Evaluation de l`impact économique et des préjudices sur l`économie

Transcription

Evaluation de l’impact économique et des préjudices sur l’économie
touristique de la ville d’Oaxaca à la suite du conflit sociopolitique de
2006.
Préparé par MBA MS Ricardo Rivera Rosas,
Candidat au Ph.D. en Management de l’Universidad Anáhuac México Sur
Universidad Anáhuac México Sur // Facultad de Negocios
Résumé
Ce document décrit l’impact économique du conflit social de 2006 sur la ville d’Oaxaca à l’origine
de la paralysie de l’activité économique et touristique dans la région. L’évaluation de l’impact
économique est réalisée grâce aux informations publiques du système d’information statistique et
géographique du Secrétariat du tourisme du Mexique, par le biais du Compte satellite du tourisme
et du Système de surveillance hôtelière, représentées dans ce document sous la forme de figures,
diagrammes et tableaux.
D’autres informations de sources diverses, telles que les aéroports, les compagnies aériennes, les
routes privées, les lignes d’autobus et autres entités, ont également été examinées car elles
constituent des données pertinentes et cohérentes pour valider les informations touristiques
obtenues.
L’évaluation des répercussions économiques et des préjudices sur l’économie ainsi que sur la réalité
du tourisme dans la ville d'Oaxaca est décrite pas à pas.
Mots clés
Hôtels, Hôtellerie, Tourisme, Analyse du tourisme, Impact économique, Impact social, Oaxaca,
Comportement touristique, Marché du tourisme, Statistiques du tourisme.
Evaluation de l’impact économique et des préjudices sur l’économie touristique de la ville d’Oaxaca à la suite du conflit sociopolitique de
2006 Ricardo Rivera Rosas
Titre
Evaluation de l’impact économique et des préjudices sur l’économie
touristique de la ville d’Oaxaca à la suite du conflit sociopolitique de
2006.
“Oaxaca est aussi grande et prospère que les oaxaquègnes le
souhaitent ”
Mackenzie
Introduction
La ville d’Oaxaca, capitale de l’état d’Oaxaca, déclarée Patrimoine culturel de l’UNESCO doit sa
réputation à la beauté et à l’harmonie de son architecture, à la richesse de ses traditions culturelles,
à l'immense variété de sa nourriture typique et à la douceur constante de son climat, printanier tout
au long de l’année. Voici les raisons qui font d’Oaxaca une destination touristique culturelle par
excellence.
Le tourisme dans la ville d’Oaxaca se caractérise par trois saisons réparties tout au long de l'année.
Tout d'abord, les vacances de la Semaine sainte, puis les deux semaines de la fête de La
Guelaguetza en Juillet et enfin les fêtes de fin d'année, comme l’indique la Figure 1.
Figure 1
Ville d’Oaxaca
Tendance de l’arrivée des touristes
Touristes Nuit 2005
Source : SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE. Système de surveillance hôtelière DataTur [en ligne] :
Base de données sur l’activité touristique de la ville d’Oaxaca 2005-2007 [date de consultation : 12 août 2007].
Disponible sur : <<http://www.sectur.gob.mx/wb2/sectur/sect_Estadisticas_del_Sector>>.
9th International Forum on Tourism Statistics
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Semaine sainte
Les festivités de la Semaine sainte sont riches en événements liés à la religion catholique et portent
la marque du syncrétisme indigène.
Le « Viernes de la Samaritana » (Vendredi de la Samaritaine) est sans doute l’une des traditions les
plus colorées. Dans les institutions publiques, les entreprises, les écoles, sur les marchés, dans les
temples, en tous lieux, on assiste à des offrandes d’eaux enrichies de saveurs, et plus
particulièrement de « chicalayota », en souvenir de l’évangile selon Saint Jean sur la Samaritaine
aidant Jésus de Nazareth.
L’heure du Chemin de croix est une autre tradition toujours présente du culte publique d’Oaxaca. A
la fin du carême, les gens se rendent au temple de Tepeaca, au sein des quartiers de Jalatlaco et
Xochimilco, et depuis la nuit des temps, les fidèles se réunissent pendant le carême afin de reproduire
le Chemin de croix, qui sera présenté à la communauté le Vendredi saint.
La Guelaguetza
Guelaguetza est un mot zapotèque qui signifie l’acte de participer en coopérant, don gratuit qui ne
comporte aucune obligation sinon celle de la réciprocité.
Lors de la fête de La Guelaguetza des « Lunes del Cerro », des groupes représentant les sept
régions traditionnelles qui composent l’état d’Oaxaca, Los Valles Centrales, La Sierra Juárez, La
Cañada, Tuxtepec, La Mixteca, La Costa et l’Istmo de Tehuantepec, font des offrandes à la ville.
Lors de cette fête, chaque délégation régionale présente un échantillon de son patrimoine culturel
en dansant au son de musiques et de chants qui lui sont propres, tous vêtus de costumes de gala
traditionnels de leur village respectif. Enfin, chaque groupe distribue au public sa « Guelaguetza »
composée d'objets caractéristiques de sa région d’origine.
Récemment, d'autres spectacles folkloriques sont venus renforcer l’aspect festif de ces
manifestations, c’est le cas entre autres du défilé des délégations, organisé à la manière de la
« Calenda » traditionnelle et qui se déroule le samedi précédent le premier « Lunes del Cerro »
(lundi de la colline).
Fêtes de fin d’année
Cette période de vacances se caractérise par la visite de parents résidant au Mexique ou dans
d’autres pays dans l'intention de revenir à leur terre natale, c’est la saison des retrouvailles et des
réunions familiales.
Les oaxaquègnes venus de toute la République mexicaine profitent de ces jours de congés de fin
d’année pour se réunir en famille et profiter des divers événements culturels, dont « la Noche de
Rábanos » (la Nuit des radis).
3
La « Noche de los Rábanos » est une fête d’origine très populaire au cours de laquelle les
maraîchers et les fleuristes exposent des sculptures spéciales réalisées à partir du radis, la fleur
immortelle et du totomoxtle. Elle réunit pratiquement tous les habitants de la ville dans la zone du
Zócalo (grande place) venus admirer la créativité des participants lors de ce concours annuel qui a
lieu le 23 décembre.
Le conflit oaxaquègne de 2006
Traditionnellement les professeurs oaxaquègnes faisaient le piquet de grève sur le Zócalo
oaxaquègne tous les débuts du mois de mai afin de rendre publique leur demande d'augmentation
salariale et d’amélioration des conditions de travail. A la suite de quoi, entre le 10 et le 15 mai les
autorités éducatives au niveau fédéral et étatique annonçaient le montant de l’augmentation
salariale.
Le 7 mai 2006 marque le début d’un conflit interne dans la section 22 du Syndicat national des
travailleurs de l’éducation (SNTE) représentant les membres oaxaquègnes, lesquels accusaient leur
secrétaire général, Enrique Rueda Pacheco d’être de mèche avec le Gouvernement de l’Etat.
Désireux de démentir ces accusations, le leader Rueda Pacheco a radicalisé son propos déclarant
l’interruption indéterminée des cours à compter du 22 mai et lançant dès le 1er juin une série
d'actions de protestation qui ont affecté divers points névralgiques de la ville d'Oaxaca et qui ont
entraîné la fermeture de succursales bancaires, des accès routiers, de l’accès à l’aéroport et de
l’accès aux grands magasins de libre-service.
Jour après jour, le conflit se renforça, divers groupes radicaux ont rejoint la cause des enseignants,
tels les membres de l'Organisation Francisco Villa (DF), les défricheurs de San Salvador Atenco,
les membres du Conseil estudiantin universitaire (CEU) de l'UNAM ainsi que les leaders et les
députés les plus pugnaces du Parti de la Révolution démocratique (Partido de la Revolución
Democrática) d’autres entités fédératrices.
A partir de juillet, en raison du conflit électoral fédéral et de la radicalisation du conflit, la section
22 du SNTE a transmis la direction et la coordination des activités à l’Assemblée populaire des
peuples d’Oaxaca (APPO).
L’APPO est un ensemble de 300 organisations dont l’objectif est de soutenir les demandes
professionnelles de la section 22 du SNTE, et dont la direction se caractérise principalement par
son absence de dialogue et la violence de ses membres. Le 7 août, lors de la tentative sans succès
du gouverneur de lever le piquet de grève du centre d’Oaxaca, le conflit était déjà administré par
l’APPO.
L’APPO a maintenu ses positions radicales en août, septembre, octobre et novembre, maintenant la
ville d’Oaxaca en état de siège jusqu’à l’arrivée de la Police fédérale préventive (PFP) la deuxième
semaine de novembre, qui, en peu de jours, est parvenue à calmer la population après un siège de
cinq mois.
4
Impact sur le tourisme
L’impact négatif du conflit social dans la ville d’Oaxaca en 2006 est indéniable.
Dans une analyse de l’occupation hôtelière dans la ville d’Oaxaca, l’impact brutal sur cette
industrie apparaît clairement, tel que dans la Figure 2, si l’on regarde le nombre de chambres
occupées par le tourisme.
Chambres occupées 05
Chambres occupées 06
Source: SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE. Surveillance hôtelière du Système DataTur [en ligne] :
Base de données sur l’activité touristique de la ville d’Oaxaca 2005-2007 [date de consultation : 1 septembre 2008].
Les informations relatives à l’occupation hôtelière au début du conflit tirées d’une analyse des
variations de 2006 par rapport à 2005, indiquent que les taux d’occupation des hôtels 5 étoiles sont
les plus affectés, confirmant ainsi que le tourisme de luxe et la sécurité sont intimement liés.
On observe que la baisse des taux d’occupation dans les hôtels 3 et 4 étoiles n’est pas aussi
significative que celle des 5 étoiles. Ceci s’explique par le fait que ces hôtels sont occupés par des
représentants du monde des média, des personnalités politiques et d’autres personnes qui sont au
fait du conflit, comme l’indique la Figure 3.
Les informations relatives à l’occupation des hôtels au début du conflit nous indiquent qu’avant le
commencement officiel du conflit les taux d’occupation des hôtels 1, 2 et 3 étoiles étaient élevés,
alors qu’une fois le piquet de grève installé dans le Zócalo, l’occupation descend au même niveau
dans toutes les catégories d’hôtel, comme l’indiquent les Figures 3 et 4.
5
Figure 3
Ville d’Oaxaca
S
o
u
r
c
e
:
Taux d’occupation des hôtels 3, 4 et 5 étoiles
Différences entre 2006 et 2005
(points pourcentage)
S
E
C
R
E
T
A
R
I
A
T
D
U
TOURISME DU MEXIQUE. Surveillance hôtelière du système DataTur [en ligne] :
Ce comportement est similaire à celui observé dans la ville de Mexico les jours précédents le piquet
de grève en 2006. A partir du moment où la police d’état commence à réprimer les manifestations
et tente une première fois de déloger le piquet de grève au mois de juin, la tension sociale et le taux
d’occupation hôtelière commencent à chuter systématiquement.
Figure 4
Ville d’Oaxaca
Taux d’occupation des
hôtels 1 et 2 étoiles
Différences entre 2006 et 2005
0.0
18 19 20 21 22 2 3 2 4 25 2 6 2 7 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52
-10.0
2 étoiles
1 étoiles
Source : SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE. Surveillance hôtelière du système DataTur [en ligne] :
6
Les hôteliers de la ville d’Oaxaca n’ont pas relâché leurs efforts en maintenant l’offre de chambres
disponibles constamment au-dessus de 90 % des chambres enregistrées, et ce malgré les
événements qui se déroulaient dans leur ville, comme l’indique la Figure 5. Au cours de la semaine
43, la moyenne de chambres disponibles offertes aux touristes est au plus bas, certains hôtels se
trouvant assiégés ou leur accès étant bloqué.
Au cours du temps, malgré l’intérêt de certains intervenants locaux et étrangers pour développer les
hôtels à une certaine époque, la moyenne des chambres disponibles offertes au tourisme s'est
maintenue au même niveau qu'en 2005, c'est-à-dire qu'il n'existe aucune augmentation marquée de
l'offre hôtelière locale.
Figure 5
Ville d’Oaxaca
Moyenne des chambres
disponibles
Source : SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE. Surveillance hôtelière du système DataTur [en ligne] :
Pendant l’année 2005, les compagnies aériennes ont fortement augmenté le nombre de vols à
destination de l’aéroport d’Oaxaca, en mars 2006 les vols ont enregistré une hausse de 30 % par
rapport à la même période de l'année précédente.
Pendant l’année 2006, les arrivées d’avions ont enregistré une baisse constante jusqu’à atteindre
environ 40 % de vols en moins par rapport à l’année précédente, et ce en raison des événements
violents survenus dans la ville, comme l’indique la Figure 6.
7
Au début du conflit, le mouvement social s’est servi de la fermeture de l'aéroport d'Oaxaca comme
d’un moyen de pression pour imposer ses conditions, mais le seul résultat obtenu a été de pénaliser
les touristes et les travailleurs.
Il est nécessaire de mentionner que tous les vols internationaux en partance ou à destination de la
ville d’Oaxaca ont été supprimés des routes des compagnies aériennes qui les proposaient.
Figure 6
Aéroport d’Oaxaca
Arrivées en nombre
de vols
2 0 05
2 0 06
2 0 07
2 0 08
SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE. Surveillance hôtelière du système DataTur [en ligne] :
Activité des arrivées des vols à l’Aéroport d’Oaxaca 2005-2008 [date de consultation : 1 septembre 2008].
Dans la Figure 7, on peut observer, à compter des actes d’intimidation visant à empêcher la
célébration de la Guelaguetza en 2006, une baisse significative du nombre de passagers de 30 % par
rapport à 2005.
Cette diminution du nombre de transports de passagers s’est prolongée jusqu’à la mi- 2007 où les
niveaux de 2005 ont pu être récupérés.
Les actes de vandalisme du mouvement social sont également à l’origine de la fermeture des routes
reliant le centre du pays à Oaxaca. L’isolation de la ville devait servir de moyen de pression pour
obtenir l’acceptation de leurs revendications.
8
Figure 7
Aéroport d’Oaxaca
Arrivées en
nombre de
passagers
Source: SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE. Fonctionnement aéroportuaire Système DataTur [en ligne] :
Activité des arrivées de passagers Aéroport d’Oaxaca 2005-2008 [date de consultation : 1 septembre 2008].
La baisse du flux de véhicules a commencé à partir de juin 2006, jusqu'à atteindre une diminution de
10 % à 15 % pour le reste de l'année 2006. Il faut signaler que début 2007, le flux de véhicules était
supérieur à 2005 et équivalent à 2006, comme l’indique la Figure 8.
Figure 8
Ville d’Oaxaca
Flux des automobiles autoroute Cuacnopalan - Oaxaca
Source : SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE. Fonctionnement des autoroutes Système DataTur [en ligne] :
Automobiles sur l’Autoroute Cuacnolapan - Oaxaca 2005-2008 [date de consultation : 1 septembre 2008].
Evaluation de l’impact économique et des préjudices sur l’économie touristique de la ville d’Oaxaca à la suite du conflit sociopolitique
de 2006 Ricardo Rivera Rosas
9
En juillet 2005, la circulation des autobus était au plus haut, avec 22 000 véhicules en circulation
mais en 2006, elle ne représentait plus que 30 à 40 % de ce chiffre. En effet, les autobus étaient
devenus la cible des manifestants, de nombreux véhicules ont été brûlés, de telle façon que les
lignes se sont faites plus prudentes au niveau du contrôle de leurs véhicules, en réduisant par
exemple les courses au minimum afin de faire face au niveau de violence dans la ville d’Oaxaca.
La Figure 9 indique à partir d’octobre un retour à la normale du niveau de fonctionnement des
lignes d’autobus desservant la ville d’Oaxaca.
Figure 9
Ville d’Oaxaca
Flux d’autobus Cuacnopalan-Oaxaca
Source: SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE. Fonctionnement des autoroutes Système DataTur [en
ligne] :
Autobus sur l’autoroute Cuacnopalan-Oaxaca 2005-2008 [date de consultation : 1 septembre 2008].
La Guelaguetza en 2007 et 2008
La fête de La Guelaguetza se traduisait par une occupation hôtelière moyenne de 74 % pendant la
période 2000-2005. Le taux d’occupation le plus élevé, 79 %, a été enregistré en 2001 et le plus bas
en 2000 avec 69 %. Depuis 2003 on pouvait observer un processus de faible croissance annuelle
(72 %, 73 %, 75 %...) qui s’est inversé en 2006.
Le conflit social a entraîné l’annulation au dernier moment de La Guelaguetza 2006 et le taux
d’occupation hôtelière moyen est descendu à 44,79 % durant la semaine précédant l’événement, les
deux semaines couvrant l’événement et la semaine suivant la fête, comme l’indique la Figure 10.
10
Evaluation de l’impact économique et des préjudices sur l’économie touristique de la ville d’Oaxaca à la suite du conflit sociopolitique
de 2006 Ricardo Rivera Rosas
Malgré les menaces des groupes opposés, la planification de la prise de la place centrale en mai et
juin 2007, et les manifestations pour boycotter l’événement, dans un acte de positionnement plutôt
politique que touristique, La Guelaguetza 2007 a été maintenue et les hôtels ont atteint un taux
d’occupation de 38,6 % en dépit des conditions d’incertitude inchangées.
Au même moment, les groupes dissidents mirent en place La Guelaguetza du peuple en parallèle à
l’événement touristique traditionnel. Les forces policières étaient postées au dehors des événements
afin d’éviter toute confrontation. Il faut mentionner que les élections municipales d’Oaxaca en
2007 n'ont donné lieu à aucun conflit postélectoral.
En 2008, le syndicat des enseignants ont passé outre leurs consignes à caractère professionnel et ont
pris la place centrale au cours de la deuxième semaine de juin, afin de rappeler la répression de 2006,
bénéficiant cette fois-ci de moins de soutien et de force de la population locale. La Guelaguetza
traditionnelle et la populaire ont quand même pu avoir lieu, malgré le niveau d’incertitude provoqué
depuis peu par les menaces de boycott de La Guelaguetza 2008, atteignant cette année-là une
occupation moyenne de 49,70 % comme l’indique la Figure 10.
Figure 10
La Guelaguetza
65.38
71.80
69.56
(Occupation moyenne
semaines 28 à 31) 68.75
66.13
49.70
44.79
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Source : SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE. Surveillance hôtelière Système DataTur [en ligne] :
La reprise apparente du taux d’occupation des hôtels conduirait à estimer que dans deux à quatre
ans on pourrait atteindre des taux d’occupation hôtelière comparables à 2003, mais cela dépendra
du climat politique et social qui règnera dans la ville et l’état, des élections étatiques et municipales
se tenant en 2010. Si le comportement de la société d'Oaxaca vis-à-vis de ces élections est similaire
à celui de 2007, cela contribuera à créer un climat de confiance, de tranquillité et de sécurité qui
permettra un retour du tourisme dans ces périodes de l’année.
Evaluation de l’impact économique et des préjudices sur l’économie touristique de la ville d’Oaxaca à la suite du mouvement
sociopolitique de 2006 Ricardo Rivera Rosas
Impact économique sur l'hôtellerie et le tourisme
Afin de mesurer l’impact économique sur l’activité hôtelière dans la ville d’Oaxaca, on réalise une
analyse de cette activité à travers le coût d’opportunité d’avoir cessé de vendre les services
hôteliers, sur laquelle se base le Tableau 1, à partir des informations du système DataTur du
Secrétariat du tourisme du Mexique.
L’analyse de l’impact économique, à travers le coût d’opportunité, considère comme taux
d’occupation cible celui obtenu de la semaine 18 en 2005 à la semaine 17 en 2006, ce sont ces
chiffres qui servent de référence dans les calculs.
Tableau 1
Ville d’Oaxaca
Impact économique dérivé du conflit politique de 2006
Analyse du coût d’opportunité des chambres invendues
Chambres
invendues
Chambres perdues entre l’année du
conflit mai 2006 et août 2008
5 étoiles et plus
4 étoiles
3 étoiles
2 étoiles
1 étoile
Ensemble
de
services
Revenu Pertes dans
moyen (1) l’hôtellerie
Dollars par
Milliers de
chambre
dollars US
Pertes dans
Facteur
Effet
l’industrie multiplica
CSTM
(Compte touristiques teur sur
Milliers de l’économi
satellite
dollars US
du
e
tourisme
mexicain)
Pertes
dans
l'économi
e
d’Oaxaca
Millions de
dollars US
495,313
55,555
177,306
128,805
96,207
37,440
100%
11.2%
35.8%
26.0%
19.4%
7.6%
83.33
170
110
60
40
20
41,273
9,444
19,504
7,728
3,848
749
0.236
174,887
2.2
385
Chambres perdues en 2006
5 étoiles et plus
4 étoiles
3 étoiles
2 étoiles
1 étoile
265,344
30,788
108,317
64,357
47,397
14,485
54%
6.2%
21.9%
13.0%
9.6%
2.9%
87.42
170
110
60
40
20
23,196
5,234
11,915
3,861
1,896
290
0.236
98,287
2.2
216
5 étoiles et plus
4 étoiles
3 étoiles
2 étoiles
1 étoile
160,391
16,941
53,394
38,375
32,704
18,977
32%
3.4%
10.8%
7.7%
6.6%
3.8%
79.45
170
110
60
40
20
12,744
2,880
5,873
2,303
1,308
380
0.236
53,998
2.2
119
69,578
7,826
15,595
26,073
16,106
3,978
14%
1.6%
3.1%
5.3%
3.3%
0.8%
76.66
170
110
60
40
20
5,334
1,330
1,715
1,564
644
80
0.236
22,602
2.2
50
5 étoiles et plus
4 étoiles
3 étoiles
2 étoiles
1 étoile
(1) Un revenu moyen de 170$ dollars pour un 5 étoiles est pris en compte, de 110$ dollars pour un 4 étoiles, de 60$ pour un 3 étoiles, de 40$ dollars pour un 2 étoiles et de 20$
dollars pour un 1 étoile.
Source : Ce tableau a été élaboré sur la base des informations fournies par le Secrétariat du tourisme du Mexique,
Système DataTur [en ligne] : ces informations sont présentées dans les graphiques ainsi que dans les propos de l’auteur
tout au long du document..
12
•
En termes d’hôtellerie, entre la première semaine de mai 2006 et la quatrième semaine de
juillet 2007, les hôtels de 1 à 5 étoiles ont cessé de vendre plus de 495 mille nuitées
comparé à 2005, comme indiqué dans le Tableau 1.
o
o
o
En 2006, 265 mille nuitées restaient à vendre
En 2007, 160 mille nuitées restaient à vendre et
En 2008, il en restait 70 mille jusqu'à la troisième semaine d'août
•
A peu près 36 % des pertes économiques enregistrées dans l’hôtellerie concernent la
catégorie des 4 étoiles, suivie de la catégorie des 5 étoiles avec environ 11 %.
•
L'effet net est une baisse de plus de 495 mille nuits d'hôtel invendues, et si l'on considère un
revenu moyen d'à peu près 83,33 dollars la nuit, les pertes avoisinent les 36 millions de
dollars, uniquement dans le secteur de l’hôtellerie, comme l’indique le Tableau 1.
•
Selon la structure du Compte satellite du tourisme du Mexique, qui est un instrument
statistique conçu pour mesurer l’impact du tourisme conformément aux normes
internationales, les touristes nationaux voyageant pour des motifs personnels dépensent à
peu près 23,6 % dans les hôtels et le reste dans d’autres activités associées.
•
Si l’on prend en compte ce qui vient d’être énoncé, les pertes de l'ensemble des activités
liées au tourisme du 1er mai 2006 au 15 août 2007 atteindraient les 174,9 millions de dollars,
comme indiqué dans le Tableau 1.
•
Pour estimer l’impact sur les autres activités de l’économie d’Oaxaca, un effet
multiplicateur de 2,2 fois la valeur économique perdue a été appliqué, conformément au
standard appliqué par le WTTC (World Travel and Tourism Council) dans ses études
touristiques sur l’Amérique latine, lequel comprend les effets directs et induits du tourisme
sur l’économie, atteignant un chiffre de 385 millions de dollars, comme indiqué dans le
Tableau 1.
•
Concernant la Guelaguetza 2006, l’annulation de la fête a entraîné des pertes de 26 millions
de dollars pour l'économie d'Oaxaca dans l'analyse présentée dans le Tableau 2.
•
Concernant La Guelaguetza 2007, celle-ci a bien eu lieu mais n’a pas eu l’impact touristique
espéré, elle a représenté des pertes de 30 millions de dollars dont le calcul apparaît dans le
Tableau 1. La différence entre les pertes de 2006 et 2007 s'explique par le fait que
l'occupation des hôtels était supérieure en 2006.
•
En 2008, malgré une reprise de l’occupation hôtelière, les taux de 2005 n’ont pas été égalés,
et à ce moment précis de l’année, soit la troisième semaine d’août, les pertes s’élèvent à 14
millions de dollars, dans le cadre de l’analyse présentée dans le Tableau 2.
13
Tableau 2
Ville d’Oaxaca
Impact économique sur La Guelaguetza en raison du conflit politique de 2006
Analyse du coût d’opportunité des chambres invendues
Chambres
invendues
Ensemble
de
services
Revenu Pertes dans
moyen (1) l’hôtellerie
Dollars par
Milliers de
chambre
dollars US
Chambres perdues pendant la
Guelaguetza 2006-2008
5 étoiles et plus
4 étoiles
3 étoiles
2 étoiles
1 étoile
9 7,518
100%
76.75
7,484
6 ,373
3 4,381
2 6,385
2 1,422
8 ,957
6.5%
35.3%
27.1%
22.0%
9.2%
170
110
60
40
20
1,083
3,782
1,583
857
179
Guelaguetza 2006
3 4,819
100%
80.42
2,800
2 ,699
1 3,202
9 ,196
7 ,139
2 ,583
7.8%
37.9%
26.4%
20.5%
7.4%
170
110
60
40
20
459
1,452
552
286
52
4 1,295
100%
77.58
3,204
3 ,018
1 5,176
9 ,795
8 ,376
4 ,930
7.3%
36.8%
23.7%
20.3%
11.9%
170
110
60
40
20
513
1,669
588
335
99
2 1,404
100%
69.18
1,481
6 56
6 ,003
7 ,394
5 ,907
1 ,444
3.1%
28.0%
34.5%
27.6%
6.7%
170
110
60
40
20
112
660
444
236
29
5 étoiles et plus
4 étoiles
3 étoiles
2 étoiles
1 étoile
Guelaguetza 2007
5 étoiles et plus
4 étoiles
3 étoiles
2 étoiles
1 étoile
Guelaguetza 2008
5 étoiles et plus
4 étoiles
3 étoiles
2 étoiles
1 étoile
Facteur
CSTM
(Compte
satellite du
tourisme
mexicain)
Pertes dans
Effet
l’industrie multiplica
touristiques teur sur
Milliers de l’économi
dollars US
e
Pertes dans
l'économie
d’Oaxaca
Millions de
dollars US
0.236
31,714
2.2
70
0.236
11,865
2.2
26
0.236
13,575
2.2
30
0.236
6,274
2.2
14
(1) It is considered an average income of $ 170 dollars for 5 stars, $ 110 dollars for 4 stars, $ 60 dolars for 3 stars, $ 40 for 2 stars and $ 20 for 1 star.
Source : Ce tableau a été élaboré sur la base des informations fournies par le Secrétariat du tourisme du Mexique,
Système DataTur [en ligne] : ces informations sont présentées dans les graphiques ainsi que dans les propos de
l’auteur tout au long du document.
14
Réalité touristique dans la ville d’Oaxaca
Lors de l’analyse des taux d’occupation des hôtels, comme l’indique la Figure 7, nous pouvons
observer qu’au 31 juillet 2007 le fonctionnement des hôtels est inférieur à 2006, ce que vient
confirmer l’analyse des variations de la Figure 12.
Il est actuellement possible de contrer cette tendance, en effet, la situation politique s’est apaisée
par rapport à l'année précédente, comme l’indique le déroulement des élections étatiques qui n’ont
suscité que des conflits de moindre importance et aucune montée de la tension sociale dans la ville
d'Oaxaca ou dans l'état.
Source : SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE. Surveillance hôtelière Système DataTur [en
ligne] :
Base de données sur l’activité touristique de la ville d’Oaxaca 2005-2008 [date de consultation: 1 septembre
2008].
Comme indiqué dans la Figure 5, l’effet net des investissements dans les hôtels peut être défini
comme nul étant donné que le nombre de chambres disponibles au cours de ces quatre dernières
années reste inchangé… Depuis mai 2008, la barrière des taux de fonctionnement des avions a été
dépassée par rapport à 2006, pour atteindre des taux supérieurs à 10 % quant aux vols opérés dans
l’aéroport de la ville d’Oaxaca, comme indiqué sur la Figure 6.
A partir de septembre 2007, le nombre de passagers a atteint l'objectif de 2005, et les chiffres de
cette année ont réussi à dépasser de 12 % cet objectif, avec 26 mille passagers en juillet 2008,
comme l'indique la Figure 7.
Il est nécessaire de revenir sur les événements survenus dans l’Etat d’Oaxaca et principalement
dans sa capitale, les répercussions économiques sont évidentes, l’impact est similaire à celui d’un
15
ouragan, les pertes s’élèvent à 335 millions de dollars et il ne semble y avoir aucun programme
d’aide équivalent à celui du fond national d’aide aux victimes de catastrophes naturelles.
Figure 12
Ville d’Oaxaca
Taux d’occupation des hôtels Non résidents
Différences 2005 – 2006 et 2006 – 2007
(points pourcentage)
Taux d’occupation non-résidents 05-06
Taux d’occupation non-résidents 06-07
Source : SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE. Surveillance hôtelière Système DataTur [en ligne] :
Base de données sur l’activité touristique dans la ville d’Oaxaca 2005-2007 [date de consultation : 12 août 2007].
La crédibilité d’Oaxaca quant au tourisme mettra entre trois et cinq ans pour retrouver les mêmes
chiffres qu’en 2005, mais si les problèmes politiques persistent avec la même violence
caractéristique du conflit politique de 2006, il faudra entre 9 et 12 ans pour revenir aux taux de
fonctionnement de 2005.
C’est pour cela qu’il est important aujourd’hui de définir un plan stratégique pour faire ressortir
l'attrait touristique d'Oaxaca et de son Etat afin d'inverser la tendance de la période de reprise
touristique.
Enfin, la population d'Oaxaca et la société mexicaine en soi doivent tirer des leçons de ces
événements et doivent comprendre que le tourisme est une activité très sensible à l’environnement
social et à la sécurité, qu’ils sont responsables de la lenteur de la reprise de l’activité touristique à
moins qu’ils ne prennent et n’appliquent des mesures énergiques afin d’accélérer cette reprise,
comme dans le cas de Cancun après l’ouragan Wilma.
•
•
•
La société en général doit apprendre que le "sans fondement" et encore moins
l'intransigeance de ses demandes lorsqu'elles sont au-dessus des lois ne peuvent constituer
un axe de mouvement social.
Les gouvernements étatiques et fédéraux doivent intégrer la nécessité de compter sur des
outils qui leur permettent d'évaluer l'impact des événements actuels et futurs qui affectent
l’activité touristique, particulièrement lorsqu’il s’agit de prendre les bonnes décisions.
Les partis politiques quant à eux doivent comprendre que leurs « laboratoires sociaux »
aient pu leur échapper et qu’ils doivent réorienter leur activité de façon à agir pour le bien
de tous les citoyens et non pas pour des intérêts particuliers ou partisans.
17
C’est pour cela qu’il est nécessaire de rappeler la phrase de Mackenzie "la grandeur et la prospérité
d’une société sont à l’image de la volonté de ses citoyens et de leur exigence envers leur
gouvernement”.
Références de bases de données
•
SECRETARIAT DU TOURISME DU MEXIQUE.
Système DataTur [online]:
Bases de données sur l’activité touristique dans la ville d’Oaxaca 2005-2008
Disponibles sur :
<<http://www.sectur.gob.mx/wb2/sectur/sect_Estadisticas_del_Sector>>
Références informatives
•
A propos du conflit à Oaxaca en 2006
o http://www.reforma.com
o http://www.jornada.unam.mx
o http://www.eluniversal.com.mx
o http://www.exonline.com.mx
o http://www.noticias-oax.com.mx
o http://www.esmas.com
o http://www.proceso.com.mx
o http://www.vanguardia.com.mx
19

Evaluation de l`impact économique et des préjudices sur l`économie

Transcription

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