Hors Limites Depliant - Atelier Le Temps de Pose

LA CINÉMATHÈQUE DE LA DANSE
à la Cinémathèque Française
présente
HORS LIMITES
(actualités de la forme clip)
Programme conçu par Xavier Baert
Les samedi 15 et dimanche 16 novembre 2003
Salle de la Cinémathèque Française, Grands Boulevards
42, boulevard de Bonne Nouvelle - Paris 10ème
Métro : Bonne Nouvelle
L'inventivité sulfureuse, souvent provocante des clips, leur profusion télévisuelle ont
dessiné depuis peu une forme imprévisible de culture que Roland Barthes n'aurait pas
manqué de désigner comme les signes à déchiffrer d'une Mythologie contemporaine.
Par ces montages mixtes souvent traités de manière expérimentale, le corps
comme ses représentations est porté à incandescence, hors limites.
Nous avons offert Carte blanche à Xavier Baert pour nous dresser un premier
bilan à travers images d'archives et productions contemporaines de ces dérèglements
très sophistiqués où l'impur est de mise.
Patrick Bensard, octobre 2003
Pourquoi une programmation autour du clip à la Cinémathèque Française ?
Parce que la forme clip se rattache à deux histoires : celle de la chanson filmée
(en d'autres temps aussi appelée phonoscène, soundie, scopitone…), et celle du
cinéma en général, traversé par des chansons, par des créations de nouveaux rapports entre l'image et le son, et dont le cinéma contemporain compose un florilège
permanent.
Et en effet, le clip approfondit quelque chose de l'image : qu'il s'agisse des vitesses,
du travail sonore, de la recherche plastique, de la performance, le clip démontre
constamment qu'il n'est pas une forme acculturée.
Dans ces échanges permanents entre le cinéma de fiction et le clip, des cinéastes
réalisent quelques chefs - d'œuvre de la chanson filmée (David Lynch, Wong KarWaï, F. J. Ossang, Jean Epstein, Abel Ferrara, le Groupe Medvedkine et Chris
Marker, Santiago Alvarez…), et certains réalisateurs de clips proposent des films
aussi brefs que stupéfiants (Michel Gondry étant sans doute le plus formaliste et le
plus passionnant).
On a souvent fait du clip le valet d'une industrie de promotion. C'est souvent vrai,
mais c'est aussi faire l'impasse sur la puissance critique du clip, qu'il s'agisse d'une
commande commerciale ou d'un geste individuel de réflexion ou de révolte (de
Johanna Vaude à Chris Korda et Marilyn Manson).
Et c'est là que se noue le lien somptueux entre la chanson et l'avant-garde, qu'incarne Marc'O (le réalisateur des mythiques Idoles), qui offre à Catherine Ringer et
à Génération Chaos leurs performances les plus radicales, dont les gestes se prolongent dans une création visuelle et de montage absolument inédite.
Dans les formes de montage spécifiques qu'invente la forme clip, faites de sérialité
et de ruptures, le geste de danse et de performance trouve des figurations inédites,
oscillant constamment entre continuité et discontinuité, critique radicale par le
corps et fantasme de légèreté absolue. Les performances les plus radicales renouent
même avec une histoire encore méconnue de la danse (Catherine Ringer et Hanin
Elias, la chanteuse d'Atari Teenage Riot, renouant à la fois avec Catherine Hessling,
Valeska Gert et la tradition des " danseuses épileptiques " de la fin du 19ème siècle,
qu'illustra remarquablement Polaire).
De leur côté, les cinéastes et plasticiens Ange Leccia et Dominique GonzalezFœrster proposent, avec Ile de Beauté, une fiction mélancolique sur l'amour perdu,
dont la narration n'est faite que de montage et de chansons populaires, de Stéphanie
à Christophe, qui n'ont jamais été aussi bouleversantes.
Dans cette logique expérimentale, le cinéma prolonge la forme clip dans une invention sonore en totale adéquation avec l'invention visuelle : que Mick Jagger compose
pour Kenneth Anger et Brian Eno pour Malcolm Le Grice, que Maurice Lemaître
entonne des chants lettristes ou que Rafaël Montanez Ortiz organise un montage de
déconstruction du son, montre bien que la forme clip déborde du clip au sens strict.
Dans cet excès permanent (qui justifie que certaines images soient destinées à un
public adulte), la forme clip apparaît comme un champ incroyablement riche de
l'histoire des images.
Vidéo-clips de toutes époques et toutes tendances musicales, films expérimentaux,
films de long-métrage, films-surprise…
Inédits de Marc'O, F. J. Ossang, Dominique Gonzalez-Fœrster, Leos Carax, David TV,
Hugo Verlinde…
en collaboration avec l'INA, Objectif Cinéma, Court-Circuit (Arte et MK2 TV),
Air France, l'Hôtel Scribe et le Rex Club
Prix des places pour chaque séance : 4,70 €. (plein tarif), 3 €. (tarif abonnés)
Téléphone : 01. 53. 65. 74. 70.
SAMEDI 15 NOVEMBRE 2003
17h : Sur un écran géant
Vince Taylor, Taxi Girl, Pulp, Messagero Killer Boy et FJ Ossang, P. Diddy,
Sylvie Vartan, Current 93, Massive Attack, Jamiroquaï, Michael Jackson,
Radiohead…
19h : Comme un ouragan
(en présence d'Ange Leccia et Dominique Gonzalez-Fœrster)
Les Berceaux de Jean Epstein (1931)
Logomagie de Frédérique Devaux (1997)
Ile de Beauté d'Ange Leccia et Dominique Gonzalez-Fœrster (1996)
Première de Climax, court-métrage inédit de Dominique Gonzalez-Fœrster
à partir d'une chanson d'Alain Bashung (2003)
21h30 : Ray of light
Kojak, Stereo Mc's, Moby, MX 80 Sound, The White Stripes, The Residents,
Wong Kar-waï et DJ Shadow, IAM, John Spencer Blues Explosion, Madonna,
Cibo Matto, Coldplay…
DIMANCHE 16 NOVEMBRE 2003
16h30 : Marc'O, cinéaste du geste
(en présence de Marc'O et Federica Bertelli)
Première du nouveau film de Marc'O, Les Barbares arrivent avec gourmandise
(2003)
(coréalisation : Federica Bertelli)
Tanzerische Pantominen de Suse Byk (1925), avec Valeska Gert
Extraits de la comédie-rock inédite Flash Rouge (1980) avec Catherine Ringer
19h : Capitalism stole my virginity
Abel Ferrara et Mylène Farmer, Groupe Medvedkine, Michel Gondry,
Atari Teenage Riot, Mike Hoolboom, Marilyn Manson, Anti Flag and the Donots,
Mazayuki Kawaï, Chris Korda…
21h30 : To be discontinued
(formes expérimentales du rapport image-son)
Kenneth Anger et Mick Jagger, Germaine Dulac, Augustin Gimel, Bruce Baillie,
Alice Guy, Maurice Lemaître, Malcolm Le Grice et Brian Eno, Karel Doing
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