gravitationelle du noyau. La densité des atomes neutres de gaz est assez élevée pour produire des collisions fréquentes près du noyau. Au contraire, le gaz devient plus ténu en s'éloignant du noyau, de sorte que, les collisions étant plus rares, chaque atome se déplace le long de sa propre trajectoire, sans interférer avec les autres atomes. Cependant, au même moment, ce gaz neutre est ionisé par le rayonnement UV solaire, comme dans l'ionosphère terrestre. Dans leur mouvement vers l'extérieur, ces particules ionisées entrent en contact avec le plasma du vent solaire, à hauteur de la cometopause, interface entre le vent solaire et le matériel cométaire. Le mouvement du gaz cométaire ionisé est alors déterminé par le champ magnétique interplanétaire, et les ions, électrons cométaires sont graduellement "entraînés" par l'écoulement rapide du vent solaire, dans la direction opposée au Soleil, (rappelez-vous que le plasma est si ténu qu'il n'y a aucune collision entre les particules du vent solaire et les particules cométaires, de sorte que, le vent solaire ne force pas le plasma cométaire à le suivre par frottement; les deux sortes de particules interagissent seulement par le biais du champ magnétique). Ce processus conduit à la formation de la queue de plasma de la comète, dirigée radialement vers l'extérieur le long de la ligne Soleil-comète. En fait, c'est l'existence de telles queues qui a permis à Bierman de déduire l'existence du vent solaire. La structure de la queue de plasma est clairement déterminée par le champ magnétique interplanétaire. Une manifestation du rôle du champ magnétique interplanétaire sont des "événements de déconnexion" : quand la comète traverse le feuillet héliosphérique (c'est-à-dire, en quelque sorte, la surface équatoriale magnétique du vent solaire; d'un côté le champ magnétique interplanétaire est dirigé vers le Soleil, de l'autre côté dans sa direction opposée), donc une zone où le champ magnétique interplanétaire s'inverse, la queue de plasma se déconnecte entièrement de la tête et l'ensemble se reconstitue par la suite avec la nouvelle polarité. Un exemple est montré dans la figure ci-contre, où l'ancienne queue de plasma est détachée de la chevelure (elle commence au milieu de l'image; il n'y a aucune queue de plasma entre la chevelure et ce point); les structures en rayons (lignes droites) immédiatement derrière la chevelure sont typiques de la première phase de formation d'une nouvelle queue. La comète Hyakutake (B2 1996), photographiée par Herman Mikuz, observatoire de Crni Vrh, site de Slovenia/JPL Hyakutake, des couleurs fausses ont été employées pour mettre en valeur les structures dans la queue. 3. Les poussières De rechte blauwachtige en zeer gestructureerde plasmastaart en de gebogen diffuse witachtige stofstaart zijn duidelijk zichtbaar op de bijgevoegde foto van de komeet van Hale-Bopp (met toestemming van het National Astronomical Observatory of Japan). La poussière libérée du noyau se déplace généralement à une vitesse relativement faible par rapport au noyau. Elle suivra donc plus ou moins l'orbite du noyau cométaire, c.-à-d., une trajectoire elliptique ou parabolique incurvée. Les poussières sont souvent de petites tailles, le diamètre habituel d'un grain de poussière étant de 0,001 millimètre. En raison de leur grand rapport surface/masse, ces grains sont très sensibles à la pression de radiations solaire, c.-à-d., la pression exercée par la lumière du Soleil sur ces particules. Les grains de poussière seront donc poussés derrière la comète formant une queue diffuse de poussière, suivant plus ou moins le trajet de l'orbite incurvée. Le degré de déviation de la poussière par rapport à l'orbite de la comète dépend de la taille des grains de poussière. Cette queue de poussière a un aspect blanc jaunâtre, car les particules de poussière reflètent simplement la lumière du Soleil incidente. Sur la photo de la comète Hale Bopp (Observatoire National d'Astronomie du Japon), on distingue clairement la queue de plasma très structurée de couleur bleuâtre et la queue incurvée et diffuse de poussière de couleur blanche Auteur: J. De Keyser