Mobilier urbain

&
Mobilier urbain :
ProAménagement
des villes
Mobilier urbain
osez les couleurs !
Quel est le point commun entre une aire de jeux et un banc par exemple ? A première vue
les matériaux ou les processus de fabrication. Mais tous les designers actuels parlent
aujourd’hui d’une nouvelle tendance : les couleurs acidulées, un brin ‘pop’.
Fini la tristesse de l’acier brut, place au rouge, au jaune, au bleu…
D
e la même manière que
l’on remarque plus facilement une voiture de
sport par sa couleur que
par son allure générale, le mobilier urbain est avant tout remarqué par les coloris qu’il revêt. Et
cela avant même que le citadin
puisse apprécier son usage. C’est
l’effet de surprise. Attirer d’abord
les regards sur la dimension artistique du mobilier, pour ensuite
inviter l’usager à s’asseoir, à se
reposer, à jeter ses déchets…
A chacun son style !
Le choix d’une couleur plutôt
qu’une autre repose sur l’envie
de la collectivité d’assumer une
personnalité propre. Malgré tout,
la plupart préfèrent des valeurs
sûres : des tons foncés, autour
du gris et du noir. “Le mobilier
doit s’intégrer harmonieusement dans l’architecture, sans
prendre le dessus sur le travail
des concepteurs. C’est la raison
pour laquelle les aménagements
se font généralement dans des
tons sobres” rappelle Bruno Lebranchu de la société Accenturba. Alors, discrétion ou explosion
de couleurs ? C’est une question
de personnalité. Mais des ten-
Avec ce mobilier en tôle perforée de la gamme Vertigo, la société Accenturba souhaite
apporter une pointe de couleurs mates en ville. Discret mais élégant.
dances, ou plutôt des besoins
plus spécifiques, s’affichent désormais en ville. Les signes ne
trompent pas. “Les grandes
tendances du mobilier urbain
montrent des couleurs vives pour
contraster avec l’environnement
gris et bétonné des villes. On a
pu le constater lors de la Biennale du Design à Saint-Etienne
ou encore à Lyon City Design.
Ces évènement s permet tent
aux designers et aux fabricants
de proposer des couleurs qui
sortent des réalisations traditionnelles” lance Elodie Saugues,
De couleur rouge, cette
corbeille ‘Tulip’, proposée par
Guyon, crée volontairement
un contraste avec le bâti pour
faciliter son usage. Qui peut
ne pas la remarquer ?
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designer produit chez Guyon.
Ainsi, le mobilier coloré trouve
son public. Pour preuve, des collectivités n’hésitent pas à opter
pour du mobilier aux couleurs
flashy. A Saulieu, en Côte d’Or,
la municipalité a fait le choix de
commander régulièrement du
mobilier rouge. Peut-être une
référence au blason de cette
cité bourguignonne ? Toujours
est-il que la couleur affirme une
identité, dynamise un espace et
apporte un peu de joie à l’heure
où la crise morale succède à la
crise économique. En effet, de
nombreuses études publiques
ont par exemple prouvé que le
bleu et le vert avaient des vertus
relaxantes, alors que le rouge
ou l’orange étaient plus stimulants. Les couleurs ont également un intérêt dans la Smart
City. En témoigne la Ville de
Grand Quevilly, en Seine-Maritime, qui a récemment fait
l’acquisition de banquettes Kub
Bicolores d’Acropose. “Pour
améliorer la qualité de vie d’un
quartier résidentiel en devenir,
nous avons fait le choix d’intégrer des banquettes de couleur
rouge et noir. Ce contraste chromatique à l’avantage d’être perceptible de loin, y compris par
les personnes malvoyantes qui,
de ce fait, peuvent appréhender la banquette non seulement
en tant que mobilier, mais en
tant qu’obstacle à contourner”
indique Christophe Bovin, du
bureau d’études espaces verts
de la Ville. Les codes couleurs
ont aussi une dimension ludique.
Par exemple, le tri des déchets
est facilité : du plastique dans les
corbeilles jaunes, du papier dans
les corbeilles bleues…
Nommées ‘Kub’, les banquettes bicolores proposées
par Acropose ont séduit la ville de Grand Quevilly.
Elles se distinguent par une structure noire surmontée
de trois assises de couleurs rouge. Le contraste et l’alliance
de ces deux couleurs donnent au mobilier urbain
une touche très contemporaine.
Processus de fabrication
Bien que le plastique recyclé ou
le bois se prêtent volontiers à des
colorations multiples, la plupart
des fabricants multiplient les
créations autour de l’acier. Généralement, l’acier est teinté par
le procédé du thermolaquage,
qui consiste à projeter, au moyen
d’un pistolet électrostatique, une
peinture à base de résine polyester thermodurcissable sur une
pièce métallique. Au préalable,
un traitement anticorrosion, variable d’un fabricant à l’autre, est
appliqué : galvanisation à chaud,
sablage pour éliminer la calamine
(couche superficielle) et ainsi favoriser l’accroche de la peinture,
application électrostatique d’une
PPRZ (Peinture Poudre Riche en
Zinc) pour prévenir l’apparition
de la rouille, cataphorèse, métallisation… Les pièces métalliques
sont ensuite traitées avec une
laque de finition en poudre, avant
d’être étuvées pendant quelques
minutes à une température comprise entre 180 et 220 °C pour polymériser la peinture. “Ce procédé
permet de garantir la qualité des
peintures sur une durée de 5 à 15
Voici la corbeille Nanuk de MM Cité, en version multicolore. Composé d’HPL (laminé haute pression), ce modèle,
habituellement en acier zingué et thermolaqué, possède
une capacité de stockage de 50 l.
ans” soutient la société Acropose.
Outre l’acier thermolaqué, certains proposent du mobilier stratifié compact à base de fibres de
bois et de résines synthétiques.
“Ce matériau nous permet de
suggérer une palette d’unis très
large et de nombreux décors,
notamment personnalisés, dont
le graphisme est soumis par le
client” précise Déborah Jacquet
de MM Cité.
Ne plus avoir peur
des rayures !
C’est la crainte des agents en
charge de la maintenance. Une
rayure sur un mobilier traditionnel, non laqué, dont la base chro-
matique se situe autour du gris,
ça peut encore passer… Mais
une rayure sur une finition colorée (RAL < 7000) se remarque
très vite ! Parmi les solutions du
marché : un stylo de retouche correspondant au RAL déjà en place.
Cependant, il se limite aux rayures
de surface. Pour des reprises
plus larges, des bombes aérosols
existent mais elles ne viennent
pas à bout des rayures plus profondes. “Le meilleur moyen pour
restaurer un mobilier de façon
optimale, est de repeindre les
pièces détériorées. Il faut d’ailleurs
porter une attention particulière
lors de l’installation du mobilier”
conseille Joël Lemoine, directeur
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de la société Tôlerie Forezienne.
Une stratégie adoptée par le
service maintenance de Grand
Quevilly. “De notre côté, nous
pouvons repasser une couche
de vernis mais nous n’avons pas
de compétences internes pour
repeindre l’acier. Nous faisons
donc appel à des prestataires ou
au fabricant lui-même pour repeindre une pièce spécifique ou
l’intégralité du mobilier” explique
Christophe Bovin. “La qualité du
vernis de protection va déterminer l’entretien. Plus le vernis est
résistant aux UV et aux diverses
agressions extérieures, plus les
agents pourront se concentrer sur
la sécurité, notamment la vérification de la boulonnerie et des
cache-vis” ajoute-t-il. Au Grand
Quevilly comme ailleurs, le mobilier coloré a encore un bel avenir
devant lui.
© Copyright 2006
Ces mobiliers en acier sont disponibles dans toutes les teintes du nuancier RAL. Ce large choix permet aux villes
de renforcer l’identité d’un lieu et de redynamiser leurs espaces publics emblématiques, comme ici, à Boulogne-sur-Mer.
Pour leur projet d’aménagement du Parc Municipal de Ligny-en-Barrois (55), les paysagistes
de l’Atelier Paysage ont commandé 8 chaises longues Miramar à la société Aréa,
chacune dans une teinte différente, de RAL 1018 à RAL 5021. “Sortie de la chaine
de peinture, cette commande a interpellé toutes les équipes. Nous avons reçu quelques
visuels en situation et ce choix s’est révélé très audacieux. Une réussite puisque
le parc est aujourd’hui surnommé ‘le parc aux chaises longues’”
indique Gilles Boudou, directeur d’Aréa.
Les gammes colorées sont
particulièrement adaptées
aux abords des aires de jeux.
Elles incitent plus facilement
au tri sélectif chez
les plus jeunes.
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u’est-ce qu’un RAL ?
L’œil humain est capable de discerner à peu près 10 millions de
couleurs différentes. Mais comment décrire exactement celles
dont on veut parler ? En 1927, un système de codification international a été créé pour définir des teintes. La collection de nuanciers
de couleurs RAL Classic comporte plus de 200 références identifiées de la manière suivante : chaque couleur est représentée par
un code à 4 chiffres, le premier chiffre représentant la teinte, et les
deux derniers le code couleur. Le nuancier se décompose comme
tel :
• R AL 1000 à 1099 : jaunes
• R AL 2000 à 2099 : oranges
• R AL 3000 à 3099 : rouges
• R AL 4000 à 4099 : roses et violets
• R AL 5000 à 5099 : bleus
• R AL 6000 à 6099 : verts
• R AL 7000 à 7099 : gris
• R AL 8000 à 8099 : bruns et marrons
Ainsi, le bleu Cobalt est RAL 5013. Concernant le mobilier urbain,
que ce soit un banc, une corbeille ou un potelet, la commande
peut elle-même définir la teinte désirée pour colorer un modèle
standard. Un détail très important, surtout si l’on veut faire correspondre le coloris du mobilier avec les façades du bâti ou que
des exigences chromatique soient mentionnées dans une charte
établie par le service en charge de l’urbanisme.
Grâce à sa structure autoportante, ce mobilier conçu
par Tôlerie Forezienne, sorti tout droit de l’imagination
du designer Michael Rigaudon, dégage un sentiment
de légèreté visuelle. Cette double chaise en acier plié, finition
laquée, offre une double assise souple, invitant à la détente,
à la conversation et au repos.