protocole national de la prise en charge integree de la

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protocole national de la prise en charge integree de la
République du Niger
Fraternité - travail - progrès
PROTOCOLE NATIONAL DE LA PRISE EN CHARGE
INTEGREE DE LA MALNUTRITION AIGUE
Février 2012
REMERCIEMENTS
L‟amendement et la validation du protocole de prise en charge de la malnutrition aigue au Niger élaboré
en 2005, ont été rendus possibles grâce à l‟implication et au dévouement de plusieurs institutions nationales et
internationales, aussi bien gouvernementales que non gouvernementales. Les principes de base de ce
protocole sont tirés comme le précédent des travaux du Professeur Michael Nevin Golden1 et des
modules de formation développés par lui et par Dr Yvonne Grellety1 ; qu‟ils trouvent ici toute notre
reconnaissance ainsi qu‟à Mme Montserrat SABOYA I. NAVARRO2.
Nos remerciements vont à toutes les personnes et tous les partenaires qui n‟ont ménagé aucun effort
pour l‟aboutissement de ce processus: les personnes qui ont participé à l‟amendement et à la
validation du document du protocole 2009 pour une 2 ème révision intégrant les nouvelles « courbes
OMS » 2006, le Fonds des Nations Unies pour l‟Enfance (UNICEF), l‟Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) et Helen Keller International (HKI) pour leur appui technique et financier. Au Programme
Alimentaire Mondial (PAM), à la Croix Rouge Française (CRF) et à toute la famille des Médecins Sans
Frontières (MSF) pour leur appui technique distingué.
Nos remerciements vont également à toutes les personnes et institutions qui ont participé à la 3ème révision
de 2011-2012 et la validation du protocole Nationale version 2012 qui intègre le consensus de la Réunion
Suivi et Evaluation de Dakar de Novembre 2010, les leçons apprises de la Crise de 2010 du Rapport de la
Direction Nutrition et de la Revue de FANTA-23.
Enfin, nos remerciements s‟adressent à toute personne et toute institution qui a contribué d‟une manière ou
d‟une autre à la révision de ce protocole.
2
PREAMBULE
Le Niger est un pays Sahélien qui s‟étend sur 1.267.000 km2 sa population s‟élèvera en 2012 à 16.274.738
habitants selon les projections de l‟Institut National de la Statistique (INS 2011) 1. Il fait partie des pays
les moins avancés, à faible revenu et à déficit vivrier chronique depuis plusieurs années. L‟espérance de
vie moyenne à la naissance est de 58,8 ans (59,7 ans pour les femmes et 58,3 ans pour les hommes)
réf ? L‟analphabétisme dans la tranche de 15 ans et plus est de 83,5%. Le revenu annuel par habitant
est inférieur à 150 dollars américains; 59,5%, de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté et 34
% sont considérés comme extrêmement pauvres (enquête nationale sur le budget et la consommation des
ménages 2007-2008, INS).
Selon l‟enquête 2 Nutrition des Enfants de juin 2011, les taux de malnutrition restent très élevés,
tant pour les formes chroniques qu‟aiguës. Sur l‟ensemble du pays, le retard de Croissance (T/A) touche
51% des enfants de moins de 5 ans et la malnutrition aiguë globale touche 12,3 % des enfants de
moins de cinq ans. La vulnérabilité des nourrissons est accrue par un pourcentage faible (27%)
d‟enfants de moins de 6 mois allaités exclusivement selon l‟enquête nutrition et survie de l‟enfant de
2010 (INS), une alimentation de complément inadéquate et une insuffisance d‟accès aux soins de qualité
et à l‟eau potable.
D‟après les résultats de l‟enquête mortalité de juin 2010 3, il ressort une baisse de la mortalité des enfants
bien que les taux soient encore élevés. Le taux de la mortalité infantile est passé de 81‰ en 2008 à 63‰
en 2010 et celui de la mortalité des moins de 5 ans qui est passée de 198‰ à 130‰ au cours de la
même période. Il est admis que la malnutrition est associée à la moitié des décès de ces enfants.
Ces taux traduisent le caractère structurel des déficiences nutritionnelles observées.
Tout en privilégiant la prévention, le Ministère de la Santé Publique a renforcé la prise en charge des cas
de malnutrition aussi bien au niveau des centres de santé intégrés qu‟au niveau des hôpitaux.
Le protocole de prise en charge de la malnutrition, élaboré en 2005, est régulièrement adapté au
contexte évolutif. Ainsi, une première révision a eu lieu en 2006. Cette révision a consisté essentiellement
en l‟ajout de points tel que : le test de l‟appétit, un régime en phase de transition comprenant l‟Aliment
Thérapeutique Prêt à l‟Emploi (ATPE), un chapitre complications médicales plus détaillé, un chapitre sur
l‟implication de la communauté dans les activités de nutrition.
La Révision de 2009 a introduit les nouvelles normes de croissance OMS (2006) dans le protocole de
prise en charge de la malnutrition et les supports de collecte de données.
Aussi d‟autres aspects comme la prise en charge des cas de malnutrition sévère sans complication au
niveau communautaire par l‟utilisation des Aliments Thérapeutiques Prêts à l‟Emploi ont été pris en
compte.
La présente révision vise à intégrer des amendements qui découlent des leçons apprises de la gestion
de la crise alimentaire de 2010, des résultats de l‟Atelier Régional ayant consacré le Consensus sur le
Suivi et Evaluation tenu à Dakar en Novembre 2010, et de l‟évaluation du protocole réalisée par FANTA-2
en Octobre 2011.
1
2
3
http://www.stat-niger.org/statistique/
Institut National de la Statistique du Niger: Enquête Nutrition des Enfants 6 à 59 mois, Juin 2011
Institut National de la Statistique du Niger : Enquête de Survie et Mortalité, 2010
3
Le protocole ainsi révisé reste l‟outil de référence national en matière de prise en charge de la malnutrition aiguë
et de formation du personnel.
4
ACRONYMES
AEN/PFE
ASC
ASPE
ATPC
ATPE
CCA
CHR
CMV
CPN
COGES
Cp/ Comp
CRENAM
CRENAS
CRENI
CRF
CS
CSB
CSI
DN
DRSP
ECBU
ECD
ET
FANTA
GE
Hb
HD
HIV
HKI
HN
Hte
IM
IMC
IMAM
INS
IPF
IV
Kcal
LCR
MAG
MAM
Actions Essentielles en Nutrition
Agent de Santé Communautaire
Aliment Supplémentaire Prêt à l‟Emploi
Assainissement Total Piloté par la Communauté
Aliment Thérapeutique Prêt à l‟Emploi
Cellule de Crises Alimentaire
Centre Hôpital Régional
Complexe Minéral et Vitaminique ou complément ?
Consultations Prénatales
Comité de Gestion de Santé
Comprimé
Centre de récupération nutritionnelle ambulatoire pour modérés
Centre de récupération nutritionnelle ambulatoire pour sévères
Centre de Récupération Nutritionnelle Intensive (hospitalisation)
Croix Rouge Française
Case de Santé
Corn Soya Blend
Centre de Santé Intégrée
Direction de la Nutrition
Direction Régionale de la Santé Publique
Examen Cyto-Bactériologique des Urines
Equipe Cadre de District
Ecart-type
Food and Nutrition Technical Assistance
Goutte Epaisse
Hémoglobine
Hôpital de district
Human Immunodeficiency Virus
Helen Keller International
Hôpital National
Hématocrite
Intra-Musculaire
Indice de Masse Corporelle
Integrated Management of Acute Malnutrition
Institut National de la Statistique
In-Patient Facility
Intraveineux
Kilocalories
Liquide céphalo-rachidien
Malnutrition Aiguë Globale
Malnutrition Aiguë Modérée
5
MAS
MICS
MSF
MSP
MTB
NCHS
OMS
ONG
OTP
PAA
P/A
PAM
PB
PCAC
PCIMA
PCIME
PCC
PEC
PEV
PF Nutrition
PNLP
PNUD
P/T
RéSoMal
SAP
SIDA
SMART
SMI
SNG
SRO
T /A
TB
TDR
TSS
UI
UNICEF
USAID
VAD
VIH
Malnutrition Aiguë Sévère
Multiple Indicator Cluster Survey
Médecins Sans Frontières
Ministère de la santé publique
Multi-resistant drug Tuberculosis
National Centre of Health Statistics
Organisation Mondiale de la Santé
Organisation Non Gouvernementale
Out-Patient Thérapeutique Program
Plan Annuel d‟Activité
Poids/Age
Programme Alimentaire Mondial
Périmètre Brachial
Promotion de la Croissance à Assise Communautaire
Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aigue
Prise en Charge Intégrée des Maladies de l‟Enfant
Prise en Charge Communautaire
Prise en Charge
Programme Elargi de Vaccination
Point Focal Nutrition
Programme National de Lutte contre le Paludisme TPMProgramme des Nations Unies pour le Développement
Poids/Taille
Solution de Réhydratation Orale pour MALnutris Sévère
Système d‟Alerte Précoce
Système Immuno-Déficient Acquis
Standardized Monitoring and Assessment of Relief and Transition
Santé Maternelle et Infantile
Sonde Naso-Gastrique
Solution de réhydratation par voie orale
Taille/Age
Tuberculose
Test de Diagnostic Rapide
Technique de Supplémentation par Succion
Unité International
Fonds des Nations Unies pour l‟Enfance
United States Agency for International Development
Visite à domicile
Virus Immunodéficient Humain
6
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS _____________________________________________________________ 2
PREAMBULE __________________________________________________________________ 3
ACRONYMES _________________________________________________________________ 5
TABLE DES MATIERES __________________________________________________________ 7
Liste des tableaux _____________________________________________________________ 11
Liste des figures ______________________________________________________________ 13
DEFINITION OPERATIONNELLE DES TERMES _______________________________________ 14
I . ORGANISATION DE LA PRISE EN CHARGE INTEGREE DE LA MALNUTRITION AIGUE (PCIMA) 15
1.1.
Stratégie Globale ____________________________________________________________ 15
1.1.1. Prise en charge : ______________________________________________________________________
1.1.2. Prévention de la malnutrition ____________________________________________________________
1.1.3. Enquêtes ____________________________________________________________________________
1.1.4. Dépistage systématique _________________________________________________________________
1.1.5. Visite A Domicile (VAD) et recherche des absents et des abandons _______________________________
1.1.6. Niveaux de Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aiguë (PCIMA) ____________________________
1.1.7. Participation Communautaire ____________________________________________________________
1.1.8. Situation d‟urgence nutritionnelle ___________________________________________________________
1.1.9. Coordination et partenariat _______________________________________________________________
1.2.
1.2.1
1.2.2
1.2.3
1.2.4
15
15
15
16
19
19
19
20
20
Rôles et Responsabilités des acteurs _____________________________________________ 20
Niveau National ____________________________________________________________________
Niveau régional : ____________________________________________________________________
Niveau District _____________________________________________________________________
Niveau Centre de Santé et Communauté __________________________________________________
20
21
21
22
II . PRISE EN CHARGE AMBULATOIRE DE LA MALNUTRITION AIGUE MODEREE ____________ 23
2.1.
Critères d’admission __________________________________________________________ 23
2.2.
Supplémentation nutritionnelle __________________________________________________ 24
2.3.
Traitement médical systématique ________________________________________________ 25
2.4.
Examen médical _____________________________________________________________ 25
2.5.
Suivi de l’état nutritionnel ______________________________________________________ 25
2.6.
Echec au traitement au CRENAM ________________________________________________ 26
2.7.
Critères de sortie ____________________________________________________________ 27
2.8.
Suivi et évaluation des activités de récupération nutritionnelle pour les modérés ____________ 28
III . PRISE EN CHARGE AMBULATOIRE DE LA MALNUTRITION AIGUE SEVERE SANS
COMPLICATIONS _____________________________________________________________ 29
3.1.
Critères d’admission __________________________________________________________ 29
3.2.
Test de l’appétit _____________________________________________________________ 30
3.2.1
Comment faire le test de l‟appétit ? _____________________________________________________ 30
7
3.2.2
Résultats du Test de l‟Appétit _________________________________________________________ 30
3.3
Traitement nutritionnel __________________________________________________________ 31
3.4
Traitement médical systématique __________________________________________________ 33
3.4.1
3.4.2
3.4.3
3.4.4
3.4.5
3.4.6
Antibiothérapie _____________________________________________________________________
Traitement Antipaludique _____________________________________________________________
Déparasitage ______________________________________________________________________
Vaccination rougeole ________________________________________________________________
Vitamine A ________________________________________________________________________
Résumé du traitement systématique ____________________________________________________
34
35
35
36
36
37
3.5
Procédures de suivi et de surveillance en CRENAS _____________________________________ 37
3.6
Non réponse au traitement _______________________________________________________ 38
3.7
Critères de transfert du CRENAS au CRENI ___________________________________________ 40
3.8
Critères de sortie ____________________________________________________________ 40
3.9
Suivi après la sortie des patients du CRENAS _________________________________________ 41
IV. PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION AIGUE SEVERE AVEC COMPLICATIONS (CRENI) 42
4.1
Procédures d’admission au CRENI _________________________________________________ 42
4.2
Critères d’admission ____________________________________________________________ 42
4.3
Principes de prise en charge en CRENI __________________________________________ 43
4.3.1
4.3.2
4.3.3
4.3.4
4.4
43
47
51
51
La phase de transition ___________________________________________________________ 52
4.4.1
4.4.2
4.4.3
4.4.4
4.4.5
4.5
Traitement nutritionnel ________________________________________________________________
Traitement médical systématique ________________________________________________________
Surveillance _______________________________________________________________________
Critères de retour de la Phase de Transition à la Phase I _______________________________________
Critères de passage de la Phase de Transition au CRENAS ou Phase 2 ___________________________
52
55
55
55
56
Non Réponse au traitement en CRENI _____________________________________________ 56
4.5.1
4.5.2
V.
Phase 1 ou Phase de Stabilisation _______________________________________________________
Traitement médical systématique ________________________________________________________
Surveillance _______________________________________________________________________
Les critères de passage de la phase 1 à la phase de Transition __________________________________
Investigation sur les Causes d‟Echec au traitement (CRENI) ____________________________________ 57
Conduites à tenir - Traitement __________________________________________________________ 58
4.6
Critères de sortie du CRENI _______________________________________________________ 58
4.7
Critères de performance au CRENI _________________________________________________ 60
TRAITEMENT DES COMPLICATIONS __________________________________________ 61
5.1
Déshydratation chez le marasme ___________________________________________________ 61
5.1.1
5.1.2
5.1.3
5.1.4
5.1.5
Diagnostic de déshydratation ___________________________________________________________
Diagnostic de choc avec déshydratation ___________________________________________________
Traitement de la déshydratation _________________________________________________________
Traitement du choc après déshydratation chez le marastique ___________________________________
Surveillance de la réhydratation _________________________________________________________
61
62
63
65
66
5.2
Déshydratation chez le kwashiorkor ________________________________________________ 68
5.3
Déshydratation Hypernatrémique __________________________________________________ 68
5.3.1
Diagnostic ________________________________________________________________________ 68
8
5.3.2
Traitement ________________________________________________________________________
5.4 Diarrhée ____________________________________________________________________________
5.4.1
Diarrhée Persistante ou Chronique ______________________________________________________
5.4.2
Diarrhée de Renutrition après admission __________________________________________________
5.5
69
70
70
70
Choc Septique (ou Toxique) ______________________________________________________ 71
5.5.1
5.5.2
5.5.3
Réévaluer la situation ________________________________________________________________ 71
Diagnostic ________________________________________________________________________ 72
Traitement ________________________________________________________________________ 72
5.6 Absence de bruits intestinaux, dilatation gastrique et « splash » (gargouillement) avec distension
abdominale _______________________________________________________________________ 73
5.7
Défaillance cardiaque ___________________________________________________________ 75
5.7.1
5.7.2
5.7.3
5.8
Hypothermie __________________________________________________________________ 77
5.8.1
5.8.2
5.9
Signes et symptômes ________________________________________________________________ 75
Diagnostic différentiel ________________________________________________________________ 76
Traitement ________________________________________________________________________ 76
Prévention ________________________________________________________________________ 78
Traitement ________________________________________________________________________ 78
Fièvre _______________________________________________________________________ 78
5.10
Anémie sévère ______________________________________________________________ 79
5.11
Hypoglycémie _______________________________________________________________ 80
5.12
Dermatoses ________________________________________________________________ 81
5.13
Médicaments _______________________________________________________________ 84
Prévention ___________________________________________________________________________ 85
Traitement ___________________________________________________________________________ 85


VI. Malnutrition et pathologies associées __________________________________________ 86
6.1
Tuberculose et malnutrition aiguë sévère ____________________________________________ 86
6.1.1
Diagnostic De La Tuberculose Dans Le Cadre D‟un Programme Nutritionnel ________________________ 86
6.2. VIH / sida & malnutrition aigue sévère ________________________________________________ 88
VII.
Cas spéciaux : nourrissons de moins de 6 mois ou plus de 6 mois avec moins de 3kg___ 89
6.1
Nourrisson allaité ______________________________________________________________ 89
6.1.1
6.1.2
6.1.3
Technique de Supplémentation par Succion (TSS) ___________________________________ 89
6.1.4
6.1.5
6.1.6
6.1.7
6.1.8
6.2
Critères d‟admission _________________________________________________________________ 89
Prise en charge en CRENI_____________________________________________________________ 89
Préparation de F100 Dilué _____________________________________________________________
Traitement médical systématique ________________________________________________________
Suivi et Surveillance _________________________________________________________________
Soins aux mères ____________________________________________________________________
Critères de sortie ___________________________________________________________________
91
92
92
93
93
Nourrissons non allaités _________________________________________________________ 94
6.2.1
6.2.2
6.2.3
6.2.4
6.2.5
Critères d‟admission _________________________________________________________________
Phase aiguë _______________________________________________________________________
Phase de transition __________________________________________________________________
Phase de réhabilitation _______________________________________________________________
Critères de sortie ___________________________________________________________________
9
94
94
95
95
95
VII.
STIMULATIONS EMOTIONELLES ET PHYSIQUES _______________________________ 96
b.
Stimulation émotionnelle et jeux ___________________________________________________ 97
c.
Activités Physiques_____________________________________________________________ 97
d.
Environnement psychosocial _____________________________________________________ 97
VIII.
Organisation suivi/évaluation ______________________________________________ 98
8.1
Définitions____________________________________________________________________ 98
8.2
Calculs et analyses _____________________________________________________________ 99
ANNEXES __________________________________________________________________ 102
ANNEXE 1 : LES MESURES ANTHROPOMETRIQUES_______________________________________ 103
ANNEXE 2 : FICHE DE DEPISTAGE ____________________________________________________ 111
ANNEXE 3 : TABLE POIDS-POUR-TAILLE (OMS2006 _______________________________________ 112
ANNEXE 4 : TABLE POIDS-POUR-TAILLE ADOLESCENTS __________________________________ 114
ANNEXE 5 : TABLE IMC POUR ADULTES________________________________________________ 116
ANNEXE 6 : REGISTRE CRENI ET CRENAS ______________________________________________ 117
ANNEXE 7: Phase 2 ou Phase de Réhabilitation ou de Récupération ___________________________ 120
ANNEXE 8. FICHE DE SUIVI INDIVIDUELLE CRENAS _______________________________________ 124
ANNEXE 9 : FICHE DE TRANSFERT ____________________________________________________ 127
ANNEXE 10: FICHE DE SUIVI INDIVIDUELLE CRENI ________________________________________ 129
ANNEXE 11: FICHE DE SURVEILLANCE INTENSIVE _______________________________________ 134
ANNEXE 12 : COMMENT POSER UNE SONDE NASO GASTRIQUE _____________________________ 136
ANNEXE 13: INCONVENIENTS DES CATHETERS __________________________________________ 137
ANNEXE 14 : ANTECEDENTS ET EXAMEN CLINIQUE ______________________________________ 138
ANNEXE 15 : FICHE DE SUIVI INDIVIDUELLE Ŕ TSS ________________________________________ 141
ANNEXE 16 : RAPPORT MENSUEL Ŕ CRENI _____________________________________________ 143
ANNEXE 17 : EXEMPLE DE RECETTES POUR LE LAIT F75/F100 ET RESOMAL ___________________ 144
ANNEXE 18 : SPECIFICATIONS DES ATPE ______________________________________________ 146
ANNEXE 19 : DOSAGE DES MEDICAMENTS UTILISES POUR LE TRAITEMENT DE LA MAS _________ 149
ANNEXE 20 : LISTE DES DENREES, EQUIPEMENTS ET MATERIELS RETENUS ET ACCEPTES _______ 157
ANNEXE 21 : Rations et Produits utilisés pour la PEC de la Malnutrition Aiguë Modérée ( MAM) ______ 161
10
Liste des tableaux
Tableau 1 : Ration pour la prévention de la malnutrition aiguë et la prise en charge de la malnutrition aigue modéré 24
Tableau 2: Traitement systématique .......................................................................................................................... 25
Tableau 3: Critères de sortie ........................................................................................................................................ 27
Tableau 4 : Valeurs de références pour les principaux indicateurs de performance .............................................. 28
Tableau 5: Critères d‟admission ................................................................................................................................... 29
Tableau 6: Quantité d‟ATPE pour le test d‟appétit en fonction du poids.................................................................. 30
Tableau 7: Test de l‟appétit en utilisant une balance de précision ........................................................................... 31
Tableau 8: Quantité d‟ATPE à donner par jour et par semaine au CRENAS (170kcal/kg/jour) ............................. 33
Tableau 9 : Dosage de l‟amoxicilline ............................................................................................................................ 34
Tableau 10 : Traitement antihelminthique .................................................................................................................... 35
Tableau 11 : Traitement systématique de vitamine A .................................................................................................. 36
Tableau 12: Traitement systématique au CRENAS ..................................................................................................... 37
Tableau 13: Activités à réaliser pendant le suivi ....................................................................................................... 38
Tableau 14: Critères de non réponse au CRENAS ...................................................................................................... 38
Tableau 15: Critères de sortie..................................................................................................................................... 40
Tableau 16 : critères de performance d‟un CRENAS..................................................................................................... 41
Tableau 17: Critères d‟admission au CRENI ............................................................................................................. 42
Tableau 18 : Quantité de F75 à donner ....................................................................................................................... 45
Tableau 19 : Doses de Gentamicine, Amoxicilline, Chloramphénicol par classe de poids .......................................... 49
Tableau 20: Traitement systématique ......................................................................................................................... 51
Tableau 21: Volume de F100 à donner en phase de Transition .................................................................................. 54
Tableau 22: Quantité de F100 ou d‟ATPE à OFFRIR à chaque repas pour 5 à 6 repas par jour ou quantité d‟ATPE à
donner sur la journée entière pour la phase de réhabilitation nutritionnelle. Si les patients finissent la quantité
donnée, une ration supplémentaire doit être donnée. ...................................................................................... 121
Tableau 23: Paramètres de surveillance .................................................................................................................... 122
Tableau 24: Critères de non réponse ........................................................................................................................... 56
Tableau 25 : Critères de sortie.................................................................................................................................... 59
Tableau 26 : Valeurs de référence pour les principaux indicateurs.............................................................................. 60
Tableau 27 : Critères d‟admission ................................................................................................................................ 89
Tableau 28 : Volume F 100 dilué à donner aux nourrissons durant la TSS. ........................................................... 91
Tableau 29 : critère de sortie du nourrisson allaité....................................................................................................... 93
Tableau 30 : Critères d‟admission ............................................................................................................................... 94
Tableau 31 : Volume de F100-dilué ou de F75 à donner aux nourrissons non allaités en Phase 1 ............................ 94
11
Tableau 32 : Volume de F100 dilué à donner aux nourrissons non allaités en Phase de Réhabilitation ..................... 95
Tableau 33 : Critères de sortie pour les nourrissons non allaités en Phase Réhabilitation .......................................... 95
12
Liste des figures
Figure 2 : Dépistage au niveau 2 de la communauté (village sans case de santé) :.................................................... 16
Figure 3: Diagramme de Dépistage dans les centres de santé .................................................................................... 18
Figure 3 : Traitement de la déshydratation ................................................................................................................... 67
Figure 4: Conduite à tenir pendant la réhydratation ..................................................................................................... 67
Figure 5: Conduite à tenir devant une détresse respiratoire. ....................................................................................... 77
13
DEFINITION
TERMES
OPERATIONNELLE
DES
1. Le programme dans son ensemble se nomme "PCIMA" (Prise en Charge Intégrée de la
Malnutrition Aiguë). Il se compose de la PCIMAS (Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition
Aigue Sévère) et PCIMAM (Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aigue Modérée).
2. Le dépistage systématique dans la communauté se nomme "Dépistage Actif".
3. Le dépistage systématique dans les centres de santé et dans d‟autres établissements se nomme
"Dépistage Passif" (Centre de santé et activités en stratégie avancée).
4. Le programme de prise en charge de la malnutrition aiguë modérée en ambulatoire se nomme
CRENAM (Centre de Récupération Nutritionnelle Ambulatoire pour Modéré)
5. Le programme de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère sans complication en ambulatoire
se nomme CRENAS (Centre de Récupération Nutritionnelle Ambulatoire Sévère). Ce terme
s'applique à la fois aux sites physiques eux-mêmes et à la composante ambulatoire du programme.
6.
7.
Les centres de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère en interne se nomment CRENI
(Centre de Récupération Nutritionnelle en Interne).
8. Niveau communautaire 1 : Est défini comme niveau communautaire 1, les villages avec case de
santé où exercent les infirmiers ou agents de santé communautaire (ceux qui assurent la tenue des
activités au niveau des cases de santé)
9. Niveau communautaire 2 : Est défini comme niveau communautaire 2, les villages qui n‟ont ni case
de sante, ni autre formation sanitaire et dans lesquels exercent les relais communautaires (EVPC,
COSAN, etc.)
14
I. ORGANISATION DE LA PRISE EN CHARGE INTEGREE DE LA
MALNUTRITION AIGUE (PCIMA)
1.1.
Stratégie Globale
1.1.1. Prise en charge :
La prise en charge de la malnutrition au Niger s‟adresse aux personnes souffrant de malnutrition aiguë.
Cette stratégie globale, si elle s‟adresse essentiellement à la malnutrition aiguë, n‟occulte pas
l‟importance des stratégies qui s‟adressent aux causes sous-jacentes de la malnutrition : accès
aux aliments, aux services de santé, aux soins, à l‟éducation, à l‟eau potable, aux ressources, à
l‟amélioration de l‟environnement et de l‟assainissement notamment :
1.1.2. Prévention de la malnutrition
Au Niger les stratégies de prévention de la Malnutrition s‟articulent essentiellement sur la promotion des
bonnes pratiques en nutrition.
La Prévention de la malnutrition s‟articule autour des points suivants :

Promotion de l‟alimentation de la femme enceinte et allaitante

Promotion de l‟Allaitement Maternel Exclusif

Promotion de l‟alimentation de complément

Prévention des carences en micronutriments

Promotion des bonnes pratiques d‟hygiène

suivi de la croissance

Le Blanket feeding pendant la période de soudure pour les 6 -23 mois et les femmes
allaitant un enfant de moins de 6 mois

Les actions d‟atténuation de l‟insécurité Alimentaire des ménages lors des crises telles
que les distributions gratuites ciblées

Lutte contre les infections
1.1.3. Enquêtes
Pour pouvoir planifier et cibler les interventions nutritionnelles, il est important d‟avoir des données
fiables et représentatives.
Dans un premier temps, la stratification par zones agricoles et écologiques permet d‟identifier et de
délimiter les différentes zones.
Les enquêtes nutritionnelles et de survie de l‟enfant utilisant la méthodologie SMART permettent de
déterminer la prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG), de la malnutrition aiguë modérée
(MAM) et sévère (MAS). Les résultats sont exprimés en Z-Score. Les données concernant le Périmètre
Brachial (PB) peuvent également être collectées lors de ces enquêtes nutritionnelles et de survie de
l‟enfant. Des données sur la mortalité peuvent être recueillies lors d‟enquête de mortalité, le taux de décès
étant l‟indicateur de choix pour déterminer une situation d‟urgence ou non.
15
1.1.4. Dépistage systématique
Le dépistage systématique, en vue de l‟identification des malnutris, doit se faire aussi bien au niveau de la
communauté (dépistage actif par le Périmètre Brachial) que dans toutes les structures de santé
existantes (dépistage passif dans les activités de routine avec le rapport Poids/Taille et/ou le PB), en
vue d‟identifier les personnes nécessitant une prise en charge.
Au niveau des CSI, CS, lors des consultations externes des centres hospitaliers et des structures
privées de soin, les données nutritionnelles principales sont intégrées aux supports du Système National
d‟Information Sanitaire.
Le dépistage actif par le PB et la recherche d‟œdèmes bilatéraux au niveau de la communauté permet de
faire une première sélection de ceux qui devraient être pris en charge ou référés. De même, les activités de
Promotion de la Croissance à Assise Communautaire (PCAC) offrent une opportunité de dépistage.
1.1.4.1. Niveau communautaire 2 (village)
La façon la plus simple d‟identifier les enfants souffrant de malnutrition aiguë dans la communauté est la
mesure du périmètre brachial (PB). La faible valeur du PB est en relation directe avec l‟amaigrissement
et détecte les enfants à haut risque de mortalité.
Les membres des équipes villageoises de promotion de la croissance, les relais communautaires, les
secouristes volontaires sentinelles, etc. doivent rechercher systématiquement la présence d‟œdèmes
bilatéraux et mesurer le périmètre brachial sur tous les enfants entre 6 et 59 mois révolus :

Les enfants qui ont un PB < 115mm et/ou présentant des œdèmes bilatéraux doivent être
référés directement au CRENAS ou au CRENI

Les enfants qui ont un PB compris entre 115 et 125 mm doivent être pris en charge au
niveau des CRENAM (CS, CSI) ou dans des approches communautaires comme le
foyer d‟apprentissage et de réhabilitation nutritionnelle (FARN)
N.B : Dans le cadre des activités PCAC, le PB doit être mesuré chez tout enfant présentant un P/A <
- 2 Z score (se trouvant dans la bande rouge).
Figure 1 Dépistage au niveau 2 de la communauté (village sans case de santé) :
Dépistage dans la communauté
PB et œdèmes nutritionnels
PB < 115mm
ou œdèmes
nutritionnels +
ou ++
CRENAS
115 ≤ PB < 125mm et
absence d’œdèmes
nutritionnels
CRENAM /
Approche
communautaire
PB < 115mm et/ou
PB ≥ 125mm
Œdèmes nutritionnels
+++
CRENI
DOMICILE
16
1.1.4.2. Au niveau du centre de santé
Les agents de santé doivent évaluer l‟état nutritionnel de tous les enfants vus en consultation. Les enfants
référés par la communauté doivent être pesés et mesurés pour confirmer le PB et calculer leur indice
Poids/Taille.

Ceux dont l‟indice Poids/Taille est ≥ - 3 et < - 2 Z-score doivent être pris en charge au CRENAM.

ceux avec un PB entre 115 et 125 mm sont pris en charge dans la communauté ou au CRENAM
(en situations particulières).

Ceux qui présentent un P/T < Ŕ 3 Z score sans complications ou un PB < 115 mm et ceux
présentant des œdèmes + ou ++ avec appétit conservé et sans marasme doivent être pris en
charge au CRENAS.
 Ceux qui présentent des œdèmes bilatéraux +++ ou un PB < 115 mm ou un P/T < Ŕ 3 Z score avec
complications doivent être référés au CRENI.
17
Figure 2: Diagramme de Dépistage dans les centres de santé
Ce schéma prend en compte les enfants envoyés par la communauté vers les CS et les enfants arrivant
« spontanément » au CS :
DEPISTAGE DANS LES CSI
PB, P/T, ŒDEMES
NUTRITIONNELS
PB < 115mm ou
œdèmes
nutritionnels
115 ≤ PB* < 125mm
et absence d’œdèmes
nutritionnels
PB < 115mm et présence
d’œdèmes nutritionnels
+++
+ ou ++
Séance d’éducation Ŕ
Traitement pour pathologie (cf.
PCIME) Ŕ Retour à la maison
Prise du poids et de
la taille Ŕ Calcul de
l’indice P/T
P/T < -3 z-score
PB ≥ 125mm
P/T ≥ -3 z-score
CRENAM
Test de l’appétit + recherche de
complications médicales (PCIME)
Appétit bon ET
pas de complication
CRENAS
Appétit pas bon ET/OU
complications
CRENI
Note : * applicable seulement en situation d‟urgence. Si temps normal, on prend directement le poids/taille.
18
1.1.5. Visite A Domicile (VAD) et recherche des absents et des abandons
La visite à domicile représente un support pour les familles quand :

Les enfants perdent du poids ou ont un poids stationnaire,

Les enfants développent des complications médicales mineures mais qui pourraient
entraîner une détérioration rapide de leur état nutritionnel,

Les enfants dont l‟accompagnant refuse l‟admission au CRENI contre l‟avis du personnel
soignant,

Les mères doutent de leurs capacités de prendre en charge les enfants à domicile.
Les moments de VAD doivent être décidés d‟un commun accord entre le personnel soignant des
centres, les relais communautaires et les personnes s‟occupant des enfants.
Toute absence au CRENAS ou CRENAM doit être investiguée par les relais communautaires. Il
est important de connaître le plus tôt possible la raison de l‟absence et d‟encourager les parents à revenir
au centre. Les familles des enfants absents ne doivent pas être réprimandées au risque d‟être
démotivées
1.1.6. Niveaux de Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aiguë (PCIMA)

CRENI (HN, CHR, HD) : pour les enfants souffrant d‟une malnutrition aiguë sévère avec un appétit
médiocre et/ou présentant des complications médicales.

CRENAS (CSI, CS) : pour la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère et avec appétit
modéré ou bon, ou œdèmes (+ ou ++) ne présentant pas de complications médicales et qui
remplissent les autres critères de triage pour le traitement ambulatoire

CRENAM (CSI, CS) : pour la prise en charge de la malnutrition aiguë modérée.

Approche communautaire (ex : FARN) pour la prise en charge de la malnutrition aiguë modérée
au niveau communautaire 2 (village sans case de santé).
1.1.7. Participation Communautaire
La participation communautaire est indispensable dans le cadre de la surveillance de l‟état nutritionnel de la
population en vue d‟un bon dépistage des personnes souffrant de malnutrition aiguë et pour leur suivi à
domicile durant leur traitement en ambulatoire (CRENAS/CRENAM).
Les activités de sensibilisation et de renforcement des capacités au niveau de la communauté
reposeront sur l‟implication des comités de gestion de santé (COGES, COSAN), des leaders d‟opinion et
de toutes les autorités locales avec la collaboration des agents de santé communautaires. Les relais
communautaires, les secouristes bénévoles vont permettre d‟assurer un meilleur dépistage et suivi de
la prise en charge de la malnutrition, notamment en ambulatoire, grâce au dépistage porte à porte et
aux visites à domicile.
Cette démarche est particulièrement importante pour la planification et la mise en œuvre des activités afin
d‟obtenir une meilleure compréhension de la part de la communauté et son implication.
19
Les leaders d‟opinion et les autorités locales doivent être impliqués dans la recherche de solutions par
rapport aux différents problèmes qui se posent (gestion de vivres, transport de patients,
déplacement régulier vers les CRENAS, C RENAM, abandons/absence, etc.).
1.1.8. Situation d’urgence nutritionnelle
Dans le cadre du système de surveillance nutritionnelle, le seuil d‟urgence est déterminé à 15% de
malnutrition aiguë globale (exprimé en Z- score) chez les enfants de 6 à 59 mois. Tenir compte également
des données de sécurité alimentaire et nutritionnelle recueillies par le SAP/CCA, y compris celles des
services du Ministère de l‟Agriculture.
Une fois que l‟urgence est déclarée, il faut mettre en œuvre un plan d‟urgence comportant entre autres :

le renforcement du système de surveillance (à travers les dépistages actif et passif) ;

la prise en charge des cas ;

la distribution ciblée des vivres ;

le renforcement de la stratégie de l‟alimentation du nourrisson et du jeune enfant
1.1.9. Coordination et partenariat
Le cadre national de coordination, de suivi et d‟évaluation permet de mieux coordonner les efforts au
niveau central et décentralisé. A cet effet, le rôle de leadership du MSP doit être encore plus efficace en
période d‟urgence.
Un protocole de partenariat doit être conclu entre les différents partenaires et le MSP. La grande
affluence des partenaires opérationnels appelle de la part des autorités publiques à tous les niveaux de
veiller au respect du protocole national4 et une répartition géographique pertinente des ressources et moyens
d‟intervention.
1.2.
Rôles et Responsabilités des acteurs
Les aspects communautaires du programme doivent être planifiés et organisés au niveau national avant
leur mise en œuvre au niveau du district, du centre de santé et de la communauté.
1.2.1 Niveau National
La Direction de la Nutrition (DN) doit planifier la mise en œuvre du programme communautaire pour les
activités de MAS et de MAM avec les autres secteurs communautaires. Cette mise en œuvre doit être
coordonnée avec les activités du PEV, de la PCIME communautaire, de la Prise en Charge Communautaire
(PCC) des services de SMI, du Service d‟Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC), des
programmes de promotion de l‟allaitement maternel, de sécurité alimentaire, de l‟agriculture, du microcrédit
et des programmes d‟activités génératrices de revenu. Ces dernières caractéristiques de la mobilisation
communautaire vont au delà de la portée de ce protocole.
4
Les partenaires doivent au mieux respecter la déclaration de Paris
20
La Direction de la Nutrition (DN) doit :

Développer des messages et des supports visuels après les avoir testés, mettre des affiches dans
des endroits clés, organiser des débats, des discussions et faire de la publicité dans les médias nationaux
(radio et TV) ;

Développer des outils pour les agents de santé communautaire pour le dépistage actif au sein de la
communauté (fiche de dépistage, brassard pour la mesure du Périmètre Brachial (PB), etc.) ;

Planifier l'organisation de la mobilisation communautaire avec la Direction Régionale de la Santé
Publique (DRSP) pour faciliter la coordination au niveau de la région.

Standardiser les méthodes de « motivations » des relais communautaire et des volontaires, et
s'assurer de l‟absence de disparité ou de "compétition" entre différentes agences ou programmes

Standardiser la formation des formateurs (dépistage actif de la PCIMA, Actions Essentielles en
Nutrition (AEN)/PFE, groupes de soutien aux mères, etc.) ;

Coordonner au niveau régional et au niveau du district l'intégration du dépistage actif et la
recherche des cas d‟abandon dans le module de formation des formateurs au niveau de la communauté.
NB : seuls les supports validés par le MSP doivent être diffusés à large échelle.
1.2.2 Niveau régional :
Le Point focal Nutrition de la DRSP a pour objectif de planifier, organiser et suivre la mise en œuvre de la
PCIMA au niveau de la Région. En collaboration avec le SPIS, il sera responsable d‟assurer la qualité de la
collecte et de l‟analyse des données nutritionnelles, de la commande et du suivi de l‟approvisionnement de
tous les centres, de l‟identification des besoins en matière d‟interventions et de couverture afin d‟orienter les
partenaires sur les priorités régionales.
Le PF nutrition assurera une supervision trimestrielle des activités de la PCIMA des districts et présentera
l‟évaluation annuelle des interventions nutritionnelles de la région dans le cadre de l‟évaluation du PAA.
1.2.3 Niveau District
Le dépistage actif doit être sous la direction de l‟Equipe Cadre de District (ECD), organisé par le Point Focal
(PF) Nutrition en collaboration avec les partenaires ;
La formation des formateurs sur le dépistage actif et l‟éducation nutritionnelle des relais communautaires
doivent être données au niveau du district à tous les agents des centres de santé responsables de la
mobilisation communautaire. La fréquence du dépistage actif doit être coordonnée avec l‟ECD et le PFN.
Les données de dépistage doivent être collectées au niveau du district sous les directives de l‟ECD (avec le
PFN) pour déterminer :
1) le degré et le changement du statut nutritionnel au niveau des villages et dans l‟ensemble du district,
2) la fiabilité des données collectées.
En ce sens le point focal est responsable d‟assurer la qualité de la collecte et de l‟analyse des données
nutritionnelles en collaboration avec le CSE.
Le dépistage actif pour la MAS et la MAM peut être également organisé en même temps que les
campagnes de vaccination ou de distribution de vitamine A au niveau de la communauté, lors des
21
semaines de survie de l‟enfant ou toutes autres campagnes.
1.2.4 Niveau Centre de Santé et Communauté
 Au niveau du centre de santé :
Le chef CSI ou l‟agent de santé communautaire de la case de santé est habituellement responsable de :
 Coordonner le choix des relais communautaires ;
 Coordonner et superviser les relais communautaires et suivre les activités une fois par
mois
 Former les relais communautaire à faire du dépistage actif en utilisant le PB et en vérifiant
la présence d‟œdèmes bilatéraux, assurer le suivi des cas d‟abandon du programme et
intégrer ces activités aux autres activités communautaires (PEV, PCIME communautaire,
programme de formation des sages-femmes, PCC, ATPC, etc.). Le programme de
formation doit être conçu au niveau national ;
 Rencontrer les relais communautaires mensuellement pour collecter les informations en
rapport avec la communauté et résoudre les difficultés rencontrées ;
 Motiver les relais communautaires et les volontaires: amélioration de l‟organisation du
dépistage, régularité du travail et de leur fidélisation. Si le paiement en espèces n'est pas
possible, ou si le programme dépend de personnes volontaires, le processus de motivation
et de fidélisation doit être encouragé par des formations régulières (avec une indemnité de
voyage et de subsistance) et une indemnité pour le temps imparti et le carburant utilisé
pour le programme.
 Niveau village (niveau communautaire 2)
tous les villages et/ou quartiers doivent être dotés d‟au moins deux (2) relais communautaires.
au niveau des villages et quartiers les relais communautaires sont chargés d‟appuyer les cases de santé
et les CSI et d‟assurer le suivi de la prise en charge des enfants malnutris
aiguë modérée au niveau communautaire peut être développée avec
l‟appui des relais communautaires à travers les approches communautaires (FARN, PCAC, etc.) avec
l‟utilisation des recettes à base d‟aliments locaux.
22
II. PRISE EN CHARGE AMBULATOIRE DE LA MALNUTRITION AIGUE
MODEREE
Ce chapitre traite de la prise en charge de la malnutrition aigüe modérée dans les structures de santé
et/ou au niveau communautaire.
L‟objectif est de corriger la malnutrition aiguë modérée chez les groupes cibles vulnérables :

Enfants de 6 à 59 mois ;

Femmes enceintes ;

Femmes allaitantes avec un enfant de moins de 6 mois.
NB : Les personnes vivant avec le VIH/SIDA, les tuberculeux, les drépanocytaires ... seront
considérés comme des cas spéciaux.
2.1.
Critères d’admission
CATEGORIES
Enfants 6 à 59 mois
CRITERES D’ADMISSION
P/T ≥ - 3 Z-score et < -2 Z-score et absence d‟œdèmes bilatéraux
Enfants sortis des CRENAS
P/T ≥ - 2 Z-score
Femmes enceintes
Avec PB < 230 mm
Femmes allaitantes
Ayant un enfant de moins de 6 mois et un PB < 230 mm
NOTE :
1) les enfants dépistés au niveau communautaire 2 dont le PB ≥115 mm et < 125 mm sont référés au
CRENAM le plus proche qui confirme leur admission par le P/T ou proposés aux approches
communautaires (FARN) si disponible dans le village.
2 )En situation d’urgence les enfants peuvent être admis au CRENAM sur la base du PB avec comme
critère : PB ≥115 mm et < 125 mm.
3) le patient au CRENAS peut être transféré au CRENAM s’il atteint les critères de sortie (≥ -2 Z score)
même lors d’une seule visite à condition que les mesures soient vérifiées et confirmées.
4) En situation particulière (guerre, inondations, crise alimentaire, catastrophes naturelles, etc.) les
enfants de plus de 5 ans et les adolescents dont le P/T est compris entre 70% et 80% de la médiane
(NCHS) ainsi que les adultes dont l’IMC est compris entre 16 et 17, peuvent être pris en charge dans le
programme.
23
2.2.
Supplémentation nutritionnelle
La ration de supplémentation peut être :
-
ASPE (Aliment Supplémentaire Prêt à l‟Emploi), par exemple Plumpy‟Sup.
-
Supplément en ration sèche (CSB+, CSB++, ou farine à base d‟aliments locaux enrichis)
Tableau 1 : Ration pour la prise en charge de la malnutrition aigue modéré
Produits
ration
Plumpy Sup
92 g
Profil nutritionnel par portion
500 Kcal
Groupes cibles
Enfants 6- 59 mois
12.5 g protéine
32.9 g lipide
Supercéréal (CSB+)
250 g
1171 Kcal
Enfants 24-59 mois
25 g huile
45 g protéine
Femmes enceintes et allaitantes
39 g lipide
Supercéréal plus (CSB++)
200g
840 Kcal
6-23 mois
32 g protéine
18 g lipide
Cette ration est donnée pour compléter la ration journalière et non une ration alimentaire pour subvenir
aux besoins nutritionnels. Ce supplément est doublé en rations sèches car il est très souvent partagé
au sein de la famille. Il correspond à environ 1200 à 1500 kcal/patient/jour.
Cette ration sera équilibrée de sortes que les calories proviennent de :

50 à 55% de glucides.

30 à 35% de lipides

10 à 15% de protéines.
NB : Ce protocole recommande fortement l‟utilisation des recettes à base de produits locaux enrichis en
multimicronutriment y compris les fruits et les légumes.
24
2.3.
Traitement médical systématique
Tableau 2: Traitement systématique
Vitamine A
Déparasitage
Fer + Acide folique
(200mg + 400µg)
● Enfant < 10kg : 1/2
Enfant de 6 à 11 mois (6 100,000 UI en prise
-comp une fois par
à 8 kg)
unique
semaine durant toute la
Enfant de 12 à 59 mois
Mébendazole :
500mg période de la prise en
(>8kg)
(1cp) de 500mg en prise charge
unique
● Enfant >10kg :
1comp/semaine durant
Albendazole
:
200,000 UI en prise
toute la période de la
unique
12-24 mois : 200mg (1/2
prise en charge
cp) en prise unique
24-59 mois : 400mg (1cp)
en prise unique
Femmes enceintes
Femmes allaitantes
2.4.
--
Albendazole : au 2eme et
3eme
trimestre
de
grossesse : 400mg (1cp)
Dans
les
6
semaines
suivantes
l’accouchement :
200,000 UI en prise
unique
--
1cp par jour durant
toute la période de prise
en charge
Examen médical

Vérification de l‟état vaccinal de l‟enfant et mise à jour si besoin par l‟agent du CSI.

En cas de problème de santé et complications médicales, l‟enfant doit être vu par un agent de
santé qualifié.

De même lorsque la femme enceinte n‟a pas fait ses visites prénatales ou a des problèmes
de santé, elle doit être référée pour les consultations prénatales.
Au niveau communautaire, la vérification de l’état vaccinal ou d’autres complications médicales
doit être faite sous la supervision d’un agent de santé qualifié.
2.5.
Suivi de l’état nutritionnel
Le suivi de l‟état nutritionnel se fera pour chaque enfant à chaque visite c'est-à-dire toutes les 2
semaines.
La mesure de la taille des enfants doit être prise une seule fois à l‟admission et le poids cible déterminé ;
L‟indice P/T doit être noté selon l‟intervalle ≥ - 3 et < - 2 Z score dans les formations sanitaires.
25
Au niveau communautaire 1, le suivi doit se faire à l‟aide de l‟indice P/T et au niveau communautaire 2 par
le PB.
Les malnutris si transférés du CRENAS avec un rapport P/T ≥ - 2 Z score, doivent être suivis au
CRENAM jusqu‟à atteindre les critères de sortie du CRENAM.
NB :

Faire attention au cours du suivi, aux poids stationnaires et à la perte de poids pouvant
révéler une non réponse au bout de trois (3) suivis consécutifs!

Ne pas oublier de remplir les registres/fiches de suivi de l’enfant au CRENAM.
2.6.
Echec au traitement au CRENAM
Il faut absolument investiguer les causes de ces non réponse au traitement et référer au besoin.
Causes possibles :
 Une augmentation soudaine de la morbidité, devant toute augmentation des maladies comme le
paludisme, les diarrhées et les infections respiratoires aiguë (fin de la saison des pluies).
 Une substitution d‟un bénéficiaire pour un autre,
 L‟accompagnant essaie de garder son enfant le plus longtemps possible dans le programme du
fait de l‟avantage de la ration de supplémentation/problème de sécurité alimentaire,
 Quantité et qualité nutritionnelle de la ration insuffisantes,
 Partage de la ration à la maison,
 Mauvaise préparation de la bouillie.
 Toutes autres pathologies chroniques (tuberculose, VIH/SIDA, etc.)
Les actions à entreprendre
Il faut avant tout vérifier les causes de ces non réponses et essayer d‟y pallier le mieux possible après
identification des causes
 Vérifier auprès des services de santé l‟accessibilité aux soins par les bénéficiaires (médicaments et
hospitalisations si nécessaire)
 Vérifier qu‟il n‟y ait pas substitution d‟enfant en prenant la taille, en impliquant les autorités de la
communauté, et autre relais communautaires qui ont une bonne connaissance de leur communauté;
 Faire une visite à domicile pour vérifier les conditions d‟hygiène, le partage de la ration, les conditions
générales de la famille.
 Analyser s‟il n‟y a pas des erreurs d‟admission
NB : Il faut toujours une analyse de la non réponse avant d’entreprendre des actions, et cette
analyse doit être notée dans les fiches ou registres du centre.
26
2.7.
Critères de sortie
Les enfants admis sur la base de l‟indice P/T seront déchargés sur la base du P/T et ceux admis sur critère
du PB (en situation d‟urgence) sont déchargés sur critère PB. Pour ceux qui remplissent les deux critères
d‟admission (P/T et PB), les deux critères de sortie devront être atteints.
Tableau 3: Critères de sortie
CATEGORIES
CRITERES D’ADMISSION
CRITERES DE SORTIE
Enfants 6 à 59
mois
P/T ≥ - 3 Z-score et < -2 Z-score
P/T ≥ -1,5 Z-score
Enfants sortis des
CRENAS
P/T ≥ - 2 Z-score
P/T ≥ -1,5 Z-score
Femmes
enceintes
Avec PB < 230 mm
PB ≥ 230 mm ou à l‟accouchement
Femmes
allaitantes
Ayant un enfant de moins de 6 mois et
un PB < 230 mm
PB ≥ 230 mm et/ou l‟enfant atteint 6 mois
NB : En situation d’urgence si l’enfant est admis sur PB ≥115 mm et < 125 mm. Alors il est déchargé si
PB ≥ 125 mm.
Type de sortie
 Enfants de 6 à 59 mois :
Non-réponse : si poids stationnaires ou perte de poids pendant 3 suivis consécutifs (référer pour
investigation)
Abandon : Patient absent pendant 2 séances consécutives
Transfert interne : Patient transféré vers un CRENI ou CRENAS ou un autre CRENAM
Référence : Patient référé à l‟hôpital pour cause de complications médicales ou chirurgicales
Décès : Patient décédé pendant son séjour dans le programme ou décédé au cours d‟un transfert ou d‟une
référence
 Femmes enceintes et allaitantes :
Non-réponse : si PB<230mm à l‟accouchement ou lorsque le nourrisson a atteint 6 mois
Abandon : Patiente absente pendant 2 séances consécutives
Transfert interne : Patiente transférée vers un CRENI ou CRENAS ou un autre CRENAM
Référence : Patiente référée à l‟hôpital pour cause de complications médicales ou chirurgicales
Décès : Patiente décédée pendant son séjour dans le programme ou décédé au cours d‟un transfert ou
d‟une référence
NB : Il est proposé que la Direction de Nutrition (DN), cherche un appui pour tester
l’utilisation du PB comme critère indépendant d’admission et de sortie pour la
malnutrition aiguë modérée en situation normale (pas d’urgence) sur au moins une
région du pays à titre pilote.
27
2.8.
Suivi et évaluation des activités de récupération nutritionnelle
pour les modérés
Il est indispensable de rechercher les abandons, de pouvoir identifier s‟il s‟agit d‟un décès ou d‟un abandon
et comprendre la cause de ces abandons.
Causes possibles :
 L‟éloignement des bénéficiaires par rapport à leur lieu de domicile ;
 La saison de la récolte ou des cultures ;
 Les mouvements soudains de population, du fait d‟une sécheresse ou d‟une insécurité ;
 Les mères ne comprenant pas le but du programme ;
 La mauvaise organisation du service (lenteur des distributions, insuffisance de communication) ;
 Le mauvais accueil
 Rupture de stock
 Le peu de changement de poids donc le peu de succès de guérison de ces programmes ;
 Une amélioration de la situation alimentaire en général ;
 L‟accompagnant(e) est dans l‟impossibilité de se déplacer.
Les actions à entreprendre sont directement liées aux causes évoquées ci-dessus.
Le recueil des statistiques mensuelles permet une surveillance de la situation au niveau du district, de la
région et au niveau national ainsi que l‟analyse de l‟efficacité et de l‟efficience du programme. Des
indicateurs permettent de suivre et d‟évaluer l‟efficacité des activités de prise en charge.
Les indicateurs inclus dans les rapports mensuels sont comme suit dans ce tableau ci-dessous.
Tableau 4 : Valeurs de références pour les principaux indicateurs de performance
CRENAM
Valeurs Acceptables
Valeurs d’alarme
Taux de guérison
> 75%
< 50%
Taux de mortalité
< 3%
> 10%
Taux d’abandon
< 15%
> 30%
Durée de Séjour
< 8 semaines
> 12 semaines
< 10%
≥ 10%
Taux non répondant
Si le taux d‟abandon et de non répondant dépasse les 15%, il est capital d‟investiguer la cause de cette
augmentation et de prendre les mesures nécessaires pour y palier.
28
III. PRISE EN CHARGE AMBULATOIRE DE LA MALNUTRITION AIGUE
SEVERE SANS COMPLICATIONS
L‟objectif est de corriger la malnutrition aiguë sévère sans complication en ambulatoire pour toutes les
catégories d‟âges.
Le traitement ambulatoire est organisé à partir des CSI, des CS, ou toutes autres structures de santé
capables d‟assurer le traitement.
3.1.
Critères d’admission
Tableau 5: Critères d‟admission
AGE
CRITERES D’ADMISSION
P/T < -3 Z score ou
PB < 115mm ou
6 à 59 mois
Présence d‟œdème nutritionnels + ou ++
Et
Appétit modéré ou bon
Absence de complications médicales
P/T < 70% de la médiane (table NCHS pour adolescents) ou
5 à 18 ans
Présence d‟œdème nutritionnels + ou ++
Et
Appétit modéré ou bon
Absence de complications médicales
Adultes
Absence
complications
médicales
IMC < 16de
avec
perte de poids
récentes ou
>
PB < 180 mm avec perte récente de poids ou
Présence d‟œdèmes nutritionnels + ou ++
Et
Appétit modéré ou bon
Absence de complications médicales
NB : les patients traités avec succès au CRENI sont directement pris en charge au CRENAS. Ils ne sont pas
comptabilisés comme nouvelles admissions.
29
3.2.
Test de l’appétit
C‟est un critère très important qui détermine la prise en charge du patient en ambulatoire ou en
hospitalisation. Un mauvais appétit signifie que l‟enfant est sévèrement infecté et /ou souffre d‟un désordre
métabolique. Ces patients sont à risque de décès et doivent être référés au CRENI.
3.2.1 Comment faire le test de l’appétit ?

Le test de l‟appétit doit être fait dans un endroit calme et avec prudence

Expliquer à l‟accompagnant le but du test et comment cela va se passer.

L‟accompagnant et l‟enfant doivent tout d‟abord se laver les mains.

L‟accompagnant doit s‟asseoir confortablement avec l‟enfant sur ses genoux et lui offrir l‟ATPE.

L‟accompagnant doit offrir à l‟enfant l‟ATPE et en même temps l‟encourager à manger. Si celui-ci
refuse, il (elle) doit alors continuer gentiment à encourager l‟enfant et prendre son temps.

Le test doit normalement prendre peu de temps cependant cela peut aller jusqu‟à une heure.

L‟enfant ne doit jamais être forcé.

Offrir à l‟enfant suffisamment d‟eau dans une tasse pendant qu‟il prend son ATPE.
3.2.2 Résultats du Test de l’Appétit

Le Test de l’appétit est considéré « réussi » si l‟enfant prend au moins le volume qui se trouve
dans le tableau ci-dessus dans la colonne modéré.

Le Test de l’appétit est considéré comme un « échec » si l‟enfant prend moins que le volume
d‟ATPE qui se trouve dans la colonne médiocre du tableau ci-dessus, il doit, à ce moment-là, être
examiné par un agent de santé et être transféré si besoin vers une structure hospitalière/CRENI.
Remarque : L‟échec au test de l‟appétit est une indication pour une évaluation complète de l‟état du
patient et aide à la prise de décision de transférer ou non le patient.
Tableau 6: Quantité d’ATPE pour le test d’appétit en fonction du poids
TEST DE L’APPETIT
“Modéré” est la quantité minimum qu’un patient malnutri doit prendre pour réussir le test de l’appétit
Poids Corporel
ATPE - Pâte en sachet
ATPE - Pâte en pot
(Proportion d‟un sachet entier 92g)
(ml ou grammes)
Médiocre
Modéré
Bon
Médiocre
Modéré
Bon
Moins de 4 kg
< 1/8
1/8 Ŕ 1/4
>1/4
<15
15 Ŕ 25
>25
4 Ŕ 6.9
< 1/4
1/4 Ŕ 1/3
>1/3
<25
25 Ŕ 30
>35
30
7 Ŕ 9.9
<1/3
1/3 Ŕ 1/2
>1/2
<35
35 Ŕ 50
>50
10 Ŕ 14.9
<1/2
1/2Ŕ 3/4
>3/4
<50
50 Ŕ 75
>75
15 Ŕ 29
<3/4
3/4 Ŕ 1
>1
<100
100 Ŕ 150
>150
Plus de 30 kg
<1
>1
<150
>150
Tableau 7: Test de l’appétit en utilisant une balance de précision
TEST DE L ’APPETIT
Pour passer le test de l’appétit, l’enfant doit avoir consommé au moins une quantité égale à celle de la
colonne « modérée ».
Poids corporel
Médiocre
Kg
Modéré
BON
Gramme d’ATPE
3 - 3.9
< 15
15 Ŕ 20
> 20
4 - 5.9
< 20
20 Ŕ 25
> 25
6 - 6.9
< 20
20 Ŕ 30
> 30
7 - 7.9
< 25
25 Ŕ 35
> 35
8 - 8.9
< 30
30 Ŕ 40
> 40
9 - 9.9
< 30
30 Ŕ 45
> 45
10 - 11.9
< 35
35 Ŕ 50
> 50
12 - 14.9
< 40
40 Ŕ 60
> 60
15 - 24.9
< 55
55 Ŕ 75
> 75
25 Ŕ 39
< 65
65 Ŕ 90
> 90
40 Ŕ 60
< 70
70 Ŕ 100
> 100
3.3
Traitement nutritionnel
Pour le traitement nutritionnel c‟est l‟ATPE qui sera utilisé.
Il est important avant de commencer le traitement de sensibiliser les mères sur l‟importance de l‟allaitement
maternel et le fait que les enfants doivent toujours être allaités et à la demande avant qu‟on donne les
ATPE.
Expliquer aux accompagnants comment donner l‟ATPE à la maison :

Pour les enfants allaités, offrir toujours le sein avant de donner l‟ATPE.
31

L‟ATPE est une nourriture et un médicament destiné exclusivement aux patients malnutris
sévères. Il ne doit pas être partagé avec les autres membres de la famille même quand le
patient n‟a pas consommé la totalité de la portion offerte. Les sachets d‟ATPE ouverts
peuvent être gardés sans problème et consommés plus tard 5.

Laver avec du savon les mains et la figure de l‟enfant avant le repas ainsi que les mains
de l‟accompagnant.

Les patients ont généralement un appétit modéré durant les premières semaines et
mangent lentement. Donner des petits repas régulièrement et encourager l‟enfant à
manger aussi souvent que possible (chaque 3 à 4 heures) ; Préciser à la mère le nombre
de sachet à donner par jour

Expliquer que durant la première ou les deux premières semaines, le patient ne
consommera probablement pas tous les ATPE donnés. La mère ne devrait pas s‟en
inquiéter car un surplus lui a été donné, mais quand l‟enfant se rétablira, son appétit sera
plus important de sorte qu‟il pourra finir toute la portion d‟ATPE donnée lors de sa
convalescence. L‟ATPE non consommé ne doit pas être pris par un autre membre de la
famille. La personne en charge peut rapporter les sachets d‟ATPE non utilisés au CRENAS.

L‟enfant peut garder les sachets d‟ATPE avec lui et le consommer tranquillement pendant la
journée.

Garder le sachet le plus propre possible et recouvrez-le.

Offrir toujours de l‟eau à boire lorsque l‟enfant prend de l‟ATPE.

Expliquer que l‟ATPE est l‟unique nourriture dont a besoin l‟enfant durant la période dans le
programme. Il contient tous les ingrédients dont il a besoin pour se rétablir et constitue
réellement un médicament spécial.

Toutefois, si l‟accompagnant veut donner d‟autres aliments en plus, ils doivent toujours être
donnés à une heure différente.

Expliquer que la maladie a fragilisé les intestins de l‟enfant et donc que la nourriture consommée
par la famille ne convient pas à l‟enfant et peut même causer des diarrhées. Certains aliments
habituellement consommés peuvent retarder son rétablissement. S‟il demande d‟autres aliments,
de petites quantités peuvent lui être administrées, mais elle doit toujours donner les ATPE avant
toute autre nourriture et en dehors des heures de repas familial.

Expliquer que l‟enfant ne doit JAMAIS être forcé à manger.

Expliquer que l‟accompagnant doit tout en nourrissant l‟enfant adopter une attitude
compatissante, lui parler, lui chanter une chanson et jouer avec lui afin de stimuler son appétit et
son développement.
Quantité à donner :
5
La durée de conservation dépend des conditions de stockage. Si le sachet est conservé dans une boite propre fermée
hermétiquement et protégée des insectes et rongeurs, il peut être gardé pendant plusieurs semaines (au minimum
jusqu’à la prochaine visite au CRENAS) ; il n’est pas nécessaire de finir un sachet entamé durant un repas.
32
Les ATPE peuvent être conservés en toute sécurité pendant plusieurs jours après ouverture de l'emballage
à condition d‟être protégés des insectes et rongeurs. Ils peuvent être également utilisés dans les services
de jour et être donnés la nuit, le week-end ou lorsque le personnel est en effectif réduit.
Tableau 8: Quantité d’ATPE à donner par jour et par semaine au CRENAS (170kcal/kg/jour)
CLASSE DE
POIDS (KG)
ATPE Ŕ PATE
GRAMMES PAR
GRAMMES PAR
JOUR
3.0 Ŕ 3.4
ATPE Ŕ SACHETS (92G)
BP100®
SEMAINE
SACHET PAR
JOUR
SACHET PAR
SEMAINE
BARRES PAR
JOUR
BARRES PAR
SEMAINE
105
750
1¼
8
2
14
3.5 Ŕ 4.9
130
900
1½
10
2½
17 ½
5.0 Ŕ 6.9
200
1400
2
15
4
28
7.0 Ŕ 9.9
260
1800
3
20
5
35
10.0 Ŕ 14.9
400
2800
4
30
7
49
15.0 Ŕ 19.9
450
3200
5
35
9
63
20.0 Ŕ 29.9
500
3500
6
40
10
70
30.0 Ŕ 39.9
650
4500
7
50
12
84
40 Ŕ 60
700
5000
8
55
14
98
3.4
Traitement médical systématique
Les ATPE contiennent déjà tous les nutriments requis pour traiter le patient malnutri.
 Une dose supplémentaire de potassium, magnésium ou zinc ne doit pas être donnés aux patients.
Cette «double dose», l'une provenant de l'alimentation et l'autre faisant l‟objet d‟une prescription, est
potentiellement toxique. En particulier, une dose supplémentaire de potassium ne doit jamais être
donnée avec les ATPE.
 Pour les enfants ayant la diarrhée et recevant des ATPE ou autres aliments thérapeutiques
contenant du zinc, il n'est pas conseillé de donner un supplément de zinc étant donné que cela peut
augmenter le taux de mortalité6.
6
L’augmentation de la mortalité est probablement due à une déficience en cuivre avec des doses élevées de zinc. Ceci ne
constitue pas un danger avec l’ATPE vu qu’il contient du cuivre. Les comprimés de zinc administrés pour la diarrhée ne
contiennent pas de cuivre additionnel.
33
3.4.1 Antibiothérapie
Administrer systématiquement des antibiotiques aux patients souffrant de malnutrition sévère, même s‟ils
ne présentent pas des signes cliniques d‟infection systémique. Malgré l‟absence de signes cliniques, ils
souffrent pratiquement tous de prolifération bactérienne au niveau de l’intestin grêle et d‟autres
infections mineures
Le traitement au CRENAS devrait être basé sur l‟amoxicilline par voie orale (si l‟amoxicilline non disponible,
utiliser l‟ampicilline)7
Tableau 9 : Dosage de l’amoxicilline
CLASSE DE POIDS
AMOXICILLINE (50 Ŕ 100 MG/KG/J)
DOSAGE Ŕ DEUX FOIS PAR JOUR
KG
IN MG
COMP (250MG)
<5kg
125 mg * 2
½ comp.*2
5 Ŕ 10
250 mg * 2
1 comp * 2
10 Ŕ 20
500 mg * 2
2 comp * 2
20 - 35
750 mg * 2
3 comp * 2
> 35
1000 mg * 2
4 comp * 2
Note: du sirop peut être administré mais il faut vérifier la concentration en mg pour 5ml (il y a 2 concentrations
généralement disponibles 125mg et 250mg).
 Ne jamais administrer du chloramphénicol aux nourrissons de moins de deux mois et l‟administrer
avec prudence à ceux pesant moins de 4 kg ou âgés de moins de 6 mois 8. Du fait du danger de
l‟administration du chloramphénicol à ces catégories de patients, celui-ci ne doit pas être utilisé
comme antibiotique de routine au niveau des CRENAS.
 Ne pas administrer d‟antibiotiques systématiquement aux enfants référés au CRENAS par le CRENI
ou qui ont fait l‟objet d‟un transfert par un autre CRENAS après avoir reçu auparavant une série
d‟antibiotiques.
7
Le co-trimoxazole n’est pas efficace contre la prolifération bactérienne de l’intestin grêle. Il n’est pas adapté au
traitement des enfants souffrant de malnutrition sévère. Il est administré en tant que prophylaxie contre la
pneumonie à pneumocystis chez les patients séropositifs, les autres antibiotiques devraient être administrés en
plus des doses prophylactiques de co-trimoxazole (non curatives).
8
Chez ces enfants le chloramphénicol cause le syndrome du “bébé gris” qui est une toxicité dose-dépendante. On pense
qu’il se produit dans ce groupe d’âge à cause de l’immaturité du système enzymatique du foie. Il n’y a pas suffisamment
de données sur le jeune enfant malnutri pour déterminer si leurs anomalies hépatiques représentent un danger en ce qui
concerne la toxicité dose-dépendante du chloramphénicol.
34
 Ne pas donner les antibiotiques de seconde ligne au CRENAS : tout patient qui nécessite un tel
traitement ou qui souffre d‟infections significatives doit être traité au CRENI. C‟est pourquoi, il n‟y a
aucune recommandation pour des antibiotiques de seconde ligne dans la section : « CRENAS ».
 Administrer la première dose sous supervision et informer la mère que le traitement doit continuer
pour un total de 7 jours. Pour le CRENAS, il est préférable d‟administrer des antibiotiques sous
forme de sirop ; si celui-ci n‟est pas disponible, les comprimés doivent être utilisés et coupés en
deux avant d‟être donnés aux accompagnants (pour les enfants de moins de 5 kg).
3.4.2 Traitement Antipaludique
Artéméther (AM) - Luméfantrine (LM)
1 COMPRIME = 20 mg AM et 120 mg LM
Age (Poids)
5 - <15 kg
Suspension 5 ml=15 mg AM + 90 mg LM
Administrer deux fois par
jour pendant 3 jours
Jour 1
Jour 2
Jour 3
1 cp
1 cp
1cp
Poids
(Kg)
Jour1
Jour2
Jour3
5
7 ml
7 ml
7 ml
7,5
10 ml
10 ml
10 ml
10
14 ml
14 ml
14 ml
 Référer les cas de paludisme symptomatique pour une prise en charge au CRENI ;
 Dans les cas où les patients refusent l‟admission en milieu hospitalier, les soigner avec les
procédures recommandées pour les patients en milieu hospitalier (voir la section sur les
complications) ;
 Distribuer des moustiquaires imprégnées d‟insecticide à tous les enfants admis au CRENAS.
3.4.3 Déparasitage
Administrez un antihelminthique aux patients transférés d‟un CRENI vers un CRENAS (s‟ils n‟en ont pas
reçu au CRENI) et aux admissions directes en CRENAS au même moment que la vaccination contre la
rougeole soit à la quatrième semaine/visite.
Tableau 10 : Traitement antihelminthique
AGE
Albendazole 400mg
<1 AN
1 - 2 ANS
>= 2 ANS
Ne pas
administrer
½ comprimé
1 comprimé
35
Ne pas
administrer
Mébendazole9 500mg
½ comprimé
1
comprimé
3.4.4 Vaccination rougeole
 Administrer le vaccin antirougeoleux à tous les enfants âgés de plus de 9 mois n‟ayant pas de carte
de vaccination venant du CRENI s‟ils ne l‟ont pas reçu; donner une 2ième injection aux patients
transférés du CRENI ayant déjà reçu une 1ière injection au CRENI 4 semaines après la 1ère.
 Ne pas vacciner les patients admis directement au CRENAS, il est fort peu probable qu‟ils aient la
rougeole10 et ne seront pas exposés aux infections nosocomiales.
3.4.5 Vitamine A
 Administrer la vitamine A à tous les enfants lors de la 4ème visite ou a la sortie si pas reçu dans les 4
derniers mois.
A ce moment, son rétablissement est suffisant pour permettre l‟absorption de doses massives de
vitamine A au niveau du foie. L‟ATPE contient suffisamment de vitamine A pour traiter la déficience
mineure11.
 Ne garder aucun enfant présentant des signes cliniques de déficiences en vitamine A au CRENAS :
l‟état de sa vision peut se détériorer rapidement et ces patients doivent donc être transférés pour
une prise en charge au CRENI.
 Si une épidémie de rougeole se déclare, administrer la vitamine A à tous les enfants.
Tableau 11 : Traitement systématique de vitamine A
AGE
VITAMINE A UI ADMINISTREE ORALEMENT
6 à 11 mois
Une capsule bleue (100,000UI = 30 000ug)
12 mois et plus
Deux capsules bleues ou une rouge (200 000UI = 60,000ug)
9
Mébendazole et Albendazole sont des médicaments aussi efficaces l’un comme l’autre contre les vers ronds (Ascaris),
mais le Mébendazole est moins efficace contre les ankylostomes et les tricocéphales (Trichuris) ; c’est pourquoi il est
recommandé d’utiliser l’Albendazole dans la mesure du possible.
10
Si le virus de la rougeole est en phase d’incubation, il y a de fortes chances pour que ces patients ne réussissent pas le
test de l’appétit et soient envoyés au CRENI.
11
Ne pas administrer la vitamine A de manière systématique aux patients souffrant de MAS lors de l’admission au
programme. Les deux seules études (RDC et Sénégal) montrent une augmentation de la mortalité chez les enfants
kwashiorkor et des infections respiratoires non seulement chez les kwashiorkor mais aussi chez enfants émaciés.
36
3.4.6 Résumé du traitement systématique
Tableau 12: Traitement systématique au CRENAS
Traitement
Administration
Amoxicilline
1 dose à l‟admission + traitement pendant 7 jours à domicile pour les
nouvelles admissions uniquement
Vitamine A
1 dose durant la 4ème semaine (4ème visite ou a la sortie) à tous
les patients sauf ceux ayant déjà recu une dose dans les 4 derniers
mois
1 dose durant la 4ème semaine (4ème visite) pour tous les patients
âgés de 9 mois ou plus sauf ceux ayant déjà été vaccinés
auparavant
Selon le protocole national. (annexer la fiche médicaments)
1 dose au cours de la 4ème semaine (4ème visite) à tous les patients
Vaccination rougeole
Antipaludiques
Antiparasitaires
NB : en cas de rupture d‟amoxicilline, utiliser l‟ampicilline ou le métronidazole à faible dose (10 -12 mg/Kg/j).
3.5
Procédures de suivi et de surveillance en CRENAS
A chaque visite hebdomadaire, il faut :
 Mesurer le PB, le poids et vérifier la présence ou non d‟œdèmes nutritionnels ;
 Vérifier si le patient ne remplit pas les critères d‟échec au traitement ;
 Prendre la température corporelle ;
 Faire le test de l‟appétit soit pour tous les patients en systématique, soit pour tous les patients ayant
un faible gain de poids ;
 Interroger le patient si des symptômes de la PCIME ont été constatés et l‟examiner ;
 Administrer le traitement systématiquement selon le protocole (si le patient est absent durant une
visite, administrer le traitement à la prochaine visite) ;
 NE PAS donner de médicaments en excès aux patients atteints de MAS, particulièrement s‟ils
peuvent diminuer l‟appétit :
o Le zinc ne doit pas être administré aux patients sous ATPE
o Les antiémétiques ne doivent pas être utilisés au CRENAS (ils agissent tous en tant que
dépresseur sur le système nerveux) ;
o Les antitussifs ne doivent pas être administrés ;
37
o Le paracétamol doit être administré uniquement pour une fièvre documentée et pas
uniquement sur la base d‟antécédents médicaux (fièvre > 39°C) ;
o L‟aminophylline ne doit pas être utilisée au CRENAS. Les enfants souffrant de MAS ne
souffrent pas d‟asthme en raison de l‟inhibition du système immunitaire ;
o Le métronidazole (dose normal ou forte dose) ne doit pas être administré aux patients
souffrant de MAS et l‟ivermectine à tout patient présentant des œdèmes nutritionnels.
 Remplir la fiche de suivi individuelle (annexe 7).
Tableau 13: Activités à réaliser pendant le suivi
Activités
Fréquence
Test de l‟appétit
A l‟admission et à chaque visite
Peser
Périmètre Brachial
Rechercher la présence et le degré d‟œdèmes
Chaque visite
Chaque visite
Chaque visite
Taille
Température corporelle
Symptômes et signes cliniques
une fois à l‟admission
Chaque visite
Chaque visite
Visite à domicile
Vaccination
En fonction des besoins
Compléter calendrier vaccinal si nécessaire
Education nutritionnelle
Chaque visite
3.6
Non réponse au traitement
L'échec de réponse au traitement standard peut être dû à des problèmes sociaux, nutritionnels,
psychiatriques ou médicaux. Une tentative de diagnostic doit d'abord être faite par le personnel du
CRENAS, en particulier les problèmes sociaux, le CRENI ayant moins la capacité de les investiguer.
Tableau 14: Critères de non réponse au CRENAS
Critères d’échec au traitement
Délai après l’admission
Perte de poids ou poids stationnaire (enfants non-œdémateux)
14 jours
Perte de poids ou poids stationnaire durant 2 visites successives À n‟importe quelle visite
(enfants non-œdémateux)
Œdèmes encore présents
21 jours
Pas d‟amorce de la fonte des œdèmes
14 jours
Perte de poids ≥ 5% (enfants non-œdémateux)
A n‟importe quelle visite
Echec à commencer à prendre du poids après la fonte des œdèmes ou A n‟importe quelle visite
après 14 jours pour les marasmes
38
NB : Tout enfant établit non répondant au traitement après investigation doit être transférés au
CRENI.
Quelques exemples de causes de non réponse au traitement au CRENAS :
Causes liées au fonctionnement du centre :
 Mauvaise sélection des patients,
 Test de l’appétit mal fait,
 Mauvais accueil,
 Instructions données à l’accompagnante non correctes,
 Quantité d’ATPE donné à l’enfant insuffisant,
Autres causes possibles :
 Partage de la ration avec les autres membres de la famille,
 Croyance traditionnelle,
 Plat familial commun (l’enfant n’a pas son plat à part),
 Accompagnant ne s’occupant pas de l’enfant du fait d’autres activités ou responsabilités
 Refus de se rendre dans un CRENI,
 Prescription médicale inappropriée
 Carence en vitamines ou minéraux non diagnostiquée
 Médecine traditionnelle/administration d’herbes médicinales toxiques ou qui affectent
l’appétit
 Infections, etc.
Tout patient non répondant au traitement doit être immédiatement référé pour investigation.
Conduite à tenir en cas de non réponse :
Si certains patients ne répondent pas au traitement :
 Evaluer le test de l‟appétit surveiller et réexaminer soigneusement le patient ;
 Faire une visite à domicile si le patient a de l‟appétit mais ne gagne pas de poids à domicile.
Si le problème n‟est toujours pas diagnostiqué :
 Référer la patient au CRENI et l‟alimenter sous haute supervision pendant maximum 3 jours. Si
l‟enfant gagne du poids sous une alimentation supervisée, il y a un problème social majeur à la
maison,
 Refaire une visite à domicile en expliquant à la famille les résultats de l‟alimentation supervisée.
Si le patient ne répond pas au traitement même sous alimentation supervisée :
 Référer l‟enfant au CRENI pour une anamnèse approfondie et un examen clinique complet du
patient.
39
3.7
Critères de transfert du CRENAS au CRENI
Il est nécessaire de transférer les patients pris en charge au CRENAS vers le CRENI :
 Lorsqu‟ils développent des signes de complications médicales sérieux (pneumonie, déshydratation,
etc.); Ils doivent rester au CRENI jusqu‟à ce qu‟ils soient en état de revenir au CRENAS.
De plus, il faut transférer au CRENI tout patient traité au CRENAS qui développe l‟un des critères suivants:

Echec au test de l‟appétit (voir procédure d‟échec au traitement) ;

Augmentation/développement d‟œdèmes nutritionnels ;

Apparition de diarrhée de renutrition entrainant une perte de poids ;

Présence d‟un des critères « d‟échec au traitement » :
o Perte de poids pendant 2 pesées consécutives ;
o Perte de poids de plus de 5% du poids corporel à n‟importe quelle visite ;
o Poids stagnant pendant 3 pesées consécutives.

Maladie majeure ou décès de l‟accompagnant de sorte que sa remplaçante demande que le patient
soit suivi en milieu hospitalier, ou elle ne souhaite pas prendre soin de l‟enfant malnutri ou elle en
est incapable.
3.8
Critères de sortie
La sortie des patients s‟effectue lorsqu‟ils atteignent les critères notés dans le tableau suivant :
Tableau 15: Critères de sortie
AGE
CRITERES D’ADMISSION
CRITERES DE SORTIE
P/T < -3 Z score ou
P/T ≥ -1,5 Z score ou
PB < 115mm ou
PB > 125 mm et
6 mois à 59 Présence d‟œdème nutritionnels + ou ++
mois
Et
Absence d‟œdèmes nutritionnels pendant
14 jours
Appétit modéré ou bon
Absence de complications médicales
6 à 18 ans
P/T < 70% de la médiane (table NCHS pour
adolescents) ou
P/T ≥ 85% de la médiane (NCHS)
Présence d‟œdème nutritionnels + ou ++
et
Et
Absence d‟oedèmes nutritionnels
pendant 14 jours
Appétit modéré ou bon
Absence de complications médicales
40
IMC < 16 avec perte de poids récente ou
IMC ≥ 17,5 ou
PB < 180 mm avec perte récente de poids
ou
PB ≥ 185 mm
Présence d‟œdèmes nutritionnels + ou ++
Adultes
Et
et
Absence d‟œdèmes nutritionnels
pendant 14 jours
Appétit modéré ou bon
Absence de complications médicales
3.9
Suivi après la sortie des patients du CRENAS
Les patients sortis du CRENAS avec un P/T - 2 Z score sont suivis au CRENAM et reçoivent un
supplément nutritionnel pendant trois mois jusqu‟à guérison complète.
Les enfants transférés du CRENAS doivent bénéficier d‟un suivi régulier par les agents de santé
communautaire.
Tableau 16 : critères de performance d’un CRENAS
CRENAS
Valeurs Acceptables
Valeurs d’alarme
Taux de Guéris
> 75 %
< 50%
Taux de mortalité
<3%
> 10%
Taux d’abandons
< 15 %
> 25%
≥ 8 g/kg/j
< 8 g/kg/j
< 4 semaines
> 6 semaines
Gain de poids
Durée de Séjour
41
IV. PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION AIGUE SEVERE AVEC
COMPLICATIONS (CRENI)
L‟objectif de la prise en charge au CRENI est de corriger la malnutrition aiguë sévère avec
complications pour toutes les catégories d‟âges.
Il s‟agit de promouvoir le meilleur traitement possible pour réduire le risque de décès, raccourcir la
durée de l‟hospitalisation et faciliter la récupération et le plein rétablissement.
4.1
Procédures d’admission au CRENI
Le patient ne doit PAS être traité dans le service d‟urgence pendant les premières 24 à 48 heures, SAUF si
le personnel soignant du service d‟urgence a eu une formation spécifique sur la prise en charge des
complications de la MAS et s‟il connait les signes cliniques et le traitement propre aux patients souffrant de
MAS qui est TOTALEMENT différent du traitement de l‟enfant normal.

Donner systématiquement à boire, dès l‟arrivée un demi ou un verre d‟eau
sucrée à 10% (10g de sucre dans 100ml d‟eau) ou du F75 en raison de 5 ml /
kg/heure.

Prendre les mesures anthropométriques (poids, taille, PB) et vérifier s‟il y a
présence d‟œdèmes nutritionnels.

Faire un bref interrogatoire sur les antécédents et plaintes du patient, symptômes et
signes cliniques.

Examiner l‟enfant.

Ne pas laver ou donner un bain au patient nouvellement arrivé.

Référer à l‟infirmier ou au médecin en charge du CRENI pour la prise en charge
des complications.
4.2
Critères d’admission
Tableau 17: Critères d’admission au CRENI
AGE
CRITERES D’ADMISSION
P/T < -3 Z score ou
PB < 115mm
Et
6 mois à 59 mois
Appétit médiocre
Présence de complications médicales
Ou
Présence d‟œdème nutritionnels +++ ou
Kwashiorkor-marasme
42
P/T < 70% de la médiane (table NCHS pour adolescents) ou
6 à 18 ans
Présence d‟œdème nutritionnels + ou ++
Et
Appétit médiocre
Présence de complications médicales
Ou
Présence d‟œdèmes nutritionnels +++
IMC < 16 avec perte de poids récente ou
Adultes
PB < 180 mm avec perte récente de poids ou
Présence d‟œdèmes nutritionnels + ou ++
Et
Appétit médiocre
Présence de complications médicales
Ou
Présence d‟œdèmes nutritionnels +++
4.3
Principes de prise en charge en CRENI
La prise en charge au CRENI se fait en trois phases :

Phase 1 ou Phase de Stabilisation

Phase de Transition

Phase 2 ou Phase de Réhabilitation ou de Récupération
4.3.1 Phase 1 ou Phase de Stabilisation
Les patients doivent être pris en charge dans une salle séparée des autres malades à cause de leur
fragilité. La durée de séjour ne doit pas dépasser une semaine sauf devant des complications
persistantes.
 Traitement nutritionnel

Produits
Le Produit de renutrition utilisé est le F75 (130ml => 100kcal) en raison de 130 ml/kg et par jour.
Ce produit permet d‟amorcer le rétablissement des fonctions métaboliques et l‟équilibre nutritionnel. Le
F75 est différent du F100-dilué ; sa composition en nutriments est totalement différente et il a été conçu
pour les patients souffrant de malnutrition sévère compliquée, ayant souvent des infections et des
fonctions hépatique et rénale endommagées. Ils ne doivent pas prendre de poids avec le F75. Ce produit
permet aux fonctions biochimiques, physiologiques et immunologiques de commencer à se rétablir avant
43
d‟être exposées au stress additionnel de la reconstruction des nouveaux tissus.

Préparation
-
2 litres d‟eau à ajouter à un sachet de F75 de 410g.
-
500 ml d‟eau à ajouter à un sachet de F75 de 102,5 g
Dans les structures de santé où peu d‟enfants sont traités, des petits volumes peuvent être préparés en
utilisant la mésurette rouge (label «Nutriset12») (18 ml d‟eau pour une mesurette rouge rase «Nutriset» de
poudre F75).
NB : l‟eau utilisée pour la reconstitution du lait doit être préalablement bouillie et refroidie avant de l‟ajouter
à la poudre de lait F75.

Activités
 Demander à la mère, une demi-heure avant le repas, de mettre son enfant au sein, si celui-ci
est allaité ;
 Calculer la quantité totale de F75 à préparer selon le nombre de patients, leur poids et le
nombre de repas par jour (voir tableau 17) ;
 Préparer la quantité d‟eau potable à bonne température (38° C) et de F75 nécessaire pour le
repas (voir paragraphe ci-dessous) ;
 Demander à la mère et au patient de se laver les mains ;
 Donner 6 (ou 5) repas par jour pour la plupart des patients (afficher un tableau d‟horaire des
repas sur le mur) ;
Note : l‟expérience montre que les enfants tolèrent 5 repas par jour. Si des diarrhées de renutrition sont
peu fréquentes, on peut continuer à donner 5 repas par jour ; mais si cela pose un problème, le CRENI
doit repasser à 6 repas par jour. Mais il faut utiliser uniquement un horaire pour éviter toute confusion.
 Donner 8 repas ou plus sur 24h (de nuit comme de jour) en Phase Aiguë pour les patients qui
ont du mal à tolérer des volumes trop importants et :
o les patients très sévèrement malades,
o les patients développant une diarrhée de renutrition à 5 ou 6 repas par jour,
o les patients ayant pris très peu de lait dans la journée (comme par ex. les nouveaux
arrivants),
o les patients ayant vomis un ou plusieurs repas durant la journée,
o les patients ayant eu un épisode d‟hypoglycémie,
o les patients ayant eu une hypothermie,
12
La mesurette se trouve dans les cartons de F75.
Le volume de poudre de F75 dans les dosettes rouges « Nutriset » varie avec le degré de compression de la poudre
dans la dosette Ŕ si la compression est modérée, le volume d’eau à ajouter à la dosette est de 21 ml ; si la
compression est presque inexistante, le volume d’eau à ajouter n’est alors que de 18 ml.
44
o et lorsque le personnel soignant de nuit est en nombre suffisant pour préparer les repas
de nuit (ce qui n‟est pas courant).
Tableau 18 : Quantité de F75 à donner
Classe de Poids
8 repas par jour
6 repas par jour
5 repas par jour
(kg)
(ml par repas)
(ml par repas)
(ml par repas)
2,0 à 2,1 kg
40 ml par repas
50 ml par repas
65 ml par repas
2,2 Ŕ 2,4
45
60
70
2,5 Ŕ 2,7
50
65
75
2,8 Ŕ 2,9
55
70
80
3,0 Ŕ 3,4
60
75
85
3,5 Ŕ 3,9
65
80
95
4,0 Ŕ 4,4
70
85
110
4,5 Ŕ 4,9
80
95
120
5,0 Ŕ 5,4
90
110
130
5,5 Ŕ 5,9
100
120
150
6 Ŕ 6,9
110
140
175
7 Ŕ 7,9
125
160
200
8 Ŕ 8,9
140
180
225
9 Ŕ 9,9
155
190
250
10 Ŕ 10,9
170
200
275
11 Ŕ 11,9
190
230
275
12 Ŕ 12,9
205
250
300
13 Ŕ 13,9
230
275
350
14 Ŕ 14,9
250
290
375
15 Ŕ 19,9
260
300
400
45
20 Ŕ 24,9
290
320
450
25 Ŕ 29,9
300
350
450
30 Ŕ 39,9
320
370
500
40 Ŕ 60
350
400
500
Remarque : les enfants sous F75 ne doivent pas prendre de poids
 Technique de renutrition
Si l’enfant est allaité, le lait maternel doit toujours être offert avant le repas et être donné à la
demande.
La faiblesse musculaire et le ralentissement du réflexe de déglutition chez ces enfants provoquent
facilement des fausse-routes.
L‟enfant doit être mis sur les genoux de la mère et reposé contre le thorax de sa mère. Le bras de l‟enfant
doit être coincé derrière le dos de sa mère. Le bras de la mère encercle et tient la soucoupe sous le menton
de l‟enfant. L‟enfant doit être assis le dos droit.
Le F75 est donné à la tasse, et tout surplus de F75 qui coule de la bouche de l‟enfant est recueilli dans la
soucoupe et remis dans la tasse.
L‟enfant ne doit pas être forcé pour être nourri. De même ne jamais alimenter ces enfants en position
couchée.
Le temps imparti aux repas doit être un temps de socialisation. Les mères doivent donner le lait sous la
surveillance d‟un assistant qui encourage les mères, leur parle, corrige les mauvaises techniques de
renutrition et observe comment l‟enfant prend son F75.
Les repas de l‟accompagnant ne doivent pas être pris à côté du patient, car il est très difficile, sinon impossible de
demander aux mères de ne pas partager leur repas avec l‟enfant. Or cela peut être dangereux pour l‟enfant.
En effet, l‟adjonction de sels ou de condiments peut être suffisante pour provoquer un trouble cardiaque chez
l‟enfant malnutri.
46
La sonde nasogastrique (SNG) peut être nécessaire pour certains enfants, mais sa mise en place obéit
à des conditions précises.
 Sonde nasogastrique
La Sonde Naso- Gastrique (SNG) est utilisée lorsque le patient ne prend pas suffisamment de F75. Ceci est
défini par un apport de moins de 75% du régime prescrit (pour les enfants, par ex,).
Les raisons de prescription de la mise en place d‟une SNG sont les suivantes :

Prise de moins de 75% du volume prescrit par 24h en Phase I

Pneumonie avec polypnée.

Lésions douloureuses de la bouche,

Bec de lièvre ou autre déformation physique,

Altération de la conscience. .
Chaque jour, essayer de donner patiemment le F75 par la bouche avant d‟utiliser la SNG. L‟utilisation de la SNG
ne doit pas dépasser 3 jours idéalement et ce uniquement en Phase 1.
4.3.2 Traitement médical systématique
 Antibiothérapie
Les antibiotiques doivent être donnés aux patients souffrant de MAS systématiquement, même si le patient
ne présente pas de signes cliniques d‟infections généralisées. Ceci n‟est pas un traitement prophylactique.
En fait, même si les signes cliniques d‟infection sont absents, elles doivent toujours être traitées à
l‟aveugle13.
Le traitement de première intention consiste en :
 Amoxiciline orale/ampicilline 14 s‟il n‟y a pas de résistance élevée dans la région
ou
 Ceftriaxone15 en une injection journalière Intra-Musculaire (IM) pendant deux jours (50 mg/kg)16,17
13
Voir Note de bas de pages 13 sur les antibiotiques et la prolifération bactérienne de l’intestin grêle chez les patients
traités en CRENAS.
14
L’amoxicilline est active contre la prolifération bactérienne de l’intestin grêle chez la plupart des patients. C’est
pourquoi, son utilisation en tant qu’antibiotique de première intention permet de ne pas utiliser le métronidazole Ŕ si
toutefois le métronidazole est utilisé, il est important de donner des doses à raison de 10mg/kg/jour et non la dose
normale donnée aux enfants normalement nourris (qui est 3 fois la dose).
15
La Céftriaxone est une bonne alternative. Cependant elle ne doit pas être donnée avec la même perfusion que le
Ringer Lactate ou autre préparation contenant du calcium. Le diluant utilisé pour la céftriaxone en injection IM
contient de la lidocaïne. Une fois reconstituée, la solution ne peut s’utiliser qu’en IM, mais jamais par voie veineuse
(IV) par risque de réaction à la lidocaïne. Si l’eau pour injection est utilisée comme diluant, la céftriaxone peut être
injectée soit par injection IM, soit IV lente. Cependant, sans lidocaïne, l’injection IM est extrêmement douloureuse.
16
La céftriaxone longue durée par injection IM est une alternative acceptable.
47
Le traitement de seconde intention1819 pour tout signe apparent d‟infection systémique :
 Ajouter la gentamicine (sans arrêter l‟amoxicilline ou changer pour l‟ampicilline parentérale) durant
la phase aiguë
Ou
 Changer pour de la ceftriaxone (50mg/kg) IM injection et ciprofloxacine par voie orale (10 à 30
mg/kg/jour en deux prises journalières Ŕ continuer aussi longtemps que le patient n‟ait plus de
signes d‟infection.
 Si l‟on suspecte une infection à staphylocoques, ajouter la cloxacilline20 (100 Ŕ 200 mg/kg/jour, 3 fois
par jour)
Le traitement de troisième intention : selon la décision médicale ;
Très souvent un traitement antifongique est prescrit
Nystatine : 100,000 UI par voie orale 4 fois par jour dans les cas de candidoses orales et de façon
routinière dans les endroits à forte prévalence de candidoses (> 20 %) ou VIH.
 Fluconazole (3 mg / kg / 1 fois par jour) : tout enfant avec des signes de septicémies sévères ou de
candidoses systémiques doit être traité avec du fluconazole selon les doses indiquées, bien qu‟il y
ait des risques hépatiques légers.
REMARQUE : Le co-trimoxazole est inactif sur la prolifération bactérienne de l‟intestin grêle : il est
inadéquat pour les patients souffrant de MAS. S‟il est donné aux patients porteurs du VIH/SIDA comme
traitement prophylactique de la pneumonie à pneumocystis, les autres antibiotiques doivent être donnés en
addition aux doses de co-trimoxazole, considéré comme un traitement prophylactique (et non curatif).
17
Il y a colonisation rapide de l’intestin avec des organismes résistants à la céfotaxime/céftriaxone. Afin de réduire
l’envahissement d’organismes résistants, il est recommandé que la ciprofloxacine soit donnée oralement en même
temps que la céfotaxime.
18
Le chloramphénicol peut être utilisé occasionnellement, s’il n’y a pas d’autre meilleure alternative. Les doses
doivent être réduites de moitié par rapport à un enfant normalement nourris soit 25mg/kg/j (2 fois par jour) Ŕ voir
annexe 28 pour les doses. Le chloramphénicol ne doit jamais être utilisé pour les nourrissons de moins de 3 mois et
avec d’extrême précaution chez les enfants de moins de 6 mois ou de moins de 4kg.
19
La résistance à l’amoxicilline augmente chez les patients souffrant de septicémie à gram négatif, ce qui fait que
pour les enfants avec une septicémie sévère, la céfotaxime et la ciprofloxacine sont plus efficaces (par exemple : la
sensibilité de l’amoxicilline au Kenya est de 28 %, de la céfotaxime de 95 % et de la ciprofloxacine de 99 %).
Cependant, ces derniers médicaments sont évidemment beaucoup plus chers et devraient être réservés aux patients
souffrant d’infections avérées.
20
La cloxacilline peut être substituée à un autre antibiotique anti-staphylococcique comme l’oxacilline,
flucloxacilline ou dicloxacilline.
48
Tableau 19 : Doses de Gentamicine, Amoxicilline, Chloramphénicol par classe de poids
Classe de poids
Gentamicine21
Amoxicilline
Chloramphénicol
A donner 1 fois / jour
(50 Ŕ 100 mg/kg/jour)
(25mg/kg/jour)
A donner 2 fois / jour
A donner 2 fois / jour
Kg
mg
Mg
Capsule/Comprimé
mg
Capsule/Comprimé
5 mg/kg 1 fois /jour par
voie IM
125 mg * 2
½ conp.*2
-
-
5 Ŕ 10
250 mg * 2
1 comp * 2
62,5 mg * 2
1/4 cap * 2
10 Ŕ 20
500 mg * 2
2 cap * 2
125 mg * 2
1/2 caps * 2
20 Ŕ 35
750 mg * 2
3 cap * 2
250 mg * 2
1 caps * 2
> 35
1000 mg * 2
4 cap * 2
500 mg * 2
2 caps * 2
<5kg
Les ampoules de 20mg ampoule (10mg/ml) de gentamicine doivent être utilisées. Il est difficile de mesurer
de petits volumes avec des solutions de gentamicine pour adultes (plus fortes).
Le chloramphénicol ne doit jamais être donné aux nourrissons de moins de 3 mois, et avec une grande
précaution aux nourrissons de moins de 6 mois ou moins de 4 kg. Si le métronidazole est utilisé pour la
suppression de la prolifération bactérienne de l‟intestin grêle chez les patients souffrant de MAS avec
complications ou chez les enfants kwashiorkor, la dose ne doit pas dépasser 10 mg / kg / jour ;
Durée de l‟antibiothérapie
Donner soit de façon continue du début du traitement (Phase Aiguë) jusqu’au transfert du patient vers le
CRENAS, soit chaque jour durant la phase aiguë + 4 jours.
Administration des antibiotiques
 Dès que possible, donner les antibiotiques par voie orale ou SNG.
 En cas de complications dues à des infections graves comme le choc septique, les antibiotiques par
voie parentérale doivent être utilisés.
 Les perfusions contenant des antibiotiques ne doivent pas être utilisées car l‟on risque de provoquer
une défaillance cardiaque. Les cathéters doivent être rarement utilisés Ŕ et uniquement chez des
patients très malades et non de façon régulière. Il est impératif de garder le cathéter stérile.
 Antipaludiques
Si le traitement du paludisme asymptomatique doit être fait au CRENAS suivant le protocole national, tous
les cas de paludisme symptomatique doivent être admis en CRENI.
21
L’élimination de la gentamicine est prolongé dans la malnutrition ; ce qui fait qu’une injection par jour de 5 mg/kg
permet d’atteindre des seuils sanguins adéquats. Si l’on considère la toxicité rénale de la gentamicine, il est suggéré que
cette dose ne soit pas dépassée.
49
 Pour les paludismes non compliqués, donner du co-artem (arthéméther-luméfantrine) comme
traitement de première intention en utilisant un traitement à raison de 6 prises (à 0 et 8 heures et
ensuite 2 fois par jour les 2 jours suivants).
 Pour les paludismes compliqués (ex. le paludisme cérébral) :
 Chez les patients sans diarrhée, donner des doses de charge d‟arthéméter ou artésunate
en suppositoires ; si le suppositoire est rejeté dans les 2 heures suivantes, redonner une
dose.
 Pour les patients souffrant de diarrhée, troubles de la conscience ou s‟il n‟y a pas de
suppositoires, donner de l‟artésunate par voie IM ou l‟arthémeter par voie IM.
 Dès qu‟ils répondent, changer pour le Coartem afin de compléter le traitement22.
Remarque : Certains médicaments utilisés pour traiter le paludisme sont potentiellement plus toxiques chez
le patient souffrant de MAS et doivent être évités. Les combinaisons contenant de l‟amodiaquine doivent
être évitées chez les patients souffrant de MAS jusqu‟à ce que leur innocuité soit confirmée pour ce groupe
spécifique.
 Ne jamais donner de QUININE par voie orale ou en perfusion à un patient souffrant de MAS : la
quinine induit souvent des hypotensions prolongées et dangereuses, des hypoglycémies, arythmies
et arrêts cardiaques. Il y a peu de différence entre la dose thérapeutique et toxique.
Les moustiquaires imprégnées doivent toujours être utilisées dans les régions endémiques.
 Vaccination rougeole
Vacciner tous les enfants à partir de 9 mois SANS PREUVE DE VACCINATION à l‟admission Vitamine A
Il y a suffisamment de vitamine A dans le F75, F100 et ATPE pour corriger les carences légères en vitamine
A ; des doses élevées de vitamine A ne doivent pas être données chez les enfants ne présentant pas de
signes de déficiences et peuvent être dangereuses.
Donner de la vitamine A uniquement selon les circonstances suivantes :
 Lorsque l‟enfant souffre de n‟importe quel signe de carences en vitamine A : ceci inclut toute
infection oculaire, comme par exemple, les conjonctivites.
 Les enfants de plus de 9 mois, dans les cas d‟EPIDEMIE de ROUGEOLE si l‟enfant n‟a pas été
vacciné contre la rougeole.
 Autres nutriments
Le F75 (et le F100, F100 dilué, ATPE) contient déjà tous les nutriments nécessaires pour traiter les patients
souffrant de MAS. Il y a également suffisamment d‟acide folique pour le traitement de carences légères en
acide folique.
22
L’artéméther ou l’artésunate en monothérapie ne doit pas être utilise en traitement initial – il est important de
continuer le traitement et de le combiner avec le coartem dès que le patient peut prendre des comprimés par voie orale,
afin d’éviter de développer une résistance.
50
 Résumé du traitement médical
Tableau 20: Traitement systématique
Traitement systématique
Admission direct au CRENI (phase aiguë)
Antibiotiques
- Chaque jour durant la Phase Aiguë + 4 jours en Phase de Transition ou jusqu‟au
transfert en CRENAS
Traitement antipaludique
- Co-artem (arthémether-luméfantrine)
Vaccination Rougeole (à partir de - 1 vaccination à l‟admission si ABSENCE de CARTE (une 2ème dose sera donnée au
9 mois)
CRENAS)
NB : la vitamine A est à donnée dans le cas où il ya présence des signes de carence ou
d’épidémie de rougeole.
L’acide folique est donné uniquement lorsqu’il y a présence de signes d’anémie.
4.3.3 Surveillance

Le Poids doit être pris chaque jour, transcrit sur la fiche de suivi et la courbe doit être
complétée.

Le degré d‟œdèmes (0 à +++) doit être évalué cliniquement chaque jour.

La température doit être prise au moins deux fois par jour.

Les signes cliniques standards (selles, vomissements, déshydratation, toux, fréquence
respiratoire et taille du foie) doivent être évalués et notés sur la fiche de suivi ch aque
jour.

Le PB doit être pris chaque semaine.
Toute absence lors de la surveillance, vomissement ou refus de prendre les repas, toute mise en place
de SNG, perfusion IV ou transfusion, doivent être notifiés sur la fiche de suivi aux endroits réservés à cet
effet.
4.3.4 Les critères de passage de la phase 1 à la phase de Transition
Remarque : Il n‟y a pas de durée limite pour la phase aiguë, tout dépend de l‟état du patient.
Les critères de passage de la phase aiguë à la phase de transition sont :

la reprise de l‟appétit ;

le début de la fonte des œdèmes ;

L‟amélioration clinique
Les patients avec œdèmes bilatéraux généralisés (+++) doivent rester en Phase Aiguë jusqu‟à la réduction
de leurs œdèmes à 2 degrés (++). Ces patients sont particulièrement vulnérables.
51
4.4
La phase de transition
Durant cette phase de Transition, un nouveau régime diététique est introduit : le F100
Cette phase prépare le patient au traitement de Phase 2 ou au traitement en ambulatoire (CRENAS). La
phase de transition dure entre 1 et 5 jours ; mais elle peut être plus longue, en particulier lorsqu‟une autre
pathologie est associée telle que la TB ou le VIH/SIDA.
4.4.1 Traitement nutritionnel
La seule différence avec la Phase Aiguë est le changement de régime diététique : on passe de l‟utilisation
du F75 à l‟ATPE Ŕ ou au F100, si l‟ATPE n‟est pas accepté par le patient.

Produits
Les produits utilisés sont l‟ATPE ou le F100 (100 ml =>100 kcal) en raison de 130 ml/kg par jour.
Cependant, il est préférable d‟utiliser l‟ATPE durant la Phase de Transition. Les patients malades qui vont
continuer le traitement en ambulatoire doivent s‟habituer à l‟ATPE avant de rentrer à leur domicile.

Préparation
On reconstitue un sachet de 456 g de F100 avec 2 litres d‟eau ou un sachet de 114 g avec 500ml
d‟eau potable à température ambiante.
Pour des petits volumes on utilise la mesurette «Nutriset» rouge à raison de 14 ml d‟eau pour 1
mesurette rase.
L‟ATPE est en sachet et prêt à l‟emploi.

Régime diététique
Les enfants allaités doivent toujours être mis au sein 30 minutes avant le repas de F100 ou d‟ATPE
Le nombre de repas, les horaires de repas et le volume du régime restent exactement le même qu‟en phase
1. On peut en général donner 6 repas par jour.
Avec le changement dans le type de régime, la prise énergétique augmente de100 kcal/kg/j à 130 kcal/kg/j.
Ceci est suffisant pour permettre à l‟enfant de prendre du poids (environ 6 g/kg/jour).
Les enfants qui ne prennent pas suffisamment d‟ATPE peuvent recevoir du F100 pour combler le déficit par
rapport à l‟apport recommandé. Il ne faut pas donner d‟autres nourritures au patient durant cette période.
Ils doivent avoir à leur disposition autant d‟eau potable disponible avant et après avoir pris leur ATPE.
Certains enfants ont des préférences pour l‟un ou l‟autre de ces deux aliments, il est recommandé de donner
au patient le régime qu‟il préfère Ŕ ces deux aliments sont strictement équivalents sur le plan nutritionnel,
excepté que le F100 ne contient pas de fer alors que les ATPE en contiennent.
 Donner le volume total d‟ATPE pour la journée selon le tableau 20 ;
 Dire à la mère de se laver les mains avant de donner le sachet d‟ATPE ;
 Dire à la mère de donner à boire à l‟enfant à volonté ;
 Conseiller à la mère de conserver le sachet dans une boite (à l‟abri des insectes et des rongeurs)
lorsque l‟enfant a fini son repas ;
52
 EVALUER 5 fois par jour le volume que la mère/accompagnant a donné durant la journée. Il est
important que les aides-soignants l‟évaluent régulièrement et conseillent la mère sur l‟ATPE à
donner l‟enfant. Il est utile d‟avoir des horaires de repas réguliers pour le patient où les
mères/accompagnants se réunissent pour les repas.
Pour les patients ne prenant pas suffisamment d‟ATPE (poids stationnaire),
 Donner du F100 pendant quelques jours et ensuite réintroduire l‟ATPE ou
 Repasser le patient en Phase Aiguë pour un jour en lui donnant du F75.
 NE PAS donner d‟autre aliment durant cette période
 Ne PAS laisser la mère/accompagnant prendre son repas au même endroit que le patient
 Surveiller la mère/accompagnant et les autres enfants, pour qu‟ils ne mangent pas l‟ATPE du
patient.
 Assurer la disponibilité d‟eau potable à volonté dans le service et au niveau du patient. La
mère/accompagnant doit lui offrir de l‟eau à volonté au moment ou après la prise d‟ATPE.
 Retranscrire sur la fiche de suivi CRENI le volume donné et consommé.
Tableau 20: Quantité d’ATPE à donner par 24h en phase de transition
Classe de Poids
Pâte
Pâte
Barres
Total
Grammes
Sachets
Barres
Kcal
3 Ŕ 3,4
90
1,00
1,5
500
3,5 Ŕ 3,9
100
1,00
1,5
550
4 Ŕ 4,9
110
1,25
2,0
600
5 Ŕ 5,9
130
1,50
2,5
700
6 Ŕ 6,9
150
1,75
3,0
800
7 Ŕ 7,9
180
2,00
3,5
1000
8 Ŕ 8,9
200
2,00
3,5
1100
9 Ŕ 9,9
220
2,50
4,0
1200
10 Ŕ 11,9
250
3,00
4,5
1350
12 Ŕ 14,9
300
3,50
6,0
1600
15 Ŕ 24,9
370
4,00
7,0
2000
53
25 Ŕ 39
450
5,00
8,0
2500
40 Ŕ 60
500
6,00
10,0
2700
Tableau 21: Volume de F100 à donner en phase de Transition
Classe de Poids (kg)
6 repas par jour
Moins de 3,0
5 repas par jour
DONNER DU F10023DILUE
3,0 Ŕ 3,4
75 ml par repas
85 ml par repas
3,5 Ŕ 3,9
80
95
4,0 Ŕ 4,4
85
110
4,5 Ŕ 4,9
95
120
5,0 Ŕ 5,4
110
130
5,5 Ŕ 5,9
120
150
6 Ŕ 6,9
140
175
7 Ŕ 7,9
160
200
8 Ŕ 8,9
180
225
9 Ŕ 9,9
190
250
10 Ŕ 10,9
200
275
11 Ŕ 11,9
230
275
12 Ŕ 12,9
250
300
13 Ŕ 13,9
275
350
14 Ŕ 14,9
290
375
15 Ŕ 19,9
300
400
23
Ajouter de l’eau selon le volume d’eau prescrit ; le terme « dilué » est réservé au F100 auquel on a ajouté 1/3 d’eau en
plus de la quantité normale (135 ml pour 100 kcal) : on qualifie ce lait de « F100-dilué ».
54
20 Ŕ 24,9
320
450
25 Ŕ 29,9
350
450
30 Ŕ 39,9
370
500
40 Ŕ 60
400
500
4.4.2 Traitement médical systématique
L‟antibiothérapie doit être continuée 4 jours de plus après la phase 1 ou jusqu‟au transfert en phase 2
ou au CRENAS.
Les patients qui sont transférés en CRENAS après avoir été suivi en CRENI n‟ont pas besoin de recevoir à
nouveau une antibiothérapie systématique.
4.4.3 Surveillance
La surveillance qui se fait en Phase 1 doit être maintenue en Phase de Transition.
Le gain de poids moyen durant la phase de transition chez les patients marastiques est d‟environ 6
g/kg/j.
4.4.4 Critères de retour de la Phase de Transition à la Phase I
Il faut repasser le patient en Phase 1 s‟il présente :

Un gain de poids de plus de 10g/kg/jour (une prise de poids de cet ordre est en général liée à
un excès de rétention liquidienne car, à ce stade, il n‟y a pas assez d‟apports énergétiques pour
un gain de poids aussi élevé) ;

Une augmentation des œdèmes ou l‟apparition d‟œdèmes de renutrition alors qu‟il n‟y avait
plus d‟œdèmes ;

Une augmentation rapide du volume du foie et de sa sensibilité ;

Tout signe de surcharge liquidienne, de défaillance cardiaque ou de détresse respiratoire ;

Le développement d‟une distension abdominale ;

Le développement d‟une diarrhée de renutrition avec perte de poids (Attention on peut avoir
des selles liquides sans perte de poids dans ce cas-là, ne pas agir) ;

Le développement d‟une complication nécessitant une perfusion intraveineuse ou/et des
médicaments, ou/et une thérapie de réhydratation ;

Une perte de poids ;

L‟indication de mettre en place une SNG.
NB : Il est fréquent que les enfants aient une augmentation du nombre de selles lorsqu‟ils changent de
régime alimentaire. Ceci peut être ignoré si l‟enfant ne perd pas de poids. Plusieurs selles liquides sans
perte de poids ne sont pas un critère de retour à la phase 1.
55
4.4.5 Critères de passage de la Phase de Transition au CRENAS ou Phase 2
Pour passer de la phase de transition au CRENAS ou à la phase 2 il faut remplir les critères suivants :

Un bon appétit : consommation d‟au moins 90% de la ration journalière d‟ATPE ou de F100

Réduction importante ou totale d‟œdèmes

Cliniquement bien

L‟accord de l‟accompagnant (Si transfert au CRENAS)
Procédures de transfert du CRENI vers le CRENAS
4.5

Vérifier si toutes les vaccinations sont à jour selon le calendrier vaccinal et si tous les thèmes
d‟éducation pour la santé ont été abordés avec l‟accompagnant au cours de la prise en charge du
malnutri.

Des dispositions adéquates doivent être prises pour un bon suivi du patient : donner à la mère
accompagnante la fiche de transfert avec l‟adresse complète du CRENAS et une provision
d‟ATPE jusqu‟au prochain rendez-vous du CRENAS

La fiche de suivi doit être dûment remplie avec la date de sortie, le mode de transfert et les
mesures anthropométriques du jour du transfert.

Le registre doit lui aussi être rempli le même jour du transfert.
Non Réponse au traitement en CRENI
C‟est en général uniquement les patients ayant des critères d‟échec au traitement qui doivent avoir un
examen clinique et de laboratoire approfondi.
Lorsque les enfants remplissent les critères de “non réponse au traitement” ‟ils ont besoin d‟avoir une
anamnèse et un examen clinique approfondis et/ou des examens de laboratoire. Une non réponse au
traitement standard est un « diagnostic » à part entière. Elle doit être notée sur la fiche de suivi.
Tableau 22: Critères de non réponse
Critères
Délais
l’admission
Absence d‟amélioration ou ne reprend pas de l‟appétit
4 Jours
Ne commence pas à perdre ses œdèmes
4 Jours
Les œdèmes toujours présents
10 Jours
Ne prend pas de poids
10 Jours
Détérioration clinique APRES admission
A tout moment
après
56
4.5.1 Investigation sur les Causes d’Echec au traitement (CRENI)
CAUSES LIEES A LA STRUCTURE :
 Mauvaise application du protocole
 Environnement non propice aux patients souffrant de MAS
 Personnel trop strict et intimidant,
 Personnel mal formé Ŕ rotation excessive ou chef du personnel médical non formé au traitement
 Personnel insuffisant (notamment la nuit)
 Traitement des patients dans un lieu ouvert, au milieu des autres patients
 Fiche de suivi incomplète et mal remplie (ou utilisation du dossier traditionnel du patient)
 Balance imprécise et non fiable (ou pesées irrégulières et non reportées sur le graphique)
 F75, F100 ou ATPE non préparée ou donner de façon incorrecte
 Insuffisance de suivi

Insuffisance de motivation du personnel
CAUSES LIEES AU PATIENT
 Une complication médicale (voir section 7 : Complications)
 Toxicité des médicaments (voir paragraphe 7.13. Médicaments)
 Volume de nourriture insuffisante (critères pour poser une SNG)
 Nourriture consommée par les frères et sœurs ou accompagnant
 Partage de la nourriture avec l‟accompagnant
 Malabsorption
 Traumatisme psychologique
 Rumination (et autres types de traumatisme psychosocial sévère)
 Infection d‟origine virale, bactérienne résistante aux antibiotiques utilisés, candidoses, diarrhées,
dysenteries, pneumonies, TB, infections urinaires, otites moyenne, paludismes, VIH/SIDA,
schistosomiases, leishmanioses, hépatites/cirrhoses.
 Autres maladies sous-jacentes importantes : anomalies congénitales (par ex : le syndrome de
Down ou trisomie 21), atteintes neurologiques (par ex : hémiplégie), maladies métaboliques
congénitales.
Lorsque l‟état clinique du patient se détériore après avoir progressé de façon satisfaisante initialement, ceci
est dû en général à :
 Un déséquilibre électrolytique du en particulier au passage du sodium du système intracellulaire
vers le système extracellulaire entrainant une expansion du liquide circulant et par conséquent
provoquant une surcharge ou un syndrome de renutrition.
 Le dosage ou l‟utilisation inappropriée de médicaments chez le malnutri.
57
 L‟inhalation de produits thérapeutiques
 Une infection aiguë contractée d‟un autre patient dans le centre ( nosocomiales) ou après la visite
d‟un parent ou d‟un membre de la famille.
 La réactivation du système immunitaire et inflammatoire, lors de la phase de réhabilitation.
 L‟utilisation d‟un nutriment limitant insuffisant dans le régime diététique, du fait d‟une croissance
rapide. Ceci est peu fréquent avec les produits thérapeutiques modernes (F 100 et ATPE), mais
cela peut arriver avec des produits fabriqués localement ou avec l‟introduction « d‟autres produits
thérapeutiques », ou lorsque l‟accompagnant partage son repas avec le patient (voir paragraphe
5.14 Syndrome de Renutrition).
4.5.2 Conduites à tenir - Traitement
 Noter sur la fiche de suivi le diagnostic et référer le patient à un médecin expérimenté ;
 Evaluer l‟état du patient en analysant les antécédents cliniques et en faisant un examen approfondi
du patient à l‟aide de la fiche d‟examen clinique (voir annexe 17) ;
 Prendre sa température Ŕ son pouls Ŕ sa fréquence respiratoire avec précision ;
Si besoin,
 Faire un examen d‟urine pour recherche de pus, un prélèvement sanguin avec culture, une analyse
de crachats et un tubage gastrique pour recherche de TB, un examen de la rétine pour recherche
de tâches tuberculeuses dans la semi-obscurité ;
 Faire une radio du thorax ;
 Faire un examen de selles pour recherche du sang dans les selles, des giardia (trophozoïtes ou
kystes) ; culture de selles pour recherche de bactéries pathogènes. Test VIH, tests hépatiques et
goutte épaisse pour le paludisme ;
 Faire une ponction lombaire pour examen et culture du liquide cérébro-rachidien ;
 Demander aux parents si des médicaments traditionnels et d‟autres traitements ont été utilisés au
CRENI et leur demander de les apporter (ceci est souvent fait dans un but de les rassurer) ;
 Revoir systématiquement la liste des causes d‟échec au traitement (voir : encadré ci-dessus).
Si la résolution de la cause n‟a pas d‟effets immédiats, demander une évaluation externe par un médecin
expérimenté dans le traitement de la MAS.
 Revoir la supervision du personnel avec une formation pratique si nécessaire ;
 Re-calibrer les balances et toises ;
 Référer les patients souffrant de maladies chroniques (maladies cardiaques congénitales,
hydrocéphalie, hémiplégie, dysplasie broncho-pulmonaire, défaillance rénale chronique, etc.) au
service pédiatrique le plus approprié Ŕ ces patients sont à ce moment-là référés médicalement hors
du programme et tout traitement et prise en charge sera fait par un autre service.
4.6
Critères de sortie du CRENI
La sortie des patients s‟effectue lorsqu‟ils atteignent les critères notés dans le tableau suivant :
58
Tableau 23 : Critères de sortie
AGE
6 mois à
mois
CRITERES D’ADMISSION
CRITERES DE GUERISON
P/T < -3 Z score ou
P/T ≥ -1,5 Z score ou
PB < 115mm
PB > 125 mm et
Et
Absence d‟œdèmes nutritionnels pendant
14 jours
59 Appétit médiocre
Présence de complications médicales
Ou
Présence d‟œdème nutritionnels +++ ou
Kwash-marasme
P/T ≥ 85% de la médiane (NCHS) et
5 à 18 ans
Absence d‟oedèmes nutritionnels
pendant 14 jours
IMC ≥ 17,5 ou
PB ≥ 185 mm et
Adultes
Absence d‟œdèmes nutritionnels
pendant 14 jours
P/T < 70% de la médiane (table NCHS pour
adolescents) ou
Présence d‟œdème nutritionnels + ou ++
Et
Appétit médiocre
Présence de complications médicales
Ou
Présence d‟œdèmes nutritionnels +++
59
IMC < 16 avec perte de poids récente ou
PB < 180 mm avec perte récente de poids
ou
Présence d‟œdèmes nutritionnels + ou ++
Et
Appétit médiocre
Présence de complications médicales
Ou
4.7
Présence
nutritionnels
+++
Critères
ded‟œdèmes
performance
au CRENI
Tableau 24 : Valeurs de référence pour les principaux indicateurs
CRENI
Valeurs Acceptables
Valeurs d’alarme
Taux de traité avec succès
> 75 %
< 50%
Taux de mortalité
< 10 %
> 15%
Taux d’abandons
< 15 %
> 25%
NB : l‟objectif du CRENI est de stabiliser les patients et de les transférés vers les CRENAS, donc il n‟est
pas obligatoirement nécessaire d‟atteindre la guérison nutritionnelle pour les transférer. Cependant les
patients ne pouvant pas être transférés doivent être pris en charge au niveau du CRENI jusqu‟à la guérison.
Ceux-ci seront enregistrés comme « guéris » et non comme « traité avec succès ».
60
V.
TRAITEMENT DES COMPLICATIONS
Un patient qui développe une complication doit toujours être transféré en Phase 1 au CRENI (s‟il est en phase de
transition, il doit, à ce moment-là, repasser en Phase 1) ; s‟il est suivi en ambulatoire au CRENAS, il doit être
transférés au CRENI, si les conditions de transport le permettent et si le CRENI n‟est pas trop loin du CRENAS.
Sinon, il faudrait essayer de commencer le traitement pré transfert.
Pour les complications, une « fiche de suivi intensive journalière » est prévue pour le suivi intensif du patient durant
les jours critiques du traitement.
5.1
Déshydratation chez le marasme
Le traitement ou un faux diagnostic de la déshydratation sont la cause de décès la plus fréquente du traitement des
MAS. Pour cette raison, les solutions de réhydratation ne doivent jamais être administrées systématiquement aux
patients souffrant de MAS. La fenêtre thérapeutique chez ces patients est très étroite, et de ce fait ils peuvent passer
rapidement d‟une déshydratation à une hyperhydratation avec surcharge liquidienne et défaillance cardiaque. Les
perfusions IV doivent être rarement utilisées. Chez les marasmes mais surtout chez les kwashiorkors, l‟appareil rénal
défectueux les rend particulièrement sensibles à toute surcharge de sel (sodium).
 NE PAS utiliser le protocole standard du traitement de la déshydratation des enfants bien nourris et
déshydratés (PECIME) pour les patients souffrant de MAS ;
 NE PAS laisser à la disposition des patients la Solution de Réhydratation (SRO) ou RéSoMal libre d‟accès
dans un seau en donnant les instructions de donner un verre après chaque selle liquide. Cette pratique non
contrôlée conduit directement à une défaillance cardiaque, à une non-réponse de la fonte des œdèmes, à la
réapparition d‟œdèmes de renutrition et à n‟avoir aucune trace du traitement donné ;
 NE PAS traiter la diarrhée avec des solutions de réhydratation s‟il n‟y a pas de déshydratation, dans le but
de « prévenir » un début d‟une déshydratation : ceci conduit aussi à une surcharge et une défaillance
cardiaque ;
Une fois l‟excès de sodium administré, il est très difficile de l‟éliminer de l‟organisme du patient.
5.1.1 Diagnostic de déshydratation
Le diagnostic de déshydratation chez le marasme n‟est pas facile ; même pour des pédiatres très
expérimentés, les erreurs sont fréquentes. C‟est pour cette raison que l‟on doit toujours être prêt à réviser
son diagnostic.
 Ne PAS utiliser les signes classiques de déshydratation, ils ne sont pas valables. En effet, la peau
chez le marasme a perdu son élasticité et forme des plis, ce qui fait que le pli cutané persiste
quelque soit l‟état de déshydratation et le test du pli cutané est en général positif sans qu‟il n‟y ait
de déshydratation ! C‟est pourquoi, il faut :
 NE PAS utiliser la persistance du pli cutané pour diagnostiquer une déshydratation chez le MAS.
Les yeux d‟un marasme sont normalement enfoncés, sans qu‟il soit pour autant déshydraté.
 NE PAS diagnostiquer un marasme ayant les yeux enfoncés pour un patient déshydraté.
61
Des diagnostics incorrects ou des déshydratations sur-diagnostiquées sont très fréquents et le traitement donné est
ainsi inapproprié. Les conséquences d‟une hyperhydratation sont beaucoup plus sérieuses que celles d‟une
déshydratation légère. Mais d‟autre part, un enfant vraiment déshydraté a besoin d‟être réhydraté pour survivre.
 NE PAS faire de diagnostic définitif de déshydratation.
 Faire un diagnostic provisoire, même si vous pensez qu‟il s‟agit d‟une déshydratation avant de confirmer le
diagnostic.
Le principal diagnostic repose sur les antécédents du patient plutôt que sur son examen clinique. Les signes cidessous doivent être présents :
 Des antécédents de pertes liquidiennes récentes Ŕ en général des selles diarrhéiques liquides comme de
l‟eau (et non molles ou muqueuses) et fréquentes avec changement récent dans les dernières heures ou
jours.
 Notion de perte récente de poids
 Des antécédents de changements récents du regard.
 Si les yeux sont enfoncés, il faut que la mère confirme que les yeux ont changé depuis que la diarrhée a
débuté.
 Absence de veines superficielles visibles et gonflées (les examiner au niveau de la tête, du cou et membres)
 L‟enfant ne doit pas avoir d‟œdèmes.
5.1.2 Diagnostic de choc avec déshydratation
 Déshydratation confirmée par les antécédents et l‟examen clinique ;
 Pouls radial ou fémoral faible ou absent ;
 Extrémités des membres froides (en touchant du dos de la main pendant 5 secondes) ;
 Temps de recoloration capillaire ralenti (de plus de 3 secondes) au niveau de l‟ongle.
Si à ce tableau clinique, s‟ajoute
 Une diminution du niveau de conscience, même après stimulation, on parle à ce moment-là de choc sévère.
Remarque : Il y a plusieurs causes de choc chez le malnutri sévère :
1) Le choc toxique,
2) Le choc septique,
3) La défaillance hépatique et
4) Le choc cardiogénique.
NB : Traiter un choc cardiogénique ou une défaillance hépatique comme un choc du à la déshydratation est très
dangereux et le traitement en lui-même peut conduire à la mort.
62
5.1.3 Traitement de la déshydratation
Le poids doit être pris avec une balance pour bébé (d‟une précision à 10 Ŕ 20 gr), et pour les enfants plus âgés (plus
de 8 kg) avec une balance Salter avec une bassine pour favoriser le confort et l‟hygiène. La bassine facile à nettoyer
et à désinfecter doit être placée près du sol (voir photographie en annexe 1). Les patients doivent être pesés
déshabillés. Les culottes de pesée utilisées lors des enquêtes nutritionnelles ne sont pas conseillées pour les enfants
malades tant sur le plan de l‟hygiène que du confort. Chaque fois que cela est possible, un patient déshydraté avec
MAS doit être réhydraté par voie orale. Tout traitement intraveineux est particulièrement dangereux et n‟est
recommandé uniquement qu‟en cas de :

Choc sévère avec
o
Perte de la conscience et
o
Confirmation de la déshydratation.
Le traitement est basé sur la mesure précise du poids Ŕ ceci est la meilleure mesure de l‟équilibre liquidien. AVANT
de commencer le traitement de la déshydratation, il faut :

Peser l‟enfant

Marquer les rebords du foie et les rebords costaux sur la peau avec un stylo indélébile

Prendre et noter la fréquence respiratoire
En addition à ceci, si le personnel est suffisamment formé, il faut :
 Prendre et noter les caractéristiques des bruits cardiaques (présence ou absence de bruits du galop)
 Prendre et noter le pouls
 Vérifier le temps de recoloration cutanée du dos de l‟ongle (en seconde)
Le traitement est réajusté entièrement en fonction :
o
Des changements de poids et
o
De l‟amélioration des signes cliniques et
o
De l‟apparition des signes de surcharge
L‟équilibre hydrique est mesuré par la pesée régulière de l‟enfant :
-
Administrer un liquide de réhydratation « RéSoMal » jusqu‟à ce que le déficit pondéral soit corrigé (mesuré
ou estimé)
-
Arrêter dès que le patient est « réhydraté » c‟est-à-dire dès qu‟il a atteint son « poids de réhydratation cible »
-
Tout liquide additionnel ne doit pas être donné chez un patient souffrant de MAS qui a un volume circulatoire
normal, pour « prévenir » une déshydratation récurrente
Normalement, il faut beaucoup moins de RéSoMal pour réhydrater de façon adéquate un malnutri par rapport à un
patient dont l‟état nutritionnel est satisfaisant (50 ml/kg de poids corporel représentent 5 % de son poids corporel).
 Commencer à donner 10 ml/kg/heure les 2 premières heures par voie orale ou par SNG (soit 2 % du poids
corporel) et ensuite ajuster selon les changements de poids observés. Peser l‟enfant chaque heure et
63
évaluer la taille de son foie, son rythme respiratoire et son pouls et le temps de recoloration capillaire au
niveau du lit de l‟ongle.
 Après l‟avoir réhydraté, il n‟a plus besoin de traitement ultérieur ; cependant, pour les enfants malnutris de 6
à 24 mois, 30 ml de RéSoMal peuvent être donnés après chaque selle liquide. L’instruction standard qui
prescrit 50-100ml après chaque selle ne doit pas être utilisée Ŕ cela est dangereux. L’objectif est de
ne remplacer que ce qui est perdu et non de changer l’équilibre liquidien du patient.
Sous aucun prétexte, il ne faut donner plus de solutions de réhydratation avec pour seul but de « prévenir » la
déshydratation ou « être sûr » que le patient ait reçu assez de solution de réhydratation. Prise de décision suivant
l‟évolution du traitement après deux heures :
 Réévaluer l‟état du patient après deux heures.
S’il y a toujours perte de poids :
 Augmenter le RéSoMal à raison de 10ml/kg/heure ;
 Réajuster la conduite à tenir une heure après.
Si le poids est stable :
 Augmenter le RéSoMal à raison de 5ml/kg/heure ;
 Réajuster la conduite à tenir chaque heure.
S’il y a augmentation de poids et :
1- Son état se DETERIORE sous traitement de réhydratation :
 Alors le diagnostic de déshydratation n‟est pas correct.
 Stoppez tout apport de RéSoMal et donnez-lui du F75.
2- S‟il n‟y a PAS d‟AMELIORATION de son état (comportement et apparence) ou de changement des signes
cliniques :
 Alors le diagnostic de la déshydratation est probablement incorrect ;
 Donner soit du F75, soit du F75 et RéSoMal alternativement.
3- S‟il y a une AMELIORATION de l’état clinique mais toujours présence de signes de déshydratation,
 Continuer le traitement jusqu‟à ce que le poids cible soit atteint avec du RéSoMal uniquement ou du F75 et
RéSoMal en alternance.
4- S‟il y a DISPARITION des signes de déshydratation,
 Arrêter le traitement de réhydratation et commencer avec du F75.
Poids Cible de la réhydratation avec selles aqueuses : Si le patient est déjà sous traitement MAS, qu‟il a été pesé
avant le début de la diarrhée et qu‟il n‟a pas perdu de poids avec la diarrhée :
 Ne donner aucun traitement de réhydratation.
64
S‟il a perdu du poids du fait de la diarrhée, la perte de poids équivaut aux selles diarrhéiques et le poids de
réhydratation cible équivaut au poids du patient avant le début de la diarrhée.
 Remplacer uniquement le poids perdu durant la diarrhée.
Si le patient est nouvellement admis, il est extrêmement difficile de juger du volume hydrique perdu chez le marasme.
Du fait de cette fenêtre thérapeutique étroite et du danger de passer facilement de la déshydratation à
l‟hyperhydratation, le déficit pondéral estimé doit avoir une approche très conservatrice. Il est préférable et moins
dangereux de sous-estimer légèrement le déficit pondéral que de le surestimer. En pratique, le poids perdu est
généralement évalué de 1 % à 3 % de poids corporel et pour quelques-uns à 5%.
 Ne tentez pas d‟augmenter le poids corporel de plus de 5 % chez les patients conscients.
S‟il y a un gain de poids de plus de 5 % du poids corporel avec réhydratation, le patient vraiment déshydraté montrera
des signes cliniques d‟amélioration de façon spectaculaire et sera hors de danger de mort immédiat causé par la
déshydratation ; le traitement peut être continué avec du F75. Durant la réhydratation,
 L‟allaitement ne doit pas être interrompu.
 Commencer avec le F75 dès que possible, oralement ou par SNG.
 Le RéSoMal et le F75 peuvent être donné de façon alternative chaque heure s‟il y a encore des signes de
déshydratation et une diarrhée qui continue. L’introduction du F75 se fait en général 2 à 3 heures après
le début de la réhydratation.
5.1.4 Traitement du choc après déshydratation chez le marastique
S‟il y a confirmation de la déshydratation (présence d‟un antécédent de perte liquidienne, changement récent du
regard) et si le patient présente tous les signes cliniques suivants :

Léthargique ou inconscient,

Pouls filant rapide

extrémités des membres froides

ralentissement de la recoloration capillaire de l‟ongle
Traitement :

Mettre le patient sous perfusion intraveineuse. Les volumes à administrer doivent être diminués d‟au moins
de moitié par rapport à ceux utilisés chez un patient dont l‟état nutritionnel est normal.

Utiliser une des solutions suivantes :
o
Ringer-Lactate avec 5 % de dextrose ou
o
Solution demi-salée avec 5 % de dextrose
o
Donner 15 ml/kg en IV durant la première heure et réévaluer l‟état de l‟enfant.
S‟il y a perte continue de poids ou si le poids reste stable,
65

Continuer à raison de 15 ml/kg en IV la prochaine heure, jusqu‟à ce qu‟il y ait gain de poids (15 mg/kg
représentant 1,5 % du poids corporel, donc le gain de poids attendu après 2 heures est de 3 % du poids
corporel).
S‟il n‟y a pas d‟amélioration et que le patient gagne du poids, il faut alors assumer qu‟il est en état de choc toxique,
septique ou cardiogénique, ou en défaillance hépatique :

Arrêter le traitement de réhydratation et chercher d‟autres causes de pertes de conscience.
Dès que le patient reprend conscience ou que les pulsations cardiaques ralentissent pour redevenir normales,

Arrêter la perfusion et traiter le patient par voie orale ou par SNG à raison de 10ml/kg/heure de RéSoMal.

Continuer avec le protocole (voir Figure 4) afin de le réhydrater oralement en utilisant les changements de
poids comme indicateurs majeurs de progrès.
REMARQUE : Il ne doit jamais y avoir de perfusions posées sur un patient malnutri capable de boire ou d‟absorber
des produits liquides par SNG.
5.1.5 Surveillance de la réhydratation
Stopper tout traitement de réhydratation (oral ou intraveineux) immédiatement, si un des signes suivants est
observé :
 Le poids cible de réhydratation est atteint (donner du F75),
 Les veines visibles sont turgescentes,
 Les œdèmes se développent (signes de surhydratation Ŕ donner du F75),
 Les veines superficielles au niveau du cou se développent (donner du F75)*,
 La taille du foie augmente de plus d‟un centimètre*,
 Le foie est sensible à la palpation*,
 Le rythme respiratoire augmente de 5 respirations ou plus par minute*,
 Un geignement expiratoire se développe (ce bruit n‟est qu‟à l‟expiration)*,
 Présence de râles crépitantes* à l‟auscultation des poumons,
 Présence d‟un bruit du galop à l‟auscultation cardiaque*.
*Si ces signes se développent, le patient risque de faire une surcharge liquidienne, son volume circulatoire est
augmenté et il risque de faire une défaillance cardiaque.
66
Figure 3 : Traitement de la déshydratation
TRAITEMENT DE LA
DÉSHYDRATATION
Réhydrater jusqu’à ce que le
déficit pondéral (mesuré ou
estimé) soit corrigé, ensuite
STOPPER !
Ne donner pas plus de liquide
pour “prévenir toute rechute”
Inconscient
Conscient
IV perfusion
Resomal
5 ml / kg / 30min les
premières 2 h
Solution 1/2 saline & 5% glucose
ou Ringer lactate & 5% glucose
Ou Ringer lactate
à 15ml/kg les 1ières heures & ré-évaluer
- Si amélioration, 15ml/kg les premières 2 h
conscient, SNG: ReSoMal
- Si PAS amélioration =>Choc septique/toxique/
cardiogénique – défaillance cardiaque/hépatique
paludisme cérébral – intoxication médicamenteuse
3
acidose
Figure 4: Conduite à tenir pendant la réhydratation
Poids
Augmente
Amélioration de
l’état clinique
Continuer
Poids
cible
F75
Stable
Diminue
Non amélioration
de l’état clinique
- STOPPER TOUTE
réhydratation
- Donner du F75
- Re-diagnostiquer
& évaluer
• Augmenter
ReSoMal
5ml/kg/hre
• Ré-évaluer
chaque hre
• Augmenter
ReSoMal
10ml/kg/hre
• Ré-évaluer
chaque hre
39
67
5.2
Déshydratation chez le kwashiorkor
Tous les patients présentant une malnutrition œdémateuse ont une augmentation de leur volume total hydrique et de
sodium : ils sont hyper hydratés. Ils ne peuvent pas être déshydratés ; mais ils sont souvent hypovolémiques avec
une mauvaise répartition des volumes liquidiens. L‟hypovolémie (volume sanguin circulant bas) est due à la dilatation
des vaisseaux sanguins avec un débit cardiaque peu élevé.
Si un kwashiorkor a une diarrhée aqueuse importante et que son état général se détériore cliniquement,
-
Remplacer la perte liquidienne sur la base de 30 ml de RéSoMal par selle aqueuse. Ceci n‟est pas
obligatoire et l‟état clinique du patient après prise de RéSoMal doit être à nouveau réévalué avec prudence.
Le traitement de l‟hypovolémie chez le kwashiorkor est le même que le traitement pour le choc septique (voir
paragraphe 5.5 : Choc septique).
5.3
Déshydratation Hypernatrémique
La déshydratation hypernatrémique est fréquente dans les zones de faible humidité relative (atmosphère sèche) et
particulièrement si elle s‟accompagne d‟une température élevée. Cette forme de déshydratation risque de se produire
chez les enfants qui se rendent au CRENAS/CRENI : portés sur le dos, après une longue marche sous le soleil, la
mère oublie de s‟arrêter pour donner quelque chose à boire à l‟enfant. Il est important de donner à boire de l‟eau
sucrée aux patients dès leur arrivée au CRENAS et de les faire attendre à l‟abri du soleil. Cette forme de
déshydratation peut aussi arriver lorsque les repas sont trop concentrés.
L‟hyper-natrémie est difficile à traiter mais facile à prévenir. Les enfants malnutris, particulièrement ceux qui sont
dans des environnements secs et chauds, devraient toujours pouvoir accéder à suffisamment d‟eau.
REMARQUE : Dans les zones désertiques où l'humidité est très faible et où la température pendant la journée est
très élevée, TOUS les enfants doivent avoir de l'eau à boire à intervalle fréquent. Si le F100 est utilisé en phase de
transition et de réhabilitation (Phase 2), il doit être DILUE et le tableau sur les quantités de F100 par repas doit être
ajusté pour le volume d‟eau supplémentaire ajouté à chaque repas.
5.3.1 Diagnostic
Le premier signe caractéristique est le changement de la texture de la peau.
 La peau a la texture de pâte à pain (pâte à pain à base de farine et eau)
 Les yeux peuvent être un peu enfoncés
 L‟abdomen se creuse souvent et se ride (il est appelé “abdomen scaphoïde ou “prune belly”*)
 Apparition de fièvre
 Apparition progressive de somnolence puis inconscience
 L‟apparition de convulsions, si le traitement de l‟hypernatrémie n'est pas institué, peut conduire à la mort.
Les convulsions ne sont pas sensibles aux anticonvulsivants habituels (phénobarbital, diazépam, etc.).
L'incapacité à contrôler les convulsions par des anticonvulsifs peut être la première indication du diagnostic.
68
Le diagnostic peut être confirmé par la recherche d'une natrémie élevée. Normalement l‟hypernatrémie est
diagnostiquée lorsque le sodium sérique est de plus de 150mmol / l.
5.3.2 Traitement
Pour la déshydratation hypernatrémique insidieuse (c'est-à-dire : patient conscient et alerte, changement
uniquement de la texture de la peau au toucher).
 Allaiter l‟enfant ou lui donner du lait maternel. Ceci peut être complété avec de l'eau sucrée à 10% par
petites gorgées jusqu'à ce que sa soif soit apaisée. À ce stade, le traitement est relativement efficace,
 Donner de l‟eau par petites quantités Ŕ il faut prendre plusieurs heures pour corriger cette
déshydratation hypernatrémique légère.
 Ne PAS donner à boire de grandes quantités d'eau rapidement.
Pour une déshydratation hypernatrémique avérée, le traitement doit être lent. Dans le cas où il est impossible de
mesurer la concentration sérique de sodium, l‟objectif est de corriger la déshydratation hypernatrémique sur un
minimum de 48h.
 Commencer le traitement lentement, et lorsque l‟on approche les concentrations sériques normales de
natrémie, le rythme de réplétion peut être augmenté.
Dans le cas où il est possible de mesurer la concentration de sodium sérique,
 Réduire la concentration de sodium sérique d'environ 12 mmol/24 h afin de corriger l‟hypernatrémie
plus rapidement pour éviter la mort par œdème cérébral.
Le traitement de l'hypernatrémie tel qu‟il est décrit dans la littérature médicale, consiste à donner une solution saline
normale, lentement, soit oralement, soit par voie intraveineuse. Chez le malnutri sévère, il convient de réduire au
maximum l‟apport de sodium afin d‟éviter d‟être obligé de faire un tel traitement.
La bonne évolution clinique du patient est évaluée par la prise répétée du poids de l'enfant.
 Mettre tout d’abord le patient dans un environnement relativement humide (soit en aspergeant de
l‟eau ou de la vapeur d‟eau si l‟on se trouve en zones désertiques), thermo-neutre (28˚ à 32˚C). C‟est
l‟étape la plus importante qui ne doit en aucun cas être omise,
 Peser le patient sur une balance précise et noter le poids sur la fiche de surveillance intensive
journalière.
L'objectif du traitement est d‟atteindre un bilan hydrique positif d'environ 60 ml/kg/j au cours du traitement (évaluer par
le gain de poids), ce qui équivaut à 2,5 ml d'eau plate par kg/heure. Cette quantité ne doit pas être dépassée jusqu'à
ce que le patient soit éveillé et alerte.
Si le patient est conscient ou semi-conscient et n'a pas de diarrhée,
 Poser une SNG et commencer avec 2,5ml/kg/heure d'eau sucrée à 10 % ou l‟allaitement maternel.
Ne pas donner de F75 à ce stade, jamais de F100 ou de lait premier âge. L‟extraction de lait
maternel est la meilleure solution de réhydratation accessible qui existe.
 Repeser l'enfant toutes les 2 heures
Si le poids est statique ou diminue :
69
 Vérifiez l'environnement immédiat pour essayer d'empêcher les pertes d'eau en cours. Ensuite,
augmenter l'apport en eau sucrée pour compenser la perte de poids en cours (calculée en g/h et
augmenter l'apport du même montant que la perte de poids).
Si le poids augmente, poursuivre le traitement jusqu'à ce que le patient soit éveillé et alerte. S‟il est conscient ou
semi-conscient et s‟accompagne d‟une diarrhée,
 Donner 1/5 de solution saline normale dans 5% de dextrose, oralement ou par SNG.
S‟il est inconscient,
 Administrer les mêmes volumes de liquide (dextrose à 5% s'il n'y a pas la diarrhée et une
solution saline normale dans du dextrose à 5% en cas de diarrhée) par perfusion IV à l‟aide
d‟une pompe péristaltique ou burette pédiatrique précise, afin de s'assurer du respect du
rythme d'administration du liquide.
S‟il s‟éveille et est alerte, que sa peau reprend un aspect normal (ou que le sérum sérique redevient normal, si la
structure permet ce contrôle),
 Commencer l'alimentation avec F75.
5.4
Diarrhée
5.4.1 Diarrhée Persistante ou Chronique
Les patients avec une diarrhée persistante ou chronique (sans perte liquidienne aqueuse aiguë) n‟ont pas besoin
d‟être réhydratés. Ils se sont habitués depuis des semaines à leur état altéré d‟hydratation et ne doivent pas être
réhydratés pendant des heures ou des jours.
Le traitement approprié d‟une diarrhée persistante est nutritionnel24, il est le plus souvent dû à une carence en
nutriments et sera résolu avec l‟administration de F75 et la suppression de la prolifération bactérienne du grêle.
La prolifération bactérienne de l‟intestin grêle est supprimée dans la plupart des cas par le traitement
systématique chez les malnutris sévères ; si la diarrhée persiste, on peut donner un traitement à base de
métronidazole à raison de 10mg/kg/jour (voir annexe 28).
5.4.2 Diarrhée de Renutrition après admission
L'intestin du patient malnutri est atrophié et sa capacité d'absorber de grandes quantités de glucides est limitée ; à
cette atrophie intestinale peut s‟associer une atrophie du pancréas, ce qui compromet la digestion des glucides,
lipides et protéines.
Lorsque le patient commence son traitement sous F75, il y a souvent augmentation du nombre de selles
généralement molles. Il n‟y a normalement aucune perte de poids : le patient n‟est, par conséquent, pas déshydraté
et le traitement nutritionnel doit continuer.
 NE PAS donner de RéSoMal pour une simple “diarrhée de renutrition” sans perte de poids.
24
Vérifier si les selles sont muco-sanguinolentes, s’il s’agit d’une dysenterie amibienne ou shigellose.
70
En général, cette diarrhée peut être ignorée, car l‟amoxicilline supprime la prolifération bactérienne au niveau de
l‟intestin grêle et le F75 restaure le tissu intestinal endommagé ; après quelques jours, cette légère diarrhée
osmotique disparait.
La diarrhée de renutrition est plus fréquente chez les patients souffrant de malnutrition œdémateuse. Il existe des
recettes (inappropriées) de F75 contenant seulement du lait écrémé, huile, Complément de Minéraux et de Vitamines
(CMV) et du sucre. Le volume de sucre élevé rend ces recettes hyper-osmolaires et l‟excès de sucre peut créer une
diarrhée osmotique, que le personnel soignant traite avec du RéSoMal, alors qu‟il faudrait la traiter en changeant le
régime alimentaire.
Le F75 commercialisé contient de la dextrine-maltose à la place du sucre, ce qui diminue considérablement le risque
d‟une diarrhée osmotique.
Si le F75 est reconstitué (préparé selon des recettes) dans la structure de soins (CRENI) :
 Utiliser des recettes à base de farine (en particulier la farine de riz), et si possible, ajouter de farines
des graines germées qui agissent comme une amylase, réducteur de viscosité.
Si cela ne suffit pas ou s‟il y a perte de poids,
 Diviser le régime alimentaire en de nombreux repas et petites quantités, afin de ne pas surcharger
les capacités limitées de digestion et d‟absorption.
Pour quelques patients, cela sera insuffisant, l‟intestin ou le pancréas étant suffisamment endommagé pour que de
petits volumes de F75 provoquent une diarrhée osmotique initiale. Il faut à ce moment-là :
 Ajouter des enzymes pancréatiques directement aux repas juste avant de le donner. On peut les
trouver dans le commerce. Elles sont utilisées pour le traitement de la mucoviscidose.
 Changer de régime alimentaire en remplaçant dans le F75, le lait non fermenté par du lait fermenté
ou à base de yaourt.
5.5
Choc Septique (ou Toxique)
Le choc septique présente des signes de réelle déshydratation ainsi que des signes de choc cardiogénique et
souvent de défaillance hépatique ; le diagnostic différentiel est souvent très difficile.
Les patients qui ont l‟air « très malades », peuvent avoir un choc septique, cardiogénique, une défaillance hépatique,
une intoxication médicamenteuse à l‟aspirine, ou due à la médecine traditionnelle, au paludisme, à une infection
virale aiguë ou autres. Tout patient « très malade » ne doit pas être diagnostiqué automatiquement comme
ayant un choc septique ; il faut essayer de chercher la vraie cause de cet état clinique.
Les patients avec un choc septique sont très malades : si celui-ci se développe après admission, il s‟agit en général
d‟un choc cardiogénique ou d‟une réaction adverse au traitement donné.
5.5.1 Réévaluer la situation
Si le patient développe un tel état clinique après son admission,
 Réviser le traitement pour déterminer la cause de cette détérioration clinique ;
71
 Revoir toutes les solutions données (sodium), et particulièrement tout traitement donné en urgence
lors de l‟admission ; (si le volume de sodium donné est important, traiter pour choc
cardiogénique/défaillance cardiaque) ;
 Examiner les changements de poids journaliers qui peuvent être en faveur d‟un choc cardiogénique ;
NE PAS diagnostiquer un choc septique chez un patient très malade ayant pris du poids dans les
dernières 24 heures ;
 Arrêter tout médicament ne figurant pas dans le protocole ;
 Revérifier les doses de médicaments données et que celles-ci aient été bien ajustées pour les
patients malnutris.
5.5.2 Diagnostic
Pour faire le diagnostic de choc septique avéré, il faut que les signes de choc hypovolémique soient présents :

Un pouls filant rapide avec

Les extrémités froides,

Un ralentissement de la recoloration capillaire au niveau du lit de l‟ongle (de plus de 3 secondes),

Des troubles de la conscience,

Une absence de signes de défaillance cardiaque.
5.5.3 Traitement
Tout patient ayant un choc septique doit immédiatement :
 Recevoir une antibiothérapie à large spectre
Céftriaxone : IV lente 1 fois par jour (100 mg/kg/jour à J1, suivi de 50 mg/kg/jour les jours suivants),
ET
AJOUTER la Gentamicine : 5 mg/kg/jour une (1) injection IM par jour ou la Ciprofloxacine par voie orale 15-30mg/kg/j
en 2 doses
ET
Métronidazole : 10 mg/kg/jour par voie orale ou rectale 2 fois par jour (soit 5 mg/kg 2 fois par jour).
S‟il y a des lésions cutanées ouvertes ou des signes subjectifs d‟abcès pulmonaire,
 Ajouter de la cloxacilline IV pour enfants : 100-200 mg /kg/jour en 3 injections chaque 8
heures.
S‟il n‟y a pas d‟amélioration dans les 24 heures,
 Ajouter aussi du fluconazole par voie orale à raison de 3mg/kg/jour 1 fois par jour
Dans les endroits à forte prévalence VIH, où les candidoses orales sont fréquentes ou la prévalence de candidose
dépasse les 20%, ajouter le fluconazole dès le début du traitement.
72
 Garder au chaud pour prévenir et traiter l‟hypothermie,
 Donner de l‟eau sucrée par voie orale ou SNG, dès que votre diagnostic est fait (pour
prévenir l‟hypoglycémie).
 Autant que possible, ne bouger pas le patient (ne pas le laver, éviter l‟excès d‟examens
cliniques, toutes investigations dans d‟autres départements, etc.)
 Ne jamais transporter le malade non stabilisé vers d‟autres structures ; le stress du transport
peut conduire à une rapide détérioration et à son décès.
Pour le Choc Septique Insidieux,
 Donner le régime standard basé sur le F75 par SNG, si des résidus gastriques sont aspirés par la
SNG, commencer avec la moitié de la quantité recommandée de F75 jusqu‟à ce qu‟il n‟y ait plus de
résidus gastriques aspirés.
Pour le Choc Septique avéré, si le patient est inconscient du fait de l‟insuffisante irrigation cérébrale,
 Faire une perfusion lente d‟une des solutions ci-dessous (mais ne pas donner si vous soupçonnez un
choc cardiogénique) :
Sang total à raison de : 10 ml/kg pendant au moins 3 heures Ŕ rien ne doit alors être donné par voie orale
durant la transfusion de sang.
Ou
Solution de ringer-lactate avec 5 % glucose ou solution de sérum physiologique dilué de moitié (0,45 %) avec
5 % glucose, à raison de 10 ml/kg/heure pendant 2 heures (Attention ! A ne pas donner s‟il y a possibilité de
choc cardiogénique).
 Surveiller toutes les 10 minutes les signes de détérioration, plus spécialement de surcharge et de
défaillance cardiaque ;
 Augmentation du rythme respiratoire ;
 Apparition d‟un geignement expiratoire ;
 Augmentation de la taille du foie,
 Turgescences des veines jugulaires.
Dès que l‟état du patient s‟améliore (pouls radial bien frappé, retour de l‟état de conscience),
 Stopper tout apport IV et continuer avec un régime à base de F75 par SNG.
5.6
Absence de bruits intestinaux, dilatation gastrique et « splash »
(gargouillement) avec distension abdominale
Cette complication est la formation d‟un iléus fonctionnelle avec prolifération bactérienne dans l‟intestin grêle, comme
cela se produit lors d‟une occlusion intestinale. L‟estomac ne se vide pas de ses résidus gastriques et il y a absence
de mouvements péristaltiques au niveau de la lumière intestinale. Ils ont une septicémie à gram négatif et sont en
choc septique. Rien ne sera absorbé tant que l‟estomac ne se sera pas vidé.
73
Le pronostic est réservé et il faut prévenir les parents de la gravité de l‟état, Les mesures suivantes doivent être
prises :
 Donner un antibiotique IV comme dans le cas d‟un choc septique (voir paragraphe 7.5)
 Arrêter tout médicament qui peut être toxique,
 Faire une injection de sulfate de magnésium (2 ml d‟une solution à 50 %) et répéter la dose 2 fois par
jour jusqu‟à ce que le transit se rétablisse (émission de selles et diminution des résidus gastriques).
 Passer une SNG, aspirer les résidus gastriques puis irriguer l‟estomac avec 50 ml de solution
isotonique (5% de dextrose ou 10% de sucrose- cette solution n‟a pas besoin d‟être stérile). Aspirer
doucement toute la solution à nouveau. Répéter cette opération jusqu‟à ce que le liquide aspiré soit
claire.
 Mettre ensuite 5 ml/kg de solution sucrée (10 % de sucrose) dans l‟estomac et la laisser pendant une
heure. Puis ré-aspirer et mesurer le liquide retiré. Si le volume est inférieur à celui introduit, cela
signifie qu‟il y a bonne absorption digestive, réinjecter le liquide retiré de préférence et compléter
avec une solution de sucrose à 10% (5 ml /kg)49.
 Donner de la nystatine en suspension ou du fluconazole par SNG, afin d‟éliminer les candidoses au
niveau de l‟œsophage et de l‟estomac.
 Garder le patient au chaud.
Si le patient est inconscient, léthargique ou/et délirant,

Donner du glucose IV (voir paragraphe 7.11 : Hypoglycémie) ;
 NE PAS poser de perfusion à ce stade, mais surveiller le patient très prudemment durant les 6
prochaines heures, sans donner d‟autre traitement : utiliser la fiche de surveillance intensive
journalière.
Surveiller constamment pour voir si l‟état clinique du patient s‟améliore :
1) Par un changement de la fonction intestinale, une diminution de la distension abdominale, un retour visible du
péristaltisme à travers l‟abdomen, le retour des bruits intestinaux, une diminution du volume d‟aspiration gastrique ;
2) Par l‟amélioration de l‟état général du patient.
S‟il y a amélioration de la fonction intestinale,
 Commencer par donner de petites quantités de F75 par SNG (la moitié des quantités indiquées dans
le tableau 11 : Quantités de F75 en Phase 1). Aspirer les résidus gastriques avant chaque injection
de F75.
 Si le volume résiduel est important, diminuer le volume de F75.
 Si le volume résiduel est peu important, augmenter progressivement les quantités.
S‟il n‟y avait pas d‟amélioration après 6 heures :
 Envisager de poser une perfusion IV.
74
 Il est important que la solution contienne des quantités adéquates de potassium : ajouter du chlorure
de Potassium (20mmol/l) à toute solution ne contenant pas de potassium. Si vous n‟en avez pas,
utiliser 1/5 de une solution de sérum physiologique avec 4/5 de dextrose, ou du ringer-lactate avec
5% de dextrose, ou une solution de sérum physiologique réduit de moitié (solution 0,45%) à 5%
dextrose. Le débit de la perfusion doit être très LENT Ŕ le volume liquidien ne doit pas
dépasser 2 à 4 ml/kg/h (utiliser une burette pédiatrique ou une pompe péristaltique).
 Administrer les antibiotiques IV de première et seconde intention.
Lorsque le volume d‟aspiration du suc gastrique diminue de moitié (ceci signifiant qu‟il est à nouveau absorbé par
l‟estomac), mettre le traitement IV en discontinue et passer ensuite le plus rapidement possible par voie orale
uniquement.
5.7
Défaillance cardiaque
5.7.1 Signes et symptômes
Toute défaillance cardiaque doit être diagnostiquée devant les signes et symptômes suivants :

Toute détérioration physique avec gain de poids (ceci est la façon la plus facile de faire le diagnostic et ne
demande pas d‟équipement particulier ou de compétence clinique.)

Toute augmentation du rythme respiratoire avec gain de poids
> 50/min pour un enfant de 5 à 11 mois
> 40/min pour un enfant de 1 à 5 ans

Une augmentation de la fréquence respiratoire de plus de 5 respirations/minute (ceci est particulièrement
fréquent durant le traitement de réhydratation)

Toute augmentation du volume du foie (c‟est la raison pour laquelle on marque les rebords du foie avant
toute réhydratation)

Toute augmentation de la sensibilité du foie

Geignement expiratoire (signe de raideur des poumons)

Râles crépitant ou bronchiques

Turgescences des veines superficielles et du cou lors de la pression sur l‟abdomen (foie) : reflux hépatojugulaire

Cardiomégalie (ceci est très difficile à évaluer en pratique)

Bruits du galop à l‟auscultation du cœur (ceci est très difficile à évaluer en pratique)

Diminution de la concentration de l‟Hémoglobine (Hb) (ceci demande un examen de laboratoire) Ŕ sa
diminution est généralement un signe de surcharge liquidienne et non de diminution de globules rouges
Au dernier stade, il y a :
75

Soit une détresse respiratoire notoire progressant vers une tachycardie, les extrémités froides, œdèmes et
cyanose

Soit un décès soudain et inattendu. Il s‟agit d‟un choc cardiaque et il arrive chez les MAS après que le
traitement ait commencé
La cause est un apport excessif de sodium soit au niveau du régime nutritionnel, soit à partir de solutions de
réhydratation ou de médicaments ; même si l‟apport en sodium est restreint, des défaillances cardiaques peuvent être
provoquées suite à un apport de sodium résiduel dans le régime alimentaire, soit par le sodium extrait de la cellule
vers l‟espace extracellulaire peu après le début du traitement. L‟excès de sodium donné en salle d‟urgence ou durant
le traitement initial de réhydratation à l‟admission peut entrainer une défaillance cardiaque plusieurs jours après,
lorsque ce sodium est mobilisé dans l‟espace vasculaire. Il y a gain de poids. En effet, la défaillance cardiaque se
produit en général après avoir commencé le traitement de renutrition (et elle est souvent due au traitement) ; en
général, les poids précédents sont notés avant que la défaillance cardiaque ne survienne.
5.7.2 Diagnostic différentiel
Défaillance cardiaque et pneumonie sont cliniquement très similaires et très difficiles à différencier.
 S‟il y a une augmentation du rythme respiratoire avec gain de poids, alors la défaillance cardiaque
doit être le premier diagnostic évoqué.
 S‟il y a augmentation du rythme respiratoire avec une perte de poids, alors il faut plutôt diagnostiquer
une pneumonie.
 S‟il n‟y a pas de changement de poids (équilibre hydrique), alors le diagnostic différentiel doit être fait
en utilisant les autres signes de défaillance cardiaque.
 Si l‟apparition des signes de détresse respiratoire est consécutive au gain de poids, alors il ne s‟agit
pas d‟une pneumonie.
Les patients avec présence d‟œdèmes bilatéraux peuvent faire une défaillance cardiaque sans gain de poids, du fait
de l‟augmentation du volume sanguin circulant causée par la mobilisation de fonte des œdèmes dans l‟espace
vasculaire.
5.7.3 Traitement
Lorsque les œdèmes commencent à fondre chez le kwashiorkor et que le sodium est extrait des cellules vers la
circulation chez le kwashiorkor et le marasme, le volume plasmatique augmente et il y a par conséquent une chute du
taux d‟Hb. Cette anémie par DILUTION se produit chez presque tout patient en phase de guérison. La diminution du
taux d‟Hb comme signe de l‟augmentation du volume circulatoire est aussi un signe de surcharge avec défaillance
cardiaque. Ces patients ne doivent jamais être transfusés. La défaillance cardiaque n‟est pas causée par l‟anémie :
ceci est le signe d‟une augmentation du volume sanguin, cause de la défaillance cardiaque proprement dite ; c‟est
une erreur de diagnostic très fréquente. Ces patients en détresse respiratoire et anémiés ne doivent pas être
transfusés.
76
Figure 5: Conduite à tenir devant une détresse respiratoire.
Détresse respiratoire
Prendre le poids journalier
Si le poids augmente
Si le poids diminue
Si le poids reste stable
Surcharge
liquidienne - Risque
de défaillance
cardiaque
Pneumonie
Aspiration
47
Lorsqu‟une défaillance cardiaque est diagnostiquée,
 Arrêter tout apport liquidien ou solide (oral ou IV). Aucun apport solide ou liquide ne doit être donné
jusqu‟à ce que tout risque de défaillance cardiaque soit éloigné ou ait disparu (même s’il faut attendre
entre 24 et 48 heures). De petites quantités d’eau sucrée peuvent être données oralement si l‟on
suspecte une hypoglycémie ;
 Donner du furosémide (1mg/kg) Ŕ en général ceci n‟est pas très efficace. (En général, cela n’est
pas très efficace et l’on ne doit pas compter sur le traitement diurétique pour traiter la
défaillance cardiaque).
En option : La digoxine peut être donnée en dose unique et peu élevée (5 mcg/kg est une dose moins élevée que la
dose normale de digoxine). Dans ce cas là, NE PAS donner de dose de charge. Utiliser la préparation pédiatrique, ne
pas utiliser de petites quantités à partir des préparations pour adulte).
5.8
Hypothermie
Les patients souffrant de MAS sont très sensibles à l‟hypothermie (température rectale < 35,5 oC ou température
axillaire < 35oC).
77
5.8.1 Prévention
 Assurer une température ambiante entre 28° et 32° C dans la pièce, notamment la nuit ;
Garder les fenêtres et les portes fermées la nuit ;

Surveiller la température ambiante à l‟aide d‟un thermomètre enregistrant la température maximum et
minimum au mur ;
 Utiliser des lits d‟adultes pour que les enfants dorment près de leur mère. Il faut évidemment avoir
des couvertures en stock.
5.8.2 Traitement
 Réchauffer l‟enfant en utilisant la technique du « kangourou » pour les enfants qui ont un
accompagnant. L‟enfant est mis sur le thorax de la mère peau à peau et envelopper dans les habits
de la mère ;
 Lui mettre un bonnet de laine ;
 Donner à boire des boissons chaudes à la mère (de l‟eau plate chaude, du thé ou autre boisson
chaude) ;
 Surveiller la température corporelle durant le réchauffement toutes les 30 minutes ;
 Traiter l‟hypoglycémie et donner des antibiotiques de première et deuxième intention.
5.9
Fièvre
Les enfants souffrant de MAS ne répondent pas aux antipyrétiques. De ce fait, les accompagnants et le personnel
hospitalier donnent souvent des antipyrétiques de façon inappropriée, ce qui conduit souvent à une intoxication. Les
antipyrétiques sont beaucoup plus toxiques chez l‟enfant malnutri que chez un enfant normal. NE PAS donner
d‟aspirine ou de paracétamol chez les patients souffrant de MAS au CRENI. Pour une fièvre modérée, jusqu‟à 38,5°C
température rectale ou 38,0°C de température axillaire :
 NE PAS traiter ;
 Continuer le traitement systématique ;
 Découvrir l‟enfant (enlever les couvertures, le bonnet et la plupart des habits) et le garder dans un
endroit bien ventilé ;
 Donner à boire ;
 Vérifier s‟il n‟a pas de paludisme et rechercher toute forme d‟infection.
Pour une fièvre de plus de 39°C pour la température rectale ou 38,5°C pour la température axillaire, lorsque le
patient risque de développer une hyperthermie,
 Mettre un tissu mouillé/humide sur le crâne de l‟enfant, le ré-humidifier dès qu‟il est sec ;
 Surveiller la diminution de la température corporelle toutes les 30 minutes ;
 Donner abondamment à boire,
78
Si la température ne diminue pas, faire un enveloppement humide/mouillé qui couvre tout le corps de l‟enfant.
Si la température descend sous 38°C pour la température rectale ou 37,5°C pour la température axillaire, arrêter tout
enveloppement humide : on risque d‟induire une hypothermie en voulant descendre la température corporelle trop
basse.
5.10 Anémie sévère
 Diagnostic
Mesurer l‟Hémoglobine (Hb) à l‟admission chez tout patient qui présente une anémie clinique25.
 Traitement
Si l'Hb est > 4 g/100 ml ou l'hématocrite (Hte) > 12 % OU si le patient a commencé le traitement (F75) depuis plus de
48 heures (de préférence 24 heures) et moins de 14 jours,
 NE donner AUCUN traitement, sauf une dose unique d‟acide folique à l‟admission.
Si Hb = < 4 g/100 ml ou Hte =< 12 % dans les premières 24 heures après l‟admission, le patient souffre d‟une anémie
très sévère et il doit être traité.
 Donner 10ml/kg de sang total ou culot globulaire en 3 heures ;
 Arrêter toute alimentation pendant 3 heures après la transfusion de sang.
 NE PAS transfuser entre 48 heures après le début du traitement avec du F75 et J14.
 NE PAS donner de fer en Phase Aiguë.
Si les structures et la pratique est courante (unité de néonatalogie), il est préférable de faire une exsanguinotransfusion chez des enfants sévèrement malnutris ayant une anémie sévère.
Si une transfusion est nécessaire durant la période comprise entre le J2 et J14 après le début du traitement
diététique, ou s‟il y a défaillance cardiaque avec une anémie très sévère, faire une exsanguino-transfusion.
Si l‟expertise n‟existe pas, transférer le patient dans un centre où la structure et l‟expertise technique est suffisante
pour faire une exsanguino-transfusion (unité néonatale).
S‟il y a défaillance cardiaque due à une anémie sévère, le débit cardiaque est élevé avec un pouls bien frappé et des
battements de coeur audibles, des extrémités chaudes.
Une anémie ou une diminution de l‟Hb et une détresse respiratoire sont des signes de surcharge liquidienne et
d‟augmentation du volume plasmatique Ŕ l'insuffisance cardiaque n'est pas «due» à l'anémie, mais l'anémie
apparente est plutôt due à «l‟hémodilution», conséquence de la surcharge liquidienne :
25
L’Hb ne doit pas être mesurée dans la plupart des circonstances afin d’éviter que des personnes peu
expérimentées ne voient une Hb trop basse et transfuse le patient durant la période de déséquilibre électrolytique
(J2 à J14). 51 Certains protocoles conseillent de transfuser les patients souffrant de MAS avec une Hb de plus de 4,
s’il y a détresse respiratoire. Or souvent la détresse respiratoire est confondue avec une défaillance cardiaque. Par
conséquent, ce conseil ne devrait pas être suivi
79
 NE PAS transfuser du sang total ou du culot globulaire directement à ces patients.
5.11
Hypoglycémie
 Prévention de l’hypoglycémie
Les patients souffrant de MAS peuvent développer une hypoglycémie mais ceci n‟est pas fréquent.
 Donner de l‟eau sucrée à tout enfant qui a voyagé sur de longues distances, dès son arrivée au
centre. En général, on ignore l‟heure du dernier repas de l‟enfant : toutes les nouveaux arrivants
doivent recevoir de l‟eau sucrée (10 %) de façon systématique lorsqu‟ils attendent leur tour pour être
pesés, mesurés et examinés.
 Donner plus de sucre aux enfants souffrant d‟hypothermie ou en choc septique, qu‟ils aient ou non
une hypoglycémie.
Les enfants qui développent une hypoglycémie sont ceux qui n‟ont pas mangé depuis au moins 12 heures (des
glucides lents notamment). Tout enfant qui ne prend pas ses repas pendant la journée doit avoir au moins un repas la
nuit. Un enfant qui a pris tous ses repas pendant la journée ne développe pas d‟hypoglycémie la nuit et n‟a pas
besoin d‟être réveillé la nuit pour prendre un repas : il n‟est pas à risque d‟hypoglycémie.
 Diagnostic
Il n‟ y a souvent aucun signe d‟hypoglycémie. La plupart des patients souffrant de MAS hypoglycémiques ne
transpirent pas, ont la « chair de poule » ou palissent. Ils deviennent moins réceptifs, peu à peu sombrent dans le
coma et souvent sont hypothermiques.
Un des signes d‟hyperactivités du système nerveux sympathique, qui débute avec l‟hypoglycémie confirmée et qui est
présent chez le patient souffrant de MAS est la rétraction de la paupière supérieure. Si un enfant dort les yeux
ouverts, il faut le réveiller et lui donner de l‟eau sucrée ou du F75 à boire ; les mères et le personnel médical doivent
connaitre ce signe et le rechercher chez les enfants notamment la nuit.
 Traitement
 Chez les patients conscients et capables de boire, donner environ 50 ml d‟eau sucrée à 10 % (≈5 à 10
ml/kg) ou du F75 par voie orale. En fait la quantité totale n‟est pas critique ;
 Chez les patients qui perdent conscience, donner 50 ml d‟eau sucrée à 10 % par SNG.
 Chez les patients inconscients ou léthargiques, donner de l‟eau sucrée par SNG et du glucose en une seule
injection IV (≈ 5 ml/kg de solution à 10 % – des solutions plus concentrées causent des thromboses et ne
doivent pas être utilisées)
 Mettre sous antibiotiques de première et de seconde intention.
La réponse au traitement est rapide et décisive. Si un patient léthargique et inconscient ne répond pas rapidement à
ce traitement :
 Réviser votre diagnostic et traitement (paludisme cérébral, méningite, hypoxie, hyper-natrémie, etc.)
80
5.12 Dermatoses
Dermatoses chez le Kwashiorkor26
Le kwashiorkor souffre souvent de lésions ouvertes, où l‟épiderme à vif expose des plaies ouvertes
suintantes ayant l‟aspect de brûlures. Ces lésions peuvent être traitées de la même façon que les brulures.
Il y a perte de sérum mais aussi augmentation de perte de chaleur par évaporation et hypothermie
fréquente qu‟il faut à tout prix prévenir. Ces lésions pullulent souvent de bactéries et Candida sous les
conditions normales d‟hospitalisation de ces cas en CRENI. Normalement ces patients ne développent pas
de réactions inflammatoires, de formation de pus ou de fièvre, du fait de déficience de leurs fonctions
inflammatoires et immunitaires ; une réaction inflammatoire peut se produire durant le traitement lorsque
l‟état du patient s‟améliore.
 Traitement
 Mettre le patient sous antibiothérapie de 1ière et 2ième intention, en incluant le fluconazole.
 Surveiller la température corporelle ; ne pas laver l‟enfant sauf si la température ambiante est
élevée.
 Si possible, durant la journée, exposer les lésions directement à l‟air durant les heures chaudes de
la journée, pour qu‟elles sèchent (et forment une croute), ne pas couvrir avec des pansements
occlusifs.
 Durant la nuit et particulièrement durant les nuits froides, mettre du tulle gras si vous n‟avez rien
d‟autres,
Sinon, utiliser de préférence le tulle gras à base de sulfadiazine argenté (1%), sinon la pommade
d‟oxyde de zinc (10%) et refaire le pansement une fois par jour,
 Masser doucement les autres parties encore non affectées avec de l‟huile (ex. huile à base de
moutarde ou de soja) au niveau des régions non affectées de la peau afin de prévenir toutes lésions
futures.
 Si le patient souffre de candidoses, appliquer la crème à base de miconazole jusqu‟à ce qu‟elles
sèchent.
26
Certains protocoles recommandent de faire des bains avec la solution de permanganate de potassium. Le
permanganate de potassium est un agent oxydant très fort qui agit comme une substance astringente (une substance qui
coagula les protéines du sérum/sang/tissue et arrête le saignement, elles sont peu antiseptique parce qu’elles détruisent
aussi les protéines bactériennes et virales) et après application la peau à vif sèche rapidement ; la solution rosâtre se
colore et teint en brun la peau. C’est une solution empoisonnée si elle est ingérée et elle est caustique si celle-ci est
insuffisamment diluée. Elle n’est pas recommandée pour plusieurs raisons : a) le danger de ne pas la diluer assez b) ces
enfants sont déficients en antioxydants. Si celle-ci est utilisée, elle doit à ce moment là ne pas être trop concentrée et
avoir une couleur rose pale. D’autres astringents comme les sels d’aluminium et le nitrate d’argent. La solution de Burow
(acétate d’aluminium) est un astringent non toxique utilisé en cas d’otite externe (lors d’écoulement).Elle n’a pas été
testée dans les dermatoses du kwashiorkor, mais elle est beaucoup moins dangereuse que la solution de permanganate
de potassium.
81
Excoriation périnéale
Ceci est plutôt une dermatose chimique causée par la décomposition bactérienne des urines en
ammoniaque. Ceci est très fréquent lorsque l‟on met des couches en plastic afin de couvrir le périnée pour
éviter de souiller vêtements et draps. Etant exposé à l‟air, les fesses de l‟enfant vont sécher et les bactéries
et levures vont arrêter de se développer Ŕ elles prolifèrent dans des conditions d‟humidité sous le plastic et
pansement occlusif ; la formation d‟ammoniaque généré va s‟échapper dans l„air et la mère se rend tout de
suite compte si l‟enfant a uriné ou a eu une selle et elle peut à ce moment-là le nettoyer tout de suite.
 Prévention
 Ne pas utiliser les couches en plastic / polyéthylène etc. pour couvrir les fesses de l‟enfant.
 Faire faire ou donner aux mères des petits tabliers pour couvrir et protéger leur vêtements
lorsqu‟elles nourrissent /soignent/ changent / jouent avec leur enfant.
 Déshabiller les enfants le plus souvent possible durant la journée.
 Masser régulièrement la peau des enfants à l‟aide d‟huile (utiliser ce que les gens utilisent en
général, huile de moutarde semble particulièrement efficace)
 20 minutes après avoir nourri les enfants, les mettre sur le pot ; la mère peut s‟aider de ses
pieds pour aider l‟enfant à se mettre sur le pot27.
 Traitement
 Le plus important est de laver puis exposer à l‟air les fesses de l‟enfant.
 Si l‟érythème est très sévère, il peut être traité comme les dermatoses du kwashiorkor.
 Continuer l‟antibiothérapie de 2ième intention, et donner de la nystatine orale.
 Appliquer la crème/pommade de nitrate de miconazole28 jusqu‟à ce que les lésions soient
sèches.
Gale/poux
La gale est fréquente dans les endroits humides et chauds, lorsque les gens dorment ensemble. Les poux
se trouvent le plus souvent entre les doigts et orteils, au niveau de la taille, les plis inguinaux et sous les
aisselles. Chez les malnutris sévères et les patients immunodéprimés, elle peut contaminer tout le corps et
faire des croutes (c‟est ce que l‟on appelle “la gale norvégienne”).
 Traitement
27
Il y a un réflexe gastro-colique ; la libération d’hormones durant le repas augmentent les contractions intestinales et de
la vessie. Ceci devrait être régulièrement utilisé pour mettre les enfants sur les pots ou toilette après qu’ils aient fini de
manger. Ceci prévient non seulement les lésions périnéales mais aussi sont importants pour l’hygiène du CRENI (le fait
que l’enfant soit souillé par les selles est probablement la source de la plupart des infections nosocomiales).
28
Le miconazole peut être utilisé sur les muqueuses et par voie orale comme un gel pour traiter aussi bien les candidoses
que les candidoses périnéales et génitales.
82
 Appliquer de la crème (5%) /lotion (1%) à base de perméthrine29 sur tout le corps et laver avec
du savon après 12 heures. S‟assurer que les plis au niveau des doigts et orteils, taille,
aisselles, au niveau des plis inguinaux soient bien traités.
 Ne pas appliquer sur les muqueuses ou sur les plaies.
 Si le patient se lave après 8 heures, il faut répéter l‟application à nouveau et laisser la lotion ou
la crème pendant 12 heures.
 Traiter en même temps toute personne qui dort ou qui est en contact avec un patient.
 Pour les poux au niveau de la tête et de tout le corps, appliquer la lotion de perméthrine sur les
cheveux infestés Ŕ chez les enfants, ils sont souvent uniquement au niveau de la tête Ŕ les
adultes peuvent aussi en avoir au niveau des aisselles et du pubis.
 Changer d‟habits et laver et bouillir tous les habits et les draps de lit.
Infection fongique ou cutanée
Teigne, intertrigo (infection fongique au niveau des testicules, aisselles et autres « endroits imprégnés de
sueur »), « pieds d‟athlète » et autres infections localisées sont fréquentes dans beaucoup d‟endroits du
corps.
 Infections fongiques localisées au niveau de la peau ou des ongles sont traitées avec de la
crème /lotion (2%)
 Appliquer la crème directement sur les lésions 2 fois par jour
 Continuer le traitement au moins 10 jours après que les lésions soient résorbées
Impétigo (Infection bactérienne de la peau)
L‟impetigo débute sous forme de petits boutons qui éclatent et il se forme une croute jaune irrégulière de
sérum desséché. Ceci apparait fréquemment au niveau du visage autour de la bouche, nez ou joues, bras
et jambes. Une seconde forme donne de larges bulles indolores pleines de liquide (impétigo bulleux)
normalement sur l‟abdomen ou les membres.
Ceci est causé par le Staphylocoque aureus (et occasionnellement par le Streptocoque pyogène, groupe
A). Les endroits qui sont infectés par les piqures d‟insectes et écorchures ou là où il y a déjà une peau
abimée (ex. stomatite angulaire, gale) sont particulièrement fragiles. Les piqures de moustiques grattées
sont une porte d‟entrée fréquente. Au début, les lésions sont superficielles. Elles sont très contagieuses
pendant les premières 48 heures après avoir commencé l‟antibiothérapie. Les patients bien nourris peuvent
être traités uniquement avec des pommades à base d‟antibiotiques (les pommades à base de mupirocine
ou d‟acide fusidique sont toutes les deux efficaces) ; ceci est inadéquate pour les patients sévèrement
29
Ceci est le même produit que celui utilisé pour imprégner les moustiquaires et est moins toxiques que les autres
produits. Bien que le Benzyl benzoate soit moins cher, il est moins efficace et souvent est à l’origine d’excoriation de la
peau chez les patients malnutris et doit être évité autant que possible s’il existe d’autres alternatives.
83
malnutris (et autres causes d‟immunodépression) et le traitement demande une antibiothérapie.
 Prévention
La prévention réside surtout dans les précautions d‟hygiène. Laver les mains fréquemment avec du savon
et de l‟eau chaude et bien les sécher. Ne pas partager les habits lavés, les serviettes, etc. Couper les
ongles avec des ciseaux de qualité (la plupart des familles n‟ont pas de ciseaux et les ongles des enfants
sont longs et sales, et chez les enfants plus âgés ils sont pointus et tranchant, quand ils se grattent après
une piqure de moustique, ils inoculent la saleté et les organismes sous la peau).
 Traitement
 Laver l‟endroit avec du savon et de l‟eau chaude ou un mélange de vinaigre et d‟eau chaude.
Sécher doucement et couvrir la lésion si cela est possible pour que l‟infection ne se propage
pas.
 S‟il y a des possibilités de faire des analyses microbiologiques, prendre un prélèvement pour
culture et antibiogramme. Commencer immédiatement de traiter le patient avec la cloxacilline
orale (voir annexe 28).
 Si la réponse au traitement ne se voit pas au niveau de la lésion après 48 heures ou continue à
se propager, changer l‟antibiothérapie par l‟érythromycine, clindamycine ou céfotaxime
Cancrum oris (Noma, stomatite gangréneuse)
Ceci est peu fréquent et se trouve surtout chez des enfants sévèrement déficients. Au début il peut être
confondu avec l‟impétigo car il commence comme un petit ulcère sur le visage (ou la muqueuse buccale).
Mais il s‟élargit rapidement, augmente en profondeur et s‟étale sur les lèvres et joues pour progresser vers
un ulcère nécrotique pénétrant d‟odeur nauséabonde. Il peut pénétrer dans la cavité orale et exposer les os
de la mâchoire et des dents. Il peut être suivi d‟une infection telle que la rougeole ou l‟herpès. La première
cause est probablement due à une infection synergique avec des bactéries aérobies et anaérobies (ex.
streptocoque hémolytique, entérobactérie, klebsiella, staphylocoque, candida, etc.).
 Traitement
 Nettoyer les lésions et prendre soin de l‟hygiène buccale.
 Faire une antibiothérapie de 2ième intention. Si disponible, donner de la clindamycine (3Ŕ10
mg/kg 4 fois par jour; si l‟enfant pèse moins de 10 kg, la dose minimum journalière est de 37,5
mg x 3, la dose maximum journalière de 450 mg x 4).
 Ajouter du métronidazole à raison de 10mg/kg/jour
 La chirurgie ne doit pas être tentée avant un rétablissement total sur le plan nutritionnel.
5.13 Médicaments
Il faut être très prudent lors de la prescription de médicaments pour les patients souffrant de MAS. La plupart des
doses de médicaments recommandées pour un enfant normal sont soit toxiques, soit inefficaces chez ces patients.
84
Les médicaments qui affectent le système nerveux central, tels que les antiémétiques, le foie, le pancréas, le rein, la
fonction cardiaque ou intestinale et ceux qui provoquent une anorexie ne devraient pas être utilisés ou uniquement
dans des circonstances très spécifiques. Il est conseillé de :
-
Commencer le traitement de la MAS sur au moins plus d‟une semaine pour les maladies qui ne sont pas
rapidement létales (par ex : le VIH SIDA, jusqu‟à ce que le traitement nutritionnel rétablisse le métabolisme
du patient), avant que les doses standards ne soient administrées.
-
Eviter de donner beaucoup de médicaments, jusqu‟à ce qu‟on soit sûr de leur innocuité pour le traitement de
la MAS, et leur dosage doit être ajusté pour les états de malnutrition. Des médicaments tels que le
paracétamol est inefficace pour la plupart des patients souffrant de MAS et peuvent causer de sérieux
dommages hépatiques.
-
Donner des doses de médicaments réduites si ceux-ci n‟ont pas été testés chez les patients souffrant de
MAS.
-
Donner des doses normales aux patients en Phase de Réhabilitation ou en CRENAS ou qui ont des degrés
moindres de malnutrition.
5.14
Syndrome de renutrition
Ce “syndrome de renutrition” fait référence aux patients MAS (ou qui ont jeuné30) qui développent rapidement, après
avoir pris une grosse quantité de nourriture, les signes cliniques suivants : extrême faiblesse, “apathie”, léthargie,
délire, symptôme neurologique, acidose, nécrose musculaire, défaillance hépatique et pancréatique, défaillance
cardiaque ou décès imprévu et foudroyant. Ce syndrome est du à la consommation rapide de nutriments essentiels
lors d‟un régime alimentaire déséquilibré. Il y a en général une diminution importante du phosphore, potassium et
magnésium plasmatique. Les autres problèmes qui peuvent survenir durant la période de renutrition sont les
oedèmes de renutrition et une diarrhée de renutrition.
 Prévention
Il est important, lors du début du traitement, de ne pas passer brusquement à des volumes trop élevés de nourriture.
A l‟admission, les patients ne doivent jamais être forcés à manger sauf, évidemment, les apports prescrits dans le
protocole. Il faut être vigilant et ne pas sur-nourrir ces patients avec une SNG. C‟est pour prévenir ce syndrome que
la Phase de Transition a été instaurée. Certains protocoles CRENAS administrent des quantités importantes d‟ATPE
à l‟admission. Si la mère essaye de forcer son enfant à les prendre, on peut voir apparaître ce syndrome.
 Traitement
Pour les patients en Phase de Réhabilitation ou CRENAS,
 Retourner le patient en Phase Aiguë.
Pour les patients en Phase Aiguë,
Ce syndrome peut aussi arriver chez les patients obèses que l‟on met à jeun durant leur traitement ; leur réalimentation
soudaine peut provoquer un syndrome de renutrition ; ils ne sont pas amaigris mais comme les patients malnourris, ont adapté
leur organisme à peu d‟apport de nourriture
30
85
 Réduire le régime alimentaire de 50 % des apports prescrits et augmenter graduellement jusqu‟à ce
que les symptômes disparaissent peu à peu ;
 Vérifier afin d‟être sûr qu‟il y ait suffisamment de potassium et magnésium dans le régime alimentaire;
si celui-ci n‟est pas basé sur du lait de vache (ou si la mère donne aussi des céréales et des
légumineuses, etc.), du phosphore doit être ajouté au régime alimentaire.
VI.
Malnutrition et pathologies associées
6.1
Tuberculose et malnutrition aiguë sévère
Particularités pathogéniques chez l‟enfant.
En fonction de la maturité immunologique de l‟enfant et donc de son âge, l‟histoire naturelle de l‟infection à
Mycobacterium tuberculosis varie :
• Chez l‟enfant de moins de 6 mois : 50% des enfants infectés développeront une tuberculose active dans un délai
assez rapide après l‟infection initiale, et ils développeront plus souvent une forme méningée ou miliaire.
• Entre 6 mois et 4 ans, il existe un risque élevé de passage rapide à la tuberculose maladie.
• Entre 4 et 14 ans, cette progression rapide est moins fréquente ; la relative immaturité immunitaire cellulaire
entraîne une pauvreté des crachats en MTB (TB pulmonaire à crachats négatifs (TPM Négatif), et une diffusion
hématogène plus marquée (fréquence des TEP).
6.1.1 Diagnostic De La Tuberculose Dans Le Cadre D’un
Programme Nutritionnel
Le diagnostique de la tuberculose est difficile à poser chez les enfants, notamment lorsque les ressources
sont limitées. Les éléments importants à prendre en considération sont les suivants :
- Notion de contage étroit
- Symptômes respiratoires persistants malgré une antibiothérapie adoptée,
- Amaigrissement persistant malgré une thérapie nutritionnelle adaptée.
La preuve bactériologique faisant souvent défaut, il est nécessaire d‟attacher une attention particulière à
d‟autres éléments diagnostiques selon le type de TB :
Tuberculose Pulmonaire :
- Toux chronique durant plus de 2 à 3 semaines et ne répondant pas aux antibiotiques à large spectre
(amoxiciline ou cotrimoxazole).
- fièvre usuel vespérale supérieure à 38° depuis plus de 2 semaines en dehors d‟autres causes courantes
(Palu, Pneumonie…)
- Perte de Poids ou croissance insuffisante depuis plus de 4 semaines amélioration nutritionnelle correcte.
- Notion de contage
Tuberculose extra pulmonaire (TEP)
86
Il n‟y a pas de signe spécifique pouvant confirmée la TEP chez l‟enfant toute fois certains signes sont
caractéristique et fonction du siège :
-
Epanchement pleural ou ascite
Signe méningés ou neurologiques évocateur
Adénopathie cervicale parfois fistulisée
Déformation du rachis
Examen Paraclinique
Certains examens peuvent aider :




Examen Crachats : Contrairement aux adultes où l‟examen au microscope des frottis d‟expectoration
est en pratique le « lest clef » pour la TEP, chez l‟enfant ce test n‟existe pas, sauf chez le grand enfant
qui est d‟expectorer.
L‟aspiration gastrique ou l‟écouvillonnage du larynx : ce sont des techniques invasives et ne sont utiles
que s‟il existe des équipements permettant la mise en culture du Mycobactérium Tuberculosis souvent
de sensibilité non évidente.
La Radiographie thoracique : Elle occupe une place primordiale dans le diagnostique de la TB intrathoracique de l‟enfant car elle permet d‟objectiver des images évocatrices (mais non spécifiques) là où
c‟est possible, une Radio pulmonaire de base de base peut être utile pour aider au suivi thérapeutique
Selon les formes les plus courantes de la TEP (Tuberculose Extra Pulmonaire) chez l‟enfant on peut
faire les investigations suivantes :
Formes de Tb:
Examen
Adenite TB ……………………………… biopsie pulmonaire
TB miliaire……………………………… . radio et ponction lombaire
Méningite TB………………………………radio et ponction lombaire
Epanchement pleural ……………………radio et analyse du liquide ECB
TB abdominale ………………………… .écho et ECB ascite
TB ostéoarticulaire ……………………….radiographie
Péricardite TB……………………………..échographie
Traitement
La stratégie DOTS s‟applique à tous les cas de TB y compris les enfants.
Le PNLT préconise 2 schémas thérapeutiques.
-
Un schéma pour les nouveaux cas de TB quelque soit la forme.
Un schéma pour les malades à retraiter.
Pour les modalités d’exécution de ce schéma thérapeutique se référer au Protocole national de
prise en charge de la TB.
87
6.2. VIH / sida & malnutrition aigue sévère
Chez tout enfant malnutri, le dépistage de l‟infection à VIH devrait être systématique après un counceling
préalable aux parents.
Les procédures de prise en charge sont les suivantes :

Se rappeler que ni le VIH, ni la tuberculose ne sont des maladies aiguës fatales.

Instaurer d‟abord la prise en charge nutritionnelle jusqu‟en phase 2, car, tous les patients, séropositifs ou
non, répondent bien en général au protocole de prise en charge de la MAS; de plus un décalage de la
prise en charge du VIH d‟une ou deux semaines aura peu d‟effet sur l‟issue.

Se rappeler aussi que les médicaments antirétroviraux sont très toxiques pour le foie et le
pancréas. Ces organes sont particulièrement affectés dans la MAS. Le traitement aux ARV chez le
patient sévèrement malnutri, expose celui- ci à des effets secondaires très sévères de ces
médicaments. Ce qui bien souvent conduit beaucoup de patients à abandonner le traitement.

Savoir qu‟il y a des interactions majeures entre les médicaments ARV et certains médicaments
recommandés dans ce protocole. C‟est le cas de l‟association Artéméther + Luméfantrine
(Coartem®), de l‟Albendazole qui ne doivent pas être donnés en même temps que certains ARV. C‟est
une autre raison pour laquelle le traitement aux ARV doit être retardé jusqu‟à ce que le traitement
systématique pour la MAS ait été administré.

Le traitement antirétroviral doit être conduit conformément au protocole national d‟utilisation des
antirétroviraux.
88
VII.
Cas spéciaux : nourrissons de moins de 6 mois ou plus de 6
mois avec moins de 3kg
6.1
Nourrisson allaité
Ces nourrissons doivent être traités en hospitalisation.
Ces nourrissons malnutris sont trop faibles et ne peuvent téter de manière efficace pour stimuler une
production adéquate de lait maternel.
L‟objectif de ce traitement est de remettre ces enfants à l‟allaitement exclusif en restimulant la production
de lait maternel.
6.1.1 Critères d’admission
Tableau 25 : Critères d’admission
AGE
CRITERES D’ADMISSION
Nourrissons de moins
de 6 mois ou de 6 mois et
plus avec moins de 3kg
étant allaités
 Le nourrisson est très faible pour téter de façon efficace.
Ou
 Le nourrisson ne gagne pas (ou perd) du poids à la maison.
Ou
 P/T < -3 Z-score
Ou
 Présence d‟œdèmes bilatéraux
6.1.2 Prise en charge en CRENI
Ces nourrissons doivent être suivis dans un espace qui leur est réservé, séparés des autres enfants plus
grands et malnutris. Ceci peut être un coin réservé aux mères allaitantes.
Il n‟y a pas de phases séparées dans le traitement de ces enfants avec la technique de
supplémentation par succion (TSS).
Le régime diététique est le F-100 dilué ou le lait 1er âge ou F75 jusqu'à la fonte des œdèmes chez
les enfants qui présentent les œdèmes.
6.1.3 Technique de Supplémentation par Succion (TSS)
Le but de cette technique est de stimuler l‟allaitement maternel et de supplémenter le nourrisson jusqu‟à
ce qu‟il y ait une production suffisante de lait maternel pour lui permettre de grossir.
La production de lait maternel est stimulée par la technique de supplémentation par succion (TSS) ; de
ce fait, il est important que le nourrisson soit mis au sein le plus souvent possible :

Mettre l‟enfant au sein toutes les 3 heures, durant 20 minutes et plus fréquemment si le
nourrisson pleure ou semble vouloir téter plus ;

Une heure après, compléter avec du F100 dilué en utilisant la TSS ;
89

La supplémentation est donnée par une SNG n°8, (Le bout est coupé à 1cm et le bouchon est
enlevé à l‟autre bout de la SNG) ;

Le F-100 dilué est mis dans une tasse. La mère tient la tasse à environ 10cm en dessous du
mamelon pour que l‟enfant soit obligé d‟aspirer lui-même ;

Le bout du tube est plongé dans la tasse ;

L‟autre bout est mis sur le sein de la mère qu‟elle tient avec une main ; elle utilise l‟autre main
pour tenir la tasse. On peut au début le fixer avec un bout de sparadrap ;

Lorsque l‟enfant tête en même temps le sein, et le tube puisque celui-ci est dans sa bouche, il
aspire en même temps le lait par le tube plongé dans la tasse. C‟est comme si le nourrisson
prenait son lait à la paille ;

Encourager la mère ;

Au début, la tasse doit être placée à environ 5 à 10cm sous le mamelon pour que le lait n‟arrive
pas trop vite dans la bouche du nourrisson. S‟il est faible, il ne doit pas avoir à téter avec trop de
force pour avoir du lait. Lorsqu‟il grossit et a plus de force, la tasse peut être mise plus bas jusqu‟à
environ 30cm sous la poitrine ;

NE JAMAIS placer la tasse au-dessus du mamelon, sinon le lait peut aller dans la bouche du
nourrisson par siphonage avec des risques importants d‟inhalation ;

Dire à la mère de se relaxer. Il faut que la mère se sente en confiance pour que la technique
marche de façon satisfaisante ;

Cela peut prendre un ou deux jours pour que le nourrisson prenne bien le tube et se fasse au goût
du mélange des deux laits, mais il est important de persévérer.
Si le régime est modifié, le nourrisson prendra quelques jours pour se réadapter au nouveau goût. Il est
préférable de continuer avec la même supplémentation pendant tout le traitement.
Cet enfant tète et en même temps reçoit du
F100 dilué (130ml/kg/j) par la TSS.
En faisant monter ou descendre la tasse, cela va
déterminer la facilité avec laquelle le
nourrisson reçoit le supplément, pour les
nourrissons très faibles le lait dans la tasse peut
être de 5 à 10cm au niveau de la bouche du
nourrisson. S’il est au-dessus de ce niveau, le
lait ira trop vite dans la bouche du nourrisson et
constituer un risque d’inhalation ou de fausse
route.
90
Nettoyage du tube :
Après le repas,
 Nettoyer le tube avec de l‟eau propre en utilisant une seringue.
 Ensuite tourner rapidement le tube pour drainer l‟eau à l‟intérieur du tube par la force centrifuge, et
veiller à ce qu‟il ne reste pas d‟eau dans le tube. Si cela est possible, l‟exposer à la lumière directe
du soleil : les rayons UV traversent le plastic et stérilisent avec efficacité le tube déjà nettoyé et toute
opacité à ce moment-là, disparait.
NB : Changer la sonde tous les 3 jours.
6.1.4 Préparation de F100 Dilué
Diluer le sachet de F100 dans 2,7 litres d‟eau au lieu de 2 litres comme pour la préparation standard
Pour faire de petites quantités de F100 dilué procéder ainsi qu‟il suit :

Utiliser 100ml de F100 déjà préparé et ajouter 35ml d‟eau, ce qui fait 135 ml deF100 dilué. Ne
reconstituer pas de plus petites quantités.

S‟il vous faut plus de 135ml, utiliser 200ml de F100 et ajouter 70 ml d‟eau, pour faire 270ml de
F100 dilué.
Tableau 26 : Volume F 100 dilué à donner aux nourrissons durant la TSS.
NB : le F100 non dilué ne doit jamais être utilisé chez les nourrissons de moins de 6 mois et les
plus de 6 mois avec moins de 3kg.
CLASSE DE POIDS (KG)
ML PAR REPAS/ (POUR 8 REPAS /JOUR)
Lait infantile 1er Age ou F100-dilué
>=1,2 kg
25 ml par repas
1,3 Ŕ 1,5
30
1,6 Ŕ 1,7
35
1,8 Ŕ 2,1
40
2,2 Ŕ 2,4
45
2,5 Ŕ 2,7
50
2,8 Ŕ 2,9
55
3,0 Ŕ 3,4
60
91
3,5 Ŕ 3,9
65
4,0 Ŕ 4,4
70
6.1.5 Traitement médical systématique
Ces enfants doivent être vus par un infirmier tous les jours, du fait de leur extrême vulnérabilité.
 Mettre sous antibiotiques. Amoxicilline : 30 mg/kg 2 fois par jour (60 mg/jour) en association avec
la Gentamicine une fois par jour (5 mg/kg/j) durant 4 à 5 jours. (Ne jamais utiliser de
Chloramphénicol chez ces nourrissons)
6.1.6 Suivi et Surveillance
Les progrès de ces nourrissons doivent être surveillés de près par le gain de poids journalier. Peser le
nourrisson chaque jour avec une balance graduée à 10 g près (ou 20g).

Si le nourrisson perd du poids pendant 3 jours consécutifs et semble avoir faim et prend son F100
dilué, ajouter 5 ml à chaque repas ;

Si le nourrisson grossit régulièrement avec la même quantité de lait, ceci veut dire que la
production de lait maternel augmente. La supplémentation ne doit pas être augmentée.

Si après plusieurs jours, le nourrisson ne finit pas son supplément de F100 dilué, mais continue à
augmenter de poids, ceci signifie que le lait maternel augmente et que le nourrisson prend assez de
lait maternel. Encourager la maman.

Lorsqu‟un nourrisson prend 20 g pendant 2 jours consécutifs : diminuer la quantité de F100
dilué de moitié.

Si le gain de poids est maintenu à 10g par jour avec les quantités de lait réduites de moitié alors
stopper complètement la TSS.

Si le gain de poids n‟est pas maintenu, il faut augmenter le volume de 75% des besoins de
maintenance pendant 2 à 3 jours et ensuite le réduire à nouveau si le gain de poids est
maintenu.
Si la mère désire rentrer à la maison, elle peut rentrer aussitôt que le nourrisson prend le lait maternel et
augmente de poids.
Si la mère n‟exprime pas le désir de rentrer tout de suite, il faut alors la garder au centre pendant 2 jours de
plus, pour être sûr que le nourrisson continue de bien prendre du poids uniquement avec le lait maternel.
Ensuite décharger le nourrisson, peu importe son P/A ou son P/T.
La surveillance est la même pour les nourrissons que pour les autres patients en Phase 1 :
 Prendre le poids une fois par jour,
 Prendre la température 2 fois par jour,
 Evaluer les signes cliniques standards et noter les sur la fiche de suivi de Suivie et Surveillance,
 Le rythme respiratoire,
92
 Le nombre de selles.
 Noter si le patient vomit, est absent, ou refuse un repas.
6.1.7 Soins aux mères
Le but est que la mère AUGMENTE sa production de lait tant en qualité, qu‟en quantité. Expliquer à la
mère ce que l‟on attend d‟elle et l‟objectif du traitement.

Ne pas culpabiliser la mère par rapport au statut de son enfant ;

Encourager la mère et montrer que la technique marche et que bientôt elle aura assez de lait qui
rendra son enfant en meilleure santé ;

Etre attentif à elle et présenter la aux autres mères ;

Elle doit boire au moins 3 litres d‟eau par jour ;

Donner à la mère 2 bouillies garantissant un apport calorique d‟au moins 2500 kcal/jour et 1
repas familial ;

La mère doit être supplémentée en Vitamine A : Une dose de 200 000 UI dans les 6 semaines
suivant l‟accouchement et du fer+Acide folique (200mg + 400µg) pendant les 3 mois après
l‟accouchement ;
 Une supplémentation en minéraux et vitamines.
La durée de séjour doit être aussi courte que possible.
6.1.8 Critères de sortie
Décider de la décharge du nourrisson selon les critères de sortie et compléter la fiche de suivi TSS, le
carnet/carte de santé de l‟enfant et le registre.
Tableau 27 : critère de sortie du nourrisson allaité
AGE
Nourrissons de moins de 6
mois ou de 6 mois et plus
avec moins de 3 kg étant
allaités
CRITERES de SORTIE

Prend du poids uniquement en étant allaité

Pas de problèmes médicaux,

La mère a été supplémentée de façon adéquate avec des
vitamines et des minéraux, ainsi elle a refait ses réserves en
nutriments de type 1
Note:
Il n‟y a pas de critères anthropométriques pour la sortie des nourrissons de moins de 6 mois allaités de
façon exclusive qui prennent du poids.
Pour les nourrissons de 6 mois et plus avec moins de 3kg dès qu‟ils atteignent 4kg (remplacer le F100 dilué
par le F100) leurs critères de sortie sont les mêmes que ceux de la tranche d‟âge de 6 à 59 mois. Le suivi de
93
ces enfants est très important. La mère doit être suivie en ambulatoire pour recevoir un supplément
alimentaire pour améliorer la production du lait
6.2
Nourrissons non allaités
6.2.1 Critères d’admission
Tableau 28 : Critères d’admission
AGE
CRITERES d’ADMISSION
Nourrissons de moins de 6 mois ou de 6
mois et plus avec moins de 3kg non
allaités

P/T < -3 Z score
OU

Présence d‟œdèmes bilatéraux
S‟il n‟y a aucune chance de pouvoir allaiter, les nourrissons sévèrement malnutris, de moins de 6 mois, doivent être traités
selon le protocole standard avec les modifications suivantes.
6.2.2 Phase aiguë
Des nourrissons sévèrement émaciés de moins de 6 mois peuvent prendre du F100-dilué en Phase Aiguë. Les nourrissons
ayant des œdèmes et de moins de 6 mois doivent toujours recevoir du F75 en Phase Aiguë.
Tableau 29 : Volume de F100-dilué ou de F75 à donner aux nourrissons non allaités en Phase 1
Classe de poids
(kg)
Quantité de F100 dilué par repas en Phase 1 (ml par
repas Ŕ 8 repas/jour)
≤ 1.5
30
1,6 Ŕ 1,8
35
1,9 Ŕ 2,1
40
2,2 Ŕ 2,4
45
2,5 Ŕ 2,7
50
2,8 Ŕ 2,9
55
3 Ŕ 3,4
60
3,5 Ŕ 3,9
65
94
4 Ŕ 4,4
70
 Critère de passage de la phase de stabilisation à la phase de Transition :
a. Retour de l‟appétit ;
b. Début fonte des Œdèmes (perte de poids ou pour enfant admis avec œdème +++, ils
doivent rester en phase de stabilisation jusqu'à ++)
6.2.3 Phase de transition
Durant la Phase de Transition, seul le F100-dilué doit être utilisé. Le volume doit être augmenté de 10 ml
par rapport aux quantités données en phase 1. Ces petits nourrissons ne doivent pas recevoir de F100 non
dilué.
 Critère de passage de la Phase de Transition à la phase 2 :
o Appétit Bon : enfant prend 90% de la ration de F100 et :
 Fonte totale des Œdèmes ou
 Minimum de 2 jours en phase de transition pour malades émaciés.
 Pas de complication Médicale.
6.2.4 Phase de réhabilitation
Pendant la Phase de Réhabilitation, le volume de F100-dilué est doublé par rapport à la Phase Aiguë.
Tableau 30 : Volume de F100 dilué à donner aux nourrissons non allaités en Phase de Réhabilitation
Classe de poids
(kg)
≤ 1.5
1,6 Ŕ 1,8
1,9 Ŕ 2,1
2.2 Ŕ 2.4
2.5 Ŕ 2.7
2.8 Ŕ 2.9
3 Ŕ 3.4
3.5 Ŕ 3.9
4 Ŕ 4.4
Quantité de F100 par repas en Phase 2
(ml/repas Ŕ 6 à 8 repas/jour)
60
70
80
90
100
110
120
130
140
6.2.5 Critères de sortie
Tableau 31 : Critères de sortie pour les nourrissons non allaités en Phase Réhabilitation
95
AGE
CRITERES DE SORTIE
Nourrissons de moins de 6
Lorsqu‟ils atteignent -1,5 Z-score de leur P/T couché, ils peuvent passer au lait infantile
mois ou de moins de 3 kg
1er âge.
n’ayant aucune chance d’être
allaité.
Le suivi de ces enfants est très important et doit être organisé régulièrement par les agents de santé communautaires et en
poste de santé.
VII.
STIMULATIONS EMOTIONELLES ET PHYSIQUES
Lorsque l‟enfant évolue vers la malnutrition aiguë, il réduit son activité. Lorsqu‟il est vraiment sévèrement
malnutri, il ne joue plus, ne pleure plus, ne sourit plus, ne se plaint plus et ne réagit plus Ŕ il devient
léthargique et s‟affaiblit. Parce qu‟il ne pleure pas quand il a faim ou soif ou s‟il est stressé, la mère pense
que son enfant n‟a plus besoin d‟attention. Les infirmières négligent aussi l‟enfant à l‟hôpital pour la même
raison. Les adultes répondent à la demande des enfants, si l‟enfant ne demande pas, il est ignoré. Ceci
est la raison principale pour laquelle ces enfants doivent être traités ensembles et séparés des autres
enfants présentant d‟autres conditions.
Parce que l‟enfant ne joue pas, il n‟a pas l‟occasion d‟apprendre. A la longue, ceci peut retarder le
développement mental et comportemental.
La stimulation émotionnelle et physique à travers le jeu devrait commencer durant la réhabilitation et
continuer après la sortie, elle peut de cette façon réduire les risques de dommages mentaux et
émotionnels.
Beaucoup d‟enfants ont été témoins d‟évènements très traumatiques et émotionnels. Les enfants de
parents VIH/SIDA par exemple, peuvent avoir vu leur mère ou leur père tombés malades et mourir dans
des conditions très difficiles. Les orphelins sont aussi particulièrement vulnérables, car en situation de
famine, ils peuvent être les laissés-pour- compte des familles élargies (autres parents et cousins éloignés).
Dans les situations d‟urgence, ils peuvent être témoins d‟extrêmes violences vis à vis de leurs proches. Ces
traumatismes psychologiques conduisent fréquemment à des désordres dus au stress post-traumatique et,
particulièrement chez les enfants plus âgés, cela peut constituer une entrave majeure à la guérison.
Il est essentiel que le personnel de santé comprenne les besoins émotionnels de ces enfants et crée
une atmosphère joyeuse et favorable à l‟éveil psychologique. Les accompagnants ne doivent jamais être
châtiés et le personnel ne doit jamais crier ou s‟énerver contre eux.
Les enfants qui ne sont pas souriants, ont besoin de l‟attention du personnel, que celui-ci les prenne dans
les bras et leur apportent l‟affection nécessaire. Il faut mener des séances de conseils pour un changement
de comportement qui apprennent aux mères l‟importance du jeu et de l‟exploration comme faisant partie
intégrante de la stimulation émotionnelle, physique et mentale dont l‟enfant a besoin. Dans le centre
CRENI, il est capital de faire en sorte que l‟enfant soit stimulé et que cela fasse partie intégrante du
traitement.
En CRENAS aussi il est important que les mères comprennent cet aspect du traitement.
Il est essentiel qu‟elles soient avec leurs enfants en CRENI et qu‟elles soient encouragées à nourrir leurs
enfants, les tenir, les entourer et jouer avec eux autant que possible. Les jouets doivent être aussi bien
dans les lits que dans la salle de jeux.
96
Les jouets doivent être peu onéreux et sans danger, confectionnés à partir de boites en carton, bouteilles en
plastique, boites de conserves, vieux habits, cubes en bois et autres matériels similaires. C‟est ce qu‟il y
a de mieux car les mères peuvent les fabriquer elles-mêmes et continuer à en faire après que l‟enfant soit
sorti du CRENI.
b. Stimulation émotionnelle et jeux
L‟enfant ne doit pas souffrir de privations sensorielles. Le visage de l‟enfant ne doit pas être couvert ; il doit
pouvoir voir et entendre ce qui se passe autour de lui. Il ne doit jamais être emmailloté. L‟enfant malnutri a
besoin d‟interagir avec les autres enfants durant sa réhabilitation. Après les premiers jours de traitement, il
doit avoir des temps de jeux et d‟interaction avec les autres enfants sur un matelas de jeux, et avec sa mère
ou un animateur. Il n‟y a aucune évidence que cela augmente les infections nosocomiales
c. Activités Physiques
L‟activité physique vise essentiellement à promouvoir le développement de l„agilité motrice et peut aussi
promouvoir la croissance durant la réhabilitation. Pour des enfants plutôt immobiles, des mouvements
passifs de leurs membres ou la prise de bain à la température du corps aident souvent à les stimuler.
Pour les enfants capables de se mouvoir sans problème, le jeux doit inclure des activités comme se rouler ou
faire des culbutes sur un matelas, donner un coup de pied dans un ballon ou le lancer, grimper les escaliers
et monter et descendre d‟un talus. La durée et l‟intensité des activités physiques doivent augmenter suivant
l‟amélioration de l‟état de l‟enfant. Un membre de l‟équipe soignante doit être chargé de toutes ses activités
pour les enfants malnutris. Les modèles de jouets montrés dans l‟annexe doivent être faits et utilisés pour les
patients hospitalisés et ceux suivis en ambulatoire.
Les jeux sont une partie importante du développement de l‟enfant, c‟est un moyen d‟apprendre,
d‟explorer et c‟est aussi une façon de s‟exprimer.
Il est tout aussi important de fournir de l‟espace dans le centre de nutrition où les enfants peuvent courir ou
jouer. Les chants en cœur, histoires etc. sont aussi utiles (il faut s‟assurer qu‟ils sont culturellement
acceptables). « La thérapie par le jeu » aide les enfants malades ou psychologiquement fragiles à guérir.
d. Environnement psychosocial
Il faut expliquer dès l‟admission à la mère ou l‟accompagnant le traitement et le temps que cela peut prendre.
C‟est un élément essentiel de la réussite du traitement et qui améliore sa coopération. On doit aussi informer la
mère ou l‟accompagnant sur la possibilité de suivre un traitement à domicile pour son enfant durant la phase
de réhabilitation.
Ainsi un bon accueil de la part du personnel hospitalier est essentiel pour éviter les abandons. L‟échange
d‟expérience avec les autres personnes accompagnantes ou les mères doit être facilité et encouragé par le
personnel du centre. Le personnel et la mère doivent s‟occuper de l‟enfant dans un esprit de coopération
mutuelle Ŕ la mère est la personne clé qui doit s‟occuper de l‟enfant après un épisode aiguë.
La mère doit être encouragée à nourrir l‟enfant, à tenir l‟enfant dans la position qui maximise le confort
de l‟enfant. Les moments des repas doivent être utilisés comme un temps privilégié de socialisation pour le
personnel, les accompagnants et les enfants.
Dix (10) à 20 mères dans une phase, doivent nourrir leur enfant au même moment.
97
Dés que le lait est distribué, les mères s‟assoient en cercle ou demi-cercle avec le surveillant de phase au
milieu et qui encourage les mères à donner à manger à leur enfant. Ceci est une des activités les plus
importantes du surveillant de phase.
Il faut aussi offrir un environnement agréable : des salles avec des couleurs fortes et des belles décorations
murales qui puissent attirer l‟attention de l‟enfant. Des jouets mobiles de couleur peuvent être attachés audessus des lits.
VIII. Organisation suivi/évaluation
Cette partie de l‟organisation du Suivi et Evaluation s‟adresse essentiellement a la Prise en charge de la
Malnutrition aigue Sévère (PCIMAS).
Les aspects du Suivi et Evaluation de la Prise en charge de la Malnutrition Aigue Modérée (PCIMAM) sont
traités dans le paragraphe 2.7 et 2.8 et dans les annexes (Fiches et Rapports CRENAM). Se référer aux
modules de formations et au guide de Gestion de CREN pour les détails du Monitoring de la PCIMAS/
PCIMAM.
8.1
Définitions
1. Une NOUVELLE ADMISSION est définie comme un patient malnutri aigue qui n'a reçu ni
traitement ni numéro pour cet épisode de malnutrition aigue. Le numéro devrait être assigné à
l'enfant par l‟établissement qui fait le diagnostic de la malnutrition aigue.
NB : Devraient être aussi comptées comme nouvelle admission les rechutes et les abandons
revenus après 2 mois
2. Un ABANDON est défini comme un patient qui est absent, sans faire des arrangements avec le
personnel du centre, pendant deux pesées consécutives (28 jours dans un CRENAM, 14 jours
dans un CRENAS et 2 jours dans un CRENI) et sans être officiellement déchargé.
3. NB : Il est dit confirmé lorsque les arrangements de sortie et le suivi à domicile ont été bien
planifiés. Il est non confirmé dans le cas contraire.
4. Une RECHUTE est un enfant admis pour malnutrition alors qu‟il a été précédemment traité pour
malnutrition et a été déchargé du programme comme guéri.
5. Une READMISSION est définie comme un abandon qui revient au CRENAM, CRENAS ou au
CRENI pour reprendre le traitement après une absence de moins de 2 mois.
6. Un TRANSFERT INTERNE est défini comme un patient qui arrive parce qu‟il a été transféré par un
autre centre
-
D‟un CRENAM vers un autre CRENAM
-
D‟un CRENAM vers un CRENAS
-
D‟un CRENAS vers un CRENI,
-
D‟un CRENAS vers un autre CRENAS,
-
D‟un CRENAS vers un CRENAM
98
-
D‟un CRENI vers un autre CRENI ou
-
D‟un CRENI vers un CRENAS
Alors qu‟il est encore sous traitement pour la malnutrition. Les transferts internes ne doivent pas être
comptés comme de nouvelles admissions.
7. Un patient est défini comme GUERI quand il remplit les critères de sortie guéri.
8. TRAITES AVEC SUCCES : (prendre la définition du générique)
9. La DUREE DE SÉJOUR est définie comme étant la durée entre l'admission et le moment où le
patient a atteint le statut "Guéri" (CRENAM, CRENAS) ou le statut "traité avec succès" (CRENI) et
non le moment de la sortie physique du programme ou du centre.
10. Un patient qui DECEDE ou est DECEDE (les deux termes sont corrects) est un patient qui meurt
pendant son séjour dans le programme de malnutrition après qu'il avait obtenu un numéro de
malnutrition.
NB : Quand un patient malnutri meurt pendant le transfert d‟un programme vers un autre, le décès
doit être enregistré comme décès dans le premier programme et être assigné au rapport de ce
programme.
11. La NON REPONSE (au traitement standard) est définie comme un enfant pris en charge dans un
CRENAM, un CRENAS ou un CRENI qui remplit les critères décrits dans le protocole comme
échec au traitement.
12. La définition d'une REFERENCE MEDICALE est un patient qui a une maladie sous-jacente
sérieuse qui nécessite un traitement au delà des compétences du CRENI/CRENAS/CRENAM (ou
est suspecté d'avoir une condition qui requiert des tests de diagnostic au delà de la capacité du
CRENI/CRENAS/CRENAM) et est référé vers un autre service qui assure alors la prise en charge
complète de l'enfant.
13. REFUS DE TRANSFERT est défini comme un patient qui remplit les critères d'admission à un
CRENI (selon les critères de triage) mais refuse d‟être transféré du CRENAS vers le CRENI.
14. PATIENTS MANQUANTS sont des patients qui ont été transférés vers un autre centre et n‟arrivent
pas au centre vers lequel ils ont été transférés au plus au bout de :
-
CRENAM-CRENAS : 48h,
-
CRENAS -CRENI : 48h,
-
CRENI-CRENAS : 1 semaine,
-
CRENAS-CRENAM : 10 jours.
15. Le NUMERO de MAS est défini comme un numéro unique assigné à chaque patient diagnostiqué
comme MAS et inscrit dans le programme PCIMAS. Le Numéro de MAS doit être utilisé sur toutes
les fiches et documents de transfert liés à ce patient.
8.2
Calculs et analyses
1. Tous les calculs sont basés (dénominateur) sur le nombre d'enfants sortant du centre ou du
programme et non sur le nombre d'admissions.
99
2. Pour les enfants sortant du CRENI le dénominateur est la somme des patients guéris + transférés
vers le CRENAS (traitement avec succès/transfert interne/transfert vers) + décès + abandons +
références médicales + non répondants quittant le centre, dans la catégorie d'âge considérée.
Note : les erreurs d'admission, les jumeaux etc. ne sont pas pris en compte dans le calcul du numérateur ou
dénominateur du CRENAS ou du CRENI.
3. Le TAUX de SUCCÈS (CRENI seulement) = nombre total de patients transférés au CRENAS
(traitement avec succès) + nombre de guéris/ nombre de sorties du CRENI.
4. Le TAUX de SUCCÈS (CRENI seulement) pour des nourrissons de moins de 6 mois avec
accompagnante = nombre de nourrissons de moins de 6 mois sortis avec gain de poids étant
exclusivement allaité/nombre total de nourrissons de moins de 6 mois avec accompagnante sortis
du CRENI.
5. TAUX DE DÉCÈS (CRENI) = nombre de décès dans le CRENI/nombre total de sorties du CRENI
Remarque : cet indicateur « taux de décès » est également désigné sous le nom de " taux de létalité
" ou " taux de mortalité "
6. TAUX DE RÉFÉRENCE MEDICALE (CRENI) = nombre de patients référés pour une prise en
charge plus approfondie en dehors de la PCIMA (en raison d‟une maladie)/ nombre total des sorties
du CRENI.
Note : le terme "référé" ne doit être utilisé que lorsque le patient quitte le programme ; le terme
"transfert" est employé pour les mouvements internes entre CRENI / CRENAS/CRENAM.
7. TAUX D‟ABANDON (CRENI) = nombre total d‟abandons/nombre total des sorties du CRENI
8. TAUX DE NON REPONSE (CRENI) = nombre total de patients ne répondant pas au
traitement/nombre total de sorties du CRENI.
Notez que cette catégorie devrait être très rare : la plupart des cas de non réponse devrait être
référé pour approfondir le diagnostic et le traitement en dehors du programme et par conséquent
devrait être classifié comme référence médicale. La plupart des pays dans la région signalent que la
non- réponse au CRENI est extrêmement rare.
9. DUREE MOYENNE DE SEJOUR des enfants (CRENI) = la somme totale des jours passés au
CRENI uniquement pour les enfants classés comme sortant « traités avec succès » / nombre total
d‟enfants sortant « traités avec succès ».
Notez que ceci ne devrait pas être rapporté mensuellement - mais uniquement dans des rapports
annuels et des évaluations.
10. Pour le CRENAS, deux dénominateurs sont possibles.
a. Le nombre total des sorties du centre = Guéris + décédés+ abandons (confirmés ou non +
confirmés) + non-répondants + transferts internes (transférer-vers CRENI)
b. Le nombre total de sorties du programme = Guéris + décédés+ abandons (confirmés ou non
confirmés) + non-répondants
11. LE TAUX DE GUERISON (CRENAS) = nombre de patients sortis guéris / Nombre total de sorties
du programme
100
Remarque : ceci est différent du "taux de succès" du CRENI : en effet, dans le CRENI, les transferts
internes sont inclus dans le dénominateur, tandis que dans le CRENAS, les transferts internes sont
exclus du dénominateur.
12. TAUX DE DÉCÈS (CRENAS) = nombre de patients décédés dans le programme CRENAS et lors
de transfert interne vers le CRENI / Nombre total de sorties du programme
13. TAUX D‟ABANDON CONFIRMÉ (CRENAS) = nombre d‟abandons confirmés après avoir
abandonné le programme / Nombre total de sorties du programme
14. TAUX D‟ABANDON NON CONFIRMÉ (CRENAS) = nombre d‟abandonnés dont les raisons
d‟abandon n‟ont pas été confirmées / Nombre total de sorties du programme
15. TAUX DE TRANSFERT (CRENAS) = nombre total d‟enfants transférés dans le programme /
nombre total des sorties du centre
16. NOMBRE DE PATIENTS MANQUANTS (Programme PCIMA du district) = total de tous les
transferts internes (transférer-vers) vers le CRENI du district ŔNombre total de transferts internes
(transférer-de) arrivant au CRENI.
Notez que cet indice ne peut être calculé qu‟à partir des rapports agrégés au niveau du district,
c'est-à-dire lorsqu‟ il y a un rapport complet de tous les CRENAS du district (à l'exclusion des
CRENAS qui transfèrent des patients vers des CRENI dans un autre district. Lorsqu‟un CRENAS
transfère des patients vers un CRENI dans un autre district, le rapport devrait être copié aux deux
districts, celui dont fait partie le CRENAS et celui vers lequel les patients sont transférés).
17. DUREE DE SÉJOUR (CRENAS) = nombre total de semaines pendant lesquelles les enfants sortis
guéris sont restés dans le CRENAS X 7jours / nombre total d‟enfants guéris sortant du CRENAS
18. GAIN DE POIDS MOYEN (CRENAS) = moyenne pour tous les enfants sortis guéris de CRENAS:
(Poids (kg) à la guérison Ŕ Poids minimum (kg)) x 1000 / (nombre de semaines entre le poids
minimum et le poids à la guérison) X 7jours) X Poids Minimum (kg)
Remarque : La durée de séjour et le taux de gain de poids ne sont pas calculés régulièrement dans
les rapports mensuels, mais sont calculés dans les rapports annuels/évaluations.
19. Consommation mensuelle = Le stock au début du mois + les produits reçus pendant ce mois Ŕ le
stock à la fin du mois. Ce chiffre devrait être calculé (ou rapporté directement) et comparé à la
consommation estimée à partir du nombre de patients traités pendant le mois.
101
ANNEXES
ANNEXE 1 : LES MESURES ANTHROPOMETRIQUES _______________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 2 : FICHE DE DEPISTAGE ______________________________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 3 : TABLE POIDS-POUR-TAILLE (OMS2006 _______________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 4 : TABLE POIDS-POUR-TAILLE ADOLESCENTS __________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 5 : TABLE IMC POUR ADULTES _________________________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 6 : REGISTRE CRENI ET CRENAS _______________________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 7: FICHE DE SUIVI INDIVIDUELLE CRENAS _______________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 8 : FICHE DE TRANSFERT _____________________________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 11: FICHE DE SUIVI INDIVIDUELLE CRENI ________________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 12: FICHE DE SURVEILLANCE INTENSIVE ________________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 13 : COMMENT POSER UNE SONDE NASO GASTRIQUE ____________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 15 : INCONVENIENTS DES CATHETERS __________________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 16 : ANTECEDENTS ET EXAMEN CLINIQUE ______________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 16 : FICHE DE SUIVI INDIVIDUELLE Ŕ TSS ________________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 20 : RAPPORT MENSUEL Ŕ CRENI ______________________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 21 : EXEMPLE DE RECETTES POUR LE LAIT F75/F100 ET RESOMAL _Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 22 : SPECIFICATIONS DES ATPE _______________________________Error! Bookmark not defined.
ANNEXE 23 : DOSAGE DES MEDICAMENTS UTILISES POUR LE TRAITEMENT DE LA MAS Error! Bookmark
not defined.
ANNEXE 24 : LISTE DES DENREES, EQUIPEMENTS ET MATERIELS RETENUS ET ACCEPTES ______ Error!
Bookmark not defined.
ANNEXE 25 : Rations et Produits utilisés pour la PEC de la Malnutrition Aiguë Modérée ( MAM) _____ Error!
Bookmark not defined.
102
ANNEXE 1 : LES MESURES ANTHROPOMETRIQUES
Vérifier la présence d’œdèmes bilatéraux
La présence d‟œdèmes bilatéraux est le signe clinique du Kwashiorkor. Le Kwashiorkor est toujours une forme de
malnutrition sévère. Les enfants avec des œdèmes nutritionnels sont directement identifiés comme étant malnourris aiguë.
Ces enfants sont à haut risque de mortalité et doivent être rapidement traité dans un programme de prise en charge de la
malnutrition aiguë.
Les œdèmes sont évalués comme suit :
 On exerce une pression normale avec le pouce sur les deux pieds pendant au moins trois secondes.
 Si l‟empreinte du pouce persiste sur les deux pieds, alors l‟enfant présente des œdèmes nutritionnels.
Seuls les enfants avec des œdèmes bilatéraux sont enregistrés comme ayant des œdèmes nutritionnels31
Vous devez tester avec la pression de votre doigt ! Il ne suffit pas uniquement de regarder !
31
Il y a d’autres causes d’œdèmes bilatéraux (par exemple les syndromes néphrétiques) mais ils nécessitent tous une
admission dans une structure en interne
103
Sévérité des œdèmes
Codification
Œdèmes Légers : des 2 pieds
+
Œdèmes Modérés : des 2 pieds et la partie inférieure
des 2 jambes, ou les 2 mains et la partie inférieure
des 2 avant-bras.
Intermédiaire entre le degré d’œdèmes légers et
sévères
++
Œdèmes Sévères : généralisés soit incluant les 2
pieds, jambes, mains, bras et le visage
+++
104
Prendre le PB
Le PB est utilisé comme méthode alternative au poids-pour-taille pour mesurer la maigreur. Il est utilisé en particulier chez
les enfants de 1 à 5 ans. Cependant, son utilisation a été étendue aux enfants de plus de 6 mois (enfants ayant une taille
de plus de 67 cm).
 Demander à la mère d‟enlever les habits qui couvrent le bras gauche de l‟enfant.
 Faites une marque à mi-distance entre l‟épaule et le coude gauches (milieu du bras gauche). Pour ce faire,
prenez une ficelle (ou le PB lui-même), et placez une extrémité de la ficelle sur le haut de (flèche 1) et l‟autre
extrémité sur le coude (flèche 2) en faisant attention que la ficelle soit bien tendue. Pliez ensuite la ficelle en deux
en ramenant l‟extrémité du coude vers celui de l‟épaule pour obtenir le point à mi-distance entre l‟épaule et le
coude.
 Une autre méthode peut être utilisée. Placez le 0 du PB (indiqué par les 2 flèches) sur le haut de l‟épaule (flèche
4) et amenez l‟autre extrémité vers le coude (flèche 5). Lisez le chiffre qui se trouve au niveau du coude au
centimètre près.
 Divisez ce chiffre par deux pour avoir une estimation de la mi-distance entre l‟épaule et le coude. Faites une
marque sur le bras avec un stylo au niveau de cette valeur (flèche 6).
 Relâchez le bras de l‟enfant et placez le PB autour du bras au niveau de la marque. Assurez-vous que les chiffres
soient à l‟endroit. Assurez-vous que le PB touche bien la peau (flèche 7).
 Vérifiez la tension exercée sur le PB. Assurez-vous que la tension exercée est correcte, que le PB ne soit pas
trop serré (bras compressé) ou trop lâche (le PB ne touche pas la peau tout autour du bras) (flèches 7 et 8).
 Répétez chaque étape si nécessaire.
 Quand le PB est correctement placé et que la tension appliquée est bonne, lisez et prononcez à haute voix la
mesure à 0,1cm près (flèche 10).
 Enregistrez immédiatement la mesure.
105
Prendre le poids
Peser les enfants avec une balance Salter de 25 kg graduée à 0,100 kg ou une balance électronique avec une précision de
0,100 kg (type UNISCALE).
 N‟oubliez pas de réajuster la balance à 0 avant chaque pesée.
 Une bassine en plastique doit être attachée avec 4 cordes qui passent sous la bassine. Elle doit être à près du sol
au cas où l‟enfant basculerait et pour que l‟enfant se sente en sécurité. La bassine peut être lavée et est plus
hygiénique et confortable pour les enfants malades. Les culottes utilisées lors des enquêtes nutritionnelles ne
devraient pas être utilisées ; elles sont inconfortables, difficile à utiliser, inappropriées pour des enfants malades
et sont une source de transmission d‟infection d‟un patient à un autre.
 Quand l‟enfant ne bouge plus, lisez le poids à 100 g près, l‟aiguille devant être au niveau des yeux. Il est
indispensable de vérifier les balances chaque jour avec un poids standard.
Prendre la taille couchée et debout
Pour
les enfants de moins de 87 cm,
 La toise est posée à plat sur le sol. On allonge l'enfant au
Balance SECA à poids à 10 g de
milieu de la toise avec l'aide de la mère, les pieds du côté du
précision : faire une formation
curseur.
pour
les enfants
 L'assistantpratique
tient la tête
de l'enfant
entre sesde
mains au
8 kgles cheveux de l‟enfant doivent
niveau des oreilles et la maintient bien en place contre la partiemoins
fixe de de
la toise,
être compressé. L'enfant regarde droit devant lui.
106




Le mesureur place ses mains au-dessus des chevilles de l'enfant, allonge doucement les jambes et place une
main sur les cuisses de l‟enfant pour l‟empêcher de plier les jambes.
En maintenant bien les jambes, il pousse fermement le curseur à plat contre la plante des pieds de l'enfant.
Pour lire la mesure, le curseur doit être perpendiculaire à l‟axe de la toise et vertical.
Il effectue alors la lecture à 0.1cm près. Le reste des procédures d'enregistrement est similaire à la mesure en
position debout.
©WHO Growth standard training
107
Les pieds de l’enfant
touchent ce côté du
curseur. Cet enfant
mesure 66.3cm
La tête de
l’enfant
touche ce
côté du
curseur.
Cet enfant
mesure
94.2cm
Pour les enfants de 87 cm ou plus,
 La toise est posée debout sur une surface plane et si possible contre un mur/une paroi.
 Les chaussures de l'enfant sont enlevées.
 L‟enfant se tient debout, droit au milieu de la toise et touche le plan vertical de la toise.
 L‟assistant maintient la tête, les épaules, les fesses, les genoux, les chevilles contre la toise pendant que le
mesureur positionne la tête et le curseur.
 La taille est lue au 0,1 cm près.
108
109
Calculer le rapport poids/taille en utilisant la table OMS unisexe des garçons
Comment utiliser la table poids/taille en z-score ?
Exemple : un enfant mesurant 63 cm et pesant 6,5 kg
 Prendre la table, regarder la 1ère colonne et rechercher le chiffre 63cm (=taille)
 Prendre une règle ou une feuille et la placer sous le chiffre 63. Sur cette ligne, rechercher le poids correspondant
à l‟enfant (dans ce cas 6,8).
 Remontez la colonne correspondante pour déterminer de quelle colonne il s‟agit. Pour cet exemple, ça
correspond à la colonne POIDS MEDIAN
Pour cet exemple, le poids de l‟enfant est normal par rapport à sa taille. Il a donc un poids approprié à sa taille.
Exemple : un enfant mesurant 78 cm et pesant 8,3kg
Cet enfant se trouve entre la colonne -2 et -3 Z-score ou entre MAM et MAS. Il est trop mince par rapport à sa taille ou
moins de -2 et plus de -3 ; il est <-2 (moins) et >-3 (plus) : il est MALNOURRI MODERE mais PAS malnutri sévère.
NOTE : il peut arriver que le poids ou la taille ne soit pas un chiffre rond.
Exemple : taille = 80,4cm et poids = 7,9kg. Ces deux chiffres ne sont pas dans la table et doivent être arrondie au 0,5 cm
le plus près.
Pour la taille :
Taille en cm
80,0
80,1
80,2
80,1 et 80,2 sont arrondis à 80,0 cm.
80,3
80,4
80,5
80,6
80,7
80,3 et 80,4 et 80,6 et 80,7
80,8
80,9
81,0
80,8 et 80,9 sont arrondis à 81,0 cm.
sont arrondis à 80,5 cm.
Pour le poids :
Le poids de 7,9kg se situe entre 7,7 et 8,3 kg. Pour faire ressortir que le poids de l‟enfant se situe entre ces 2 poids,
écrivez que le Z-score de l‟enfant est entre -4 et -3 Z-score ou <-3 ET >-4 Z-score. Cet enfant est MAS.
110
ANNEXE 2 : FICHE DE DEPISTAGE
FICHE DE DEPISTAGE ACTIF AU PB
DISTRICT.............
Centre de Santé............... VILLAGE............... Mois.....................
De _____/_____/ _____ A ______/______/______
Fonction
Signature
_________________________________
6 mois & plus
Mettre une croix “x” dans le “o” dans les différents groupes, selon le PB
PB < 115 mm
PB ≥ 115 & < 125 mm
PB ≥ 125 mm
Œdèmes
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
ooooo
ooooo ooooo
ooooo ooooo ooooo
ooooo
Total
Remarque et observation :
111
ANNEXE 3 : TABLE POIDS-POUR-TAILLE (OMS2006)
Taille
couchée
cm
Très
sévère
Sévère
MAS
-4,0
-3
Poids Kg – Z-score
Modérée
Sortie
MAM
PECMA
-2
-1,5
A utiliser pour garçons et filles
Taille
couchée
Poids
Médian
cm
-1
0
Poids Kg – Z-score
Modérée
Sortie
MAM
PECMA
Très
sévère
Sévère
MAS
-4,0
-3
-2
-1,5
-1
Poids
Médian
0
Utiliser la taille couchée pour les moins de 87 cm
45
1,73
1,88
2,04
2,13
2,23
2,44
66
5,5
5,9
6,4
6,7
6,9
7,5
45,5
1,79
1,94
2,11
2,21
2,31
2,52
66,5
5,6
6
6,5
6,8
7
7,6
46
1,85
2,01
2,18
2,28
2,38
2,61
67
5,7
6,1
6,6
6,9
7,1
7,7
46,5
1,91
2,07
2,26
2,36
2,46
2,69
67,5
5,8
6,2
6,7
7
7,2
7,9
47
1,97
2,14
2,33
2,43
2,54
2,78
68
5,8
6,3
6,8
7,1
7,3
8
47,5
2,04
2,21
2,40
2,51
2,62
2,86
68,5
5,9
6,4
6,9
7,2
7,5
8,1
48
2,10
2,28
2,48
2,58
2,70
2,95
69
6,0
6,5
7
7,3
7,6
8,2
48,5
2,17
2,35
2,55
2,66
2,78
3,04
69,5
6,1
6,6
7,1
7,4
7,7
8,3
49
2,23
2,42
2,63
2,75
2,87
3,13
70
6,2
6,6
7,2
7,5
7,8
8,4
49,5
2,31
2,50
2,71
2,83
2,96
3,23
70,5
6,3
6,7
7,3
7,6
7,9
8,5
50
2,38
2,58
2,80
2,92
3,05
3,33
71
6,3
6,8
7,4
7,7
8
8,6
50,5
2,46
2,66
2,89
3,01
3,14
3,43
71,5
6,4
6,9
7,5
7,8
8,1
8,8
51
2,54
2,75
2,98
3,11
3,24
3,54
72
6,5
7
7,6
7,9
8,2
8,9
51,5
2,62
2,83
3,08
3,21
3,34
3,65
72,5
6,6
7,1
7,6
8
8,3
9
52
2,70
2,93
3,17
3,31
3,45
3,76
73
6,6
7,2
7,7
8
8,4
9,1
52,5
2,79
3,02
3,28
3,41
3,56
3,88
73,5
6,7
7,2
7,8
8,1
8,5
9,2
53
2,88
3,12
3,38
3,53
3,68
4,01
74
6,8
7,3
7,9
8,2
8,6
9,3
53,5
2,98
3,22
3,49
3,64
3,80
4,14
74,5
6,9
7,4
8
8,3
8,7
9,4
54
3,08
3,33
3,61
3,76
3,92
4,27
75
6,9
7,5
8,1
8,4
8,8
9,5
54,5
3,18
3,55
3,85
4,01
4,18
4,55
75,5
7,0
7,6
8,2
8,5
8,8
9,6
55
3,29
3,67
3,97
4,14
4,31
4,69
76
7,1
7,6
8,3
8,6
8,9
9,7
55,5
3,39
3,78
4,10
4,26
4,44
4,83
76,5
7,2
7,7
8,3
8,7
9
9,8
56
3,50
3,90
4,22
4,40
4,58
4,98
77
7,2
7,8
8,4
8,8
9,1
9,9
56,5
3,61
4,02
4,35
4,53
4,71
5,13
77,5
7,3
7,9
8,5
8,8
9,2
10
57
3,7
4
4,3
4,5
4,7
5,1
78
7,4
7,9
8,6
8,9
9,3
10,1
57,5
3,8
4,1
4,5
4,7
4,9
5,3
78,5
7,4
8
8,7
9
9,4
10,2
58
3,9
4,3
4,6
4,8
5
5,4
79
7,5
8,1
8,7
9,1
9,5
10,3
58,5
4,0
4,4
4,7
4,9
5,1
5,6
79,5
7,6
8,2
8,8
9,2
9,5
10,4
59
4,2
4,5
4,8
5
5,3
5,7
80
7,6
8,2
8,9
9,2
9,6
10,4
59,5
4,3
4,6
5
5,2
5,4
5,9
80,5
7,7
8,3
9
9,3
9,7
10,5
60
4,4
4,7
5,1
5,3
5,5
6
81
7,8
8,4
9,1
9,4
9,8
10,6
60,5
4,5
4,8
5,2
5,4
5,6
6,1
81,5
7,8
8,5
9,1
9,5
9,9
10,7
61
4,6
4,9
5,3
5,5
5,8
6,3
82
7,9
8,5
9,2
9,6
10
10,8
61,5
4,7
5
5,4
5,7
5,9
6,4
82,5
8,0
8,6
9,3
9,7
10,1
10,9
62
4,8
5,1
5,6
5,8
6
6,5
83
8,1
8,7
9,4
9,8
10,2
11
62,5
4,9
5,2
5,7
5,9
6,1
6,7
83,5
8,2
8,8
9,5
9,9
10,3
11,2
63
5,0
5,3
5,8
6
6,2
6,8
84
8,3
8,9
9,6
10
10,4
11,3
63,5
5,1
5,4
5,9
6,1
6,4
6,9
84,5
8,3
9
9,7
10,1
10,5
11,4
64
5,1
5,5
6
6,2
6,5
7
85
8,4
9,1
9,8
10,2
10,6
11,5
64,5
5,2
5,6
6,1
6,3
6,6
7,1
85,5
8,5
9,2
9,9
10,3
10,7
11,6
65
5,3
5,7
6,2
6,4
6,7
7,3
86
8,6
9,3
10
10,4
10,8
11,7
65,5
5,4
5,8
6,3
6,5
6,8
7,4
86,5
8,7
9,4
10,1
10,5
11
11,9
112
A utiliser pour garçons et filles
Taille
debout
Taille
debout
Poids Kg – Z-score
Poids
Médian
Poids Kg – Z-score
Très
sévère
Sévère
MAS
Modérée
MAM
Sortie
PECMA
Très
sévère
Sévère
MAS
Modérée
MAM
Sortie
PECMA
cm
-4,0
-3
-2
-1,5
-1
-4,0
-3
-2
-1,5
-1
87
9,0
9,6
10,4
10,8
11,2
12,2
104
12,0
87,5
9,0
9,7
10,5
10,9
11,3
12,3
104,5
12,1
13
14
14,6
15,2
16,5
13,1
14,2
14,7
15,4
88
9,1
9,8
10,6
11
11,5
12,4
105
12,2
16,7
13,2
14,3
14,9
15,5
88,5
9,2
9,9
10,7
11,1
11,6
12,5
105,5
16,8
12,3
13,3
14,4
15
15,6
89
9,3
10
10,8
11,2
11,7
12,6
17
106
12,4
13,4
14,5
15,1
15,8
17,2
89,5
9,4
10,1
10,9
11,3
11,8
90
9,5
10,2
11
11,5
11,9
12,8
106,5
12,5
13,5
14,7
15,3
15,9
17,3
12,9
107
12,6
13,7
14,8
15,4
16,1
90,5
9,6
10,3
11,1
11,6
17,5
12
13
107,5
12,7
13,8
14,9
15,6
16,2
91
9,7
10,4
11,2
17,7
11,7
12,1
13,1
108
12,8
13,9
15,1
15,7
16,4
91,5
9,8
10,5
17,8
11,3
11,8
12,2
13,2
108,5
13,0
14
15,2
15,8
16,5
18
0
cm
Poids
Médian
0
Utiliser la taille debout pour 87 cm et plus
92
9,9
10,6
11,4
11,9
12,3
13,4
109
13,1
14,1
15,3
16
16,7
18,2
92,5
9,9
10,7
11,5
12
12,4
13,5
109,5
13,2
14,3
15,5
16,1
16,8
18,3
93
10,0
10,8
11,6
12,1
12,6
13,6
110
13,3
14,4
15,6
16,3
17
18,5
93,5
10,1
10,9
11,7
12,2
12,7
13,7
110,5
13,4
14,5
15,8
16,4
17,1
18,7
94
10,2
11
11,8
12,3
12,8
13,8
111
13,5
14,6
15,9
16,6
17,3
18,9
94,5
10,3
11,1
11,9
12,4
12,9
13,9
111,5
13,6
14,8
16
16,7
17,5
19,1
95
10,4
11,1
12
12,5
13
14,1
112
13,7
14,9
16,2
16,9
17,6
19,2
95,5
10,4
11,2
12,1
12,6
13,1
14,2
112,5
13,9
15
16,3
17
17,8
19,4
96
10,5
11,3
12,2
12,7
13,2
14,3
113
14,0
15,2
16,5
17,2
18
19,6
96,5
10,6
11,4
12,3
12,8
13,3
14,4
113,5
14,1
15,3
16,6
17,4
18,1
19,8
97
10,7
11,5
12,4
12,9
13,4
14,6
114
14,2
15,4
16,8
17,5
18,3
20
97,5
10,8
11,6
12,5
13
13,6
14,7
114,5
14,3
15,6
16,9
17,7
18,5
20,2
98
10,9
11,7
12,6
13,1
13,7
14,8
115
14,5
15,7
17,1
17,8
18,6
20,4
98,5
11,0
11,8
12,8
13,3
13,8
14,9
115,5
14,6
15,8
17,2
18
18,8
20,6
99
11,1
11,9
12,9
13,4
13,9
15,1
116
14,7
16
17,4
18,2
19
20,8
99,5
11,2
12
13
13,5
14
15,2
116,5
14,8
16,1
17,5
18,3
19,2
21
100
11,2
12,1
13,1
13,6
14,2
15,4
117
15,0
16,2
17,7
18,5
19,3
21,2
100,5
11,3
12,2
13,2
13,7
14,3
15,5
117,5
15,1
16,4
17,9
18,7
19,5
21,4
101
11,4
12,3
13,3
13,9
14,4
15,6
118
15,2
16,5
18
18,8
19,7
21,6
101,5
11,5
12,4
13,4
14
14,5
15,8
118,5
15,3
16,7
18,2
19
19,9
21,8
102
11,6
12,5
13,6
14,1
14,7
15,9
119
15,4
16,8
18,3
19,1
20
22
102,5
11,7
12,6
13,7
14,2
14,8
16,1
119,5
15,6
16,9
18,5
19,3
20,2
22,2
103
11,8
12,8
13,8
14,4
14,9
16,2
120
15,7
17,1
18,6
19,5
20,4
22,4
103,5
11,9
12,9
13,9
14,5
15,1
16,4
113
ANNEXE 4 : TABLE POIDS-POUR-TAILLE ADOLESCENTS
Taille
100%
70%
Médian
85%
P,Cible
80%
(cm)
<Mod,
<Sévèr
120,5
22,1
18,8
17,7
15,5
Taille
100%
70%
Médian
85%
P,Cible
80%
(cm)
<Mod,
<Sévèr
mf
146
37,5
31,9
30
26,2
mf
sexe
sexe
121
22,3
19
17,8
15,6
mf
146,5
37,8
32,2
30,3
26,5
mf
121,5
22,5
19,1
18
15,8
mf
147
38,2
32,4
30,5
26,7
mf
122
22,7
19,3
18,2
15,9
mf
147,5
38,5
32,7
30,8
27
mf
122,5
23
19,5
18,4
16,1
mf
148
38,9
33
31,1
27,2
mf
123
23,2
19,7
18,6
16,2
mf
148,5
39,2
33,3
31,4
27,4
mf
123,5
23,5
19,9
18,8
16,4
mf
149
39,5
33,6
31,6
27,7
mf
124
23,7
20,1
19
16,6
mf
149,5
39,9
33,9
31,9
27,9
mf
124,5
24
20,4
19,2
16,8
mf
150
40,3
34,2
32,2
28,2
mf
125
24,2
20,6
19,4
16,9
mf
150,5
40,6
34,5
32,5
28,4
mf
125,5
24,5
20,8
19,6
17,1
mf
151
41
34,8
32,8
28,7
mf
126
24,7
21
19,8
17,3
mf
151,5
41,3
35,1
33,1
28,9
mf
126,5
25
21,2
20
17,5
mf
152
41,7
35,4
33,4
29,2
mf
127
25,3
21,5
20,2
17,7
mf
152,5
42,1
35,8
33,7
29,4
mf
127,5
25,5
21,7
20,4
17,9
mf
153
42,4
36,1
34
29,7
mf
128
25,8
21,9
20,7
18,1
mf
153,5
42,8
36,4
34,3
30
mf
128,5
26,1
22,2
20,9
18,3
mf
154
43,2
36,7
34,6
30,2
mf
129
26,4
22,4
21,1
18,5
mf
154,5
43,6
37,1
34,9
30,5
mf
129,5
26,7
22,7
21,3
18,7
mf
155
44
37,4
35,2
30,8
mf
130
27
22,9
21,6
18,9
mf
155,5
44,2
37,6
35,4
30,9
m
130,5
27,3
23,2
21,8
19,1
mf
156
44,6
37,9
35,7
31,2
m
131
27,6
23,4
22,1
19,3
mf
156,5
45
38,2
36
31,5
m
131,5
27,9
23,7
22,3
19,5
mf
157
45,4
38,6
36,3
31,8
m
132
28,2
24
22,5
19,7
mf
157,5
45,8
38,9
36,7
32,1
m
132,5
28,5
24,2
22,8
19,9
mf
158
46,2
39,3
37
32,4
m
133
28,8
24,5
23
20,2
mf
158,5
46,6
39,6
37,3
32,7
m
133,5
29,1
24,7
23,3
20,4
mf
159
47,1
40
37,7
33
m
134
29,4
25
23,5
20,6
mf
159,5
47,5
40,4
38
33,3
m
134,5
29,7
25,3
23,8
20,8
mf
160
48
40,8
38,4
33,6
m
135
30,1
25,6
24,1
21,1
mf
160,5
48,4
41,1
38,7
33,9
m
135,5
30,4
25,8
24,3
21,3
mf
161
48,8
41,5
39,1
34,2
m
136
30,7
26,1
24,6
21,5
mf
161,5
49,3
41,9
39,4
34,5
m
136,5
31
26,4
24,8
21,7
mf
162
49,8
42,3
39,8
34,8
m
137
31,4
26,7
25,1
22
mf
162,5
50,2
42,7
40,2
35,1
m
137,5
31,7
27
25,4
22,2
mf
163
50,7
43,1
40,5
35,5
m
138
32,1
27,2
25,6
22,4
mf
163,5
51,1
43,5
40,9
35,8
m
138,5
32,4
27,5
25,9
22,7
mf
164
51,6
43,9
41,3
36,1
m
139
32,7
27,8
26,2
22,9
mf
164,5
52,1
44,3
41,7
36,5
m
139,5
33,1
28,1
26,4
23,1
mf
165
52,6
44,7
42,1
36,8
m
140
33,4
28,4
26,7
23,4
mf
165,5
53,1
45,1
42,5
37,2
m
140,5
33,7
28,7
27
23,6
mf
166
53,6
45,6
42,9
37,5
m
141
34,1
29
27,3
23,9
mf
166,5
54,1
46
43,3
37,9
m
114
141,5
34,4
29,2
27,5
24,1
mf
167
54,6
46,4
43,7
38,2
m
142
34,8
29,5
27,8
24,3
mf
167,5
55,1
46,9
44,1
38,6
m
142,5
35,1
29,8
28,1
24,6
mf
168
55,6
47,3
44,5
38,9
m
143
35,4
30,1
28,3
24,8
mf
168,5
56,2
47,7
44,9
39,3
m
143,5
35,8
30,4
28,6
25
mf
169
56,7
48,2
45,4
39,7
m
144
36,1
30,7
28,9
25,3
mf
169,5
57,3
48,7
45,8
40,1
m
144,5
36,5
31
29,2
25,5
mf
170
57,8
49,2
46,3
40,5
m
145
36,8
31,3
29,4
25,8
mf
170,5
58,4
49,6
46,7
40,9
m
145,5
37,1
31,6
29,7
26
mf
171
59
50,1
47,2
41,3
m
Cette table a été conçue en utilisant les normes NCHS, Les normes taille-pour-âge et poids-pour-âge ont été amalgamées afin de
déterminer la médiane du poids-pour-taille, Les sexes ont été combinés lorsque les normes unisexes étaient à 1,5% du poids
corporel des normes du poids corporel pour les deux sexes
115
ANNEXE 5 : TABLE IMC POUR ADULTES
IMC
Taille
(cm)
18.5
18
140
141
142
143
144
145
146
147
148
149
150
151
152
153
154
155
156
157
158
159
160
161
162
163
164
36.3
36.8
37.3
37.8
38.4
38.9
39.4
40.0
40.5
41.1
41.6
42.2
42.7
43.3
43.9
44.4
45.0
45.6
46.2
46.8
47.4
48.0
48.6
49.2
49.8
35.3
35.8
36.3
36.8
37.3
37.8
38.4
38.9
39.4
40.0
40.5
41.0
41.6
42.1
42.7
43.2
43.8
44.4
44.9
45.5
46.1
46.7
47.2
47.8
48.4
IMC
< 16.0
16.0 - 16.9
17.0 - 18.4
18.5 - 24.9
17.5
17
Poids en Kg
34.3
33.3
34.8
33.8
35.3
34.3
35.8
34.8
36.3
35.3
36.8
35.7
37.3
36.2
37.8
36.7
38.3
37.2
38.9
37.7
39.4
38.3
39.9
38.8
40.4
39.3
41.0
39.8
41.5
40.3
42.0
40.8
42.6
41.4
43.1
41.9
43.7
42.4
44.2
43.0
44.8
43.5
45.4
44.1
45.9
44.6
46.5
45.2
47.1
45.7
16.5
16
32.3
32.8
33.3
33.7
34.2
34.7
35.2
35.7
36.1
36.6
37.1
37.6
38.1
38.6
39.1
39.6
40.2
40.7
41.2
41.7
42.2
42.8
43.3
43.8
44.4
31.4
31.8
32.3
32.7
33.2
33.6
34.1
34.6
35.0
35.5
36.0
36.5
37.0
37.5
37.9
38.4
38.9
39.4
39.9
40.4
41.0
41.5
42.0
42.5
43.0
IMC
Taille
(cm)
18.5
18
165
166
167
168
169
170
171
172
173
174
175
176
177
178
179
180
181
182
183
184
185
186
187
188
189
190
50.4
51.0
51.6
52.2
52.8
53.5
54.1
54.7
55.4
56.0
56.7
57.3
58.0
58.6
59.3
59.9
60.6
61.3
62.0
62.6
63.3
64.0
64.7
65.4
66.1
66.8
49.0
49.6
50.2
50.8
51.4
52.0
52.6
53.3
53.9
54.5
55.1
55.8
56.4
57.0
57.7
58.3
59.0
59.6
60.3
60.9
61.6
62.3
62.9
63.6
64.3
65.0
17.5
17
Poids en Kg
47.6
46.3
48.2
46.8
48.8
47.4
49.4
48.0
50.0
48.6
50.6
49.1
51.2
49.7
51.8
50.3
52.4
50.9
53.0
51.5
53.6
52.1
54.2
52.7
54.8
53.3
55.4
53.9
56.1
54.5
56.7
55.1
57.3
55.7
58.0
56.3
58.6
56.9
59.2
57.6
59.9
58.2
60.5
58.8
61.2
59.4
61.9
60.1
62.5
60.7
63.2
61.4
16.5
16
44.9
45.5
46.0
46.6
47.1
47.7
48.2
48.8
49.4
50.0
50.5
51.1
51.7
52.3
52.9
53.5
54.1
54.7
55.3
55.9
56.5
57.1
57.7
58.3
58.9
59.6
43.6
44.1
44.6
45.2
45.7
46.2
46.8
47.3
47.9
48.4
49.0
49.6
50.1
50.7
51.3
51.8
52.4
53.0
53.6
54.2
54.8
55.4
56.0
56.6
57.2
57.8
INTERPRETATION
maigreur sévère
maigreur modérée
maigreur marginale
normal
Source : WHO (1995) Physical status : the use and interpretation of anthropometry,Report of a WHO expert committee, WHO
116
ANNEXE 6 : REGISTRE CRENI ET CRENAS
117
Admission dans la structure
Transfert Interne de
Date
N° Reg
N° MAS
Nom de Famille
Prénom
Prénom
Adresse & N° tél
Type
Sexe Age
Nom/code Nom/code
d'Admission
F/M mois
CRENAS du CRENI
PB
mm
Poids Taille
Œd.
P/T Z
0,1,2, 3
kg,g
cm
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
118
Sortie
Date
jj/mm
PB
mm
Poids Taille
kg,g
cm
Taille
P/T
Type de Sortie
Transfert Interne vers
P/T Z
Œd.
0,1,2, 3
Type
Nom/code du
CRENAS
Date du
Poids
Poids
Minimum
Nom/code du
Minimum
Observation
CRENI
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
119
ANNEXE 7: Phase 2 ou Phase de Réhabilitation ou de Récupération
Durant cette phase toutes les complications sont maîtrisées et l‟enfant a un bon appétit et la courbe du poids est ascendante .
Le patient doit être transféré si possible en ambulatoire pour la poursuite de sa prise en charge sauf s‟il n‟y a pas de structures dans sa zone
d‟habitation. Alors il continuera le traitement au CRENI.
Traitement nutritionnel
Produits
F100 et ATPE sont les produits utilisés.
Régime diététique
Les enfants allaités doivent toujours recevoir le lait maternel avant le F100 ou l‟ATPE et ce à la demande.
Pendant la phase de réhabilitation nutritionnelle (phase 2), les patients peuvent recevoir un apport illimité de F100 ou ATPE (sans toutefois dépasser plus de
200 kcal/kg/j).
Au CRENI, le lait F100 ou l‟ATPE peuvent être utilisés durant cette phase ; ils sont nutritionnellement équivalents (à l‟exception du fer qui n‟est pas dans le F100
contrairement à l‟ATPE) et l‟un peut être remplacé par l‟autre.
F100 (100ml = 100kcal) : il est donné en cinq à six repas par jour. Une bouillie peut être donnée aux patients qui ont plus de 24 mois (environ 8 kg) ; ce n‟est
pas nécessaire ni souhaitable de donner de la bouillie Ŕ mais beaucoup d‟enfants réclament la nourriture qu‟ils connaissent. Il est préférable de la donner lors du
dernier repas de la journée pour être sûr que la quantité de lait F100 ait été administrée durant la journée, ce qui permet à l‟enfant de digérer sa bouillie durant la
nuit.
Les ATPE peuvent être utilisés au CRENI. Les avantages de leur utilisation sont : l‟allègement de la charge de travail et de la supervision par le personnel
soignant, aucune préparation n‟est nécessaire, ces aliments peuvent être consommés toute la journée et la mère peut nourrir son enfant elle-même durant la
nuit ; de plus, il n‟est pas nécessaire de donner un supplément de fer à l‟enfant.
Certains enfants préfèrent le F100 et d‟autres les ATPE. Cependant consommer le même aliment pendant plusieurs semaines peut être monotone et beaucoup
120
de patients plus âgés apprécient un changement d‟alimentation. On peut très bien donner du F100 pendant la journée lorsqu‟il y a suffisamment de personnel et
donner des ATPE le soir et durant la nuit.
La quantité d‟aliments thérapeutiques à donner est illustrée dans le tableau suivant :
Tableau 32: Quantité de F100 ou d‟ATPE à OFFRIR à chaque repas pour 5 à 6 repas par jour ou quantité d‟ATPE à donner sur la journée entière pour la phase
de réhabilitation nutritionnelle. Si les patients finissent la quantité donnée, une ration supplémentaire doit être donnée.
6 repas/ jour
5 repas/jour
Jour entier†
Classe de poids Kg
F100
RUTF
F100
RUTF
RUTF
ml/repas
g/repas
ml/repas
g/repas
g/jour
<3 kg
Le lait F100 non dilué et les ATPE ne sont pas donnés aux enfants de moins de 3kg: utilisez le F100 dilué
3,0 to 3,4
110
20
130
25
120
3,5 Ŕ 3,9
125
20
150
25
130
4,0 Ŕ 4,9
135
25
160
30
150
5,0 Ŕ 5,9
160
30
190
35
175
6,0 Ŕ 6,9
180
35
215
40
200
7,0 Ŕ 7,9
200
35
240
45
220
8,0 Ŕ 8,9
215
40
260
45
235
9,0 Ŕ 9,9
225
40
270
50
250
121
10,0 Ŕ 11,9
230
45
280
50
260
12,0 Ŕ 14,9
260
50
310
60
290
15,0 Ŕ 19,9
300
55
360
65
330
20,0 - 24,9
370
65
440
80
400
25,0 Ŕ 29,9
420
75
500
90
450
30,0 Ŕ 39,9
450
80
540
100
500
40 Ŕ 60
530
100
640
120
600
Quand l‟ATPE est donné, une quantité suffisante d‟eau doit être offerte pendant et après chaque repas afin de satisfaire la demande du patient. Les ATPE
pouvant être conservés sans problème, la quantité nécessaire pendant 24 h peut être distribuée en une seule fois. Mais l‟aide-soignant doit régulièrement
vérifier la quantité consommée, évaluer l‟appétit de l‟enfant et s‟assurer que l‟accompagnant ne consomme pas les produits thérapeutiques.
Traitement médical systématique
Le Fer doit être ajouté au F100 en Phase 2 à raison :
d‟un comprimé de sulfate de fer (200mg) écrasée pour chaque 2 litres d‟eau ajouté à la poudre de F100 (soit 2,4 litres de F100 reconstitué).
Si vous avez des volumes moins importants, 100 à 200ml de F100, diluer un comprimé de sulfate de fer (200mg) dans 4 ml d‟eau et ajouter 1 ml de solution.
Pour 500ml à 600ml de F100, ajouter 2 ml de solution.
L‟ATPE est déjà enrichi en fer.
Surveillance en Phase 2
Tableau 33: Paramètres de surveillance
Paramètres de surveillance
Fréquence
122
Poids
Chaque jour
Œdèmes
Chaque jour
Température
Au moins 2 fois par jour
Signes cliniques (selles, vomissements, respiration, déshydratation, etc.)
Chaque jour
PB
Chaque semaine
Appétit
Chaque jour (évaluer à partir de la quantité d‟aliments thérapeutiques consommés)
Critères de retour de la Phase 2 à la Phase 1
Les critères suivants indiquent une complication dans la prise en charge et nécessitent de renvoyer les patients en phase 1 :
Survenue de toute complication médicale,
Perte de l‟appétit,
Apparition d‟œdèmes,
Diarrhée de renutrition avec perte de poids,
Détection de critères de “non réponse au traitement”,
Perte de poids après 2 pesées successives,
Poids stationnaire après 3 pesées successives.
123
ANNEXE 8. FICHE DE SUIVI INDIVIDUELLE CRENAS
124
Fiche de Suivi CRENAS
Nº MAS……………………………...…...……………..…
Code CRENAS …………................
Raison d'Admission
Nº Enreg……...
Date d'Admission......…........…………
Nom CRENAS ......…………………………
PB …...…mm
P/T……..........Z-score
Oui □
District.………................
Œdèmes
Non □
Oui □
Non □
Nom de famille….……………………
Allaité(e)
Prénom ……………...……………………
Jumeaux
Age (mois)………......... Sexe ....…
Accompagnant :
Vaccination à jour Oui □
Adresse……………..…………………………
…………………………………………..
........................................................
Nom………………………………..
Carte de vaccination Oui □
En bonne santé
Oui
□
Parents vivants Oui
□
Rougeole
Téléphone:
Oui □
Problème Majeur………………......
................................................
Non □
Admission
Non
□
Non
□
Non □
Si Oui,
Non □
1………………..
2……………….
: Information
Avant le début du traitement (encercler la réponse)
Référé : Spontané/Dépistage actif/Autre …….……......................(encercler
Durant le traitement
Transfert Interne Oui □
Non □
du CRENI / CRENAS
TYPE d'ADMISSION
la réponse)
(encercler la réponse)
Nom de………………………...................... Nº d'Enregistrement……………. .….…….……
Date d'Admission PCIMA……………….……
Date deTransfert………….……………….
Interrogatoire et examen clinique
□ Nouvelle admission
□ Transfert Interne DE
□ Rechute
□ Réadmission après
abandon de < 2mois
Séance d'Education donnée
Encercler la réponse
Etat du Patient : Normal / Malade / Très Malade
Thèmes
Causes de la malnutrition
Handicap : Oui □ Non □ Si Oui, …………………..
Respiration : Normal / Rapide
Yeux : Normaux/Déficience Vit. A/ Photophobie
Diarrhée, fièvre, IRA
Infection (peau, yeux, oreilles)
Jeux et Stimulation
Lésions de la Peau : Oui □ Non □ ………………
Œdèmes (0, +, ++, +++)……………………………..
Nutrition – Soins de l'enfant
Hygiène
Date
Signature
Visite A Domicile (VAD)
DATE
RAISON(S)
DATE VAD
CONCLUSION
Transfert Interne Vers CRENI / CRENAS durant le traitement
DATE
RAISON(S)
Nom du centre
Sortie
Guéri
□
Abandon Non Confirmé
Transfert Interne Vers □
Non Réponse
:
Abandon Confirmé
□
□
RESULTAT (RETOUR-DATE/NON RETOUR/DECES)
Date de Sortie ………/………./……..
□
cause.........................................
Décès
□
cause...................................
cause..............................................................
cause…………………………………………………………………………
125
Admission : Taille Couchée/Debout..............cm
Date
Adm
2
3
4
5
Poids Cible.............kg
6
7
8
PB Cible.............mm
9
10
11
12
Date (jj/mm)
Poids (kg,g)
Œdèmes (0, +, ++,
+++)
PB (mm)
Diarrhées
(0 à Nb jrs)
Vomit
(0 à Nb jrs)
Fièvre
(0 à nb jrs)
Toux
(0 à nb jrs)
Conj. Pâles
(0 à ++)
Respirations /min
Temp. C˚ (Axi/Rect.)
Résultat Test Palu
(0/-/+)
Test App.
(Bon/Moyen/Faible)
Test App. (gr/sachet)
Choix
Accompagnant
(Hôp/Ambu)
ATPE (Nb sachets
rendus)
ATPE (Nb sachets
donnés)
Transfert Interne
VERS/Absent
Besoin VAD
(Oui/Non)
Médicaments de Routine
Médicaments
Date (jj/mm)
Dose
Médicaments
Amoxicilline
Anti-Helminthes
Vitamine A
Vaccination Rougeole
Anti-Palu.
Date (jj/mm)
Dose
Autre
Traitement Spécifique
Date (jj/mm)
Observation
Traitement
126
ANNEXE 9 : FICHE DE TRANSFERT
127
128
ANNEXE 10: FICHE DE SUIVI INDIVIDUELLE CRENI
Anthropometrie
N° MAS.....................................................................
N° d'Enregistrement …………………………………………………….
Code CRENI...........................
Feuille N°………………………….…………………………………….
Nom CRENI…………….......
Nom de Famille…………………………………………………..
24 h / Centre Jour /Pédiatrie
Age…….....mm/aa
Prénom.……………………………………………………………..
Adresse………………………………………………………………….
Date de Naiss. ___/___/____
Tél..........................................................................................
Sexe…………………………….
Référence : Spontanée □ Communité □ CS/Hôpital □
Raison d'admission : 1) Echec test appétit : O / N si O ATPE .....gr - 2) Complications
1
2
3
4
5
Fiche de Suivie CRENI
Date d'Admission___/___/___ Date de Sortie___/___/___
heure……………….
Traité avec succès
□
Principaux signes cliniques
Nouvelle Admission
□
Décédé
□ Cause…………
Rechute
□
Transf. Int. vers CRENAS
□
Réadm Abandon <2 mois □
Si Oui, Code CRENAS……….
(jj/mm/aa)
Transfert Int. du CRENAS □
Référence Médicale
□
Allaitement O / N
Si O, Code du CRENAS……….....Abandon
□ Cause…………
Complément alimentaire………………………..………………..
Nom CRENAS …………………………..............
O / N si O ....................... - 3) Œdèmes O / N - 4) Non réponse CRENAS O / N
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
Date
Taille (cm)
Poids (Kg,g)
P/T (Z / %)
PB (mm)
Œdèmes (0 à +++)
Poids Cible
...........kg......g
Graphique du Poids par jour
PB Cible
.................mm
129
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
Date
Phase Aiguë/Trans/Réhab.
F75/F100/F100D
# repas/jour
ml/repas
Traitement nutritionnel
Ajout de FER
dose….
ATPE
# repas/jour
Sachet/jour
Test Appétit:Bon/Moyen/Faible
A=Absent
V=vomissement
R=refus
SNG=Sonde Naso-Gastr.
IV=Perfusion IV
Hre repas
1
2
3
4
Volume pris
100%
5
X X
X X
3/4
X X
1/2
X
1/4
X
X
X
....ml=extra
6
7
8
9
10
Alerte/Léthargique (A/L)
Selles (0 à IIII)
Vomissement (0 à IIII)
Surveillance
Déshydraté (0 à +++)
Toux (0 à +++)
Choc (0 à +++)
Recoloration capillaire (sec)
Resp/min
Conj. Pâle (0 à +++)
Temp. matin.Ax/Rec
Temp. A.M. Ax/Rec
Rebord du Foie cm
Autre
130
131
Traitement Systématique
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
DATE
antibiotique 1
x
antibiotique 2
anti-palu.
anti-fongique
Traitement Spécifique
Antibiotic 3
Antibiotic 4
Resomal ml
IV Perf/Transf
SNG
1
Tests Lab.
Hb
Test Palu.
Test TB
Radio Poumons
Autre
OBSERVATION :
132
Carte
O □ N
Date de Vaccination
□
Naiss.
1
2
3
4
BCG
POLIO
DPT
Extra
Rougeole
Extra
SORTIE
SEANCES D'EDUCATION DE LA SANTE
DATES
SIG.
Vaccinations à jour
O
N
Allaite à la sortie
O
N
Causes de malnutrition
Diarrhée, IRA, Fièvre
Maladies Sexuellement Transmissibles
Jeux et Stimulations
Nutrition des jeunes enfants
Soins aux enfants
Hygiène
Allaitement
Plannification Familiale
Autre …………………..
Version 2011/1.0 © Golden & Grellety
133
ANNEXE 11: FICHE DE SURVEILLANCE INTENSIVE
FICHE DE SURVEILLANCE INTENSIVE
Nom du patient
No d'Enr
Age:
No-MAS
CRENI / salle d'urgences/service de pédiatrie/ autre
Date:
Infirmière en charge
Surveillez le patient toutes les .....min/heure
No Feuille
Oedema: 0 + ++ +++
Dr en charge
Diagnostic
Vérifier les signes vitaux qui n'ont pas été contrôlés dans la colonne "vérifié" et
inscrire l'heure sur la ligne "heure" (vérifier seulement ceux nécessaires)
- attacher le graphique des signes cliniques si nécessaire
Début de la surveillance....................Matin/Après Midi
HEURE Vérifié Eval. Initiale
Autre
Autre
Traitement donné
RéSoMal.......... .....
ml
Perfusion - IV................... .
ml
Sang/plaquettes......
ml
F75/eau sucrée...............
ml
Glucose IV 10%..................... ml
Oxygène
Enveloppement humide
Méthhode kangarou - réchauffement
Utilisez une autre feuille si nécessaire
Examen
Niveau de conscience
Poids - Kg.g
Recoloration capillaire (ongle) - secs
Extrémités froides
Fréquence respiratoire - par min
Pulsations - par min
Rebord du Foie (cm)
Selles (liquide/semi-solide/solide) nombre
Vomissement - nombre
Urine
Température (Ax / rectale)
Paupières retractées/dort les yeux ouverts
Médicaments
Médicaments
134
135
ANNEXE 12 : COMMENT POSER UNE SONDE NASO GASTRIQUE
-
-
-
-
-
-
-
-
Choisir la sonde appropriée (N° 6,8 ou 10). Allonger l‟enfant sur le dos, l‟envelopper dans une petite
couverture pour limiter ses mouvements.
Mesurer la longueur de la sonde à introduire : distance oreille Ŕ bout du nez, puis jusqu‟à la pointe du
sternum (pour les nouveau-nés, prendre la mesure de l‟arête du nez jusqu‟à la pointe du sternum).
Tenir ou faire une marque à ce niveau pour savoir jusqu‟où introduire la sonde.
Lubrifier la sonde avec un gel lubrifiant type vaseline ou au moins de l‟eau et l‟insérer par le nez en
courbant légèrement le haut de la sonde pour longer la cloison nasale.
Pencher la tête légèrement en arrière pour allonger le cou. Introduire la sonde doucement et
rapidement en poussant d‟abord vers le haut (et pas seulement vers le bas) pour que la sonde se
courbe vers le bas au fond de la gorge. Ne pas forcer s‟il y a une résistance (si la sonde ne peut pas
être passée par le nez, la faire passer par la bouche). Faites attention que la sonde ne passe pas par
la trachée. Si le patient tousse, se débat ou devient cyanosé, enlever immédiatement la sonde et
laisser le patient se reposer avant de faire un nouvel essai. Il est vital de vérifier que la sonde se
trouve bien dans l‟estomac avant de faire passer quoi que ce soit par la sonde. Ceci doit être revérifié
avant chaque repas au cas où la sonde ne serait plus dans l‟estomac.
Notez que les enfants malades, apathiques et ceux qui ont un état de conscience qui se dégrade
peuvent ne pas tousser si vous passez la sonde dans leurs poumons. La sonde mise en place sans
que le patient ne tousse ou ne se plaint ne vous assure pas à 100% de son bon emplacement.
La meilleure façon de tester si la sonde est bien dans l‟estomac est d‟aspirer une partie du résidu
gastrique. Vérifier chez les enfants malnourris qu‟il y ait cette odeur caractéristique du contenu
gastrique (« acide/aigre » ressemblant à l‟odeur de vomit).
Vérifier la position de la sonde en injectant 0,5 Ŕ 1 ml d‟air dans le tube et en écoutant l‟estomac à
l‟aide d‟un stéthoscope. Un « gargouillis » ou son de bulle doit être perçu quand l‟air entre dans
l‟estomac.
Il est important de demander à une autre personne de vérifier si la sonde est à la bonne place si vous
n‟êtes pas sûr de vous, pour éviter d‟introduire du lait dans les poumons. Avant chaque repas, aspirer
la sonde pour vérifier que le repas précédent n‟est plus dans l‟estomac ; ceci doit être fait lentement et
avec douceur chez les enfants malades, une succion trop forte pouvant endommager l‟intérieur de
l‟estomac. Il est important de ne pas causer de distension gastrique en donnant un nouveau repas en
plus du dernier repas non digéré32. Le débit du lait dans la sonde doit être lent.
Attacher le réservoir (seringue de 10 à 20 ml sans le piston) et placer le à 15 Ŕ 20cm au-dessus de la
tête du patient. Le repas doit toujours couler dans l‟estomac par gravité et ne pas être poussé par le
piston de la seringue. Quand le volume total du repas a été donné, rincer la sonde avec quelques ml
d‟eau et la boucher (ou la clamper). Coucher l‟enfant sur le côté pour minimiser toute régurgitation ou
aspiration. Observer l‟enfant après chaque repas pour les vomissements, les régurgitations ou les
distensions abdominales.
Dans un CRENI, la sonde doit être changée tous les 3-5 jours.
32
Si le liquide gastrique est « acide », avec des particules alimentaires non digérées en suspension, le résidu
gastrique doit être complètement aspiré et le volume aspiré noté. Injecter 20 ml d’une solution sucrée
isotonique dans la sonde et le réaspirer immédiatement pour « irriguer » l’estomac. Il faut alors laisser
l’estomac se reposer pendant 30 minutes avant de réintroduire le repas suivant. Si après 3 heures ce second
repas n’est pas passé à travers l’estomac, le volume des repas devra être réduit et la fréquence des repas
augmentée
136
ANNEXE 13: INCONVENIENTS DES CATHETERS









Porte d‟entrée directe des bactéries résistantes aux antibiotiques chez des patients
immunodéprimés ; les pansements et les cathéters sont rapidement souillés.
Ils sont rapidement colonisés par des Candida : ils peuvent entraîner une septicémie fongique.
Ils doivent régulièrement être rincés par des solutés ou anticoagulants afin de garder la veine ouverte
Ŕ mais ces patients ont une fonction hépatique perturbée (avec une tendance au saignement) et sont
très sensibles à toute surcharge liquidienne.
Ils nécessitent un personnel soignant qualifié pour les mettre en place, les changer d‟endroits et les
maintenir.
Leur administration par voie IV demande plus de temps, un personnel plus qualifié que par voie orale.
Leurs préparations IV sont plus chères que celles par voie orale et le cathéter à lui seul est cher.
L‟insertion d‟un cathéter est douloureuse, stressante et il faut très souvent le réinsérer.
Le cathéter diminue la mobilité des enfants et donc les handicape lorsqu‟ils prennent leurs repas, se
lavent, jouent et sont traités.
L‟infiltration de liquide de perfusion dans les tissus cutanés peut causer une nécrose dermique et
d‟autres complications.
Exemple d‟infiltration de liquide de perfusion entrainant une nécrose du cuir chevelu avec changement
plusieurs fois de l‟emplacement du cathéter.
137
ANNEXE 14 : ANTECEDENTS ET EXAMEN CLINIQUE
Antécédents et Examen clinique / CRENI - page 1 - Antécédents
Numéro-MAS :.............Nom de Famille ...............Nom du Patient .............Age......jj/mmm Sexe ...
Date de l’examen ...../....../...... Nom de l’examinateur........................ Fonction ....................
Qui répond aux questions ? patient/mère/père/sœur/grand-mère/tante/autre……….........................
Est-ce que l‟accompagnant est souvent à la maison avec l‟enfant ? Oui o / Non o Si Non, qui est
l’accompagnant ?...............................
Antécédents
Depuis quand le patient est-il malade ? .......................................................... jr/sem./mois/an
Quelles sont les plaintes et depuis quand sont-elles présentes ?
1........................................................................................ ............h/jr/sem./mois/an
2........................................................................................ ............h/jr/sem./mois/an
3........................................................................................ .............h/jr/sem./mois/an
Décrivez en détail les plaintes, leur évolution, et les facteurs associés à chacune d‟elles
Questions Systématiques (donnez des détails additionnels pour les résultats anormaux ci-dessus)
Appétit augmenté/ normal/ diminué Amaigrissement Oui o / Non o Si oui depuis quand ?..........j/sem./ mois
Œdèmes absent/pied/jambe/face/généralisé… j/sem./mois Yeux enfoncées non/récent/ longtemps
Diarrhée Oui o / Non o Durée .................. h/j/sem./mois
Nb de selles /jour ……………………
Episodes
répétés
de
Diarrhée
Oui
o
/
Non
o
Aspect
des
selles :
Normal/aqueuses/molles/sang./muqueuse/verdâtre/décoloré
Vomissements Oui o / Non o ..................h/j/sem./mois. Nb/jour.................................
Respiration: normale/rapide/bruyante/difficile
Depuis ......h/j/sem.
Toux: Oui o / Non o
Depuis................j/sem/mois
Fièvre Oui o / Non o Convulsions Oui o / Non o
Inconscient Oui o / Non o
Traitement : Patient a déjà été vu par Agent de santé/Tradi-praticien ................................................Depuis
quand ?
Traitement donné ...........................................................................................................................
Antécédents sociaux
Antécédents : Les décrire ....................................................................................................................
Père absent Oui o / Non o raison........................................................................... Sem/Mois/an
Mère absent Oui o / Non o raison.............................................................................Sem/Mois/an
Patient: placé/adopté/orphelin Jumeau Oui o / Non o
Gestation : précoce/ normal ou........Sem/Mois Poids à la naissance gros/normal/petit ou......kg g
Age de la Mère ................ans
Nb d’enfants vivants ....................
Famille mangeant ensemble Oui o / Non o Si oui, précisez : Nb adultes................Nb enfants ........
Ressources ..............................................................................................................................................
Interrogatoire Nutritionnel
Allaitement exclusif Oui o / Non o Depuis ............. Sem/ Mois
Age de l’enfant à l’arrêt de l’allaitement..............mois/ans
Type d’alimentation avant la maladie allaitement maternel /autre lait / bouillie/ plat familial/ fruit/
feuilles/ boissons/ autres
Type d’alimentation depuis la maladie allaitement maternel/autre lait / bouillie/ plat familial/ fruit/
feuilles/ boissons/ autres
Les
dernières
24h
Ŕ
A
…………………………………………………………………………………………………….……….
décrire
138
Antécédents et Examen Clinique /CRENI- page 2 - Examen
Nº MAS…………….
Nom du patient :………………...
Prénom du patient :………………
Age :..........j/m/a
Sexe :….
Examen clinique
 Apparence physique (à décrire) : .....................................................................................................................................
 Malade/Très malade /Inconscient
 Humeur : Normale / Apathique / Irritable
 Comportement : Actif / Mouvements stéréotypés
 Peut-il : s’asseoir / se tenir debout / marcher ?
Yeux Ŕ Oreilles - Bouche




Yeux : Normal/ Conjonctivite / Opacité de la cornée/ kérato-malacie légère/ modéré /sévère
Bouche: Normale/ Langue rouge lisse / Candidose / Herpès / Stomatite angulaire/Autres lésions
Coloration des téguments/muqueuses : Normale / Pâle / Ictérique / Cyanosée
Nb de Dents : ..... Caries : Présent/Absent Oreilles : Normal/écoulement
Système respiratoire - Thorax





Respiration : Normale/ Dyspnéique / Sifflante / Tirage sous costal / Stridor/ Asymétrique
Respiration rapide Oui o / Non o
Nombre de respirations par minute : ......... / min Ou plus / moins que 50 / 60
Thorax : Asymétrique / Bombée / Entonnoir /Autres-------------Jonctions sterno -costales : Normales / Nodosités/ Chevauchement
Système cardio-vasculaire & hydratation





Œdèmes : Absent/Présent Pieds / Pré tibial / Mains / Visage / Généralisée
Hydratation : Normale / Signes évidents de déshydratation /Incertain Urine Oui / Non
Yeux : Normaux/ Enfoncés / Grand ouvert Extrémités : Normales/ Froides
Recoloration capillaire........secondes
Pouls : ................ /min Bruits cardiaques : Normaux / Faible / Bruit du galop
Système gastro-intestinal






Selles : Non vues/Normales/Molles/Aqueuses/Vertes/Pâles/Glaireuses/Sanglantes/Présence de vers
Abdomen : Normal / Distendu / Sensible/Péristaltisme abdominal visible
Bruits intestinaux : Présents / Absents Gargouillement : Oui o / Non o Splash : Oui o / Non o
Foie :....... cm en dessous du rebord costal sur la ligne mammaire
–Consistance : souple/ferme/dur - Surface : Lisse/Irrégulière - Sensibilité : Douloureux/Indolore
Rate : Non palpable / Palpable/Ferme/Dure/Sensible/Indolore
Système Nerveux
 Tonus normal/ raideur/ léthargie
 Signes méningés : Absents / Raideur de la nuque / Fontanelle bombée/Brudzinski
 Reflexes normal/ symétriques/ asymétriques/augmentent/diminuent/absent
Peau Ŕ Cheveux Ŕ Squelette Ŕ Système Lymphatique
139
 Aspect de la peau : Craquelée/ Fissurée / Ulcérée et Infectée / Desquamée en lambeau /Hyper- ou hypo pigmentation/ Présence de Contusions Périnée : Normale / Erythème /
Ulcérations
Purpura : absent / présent, si oui, où ?.........................................................................
Aspects et couleur des cheveux : Noirs / Bruns / Roux / Blonds - Raides / Bouclés - Ferme / Facile à arracher / Chauve
Gale : Oui o / Non o si Oui localisée / Généralisée
Cils : Normaux / Longs
 Ganglions : Oui o / Non o Si oui, Localisation : Inguinale / Axillaire / Cervicale




 Tuméfaction des articulations des côtes : Oui o /
 Gynécomastie Oui o / Non o
Non o
Décrire les anormalités ci-dessous et les dessiner sur le diagramme
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Diagnostique 1 :
2:
3:
140
ANNEXE 15 : FICHE DE SUIVI INDIVIDUELLE – TSS
Fiche
N°
de
suivie
pour
Technique
SS
(moins
de
6
mois
ou
3kg)
MAS.....................................................................
Code CRENI.........................
N° d'Enregistrement …………………………………………………….
Problème Majeur
Nom CRENI……………....
Feuille N°………………………….…………………………………….
24 h / CJ / Pédiatrie / Autre
1
Prénom du Patient…………………………………………………..
……………………………
2
Nom de Famille……………………………………………………………..
Age (jours ou mois)…………
……………………………
Date de Naiss. ___/___/___
Adresse………………………………………………………………….
……………………………
3
Sexe………………..
Allaitement
O / N
…………………………………………..
Complément
Tél..........................................................................................
Raison
de
l'admission:
1)
Courbe
de
croissance
statique:
O
/
N
2)
Poids-taille:
alimentaire
O
/
N
3)
O
/
Admission Date___/___/__
Hre…………………
Nouvelle adms O / N
Readmission O / N
Si O,
Type
No Enr……………………
Sortie Date___/___/___
Traité avec Succès
Décès
Hre….………
Cause ……………
Abandon
Référrence Méd.
vers……………….
Non Réponse
N
Poids-age:
O
/
N
4)
Complications:
O
/
N.
Si
O
………..
5)
Oedemes:
O
/
N
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
(oral-po,
intramusculaire-IM,
Anthropométrie
Date
Taille
couchée
Poids
P/T
(cm)
(kg,g)
(Z)
(0
to
+++)
Graphique du Poids par jour
Œdèmes
Date
#
repas/day
Lait
Traitement Nutritionnel
ML
Infantil/F100Dil
T-SS
/repas
A=Absent
V=vomit
R=refus
SNG=SondeNG
IV=Perfusion IV
1
Hr
2
3
4
Volume
pris
5
100%
X
X
3/4
X
X
1/2
X
X
1/4
X
6
X
X
7
X
8
9
=ml=extra
10
Surveil ance
Toux
(0 à +++)
Choc
(0 à +++)
Resp/min
Conjonctive Pâle (0 à
Temp. matin.Ax/Rec
Temp. A.M. Ax/Rec
Trt Mère Trt Spécifique* Traitement de Routine
Alerte/Léthargique (A/L)
Selles (0 à IIII)
Vomissement (0 à IIII)
Déshydraté
(0 à +++)
Date
+++)
Tests
1
Antibio.
1
Hre
Antibio.
2
Hre
Anti-Palu
Antibio.
3
Hre
*Ecrire
Nom,
dose
et
voie
d'administration
intravéneux-IV)
pour
chaque
médicament.
Mettre
un
X
si
prescris-
signé
si
médicament
donné.
Mutlivitamines
Vitamine A
Anti-Palu.
CSB
Hb/PCV
Test Palu.
Glycémie
OBSERVATION
Carte
O
N
BCG
DATES
Naiss.
1
Polio
DPT
SEANCES D'EDUCATION
Causes de malnutrition
Diarrhée, IRA, Fièvre
Maladies
Sexuellement
SORTIE
DE LA SANTE
DATES
SIG.
Transmissibles
Jeux et Stimulations
Nutrition des jeunes enfants
Soins aux enfants
Hygiène
Allaitement
Planification Familiale
Autre …………………..
Vaccinations à jour
Allaite à la sortie
O
O
N
N
141
ANNEXE 19 : RAPPORT MENSUEL Ŕ CRENAS
142
ANNEXE 16 : RAPPORT MENSUEL Ŕ CRENI
143
ANNEXE 17 : EXEMPLE DE RECETTES POUR LE LAIT F75/F100 ET
RESOMAL
Notez que toutes ces recettes aboutissent à des produits avec une osmolarité plus importante que celle des
produits commercialisés et sont plus à même de provoquer des diarrhées de renutrition. Elles peuvent être
utilisées lorsque les produits commerciaux ne sont pas disponibles et que la structure possède une cuisine
adéquate et du personnel formé pour préparer ces recettes Ŕ TOUS les ingrédients doivent être présents.
*F75
Type de lait
Lait (g)
Œufs (g)
Sucre
(g)
Huile
(g)
27
Farine de
céréales
(g)*
35
CMV**
(dosette
rouge=6g)
½
Poudre de Lait Ecrémé
25
0
70
Poudre de Lait Entier
35
0
70
20
35
½
Lait de vache frais
280
0
65
20
35
½
Lait de chèvre frais
280
0
65
20
40
½
Lait de bufflonne frais
230
0
65
15
40
½
Lait concentré non sucré
110
0
65
20
40
½
Œufs entiers
0
80
70
20
40
½
Jaunes d’œuf
0
50
70
15
40
½
Eau (ml)
Compléter
jusqu‟à 1000
Compléter
jusqu‟à 1000
Compléter
jusqu‟à 1000
Compléter
jusqu‟à 1000
Compléter
jusqu‟à 1000
Compléter
jusqu‟à 1000
Compléter
jusqu‟à 1000
Compléter
jusqu‟à 1000
* Les céréales utilisées pour la farine doivent être grillées (“soufflées”) et les autres ingrédients doivent ensuite
être ajoutés. Sinon, une alternative peut être d‟ajouter du riz “soufflé” ou de la farine grillée au mélange.
** CMV = Mélange spécial de Minéraux et Vitamines adapté au traitement de la malnutrition aiguë sévère.
Pour avoir une ½ dosette, diluer une dosette de CMV dans 4 ml d‟eau et ne prendre que 2 ml ensuite pour
avoir une ½ dosette rouge.
* F100
Type de lait
Lait (g)
Oeufs
(g)
Sucre
(g)
Huile
(g)
Poudre de Lait Ecrémé
80
0
50
60
CMV**
(dosette
rouge=6g)
½
Poudre de Lait Entier
110
0
50
30
½
Lait de vache frais
900
0
50
25
½
Lait de chèvre frais
900
0
50
30
½
Lait de bufflonne frais
750
0
60
10
½
Lait concentré non sucré
350
0
50
30
½
Œufs entiers
0
220
90
35
½
Jaunes d’œuf
0
170
90
10
½
Eau (ml)
Compléter
1000
Compléter
1000
Compléter
1000
Compléter
1000
Compléter
1000
Compléter
1000
Compléter
1000
Compléter
1000
jusqu‟à
jusqu‟à
jusqu‟à
jusqu‟à
jusqu‟à
jusqu‟à
jusqu‟à
jusqu‟à
144
* ReSoMal
Ingrédient
SRO Ŕ Standards OMS
CMV**
(Complexe Minéraux et Vitamines)
Sucrose (sucre)
Eau
Quantité
un sachet pour 1 litre
1 dosette rouge (6g)
50 g
2000 ml
145
ANNEXE 18 : SPECIFICATIONS DES ATPE
Aliment Thérapeutique Prêt à l’Emploi (ATPE)
Les patients sévèrement malnourris ont des besoins très spécifiques en terme de nutriments qui sont différents
de ceux des patients normaux. Les aliments thérapeutiques tels que le F75, F100 et les ATPE ont été conçus
pour répondre à ces besoins. L‟Aliment Thérapeutique Prêt à l‟Emploi (ATPE) est un composant essentiel des
CRENAS, permettant le traitement à domicile. L‟ATPE est un aliment complet pour les patients malnourris
sévères. Il a la même composition en termes de nutriments que le lait thérapeutique F100.
Il existe plusieurs types d‟ATPE commercialisés : les pâtes à base de lipides et les barres. Plusieurs pays
produisent leur propre ATPE utilisant des recettes standards. Ces produits, nutritionnellement équivalents au
F100 ont les mêmes effets physiologiques que le F100 et les ATPE commercialisés. Une différence importante
entre le F100 et les ATPE est que les ATPE contiennent du Fer (en quantité suffisante pour la réhabilitation des
patients sévèrement malnourris) alors que le F100 utilise pendant la phase de réhabilitation doit être
supplémenté en fer.
ATPE Ŕ Pâte
L‟ATPE-pâte est une pâte thérapeutique prête à l‟emploi habituellement présentée sous forme de sachets ou
de pots. Il est composé de graisse végétale, beurre de cacahuète, lait en poudre écrémé, lactosérum, dextrine
maltose, sucre et un complexe de vitamines et minéraux.
Instructions d’utilisation : de l‟eau potable doit être disponible lors de la consommation d‟aliment thérapeutique
prêt à l‟emploi. Le produit ne doit être donné qu‟à des patients capables d‟exprimer la sensation de soif. Il est
contre-indiqué pour les enfants présentant des allergies au lait de vache, aux protéines ou aux arachides et
ceux faisant le l‟asthme ou présentant d‟autres allergies.
Recommandations d‟utilisation : Pour la prise en charge de la malnutrition sévère dans un centre de nutrition
thérapeutique, il est recommandé de n‟utiliser ce produit qu‟en phase de réhabilitation (ou phase 2). Pour la
phase aiguë (ou phase 1), utiliser le lait thérapeutique F75.
Stockage de l‟ATPE : Certains ATPEs commercialisés (comme le Plumpy‟nut®) ont des durées de
conservation de 24 mois à partir de la date de fabrication. Les ATPE produits localement et non emballés sous
nitrogène dans un récipient fermé ont une durée de conservation de 3 à 6 mois. Les ATPE doivent être stockés
dans un endroit frais et sec.
Tableau 1 Valeur Nutritionnelle Moyenne des ATPE (basé sur le plumpy’nut®)
Pour 100 g
Par sachet de 96 g
Pour 100 g
Par sachet de 96 g
Energie
545 kcal
500 kcal
Vitamine A
910 µg
840 µg
Protéine
13,6 g
12,5 g
Vitamine D
16 µg
15 µg
Lipide
35,7 g
32,86 g
Vitamine E
20 mg
18,4 mg
Calcium
300 mg
276 mg
Vitamine C
53 mg
49 mg
Phosphore
300 mg
276 mg
Vitamine B1
0,6 mg
0,55 mg
Potassium
1 111 mg
1 022 mg
Vitamine B2
1,8 mg
1,66 mg
Magnesium
92 mg
84,6 mg
Vitamine B6
0,6 mg
0,55 mg
Zinc
14 mg
12,9 mg
Vitamine B12
1,8 µg
1,7 µg
Cuivre
1,8 mg
1,6 mg
Vitamine K
21 µg
19,3 µg
Fer
11,5 mg
10,6 mg
Biotine
65 µg
60 µg
Iode
100 µg
92 µg
Acide folique
210 µg
193 µg
Selenium
30 µg
27,6 µg
Acide pantothénique
3,1 mg
2,85 mg
Sodium
< 290 mg
< 267 mg
Niacine
5,3 mg
4,88 mg
ATPE Ŕ barres (basé sur le BP100®)
Les ATPE-barres se présentent sous forme d‟aliment compressé à utiliser en phase de réhabilitation (ou phase
2) pour les enfants et adultes sévèrement malnourris. Les spécifications nutritionnelles sont similaires à celles
du lait thérapeutiques F100. Tout comme les ATPE-pâte, les ATPE-barres contiennent du fer.
A qui donner des ATPE-barres : les enfants âgés de plus de 12 mois, les adolescents et adultes sévèrement
malnourris et qui se trouvent en phase de réhabilitation du traitement. Les ATPE-barres ne doivent jamais être
donnés aux patients de moins de 6 mois.
146
Comment utiliser les ATPE-barres : ils peuvent être mangés directement du paquet, comme un biscuit, avec
une quantité suffisante d’eau potable (250 ml à 300 ml par barre), ou écrasés dans de l‟eau et mangés en
bouillie. Pour les enfants de 12 à 24 mois, les barres peuvent être données sous forme de bouillie.
Stockage des ATPE-barres : Le BP100® a une durée de conservation de 3 ans lorsqu‟il n‟est pas ouvert. Une
fois l‟emballage en aluminium déchiré, le produit doit être utilisé dans les 1 a 2 semaines qui suivent, en
fonction des conditions de stockage. La bouillie fabriquée avec le BP100 et de l‟eau doit être consommée dans
les 3h qui suivent sa préparation.
Conditionnement : Le BP100 est compressé en tablette de 28,4g. Chaque paquet de BP100 (510 g net)
contient 18 tablettes emballées en 9 barres dans du papier imperméable à la graisse (1 barre = 2 tablettes =
300 Kcal).
Production locale d’ATPE
Les ingrédients minimum requis pour la production d‟ATPE sont les suivants :
Quatre ingrédients basiques : sucre, lait en poudre séché, huile et un complément de vitamines et minéraux.
En plus de ces quatre ingrédients, 25% du poids du produit provient de sources végétales telles que les
graines oléagineuses, les arachides ou de céréales telles que l‟avoine à condition que la densité nutritionnelle
soit la même que celle du F100.
En plus d‟une bonne qualité nutritionnelle (protéine, énergie et nutriments), les ATPE doivent remplir les
conditions suivantes :
o Goût et texture adaptés aux jeunes enfants
o Ne doit pas requérir une transformation additionnelle avant la consommation telle que la
cuisson
o Résistant aux contaminations microbiennes et durée de conservation suffisamment
longue sans avoir recours à un emballage sophistiqué
o Les ingrédients ne sont pas chers et sont facilement disponibles dans les pays en
développement
Récemment, l‟OMS/UNICEF/PAM/SCN ont publiés un PREMIER essai des spécificités des ATPE, tel que
mentionné ci-dessous :
Aliment thérapeutique prêt à l‟emploi
Aliment prêt à être manger fortifié et riche en énergie, qui convient au traitement des enfants malnourris
sévères.
Cet aliment doit être mou ou facile à écraser, agréable au goût et facile à manger pour les jeunes enfants sans
nécessiter de préparation. Au moins la moitié des protéines contenues dans le produit doit provenir des
produits laitiers.
Composition nutritionnelle :
Humidité
2.5% maximum
Energie
520-550 Kcal/100g
Protéines
10 à 12 % de l‟énergie
Lipides
totale
Sodium
45 à 60 % de l‟énergie
Potassium
totale
Calcium
290 mg/100g maximum
Phosphore (excluant les phytates)
1100 à 1400 mg/100g
Magnesium
300 à 600 mg/100g
Fer
300 à 600 mg/100g
Zinc
80 à 140 mg/100g
Cuivre
10 à 14 mg/100g
Sélénium
11 à 14 mg/100g
Iode
1,4 à 1,8 mg/100g
Vitamine A
20 à 40 µg
Vitamine D
70 à 140 µg/100g
Vitamine E
0,8 à 1,1 mg/100g
Vitamine K
15 à 20 µg/100g
Vitamine B1
20 mg/100g minimum
Vitamine B2
15 à 30 µg/100g
Vitamine C
0,5 mg/100g minimum
Vitamine B6
1,6 mg/100g minimum
147
Vitamine B12
Acide folique
Niacine
Acide pantothénique
Biotine
Acide gras n-6
Acide gras n-3
50 mg/100g minimum
0,6 mg/100g minimum
1,6 µg/100g minimum
200 µg/100g minimum
5 mg/100g minimum
3 mg/100g minimum
60 µg/100g minimum
3% à 10% de l‟énergie
totale
0,3 à 2,5% de l‟énergie
totale
Note : le fer est ajouté aux ATPE contrairement au F100.
Sécurité : Les aliments ne doivent pas contenir de produits indésirables ; ils ne doivent contenir aucune
substance d‟origine microbienne ou aucun poison ou substances nuisibles comme par exemple des antinutriments, des métaux lourds ou des pesticides en quantité nocif pour la santé des patients malnourris
sévères.
Aflatoxine : 5 ppm maximum
Micro-organisme : 10000/g maximum
Test Coliforme : négatif dans 1g
Clostridium perfringens: négatif dans 1g
Levure : maximum 10 dans 1g
Moisissures : maximum 50 dans 1g
Staphylococci pathogènes : négatif dans 1g
Salmonelle : négatif dans 125g
Listeria : négatif dans 25g
Le produit doit être conforme au Code International des Pratiques pour les Aliments pour les Nourrissons et les
Enfants du Codex Alimentarius Standard CAC/RCP 21-1979. Tous les minéraux et vitamines ajoutés doivent
être sur la Liste Consultative des Sels Minéraux et Vitamines composée pour l‟Utilisation d‟Aliments pour les
Nourrissons et Enfants du Codex Alimentarius Standard CAC/GL 10-1979.
Les sels minéraux ajoutés doivent être solubles dans l’eau33 et facilement absorbés, ils ne doivent pas formés
de composés insolubles lorsqu‟ils sont mélangés entre eux. Ce mélange de minéraux doit avoir une base
positive non métabolisable suffisante pour éliminer les risques d‟acidose ou d‟alcalose métabolique.
Des informations complémentaires sur la production des ATPE sont disponibles à l‟adresse suivante :
http://www.who.int/child-adolescent-health/New_Publications/NUTRITION/CBSM/tbp_4.pdf
33
Beaucoup de fabricants utilisent des sels comme l’hydroxyde de magnésium, l’oxyde de zinc, le fumarate
ferreux, l’oxyde de cuivre, etc. Il est inadmissible d’utiliser ces sels qui sont peu chers et insipides mais non
biodisponibles pour les enfants malnourris. Tous les ATPE fabriqués avec ces sels de doivent pas être acceptés
par l’acheteur car ceux-ci sont non conformes aux spécifications génériques.
148
ANNEXE 19 : DOSAGE DES MEDICAMENTS UTILISES POUR LE
TRAITEMENT DE LA MAS
ANTIBACTERIENS
Amoxicilline (antibiotique de 1ière intention, traitement systématique en CRENI et CRENAS)
Dose
50 Ŕ 100
mg/kg/d
Présentation
Voie Orale
125mg/5ml
250mg/5ml
250mg
suspension
suspension
3 Ŕ 5 Kg
125 mg * 2
5ml x 2
2.5ml x 2
capsule
1/2 x 2
5 Ŕ 10 kg
250 mg * 2
10ml x 2
5ml x 2
1x2
10 Ŕ 20 kg
500 mg * 2

10ml x 2
2x2
20 Ŕ 35 kg
750 mg * 2


3x2
> 35 kg
1000 mg * 2


4x2
1) Le dosage n‟est pas
vraiment critique Ŕ
500mg
peut être doublé.
2)
Amoxicilline contient
capsule
du sel à base de
sodium Ŕ attention
½ x2
au problème de
1 x2
sensibilité au
1½ x2
sodium.
3)
La résistance à
2 x2
l‟amoxicilline est
fréquente
4) Il peut y avoir des
effets négatifs avec
des interactions
avec des infections
virales (Virus
Epstein-Bar virus,
CMV et peut être le
VIH)
Ampicilline (employé pour la pénicilline IV)
Voie
IV, IM
1) Les injections IV sont préférables aux IM qui sont plus
douloureuses
100-200 mg/kg/j
Présentation
500 mg /1g ampoule 2) Donner en perfusion pendant au moins 30 minutes, s‟il y a
des déficiences rénales
No de fois /jour
4
3) NE PAS DONNER avec la Gentamicine (séparer les
3 Ŕ 5 kg
250 mg X 4
injections au moins d‟une heure) ou donner la gentamicine
5 Ŕ 10 kg
500 mg x 4
IM car l‟ampicilline inactive la gentamicine,
10 Ŕ 20 kg
1gX4
4) Présenté sous forme de sel de Sodium Ŕ utiliser une faible
20 Ŕ 35 kg
2gx4
dose si possible en cas de sensibilité au sodium (en
particulier chez le Kwashiorkor et dans les défaillances
> 35 kg
3gx4
cardiaques).
5) Lors d‟infections sévères, utiliser des antibiotiques de 2ième
et 3ième intention du fait de la résistance de plus en plus
importante et de l‟administration de sodium si les doses
d‟ampicilline sont élevées.
Gentamicine (1iere/2ième intention, avec des signes d’infection)
Voie
5 mg/kg/jour
une fois par
jour
Présentation
IM/IV
10 mg/ml
IM/IV
40 mg/ml
<=3 kg
2ml
ampoule
1 ml x1
2ml
ampoule
0.25 ml x1
10 mg
1) IM ou IV. La voie IM est préférée si les
Pénicillines/céfotaxime sont données IV.
2) Peut devenir un “antibioma” avec une
absorption réduite chez les enfants SAM
3) Approximativement 5 mg/kg/jour une fois
par jour ; mais chez les nourrissons de
149
3.1-5.0 kg
20 mg
2 ml x1
0.5 ml x1
5.1 Ŕ 10 kg
40 mg
4 ml x1
1 ml x1
10.1 Ŕ15 kg
60 mg
6 ml x1
1.5 ml x1
15.1 - 20 kg
80 mg
8 ml x1
2 ml x1
20-35 kg
140 mg
14 ml x1
3.5 ml x1
>35 kg
200 mg
20 ml x1
5 ml x1
moins de 6 mois : 3,5mg/kg
4) Danger de néphrotoxicité et d‟ototoxicité.
5) Ne pas donner IV au même moment que
l‟amoxicilline, ampicilline, cloxacilline,
céfotaxime (il faut au moins séparer les
injections d‟une heure car elles inactivent la
gentamicine)
6) Chez les enfants œdémateux, donner la
dose selon le poids de l‟enfant sans
œdèmes.
7) Précaution Ŕ si une injection de sulfate de
magnésium est donnée avec la
gentamicine, un des effets secondaires est
le blocage neuromusculaire Ŕ surveiller la
fonction respiratoire.
Céfotaxime (1ère / 2ème intention, avec signes d’infection)
Voie
Dose
Présentation
3 Ŕ 5 kg
5 Ŕ 10 kg
10 Ŕ 20 kg
20 Ŕ 35 kg
> 35 kg
IM / IV
50-100 mg/kg/jour
250 mg/ampoule
2 fois / jour
100 mg x 2
200 mg x 2
400 mg x 2
800 mg x 2
1000 mg x 2
1) Préférer à la céftriaxone, particulièrement pour les
septicémies à gram négatif.
2) Ne pas donner dans la même perfusion que la
gentamicine Ŕséparer d‟au moins une heure ; la
céfotaxime peut inactivée la gentamicine.
3) L‟injection IM très douloureuse utilise comme diluent un
produit à base de lidocaïne.
4) Le diluent de l‟injection IV ne contient pas de lidocaïne
5) Peut épuiser les réserves de vitamine K dans le foie ; si
elle est utilisée de façon prolongée, il faudrait à ce
moment veiller à donner de la vitamine K.
6) Dans le cas d‟infections sévères, on peut augmenter la
fréquence jusqu‟à 4 fois par jour.
Ciprofloxacine (2ième intention, septicémie, choc septique)
Voie
Dose
orale
IV
250 mg
2 mg/ml
Présentation
30-45
mg/kg/j
3 fois/ jour
comprimé
ampoule
3 Ŕ 5 Kg
50 mg x 3
1/4 cp x3
25 ml x3
5 Ŕ 10 kg
100 mg x 3
1/2 cp x3
50 ml x3
10 Ŕ 20 kg
200 mg x 3
1 cp x3
20 Ŕ 35 kg
400 mg x 3
2 cp x3
> 35 kg
800 mg x 3
3 cp x3
100 ml
x3
200 ml
x3
400 ml
x3
1)
2)
3)
4)
5)
6)
7)
8)
Bien absorber oralement Ŕ donner par voie orale ou
SNG lorsque l‟estomac est vide Ŕ la voie IV est
réservée lors des vomissements ou des infections très
sévère.
Par voie ORALE : Donner au moins une heure après
l‟absorption de nourriture :
Absorption réduites par les produits laitiers (ex. F75,
F100), antiacides, le calcium, le fer et les sels de zinc Ŕ
ne pas donner avec les comprimés de Zinc.
Eviter de donner avec l‟artéméther+luméfantrine
(Coartem)
NE pas donner par voie IM.
En perfusion IV, la concentration ne doit pas être
supérieure à 2mg/ml
Donner en perfusion au moins en 60minutes.
COMBINER avec la céfotaxime pour prévenir la
survenue de résistance
Cloxacilline (infection à staphylocoques)
150
Voie
dose
Orale
Orale
Dose
100-200
mg/kg/j
3 fois/jour
125 mg/ml
Présentation
3 Ŕ 5 Kg
5 Ŕ 10 kg
10 Ŕ 20 kg
20 Ŕ 35 kg
IM/IV
1)
500 mg
Orale
1g
500mg/ampoule
suspension
capsule
capsule
ampoule
2 ml x 3
1/2 x 3
--
250 mg x 3
3 ml x 3
1x3
1/2 x 3
500 mg x 3
8 ml x 3
2x3
1x3
1gx3
1g Ŕ 1,5g x3
--
3x3
2x3
2gx3
2-6 g x3
--
3x3
2x3
2gx3
62,5-250 mg
x3
100-300 mg
x3
250-750 mg
x3
2)
3)
4)
> 35 kg
Pour des infections
systémiques à
staphylocoques
suspectées ou
diagnostiquées
(spécialement pour les
pneumonies à
staphylocoques)
Thérapie parentérale
préférée lors
d‟infections sévères.
Préparation à base de
sels de sodium.
Ne pas donner en IV
en même temps que la
gentamicine Ŕ séparer
au moins d‟une heure
et rincer avant le
cathéter
Métronidazole (prolifération bactérienne de l’intestin grêle, amibes, giardia)
Voie
Dose
Orale
Orale
IV
10-12 mg/kg/j
40 mg/ml
200 mg
500 mg
1-2 fois/ jour
suspension
comprimé
3 Ŕ 5 Kg
30-60 mg x1
1 ml x 1
100 ml
ampoule
5 ml x 1
5 Ŕ 10 kg
60-100 mg x1
2 ml x 1
1/4 x 1
10 ml x 1
10 Ŕ 20 kg
120-200 mg
x1
250-350 mg
x1
400-500 mg
x1
4 ml x 1
1/2 x 1
10 ml x 2
10 ml x 1
1x1
30 ml x 2
10 ml x 1
1x2
50 ml x 2
Présentation
20 Ŕ 35 kg
> 35 kg
1)
2)
3)
4)
5)
Biodisponibilité très élevée : la voie
orale est fortement recommandée.
Bonne absorption par voie rectale.
On peut doubler la première dose
de charge.
Utiliser la présentation en
suspension si possible Ne pas
donner pour plus de 7 jour.
L‟OMS recommande de réduire la
dose standard (30 mg/kg/j) à 1/3
s‟il y a des problèmes hépatiques Ŕ
La dose Maximum dans la MAS est
de 10-12 mg/kg/j d‟après des
études pharmacodynamiques.
Prendre la suspension avant le
repas et les comprimés avec ou
après la prise de nourriture.
ANTIFONGIQUES
Nystatine (candidose gastro-intestinale)
Voie
orale
Dose
400.000 UI/jour
4 fois /jour
3 Ŕ 60 Kg
100.000 x 4
1) Ne pas utiliser pour les candidoses systémiques.
Uniquement pour candidoses orales, œsophagiennes,
gastriques et rectales.
2) Les doses peuvent être augmentés sans problème
jusqu‟à 500,000 UI 4 fois par jour pour traiter les
candidoses gastro-intestinales sévères
3) Donner après les repas.
Fluconazole (candidose systémique et infection fongique)
151
Voie
Dose
Oral
IV
3-6 mg/kg/j
50 mg
2 mg/ml
1 fois / jour
capsule
ampoule
3 Ŕ 5 Kg
15mg/j
1/3 x 1
5ml x 1
5 Ŕ 10 kg
30mg/j
1/2 x 1
10ml x 1
10 Ŕ 20 kg
60mg/j
1 x1
20ml x 1
20 Ŕ 35 kg
120mg/j
2 x1
40ml x 1
> 35 kg
200mg/j
4x1
50ml x 1
Présentation
1)
2)
3)
4)
5)
6)
La biodisponibilité de la préparation orale est
excellente.
Eviter de donner avec l‟artéméther +
luméfantrine (co-artem).
La préparation orale contient du benzoate
de sodium.
Préparation IV à administrer lentement en
perfusion pendant au moins une heure.
Une double dose peut être donnée le
premier jour du traitement.
Pour les nourrissons Ŕ donner la même dose
mais un jour sur deux.
Miconazole (teigne cutanée, candidose et autres infections fongiques)
Présentation
1) Appliquer 2 fois par jour pour sécher les
lésions cutanées
2) Continuer pendant au moins 10 jours
3) Peut être utilisé pour tous les âges.
4) Peut être appliquée sur des ulcères cutanés
ou des muqueuses.
5) Miconazole à base de nitrate.
Crème ou Pommade
2%
2 fois/jour
3 Ŕ 60 kg
Application 2 fois
ANTI-PALUDIQUES
Artéméther + Luméfantrine (Co-artem) traitement oral du paludisme
Voie
Dose initiale
8h
24 h
48 h
Total
comprimés
1)
1/2 cp
1/2 cp
1/2 cp x 2
1/2 cp x 2
3
2)
1 cp
1 cp
1 cp X2
1 cp X2
6
2 cp
2 cp
2 cp X2
2 cp X2
12
3 cp
4 cp
3 cp
4 cp
3 cp x2
4 cp x2
3 cp x2
4 cp x2
18
24
3 Ŕ 5 Kg
5 Ŕ 10
kg
10 Ŕ 20
kg
20 Ŕ 35
kg
> 35 kg
3)
4)
5)
6)
Comprimé se dissolvent dans l‟eau,
20mg/120 mg par comprimé ;
Traitement en 6-doses = dose
initiale suivie par 8, 24, 36, 48 et 60
h pour les doses suivantes.
Eviter de donner avec la
Ciprofloxacine, le Fluconazole, et
l‟érythromycine.
Les comprimés peuvent être
écrasés.
Si la dose est vomit dans l‟heure qui
suit, répéter la dose
Si le Coartem n‟est pas disponible,
utiliser l‟Artéméther-amodiaquine en
comprimé selon le même dosage
(non recommandé à cause de son
hépato-toxicité).
Artéméther (IM Ŕ traitement initial pour le paludisme sévère)
Voie
IM
IM
J 1 : dose de charge
Présentation
3 Ŕ 5 Kg
dose
1
fois/jour
10-15
mg
IM
IM
20
mg/ml
Ampoule
40
mg/ml
ampoule
Jours suivants (maximum
7 jours)
dose
20
40
mg/ml
mg/ml
ampoule ampoule
0,7 ml X
1
0,4ml x
1
5-8
mg
0,4ml x
1
0,2ml x
1
1) Dose initiale 3,2mg/kg, puis 1,6
mg/kg x1 jusqu‟à ce que le patient
puisse prendre les médicaments
oralement.
2) UTILISER une seringue de 1 ml
pour mesurer et donner des petites
doses.
2) REMARQUER qu‟il y a des
préparations disponibles à 20, 40 et
152
5 Ŕ 10 kg
15-30
mg
30-65
mg
1,2 ml x
1
2,5ml x
1
0,6 ml x
1
1,2 ml x
1
20 Ŕ 35 kg
85-110
mg
4,5ml x
1
2,2 ml x
1
> 35 kg
110170 mg
7,0ml x
1
3,5ml x
1
10 Ŕ 20 kg
8-15
mg
1530
mg
3065
mg
85110
mg
0,6ml x
1
1,2 ml x
1
0,3ml x
1
0,6 ml x
1
2,2 ml x
1
1,1 ml x
1
3,5 ml x
1
1,8ml x
1
80mg/ml,
3) N‟utiliser pas la préparation à
80mg/ml pour les petits enfants
4) Durée de traitement maximum 7
jours
5) Prendre toujours ensuite
l‟Artéméther avec la dose orale
complète de Coartem
6) Cela peut avoir des effets sur le
taux de potassium plasmatique et
la fonction cardiaque.
7) EVITER de l‟utiliser avec la
ciprofloxacine, le Fluconazole et
l‟Erythromycine.
8) La solution est faite à base
d‟huile d‟arachide.
Artésunate (traitement initial du paludisme sévère)
Voie
rectale
rectale
IM ou IV
IM ou IV
1)
Présentation
50mg
200mg
60mg
ampoule
J1
0 et 12 h
10 mg x 2
60mg
ampoule
Par jour
2)
10 mg x 1
3 Ŕ 5 Kg
Suppositoire Suppositoire
1 sup
1/4 sup
5 Ŕ 10 kg
1 sup
1/4 sup
20 mg x 2
20 mg x 2
10 Ŕ 20 kg
2 sup
1/2 sup
40 mg x 2
40 mg x 1
20 Ŕ 35 kg
4 sup
1 sup
60 mg x 2
60 mg x 1
> 35 kg
6 sup
2 sup
100 mg x 2
100 mg x 1
3)
4)
5)
6)
7)
On peut utiliser une dose rectale
comme dose initiale.
La dose rectale est
approximativement de 10 mg/Kg
pour les enfants malades.
REMARQUER que les préparations
IV/IM sont à base de solution de 5%
de bicarbonate de sodium.
Pour les préparations IV, diluer en
plus avec 5% glucose avant la
perfusion IV
A utiliser prudemment chez le
kwashiorkor et dans les défaillances
cardiaque car elle contient du
sodium
Pour la préparation IV, donner
2,4mg/kg à 0 h, 12 h, 24 h et
ensuite chaque jour jusqu‟à ce que
le traitement oral puisse être donné.
Toujours donner ensuite une dose
de 6 de Coartem
GALE
Perméthrine (gale/poux - ectoparasites)
Présentation
3 Ŕ 60 kg
Crème
Lotion
5%
1%
Une fois
Une fois
1) Appliquer sur tout le corps, laver après 12 h.
2) Si vous vous lavez après 8 h, il faut alors répéter
l‟opération.
3) Assurez-vous de bien l‟appliquer dans les plies de
vos doigts et orteils, taille, axillaire, périnée et
fesses.
4) Ne pas appliquer sur les muqueuses ou la peau
ulcérée
5) Même produit chimique que ce qui est utilisé pour
les moustiquaires
DEFAILLANCE CARDIAQUE
Furosémide / Frusémide (uniquement utilise dans les défaillances cardiaques)
153
Voie
Présentation
dose
Orale
Orale
IV/IM
0,5-2
mg/kg/dose
2-3 fois / jour
suspension
Comprimé
10 mg/ml
4 mg/ml
40 mg
3 Ŕ 5 Kg
2 ml
1/4
2 ml
ampoule
1 ml
5 Ŕ 10 kg
5 ml
1/2
2 ml
10 Ŕ 20 kg
10 ml
1
4 ml
20 Ŕ 35 kg
15 ml
1
5 ml
> 35 kg
20 ml
2
7,5 ml
1) Uniquement utilise pour les
DEFAILLANCES
CARDIAQUES.
2) NE jamais donner pour la
mobilisation des œdèmes
(ceci peut exacerber des
œdèmes qui sont dus à une
déficience en potassium).
3) Pour les enfants, dose orale
normale 0,5-1 mg / kg,
4) Dose orale maximum 3 x 4
mg/kg = 12 mg/kg (80mg) par
jour.
5) Dose normale IV : 0,5-1 mg/kg
6) Dose maximum IV 3 x 4 mg/kg
7) Cause des pertes en
potassium, magnésium, etc.
aussi bien que sodium et eau
8) Pas très efficace dans les
défaillances cardiaques chez
les MAS Ŕ on peut utiliser des
doses plus élevées.
Médicaments à utiliser comme alternatives lorsque ceux-ci ne sont pas
disponibles
Céftriaxone
Voie
IM/ IV
Dose
50-100 mg/kg/j
Présentation
250 mg/ ampoule
2 fois/ jour
3 Ŕ 5 Kg
100 mg x 2
5 Ŕ 10 kg
200 mg x 2
10 Ŕ 20 kg
400 mg x2
20 Ŕ 35 kg
800 mg x 2
> 35 kg
1gx2
1) Préférer la céfotaxime si disponible
2) ATTENTION : incompatible AVEC le Ringer Lactate
et n‟importe quel produit à base de calcium Ŕ la
céfotaxime provoque une précipitation.
3) Très douloureux si donner en IM
4) Peut entraîner des perturbations au niveau
électrolytique,
5) Sous forme de sel de sodium
6) Donne des faux positifs au niveau de la glycosurie
(par réduction de substances) et le test de Coomb.
7) Pour un enfant dose maximum : 1g
Amoxicilline + Acide Clavulanique (Augmentin)
Administration
Préparation
3 Ŕ 5 Kg
dose
25 - 50
mg/kg/j
3 x par jour
62,5
mg x3
Orale
125mg/5ml
Orale
250mg/5ml
Orale
500 mg
suspension
suspension
comprimé
2,5 ml X 3
1)
Ne pas avoir la dose exacte
n‟est pas très important :
elle peut être doublée dans
le cas d‟infections sévères
pour des organismes
sensibles à cet antibiotique
154
5 Ŕ 10 kg
125 mg x3
5 ml X 3
2,5 ml x 3
1/4 x3
10 Ŕ 20 kg
250 mg x3
10 ml X 3
5 ml X 3
1/2 X3
20 Ŕ 35 kg
500 mg x3
1x3
> 35 kg
750 mg x3
1x3
2)
3)
4)
5)
Le ratio est fixé à 1 mg
d‟amoxicilline pour 0,25 mg
d‟acide clavulinique - dose
exprimée en terme de
contenu en amoxicilline
Le risque de toxicité
hépatique aigüe a été
estimé à 6 fois plus élevé
avec l‟amoxicilline +acide
clavulanique qu‟avec
l‟amoxicilline seule.
La préparation contient du
sodium.
La pharmacologie de l‟acide
clavulinique n‟a pas été
testée chez les MAS.
Chloramphénicol
Voie
Présentation
Dose
25mg/kg/j
Orale
Orale
IV
30mg/ml
250mg
1000mg
2 fois /jour
3 Ŕ 5 Kg
suspension capsule Ampoule
Ne jamais donner aux nourrissons
5 Ŕ 10 kg
2 ml x 2
1/4 x 2
10 Ŕ 20 kg
4 ml x 2
1/2 x 2
20 Ŕ 35 kg
8 ml x 2
1x2
75mg x
2
125mg x
2
250mg x
2
1) A n‟utiliser que s‟il n‟y a pas
d‟autres alternatives ou lorsque
l‟on a la possibilité de faire des
analyses de sensibilité et de
spécificité sur les diagnostiques
infectieux (ex. Fièvre typhoïde,
rickettsiose, listeria, maladies de
Whipple, Fièvre Q, psittacoses).
2) Utiliser plutôt la céfotaxime, le
céftriaxone ou la ciprofloxacine si
disponibles.
3) Augmente les taux de fer sérique,
c‟est pourquoi il faut redouble de
prudence dans les cas de
kwashiorkor
4) L‟augmentation du fer est du à la
toxicité du chloramphénicol au
niveau de la moelle
5) Ne jamais donner aux patients de
< 5 kg. Chez les nourrissons et
ceux qui ont une fonction
hépatique immature, apparait le
« syndrome des enfants gris »
(Vomissements, diarrhée avec
selles verdâtres, distension
abdominale, hypothermie,
cyanose avec pâleur grisâtre,
respiration irrégulière, collapsus)
qui est similaire cliniquement à
une infection sévère/défaillance
hépatique chez les MAS.
6) Ne pas utiliser de suspension
huileuse pour injection (0,5 g/ml)
155
156
ANNEXE 20 : LISTE DES DENREES, EQUIPEMENTS ET MATERIELS
RETENUS ET ACCEPTES
Prévention Malnutrition enfant 6-23 mois et femmes allaitantes
- Les aliments locaux fortifiés (proposer des recettes)
- Le CSB++
- Le CSB +
- Le Plumpy Doz
Prise en charge MAM
6-59 :
- Les aliments locaux enrichis aux PMN
- Supplementary Plumpy
- CSB+
- CSB++ (6-23 mois)
FEA :
- Aliments locaux enrichis
- CSB+
Prise en charge MAS en ambulatoire
- Plumpy nut
Prise en charge MAS en hospitalisation
- F-100
- F-75
- Plumpy nut
Liste équipement et matériels MAM
- MUAC
- Balance (pédiatrique et salter)
- Balance uniscale
- Culotte pour balance salter
- Toise
- Matériels de démonstration culinaire
- Registres avec fiche individuelle incorporée
- Fiche de gestion de stock
- Table/chaise/nattes
- Tables courbes de croissance OMS 2006
- Aides mémoire
- Pagi volts (boites à image)
- Savon/détergents/désinfectants
- Poubelle
Liste des médicaments et consommables pour le traitement systématique
- Vitamine A
- Fer/Acide folique
157
-
Mébendazole/Albendazole
Vaccin anti rougeole
Boite de sécurité
Liste équipement et matériels MAS en ambulatoire
- MUAC
- Balance (pédiatrique et salter)
- Balance uniscale
- Culotte pour balance salter
- Toise
- Registres
- Fiche individuelle
- Fiche de gestion de stock
- Table/chaise/nattes/banc
- Tables courbes de croissance OMS 2006
- Aides mémoire
- Pagi volts (boites à image)
- Savon
- Boite de sécurité
-
Liste des médicaments et consommables pour le traitement systématique
Vitamine A
Acide folique
Mébendazole/Albendazole
Amoxyciline
TDR plus consommables (gants, coton, antiseptique)
Anti paludique (selon le protocole national)
Vaccin anti rougeole
Liste matériel et équipements MAS en hospitalisation
Matériel et équipement médical pour la prise en charge des complications médicales liées à la
MAS au CRENI
Items Matériel d'anthropométrie
1
Bracelet périmètre brachial (MUAC) pédiatrique
2
Balance mécanique à curseurs bébé, 0-15 Kg, graduation 10 g
3
Balance de type Salter, 0-25 Kg, sans culotte, graduation 100 g
4
Culotte pour balance Salter, jeu de 5
5
Toise pédiatrique, horizontale/verticale, 130 cm, bois (Unicef)
6
Calculatrice
Matériel médical consommable renouvelable
1
Sonde vésicale, Foley, ballonnet, stérile, usage unique, CH 8 & 10
2
Lunette à oxygène
3
Sonde gastrique embout luer, uu, CH 6, 8 & 10
4
Sonde aspiration, embout conique, 50 cm, uu, CH 6, 8 & 10
5
Bande de gaze, 8 cm x 4 m, avec lisières
158
6
Compresse de gaz, 10 cm, 12 plis, 17 fils, stérile et non stérile
7
Coton hydrophile, rouleau 500 gr
8
Sparadrap oxyde de Zinc, rouleau 10 cm x 5 m
9
Poche de sang 250 ml, uu + CPDA
10
Container aiguilles/seringues (boite de sécurité), 5 l, carton pour incinération
11
Lancette, uu, stérile, pointe normale
12
Cathéter iv, site d'injection, uu, 22 & 24 G
13
Aiguille luer, uu, 21, 22 & 23 G
14
Aiguille intra osseuse, uu, 16 & 18 G
15
Aguille à ponction lombaire, uu, 20 & 22 G
16
Transfuseur avec filtre 200 microns, stérile, uu
17
Perfuseur, pédiatrique, à précision, stérile, uu
18
Seringue, 60 ml, gavage, uu
19
Seringue, uu, luer, 2, 5, 10 & 20 ml
20
Couverture de survie, 220 x 140 cm, épaisseur 12 microns
21
Bonnet
22
Abaisse langue, bois
23
lime pour ampoule injectable
24
Gant d'examen, latex, uu, 7 & 7.5
25
Gants, chirurgicaux, latex, uu, stériles (paire) 7 & 7.5
26
Rasoir, jetable
27
Thermomètre, électronique, Celsius, précision 0.1°C
28
Marqueur
29
Bouteille plastique 1 l, pour dilution
Equipement médical
1
Bassin réniforme (haricot) 26 x 14 cm, inox
2
Otoscope halogène + 4 speculum
3
Aspirateur des mucosités, manuel et/ou électrique 250 ml
4
Sphygmomanomètre pédiatrique
5
Stéthoscope une face infirmier
6
Stéthoscope pédiatrique, double face, clinicien
7
Coupeur des comprimés, lame inoxydable
8
Mortier en porcelaine
9
Mètre ruban, 1.5 m, fibre de verre
10
Garrot élastique, 100 x 1.8 cm
11
Plateau à pansement 30 x 20 x 3 cm, inox
12
Tambour éclipses latérales, diamètre 15 cm, hauteur 10 cm, inoxydable
13
Minuteur de table, 60 minutes
14
Canule de GUEDEL pédiatrique, réutilisable
14
Pince de MAGILL, pédiatrique, 15 cm
15
Laryngoscope + 6 lames + ampoule fibre optique
Equipement hospitalier
1
Lit d'hôpital
2
Matelas
3
Couverture
4
Pied à perfusion
5
Moustiquaire imprégnée
159
6
Extracteur Oxygène + accessoires
7
Table chauffante
8
Oxymètre de pouls + accessoires
9
Chariot à soins, 2 plateaux, inoxydable
10
Insufflateur manuel enfant + masque
11
Nébuliseur
Laboratoire
1
Tube sous vide pour prélèvement sanguin, 3 & 5 ml
2
Pot à prélèvement, plastic, non stérile, 60 ml
3
Photomètre hémoglobine (Hemocue hb 201+)
4
Micro cuvette, uu, (Hemocue hb 201+)
5
Glucomètre
6
Test, sanguin, glucose, la bandelette
7
Test, urines, glucose, protéines, la bandelette
Matériels d‟hygiène
- Savon/détergents/désinfectants
- Gants de ménage
- Serpière/balai
- Brouette/pelle
- Tuyaux
- Poubelles
- Eau potable
160
ANNEXE 21 : Rations et Produits utilisés pour la PEC de la Malnutrition Aiguë
Modérée ( MAM)
Tableau 1 : Ration sèche à base de super céréale
Quantité
Composition nutritionnelle
Energie
g/per
g/pers/
kg/pers/2
Protéine
(Kcal/pers/jour)
Aliments
s/ jour
semaine
semaines
(g/pers/jour)
farine
250
1750
3,5
940
43
fortifiée
Huile
25
175
0,35
223
0
Sucre
20
140
0,28
80
0
Total
295
2065
4,13
1243
% énergie fournie
Lipide
(g/pers/jour)
17,3
25
0
43
42,3
13,8
30,6
Tableau 2 : Rations sèches à base d’aliments locaux34
Quantité
Aliments
g/pers/jour
Farine de
200
Mil
Farine de
100
Niébé
Huile
40
Sucre
20
Total
360
% énergie fournie
Composition nutritionnelle
g/pers/
semaine
kg/pers/2 Energie
semaines (Kcal/pers/jour)
Protéine
(g/pers/jour)
Lipide
(g/pers/jour)
1400
2,8
670
22
6
700
1,4
302
18
1,1
280
140
2520
0,56
0,28
5,04
356
80
1408
0
0
40
11,4
40
0
47,1
30,1
La farine (super céréale, mélange mil et niébé) et l‟huile/sucre seront
préalablement mélangées pour former un PREMIX qui est remis à la mère ou à
l‟accompagnant. Le sucre ne sera pas ajouté aux farines préalablement sucrées.
NB : La durée de conservation du PREMIX ne doit pas excéder quinze (15) jours.
On doit faire une démonstration culinaire de la préparation de la bouillie (1 volume de
PREMIX à 3 ou 4 volumes d‟eau) afin que les mères ou les accompagnants sachent
comment préparer la bouillie à la maison. La bouillie doit être cuite pendant un temps
maximum de dix (10) minutes et à consommer dans les deux heures suivant sa
préparation.
La préparation du super céréale + et la durée de conservation de la bouillie obtenue (A
rajouter) Cette ration est distribuée toutes les deux semaines jusqu‟à ce que les
bénéficiaires atteignent les critères de sortie.
34
Ces mélanges locaux doivent être enrichis avec du PMN (Poudre de Micronutriments)
161
Equipement et gestion des données CRENAM
Equipement et matériel
- 1 registre de CRENAM pour les femmes enceintes et allaitantes
- 1 registre de CRENAM pour les enfants de moins de 5 ans.
- Cartes individuelles de suivi CRENAM
- Carte de distribution
- Rapport statistique mensuel CRENAM
- Balance
- Toise
- Bande pour mesure du périmètre brachial (PB)
- Bracelets d‟identification
- Table Poids/Taille
- Matériel d‟éducation
- Matériel de démonstration culinaire
- Marqueur indélébile
Supervision formative
La supervision formative des CRENAM doit être semestrielle par MSP/LCE/DN et les
partenaires, trimestrielle par les districts et les partenaires, et mensuelle par les CSI et les
partenaires.
Pour chaque type de supervision formative, il faut utiliser le formulaire d‟évaluation pour
CRENAM (voir modèle dans le guide du management des centres de récupération
nutritionnelle). Il est important de prévoir des formations ou des recyclages des agents tous
les six mois.
162
LISTE DES PARTICIPANTS A L’ATELIER DE VALIDATION DU PROTOCOLE NATIONAL DE PRISE
EN CHARGE DE LA MALNUTRITION du 30 janvier au 1er février 2012
Nom et prénom
Structure
Email
Tél.
Dr Moussa Assouma
DN/MSP
[email protected]
96268025
Dr Hallarou Mahaman
Consultant
PN 2011
[email protected]
96292784
Dr Naroua Ousmane
World vision
[email protected]
96590900
Honoré Gustave Yacouba
DLME/MSP
[email protected]
96018664
Dr Hamadou A. Mamoudou
CHR/Mi
[email protected]
96967937
Mme Manou Aminatou
CHR
-
96167630
Moussa Hima
ONG/Kaydia
[email protected]
97968888
Dr Bouboucar aminata
CHR/Ta
[email protected]
94910644
Dr Moussa Harouna
MSF/Suisse
[email protected]
96468792
Dr Aziz Harouna
MSF/Espagne
[email protected]
96478526
Ali Ousmane
INS
[email protected]
96532849
Mariam Dodo boukary
SAP
[email protected]
96542288
Ouma Kaltoum Sahabi
Islamic Relief
[email protected]
90775525
Idrissa Fati Cissé
DN/MSP
[email protected]
96975430
Diakité Habsatou
DN/MSP
[email protected]
Yacouba Aboubacar
DN/MSP
[email protected]
90019891
DR Amina Yaya
DN/MSP
[email protected]
94025959
Dr Malam Laminou
DRSP/Do
[email protected]
96490838
Dr Aboubacar Mahamadou
DN/MSP
[email protected]
96408050
Dr Sadou Kalilou Moussa
DRSP/Ti
[email protected]
90906820
Sani Maman Laminou
CARE Niger
[email protected]
90888915
Dan Aoudé Sani
CARE Niger
[email protected]
90888917
Tahirou Amina Kandine
ENSP
Niamey
[email protected]
96881131
Abdel Razak Bello
ISP/Niamey
[email protected]
96480307
-
163
Mme Alhassane Haoua
DES/DSME
[email protected]
96599262
Mme
Bara
DRSP/Mi
[email protected]
96505503
Mme Mahamadou Aissa
CHR/Da
-
97485548
Mme Insa Gueyka Adamou
DOS/MSP
[email protected]
96405814
Bello Zeinabou
DRSP/Do
[email protected]
94677274
Sandi Aissa
CCA
[email protected]
96100809
Dr sadé Abdourahmane
PNLP
[email protected]
94615209
Mme Harouna Rayana
DRSP/Mi
[email protected]
96870902
Mme
Kairou
Adamou
Conern/Ta
[email protected]
98015847
Dr Hamadou Boureima
UNICEF
[email protected]
90104288
Dioffo Salou
DN/MSP
[email protected]
96566866
Mme Nar goungou Safia
Counterpart I
[email protected]
96874881
Darline RaphaÏl
PAM
[email protected]
90959899
Moussa Idé
DN/MSP
[email protected]
96569374
M. Bachir Maman
PFN Tanout
[email protected]
96496082
Hamidou Maâzou Kanou
DRSP/Da
[email protected]
96483795
Mato Saïdou
DDSP/Diffa
[email protected]
98313189
Dr Yahaya Chaibou
Med
[email protected]
96745228
Ado Moustapha
PFN/Ta
[email protected]
96599464
Moussa Moctar
Gret/Niger
[email protected]
90102288
Kodo Zodi Moctar
ONG HELP
[email protected]
96285027
Dr Sambo Sidikou Souley
ONG HELP
[email protected]
96065932
Mme Moussa Hanatou
CNRD
[email protected]
96490979
Mme Harouna Adamou
DRSP
Niamey
[email protected]
91119535
Mme Moussa Fadi
DRSP/Ny
[email protected]
97252628
DN/MSP
[email protected]
99838620
DN/MSP
-
96390723
Hassane
Zeinabou
Mme Adamou
Samna
Mme Gouro Fatima
aminata
Oumou
164
Mme Hadiza Issa
DN/MSP
[email protected]
96994941
CHR/Az
[email protected]
96983172
Dr alkassoum Wafa
HNN
[email protected]
96892767
Dr Moussa Fodi
DRSP/Ny
[email protected]
97252628
Mme Daouda Fatima
DN/MSP
[email protected]
96973662
Mamane Batouré
DN/MSP
[email protected]
96882864
Doro Aissa Sako
CADEVNiger
[email protected]
94844672
Mme Souleymane Soueba
Djibo
CADEVNiger
[email protected]
96990258
Baguirbi Issa
HKI
[email protected]
94660431
Amadou Alhadji
MDM France
[email protected]
90976936
Dr Ousseini Soumana
HNZ
[email protected]
97712758
Amadou M. Aminou
CRF
[email protected]
96297934
Taher Wassiri Ibrahim
DRSP/Ny
[email protected]
96194749
Ambarka H. Youssoufane
DN/MSP
[email protected]
94074499
Aissata Moussa Abba
IRD-US
[email protected]
96566670
Mme Issoufou Lamissi
DN/MSP
[email protected]
96586993
Mme Marou Kadi
DRSP/Zinder
[email protected]
96943822
Mahaman Sani Salaou
DRSP/Ty
[email protected]
96885773
Tindjani Bintou
PAM
[email protected]
90321466
Elh Adamou Moussa
DN/MSP
-
96320629
Maty Gado
DRSP/Ta
[email protected]
96098430
Oumarou Safi
PNLT
[email protected]
96875237
Dr Sayadi Sani
UNICEF
[email protected]
96585911
Dr Maman Laouali Ibrah
Forsani
[email protected]
98360013
Ayouba Moussa
DRSP/Az
[email protected]
96564783
Dr Abdoulaye Mariama
OMS
[email protected]
-
Mme Gouro Yagana
DN/MSP
[email protected]
-
Dr
Ezei
Mamadou
Hadizatou
165
Hassane Sabi
DN/MSP
[email protected]
96280158
Dr Sabo Fatimata
ACH
[email protected]
96277106
Dr Banguita Abdel Razak
FSS
[email protected]
96594127
Dr Alido Soumana
FSS
[email protected]
96891420
166

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