hildegard von bingen - Orchestre Philharmonique Royal de Liège

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hildegard von bingen - Orchestre Philharmonique Royal de Liège
1 €
MUSIQUES ANCIENNES
HILDEGARD VON BINGEN
DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2015
14h30 : Rencontre avec Els Janssens-Vanmunster, Caroline Marçot et Annie Paris
16h : concert « Histoires de souffles, chants poétiques autour
de l’œuvre de Hildegard von Bingen »
PROLOGUE Physica : L’Air
PROGRAMME
O splendidissima gemma
HILDEGARD VON BINGEN
Hodie aperuit
HILDEGARD VON BINGEN
Lettre 159r : Hildegard à l’abbesse Hazzecha (1160-1161)
O vivens fons
HILDEGARD VON BINGEN
O cruor sanguinis
DAVID ESKENAZY (FR, 1977) / texte de HILDEGARD
Lettre 102 : Le moine Guibert à Hildegard (1175)
O quam mirabilis est
HILDEGARD VON BINGEN
Lettre 102r : Hildegard à Guibert (1175)
Favus distillans
HILDEGARD VON BINGEN
O sapientia
SOPHIE LACAZE (FR, 1963) / texte de HILDEGARD
Ave generosa
HILDEGARD VON BINGEN
Et lux perpetua
O pulchrae facies
O viridissima virga KLAUS HUBER
HILDEGARD VON BINGEN
HILDEGARD VON BINGEN
Lettre 102r : Hildegard à Guibert (1175)
O quam pretiosa est
HILDEGARD VON BINGEN
O quam mirabilis est
IVAN MOODY (GB, 1964) / texte de HILDEGARD
O pastor animarum
HILDEGARD VON BINGEN
Lettre 319 : Hildegard à Berthe, Reine de Grèce (1146-1160)
O nobilissima viriditas
HILDEGARD VON BINGEN
Lettre 108a : Guibert de Gembloux aux Sœurs de l’Abbaye du Rupertsberg (1176)
Cum processit
HILDEGARD VON BINGEN
De Sancto Spiritu
PETR EBEN (CZ, 1929-2007)
Mora Vocis - voix solistes au féminin
Kelly Landerkin | Caroline Marçot | Annie Paris | Hélène Richer
Els Janssens-Vanmunster, direction artistique
MORA VOCIS EST UN ENSEMBLE SOUTENU PAR LE MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA
COMMUNICATION – DRAC LANGUEDOC-ROUSSILLON, PAR LA RÉGION LANGUEDOC-ROUSSILLON ET PAR
LE CONSEIL GÉNÉRAL DU GARD. MORA VOCIS EST MEMBRE DE LA FEVIS ET DU PROFEDIM.
DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2015 HILDEGARD VON BINGEN [PROGRAMME 09]
Caritas abundat
HILDEGARD VON BINGEN (1098-1179)
Caritas abundat
KLAUS HUBER (CH, 1924)
Lettre 160 : L’abbesse Hazzecha à Hildegard (1161)
A
bbesse, femme de lettres passionnée par les minéraux, la médecine et la pharmacopée,
Hildegard von Bingen (1098-1179) est aussi l’une des rares femmes du Moyen Âge à
avoir laissé une œuvre musicale prodigieuse. Hymnes à la vie, à l’amour, à la femme,
ses chants fleuris et poétiques, d’une modernité déconcertante, sont inspirés de ses visions
mystiques. Plus de 800 ans après, quelques compositeurs d’aujourd’hui se laissent porter par
sa force mélodique, offrant un regard contemporain sur une musique intemporelle.
HILDEGARD VON BINGEN (1098-1179)
VISIONNAIRE  légendaire,
Hildegard von Bingen est
une des rares femmes du
Moyen Âge et dans toute
l’histoire de la musique qui
ait laissé autant d’écrits sur
des sujets très variés, tels
que les plantes et les animaux, les éléments et les
planètes, la diététique et les descriptions de ses
visions reconnues par le pape.
ABBESSE. C’est à peine quelques années
après sa naissance, en 1098, dans la Hesse rhénane, que la jeune Hildegard intègre le monastère bénédictin mixte de Disibodenberg, où des
moines et des moniales vivent côte à côte. Plus
tard, élue Magistra de sa communauté, elle réussit à convaincre l’archevêque de la nécessité
d’avoir un lieu pour elle et ses moniales, ce qui
lui permet alors de déménager à Rupertsberg,
près de Bingen. Devenue abbesse de ce nouveau monastère, elle y poursuit ses recherches
et ses études, puis y décède en 1179, à 81 ans.
RENAISSANCE. Le XIIe siècle est considéré
comme le témoin d’une « renaissance », au sens
d’une vaste éclosion culturelle, qui provient de
l’exceptionnel épanouissement intellectuel philosophique et esthétique des arts monastiques
de cette époque. Hildegard en est l’exemple
par excellence. Reconnue et consultée par les
plus grands de son époque, elle est néanmoins
très controversée par certains et doit souvent
faire preuve d’une diplomatie et d’une inventivité accrues. Hildegard von Bingen invente un
langage poétique et musical qui étonne encore
aujourd’hui par la force imaginative des textes
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et le lien intime des mots à la musique, par les
hardiesses modales et l’étendue vocale des
mélodies. La mélodie, ici, est le véhicule idéal
du texte poétique dont elle reflète le contenu.
ŒUVRES D’AUJOURD’HUI. Les voix féminines de Mora Vocis tentent de faire entendre
cette relation inséparable, entre le mouvement
expressif musical et le mouvement expressif
linguistique, sans laquelle cette musique n’existerait pas pour elle-même. Il n’est guère étonnant que moult compositeurs de notre temps
se sont laissé bercer par la musique envoûtante de Hildegard von Bingen. Certaines de
leurs œuvres ont d’ailleurs tout naturellement
trouvé leur place dans « Histoires de Souffles »,
et d’autres attendent d’y être intégrées dès que
possible.
CORRESPONDANCE. Les lettres au Moyen
Âge ne correspondent en rien à ce que l’on
connaît aujourd’hui. Elles étaient préparées
et envoyées après mûre réflexion car destinées à être lues par le plus grand nombre de
personnes. En effet, une lettre n’était jamais
un bien personnel mais trouvait de nombreux
« lecteurs » sur son chemin. On avait même, et
ce heureusement pour nous, pour habitude de
collectionner la correspondance importante
de et vers une personne importante telle que
Hildegard afin de pouvoir la consulter et s’y référer en cas de besoin. Hildegard utilisait des tons
très différents en fonction des destinataires :
tantôt moralisatrice, tantôt encourageante ou
encore en interrogation sur ses aptitudes et
devoirs liés à ses visions.
DOCTEUR DE L’ÉGLISE. En mai 2012, le pape
Benoît XVI étend le culte liturgique de Hildegard
von Bingen à l’Église universelle par canonisation équipollente. À peine trois semaines plus
tard, il annonce la proclamation de la Sainte
comme Docteur de l’Église. C’est le 7 octobre
2012, que Hildegard von Bingen devient officiellement la quatrième femme portant ce titre
après Catherine de Sienne, Thérèse d’Ávila et
Thérèse de Lisieux. Il s’agit de la plus haute
reconnaissance de l’Église catholique qui n’affirme pas seulement l’exemplarité de sa vie mais
également de ses écrits.
LES COMPOSITEURS D’AUJOURD’HUI
KLAUS HUBER (CH, 1924) étudie au
Conservatoire de Zurich (le violon avec Stefi
Geyer et didactique musicale) et à la Staatliche
Hochschule für Musik de Berlin. Il enseigne
d’abord à la Musikakademie de Bâle, puis de
1969 jusqu’à sa retraite en 1990 à la Staatliche
Hochschule für Musik de Fribourg-en-Brisgau.
Parmi ses élèves figurent de nombreux compositeurs de premier plan nés après 1945
(Brian Ferneyhough, Wolfgang Rihm ou Michael
Jarrell). Klaus Huber a été professeur invité et
compositeur en résidence à travers le monde et
a reçu de nombreux prix et distinctions.
DAVID ESKENAZY (FR, 1977) est un musicien
de scène éclectique qui développe une esthétique hybride en tant que compositeur et arrangeur. Il étudie l’écriture musicale avec Isabelle
Chovallon, et la composition avec Jean-Jacques
di Tucci et Philippe Schoeller. Il a signé de nombreuses créations dans le domaine du jazz, de
la musique classique contemporaine et de la
musique brésilienne. La rencontre avec Mora
Vocis a donné naissance à l’œuvre Le Grand
Voyage, pièce théâtrale d’après le roman du
même nom de Jorge Semprun. Dans son projet
pédagogique autour du chant en groupe, David
Eskenazy aborde rythme et voix, langage mélodique et improvisation.
Après son diplôme de composition à Paris,
SOPHIE LACAZE (FR, 1963) travaille avec
A. Tisné, A. Gaussin, Ph. Manoury, E. Morricone
et F. Donatoni. Lauréate de plusieurs concours
internationaux, elle collabore avec de nombreux
ensembles et solistes en France et à l’étranger.
Sa musique a une esthétique très personnelle,
en dehors de tout courant et de toute école.
Sophie Lacaze cherche à redonner à la musique
ses vocations premières, comme le rituel, l’incantation et la danse. Son catalogue comporte
aujourd’hui une soixantaine d’œuvres, allant
du solo à des pièces orchestrales, en passant
par deux opéras et des œuvres mixtes. L’œuvre
O Sapientia a été écrite en 2013 pour Mora
Vocis et créée en 2014 par cet ensemble.
Après avoir étudié la composition au Royal
Holloway College, IVAN MOODY (GB, 1964)
travaille à Londres pour Bruno Turner et Peter
Phillips, puis comme écrivain et chef d’orchestre
au Portugal. En 1997, il commence à enseigner à
l’Academia de Artes e Technologias de Lisbonne.
Sa principale influence vient de l’Église orthodoxe
dont il fait partie. Il écrit essentiellement pour la
voix sans chercher un usage liturgique mais en
invoquant un sens du rituel et de la cérémonie,
et plus largement pour des spécialistes de la
musique ancienne. Sa musique est largement diffusée dans des festivals à travers l’Europe.
Ancien déporté de Buchenwald, PETR EBEN
(CZ, 1929-2007) reprend ses études de violoncelle, d’orgue et de piano après la Seconde
Guerre mondiale, et obtient ses diplômes de piano et de composition à l’Académie de Musique
de Prague en 1954. Il compose de nombreuses
œuvres pour différentes formations. Pianiste virtuose, grand improvisateur à l’orgue et au piano,
il a donné de nombreux concerts. Professeur
à l’Université et à l’Académie de Musique de
Prague, il est également, pendant les années
1990, président du Printemps de Prague. Il reçoit
des distinctions et des décorations du gouvernement tchèque, mais également en France, en
Grande-Bretagne et en Allemagne.
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QUELQUES MOTS SUR
LES CHANTS ET LES LETTRES
PHYSICA : L’air est un souffle...
CARITAS ABUNDAT : L’amour inonde toutes
choses...
LETTRE 160 : Hazzecha demande conseil
à Hildegard car elle n’arrive plus à gérer ses
moniales et souhaite partir pour vivre en ermite.
O SPLENDIDISSIMA GEMMA : Ô pierre
d’eau resplendissante, source jaillissant du
cœur du Père...
HODIE APERUIT : L’aurore reflète la fleur de
la Vierge Marie...
et Caritas abundat in omnia) Pierre d’eau lumineuse, source jaillissant du cœur du monde…
ce Verbe a façonné l’homme… Marie, tu es
cette matière de lumière… Amour inonde toutes
choses…
AVE GENEROSA : Salut, jeune fille généreuse,
toi, le lys blanc que Dieu regarda avant toute
autre créature…
ET LUX PERPETUA : Et que la lumière éternelle
les illumine.
O PULCHRAE FACIES : Ô gente dame au
LETTRE 159R : Hildegard fait comprendre fer-
visage radieux…
mement à Hazzecha qu’il vaudrait mieux qu’elle
s’occupe de ses moniales.
O VIRIDISSIMA VIRGA : Ô rameau de ver-
O VIVENS FONS : Ô fontaine vivante, comme
tu es suave...
O CRUOR SANGUINIS : Ô sang écoulant,
mets de ton baume sur nos langueurs.
LETTRE 102 : Le moine Guibert de Gembloux
(Belgique) se pose beaucoup de questions en
ce qui concerne les visions de Hildegard pour
qui il a une admiration sans bornes, alors il lui
écrit afin d’obtenir des réponses.
O QUAM MIRABILIS EST : Ô quel miracle
cette inspiration qui éveilla l’humanité...
LETTRE 102R : Hildegard explique à Guibert
qu’elle n’est rien et ne connait rien d’elle-même.
Elle explique recevoir ses visions depuis petite
comme un don, mais que tout ce qu’elle voit et
décrit lui est directement donné par Dieu. Elle
n’est que porteuse de la parole que le Seigneur
lui dicte.
FAVUS DISTILLANS : Sous ta langue il y
a du miel et du lait... (extrait du Cantique des
Cantiques).
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O SAPIENTIA : (textes de O virtus sapientiae
deur levé, en qui fleurit la belle fleur…
LETTRE 102R : Hildegard explique à Guibert
que tout ce qu’elle voit et décrit lui est directement montré par Dieu. Elle n’est que porteuse
de la parole que le Seigneur lui dicte.
O QUAM PRETIOSA EST : Ô qu’elle est précieuse la virginité de la Vierge, qui engendra le
fils de Dieu…
O QUAM MIRABILIS EST : Ô quel miracle
cette inspiration qui éveilla l’humanité…
O PASTOR ANIMARUM : Ô Berger des âmes,
délivre-nous de nos misères…
LETTRE 319 : Berthe de Sulzbach, Reine de
Grèce, a consulté Hildegard sur sa difficulté de
devenir mère. Hildegard lui conseille d’aimer.
O NOBILISSIMA VIRIDITAS : Ô noble viridité
[vigueur, verdeur], tu rougis comme l’aurore et tu
te consumes telle une flamme solaire…
LETTRE 108A : Guibert de Gembloux écrit aux
Sœurs de l’Abbaye du Rupertsberg (1176) car des
rumeurs disent que Hildegard est morte. Guibert
demande de lui renvoyer toute la correspondance. Il veut les rassembler en un volume afin
de les préserver. La rumeur s’avère fausse.
CUM PROCESSIT : L’œuvre de Dieu, formée à l’image de Dieu… tous les éléments se réjouissent
en toi, ô Marie-la louange…
DE SANCTO SPIRITU : Viens Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles, et allume en eux le feu
de ton amour.
Caritas abundat in omnia
deimis exceltissima super sidera
atque amantissima in omnia :
quia summo regi osculum pacis dedit.
L’amour inonde toutes choses
du fond de la terre aux lointaines étoiles
en tout il aime profondément :
aussi a-t-il donné au Roi Très-Haut un baiser de paix.
O splendidissima gemma
et serenum decus solis
qui tibi infusus est
fons saliens de corde Patris
quod est unicum Verbum suum
per quod creavit mundi primam materiam
quam Eva turbavit.
Hoc Verbum effabricavit tibi Pater hominem,
et ob hoc es tu illa lucida materia,
per quam hoc ipsum Verbum expiravit omnes
virtututes
ut eduxit in prima material
omnes creaturas.
Ô pierre resplendissante
sereine lumière du soleil
en toi répandu,
source jaillie du cœur du Père,
son Verbe unique
par lequel il créa la matière première du monde,
où Ève mit le trouble.
En toi le Père a fait homme ce Verbe,
tu es ainsi la radieuse matière,
par qui le Verbe exhale toutes les vertus,
comme il avait tiré de la prime matière
toutes les créations.
Hodie aperuit
clausa porta
quod serpens
in muliere suffocavit
Unde lucet in aurora
flos de Virgine Maria.
Aujourd’hui la porte close
s’est ouverte pour nous,
découvrant
ce que le serpent étouffait dans la femme.
Et voici que brille dans l’aurore
la fleur de la Vierge Marie.
O vivens fons
quam magna est suavitas tua,
qui faciem istorum in te non amisisti
sed acute previdisti
quomodo eos de angelico casu abstraheres,
qui se estimabat illud habere
quod non licet sic stare.
Unde gaude, filia Syon,
quia Deus tibi multos reddit
quod serpens de te abscidere voluit
qui nunc in maiore luce fulgent
quam prius illorum causa fuisset.
Ô source vive,
qu’elle est grande ta douceur,
toi qui n’as pas en toi perdu leur visage
mais qui a vu d’un regard pénétrant
comment les arracher à la chute de l’ange,
eux qui croyaient posséder
ce qui ne peut ainsi subsister.
Aussi réjouis-toi, fille de Sion,
car Dieu t’a rendu nombre de ceux
que le serpent avait voulu enlever
et qui désormais resplendissent dans une lumière
plus grande que celle qu’ils avaient auparavant.
O cruor sanguinis
qui in alto sonuisti
cum omnia elementa
se implicuerunt
Ô sang s’écoulant
criant là-haut
et tous les éléments
s’entremêlaient
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in lamentabilem vocem
cum tremore
quia sanguinis Creatoris sui illa tetigit.
Ungue nos
de languoribus nostris.
en plainte de terreur
touchés du sang
de leur Créateur,
Ô sang,
ton baume sur nos langueurs.
O quam mirabilis est
praescentia divini pectoris
quae praescivit omnem creaturam !
Nam cum Deus inspexit
facie hominis quem formavit
omnia opera sua
in eadem forma hominis
integra aspexit.
O quam mirabilis est inspiratio,
quae hominem sic suscitavit !
Ô qu’elle est admirable
la prescience du cœur divin
qui d’avance a su toute créature !
Quand Dieu regardait
le visage de l’homme qu’il formait,
c’étaient ses œuvres entières
dans cette forme d’homme
qu’il tenait sous son regard.
Ô qu’elle est admirable l’inspiration
qui ainsi suscitait l’homme !
Favus distillans
Ursula virgo fuit
quae Agnum Dei amplecti desideravit
mel et lac sub lingua eius
quia pomiferum hortum et flores florum
in turba virginum
ad se collegit.
Unde in nobilissima aurora gaude
Filia Sion.
quia pomiferum hortum et flores florum
in turba virginum
ad se collegit.
Une douce friandise
fut la jeune Ursule
qui désirait étreindre l’Agneau de Dieu,
miel et lait sous sa langue,
car elle a réuni près d’elle
une foule de jeunes filles,
jardin fruitier, fleur des fleurs.
Réjouis-toi dès l’aurore,
Fille de Sion,
car elle a réuni près d’elle
une foule de jeunes filles,
jardin fruitier, fleur des fleurs.
O sapientia
O virtus sapientiae
quae circuiens circuisti
comprehendo omnia
in una via, quae habet vitam,
tres alas habens,
quarum una in altum volat,
et altera de terra sudat,
et tercia undique volat.
Laus tibi sit
sicut te decet.
Ô sagesse
Ô vertu de sagesse
qui as formé le cercle circulant
dans la compréhension de tout
sur l’unique chemin qui possède la vie,
avec les trois ailes que tu as,
l’une pour voler dans l’altitude,
l’autre exsudant de la terre,
la troisième vol d’absolue plénitude,
louange à Toi, ô sagesse,
et l’honneur qui t’est dû.
Ave generosa
gloriosa et intacta puella.
Tu pupilla castitatis
tu materia sanctitatis
quae Deo placuit !
Salut à toi, jeune fille généreuse,
glorieuse et intouchée.
Toi, prunelle de chasteté,
matière de sainteté
et plaisir de Dieu !
Nam haec superna infusio
in te fuit
Car cet épanchement d’en haut
est descendu en toi
quod supernum Verbum
in te carnem induit.
et le Verbe d’en haut
en toi a revêtu la chair.
Tu candidum lilium
quod Deus
ante omnem creaturam inspexit.
Toi, le lis blanc,
que Dieu regardait
avant toute créature.
O pulcherrima et dulcissima,
quam valde Deus in te delectabatur
cum amplexionem caloris sui
in te posuit
ita quod Filius eius
de te lactatus est.
Ô la plus belle et la plus douce,
comme Dieu se plaisait en toi
lorsqu’en toi il déposa
la caresse de son feu
et qu’ainsi son Fils
fut nourri de ton lait.
Venter enim tuus gaudium habuit,
cum omnis caelestis symphonia
de te sonuit,
quia, Virgo, Filium Dei portasti
ubi castitatis tua
in Deo claruit.
Et ce fut la joie de ton ventre,
la symphonie du ciel
résonnant pour toi,
car, Vierge, tu portais le Fils de Dieu
dans l’éclat en Dieu
de ta chasteté.
Viscera tua gaudium habuerunt
sicut gramen
super quod ros cadit
cum ei viriditatem infundit !
Ut et in te factum est,
o Mater omnis gaudii.
Et ce fut la joie de tes entrailles,
comme l’herbe lorsque
la rosée descend.
Ce suc, et elle reverdit !
Ainsi fut fait en toi,
ô Mère de toute joie.
Nunc omnis Ecclesia
in gaudio rutilet,
ac in symphonia sonet
propter dulcissimam Virginem
et laudabilem Mariam,
Dei genitricem !
Amen.
Qu’à présent l’Église tout entière
soit de joie brillante,
de bruissement d’harmonie
en l’honneur de la Vierge très douce
en l’honneur de Marie-la-Louange,
de la génitrice de Dieu !
Amen.
Et lux perpetua
luceat eis
dona nobis pacem !
Que la lumière éternelle
les illumine
donne-nous la paix !
O pulchrae facies
Deum aspicientes
et in aurora aedificantes
a beatae virgines quam nobiles estis.
In quibus Rex se consideravit
cum in vobis
omnia caelesta ornamenta praesignavit
ubi etiam suavissimum hortus estis
in omnibus ornamentis redolentes
O beaux visages
qui contemplez Dieu
et bâtissez dans l’aurore,
ô vierges saintes, que vous êtes nobles.
En vous le Roi est reflété
lorsqu’en vous Il a préfiguré
tous les ornements célestes
vous êtes le jardin très suave
et vos ornements de parfum pur.
7
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O viridissima virga ave
quae in ventoso
flabro sciscitationis
sanctorum prodisti.
Salut tige verdoyante
poussée au grand vent
de l’appel
des Saints.
Cum venit tempus
quod tu floruisti in ramis tui
ave ave sit tibi,
quia calor solis in te sudavit
sicut odor balsami.
Lorsque vint le temps
de ta floraison
ce fut salutation en tes rameaux,
la chaleur du soleil se déversait en toi
comme un baume de senteurs.
Nam in te floruit pulcher flos
qui odorem dedit
omnibus aromatibus quae arida erant !
Et illa apparuerunt omnia
in viriditate plena !
Car tu faisais fleurir une fleur de beauté
qui redonnait leur parfum
à tous les arômes évanouis !
Et ils furent tous
d’éclat et de fraîcheur !
Unde caeli dederunt rorem super gramen,
et omnis terra laeta facta est,
quoniam viscera ipsius frumentum protulerunt,
et quoniam volucres caeli
nidos in ipsa habuerunt.
Le ciel répandit sur l’herbe sa rosée,
la terre entière se réjouit,
car ses entrailles produisaient le blé,
et les oiseaux du ciel
en elle avaient leurs nids.
deinde facta est esca hominibus
et gaudium magnum epulantium.
Unde o suavis Virgo,
in te non deficit ullum gaudium.
Haec omni Eva contempsit.
Nunc autem laus sit Altissimo !
Puis elle se fit nourriture pour les hommes
et grande joie pour les convives.
Ainsi, Vierge de douceur,
nulle joie ne manque en toi.
Tout cela, Ève l’a méprisé,
mais à présent louange au Très-Haut !
O quam pretiosa est
virginitas virginis huius
Quae clausuram portam habet !
Et cuius viscera
sancta divinitas calore suo infudit
ita quod flos in ea crevit.
Et Filius Dei
pers secreta ipsius
quasi aurora exivit.
Unde dulce germen
quod Filius ipsius est,
per clausuram ventris ieus
paradisum aperuit.
Et Filius Dei
pers secreta ipsius
quasi aurora exivit.
Ô qu’elle est précieuse
la virginité de la Vierge
dont la porte est close !
Et la divine sainteté a inondé ses entrailles
de son feu
et voici croître en elle une fleur.
Et le Fils de Dieu
traversant les secrets d’Elle
est sorti comme une aurore.
Le tendre bourgeon,
son Fils à Elle,
par la porte de son ventre
a ouvert le Paradis.
Et le Fils de Dieu
traversant les secrets d’Elle
est sorti comme une aurore.
O quam mirabilis est
praescentia divini pectoris
quae praescivit omnem creaturam !
Nam cum Deus inspexit
facie hominis quem formavit
omnia opera sua
in eadem forma hominis
integra aspexit.
O quam mirabilis est inspiratio,
quae hominem sic suscitavit !
Ô qu’elle est admirable
la prescience du cœur divin
qui d’avance a su toute créature !
Quand Dieu regardait
le visage de l’homme qu’il formait,
c’étaient ses œuvres entières
dans cette forme d’homme
qu’il tenait sous son regard.
Ô qu’elle est admirable l’inspiration,
qui ainsi suscitait l’homme !
O Pastor animarum
et o prima vox
per quam omnes creati sumus
nunc tibi, tibi placeat
ut digneris nos liberare
de miseriis et languoribus nostris.
Ô berger des âmes
ô voix première
par laquelle nous fûmes tous créés,
s’il te plaît, ô si tu voulais
si tu daignais nous libérer
de nos misères et de nos langueurs.
O nobilissima viriditas
quae radicas in sole
et quae in candida serenitate,
luces in rota quam nulla terrena
excellentia comprehendit.
Tu circumdata es
amplexibus divinorum mysteriorum.
Tu rubes ut aurora
et ardes ut solis flamma.
Tu circumdata es
amplexibus divinorum mysteriorum.
Ô très noble verdeur
enracinée dans le soleil
et brillant sur la roue dans la clarté sereine,
aucune puissance terrestre
ne peut te concevoir.
Les mystères divins
t’ont prise dans leurs bras.
Tu rougeoies comme l’aurore
tu brûles comme la flamme du soleil.
Les mystères divins
t’ont prise dans leurs bras.
Cum processit
factura digiti Dei
formata ad imaginem Dei
in ortu mixti sanguinis
per peregrinationem casus Adae,
elementa susceperunt gaudia in Te
o laudabilis Maria,
caelo rutilante :
et in laudibus sonant te.
Sur les chemins tracés
par la chute d’Adam
quand errait l’œuvre du doigt de Dieu
formée à son image
dans un mélange de sang,
les éléments surent jouir de la vie,
ô Marie vénérable
au ciel éclatant :
dans leurs louanges ils te célèbrent.
De Sancto Spiritu :
Veni Sancte Spiritus !
reple tuorum corda fidelium
et tui in eis ignem accende
qui per diversitatem linguarum cunctarum
gentes in unitatem fidei congregasti
Alleluia !
Veni Sancte Spiritus !
Du Saint-Esprit :
Viens, Esprit Saint !
remplis les cœurs de tes fidèles
et allume en eux le feu de ton amour.
Réunis tous ceux que les différences
séparent en une fidèle unité
Alléluia !
Viens, Esprit Saint !
9
SÉRIE « MUSIQUES ANCIENNES »
(PROCHAINS CONCERTS)
LES FAUSSES CONSONANCES
DE LA MÉLANCOLIE
ELS JANSSENSVANMUNSTER
10
DIRECTION ARTISTIQUE
MORA VOCIS
VOIX SOLISTES
AU FÉMININ
APRÈS AVOIR FAIT PARTIE de Mora Vocis
INSPIRÉES PAR UN SOUFFLE MÉDIÉVAL,
en tant que chanteuse (jusqu’en 2005), Els
Janssens-Vanmunster est invitée comme
« regard extérieur » lors de l’enregistrement du
DVD Motet-Polyphonies enluminées, en 2009.
Depuis décembre 2010, elle assure la direction
artistique de l’ensemble avec le projet Voix
Plurielle et la résidence de Mora Vocis à l’Université Paul Valéry — Montpellier III, où elle est
chargée de cours. Particulièrement appréciée
pour son approche du mot, cette mezzo-soprano d’origine flamande se promène avec aisance
à travers les différents répertoires classiques, de
la Renaissance à la création contemporaine. Sa
voix souple — riche en couleurs et nuances — et
sa large tessiture font d’elle une artiste souvent
sollicitée par les musiciens et ensembles de
renommée internationale, se produisant aussi
bien en Europe (Belgique, France, Espagne,
Portugal, Allemagne, Estonie…) qu’en Amérique
du Nord (États-Unis, Canada). Parallèlement
à sa carrière de chanteuse-interprète, Els
Janssens-Vanmunster, polyglotte et orthophoniste de première formation, intervient auprès
de différents ensembles et artistes, en tant que
conseillère musicale, linguistique et scénique.
Elle travaille également en étroite collaboration
avec plusieurs compositeurs de notre temps et
participe à de nombreux enregistrements CD et
radio (Klara, France Musique, Radio allemande à
Stuttgart, Baden-Baden et Mayence).
les voix solistes « au féminin » de Mora Vocis
partent sur les traces d’une musique d’antan
avec un regard d’aujourd’hui. Elles incarnent
ainsi avec saveur ce répertoire médiéval et
contemporain et créent sur scène un espace
poétique très personnel, grâce à une interprétation sans partitions et une scénographie adaptée
à chaque lieu de concert. Les artistes de Mora
Vocis provoquent alors une vraie rencontre
entre création et patrimoine, et renforcent le lien
entre l’architecture et son acoustique. Cette différence essentielle et subtile les distingue dans
le monde de la musique ancienne et contemporaine. Les compositeurs et compositrices
de notre temps aiment écrire pour Mora Vocis,
s’inspirant de la pensée médiévale et de l’approche artistique de l’ensemble. Une poésie, un
cantique ou une mélodie devient une inspiration
et différentes compositions sont nées pour les
voix féminines de Mora Vocis. Les chanteuses
de l’ensemble interprètent ces nouvelles pages
avec la même rigueur artistique que pour le répertoire ancien. En donnant une place centrale
au corps, Mora Vocis complète parfois ses rangs
de circassiens, comédiens ou danseurs-chorégraphes, prolongeant le mouvement chanté par
un air de clown muet, un rêve de funambule…
Depuis fin 2010, Mora Vocis est placé sous la direction artistique de la chanteuse Els JanssensVanmunster. www.moravocis.fr
DIMANCHE 28 FÉVRIER 2016 (16H)
Star du violon baroque, Amandine Beyer avec
son ensemble Gli Incogniti est pour la première
fois à Liège pour révéler la musique instrumentale de Nicola Matteis. Né à Naples, guitariste,
violoniste et improvisateur hors pair, il arrive en
Grande-Bretagne vers 1670 et initie les Anglais
au style instrumental italien. Réputé pour ses
bizarreries harmoniques autant que pour ses
mauvaises manières, il rédige en 1682 The
False Consonances of Music, un traité sur la
basse continue confiée à la guitare baroque.
Son œuvre est mise en parallèle avec celle de
son illustre contemporain Henry Purcell.
Œuvres de MATTEIS et PURCELL
Gli Incogniti | Amandine Beyer, violon et direction
LA FONTAINE DE VÉNUS
DIMANCHE 17 AVRIL 2016 (16H)
Jean Tubéry et son ensemble La Fenice nous
convient à parcourir les textes licencieux de
Jean de La Fontaine, le célèbre auteur des
Fables. À travers ses récits d’alcôves et ses
dévergondages voluptueux, La Fontaine inspire
à Marin Marais, Michel Lambert, Jean-Baptiste
Boësset et d’autres des musiques de ballets et
airs de cour typiques du Grand Siècle français.
Avec lui, musique et poésie mènent le grand bal
de la séduction à la cour de Louis XIV.
Airs de cours et musiques de ballet
du Grand Siècle français
Œuvres de MARAIS, LAMBERT, BATAILLE,
BOËSSET
La Fenice : Saskia Salembier, soprano, violon
Francisco Mañalich, viole de gambe
Nicolas Achten, clavecin
Jean Tubéry, cornets, flûtes, direction
26/15 € / GRATUIT pour les moins de 16 ans
-50 % pour les moins de 26 ans
AGENDA
LOCATION DE SALLE
HOLLYWOOD MEETS CLASSIC
VENDREDI 4 DÉCEMBRE 2015 (20H)
John WILLIAMS, «Star Wars» suite
Leonard BERNSTEIN, «West side story», medley
Richard ADDINSELL, Concerto «de Varsovie»
Miklos ROZSA, «Ben Hur», suite
Ferde GROFÉ, «Hollywood», six pictures
Jean-Pierre Moemars, piano
OPRL | Patrick Baton, direction
GRATUIT (2 tickets par personne qui se présente)
MUSIQUE À MIDI
HAUTBOIS EN BALADE
MERCREDI 9 DÉCEMBRE 2015 (12H30)
A. MARCELLO, Concerto pour hautbois
VIVALDI, Concerto grosso pour cordes RV 156
J.S. BACH, Concerto pour hautbois
BWV 1059 (extraits)
HOLST, Suite Saint-Paul (extraits)
MORRICONE, Gabriel’s oboe
J.S. BACH, Concerto pour violon et hautbois
BWV 1060 (extraits)
Sylvain Cremers, hautbois
Olivier Giot, Emilio Mecenero, Astrid Stevant,
Aleš Ulrich et Urszula Padala, violon
Artur Toth et Isabelle Herbin, alto
Jean-Pierre Borboux, violoncelle
François Haag, contrebasse
Jean-François Georis, clavecin
GRATUIT
AVEC LE SOUTIEN DES AMIS DE L’ORCHESTRE
LES SOIRÉES DE L’ORCHESTRE : PRESTIGE
CONCERT DE NOËL : KLEZMER RHAPSODY
VENDREDI 18 DÉCEMBRE 2015 (20H)
LEHN, Yiddish Rhapsody (durée : 1h45)
Isabelle Georges, chant
Sirba Octet | OPRL | Christian Arming, direction
LES SAMEDIS EN FAMILLE
UN NOËL KLEZMER
SAMEDI 19 DÉCEMBRE 2015 (16H)
LEHN, Yiddish Rhapsody (durée : 1h15)
Isabelle Georges, chant
Sirba Octet | OPRL | Christian Arming, direction
AVEC LE SOUTIEN D’ETHIAS
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E
n réaction à la crise de l’asile, le
monde des arts de la scène s’engage. Les institutions culturelles
se mobilisent et exposent, dans
chaque théâtre ou opéra participant, le témoignage d’un migrant et sa photo
prise par l’artiste Gaël Turine.
En pleine controverse sur le sort des réfugiés qui fuient les guerres, nos institutions culturelles ont un devoir de pédagogie et d’alerte. Il doit passer par deux axes : accompagner
l’individu qui écoute, qui regarde et qui comprend son rôle d’humain dans la société et
épauler celui qui reconsidère les erreurs commises pour éviter celles d’aujourd’hui. Comme
beaucoup, nous voulons résister à certains jugements péremptoires, amplifiés par certains
médias et les technologies de la communication qui réduisent comme peau de chagrin le
temps de la réflexion et propagent tout propos, aussi abject soit-il, sans aucune déontologie
ou éthique du « savoir penser ».
Le passé a jeté sur toutes les routes du monde des millions d’êtres humains fuyant la débâcle et la mort ; ils ont laissé derrière eux des histoires, des récits, des mémoires que nos
œuvres d’art ont largement enrichis et qui sont notre patrimoine par leur richesse individuelle
détruite et souvent oubliée. Aujourd’hui, nous sommes confrontés aux mêmes phénomènes
qui jettent tous ces réfugiés sur une route inconnue et qui ne leur promet rien que la survie
immédiate.
Le XXe siècle a été celui des plus immenses déplacements de population, autrement
plus spectaculaires que ceux de maintenant ; mais nous en combattions aussi les causes
à l’époque, par le poids des institutions mondiales ; aujourd’hui nous subissons les conséquences et nous ne réglons pas les causes ; les réfugiés sont toujours le miroir de notre
aveuglement et c’est pour cela qu’ils font peur ; mais ce n’est pas d’eux que nous devons
avoir peur ; nous devons avoir peur de cette intolérance et de cet égoïsme que nous paierons très cher si nous ne gardons pas des yeux humains et ouverts sur la réalité.
Notre Europe actuelle s’est bâtie sur cette histoire et ne peut pas l’oublier aujourd’hui. La
réponse collective n’a jamais remplacé la conscience individuelle. Restons à l’écoute et
tendons la main « ensemble » vers ceux qui nous ressemblent et que nous pourrions être
demain. C’est notre simple rôle et devoir d’être humain.
ATELIER THEATRE JEAN VILAR, THEATRE DE LIEGE, THEATRE LE PUBLIC,
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE ROYAL DE LIEGE, THEATRE DE NAMUR,
ORCHESTRE ROYAL DE CHAMBRE DE WALLONIE,
PIERRE DE LUNE — CENTRE DRAMATIQUE JEUNE PUBLIC DE BRUXELLES,
THEATRE LES TANNEURS, THEATRE ROYAL DES GALERIES, LA COMEDIE CLAUDE VOLTER,
OPERA ROYAL DE WALLONIE, LA MAISON EPHEMERE — COMPAGNIE THEATRALE,
LES BALADINS DU MIROIR, THEATRE ROYAL DU PARC, CHARLEROI / DANSES,
THEATRE DE L’EVEIL, FLAGEY ASBL, LA FABRIQUE DE THEATRE, DEL DIFFUSION ASBL,
PALAIS DES BEAUX-ARTS DE CHARLEROI, THEATRE DE POCHE
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