L`avenir, la construction bois

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L`avenir, la construction bois
8.3
L’avenir,
la construction bois
Le bois, matériau du futur ?
Une tradition à revisiter
Dans le massif forestier landais, le talent des
charpentiers s’est manifesté sur de nombreux
bâtiments agricoles, industriels, et de multiples
édifices publics. Mais on observe surtout
combien la maison en bois fait partie des
traditions constructives de notre région.
Le type le plus connu est la maison agropastorale de l’ancienne lande, dont les bois,
traités au lait de chaux, restent apparents.
Il s’agit en fait d’une structure de maison à
colombages héritée du Moyen-Âge, voisine
de celle que l’on trouve dans d’autres régions.
Les pièces maîtresses sont en chêne, les pans
de bois en pin gemmé, et les poteaux sont
isolés du sol par des dés de pierre. Les parois
sont composées à plat avant d’être dressées
et assemblées.
Ces principes constructifs sont à la base de
la maison bois contemporaine.
Succédant à la mode du « tout béton » de
l’après-guerre, la construction bois a trouvé
un nouveau souffle dans les années 70 en
Aquitaine. Grâce à l’impulsion des opérateurs
de l’habitat et du tourisme social, certaines
opérations montraient que le bois pouvait
être source d’économies de production autant
que d’audaces architecturales.
À coût identique, les atouts du bois sont
indéniables :
■ peu d’énergie consommée, tant sur le
chantier que par la qualité de l’isolation,
■ temps de construction réduit,
■ nombreuses possibilités architecturales
et d’extension,
■ matériau chaleureux, ludique, sensuel.
À côté des charpentes traditionnelles, de
nouveaux systèmes constructifs se sont
développés, qui restent souvent apparentés
à l’ancienne technique du colombage.
La MOB, maison à ossature bois, combine
des méthodes américaines et scandinaves :
standardisation des composants, généralement
par panneaux ou ensembles bois-isolant.
Le système « poteau-poutre » utilise, lui, des
bois de forte section. Ceux-ci peuvent être
très espacés, notamment pour créer de
larges baies vitrées.
La solution bois offre aussi un large choix
de revêtements extérieurs, que l’on veillera
à bien intégrer dans le contexte, urbain ou
naturel.
Contrairement à certaines idées reçues, le
bois est un matériau très résistant, même
en cas d’incendie, et pérenne.
Forcément écologique
Le béton utilise des granulats naturels (sables
et graviers) qui mettent des milliers d’années
à se reconstituer. Par opposition, s’il n’est pas
traité avec des produits nocifs, le bois est
un des rares matériaux recyclable à 100 %.
Construire en bois, c’est donc utiliser un
matériau à faible coût énergétique et aider
à lutter contre l’effet de serre.
Le traitement en autoclave consiste à placer
le bois dans un caisson hermétique, sous vide,
et à l’imprégner de produits fongicides et
insecticides sous pression. Faites-vous garantir
leur innocuité. Refusez les bois traités CCA ou
CCB qui contiennent du cuivre, du chrome, de
l’arsenic ou du bore et les traitements à base
de créosote et de PCP (en principe interdits
en 2006).
De nouveaux procédés de séchage et de
traitement se développent tels que la haute
température (ex. rétification par pyrolyse à
240°) ou l’oléothermie (chauffage et imprégnation d’huile végétale).
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guide « ma maison dans les landes »
optez pour une maison écologique
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Des qualités appréciées
des architectes
Choisir et entretenir
les bois de votre maison
L’offre de maisons bois
doit se développer
À la fin des années 60, les architectes SALIER,
COURTOIS, LAJUS et SADIRAC développaient
un modèle économique de maison bois : la
Girolle. L’expérience n’a malheureusement
pas été imitée. Pendant deux décennies, peu
de constructeurs et d’industriels locaux se
sont intéressés à la commercialisation de
maisons bois, abandonnant le terrain à des
marchands de chalets nordiques, moins
soucieux d’intégration architecturale et
économique.
Comme tout matériau, le bois vieillit et peut
nécessiter qu’on l’entretienne, surtout quand
il est utilisé en vêture extérieure.
La norme NF EN 335 répartit les bois en diverses
classes d’emploi selon leur exposition à
l’humidité, aux insectes et champignons, de
la classe 1 (climat intérieur sec) jusqu’à la
classe 5 (bois immergé dans l’eau salée).
Identifiez la classe d’emploi de votre bois avant
de le mettre en œuvre. Déterminez ensuite
l’entretien adapté. Choisissez des peintures
naturelles bénéficiant de l’écolabel européen
ou du label NF environnement.
Le bois peut être peint ou lasuré, opération
à renouveler tous les 3 à 5 ans. Il peut aussi
être laissé brut, et se grise avec le temps sans
que ses qualités techniques ne soient altérées.
Au plan esthétique, si vous faites le choix
exclusif du bois, méfiez-vous des parements
d’aspect uniforme sur toutes les façades :
vous ne construisez pas un chalet alpin ou
une cabane au Canada. Pour ne pas vous
lasser de l’omniprésence de bois, sachez
introduire une diversité mesurée dans les
couleurs et les procédés de mise en œuvre
(pose verticale, horizontale, avec ou sans
recouvrement, …).
La demande des accédants à la propriété a
nettement progressé ces dernières années
car la maison bois répond parfaitement à
leurs aspirations : un habitat convivial,
chaleureux et authentique.
Elle impulse de nouvelles perspectives
économiques, tout en exigeant des professionnels de retrouver un savoir-faire ancien
et d’imaginer son renouvellement.
Assurez-vous
de la provenance des bois
Soyez écolo responsable ! Évitez d’acheter des
essences exotiques et de contribuer ainsi à
la destruction des forêts tropicales.
Ne vous fiez pas aux labels et certificats de
complaisance dont profitent certains importateurs. Ce ne sont pas les paysans africains
ou indonésiens qui coupent des arbres de
60 m de haut, mais des compagnies à capitaux
étrangers.
Nos bois français et européens offrent suffisamment de diversité pour couvrir l’ensemble
de nos goûts et de nos exigences techniques
ou esthétiques (variétés de chênes, hêtres,
sapins, pins, peupliers, acacias…).
En 2005, le taux de certification des bois
« gestion durable » n’était que de 5 % à
l’échelle mondiale. Il dépassait déjà les 60 %
en Aquitaine.
Intéressez-vous
aux filières locales
Ne confondez pas le pin de Finlande avec le
pin des Landes. Pourquoi transporter du pin
sur des milliers de kilomètres pour construire
au cœur du premier massif forestier français ?
Construire en pin maritime ou en chêne de
l’Adour est un acte citoyen. C’est utiliser la
ressource locale renouvelable que constituent
les forêts cultivées des Landes de Gascogne
et des vallées de l’Adour, et garantir leur
pérennité.
Par sa souplesse structurelle, le pin des Landes
s’adapte à toutes formes d’exigences. N’hésitez
pas à l’employer.
La filière pin maritime a obtenu le statut de
pôle de compétitivité décerné par l’État (CIADT).
Ses efforts d’innovation sont permanents :
poutres en I, bois massif reconstitué, traitements décoratifs de surface, rétification des
bois massifs et des contreplaqués…
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