Dr Bruno ROCAMORA - Collège PACA de Médecine d`Urgence

Transcription

Dr Bruno ROCAMORA - Collège PACA de Médecine d`Urgence
Prise en charge des plaies par
coup de cornes
expérience du sau ch. Avignon
Service SAMU84/SMUR/SAU
Du DC S. BOURGEOIS
DC B.ROCAMORA
Copacamu mars 2013
Je déclare n’avoir pas de conflit
d’intérêt pour le sujet discute
Pourquoi parler des blesses taurins a
COPACAMU ?
•  La région PACA est composée dans sa partie
ouest par le delta rhodanien dans lequel s’inscrit
la CAMARGUE
•  Celle ci composée de terres salées et d’eau abrite
le riz, les flamants roses ,le cheval Camargue et le
taureau.
•  Les activités taurines génèrent des blessés
particuliers qu’il convient de prendre en charge de
façon optimisé avec des règles particulières.
•  L’équipe médicale du SAU CH-AVIGNON participe
à la médicalisation de certaines courses
camarguaises et corridas
Les activités taurines et le SAU
d’Avignon
•  Composée d’une quinzaine de médecins(4A/R,10
urgentistes) nous médicalisons environ 300 courses
camarguaises et corridas sur les départements de
VAUCLUSE et DES BOUCHES DU RHONE et du
GARD.
•  Chaque médecin au cours de l’année 2012 a géré une
dizaine de blessés dont un blesse grave pour chacun
nécessitant un dossier de régulation par le SAMU et
une évacuation par le SMUR.
plan
•  Un peu d’histoire
•  Le taureau en région PACA et les différents
spectacles taurins
•  Les coups de corne et leurs caractéristiques
•  Comment réguler un blesse victime d’une cornada
•  Comment prendre en charge un blesse victime
d’une cornada en smur
•  Prise en charge d’un blesse victime d’une cornada
au SAU
•  conclusions
•  conclusions
Quelques mots d’histoire
•  Les romains ont construit
différentes arènes qui ont
traversées les
âges(Arles ,Cimiez,Frejus,
Marseille,nice ,Saint Rémy
de Provence ,Vaison la
romaine)
•  Le taureau existe depuis
fort longtemps dans la
région de la Camargue :
elle est mentionnée par des
écrits qui datent de l'époque
gallo-romaine, ainsi que sur
des peintures datant du
mégalithique
L’histoire de la course camarguaise
L’origine de la course camarguaise est un jeu : les valets de ferme
et les animaux de la ferme se mêlent pour combattre et jouer avec
le taureau destiné à l’abattoir.
Le plus ancien témoignage sur l’origine de la course camarguaise
remonte en 1402 à Arles : une course avait été donnée en
l’honneur de Louis II, Comte de Provence.
Au cours du XIV siècle ces jeux évoluent, on fixe une cocarde sur
les cornes du taureau, et des primes sont attribuées à celui qui ira
décrocher l’attribut : c’est la course « libre ».
Un règlement concernant les cocardes et les crochets est alors
adopté. Seuls les "vrais" raseteurs habillés désormais de blanc
sont acceptés en piste.
De nouveaux attributs seront ajoutés un peu plus tard.
Fin XIXème, début XXème, les clubs taurins
apparaissent et se multiplient, en même temps que la
presse taurine. En 1897, la naissance d'un des
premiers clubs taurins, celui d'Arles, est enregistrée.
A partir de cette époque, la course camarguaise
évolue vers un spectacle de plus en plus codifié, sous
l'influence des sociétés taurines.
Le 10 octobre 1975, la Fédération Française de la
Course Camarguaise (F.F.C.C.) a été agréée et la
"Course camarguaise" reconnue comme sport par le
Secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports.
Actuellement, le nombre de clubs taurins fédérés à la
FFCC est de 230
L’histoire de la corrida
•  Les origines de la corrida et son déroulement restent
opaques.
•  Bien que les « jeux taurins » et le culte du taureau
aient eu une grande importance dans l'antiquité dans
tous les pays du bassin méditerranéen, il semble
difficile de lier leur existence avec les pratiques de la
corrida espagnole d'après les études de la plupart des
historiens contemporains.
•  L'origine romaine de la tauromachie est réfutée dès le
18 siècle par Nicolás Fernández de Moratin
•  Les jeux taurins se développent dans les abattoirs
avec les bouchers avant leur mise a mort
La corrida moderne
•  Dans les premières années du 18 siècle, le
15 août 1752 à Ronda, Francisco Romero, à la fin
d’une course, demande l’autorisation de tuer luimême le taureau.
•  Après l’avoir fait charger deux ou trois fois un
leurre fait de toile, Francisco Romero estoque le
taureau à l’aide de son épée a recibir.
•  Par la suite, il recommence dans d’autres arènes
et devient un véritable professionnel. Francisco
Romero est généralement considéré comme
« l’inventeur » de la corrida moderne
La corrida de toros
•  22 avril 2011:La corrida de taureaux est inscrite à
l'inventaire du Patrimoine Immatériel Français en
ARLES en présence du président du conseil général
de PACA.
•  C'est un premier pas vers l'inscription au patrimoine
de l'UNESCO, l'Espagne et les autres pays taurins ne
vont pas manquer de suivre l'exemple de la France.
Le taureau en PACA
Le parc régional de Camargue
Le toro » brave » de race
espagnole est destiné aux corridas;
Les taureaux de race brave sont différents des taureaux de
race Camargue.
certaines manades camarguaises les élevent.
Leur robe est, le plus souvent, noire. Leur cornage en lyre
basse est dirigé vers l'avant,
leur poids est élevé de l'ordre de 200 à 400 kg pour les
femelles, et 400 à 650kg pour les mâles.
Ils bénéficient, cependant en France, de la nouvelle appellation
d'origine contrôlée "taureau de Camargue".
Les élevages, pour avoir droit à cette appellation, doivent,
cependant, être situés dans une zone géographique délimitée
par les départements des Bouches-du-Rhône, du Gard et de
l'Hérault.
Le taureau « brave » espagnol
•  Taureau avec un
corps très
massif ,lourd
•  Tête très haute avec
les cornes dirigées
vers l’avant plus
aptes au combat
•  Toro moins véloce et
ne sautant pas aux
planches
•  Le « morillo » très
haut situe
Le toro de race Camargue
•  Le taureau Camargue est un
animal de robe foncée,
généralement noire,
quelquefois brun foncé.
•  Sa taille dépasse rarement
1,30 m pour les mâles et 1,20
m pour les femelles.
• 
Son poids, variant suivant son
mode de nourriture, est
compris entre 300 et 450 kg
pour les mâles et 200 à 270 kg
pour les femelles
•  Cornes en lyre portées hautes
•  Taureau plus apte a courir et
sauter vers les barrières en
suivant le razeteur
Les différents spectacles taurins
Descriptions des organisations médicales s’il y a lieu
Les différents spectacles taurins
•  La corrida
•  La course camarguaise(spécificité régionale)
•  La bandido
•  L’encierro
•  Les lâchers en ville;toro piscine
Traditions
festives
régionales
La corrida (3 temps)
La pique
Pose des
banderilles
faena et mise a mort
Les arènes lieux de corrida
On distingue les arènes du sud est et du sud ouest
Parmi les arènes du sud-est, nombreuses sont en
PACA :
Arles, Chateaurenard, Gimeaux, Istres, Mejanes, Port
Saint –Louis du Rhone, Fourques ,Salins de Giraud,
Tarascon, , Beaucaire, Saint-Martin de Crau, SaintRemy de Provence, Saintes –Marie de la mer,Fregus
Les villes de Marseille et d’Avignon ont eu des arènes
détruites pour des raisons spéculatives immobilières et
ne peuvent plus prétendre a l’organisation de corrida
mais pourrait le faire pour la course libre.
Organisation médicale des corridas
REGLEMENT TAURIN MUNICIPAL
•  ARTICLE 13
L’infirmerie de toute « plaza » sera constituée par une
pièce propre, aérée, munie d’un point d’eau et d’un
très bon éclairage, ayant si possible un accès direct
sur le « callejon » et une sortie facile sur l’extérieur.
Dans le cas où il n’y aurait pas d’infirmerie fixe, un
bloc opératoire mobile devra être obligatoirement
prévu.
Organisation médicale des corridas
•  ARTICLE 15
L’équipe médico-chirurgicale sera placée sous la responsabilité
d’un spécialiste - chirurgien, transfuseur désigné comme
médecin responsable - par le propriétaire ou le gérant de la «
plaza », Mairie, Régie Municipale, propriétaire privé,
concessionnaire, etc..
Ce médecin responsable choisira les autres membres de
l’équipe de façon à ce qu’il y ait au minimum : un chirurgien, un
anesthésiste réanimateur et deux infirmiers diplômés d’Etat.
Le médecin responsable pourra s’adjoindre autant de
spécialistes qu’il pourra le désirer, en particulier un second
chirurgien et un deuxième anesthésiste.
Chaque membre de l’équipe demeure responsable de son
poste.
Course camarguaise
Il n’y pas de mise mort de
toros
•  La course camarguaise
remonte à la Renaissance,
elle est pratiquée dans le
sud-est de la France. Elle
consiste à arracher divers
attributs fixés à la tête du
taureau : cocarde placée
au milieu du front, glands
et ficelles noués à ses
cornes.. Les cornes ne
portant pas de protection,
les accidents, rares, sont
souvent graves parfois
mortels.
•  Il y a 32 arènes dans les bdr et
Vaucluse
Course camarguaise, le razet,les
attributs
Organisation médicale de la course
camarguaise: extraits règlements FFCC
•  CHAPITRE IV - SURVEILLANCE MEDICALE DES COMPETITIONS
Article 8 Dans le cadre des compétitions organisées par la fédération,
la commission médicale fédérale rappelle que les moyens humains et
matériels à mettre en œuvre doivent être adaptés selon l’importance
de la manifestation (nombre et âge des compétiteurs, nombre de
spectateurs, type de locaux, etc).Dans tous les cas, la commission
médicale fédérale rappelle qu’il appartient à l’organisateur de toute
compétition de prévoir la surveillance médicale des compétitions et à
minima : un nécessaire médical de premier secours à un
emplacement spécifique près des surfaces de compétition et à l’abri
du public en vue des premiers soins à apporter en cas d’accident ; un
téléphone accessible avec affichage à proximité des numéros d’appel
du SAMU, des pompiers et du responsable de la salle ou du club ;
une personne autorisée à intervenir sur la surface de compétition,
notamment pour des blessures minimes, d’informer les arbitres de la
présence ou non de médecins et/ou d’auxiliaires médicaux. Si la
présence d’un médecin lors des compétitions est prévue, il convient
d’établir un contrat de surveillance pour la compétition. (Voir modèle
Ordre des médecins pouvant être transmis)
bandido
•  La bandido est un mot
provençal du provençal
bandir ou
foranbandir(expulser les
toros)qui désignait le
retour des taureaux vers
les pâtures
•  Les bandidos ne sont
pas médicalisées
encierro
•  Dans les villes et
villages des bouches
du Rhône du
Vaucluse Gard
Hérault, il s’agit de
lâcher de toros dans
une rue fermée a ses
extrémités par des
charettes ou char a
bestiaux, il n’y a pas
de chevaux et de
médicalisation.
encierro/bandido
Les jeunes gens du village
attrapent le taureau par les
cornes pour le maitriser
Pampelune :SAN FIRMIN
Les différents spectacles taurins
lâchers de taureaux en ville
(Beaucaire 100 toros)
Les accidents en pratique
taurine
1/C’est un mélange de blessures retrouvées en pratique
civile avec essentiellement de la traumatologie non
spécifique
2/ Mais aussi les accidents par coups de corne que
nous allons envisager
Spectacles de rue
gravité des associations lésionnelles,
plusieurs victimes, alcoolisation
Le gestion du public est souvent
ingérable,alcolisation ,conduite de mise
en danger
Le taureau sautant dans les
spectateurs pourrait être source
d’accident a effet catastrophique limité
ESPAGNE arènes de TAFALLA 2blesses graves dont un enfant de 10
ans, 30 blesses plus légers tous encornes
La blessure par coup de cornes
•  Éléments de traumatologie
•  Les plaies par coup de corne
•  la gestion du mundillo et de la presse
Éléments de traumatologie
lors d’un coup de corne
Plaie par coup de corne=énergie
cinétique très élevée
•  Le taureau de combat est un animal d’une puissance
considérable dont le poids peut avoisiner les 600 kg et
peut se déplacer à 35 km/h,
•  il peut soulever jusqu’à 3 fois son poids.
•  Le prototype est un âge moyen de 52 mois, une
hauteur au garrot de 140 cm,
Un poids de 532 kg et une longueur de corne de 46,74
cm(moyennes des toros de combat))
Les caractéristiques d’une plaie par
cornada sont multiples
•  Association d’une plaie avec une énergie cinétique liée aux mouvements
de la tête du taureau
•  Une géométrie de la plaie qui l’inverse de celles rencontrées en pratique
civile
•  Des associations lésionnelles fréquentes(nerfs, vaisseaux)
•  Des localisations et trajets spécifiques suivant la discipline taurine
•  Un risque infectieux élevé
•  Une plaie qui ne ressemble a aucunes autres en pratique civile
•  Des trajets multiples
Le blessé et la plaie par coup de corne
•  Avant d’analyser les différentes caractéristiques du
coup de corne
•  le blessé taurin est avant tout un traumatise sévere
•  Associations fréquentes de lésions traumatologiques
diverses par projection avec mécanisme de
décélération
•  traumatisme indirect contre les différentes
composantes de l’arène schématiquement (avppiéton)
C’est un blessé grave avec un rachis
cervical jusqu’à preuve du contraire
Le blessé est projeté par le
toro(voltera)
Apres la cornada le transfert a l’infirmerie se
fait sans respecter l’axe tète cou tronc
Les localisations des
blessures
Elles sont différentes chez le matador et chez le
razeteur
Elles sont différentes chez le matador et
chez le razeteur
•  Le torero combat de face
•  Le plus souvent arrêté
prenant la charge et
l’esquivant
•  Il doit passer au dessus
de la tête du toro pour
poser les banderilles, et
poser l’épée dans le
morillo
•  S’exposant a des
blessures faciales,
thoraciques abdominales
et au niveau du Scarpa
Elles sont différentes chez le matador et
chez le razeteur
•  Le razeteur esquive la
charge du toro
•  Il courre devant celui-ci
expliquant les lésions
lors des
chutes(traumatologie)
•  Les cornadas
surviennent lors du
razet (bras et avant
bras) et lorsque le toro
suit le razeteur aux
planches(coup de
barrière)
Les localisations des blessures chez le
matador de taureau
Tc graves
4,6%
Lésions
cervicales
14%
11,6 fractures prédominant
membre inferieur
69,8 % de
cornadas
reparties en
lésions
faciales,
thoraciques
abdominales
10% et
surtout
membre
inférieur avec
atteinte du
Scarpa 35%
Les localisations des blessures chez le
razeteur
Traumatologie
tc,entorse ,fracture,
contusion musculaire70 %
Cornada petit
bassin arriere de la
cuisse et abdomen
10%
Cornada
bras ,avant- bras
20%
Une plaie associée à une haute énergie
cinétique
•  Les blessures par cornes de taureaux présentent des
caractéristiques très spéciales.
•  Elles ne ressemblent en rien à des plaies contuses courantes
•  elles sont très différentes des blessures par arme à feu ou par
arme blanche.
•  Ceci est dû à la nature de l'agent vulnérant.
•  La forme conique et émoussée du piton, la force de l'animal, les
mouvements brusques qu'impose le fauve (d'abord d'attaque,
puis de défense pour se sortir du corps blessé), expliquent la
variété de ces lésions .
La corne :une arme qui dépend du toro
•  « C'est la corne qui fait la course de taureaux
» (E. Hemingway) .
•  Le taureau de combat est un animal d'une
puissance considérable dont le poids peut aller
jusqu'à près de 550 kg, et pouvant se déplacer
jusqu'à 30 à 35 km heures
•  grâce à l'importance de sa force musculaire
cervicale, il est capable de soulever jusqu'à trois
fois son poids .
•  Lors d'une cornada d'une profondeur de 10 cm, on
peut évaluer la pression par centimètre carré sous
la pointe de la corne à trois tonnes.
Plaies: profondeur et trajets multiples
•  La longueur des cornes qui peut varier entre 10 cm et
40 cm avec un diamètre de près de 15 cm à leur base,
nous explique les lésions poly- viscérales, mutilantes
et dévastatrices des cornadas entières .
•  Lorsque le taureau sent qu'il a réussi à planter sa
corne dans son ennemi, il réalise des mouvements de
flexion et d'extension du cou accompagnés de
mouvements circulaires de la tête, qui vont être à
l'origine de multiples trajectoires
La plaie inscrite dans un triangle
•  Les lésions par corne de taureau ne se limitent pas
aux dégâts directs occasionnés au niveau des tissus
affectés.
•  En effet en dehors du périmètre contus et déchiré par
le piton, la propagation des lignes de force se fait bien
au delà de la pointe de la corne, entraînant des
lésions à distance comme cela a été démontré
expérimentalement par le docteur Juan MendozaVega.
•  Ainsi la lésion prend la forme d'un triangle dont le
sommet est l'orifice d'entrée de la corne et la base se
situe en profondeur, comme il a été décrit par Garcia
De La Torre.
Différences cornada/plaie arme
blanche
• 
Profondeur de la plaie
Plaie par arme blanche
• 
cornada
Surface de la peau
La forme des cornes et leurs pointes différentes
peuvent laisser des débris de cornes
Trois types de lésions par cornes
de toros sont identifiées
1/le varezato
2/le puntazo
3/la cornada
Le varezato
•  1/Le varetazo:
•  c’est une contusion d’organe consécutive à une
blessure de « plat de corne », pouvant être
responsable de lésions plus importantes en raison de
la force du taureau.
•  Il est souvent associé à un hématome (varetazo con
sangre).
•  En 1968, Currito de Grana a été victime d’unvaretazo
abdominal dont les signes cliniques d’irritation péritonéale ont été tardifs. L’intervention chirurgicale
réalisée a permis le diagnostic d’une nécrose d’une
partie de l’intestin grêle provoquée par l’écrasement
de ce dernier contre la colonne vertébrale. Le torero a
succombé à ses blessures
Varezato sin sangre(sans
hématome)
Le puntazo
•  2/le puntazo
•  C’est secondaire à un coup de corne au niveau de la
pointe et provoque une plaie pénétrante sur une
courte distance.
Cette lésion est généralement de bon pronostic. Petite
plaie donnée par la pointe de la corne avec une plaie
peu pénétrante et n’ayant qu’une trajectoire,
–  56 % des puntazo impliquent le membre inférieur
–  20 % la face et le crâne.
Plaie cervicale puntazo
traumatisme cranio-facial
•  IMAG0195.jpg
Trois types de lésions
•  3/la cornada:
•  La cornada correspond au coup de corne proprement
dit et se traduit par une plaie pénétrante avec risque
de lésions à distance du point d’impact .
•  Le mécanisme de la cornada est complexe.
•  Le taureau par sa morphologie, sa puissance et la
direction du coup de corne (généralement orienté de
haut en bas,mais aussi de bas en haut), peut créer
des lésions variées en fonction du point de contact.
•  Se souvenir qu’une plaie de 1cms a la surface de la
peau génère une lésion de 10cm de profondeur(2cm/
20cms)
Cornada :entrées multiples,
dilacérations des tissus, lésions a
distance
Une lésion rare
•  il existe un type de lésion qui est rare mais totalement
caractéristique et unique de la chirurgie taurine : la
cornada envainada (coup de corne avec invagination de la
peau en doigt de gant).
•  Celle-ci consiste à une pénétration en profondeur de la
corne avec un ou plusieurs trajets, mais en respectant
l'intégrité de la peau ou avec une minime solution de
continuité, ce qui rend le diagnostic très difficile, car de
l'extérieur seulement une contusion est apparente.
•  Dans ces cas, des lésions internes du type perforation
intestinale ou plaie vasculaire peuvent être masquées
sous une apparence externe de varetazo (contusion) ou
puntazo
Comment traiter une cornada
•  Le traitement chirurgical des
blessures par cornes de
taureaux fut introduit par le
docteur Xavier Campos-Licastro
(chirurgien taurin LAS VENTAS
MADRID).
•  Il fut le premier à oser traiter une
plaie par corne par de larges
voies d'abord établies sur les
trajets du piton. Il mit au point les
règles de prise en charge
chirurgicales qui sont désormais
suivies par tous médecins
prenant en charge ce type de
plaie.
Quelles règles de prise en charge
compression de la blessure et lavage chirurgical
antisepsie
exploration digitale de la plaie et de ses trajets sous
anesthésie
incision cutanée unique et exposition large de la plaie
selon ses différents trajets
parage
hémostase
reconstruction
drainage large fermeture large
antibiothérapie et vaccination antitétanique
Le blesse par un coup de cornes
•  C’est un traumatise grave
•  Qui a souvent des associations lésionnelles
•  Qui a souvent été transporté sans respecter
l’axe tète cou tronc
•  Qui est porteur d’une ou plusieurs plaies
particulières
•  A toutes les étapes de notre prise en charge on
doit tenir compte de ces caractéristiques
Régulation du coup de corne
•  C’ est la gestion d’un polytraumatisé mais avec des
aspects spécifiques liés a la plaie .
•  C’est un blessé grave associant des lésions
neurochirurgicales, un état de choc
hemorragique,avec parfois un tableau asphyxique.
•  Il est porteur d’une ou plusieurs plaies
multidirectionelles associant potentiellement des
lésions hémorragiques vasculaires, nerveuses et
tendineuses .
•  L’orientation de ce type de patient devra tenir compte
de tous ces éléments.
Difficultés en régulation en cas de
coup de corne
•  Plusieurs appels 15/18 peuvent se télescoper notamment
des appels du public(exemple personnel sur un razeteur
en septembre 2011,aux paluds de noves ).
•  Les arènes sont situées en ville éloignées d’aire de poser
sécurisé pour une évacuation héliporté.
•  Beaucoup de spectacles taurins ne sont pas ou sont sous
médicalisés égarant les diagnostics de gravite.
•  Les vecteurs ambulanciers adjoints aux manifestations
sont souvent des ambulances simples avec un matériel
non adapté à ces situations et avec un personnel non
habitués a ce type de patients.non formé a la prise en
charge de ces blesses graves
Comment prendre en charge en smur
un blesse par coup de corne
•  Il doit être géré comme un blesse grave avec lésion de
l’axe médullaire potentiel.
•  En cas de choc hémorragique privilégier le « SCOOP
AND RUN » il faut axer les thérapeutiques sur le
remplissage vasculaire avec objectif de PAM 80 mmhg
et l’oxygénothérapie, transfusion à discuter au cas par
cas.
•  En cas de nécessité de contrôle des voies aériennes
c’est un estomac plein. tenir compte du stress et du
dopage possible(cocaïne) pour l’anesthésie.
•  Explorer les plaies sous doigts gantés.
•  Assurer et fixer les voies veineuses ( coobande) à cause
de la transpiration.
Difficultés en smur en cas de coup de
corne
•  Qualité de la relève médicale ,l’antenne
chirurgicale d’une corrida n’a pas la même
perception du transport qu’un médecin urgentiste.
•  Assurer les voies veineuses+++(transpiration)
•  En cas d’anesthésie les doses doivent être
souvent augmentées de 10 a 20%(patient
stressé ,inondé de catécholamines).
•  Qualité du message médical avec la régulation
pour optimiser le bon patient au bon endroit(risque
de conflit avec l’entourage du blessé))
Comment prendre en charge une plaie
par coup de cornes au SAU
•  Les règles de prise en charges des plaies au SAU
s ‘appliquent a ce type de blessures(consensus
SFMU)
•  Anesthésie locale ou loco régionale
•  Toujours exploration de la plaie avec un doigt ganté
stérile (trajectoires)
•  Parage de la plaie avec excision très large
Comment prendre en charge une plaie
par coup de cornes au SAU
•  Ne jamais fermer la plaie(un point sur deux)
•  Pas de suture en BLAIR –DONATI qui pourrait
favoriser des abcès sous jacent
•  Jamais de surjet
•  Toujours dispositif de drainage ,lame de DELBEY,crins
de florence,MANO –VAC°
•  Antibiothérapie de type amoxicilline,acide clavulanique
•  Vérification des vaccinations antitétaniques
Difficultés au SAU lors de la prise en charge
d’un blesse par coup de corne
•  Patient très impatient qui souhaite retourner finir la
course(antinomie avec une qualité de prise en charge
et des soins)
•  Non respect des conditions asepsie sur les suites
•  Reprise précoce de l’activité sans respecter les délais
de cicatrisation
•  Savoir ménager des consultations post urgences
La corne est septique,
souillée(terre, bouses)
•  La flore bactérienne retrouvée sur les cornes est
mixte ,elle comprend des germes anaérobies et des
aérobies cocci Gram (+) et Gram (-) [10, 19].
•  Lors de la survenue d'une cornada abdominale avec
pénétration du colon, se surajoutent des
entérobactéries de type bacilles Gram (-);
toutes plaies par cornes de taureaux doivent
avoir une antibiothérapie, quelle que soit la
profondeur
Cornada,secret médical, gestion
du mundillo et de la presse
Gestion du mundillo et de la presse
•  En dehors du blesse le médecin prenant en charge
un blesse taurin ou assurant la continuité des
soins va être confronté a plusieurs problématiques
propre au monde taurin.
•  Tout d’abord la gestion de l’entourage « en dehors
de la famille ».
•  Un torero renommé est payé environ 150000
euros pour une corrida (c’est un professionnel
avec tout ce que cela implique)
•  Un razeteur suivant les courses peut gagner entre
1000 et 3000 euros en prime d’engagement
Le torero,le razeteur blesse est un
blesse particulier
•  « L'infirmerie des arènes n'est pas un bloc opératoire. Le
torero blessé arrive avec sa cuadrilla, l'apoderado veut un
diagnostic rapide pour assurer ou annuler les futurs contrats,
il y a les médias qui demandent des nouvelles... En une
fraction de seconde, il faut avoir compris la gravité des
lésions en faisant abstraction de l'ambiance et parfois, il faut
négocier avec le matador qui veut à tout prix revenir au
combat. »
•  L’ancien directeur de l’association française de chirurgie
taurine résume ici les problèmes adjacents à la gravité de la
blessure.(DC LESTRADE)
•  En cas de cornada chez un razeteur, nous avons le même
cas de figure avec irruption des tourneurs et autres razeteurs
gênant la prise en charge
Nombre de personnes s’invitent au chevet du patient
dans un endroit exigu qui n’est pas prévu pour cela.
la presse s’ y invite trés souvent parmis ces
personnes.
les peons qui ont amené le blessé, l’apoderado qui
veut des nouvelles rapides, la famille qui veut être au
chevet, un membre de la cuadrilla qui prépare le
retour sur la piste en s’attachant à recoudre le
costume de lumière vont géner la prise en charge.
Au delà de cela, cette « habitude » pose problème
dans le cadre du respect du secret médical et de «
l’aspect malsain de ce type de comportement »
Conclusions
•  Le gestion d’un blesse par coup de corne est difficile car
c’est un blesse particulier.
•  Il s’agit d’un blesse grave porteur potentiellement d’une
atteinte du rachis (projection par le toro avec réception
sur le rachis).
•  La blessure est souvent associée a des trajets
multiples ,profonde ,toujours septique.
•  Il convient d’explorer digitalement ces plaies de les
inciser et de les drainer largement.
•  Une antibiothérapie et une vaccination antitétanique doit
toujours être instaurée.
Conclusions
•  Plusieurs autres difficultés peuvent survenir tout au
long de la prise en charge du blessé et impacter la
régulation, le médecin du smur et du SAU:
•  Le non respect du secret médical.
•  L’intrusion de la presse taurine.
•  La gestion du blesse et de son entourage ne
souhaitant pas être orienté vers le service adéquat
mais plutôt vers un centre théoriquement plus apte a
prendre en charge ce type de plaie .d’un médecin
« tauromachique »)
bibliographie
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