La Lettre de la Miniature - Lemoine

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La Lettre de la Miniature - Lemoine
La Lettre de la Miniature
N° 2. Juin 2010. Rédaction : ©Nathalie Lemoine-Bouchard. Tous droits réservés.
AGENDA
4 juin –14 août 2010
Exposition : « Boutons,
Phénomène artistique,
historique et culturel »
Mona Bismarck Foundation,
34, av. de New York
75116 Paris
du mardi au samedi 12-18H30,
sauf jours fériés.
Entrée libre.
Voyage à travers une
sélection d’un millier de
boutons orchestré à partir
de
la
remarquable
collection de Loïc Allio.
On pourra y découvrir le
phénomène étonnant de la
miniature sur boutons,
bien représentée avec une
centaine de pièces de la
fin du XVIIIe siècle et du
début du XIXe siècle.
Nombreux furent les
peintres en miniature à
travailler
pour
les
marchands merciers au
moment de la vogue des
larges boutons, peints des
scènes les plus variées.
Rappel : 17 avril - 20 juin
2010, Exposition :
« Jean-Baptiste-Jacques
Augustin, peintre en
miniature »
Au musée Pierre-Noël,
Saint-Dié-des-Vosges
Fermé lundi, jours fériés.
Catalogue 20 € . Cf. La
lettre de la miniature n°1.
Dans ce numéro :
Cinq peintres en
miniature nouvellement
répertoriés
Jeune femme aux cheveux courts,
l’un des plus petites miniatures
connues de Jean-Baptiste Isabey
(Lemoine-Bouchard Fine Arts,
inv. 009M)
La Lettre de la Miniature propose à chaque numéro un gros plan sur quelques
artistes, sur une miniature ou sur une collection ; l’actualité de LemoineBouchard Fine Arts (Galerie et Expertise) ; l’actualité de la recherche et des
musées. N’hésitez pas à nous communiquer vos informations ou vos recherches en
cours. Bonne lecture.
Sommaire
p. 1 Agenda : exposition « Boutons » (dont env. 100 peints en miniature), Mona
Bismarck Foundation
p. 2. Anecdotes : comment juger de la qualité d’une miniature ? Vivant Denon répond en
1811.
p. 2-5 Peintres en miniature, du nouveau sur :
p. 2- Louis-Lié Perin : découverte d’un élève, Yves Duflos de Saint-Amand (1779-1857)
p. 3-5 Charles-Henri Desfossez, officier, pastelliste et peintre en miniature
p. 5- Nouvellement répertoriés : Berthier, Pauline Blanc, Chirat de Montrouge, Mlle
Felix, Ferrand
p. 6-7 Actualités Lemoine-Bouchard Fine Arts :
- Galerie : à découvrir d’importants portraits en miniature par Barrois, Borel, Guérin
- Expertise : un émail d’Isaac Adam, trois dessins de J.-B.J. Augustin, des miniatures de
Legay, Lonsing, Lorrichon, Naigeon, présentés chez Artcurial, le 21 juin 2010 ; des
miniatures de Martin 1801 et du tsar Paul Ier de Russie (1796-1801) par Stroely, chez Me
Chochon-Barré-Allardi le 30 juin.
p. 8. Actualités de la Recherche et des musées :
- Legs de miniatures au MAD Bordeaux
- Catalogue en cours des œuvres de Joseph Boze
- Centre de Recherches sur la Miniature et l’Iconographie Française
- Chretien, Quenedey, Bouchardy : Appel à inventaire des physionotraces
Comment juger de la qualité d’une miniature ?
On appréciera la réponse malicieuse de Vivant Denon, directeur général des Musées, faite en 1811. Il était
consulté par le duc de Frioul, grand maréchal du palais.
« Monsieur le Duc,
J'ai reçu la miniature représentant une jeune femme jouant avec des colombes que Votre Excellence m'a
adressée, sur laquelle elle désire avoir mon avis. Je m'empresse de vous répondre, Monsieur le Duc, que je
considère cette production sous trois points de vue différens (sic). Si elle est due à un amateur qui se fait un
amusement de la peinture elle est passable, si elle est l'ouvrage d'une dame de haute distinction elle est fort
agréable, si c'est un artiste de profession qui vous l'a adressée elle est très faible. »
(Archives des musées nationaux, registre AA4, n° 2055, p. 313, Correspondance de Denon, 16 avril 1811)
Peintres en miniature, du nouveau sur :
LOUIS-LIE PERIN : DECOUVERTE D’UN ELEVE, Yves DUFLOS de SAINT AMAND (1779-1857)
Louis-Lié Perin (1753-1817) est un peintre en miniature bien connu des amateurs. Adolphe Perin fit paraître en
1844 une notice biographique sur son père1, utile mais qui comporte des erreurs ou approximations. Sur la foi de
ce texte, Louis-Lié Perin n’aurait eu pour seul élève que son propre fils Adolphe, auquel il aurait enseigné le
dessin mais pas la miniature, information que nous avons reprise dans Les peintres en miniature, 2008, p. 416.
Or un élève au moins s’est réclamé de ce maître. Nous trouvons en effet « Yves-Marie-Augustin Duflos,
peintre » inscrit à l’école de l’Académie « le 1er Floréal an IV (1796) âgé de 17 ans, demeurant place des
Victoires n° 8, élève du Cen [citoyen] Perin peintre en miniature », qui « a[avait] justifié de sa carte de
citoyen »2. Il descendait d’une famille de graveurs réputés, en particulier son arrière grand-père Claude Duflos
(Coucy-le-château, 1668-Paris, 1727), son grand-père Claude-Augustin Duflos (Paris, 1695-Paris, 1785) qui
grava notamment d’après Rosalba Carriera, et son père Augustin Duflos (Paris, 1739 – 26 juillet 1789). Ce
dernier était aussi marchand joaillier à Paris et publia vers 1760 un recueil de dessins pour la joaillerie, gravé par
son propre père Claude Duflos, et dédié « à Monseigneur le comte de St Florentin, ministre et secrétaire d’état ».
Cette dédicace au ministre est à rapprocher du fait qu’Augustin Duflos fut aussi secrétaire d’ambassade en
Espagne et en Angleterre3.
Né à Paris le 17 ou 19 septembre 1779 selon les sources, le jeune Yves-Marie-Augustin Duflos perdit son père à
dix ans et dut commencer rapidement à travailler. En 1796, année où il est inscrit comme peintre à l’école de
l’Académie, il est probablement déjà graveur et l’auteur d’une estampe signée « Duflos » d’après un portrait de
Borel, publiée dans « De la philosophie du Bonheur, ouvrage recueilli et publié par l’auteur de la Philosophie
de la nature » de Delisle de Sales. Quant à ce Borel, il s’agit certainement du peintre en miniature AntoineCharles-Thérèse Borel (Pesmes, 28 avril 1777 - Besançon, 26 juillet 1838), lui aussi fils d’un graveur parisien, et
qui avait été formé à l’école de Dijon chez Devosge (sa première miniature connue date de 1795 ; voir plus bas
une de ses œuvres au catalogue de Lemoine Bouchard Fine Arts). En 1799, Borel entra à l’école de l’académie
avant d’aller se perfectionner à la miniature dans l’atelier de Jean-Baptiste-Jacques Augustin. On notera au
passage que Duflos habitait en 1796 place des Victoires, n° 8 et que J.-B.-J Augustin demeurait à la même
époque au n° 15.
Yves-Marie-Augustin Duflos se fit plus tard appeler Duflos de Saint-Amand3 ; il eut quatre enfants de ses deux
mariages, le premier en 1803 avec sa cousine germaine Pauline Catherine de Villemarest (morte le 17 Floréal an
XIII), le second avec Marie-Rosalie-Désirée de Gogué. Il ne fit pas une longue carrière comme artiste car il
devint receveur des Finances à Dreux en 1813. Il mourut le 8 février 1857. Aucune de ses miniatures ne nous est
actuellement connue.
Archives : (1) Perin Alphonse, « Notice biographique sur Louis Perin, peintre rémois », Travaux de l’académie de Reims,
1844, p. 261-271. (2) ENSBA, Ms 95, 1er floreal an IV. (3) Réunion des Sociétés des Beaux-arts, vol. 29, 1905, p. 394. (4)
Il existe un fonds d’archives privées de cette famille déposé en 1956 aux Archives nationales, cote 7J1.
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Peintres en miniature, le point sur :
Charles-Henri des FOSSÉS (DESFOSSÉS) ou DESFOSSEZ : officier, pastelliste et peintre en miniature
(Cappy dans l’Oise, 7 mars 1764 - Paris, 1851).
Une gravure récemment passée en vente à l’hôtel Drouot « d’après un pastel de Desfossés daté de 1778 » (voir
photo ci-dessous aimablement communiquée par l’acquéreur ; coll. privée) nous incite à reprendre et
compléter les informations sur cet artiste qui se révéla d’un talent très précoce, et qui eut une double carrière
après une formation tant artistique que militaire.
« La Reine annonçant à Madame de Bellegarde et des juges la liberté de son mari en mai 1777 »
en haut "1ère épreuve de souscription avant la lettre" et le prix de "48.."
en bas à gauche :"Composé et dessiné au pastel, de même grandeur que l'estampe en 1778 par le Sieur
Desfossés Officier au Corps Royal d'Artillerie"
en bas à D "Gravé à Paris en 1779 par Ant. Jean Duclos sous la direction du Sieur Basan".
Le pastel perdu était, selon la lettre, de même taille que la gravure. Le sujet met en évidence le dénouement
heureux, grâce à l’intercession de la reine, d’un procès devenu politique : Le colonel de Bellegarde avait été
chargé par Choiseul de réorganiser les arsenaux, en leur retirant les armes désuètes et en remettant de l'ordre à
la manufacture de Saint-Etienne. Cette réforme fut mal conduite, des fusils neufs furent même réformés (et
vendus aux Américains) ; on accusa Bellegarde de dégarnir les arsenaux et de ventes à des prix jugés trop bas,
de collusion avec le principal acheteur. Louis XV exigea qu'il soit traduit en justice avec Moutier qui profitait
des livraisons des armes jugées obsolètes. Les deux accusés ne purent se défendre et furent condamnés à
l'emprisonnement (20 ans pour Bellegarde enfermé à la forteresse de Pierre-Encize; Moutier quant à lui fut
enfermé à l'Abbaye de saint-Germain et fut relâché le 7octobre 1775 moyennant une caution de 250.000
livres). Madame de Bellegarde demanda la grâce de son mari auprès de Marie-Antoinette. La reine obtint la
révision du procès; évidemment très suivi par les milieux militaires auxquels appartenait le vicomte Desfossés,
un nouveau procès eut lieu le 17 janvier 1778 et acquitta Bellegarde. Desfossés montre ici le dénouement
heureux de l’affaire, annoncée par la reine, alors âgée de 23 ans, entourée du comte et de la comtesse de
Provence, du comte et de la comtesse d’Artois et de l’empereur Joseph II.
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Né au château familial de Cappy, dans l’Oise, commune de St-Vaast-de Longmont-lès-Verberie, Charles
vicomte Desfossés (Desfossez) était le fils aîné de Charles-Henri, ancien capitaine de Dragons, comte de
Villeneuve, dit comte des Fossez, qui fut breveté lieutenant colonel au régiment Colonel général. Sa mère
était née Françoise-Elisabeth de Carraque. Après deux jumeaux morts à la naissance, il eut un frère cadet,
Pierre-Antoine, né en 1767.
Grâce à la notice nécrologique de Renzi, l’on sait que Charles fut mis jeune, probablement vers l’âge de 73
ans, en pension à quelques kilomètres de chez lui, chez les Génovefains de Senlis ; à 10 ans il fut envoyé
comme pensionnaire au collège militaire de La Flèche, puis à Rebais, « avec le titre d’élève du roi ».
Toujours selon Renzi, il aurait été page à la cour de Louis XV donc avant la mort du roi en 1774. En 1778, il
est envoyé comme Cadet à l’Ecole militaire à Paris. Et la même année, il réalise le pastel montrant la reine
Marie-Antoinette et sa suite dans la Galerie des glaces à Versailles : « La Reine annonçant à Madame de
Bellegarde et des juges la liberté de son mari en mai 1777 ». Desfossés avait alors tout juste 14 ans et se
révélait très bon dessinateur. Il était désigné sur cette gravure comme « officier au corps royal d’artillerie ».
- Homme en costume bleu foncé,
miniature signée C. Desfossez, 1796,
diam. 5,1 cm,
sur une boîte (signalé par Schidlof).
Détail de la gravure
Le vicomte Desfossés fut plus tard capitaine de cavalerie. Curieusement, on ne trouve pas trace de cette
carrière militaire dans les Etats militaires ni chez Colonel Général dragons, ni Orléans cavalerie (il y aurait
été capitaine en 1785 selon Renzi) et ni dans l'artillerie, ainsi que l’a constaté pour nous Jean-Louis Vial.
Une fois entré à l’Ecole militaire en 1788, il suivit également des études artistiques à Paris car il est dit élève
de Peter Adolph Hall, de Jean-Baptiste Greuze et de Jean-Baptiste Regnault. Il aurait quitté l’armée en 1791
« à l’occasion de la création du drapeau tricolore » selon Renzi. Il se retira alors à Cappy puis à Verbery dans
l’Oise où il épousa Mlle de Chabanon, fille d’académicien. Rapidement de retour à Paris, il fit le portrait de
Louis XVI qu’il fit graver et de toute la famille royale. Renzi rapporte que la reine enfermée au Temple lui
aurait demandé ces portraits par l’entremise de Mme de Tourzel et qu’il les lui aurait fait parvenir cachés
dans une boîte à triple fond. On le retrouve capitaine de la garde nationale de la section des Gravilliers.
Après 1793, il se retira à la campagne à Vély près de Soissons. Plus tard, il alla se perfectionner à Paris dans
l’atelier de J.-B.-J. Augustin, qu’il revendiqua comme maître en 1796 dans le livret du Salon auquel il
participa pour la première fois (n° 131 bis). Il figura à celui de 1798 sans référence à aucun maître avec Un
portrait d’enfant peint en miniature, sous la figure de l’Amour (n° 115). En 1796, il habitait à Paris, rue
Mêlée, n° 13 et en 1798, rue Notre-Dame Nazareth, n° 115. En 1802, à la mort de son père, il s’installa à
Cappy dont il devint maire.
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En 1805, il fut appelé par le prince Lebrun, ancien 3e consul, duc de Plaisance et archi-trésorier de l’Empire,
pour être secrétaire de ses commandements et il le suivit en Italie. A Florence, il fut nommé secrétaire
général de la préfecture de l’Arno sous le baron de Reuilly qui était de ses amis ; à la mort de ce dernier en
1810, il travailla à nouveau pour le prince Lebrun. En 1808, le vicomte Desfossés avait été reçu membre de
l’académie des Beaux-arts de Florence et en 1809, à celle du Val d’Arno. Rentré en France en 1815, il fut élu
en 1816 colonel d’état major de la Garde nationale de l’Oise. Il vécut à Cappy jusqu’à la mort de sa femme
vers 1850, puis s’installa à Paris chez son fils où il mourut âgé de 87 ans.
Les miniatures connues de lui (actuellement moins d’une dizaine) s’échelonnent de 1789 au début du XIXe
siècle, notamment celle d’une Jeune Femme brune en robe de chambre bleue à col rouge, sur fond nuageux,
conservée au musée des Arts décoratifs de Paris (inv. 26604).
N.L.B. avec l’assistance de J.L. Vial.
Bibl. : Gabet, 1831, p. 207. Guyot de Fère, 1832, p. 372 le dit « élève de Greuze, de Regnault et de M. Augustin ». Renzi, « Notice
[nécrologique] sur M. le vicomte Des Fossez, membre de l’Institut historique », in L’Investigateur, journal de l’Institut historique,
tome II, 3e série, dix-neuvième année (vol. 19), Paris, 1852, p. 61-63. Schidlof, La miniature en Europe, 1964, p. 201.
Peintres en miniature nouvellement répertoriés :
Paru en mai 2008 aux Editions de l’Amateur, le dictionnaire Les peintres en miniature actifs en France
1650-1850, fait l’objet d’un travail d’amélioration constant. Voici quelques noms que nous y ajoutons.
BERTHIER (actif au XIXe siècle)
Artiste signalé par une œuvre de la légende napoléonienne. Voir aussi Bertier.
- Napoléon dans une taverne, assis à une table face au spectateur, une servante lui apporte un plat, une
petite fille, une grosse miche de pain, S.b.d. Berthier, diam. 7,4 cm (musée Denon, Chalon-sur-Saône, inv.
2003.3.3)
BLANC Pauline (active en 1844).
Artiste signalée par une miniature de bonne facture représentant une Jeune femme brune coiffée de bandeau
et en robe blanche, à une terrasse donnant sur un paysage, un rideau à droite, à mi-corps de ¾ à gauche,
S.D.d. Pauline Blanc, rect. 10,1 cm, L. 8,8 cm (Drouot, Me Delorme, 24 avril 1992, n° 82 repr.).
CHIRAT DE MONTROUGE Jean-Baptiste (1716- 27 décembre 1788)
Sieur de Bellair, conseiller d’épée et pour la noblesse à Epinal, peintre en miniature amateur. D’une famille
originaire de Sury en Forez, il a laissé un exemple de son talent dans un manuscrit de 41 feuillets racontant
l’histoire de sa famille où se trouve collée une miniature de sa main datée de 1776 ; elle fut réalisée à
l’occasion du mariage de son cousin et offerte « à M. de Montrouge et à Madame Simone Duguet sa chère
moitié » : dans un cadre de feuillage doré, deux blasons accolés sont posés sur un tertre, surmontés de deux
cœurs roses d’où sortent des flambeaux dont les flammes se rejoignent ; deux tourterelles sont posées sur
une branche d’arbre, sur fond de paysage de rivière, avec village et montagnes. L’artiste mourut âgé de
soixante douze ans et six mois (Jean Touzot librairie internationale, Paris, cat. 2008).
FELIX Mlle (active avant 1771).
Peintre en miniature. Son activité est attestée par un rapport d’expertise du 19 février 1771 sur une miniature
« copiée d’après une miniature peinte par Mlle Felix » représentant le Sieur Grandin.
Bibl. : A.N., Y 1903, Rapports d’expertise, 1712-1790, p. 99.
FERRAND (actif vers 1800).
Artiste signalé par une miniature, peut-être exécutée à Tours où vivait le modèle représenté.
- Jeune Fille de 15 ans en robe blanche à taille haute, en train de jouer de la guitare, S.d. Ferrand pinxit,
identité du modèle et date au dos « en l’an 12 », ronde (coll. privée).
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Actualités LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS
1. Galerie en ligne
Lemoine-Bouchard Fine Arts vous invite à découvrir plusieurs importants portraits entrés à son
catalogue et visibles à Paris sur rendez-vous. Voir aussi www.lemoinebouchard.com
Sélection :
-Eugène Frédéric Garnier de Falletans en 1819, par Frédéric BARROIS (Paris, 1786-Meaux, avant 1880),
H. 7 cm, L. 5,6 cm ; l’année où Barrois fut primé au Salon.
-Son épouse née Adèle Lebas de Girangy (1796-1857) en 1818, rare miniature par Antoine BOREL (17771838), diam. 6,7 cm
-Le général Bernard Duvignau (1770-1827), vers 1795, par Jean-Urbain GUERIN (1761-1836), ovale,
H. 6,8 cm ; à 25 ans, Duvigneau était chef d'état major de l'armée de l'Intérieur ; grâce à son soutien décisif le
5 octobre 1795, Bonaparte fit charger les insurgés royalistes pour protéger la Convention et gagna le surnom
de "général vendémiaire"...
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2. EXPERTISE. PROCHAINES VENTES :
- 21 JUIN 2010, ARTCURIAL, HOTEL DASSAULT, PARIS, 19H00, miniatures n° 48-59
Signalons :
n° 48 : 3 dessins par JBJ AUGUSTIN ; Voir détails sur www.artcurial.com
Sélection : n° 49 Philippe de Noailles, duc de
Mouchy, par François LONSING ; n°55 émail
d’Isaac ADAM, 1801 ; n°52 Jeune femme vers
1775, décorée de l’ordre de Charles III
d’Espagne, peut-être la sœur de la reine MarieAntoinette, Marie Caroline, reine consort de
Naples ; n° 56 Jeune femme en manteau de soie
jaune à plumetis gris, école d’Emmanuele
SCOTTO (Italie, début XIXe siècle) ; n° 54
Mme Leblanc rare miniature par Jean-Claude
NAIGEON (1753-1832), premier conservateur
du musée du Luxembourg ; n° 59 Homme 1815
par Pierre LE GAY de Brie, repr. in Les peintres
en miniature, 2008, p. 341 et dernière connue de
lui.
- 30 JUIN 2010, étude CHOCHON- BARRE-ALLARDI, Drouot, Salle 14
Miniatures, souvenirs historiques. Voir détails sur www.allardi.com
N° 119 bis.
Pierre Edouard STROELY (Dusseldorf, 1768 – Londres ?, 1826)
Paul Ier (1754-1801), tsar de Russie, en uniforme, portant la plaque et le
cordon de l’ordre de Saint-André et en sautoir l’ordre de Saint Alexandre
Newski
Importante miniature ovale sur ivoire, signée en bas à gauche : Stroely
Ovale, H. 6,6 cm, 5,6 cm
Dans un médaillon en argent (poinçon Minerve), H. 7,7 cm, L. 6,5 cm
Est. : 3000-5000 euros
Après avoir travaillé à Paris, en Allemagne et en Italie, Stroely arriva à Saint-Pétersbourg fin 1796 et y resta cinq
ans au cours desquels il connut un très grand succès à la Cour. De nombreuses miniatures de sa main figurèrent
dans la collection du Grand duc Nicolas Mikhailovitch ; on connaît également de lui le portrait de la reine Louise
de Prusse, de Louis XVI et de sa famille mais ce portrait du tsar Paul Ier, réalisé peu après son accession au trône
en 1796, paraît inédit. [Bon état ; reflet du verre bombé sur la photo]
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Actualité de la Recherche et des musées
LEGS DE MINIATURES AU MUSEE DES ARTS DECORATIFS DE BORDEAUX : fin 2007-début
2008 le musée a reçu un legs de portraits des XVIII-XIXe siècles provenant d’une même famille ; parmi les
miniatures signées, signalons 3 Dagoty, 2 Collas, 2 Blaize, 1 Mulnier, 1 Bazire, 1 Busset ; cette collection
sera détaillée dans l’ouvrage sur la miniature et ses usages à paraître fin 2010 par J. Pecquet-Du Pasquier.
BOZE Joseph (1745-1826)
Après la publication du catalogue de l’exposition Joseph Boze, portraitiste de l’Ancien Régime à la Restauration,
Somogy, Paris, 2004 (ISBN 2-85056-768-X), Gérard Fabre poursuit ses recherches sur l’artiste. Si vous connaissez des
œuvres notamment des miniatures inédites de Boze, merci de nous en faire part, nous transmettrons.
CENTRE DE RECHERCHES SUR LA MINIATURE ET L’ICONOGRAPHIE FRANCAISE
Le Centre de Recherche sur la Miniature et l’iconographie française, composé de chercheurs pluridisciplinaires réunis
sous l’impulsion de Nathalie Lemoine-Bouchard, a le plaisir d’accueillir dans son équipe Guillaume MAZEAU,
Docteur en histoire, maître de conférences à Paris I Sorbonne, membre de l’Institut d’Histoire de la Révolution
française.
CHRETIEN, QUENEDEY, BOUCHARDY : appel à inventaire des physionotraces
Le Centre de Recherche sur la Miniature et l’iconographie française s’est fixé comme objectif en 2010-2012 un préinventaire des physionotraces, ces profils gravés au format de la miniature après avoir été dessinés grandeur nature
entre 1784 et 1830 environ. Nous remercions nos lecteurs de nous signaler les œuvres dont ils ont connaissance, même
si les personnages ne sont pas identifiés, dans des musées, collections privées ou bien reproduits dans des ouvrages. En
effet, de nombreux physionotraces ont servi au XIXe siècle d’illustration à des biographies et leur inventaire est
particulièrement difficile à établir. Sous le portrait, figure généralement une mention commençant par : « Dessiné et
gravé au physionotrace… ». Les portraits sont parfois coupés au trait rond, mais il en subsiste sur feuille entière.
Le marquis Jacops d’Aigremont, miniaturiste,
physionotrace de Quenedey (Galerie Mas, Paris).
Avant d’être gravés au format d’un médaillon, les portraits étaient dessinés de profil, grandeur nature. Nous
recherchons aussi ces portraits dessinés dont voici un exemple, par Bouchardy :
Portrait d’homme, S.D.g. Bouchardy del / palais Royal n° 82/ 1822, crayon, fusain, pastel, rect. : H. 47 cm,
L. 38,5 cm (Lemoine-Bouchard Fine Arts, inv. 190D)
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