Revue en Français - Institut National de Recherche en Education
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Les publications de l’INRE Appel à contribution Notre revue est récente, son objectif est de valoriser la recherche en éducation. Les numéros précédents ont porté respectivement sur : N°1 Les rythmes scolaires; « La nouvelle organisation du temps scolaire dans le cycle primaire en Algérie, année 2011/2012 »; N°2 Les TIC au service de l’éducation ; N° Spécial L’apport des travaux d’évaluation au développement du système éducatif (n°spécial); N°3 L’évaluation, processus de régulation du système éducatif; N°4 Le management en éducation; N°5 La formation des formateurs; N°6 Réflexions sur l’École de demain, pour une éducation de qualité; N°7 L’enseignement des mathématiques; N°8 Approcher un système éducatif pour l’analyser : méthodes et perspectives; N°9 La réforme de l’Ecole algérienne : Évaluation à mi-parcours : les classes multiniveaux . N°10 La lecture en milieu scolaire; N°11 La recherche en éducation; Le prochain numéro portera sur : L'ÉVALUATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF ALGÉRIEN - L’évaluation d’étape de l’enseignement secondaire général et technologique Experts, chercheurs, inspecteurs, enseignants, parents, élèves… la revue «EducRecherche» est un espace où vous pouvez nous soumettre, en arabe ou en français, vos : résultats de travaux de recherche ; articles (5 à 8 pages, police 12, caractères Times New Roman, échéance 01mois); suggestions… Pour nous contacter : Mail : [email protected] Adresse : BP. 193, Oued Romane –AlgerTél : 021.30.09.68 (LD), 021.30.02.91/92(standard) Fax : 021.30.04.47 Site : www.inre-dz.org Avec tous nos remerciements. Habiba BOUKERTOUTA et Aicha BELANTEUR, responsables de la revue. NB : Nous pouvons vous envoyer des exemplaires si vous nous communiquez une adresse postale. Sommaire du n°11 6EDITORIAL 7DOSSIER GRANDES LIGNES D’UNE STRATEGIE DE RECHERCHE DU SECTEUR DE L’EDUCATION NATIONALE Pr. Mohamed Brahim SALHI, Directeur Général de l’INRE 11 ENTRETIEN AVEC le Pr. Abdelhafid AOURAG, Directeur Général de la Recherche Scientifique et du Développement Technologique ; 14 MANIFESTATIONS SCIENTIFIQUES : SÉMINAIRES / JOURNÉES D’ÉTUDES / COLLOQUES Séminaire national sur « LA RECHERCHE EN EDUCATION : PERSPECTIVES ET PRIORITES POUR LA PERIODE 2015-2019 »; Séminaire d’information et de formation sur « LE CONTRAT D’OBJECTIFS: DEMARCHE ET OUTILS COLLABORATIFS AU SERVICE DU PLAN D’ACTION ACADEMIQUE » ; Conférence-débat sur « DECROCHAGE ET DEPERDITION SCOLAIRES » ; Journée d’étude sur «LA DIDACTIQUE DE LA PHILOSOPHIE » ; Ateliers sur «L’EVALUATION PEDAGOGIQUE DES APPRENTISSAGES » ; Colloque international sur « L’EVALUATION DES ACQUIS DES ELEVES : ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES.» 40 CONTRIBUTIONS Ont contribué à ce numéro : Farid BENRAMDANE, CES de la pédagogie au ministère de l'éducation nationale : «Refonte pédagogique et recherche en éducation »; Pr. Mohamed MILIANI, membre du Conseil Scientifique de l’INRE : « Competency-based education: a step towards pedagogical renewal? » ; Pr. Abla ROUAG, Pr. Hamoudi ROUAG et équipe PNR, Université Constantine 2 : « les représentations de l’Ecole par ses acteurs »; Dr Baghdad LAKHDAR, expert consultant en sciences de l’éducation :« La formation professionnelle des enseignants, gage de la réussite scolaire des élèves et de l’amélioration du rendement interne du système scolaire » ; El Kaissa HAMROUNI FODIL, Professeure Formateure de philosophie et Doctorante en philosophie à l’université d’Alger 2 : « De l’apprentissage de la philosophie à la pratique du philosopher » ; Rosa MAHDJOUB, Conseillère principale en orientation et guidance scolaires (INRE) : « Pour un développement des travaux d’évaluation des politiques éducatives et du fonctionnement effectif des services éducatifs offerts. » 64 RESSOURCES DOCUMENTAIRES Etudes Livres 68 FEED BACK DU TERRAIN Inspecteurs, enseignants … éditorial C e numéro d’Educ- recherche porte, dans son dossier central, sur la recherche en éducation. En effet, cette question doit être inscrite parmi les priorités du secteur de l’éducation. Le dossier de ce numéro explicite cela. De façon synthétique, la recherche en éducation doit se recadrer sur l’accompagnement actif de l’approfondissement de la réforme en cours. A ce titre, elle doit à la fois s’appuyer sur un ancrage au sein du secteur de l’éducation (praticiens de terrain et pratiques pédagogiques vécues) et sur une capitalisation des résultats de la recherche universitaire. En d’autres termes, il convient d’organiser un processus de recherche qui puisse tenir ensemble l’élaboration théorique et l’intervention-action. L’objectif majeur consiste à construire des outils à mettre à la disposition de ceux qui pilotent les actions de réforme. Ainsi, à titre indicatif, l’on retiendra quelques grandes tâches de la recherche en éducation pour l’horizon 2020 : ¡ Accompagner et fournir des pistes aux innovations pédagogiques ; ¡ Suivre, observer et analyser le processus approfondissement de la réforme et ses effets sur les transformations des pratiques pédagogiques ; ¡ Evaluer au long court le rendement du système éducatif ; ¡ réfléchir en profondeur sur la gouvernance du système éducatif ; ¡ Capitaliser et réinvestir les résultats de recherche. En conclusion, la recherche apparaît comme l’accompagnateur majeur des transformations et des innovations auxquels postulent le système éducatif et le secteur de l’éducation principalement. Pr. Mohamed Brahim SALHI, Directeur Général de l’INRE 8 N°11 EducRecherche comme objectif « l’amélioration constante du rendement de l’institution éducative et de la qualité de l’enseignement dispensé». Elle permet « la rénovation des contenus, des méthodes et des moyens didactiques. » et favorise la participation des enseignants, la formation et les activités d’évaluation. Le système de recherche scientifique dans ses différents volets, programmes et institutions, a toujours inscrit la recherche en éducation parmi les grandes priorités en particulier à travers les Projets Nationaux de Recherche (PNR). Outre la réalisation et le financement de projets de recherche au sein des universités et des Centres Nationaux de Recherche, la recherche en éducation a occupé une place très appréciable dans le plan quinquennal du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique 20102014 notamment à travers 101 projets du PNR 20 « Education et formation » dont 92 validés et qui sont en cours de valorisation. Il est, ainsi, possible par un effort de capitalisation au sein du secteur de l’éducation d’exploiter les résultats de ces recherches. L’identification des objectifs de la recherche en éducation et formation tient compte « d’une part des difficultés que rencontre le secteur de l’éducation en termes de qualité de la formationemploi et d’autre part, des mutations rapides que connaît la société, de la pression démographique et enfin de l’ouverture sur le monde moderne ». Cette recherche, dans ce secteur, est inscrite dans les priorités de l’avant-projet de Loi quinquennale du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (2015-2019). En effet, le programme de recherche dans ce domaine « … doit tenir compte des objectifs essentiels que se fixe d’atteindre le secteur de l’éducation nationale, dans le cadre de la réforme du système éducatif, qui consistent à freiner les phénomènes de dégradation du niveau général d’enseignement et de rendement du système éducatif, à identifier, à préparer et à évaluer les instruments et les moyens de mise en œuvre d’un certain nombre de mesures, dont l’amélioration de la qualification des personnels, le perfectionnement des outils didactiques et enfin la redynamisation de la recherche pédagogique pour améliorer les programmes, les méthodes d’enseignement, d’évaluation et d’orientation ainsi que l’organisation et la gestion du secteur ». Le deuxième pilier est celui de la professionnalisation de tous les acteurs par le biais de la formation. 10 N°11 EducRecherche Il convient de souligner la très forte résonnance et articulation avec les objectifs majeurs de l’approche de l’approfondissement de la réforme du système éducatif en cours déclinés par Madame la Ministre de l’Education Nationale. « L’objectif majeur de la réforme est la qualité. Nous avons, après concertation avec la communauté éducative, défini trois leviers que nous allons actionner en même temps. Ce sont là, les grands défis à relever. Le premier pilier est la refonte pédagogique. Il s’agit de ré aborder la question d’approches, de méthodologies, les programmes d’enseignement, les manuels scolaires… Le troisième pilier est celui de la gouvernance de ce secteur qui a besoin d’un bon pilotage en s’appuyant sur une réflexion partagée et dont l’objectif est l’amélioration des résultats de tous les cycles d’enseignement. Pour la consolidation de la réforme de l’Ecole algérienne, les trois leviers s’articulent autour des principes de la consultation et de la concertation, de la flexibilité (ouverture vers le monde de la science et de la technologie), de la décentralisation (ouverture des institutions éducatives sur la société), de l’autonomie dans l’action éducative et celui de l’obligation de résultats. Dossier Ces trois leviers, mis en synergie, ont pour ambition de renforcer la capacité d’anticipation du ministère et de formuler des réponses aux nouvelles exigences sociales pour une meilleure qualification ». (Extrait de l’entretien réalisé dans la revue de l’INRE « EducRecherche » n°9) l’encadrement pédagogique et de là, mettre en place des dispositifs qui leur permettent de transférer vers la recherche leurs propres approches. Cela se décline par ce qu’il convient d’appeler la recherche-action impliquant une participation active de tous les acteurs du secteur de l’éducation. La recherche appliquée et la recherche-action QUELLE EST LA VOCATION DE LA RECHERCHE s’expriment par : AU SEIN DU SECTEUR DE L’ÉDUCATION ? La recherche en éducation doit produire ses propres grilles d’analyse, de conception et d’intervention. Ce volet s’inscrit dans la recherche fondamentale qui, d’après la définition du paragraphe 240 du manuel de Frascati, « …consiste en des travaux expérimentaux ou théoriques entrepris principalement en vue d’acquérir de nouvelles connaissances sur les fondements des phénomènes et faits observables sans envisager une application ou une utilisation particulières. » Elle est nécessaire pour outiller une recherche appliquée. Celle-ci peut revêtir plusieurs formes allant du diagnostic à la conception de dispositifs destinés à intervenir par le biais des politiques publiques dans le champ de l’action éducative et de formation. Elle peut aussi développer de l’expérimentation dans les domaines pédagogiques et didactiques notamment pour l’intégration des innovations. En ce sens, la recherche appliquée telle que définie dans le paragraphe 245 du manuel Frascati « consiste en des travaux originaux entrepris en vue d’acquérir des connaissances nouvelles, conduits vers un but ou un objectif pratique déterminé. » Elle est solidaire de la recherche fondamentale qui lui fournit les éléments de conceptualisation ainsi que les grilles d’analyse qui, tout en étant éligibles à des déconstructions-reconstructions, lui permettent de ne pas être uniquement de l’énumération empirique des problèmes et faits observables. Elle donne, également, du sens au principe de la formation par la recherche et pour la recherche ainsi qu’à la fonction de veille scientifique. j Une accumulation de données brutes destinées à alimenter la recherche et qui sont collectées suivant des protocoles pertinents par les réseaux qualifiés des personnels de l’éducation tels que les COSP et les IOSP ; k des données et des enquêtes de terrain ciblant des problématiques revêtant une importance avérée pour le rendement du système éducatif et toutes les questions relatives à l’environnement de l’action éducative ; l Des études analytiques fortement documentées et conceptuellement outillées ; m Des états des lieux à partir des vécus des acteurs de la communauté éducative ; n Des narrations d’expériences des personnels pédagogiques ; o Des documents qualitatifs et statistiques des structures centrales ou de celles qui sont déconcentrées. Il est très important pour la recherche en éducation de capitaliser et de valoriser les expériences des acteurs de la communauté éducative notamment celles de N°11 EducRecherche 11 En résumé, la vocation majeure de la recherche en QUELLES SONT LES AXES PRIORITAIRES DE LA RECHERCHE EN ÉDUCATION SUR LA éducation se résume dans quatre fonctions : PÉRIODE 2015-2020 ? j Veille scientifique et mise à jour des connaissances ; k Accompagnement de l’action éducative dans son déploiement et ses impacts ainsi que des processus de prise de décision ; l Diffusion la plus large possible de l’information d’ordre scientifique notamment tout ce qui a trait à l’innovation dans l’action éducative ; m Initiation des synergies entre les chercheurs et les praticiens dans des dynamiques d’échanges permanentes. Conformément à l’orientation de la politique nationale de recherche et aux recommandations du Comité Intersectoriel de la Recherche et des Commissions intersectorielles, il y a lieu de tenir compte de la nomenclature des PNR qui comporte : j PNR de type 1 : Intersectoriel dont le pilotage relève des CIS k PNR de type 2 : Relevant directement des secteurs et de leur Comité sectoriel l PNR de type 3 : Relevant des établissements et de leur Conseil scientifique. En fonction des actions engagées par le secteur de l’éducation, notamment l’approfondissement de la Cette recherche sectorielle doit aussi travailler à réforme et d’éventuels ajustements de celle-ci, mais l’impulsion des synergies avec les autres secteurs aussi des problèmes de fond qui sont exprimés par la auxquels elle adresse des demandes de toute nature communauté éducative, il est possible de délimiter, ou qui la sollicite en raison de son ancrage et de sa dans un premier temps, (cf. Séminaire sur la recherche en éducation ) des axes prioritaires au sein desquels performance. nous pourrons, dans un deuxième temps, (ateliers) Cependant, le principe cardinal reste un soutien inscrire des thématiques qui peuvent se démultiplier constant à plus de cohérence, d’efficience et en projets. d’efficacité de l’action éducative. De plus, la recherche en éducation devrait être exemplaire en Cette première consultation qui implique terme de transversalité avec les autres secteurs de la directement les acteurs du secteur de l’éducation formation en particulier l’enseignement supérieur et des universitaires vise à cadrer les projets de et la formation professionnelle. De ce point de recherche sur les priorités telles qu’exprimées et vue, il est important, en plus des équipes mixtes, explicitées par les acteurs du secteur de l’éducation d’impliquer les experts des trois secteurs, d’envisager et en résonnance avec la politique mise en œuvre des problématiques sur des questions en partage dans ce secteur. Il s’agit très précisément de cerner les ou très étroitement imbriquées et de formaliser modalités de l’ancrage de la recherche en éducation des dispositifs de mutualisation des ressources de au sein du secteur et de nourrir concrètement par des toute nature dans des projets et des programmes de pratiques de recherche les synergies entre praticiens et chercheurs universitaires. recherche. 12 N°11 EducRecherche Pour répondre à votre question qui soulève en fait plusieurs réponses, à savoir comment concrétiser le rapprochement entre chercheurs universitaires et praticiens enseignants, il existe bien évidement une base législative et règlementaire entre les deux départements ministériels. En effet, il ne vous échappe pas que la loi 98-11 du 22 août 1998, modifiée et complétée, portant loi d’orientation et de programme à projection quinquennale sur le développement technologique 1998-2002, a inscrit un schéma qui permet une coordination entre le secteur de la recherche et celui de l’éducation. Cette coordination s’inscrit dans le cadre de deux organes institutionnels qu’on appelle les CSP et les CIS. ¡ Par l’entremise des Comités Sectoriels Permanents (CSP) auprès des départements ministériels, en l’occurrence et dans le cas qui nous concerne, le département de l’Education nationale. A ce titre le CSP du département de l’Education nationale doit contribuer essentiellement à la réalisation des missions par la mise en place d’une stratégie commune de recherche en éducation avec le département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, via la DGRSDT. A titre d’information, l’année 2014 a vu le lancement d’une opération de redynamisation des Comités Sectoriels Permanents. Nous avons d’ailleurs pu recueillir sur les 27 départements ministériels, une quinzaine de Rapports des CSP. ¡ Par ailleurs, la règlementation a permis d’instituer des Commissions Intersectorielles appelées communément CIS. Pour information, il existe 10 Commissions intersectorielles qui répondent à 10 grandes problématiques ou 10 Grands Domaines. A ce titre, un Grand Domaine ou CIS correspond à la problématique de la Recherche en Education, il s’agit de la ‘Commission intersectorielle : Education, Culture et Communication’. Présidée par un chef d’établissement d’enseignement 14 N°11 EducRecherche supérieur et formée de Membres de départements de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de Chercheurs universitaires et d’Experts en éducation, la Commission intersectorielle Education, Culture et Communication a à juste titre l’obligation de poser les problématiques dans le domaine de la recherche – développement. Cette démarche inscrite dans les CIS devra aboutir à l’élaboration d’un Programme national de recherche (PNR) qui constituera d’ores déjà un ‘PNR RechercheEducation-Recherche’ ». Donc, comme je viens de vous le préciser le schéma institutionnel est porté par la Loi, les CSP et les CIS. Et pour rester dans la précision, je vous annonce, et d’ailleurs vous devez être au courant que la 3e Loi se trouve actuellement en discussion auprès du Parlement (les deux chambres), et que ce projet de texte consacre une ‘Loi d’Orientation sur la Recherche Scientifique et le Développement Technologique’. H.B et A.B : « Comment pourrait-on envisager cette collaboration entre la Direction Générale de la Recherche Scientifique et du Développement Technologique et l’Institut National de Recherche en Education ? » Le Pr. Abdelhafid AOURAG: « Tout d’abord, je tiens à mentionner qu’une partie de la réponse à votre question se trouve dans la ou les réponses ci-dessus. Néanmoins, il y a lieu d’apporter des informations sur les modes et la nature de cette collaboration. Les instruments juridiques existent, il faut y croire et être en même temps inventif, améliorer les instruments existants et les renforcer par des suggestions des uns et des autres, c’est-à-dire les partenaires des deux bords. u Les Journées d’étude organisées à l’initiative de l’INRE, sous le haut patronage de Madame la Ministre de l’Education Nationale et de Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique avec la participation de la Direction Générale de la Recherche Scientifique et du Développement Technologique sont l’exemple même de cette volonté de collaboration. Entretien De gauche à droite : Abdelhafid AOURAG Aïcha BELANTEUR et Habiba BOUKERTOUTA. Les actes issus de ces Journées d’études doivent servir de bases et de concertations. La finalité étant d’aller vers une “convention-cadre de collaboration”. Cet instrument doit permettre d’identifier des axes communs de recherche dans les contenus des programmes, du renforcement des matières scientifiques, des formations pédagogiques, pour ne citer que ces quelques exemples. v Coordonner nos actions entre les Ecoles Nationales Supérieures et les Besoins de l’Education nationale, et ce, compte tenu des programmes des Lycées. w Comme je l’ai dit auparavant, l’INRE doit être un partenaire permanent, actif et je dirai même offensif dans le cadre du CSP, c’est-à-dire dans des propositions et suggestions qui doivent figurer dans les Rapports annuels des CSP. Cette Collaboration doit être précédée par une participation active des Membres de l’INRE dans les Ateliers des Commissions intersectorielles qui se déroulent actuellement (mars 2015 – 10 juin 2015). Comme vous pouvez le constatez, les structures de discussions, d’échanges et de réflexions existent, à nous de les saisir et d’en poser clairement les problématiques et les solutions envisageables. H.B et A.B : « Nous vous remercions infiniment, Monsieur AOURAG, de nous avoir consacré un moment de votre temps et pour toutes ces informations constructives. » Le Pr. Abdelhafid AOURAG: « Le devoir, et je dirai la responsabilité de tout chercheur, expert et de surcroît responsable au sein des institutions de l’Etat ou de tout organisation en charge des problèmes éducationnels, de savoirs ayant un impact sociétal est de contribuer, participer, faire participer, rapprocher, vulgariser, communiquer afin d’avancer et de hisser le pays dans une société de la connaissance. Le pilotage de ces actions se fera en commun. Mesdames, Je vous remercie. » N°11 EducRecherche 15 L'équipe pédagogique de l'INRE v. Gouvernance, vie scolaire et professionnalisation AXE 1 : GESTION, PILOTAGE ET ÉVALUATION ¡ Analyse de l’allocation des ressources aux établissements scolaires et résultats obtenus (perspectives d’équité et d’efficience), ¡ Coût et financement de l’éducation, ¡ Projet d’établissement, ¡ Pilotage du système éducatif aux niveaux central et local : méthodes et perspectives, ¡ Efficacité interne du système éducatif (flux des élèves, les apprentissages, pérennisation des savoirs fondamentaux…), ¡ Efficacité externe du système (travail/ emploi…), ¡ Impacts sociaux de l’éducation (comportements, revenus, …), ¡ Déperdition scolaire et son impact économique. ¡ Les activités péri et extra scolaires, ¡ Vécu des familles des enfants en situation de handicap, ¡ Adaptation des programmes de l'enseignement à l’enseignement spécialisé, ¡ La médiation au sein de la communauté éducative. AXE 3 : PROFESSIONNALISATION ¡ Dispositif de formation et d’accompagnement pour les enseignants ayant la charge des classes multi-niveau, ¡ Formation en cours d’exercice et son impact sur les pratiques d’enseignement et résultats chez les élèves, ¡ Formation des éducateurs du préscolaire, ¡ Formation des éducateurs pour l’enseignement adapté, ¡ Elaboration de référentiels de formation des enseignants. AXE 2 : VIE SCOLAIRE ET ENVIRONNEMENT ¡ La qualité architecturale et confort du bâti scolaire, ¡ Relation école/élèves, école /famille, ¡ L’impact des cours particuliers sur le rendement des élèves. Cameramen : Mohamed HOUBAR Photos prises par Mohand Amokrane AIZEL N°11 EducRecherche 17 SÉMINAIRE NATIONAL SUR « LA RECHERCHE EN EDUCATION : PERSPECTIVES ET PRIORITES POUR LA PERIODE 2015-2019 » D ans la continuité des activités de l’institut sur la recherche en éducation et dans le cadre de l’approfondissement de la réforme du système éducatif algérien, un séminaire national de deux jours a été organisé par l’INRE, sous le haut patronage de Madame la Ministre de l’Education Nationale et de Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, les 25 et 26 février 2015.Ce séminaire, intitulé « La recherche en éducation : perspectives et priorités », a regroupé des acteurs du secteur de l’éducation nationale et de celui de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il vise à : Débattre des axes et des thématiques de recherche proposés par l’INRE ; souhaité la bienvenue et exprimé ses remerciements à l’honorable assistance, a donné la parole à Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique qui a remercié Madame la Ministre de l’Education Nationale pour l’avoir invité à cette manifestation scientifique. Dans son discours, Monsieur le ministre a souligné l’importance de la recherche scientifique et le développement technologique qui se traduit dans le programme quinquennal lequel a accordé une place privilégiée aux PNR sur l’éducation. Il a réitéré son soutien à la recherche en éducation et a précisé que la demande de transfert du statut de l’INRE en établissement public à caractère scientifique et technologique a été accordée dans le cadre des textes réglementaires en vigueur. Finaliser la liste des thèmes pouvant faire l’objet d’un PNR éducation ; ( cf. l'allocution intégrale en arabe de M. le ministre dans la revue n°11 " "بحث وتربية.) Définir les grandes lignes de la stratégie de recherche en éducation. DEROULEMENT DU SEMINAIRE Au cours de la séance d’ouverture officielle du séminaire, le Directeur Général de l’INRE, après avoir 18 N°11 EducRecherche Par ailleurs, voici intégralement l’allocution de Madame NOURIA BENGHABRIT, Ministre de l’Education Nationale. Manifestations Scientifiques “ Monsieur le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Monsieur le directeur général de la recherche scientifique, Mesdames et messieurs les cadres centraux des ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Honorable assistance. L’éducation est considérée comme le fondement essentiel du développement d’une société. Toutefois, l’éducation ne peut jouer pleinement son rôle à cet égard si elle n’est pas de la plus haute qualité possible et si elle n’est pas pertinente par rapport au cadre de développement adopté par la société. Engagée en l’an 2000, la réforme du système éducatif fait l’objet, actuellement, d’une évaluation afin d’opérer les réajustements qui se sont révélés nécessaires après plus de 10 années de mise en œuvre. Dans le cadre de cette démarche et à la lumière des orientations de Son Excellence Monsieur le Président de la République, le ministère de l’éducation nationale – en mettant au cœur de ses préoccupations deux principes fondamentaux que sont l’EQUITE et la QUALITE – se fixe comme objectif, en gagnant en sens et en cohérence, d’améliorer les actions introduites ou à intégrer dans le processus de mise en place de la réforme, en ciblant le primaire comme cycle prioritaire, les inspecteurs comme population cible et la formation par la professionnalisation comme moyen et mode d’action privilégié. Dans le cadre de cette approche systémique, la refonte pédagogique et la gouvernance ont été identifiées comme leviers structurants. u En matière de pédagogie, plusieurs défis s’imposent à nous : de la généralisation du préscolaire qui pose actuellement un sérieux problème d’équité puisque les élèves ne rejoignent pas le cycle primaire avec le même background, à celui du système d’orientation des élèves, en passant par le sérieux problème du redoublement en début de cycles, notamment en 1ère année moyenne ou encore celui de la déperdition scolaire… A tous ces défis, il faudrait ajouter la problématique de la généralisation de l’informatique comme discipline d’enseignement et non pas seulement comme outil d’enseignement. v En matière de gouvernance, quatre qualités essentielles devront présider à la gestion dans le domaine de l’éducation : ®Transparence, ®Régularité, ®Normalisation, ®Participation. Dans le cadre d’une approche collaborative, il faudrait redoubler d’efforts pour améliorer les modes de gestion qui sont souvent inadaptés. A cet effet, il faudrait s’atteler à moderniser les systèmes de gestion par l’informatisation du secteur. Néanmoins, notre démarche de redéploiement stratégique de la réforme de l’Ecole exige un accompagnement en matière d’expertise et d’évaluation, d’où N°11 EducRecherche 19 l’importance de la recherche en éducation. Il nous paraît important de développer des approches susceptibles d’amener une plus grande intégration de la recherche en éducation. La recherche-action favorise cette intégration parce qu’elle vise la résolution de problèmes pratiques et peut avoir un impact sur la pratique pédagogique. Elle constitue, ainsi, l’épine dorsale du passage à la qualité. La participation des professionnels de l’acte pédagogique et de la gouvernance peut développer une attitude réflexive, condition sine qua-non de l’amélioration des pratiques. Notre objectif, à travers l’organisation de ce séminaire, qui associe les acteurs du secteur de l’éducation et les universitaires, est d’axer les projets de recherche sur les priorités, de sorte que nous puissions prendre en charge les préoccupations exprimées sur le terrain. C’est ainsi, que des thématiques qui revêtent un caractère prioritaire ont été choisies pour faire l’objet de débats en ateliers, à savoir : ➢ La Refonte pédagogique, innovations et pratiques pédagogiques ; ➢ La Gouvernance, vie scolaire et professionnalisation. Mais au-delà de l’importance des thématiques choisies pour faire l’objet d’expertise et de recherche, il s’agit, avant tout, de capitaliser les résultats des différentes recherches menées et pour lesquelles l’Etat a mobilisé des ressources financières importantes. Les nouveaux défis, liés au processus de mondialisation et l’affirmation de l’importance du savoir et des technologies dans le monde contemporain, interpellent le système d’éducation et de formation et lui imposent la nécessité de répondre à une demande sociale qui exige le plus haut 20 N°11 EducRecherche niveau de performance et des qualifications de plus en plus élevées. L’Ecole du 3ème millénaire est une Ecole ouverte sur le monde, une Ecole qui permet un développement global de l’élève, une Ecole toujours aussi démocratique et reflétant les grandes valeurs humanistes. Assurons-nous, tous, d’être déjà engagés dans tel processus qui permet l’édification d’une société du savoir. De son côté, le ministre de l’éducation nationale est déjà résolument engagé dans cette voie. A ce titre, je vous annonce solennellement la signature de l’arrêté portant renouvellement du comité sectoriel permanent de la recherche scientifique du ministère de l’éducation nationale et l’installation de l’Observatoire national de l’éducation et de la formation. Pour rappel, l’Observatoire national de l’éducation et de la formation a pour missions « d’observer le fonctionnement du système national d’enseignement dans toutes ses composants, d’analyser les facteurs déterminants des situations d’enseignement/apprentissage, d’évaluer la qualité des prestations pédagogiques et des performances des enseignants et des apprenants et d’émettre des propositions de mesure correctives ou d’amélioration » (Art.103-Loi d’orientation). Pour finir, je souhaite plein succès aux travaux de ce séminaire et je remercie tous ceux qui contribuent, par les études et les recherches qu’ils mènent, à l’essor de l’éducation. Contribuons, ensemble, à la mise en place d’une Ecole de l’ambition pour que chaque élève prenne le chemin non pas de la réussite mais de sa réussite. Notre responsabilité est lourde vis-à-vis de la société d’aujourd’hui mais surtout de demain. Je vous remercie. ” Manifestations Scientifiques Les allocutions des deux ministres ont été suivies d’interventions : la stratégie de recherche : bilan et perspectives par le Pr. Mohamed Brahim SALHI, Directeur Général de l’Institut National de Recherche en Education (cf. Dossier), la Refonte pédagogique et recherche pour les PNR, par M. Farid BENRAMDANE, CES de la pédagogie au Ministère de l’Education Nationale, L’état et la pratique pédagogique, perspectives de recherche, par le Pr. Mustapha HADDAB membre du conseil scientifique de l’INRE (cf. résumé1) et Les représentations de l’école chez les enseignants, les élèves et leur famille par les Pr. Abla ROUAG et Pr. Hamoudi ROUAG, université de Constantine 2 (cf. résumé2) . Résumé 1 Pour atteindre l’objectif d’une élévation significative du niveau de compétence du corps enseignant des cycles primaire, moyen et secondaire, plusieurs types d’action sont ou devront être entreprises par l’Etat à travers différentes institutions . L’histoire de celles-ci, qu’elles concernent les formations « initiales » ou les formations « continues », mises sur pied depuis l’indépendance, mériteraient de faire l’objet d’une recherche systématique et détaillée. On peut, d’ores et déjà , former l’hypothèse, que ces institutions ont, dans les cas les meilleurs, été plus des instances de transmission de connaissances de qualité inégale, que des lieux d’acquisition d’aptitudes à réfléchir d’une manière informée et critique sur ses savoirs et ses pratiques . C’est sans doute de ce point de vue qu’il faut analyser les comportements des enseignants vis-à-vis de la diffusion, par le Ministère de l’Education Nationale, de la méthode pédagogique désignée sous l’expression « Approche par les Compétences ». Résumé rédigé par Pr. Mustapha HADDAB, membre du conseil scientifique de l’INRE N°11 EducRecherche 21 Résumé 2 De nos jours, l’école est une institution souvent critiquée, mais en même temps convoitée, et reste un enjeu social ambigu et paradoxal. Les comportements que l’on y observe expriment un malaise vécu par l’ensemble de ses acteurs. Le décrochage scolaire et la déscolarisation d’un nombre important d’enfants montrent qu’elle ne répond plus, à l’heure actuelle, aux aspirations des élèves et de leurs familles, voire de la société. En même temps, les efforts consentis par les familles pour assurer le succès de leurs enfants (cours particuliers…) semblent manifester, à l’inverse, des attentes très fortes vis-à-vis de l’école et en même temps une reconnaissance de son incapacité à répondre à leurs attentes. L’insatisfaction des enseignants apparaît à travers des revendications répétées, parfois maladroitement, mais mettant en évidence une attitude de remise en question et/ou de volonté d’affirmation de leur identité, et en même temps des interrogations sur leur rôle et leurs missions à l’école. Estimant que les représentations de l’école que se font les différents acteurs, peuvent expliquer leurs attitudes vis-à-vis de cette institution, c’est la nature de ces représentations que nous voulons interroger. Pour cela, nous avons mené une enquête à travers le territoire algérien, combinant approche quantitative (questionnaire) et qualitative (méthode associative de Verges) où nous avons interrogé 308 enseignants, 499 élèves de cycle moyen et secondaire et 852 familles ayant des enfants en âge de scolarité obligatoire. Les résultats de cette enquête montrent, au premier abord, que l’école est représentée plutôt positivement, par l’ensemble de ses acteurs, son caractère sacré est évident, de même que sa mission éducative et de socialisation. Cependant, elle n’est pas le moyen le plus fiable pour la réussite sociale, d’autres stratégies sont privilégiées par tous ses acteurs, ce qui peut expliquer l’absence d’investissement des uns et des autres pour assurer la réussite scolaire, notamment dans certains milieux à capital culturel réduit. Résumé rédigé par Pr. Abla ROUAG Université de Constantine 2 Pour ouvrir les débats, une séance plénière, présidée par M. Abdelhafid AOURAG, Directeur de la Recherche Scientifique et du Développement Technologique, a été programmée pour la première matinée du séminaire autour de ces conférences portant sur des questions susceptibles d’amorcer et d’aider la réflexion des participants. Les exposés et les débats fructueux ont permis de répondre aux attentes de l’assistance qui a fait part de sa satisfaction. La participation des deux ministres à cet évènement scientifique représente un indicateur de l’intérêt que porte l’Etat à l’amélioration de la qualité de l’éducation nationale et son 22 N°11 EducRecherche Manifestations Scientifiques engagement volontaire pour sa concrétisation sur le terrain. En outre, la disponibilité et la motivation des acteurs des deux secteurs à travailler en étroite collaboration a été remarquée par tous les participants. Cette disponibilité s’est traduite par leur attitude d’écoute et d’échange. Monsieur Abdelhafid AOURAG a clôturé cette session plénière en apportant un témoignage en tant que parent ayant scolarisé ses enfants dans trois systèmes éducatifs anglais, français et algérien. Par son témoignage, il a comparé les trois systèmes différents tout en mettant en exergue le rôle de l’Ecole et de son environnement dans la construction du devenir de l’élève. Il a insisté, également, sur la participation de la société dans l’éducation des enfants en précisant qu’ : « aujourd’hui, il est important d’instaurer des cultures de vulgarisation scientifique au sein de la société algérienne pour élever le niveau culturel et apporter de la passion chez l’enfant d’aller à l’Ecole. » ORGANISATION DES ATELIERS Cette séance plénière a été suivie par des travaux d’ateliers pour débattre des thématiques proposées par l’équipe pédagogique de l’INRE afin d’ajouter, de supprimer ou d’affiner les axes en question. Pour ce faire, le document comportant ces propositions thématiques a été mis à la disposition de tous les membres des deux ateliers. DEROULEMENT DE L’ATELIER 1 Le président de l’atelier 1, le Pr. Mohammed MILIANI, après avoir souhaité la bienvenue à tous les participants, a ouvert le débat en évoquant son expérience d’enseignant de langue anglaise sur la pratique pédagogique à l’université. Il a mis l’accent sur la psychopédagogie en didactique de langue et sur l’autonomisation de l’élève dès le cycle primaire. Il a, également, insisté sur la structuration, la transmission et le management qui sont, d’après lui, les trois éléments indispensables pour la réussite d’un cours. Plusieurs intervenants ont pris la parole pour débattre et enrichir les points suggérés dans cet atelier1. Ils ont souligné, chacun dans son domaine, qu’il soit de l’éducation nationale ou de l’enseignement supérieur, l’importance de la formation des enseignants dont la mission incombe aux ministères de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ; la formation des enseignants à la didactique de toutes les disciplines, à la pédagogie, à la psychologie de l’enfant , à l’utilisation des technologies dans la pratique de classe et à l’application des méthodes actives dans les programmes d’enseignement … Par ailleurs, ils ont soulevé un certain nombre de problèmes auxquels ils ont proposé des solutions: la surcharge des programmes d’enseignement notamment dans le secondaire, l’enseignement de la philosophie qui doit être introduite dès la 1ère AS pour préparer les élèves à la réflexion et au raisonnement logique, l’enseignement de l’arabe et des langues étrangères qui doit être en adéquation avec le contexte algérien, l’orientation scolaire dont il faudrait revoir les critères en tenant compte du profil de l’élève, l’échec scolaire surtout, en 3ème AS, qui mérite une étude prioritaire, l’évaluation des acquis des élèves basée sur l’évaluation de leurs connaissances et non sur leurs compétences (identifier le profil d’entrée et le profil de sortie des élèves et les préparer à des métiers). N°11 EducRecherche 23 DEROULEMENT DE L’ATELIER 2 Après avoir déclaré la séance ouverte et présenté l’ordre du jour aux participants, le Pr. Chérifa GHETTAS, présidente de l’atelier2, a cédé la parole à Rosa MAHDJOUB pour présenter sa communication intitulée « pour un développement des travaux d’évaluation des politiques éducatives et du fonctionnement ». Elle a soulevé la problématique Au cours de cet atelier, une communication sur la déperdition scolaire a été présentée par Souad HAMMANI, conseillère principale d’orientation à la direction de l’éducation de Constantine. Elle a fait un état des lieux sur les causes principales de ce phénomène. Elle a cité l’exemple du lycée où elle exerce et qui est situé dans un quartier populaire en s’appuyant sur des statistiques. Tous les membres de l’atelier1 ont mis l’accent sur la nécessité de programmer une étude qualitative et quantitative pour trouver des stratégies de prévention et de lutte contre ce fléau à tous les niveaux d’enseignement. Après le débat, un rapport a été rédigé par le Pr B. MOUTASSEM-MIMOUNI. Après lecture de ce rapport, le Pr. MILIANI a clôturé les travaux de cet atelier1 en remerciant l’ensemble des participants pour leur dévouement et leur engagement en espérant que d’autres initiatives aussi importantes seront reconduites afin que les objectifs visés des deux ministères soient atteints. de l’évaluation dans le secteur de l’éducation et a mis l’accent sur sa mise en œuvre. Cette communication a été suivie d’un débat sur le sujet, notamment, l’évaluation comparative basée sur des normes fixées préalablement, l’évaluation des acquis des élèves, la formation des enseignants à l’évaluation et l’évaluation de la stratégie et de la politique éducative. L’intervention du Pr. Mohamed Brahim SALHI, Directeur Général de l’INRE a porté sur la stratégie de recherche en éducation. Il a rappelé, aux participants de l’atelier2, l’objectif du séminaire et a demandé, en tant qu’experts et praticiens, leur contribution pour sélectionner les thématiques et axes de recherche les plus pertinents qui feront l’objet de projets d’étude ou de PNR éducation. Ont été l’objet d’un débat d’autres thématiques telles que la politique éducative avant et après 1962, la qualité de la formation des enseignants ( formation initiale et en cours d’exercice), le coût de l’élève, la prise en charge des enfants à besoins spécifiques, la gestion des conflits au sein des établissements scolaires et la déperdition scolaire… Cette dernière thématique a été intégrée comme un quatrième 24 N°11 EducRecherche Manifestations Scientifiques axe qui comporterait le décrochage, l’absentéisme, le redoublement, le décrochage dans certaines disciplines pour mettre en place des dispositifs de raccrochage appropriés. Des recommandations ont été formulées: ¡ lancer des projets de recherche pour améliorer la formation des enseignants, ¡ mettre en place la recherche- action, ¡ revoir le statut de la vie scolaire, ¡ assurer la formation sur les TICE, ¡ assurer la formation des éducateurs du préscolaire. Les travaux de cet atelier ont été clôturés par la rédaction d’un rapport pris en charge par Mina TOUNSI. CONCLUSION Les débats ont été très productifs dans la mesure où l’inventaire de départ a été enrichi et adopté ; la participation active des acteurs du secteur de l’éducation et de celui de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a permis de cibler et de confirmer les orientations ainsi que les priorités de la recherche. La synergie entre chercheurs-universitaires et praticiens s’est concrétisée dans cette première initiative. De l’avis général des participants, cet événement doit être pérennisé notamment en envisageant d’autres rencontres pour approfondir les différentes thématiques de ce séminaire. Certains participants ont exprimé le souhait d’organiser d’autres rencontres au niveau régional pour impliquer davantage les acteurs de l’éducation et, sans doute aussi, enrichir cette plate-forme de recherche. De cette façon, il sera aussi possible d’identifier des potentiels et des réseaux pour la recherche. Enfin, ce séminaire s’est déroulé dans de bonnes conditions. Il a été un espace d'échange et de partage d'expériences entre tous les acteurs. Ceci doit permettre la création d’une réelle dynamique dans la recherche scientifique dans le domaine de l'éducation. La clôture de cette manifestation scientifique a été caractérisée par la restitution des travaux. (cf. synthèses réalisées par les membres de chaque atelier sur le site de l’INRE : www.inre-dz.org) N°11 EducRecherche 25 L’INSTALLATION DU CONSEIL SCIENTIFIQUE DE L’INRE En marge du séminaire, Madame la Ministre de l’Education Nationale, Nouria BENGHABRIT, a procédé à l’installation du conseil scientifique de l’INRE en application des dispositions de l’article 21 du décret n° 96-72 du 7 ramadhan 1416 correspondant au 27 janvier 1996, complété, sus visé. En présence du directeur de la recherche, M. Abdelhafid AOURAG, du Directeur général de l’INRE, des représentants des Ministères de l’Education Nationale (MEN) et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MERS), Madame la ministre a présenté les membres du conseil et qui sont : Chérifa GHETTAS, professeur à l’université d’Alger, présidente ; Mustapha HADDAB, professeur à l’université d’Alger, membre ; Bedra MIMOUNI, professeur à l’université d’Oran, membre ; Chahrazed BOUSSENA, professeur à l’université d’Alger, membre ; 26 N°11 EducRecherche Mohamed MILIANI, professeur à l’université d’Oran, membre ; Abla ROUAG, professeur à l’université de Constantine, membre ; Tchirine MEKIDECHE, professeur à l’université d’Alger, membre ; Ali LOUNIS, professeur à l’école normale supérieure de Kouba, membre ; Guermia RACHIDI, professeur à l’université d’Alger, membre ; Zoubida SENNOUSI, chargée de recherche à l’école nationale polytechnique d’Oran, membre ; Mustapha MEDJAHED, professeur universitaire, directeur de l’observation national de l’éducation et de la formation, membre ; Samia MEZAIB, sous directrice à la direction de l’évaluation et de la prospective, ministère de l’éducation nationale, membre ; Farid ADEL, président de la commission nationale des programmes, membre ; Sakina BAKOUK, chef de département à l’Institut National de Recherche en Education, membre. Manifestations Scientifiques SÉMINAIRE SUR LE CONTRAT D’OBJECTIFS L es 4 et 5 mai 2015 s’est tenu à l’Institut National de Recherche en Education un séminaire intitulé: « Le contrat d’objectifs: démarche et outils collaboratifs au service du plan d’action académique ». les travaux de ces deux journées ont été présidés par le Pr. Mohamed Brahim SALHI, directeur général de l’institut, qui a réuni des membres de l’équipe pédagogique de l’INRE, de l’Office National de l’Education et de la Formation ainsi que des chefs d’établissements des trois cycles d’enseignement (primaire, moyen, secondaire). Elles ont été animées par Louiza BELHAMICI, formatrice consultante au rectorat de l’académie de Créteil (France). Il y a eu alternance entre apports méthodologiques et travaux en sous-groupes qui ont permis aux participants d’être sensibilisés à la démarche du « Contrat d’objectifs » telle qu’elle est mise en œuvre dans l’académie de Créteil. Louiza BELHAMICI eur et le chef d’établissement support de GRETA. En référence au plan d’action académique, qui constitue un véritable levier d’action, et à l’issue d’un diagnostic partagé, l’équipe de direction de chaque GRETA s’engage à la réalisation des objectifs fixés par le contrat d’objectifs, en mobilisant l’ensemble des ressources nécessaires à leur atteinte. Les axes du contrat d’objectifs peuvent concerner à la fois la « stratégie de développement et de production », la « politique RH » ou encore la « stratégie économique et financière ». Les évaluations sont réalisées par l’équipe de direction du GRETA cocontractant. L’atteinte des objectifs fait l’objet a minima d’une évaluation annuelle mais pour améliorer le pilotage jusqu’à trois évaluations par an peuvent être effectuées. La synthèse des évaluations est prise en compte pour l’évaluation du contrat d’objectifs suivant. La durée du contrat d’objectif coïncide avec celle du plan d’action académique en vigueur. La méthode « Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces » (FFOM) a aidé chacun à l’élaboration d’un état des lieux de l’organisation de son service de rattachement. Pour le second temps de travail en sous-groupe, la Méthode de Construction Autonome des Savoirs (MCAS) a servi d’outil pour réfléchir à l’élaboration d’un plan d’action académique. Celle-ci permet de poser une problématique, de décider des limites de son étude et de choisir les champs qui vont être approfondis. L’intervenante a expliqué la démarche « contrat d’objectifs » proposant un processus qui se déploie de l’autodiagnostic à l’autoévaluation afin de permettre aux différents acteurs de contribuer de façon collaborative et collective à la réussite du projet. Après un travail laborieux, les participants ont souhaité l’organisation d’autres séminaires de formation d’une durée plus longue, encadrés par Louiza BELHAMICI qui n’a, d’ailleurs, ménagé aucun effort pour le bon déroulement de ce séminaire. Ils ont tenu à la remercier vivement à travers la revue Elle a précisé que le cadre de cette démarche est « Educrecherche ». constitué de textes réglementaires relatifs à la mise en œuvre de la réforme des groupements d’établissements Pour finir, des pistes de transfert ont été proposées et (GRETA) qui organisent la formation continue des le partenariat INRE/rectorat de Créteil pourrait se adultes à l’Éducation Nationale. Ils instituent le prolonger cet automne. principe d’un contrat d’objectifs entre la/le rectrice/ N°11 EducRecherche 27 CONFÉRENCE - DÉBAT « DÉCROCHAGE ET DÉPERDITION SCOLAIRES » Anne-Marie HUGON M algré tous les efforts déployés pour assurer un enseignement de qualité à tous les enfants en âge de scolarisation, le taux de ceux qui abandonnent l’Ecole ou décrochent précocement, chaque année, demeure important. dans le secondaire, de voir comment prévenir le décrochage en dégageant les mécanismes appropriés pour en réduire l’intensité et les effets, voire même y remédier. Pour débattre du sujet, l’Institut National de Recherche en Education (INRE), en partenariat avec l’Institut Français d’Alger (IFA), a organisé le 07 mai 2015 au sein son siège une conférence-débat sous le thème « Décrochage et déperdition scolaires ». Elle a été animée par Marie-Anne HUGON, professeure des universités en sciences de l'éducation, université Paris 10 de Nanterre en présentant une communication intitulée « Décrochage scolaire en France, constats et réponses ». Dans son intervention, Anne-Marie HUGON a déclaré que le décrochage scolaire est une affaire d’Ecole, que c’est un phénomène jugé de plus en plus comme inacceptable et que c’est « un objet aux contours flous ». Elle a exposé quelques données chiffrées des années 2008, 2009 et 2010. A titre d’exemples, le nombre de jeunes qui achèvent leur formation initiale, chaque année, est estimé à 713000 dont 122000 sortent sans obtention de diplôme ou uniquement le brevet des collèges.(Source: DEPP, 2012, Sortants sans diplôme et sortants précoces ,note d’information du 15septembre 2012). Le but de cette manifestation a été d’approfondir le débat autour de la question du décrochage et de la déperdition scolaires à tous les niveaux d’enseignement (primaire, moyen et secondaire), de partager l’expérience de l’experte sur ce phénomène Elle a, ensuite, cité certaines causes de risque de décrochage et a expliqué que le risque de décrochage résulte (Blaya 2010) du cumul de plusieurs facteurs de fragilité : personnels, familiaux, économiques et scolaires. 28 N°11 EducRecherche Manifestations Scientifiques Elle a, également, évoqué quelques dysfonctionnements scolaires qui incitent l’élève à décrocher tels que « le climat de la classe: attribution de rôles, bouc émissaire, phénomène de double‐bind, l’organisation des apprentissages : cloisonnement, bureaucratisation des apprentissages, confusion entre notation et jugement sur la personne, pas de pédagogie individualisée, et l’organisation des cursus: problème des transitions CM2/6ème, 3ème/ seconde, orientations subies, hiérarchies filières et disciplines) ». Rachid ALIK, responsable du livre à l'IFA Par ailleurs, elle a présenté et analysé des exemples et témoignages (vidéo) d’anciens décrocheurs qu’elle a qui suscité l’engouement de tous pour renouveler a filmés et qui ont témoigné, à travers la caméra, de ce genre d’initiative. leur expérience et donné les causes de leur désintérêt à l’Ecole. N.B : Nous conseillons nos chers lecteurs de lire l’ouvrage d’AnnePuis, elle a suggéré des réponses institutionnelles et Marie HUGON qui propose pédagogiques pour lutter contre le phénomène du des pistes pédagogiques pour agir décrochage et ce, pour les collégiens et les lycéens à contre le décrochage scolaire. savoir, mobiliser les acteurs de l’éducation au sein de l’Ecole et autour de l’Ecole, organiser un «Programme de Réussite Educative» (PRE) afin de lutter contre l’absentéisme et de faire persévérer élèves à la scolarité. Elle a donné des exemples de solutions pour les jeunes décrocheurs tels que les « dispositifsrelais pour collégiens exclus (classes et ateliers), les RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES DE micro-lycées, SA COMMUNICATION : Facteurs scolaires Dans le processus de « Lycées nouvelle chance, l’exemple d’une structure décrochage : Bautier ,2003• Janocz,2004 de raccrochage : le pôle innovant lycéen »... Cette conférence-débat a été suivie, à travers la visio-conférence, par 18 wilayas : Alger-centre, TiziOuzou, Naâma, Sidi-Bel-Abbès, Ouargla, Tlemcen, Oran, Sétif, Bordj Bou Arreridj, Ghardaia, El-Bayad, Batna, Guelma, Annaba, Khenchela, Médéa, Blida et Tipaza. Le débat entre les participants présents dans la salle, ceux connectés par Internet et l’experte a tourné autour des axes suivants : échec et déperdition scolaires, les enfants non scolarisés, le système d’évaluation et l’échec scolaire, l’orientation et la déperdition scolaires, déterminants et conséquences des déperditions scolaires, difficultés et retards scolaires. Il y a eu un échange riche et constructif, ce • Feyfant Annie , 2012 • Rémi Thibert, 2013. Dossiers d'actualité Veille et Analyses : Le décrochage scolaire : diversité Des approches,diversité des disposi-fs. IFÉ, n° 84, Lyon : ENS de Lyon. hap://ife.ens--‐ lyon.fr/vst/DA Enseignement primaire: les élèves à risque (de décrochage), IFÉ, n° 80, Lyon : ENS de Lyon. hap://ife.ens-lyon.fr/vst/DA/Liste Dossiers.php www.pilparis.org ; Guide des solutions innovantes hap://eduscol.education.fr/ cid48493/reseaux-formation-qualificationemploi-foquale.html N°11 EducRecherche 29 JOURNÉE D’ÉTUDE SUR «LA DIDACTIQUE DE LA PHILOSOPHIE » P lacée sous le thème de «La didactique de la philosophie », la journée d’étude, qui a été animée par El Kaissa HAMROUNI FODIL, professeure formateure de philosophie, le 25 mai 2015, s’inscrit dans le cadre du programme des manifestations scientifiques qu’organise régulièrement l’Institut National de la Recherche en Education. platonicien, cartésien, hégélien, kantien...). Elle a toujours été en quête de la vérité. Les communications ont porté sur la philosophie telle qu’elle est enseignée au lycée. Elles reflètent le regard que portent des praticiens de la philosophie sur l’enseignement de cette discipline dans le secondaire. Elles ont été présentées respectivement par M. Smail ZERROUKI, inspecteur général de philosophie dans la circonscription de Tizi-Ouzou et M. Smail BOURAI, professeur formateur de philosophie au lycée de Yakourene, situé dans la daïra d’Azazga , wilaya de Tizi-Ouzou. La philosophie n’a pas de statut dans notre société en général. Elle n’a pas la place qui lui est due dans notre école, et son enseignement demeure très incertain. Au cours de cette journée, les communicants ont tenté d’abord, de montrer comment la philosophie est enseignée dans les lycées puis de répondre à deux questions clés : Pourquoi les élèves se détournent t-ils d’elle en dépit de l’image positive qu’ils se font du philosophe ? Est-il normal qu’une discipline qui joue un rôle prépondérant dans la formation cognitive des apprenants soit reléguée au dernier rang par notre système scolaire ? Quant à la didactique de la philosophie, elle est tout à fait possible parce qu’elle consiste non seulement à faciliter la transmission du savoir philosophique, (P. Meirieu) mais elle est aussi l’art ou la manière d’enseigner ses propres notions. u / LA REALITE DE L’ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE EN ALGERIE De gauche à droite : El Kaissa HAMROUNI FODIL, Smail BOURAI et Smail ZERROUKI. Cette rencontre a eu pour objectif de : ¡ « Lever le voile » sur un certain nombre de questionnements autour de l’enseignement de cette discipline, ¡ Débattre de la didactique de la philosophie, et tenter de montrer qu’il est possible d’enseigner une matière jugée difficile. En puisant ses arguments dans la réalité du terrain qu’il connaît bien, M. ZERROUKI dont l’intervention est intitulée « la réalité de l’enseignement de la philosophie en Algérie » a fait l’état des lieux de l’enseignement de la philosophie. Il a tenté d’identifier les différentes raisons du déclin de l’enseignement de cette discipline. Pour lui : l’enseignement de la philosophie dans nos lycées souffre de beaucoup de lacunes. Pour commencer, la philosophie semble poser problème. Vivement attaquée, menacée dans son existence, elle a failli disparaître complètement des programmes scolaires des lycées à la fin des années 80 et au début des années 90. M. ZERROUKI a expliqué les causes du recul de la philosophie à l’école qu’il a attribué à plusieurs La philosophie est une pensée critique, méthodique, facteurs. Ainsi, pour lui, « On se préoccupe plus rigoureuse et cohérente (systèmes de pensée de rendre la philosophie inoffensive aux dogmes 30 N°11 EducRecherche Manifestations Scientifiques religieux que de la développer. On la surveille, on le savoir philosophique. Et, puisant inspiration et la critique jusqu'à l’étouffer pour éviter qu’elle sagesse dans « le test des trois passoires » inventé par n’ébranle les croyances communes, qu’elle ne Socrate, il a particulièrement insisté sur: remette en question les idées reçues, ou qu’elle questionne l’ordre social ». ¡ l’utilisation de la situation-problème comme un moyen d'apprentissage et non Il a également souligné le problème de l’inefficacité comme une fin ; de la formation initiale des enseignants ainsi que ¡ La nécessité de la considérer comme l’absence de formation complémentaire; l’absence une tâche complexe qui fait appel à d’esprit critique chez nos apprenants, ainsi que leur plusieurs connaissances, à plusieurs types incapacité à analyser, synthétiser et à argumenter de de connaissances et à plusieurs capacités façon autonome. Son intervention a également porté intellectuelles ; sur l’impact négatif du climat social sur l’éducation ¡ Le fait que la situation-problème n’est en général et sur la philosophie en particulier, en signifiante que si elle fait appel à quelque insistant sur la nécessité de la promouvoir et de la chose qui est concrètement en lien avec le rendre accessible au plus grand nombre. Enfin, M. vécu des élèves. ZERROUKI a soulevé le problème des cours de soutien privés qui se déroulent dans de mauvaises Un accord s’est dégagé qu’il était temps de reconnaître conditions. que l'enseignement de la philosophie traverse une grave crise qu’il est nécessaire de régler. En effet, la philosophie est la grande victime du système v / LA DIDACTIQUE DE LA PHILOSOPHIE éducatif algérien, et son enseignement souffre d’une Le second intervenant, M. BOURAI, dont l’intitulé régression sans précédant. Afin d’y remédier, il a été de la communication est : « De l’approche par proposé ce qui suit: compétences en philosophie », s’est intéressé, comme ¡ revoir les contenus pédagogiques et les le titre l’indique, à la question de la transmission des manuels scolaires de philosophie ; savoirs et la formation de compétences. Pour lui, ¡ privilégier ce qui incite à la réflexion malgré l’introduction de l’approche par compétences (cours, ouvrages philosophiques et méthodes dans le cycle secondaire depuis 2008, et à cause du d’apprentissage) ; manque de formation des professeurs, ces derniers ¡ revoir le système d’évaluation ; continuent d’enseigner en pratiquant l’approche par ¡ pourvoir à une formation pertinente et objectifs. Ce séminaire a donc été l’occasion d’ouvrir adéquate à l’attention des enseignants de un débat sur la manière d’enseigner cette discipline philosophie ; jugée si difficile. ¡ reconnecter au plus tôt les élèves au savoir et à la culture philosophiques. Au cours de sa communication, M. BOURAI n’a pas cessé de rappeler que l’approche par compétences n’est A l’issue des interventions respectives, un débat pas étrangère à la philosophie. Pour lui, cette approche est ouvert afin que l’assistance sur place ainsi que s’applique facilement aux cours de philosophie et elle les participants ( parmi eux des élèves ) dans les est parfaitement adaptée à la transmission du savoir différentes directions de l’éducation du pays via la philosophique. Apres avoir explicité le sens de la visioconférence puissent réagir aux points qui ont été situation- problème comme situation d'apprentissage développés. permettant la construction des savoirs, il a procédé à El Kaissa HAMROUNI FODIL l’énumération des caractéristiques de la situationProfesseure Formateure de philosophie problème pour s’attarder, ensuite, sur l’importance Doctorante en philosophie à l’université d’Alger 2 de cette situation comme stratégie d'enseignement qui favorise amplement l’implication des élèves dans N°11 EducRecherche 31 ATELIERS SUR L’EVALUATION PEDAGOGIQUE DES APPRENTISSAGES des apprentissages en regroupant des membres de l’équipe MEDA II et d’autres inspecteurs de l’administration et de la pédagogie. Les travaux d’ateliers sont animés par M. Alain BOLLON, expert en évaluations et ont pour objectifs de : ¡Questionner un glossaire partagé, ¡S’exercer à l’ingénierie concourante, ¡Produire des éléments de référentiels de compétences par catégories d’acteurs, Synthétiser quelques repères pour ¡ l’accompagnement des équipes de terrain. M.A.BOLLON a présenté et expliqué le programme des deux journées d’étude aux participants. Deux uste avant l’achèvement du projet MEDA ateliers ont été formés et mis en place : II qui visait le développement de la qualité des pilotages du système éducatif, la ¡ ATELIER1: l’accompagnement du projet composante «Evaluation pédagogique des d’établissement apprentissages» a été mise en place dans une certaine Président : Ali AKKOUCHE urgence. Rapporteur : Bachir BEKHEDA J L’équipe d’inspectrices et d’inspecteurs constituée a pu suivre deux courts séminaires animés par deux experts du projet. ¡ ATELIER2 : l’accompagnement des compétences des élèves. Président : Nabil BENDEDDOUCHE Par la suite, un cycle de formation-actiondémultiplication a permis d’avancer encore sans, toutefois, aller jusqu’à une prise en compte institutionnelle effective. La démarche de l’évaluation pédagogique des apprentissages vise l’explicitation des réussites et du processus qui les construit. Elle s’organise à partir des compétences mobilisées en situations significatives, de l’état initial des composantes-clés et permet une différenciation des cheminements. Rapporteur : Mohammed MERABET Par ailleurs, l’INRE a organisé les 01 et 02 juin 2015 deux journées d’étude sur l’évaluation pédagogique Les membres de l'atelier1 (des inspecteurs des 32 N°11 EducRecherche Manifestations Scientifiques différents cycles actifs dans le processus " La formation des formateurs" initié et lancé par monsieur l'inspecteur général de l’administration) ont travaillé sur l'élaboration d'un référentiel de l'évaluation des apprentissages et du projet d'établissement. aux membres de l’atelier2 (des membres de l’équipe MEDA II et des inspecteurs de la pédagogie) de se remettre dans le projet de l’évaluation pédagogique des apprentissages, de réfléchir à des alternatives plus crédibles aux pratiques actuelles ainsi qu’à des dispositifs d’évaluation plus efficients. Ainsi, ces deux journées leur ont permis l’acquisition de concepts ayant trait aux compétences de Après un débat fructueux, ils ont proposé les construction de projet d’établissement, de recommandations suivantes : formulation et d’évaluation… Des recommandations ont été formulées : organiser deux (02) séminaires, encadrés par Inscrire ces deux jours de formation dans M. Alain BOLLON au profit de l’équipe, ¡ une continuité ; d’une durée de quatre jours chacun : ¡ associer les différents membres de l’atelier aux travaux de recherche de l’INRE ; ¡ Permettre aux membres d'apporter leur contribution aux thèmes proposés comme champs de recherche en encourageant les initiatives individuelles ou collectives ; ¡ Ouvrir un forum sur le site de l'INRE pour créer un espace d'échanges et de communication sur tout ce qui est en rapport avec les chantiers de recherche en éducation ; ¡ Assurer la diffusion des publications et des productions audio-visuelles auprès du corps d'inspection de tous les cycles d’enseignement; ¡ Etaler le déroulement des activités sur un nombre de jours suffisant en leur consacrant le volume horaire requis en vue d'une meilleure production. ¡ le premier pour une remise à niveau de l’équipe concernant l’évaluation pédagogique des apprentissages; ¡ le deuxième pour une mise en place d’un planning d’actions de formation. Enfin, les membres de cet atelier, ayant acquis un capital d’expérience non négligeable dans le domaine de l’évaluation pédagogique des apprentissages, souhaitent contribuer à la promotion et à la concrétisation de cette initiative sur le terrain. Cette thématique retenue est très importante dans la vision du ministère de l’éducation nationale et dans ses projections pour l’avenir de l’Ecole. Tous les membres de l’atelier1 ont exprimé leur reconnaissance à M. Alain BOLLON pour tous ses efforts déployés ainsi que leur contentement quant à leur participation à ces deux journées d’études qu’ils ont qualifiées de remarquables et d’un grand apport pour mener à bien leur mission dans l'exercice de leur fonction dans les postures de formation, de contrôle et d'accompagnement. Ces deux journées d’études ont permis, également, N°11 EducRecherche 33 COLLOQUE INTERNATIONAL « L’ÉVALUATION DES ACQUIS DES ÉLÈVES : ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES » C ’est à la veille du baccalauréat et dans un contexte marqué par la tenue des examens nationaux, moment fort opportun, que s’est déroulé, sous le haut patronage de Madame la Ministre de l'éducation nationale, les 03 et 04 juin 2015 à l’INRE, le colloque international intitulé « L’évaluation des acquis des élèves : état des lieux et perspectives» en visioconférence avec plusieurs wilayas. A l’ouverture de ce colloque, Madame la Ministre de l’Education Nationale, Nouria BENGHABRIT, a prononcé un discours dans lequel elle a mis l’accent sur l’importance de l’évaluation en tant que dispositif permettant l’amélioration de la qualité de l’enseignement. Elle a précisé que parmi les priorités du ministère de l’éducation nationale, dans le cadre du redéploiement stratégique de la réforme de l’Ecole algérienne, l’amélioration du rendement interne de l’institution éducative qui passe inévitablement par l’installation de nouveaux comportements pédagogiques exigeant des changements non seulement dans les contenus disciplinaires mais aussi dans les mécanismes d’évaluation des acquis des élèves tout en détectant les difficultés de l'élève par une approche diagnostique dans le bur de lui venir en aide et ce, par la remédiation. Dans cette optique, elle a souligné la nécessité de revoir les mécanismes d’évaluation qui sont basés, aujourd’hui en grande partie, sur la restitution. Elle a terminé par souhaiter pleins succès aux travaux « dont les conclusions seront pour nous d’un très grand intérêt au moment où nous sommes résolument engagé à faire de la qualité et de l’équité les principes fondamentaux de la politique éducative algérienne ». Madame la Ministre de l’Education Nationale, Nouria BENGHABRIT. par M. Mohamed Brahim SALHI, Directeur Général de l’INRE et par M. Mustapha MEDJAHDI, Directeur de l’Office National de l’Education et de la Formation (ONEF), les coorganisateurs de ce colloque. C’est dans une communication portant sur « L’évaluation des acquis scolaires», présentée par Mme Samia MEZAIB, Directrice de l’évaluation et de la prospective au MEN, que l’expérience de l’Algérie a été mise en relief à travers un historique allant de 1974 à 2002, date de la mise en place d’un dispositif permanent de suivi et d’évaluation des acquis scolaires avec pour objectif « de suivre l’évolution de la qualité de l’enseignement à ses différentes étapes primaire et moyen à travers l’évaluation des acquis L’importance de cet axe, objet du chapitre 7 dans la des élèves, particulièrement, au niveau de la langue Loi d’Orientation sur l’Education Nationale n° 08- arabe, des langues étrangères, des mathématiques et 04 du 23 janvier 2008, a été soulignée, également, des sciences. » 34 N°11 EducRecherche Manifestations Scientifiques Mme MEZAIB déclare que l’évaluation des acquis scolaires permet de: mesurer les niveaux de maîtrise des compétences à la fin des cycles de l’enseignement obligatoire, d’identifier les difficultés des élèves, d’élaborer des indicateurs de qualité de l’enseignement permettant d’orienter la prise de décision pour améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage. De ce fait, depuis 2004 à ce jour, des échantillons représentatifs (5000 élèves) prenant en charge les L’intervenante souligne le fait que les résultats caractéristiques sociodémographiques et scolaires, permettent aux décideurs : ont permis d’apporter des informations sur les acquisitions des élèves du primaire et du moyen d’identifier les forces et les faiblesses de pour les niveaux de 4e AP, 5e AP, 1e AM, 4e AM. Les leur système éducatif, acquis scolaires sont tributaires des caractéristiques individuelles des élèves, du contexte géographique d’adopter une série de mesures à même de l’établissement et du contexte scolaire. de consolider et renforcer les aspects positifs, En termes de comparaison à l’internationale, deux dates marquantes à savoir: d’approfondir l’examen de certains éléments problèmes, 2007 pour la première participation de ¡ l’Algérie à TIMS, Enquête sur les Tendances de revoir certains aspects de la politique de l’Etude Internationale en Mathématiques éducative, et en Sciences (Trends in International Mathmatics and Science Study) réalisée par de prévoir des mesures adaptées à certaines l’Association Internationale pour l’Evaluation wilayas ou à certains établissements au de l’accomplissement éducatif (IEA) et qui sein d’une même wilaya…, évalue les acquis scolaires des élèves de 4e et de 8e années en mathématiques et en sciences. de fournir aux gestionnaires du système (directeurs d’écoles, inspecteurs, 2015 pour la participation au Programme direction d’éducation, administration ¡ International de Suivi des Acquis des Elèves centrale) des pistes à approfondir pour (PISA) qui évalue les systèmes éducatifs à mettre en place le ou les dispositifs travers le monde en testant les compétences de pilotage à même de réguler le et les connaissances des jeunes étudiants fonctionnement du système en affinant de 15 ans, pour voir dans quelle mesure les les outils qui permettent d’agir ou de élèves, en fin de scolarité obligatoire, peuvent réagir à temps. appliquer leurs connaissances acquises à l’école à des situations réelles, et possèdent des compétences pour participer pleinement à la vie de société. N°11 EducRecherche 35 Trois recommandations fortes concluent la communication de Mme MEZAIB : u. Le développement de la formation: « Il est important, voire vital, pour le secteur de l’éducation nationale de procéder à la formation et à la spécialisation d’un grand nombre de cadres aux compétences reconnues pour pallier aux déficits que l’on enregistre à tous les niveaux du système éducatif depuis l’administration centrale, jusqu’aux circonscriptions pédagogiques en passant par les administrations de wilaya. » v. L’élaboration d’un Plan national d’évaluation : « dans lequel seront définis les tâches, les rôles et les responsabilités de chaque structure et organe. Ce plan arrêtera aussi la périodicité des évaluations nationales et les disciplines concernées, car il est impossible d’évaluer tout et régulièrement ; même les pays les plus avancés ne le font pas : l’évaluation coûte cher et prend du temps. » w. L’élaboration d’un cadre juridique: « pour les évaluations nationales et internationales dans lequel seront fixés les finalités et les objectifs de ces évaluations, ainsi que les mécanismes de leur mise en œuvre. » 36 N°11 EducRecherche Nous pouvons dire que ce premier exposé imprime déjà l’idée que l’information et la communication sont vitales pour le secteur : Il est utile, voire indispensable que des actions en retour soient développées vers les inspecteurs, directeurs et enseignants : séminaires de restitution, comptes rendus, publications, …conclut la première intervenante déplorant, cependant, que les résultats des évaluations, notamment TIMSS 2007 et PISA 2015 ne fassent pas l’objet de publications et de diffusions. M. Alain MINGAT, expert international en éducation, dans sa communication: «Evaluer les acquis et les processus éducatifs: Prendre en compte les lieux et les temps » s’emploie d’abord à distinguer les pratiques variées qui caractérisent l’évaluation. Il déclare que parfois considérée comme une fin en soi, mais souvent perçue comme un moyen, l’évaluation doit surtout permettre de se poser des questions sur sa finalité : Une perspective interne à la classe : évaluation formative à l’usage du maître ? Une perspective interne au système : conformité des dispositions prises pour son fonctionnement (on a décidé ceci : l’at-on fait, l’a-t-on bien fait ?) Une perspective externe concernant les résultats obtenus à usage diagnostic ? Comme de s’interroger sur l’objet du diagnostic à établir : La connaissance (performance en arabe..) et la comparaison (internationale, intranationale) ? La révision des programmes d’enseignement ? La révision des modes d’organisation des services à un niveau d’études données (pour plus d’efficience et plus d’équité) ? Un regard sur la pertinence de la politique éducative du pays à un niveau plus global ? Partant du constat que : « Les évaluations sont souvent construites dans un contexte de généralité», l’orateur insiste sur le fait de développer « de bonnes pratiques génériques notamment pour l’évaluation des systèmes » en prenant en compte deux dimensions majeures de l’évaluation : les lieux et les temps dont il souligne l’importance du fait que ces deux facteurs permettent d’apporter une autre lecture des résultats obtenus. Les lieux étant ceux de l’école, de l’établissement, lieux d’apprentissage et les temps étant ceux des apprentissages (l’éducation est un processus qui se déroule dans le temps). M. MINGAT ajoute que « L’expérience montre que la distribution des variables structurelles n’est pas nécessairement homogène selon les lieux, que la différenciation des pratiques est aussi affaire de lieux, la dimension locale étant souvent très prégnante». Il souligne d’ailleurs que « le travail de l’INRE sur les établissements secondaires en est une illustration dans le contexte algérien» et qu’il constitue, par conséquent, une référence en la matière. L’expert international reste persuadé que « pour le chercheur évaluateur, l’identification de l’intensité de la composante locale dans l’explication d’un phénomène constitue déjà un résultat d’une importance significative: par exemple, le poids respectif des modes d’organisation génériques et de la façon dont les établissements utilisent les ressources qui leur sont confiées. » on définit une période (1 année/ 2 années, un cycle) avec une mesure initiale (A0) et une mesure finale (A1) des acquisitions des élèves, on mesure les conditions d’enseignement (CE) ayant prévalu sur la période considérée, on analyse la variabilité du score final en fonction de celle du score initial et des conditions d’enseignement sur la période, on évalue ainsi l’impact des différents facteurs de l’organisation scolaire sur les apprentissages effectués sur la période, en tenant compte de l’éventualité de non linéarités et d’interactions et en considérant l’influence des facteurs sociaux qui ont pu jouer avant et pendant la période Ces idées fortes qui structurent la réflexion de M. Alain MINGAT sur l’évaluation des acquis des élèves ont été avancées lors d’un séminaire de restitution organisé à l’INRE en mai 2014 autour de l’analyse et de la description des disparités inter établissements dans l’enseignement secondaire en Algérie et davantage démontrées, aussi, lors de ce colloque. Elles définissent la philosophie de M. Alain MINGAT pour qui l’évaluation n’est pas une technique, l’évaluation est une pensée. Sur le plan méthodologique, il y a tout intérêt, dit-il, L’expert international conclut de manière positive sur à adopter une méthodologie dite de valeur ajoutée l’existence de grandes potentialités dans le domaine de l’évaluation : dans laquelle : N°11 EducRecherche 37 De grandes potentialités pour l’analyse évaluative des systèmes éducatifs Besoin de plus en plus ressenti de générer des évidences empiriques pour instruire les décisions de politique éducative visant à promouvoir la qualité dans un contexte où l’équité prend aussi de l’importance et où les moyens sont limités. Complémentarité de la construction de la structure analytique (comment on pense), des activités de mobilisation de données et de la réalisation des traitements économétriques (comment on conduit les estimations). Grandes possibilités de flexibilité dans la construction analytique pour aborder des thèmes très variés sur l’ensemble du système (capacité cognitive/analytique). Développer une culture du résultat/ l’évaluation dans le corps social (décideurs et acteurs), et des compétences analytiques/ techniques dans celui des évaluateurs. La prise en compte de la diversité des lieux et l’inscription des phénomènes dans leur cadre temporel seront souvent des préoccupations essentielles. La deuxième plénière de la journée débute par une communication intitulée « L’évaluation des acquis à l’épreuve des connaissances et des compétences» présentée par M. Abdelhamid BELHADJ HACEN, enseignant chercheur en Sciences de l’Education et Sciences du langage à l’université de Lille /associé à l’Université de Tlemcen. L’orateur mettra d’emblée l’accent sur la polysémie du terme générique de compétence (évaluation versus compétence) et sur l’absence de consensus 38 N°11 EducRecherche conceptuel. Il insistera sur la diversité des champs de l’évaluation dans la littérature citant tour à tour Isabelle Delcambre (2007), Gérard (2008), Le Boterf, Puren (2009) et Scallon (2009) ainsi que Roegiers (2004). Dans son discours, il retracera l’évolution de la recherche dans le domaine de l’évaluation. La complexité relative à l’évaluation nécessite, en fin de compte, le développement de nouvelles démarches et de nouveaux outils comme les grilles de référence, le livret personnel de compétences, le vade-mecum, « un livre pour l’été »… pour les trois cycles jusqu’à la fin de la scolarité. Cependant, après l’analyse des pratiques d’évaluation en classe, l’intervenant recommande que ces outils, qui rencontrent de la résistance sur le terrain, fassent l’objet de contextualisation, d’adaptation, de contrats locaux d’accompagnement vers la réussite. C’est M. Ismail BOUZIDI, professeur à l’ENS de Bouzaréah, qui lui succède à la tribune pour s’interroger sur la manière de rendre l’évaluation plus opérationnelle dans le système éducatif algérien comme le préconise la Loi d’orientation sur l’Education Nationale n° 08-04 du 23 janvier 2008. Quelles pratiques d’évaluation dans nos écoles ? Il relèvera d’abord que sur le terrain les pratiques d’évaluation sont restées traditionnelles. Elles relèvent davantage du contrôle que de l’évaluation ; la notation et le rang demeurant le support privilégié pour la prise de décision. L’évaluation bilan est omniprésente au détriment de l’évaluation formative. Comment passer du contrôle à l’évaluation ? Selon l’intervenant, plusieurs axes sont exploitables comme: la nécessité de concevoir l’évaluation de manière claire et bien identifiée, Manifestations Scientifiques l’intérêt d’une approche contextuelle en évaluation (classes, écoles,…), l’observance de moments propices à l’évaluation des acquis des élèves, le choix d’outils d’évaluation appropriés. M. BOUZIDI conclura sur la nécessité de passer d‘une évaluation sanction à une évaluation formative à même de réguler l’action pédagogique et de soutenir la nouvelle dynamique impulsée par l’approche par les compétences (APC) pour une évaluation à l’avantage de l’apprenant. Il est relayé à la tribune par M. DIOP MASSAR, Inspecteur Principal de l’Education, qui illustrera dans son intervention « L’évaluation des apprentissages scolaires» au Sénégal. Il focalisera notamment sur le SNERS, soit le Système National d’Evaluation des Rendements Scolaires. moyen des élèves en français, mathématiques et éducation à la science et à la vie sociale. L’orateur souligne l’adhésion des enseignants à l’instrument de mesure sachant que le dispositif comprend l’élaboration de carnets d’items (pré-test et analyse). Cependant, les contraintes sont nombreuses, le coût élevé d’une évaluation n’étant pas le moindre. L’orateur souligne l’absence d’une culture de l’évaluation, le peu de partage des résultats ainsi que le manque de maîtrise des aspects techniques. Il souligne les efforts actuels en vue de revoir le dispositif organisationnel des évaluations, de se doter de moyens logistiques suffisants, et la mise en adéquation avec les standards internationaux... L’expérience de l’Algérie en matière d’évaluation des acquis est également illustrée dans deux exposés présentés le deuxième jour par deux inspecteurs de l’Education Nationale : M. Ouahab MILOUD pour les Sciences de la nature et de la vie et M. Abdallah GUEBLI pour les Sciences physiques et technologiques. Ces évaluations des acquis scolaires des élèves de 4ème AM ont été réalisées en 2009 pour le MEN afin de Après une brève présentation du système éducatif décrire et d’expliquer le niveau des élèves, d’une part sénégalais, il identifiera la place de l’évaluation dans et d’identifier, d’autre part, la population des élèves le dispositif éducatif. S’inscrivant dans une vision qui ne maîtrisent pas les savoirs et les compétences de prospective à l’horizon 2035 (atteinte des Objectifs du base de fin de cycle moyen. Millénaire relatifs à l’éducation), le Sénégal s’attache à des actions prioritaires comme le cycle fondamental Le protocole d’administration de ces évaluations a de base de 10 ans avec un mécanisme interne de obéi à un cahier des charges suivant une méthodologie régulation des flux, l’introduction des langues prédéfinie : étude documentaire des référentiels nationales dans le système éducatif, la diversification de chaque discipline, délimitation des domaines, des filières, la formation des enseignants, la mise échantillonnage, parité respectée, couverture du en synergie des intervenants (Banque Mondiale, territoire national, élaboration d’items dont la moitié Unesco…) tout en veillant sur la gouvernance locale. est constituée d’items de production, situation d’intégration, tableau de spécification des niveaux En plus de l’évaluation continue, de proximité, on taxonomiques… procède au Sénégal à des évaluations standardisées déconcentrées dans l’objectif d’améliorer les La base de données a été rigoureusement traitée à rendements internes du système. l’aide du logiciel SPSS et les résultats analysés par rapport à un certain nombre de variables: l’âge, le Par ailleurs, le SNERS (1994, 2001, 2004, 2006, genre, la localité, … 2010, 2012, 2015) permet de déterminer le niveau N°11 EducRecherche 39 De gauche à droite : Mohamed BOUSEHABI, Ouahab MILOUD, Mina TOUNSI, Abdellah GUEBLI Via écran visioconférence : Intervenant de la wilaya de Ouargla. Les résultats donnés par les orateurs soulèvent, alors, une foule d’interrogations parmi les présents et parmi les participants des wilayas concernées par la visioconférence : Alger-centre, Adrar, Tamanrasset, Batna, Tlemcen, Annaba, Sidi Bel Abbès, Jijel, Tébessa, Tipaza, Tiaret, Sétif, Tissemsilt, Bordj Bou Arreridj, Tindouf, Naâma, Oran, Illizi, Ouargla, ElOued, Boumerdès. Si la procédure a été respectée, les dispersions et les différences signalées sont-elles significatives? Ontelles été exploitées par les concepteurs de programmes? Les disparités observées aussi bien entre les scores qu’entre les indices de dispersion ont-elles interpellé les décideurs ? Les recommandations qui ont assorti les deux rapports d’évaluation sont-elles réalisables ? Correspondent-elles réellement à ce qui permettrait d’améliorer les acquis des élèves ?...Travailler sur un échantillon, est-ce suffisant ? Pourquoi ne pas se doter d’un organe de pilotage en matière d’évaluation ? C’est au tour de M. Mohamed BOUSEHABI, Inspecteur de l’Education Nationale au Maroc de présenter sa communication : « Evaluation des compétences visées dans l’examen unique du baccalauréat : les contraintes et les défis, l’expérience marocaine ». 40 N°11 EducRecherche M. BOUSEHABI s’attache à décrire l’organisation et les composantes de l’examen du baccalauréat au Maroc pour, ensuite, préciser les évolutions en matière d’éducation. Les derniers programmes sont mis en place depuis 2007 avec la pédagogie de l’intégration (opération entamée avec Roegiers mais demeure inachevée). Les livres scolaires sont multiples. Le secteur de l’éducation au Maroc a connu de multiples réformes. En matière d’évaluation des acquis des élèves, l’expérience marocaine, plus ou moins significative des efforts réalisés, permet de dire que les résultats sont encore à améliorer aussi l’intervenant fait-il une série de recommandations à même de permettre de s’inscrire dans la pédagogie de la réussite : améliorer les compétences des élèves en lecture, renforcer les compétences méthodologiques des élèves, mener le maximum d’élèves à la réussite au baccalauréat, renforcer la culture de l’évaluation, … Manifestations Scientifiques Après ces illustrations et études de cas, c’est à M. Alain BOLLON, expert en évaluations à l’Université de Lille, que revient l’honneur de présenter sa communication sous le titre: « Comment, aujourd’hui, se positionnent acteurs et systèmes dans les défis des éducations partagées et de la réussite pour tous». L’orateur brosse rapidement un tableau succinct mais exhaustif de la situation actuelle à travers les pays qui ne voient que la réussite scolaire, c'est-à-dire la réussite au Baccalauréat. Plutôt que de réussite scolaire, il vaut mieux, dit-il, parler de réussite éducative, concept émergent qui montre la nécessité de changer les pratiques car il y va de la survie des systèmes éducatifs. L’expert déclare que 80% de nos pratiques se construisent hors école à l’heure actuelle alors que la fonction de l’école est une fonction de transmission. Ceci implique de nouvelles conditions de l’Education, selon Mr Michel SERRES, cité par l’orateur, et qui déclare que la nature du cours à l’intérieur même de la classe, est en train de changer avec les nouvelles générations qui arrivent à l’école. Enfin, le Directeur Général de l’INRE et le Directeur de l’ONEF remercient vivement l’ensemble des organisateurs, des participants, à l’INRE et à travers les wilayas, ainsi que les intervenants. Ces derniers, nombreux, ont été invités à partager leurs expériences; cet échange, tout à fait fructueux, doit pouvoir impulser une nouvelle dynamique : celle du partage d’expériences au seul bénéfice des apprenants. Le Directeur Général de l’INRE souligne que les communications aussi riches que variées ont tenté de balayer le domaine de l’évaluation apportant ainsi des pistes de réflexion et des axes de recherche tant il reste à faire dans ce domaine au vu des mutations dans tous les secteurs de l’Education. Il insiste sur l’intérêt d’apprendre à INFORMER et à COMMUNIQUER pour impliquer davantage les partenaires de l’éducation nationale. L’évaluation reste au cœur du système éducatif. La parole est donnée au conseiller auprès de Madame la Ministre de l’Education Nationale, M. Farid BENRAMDANE qui insiste sur la nécessité d’informer en évaluation et sur la construction des valeurs et de la transversalité notamment à travers les programmes d’enseignement. Cette synthèse est réalisée par Mina TOUNSI, experte nationale et membre du groupe spécialisé de discipline de français. N°11 EducRecherche 41 Contributions Si la question de l’équité nous interpelle en premier méthodes d’enseignement privilégiant encore la lieu, c’est qu’elle affecte « plusieurs composantes du simple transmission de connaissances à mémoriser système éducatif: et restituer. ¡ l’accès et l’accessibilité; la distribution équitable des ressources de qualité, la distribution équitable des performances; l’équité du curriculum (mêmes compétences et connaissances socles, mais aussi compétences, connaissances et méthodes adaptées à des besoins spécifiques. » 1 ¡ la déscolarisation, touchant en particulier la tranche d’âge 6-15 ans ; le taux d’échec et de déperdition, touchant en priorité les garçons dans le cycle moyen de l’enseignement obligatoire; ¡ la faiblesse du rendement du système éducatif en raison des déperditions élevées et des redoublements excessifs en 1ère année moyenne et 1ère année secondaire ; ¡ ¡ les disparités inter et intra-wilaya en termes de ratio de scolarisation et d’évaluation certificative, notamment aux examens du BEM et du BAC. la faiblesse des résultats au BAC, avec une moyenne de 45% de réussite sur les deux dernières années, en deçà des objectifs fixés par la Loi d’Orientation sur l’éducation nationale 04-08, du 23 janvier 2008, avec un taux de 75 % de réussite fixé pour 2015. ¡ D’autres facteurs exogènes et endogènes accentuent la nature des dysfonctionnements susmentionnés : la surcharge des classes et le recours au système de la double vacation, le déficit en qualification professionnelle des enseignants, l’inadaptation des modes de gouvernance, le retard dans l’usage des TIC. Sur un plan pédagogique, nous relèverons la non-prééminence de l’option d’orientation scientifique et surtout technologique dans les systèmes de représentation des parents et des élèves, la persistance dans les démarches pédagogiques de Des dérives sont relevées telles que la désorganisation du temps scolaire induite par les grèves successives et l’allègement aléatoire des programmes scolaires auxquelles il faudrait adosser la pratique de la « 3ataba », conduisant la suppression de concepts, savoirs structurants de certaines disciplines scolaires, dans le cycle secondaire : physique, mathématiques, philosophie (les ondes, les probabilités, les intégrales, Ibn Rochd, le Soufisme…), indispensables pour l’enseignement supérieur. Pour ce faire, les trois piliers de la réforme du système éducatif ont pour objectifs d’opérationnaliser l’équité scolaire, pilier de la politique éducative nationale, par des dispositifs reposant sur un mode de gestion et de financement, de planification et d’administration centré sur une obligation de résultats, adossés progressivement à des standards internationaux, en matière d’évaluation et d’éxamination nationales. Un certain nombre de démarches correctives et amélioratives ne seront saisies et légitimées que par référence à des entreprises de comparaison internationale (PISA, TIMMS). Le passage d’un investissement depuis une trentaine d’années sur le quantitatif doit trouver son prolongement naturel dans un redéploiement qualitatif du système d’éducation et de formation. Un mode de gouvernance, des plans de redéploiement sont à imaginer, partant de l’existant, et à terme, plus proche des techniques de mesure de la productivité, la valeur des programmes, les coûts et les résultats des apprentissages, des enjeux à caractère sociétal que des considérations administratives, voire bureaucratiques. La représentation graphique cidessous montre l’importance comparative régionale et internationale des écarts en matière d’organisation du temps scolaire entre l’Algérie et d’autres pays, assez représentatifs des univers éducatifs dans le monde. Les experts de la Commission nationale des programmes ont soulevé la question du déficit horaire en matière de réalisation des programmes algériens à la lumière du temps scolaire réel imparti aux enseignements et cela, en raison de facteurs exogènes liés la gestion des établissements, des N°11 EducRecherche 43 examens nationaux et de la redondance excessive modalités de réflexion sur les stratégies d’innovation des grèves des enseignants, surtout dans le cycle préconisées, des variables d’impact, de processus et secondaire général et technologique. de contexte (Depover). La conférence nationale de juillet 2014 a fait ressortir des observations issues des consultations nationales sur les interactions entre les programmes scolaires actuels, leur conception, leur application et leur évaluation. Dans la perspective de la mise en place des programmes de deuxième génération, les concepts nouveaux apparus dans les différents documents officiels (programmes et documents d’accompagnement) sont appelés à être explicitées à l’effet de les mettre en rapport avec des pratiques de classe et reconstituer, par conséquent, le système conceptuel qui les supporte. L’approche intégrale que l’on se propose de défendre, à partir de l’expérience de ces dix dernières années, est dans l’obligation de se déployer dans trois séries de niveaux : le niveau conceptuel, le niveau opérationnel et le niveau fonctionnel et les traitements des problématiques pédagogiques dans un pays aussi vaste et centralisé que l’Algérie appelle à des modalités d’analyse dont il faut identifier les niveaux de lecture : macro, méso ou micro. Il reste, à l’évidence, des variables à mettre en synergie avec les 44 N°11 EducRecherche Si la refonte pédagogique, un des trois leviers (avec la gouvernance et la professionnalisation des personnels), continuera à faire l’objet des débats dans les structures, ainsi que dans les sphères de la vie publique et privée, c’est parce qu’elle vise en priorité les pratiques de classes et gestion des établissements scolaires. L’amélioration du rendement scolaire passe par l’installation de nouveaux comportements pédagogiques, appelant à des changements non seulement dans les contenus disciplinaires, mais aussi dans leur conception, leur organisation, leur application et leur évaluation. La refonte pédagogique part du terrain et de ce qui se passe réellement dans les classes. C’est une opération délicate et qui nécessite des dispositions particulières : mécanismes d’accompagnement en matière d’application et d’évaluation à des niveaux micro (dans les classes), les convergences, dont le destinataire unique reste l’élève. La formation des enseignants : considérée par le gouvernement comme étant la priorité des priorités et une parfaite adéquation pédagogique entre les manuels et les programmes. Les supports pédagogiques, tels que les manuels scolaires, seront revus à la lumière de deux orientations : la mise en place de manuels uniques pour le premier palier du primaire (1ère et 2ème année), coïncidant avec le lancement de l’application des programmes de deuxième génération, obéit à cette volonté de centrer notre efforts sur les apprentissages structurants de l’élève et non sur cette tendance et dérive encyclopédiste, malheureusement dominante, vérifiées dans le « parcoeurisme » de nos enfants. La dynamique curriculaire : d’autres démarches d’apprentissage seront, par conséquent, mises en œuvre dans les nouveaux programmes. C’est pourquoi, le cycle primaire est une priorité pédagogique nationale : il doit veiller à l’installation des fondamentaux (en mathématiques et en langues : langue arabe et langue française). Au plan éducatif, il s’agit de faire prendre conscience de l’appartenance à une identité collective, commune et unique consacrée officiellement par la nationalité algérienne ». La présente réflexion se veut un éclairage sur les leviers de la politique éducative. Des axes de recherche lui donneront toute la lisibilité nécessaire et ce, à la lumière des travaux des projets PNR. Nous citerons les programmes scolaires, la formation et la professionnalisation des personnels, les supports pédagogiques et aides didactiques, l’organisation scolaire, les relations école /environnement, les activités sportives et culturelles, l’évaluation et l’orientation scolaire, les systèmes d’examen nationaux, les rythmes scolaires, l’échec et la déperdition scolaires, l’enseignement spécialisé, l’éducation nationale et les tendances mondiales, le management et la gouvernance, l’éducation et Des questionnements continuent à alimenter notre l’éthique, la santé scolaire, l’éducation et les zones en réflexion sur la refonte pédagogique telle que le difficultés scolaires, les TICE, la formation initiale, statut des savoirs dans notre société, les types de la formation continue, didactique des disciplines, compétences à installer. La qualité et l’équité des les langages fondamentaux (la langue arabe, les réponses adaptées sont en mesure de recentrer l’école mathématiques), les langues étrangères… algérienne sur son environnement réel en postulant une plus forte contextualisation des apprentissages. Note Un recadrage stratégique sur la dimension nationale dans le système éducatif est indispensable ; cette J. M. De Ketele, Repères sur les systèmes éducatifs, portée axiologique de la finalité consiste à la mise in « Le financement de l’éducation ». Revue en conformité des contenus d’enseignement par internationale de l’éducation. N°65, avril 2014 rapport à la loi d’orientation : « l’Algérianité » : « N°11 EducRecherche 45 Contributions magical formula, as if it were an undisputed dogma, guaranteeing quality education to a system in a dire and not like an instrument to be diversely employed need for such a qualitative advancement. Indeed, according to the realities of the considered contexts. in theory, CBE instils in the pedagogical partners an interest to competitiveness and efficacy, to avoid As a preamble, one feels that three questions need visions of homogeneity to classrooms that inevitably to be answered for understanding the background of bring together mixed-ability groups. Learnerthe implementation of CBE: centredness, a key notion in CBE, is to be practised and not simply made a slogan. u What is the relevance of the expected changes towards the strengthening of the The second question concerns the adaptability of education system in the face of the challenges the principles of CBE to the realities of the country. of the 20st century that awaits it? Thus, the much heralded learner-centredness seems to be highly improbable in a sector dominated by v What is the degree of adaptability of the the frustrating and disarming image of the teacher as tenets of CBE to the Algerian context? the ‘Sheikh’, the all-knowing wise teacher who never fails nor makes mistakes and is the central and quasi w How efficient is CBE in bringing about unique actor of the learning experience, far away all expected changes to the overall system? from the reassuring role of the guide or facilitator he has to embody in the new pedagogies. Furthermore, The first question probes the relevancy of CBE to learner-centredness in classroom situations is still bring changes to a system that needed restructuring, a thing rarely practised because of the persistence not only because of its enduring inadequacies and and survival of traditional methodologies (e.g., rote malfunctioning, but also because of the necessity learning) because of the lack of a systematic training to evolve with world alterations. A world that has scheme for the old and new hands in education. moved decisively towards the twenty-first century. Learner-centredness is still in the realm of the quasi Three phenomena seem to be guiding the evolution illusory. of the education system: globalisation (cross- The other problematic issue is the not so border trade, internationalisation of education, evident change from the very archaic approach free-market economic systems, reductions of to teaching practised at times unconsciously barriers to commerce and migration, development , focusing on knowledge-giving, the volume of information technology, improvement of of knowledge to be transmitted, and on the transportation, increase of intellectual interchange regurgitation of course-contents, to a methodology for knowledge dissemination, all this towards that pushes the learners to mobilize, adapt and/or international integration), search for quality- integrate a given knowledge, a particular skill while education (translated into the pupils’ adequate developing a certain attitude or representation of the learning outcomes, cognitive and emotional tasks performed. The change of paradigm concerns development, and the promotion of the society’s the shift from the quantitative aspect of learning values), and finally, emergence of a learning society with a strict application and realisation of the whole (education, whether formal or informal, is considered curriculum. The new reform aims more at the as a key parameter for the development of a country competences to be developed. However, pedagogical to ultimately help promote the ‘world education practices are wrongly pushing at the back of the culture’). Potentially, CBE helps achieve congruency proscenium the necessary skill and the much needed between education and the workplace as a way to attitude, while stressing knowledge-giving and its preparing pupils if they leave school early to find in regurgitation. their education the necessary skills to be efficient in a given job. Furthermore, it promotes quality-directed The third question expresses a doubt as to the training by establishing standards that can serve for attainment of the expected outcomes. One must N°11 EducRecherche 47 state that the reform has been introduced in a way that did not help the decision-takers to facilitate the whole educational community to adhere wholly to the philosophical and educational vision behind CBE. Indeed, «... the officials of the ministry of national education have exercised a big discretion concerning the implementation of the first actions of the reform of education » (Toualbi-Thaâlibi, 2006: 19-20). Furthermore, the decisions were geared towards a micro vision of the reform (mostly textbook writing) instead of the more logical and realistic approach to reform changes, viz., a systemic consideration for educational matters. However, today’s vision of the educational officials is more in line with such an approach because it considers the training of teachers as another important and complementary variable for the success of the reform. This is true when one listens to teachers who use indiscriminately notions and concepts without a clear understanding of each: situation of integration, competence, pedagogical project, etc. The Minister herself stated that “on the spot, one must say that CBE is but a slogan. One cannot put this down to the incomprehension or the refusal of change but rather on the sensitization, on the training and on the support which have not been dealt with correctly before the implementation of the reform” (2014: 25). As a matter of fact, though theoretical knowledge may not be of an extreme necessity, it could still provide an extra help in solving pedagogical problems, but it is classroom practice that is more beneficial. Therefore, a more pragmatic approach to teaching through hands-on experience is by far better than lecturing endlessly on the theoretical ins-and-outs of concepts and their semantic values, something that the whole community of teachers did not get either. And even so, everybody is talking about competence (the qualifications acquired to perform a classroom activity or task) and rarely about competency, i.e., the components of competence shown during the performance of an activity related to a task (in the form of knowledge, skill/s and attitude/s demonstrated). Besides, this also includes the attainment of certain standards expected in the classroom from the pupils, and efficiency in performing the tasks. These are the parameters missing in the teachers’ perceptions today. It would be fruitful to complete the curtailed appreciation of teachers of the notions that are central to the practice of CBE. The following diagram tries to summarise what is needed by teachers in the way to understand CBE: Even if the implementation of CBE is not a total success, it has partially reversed the pedagogical focus TASK (Setting meaningful tasks [having an information or an opinion gap + contextualised language]) Ç COMPETENCE (Ability to function in the classroom to the highest standard possible, while getting ready for life-long learning) È COMPETENCIES (They are discipline-oriented; abilities to perform learning tasks; if taught separately should combine to solve tasks; need to be defined at different levels of standard: from the layperson to the expert; they are developmental [social practice] and personal [personal qualities]) È DECLARATIVE INTERPERSONAL SKILLS 48 N°11 EducRecherche KNOW-HOW ATTITUDES TO LEARN ABILITY VALUESKNOWLEDGE Contributions from curriculum to learning. Besides, if mainstream pedagogy is still aiming at the design of programmes and syllabi criticized as being overloaded, two other complementary components seem not to have received enough attention from the educational authorities: the project-based learning that brings together knowing and doing by solving authentic problems that lead to concrete results/solutions, and the differentiated pedagogy dictated by the necessity to face the heterogeneity of the learners by catering for all the individuals’ capacities, learning modes and preferences, motivations, levels, personality and cognitive development. The fact remains that, at the level of the functionality of the methods, one wonders about the translatability of the pedagogical differentiation in the teaching practices, and the implementation of individualisation of school teaching. CBE reform needs more time to be applied adequately by all stakeholders, outside and beyond sloganeering. There is no doubt that a lot remains to be done at the level of teacher training. The younger generations of teachers need longer practical initial training to help practitioners deal with everyday didactic actions. As with the European Union, one suggests that the Ministry of National Education sets a framework of key competences such as: communication in languages (native or foreign), ICTs, numeracy and competences in scientific subject-matters, entrepreneurial spirit, interpersonal skills, and last but not least learning to learn. Reform is progressing despite the lack of proper training and the shortage of human and material means. However, one still thinks that there are missing parts in the overall puzzle of the reform. The curricular approach has been insufficient because the reform enterprise is far more complex than believed. Incantations alone cannot help launch the innovative approach to pedagogy. Besides, National Education needs more than name-dropping exercises taken on out of fashion or mere mimicry of what the internationalisation of education dictates. Yet, CBE has opened the door to more active, more autonomous learning, far away from copy-paste practices. With the help of project-based learning, it will do away with full-frontal knowledge giving instruction that reduces the role of the pupil to that of a minor companion. Surely CBE has allowed more participation1 and freedom to the pupil (if he is trained, and if the teacher is willing). And this is already revolutionary in the realm of pedagogy considering the quasi undisputed reign of traditional instruction. Besides, even if classroom practices seem to display surface-level changes, reforms cannot take place overnight because it is first and foremost a question of revolution in the stakeholders’ mindsets. And National Education is not yet there! References Bruner, J. (2007). ‘Folk Pedagogies’. In Leach, J. and Moon, B. Learners and Pedagogy, Open University & PCP London. EducRecherche (2014) N° 9. INRE, Alger. Miliani , M (2005) ‘The competency-based approach to language teaching: mind the bandwagon effect!’, in Proceedings of the colloquium on the Competency-based approach: state of the art and perspectives. University of Tizi-Ouzou. Rogiers, X (2006) ‘L’APC dans le système éducatif algérien’ in Réforme de l’éducation et innovation pédagogique en Algérie. MEN. Toualbi-Thaâlibi, (2006) ‘Trois années de réforme de la pédagogie en Algérie: bilans et perspectives’ in Réforme de l’éducation et innovation pédagogique en Algérie. MEN. Notes 1. « … lui donner une place d’acteur, et non de consommateur » (Roegiers, 2006 : 74) ; translation : « …give him a place as an actor, and not of a consumer ». N°11 EducRecherche 49 Contributions ce qui sert d’indicateur international de l’exclusion en éducation le plus communément. L’éducation devient aujourd’hui soumise à des impératifs contradictoires : l’ère de la connaissance, de la technologie, des qualifications, du progrès et du savoir de notre époque font de l’école un lieu d’investissements importants, dont dépend l’avenir des enfants. En même temps, les missions et les fonctions de l’école semblent ne plus répondre aux aspirations des jeunes et de leurs familles, voire de la société, parce que les représentations habituelles de l’éducation et de la formation ainsi que celles de leurs acteurs se transforment au fil des exigences nouvelles du marché du travail et des difficultés d’accession à un emploi décent. Incapable de toujours s’adapter aux évolutions sociétales, l’école, soumise à de fortes pressions, est décriée par beaucoup. Les efforts faits par les familles pour assurer le succès de leurs enfants (cours particuliers...) semblent montrer au contraire des attentes très fortes vis-à-vis de l’école et en même temps une reconnaissance de son incapacité à répondre à leurs attentes. La famille joue un rôle capital en tant qu’elle est le lieu d’enjeux importants qui conditionnent en partie l’avenir des enfants : elle est théoriquement considérée comme étant engagée dans une relation de complémentarité avec l’institution scolaire, puisqu’elle est l’une des institutions de socialisation. Du rapport des parents avec l’institution scolaire dépend en grande partie le rapport des enfants avec cette institution scolaire (Bourdieu et Passeron, Baudelot et Establet). Ce rapport de la famille à l’école est conditionné par les représentations qu’elle s’en fait, et par les valeurs qu’elle lui accorde : la réussite des enfants est, de ce fait, intimement liée à l’image que se font leurs parents de l’école et des attentes qu’ils ont vis-à-vis d’elle. (Zehraoui 1999). L’insatisfaction des enseignants apparaît à travers des revendications répétées, parfois maladroites, mais mettant en évidence une attitude de remise en question et/ou de volonté d’affirmation de leur identité, et en même temps des interrogations sur leur rôle et leurs missions à l’école. Considérant que les représentations de l’école que se font les différents acteurs, (enseignants, élèves et familles) peuvent expliquer leurs attitudes vis-à-vis de cette institution, c’est la nature de ces représentations que nous voulons interroger ici. L’école répondelle aux attentes et aux espoirs des jeunes et de leurs familles ? Quelle est la signification conférée par l’élève au rôle de l’école et au savoir transmis comme moyens de promotion sociale? Quelle est la perception qu’il a de l’enseignant et de leurs rôles respectifs pour assurer la réussite scolaire? Quelle relation entretiennent les familles avec l’institution scolaire, quelles représentations s’en font-ils et comment ces représentations les posent-ils en tant qu’acteurs de l’éducation? Quelle est l’influence de ces représentations sur la réussite de l’élève? Quelle est la représentation que se font les enseignants de l’éducation, du savoir et du savoir transmis à l’école, du rôle de l’école et des valeurs qu’elle transmet? Pour répondre à ces interrogations, nous avons mené une recherche de terrain à travers l’Algérie, dans le cadre des PNR (Programme Nationaux de Recherche), de 2011 à 2013, au niveau du Laboratoire d’Analyse des Processus Sociaux et Institutionnels de l’Université Constantine 2. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE Cette recherche vise l’exploration des représentations sociales des différents acteurs éducatifs relatifs aux divers processus composant la vie scolaire telle l’image de l’enseignant par les élèves, mais aussi l’étude des représentations de l’objet à apprendre, à savoir les matières ou les disciplines à dispenser, pouvant constituer un moyen de déterminer les statuts de l’enseignant dans le rapport didactique et les différentes postures institutionnelles que peut avoir l’enseignant dans ses relations pédagogiques et par ricochet l’image que se font les acteurs centraux et périphériques de l’école de manière plus générale. La perception qu’ont les familles de l’institution scolaire est également à considérer comme une piste de recherche pertinente afin de déterminer l’image de l’école en question auprès de ses différents acteurs. N°11 EducRecherche 51 LES METHODES La recherche entreprise par une équipe de 6 chercheurs a comporté 3 grands axes: Les représentations des enseignants : l’image de l’école telle que véhiculée par les représentations sociales des enseignants à travers la perception du savoir et de son utilité et à travers les perceptions qu’ils ont de l’élève ; Ø Les représentations des élèves : l’image du maître et les représentations sociales que se font les élèves du maître en tant qu’acteur clé de la perspective pédagogique, représentant l’autorité et par extension l’institution école, la représentation qu’ils se font du savoir et de son utilité ; Ø Les représentations des familles d’élèves : l’image de l’école telle que véhiculée par les représentations sociales des familles et par extension de la société en tant que partenaires clés du processus éducatif. Ø LES PRINCIPAUX RESULTATS u – Concernant les représentations des enseignants L’observation des principaux résultats montre que les enseignants sont quasiment unanimes sur les missions de l’école, qui restent pour la presque totalité d’entre eux, le lieu des apprentissages, de l’éducation et de la promotion sociale. Ils sont presque aussi nombreux à déclarer que l’école permet à l’élève de s’épanouir et d’acquérir l’ordre et la discipline, qu’elle incite au respect des obligations à l’égard de la société et au respect des autres, et qu’elle nourrit le principe de sacralisation du travail. Concernant les aspects pédagogiques et didactiques de leur profession, ils semblent à la fois très soucieux de l’application des programmes, mais reconnaissent en même temps qu’ils ne sont pas obligés de respecter les programmes. Par contre, pour eux, appliquer les méthodes d’enseignement requises est une obligation. C’est grâce à leurs efforts et à leurs 52 N°11 EducRecherche initiatives personnels qu’ils arrivent à réaliser leurs enseignements. Cependant, bien qu’ils reconnaissent que les connaissances de base s’acquièrent à l’école, ils affirment que les aspects théoriques et conceptuels sont dominants dans les programmes scolaires et que ceux-ci manquent d’approches transdisciplinaires et que la dimension scientifique est insuffisante dans ces programmes. La représentation de l’école devient donc plus négative quand il s’agit des dimensions pédagogique et didactique, mais plus encore, de la dimension socio-économique où les enseignants manifestent un mécontentement évident. En effet, pour eux, l’école ne permet pas de réaliser les aspirations personnelles des enseignants, ni leurs aspirations matérielles, ni d’acquérir des ressources financières satisfaisantes, mais elle leur donne un statut social respecté, et leur permet une bonne intégration sociale. Donc, pour résumer, le premier constat est que l’école est plutôt perçue positivement par les enseignants, notamment dans ses fonctions instrumentales, sociales et citoyennes. Pour une très large majorité d’entre eux, ils sont favorables à la fonction de socialisation et la construction d’un socle de connaissances de base, mais plus encore de transmission des valeurs morales et civiques. Ils sont nombreux à déclarer que l’école est le lieu des apprentissages et de la connaissance et que la connaissance est utile dans la vie quotidienne et permet l’épanouissement de l’élève. L’école favorise le développement de la citoyenneté, de la personnalité, du civisme et le savoir et la connaissance scolaire ont une grande valeur. Concernant la mission éducative de l’école, une très grande majorité des élèves interrogés considèrent qu’être instruit est important et peut permettre de réussir dans la vie. Leurs propos manifestent un grand intérêt pour les études, pour ce que leur dit l’enseignant, et un amour certain du travail en classe. Ils expriment pour la plupart que le savoir et l’école sont très importants pour eux. Cependant, concernant le rôle de l’école dans la réussite sociale, leurs propos sont plus mitigés : réussir dans la vie nécessite une qualification, mais l’école ne permet pas aux élèves de réaliser leurs Contributions projets, ni l’accès à un emploi, ni l’apprentissage d’un métier. L’école n’est donc pas le moyen de réussir socialement. La question sur laquelle les élèves sont très négatifs est celle des enseignants qui sont perçus par eux sous un jour défavorable. Les enseignants ne seraient pas compétents selon eux, et ne s’intéressent ni aux élèves, ni à leur réussite. La représentation de l’école chez les élèves apparaît donc de prime abord comme positive avec, cependant, quelques nuances. enfants aiment l’école mais que les enseignants ne prêtent pas assez d’attention aux élèves. Beaucoup disent entretenir une proximité avec l’école et les enseignants, connaître leurs programmes d’enseignement, et voir quotidiennement ce qu’ils ont fait à l’école. Mais un nombre important admet ne pas aider leurs enfants dans leurs devoirs parce qu’ils ne comprennent pas grand-chose à ce qu’ils font à l’école. Par ailleurs, plus de la moitié de la population interrogée confirme que leurs enfants suivent des cours de soutien. La majorité affirme être informée de ce qui se passe à l’école, des résultats et des absences de leurs enfants. La presque totalité des parents pensent que l’éducation est du ressort des parents d’éduquer leurs enfants et qu’ils contrôlent les sorties de leurs enfants. C’est surtout chez les filles et les élèves du Sud du pays qu’on observe une attitude plus favorable: ce sont eux qui valorisent le savoir acquis à l’école, qui manifestent un engagement plus important vis-à-vis de l’école, qui pensent que l’école favorise le développement personnel, l’apprentissage de la Concernant l’utilité de l’école et des connaissances citoyenneté et peut déboucher sur l’apprentissage acquises à l’école, la presque totalité des parents d’un métier. interrogés estiment que l’école est bénéfique, qu’elle donne le savoir, qu’elle permet d’obtenir des Les élèves de milieu rural sont plus nombreux à diplômes, et éduque les enfants et qu’elle garantit la penser que l’école n’est pas un agent d’intégration et formation, l’avenir et la réussite sociale des enfants. de socialisation. Concernant le rôle socialisant de l’école, beaucoup de parents estiment que l’école permet aux enfants Tous les élèves, sans distinction de sexe, ou d’origine de construire leur personnalité, de développer leurs géographique ou socio économique ont une capacités, qu’elle cultive l’enfant et qu’elle permet perception globalement négative de l’enseignant, de aux filles d’acquérir l’égalité avec les garçons. ses compétences et de son intérêt pour son métier et pour ses élèves. Par rapport à l’école comme moyen de réussite sociale, un nombre un peu plus faible pense que w – Concernant les représentations des c’est l’école qui permettra à leurs enfants de trouver familles un emploi, que les diplômes permettent de réussir socialement, et que la réussite sociale requiert la Sur presque la totalité de la population interrogée, connaissance. Cependant, ils sont peu nombreux à les principaux résultats montrent qu’aller à l’école et penser que l’école permet de devenir riche, ou que la y réussir est important. réussite sociale requiert des diplômes. Par rapport à la réussite scolaire, une très grande majorité des personnes interrogées déclarent que leurs enfants réussissent à l’école, mais que leurs résultats sont moyens et qu’ils ont des difficultés dans certaines matières. Beaucoup pensent qu’il n’est pas difficile de réussir à l’école. Concernant la transmission des valeurs, beaucoup considèrent que l’école transmet des valeurs morales aux enfants, qu’elle leur apprend le respect de l’autre et qu’elle leur apprend à devenir responsables. Cependant, beaucoup estiment que la transmission des valeurs dépend de la personnalité de l’enseignant. Concernant l’attitude des parents vis-à-vis de l’école, De façon générale, les parents sont nostalgiques de une grande partie des répondants affirment que leurs l’école d’antan, considérant qu’elle était plus efficace N°11 EducRecherche 53 et que les enseignants étaient plus qualifiés que ceux d’aujourd’hui, mais que l’école d’aujourd’hui dispose de plus de moyens, et par conséquent, qu’il est plus facile de réussir maintenant que par le passé. Pour les parents également, la représentation de l’école et de son utilité semble très positive, quoique cette représentation soit fortement influencée par le sexe et le niveau socio culturel des répondants. Les mères de famille entretiennent une proximité plus grande avec l’école, car elles ont une plus grande confiance que les hommes en les missions de l’école, en l’importance du savoir et croient que l’école fera réussir socialement leurs enfants. Les hommes sont plus nombreux à penser que la réussite et le travail ne requièrent ni diplôme ni instruction. La représentation positive de l’école est plus présente dans les familles instruites qui, en même temps, sont plus critiques quant à certains aspects: si l’école et le savoir sont importants pour eux et peuvent être la clé de la réussite, (et pour cela, ils donnent à leurs enfants les outils et l’aide dont ils ont besoin), les valeurs qu’elle transmet, le développement personnel des enfants sont remis en question. Le soutien et l’aide apportés aux enfants, presque inexistants dans les familles moins instruites, reflètent des stratégies de réussite imprécises, ou pas de stratégies du tout et témoignent d’un grand écart entre le dire et le faire CONCLUSIONS Tous les acteurs de l’éducation, s’accordent sur un point: la sacralité de l’école, ainsi que la nécessité pour les enfants d’aller à l’école et de poursuivre une scolarité la plus longue possible, et ce, contrairement à nos présupposés de départ. Ø Cependant, cette représentation est, en réalité, nuancée par les caractéristiques des acteurs, ce qui peut expliquer, en partie, la crise actuellement vécue par l’école et ses acteurs. Des disparités importantes, au plan géographique, culturel, économique… font que, en réalité l’école n’est pas perçue de la même manière par tous les acteurs, qui ne se positionnent pas de la même façon envers le savoir et la réussite. Ø 54 N°11 EducRecherche Ø Enseignants, élèves et parents allouent tous une fonction positive à l’école mais leurs déclarations d’intention (relevant peut être aussi d’une forme de désirabilité sociale) ne s’accompagnent ni des comportements, ni des efforts personnels nécessaires pour une réelle réalisation des objectifs sociaux, pédagogiques ou institutionnels de l’école. L’école reconnue par tous comme agent de socialisation important, n’est pas le moyen le plus fiable pour la réussite sociale, d’autres stratégies sont privilégiées par tous ses acteurs, ce qui peut expliquer l’absence d’investissement des uns et des autres pour assurer la réussite scolaire, notamment dans certains milieux à capital culturel réduit. Ø Le point de l’absence d’intérêt des enseignants pour leurs élèves, souligné aussi bien par les familles que par les élèves, mérite que l’on s’y attarde, car il cristallise certainement une problématique, parfois inavouée, souvent mal exprimée, qui est liée au sens que prend leur métier pour les enseignants. Ce problème du sens est ressenti par les élèves, par leurs familles, comme un désintérêt autour duquel tournent certainement un ensemble de difficultés vécues au sein du système scolaire, chez tous les acteurs de l’éducation. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1)Coslin P.G. (sous la direction) 2006, Ces jeunes qui désertent nos écoles, SIDES Eitions, France 2)Guigue M, 1998, « Les savoirs de la pratique, un enjeu pour la recherche et la formation » Pratique, pp115122, n° 38 3)Merieu Ph., l’école mode d’emploi, Ed ESF Paris 1992 4)Zehraoui A, (1999) « Familles d’origine algérienne en France », l’Harmatan, Paris Il est relevé qu’un peu plus de 25% des élèves entrés en 1AP parviennent en 4AM sans n’avoir jamais redoublé au cours de leur cursus scolaire. Un peu plus de 25% y parviendront après avoir redoublé une fois ; près de 15% après avoir redoublé 2 fois ; plus de 10% après avoir redoublé 3 fois et plus au cours du cursus. En somme, un peu plus de 50% des élèves auront redoublé une ou plusieurs fois au cours du cursus scolaire entre la 1AP et la 4AM. Il se dégage donc que près de 25% des élèves inscrits en 1AP abandonneront leurs études avant d’atteindre le niveau de 4AM ; cette significative quantité d’élèves représente le décrochage scolaire dans la mesure où cela touche ceux et celles qui ont été scolarisés et qui sont en âge de l’être puisqu’ils n’ont pas atteint l’âge de 16 ans. que leurs enseignants ont les aptitudes requises pour que leurs élèves acquièrent les connaissances et les compétences contenues dans les programmes d’enseignement et réciproquement. Il faut rappeler qu’enseigner ce n’est pas TRANSMETTRE des connaissances et des compétences aux élèves. Enseigner c’est avoir les qualités requises pour FAIRE ACQUERIR aux élèves les connaissances et les compétences véhiculées par les programmes d’enseignement ; enseigner c’est posséder la capacité, l’aptitude et le talent pour rendre les élèves concernés capables de maîtriser des connaissances et des compétences visées. L’enseignant n’a donc pas pour fonction de TRANSMETTRE des connaissances et des compétences aux élèves dont il a la charge, mais de les leur FAIRE ACQUERIR. Ces constatations indiquent un rendement scolaire TRANSMETTRE et FAIRE ACQUERIR sont des faible. Cette faiblesse semble être particulièrement entreprises totalement différentes. imputable aux compétences et capacités des enseignants en exercice. En effet, cette faiblesse Pour pouvoir faire acquérir aux élèves les connaissances constatée ne peut pas être imputée aux élèves dans et les compétences requises, l’enseignant doit être la mesure où les résultats obtenus par ces derniers ne formé au métier d’enseignant pour qu’il puisse sont révélateurs que des apprentissages pédagogiques assurer avec professionnalisme sa fonction. La bonne prodigués par les enseignants. Lorsque la quasi- qualité de l’enseignement dispensé par un enseignant majorité des élèves réussissent leurs études cela signifie n’est pas particulièrement liée à ses connaissances 56 N°11 EducRecherche Contributions académiques (sa qualification), mais essentiellement et surtout à ses compétences professionnelles avérées (sa certification). Pour ce qui concerne le système scolaire algérien, nombreux sont les enseignants qui ont été et qui continuent à être affectés au niveau des établissements scolaires sans subir la moindre formation professionnelle. De plus, des taux importants d’enseignants exercent leur métier alors qu’ils n’ont pas les qualifications académiques requises (licence). En 2008, seuls 23% des enseignants du primaire et 31.6% des enseignants de l’enseignement moyen avaient un niveau universitaire. Ces faibles taux d’enseignants qualifiés laissent supposer qu’en 2014 un taux important d’enseignants ne possèdent pas encore le niveau de qualification exigé. L’aspect certification, c’est-à-dire, professionnel a été délaissé et les informations sur le niveau de certification, c’est-à-dire, du nombre d’enseignants formés au métier d’enseignant, sont inexistantes dans les relevés statistiques. Il faut rappeler que quel que soit le niveau académique (qualification) d’un individu, cela est insuffisant pour lui permettre d’exercer le métier d’enseignant. Sans un niveau de certification pédagogique, l’enseignant ne pourra nullement faire acquérir à ses élèves les connaissances et les performances nécessaires pour réussir leur scolarité. Pourtant le préambule de la loi d’orientation sur l’éducation N°08-04 du 23 janvier 2008 précise et insiste sur le fait que « L’élévation du niveau de qualification des enseignants et la professionnalisation de leur formation sont les meilleurs gages de réussite de la réforme de l’éducation et de l’amélioration de la qualité de ses prestations et de ses performances ». A cette très importante recommandation, le programme du gouvernement pour la période 2010/2014 rappelle dans le paragraphe 140 que l’objectif d’amélioration de la qualité de l’éducation repose notamment sur « l’amélioration continue de la qualité de l’encadrement par la poursuite des efforts en matière de formation ». d’application. La titularisation d’un enseignant est réduite à une simple formalité bureaucratique organisée sous forme de visite de pédagogues et d’administratifs. A notre sens, nul ne devrait être titularisé s’il n’a pas subi un examen écrit et oral lui conférant un certificat d’aptitude pédagogique et cela avant de subir la visite de titularisation. Il s’agit là d’une exigence incontournable. Il faut absolument vérifier qu’un enseignant possède effectivement les aptitudes professionnelles, c’est-à-dire, les compétences requises pour exercer son métier. Une réflexion devrait être développée pour instituer le certificat d’aptitude pédagogique avant la titularisation effective d’un enseignant. Dans certains pays, où le rendement du système éducatif est des plus élevé, nul ne peut exercer le métier d’enseignant s’il n’est pas titulaire d’une licence d’enseignement, même si cet individu a obtenu un prix Nobel dans une discipline donnée. Le titulaire d’une licence d’enseignement a, à la fois, le niveau de qualification et le niveau de Malgré ces recommandations émanant de très hauts certification pour pouvoir enseigner. Cette formation niveaux, il est regrettable de constater que depuis de professionnelle est d’autant plus indispensable nombreuses années, le système scolaire a dissous les lorsqu’il s’agit des enseignants exerçant au niveau de établissements d’application et le corps des enseignants l’enseignement primaire et de l’enseignement moyen. N°11 EducRecherche 57 l’année d’études supérieure. Le redoublement constitue donc un frein à la promotion des élèves et astreint les élèves à redoubler de manière répétitive provoquant ainsi le décrochage scolaire. Il faut dire avec force que ce n’est pas parce qu’un individu est titulaire d’un niveau universitaire (licence ou plus) qu’il est censé pouvoir faire acquérir aux élèves dont il a la charge, en particulier au niveau des enseignements primaire et moyen, les connaissances et les compétences leur permettant de réussir leur scolarité. Par formation professionnelle, il faut entendre tout ce qui a trait aux diverses approches et méthodes pédagogiques, aux techniques et procédés d’enseignement, à la didactique et cela sans compter une maîtrise du développement psychologique et intellectuel des élèves dont il a la charge, les techniques d’évaluation, etc. Les programmes de formation professionnelle des enseignants sont connus, et un enseignant digne de ce nom doit obligatoirement les maitriser en théorie et en pratique ; il faut regretter qu’ils ne soient appliqués en Algérie. Sans la maîtrise de ces aspects, par les enseignants, les résultats scolaires ne pourront être que médiocres et engendrer des redoublements massifs qui constituent l’une des causes de la surcharge des divisions pédagogiques dont l’impact réduit fortement l’apprentissage pédagogique des élèves ; ce qui ne permet pas d’améliorer les résultats scolaires et influe négativement sur leur promotion à 58 N°11 EducRecherche La formation initiale et continue au métier d’enseignant ne doit pas avoir pour vocation de former des licenciés dans une discipline d’enseignement donnée, mais à prendre en charge des personnes déjà licenciées pour les former sur le plan professionnel et leur faire acquérir le métier d’enseignant avec tout ce que cela nécessite comme savoirs, savoirs faire, compétences, comportements et attitudes. Il ne s’agit pas de proposer des formations sur le contenu des disciplines d’enseignement. Pour répondre aux besoins immenses de formation initiale et continue des enseignants, des établissements supérieurs de formation des enseignants doivent être implantés au niveau de chacune des wilayas du pays. Des établissements d’application encadrés par des enseignants chevronnés sont indispensables pour assurer convenablement l’apprentissage pratique du rôle et du métier d’enseignant. Il faut dire avec vigueur que sans une formation professionnelle des enseignants la qualité de l’éducation et de l’enseignement ne pourront être que médiocre et que l’échec scolaire continuera à caractériser le système scolaire algérien. Il faudrait être titulaire d’une licence d’enseignement pour avoir le droit d’enseigner. Il est indispensable de moderniser la formation professionnelle des enseignants. Pour améliorer la qualité du système scolaire, tous les enseignants ayant été recrutés et affectés directement au niveau d’un établissement scolaire devraient obligatoirement suivre avec assiduité une formation professionnelle théorique et pratique pour acquérir le métier d’enseignant. Le faible rendement du système scolaire est pour une grande partie dû au manque de capacité professionnelle des enseignants. Un vaste plan de formation professionnelle, où seraient associés les partenaires sociaux, devrait être conçu en termes de contenu et mis en œuvre le plus rapidement possible. des sciences ou savoir des savoirs. La philosophie est une pensée critique, méthodique, rigoureuse et cohérente. (Système de pensée platonicien, cartésien, kantien……) Elle a, de tout temps, été en quête de vérité, ce qui fait d’elle un savoir constituant : la vie et le dynamisme de tout savoir. Quant à la didactique de la philosophie, elle est non seulement tout à fait possible, mais elle est également nécessaire parce qu’elle consiste à faciliter la transmission du savoir philosophique (P. Merieu) d’une part mais, et elle est aussi l’art ou la manière d’enseigner ses propres notions d’autre part. Plutôt apprendre à philosopher qu’enseigner la philosophie Michel Tozzi propose un modèle didactique de la philosophie qu’ il nomme « le triangle didactique du Philosopher ». Il s’agit dans ce triangle didactique du philosopher de : I/ Développer trois compétences de base interindépendantes chez les apprenants qui sont: la capacité à problématiser, la capacité à conceptualiser et la capacité à argumenter ; II / De mettre en œuvre ces capacités de base du philosopher correspondant à trois compétences qu’il s’agit de faire acquérir aux apprenants à savoir: socioconstructivisme et qu’elle porte en elle une finalité socialisante, démocratisante et citoyenne. Michel Tozzi, dégage trois conditions de possibilités d’une didactique philosophique qui doit se référer à: ¡ un pôle interactionniste discussionnel : la discussion philosophique est une interaction verbale sur des idées en langue naturelle - d’où la polysémie verbo-conceptuelle - et non en langage codifié univoque ; ¡ un pôle philosophique rationnel : le philosopher comme démarche de réflexion : Une discussion est philosophique par la nature des questions abordées et par l’exercice partagé de l’usage de la raison, par la constitution du groupe discussionnel en communauté de recherche ; ¡ un pôle éthique communicationnel : la discussion philosophique implique une éthique qui repose sur les principes démocratiques d’une vie sociale communicationnelle, sur des exigences intellectuelles spécifiquement philosophiques et sur des valeurs morales. POURQUOI ENSEIGNER LA PHILOSOPHIE ? permet à l’élève de comprendre en quoi un texte est philosophique en saisissant la problématique soulevée par le texte ainsi que les distinctions conceptuelles et l’argumentation proposée par l’auteur du texte. Lire philosophiquement apprend à l’élève en tant qu’impliqué par son enjeu philosophique, la possibilité de savoir réagir philosophiquement ; Etant une pensée exigeante et raffinée, la philosophie est l’une des plus hautes formes de la culture humaine. Grâce à sa visée de rationalisation et d’universalisation, elle mérite largement d’être enseignée. Toutefois, l’enseigner ne consiste nullement à délivrer un contenu mais à pratiquer le philosopher dont la finalité est d’aider les élèves à sortir de leur ignorance, à se questionner sur ce qui fait problème, à les accompagner individuellement à organiser leur pensée et à développer leur jugement. Philosopher, c’est donc faire en sorte que les apprenants réalisent leurs objectifs et se réalisent en devenant eux-mêmes, en acquérant leur autonomie. Philosopher, enfin, sert à développer une pensée personnelle et originale et c’est vers cet idéal que devrait tendre la didactique de la philosophie. c- Discuter philosophiquement : la discussion philosophique est une dimension qui est apparue dans le travail de Tozzi pour montrer que la discussion s’inscrit dans les perspectives du Enfin, en tant que démarche rationnelle, la philosophie n’est pas seulement une façon de penser, c’est aussi une façon de vivre et même de mourir (le Procès de Socrate). a- Ecrire philosophiquement (apprendre à disserter) ; b- Lire philosophiquement: cette compétence 60 N°11 EducRecherche comprend ainsi que ce qui est décidé de façon formelle et institutionnel au niveau central peut ne pas être pertinent, et que des aménagements s’avèrent nécessaires; on comprend aussi que des décisions, par ailleurs pertinentes ou non, peuvent également ne pas être mises en œuvre de la façon la plus appropriée2. On comprend, enfin, que tout doit, in fine, être jugé à l’aune des résultats qui sont obtenus, notamment chez les élèves confiés aux différents établissements d’enseignement. Ces arguments ont commencé à être perçus en Algérie et des structures ont bien été établies sur la problématique de l’évaluation au sein du Ministère de l’Education Nationale; il s’agit à l’évidence d’une perspective favorable, mais leurs productions effectives ne sont clairement pas encore à l’échelle de ce qui serait nécessaire. Dans l’éditorial de la Revue «EducRecherche» n° 8 éditée par l’INRE, Madame Nouria BENGHABRIT, Ministre de l’éducation nationale, renforce ce point en mentionnant que ces structures «sont à même de réaliser des études et recherches sur le pilotage et la gouvernance du système» et «qu’une politique d’évaluation … est à mettre en place pour promouvoir une culture de la performance et du résultat.» M. Mohamed IDER, alors Directeur Général de l’Institut National de Recherche en Education, indique, dans ce même n° de la revue qu’«il est attendu que cette évaluation permette d’identifier les écarts des résultats obtenus par rapport au degré de réalisation de chacun des objectifs quantitatifs et qualitatifs visés. Sur la base des écarts constatés entre le degré de performance réalisé et le degré de performance prescrit, les décideurs pourront prendre les mesures appropriées … dans le but d’ajuster et de corriger efficacement les insuffisances constatées.» On mesure, à la fois, la nécessité d’évaluation du système éducatif algérien et le souci de faire significativement davantage sur ce plan. 62 N°11 EducRecherche v. COMMENT PARAIT-IL INTÉRESSANT D’ENVISAGER LE DÉVELOPPEMENT D’ACTIVITÉS D’ÉVALUATION ? Plusieurs aspects peuvent, sans doute, être identifiés sur la manière de procéder; deux éléments apparaissent toutefois importants à considérer, en regard notamment des pratiques et à l’expérience internationale sur ce plan : i) le premier concerne de façon globale les relations entre le système au sens large et les structures qui conduisent ces évaluations; ii) le second concerne le contenu et les approches mobilisées pour les mettre en œuvre. vu Relations entre les structures en charge de l’évaluation et le système qui en est l’objet Sur ce chapitre, un premier point est celui du positionnement institutionnel, un second est celui de la relation avec les acteurs. * Au plan du positionnement institutionnel, il y a deux perspectives à priori contradictoires : les structures en charge des activités d’évaluation doivent faire partie des services du ministère au motif que lorsqu’il s’agit d’évaluation du système, le ministère est bien en première ligne, car il peut faciliter la conduite des travaux ainsi que la collecte des informations nécessaires et il est le premier utilisateur des résultats des travaux réalisés3 ; la structure d’évaluation doit être détachée institutionnellement des activités sur lesquelles vont porter ces évaluations. Etre, d’une certaine façon, juge et parti n’est jamais une position très satisfaisante. Il est, sans doute, possible d’imaginer des formules qui conjuguent les bénéfices des deux perspectives sans en supporter les inconvénients. Par exemple, un attachement institutionnel dans un contexte d’autonomie déléguée peut éventuellement se révéler intéressant (cas de l’INRE). * Au plan de la relation avec les acteurs, on distingue aussi un continuum entre le rôle conféré aux acteurs et celui donné à des structures spécialisées. Concernant le rôle conféré aux acteurs, indiquons d’emblée que les activités d’inspection rentrent dans le cadre du fonctionnement ordinaire du système4. Cela dit, ceci Contributions n’obère pas, bien sûr, leur participation éventuelle à des activités d’évaluation du système. Concernant le rôle générique des acteurs dans une activité d’évaluation, l’expérience montre que leur rôle ne peut pas être principal, et sans doute encore moins unique. Il importe, en effet, que l’évaluateur soit suffisamment distancié et indépendant par rapport à l’objet de l’évaluation; il importe aussi qu’il soit équipé de méthodes et de techniques de nature scientifique qui ne sont généralement pas maîtrisées par les acteurs eux-mêmes. Ces arguments militent, alors, pour la distinction essentielle entre les acteurs du système éducatif concernés par l’évaluation et les personnes ou structures en charge de conduire l’évaluation. Cela n’implique pas en contrepoint que les acteurs concernés devraient être écartés des activités d’évaluation; leur participation doit, sans doute, être considérée comme essentielle. En effet, leur connaissance professionnelle est un atout pour aider les évaluateurs à avoir une connaissance initiale du sujet traité, à identifier des hypothèses intéressantes et les approches les plus appropriées. Enfin, l’expérience suggère que des acteurs qui ont été impliqués lors des analyses évaluatives sont ceux qui comprennent plus le besoin de prendre des dispositions nouvelles et de mieux les intégrer pour remédier aux dysfonctionnements qui auraient été identifiés. vv Le contenu et les approches mobilisées par les personnes et les structures évaluatives Il ne s’agit évidemment pas d’imaginer qu’il y aurait une méthode ou une approche scientifique unique pour traiter de la diversité des thèmes de l’évaluation d’un système éducatif. Cela étant posé, quelques balises importantes peuvent être identifiées. * En éducation, tout le monde a des opinions d’autorité que la rhétorique (fut-elle fondée sur des arguments rationnels) a tendance à vouloir ériger en évidence. Or, sur la plupart des domaines de l’éducation, on trouve des arguments rationnels contradictoires. Par exemple, certains soutiennent que les classes à cours multiples ne sont pas efficaces car de jeunes enfants ont besoin de la présence constante d’un enseignant pour apprendre et que dans le cours multiple, l’élève a un enseignant à temps partiel. D’autres soulignent que la formule en cours multiples permet de mieux gérer la diversité des élèves et que l’élève y travaille davantage (individuellement ou en groupe), un facteur important de ses apprentissages; donc que la formule aurait des vertus pédagogiques. Ce type de contexte est extrêmement fréquent et on voit bien qu’il n’est pas possible de conclure raisonnablement. Il convient de passer d’une perspective subjective à une perspective de nature scientifique dans laquelle les opinions sont des hypothèses, et où l’analyse objective5 fondée sur une approche scientifique validée vise à produire des résultats empiriques opposables. * Dans la suite de ce point, une faiblesse fondamentale des opinions subjectives est qu’on a tendance à discuter sur les principes et les concepts. Ils sont certes importants, mais on doit considérer que la valeur d’un concept est contingente de la façon dont celui-ci a été concrètement mis en application; Alain MINGAT, dans l’interview rapportée dans le numéro de la revue « Educrecherche » n°8 cité plus haut, rappelle que sous une même appellation (il cite «le préscolaire») des activités très différentes peuvent en réalité exister et que ce sont ces réalités qui comptent pour l’efficacité des services éducatifs offerts. Ce qui met en avant la nécessité d’une approche empirique pour contrôler les aléas inhérents au discours. * De façon complémentaire, et de nouveau dans la continuité du point précédent, l’approche comparative aura forcément une place particulière. Cela permet de remplacer la notion normative de bien et de mal, par celle de mieux et moins bien car tout n’est que de degré dans la réalité et dans le jugement qu’on est appelé à porter, notamment dans le contexte de l’évaluation. On pourra noter que cette perspective comparative peut prendre des formes (éventuellement complémentaires) très variées. On pense certes aux comparaisons internationales, celles-ci ne sont souvent qu’un complément à des travaux nationaux. Mais au niveau national, des N°11 EducRecherche 63 comparaisons entre lieux (wilayas, établissements) peuvent être très éclairantes ; on peut aussi comparer dans le temps et aussi comparer les effets respectifs de plusieurs variables agissant ensemble dans l’organisation scolaire pour produire les résultats chez les élèves6. Enfin, il est souvent pertinent de mettre en regard (une autre forme de comparaison) les effets d’un facteur avec les ressources qui ont été mobilisées. * Sur ces bases générales, l’évaluation sera surtout faite d’une combinaison i) d’efforts et ii) d’application de techniques pertinentes. Les techniques sont certes importantes et il importera souvent que les analyses puissent prendre en compte le fait que de nombreux facteurs concourent souvent à la production d’un résultat donné, et que ces facteurs agissent souvent dans des structures interactives dans un contexte où il est souvent pertinent d’intégrer la dimension temporelle eu égard au caractère cumulatif des apprentissages et des disparités le long de la carrière scolaire (et sociale) des élèves. Mais les techniques, si nécessaires soient-elles, ne suffissent, bien sûr, pas. Il importe que le travail évaluatif produise du sens et mobilise des efforts souvent importants pour construire leurs propres objets, identifier et mesurer les variables à priori pertinentes, conduire les analyses et, enfin, en extraire les interprétations tant dans une perspective de connaissance que d’action. w EN QUELLES CIRCONSTANCES EST-IL PERTINENT DE CONDUIRE DES ÉVALUATIONS ? Il est à souligner que le temps du décideur politique n’est pas généralement celui de l’analyste et de l’évaluateur. De façon compréhensible, le temps du décideur est de l’ordre du court terme7, alors que le travail de l’évaluateur et de l’analyste requiert plus de temps. Il importera donc souvent d’adopter un minimum de vision prospective et anticipative pour tenter de mieux faire correspondre les besoins et les capacités à y répondre de façon correcte. 64 N°11 EducRecherche Dans ce contexte général, les pratiques d’évaluation vont avoir tendance à se caler en référence à l’action, celle qu’on envisage ou bien celle qu’on a déjà mise en œuvre. De manière prospective (ex-ante), l’évaluation vise à identifier la réalité et l’intensité de dysfonctionnements perçus et à explorer les options possibles pour l’action pour déterminer les leviers sur lesquels il pourrait être approprié de s’appuyer. Dans ce cadre, une limite inhérente de l’évaluation est qu’elle ne peut analyser que ce qui existe (au moins un peu) pour rester à priori muette si on envisage de nouvelles dispositions. Mais l’évaluation peut aussi intervenir ex-post; on cherche alors à identifier dans quelle mesure les espoirs qui avaient été placés dans la mise en place de nouvelles dispositions de politique éducative se réalisent effectivement8. Notons que pour les mesures ex-post, il y a une tendance naturelle, mais souvent peu pertinente, à vouloir qu’elles soient faites «trop rapidement». Cette tendance est naturelle car quand on a pris une décision à une date donnée, on aimerait bien (pour des raisons diverses) pouvoir vérifier sa pertinence dans un délai court; mais il faut souvent résister un peu à cette tendance car, comme cela a été déjà mentionné plus haut, on n’évalue jamais la qualité des concepts mais ce qui existe dans la réalité. Or, en éducation, les nouvelles dispositions de politique éducative prennent toujours du temps à se mettre en place et à devenir effectivement un fonctionnement ordinaire sur l’ensemble de son champ d’application. Si on conduit l’évaluation alors que la mise en place effective n’est pas complète, on risque fort de conclure, éventuellement, de façon non justifiée du fait d’une évaluation trop précoce, que les résultats n’ont pas été atteints; ce peut être évidemment dommageable. Mais il existe aussi de nombreuses possibilités de conduire des évaluations «hors du temps», c’està-dire sans relation particulière avec des aspects nouveaux (envisagés ou réalisés) de politique éducative. L’analyse du fonctionnement ordinaire du système et l’évaluation de certains de ses aspects identifiés, constituent aussi une approche très riche. Un exemple récent de cette approche est le travail conduit récemment par l’INRE sur les disparités inter-établissements au niveau de l’enseignement secondaire. Il cible les points suivants et les questions objectivées qui leur sont attachées : I) Répartition des ressources; dans quelle mesure les établissements secondaires ont-ils des ressources (humaines en particulier) qui assurent une homogénéité des conditions formelles d’enseignement d’un établissement à l’autre ? II) Dans la mesure où les ressources diffèrent selon les établissements, est ce que cela a des incidences sur la qualité des services éducatifs offerts, tel qu’on peut l’apprécier à l’aune des résultats obtenus par les élèves ? Avec deux questions associées, à savoir, a) quelles ressources s’avèrent alors plus cruciales que d’autres ? b) quel est le poids respectif des ressources et de la façon dont elles sont employées au niveau local ? Les réponses empiriques apportées à ces questions ont évidemment une forte portée potentielle pour la politique éducative. Mais ce travail fait au cours des années 2012 et 2013 aurait pu être réalisé trois années auparavant, ou bien trois années après. x A TITRE DE CONCLUSION La tonalité de cet article n’est pas de l’ordre de la conclusion dans la mesure où les arguments proposés ont plutôt une visée programmatique pour l’avenir. Si l’éducation est un système, la cybernétique indique sans ambigüité que la santé des systèmes naturels et sociaux est meilleure lorsqu’il existe une boucle de rétroaction qui les renforce. L’évaluation est une condition nécessaire à l’existence de cette boucle de rétroaction. Mais la visée est programmatique car le développement de ces activités ne peut s’inscrire que dans la moyenne période. Comme cela prendra forcément du temps, il est sans doute préférable de commencer à renforcer la construction du dispositif d’évaluation en travaillant sur le cadre institutionnel dans lequel il peut se développer et à mobiliser les compétences existantes tout en agissant sur la formation de spécialistes car l’expérience montre que cela suppose des capacités analytiques et techniques particulières. NOTES 1 Les politiques éducatives sont globales mais le fonctionnement des services qui comptent comme la construction des apprentissages est au niveau local. 2 Car ce qui compte ce ne sont pas seulement les principes d’action, mais l’usage qui en est fait concrètement au stade de la mise en œuvre. Et on sait qu’un même concept générique peut être interprété ou décliné selon des dispositions pratiques très différentes, certaines pouvant être pertinentes, d’autre non. 3 Concernant cette première perspective, il faut noter que les sujets susceptibles de faire l’objet d’un travail d’évaluation sont évidemment très nombreux. Des choix seront donc nécessaires; et dans ce cadre, les autorités en charge du système peuvent forcément avoir un avis à prendre en compte sur les priorités d’études à considérer. 4 D’ailleurs à ce titre éventuellement objet d’évaluation, de la pertinence de leurs pratiques et de l’efficacité de leurs actions. 5 E. Durkheim, dans ses règles de la méthode sociologique, fixe ainsi que «La première règle et la plus fondamentale est de considézrer les faits sociaux comme des choses», qu’il convient alors de définir et d’analyser. 6 Par ailleurs, l’évaluation considérée comme une science de l’action, doit aussi comparer les effets d’un facteur de façon différentielle. On ne cherche ainsi pas à savoir si la formation des enseignants est utile. On le sait sans doute déjà en tant que concept; mais qu’en est-il si elle est organisée comme ceci plutôt que comme cela. Et qu’en est-il de sa durée ? Que gagne–t-on à ce que sa durée soit augmentée ou que perdrait-on à ce qu’elle soit réduite ? 7 Tant qu’une question n’est pas posée, elle n’a pas d’intérêt; et quand elle est posée, on souhaite généralement avoir la réponse de manière immédiate. 8 Par ailleurs, il est souvent préférable d’envisager des disposions évaluatives au moment où la politique se met en place (identification de l’état initial pour une perspective comparative temporelle, ou bien méthodologie spécifique aux «évaluations d’impact») même si certaines collectes de résultats interviendront plus tard. N°11 EducRecherche 65 Ressources documentaires ÉTUDES RÉALISÉES À L'INRE C es ressources documentaires constituent « Les cahiers de l’INRE » où sont publiés les résultats des études ou des enquêtes réalisées, soit par l’équipe pédagogique de l’institut ou par des chercheurs de l’enseignement supérieur en collaboration avec l’INRE. Elles sont disponibles à la bibliothèque et sur le site de l’institut. Chaque cahier comporte les résultats de deux projets de recherche, voire même plusieurs. Voici un résumé très sommaire de chaque étude ou enquête réalisées ces dernières années. Cette enquête a permis de déceler des dénominations multiples de ces classes à travers le territoire national, et d’identifier leur localisation géographique, leur fonctionnement ainsi que leur prise en charge à l’échelle locale. Etude réalisée par l’équipe de l’INRE: Sakina BAKOUK, Ouahida REGHIS, Lynda BENBESSAI, Fella CHETIBI. Superviseur : Ridha TIR, Dr en psychologie du travail et de l’organisation, Université d’Alger 2 ¢ L’impact de la hausse des prix des produits alimentaires sur l’éducation en Algérie ¢ LES CLASSES MULTI-NIVEAUX EN ALGÉRIE, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT Pour répondre aux préoccupations du ministère de l’éducation nationale, l’INRE a adopté une méthodologie permettant une identification et une analyse des caractéristiques et des spécificités des classes multi-niveaux dans leur environnement local par la réalisation d’une enquête exhaustive. 66 N°11 EducRecherche Cette synthèse présente les résultats d’une volumineuse étude commanditée par l’Unicef et supervisée par l’INRE qui s’est effectuée entre mai et décembre 2009. Pour une meilleure compréhension du texte, le lecteur doit se reporter à l’étude elle-même. En vue de réaliser une évaluation aussi concise et objective que possible de l’impact de la hausse des prix des produits alimentaires sur le processus de scolarisation des élèves des trois paliers de l’éducation Ressources documentaires nationale, les auteurs se sont rendus dans neuf (09) wilayas du pays pour réunir le data nécessaire permettant de vérifier quatre hypothèses de travail en relation avec le processus de scolarisation et le rendement des apprenants, particulièrement ceux issus des familles les plus démunies. Etude réalisée par : Pr. Ali RAHAL, Pr. Med EI- et des comportements en classe et d’étudier l’évolution des durées moyennes du sommeil au cours de la semaine scolaire, enfin d’analyser les activités extra-scolaires des élèves. Les résultats obtenus dans cette recherche démontrent l’effet de la nouvelle organisation du temps scolaire sur les rythmes scolaires chez les élèves âgés de 11ans. HADI RAHAL-GHARBI, Dr. Mostefa AKKARI et Dr. Etude réalisée par : Dr. Louisa MAROUF, Dr.Ahmed Abdelmadjid AMRANI DOUGA, Dr. Rachid KHELFANE et Achour TAMDJIAT, inspecteur d’OSP La prise en charge des enfants ayant des besoins spécifiques dans les écoles primaires en Algérie : Réalités et perspectives ¢ La présente étude porte sur les aspects de « prise en charge » des enfants porteurs de handicap au sein des écoles primaires en Algérie. Il s’agit, en fait, d’identifier l’ensemble des concepts liés à l’éducation inclusive (compétences culturelles, émotionnelles, etc.) Ensuite, toutes les exigences et composantes de l’éducation inclusive sont passées en revue (état de l’art) au travers d’un ensemble d’exigences étrangères qui ont le métier d’être exposées afin de tirer le meilleur parti de la mise en place de l’éducation inclusive. Les principaux résultats de cette enquête sont discutés tout au long de cette étude. Etude réalisée par : Pr. Ferhat BALAMANE ,Rédha TIR, maître de conférences, Chafia BOULFOUL, sociologue consultante. ¢ Impact des nouvelles mesures concernant l’utilisation du temps scolaire sur les performances scolaires des élèves dans le cycle primaire C’est une étude sur les rythmes scolaires chez les élèves âgés de 11ans à l’école algérienne. Elle tente de dégager les profils journaliers et hebdomadaires de l’attention La prise en charge de l’éducation physique et sportive (EPS) dans le cycle primaire. Les référentiels institutionnels réaffirment l’importance de l’EPS à l’école. L’article 37 de la loi d’orientation 08-04 du 23 janvier 2008 sur l’éducation nationale confirme son caractère obligatoire pour tous les élèves depuis le début de la scolarité jusqu’à la fin de l’enseignement secondaire. Les programmes définissent les contenus et les compétences à acquérir pour chaque niveau. L’étude a pour but de situer la place de l’EPS dans le cycle primaire et de proposer des solutions de remédiation pour améliorer la qualité des apprentissages dans cette matière d’enseignement. Les professeurs d’école, en s’appuyant sur cette formidable motivation qu’ont les enfants pour le mouvement et les pratiques EPS, ont la possibilité de réaliser un travail intéressant pour faire acquérir les compétences énoncées dans les programmes du cycle primaire. En construisant les compétences par la pratique des différentes activités physiques, les élèves acquièrent des connaissances diverses contribuant à l’éducation à la santé, à la citoyenneté, à la sécurité, à la responsabilité et à l’autonomie. ¢ Etude réalisée par : Rachid D’BICHI et Abdelhakim BOULOUH, inspecteurs de l’éducation nationale N°11 EducRecherche 67 MESURES D’ACCOMPAGNEMENT POUR L’APPRENTISSAGE DES MATHÉMATIQUES AU PRIMAIRE : QUELQUES RÉSULTATS Dans ce travail, des propositions de quelques réflexions ont été formulées sur : ¢ ¡La lecture critique des situations d’apprentissage proposées dans les livres scolaires de quatrième et cinquième année, ¡La détection d’erreurs répétées dans 199 copies de l’examen de fin de cycle session de mai 2008, ¡La construction de nouvelles situations d’apprentissage en vue de créer une banque de situations à mettre à la disposition des instituteurs. Après une réunion avec des inspecteurs, des directeurs d’établissements et des instituteurs choisis par les directeurs centraux à l’échelle de la capitale et une réunion d’instituteurs et de directeurs d’école au niveau du quartier Es Seballa, quelques suggestions ont été dégagées. ENSEIGNEMENT À TRAVERS LES MÉTHODES DANS LES PROGRAMMES DE LA RÉFORME (CAS DE LA LANGUE ANGLAISE) ¢ Cette recherche appliquée s’intéresse aux méthodes développées lors de l’élaboration de programmes de langues étrangères au niveau du secondaire en Algérie, en particulier les méthodes institutionnelles retenues lors de la dernière réforme du pré-universitaire. Il s’agit, dans ce travail de recherche, d’étudier la mise en pratique des principes directeurs dans les programmes de la réforme (approche par compétences) et de répondre à la question de la congruence entre les instructions officielles (I.O.) et leur traduction dans les programmes, et donc, dans les manuels d’anglais qui sont la cristallisation des principes émis par les dites I.O, mais aussi de leur implémentation dans le quotidien des enseignants lors de la transmission des savoirs et savoir-faire y afférent. Etude réalisée par : Mohamed MILIANI, Fatima Zohra 68 Etude réalisée par :Rachid BEBBOUCHI, Ahmed MEDJAHED,Khadoudja BELKHENCHIR , Abdelghani SEMRI, Lila TERFASSE, Nadia METREF NAIT BRAHIM N°11 EducRecherche Ressources documentaires Ressources documentaires Ces livres sont disponibles à la bibliothèque de l’INRE. Titre du livre : MÉTHODES DE RECHERCHES POUR L’ÉDUCATION 2E ÉDITION Nom de l’auteur : Jean-Marie VAN DER MAREN Collection : Méthodes en sciences humaines Maison d’édition : De Boeck Année d’édition : 1996 Nombre de pages : 502 pages Ce livre s’adresse aux étudiants et aux futurs chercheurs, il vise la conception et la méthodologie de la recherche scientifique en quatre parties : La première partie : épistémologie ; La deuxième partie : méthodologie ; La troisième partie : technique de constitution de données ; La quatrième partie : phases d’une recherche exploratoire. Titre du livre : LA RECHERCHE APPLIQUÉE EN PÉDAGOGIE DES MODÈLES POUR L’ENSEIGNEMENT, 2e édition Nom de l’auteur : Jean-Marie VAN DER MAREN Collection : Méthodes en sciences humaines Maison d’édition : De Boeck Année d’édition : 2003 Nombre de pages : 257pages Cet ouvrage est proposé aux étudiants des trois cycles qui réalisent une recherche en éducation. Il aborde la place de la recherche scientifique et la recherche en éducation, les méthodes et les techniques de la recherche pédagogique ainsi que l’éthique et la déontologie. LIVRES Titre du livre : RECHERCHE COMPARATIVE EN ÉDUCATION APPROCHES ET MÉTHODES Nom de l’auteur : Mark Bray, Bob Adamson, Mark Mason Collection : perspectives en éducation et formation Maison d’édition : De Boeck Année d’édition : 2010 Nombre de pages : 4 0 6 pages Les chapitres de ce livre sont consacrés à la comparaison de systèmes éducatifs, de lieux, d’époques, de cultures, de programmes scolaires, de pédagogies, de résultats, et de valeurs. En examinant les acteurs et les objectifs de l’éducation comparée, et aussi les approches quantitatives et qualitatives et la place de l’expérience dans la recherche en éducation comparée en conclusion il rend compte des liens du domaine de l’éducation avec d’autres champs d’études universitaires. Titre du livre : LA RECHERCHE EN ÉDUCATION DANS LE MONDE Nom de l’auteur : Gilbert de LANDSHEERE Collection : pédagogie d’aujourd’hui Maison d’édition : puf Année d’édition : 1986 Nombre de pages : 4 0 0 pages Cet ouvrage s’adresse aux enseignants, aux chercheurs et aux responsables politiques, il présente l’histoire de la pédagogie expérimentale du 19e au 20e siècle dans des différents payés et organisations internationales. N°11 EducRecherche 69 Feedback - Enseignants El kaissa HAMROUNI FODIL, PESF de Philosophie. 70 N°11 EducRecherche Feedback N°11 EducRecherche 71 RABAH CHICHIOUI, Inspecteur de l’Education Nationale, Président du GSD de Français. « On ne cherche pas, on trouve ! » Enfin ! Serait-on tenté de dire. Les partenaires de l’Education Nationale se sont mis autour d’une table dans un « brain storming » somme toute fructueux qui s’est tenu à l’INRE d’El Achour pour passer en revue les voies et moyens, dont la recherche scientifique, pour faire faire à l’Ecole algérienne le saut qualitatif tant appelé de tous les vœux des parties prenantes depuis des lustres mais dont on a même pas encore commencé à prendre l’élan. Ce séminaire vient à point nommé pour le préparer. Beaucoup de raisons laissent à penser que cette fois il y a des chances sérieuses d’y arriver. D’abord parce que le diagnostic de la situation de l’Ecole algérienne est établi avec la précision d’un scanner. Le discours de la première responsable du secteur le prouve. Ensuite parce que le secteur voué par excellence à la recherche, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est partie prenante de l’entreprise. En témoignent la présence et les déclarations du ministre du secteur. En fin et surtout, l’INRE retrouve sa vocation de moteur de recherche en mettant en synergie toutes les ressources nécessaires pour donner à la réforme une dimension systémique, au niveau conceptuel . Le CNF et les ENS ont également un rôle prépondérant à jouer dans ce chantier. Les sujets et les problématiques de recherche sur notre système éducatif ne manquent pas. Ce « brain storming » qui a passé en revue les contraintes et les perspectives, a charrié un flot d’idées aussi intéressantes les unes que les autres montrant que les ressources, intellectuelles entre autres existent. Il reste à ’mettre au centre la didactique et la pédagogie et à dégripper le système pour ne pas dire dégraisser le mammouth. La tâche est énorme certes mais l’Ecole algérienne a les moyens de ses ambitions. Elle a besoin des vraies compétences, jusque-là marginalisées, de susciter l’adhésion et l’engagement d’énergies nouvelles, car on ne peut pas faire du neuf avec du vieux, pour ouvrir devant l’école les perspectives de la réussite. L’obstacle, quel que soit son envergure, est toujours infranchissable pour ceux qui ne veulent pas sauter. Pour les autres, les essais commencent maintenant. Et comme le dit si bien une chanson québécoise «On ne cherche pas, on trouve ! » 72 N°11 EducRecherche N°11 EducRecherche 73