Zara dopé par son expansion en Asie

Zara dopé par son expansion en Asie
Un magasin Zara à Shanghaï. Inditex a ouvert 75 magasins en un an en Chine.
Le numéro un mondial de la mode compte plus de
5000 boutiques sur la planète et ouvre en Chine à
tour de bras.
Après avoir bien résisté à la crise l'année précédente, le groupe Inditex a repris son expansion internationale à
marche forcée l'an passé. Le propriétaire de huit enseignes d'habillement (Zara, Bershka ou Pull & Bear) a ouvert
437 magasins en un an, dont plus d'un tiers en Asie. Le continent où il est arrivé relativement récemment lui
apporte déjà 15% de son chiffre d'affaires total, et cela devrait croître de trois points par an à l'avenir.
Ce rouleau compresseur de la mode a dégagé sur son exercice annuel (clos fin janvier) des profits en hausse de
32% (bénéfice net de 1,73 milliard d'euros), sur un chiffre d'affaires de 12,5 milliards d'euros (+13%). Il confirme
sa place de numéro un mondial, devant H&M et Gap.
Le cap mis sur l'Asie a contribué à cette performance. En Chine, le groupe a ouvert 75 magasins en un an. Pas
uniquement dans les métropoles comme Shanghaï ou Pékin, mais dans une trentaine de villes. Cette année, il
prévoit d'y installer encore 120 nouvelles boutiques. Au total, l'Asie devrait représenter la moitié des quelque
500 ouvertures prévues en 2011.
Basé à La Corogne, dans le nord-ouest de l'Espagne, Inditex cueille les fruits d'une stratégie de mondialisation
bien menée. L'Espagne est passée en dessous du seuil de 30% du chiffre d'affaires, lui permettant de s'affranchir
progressivement de son marché historique en pleine crise au profit de pays émergents qui dopent sa croissance
et ses profits à moyen terme.
Spirale vertueuse
À la différence de certains de ses concurrents, Inditex n'a pas misé sur l'Asie uniquement comme une source
d'approvisionnements bon marché permettant de baisser les prix en Occident mais, à l'inverse, comme un
marché d'avenir à part entière où développer ses concepts de magasins. Du coup, au lieu de souffrir comme les
autres des hausses de coûts de production et des augmentations salariales de la main-d'œuvre locale, il va
profiter dans les années à venir de l'amélioration du pouvoir d'achat de ces populations pour leur vendre ses
produits. Seuls 17% de sa production proviennent en effet de Chine, contre 70 à 90% pour d'autres acteurs.
Inditex s'inscrit donc dans une spirale vertueuse.
Après l'immense marché chinois où il lui reste beaucoup à faire, il table déjà sur l'Inde, où il vient d'arriver, et
prévoit d'ouvrir dès cette année à Delhi, Bombay, Bangalore et Pune. «Nous voyons l'Inde comme une source
pertinente de croissance pour Inditex à moyen terme», estime Pablo Isla, directeur général du groupe, appelé à
prendre cet été la succession du président fondateur, Amancio Ortega - première fortune d'Espagne.
Outre cette croissance soutenue par la création de nouveaux magasins, Inditex affiche une bonne résistance
dans ceux ouverts depuis plus d'un an. Sur l'année, ses ventes à périmètre comparable ont progressé de 3%. De
plus, outre l'expansion géographique et la déclinaison de son modèle sous une série d'enseignes sœurs de Zara,
le groupe peut compter désormais sur un relais supplémentaire de développement: le commerce électronique.
Après le lancement de la boutique en ligne de Zara l'an dernier, il compte faire de même avec ses autres griffes
dès cet automne.