Le fondeur à neige
Transcription
Le fondeur à neige
Volume 13, no 1, juin 1999 Retirer la neige dans les stationnements privés est un probl ème coûteux puisque le déversement de la neige usée dans un dépôt municipal coûte jusqu' à 30 $ par benne de camion. De plus, le tarif des d épôts municipaux a plus que doublé en deux ans et les autorités ont remarqué l'apparition de dépôts à neige clandestins qui enfreignent la législation environnementale. Les amendes pour des infractions de cette nature peuvent être substantielles. Le 18 septembre 1997, un règlement concernant les lieux d'élimination des neiges usées était mis en place et prévoyait des paiements de droits substantiels pour le déversement de neige dans les cours d'eau ou en bordure de ceux-ci. L'utilisation gratuite du fleuve comme moyen de disposer des neiges usées devenait donc impossible. La réforme « Trudel » et les dépenses supplémentaires qu'elle a entraînées pour les municipalités ont occasionné un délai dans l'application de ce règlement : les paiements pour les droits de déversement ne seront exigés qu'à compter du 1er novembre 2000. Enfin, le resserrement de la réglementation sur la disposition de la neige usée occasionne une pénurie d'espaces pouvant servir à cet effet. Une solution simple et efficace La situation actuelle exige des solutions innovatrices. En effet, Consulgaz propose aux commerces et industries aux prises avec le problème de la neige usée, l'installation d'un système intégré basé sur la technologie gazière dite de brûleur à submersion. Les fondeurs à neige fonctionnant au gaz naturel constituent une solution efficace, compacte, discrète et rentable. Cette technologie offre non seulement une solution aux problèmes de décharge des neiges usées, mais elle est également écologique puisque l'eau qui en résulte passe par une usine de traitement avant d'aller rejoindre les cours d'eau. C'est aussi une solution plus avantageuse que les dépôts à neige municipaux car ceux-ci sont co ûteux, monopolisent à perpétuité un terrain de grande surface et donnent lieu à d'importants amoncellements de neige sale infectée par la vermine. Une technologie immédiatement disponible Le principe du fondeur à neige est relativement simple. Il s'agit d'une cuve ou d'un bassin dans lequel on fait descendre la neige. Un brûleur à tête renversée souffle ses flammes dans une tuyère en acier inoxydable immergée dans l'eau. Les produits de combustion sont poussés dans la tuyère et traversent l'eau sous forme de bulles de gaz chaud qui perdent leur énergie dans le liquide. Comme l'eau est froide, ces fumées lui cèdent presque toute leur chaleur et émergent à la surface à une température froide. Il en résulte une efficacité du procédé de presque 100 %. Ce type de combustion où les fumées entrent directement en contact avec le liquide à chauffer s'appelle la « combustion submergée ». Cette technologie est très efficace et élimine le besoin d'un échangeur de chaleur. La neige, en tombant dans l'eau, la refroidit continuellement alors que la flamme, de son côté, tente de la réchauffer. La temp érature du bain dépend des débits de gaz et de neige. Au fur et à mesure que la neige fond, le niveau de l'eau monte pour atteindre l'entrée du drain de renvoi à l'égout municipal. Fondeur à neige installé à la Place Versailles Selon qu'il s'agisse de satisfaire les besoins d'une municipalité ou d'entreprises commerciales, les dimensions et la puissance du fondeur varient considérablement. Pour les entreprises commerciales, le fondeur de base consiste en une cuve de 8 pieds par 8 pieds de surface équipée d'un brûleur de 4,5 millions de Btu/h ou 9 millions de Btu/h. Ce modèle de base est offert avec deux capacités nominales, soit 20 ou 40 tonnes de neige par heure. Précisons qu'une unité de 40 tonnes peut éliminer une accumulation de neige de 15 cm sur une surface de stationnement de 200 000 pi2 en un temps de 8 heures approximativement. Pour obtenir un système de capacité supérieure, toujours à l'échelle commerciale, on juxtapose simplement plusieurs unités de 40 tonnes à l'intérieur d'une même grande cuve. On retrouve ce type de fondeur dans les stationnements de centres d'achats, dans les aéroports, dans les stationnements à niveau ou encore les grands édifices d'affaires et industriels. Pour des besoins de sécurité, un couvercle recouvre la cuve du fondeur lorsque celuici n'est pas en activité. Bref, il s'agit d'un système à la fois compact, discret et sécuritaire. Pour les municipalités, la capacité des fondeurs peut atteindre 1 200 tonnes de neige par heure. ll s'agit essentiellement, là encore, d'une série de petits brûleurs qui soufflent tous dans une ou deux immenses cuves. Le cas de la Place Versailles La problématique des centres d'achats est la suivante : Après une temp ête de neige, la première chose à faire est de pousser la neige dans les extrémités ou les coins du stationnement. Par la suite, souvent de nuit pour ne pas nuire à la fréquentation du centre d'achats, on transporte cette neige vers des sites approuvés de déversement de neige. Le stationnement de la Place Versailles a une superficie d'un million de pieds carrés. Les propriétaires possédaient un lieu à proximité du stationnement du centre d'achats qui permettait le déversement de la neige à moindres frais et ne nécessitait que peu de déplacements par camion. Après la vente de ce terrain, les gestionnaires de la Place Versailles, se voyant dans l'obligation de payer pour le transport de leur neige vers des sites extérieurs, ont opté pour l'installation de leur propre fondeur à neige sur le stationnement même de la Place Versailles. Ce fondeur, de marque Trecan, comporte quatre unités de 40 tonnes/heure installées dans une grande cuve commune de 32 pieds de long sur 8 pieds de large. Il s'agit donc d'une unité de 160 tonnes/heure. Le coût d'installation est de 750 000 $ et le volume de gaz naturel consommé est d'environ 200 000 m3 par an. Cette consommation est basée sur la moyenne des précipitations de neige pour Montréal qui est de 223 cm/an. En tenant compte de ces hypothèses, la Place Versailles compte sur un retour sur investissement de huit ans. Puisque la durée de vie d'un fondeur est de 35 à 40 ans, ce retour sur investissement s'avère excellent. Enfin, il pourrait être encore plus court parce que l'application de la nouvelle réglementation résultera fort probablement en un accroissement des coûts à défrayer en transport et aux d épotoirs à neige. Évaluation de la rentabilité (Place Versailles) Situation avant Situation après 1. Contrat d'enlèvement de la neige et déversement à la carri ère Miron 220 000,00 $ 1. Contrat d'opération du fondeur 2. Contrat d'entretien des fondeurs 3. Coût du gaz par année (192 481 M à 23¢ M) Total : 220 000,00 $ Économies Retour sur investissement de 750 000,00 $ 80 000,00 $ 2 000,00 $ 44 271,00 $ 126 271,00 $ 93 729,00 $ 8 ans Les fondeurs ont fait leurs preuves Les fondeurs à neige utilisent le principe de la combustion submergée qui est très efficace. La technologie comme telle est éprouvée; de nombreuses installations existent à travers le monde dont plusieurs aux États-Unis et quelques-unes ici même au Québec. Il s'agit d'une technologie propre qui respecte l'environnement. De plus, elle évite le transport de la neige par camion avec tout ce que cela implique de pollution, de danger sur les routes et de coûts de transport et de déversement de la neige us ée pour les propriétaires des terrains de stationnement. Les fondeurs à neige sont une solution qui évite aux propriétaires bien des maux de tête. Avec ces appareils efficaces et rapides, on élimine non seulement la neige, mais également les multiples négociations reliées à son transport et à son d éversement. Et, on se protège contre la pénurie de sites de déversement. De toute évidence, les fondeurs sont la solution aux problèmes des neiges usées. par Daniel Laurier, ing. Groupe Datech, Gaz Métropolitain Un rendez-vous à ne pas manquer... Le 15 juin 1999, à l'Hôtel des Gouverneurs de l'île Charron, se tiendra le 12e symposium sur les gazotechnologies. Cette année, l'événement organisé par Gaz Métropolitain et parrainé par le chapitre montréalais de l'ASHRAE et l'Association Québécoise du Gaz Naturel (l'AQGN) a pour thème : le défi de la qualit é au sein de notre industrie. Nous y parlerons de technologies gazières et bien sûr de la qualité comme moteur à une industrie plus forte et plus compétitive. Le coût de participation est de 125 $ par personne, dîner inclus. Pour plus de renseignements, communiquez avec Marjolaine Nadeau au (514) 598-3404. Informa-tech est une publication du Groupe Datech de Gaz Métropolitain. Si vous désirez de plus amples informations quant au contenu des articles, communiquez avec François Rhéaume, M.Sc., ing. (514) 598-3681 Ce bulletin, publié trois fois par année, se veut un outil d’information à la fine pointe des nouveaux développements en technologies gazières. Afin d’atteindre cet objectif, nous y faisons le compte rendu des projets de recherche ou de démonstration r éalisés par Gaz Métropolitain et ses partenaires. Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Qu ébec ISSN -0832-901X Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Canada