Le Château de Gisors - osmth

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Le Château de Gisors - osmth
Commanderie « Jean de Gisors »
« Le Château de Gisors »
Le Château de Gisors
Le Château de Gisors est l’une des forteresses les plus célèbres de l’architecture militaire
Anglo-Normande du XIIème siècle.
Pour certains, avant cette date, Gisors - Gisus-Ritum, qui signifiait « l’homme du gué sur
l’Epte » - était un camp retranché dépendant du château de Neaufles dans la vallée de l’Epte,
édifice qui existait déjà au VIIème siècle, probablement en bois.
Neaufles est situé au bord de la Lévrière (affluent de l'Epte, rivière choisie en 911 dans le traité
de Saint Clair sur Epte comme limite de la Normandie. Ces nouvelles frontières font de
Neaufles une place stratégique dans l'organisation des défenses, l'Epte voyant
progressivement ses rives se couvrir de châteaux (neufs ou reconstruits).
C'est ensuite sous le règne d'Henri IV que le château de Neaufles fut démantelé, seul le donjon
subsistant (la fameuse Tour, dite « Tour de la Reine Blanche », en mémoire à la reine Blanche
de Navarre, seconde épouse du roi Philippe VI de France, qui y est décédée le 5 octobre 1398.
La légende veut que cette tour, mesurant une vingtaine de mètres de hauteur, pour 13,60
mètres de diamètre, avec de puissants murs épais de près de trois mètres, soit reliée par un
souterrain au château de Gisors.
Certains auteurs pensent que le terme « Tour de Neaufles » n’est pas approprié à cette
construction, qui a plus les dimensions d’un donjon que celles d’une tour de garde ou d’avantposte.
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Les restes de structure autour de la construction témoignent d’infrastructures dignes d’une
place forte.
Il suffit de prendre conscience de la taille des douves l’entourant et des remblais les précédents
pour s’en rendre compte.
Intérieur de la tour de Neaufles
La tour de neaufles
Cette légende est renforcée par la présence sur la commune d'une croix monumentale, en
calcaire, dite "croix percée", construite au milieu du XIIème siècle.
Croix percée de Neaufles
Gisors, est l’ancienne capitale du Vexin normand, au confluent de l'Epte, de la Troesne et du
Révillon Sa possession donna lieu à des luttes fréquentes entre les Ducs de Normandie et les
Rois de France.
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Trois traités y furent signés entre la France et l'Angleterre en 1113, 1158 et 1180.
Blanche de Castille posséda Gisors au XIIIème siècle, puis Blanche d'Evreux au XIVème et Renée
de France, fille de Louis XII, au XVIème siècle. Le Comté de Gisors fut érigé en Duché en 1742.
La ville de Gisors fut entourée successivement par deux enceintes urbaines.
La première est bâtie durant la seconde moitié du XIIème siècle par le roi d'Angleterre Henri II
Plantagenêt. L'enceinte suit parfaitement le cours de l'Epte, la rivière servant de douves
naturelles, mais aussi de frontière entre le royaume anglo-normand et français.
La muraille enveloppait le centre historique, alors percé de quelques venelles étroites. Il n'en
subsiste qu'une tour et quelques pans de murs accolés à la Tour du Prisonnier.
La deuxième enceinte est bâtie au XIIIème siècle. En effet, une fois la ville prise par les
Français, la frontière matérialisée par l'Epte n'a plus aucune utilité. La ville va donc s'étendre
vers l'est, au-delà de la rivière, autrefois frontière.
Quelques vestiges de cette deuxième enceinte sont encore visibles rue du Filoir.
C’est en 1090, que Thibaud Payen, Seigneur de Gisors, ébauche les fortifications de la ville.
En 1097, Guillaume-le-Roux (fils de Guillaume le Conquérant) et Robert de Bellême
commencent la construction du « château fort » de Gisors pour défendre la Porte de la
Normandie.
La forteresse était déjà importante puisqu'une enceinte fortifiée entourait une « Place » de trois
hectares.
Trois dates importantes ont marqué l’évolution du château de Gisors.
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La fin du Xème siècle où, en réaction à l’aménagement de la motte castrale de
Chaumont en Vexin, intégré au Royaume de France, le Duché de Normandie ordonna la
construction de la motte fortifiée de Gisors.
Cette dernière, de 30 mètres de hauteur, d’environ 70 mètres à la base, pour une
circonférence totale de 200 mètres, est truffée de caves et souterrains.
Elle supportait à l'origine, selon toute vraisemblance, une tour de bois entourée d'une palissade
qui furent remplacées par la suite par un grand donjon de plan octogonal comprenant quatre
niveaux sur plancher, probablement reliés par un escalier en bois et une chemise polygonale.
La motte du château de Gisors
Le plan du château de Gisors
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La haute-cour est si bien fortifiée que l’accès se fait par une simple porte couverte d’un arc en
plein cintre.
Intérieur de l'enceinte délimitée par la chemise du donjon
Vestiges de la chapelle Saint-Thomas-Becket et porte principale de l'enceinte
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1147, lorsque le roi de France Louis VII reçoit toutes les places fortes du Vexin Français
et Normand.
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1158, où suite au traité conclu entre Louis VII et Henri II Plantagenet, le jeune Roi
anglais prend possession de Gisors et du Vexin Normand, qui constituent en fait une partie de
la dot amenée par Marguerite de Valois en vue de ses futures noces avec le jeune souverain
anglais.
Capétiens et Plantagenets se disputèrent régulièrement et continuellement la place de Gisors
L'enceinte générale, « la chemise polygonale » a 22 faces est haute de près de 10 mètres,
abrite les bâtiments utilitaires et une chapelle romane dont il reste le chevet.
Elle est renforcée à chaque angle, par des contreforts assez plats et entoure le donjon
octogonal haut d'une vingtaine de mètres.
Chemise et donjon
Le donjon
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Le donjon - qu'on ne visite plus - comporte quatre étages que l'on devine par les planchers qui
les séparaient et qui ont disparu.
Le donjon était relié au dernier étage de la Tour du Prisonnier par des courtines adjacentes.
Exemples de portes du château
En 1106 Henri I poursuit la construction du château de Gisors.
En 1110, guerre franco-anglaise pour la possession de Gisors.
En1193 Philippe Auguste reprend Gisors et une brève paix est signée.
En 1144, Gisors cédé au roi de France Louis VII.
En 1158 Trois Hauts dignitaires Templiers reçoivent la garde du château de Gisors.
Les Normands la reprirent en 1160.
En 1169 Jean de Gisors rencontre Thomas Becket à Gisors.
C’est en 1184 qu’Henri II Plantagenêt achève la construction du château de Gisors.
En 1188 la troisième croisade est prêchée à Gisors.
Henri II Plantagenêt et Philippe Auguste s'y rencontrent.
C’est au cours de cette entrevue que prend place l’épisode de la coupure de l'Ormeteau Ferré.
Philippe Auguste profitant de la captivité de Richard Cœur de Lion s'empara à nouveau du
château en 1193, puis entrepris de gros travaux, dont la Tour dite du Prisonnier de 28 mètres
de hauteur, avec 3 étages de salles, 14 mètres de diamètre, les murs ayant 4 mètres
d'épaisseur.
On lui doit la tour du diable
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La tour du diable
Poutre de la tour du diable.
Philippe Auguste renforça la « Tour Ferrée » maintenant appelée « Tour du Gouverneur »,
doubla sa porte et ajouta une tour dite « la Tour Blanche ».
Tour et porte du Gouverneur
À noter, à l'étage supérieur de la Tour du Prisonnier, la « Grande Salle » haute de 11 mètres
qui est dotée d'une cheminée monumentale à four et d'un puits
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Tour du prisonnier ajoutée par Philippe Auguste
L'étage inférieur, haut de 6 mètres, éclairé de 4 meurtrières, servait de prison, d'où le nom de
cette tour.
Les graffitis qui ornent les murs intérieurs datent du XVIe siècle, donc bien après le passage
des prisonniers Templiers au début du XIVe siècle.
Graffiti d’un mur de la tour du prisonnier
La salle médiane de mêmes dimensions que la salle inférieure était ornée de trois archères.
Avant d'être logée dans cette tour ronde, la prison était installée dans la tour rectangulaire, dite
du Gouverneur. C'est de là que s'évada en 1375 un prisonnier, Pierre Forget, dont nous aurons
à reparler.
Le rez-de-chaussée et le premier étage du donjon « octogonal », typiquement de construction
templière, ont été érigés par Henri 1er, duc de Normandie. Les deux autres étages sont l'œuvre
de Henri II Plantagenêt, qui devint maître des lieux en 1161, après que Louis VII, roi de France,
l'ait occupé de 1145 à 1161, sans y faire de travaux.
La trace des constructeurs Templiers est attestée sous Louis VII et sous Henri II de 1158 à
1161, mais rien ne prouve qu'ils ne soient plus présents au moment des grands travaux d’Henri
II, de 1161 à 1184.
Bien au contraire, lorsqu'on examine à la fois les travaux faits à cette époque, dans le château
et dans l'église Saint Gervais / Saint Protais.
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Ajoutons que certains historiens estiment, que Philippe le Bel fit enfermer à Gisors en 1314, le
Templier Simon de Macy et que le dernier Grand Maître de l'Ordre du Temple, Jacques de
Molay, y aurait été enfermé également en 1314, avant son transfert à Paris pour son exécution.
De 1375 à 1379, Charles V améliore et entretient le château, qui sera repris par les Anglais en
1419, après un siège de trois semaines.
Ils resteront à Gisors pendant 30 ans, jusqu'à la prise de possession par Charles VII, qui
remettra la forteresse en état.
En 1449 Gisors devient définitivement française.
Charles VII construira la Tour du Guet, les Casemates couvertes qui poursuivaient la défense
jusqu'à « la Porte des champs » et le rempart de terre.
La tour du guet et capitainerie
Au XVIIème siècle, Henri IV utilise Gisors comme base militaire au seuil de la Normandie
nourricière.
Sully déclassera la forteresse en tant que place forte et celle-ci se délabrera lentement, n'étant
plus entretenue.
Au XVIII siècle, Gisors est donnée au petit-fils du Surintendant Fouquet, en échange de BelleIsle-en-Mer.
En 1809, la Ville acquiert ce qui reste de la propriété et aménage des terrasses, des jardins et
des promenades dans les ruines du château.
Jardins et promenades
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Jardins et promenades
En 1819, la porte du Bourg a été démolie et son horloge placée sur la Tour Romane de l'Eglise
Saint Gervais / Saint Protains, tour détruite en 1940 par un bombardement.
En 1840, une glacière est établie dans la partie nord de la motte du Donjon.
Le château relativement bien conservé sera classé monument historique en 1862.
La ville de Gisors a été en partie démolie en 1944 durant les combats de la libération. La
restauration de ce qui pouvait être réparé est pratiquement achevée.
Cependant, le Donjon, dont la Tour Saint Thomas s'est fendue en décembre 1966 au nord-est
et au nord-ouest, sous l'effet de pluies intenses et à la suite de fouilles clandestines..
Il a dû être étayé, pour éviter l'écroulement.
Il repose actuellement sur 15 piles de béton d'un mètre dix de diamètre et de 27 mètres de
hauteur.
Il est sauvé, mais on ne le visite plus… pour d'autres raisons
Il y a déjà longtemps, que des souterrains reliant « la motte » et l’église de Gisors, datant de la
construction du château, ont été découverts.
Nous allons revoir cela plus en détail dans la suite de ce récit, « l’énigme de Gisors ».
Eglise Saint Protais – Saint Gervais
Cadran solaire
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« Gisors aujourd’hui »
Gisors vue du ciel
Gisors depuis la terrasse du château
Gisors, la rivière Epte
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Le lavoir de Gisors
Le lavoir de Gisors
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