Dr Bruno ROCAMORA - Collège PACA de Médecine d`Urgence
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Dr Bruno ROCAMORA - Collège PACA de Médecine d`Urgence
Prise en charge des plaies par coup de cornes expérience du sau ch. Avignon Service SAMU84/SMUR/SAU Du DC S. BOURGEOIS DC B.ROCAMORA Copacamu mars 2013 Je déclare n’avoir pas de conflit d’intérêt pour le sujet discute Pourquoi parler des blesses taurins a COPACAMU ? • La région PACA est composée dans sa partie ouest par le delta rhodanien dans lequel s’inscrit la CAMARGUE • Celle ci composée de terres salées et d’eau abrite le riz, les flamants roses ,le cheval Camargue et le taureau. • Les activités taurines génèrent des blessés particuliers qu’il convient de prendre en charge de façon optimisé avec des règles particulières. • L’équipe médicale du SAU CH-AVIGNON participe à la médicalisation de certaines courses camarguaises et corridas Les activités taurines et le SAU d’Avignon • Composée d’une quinzaine de médecins(4A/R,10 urgentistes) nous médicalisons environ 300 courses camarguaises et corridas sur les départements de VAUCLUSE et DES BOUCHES DU RHONE et du GARD. • Chaque médecin au cours de l’année 2012 a géré une dizaine de blessés dont un blesse grave pour chacun nécessitant un dossier de régulation par le SAMU et une évacuation par le SMUR. plan • Un peu d’histoire • Le taureau en région PACA et les différents spectacles taurins • Les coups de corne et leurs caractéristiques • Comment réguler un blesse victime d’une cornada • Comment prendre en charge un blesse victime d’une cornada en smur • Prise en charge d’un blesse victime d’une cornada au SAU • conclusions • conclusions Quelques mots d’histoire • Les romains ont construit différentes arènes qui ont traversées les âges(Arles ,Cimiez,Frejus, Marseille,nice ,Saint Rémy de Provence ,Vaison la romaine) • Le taureau existe depuis fort longtemps dans la région de la Camargue : elle est mentionnée par des écrits qui datent de l'époque gallo-romaine, ainsi que sur des peintures datant du mégalithique L’histoire de la course camarguaise L’origine de la course camarguaise est un jeu : les valets de ferme et les animaux de la ferme se mêlent pour combattre et jouer avec le taureau destiné à l’abattoir. Le plus ancien témoignage sur l’origine de la course camarguaise remonte en 1402 à Arles : une course avait été donnée en l’honneur de Louis II, Comte de Provence. Au cours du XIV siècle ces jeux évoluent, on fixe une cocarde sur les cornes du taureau, et des primes sont attribuées à celui qui ira décrocher l’attribut : c’est la course « libre ». Un règlement concernant les cocardes et les crochets est alors adopté. Seuls les "vrais" raseteurs habillés désormais de blanc sont acceptés en piste. De nouveaux attributs seront ajoutés un peu plus tard. Fin XIXème, début XXème, les clubs taurins apparaissent et se multiplient, en même temps que la presse taurine. En 1897, la naissance d'un des premiers clubs taurins, celui d'Arles, est enregistrée. A partir de cette époque, la course camarguaise évolue vers un spectacle de plus en plus codifié, sous l'influence des sociétés taurines. Le 10 octobre 1975, la Fédération Française de la Course Camarguaise (F.F.C.C.) a été agréée et la "Course camarguaise" reconnue comme sport par le Secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports. Actuellement, le nombre de clubs taurins fédérés à la FFCC est de 230 L’histoire de la corrida • Les origines de la corrida et son déroulement restent opaques. • Bien que les « jeux taurins » et le culte du taureau aient eu une grande importance dans l'antiquité dans tous les pays du bassin méditerranéen, il semble difficile de lier leur existence avec les pratiques de la corrida espagnole d'après les études de la plupart des historiens contemporains. • L'origine romaine de la tauromachie est réfutée dès le 18 siècle par Nicolás Fernández de Moratin • Les jeux taurins se développent dans les abattoirs avec les bouchers avant leur mise a mort La corrida moderne • Dans les premières années du 18 siècle, le 15 août 1752 à Ronda, Francisco Romero, à la fin d’une course, demande l’autorisation de tuer luimême le taureau. • Après l’avoir fait charger deux ou trois fois un leurre fait de toile, Francisco Romero estoque le taureau à l’aide de son épée a recibir. • Par la suite, il recommence dans d’autres arènes et devient un véritable professionnel. Francisco Romero est généralement considéré comme « l’inventeur » de la corrida moderne La corrida de toros • 22 avril 2011:La corrida de taureaux est inscrite à l'inventaire du Patrimoine Immatériel Français en ARLES en présence du président du conseil général de PACA. • C'est un premier pas vers l'inscription au patrimoine de l'UNESCO, l'Espagne et les autres pays taurins ne vont pas manquer de suivre l'exemple de la France. Le taureau en PACA Le parc régional de Camargue Le toro » brave » de race espagnole est destiné aux corridas; Les taureaux de race brave sont différents des taureaux de race Camargue. certaines manades camarguaises les élevent. Leur robe est, le plus souvent, noire. Leur cornage en lyre basse est dirigé vers l'avant, leur poids est élevé de l'ordre de 200 à 400 kg pour les femelles, et 400 à 650kg pour les mâles. Ils bénéficient, cependant en France, de la nouvelle appellation d'origine contrôlée "taureau de Camargue". Les élevages, pour avoir droit à cette appellation, doivent, cependant, être situés dans une zone géographique délimitée par les départements des Bouches-du-Rhône, du Gard et de l'Hérault. Le taureau « brave » espagnol • Taureau avec un corps très massif ,lourd • Tête très haute avec les cornes dirigées vers l’avant plus aptes au combat • Toro moins véloce et ne sautant pas aux planches • Le « morillo » très haut situe Le toro de race Camargue • Le taureau Camargue est un animal de robe foncée, généralement noire, quelquefois brun foncé. • Sa taille dépasse rarement 1,30 m pour les mâles et 1,20 m pour les femelles. • Son poids, variant suivant son mode de nourriture, est compris entre 300 et 450 kg pour les mâles et 200 à 270 kg pour les femelles • Cornes en lyre portées hautes • Taureau plus apte a courir et sauter vers les barrières en suivant le razeteur Les différents spectacles taurins Descriptions des organisations médicales s’il y a lieu Les différents spectacles taurins • La corrida • La course camarguaise(spécificité régionale) • La bandido • L’encierro • Les lâchers en ville;toro piscine Traditions festives régionales La corrida (3 temps) La pique Pose des banderilles faena et mise a mort Les arènes lieux de corrida On distingue les arènes du sud est et du sud ouest Parmi les arènes du sud-est, nombreuses sont en PACA : Arles, Chateaurenard, Gimeaux, Istres, Mejanes, Port Saint –Louis du Rhone, Fourques ,Salins de Giraud, Tarascon, , Beaucaire, Saint-Martin de Crau, SaintRemy de Provence, Saintes –Marie de la mer,Fregus Les villes de Marseille et d’Avignon ont eu des arènes détruites pour des raisons spéculatives immobilières et ne peuvent plus prétendre a l’organisation de corrida mais pourrait le faire pour la course libre. Organisation médicale des corridas REGLEMENT TAURIN MUNICIPAL • ARTICLE 13 L’infirmerie de toute « plaza » sera constituée par une pièce propre, aérée, munie d’un point d’eau et d’un très bon éclairage, ayant si possible un accès direct sur le « callejon » et une sortie facile sur l’extérieur. Dans le cas où il n’y aurait pas d’infirmerie fixe, un bloc opératoire mobile devra être obligatoirement prévu. Organisation médicale des corridas • ARTICLE 15 L’équipe médico-chirurgicale sera placée sous la responsabilité d’un spécialiste - chirurgien, transfuseur désigné comme médecin responsable - par le propriétaire ou le gérant de la « plaza », Mairie, Régie Municipale, propriétaire privé, concessionnaire, etc.. Ce médecin responsable choisira les autres membres de l’équipe de façon à ce qu’il y ait au minimum : un chirurgien, un anesthésiste réanimateur et deux infirmiers diplômés d’Etat. Le médecin responsable pourra s’adjoindre autant de spécialistes qu’il pourra le désirer, en particulier un second chirurgien et un deuxième anesthésiste. Chaque membre de l’équipe demeure responsable de son poste. Course camarguaise Il n’y pas de mise mort de toros • La course camarguaise remonte à la Renaissance, elle est pratiquée dans le sud-est de la France. Elle consiste à arracher divers attributs fixés à la tête du taureau : cocarde placée au milieu du front, glands et ficelles noués à ses cornes.. Les cornes ne portant pas de protection, les accidents, rares, sont souvent graves parfois mortels. • Il y a 32 arènes dans les bdr et Vaucluse Course camarguaise, le razet,les attributs Organisation médicale de la course camarguaise: extraits règlements FFCC • CHAPITRE IV - SURVEILLANCE MEDICALE DES COMPETITIONS Article 8 Dans le cadre des compétitions organisées par la fédération, la commission médicale fédérale rappelle que les moyens humains et matériels à mettre en œuvre doivent être adaptés selon l’importance de la manifestation (nombre et âge des compétiteurs, nombre de spectateurs, type de locaux, etc).Dans tous les cas, la commission médicale fédérale rappelle qu’il appartient à l’organisateur de toute compétition de prévoir la surveillance médicale des compétitions et à minima : un nécessaire médical de premier secours à un emplacement spécifique près des surfaces de compétition et à l’abri du public en vue des premiers soins à apporter en cas d’accident ; un téléphone accessible avec affichage à proximité des numéros d’appel du SAMU, des pompiers et du responsable de la salle ou du club ; une personne autorisée à intervenir sur la surface de compétition, notamment pour des blessures minimes, d’informer les arbitres de la présence ou non de médecins et/ou d’auxiliaires médicaux. Si la présence d’un médecin lors des compétitions est prévue, il convient d’établir un contrat de surveillance pour la compétition. (Voir modèle Ordre des médecins pouvant être transmis) bandido • La bandido est un mot provençal du provençal bandir ou foranbandir(expulser les toros)qui désignait le retour des taureaux vers les pâtures • Les bandidos ne sont pas médicalisées encierro • Dans les villes et villages des bouches du Rhône du Vaucluse Gard Hérault, il s’agit de lâcher de toros dans une rue fermée a ses extrémités par des charettes ou char a bestiaux, il n’y a pas de chevaux et de médicalisation. encierro/bandido Les jeunes gens du village attrapent le taureau par les cornes pour le maitriser Pampelune :SAN FIRMIN Les différents spectacles taurins lâchers de taureaux en ville (Beaucaire 100 toros) Les accidents en pratique taurine 1/C’est un mélange de blessures retrouvées en pratique civile avec essentiellement de la traumatologie non spécifique 2/ Mais aussi les accidents par coups de corne que nous allons envisager Spectacles de rue gravité des associations lésionnelles, plusieurs victimes, alcoolisation Le gestion du public est souvent ingérable,alcolisation ,conduite de mise en danger Le taureau sautant dans les spectateurs pourrait être source d’accident a effet catastrophique limité ESPAGNE arènes de TAFALLA 2blesses graves dont un enfant de 10 ans, 30 blesses plus légers tous encornes La blessure par coup de cornes • Éléments de traumatologie • Les plaies par coup de corne • la gestion du mundillo et de la presse Éléments de traumatologie lors d’un coup de corne Plaie par coup de corne=énergie cinétique très élevée • Le taureau de combat est un animal d’une puissance considérable dont le poids peut avoisiner les 600 kg et peut se déplacer à 35 km/h, • il peut soulever jusqu’à 3 fois son poids. • Le prototype est un âge moyen de 52 mois, une hauteur au garrot de 140 cm, Un poids de 532 kg et une longueur de corne de 46,74 cm(moyennes des toros de combat)) Les caractéristiques d’une plaie par cornada sont multiples • Association d’une plaie avec une énergie cinétique liée aux mouvements de la tête du taureau • Une géométrie de la plaie qui l’inverse de celles rencontrées en pratique civile • Des associations lésionnelles fréquentes(nerfs, vaisseaux) • Des localisations et trajets spécifiques suivant la discipline taurine • Un risque infectieux élevé • Une plaie qui ne ressemble a aucunes autres en pratique civile • Des trajets multiples Le blessé et la plaie par coup de corne • Avant d’analyser les différentes caractéristiques du coup de corne • le blessé taurin est avant tout un traumatise sévere • Associations fréquentes de lésions traumatologiques diverses par projection avec mécanisme de décélération • traumatisme indirect contre les différentes composantes de l’arène schématiquement (avppiéton) C’est un blessé grave avec un rachis cervical jusqu’à preuve du contraire Le blessé est projeté par le toro(voltera) Apres la cornada le transfert a l’infirmerie se fait sans respecter l’axe tète cou tronc Les localisations des blessures Elles sont différentes chez le matador et chez le razeteur Elles sont différentes chez le matador et chez le razeteur • Le torero combat de face • Le plus souvent arrêté prenant la charge et l’esquivant • Il doit passer au dessus de la tête du toro pour poser les banderilles, et poser l’épée dans le morillo • S’exposant a des blessures faciales, thoraciques abdominales et au niveau du Scarpa Elles sont différentes chez le matador et chez le razeteur • Le razeteur esquive la charge du toro • Il courre devant celui-ci expliquant les lésions lors des chutes(traumatologie) • Les cornadas surviennent lors du razet (bras et avant bras) et lorsque le toro suit le razeteur aux planches(coup de barrière) Les localisations des blessures chez le matador de taureau Tc graves 4,6% Lésions cervicales 14% 11,6 fractures prédominant membre inferieur 69,8 % de cornadas reparties en lésions faciales, thoraciques abdominales 10% et surtout membre inférieur avec atteinte du Scarpa 35% Les localisations des blessures chez le razeteur Traumatologie tc,entorse ,fracture, contusion musculaire70 % Cornada petit bassin arriere de la cuisse et abdomen 10% Cornada bras ,avant- bras 20% Une plaie associée à une haute énergie cinétique • Les blessures par cornes de taureaux présentent des caractéristiques très spéciales. • Elles ne ressemblent en rien à des plaies contuses courantes • elles sont très différentes des blessures par arme à feu ou par arme blanche. • Ceci est dû à la nature de l'agent vulnérant. • La forme conique et émoussée du piton, la force de l'animal, les mouvements brusques qu'impose le fauve (d'abord d'attaque, puis de défense pour se sortir du corps blessé), expliquent la variété de ces lésions . La corne :une arme qui dépend du toro • « C'est la corne qui fait la course de taureaux » (E. Hemingway) . • Le taureau de combat est un animal d'une puissance considérable dont le poids peut aller jusqu'à près de 550 kg, et pouvant se déplacer jusqu'à 30 à 35 km heures • grâce à l'importance de sa force musculaire cervicale, il est capable de soulever jusqu'à trois fois son poids . • Lors d'une cornada d'une profondeur de 10 cm, on peut évaluer la pression par centimètre carré sous la pointe de la corne à trois tonnes. Plaies: profondeur et trajets multiples • La longueur des cornes qui peut varier entre 10 cm et 40 cm avec un diamètre de près de 15 cm à leur base, nous explique les lésions poly- viscérales, mutilantes et dévastatrices des cornadas entières . • Lorsque le taureau sent qu'il a réussi à planter sa corne dans son ennemi, il réalise des mouvements de flexion et d'extension du cou accompagnés de mouvements circulaires de la tête, qui vont être à l'origine de multiples trajectoires La plaie inscrite dans un triangle • Les lésions par corne de taureau ne se limitent pas aux dégâts directs occasionnés au niveau des tissus affectés. • En effet en dehors du périmètre contus et déchiré par le piton, la propagation des lignes de force se fait bien au delà de la pointe de la corne, entraînant des lésions à distance comme cela a été démontré expérimentalement par le docteur Juan MendozaVega. • Ainsi la lésion prend la forme d'un triangle dont le sommet est l'orifice d'entrée de la corne et la base se situe en profondeur, comme il a été décrit par Garcia De La Torre. Différences cornada/plaie arme blanche • Profondeur de la plaie Plaie par arme blanche • cornada Surface de la peau La forme des cornes et leurs pointes différentes peuvent laisser des débris de cornes Trois types de lésions par cornes de toros sont identifiées 1/le varezato 2/le puntazo 3/la cornada Le varezato • 1/Le varetazo: • c’est une contusion d’organe consécutive à une blessure de « plat de corne », pouvant être responsable de lésions plus importantes en raison de la force du taureau. • Il est souvent associé à un hématome (varetazo con sangre). • En 1968, Currito de Grana a été victime d’unvaretazo abdominal dont les signes cliniques d’irritation péritonéale ont été tardifs. L’intervention chirurgicale réalisée a permis le diagnostic d’une nécrose d’une partie de l’intestin grêle provoquée par l’écrasement de ce dernier contre la colonne vertébrale. Le torero a succombé à ses blessures Varezato sin sangre(sans hématome) Le puntazo • 2/le puntazo • C’est secondaire à un coup de corne au niveau de la pointe et provoque une plaie pénétrante sur une courte distance. Cette lésion est généralement de bon pronostic. Petite plaie donnée par la pointe de la corne avec une plaie peu pénétrante et n’ayant qu’une trajectoire, – 56 % des puntazo impliquent le membre inférieur – 20 % la face et le crâne. Plaie cervicale puntazo traumatisme cranio-facial • IMAG0195.jpg Trois types de lésions • 3/la cornada: • La cornada correspond au coup de corne proprement dit et se traduit par une plaie pénétrante avec risque de lésions à distance du point d’impact . • Le mécanisme de la cornada est complexe. • Le taureau par sa morphologie, sa puissance et la direction du coup de corne (généralement orienté de haut en bas,mais aussi de bas en haut), peut créer des lésions variées en fonction du point de contact. • Se souvenir qu’une plaie de 1cms a la surface de la peau génère une lésion de 10cm de profondeur(2cm/ 20cms) Cornada :entrées multiples, dilacérations des tissus, lésions a distance Une lésion rare • il existe un type de lésion qui est rare mais totalement caractéristique et unique de la chirurgie taurine : la cornada envainada (coup de corne avec invagination de la peau en doigt de gant). • Celle-ci consiste à une pénétration en profondeur de la corne avec un ou plusieurs trajets, mais en respectant l'intégrité de la peau ou avec une minime solution de continuité, ce qui rend le diagnostic très difficile, car de l'extérieur seulement une contusion est apparente. • Dans ces cas, des lésions internes du type perforation intestinale ou plaie vasculaire peuvent être masquées sous une apparence externe de varetazo (contusion) ou puntazo Comment traiter une cornada • Le traitement chirurgical des blessures par cornes de taureaux fut introduit par le docteur Xavier Campos-Licastro (chirurgien taurin LAS VENTAS MADRID). • Il fut le premier à oser traiter une plaie par corne par de larges voies d'abord établies sur les trajets du piton. Il mit au point les règles de prise en charge chirurgicales qui sont désormais suivies par tous médecins prenant en charge ce type de plaie. Quelles règles de prise en charge compression de la blessure et lavage chirurgical antisepsie exploration digitale de la plaie et de ses trajets sous anesthésie incision cutanée unique et exposition large de la plaie selon ses différents trajets parage hémostase reconstruction drainage large fermeture large antibiothérapie et vaccination antitétanique Le blesse par un coup de cornes • C’est un traumatise grave • Qui a souvent des associations lésionnelles • Qui a souvent été transporté sans respecter l’axe tète cou tronc • Qui est porteur d’une ou plusieurs plaies particulières • A toutes les étapes de notre prise en charge on doit tenir compte de ces caractéristiques Régulation du coup de corne • C’ est la gestion d’un polytraumatisé mais avec des aspects spécifiques liés a la plaie . • C’est un blessé grave associant des lésions neurochirurgicales, un état de choc hemorragique,avec parfois un tableau asphyxique. • Il est porteur d’une ou plusieurs plaies multidirectionelles associant potentiellement des lésions hémorragiques vasculaires, nerveuses et tendineuses . • L’orientation de ce type de patient devra tenir compte de tous ces éléments. Difficultés en régulation en cas de coup de corne • Plusieurs appels 15/18 peuvent se télescoper notamment des appels du public(exemple personnel sur un razeteur en septembre 2011,aux paluds de noves ). • Les arènes sont situées en ville éloignées d’aire de poser sécurisé pour une évacuation héliporté. • Beaucoup de spectacles taurins ne sont pas ou sont sous médicalisés égarant les diagnostics de gravite. • Les vecteurs ambulanciers adjoints aux manifestations sont souvent des ambulances simples avec un matériel non adapté à ces situations et avec un personnel non habitués a ce type de patients.non formé a la prise en charge de ces blesses graves Comment prendre en charge en smur un blesse par coup de corne • Il doit être géré comme un blesse grave avec lésion de l’axe médullaire potentiel. • En cas de choc hémorragique privilégier le « SCOOP AND RUN » il faut axer les thérapeutiques sur le remplissage vasculaire avec objectif de PAM 80 mmhg et l’oxygénothérapie, transfusion à discuter au cas par cas. • En cas de nécessité de contrôle des voies aériennes c’est un estomac plein. tenir compte du stress et du dopage possible(cocaïne) pour l’anesthésie. • Explorer les plaies sous doigts gantés. • Assurer et fixer les voies veineuses ( coobande) à cause de la transpiration. Difficultés en smur en cas de coup de corne • Qualité de la relève médicale ,l’antenne chirurgicale d’une corrida n’a pas la même perception du transport qu’un médecin urgentiste. • Assurer les voies veineuses+++(transpiration) • En cas d’anesthésie les doses doivent être souvent augmentées de 10 a 20%(patient stressé ,inondé de catécholamines). • Qualité du message médical avec la régulation pour optimiser le bon patient au bon endroit(risque de conflit avec l’entourage du blessé)) Comment prendre en charge une plaie par coup de cornes au SAU • Les règles de prise en charges des plaies au SAU s ‘appliquent a ce type de blessures(consensus SFMU) • Anesthésie locale ou loco régionale • Toujours exploration de la plaie avec un doigt ganté stérile (trajectoires) • Parage de la plaie avec excision très large Comment prendre en charge une plaie par coup de cornes au SAU • Ne jamais fermer la plaie(un point sur deux) • Pas de suture en BLAIR –DONATI qui pourrait favoriser des abcès sous jacent • Jamais de surjet • Toujours dispositif de drainage ,lame de DELBEY,crins de florence,MANO –VAC° • Antibiothérapie de type amoxicilline,acide clavulanique • Vérification des vaccinations antitétaniques Difficultés au SAU lors de la prise en charge d’un blesse par coup de corne • Patient très impatient qui souhaite retourner finir la course(antinomie avec une qualité de prise en charge et des soins) • Non respect des conditions asepsie sur les suites • Reprise précoce de l’activité sans respecter les délais de cicatrisation • Savoir ménager des consultations post urgences La corne est septique, souillée(terre, bouses) • La flore bactérienne retrouvée sur les cornes est mixte ,elle comprend des germes anaérobies et des aérobies cocci Gram (+) et Gram (-) [10, 19]. • Lors de la survenue d'une cornada abdominale avec pénétration du colon, se surajoutent des entérobactéries de type bacilles Gram (-); toutes plaies par cornes de taureaux doivent avoir une antibiothérapie, quelle que soit la profondeur Cornada,secret médical, gestion du mundillo et de la presse Gestion du mundillo et de la presse • En dehors du blesse le médecin prenant en charge un blesse taurin ou assurant la continuité des soins va être confronté a plusieurs problématiques propre au monde taurin. • Tout d’abord la gestion de l’entourage « en dehors de la famille ». • Un torero renommé est payé environ 150000 euros pour une corrida (c’est un professionnel avec tout ce que cela implique) • Un razeteur suivant les courses peut gagner entre 1000 et 3000 euros en prime d’engagement Le torero,le razeteur blesse est un blesse particulier • « L'infirmerie des arènes n'est pas un bloc opératoire. Le torero blessé arrive avec sa cuadrilla, l'apoderado veut un diagnostic rapide pour assurer ou annuler les futurs contrats, il y a les médias qui demandent des nouvelles... En une fraction de seconde, il faut avoir compris la gravité des lésions en faisant abstraction de l'ambiance et parfois, il faut négocier avec le matador qui veut à tout prix revenir au combat. » • L’ancien directeur de l’association française de chirurgie taurine résume ici les problèmes adjacents à la gravité de la blessure.(DC LESTRADE) • En cas de cornada chez un razeteur, nous avons le même cas de figure avec irruption des tourneurs et autres razeteurs gênant la prise en charge Nombre de personnes s’invitent au chevet du patient dans un endroit exigu qui n’est pas prévu pour cela. la presse s’ y invite trés souvent parmis ces personnes. les peons qui ont amené le blessé, l’apoderado qui veut des nouvelles rapides, la famille qui veut être au chevet, un membre de la cuadrilla qui prépare le retour sur la piste en s’attachant à recoudre le costume de lumière vont géner la prise en charge. Au delà de cela, cette « habitude » pose problème dans le cadre du respect du secret médical et de « l’aspect malsain de ce type de comportement » Conclusions • Le gestion d’un blesse par coup de corne est difficile car c’est un blesse particulier. • Il s’agit d’un blesse grave porteur potentiellement d’une atteinte du rachis (projection par le toro avec réception sur le rachis). • La blessure est souvent associée a des trajets multiples ,profonde ,toujours septique. • Il convient d’explorer digitalement ces plaies de les inciser et de les drainer largement. • Une antibiothérapie et une vaccination antitétanique doit toujours être instaurée. Conclusions • Plusieurs autres difficultés peuvent survenir tout au long de la prise en charge du blessé et impacter la régulation, le médecin du smur et du SAU: • Le non respect du secret médical. • L’intrusion de la presse taurine. • La gestion du blesse et de son entourage ne souhaitant pas être orienté vers le service adéquat mais plutôt vers un centre théoriquement plus apte a prendre en charge ce type de plaie .d’un médecin « tauromachique ») bibliographie • Ordonnance du 30 mars 1852, Don Melchior Ordonez, article 14. • Vila jimenez Ramon cirugia taurina; mito o realidad? (2e édition). Édition Moran. Sevilla 1982 ; 1 : 183. • Pestan-Tirado RA, Ariza Solano GJ, Barrios.A IR, Oviedo Castano LI. Trauma por cor- nada de toro. Experencia en el hospital universitario de cartagena. Trib Med 1997 ; 96 : 67-83. • Garcia De la Torre M. In: La cogida. Cirurgia taurina. El ruedo 1972 : 1450. • Garcia de La Torre M. In: El Asta del toro producegrandes y raros trayecto. 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Merci de votre attention