Les alternatives à l`hospitalisation Les

Transcription

Les alternatives à l`hospitalisation Les
Le magazine du CHU de Grenoble
DOSSIER
Les alternatives
à l’hospitalisation
ACTUALITÉS
Professeur
Alim-Louis Benabid,
lauréat du prestigieux
prix Lasker
GROS PLAN
Centre de prélèvements
et consultation centralisée
d’anesthésie :
pour quoi faire ?
Décembre 2014 I N° 89
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sommaire
3
Editorial
L’hôpital en mouvement
Actualités
4 Professeur Alim-Louis Benabid, lauréat du prestigieux
prix Lasker
5 Neurostimulation vagale dans le traitement des
maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
6 500e greffe hépatique
8 Une meilleure couverture WIFI au CHU
Bienvenue à Laure Spinard, directrice référente des
pôles pluridisciplinaires de médecine et gérontologie
clinique et imagerie
9 Bienvenue à Hélène Sol, DSIO
Bienvenue à Vivien Normand, directeur adjoint
contrôle de gestion
Travaux
10 Pôle santé - Institut de formation des personnels de
santé
12 Regroupement des activités de gériatrie sur le site sud
CGS2
Dossier
14 Les alternatives à l’hospitalisation
Gros plan
22 Centre de prélèvements et consultation centralisée
d’anesthésie : pour quoi faire ?
24 Le service des maladies infectieuses et tropicales
évolue
Culture
26 Exposition Dominique Villars
27
Parole donnée à :
Les Blouses Roses
29
É D ITO RIA L
En bref
L’Hospitalier, revue du CHU de Grenoble
Tirage : 5 000 exemplaires
Dépôt légal décembre 2014
Directeur de la publication : Jacqueline Hubert
Rédacteur en chef : Christian Villermet
Coordination : Marine Dragner
Photos : CHU de Grenoble
Ont participé à ce numéro : P. Albaladejo, A. Arnaud, B. Bonaz,
S. Bretagnon, JP Brion, A. Chavanon, C. d’Emilio, D. Dionnet,
M. Dragner, O. Epaulard, B. Garel, H. Gigon, E. Got, P. Hoffmann,
D. Huin, S. Joly, HT Jouan, S. Kowalski, I. Laverdet, C. Létoublon,
M. Mangano, G. Masson, S. Miele, V. Normand, JF Payen,
M. Richard, M. Rouch, A. Passagia, J. Pascale, J. Paulus,
P. Pavese, B. Polack, B. Polikar, H. Sol, L. Spinard, JP Stahl,
C. Villermet, JP Zarski, Z. Zitouni.
Régie publicitaire, conception, impression :
Editions Mallet conseil, Lyon
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Le nombre de lits a longtemps
été, pour un responsable dans
un hôpital, la marque d’un grand
service en médecine. Depuis
plusieurs années, ce nombre n’a
cessé de diminuer en raison du
raccourcissement de la durée de
séjour liée à l’amélioration des
techniques. Ces améliorations ont été spectaculaires en
chirurgie avec l’apparition de méthodes mini-invasives
telles la cœliochirurgie, le robot et le développement du fast
track aboutissant à une chirurgie ambulatoire. La réduction
du nombre de lits doit donc s’accompagner d’alternatives à
l’hospitalisation. Ces alternatives sont basées sur le développement de l’hospitalisation à domicile, de réseaux de
soins Ville - Hôpital, le maintien au maximum des malades
à domicile, en particulier en gériatrie.
Pour ce faire, les techniques d’information sont capitales et
doivent s’améliorer. L’informatique doit permettre enfin de
mettre en place un dossier médical partagé, et de gérer les
examens complémentaires (biologie et imagerie) permettant au médecin hospitalier mais aussi au médecin de ville
de connaître les éléments du dossier. Il s’agit d’un enjeu
majeur car il faudra raisonner, non pas en termes de prise
en charge de malades, mais de « parcours patient ».
Un très bon exemple est la prise en charge du malade
cancéreux. Le dépistage et le diagnostic sont habituellement faits par un médecin généraliste ou un médecin
spécialiste, la prise en charge spécifique se fait en structure
spécialisée (la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie) mais ensuite le suivi du malade dépendra du médecin
généraliste et d’autres paramédicaux. C’est donc le malade
qui devient l’acteur essentiel du parcours et doit s’approprier sa maladie. Pour cela, il devra être en possession des
outils appropriés et bénéficier d’une éducation thérapeutique pour un bon suivi. En dehors de la cancérologie, la
chirurgie ambulatoire, la prise en charge de maladies chroniques telles le diabète, l’hypertension artérielle ou l’insuffisance rénale chronique sont devenues des enjeux majeurs.
La récente loi de santé a aussi permis des expérimentations
d’hôtels hospitaliers permettant une surveillance légère
d’un malade après un geste.
Comme on le voit, nous sommes en face d’une révolution déjà commencée dans d’autres pays. Le nombre
de lits d’hospitalisation conventionnelle ne va cesser de
décroître, en particulier en chirurgie, mais aussi en médecine. L’imagination doit être au pouvoir car, bien entendu
l’enjeu majeur est une réduction des coûts de santé.
édito
Jean-Pierre ZARSKI
Responsable de la Clinique Universitaire d’Hépato-Gastroentérologie
CHU de Grenoble
Président de la CME
Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
l Hospitalier N° 89
3
A CTU AL ITÉS
...en dates :
2 mai 1942 Naissance à La Tronche
De 1984 à 2007 Professeur de biophysique à
l’Université Joseph Fourier
1970 Doctorat en médecine
2001 Légion d’honneur
1978 Doctorat en sciences physiques
2002 Elu à l’Académie des sciences
De 1989 à 2007 Chef du service de neurochirurgie du CHU de Grenoble
2009 Fondation du centre de recherche
biomédicale Clinatec
La Fondation Albert and Mary Lasker a decerné, le 19 septembre dernier,
au Professeur Alim-Louis Benabid, ancien neurochirurgien au CHU
de Grenoble, Président du Directoire de
e Clinatec (centre de recherche
biomédicale à Grenoble), conseiller scientifi
entifique du CEA et membre de
l’Académie des Sciences, le prestigieux prix
rix Lasker 2014 pour ses travaux
sur le traitement de la maladie de Parkinson.
son.
Considéré comme la distinction américaine de médecine la
plus haute, ce prix Lasker fait partie des prix scienentifiques les plus respectés dans le monde.
Le Pr Alim-Louis Benabid, 8e français à recevoir
cette distinction, a été récompensé pour ses
travaux novateurs sur la maladie de Parkinson.
C’est la reconnaissance internationale des travaux
aux exceptionnels conduits par le Pr Benabid depuis dess années.
Ce prix est un très grand honneur pour l’équipe de neurochirurgie et le CHU de Grenoble et bien au-delà pour la
renommée de la neurochirurgie française.
En présence de Geneviève Fioraso, secrétaire
e d’État
à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, Patrick
Lévy, président de l’Université Joseph Fourier (UJF),
Eric Piolle, maire de Grenoble, et Michel Destot, député
éputé
4
De gauche à droite : Bertrand Spindler, Eric Piolle, Jean-Pierre Zarski,
Patrick Lévy, Jean-Paul Romanet, Jacqueline Hubert,
Geneviève Fioraso, Alim-Louis Benabid et Michel Destot.
© Service photo - Ville de Grenoble
Professeur ALIM-LOUIS BENABID
ID
lauréat du prestigieux prix Lasker
Professeur Alim-Louis Benabid
de l’Isère, le CHU de Grenoble a
souhaité lui manifester toute sa
so
reconnaissance le vendredi 24 octobre
rec
dernier.
Jacqueline Hubert, Directeur
d
général du CHU de Grenoble, a
rappelé le parcours exceptionnel,
la reconnaissance internationale
ainsi que les qualités humaines du
Pr Alim-L
Alim-Louis Benabid.
Alim-Louis
Alim-Lou Benabid et Mahlon R. De Long de
l’université
l’univers d’Emory sont récompensés pour
leurs contributions
contributio respectives au développement
de la Stimulation
Stimulatio Cérébrale Profonde (SCP). Cette
intervention chirurgicale
consiste à stimuler le cortex
chiru
cérébral en profon
profondeur en implantant des électrodes
dans le but de rédu
réduire les tremblements et de restaurer
les fonctions motrices (dissiper la raideur et la lenteur des
mouvements) chez les patients se trouvant à un stade avancé
de la maladie de Parkinson.
La maladie de Parkinson est la deuxième affection neurodégénérative, après celle d’Alzheimer, et la deuxième cause de
handicap moteur, après les Accidents Vasculaires Cérébraux
(AVC).
Grâce à la conjugaison des travaux des Professeurs Benabid
et De Long, la vie de plus de 100 000 patients dans le
monde a pu être améliorée.
NEUROSTIMULATION VAGALE
dans le traitement des maladies
inflammatoires chroniques de l’intestin
Les nerfs vagues (droit et gauche) sont les nerfs les plus longs
de l’organisme. Ils assurent la liaison entre le cerveau et
de nombreux organes du corps humain, et en particulier le
tube digestif. Ce sont des nerfs mixtes constitués de fibres
afférentes (80 %), qui véhiculent les informations en provenance du tube digestif vers le cerveau, et de fibres efférentes
(20 %), qui naissent dans le cerveau (tronc cérébral) et qui
véhiculent l’information du cerveau vers le tube digestif pour
notamment stimuler la motricité du tube digestif et la sécrétion
acide de l’estomac. Ces nerfs ont également un rôle antiinflammatoire, classiquement via la stimulation de leurs fibres
afférentes permettant la libération de glucocorticoïdes par les
glandes surrénales, par activation de l’axe hypothalamushypophyse-surrénales (ou axe corticotrope).
Plus récemment, l’équipe de Kevin Tracey1, aux Etats-Unis,
a mis en évidence des propriétés anti-inflammatoires du nerf
vague liées à ses fibres efférentesa. En effet, la stimulation
électrique de ces fibres libère à leur extrémité un neuromédiateur, l’acétylcholine, qui va agir sur des récepteurs des macrophages pour inhiber la libération de TNFalpha (Tumor Necrosis
Factor alpha) par ces mêmes macrophages. Le TNFalpha est
une molécule impliquée dans l’inflammation et plus particulièrement dans les Maladies Inflammatoires Chroniques de
l’Intestin (MICI) représentées par la maladie de Crohn et la
rectocolite hémorragique.
Ces MICI atteignent des sujets souvent jeunes et sont caractérisées par des lésions du tube digestif (ulcérations notamment) responsables de douleurs abdominales, diarrhée, sang
dans les selles, amaigrissement, manifestations extra-digestives (peau, yeux, articulations) et des lésions anales (dans la
maladie de Crohn). Les anti-TNF alpha sont des médicaments
très efficaces des MICI mais ils ont des effets secondaires,
notamment infectieux.
La neurostimulation vagale pourrait être utilisée à visée
anti-inflammatoire (anti-TNF) dans les MICI. C’est dans
ce contexte que l’équipe du Pr Bruno Bonaz, de la Clinique
Universitaire d’Hépato-Gastroentérologie, a développé, à
l’Institut des Neurosciences de Grenoble (GIN), un modèle
de neurostimulation vagale expérimentale qui a montré son
efficacité dans un modèle de maladie de Crohn chez le ratb.
Cette technique a été mise au point par le Dr Didier Clarençon,
médecin-chercheur du service de santé des armées, le
Dr Valérie Sinniger, ingénieur au CHU, et par deux thésards,
M. Julien Meregnani et Mme Chloé Picq. Cette équipe a
ensuite développé cette technique de neurostimulation vagale
chez des patients souffrant de maladie de Crohn en poussée.
Le Dr Dominique Hoffmann, du service de neurochirurgie du
CHU, est chargé d’implanter ces patients. Par ailleurs, la
neurostimulation vagale est déjà utilisée dans le traitement
de l’épilepsie au CHU de Grenoble (Pr Philippe Kahane).
L’intervention, qui dure environ une heure, consiste à implanter
une électrode autour du nerf vague gauche au niveau du cou,
reliée à un neurostimulateur (Cyberonics, Houston, Texas) situé
sous la peau, au-dessous de la clavicule gauche.
Les patients sont pris en charge par une équipe mixte comprenant des médecins2, des chercheurs scientifiques3, des attachés de recherche clinique4 ainsi qu’un pharmacien4 du CHU
de Grenoble. A ce jour, six patients ont ainsi été implantés,
avec des résultats encourageants.
En particulier, le premier patient, implanté le 6 avril 2012, est
actuellement en rémission clinique avec une cicatrisation des
lésions digestives, avec un recul de 31 mois. Ce cas clinique
a été le premier cas rapporté récemment dans la littératurec,
l’équipe étant actuellement la seule au monde à utiliser
cette technique dans le traitement des MICI. Cette étude
se poursuit actuellement.
La neurostimulation vagale pourrait aussi être appliquée à
d’autres maladies inflammatoires chroniques, telles que la
polyarthrite rhumatoïde (rhumatisme inflammatoire chronique).
Laboratory of Biomedical Science, The Feinstein Institute for Medical Research, Manhasset, New York, USA.
Pr Bruno Bonaz, Pr Jean-Luc Cracowski, Dr Nicolas Mathieu, Dr Laurent Vercueil - 3 Dr Valérie Sinniger, Dr Sonia Pellissier, Dr Didier Clarençon, Dr Olivier David.
M. David Tartry et M. Nicolas Gonnet - 5 Dr Magalie Baudrant.
a
Borovikova LV et coll. Nature 2000;405:458-62 - b Meregnani J et coll. Auton Neurosci 2011;160:82-9 - c Clarençon D et coll. Brain Stimul 2014 Aug 7.
1
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Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
l Hospitalier N° 89
5
A CTU AL ITÉS
5000
greffe hépatique
Au cours du mois de mai 2014,
un 500e patient a été greffé du
foie par l’équipe de transplantation hépatique du CHU de
Grenoble. Cette 500 e greffe
vient confirmer l’expertise
que le CHU et ses équipes ont
développée en cette matière
au cours des 28 dernières
années. Il s’agit d’une étape
symbolique, et le Professeur
Professeur Christian Létoublon
Christian Létoublon (clinique
de chirurgie digestive et de
l’urgence) a accepté d’évoquer l’aventure que constitue cette
expérience collective.
Un soir de mai 1986, le responsable de la réanimation médicale, le Pr Michel Guignier, nous présentait une patiente souffrant d’une hépatite fulminante dans un état extrêmement
grave. Pour la sauver, nous devions lui greffer un nouveau
foie en urgence. Bien qu’aucun programme officiel n’eût été
encore mis en place, Jean-Pierre Zarski, Henri Guidicelli et
moi-même avons accepté de la « greffer » en urgence, ce qui
fut possible quelques heures plus tard.
Cette opération fut réalisée avec succès, l’aventure de la
greffe de foie était lancée à Grenoble ! Si la transplantation
hépatique est aujourd’hui une option thérapeutique reconnue
et le traitement le plus performant dans les maladies graves
du foie, il n’en a pas toujours été ainsi.
6
Après cette première greffe, un véritable programme fut
établi, associant les services de chirurgie digestive et de
chirurgie vasculaire (Pr JL Magne), la réanimation médicale
(Pr M Guignier), l’hépatologie (Pr JP Zarski) et l’anesthésie
(Dr G Naud). Les équipes médicales et paramédicales se sont
alors investies de façon exemplaire pour pratiquer ce type
d’intervention. Si nous avons pu cette année réaliser cette 500e
En quoi cette greffe est-elle
originale ?
Le foie est un organe de la digestion (relié
au tube digestif) et surtout une véritable
usine capable de détoxifier le sang et de
fabriquer des éléments indispensables à la
vie. Il est relié pour cela à l’organisme par
trois vaisseaux de tailles et de fragilités
différentes et par un canal biliaire.
Ces différentes connections (dont certaines
peuvent être très fines) doivent être
reconstituées pendant la greffe.
Ce geste technique très spécialisé est suivi
d’une prise en charge qui ne l’est pas moins,
en réanimation puis en hépatologie. Autre
originalité, il n’existe pas de foie artificiel.
greffe, c’est grâce au travail de nombreuses équipes cliniques
et biologiques. Je dois souligner que pendant plusieurs années
les infirmières de bloc opératoire et les infirmières anesthésistes ont accepté de participer à cette aventure, et ceci
de façon bénévole, dans des interventions nocturnes, très
longues et très fatigantes !
Les résultats initiaux n’étaient pas très satisfaisants, notamment parce que les opérations étaient lourdes et hémorragiques, et cela dans tous les centres mondiaux. Avec
l’amélioration des techniques chirurgicales et la mise en
place de véritable réanimation per-opératoire, les résultats
ont peu à peu largement justifié cette thérapeutique. La
maîtrise de l’immunosuppression (qui empêche le corps de
rejeter une greffe d’organe) et des thérapeutiques antivirales
(responsables de nombreuses cirrhoses voire de récidive après
greffe) a également joué un rôle essentiel dans ces progrès.
Cette activité s’intègre dans la thématique de l’hépatologie
médico-chirurgicale qui s’est développée au sein du CHU de
Grenoble au début des années 80 avec une dizaine de greffes
par an.
Aujourd’hui, cette équipe réalise et prend en charge plus
de 50 greffes par an. Chirurgiens, anesthésistes, préleveurs,
hépatologues, infirmières, coordinatrices, brancardiers poursuivent régulièrement et à toute heure l’écriture de cette belle
histoire.
Les acteurs :
COORDINATION
MULTI-ORGANES
COORDINATION FOIE
IBODES BLOC DIGESTIF
IADES
BRANCARDIERS
HÉPATOLOGIE :
- J.P. Zarski
- V. Leroy
- M.N. Hilleret
- T. Decaens
- A. Durand
ANESTHÉSIE :
- (G. Naud)
- P. Gourdiole…
- Astreintes…
CHIRURGIE :
RÉANIMATION :
- (M. Guignier)
- C. Schwebel
- A. Bonadona
…
- C. Létoublon - C. Arvieux
- O. Risse
- F. Reche
- J.L. Faucheron
- D. Voirin
- J. Abba
- A. Guillaud
- P.A. Waroquet
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Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
l Hospitalier N° 89
A CTU AL ITÉS
Une meilleure couverture WIFI au CHU
La couverture des réseaux WIFI et DECT (téléphone sans fil)
du CHU de Grenoble va être grandement améliorée d’ici la
fin de l’année 2014.
Les réseaux WIFI et DECT du CHU n’avaient pas une couverture optimale pour couvrir les besoins des hospitaliers dans
l’hôpital Michallon. Un travail de concert entre le pôle travaux
et services techniques et la direction des Systèmes d’Information a permis d’engager d’importants travaux de câblage
de nouvelles bornes WIFI et DECT grâce à la création de
nouveaux locaux techniques (les anciens locaux étaient
saturés et ne permettait pas d’accueillir les équipements
réseau supplémentaires nécessaires).
Ces travaux ont permis d’installer 150 bornes WIFI en fin
d’année 2014 dans l’aile Belledonne de l’hôpital Michallon
et d’assurer la couverture en téléphonie DECT, permettant
de remplacer dans la plupart des cas, les BIPs peu pratiques
(mais accessibles à peu près partout). En 2015, 300 bornes
complèteront ce dispositif sur l’aile Chartreuse de l’hôpital
Michallon et dans les bâtiments alentours.
Ce réseau WIFI permettra d’utiliser pleinement l’informatique
en mobilité, en particulier sur les PC portables sur chariots :
consultation du dossier médical, prescription, consultation
des images PACS...
L’accès à Internet (gratuit) pour les patients sera amélioré ;
il est également prévu la création automatique des codes
d’accès lors des venues des patients.
Les téléphones DECT, outre la fonction téléphonie, permettent le couplage des systèmes d’appel infirmière aux postes
identifiés.
Les bâtiments de l’hôpital Sud (Olympique, Institut De
Rééducation (IDR), et Centre de Gérontologie Sud (CGS)),
ainsi que l’Hôpital Couple Enfant (HCE) sont déjà couverts
par les deux réseaux.
Dès 2015, une réflexion va également être engagée avec
des référents professionnels médicaux et soignants afin
de réfléchir sur l’ergonomie du PC en mobilité, incluant
l’augmentation de l’autonomie ; ce projet portera le nom
d’« Organisation de l’informatique en mobilité ».
Bienvenue à
Laure Spinard, directrice référente
des pôles pluridisciplinaires de médecine
et gérontologie clinique et imagerie
Laure Spinard a intégré le CHU de Grenoble au 1er septembre
2014 comme directrice référente des pôles pluridisciplinaire
de médecine et gérontologie clinique et imagerie.
Grenobloise d’origine et diplômée de l’Institut d’Etudes
Politiques (IEP) de Grenoble, Laure Spinard a intégré l’Ecole
des Hautes Etudes en Santé Publique à Rennes en 2008. Elle
a ensuite rejoint le Centre Hospitalier de La Mûre, d’abord en
tant que directrice adjointe en charge du pôle gériatrie et de la
politique qualité, puis elle a été nommée, en 2012, directrice
déléguée de l’établissement.
8
5
Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes
Au cours de ces cinq années d’exercice à La Mûre, elle a
suivi le projet de structuration de la filière gériatrique avec
notamment l’ouverture d’un EHPAD5 de 120 lits. Ses fonctions
dans un hôpital de proximité lui ont permis de développer des
compétences transversales allant de l’accompagnement des
projets médicaux à la gestion financière.
Soucieuse de remettre le patient au cœur des préoccupations
médicales et soignantes, Laure Spinard aura à cœur de s’investir pleinement dans la gestion des projets des pôles qui
lui sont confiés.
Bienvenue à
Hélène Sol, DSIO
Hélène Sol a pris ses fonctions
le 27 octobre comme directeur
des Systèmes d’Information.
Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en informatique et gestion,
d’une maîtrise en sciences informatiques et d’un diplôme
d’université en intelligence artificielle, elle a fait ses premières
armes dans le privé en société de services où elle a occupé
les fonctions de chef de projets, d’analyste et d’ingénieur en
développement. Les nombreuses missions réalisées lui ont
permis de maîtriser la plupart des domaines informatiques
lors de la gestion de projets à objectifs tendus dans différents
métiers : dans la banque (Crédit Agricole), dans l’industrie
(Aérospatiale, Sanofi, Ugine, IBM), et dans le domaine public
(EDF gestion des barrages, gestion des mairies).
Elle a rejoint ensuite le CHU de Montpellier durant dix ans
pour s’occuper de l’informatique décisionnelle puis prendre
la responsabilité de l’informatique autour de l’offre de soins.
Depuis huit ans, elle exerçait la fonction de directrice des
Systèmes d’Information du Centre Hospitalier d’Avignon,
complétée en 2012, dans le cadre de la direction commune,
par la direction des Systèmes d’Information du Centre
Hospitalier Intercommunal de Cavaillon-Lauris. Persuadée que
les Systèmes d’Information constituent un levier de performance des hôpitaux, elle a pu mettre en œuvre ces concepts
dans ses précédentes fonctions.
Elle intègre le CHU de Grenoble, réputé pour son dynamisme,
ses capacités de recherche et d’innovation, avec beaucoup
d’enthousiasme et de motivation. Très attachée aux valeurs du
service public, mais aussi passionnée par les nouvelles technologies, elle est convaincue de pouvoir réaliser ses aspirations et mettre en œuvre ses convictions au CHU de Grenoble.
Elle va placer toute son énergie pour fournir des outils informatiques ambitieux, performants et sécurisés, à l’écoute des
besoins des utilisateurs et dans l’esprit de qualité de service.
Elle œuvrera pour développer le Système d’Information en
concordance avec la vision d’avenir du projet d’établissement
et du projet médical.
Bienvenue à
Vivien Normand, directeur adjoint
contrôle de gestion
Vivien Normand a intégré le CHU de Grenoble en qualité de
directeur du contrôle de gestion, le 9 décembre dernier.
Diplômé de l’école supérieure de commerce de Nantes
(Audencia), il rejoint le Centre Hospitalier Bretagne Sud (Lorient)
en 2006 pour structurer le contrôle de gestion et accompagner
la mise en place de la nouvelle gouvernance.
Intéressé par l’accompagnement des établissements dans
la contractualisation et le pilotage médico-économique, il a
occupé un poste à l’ANAP, Agence Nationale d’Appui à la
Performance, à sa création en 2009 pour gérer le programme
de comptabilité analytique de l’Agence. Il a souhaité également compléter son parcours en suivant en formation
continue un master en management de la santé à l’université
Paris Dauphine. A l’ANAP, il a rapidement participé au Projet
Performance, en conduisant avec les équipes de l’établissement et l’Agence Régionale de Santé (ARS) Alsace, un des
projets pilote, le projet Performance du Centre Hospitalier
de Mulhouse. Cette expérience riche l’a amené par la suite
à prendre la responsabilité des outils de diagnostic organisationnel de l’ANAP, puis de missions d’accompagnements d’établissements, avec le souci d’articuler démarche opérationnelle
et pilotage médico-économique. Il a également eu en charge
un projet expérimental sur les coopérations territoriales et la
mise en œuvre de filières graduées, lancé en 2011 en partenariat avec l’ARS Bretagne et deux territoires de santé. Il est
très heureux aujourd’hui d’intégrer le CHU de Grenoble, pour
animer l’équipe du contrôle de gestion et participer au dialogue
de gestion de l’établissement. Les projets ne manquent pas !
Originaire de la région, c’est également un retour aux sources.
Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
l Hospitalier N° 89
9
T RAVAUX
PÔLE SANTÉ
Institut de
formation des
personnels de
santé
Ce projet est l’aboutissement du processus de rapprochement des objectifs pédagogiques et patrimoniaux du CHU de
Grenoble et de ceux de l’UJF, consistant à mettre un projet
immobilier au service d’une politique de formation de
futurs professionnels de santé. Il s’inscrit dans la droite ligne
de la réforme de l’enseignement supérieur (réforme « LMD »)
qui organise le rapprochement des parcours de formations, les
études préparant aux professions de santé en faisant partie.
Ce concept constitue une originalité en France car il rapprochera les futurs professionnels de santé issus de formations
différentes, appelés à travailler ensemble au cours de leur vie
professionnelle.
Un groupement de commande a été constitué entre le CHU
et l’UJF, dont le CHU est coordonnateur, avec pour mission
de construire un bâtiment apte à accueillir en un même lieu
d’enseignement, les trois premières années des études de
10
Le jury présidé par Mme Jacqueline
Hubert, Directeur Général du CHU de
Grenoble, auquel participaient notamment
M. le Professeur Patrick Levy, Président de
l’Université Joseph Fourier (UJF) et M. le
Professeur Jean-Paul Romanet, Doyen de
la faculté de Médecine, réuni en séance le
29 septembre 2014, a désigné le lauréat du
concours de maîtrise d’œuvre lancé pour
la construction du pôle Santé – Institut de
Formation des Personnels de Santé (IFPS),
sur le campus de Saint-Martin-d’Hères.
Il s’agit de l’équipe composée de l’agence
d’architecture lyonnaise CHABANNES
& PARTNAIRS, des bureaux d’études
techniques BREST et INE.
médecine et de pharmacie et les sept instituts de formations
paramédicales du CHU de Grenoble.
Le CHU de Grenoble gère dix écoles de formation. Sept
formations seront regroupées avec les trois premières années
de médecine et pharmacie : sages-femmes, infirmiers, manipulateurs d’électroradiologie, masseurs-kinésithérapeutes,
puéricultrices, infirmiers anesthésistes et cadres de santé. Les
trois autres formations de niveau 5 (aides-soignants, auxiliaires de puériculture et ambulanciers) seront conservées et
installées sur le domaine hospitalier (site sud).
Le site retenu est celui du Domaine Universitaire de SaintMartin-d’Hères/Gières. L’implantation a été étudiée sur l’axe
central dans sa partie ouest, desservi par l’avenue de la
Houille Blanche, sur laquelle passe également le tramway
(3 lignes : B, C et D), et placera les étudiants concernés à deux
arrêts de tram de l’hôpital Nord.
Le projet s’articule autour d’un axe Est-Ouest, conçu en trois
niveaux avec un niveau rez-de-chaussée transparent et aéré,
aménagé en rue intérieure traitée en structure et revêtements
bois, sur double hauteur. Lieu de passage et de convivialité,
cette rue permet d’accéder directement aux amphithéâtres.
L’entrée principale est organisée autour de placettes, favorisant l’accès des cyclistes et piétons.
Le volume sculptural percé, la minéralité, le calepinage des
façades et la trame évoquent les notions de rigueur, de pérennité et de rencontre, favorables à la dynamique d’enseignement recherchée.
Au nord, l’ensemble des bureaux des différentes écoles sont
regroupées autour de points de détente, lieu de rencontre
des diverses disciplines. Les salles de classe et de Travaux
Pratiques (TP) sont situées au sud, bénéficiant d’un apport
important de lumière. La distribution intérieure est la suivante :
• rez-de-chaussée : locaux communs, foyer, services généraux, amphithéâtres et salles banalisées,
• niveau 1 : écoles de puéricultrices, IADE, cadres de santé,
gestion,
• niveau 2 : écoles de manipulateurs radio, kinésithérapeutes,
sages-femmes,
• niveau 3 : Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI).
L’enveloppe financière de construction s’élève à 33,850
millions d’euros TTC, dont 19,850 millions d’euros pour la
partie « écoles du CHU » et 14 millions d’euros pour la partie
UJF. Le financement est assuré entièrement par subventions
des collectivités territoriales (Région Rhône-Alpes, Metro, ville
de Grenoble), le PRES au titre du Plan Campus et le CPER
pour l’UJF.
Le bâtiment intègre les concepts du développement durable
et de la conception bioclimatique : utilisation du bois en
construction dans un volume compact, superposé, végétalisation des toitures et stationnements, protection solaire
adaptée, avec une orientation favorable des salles et bureaux
Nord-Sud, isolation performante.
Les études de conception vont démarrer fin 2014, les travaux
devraient débuter en décembre 2015 pour une réception de
l’ouvrage en juin 2017.
Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
11
l Hospitalier N° 89
T RAVAUX
Le marché de conception-réalisation pour le regroupement des activités gériatriques
sur le site de l’hôpital Sud, a été attribué par le jury présidé par Mme Jacqueline Hubert,
Directeur général du CHU de Grenoble, auquel participaient notamment M. le Professeur
Pascal Couturier et Mme Laure Spinard, directeur référent des pôles pluridisciplinaires de
médecine et gérontologie clinique et imagerie.
Ce jury s’est réuni en séance le 15 octobre 2014, au groupement piloté par l’entreprise
GCC-CYUNAT, associant l’agence d’architecture grenobloise GROUPE 6 et les BET EGIS
Bâtiment, BETREC IG, ATIS PHALENE et HOLIS Concept.
REGROUPEMENT
des activités de gériatrie
sur le site sud - CGS2
Ce projet répond au projet médical du CHU de Grenoble
en matière de gériatrie, avec le regroupement sur un même
site de l’ensemble des lits d’Etablissement d’Hébergement
pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) et d’Unités de
Soins de Longue Durée (USLD).
L’opération consiste à construire un bâtiment de 120 lits de
capacité, permettant de créer un ensemble homogène et
cohérent avec le Centre de Gérontologie Sud (125 lits) ouvert
en février 2004, et ainsi fermer l’EHPAD de La Bâtie à SaintIsmier ainsi que le pavillon Chissé (site nord).
Cette relocalisation permet de répartir l’offre de gériatrie
sur deux sites principaux du CHU avec des orientations différentes et complémentaires :
• sur le site nord avec l’activité de court séjour, les Soins de
Suite et de Réadaptation (SSR) médicalisés dont l’Unité
Cognitive Comportementale (UCC), les consultations, l’Hôpital De Jour (HDJ), les équipes mobiles ;
• sur le site sud avec une activité majoritairement centrée
sur l’accueil des patients « lourds » en USLD, Unité d’Hébergement Renforcé (UHR) et EHPAD.
12
Le présent projet permet par ailleurs sur cette capacité
d’identifier des lits d’accueil temporaire en EHPAD ainsi qu’un
Pôle d’Activités et de Soins Adaptés (PASA). Enfin, il intègre
l’anticipation du vieillissement annoncé de la population
du bassin de santé, par l’évolution à terme vers un accueil
de plus en plus médicalisé et porte la volonté d’amélioration
de la qualité de prise en charge et de vie des résidents.
Les patients de gériatrie et les résidents
e n E H PA D v i v ro n t c e t é q u i p e m e n t
principalement de l’intérieur : le concepteur
a cherché à créer une entité unique, à
regrouper les activités dans des lieux de
vie agréables, lumineux, confortables, à
proposer une architecture fonctionnelle
avec des surfaces adaptées et à limiter les
distances à parcourir pour le personnel.
L’implantation du nouveau bâtiment respecte la trame orthogonale du site et permet la création d’espaces extérieurs de
qualité entre l’actuel CGS1 (Centre de Gérontologie Sud) et
l’extension CGS2, agréables pour les patients et les visiteurs.
Il s’attache également aux principales contraintes fonctionnelles avec le CGS1 comme avec l’hôpital Olympique, auquel
il est relié par une passerelle au niveau du plateau technique.
Les choix des matériaux composant les façades ont été faits
dans un souhait d’harmonie, de qualité, de pérennité, de
sobriété, de confort thermique et acoustique. Ce programme
se rapproche davantage d’un projet résidentiel dont le caractère a été privilégié par rapport aux bâtiments de typologie
hospitalière du site.
Les conditions d’accessibilité et la qualité d’usage du
bâtiment ont été particulièrement soignées avec l’ensemble
des locaux et espaces accessibles aux personnes à mobilité réduite, les chambres de la partie EHPAD et USLD sont
équipées de rails de transfert entre le lit et la salle d’eau, cette
dernière permet d’accueillir un brancard si nécessaire.
Le projet intègre un programme d’exigences de qualité
environnementale hiérarchisé qui privilégie : la gestion de
l’énergie, la maintenance et la pérennité de performance des
installations, le confort hygrothermique, la qualité sanitaire
des espaces, la qualité de l’air et la qualité de l’eau. La gestion
des déchets est également un axe de performance prescrit au
titre des travaux de construction et au titre de l’exploitation
de l’ouvrage, avec tri sélectif et valorisation.
Les études de conception vont démarrer en décembre 2014,
le début des travaux est prévu pour l’été 2015 avec une
réception de l’ouvrage en mai 2017.
L’enveloppe financière des travaux de construction est de
19,939 millions d’euros. Pour cette réalisation, le CHU bénéficie d’une aide de 1,499 millions d’euros octroyée par la
Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) au
titre du plan d’aide à l’investissement 2013 et d’une subvention de 1,793 millions d’euros du Conseil Général.
13
Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
l Hospitalier N° 89
D O S S IER
Les séjours ambulatoires, c’est-à-dire d’une durée inférieure à 24 heures (ou 12 heures pour la
chirurgie) représentent une part toujours croissante des séjours effectués au CHU de Grenoble.
Doté d’un large éventail d’hôpitaux de jour (HDJ), d’Unités de Chirurgie Ambulatoire (UCA) sur chacun
de ses sites, et d’un service d’hospitalisation à domicile (HAD), le CHU se trouve largement engagé
dans le « virage ambulatoire » qui
caractérise les hôpitaux depuis
plusieurs années.
Les alternatives
à L’HOSPITALISATION
Les modalités de prise en charge évoluent à l’hôpital : de plus
en plus d’activités hospitalières ne nécessitent plus de garder
le patient plusieurs jours. Ainsi, entre 1998 et 2009, le nombre
de lits d’hospitalisation à temps complet, toutes disciplines
et tous secteurs confondus, est passé de 489 000 à 427 000
en France. Les hôpitaux ont en contrepartie développé les
alternatives à l’hospitalisation complète.
Le CHU de Grenoble s’est clairement engagé dans cette
voie. Le développement des alternatives à l’hospitalisation
complète constitue un axe stratégique fort de son projet
d’établissement. Résultant d’un engagement volontariste de
sa direction et des professionnels médicaux et soignants, les
prises en charges courtes, inférieures à 24 heures, s’inscrivent dans une évolution visant à toujours mieux répondre
aux attentes des patients.
Elles sont également facilitées par l’évolution des techniques
chirurgicales et anesthésiques, et par les bouleversements
de certaines prises en charges médicales, s’appuyant sur
la mise à disposition de molécules toujours plus efficaces.
Ce développement est également encouragé par une politique nationale d’incitation tarifaire menée depuis 2005 par
le ministère en charge de la santé et visant à favoriser les
prises en charge dans le cadre de la chirurgie ambulatoire.
14
L’incitation financière a d’abord consisté en une valorisation,
pour les mêmes gestes, de la prise en charge en ambulatoire
et à une diminution des tarifs correspondants aux prises en
charge en hospitalisation complète. Puis, à partir de 2009,
un tarif unique a été créé entre l’ambulatoire et le 1er niveau
de sévérité en hospitalisation complète. Les gestes ciblés
qui font l’objet de cette incitation tarifaire sont complétés
chaque année.
L’accroissement significatif de l’activité ambulatoire du
CHU repose sur une offre très diversifiée. Les séjours
ambulatoires concernent tous les secteurs d’activité de l’établissement. En 2013, près de 90 000 venues ou séances
dans des unités dédiées à l’ambulatoire ont été réalisées
au CHU. Elles se répartissent de la façon suivante (chiffres
arrondis) :
10 200
20 000
36 400
3 000
19 700
UCA
HDJ
Radiothérapie
Dialyse
HAD
Les rythmes de progression annuels de l’activité ambulatoire
ont été soutenus sur les cinq dernières années : entre 2008 et
2013, les séjours réalisés dans les unités de chirurgie ambulatoire ont été multipliés par deux et ceux dans les hôpitaux
de jour par 1,4.
La progression la plus significative concerne les Unités de
Chirurgie Ambulatoire (UCA), le taux de chirurgie ambulatoire (séjours chirurgicaux ambulatoires par rapport à l’ensemble des séjours chirurgicaux) passant de 11 % en 2005
à 27 % en 2013. Le taux de chirurgie ambulatoire du mois
d’octobre 2014 atteint 30,93 % (27,67 % en cumulé depuis
début 2014). L’objectif d’un taux à 50 % en 2016 constitue un
axe stratégique fort pour le CHU de Grenoble qui se donne
pour ambition de figurer dans le peloton de tête des CHU
français.
Afin d’atteindre cet objectif, un comité de pilotage de la
chirurgie ambulatoire a été mis en place autour de trois axes
prioritaires :
• développement de la chirurgie ambulatoire,
• organisation des unités de chirurgie ambulatoire et du
parcours patient,
• qualité de la prise en charge et satisfaction des patients.
Evolution des séjours de chirurgie réalisés en ambulatoire,
sur l’ensemble des séjours de chirurgie
Le développement des unités dédiées à la chirurgie ambulatoire a été déterminant dans cette évolution, la proportion
de séjours ambulatoires réalisés dans les unités dédiées
passant de 42 % en 2006 à 91 % en 2013.
Le CHU dispose en effet d’unités dédiées à la chirurgie
ambulatoire sur chacun de ses sites :
• Hôpital Michallon : Unité de Chirurgie Ambulatoire (UCA)
de 24 places (chirurgie de la main, maxillo-faciale, ophtalmologie, ORL, orthopédie, chirurgie digestive, urologie,
hépato-gastroentérologie, thoracique et vasculaire).
• Hôpital Sud : UCA de six places (orthopédie-traumatologie).
• Hôpital Couple Enfant (HCE) : UCA de chirurgie pédiatrique de sept places, de gynécologie et aide médicale à
la procréation de treize places.
Au premier semestre 2014, les séjours en chirurgie ambulatoire continuent de progresser de +6 % par rapport au 1er
semestre 2013.
Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
15
l Hospitalier N° 89
D O S S IER
Les alternatives
Les secteurs affichant numériquement le nombre de
passages le plus important sont les secteurs médicaux,
avec la présence d’hôpitaux de jour quasiment dans
chaque discipline (cf. encadré ci-dessous) et en particulier
un hôpital de jour d’oncologie regroupant la majorité des
chimiothérapies.
Enfin, l’unité d’hospitalisation à domicile, avec ses 80
places pour la prise en charge de l’adulte, des femmes
enceintes et suites de couches ainsi que des enfants,
complète cette offre alternative aux séjours classiques en
établissement.
Entre 2008 et 2013, les venues en hospitalisation à domicile
ont progressé de +16 %. Après une activité stagnante sur
les deux dernières années, la hausse des venues en HAD
reprend en 2014 avec une progression de +11 % au premier
semestre 2014 par rapport au 1er semestre 2013.
Il convient de ne pas oublier dans ce dispositif l’activité
ambulatoire générée par les trois accélérateurs de radiothérapie et les huit postes de dialyse.
à L’HOSPITALISATION
Une offre d’hôpitaux de jour repartie dans de nombreuses disciplines
Médecine, chirurgie, obstétrique :
Soins de suite et de réadaptation :
HDJ Cardio Vasculaire Thoracique
HDJ Dermatologie
HDJ Endocrinologie
HDJ Gériatrie
HDJ Hépato-Gastroentérologie
HDJ Pédiatrie
HDJ Néphrologie
HDJ Neurologie
HDJ Onco-Hématologie
HDJ Pneumologie Médecine Infectieuse VIH
HDJ Radiothérapie
HDJ Rhumatologie
HDN Laboratoire du sommeil
HDJ Médecine Physique et Réadaptation
HDJ Rééducation cardiaque
HDJ Médecine Physique et Réadaptation Pédiatrie
Le CHU de Grenoble se donne pour ambition de poursuivre
le développement des prises en charge de courte durée
au bénéfice des patients sur les années à venir autour des
axes suivants :
• atteindre un taux de chirurgie ambulatoire de 50 % d’ici
2016,
• améliorer et fluidifier les parcours patients en ambulatoire,
16
6
Unité de Trouble Bipolaire
Psychiatrie :
HDJ + HDN Pédopsychiatrie
HDJ + HDN Psychiatrie
HDJ Centre Expert Bi Polaire
HDJ Psychiatrie UTB6 Neurologie
• travailler sur l’organisation des unités ambulatoires de
manière à améliorer les taux de rotation,
• poursuivre l’ajustement des capacités d’hospitalisation
complète et de semaine,
• travailler sur le regroupement des HDJ de petite taille,
• poursuivre la dynamisation de l’HAD.
interviews
Questions au Professeur Jean-Pierre Zarski,
Président de la CME du CHU
L’Hospitalier : Selon vous, quels sont les impacts essentiels des prises en charge ambulatoires pour la communauté médicale du CHU ?
JP Zarski : « L’ambulatoire a bien sûr changé les pratiques médicales, obligeant à considérer
d’emblée le patient dans sa globalité, y compris pour les suites immédiates de sa prise en
charge. L’ambulatoire induit une mobilisation autour des parcours, établis avec toute la rigueur
et l’exigence imposées par la sécurisation qui doit entourer une sortie rapide de l’hôpital. Chaque étape doit être
définie et coordonnée rigoureusement : pré-admission, admission, geste, courriers, sortie, prise en charge à domicile…
L’ambulatoire impacte aussi les unités conventionnelles, où ne subsistent plus que des patients « lourds ». La distinction
des deux types de parcours doit s’inscrire encore plus dans les locaux, le parc biomédical disponible et les pratiques
médicales. Le projet de nouveau plateau technique du CHU répond en grande partie à cet objectif. Peut-être faudra-t-il
aller jusqu’à une « maison des patients » bien dimensionnée, pour les prises en charge à J+1.
L’ambulatoire est également source de progrès médical : de plus en plus de gestes, hier encore considérés comme
« lourds », se font aujourd’hui en ambulatoire. Le développement de nouvelles molécules transforme également les
séjours classiques, en particulier pour les maladies inflammatoires, infectieuses, ou même en cancérologie. Le recul des
maladies nosocomiales accompagne aussi le développement de l’ambulatoire. En termes de formation, de nouvelles
pratiques sont constamment à intégrer, par exemple avec la chirurgie mini-invasive et robotisée, pour laquelle le CHU
assume pleinement son rôle. Même en l’absence de geste technique particulier, l’exigence d’optimisation de la gestion
des parcours, avec un grand sens de l’anticipation, se diffuse également dès la formation des futurs médecins ».
L’Hospitalier : Le CHU a-t-il selon vous les atouts et la souplesse nécessaires à ces évolutions ?
JP Zarski : « Le CHU est remarquablement organisé pour les prises en charge complexes. Il est en revanche moins
performant, en général, pour les prises en charge répétitives et plus simples, ce qui résulte largement de son obligation
d’accueillir tous les patients, y compris les plus lourds, dans sa mission de recours. L’établissement se doit de progresser
concernant les parcours simples, en termes d’accueil, de simplifications de tout ordre… de prise en charge à l’heure
prévue. Des réalisations récentes, comme l’HDJ d’onco-hématologie, ou la consultation centralisée d’anesthésie associée
au centre de prélèvement de biologie, montrent que cela est possible, malgré les nombreuses difficultés ».
Martine Richard, médecin-anesthésiste, a eu un riche parcours au CHU avant d’accepter la responsabilité de l’Unité de Chirurgie Ambulatoire de l’hôpital Michallon
en 2006. Elle est un acteur majeur et témoin privilégié de l’évolution vers la chirurgie
ambulatoire au CHU…
L’Hospitalier : Selon vous, quelles évolutions ont permis le développement de la chirurgie ambulatoire
au CHU ?
M. Richard : « Le CHU a longtemps pratiqué l’ambulatoire de façon non déclarée. L’essor d’un ambulatoire organisé n’est pas
directement lié à la technique de l’anesthésie, sauf peut-être pour l’anesthésie locorégionale : la majorité des moyens à la disposition
des médecins existent de longue date. C’est plutôt la qualité d’une organisation qui a fait le succès de l’UCA : la systématisation
des comptes rendus diffusés le jour de la prise en charge (au chirurgien, au patient et au médecin généraliste), la mise à disposition
de tous des fiches d’appel de la veille et du lendemain, ont constitué des progrès tangibles et crédibles. La systématisation de
l’évaluation et de la prise en charge de la douleur a aussi été déterminante, tout comme les retours positifs des patients auprès
des différents intervenants. L’UCA est génératrice d’innovations au service des patients. Le récent passeport ambulatoire mis en
place au CHU en témoigne également. »
L’Hospitalier : Existe-t-il pour autant des points à améliorer ?
M. Richard : « Bien sûr. Médicalement, parmi les objectifs du service, il nous faut convaincre les médecins de ne pas systématiser
les prémédications, par exemple, ou bien les inciter à utiliser des techniques d’anesthésie évitant au mieux les nausées, en particulier pour les chirurgies de l’œil ou de l’oreille. D’autre part, même si la grande majorité des chirurgiens a intégré l’ambulatoire
dans ses pratiques, quand cela est possible, il subsiste parfois des questions liées à l’ambulatoire concernant la durée de présence
des patients, le dimensionnement des services classiques… et parfois l’imputation polaire des recettes d’activité. Il reste un peu
de chemin à parcourir pour qu’au CHU aussi l’ambulatoire devienne la norme. Ce n’est pas une alternative à l’hospitalisation ».
Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
l Hospitalier N° 89
17
Les alternatives
D O S S IER
à L’HOSPITALISATION
L’UCA de l’hôpital Michallon
L’Unité de Chirurgie Ambulatoire (UCA) de Michallon a été
créée en juillet 2006, démarrant avec six places destinées
à deux spécialités chirurgicales se prêtant à des prises en
charge courtes : la chirurgie maxillo-faciale et la chirurgie
de la main et des brûlés. Les progrès scientifiques et techniques d’une part, et les incitations politiques d’autre part,
ont fortement contribué à élargir l’UCA à d’autres spécialités, chirurgicales et médicales.
Un travail d’information et de communication a
été nécessaire pour amener l’ensemble des
partenaires de l’établissement à collaborer. Le
développement des liens avec la médecine de
ville, aujourd’hui enjeu majeur du CHU, est en
cours de réflexion.
En 2014, 12 spécialités médico-chirurgicales sont
intégrées à l’UCA. La capacité actuelle est
de 24 places et l’unité dispose d’un
salon de sortie.
2006
Structure intégrée, adossée au service d’hospitalisation
complète du 7e L avec lequel elle a longtemps partagé ses
équipes, l’UCA est dotée depuis 2009 d’une équipe médicale et paramédicale dédiée, constituant un des facteurs
clefs de réussite de cette organisation. La codification d’un
parcours centré sur le patient garantit sécurité et efficacité,
comme en témoignent par exemple les appels de la veille et
du lendemain de tous les patients accueillis au sein de l’UCA.
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
DATE
SERVICES
juillet-06
Chirurgie de la main et des brûlés
juillet-06
Chirurgie plastique et maxillo-faciale
juin-07
Ophtalmologie
novembre-07
ORL
septembre-08
Orthopédie-traumatologie
ju
juin-09
Chirurgie pédiatrique
n
novembre-09
Chirurgie digestive
n
novembre-09
Chirurgie urologie
m
mars-10
Hépato-gastroentérologie
ja
janvier-11
Chirurgie thoracique et vasculaire
ja
janvier-11
Radiologie interventionnelle
ja
janvier-13
Neuro-radiologie
Depuis septembre 2014, un passeport ambulatoire remis
au patient lors de la consultation médicale ou chirurgicale,
contient tous les éléments nécessaires à la prise en charge
du patient et l’accompagne sur tout son parcours, avec
un numéro unique de référence. Grâce au passeport, la
sortie du patient est organisée avant même son entrée.
18
S’appuyant sur de nombreux points forts (qualité et sécurisation des parcours, fort taux de satisfaction, des équipes
forces de proposition…), l’UCA se heurte malgré tout à
plusieurs contraintes, architecturales ou liées à la programmation opératoire, auxquelles répondra la réorganisation et
la rénovation des blocs.
Depuis juin 2014, un comité stratégique pluri-professionnel
vise à toujours améliorer l’activité, l’organisation de l’unité et
des parcours patients, la qualité de la prise en charge et la
satisfaction de ces derniers. Progressivement, l’UCA n’est
plus une alternative à l’hospitalisation et devient le mode
de prise en charge de référence.
L’UCA de l’hôpital Sud
C’est en février 2007, que les premiers patients de la clinique
de chirurgie orthopédique ont franchi le seuil de l’unité de
chirurgie ambulatoire de l’hôpital Sud : une à deux venues
par jour, soit 20 à 30 par mois, sur quatre box.
Les patients accueillis ne relevaient que d’une seule spécialité et d’une seule clinique : la chirurgie orthopédique.
De 2007 à avril 2013, les patients étaient pris en charge dans
une unité mixte : HDJ rhumatologie et chirurgie ambulatoire.
Au départ, n’étaient réalisées que des ablations de matériel (plaques, vis et clou) et des arthroscopies du genou.
Compte-tenu de la durée de l’intervention, du réveil et de la
remise à la marche, ces patients nécessitaient une hospitalisation de six à sept heures.
En avril 2013, l’unité de chirurgie ambulatoire s’élargit, au cœur
d’une unité d’hospitalisation au niveau 5 de l’hôpital Sud.
Aujourd’hui, l’unité accueille chaque jour six patients, soit
85 patients par mois en moyenne, la chirurgie du pied et
certaines urgences différées enrichissant l’activité.
Le benchmarking 2013 a permis aux équipes de réajuster
leur organisation.
L’appel de la veille permet d’éviter les annulations de
dernière minute. L’appel du lendemain est très apprécié
par les patients.
La gestion de cette unité mixte (orthopédie, urgence et
UCA) demande à l’équipe une adaptation permanente.
Motivation et formation sont les clefs de la réussite.
La chirurgie ambulatoire à l’Hôpital Couple Enfant (HCE)
Au sein de l’Hôpital Couple Enfant, les sept places d’UCA
pédiatriques sont rassemblées dans l’hôpital de jour
médico-chirurgical, et accueillent les jeunes patients pris
en charge pour de petits gestes chirurgicaux, des gestes
médicaux impliquant l’imagerie (scanner, IRM), nécessitant
une anesthésie générale ou locorégionale.
La permanence médicale des soins est assurée conjointement par les anesthésistes et les chirurgiens. La programmation d’activité est finalisée le jeudi pour la semaine
suivante en lien avec le programme opératoire.
Depuis 2011, le secteur de gynécologie développe l’hospitalisation ambulatoire.
La spécialité s’y prêtait d’emblée, avec une part de ses interventions courtes, et nécessitant peu de soins spécifiques
ensuite.
La structuration du service de gynécologie (diminution du
nombre de lit d’hospitalisation conventionnelle au profit de
l’unité de chirurgie ambulatoire) a permis d’augmenter les
capacités d’accueil des patientes « ambulatoires » dans un
cadre très satisfaisant.
Presque toutes les disciplines chirurgicales sont impliquées dans ce dispositif, qui permet d’atteindre un taux
de chirurgie ambulatoire proche de 40 %.
19
Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
l Hospitalier N° 89
Les alternatives
D O S S IER
à L’HOSPITALISATION
Ambiance propice au repos dans l’une des chambres de l’UCA de
gynécologie du CHU de Grenoble, HCE 3e étage.
13 places (12 chambres dont 11 individuelles, 4 d’entre elles bénéficient
de sanitaires complets).
L’offre de soin en UCA touche maintenant les patientes
atteintes de certains cancers gynécologiques, par exemple,
la chirurgie du cancer du sein.
Il n’y a pas de limite d’âge, ni de condition géographique. Le
chirurgien propose ce type de prise en charge à la patiente
si les conditions médicales le permettent (taille de la tumeur
inférieure à trois centimètres, pas de ganglion palpable).
Le lendemain matin, au bloc opératoire un autre type de
technique, colorimétrique cette fois, permettra une double
détection du ganglion sentinelle.
Il faut que la patiente ne soit pas seule à domicile à sa sortie,
ait bien compris la proposition, et donne son consentement.
Elle aura la veille un rendez-vous dans le service de radiologie, permettant un éventuel repérage de la tumeur, et la
détection du ganglion sentinelle par lymphoscintigraphie.
Au total, l’évolution de l’UCA entre 2011 et 2013 a été de
+4,26 %. Le CHU de Grenoble espère la même augmentation en un an, pour arriver à environ 2/3 des patientes prises
en charge en ambulatoire, avec une amélioration parallèle
de la qualité des soins prodigués.
Cette alternative à l’hospitalisation conventionnelle pour la
prise en charge des cancers du sein devrait se développer
car les patientes ont un grand degré de satisfaction.
L’hôpital de jour d’oncologie
20
Créé en mai 2010, l’hôpital de jour (HDJ) pluridisciplinaire de
cancérologie, alternative à l’hospitalisation, vise à répondre
efficacement à la demande de soins en hématologie, cancérologie générale, digestive et thoracique, lorsqu’ils sont réalisables au sein d’une structure hospitalière de jour.
La mutualisation des compétences, des moyens humains
sur un site unique contribue à assurer une meilleure lisibilité
de l’activité ambulatoire de cancérologie.
7
Pôle Urgences et Médecine Aigüe
Située au 5e étage de l’hôpital Michallon, cette unité est
ouverte les jours ouvrés, de 8 h à 19 h 30. Elle dispose de
35 places, de cinq salles de consultations, d’un accès pour
les personnes handicapées, et d’un secteur individualisé de
suivi post allogreffe de cellules souches hématopoïétiques.
Cette structure, rattachée au pôle PUMA7, accueille des
patients issus des pôles PUMA et DIGIDUNE pour la dispensation de cures de chimiothérapie (85 % de l’activité), de
Répondant aux évolutions des attentes des patients et à un
besoin de soins du territoire, l’objectif institutionnel d’accueillir 50 patients par jour a été atteint dès la deuxième
année de fonctionnement. L’augmentation de la démographie et de l’espérance de vie, associée à la hausse du taux
d’incidence des cancers et à l’allongement de la survie due
à l’arrivée de traitements innovants expliquent la poursuite
de la croissance de cette activité (+15 % entre 2011 et 2013).
Cytotoxiques (URCC) en août 2011 à proximité immédiate
de l’HDJ, la polyvalence des spécialités, la large amplitude
horaire d’ouverture au public, la construction de plannings
médicaux anticipés, l’ouverture certains jours fériés en mai
ou encore l’octroi d’un poste infirmier supplémentaire, ont
contribué à optimiser le fonctionnement de l’HDJ et à
améliorer les délais de prise en charge. Ces mesures
apparaissent désormais insuffisantes pour absorber le flux
d’activité.
Comme le souligne le rapport de l’inspection générale des
affaires sociales sur l’évaluation des mesures du plan cancer
2003-2007 (juin 2009), cette problématique d’ « engorgement
chronique des places en HDJ de cancérologie est récurrente
et ne permet pas de maintenir des conditions de qualité des
soins et de sécurité suffisantes ». Afin de répondre à cette
demande croissante, conserver l’attractivité de l’établissement, et garantir un service de qualité, il est indispensable
de restructurer l’HDJ et de repenser les processus de prise
en charge pour fluidifier le parcours patient.
L’HDJ a ainsi réalisé 12 000 séances en 2013 soit plus de
60 patients par jour, pour une file active de 1 500 patients.
Victime de son succès, l’HDJ de cancérologie fait actuellement face à la saturation de ses capacités d’accueil.
La délocalisation de l’Unité de Reconstitution Centralisée des
Un projet institutionnel est en cours pour accompagner la
dynamique de changement impulsée par les professionnels
et pallier les limites à la fois structurelles et organisationnelles
de cette structure, cœur incontournable du circuit de soins
en cancérologie.
produits sanguins labiles et médicaments dérivés du sang
(10 % de l’activité), la réalisation de gestes à visée diagnostique ou thérapeutique, la gestion des dysfonctionnements
satellites (troubles métaboliques, problèmes infectieux…) et
la surveillance des patients allogreffés. Au sein de cette unité,
l’équipe pluridisciplinaire s’attache également à développer
la recherche clinique, à promouvoir l’éducation thérapeutique du patient, et à assurer une qualité de l’offre de soins
à travers, entre autres, les soins de support, l’intervention
d’une réflexologue et d’une socio-esthéticienne.
Equipe de soins
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Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
l Hospitalier N° 89
G R O S P LAN
Centre d’analyses de
biologie médicale et
consultation centralisée
d’anesthésie :
L’ouverture du centre d’analyses biologiques et
de la consultation centralisée d’anesthésie de
l’hôpital Michallon dans le hall Vercors le
22 septembre 2014 a été l’aboutissement d’un
projet ancien, déjà envisagé dans les années 90.
POUR QUOI FAIRE ?
Quels avantages peut-on voir à cette réorganisation ?
• Permettre à toute personne (patient ou professionnel) d’accéder sans rendez-vous, pour les analyses médicales,
sur rendez-vous pour les consultations d’anesthésie
ou pour l’hémostase (recherche de pathologies du sang
responsable d’hémorragies, de thromboses ou de maladies
du globule rouge).
• Rendre visible l’acte médical d’évaluation et de préparation
à une procédure requérant une anesthésie. Certes, cette
évaluation existait bien avant l’ouverture de la consultation
centralisée ; mais celle-ci est désormais mieux comprise
par les usagers. Ce nouveau centre est installé dans des
locaux neufs, avec une signalétique claire, un bureau des
entrées et un secrétariat dédiés. Les patients peuvent ainsi,
sur un lieu unique et dans le même temps, réaliser leur
entrée, leur consultation médicale et, si nécessaire, les
examens biologiques et/ou ECG8 lors d’une même venue.
Les horaires ont également été élargis avec une ouverture
tous les jours ouvrables de 8 h à 18 h.
• Offrir une organisation permettant d’accueillir environ
100 patients par jour dont les 2/3 sont des consultations
médicales. Ce chiffre dépasse déjà la situation préalable
qui comportait des consultations éparpillées dans le bâtiment Michallon. Ce regroupement sur un même lieu permet
également une mutualisation des rendez-vous et ainsi
une offre plus importante qu’auparavant.
Le centre d’analyses de biologie médicale devient le
centre de référence et remplace ainsi celui de l’institut
de biologie au niveau du parvis Belledonne. Toutes
les analyses sanguines, urinaires, fécales, et autres
prélèvements divers, ainsi que l’ECG8 sont possibles. Ils
sont réalisés par des Infirmières Diplômées d’Etat (IDE)
qui tournent, pour partie, sur les salles de surveillance
post-interventionnelles. Certains prélèvements sont aussi
réalisés par des techniciens de laboratoires travaillant à
l’Institut de Biologie et de Pathologie (IBP).
Bien évidemment, les prises de rendez-vous et la gestion du
circuit des dossiers médicaux nécessitent de l’anticipation
et une bonne coordination entre les services demandeurs et
la consultation centralisée. Saluons d’ailleurs l’ensemble des
services partenaires pour leur collaboration dans ce projet.
• Faciliter les échanges et les demandes de conseils
entre collègues médecins grâce à la proximité des locaux
de consultation. La divulgation des recommandations et
des procédures se fait aussi plus vite.
• Faciliter la définition des projets : télémédecine, consultation de cardiologie… Des travaux de recherche sur l’identification de patients à risques opératoires seront grandement
facilités par cette consultation centralisée.
Quelles sont les évolutions à venir ?
• Permettre au patient de consulter sur internet ses résultats.
Cela devrait être opérationnel rapidement.
22
• Promouvoir la prescription sur le logiciel Stade des analyses
par les médecins du CHU : ceci génère un gain de temps au
niveau de l’accueil des patients et évite ainsi toute erreur de
recopiage. Le point important est la transcription des ordon8
Electrocardiogramme
nances d’analyse vers le logiciel stade. C’est une formation
très importante qui doit être faite au niveau du secrétariat
avec les biologistes de l’IBP.
• Accueillir la cardiologie et peut-être d’autres spécialités
dans ce centre à fort flux où nous avons des retours très
positifs des patients et aussi des médecins.
Paroles d’infirmières
« L’ambiance et la collaboration entre anesthésistes et infirmiers est excellente. Nous travaillons dans de très
agréables locaux. »
« Après deux mois de fonctionnement, plusieurs remaniements et un travail au quotidien puis deux fois par semaine
avec les laboratoires, notre organisation porte ses fruits. »
« Notre priorité est d’accueillir les personnes avec le sourire et de leur apporter entière satisfaction dans leur
demande de soins au centre de consultation et de prélèvement. »
Paroles de secrétaires
« Nouveau service, nouveaux locaux… nouvelle équipe !
Nous sommes quatre jeunes Assistantes Médico-Administratives (AMA) à avoir participé à ce projet. Nous avons
suivi de nombreuses formations pour permettre d’assurer le parcours complet du patient : accueil (bureau des
entrées + secrétariat d’anesthésie + retranscription des prescriptions hors STADE), consultation avec le médecin
anesthésiste dédié, et si besoin prélèvement et/ou ECG. Après trois mois, nous sommes toujours enthousiastes,
motivées, solidaires et chacune apporte sa personnalité et son savoir. Les tâches sont variées, le cadre de travail
très agréable et nous travaillons en collaboration avec de multiples interlocuteurs : médecins, infirmières, et les
collègues des services de chirurgie ce que nous apprécions particulièrement. Les patients nous renvoient également du positif : ils nous remercient pour l’accueil. Ils apprécient de voir des reportages diffusés sur la télévision
de la salle d’attente. »
Devant : Marina Mangano (AMA) - De gauche à droite : Sandrine Joly (IDE), Alexiane Arnaud (AMA), Corinne d’Emilio (AMA de pôle),
Silvia Miele (AMA), Annick Chavanon (cadre supérieur de santé).
Cette réorganisation a pu voir le jour grâce à l’investissement
exemplaire des services techniques et informatique, les équipes
du laboratoire ainsi que celles du pôle anesthésie réanimation.
L’enthousiasme des équipes de secrétariat, d’infirmières, et de
médecins sont déjà des gages de réussite du projet.
Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
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l Hospitalier N° 89
G R O S P LAN
Le service des maladies infectieuses
et tropicales
ÉVOLUE
L’infectiologie est le prototype d’une discipline transversale,
intéressant l’ensemble d’un établissement hospitalier, et audelà l’ensemble de la population.
C’est également une discipline unique en médecine, en ce sens
qu’il s’agit de la confrontation permanente entre deux êtres
vivants, chacun susceptible d’évoluer pour son propre compte :
l’être humain et le microbe.
Le service des maladies infectieuses et tropicales du CHU
de Grenoble doit s’adapter en permanence aux nouvelles
exigences en matière de santé : réactivité et organisation pour
l’accueil de patients hautement contagieux, amélioration de la
fluidité du parcours du patient, prise en compte des besoins
de santé publique (réseaux médicaux, médecine ambulatoire,
proximité des différentes structures de soins), organisation
de la lutte contre la progression des résistances bactériennes
aux antibiotiques.
Pour faire face à ses missions, anciennes et nouvelles, l’infectiologie regroupe trois entités différentes, permettant
de couvrir les besoins du CHU et de la population générale.
Une unité d’hospitalisation de 27 lits, comprenant un secteur de
« haut risque infectieux » dédié à la prise en charge de patients
hautement contagieux :
• Infection ou colonisation par des bactéries multi-résistantes, avec un risque majeur d’épidémie intra-hospitalière.
Un exemple récent a été l’épidémie d’entérocoques résistants à certains antibiotiques, épidémie jugulées grâce à ce
secteur d’isolement.
• Tuberculose
• Maladies ultra-contagieuses (grippe H1N1, SRAS, Ebola, etc.)
Les autres lits sont dédiés à une hospitalisation « classique »
de patients infectés : infections ostéo-articulaires, méningites,
endocardites infectieuses, infections pulmonaires, pyélonéphrites, infections tropicales, infection par le VIH, infection
de l’immunodéprimé…
Une unité d’infectiologie ambulatoire :
24
Favorisant le retour rapide à domicile des patients hospitalisés, ou même évitant le recours à une hospitalisation.
Cette unité a vocation à prendre en charge tous les types de
patients, y compris certains suivant un traitement qui exige
un suivi spécialisé (injectables, administration réservée à l’hôpital, nécessité de dosages sanguins).
Cette unité ambulatoire inclue l’activité de suivi et de soins
pour les patients infectés par le VIH (ex-CISIH).
Elle comprend également le centre de vaccinations internationales et de consultation pour le voyageur, et le centre
anti-rabique. Des consultations de prévention à l’occasion de voyages sont assurées, avec des conseils adaptés
à chaque type de voyage. Dans ce cadre, les vaccinations
obligatoires et recommandées sont proposées aux futurs
voyageurs.
Ce centre fonctionne également comme centre de recours
pour les vaccinations particulières ou chez des patients avec
facteurs de risque (immunodéprimés par exemple).
Le centre anti-rabique est la référence régionale en cas de
morsure animale suspecte de transmission de rage. Il est la
seule structure agréée pour la mise en œuvre de traitements
antirabiques.
Enfin, cette unité comprend le centre de prise en charge
des infections osseuses complexes. Basé en infectiologie,
il est reconnu comme centre régional associé pour la prise en
charge des infections ostéo-articulaires complexes. Il organise une réunion mensuelle multidisciplinaire (Infectiologie,
microbiologie, orthopédie, chirurgie de la main, rhumatologie)
pour analyser les différents cas de patients souffrant d’une
infection complexe, et décider des solutions thérapeutiques.
Cette réunion est ouverte aux praticiens du CHU, mais aussi
à ceux des Centres Hospitaliers, des cliniques et des médecins libéraux.
Une unité de consultation mobile, avec une équipe mobile dédiée :
Cette unité répond 24 h/24 et 7 j/7 aux appels provenant aussi
bien des services hospitaliers que des hôpitaux généraux,
des cliniques et des médecins libéraux, constituant ainsi un
véritable réseau fonctionnel avec l’ensemble du système de
santé de la région.
Plus spécifiquement, les infectiologues assurent une aide
permanente et quotidienne en orthopédie, ainsi que dans
tous les services où des patients souffrant d’une infection
grave sont identifiés. Ainsi, le service a un contact quotidien
avec le laboratoire de microbiologie qui lui signale les prélèvements positifs correspondant à un certain degré de gravité.
Cette unité comprend également une consultation d’urgence qui assure à chaque patient identifié comme urgent
une consultation dans la journée, soulageant ainsi en partie
l’afflux au service des urgences.
Par ailleurs, le service de maladies infectieuses et tropicales participe à des structures collaboratives :
Le COREVIH
C’est la structure régionale d’analyse épidémiologique et de
coordination des soins pour l’infection par le VIH.
Les infectiologues de l’Arc Alpin
Cette entité regroupe l’ensemble des infectiologues hospitaliers de l’Arc Alpin : Chambéry, Annecy, Annemasse, Voiron,
Aix les Bains, Saint Julien en Genevois et Thonon. Elle a pour
vocation la discussion sur des dossiers difficiles, la réalisation
de séances de formation continue et la mise en commun de
procédures diagnostiques ou thérapeutiques.
Le consortium encéphalites
Il s’agit d’une structure internationale (France, GrandeBretagne, Etats-Unis, Australie, Canada, Chine) sur le thème
des encéphalites (inflammation du cerveau), à laquelle l’infectiologie grenobloise participe activement. Ses objectifs
sont l’établissement de procédures de prise en charge
optimale pour les patients ainsi que l’organisation de protocoles de recherche clinique, dans un domaine très difficile
à investiguer.
Le centre de formation européen
Le service des Maladies Infectieuses du CHU est agréé par
la société européenne de pathologie infectieuse (ESCMID)
pour des infectiologues européens qui souhaitent parfaire
leur formation clinique sur des thèmes précis. L’infectiologie
grenobloise est recommandée pour le thème « bon usage
des antibiotiques ».
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Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
l Hospitalier N° 89
C ULTUR E
Si le nom Dominique Villars résonne toujours à l’hôpital, peu de personnes se rappellent qui il fut. En
1969, Alain Dejarnac, en consacrant sa thèse de médecine à l’étude de la vie et de la carrière médicales
de Dominique Villars, rappelait à la communauté hospitalière que l’ancien botaniste dauphinois avait eu
une carrière de médecin en Champsaur, puis à l’hôpital militaire de Grenoble. Ce fut ainsi l’occasion de le
rappeler à la mémoire de tous, en désignant un pavillon par
son nom (anciennement pavillon des maladies infectieuses,
actuellement dédié à la psychiatrie).
Exposition
DOMINIQUE VILLARS
L’année 2014 marquant le bicentenaire de la disparition de
Dominique Villars, le musée grenoblois des Sciences médicales évoque dans le cadre d’une nouvelle exposition le
parcours singulier de ce botaniste, humaniste et médecin,
né au cœur du Champsaur9 en 1745.
Fort de ses connaissances, de sa passion pour la nature et les
plantes, il mena diverses excursions, non pas vers des terres
lointaines, mais dans les principaux massifs du Dauphiné à
la recherche de plantes inconnues.
De ses herborisations successives, il dresse en 1786 un catalogue des plantes, L’Histoire des Plantes de Dauphiné, une
flore de référence. Ce travail lui confère le statut de savant
et il intègre ainsi le réseau des naturalistes-botanistes qui
se tisse progressivement en Europe au XVIIIe siècle.
Cette exposition présentée de janvier à fin juin 2015 au
musée des Sciences médicales, permet au visiteur de se
plonger au cœur du XVIIIe siècle. Des lettres, des ouvrages,
une part de son herbier, la présentation d’un droguier témoignent des multiples activités de cet homme.
Dominique
Villars
botani e & méдecin
en Dauphiné
1745-1814
Montagnard et médecin, il fait valoir les atouts de la
montagne, la qualité de l’air et ses bénéfices sur la santé.
Eclairé, il s’attache à promouvoir la réforme de l’enseignement de la médecine à Grenoble.
Directeur du jardin botanique de Grenoble et Professeur,
il traverse la seconde partie du XVIIIe siècle, tout en étant
témoin et victime des changements politiques, des avancées scientifiques et des réformes liées à l’enseignement et
à l’exercice de la médecine.
En 1803, avec la suppression de l’hôpital militaire, il perd son
poste. Ecarté de l’hôpital par ses confrères médecins, il est
ainsi contraint de quitter Grenoble en 1805, pour Strasbourg
où il est nommé titulaire de la chaire d’Histoire naturelle et
accède aux fonctions de Doyen de la faculté de médecine.
Sa mort en 1814 met un terme à sa carrière : il est alors âgé
de 68 ans.
26
Z m e d h ^ i ^ d c
BJHw:<G:CD7AD>H
9:HH8>:C8:HBw9>86A:H
Le Champsaur est la haute vallée de la rivière Drac, affluent de l’Isère, depuis sa source, ou plutôt ses sources, au sud du massif des Écrins, jusqu’à sa sortie du département
des Hautes-Alpes, à l’entrée du lac du Sautet.
9
PA RO L E D O NNÉ E À
les BLOUSES
Depuis 70 ans, Les Blouses Roses
jouent un rôle primordial dans
les établissements de soins, les
hôpitaux et les maisons de retraite.
Cette association a pour mission
de redonner le sourire à ceux qui
souffrent, de rompre leur solitude, en leur offrant des
animations ludiques, créatives ou encore artistiques.
Elles agissent en partenariat étroit avec les équipes
soignantes pour améliorer la qualité de vie de leurs
malades ou résidents.
L’Hospitalier : Pourriez-vous retracer l’histoire des
Blouses Roses ?
L’association ne s’est pas toujours dénommée « Les Blouses
Roses » et de même n’avait pas le même objectif il y a soixantedix ans.
Marguerite Perrin, assistante sociale
grenobloise, frappée par l’isolement
et l’inactivité des jeunes tuberculeux
dans les sanatoriums, décide de leur
proposer des activités de loisir. Son
idée : redonner le goût de vivre aux
malades. Elle crée ainsi, en 1944,
« La Cure de travail au sana ».
Puis la tuberculose régressant, des amis pédiatres lui proposent d’élargir ces interventions aux enfants hospitalisés.
Apolitique et aconfessionnelle, l’association rebaptisée
« Association de Réadaptation par le Travail et les Loisirs » est
reconnue d’utilité publique en 1967.
Son nom devient « Animation loisirs à l’hôpital » en 1991,
complété par l’appellation « Les Blouses Roses » du nom de
la tenue de ses nombreux bénévoles. Un trophée du cœur a été
remis cette année par le magazine Notre Temps à l’association.
Depuis dix ans, environ 900 bénévoles rejoignent chaque
année cette belle aventure et l’association ne cesse de se
développer en ouvrant en moyenne trois nouveaux comités
par an. L’association accorde une grande importance à la
formation de ses bénévoles.
Pour devenir Blouse Rose, le bon sentiment, la bonne intention
ne suffisent pas. Le recrutement est rigoureux, l’engagement
doit être sérieux, et le sens de l’écoute et du partage aiguisé.
Chaque bénévole doit suivre des formations dans des
domaines variés tels que la psychologie, l’animation ou la
pédagogie.
ROSES
Pour les maux du corps, il y a les
blouses blanches.
Pour les maux de l’âme, il y a les
Blouses Roses.
L’Hospitalier : Les Blouses Roses en quelques chiffres
c’est…
…Aujourd’hui, il n’y a pas que le CHU de Grenoble qui a pris
des couleurs. Plus de 4 300 bénévoles en rose œuvrent dans
plus de 550 établissements auprès de 700 000 bénéficiaires.
79 comités ont été créés partout en France.
Et cette année Les Blouses Roses ont déjà eu en retour plus
de 168 210 sourires .
L’Hospitalier : Quelles ont été les manifestations-phares
cette année à l’occasion des soixante-dix bougies de l’association ?
Le 24 mai dernier a eu lieu la journée nationale des Blouses
Roses. A cette occasion, plus d’une centaine de Blouses
Roses de la région Rhône Alpes Auvergne se sont retrouvés sur
le site de Saint Hilaire du Touvet, berceau
de l’association,
on, où
une plaque
commémorative a été
inaugurée à la
gare du funiculaire.
Sanatorium Saint
Hilaire du Touvet
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Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
l Hospitalier N° 89
PAR O L E DONNÉE À
En pédiatrie, la journée du jeudi 20 septembre s’est déroulée
dans une ambiance festive à l’Hôpital Couple Enfant (HCE).
Des sourires, de la couleur, des chansons, des gourmandises
et des surprises pour faire pétiller les yeux des enfants étaient
au rendez-vous. Les mains ont frappé au rythme des chansons
pour accompagner le groupe Esper y Mento qui a su transporter avec humour, délicatesse et émotion les participants
dans leur monde musical.
Objectif « EVASION » atteint… le temps d’une après-midi pour
partager dans la joie le 70e anniversaire du comité de Grenoble.
Depuis 2012, Rosamée de Mauroy, avec ses pinceaux et son
acrylique, crée des fresques à l’Hôpital Couple Enfant. Les
Blouses Roses ont décidé d’apporter leur contribution à ce
beau projet en finançant les fresques du service des consultations pour marquer d’une manière particulière cette date.
L’association réserve encore de belles surprises pour cette
fin d’année !
Ces Blouses Roses se définissent comme un antidote contre
la solitude et l’ennui. 70 bénévoles interviennent à l’Hôpital Couple
Enfant, du lundi au vendredi, en journée ou en soirée pour tenir compagnie aux enfants.
28
Du rose contre le blues. Une couleur qui fait ses effets.
E N BRE F
1 Présentation du robot da Vinci
1
Plus de 200 personnes ont participé à la journée portes-ouvertes
organisée autour de la chirurgie urologique, digestive et gynécologique le 20 septembre pour la présentation du robot da Vinci. Après
le succès des portes-ouvertes en chirurgie cardiaque organisées en
début d’année, c’est un deuxième pari gagné pour cette nouvelle
opération. Ces journées sont importantes, elles permettent de
présenter les services et contribuent à rendre l’hôpital plus proche des
habitants. Le CHU de Grenoble souhaite proposer régulièrement ces
évènements, en accueillant le plus largement possible les personnes
intéressées par certains aspects du fonctionnement de l’hôpital.
2 Signature d’une convention de partenariat avec
l’hôpital du Mali à Bamako
2
Depuis sa création en 2001, l’ONG Santé Diabète et ses partenaires hospitaliers en Afrique ont bénéficié de l’appui du CHU de Grenoble à travers le
service endocrinologie - diabétologie - maladies de la nutrition. Une convention de coopération hospitalière entre le CHU et l’hôpital du Mali, signée
en avril 2014, vient à présent renforcer et structurer les liens tissés au fil
des années entre les deux établissements. Dans ce cadre, deux médecins
maliens en cours de spécialisation en endocrinologie ont suivi un stage de
fin d’année d’une durée de quatre mois au sein du CHU : l’un dans le service
d’endocrinologie, et l’autre dans le service de pédiatrie afin de suivre la
prise en charge des jeunes diabétiques. Deux autres médecins maliens sont
arrivés au mois de septembre 2014 pour de nouveaux stages de quatre mois.
3 Et si vous alliez au travail autrement ?
Dr Anne-Laure Coulon et Drs Traoré et Togo - © ONG Santé Diabète
3
Les 19, 24 et 25 septembre, les représentants de l’agence Métromobilité
sont venus à la rencontre des professionnels du CHU pour leur faire découvrir toutes les solutions pour leurs trajets domicile-travail. Conseils personnalisés, essais de vélos électriques, présentation du service Métrovélo, ces
journées ont permis aux professionnels des sites nord et sud d’échanger
autour de leurs déplacements et de découvrir tous les services de mobilité
de l’agglomération grenobloise.
4 L’Isère s’est mobilisé pour le dépistage des
hépatites B et C
4
Comme chaque année, le réseau Prométhée hépatites a organisé, avec ses
partenaires institutionnels et associatifs, des actions d’information et de
prévention dans le cadre de la journée mondiale du dépistage de l’hépatite
C. Les 14 et 16 octobre, des tests rapides de dépistage, sans ordonnance
et sans rendez-vous, ont été proposés aux usagers et professionnels du
CHU. Histoire naturelle des hépatites, épidémiologie, modes de transmission, prévention, réduction des risques, dépistage, vaccination, traitements,
accompagnement des malades… le réseau Prométhée et le centre de traitement des hépatites du CHU ont répondu à toutes les questions du public.
5 « D’un hôpital à l’autre », une exposition MSF
sur la qualité des soins en situation d’urgence
5
Du 15 au 17 octobre, Médecins Sans Frontière (MSF) a présenté une nouvelle exposition
afin de partager les savoir-faire médicaux sur la prise en charge des patients en situation
d’urgence. Elle avait pour but de sensibiliser le personnel médical et paramédical aux
réalités actuelles des interventions sur le terrain et de présenter le plateau technique
dont MSF dispose dans les situations de crises humanitaires : catastrophes naturelles,
guerres, mouvements importants de populations… 129 professionnels de santé se sont
inscrits en trois jours, ce qui est un très bon résultat pour MSF : 11 médecins et chirurgiens, 10 internes en médecine, 26 étudiants et externes en médecine, 3 pharmaciens,
11 étudiants en pharmacie, 11 IDE, IADE et IBODE10, 6 étudiants IDE, IADE, IBODE,
3 sages-femmes, 6 cadres de santé et 16 autres para-médicaux. Par ailleurs, plus de
70 personnes ont assisté à la conférence organisée en salle Gilbert Faure, « Retour
de mission en RCA » et « Ebola : une course contre la montre ». Un véritable succès !
Infirmier Diplômé d’Etat, Infirmier Anesthésiste
Diplômé d’Etat et Infirmier de Bloc Opératoire
Diplômé d’Etat
29
10
Le magazine du CHU de Grenoble I Décembre 2014
l Hospitalier N° 89
E N B R EF
6
6 Une première pour la recherche paramédicale
La première journée recherche paramédicale organisée par le CHU
s’est déroulée le 14 octobre.
Ouverte aux professionnels paramédicaux et à toutes les personnes
impliquées dans la recherche clinique en soins, cette manifestation a
été couronnée de succès avec près de 200 participants, professionnels
de santé toutes filières confondues. Au programme de cette première
journée, des ateliers et des échanges autour de la présentation de
projets de recherche menés par les équipes paramédicales ont ouvert
des pistes de travail.
7
7 « De Pierre et d’eau » une exposition de
l’association AVIPAR
L’Association de Valorisation et d’Illustration du Patrimoine Régional
(AVIPAR) a présenté une exposition de maquettes sur le thème « De
Pierre et d’Eau » du 27 octobre au 13 novembre dans le hall de l’olivier à
l’hôpital Sud. L’AVIPAR permet à des personnes atteintes de divers types
de handicap de créer des maquettes d’éléments du patrimoine architectural local et de présenter ces réalisations au public. L’association
rassemble des personnes de tout âge, jeunes ou retraités, handicapées
ou valides autour de la réalisation de maquettes. Cette exposition a
permis de valoriser le travail de ses membres, de favoriser les échanges
avec les patients et le personnel, et de faire connaître les richesses du
patrimoine architectural régional.
8
8 Visite d’une délégation de médecins chinois
Dans le cadre de la coopération avec la Chine, le CHU de Grenoble
a accueilli le 12 novembre une délégation d’environ 45 chefs de pôle
chinois venus s’inspirer de l’organisation polaire de l’établissement.
Ils ont passé plusieurs jours en immersion dans l’établissement en
vue d’analyser l’organisation des soins, des ressources humaines,
de découvrir les dernières techniques médicales et les nouveaux
équipements.
9
9 La Maison du patient chronique
La journée mondiale du diabète est l’occasion, chaque année, de faire
le point sur le diabète : une maladie encore mal connue qui touche plus
de trois millions de personnes en France, et dont la progression est l’une
des plus importantes parmi les maladies chroniques. Les associations
locales de patients ont profité de cette journée pour informer les visiteurs
sur la pathologie, les moyens de prévention et sa prise en charge et pour
leur faire découvrir la maison du patient chronique.
Cette nouvelle structure s’adresse aux patients chroniques et à leur
entourage pour faciliter l’accès aux soins. Relai entre les patients et les
professionnels de santé, elle aura également pour mission de fédérer
les différentes associations de patients, toutes pathologies confondues.
10
30
10 Le Blé de l’espérance pour les enfants malades
de pédiatrie
L’association le Blé de l’espérance organise des actions caritatives en
faveur des enfants malades et permet d’améliorer leur confort par des
dons en matériel, ludique, informatique ou par des spectacles. Le 14
novembre dans la salle polyvalente de l’Hôpital Couple Enfant (HCE),
l’association a proposé, en collaboration avec les éducatrices de pédiatrie, un conte asiatique « Le jardin des quatre lunes » par Hélène Phung,
conteuse origamiste.
Dix ordinateurs portables ont également été offerts par les partenaires
de l’association, les sociétés Alvoé de Lyon et Sogeti de Grenoble, pour
que les enfants hospitalisés puissent se distraire, se cultiver et garder le
contact avec leurs proches et leurs amis.
TheLinks.fr - Juin 2014 - Crédits photos : Gregor COLLIENNE - Mutuelle nationale des hospitaliers et des professionnels de la santé et du social. La MNH et MNH Prévoyance sont deux
mutuelles régies par les dispositions du livre II du Code de la mutualité, immatriculées au répertoire SIRENE sous les numéros SIREN 775 606 361 pour la MNH et 484 436 811
pour MNH Prévoyance.
OUF !
QU’EST-CE
QUI NE VA
A
PAS ?
JE ME DEMANDE
COMMENT JE FERAIS S’IL
M’ARRIVAIT QUELQUE
CHOSE ?
JE SERAI
LÀ.
ET LA MNH AUSSI,
ET
EN TE VERSANT
UN COMPLÉMENT
DE REVENU.
TOUJO
OURS
AVEC UNE
E SŒUR
COMME
E TOI !
RASSURÉE ?
LL’ESPRIT
L’
’ES
ESPR
ESPR
PRIT
IT HOSPITALIER
HOS
OSPI
PITA
PI
TALI
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LIER
LI
ER E
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N PL
PLUS
US
* MNH PREV’ACTIFS propose aussi un capital en cas d’invalidité totale et définitive ou décès, et des rentes conjoint et/ou éducation.
Pour le détail de l’offre, nous consulter.

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