Les santons

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Les santons
Les santons
« La tradition de la crèche de Noël trouve son origine au Moyen Âge, remontant à
François d’Assise, dont la mère était originaire de Tarascon
« En 1223, il mit en scène la nativité dans son église de Greccio en Italie. Les
personnages furent alors joués par des habitants du village. Cette « crèche vivante » a
donné naissance à une tradition qui s’est perpétuée, soit avec des personnages vivants,
soit avec des figurines en cire, terre cuite, bois, etc.
« La Révolution française a entraîné la fermeture des églises et la suppression de la
messe de minuit. L’idée que chaque famille fasse sa petite crèche, à la maison, est née
de cet interdit et semble avoir germé en Provence.
« En 1803, peu après le Concordat, la première Foire aux santons fut inaugurée à
Marseille. Elle s’y tient toujours, de fin novembre à début janvier chaque année, en haut
de la Canebière, artère principale de la vieille ville, débouchant sur le Vieux Port. Outre
les petits santons peints, on peut trouver à cette foire des « santons habillés », en
costume traditionnel, chacun portant les insignes de son métier. On peut également y
acquérir les accessoires permettant de confectionner le décor de la crèche : étable, puits,
pont, étoiles, papiers imitant les rochers ou le ciel, etc…
« Les premiers santons furent confectionnés en mie de pain, mais peu à peu l’argile
rouge de Provence l’a remplacée. Les santons sont longtemps restés en argile crue avant
l’argile cuite actuelle.
« Le véritable santon de Provence, en argile non cuite, a été créé à Marseille par JeanLouis Lagnel (1764-1822), il fut au début concurrencé par les santibelli italiens en plâtre.
Dans les années 1830, ils étaient vendus par des marchands napolitains dans les rues du
Vieux-Port.
« Il existe 62 ateliers santonniers dans les Bouches-du-Rhône ; 26 dans le Vaucluse ; 8
dans le Var ; 7 dans les Alpes-de-Haute-Provence ; 6 dans les Alpes-Maritimes.
Les Cévennes se sont mis à la fabrication de santons, inspirées par la présence des
moutons qui sont une part importante de la crèche. Les techniques sont un peu
différentes. Les thèmes sont traditionnels mais le traitement des silhouettes, des habits,
des accessoires, passe par des traditions locales. Il s’y fait des santons en bois, sculptés
ou découpés.
« La fabrication d’un santon en argile cuite comporte 7 stades :
1. Création d’un modèle en argile crue, placé sur un socle qui fera partie du sujet.
2. Fabrication du moule coulé en plâtre.
3. Le moulage, fait en pressant un colombin d’argile fraîche dans chacune des deux
moitiés du moule enduit d’un agent de démoulage.
4. Après une pression à la main des deux parties, le surplus est ébarbé et le santon
sorti du moule est mis à sécher.
5. La dernière opération manuelle consiste en un ébarbage plus fin pour ôter toute
trace de moulage.
6. Puis le santon est remis à sécher avant d'être cuit dans un four à 800° C.
7. L'ultime opération est la décoration à la main.
A l’origine il semble que les santons étaient de taille égale ou inférieure à 10 cm. De nos
jours il s’en fabrique de 30 cm en fil de fer, habillés, dont seuls les mains et la tête sont
en argile.
Les santons bergers.
Les bergers comptent parmi les personnages bibliques essentiels dans la scène de la
Nativité, et donc dans la crèche.
Avertis par les anges, ils arrivent les premiers dans la grotte ou la chèche.
« La représentation qui en est faite est imprégnée de l'image populaire, soulignant que la
crèche provençale est avant tout une pastorale.
« Antoine Maurel, en conçoit onze : Honoré, Barthélémy, Jacques, Nicolas, Mathieu,
Robin, Chiquet, Floret, Tistet, Maximin et Augustin.
En occitan provençal ces prénoms se disent :
Nourat, Bertoumièu, Jaque, Micoulau, Matièu, Roubin, Chiquet, Flouret, Tistet, Meissemin
et Goustin.
« Yvan Audouard se contente d'un seul berger avec son chien. Il est enveloppé dans sa
grande cape qui le protège de la pluie et du mistral. Suspendues à son épaule, une
gourde et une musette. Il brandit un bâton qui lui sert à conduire son troupeau et à le
protéger.
« Les bergers sont représentés sous de multiples formes, jeunes, vieux, appuyés sur un
bâton, debout, à genoux devant l'enfant Jésus, un agneau dans les bras, sur les épaules
ou à ses pieds.
Un santonnier célèbre. (outre l’inventeur Lagnel, au XVIIIe s)
Marcel Carbonel, (Victor Marcel Carbonel) était né à Lyon en 1911, et décédé à
Marseille en 2003 à 92 ans.
Il était considéré comme le doyen des santonniers marseillais.
« L’histoire des Santons Marcel Carbonel est liée à l’histoire du santon de Provence née à
Marseille. C’est dans cette ville que Marcel Carbonel a marqué son temps en faisant
évoluer le santon en privilégiant le respect du détail, en le parant de couleurs délicates et
vives. Marcel Carbonel eut une influence certaine sur le monde des santonniers.
Il forma et inspira largement ce milieu artisanal.
L’entreprise familiale des Santons Marcel Carbonel, forte de ses quatre générations de
santonniers, prolonge ce travail commencé en 1935.
Il rappelait cette phrase de Frédéric Mistral : « L'argile est aux mains du santonnier ce
qu'est l'homme dans les mains de Dieu.
Voici quelques images de santons bergers traditionnels ou modernes.
Santons des Cévennes en terre cuite (ci-dessous)
Santons blancs Ar Terra
Santons en bois découpé et peint.
Moules de Jean-Louis Lagnel (XVIII et XIXe s).
G. Duflos
La Neira
2013

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