cette entrevue

Transcription

cette entrevue
 ENTREVUE AVEC RICK MILLER1, coauteur et interprète de BIGGER THAN JESUS Jésus, superstar Photo de Michael Copper IL A JOUÉ EN CINQ LANGUES SUR CINQ CONTINENTS, PROMÈNE DEPUIS 15 ANS SON SUCCÈS MACHOMER, OÙ IL INTERPRÈTE MACBETH DE SHAKESPEARE EN INCARNANT LES PERSONNAGES DES SIMPSONS, ET ASSUMAIT UNE QUINZAINE DE PERSONNAGES DANS LIPSYNCH, DE ROBERT LEPAGE. TORONTOIS D’ORIGINE MONTRÉALAISE, RICK MILLER REVIENT AU BERCAIL POUR NOUS CONVIER À UNE MESSE ATYPIQUE, LUDIQUE ET MULTIMÉDIA. RENCONTRE AVEC L’ACTEUR, PERFORMEUR, CHANTEUR, IMITATEUR, HUMORISTE ET AUDACIEUX CRÉATEUR. – PASCALE GAUTHIER D’où est née Bigger Than Jesus? Plein d’éléments m’ont conduit à vouloir explorer ce que signifie le Christianisme, qui est inscrit dans notre ADN culturel. Je jouais Jésus dans la comédie musicale Jesus Christ Superstar, et après le spectacle, quand je sortais dans le lobby avec ma barbe et mes cheveux longs, c’était comme si les gens s’attendaient à quelque chose de moi. Il y avait aussi Geoge Bush, qui pensait que Jésus parlait à travers lui. Et j’ai pris conscience que je connaissais encore par cœur la liturgie de la messe catholique, alors que ça faisait presque 15 ans que je n’avais pas fréquenté un messe… Il n’y a pas que de la dérision dans cette démarche… Ceux qui s’attendent à voir quelque chose qui va détruire la foi ou s’en moquer seront surpris, parce que c’est pas ça du tout. Je me lance là-­‐dedans avec ce que j’appelle de l’esprit, et beaucoup d’humour. C’est une expérience de théâtre unique, suivant le modèle d’une vraie messe catholique, où on rit, mais où on réfléchit. Il y a tellement de politiques dans le monde qui sont influencées par la religion, alors moi avec cette messe personnelle, j’essaie de lancer plein de points de vue sur la chose pour qu’à la fin, on ait conscience de sa complexité. 1
Entrevue tirée du 24h Montréal du 4 juin 2010, lors d e la p résentation du spectacle au Théâtre d e Quat’sous. Depuis sept ans, vous promenez ce spectacle. Avez-­‐vous senti qu’il était encore délicat de toucher ainsi au Christianisme et au Catholicisme? Oui, surtout si on va aux États-­‐Unis… Mais ça dépend où on le joue. En fait, même si on ne se rend pas compte, on a parfois une relation avec la religion qui nous surprend. Il y a certaines personnes qui pensent qu’ils ont complètement jeté ça par terre, mais quand ils voient l’image de Jésus sur une croix, il y a quelque chose d’émotionnel qui surgit. C’est une bonne chose, parce que ça remet un peu en question ce qu’on prend pour acquis, et ça fait partie de l’exploration spirituelle de se poser des questions. Homer Simpson devient le Judas de Bigger… Pourquoi encore ce personnage? J’avais le Dernier repas avec un petit Jésus en plastique, restait à trouver les apôtres. Enfant, ma religion c’était Star Wars, donc j’avais Darth Vader, Obi-­‐Wan Kenobi… J’ai continué avec d’autres figures qui ont eu beaucoup d’influence; j’ai acheté un petit Martin Luther King, un petit Gandhi… et pourquoi pas Homer Simpson! Pour moi, c’est sûr que c’est un peu une joke. Mais aussi, il faut savoir qu’aux États-­‐Unis, il y a des croyants qui ont écrit des thèses incroyables sur le fait que Les Simpsons est une émission très religieuse. Vous auriez pu vous installer à Hollywood et tenter votre chance. Pourquoi y avoir renoncé? Il y a 15 ans, j’ai décidé que je ne voulais rien savoir de cette machine de Los Angeles sur laquelle on n’a pas de contrôle et qui change la personnalité. J’étais conscient du fait que je voulais avoir une liberté et le contrôle de ma carrière. Là, je fais plein de choses, je joue beaucoup au théâtre au Canada et ailleurs, je fais beaucoup de tournées partout dans le monde. C’est un gros luxe, comme de passer d’une pièce de Robert Lepage, à mon show Bigger Than Jesus. Je tripe vraiment dans ce métier. Source : http://virtuel.24hmontreal.canoe.ca/doc/ici-­‐week-­‐end/iciweekend-­‐2010-­‐06-­‐04-­‐/2010060301/20.html#20 

Documents pareils