AMCB Dossier de Presse

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AMCB Dossier de Presse
Adrien M / Claire B
DOSSIER DE
PRESSE
www.am-cb.net
maj février 2015
[email protected]
Adrien M /Claire B
Sommaire
DOSSIER DE PRESSE COMPAGNIE
ADRIEN M / CLAIRE B
DOSSIER DE PRESSE PIXEL
DOSSIER DE PRESSE HAKANAÏ
DOSSIER DE PRESSE CINÉMATIQUE
DOSSIER DE PRESSE XYZT
DOSSIER DE PRESSE UN
Recherche et création en arts vivants et numériques
LES PAYSAGES ABSTRAITS
POINT C’EST TOUT
Spectacles & installations
La compagnie Adrien M / Claire B crée des formes allant du spectacle aux installations dans le champ des arts numériques et des
arts vivants. Elle est co-dirigée par Claire Bardainne et Adrien Mondot. Leur démarche place l’humain au centre des enjeux technologiques, et le corps au coeur des images, avec comme spécificité le développement sur-mesure de ses outils informatiques. Ils
poursuivent la recherche d’un numérique vivant : mobile, artisanal, éphémère et sensible.
Depuis sa révélation aux Jeunes Talents Cirque 2004 avec le projet Convergence 1.0, Adrien Mondot, artiste pluridisciplinaire, informaticien et jongleur crée des spectacles mettant en œuvre des interactions sensibles entre le numérique, le jonglage, la danse et la musique.
Avec Cinématique, il remporte le Grand Prix du jury dans le cadre de la compétition internationale «Danse et Nouvelles Technologies» du
festival Bains Numériques à Enghien-les-Bains en juin 2009.
En 2010, il rencontre Claire Bardainne, plasticienne, designer graphique et scénographe. Diplômée d’Estienne et des Arts Déco de Paris,
ses recherches visuelles se concentrent sur le lien entre signe, espace et parcours, explorant les va-et-vient entre imaginaire et réalité, au
sein du Studio BW, qu’elle co-fonde en 2004, ou en collaboration avec les chercheurs en sociologie de l’imaginaire du Ceaq (Sorbonne,
Paris).
Ils refondent en 2011 la compagnie qui devient Adrien M / Claire B. Aller au-delà de l’espace du plateau et de la temporalité de la représentation est notamment un des axes forts de la transformation de la compagnie. Ils co-signent ainsi la création de l’exposition interactive
XYZT, Les paysages abstraits. En 2011, ils créent également la conférence-spectacle Un point c’est tout, et signent la création numérique de Grand Fracas issus de rien, mis en scène par Pierre Guillois. En 2013, ils créent Hakanaï, pièce chorégraphique pour une danseuse dans une boîte d’images. Et en 2014, avec Mourad Merzouki / CCN de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig, ils co-signent
la création du spectacle Pixel.
Ensemble, ils interrogent le mouvement et ses multiples résonances avec la création graphique et numérique. Il en surgit un langage poétique visuel, associant imaginaire, réel et virtuel porteur d’infinies perspectives d’exploration.
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54 quai Saint-Vincent 69001 Lyon - France +33 4 27 78 63 42 [email protected] www.am-cb.net
Co-direction artistique / Claire Bardainne & Adrien Mondot
Administration / Marek Vuiton [email protected]
Production, diffusion / Charlotte Auché [email protected]
La compagnie Adrien M / Claire B est conventionnée par la DRAC Rhône-Alpes, par la Région Rhône-Alpes et soutenue par la ville de Lyon.
Présentation de la compagnie http://am-cb.net/docs/AMCB-PresentationCompagnie.pdf
Bio Adrien Mondot http://am-cb.net/docs/AMCB-BioMondot.pdf
Bio Claire Bardainne http://am-cb.net/docs/AMCB-BioBardainne.pdf
Adrien M / Claire B
Contacts
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L’Architecture d’aujourd’hui n°395
L’Architecture d’aujourd’hui n°395
Mai-Juin 2013
Mai-Juin 2013
Par Laure Picout
Adrien M / Claire B
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L’Architecture d’aujourd’hui n°395
L’Architecture d’aujourd’hui n°395
Mai-Juin 2013
Mai-Juin 2013
Par Laure Picout
Adrien M / Claire B
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ART PRESS n°396
ART PRESS n°396
Janvier 2013
Janvier 2013
Par Véronique Perruchon
Adrien M / Claire B
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Par Véronique Perruchon
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Les cahiers de l’ORCCA n°24
CECN Centre des écritures Contemporaines Numériques
Le Magazine des écritures numériques et des arts de la scène - n°4
Février 2007
Par Vincent Delvaux
Adrien Mondot : portrait
Jongleurs de l’improbable
Par Rosita Boisseau
Avril-Juin 2006
Deux passions réunies sur un plateau : le jonglage et l’informatique.
Une sphère transparente flotte dans l’air entre deux mains caressantes et liquides. Tournant sur elle-même sans dévier d’un millimètre,
cette comète insolite appartient au système Mondot. Un an et demi d’entraînement ont été nécessaires au jongleur Adrien Mondot pour
réussir cet exploit proche du sortilège. Sertie dans un spectacle intitulé « Convergence 1.0 », cette séquence planante émancipe l’objet
sans pour autant faire oublier la paire de mains magiciennes qui le manipule. Rarement, l’apesanteur a trouvé dans le jonglage une
expression aussi fine, aussi hypnotique. « C’est un classique de la manipulation et un exercice délicieux à exécuter au point qu’on ne
peut plus s’arrêter une fois qu’on l’a commencé, confie Adrien Mondot. L’hypnose opère aussi pour moi dans le contact avec l’objet dont
je perçois le moindre déplacement dans l’espace. Et puis ça détend énormément. »
Autodidacte
Voix douce, débit calme, pudeur palpable. Adrien Mondot se raconte sans céder au bavardage. Celui qui entretient un rapport amoureux
avec ses balles (peut-être un peu plus qu’un autre jongleur), sait aussi combien fragile est cette relation. C’est parce que son premier
amour l’avait quitté que le jeune homme, qui ne savait plus quoi faire de ses mains, alla acheter des balles. Il avait 19 ans. Une fois
enclenché, l’apprentissage court vite. En quatre ans, tout en poursuivant parallèlement une licence d’informatique à Grenoble, cet
autodidacte atteint un niveau professionnel. Reste la question du choix. Tout en continuant ses études, il se teste dans la rue
avec des petits numéros. Se lance et choisit de faire du jonglage son métier. « Je n’avais pas vraiment choisi grand chose dans ma
vie, il était temps de le faire, résume-t-il. Le jonglage est ma manière d’exister, d’apparaître en quelque sorte. Ça a vraiment été un acte
constitutif. Lorsque je pense à ce que j’étais avant,
je ne me reconnais pas tout à fait. »
Là, commence le travail. Là, démarre la liste de questions de fond qui tarabustent Adrien Mondot depuis la création de sa compagnie
en 2004. Il a 25 ans. Qu’est-ce-que signifie réellement jongler dans un théâtre ? Qu’est-ce au fond qu’un spectacle de jonglage ? Que
devient le jonglage lorsqu’on enlève l’objet ? Des éléments
de réponse apparaissent. « Il me semble que le jonglage sur scène doit rester un outil d’expression, pas une fin en soi. Se servir de sa
singularité – rapport à la chute, au poids, à la gravité, à la matière...- pour évoquer autre chose, c’est comme ça que je vois la chose. »
La chute justement. Terreur du jongleur qui s’évertue de résister à la pesanteur par un lancer de balles proche du mouvement perpétuel,
elle ressemble à un vertige intime, secret que chaque artiste assume à sa façon. « Je chute très peu, c’est comme ça, c’est troublant,
confie Adrien Mondot presque confus. Je cherche même à faire tomber les balles. Il faut au moins que ça chute une fois pendant un
spectacle alors je pousse le plus loin possible les difficultés pour être en quelque sorte mis à l’épreuve. La chute n’est plus pour moi une
sanction, elle devient un jeu, une blague que les balles me font, plutôt qu’une trahison.
Pour moi, le jonglage est un jeu de l’échec et de la conjuration de l’échec. »
Conserver le plaisir de jongler
Dans la foulée, Adrien Mondot s’inquiète. Bonheur précaire, possible perte de confiance en soi, angoisse qui grimpe et balles qui
chutent dans le même mouvement. Il évoque son désir de se défaire de la technique pour ne pas s’enfermer dans la seule virtuosité,
rêve d’abandon sur le plateau, cette présence subtilement différente
« entre faire et ne pas faire, avoir le cerveau débranché et pourtant continuer à jongler ». Il ajoute : « Je veux surtout conserver intact le
plaisir de jongler, le bonheur de ce jeu pur, gratuit, sans finalité. »
Depuis quelque temps, Adrien Mondot tente d’émanciper sa gestuelle des balles. Soit : conjurer la technique pour libérer le mouvement
de son efficacité. Cherchant du côté de la danse « sans savoir par quel bout la prendre pour créer du geste sans prétexte », Adrien
Mondot repasse par la case informatique. Première infidélité à ses balles, le jonglage avec des balles virtuelles projetées sur un écran
comme dans « Convergence 1.0 ». « Ce n’est qu’une étape mais ce n’est pas facile de s’en débarrasser, glisse-t-il. C’est le jongleur qui
m’intéresse plus que les balles ». Puis, il résume dans un sourire le paradoxe de sa situation : « Il y a quelques années, je passais le plus
clair de mon temps à faire de l’informatique et je jonglais le week-de end, maintenant c’est l’inverse, je me consacre au jonglage et je
bosse sur mon ordinateur le reste du temps ». En un mot : Adrien Mondot a rassemblé ses deux passions sur le plateau. Enfin presque
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Fondateur de la jeune compagnie éponyme, Adrien Mondot est un artiste multidisciplinaire dont le travail se situe aux points d’intersection
entre la danse, l’art du jonglage et la recherche technologique. Sans jamais sacrifier à l’effet gratuit, son travail oscille librement entre
poésie, invitation au voyage et plongée dans des univers singuliers dont le dénominateur commun semble être une passion pour le
jeu. La compagnie vient de signer un spectacle dansé, intitulé de manière prémonitoire Convergence 1.0, en apesanteur, où les balles
virtuelles voltigent dans l’espace, comme affranchies des lois physiques et s’apprête à entamer une résidence au CECN en vue d’une
nouvelle création reTime, où il se joue de la perception du temps. Entretien avec le créateur d’un genre nouveau, issu d’une discipline
que l’on n’a guère l’habitude de voir flirter avec la technologie.
CECN : Pouvez-vous nous détailler votre par- cours et en quoi
celui-ci a influencé votre mé- thode de travail?
Adrien Mondot : Après une formation universitai- re, j’ai travaillé
assez rapidement à l’INRIA (Insti- tut National de Recherche
Informatique et Automatique) et, parallèlement à cela, j’ai
développé une grande activité autour du spectacle de rue,
deux mondes fort opposés en apparence mais que j’ai plaisir
à faire cohabiter ensemble. Il y a deux ans, j’ai décroché un
rôle d’interprète pour la compagnie de danse contemporaine
Yvan Alexandre et, dans la foulée, j’ai participé à l’opération
européenne Jeunes Talents Cirque. Grâce à cela, j’ai pu faire
le lien entre mon passé lié à l’informatique et mes inspirations
artisti- ques d’aujourd’hui, en présentant un projet qui traitait
du jonglage virtuel. La question que je me suis posée était dès
lors : « que resterait-il du jonglage si on enlevait les balles? ».
L’informatique m’a tout de suite paru un moyen intéressant
pour procéder à une mise en abîme de la pratique du jonglage.
Après 1 an 1/2 de recherche, tout cela a abouti à la création de
Convergence 1.0.
En outre, à l’issue de cette opération, je me suis décidé à
créer une structure dans laquelle je pourrais faire évoluer
harmonieusement ma recherche. Aujourd’hui, celle-ci compte six
personnes.
de les représenter en temps réel sous forme animée. Le système
en soi ne comporte pas d’intelligence artificielle, bien qu’il y ait
une pseudo-intelligence, qui est plutôt une série de paramètres
aléatoires dirigés, que m’a inspirés l’étude du mouvement
d’essaims d’abeilles. En outre, les éléments agissent les uns sur
les autres, le trajet des balles virtuelles peut être influencé par
l’analyse spectrographique du son sur le plateau, capté par des
senseurs.
CECN: Dans votre spectacle Convergence 1.0, la technologie
vient à la rencontre du jonglage. Quelle forme prend exactement
cet alliage singulier ?
A. M. : Tout d’abord, il s’agit d’un vrai spectacle, présenté sur un
plateau, d’une durée d’environ 50 minutes, avec un côté assez
intimiste. Nous y présentons une forme particulière de l’art du
jonglage, dans un univers solitaire, qui résonne comme une mise
à nu sur le plateau.
Pour ce spectacle, j’ai développé un logiciel nommé
Convergence, qui me permettait de réa- liser ce dont j’avais
envie. Il s’agit d’un véritable simulateur de jonglage, où l’on peut
chorégra phier la trajectoire des balles et où, de surcroît, tout est
définit en direct. Traditionnellement, le jonglage ne joue que sur
la gravité, tandis qu’ici, grâce à ce programme, on peut influer
sur beaucoup plus de paramètres, comme la vitesse, le temps
ou la rotation des balles virtuelles. Le résultat étant assez visuel.
Grosso modo, le système repose sur un mo- teur de particules,
développé sous forme de modules permettant par exemple
d’interpréter des éléments issus de captures de mouvement et
CECN: En vue de faire évoluer votre recherche technologique,
quels genres de collaborations souhaiteriez-vous mettre en place
avec le mon- de scientifique?
A.M.: Je suis en contact avec le milieu académique, notamment
l’Université de Reims, et celle de Grenoble, où j’ai étudié. J’y
effectue un travail de sensibilisation, j’explique ma démarche aux
étudiants. Parfois, cela abouti à une série de travaux pratiques ou
à des recherches d’étudiants.
Je pense déjà qu’il y aura un Convergence 2.0 car, pour l’instant,
l’image virtuelle est projetée sur un seul plan de tulle, qui joue le
rôle d’écran. J’aimerais pouvoir élargir cela en ouvrant l’espace
sur plusieurs plans et en améliorant les interactions entre les
systèmes de capteurs sur le plateau et les réactions du logiciel.
Mais pour programmer davantage de réactivité, il faut un
développement particulier qui nécessite des temps de réactions
extrêmement faibles. Les outils existants (Max/MSP ou Life Form
notamment) ne sont pas très adaptés à ce genre de travail, ce
sont des usines à gaz avec trop de fonctions dont beaucoup sont
inappropriées pour l’usage auquel je les destine.
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DOSSIER DE PRESSE
CECN: Quel type de dialogue cherchez-vous à instau- rer avec le
public par le biais de l’utilisation de la
technologie dans vos spectacles?
A.M. : Avant tout, je ne cherche absolument pas à montrer
l’utilisation des technologies. En fait, elles doivent disparaître
derrière le spectacle. Pour Convergence 1.0, l’espace scénique
est voilé par du tulle, ce qui visuellement donne un effet très
dépouillé. L’infrastructure technique n’est jamais apparente, tout
reste très discret. Je pense que la technologie doit être rendue
sensible.
J’aime toutefois laisser entrevoir aux spectateurs les possibilités
d’univers nouveaux rendus possibles grâce à ces technologies,
de mondes affranchis des lois physiques où tout est prétexte au
jeu.
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CECN Centre des écritures Contemporaines Numériques
Le Magazine des écritures numériques et des arts de la scène - n°4
Le Monde.fr
Par Vincent Delvaux
16 Octobre 2005
Par Catherine Bédarida
Avril-Juin 2006
J’aimerais donc développer une gamme d’outils beaucoup
plus simples mais dédiés aux arts de la scène. Donc, moins de
fonctionnalités, mais mieux adaptées.
CECN: Comment se déroule le processus de création? Les
artistes avec qui vous collaborez ont-ils comme vous un
background pluridisci- plinaire ?
A.M.: Au départ, j’apporte quelques idées et puis, on expérimente
et on écrit, en épurant progressivement pour arriver à ce qui va
finalement rester. Parmi nous, il y a une musicienne, Veronik
Soboljevski, qui compose des pièces mêlant électronique et
violoncelle. De manière générale, chacun amène sa sensibilité
particulière.
Dans notre travail, tout concourt à une mixité harmonieuse entre
réalité et virtualité.
CECN: Votre travail témoigne de marques d’in- térêts de la
part des pouvoirs publics, mais quelles formes de soutien
complémentaire re- cherchez-vous ? Comment un centre de
compétence comme le CECN peut-il apporter concrètement sa
pierre à l’édifice?
A.M.: Pour le moment, nous sommes en résidence pour deux
ans au Manège de Reims. Nous bénéficions également d’une
aide du DICREAM et nous sommes aussi soutenus par Les
Subsistances, un lieu de recherche et de création basé à Lyon.
Par ailleurs, nous sommes souvent invités dans des festivals
qui mêlent art et science comme Via par exemple. Avec la
création de Convergence 1.0, notre première saison démarre
véritablement cette année.
Nous recevons principalement une aide de type financière,
mais, pour l’instant, nous sommes contraints de travailler seuls.
Or, il est difficile de s’occuper à la fois de la programmation
informatique, de la dramaturgie et d’être interprète. Mon souhait
serait de développer une gamme d’outils Open Source, simples
d’utilisation.
Pour ce faire, il me faudrait fragmenter le programme
Convergence en plusieurs sous-ensembles génériques, comme
par exemple un système de multi-diffusion vidéo, un autre
proposant des fonctions de dessin basés sur le traitement des
particules ou encore des outils de traitements en direct du signal
vidéo.
Mais aujourd’hui, je suis freiné dans ma recherche car je ne
dispose pas des machines pour pouvoir faire aboutir ce projet.
En ce sens, un organisme comme le CECN peut être un précieux
soutien en mettant à disposition ce type de matériel, notamment
des cartes vidéo pour de la multi-diffusion, etc.
Je vais d’ailleurs effectuer une résidence au CECN au mois
d’avril, qui me permettra de me concentrer sur l’écriture et
la réalisation de mon nouveau projet reTime, qui joue sur la
perception temporelle et sur la dilatation du temps. J’utilise à
cette fin la métaphore de la chute de la balle de jonglage. Que se
passe-t-il durant le temps de cette chute? Grâce à une distorsion
temporelle effectuée en filmant des séquences à 30 images/
seconde et un retraitement en direct par ordinateur, je peux
moduler complètement la perception que l’on a de cette chute.
reTime devrait donner lieu à un spectacle de type court qui sera
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d’ailleurs présenté publiquement au Festival Pisteur d’Etoiles à
Obernai.
En outre, de par mon double parcours, il peut y avoir une approche
intéressante à partager lors de formations. Sur des outils plus
directement accessibles, notamment sur les logiciels vidéo, il
reste de nouvelles choses à explorer suscep- tibles d’intéresser
les gens qui utilisent la vidéo en direct. J’espère que cela pourra
faire l’objet de futures ateliers.
CECN : Quels sont vos projets futurs ?
A.M. : Ils s’orientent autour de quatre axes : la création de petites
formes reposant sur une idée exploitant une technologie en la
poussant à l’extrême de manière à arriver à la décons- truction
de celle-ci, ce qui constitue l’essence de mon nouveau projet
reTime, ensuite, le dé- veloppement d’outils logiciels libres ainsi
que la diffusion de Convergence 1.0 et enfin, la collaboration avec
d’autres compagnies comme celles de Stéphanie Aubin ou de
Kitsou Dubois.
Adrien Mondot jongle avec le réel et le virtuel
Les balles blanches dansent entre ses mains, sur ses longs bras nus, au-dessus de sa tête. En écho, une pluie de balles blanches
virtuelles dévale sur un écran fluide, un large rideau de scène où s’affichent les inventions graphiques d’Adrien Mondot. Informaticien et
jongleur, cet artiste de 24 ans est un nouveau venu dans l’univers du cirque.
Chercheur à l’Institut national de recherche en informatique et automatique (Inria), il a travaillé pendant trois ans à concevoir des outils
de création graphique. Depuis, il développe des programmes pour la scène, avec différentes équipes artistiques.
En parallèle, Adrien Mondot jongle. Il appartient à cette génération pour qui jonglage, danse et musique sont étroitement liés. A ces
croisements, il ajoute ses propres recherches numériques. Accueilli pour deux ans en résidence au Manège, à Reims, il vient d’y créer
Convergence 1.0, une belle rencontre entre la poésie des balles réelles et l’abstraction des motifs virtuels.
Ce mercredi 5 octobre, il est vêtu d’un T-shirt et d’un pantalon noirs, et il danse avec la pesanteur. Rondeur des balles, envolées du
corps : Adrien Mondot joue en finesse.
Puis le rideau-voile s’anime de projections. Des dizaines de points blancs volent, s’immobilisent, reprennent leur danse, soulignée par
des pulsations sonores électroniques.
Cet imaginaire fantastique n’écrase jamais l’interprète. Il n’y a nulle fascination high-tech chez Adrien Mondot. L’atmosphère de rêverie
fragile est même rehaussée par la présence sur scène d’une violoncelliste, Véronika Soboljevski. Les tonalités chaudes accompagnent
ses compositions de fugues aériennes.
A la fin, Adrien Mondot traverse l’écran et vient jouer à l’avant-scène. Seul, sans artifice. Une image simple pour rappeler que, au cirque,
un artiste jongle toujours avec le risque.
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Adrien M / Claire B
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Meilleurs extraits
PIXEL
« Un spectacle pour onze danseurs où la vidéo et les images numériques font dialoguer les corps. Une virtuosité magique et bien
réelle (…) Les images enrobent les corps, les surprennent, anticipent et suivent leurs mouvements. La scène devient un terrain de jeu
où dialoguent des êtres réels dans un espace d’illusions. »
France Tv info ,11 février 2015
« La poésie du spectacle naît de l’interaction entre les danseurs et ces pixels. Un danseur virevoltant les agrège dans une spirale
folle, un autre les éparpille d’un bond. »
Benjamin Chapon, 20 minutes, 19 novembre 2014
« La neige tombe ou vrille, et on frissonne de froid. Les murs basculent et le spectateur a l’impression de tourner dans son fauteuil.
Sans que l’on comprenne très bien pourquoi, les images virtuelles semblent pouvoir créer plus d’empathie que les corps réels. (…)
L’interaction avec l’univers de Mondot/Bardainne déplace aussi les enjeux de la danse. On ne part plus d’un style, mais d’une poétique. La forme de glisse urbaine qui surgit ainsi investit la verticale autant que l’horizontale. À quoi rêvent les pixels ? »
Thomas Hahn, Danser canal historique, 21 novembre 2014
Création 2014 Spectacle danse, arts numériques / Durée : 1h10
Adrien M / Claire B & Mourad Merzouki, CCN de Créteil et du Val-De-Marne / Compagnie Käfig
Un environnement visuel à la frontière du virtuel et du vivant. Un travail sur l’illusion conjuguant
énergie et poésie, fiction et prouesse technique, hip-hop et cirque pour créer un spectacle à la
croisée des arts, et des univers de Adrien M / Claire B et Mourad Merzouki.
« La prouesse est autant visuelle que corporelle. L’univers graphique d’Adrien Mondot et Claire Bardainne est sublime ; à chaque
tableau, le spectateur en prend plein les yeux. Plus qu’un décor d’arrière-plan, ils créent un univers qui habille l’espace scénique
entier. La vidéo déploie ses ailes et recouvre la scène, du sol au plafond. Les danseurs se fondent ainsi dans la toile au point qu’ils
s’apparentent à des hologrammes. L’effet est saisissant. (…) Tout est beau, limpide et énergique, sensuel et tonique, soutenu par une
musique hypnotisante. Aussi, lorsque la magie s’arrête au bout d’une heure et dix minutes, on en redemande. »
Caroline Vernisse, La Théâtrothèque, novembre 2014
Diffusion : CCN de Créteil et du Val-De-Marne
« Une hybridation du hip-hop et du numérique qui crée un chavirage de l’espace en dialogue avec les danseurs. Des petits points
magiques démultipliés, des bulles, des flocons, des gouttes, qui opèrent un kidnapping émotionnel sans autre issue, pour le spectateur, que l’abandon. C’est la réussite, féerique et magique, de Pixel, spectacle imaginé par le chorégraphe hip-hop Mourad Merzouki
en complicité avec deux artistes numériques, Adrien Mondot et Claire Bardainne. »
Catherine Pacary, Le monde, 28 novembre 2014
« Pixel, c’est la rencontre au sommet entre le chorégraphe Mourad Merzouki, star d’un hip hop généreusement éclatant, et les deux
poètes des arts numériques que sont Adrien Mondot et Claire Bardainne. Une réussite. (…) Un spectacle créé à six mains d’une
grande fluidité où aucun de ces deux arts a priori éloignés ne dévore l’autre, chacun sortant au contraire renforcé par ce contact.
Sur scène, les (excellents) danseurs jouent ainsi avec les formes abstraites qui envahissent le sol ou les murs, plongent en elles, les
envoient valser. Fascinant. (…) C’est un peu bête à dire – ou plutôt à écrire – mais oui, c’est beau. Très beau même. »
Aurélien Martinez, Le Petit Bulletin, 20 janvier 2015
« Il faut bien l’avouer, on n’avait jamais vu utilisation si parfaite de l’art numérique. (…) Absolument bluffante la poésie de simarres
d’Adrien Mondot et Claire Bardainne et leur parfaite interaction avec les danseurs. (…) On ne serait pas étonné de voir « Pixel », un
jour qui sait, à Broadway. »
France TV Info, 10 février 2015
« Béat, baba. plaisir direct, émerveillement sans condition. C’est l’effet Pixel (…) Quelque chose d’un kidnapping émotionnel sans
autre issue que l’abandon. (…) Comme il existe des centaines de termes en norvégien pour dire le nuances de la glace, il faudrait ici
inventer des expressions neuves pour identifier la pluie, la tempête, la vapeur… La métamorphose des pixels et leur manipulation par
logiciels interposés font surgir par surprise une profusion de matières différentes, de situations imaginaires et autant de sensations
originales pour celui les contemple. »
Rosita Boisseau, Le Monde, 27 novembre 2014
Direction artistique et chorégraphie Mourad Merzouki
Concept Mourad Merzouki & Adrien M / Claire B
Création numérique Adrien Mondot & Claire Bardainne
Création musicale Armand Amar / Assistante du chorégraphe Marjorie Hannoteaux / Interprétation Rémi Autechaud Dit Rms,
Kader Belmoktar, Marc Brillant, Elodie Chan, Aurélien Chareyron, Yvener Guillaume, Amélie Jousseaume, Ludovic Lacroix, Xuan
Le, Steven Valade, Médésséganvi Yetongnon Dit Swing / Lumières Yoann Tivoli, assisté De Nicolas Faucheux / Scénographie
Benjamin Lebreton / Costumes Pascale Robin, assistée De Marie Grammatico
Production Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig Coproduction Espace Albert
Camus de Bron, MAC de Créteil
« Pixel est la rencontre heureuse, ludique et sensuelle, entre le mouvement du danseur et les illusions de la projection. (…) Le plateau
offre une dimension nouvelle au temps et à l’espace, brouille les pistes du vrai et du faux, franchit les limites du réel et fait apparaître
des choses qui paraissent impossibles. Cette collaboration joyeuse et pleine de l’énergie du cirque, ouvre une frontière nouvelle vers
des inconnus pleins de rêves. »
Paris Normandie, 27 novembre 2014
« Avec « Pixel », le trompe-l’œil chorégraphique prend son envol, grâce à une formidable machine à illusions d’optique. Mourad
Merzouki ne s’est pas trompé en s’associant les talents des artistes numériques et chorégraphiques Adrien M- Claire B. Avec eux, la
danse se fait peintre et sculpte la matière virtuelle, elle est le vent qui fait tourner les vortex de neige pixélisée. »
Thomas Hahn, Artistik Rezo, 17 novembre 2014
Adrien M / Claire B
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The Plus Paper
Par Kyle Vanhemert
15 janvier 2015
France 2
Télématin
Pixel: Dancing Digital
3 décembre 2014
«C’est magique, c’est captivant ! Toutes le slimites disparaissant, tout devient possible sur scène !»
http://www.france2.fr/emissions/telematin/videos/NI_35033?onglet=tous&page=1
Canal +
Le before du Grand journal
12 novembre 2014
«Toute la pièce repose sur la relation entre les animations et les pas des danseurs. Un monde tout en synthèse
qui prend vie en direct et commandé à distance.»
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/c-le-before-du-grand-journal/pid6429-l-emission.html?vid=1165127
Hip Hop Dance and Digital Art Collide in Adrien Mondot, Claire Bardainne and Mourad Merzouki Collaboration.
As creative’s who have been working for several years in the areas of live dance & performance mixed with digital arts, the exact job
titles of duo Adrien Mondot & Claire Bardainne is hard to define.However, ‘visual artists’ might be a sufficient catchall term, considering
their past works such as Cinematique (2010), Hakanaï (2013), and XYZT.
In their 2014 collaboration with choreographer and Mourad Merzouki, Adrien and Claire managed to merge the movement and bodies
of hip hop dancers, with a lively, dynamic digital environment. They did this with the use of an app they’ve developed themselves, called
eMotion. It creates interactions between graphical objects and real word information, working as an editor that allows you to define a
graphic world composed of objects (like points, lines, images, videos), to specify how they move.
‘We are currently working on a new show with flying dancers meeting images in the air!’ Adrien revealed to us. ‘It will be finished in October 2015, and it uses a new secret software!’
Although the pair is busy with a new installation based on Pepper’s Ghost optical illusion, as well as continually developing their software
tools, we’ve managed to pin them down for a quick chat:

The Plus: Whose idea was Pixel?
Adrien Mondot & Claire Bardainne: The idea to mix our work with Hip-hop dance came when we met Mourad Merzouki: optical illusion
is a principle we share. Lots of the ideas were al- ready in our previous performances, but we had the feeling that revisiting them with
Hip-Hop en- ergy could bring everything to a new level.
TP: Could you tell us about the creative steps on your part of the project?
Arte
AM & CB: First we have chose to use projections on transparent screen (made with tulle) and ground, because this two axis give a great
way to build space illusions and anamorphosis.
The second parameter is the interactive digital en- vironment : how the body of the dancers enters the picture, how to marry up digital
and material, organizing coincidences. We never put sensors on the body. We are controlling with our hands (with iPads, Leap motion
and wacom tablets) the digital materials. We work with high tech tools in a sensi- tive, handcrafted way. In short, we play pup- peteers!
Métropolis
1er février 2014
«Ici tout est réel et se vit sur scène en live.»
TP: What was the main challenge?
vimeo.com/amcb/metropolis
AM & CB: To work with multiple dancers at the same time and to find the way to interact with them.
There are several layers of interaction in some scenes: for example the sounds make some visual actions and the body of the dancers
make other actions.
http://www.thepluspaper.com/2015/01/16/pixel-dancing-digital/
Adrien M / Claire B
DOSSIER DE PRESSE
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Adrien M / Claire B
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La Croix
Wired
2 janvier 2015
24 décembre 2014
La compagnie Käfig danse avec les pixels
A High-Tech Dance Performance Melds Human Bodies With Code
Par Kyle Vanhemert
Par Bernard Gorge
En tournée en France, « Pixel », nouveau spectacle de Mourad Merzouki, fait dialoguer des créateurs d’images numériques et
des danseurs de hip-hop
La compagnie Käfig de ­Mourad Merzouki crée depuis la fin des années 1990 des spectacles où de très urbains danseurs de hip-hop
se mêlent à des contorsionnistes venus du cirque, se frottent aux maîtres d’arts martiaux, s’imprègnent des traditions brésiliennes ou
taïwanaises…
Avec « Pixel », le chorégraphe pousse encore plus loin sa passion pour la rencontre des univers. Mourad Merzouki a conçu cet extraordinaire spectacle avec deux créateurs d’images électroniques qui deviennent, sur scène, de véritables partenaires des danseurs.
TROIS DIMENSIONS
« Pixel », comme de simples points blancs qui, démultipliés à l’infini, projetés sur le sol ou en fond de décor, à un débit sans cesse
changeant, offrent aux corps un nouvel espace d’expression, où tout n’est plus qu’illusion. Un bras se soulève, crée un courant qui
guide vers le ciel des milliers de flocons. Ces cristaux légers se font durs comme des grêlons qui, bombardés avec furie, écrasent des
silhouettes sous leurs parapluies.
Aux commandes de leurs ordinateurs, les vidéastes Adrien ­Mondot et Claire Bardainne cocréent, en direct, un spectacle où le décor
entre véritablement dans la danse, où les danseurs se jouent de ce flux d’images en trois dimensions au point de faire perdre tout repère
de perspective, de pesanteur, d’inventer un monde irréel et enchanté.
Le défi était de « trouver le subtil équilibre entre les deux pratiques afin que danse et représentation immatérielle se répondent sans que
l’une ne prenne le dessus sur l’autre », explique Mourad Merzouki.
If you’re a lover of contemporary dance or sophisticated 3-D projection mapping, I’ve got just the holiday gift for you! Oh, you’re neither?
You’ll still probably like it anyway.
“Pixel” is the latest from Adrien M / Claire B, a French dance company specializing in cutting-edge physical-digital performance. The
group’s choreography extends beyond its dancers—by projecting light onto the stage and backdrop behind it, the company creates
dynamic virtual worlds that respond to and interact with the people among them. In this latest spectacle, dancers spin inside virtual
rings; they hold umbrellas that shield them from pixelated rainfall. At its best, the distinction between the physical and digital evaporates
entirely.
Adrien Mondot and Claire Bardainne have been exploring the intersection of projection mapping and dance since 2004. Their efforts
have become increasingly complex, thanks in part to a custom tool called eMotion that lets them easily craft virtual scenes that behave
with realistic physics. The approach has started seeping into the mainstream, too—Beyoncé’s performance at the 2011 Billboard Music
Awards, for one example, used similar techniques to striking effect. Just think how good your holiday party running man would’ve looked
if your company had invested in an elaborate projection rig.
But even for the professionals, the approach opens new frontiers. Digital environments can come alive in ways physical sets cannot. Still,
despite whatever the company dreams up, their work is constrained by the technology itself. When someone recently asked Bardainne
what she wanted most for a performance, if anything were possible, she answered without hesitating: to be able to project in daylight.
http://www.wired.com/2014/12/high-tech-dance-performance-melds-human-bodies-code/
TRIOMPHE À CRÉTEIL
Le miracle de l’hiver est de transfigurer les plus tristes cités par un simple manteau de neige. À sa manière toute numérique, Pixel propulse le monde du hip-hop dans un grand paradis blanc.
Les onze artistes ont sous leurs pieds – et sous leurs roues – non plus une dalle de béton mais une banquise propice à toutes les parties
de glisse. Telles des figurines de jeux électroniques, les voilà bondissant pour éviter les failles d’une glace qui craque…
Ludique, joyeuse, poétique, cette création parvient à surprendre les plus habitués. Le soir de la première, les spectateurs de tous âges
de la Maison des arts de Créteil (Val-de-Marne), où Mourad ­Merzouki a élu domicile en 2009, lui ont réservé un triomphe avant, pendant
et après le rappel.
http://www.la-croix.com/Culture/Actualite/La-compagnie-Kaefig-danse-avec-les-pixels-2015-01-02-1287487#.VKr8d4mBJVI.facebook
Adrien M / Claire B
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Le Petit Bulletin
Le Petit Bulletin
3 décembre 2014
3 décembre 2014
Par Aurélien Martinez
Adrien M / Claire B
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Par Aurélien Martinez
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Le Monde
Les trois coups.com
27 novembre 2014
22 novembre 2014
Par Rosita Boisseau
Par Léna Martinelli
Un éclairant « Pixel »
Avec « Pixel », le chorégraphe Mourad Merzouki confronte des danseurs de hip-hop virtuoses à l’univers visuel de deux surdoués du numérique, Adrien Mondot et Claire Bardainne. Au-delà de la prouesse (technique et artistique), un spectacle profond
qui ouvre de vertigineuses perspectives.
Impressionnants ce monde et cette ferveur à la Maison des arts de Créteil ! Le festival Kalypso, véritable vitrine de la création chorégraphique contemporaine, bat son plein. Du 12 au 30 novembre, le festival accueille une vingtaine de compagnies dans plusieurs lieux
franciliens et réunit un large public autour de nombreuses rencontres, ateliers, master class, battle, et même un marathon de la danse.
Mourad Merzouki, son directeur, l’a voulu populaire et exigeant. C’est réussi. Cela n’empêche pas cette grande figure du hip-hop au
succès international d’être là où on ne l’attend pas, car celui-ci aime faire se rencontrer des univers artistiques différents. Fasciné par
la projection lumineuse développée par la Cie A.M.C.B., il a justement souhaité tester un rapport original entre la danse et les nouvelles
technologies. Il a donc conçu Pixel, avec Adrien Mondot et Claire Bardainne, inventeurs d’un langage numérique vivant se faisant par
l’intuition du corps.
Mer de pixels
Des bougies sur la scène ! Même si elles sont téléguidées, voilà qui n’est pas commun en préambule du spectacle. Petit pied de nez
pour commencer et bel effet d’illusion. Cela n’est qu’un début… L’essentiel de Pixel repose sur la performance des interprètes qui jouent
avec virtuosité des pieds et des mains (de tout, en fait !), ainsi que sur la magie des projections numériques. C’est un ballet pour dix
danseurs-acrobates et des milliers de points. Sur scène, des êtres de chair et de sang plongés dans un univers en trompe-l’œil tentent
d’apprivoiser ces drôles de pixels de plus en plus envahissants. Vont-ils finir noyés ? Emportés vers l’infini et au-delà ?
Tempête de neige numérique, sol qui se dérobe, gravité inversée, murs qui se déforment, espace qui se resserre ou se dilate… Tantôt
ludique, tantôt anxiogène, le spectacle, forcément visuel, ne manque pas de profondeur. En ouvrant les yeux sur les pièges du « tout numérique », Pixel traite d’un phénomène de société qui nous concerne tous : notre rapport au réel dans un monde de plus en plus virtuel.
Si les danseurs jouent beaucoup avec les éléments de synthèse, sans en être prisonniers, ils se transforment au fur et à mesure. D’abord
liquide, puis aérienne, la chorégraphie devient plus mécanique. Mourad Merzouki continue de renouveler le genre dans lequel il excelle,
enrichissant son style énergique sans jamais caresser dans le sens du poil, faisant se succéder scènes de groupe très réussies et solos
virtuoses : « Ces pixels me rappellent notre société, explique-t-il. Leur mouvement de masse, qui isole parfois des électrons libres ou
qui les lie entre eux, est un beau symbole ».
Extraits de la critique de Rosita Boisseau
«L’impact de Pixel tient d’abord à ce petit point magique démultiplié par milliers sur un tulle transparent. Plein les mirettes de bulles, de
gouttes, de flocons, de grains de riz et que sais-je encore ! Les mots manquent pour saisir au vol les apparitions qui tapissent et retapissent la plateau, soulèvent des montagneset déferlent comme une vague de fond avant de s’écraser en bain moussant.
Comme il existe des centaines de termes en norvégien pour dire les nuances de la neige et de la glace, il faudrait ici inventer des
expressions neuves pour identifier la pluie, la tempête, la vapeur... La métamorphise des pixels et leur manipulation par logiciels interposés font surgir par surprise une profusion de matières différentes, de situations imaginaires et autant de sensations originales pour
celui qui les contemple.»
«Ce Pixel enchanté, créé le 15 novembre à la Maison des arts, à Créteil, profite donc d’un décor vivant, flexible, en noir et blanc. Géographie illimitée, la scénographie virtuelle glisse d’un environnement circulaire à un quadrillage géométrique, fuite en avant d’un monde
d’anamorphoses. Un chavirage de l’espace qui oeuvre parfois - et là réside aussi la réussite de l’entreprise - en dialogue direct avec
les danseurs.
Quasiment plus de la moitié de la pièce se joue en «live», autrement dit en réaction immédiate des deux experts numériques installés en
régie aux improvisations cadrées des interprètes. Un vrai «plus» qui rend curieusement sensibles les flux pourtant intangibles.
Un mouvement de bras dégage les pixels à grands jets, une pirouette fait surgir un cyclone... Ces pas de deux entre danseurs et projections concourent à l’attrait puissant du spectacle, tout entier pétri de cette substance électronique malléable.»
«Mourad Merzouki, Adrien Mondot et Claire Bardainne se sont bien rencontrés. A l’opposé les uns des autres à première vue, ils ont
atteint leur cible. En dix ans, Adrien Mondot, jongleur et ingénieur, a fait un bond dans la sphère des nouvelles technologies, faisant
cousiner la balle, son agrès de base, avec le pixel. Avec Claire Bardainne depuis 2010, ils se définissent comme des «chorégraphes
de pixels», trouvant de nombreux points communs entre eux et les hip-hopeurs. Mêmes enjeux d’illusion, la transformation physique du
geste hip-hop croisant celle de la matière électronique.»
Adrien M / Claire B
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Sur la remarquable bande-son, le chorégraphe et ses acolytes font évoluer les interprètes dans cette mer de pixels avec une parfaite
maîtrise du plateau et de la technique. Certaines séquences sont enregistrées. D’autres sont réalisées en direct. Finies les traditionnelles
poursuites ! C’est grâce à une palette qu’Adrien Mondot et Claire Bardainne suivent les déplacements des danseurs, accompagnant,
voire entravant, leurs mouvements. Au sein de leur atelier de création, ils mettent au point, depuis 2004, leurs propres outils informatiques, adaptés à leur recherche : l’humain et le corps au cœur des enjeux technologiques et artistiques. Et plusieurs résidences de
création au centre chorégraphique national de Créteil ont permis de finaliser ce projet spécifique.
Plein les mirettes
Avec ces interprètes qui habitent l’espace en trois dimensions, mais dont le corps est confronté à des rêves, nous voilà donc projetés
dans un monde de tous les possibles. C’est « orgassismique », car une fois qu’on a accepté la perte de nos repères, on peut se laisser
aller à de nouvelles sensations. Grâce à ces paysages mouvants et ces artistes gonflés d’énergie, mais aussi à cause de cette relation
toute particulière entre chorégraphie et vidéo interactive expérimentée ici.
Envolée la grâce de vrais flocons qui flottent dans les airs, abandonnée la fraîcheur de gouttes de pluie, rejetée aux oubliettes l’intensité
de constellations imaginaires… Ici, c’est une tout autre poésie à l’œuvre. Pourtant, ces danseurs et circassiens – vraiment exceptionnels
– illuminent littéralement le plateau. C’est en cela que Pixel fascine. Par la force du charnel qui éclipse finalement le virtuel. Mais quoi
de plus logique pour ces artistes qui ont inventé un numérique sensible au service du spectacle vivant ? Quoi de plus normal pour un
chorégraphe qui se nourrit de corps et de matière ?
http://www.lestroiscoups.com/article-pixel-de-mourad-merzouki-critique-festival-kalypso-m-a-c-de-creteil-125059311.html
Adrien M / Claire B
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DANSER Canal Historique
Artistik Rezo.com
21 novembre 2014
17 novembre 2014
«Pixel» de Mourad Merzouki
Le déluge de «Pixel» de Mourad Merzouki
Danses urbaines, arts du cirque et rêverie visuelle se rencontrent avec bonheur dans Pixel, une pièce qui questionne le statut
du corps dans un monde de plus en plus virtuel.
Mourad Merzouki semble désormais décidé à mettre son hip-hop à l’épreuve d’autres univers artistiques ou culturels. Après Agwa avec
des danseurs de Rio et Yo Gee Ti avec des Taïwanais, le voici dans une collaboration avec Claire Bardainne et Adrien Mondot, qui
relient la danse aux nouvelles technologies.
Le Moonwalk 2.0, ça existe ! Avec Pixel, le trompe-l’œil chorégraphique prend son envol, grâce à une formidable machine à illusions d’optique. Mourad Merzouki ne s’est pas trompé en s’associant les talents des artistes numériques et chorégraphiques
Adrien M / Claire B. Avec eux, la danse se fait peintre et sculpte la matière virtuelle, elle est le vent qui fait tourner les vortex de
neige pixélisée.
Par Thomas Hann
Par Thomas Hahn
Avec un tel appétit pour les rencontres tous azimuts, on pouvait craindre un copié-collé des expériences passées de la compagnie
Adrien M- Claire B. Et il est vrai qu’on retrouve les situations virtuelles connues de Cinématique, duo créé en 2010 , ou autres motifs.
Mais le fait de passer à une dizaine d’interprètes leur confère une dimension nouvelle.
Heureusement, cette création très interactive va au-delà du bain de pixels. Elle interroge et met en perspective. Tout commence par
l’entrée d’un groupe bien soudé dans un espace sacral, une cour de monastère peut-être, où l’ambiance est augmentée par des bougies bien réelles. Leur fumée pixelisée réagit aux mouvements des danseurs et se plie à leur volonté.
Plus tard, quand les humains affrontent des environnements plus hostiles, chacun lutte seul. L’univers virtuel règne, l’harmonie initiale
ressurgit tel le souvenir de temps heureux. Sur les sols mouvants, où s’ouvrent des abîmes, on risque de perdre pied, et seule la force
centrifuge du « backspin » évite qu’on se fasse avaler par un trou béant.
Et pourtant, Pixel est tout sauf une pièce nostalgique. Elle nous pose des questions et nous interpelle, sans établir de constat. Mieux,
l’univers visuel est si séduisant qu’un discours implicite à l’encontre du virtuel tomberait à plat.
Où commence l’illusion ?
La machine à illusions d’optique tourne à fond. La grille blanche défile sous les pieds comme jadis, chez le mime Deburau, l’arrière-plan
enroulé. Le sol paraît instable. Ceux qui marchent ont l’air immobiles et ceux qui tiennent leur position doivent faire semblant de courir.
De la marche sur place au Moonwalk, nous avons tout vu et revu avec toujours le même
plaisir.Pixel augmente le genre en offrant une effervescence jouissive du trompe-l’œil chorégraphique, dans une variété jamais vue. Ça
marche, ça saute, ça rampe, ça glisse et ça grimpe...
L’interrogation est permanente: où vas-tu ? Quel est ton corps ? Quand il interagit avec les pixels est-il encore tout à fait en-corps ? Est-il
encore là ou déjà dans un ailleurs immatériel ? Les projections sont- elles moins ou plus réelles que les danseurs ? Ce sont les vieilles
questions que l’humanité se pose depuis toujours. Les rêves sont-ils réels ? La vie est-elle un songe ?
Une question d’empathie
La neige tombe ou vrille, et on frissonne de froid. Les murs basculent et le spectateur a l’impression de tourner dans son fauteuil. Sans
que l’on comprenne très bien pourquoi, les images virtuelles semblent pouvoir créer plus d’empathie que les corps réels. Est-ce à cause
des présences réelles que nous prenons les dessins numériques pour argent comptant ? Est-ce parce qu’un corps de contorsionniste
a toujours quelque chose d’irréel ?
Les arts de la piste se taillent une belle place dans Pixel. Le jeune Merzouki n’est-il pas passé par une école de cirque ? Et Adrien Mondot n’est autre que l’inventeur du jonglage numérique, à savoir d’une inspiration circassienne des arts électroniques. La contorsionniste
Elodie Chan, formée à l’école du Cirque de Pékin éblouit, le capoériste et circassien Marc Brillant apporte la poésie du cerceau et Xuan
Le, les rollers du Freestyle Slalom.
L’interaction avec l’univers de Mondot/Bardainne déplace aussi les enjeux de la danse. On ne part plus d’un style, mais d’une poétique.
La forme de glisse urbaine qui surgit ainsi investit la verticale autant que l’horizontale. À quoi rêvent les pixels ?
Le hip-hop et le cirque comme façon d’interroger homo interneticus ? Oui, et ce d’autant plus que l’univers numérique doit ici dialoguer
avec son antithèse. Pixel ouvre sur une ambiance totalement opposée, dans un espace poétique et chaleureux, suggérant une dimension sacrée. Très soudés, les onze danseurs entrent en scène à la lumière de quelques bougies, portés par on ne sait quelle verve
spirituelle.
Bougies réelles, fumée virtuelle. Inépuisables, les pixels montent. Quand un des onze personnages penche le buste ou bouge le bras,
les flocons de neige virtuels changent de direction, comme poussés par un anti-aimant. Une forme épouse l’autre, chaque action trouve
réponse et l’harmonie dans l’adversité apparente est la même que dans un combat dansé entre capoeiristes.
Quand la neige virtuelle tombe, on ressent comme un froid, alors que les flocons sont carrés et plutôt abstraits. Quand les projections
font soudainement basculer l’espace, du vertical à l’horizontal ou de l’endroit à l’envers, le spectateur a l’impression de se renverser ou
de tourner avec son siège.
Quand les danseurs marchent sur un sol instable qui s’ouvre devant eux, ils semblent perdre pied et s’engouffrer dans le vide. Ils
marchent sur un filet qui défile sous leurs pieds, leur lançant des défis apparents d’équilibre. On se surprend alors à avoir peur pour
eux, tout en sachant très bien qu’on est en train de «tomber» dans leur piège visuel.
Mais pourquoi ces images virtuelles peuvent-elles générer autant, sinon plus d’empathie que des corps réels ? Est-ce à cause des
présences réelles que nous prenons les dessins numériques pour argent comptant ? Le corps qui interagit avec des projections est-il
encore tout à fait en corps ? Est-il encore là ou déjà ailleurs ?
Cette question est par ailleurs posée dans le hip-hop, quand les danseurs, dans le style du popping par exemple, peuvent créer l’illusion de marcher dans deux directions en même temps. Sans oublier la contorsion ! Cet art ancestral pose tout autant la question de la
directionalité du corps.
Le cirque a sa place dans Pixel, d’autant plus que le jeune Merzouki est passé par une école de cirque et qu’Adrien Mondot est
l’inventeur du jonglage numérique, à savoir d’une inspiration circassienne des arts numériques. La contorsionniste Élodie Chan, formée
à l’école du Cirque de Pékin éblouit, le capoeiriste et circassien Marc Brillant apporte la poésie du cerceau et Xuan Le les rollers du
freestyle slalom.
http://www.artistikrezo.com/2014111718084/theatre/danse/le-deluge-de-l-pixel-r-de-mourad-merzouki.html
http://dansercanalhistorique.com/2014/11/21/pixel-de-mourad-merzouki/
Adrien M / Claire B
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Meilleurs extraits
« (…) la place du corps humain reste centrale sur scène. C’est précisément le jumelage entre les images projetées et les mouvements
du corps qui percutent le spectateur pour le conduire vers un ailleurs imaginaire. »
Albine Dufouleur (Le Monde Académie, 27 décembre 2013)
HAKANAÏ
« S’amusant à brouiller nos repères, le duo de créateurs tisse une dense toile d’araignée qu’il éclate en des myriades de constellations
reliées qui sont comme repoussées par la présence corporelle de la danseuse dont le corps agit à la manière de la répulsion des pôles
d’un aimant. Un voyage intérieur dans les songes de l’être dont on ressort totalement émerveillé. »
Thomas Flagel (Magazine Poly, avril 2014)
Création 2013 Performance danse, arts numériques / Durée : 40 min
Une performance chorégraphique en forme de haïkus, pour une danseuse à la rencontre d’un
univers numérique changeant, onirique, fait de matières insaisissables. Conjugaison de deux
éléments, l’homme et le songe, Hakanaï définit ce qui est transitoire, fragile, entre le rêve et la
réalité. C’est le point de départ de cette partition pour une danseuse à la rencontre d’un univers
changeant et onirique. Les spectateurs installés autour du dispositif peuvent entrer à l’intérieur à
l’issue de la performance.
Dossier http://am-cb.net/docs/amcb-hkn-dossier.pdf
Vidéo http://www.vimeo.com/amcb/hakanai
Fiche technique en cours
Images presse http://www.am-cb.net/docs/amcb-hkn-images.zip
« (…) il s’agit définitivement d’un remarquable essai artistique autant aux niveaux visuel, chorégraphique et sonore, que de l’expérience
sensorielle de l’ensemble. »
Brigitte Manolo (DfDanse, 5 avril 2014)
« Il y a quelque chose de vraiment fascinant dans ce contrôle que la danseuse exerce sur cet environnement numérique, ce genre de
cage de lumière qu’elle apprend tranquillement à contorsionner à sa guise. Et quelque chose de vraiment envoûtant aussi quand la
musique électronique (interprétée en direct), se trouve en quelque sorte illustrée par les mouvements de la danseuse et des projections
lumineuses. Les trois dimensions s’accordent et prennent corps. »
« Adrien Mondot et Claire Bardainne (qui animent en direct les images) réussissent vraiment à tisser un pont entre le réel et le virtuel, à
transcender le côté robotique de l’informatique pour en faire un objet vivant, mouvant, organique. »
Isabelle Houde (Le Soleil, 7 février 2014)
crédits photos dans le nom de fichier
« Hakanaï », un terme japonais qui signifie évanescent ou transitoire, et qui définit parfaitement cette performance où l’art numérique
se mêle à la danse pour nous faire rêver ».
Faiza Garel ( France 3 Alpes, 23 janvier 2015)
« Personnage à part entière, cette lumière prend la forme d’objets virtuels qui épousent les mouvements de la danseuse. Impossible de
savoir si c’est la femme qui sculpte ces formes lumineuses ou la lumière qui poursuit la danseuse. Car parfois, le virtuel se fait prison aux
parois presque réelles... Ici un rayon de soleil ou une averse de pluie, puis une grille comme un nuage flotte au-dessus du monde réel.
Un objet d’art aussi captivant que déroutant à découvrir. »
Paris Normandie, 4 décembre 2014
« Le titre se réfère à la relation entre l’homme et les songes, mais au lieu de déployer une complexité shakespearienne, cette Nuit d’été
à la japonaise est d’une sobriété absolue. Très vite, le grillage apparemment solide se transforme en un filet souple et mobile. Il suffit
alors d’un mouvement du bras et il s’écarte tel un rideau, pour donner accès à l’univers des songes. »
Thomas Hahn (Danser canal historique, 6 août 2014)
« Hakanaï s’inscrit à la frontière des arts numériques, plastiques et chorégraphiques et nous invite à un voyage onirique grâce à la belle
présence de la danseuse Akiko Kajihara. La sensibilité de l’instant n’est jamais sacrifiée sur l’autel de la technique. »
Christiane Dampne (Echosciences, 28 janvier 2013)
« En temps réel, la fabuleuse fantasmagorie s’anime des projections de nuages, de formes simples, une prolifération géométrisée,
numérisée aux lignes blanches, un flux quadrillant l’espace perspectif de la boîte. Évoluant parmi ce graphisme mouvant en perpétuelle
métamorphose, Akiko Kajihara en attrape, déforme les motifs sur lesquels s’exercent, comme sur son corps, la gravitation, le rebond.
Des coïncidences heureuses entre ces objets et les oscillations de la danseuse se produisent, réalité et virtualité coïncident et relancent
continûment la dynamique onirique d’ Hanakaï, traversée extraordinairement sensible . »
Veneranda Paladino (DNA, 29 novembre 2012)
Conception : Adrien Mondot & Claire Bardainne. Danse : Akiko Kajihara. Interprétation numérique, en alternance : Adrien Mondot,
Claire Bardainne, Jérémy Chartier, Loïs Drouglazet. Création sonore et interprétation : Christophe Sartori, Loïs Drouglazet. Designconstruction : Martin Gautron, Vincent Perreux. Dispositifs informatiques : Loïs Drouglazet. Création lumière : Jérémy Chartier.
Regard extérieur : Charlotte Farcet. Costume : Johanna Elalouf. Administration : Marek Vuiton. Diffusion : Charlotte Auché.
Production : Adrien M / Claire B. Coproductions, aides et soutiens : Les Subsistances, Lyon-Centre Pompidou- Metz La Ferme du
Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée, Noisiel Atelier Arts Sciences (CEA Grenoble - Hexagone, Scène nationale de Meylan
- CCSTI Grenoble la Casemate- Les Migrateurs, Pôle Sud, Strasbourg-Les Champs Libres, Rennes-Centre des Arts, Enghien-Ville
de Lille-Maison de la Culture de Nevers- Micro Mondes, Lyon. La compagnie Adrien M / Claire B est conventionnée par la DRAC
Rhône-Alpes, par la Région Rhône-Alpes et soutenue par la ville de Lyon.
Photo Romain Etienne / Item
Adrien M / Claire B
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HAKANAÏ
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Echosciences
Echosciences
28 Janvier 2013
28 Janvier 2013
Hakanaï, une danse incarnée de l’évanescence
changeante qui me traverse. Contrairement à un partenaire réel, je suis délestée de son poids et vis ce rapport comme un monologue
décuplé qui m’emmène plus loin qu’un simple solo. » Danseuse hors pair, Akiko Kajihara donne vie à ce module en développant un
langage sans ornement. Sa présence brute tout en finesse est au cœur de la performance jouée à trois.
Cette nouvelle création incarne les axes de recherche de la compagnie, évitant l’écueil d’un corps perdu dans un feu d’artifice d’images.
Placés autour de la boîte, nous sommes immergés dans les projections visuelles qui irriguent l’espace, à deux pas de la danseuse, ellemême support de projection. Hakanaï nous offre une aventure sensible où son, geste et image entrent en résonance comme support à
l’imaginaire de chacun. Une balade à travers les âges au bord des nuages...
Par Christiane Dampne
Par Christiane Dampne
Hakanaï s’inscrit à la frontière des arts numériques, plastiques et chorégraphiques et nous invite à un voyage onirique grâce
à la belle présence de la danseuse Akiko Kajihara. La sensibilité de l’instant n’est jamais sacrifiée sur l’autel de la technique.
Hakanaï s’inscrit à la frontière des arts numériques, plastiques et chorégraphiques et nous invite à un voyage onirique grâce à la belle
présence de la danseuse Akiko Kajihara. La sensibilité de l’instant n’est jamais sacrifiée sur l’autel de la technique.
Troubadour des temps numériques, Adrien Mondot a élargi sa palette artistique avec l’apport de la plasticienne Claire Bardainne [ndlr
: voir leur site internet]. Ensemble ils ont créé l’exposition XYZT Les Paysages abstraits au CCSTI dans le cadre des Rencontres-i, Biennale Arts-Sciences à l’automne 2011. Une exposition interactive mettant en jeu le corps du visiteur sur le fil poétique de l’évanescence.
Le parcours se terminait par un module contemplatif sous la forme d’un espace cubique en tulle blanc avec un dispositif de quatre
vidéos synchronisées.
L’installation plastique libérait l’image de son écran et donnait à sentir la présence des mouvements de l’air grâce à la projection de
lettres mouvantes dans les six directions. Elle rendait ainsi visible l’invisible en offrant un bain immersif au visiteur. « Lors de l’inauguration, nous rêvions de la voir habiter par une danseuse », confient les artistes. Un an plus tard, le rêve est devenu réalité au salon
Experimenta 2012 avec une étape de travail d’Hakanaï. Une performance chorégraphique d’Akiko Kajihara nourrie par trois restitutions
publiques. La version aboutie germera au printemps 2013 à Rennes pour le festival Champs Libres.
http://echosciences-grenoble.fr/actualites/hakanai-une-danse-incarnee-de-levanescence
Polysémie linguistique, spatiale et chorégraphique
Hakanaï, le nom même suscite notre imaginaire. Polysémique, le terme japonais renvoie à ce qui est fragile, évanescent, transitoire,
entre le rêve et la réalité : « Il n’y a pas d’équivalent en français, souligne Claire Bardainne. Il définit ce qui est impermanent et ne dure
pas. Il évoque une matière insaisissable associée à notre condition humaine précaire et fugace, associée aussi à la nature changeante.
» Ce terme synthétise le travail même des partitions numériques de la compagnie sans cesse mouvantes.
À l’origine donc du projet, un mot et l’envie de proposer l’installation à une danseuse comme nouvel espace de jeu. Comment Akiko
habite t-elle ce mot et quel voyage nous offre t-elle dans ce cube ? Elle démarre au sol en position fœtale pour terminer debout dans
une ascension virevoltante, tel un derviche tourneur au féminin. Elle entame sa performance par des gestes autocentrés, témoin d’une
intériorité avant de gagner progressivement en amplitude gestuelle, ouverte au monde.
À la polysémie linguistique correspond la polysémie de la boîte en tulle qui peut être tour à tour chambre, cage, ou espace intérieur,
un songe sorti de soi. Les multiples lectures de la performance elle-même font aussi écho. Nous l’avons perçue comme un condensé
des âges de la vie, du bébé à la femme épanouie en passant par la petite fille espiègle qui chantonne et court après une étoile filante
aussi malicieuse qu’elle. « Je vis ma danse comme trois haïkus, cette forme poétique qui dit l’essentiel en peu de mots », révèle Akiko.
Une triple partition chorégraphique, numérique et musicale
Ses deux partenaires de jeu - musique et image virtuelle créées en direct – l’accompagnent dans son cheminement. «C’était important
de donner un contrepoint à la musique électronique par des instruments à cordes pour apporter de la corporéité », explique le musicien
Christophe Sartori. À la guitare s’ajoutent le son aigrelet du pipa (luth chinois) et la légèreté de l’ukulélé.
Aux manettes du logiciel eMotion, Adrien et Claire composent leur environnement fluctuant en sculptant des formes simples et abstraites
en noir et blanc, support à une évocation figurative des éléments naturels : la pluie, une étoile filante… Ils sollicitent d’autre part notre
cognition inconsciente du mouvement pour mieux tromper nos sens et nous embarquer dans leur univers : un point qui ondule dans l’air
comme une feuille morte, des lignes formant des cratères dans un relief lunaire...
Et, lorsqu’un corps interagit avec la partition numérique, les artistes travaillent la synchronicité entre réel et virtuel pour dissoudre la frontière qui les sépare : un bond au-dessus d’un trou projeté au sol, une main tentant d’attraper un essaim de lumière, le souffle déclenchant
l’envol d’une étoffe de points. « Par la rencontre du geste et de l’image se contaminent deux mondes, faisant naître un troisième espace
inattendu, situé à la frange de l’imaginaire et du réel, lieu de nouveaux possibles et détenteur d’une forte charge onirique symbolique»,
commente Adrien Mondot.
Affranchissement
Dans ses spectacles précédents, la compagnie a beaucoup travaillé la coïncidence entre mouvement du corps et image virtuelle. Avec
Hakanaï, elle s’émancipe du rapport de manipulation : corps provoquant un changement de matière et corps réactif au dispositif visuel.
Loin du catalogue des effets, cet affranchissement laisse davantage place à la danse. « Nous ne sommes pas dans un rapport de fascination à la technique, affirme Claire. » « Cette performance m’interroge sur la manière de coexister avec ce partenaire virtuel sans être
noyée dans de belles images, confie Akiko. C’est un vrai challenge pour moi ! Je suis faite de chair et d’os et joue avec cette matière
Adrien M / Claire B
DOSSIER DE PRESSE
HAKANAÏ
www.am-cb.net
Adrien M / Claire B
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HAKANAÏ
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DFDanse VOL.14 NO.13
Dernières Nouvelles d’Alsace
31 Mars 2014
29 Novembre 2012
Nature future
L’allégorie Hakanaï
À la recherche des canards perdus de Frédéric Ferrer et Hakanaï
d’Adrien M et Claire B présentés par l’Usine C dans le cadre de temps d’images.
Expérience plastique, chorégraphique, Hakanaï habite l’éphémère et tisse des coïncidences entre réel et virtuel . À l’enseigne
des Migrateurs, Adrien Mondot et Claire Bardainne présentent, ce vendredi, une étape de recherche de leur création.
Par Brigitte Manolo
Par Veneranda Paladino

Les démarches d’Adrien M et Claire B et de Frédéric Ferrer n’ont rien à voir dans l’idée, la forme ou le rendu. Cependant rapprochées dans un même Temps d’images, leurs thèmes du rapport au plus grand que soi, de l’implication personnelle dans un tout
environnemental, et la confusion de leurs différents niveaux de lecture les placent étrangement en regard.

Chercher un canard dans un fjord d’icebergs
Épousant les formes de la conférence Power Point jusque dans ses défauts les plus irritants ou risibles et caractéristiques (hésitations,
ennui, inconsistance des schémas, photos amateur, absence de conclusions), le français Frédéric Ferrer annonce d’entrée de jeu qu’il
va devoir concentrer sa matière à un pauvre 50 minutes de présentation. Pourtant son sujet est aussi absurde que passionnant, et a
monopolisé les trois dernières années de sa vie.
Sur fond de réchauffement planétaire et de fonte inquiétante des glaciers, la NASA lance en 2008 un lâché de 90 canards en plastique
dans une fente de la banquise dont on suspecte et investigue qu’elle pourrait à long terme créer des fleuves sous-terrains responsables
du détachement de nouveaux icebergs. Or en quatre ans, les témoins palmipèdes n’ont pas réapparu et les hypothèses de leur localisation et devenir obnubilent notre détective improvisé. Son exercice n’est pas tout du long comique tant il se veut aussi envisager sérieusement tous les scénarios et anticiper les réticences et contestations de ses recherches. C’est l’ambiguité de ce marathon parodique de
pseudo-science qui exacerbe l’effet « décalé et marrant » de la prestation, bien menée et par ailleurs agrémentée d’arguments tout à fait
actuels, sensibles, démontrés. Expédition ludique au pays des canards perdus du Jakobshavn Isbræ groenlandais, déroutante et drôle.
Nature et futur numérique
Des français Adrien M (Adrien Mondot) et Claire B (Claire Boardainne), Hakanaï a connu un accueil souligné au Mois Multi de février à
Québec, et Montréal en attend depuis la visite avec impatience. Or il s’agit définitivement d’un remarquable essai artistique autant aux
niveaux visuel, chorégraphique et sonore (Christophe Sartori, Loïs Drouglazet), que de l’expérience sensorielle de l’ensemble.
La captivante interprète Francesca Ziviani entre en scène en contournant lentement puis en pénétrant cérémonieusement un cube de
moustiquaires tendues : présence silencieuse, comme en et d’humilité. Tandis qu’elle apaise les projections atmosphériques de chiffres
et lettres qui gravitent sur les murs de sa pièce, ceux-ci se tapissent de quadrillages invoquant plus la cage. Son corps est en dialogue
direct avec la matière isolante de ces parois, dont elle déforme la rigueur géométrique et la rigidité d’un geste. Très vite pourtant, cette
communication s’avère aussi une exposition, une perméabilité, une confrontation corps-à-corps entre la forme physique, son double
psychique et l’environnement numérique et graphique, dont on sait mal les intentions et les impacts. On perçoit déjà sa vulnérabilité
dans cette métaphore de l’enfermement schizophrénique, de l’introspection mentale maladive, tant bien poétique.
De par sa multidisciplinarité indéterminée, cette proposition exile autant qu’elle égare les sens, ne sachant plus quel système entraîne,
commande ou s’accompagne de telle conséquence. La trame sonore est-elle l’objectif du mouvement qui lève le rideau sur son passage assourdissant, ou un simple soulignement de l’action ? La danse est-elle prétexte aux animations graphiques ou sur un pied d’égal,
écrasée et potiche ou amplifiée par la perspective ? Tout s’agence assez bien et maintient un équilibre changeant, un va-et-vient mutuel
permettant de recevoir le tout en éludant les questions.
Toutefois le caractère mutant d’Hakanaï ne relève pas seulement de son panache de disciplines, mais réside aussi dans le chevauchement de ses lectures symbolique, psychologique, émotionnelle et métaphysique. Fidèle au sens traditionnel de son titre japonais - synonyme d’instabilité, d’éphémère, de fragile frontière entre le réel et l’imaginaire - l’oeuvre inspire d’abord un être en lutte avec son intériorité, matérialisée en prison, qui l’oppresse ; puis un individu questionnant son inscription et son empreinte écologique dans un paysage
naturel immense ; également, un contemporain emmêlé dans la toile de ses réseaux sociaux et pourtant profondément isolé ; finalement,
une âme perdant pied dans sa folie, et dont le décrochage d’une certaine réalité dépressive crée un soulagement féérique immédiat.
Dans cette imprévue sérénité de nuage lents et d’explosion en mille morceaux laissant place au vide, la danseuse quitte cet univers
élucubré, et la scène s’éteint. Si cette composition gagne à conserver sa forme courte, cette fin coupée net aurait pu, peut-être, gagner
en un effet de dilution, d’évaporation physique truquée par le visuel. Juste histoire de rétablir le réel potentiel de cette recherche en arts
numériques et performatifs, pointue et ravissante.
Aux lisières des arts numériques, de la danse, Adrien Mondot et Claire Bardainne font émerger des mondes sensibles, à l’évanescence
poétique. On se souvient de Cinématique, coprésenté la saison dernière par les Migrateurs avec le théâtre du Maillon, à Strasbourg.
Adrien M. et Claire B. ont retrouvé ces jours-ci, le théâtre de Hautepierre où les accueillent avec grande fidélité et belle complicité les
Migrateurs de Jean-Charles Hermann – toujours dans l’attente d’une signature de la convention triennale du pôle national des arts du
cirque qui se crée sous l’égide de l’État, avec les Pisteurs d’étoiles d’Adan Sandoval, à Obernai et le soutien des collectivités locales et
territoriales, les villes de Strasbourg et Obernai.
Dans l’air et les songes, l’imagination du mouvement
Malgré cette situation dont on mesure les conséquences, si elle devait trop durer, ce pôle naissant assure ses missions de création, de
production et de diffusion des formes circassiennes contemporaines aux hydrations les plus avancées. Et plus largement, l’exposition
concertée d’une réalité artistique globale.
C’est dans cette perspective que s’inscrit depuis 2005 le compagnonnage tissé avec l’artiste Adrien Mondot.
L’ingénieur des illusions Adrien M. active avec Claire Bardainne la rencontre du vivant et du numérique, du spectacle et de l’informatique. L’écriture d’une allégorie visuelle développée à partir du logiciel eMotion, approche avec ce nouveau projet l’éphémère, tente de
rendre sensible l’impermanence, la fragilité des choses soumettant l’exceptionnelle danseuse Akiko Kajihara aux mouvements, à l’instabilité. À une métérologie émotionnelle aux variations atmosphériques intenses numérisées. Et Hakanaï tire son essence autant que son
titre du mot japonais, – presque intraduisible tant sa polysémie excède toute littéralité du français impermanence –, souligne Adrien M.
Installé autour d’une boîte de tulle blanc, on est transporté par une balade, un songe à la beauté envoûtante. À l’intérieur de l’espace
transparent, Akiko Kajihara se déplie dans un éther flottant réagissant aux impulsions musicales créées en direct par le fidèle Christophe
Sartori.
En temps réel, la fabuleuse fantasmagorie s’anime des projections de nuages, de formes simples, une prolifération géométrisée, numérisée aux lignes blanches, un flux quadrillant l’espace perspectif de la boîte. Évoluant parmi ce graphisme mouvant en perpétuelle
métamorphose, Akiko Kajihara en attrape, déforme les motifs sur lesquels s’exercent, comme sur son corps, la gravitation, le rebond.
Des coïncidences heureuses entre ces objets et les oscillations de la danseuse se produisent, réalité et virtualité coïncident et relancent
continûment la dynamique onirique d’ Hanakaï, traversée extraordinairement sensible .Comme Cinématique, ce dernier opus en cours
d’élaboration – il sera créé à Lyon à l’automne 2013 – réinvente le temps et l’espace. Dans l’air et les songes (référence bachelardienne
à laquelle se réfère aussi Claire B.), l’imagination du mouvement.
http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2012/11/29/l-allegorie-hakanai
* * À écouter pour saisir cette confusion d’échelle innocente entre l’individu et le cosmique : « Où vas-tu ma tête ? - Je vais dans la
Nature. » (Avec pas d’casque, Dans la nature jusqu’au cou, 2008)
http://www.dfdanse.com/article1763.html
Adrien M / Claire B
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Adrien M / Claire B
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Ballroom Revue de danse n°2
Par Marie-Charlotte Rossato
Été 2014
Hakanaï
La diversité et les croisements artistiques. Le corps dématérialisé par la forme. La création de Claire et Adrien est portée par le spectacle
vivant. Hakanaï est une estampe, un corps à corps avec Akiko, âme dansante aux couleurs japonaises. Imaginée comme un cube de
tulle où se projettent des motifs lumineux scandés par la musique et l’improvisation, Hakanaï évolue en tableaux grâce à la lumière qui
atmosphérise le lieu. Pointillisme d’une pluie qui s’écrit doucement, torsions des courbes d’un rêve insaisissable, voile qui se caresse,
se frôle du bout des doigts : c’est dans un temps impalpable que nous plongent ces créateurs, composant un univers sans jamais le
nommer.
Hakanaï dit le mouvement et son impermanence. Les paysages sont aussi sonores que visuels, créant une respiration équilibrée de ce
qui semble être une ode à la délicatesse et à la beauté de l’éphémère. Car rien ne s’impose, tout se devine, et les états de cette matière
naturelle, chorégraphique et musicale, sont déclinés grâce au graphisme et aux possibilités numériques. Akiko danse le rêve, poétise
l’instant, le corps nu d’intention.
C’est elle qui fait s’échapper le temps, chorégraphie des tableaux comme des nuages qui ne restent jamais vraiment, des mots qui
parleraient comme parle le vent, des haïkus qui esquissent des pensées sans jamais les contraindre à l’interprétation.
Furtive création lumineuse, ainsi raconte le corps confié à la gestuelle artistique d’une équipe mue par la subtilité et par l’évanescence.
La promenade fut rayonnante.
A propos d’Hakanaï, création de la Compagnie Adrien M/ Claire B, avec la danseuse Akiko Kajihara, donnée dans le cadre du festival
«Pessac en Scènes», à Pessac le 11/04/2014.
Adrien M / Claire B
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Meilleurs extraits
« C’est envoûtant, ludique, pas rasoir pour deux octets. Ou comment s’aventurer dans un univers qui ne serait qu’algorithmes et pixels
si les deux interprètes ne mettaient autant de corps à l’ouvrage. »
Mathieu Braunstein (Telerama, 08 mai 2010)
CINÉMATIQUE
« Parfois une simple inclinaison de tête suffit à déplacer une forme projetée sur l’écran. Des petits mouvements du corps de la danseuse
amplifiés par le plein écran du graphisme. L’émotion naît de ce jeu délicat que le dispositif rend visible avec un changement d’échelle
de l’infime à l’immense. Un jeu tissant des espaces poétiques qui épousent les corps et les gestes. »
« Entre extension du jonglage virtuel et disparition de la discipline, Adrien Mondot s’aventure sur une crête de plus en plus fine, ouvrant
paradoxalement d’infinis espaces. »
Mouvement (1er février 2010)
Création 2010 Spectacle danse, arts numériques / Durée : 1h05
Une danseuse et un jongleur offrent une invitation au voyage, à la rêverie, au jeu. Une traversée de
matières virtuelles, qui comme autant de paysages, créent des espaces poétiques où l’imaginaire
de l’enfance ressurgit.
« Pas d’inquiétude, derrière l’austérité du titre, se cache une poésie visuelle à émouvoir les pierres ! »
« Cinématique nous entraîne dans un voyage aux frontières mouvantes entre réel et virtuel. Un voyage empreint d’une poésie tour à tour
sombre et lumineuse. A voir de toute urgence ! »
Christiane Dampne (Le Dauphiné libéré, 26 janvier 2010)
Dossier http://am-cb.net/docs/AMCB-CMTQ-Dossier.pdf
Vidéo http://vimeo.com/amcb/cinematique
Fiche Technique http://am-cb.net/docs/AMCB-CMTQ-FicheTech.pdf
Images presse http://am-cb.net/docs/AMCB-CMTQ-Images.zip crédits photos dans le nom de fichier
« De la simple ondulation de fréquence imagée par un trait aux lettres de l’alphabet s’éparpillant pour mieux épouser le reste du corps
dansant, lui bien réel, l’univers technico-ésotérico-onirique de Cinématique se décline en empreintes, en éclaboussures et en dessins
symboliques. Joie d’une modernité où tout semble réalisable car sensitivement réel, où la pesanteur est abolie par des échappées
aériennes fictives, où la quatrième dimension s’invite pour quelque rêve hallucinatoire. »
Le Courrier de l’Ouest (20 février 2010)
« Le décor prend pleinement sa place dans cette création, à tel point qu’il en devient acteur. Des paysages numériques sont projetés sur
le sol et dans le fond. La danseuse et le jongleur jouent avec ces lignes qui apparaissent, formant comme des crevasses qui s’ouvrent
sous leurs pieds ou encore un océan déchaîné. Leurs corps épousent la moindre projection. »
« Et l’on devine les possibilités infinies pour ces artistes que procure le numérique. Qui dispense d’accessoires ou d’éléments de décor
physiques. Qui ouvre la voie à des univers poétiques et fantastiques. »
La Voix du Nord, 18 mars 2014
« Tout ici est épuré, les deux personnages confrontés à d’incessants changements de décors, comme autant de rêveries éveillées :
l’eau se fige et craquelle sous leurs pieds en myriades de cristaux et lorsqu’elle se transforme en quadrillage 3D à la Tron, ce sont des
pics de glace en anamorphoses que l’on découvre. Comme dans un jeu vidéo interactif qui tenterait sans cesse de les piéger, les deux
compères dansent, jouent et vivent entre crevasses et bosses dans une fausse inertie toute poétique. »
Thomas Flagel (Poly Magazine, 19 janvier 2012)
« L’espace du plateau, vide, se remplit progressivement et successivement d’images, de figures, entre géométrie(s) variable(s) et
onirisme(s), avec des incursions vers les circonvolutions cervicales et les univers de la BD et de l’animation. Et dans ce monde virtuel,
inconscient, où le spectateur sent et perçoit, une femme, danseuse posant pieds sur galets de rivière-mer qu’Adrien Mondot, stilet en
mains, fait apparaître au point qu’on (s’) y croi(rai)t. Ce qu’il y a d’étonnant, de stupéfiant, c’est la composition des plans verticaux,
horizontaux, et l’effet produit d’une profondeur de champ(s). On est dans un monde minéral, aquatique, avec le clapoti de l’eau sous
nos pieds. On pénètre dans une boîte de pandore, où les images se modifient sans cesse, où le corps chimérique de la danseuse se
contorsionne à la manière des filles de cirque, où s’invite Shiva et où éclate un feu d’artifice de lucioles. Un monde qui tricote, tisse, nous
fait acteurs de nos imaginaires. »
Véronique Pédréro (Vivant Mag, 1er mars 2010)
Conception et interprétation : Adrien Mondot. Danse : Satchie Noro, Akiko Kakjihara, en alternance. Musique, création sonore :
Christophe Sartori et Laurent Buisson. Création lumière : Elsa Revol. Reprise lumière : Jérémy Chartier. Dramaturgie : Charlotte Farcet. Assistant développement informatique et technique : Alexis Lecharpentier. Régie son : Laurent Lechenault, Christophe Sartori,
Pierre Xucla en alternance. Régie lumière : Jérémy Chartier, Rodolphe Martin, en alternance. Direction technique : Alexis Bergeron
Montage de production / ay-rOop. Administration : Marek Vuiton.
Production : Adrien M / Claire B. Coproductions, aides et soutiens : Hexagone, scène nationale de Meylan. La Ferme du Buisson,
scène nationale de Marne la Vallée. Elmediator, scène conventionnée musiques actuelles et arts numériques à Perpignan. [ars]
numerica, centre européen pour les arts numériques à Montbéliard. Les Subsistances, laboratoire international de création artistique à Lyon. Le Théâtre de Création / Ville de Grenoble. Centre des arts, Enghien-les-Bains. Manège.mons/CECN. Ministère de
la Culture et de la Communication / DICREAM. DRAC Rhône-Alpes. Conseil régional Rhône-Alpes. Conseil Général Isère - Ville de
Grenoble. La compagnie a été associée à l’Hexagone, Scène nationale de Meylan pour les années 2009, 2010 et 2011.Ce projet
a reçu le grand prix du jury dans le cadre de la compétition internationale « danse et nouvelles technologies » organisée par le
festival Bains Numériques #4 à Enghien-les-Bains en juin 2009. La compagnie Adrien M / Claire B est conventionnée par la DRAC
Rhône-Alpes, par la Région Rhône-Alpes et soutenue par la Ville de Lyon.
Photo Adrien Mondot
Adrien Mondot jongle avec la matière numérique, la modèle, la dépiaute. Son odyssée poétique, en compagnie de la
danseuse Satchie Noro, est uen traversée de paysages qui basculent progressivement du réel (l’eau, l’encre, les cailloux)
vers le virtuel; de plus en plus abstraits et minimaux, comme si l’image était débarassée de sa couche superficielle.
Glissant sur la surface de l’onde, qui épouse les corps et les gestes, le duode naufragés s’enfonce progressivement dans
la matière synthétique, réduite à son squelette, architecture filaire dans laquelle ils s’engloutissent.
Marie Lechner (Libération, 8 Octobre 2010)
Adrien M / Claire B
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Télérama n° 3147 Arts & Sènes
& Scènes - Télérama.fr
Libération
07/05/10 15:49
Par Mathieu Braunstein
Par Marie Lechner
8 Mai 2010
8 Octobre 2010
Cinématique
Adrien Mondot
DANSE
De quoi s'agit-il ? De jonglage virtuel ? De danse interactive ? En
De quoi
? De jonglage
? Deartiste
danseassocié
interactive
En tout cas, la démarche d’Adrien Mondot, artiste assotout
cas,s’agit-il
la démarche
d'Adrienvirtuel
Mondot,
à la? scène
cié à la scène nationale de Meylan, en Isère, intéresse au plus haut point les arts numéri­ques. Pourtant, explique le
jeune homme de 31 ans, le tapis de sol, ici, n’est qu’un « simple lino ». Les régisseurs, au fond de la salle, suivent les
numériques.
Pourtant,
explique
le jeune
de 31 ans,
tapis de
mouvements des
interprètes
et font
évoluerhomme
le « paysage
» en le
fonction
desol,
leurs gestes. Des miroirs se troublent et se
déforment,
évoquant
deslino
étendues
Un gouffre
s’ouvre
pas des danseurs. Des tempêtes naissent au
ici,
n'est qu'un
« simple
». Les d’eau.
régisseurs,
au fond
de la sous
salle,les
suivent
bout de leurs doigts... On ne peut s’empêcher de penser à Merce Cunningham, sauf qu’il n’y a pas ici de capteur sur le
les mouvements des interprètes et font évoluer le « paysage » en fonction
corps des interprètes. Cette Cinématique nous plonge dans une balade virtuelle, où une vraie danseuse de formation
de
leurs gestes.
miroirs
se déforment,
évoquant
classique
(SatchieDes
Noro)
et unse
vraitroublent
jongleur et
autodidacte
(Adrien
Mondot)des
évoluent dans un environnement fait de lignes
et de trames
lumineuses,
évoquant
lessous
premiers
temps
l’informatique.
étendues
d'eau.
Un gouffre
s'ouvre
les pas
desde
danseurs.
Des C’est envoûtant, ludique, pas rasoir pour deux
octets. Ou comment s’aventurer dans un univers qui ne serait qu’algorithmes et pixels si les deux interprètes ne mettaient
tempêtes naissent au bout de leurs doigts... On ne peut s'empêcher de
autant de corps à l’ouvrage.
nationale de Meylan, en Isère, intéresse au plus haut point les arts
penser à Merce Cunningham, sauf qu'il n'y a pas ici de capteur sur le
corps des interprètes. Cette Cinématique nous plonge dans une balade
http://www.telerama.fr/art/cinematique,55467.php
virtuelle,
où une vraie danseuse de formation classique (Satchie Noro) et
un vrai jongleur autodidacte (Adrien Mondot) évoluent dans un
environnement fait de lignes et de trames lumineuses, évoquant les
premiers temps de l'informatique. C'est envoûtant, ludique, pas rasoir pour
deux octets. Ou comment s'aventurer dans un univers qui ne serait
qu'algorithmes et pixels si les deux interprètes ne mettaient autant de
corps à l'ouvrage.
Mathieu Braunstein
Telerama n° 3147 - 08 mai 2010
Adrien M / Claire B
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CINÉMQTIQUE
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Libération
Mouvement n°53
8 Octobre 2010
Octobre-décembre 2009
Par Christiane Dampne
Par Marie Lechner
070-073_Adrien_Mondot.qxp
70
Adrien Mondot
17/09/2009
18:42
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entretien
Eloge de la chute
Jongleur autodidacte, Adrien Mondot perçoit le mouvement
comme générateur d’émotion. Mettant à profit sa formation
scientifique, il a développé eMotion, outil de création d’objets
virtuels destiné aux spectacles et installations.
Né en 1979 à Grenoble, fondateur de la
compagnie éponyme, Adrien Mondot est
un artiste multidisciplinaire dont le travail,
au point d’intersection entre l’art du jonglage
et l’innovation informatique, renouvelle de
manière singulière les écritures circassienne
et numérique. Initialement chercheur en
informatique, il travaille pendant trois ans
à l’Institut national de recherche en
informatique et automatique (Inria), où il
s’applique à imaginer et concevoir de nouveaux
outils de création graphique s’affranchissant
de la réalité. Lauréat du concours Jeunes
Talents Cirque en 2004 avec Convergence 1.0
– pièce qui déjoue les règles de l’apesanteur
et du temps –, il multiplie depuis les
collaborations et a participé au dernier
spectacle de Wajdi Mouawad, Ciels, créé
cet été à Avignon. La compagnie Adrien M.
a remporté en 2009 le Grand Prix du Centre
des arts d’Enghien-les-Bains pour son projet
de création Cinématique de la chute. Elle est
associée à l’Hexagone, Scène nationale de
Meylan pour les années 2009 à 2011.
Adrien M / Claire B
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Adrien M / Claire B
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Vous pratiquez le jonglage depuis près de dix
ans : quel est votre rapport à cette matière ?
« J’ai appris à jongler à l’Université, où
je suivais un cursus de mathématiques
et d’informatique. Pendant ces années,
le jonglage était un exutoire, une manière
d’exister alors que les perspectives sociales
de mes études n’étaient guère réjouissantes.
Rapidement il m’est apparu que le mouvement
des choses m’émouvait, et je me suis plongé
dans l’exploration des qualités possibles de ce
mouvement. L’utilisation de balles silicones
blanches est très importante pour moi. Il s’agit
de la forme jonglable la plus épurée : c’est
l’objet le plus simple qui soit. Il ne véhicule
pas de symbolique ou de sémantique autre
que son déplacement, à l’inverse de la massue
et du diabolo, qui sont à l’origine des outils
guerriers et ont des formes complexes. Ainsi
cette simplicité ne masque pas le mouvement.
Vous avez donc appris le jonglage et
le jonglage contact en autodidacte ?
« Oui, en opposition avec ma formation
scientifique pure et dure, j’ai vite refusé toute
formalisation de la pratique du jonglage,
préférant l’intuition et l’énergie à une
pédagogie qui me semblait superflue.
Le jonglage est aussi une discipline où il est
aisé de sentir sa progression seul : ramasser
les balles au sol est déjà une étape de
l’apprentissage. On se rend vite compte si l’on a
réussi ou raté. Rapidement je me suis intéressé
au jonglage contact, une discipline où l’on ne
lance pas la balle en l’air. Celle-ci reste
toujours en contact avec le corps. Mais plus
que la technicité extrême de ce travail, c’était
la fluidité du mouvement qui m’intéressait.
Une part de cette auto-formation vient de
la rue : entre 2001 et 2002 avec l’accordéoniste
Pablo Popall nous avons beaucoup joué
sauvagement dans les off de off des festivals,
et surtout au quotidien dans notre ville.
De petites improvisations jonglées et musicales
que l’on a appelées Fausses notes et chutes
de balles, minimalistes, sans costume ni mise
en scène. On ne jouait pas des personnages.
Nous étions nous-mêmes – lui un accordéoniste
halluciné, moi un jongleur un peu fou –
dans une écoute mutuelle en allant à l’essentiel
de la musique et du jonglage. Les artifices de
représentations nous intéressaient peu, nous
voulions surtout mettre en avant la matière.
J’ai vite refusé
toute formalisation
de la pratique
de jonglage,
préférant l’intuition
et l’énergie.
En France, le jonglage contemporain, qui a
gagné son autonomie par rapport aux autres
arts du cirque vers 1990, semble foisonnant…
« Oui, après un véritable âge d’or de la
technique, où surenchère et accumulation de
prouesses étaient le seul principe esthétique,
le poids écrasant des grandes figures du passé
– Enrico Rastelli, Francis Brunn – a imposé
une remise en question de la discipline.
C’est arrivé avec Jérôme Thomas et Michael
Moschen, qui, en ouvrant la porte des théâtres
avec l’écriture de formes longues, ont permis
l’éclosion du jonglage contemporain. Depuis,
la scène “jonglistique” est vraiment très
dynamique. A l’image de la danse dans les
années 1980, nous assistons à une explosion
esthétique : des expériences qui mêlent
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Mouvement n°53
Mouvement n°53
Octobre-décembre 2009
Octobre-décembre 2009
Par Christiane Dampne
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jonglage et musicalité, jonglage et danse,
jonglage butô, jonglage et informatique.
Mais ce qui est commun à tous, c’est
le questionnement de la matière : qu’est-ce
que le jonglage ? Une démarche propre à
toutes les disciplines quand elles font leur
révolution contemporaine. Trouver le noyau
essentiel qui fonde un rapport à une matière
artistique. C’est mon point de départ dans
Convergence : qu’est-ce qui reste du jonglage
quand on enlève les balles ?
Comment vous situez-vous dans ces multiples
recherches ?
« Je souhaite questionner la relation entre un
corps et un ou des objets. Dans cette optique,
que les objets soient réels ou virtuels a peu
d’importance. Ce qui m’importe, c’est plutôt
de savoir comment déployer un flux d’émotions
à partir de cette relation. La technique du
jonglage, si elle m’a obsédé pendant plusieurs
années, m’écœure désormais. Je n’ai plus envie
de travailler toujours plus la technique, à
l’image du capitalisme où il faut toujours faire
plus. Je ne me sens pas la force et l’énergie de
suivre systématiquement le train qu’imposent
la communauté et le foisonnement de
ressources vidéo disponibles de nos jours. La
technique avance très vite et c’est angoissant.
Mon jonglage a relativement peu évolué
depuis quatre ans et c’est un reproche
que j’entends de la part de mes pairs. Ils ont
du mal à entendre que je puisse délaisser
le jonglage pour penser davantage à ce qu’il
peut dire. Je suis rentré dans une relation
d’amour-haine avec le jonglage : un moyen
d’être et d’exister, mais aussi une prison
qui oblige à travailler la pratique un certain
nombre d’heures par jour. Et finalement, c’est
ici que l’informatique et les arts numériques
semblent ouvrir sur de nouveaux espaces.
Vous avez justement mis vos compétences
informatiques au service de la création
artistique en développant depuis trois ans
un logiciel dédié au spectacle vivant et aux
installations plastiques, pour chorégraphier
du texte, des balles et tout autre objet
virtuel : eMotion. Pourquoi ce nom ?
« eMotion signifie electronic motion
(“mouvement électronique”), mais aussi, bien
sûr, émotion, “mouvement de la sensibilité
provoqué par une impression esthétique”.
Jusqu’à présent, ces deux notions étaient
Adrien Mondot et Akiko
Kajihara lors du Labo #3
en mars 2009 à l’Hexagone
de Meylan.
Photo : Antoine Conjard.
Adrien M / Claire B
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Adrien M / Claire B
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Cinématique de la chute,
par Adrien Mondot et Akiko
Kajihara, dans le cadre des
Bains Numériques.
Photo : Agathe Poupeney
/Fedephoto.
pour le moins antinomiques : les mouvements
électroniques que nous pouvons voir au
quotidien (télévision) étant, la plupart du
temps, complètement artificiels et dépourvus
de toute sensibilité naturelle. Je pars de
l’axiome que le mouvement est un vecteur
d’émotion. Pour un logiciel, considérer
cet axiome implique de fournir des outils
d’édition suffisamment précis et expressifs :
il ne s’agit pas uniquement de dire qu’un objet
se déplace de tel endroit à tel autre, mais
comment il effectue ce déplacement. Il est
donc important d’introduire une notion de
“qualité” de mouvement, de la même manière
qu’en danse on parle de “qualité” d’un geste
pour décrire s’il est lent, tremblant, rapide,
mou, dur, doux, souple, tendu, bref quelle
énergie l’anime. Pour réaliser ce système,
j’ai choisi de me baser sur une modélisation
mathématique des lois de la nature – on
appelle ça un modèle physique. Depuis que
nous avons ouvert les yeux, nos sens sont
intimement habitués à lire le mouvement des
corps quels qu’ils soient. Or, dans le monde
réel, tous les corps sont soumis à un ensemble
de lois – gravitation, conservation de l’énergie,
frottements… Il est donc logique d’utiliser ce
même ensemble de règles pour les appliquer à
des objets virtuels. C’est même impératif pour
que l’objet porte une certaine sensibilité dans
son mouvement. Pour aller un peu plus loin,
si l’on considère que les mathématiques,
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Mouvement
Par Christiane Dampne
01 Février 2010
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Interactions sensibles
entretien
la physique et l’ensemble des sciences sont
des outils/langages développés à l’origine
pour décrire notre monde, débarrassés de
l’ambiguïté et du manque de précision des
langues naturelles, il est séduisant de se dire
que l’on peut s’en servir, en inversant le
processus pour décrire d’autres mondes,
des mondes artistiques… L’informatique
étant le maillon qui permet de rendre cette
conception appréhendable sur un plateau.
Comment avez-vous commencé ce projet ?
« A l’invitation de la chorégraphe Stéphanie
Aubin, qui souhaitait pouvoir danser avec
du texte pour sa pièce Légendes. Aucun
des programmes existant ne répondait
à mes exigences artistiques. Depuis, le logiciel
s’est enrichi au grè des propositions de
collaborations diverses et de mes recherches
personnelles. Sa finalité aujourd’hui est
de permettre l’écriture de relations entre
des informations issues du monde sensible
et des objets virtuels, tout en respectant les
contraintes de production du spectacle vivant.
Et ce, d’un point de vue économique, mais
aussi humain : il ne faut jamais perdre de vue
que, sur un plateau, c’est le vivant qui prime,
et pas la surenchère technologique. Il me
semble très important que la communauté
artistique se dote d’une vaste palette d’outils
adaptés à ses pratiques, dont la variété est
infinie. Or, il n’existe que très peu de logiciels
(essentiellement Max/MSP et son pendant libre,
Pure-Data), faute de rentabilité du marché
et de personnes compétentes intéressées.
Ce logiciel est en accès libre sur votre site,
alors que vous avez passé beaucoup de temps
pour le développer. Pourquoi n’avoir pas
déposé un brevet ?
« Ce n’est pas vraiment une posture
romantique. Pour moi, il s’agit d’un outil
d’expérimentation et de recherche. L’écriture
de relations entre du vivant et des objets
virtuels est un domaine à défricher. Et plus
on sera nombreux à chercher, plus vite la
discipline avancera. Je suis parti du constat
que je n’avais pas d’outil pour faire ce que je
souhaitais, donc je l’ai développé. De manière
inverse, s’il avait existé, j’aurais bien voulu
m’en servir sans avoir à réinventer la roue.
De plus, à mon sens, cet outil ne produit pas
une esthétique précise : on reste libre de
l’utiliser comme on veut et j’espère qu’il y a
Adrien M / Claire B
DOSSIER DE PRESSE
une infinité de moyens de s’en servir. Mais
s’il semble un peu utilisé, je doute de pouvoir
continuer à le distribuer encore longtemps
gratuitement : si l’envie était de mutualiser
les outils de création, là je mutualise
surtout mon temps de travail, et ce n’est
tout simplement pas viable sur du long terme.
Adrien Mondot
73
avec des caméras très rapides permettant
de dilater le temps. Mais pour des raisons
techniques, l’intention est devenue “prendre
le temps comme une matière physique
et jongler avec”. Délaissant l’instant
de la chute, je reviens donc à la charge !
De quelle manière ?
Je prends la chute
comme non pas la
fin, mais le début
de quelque chose.
C’est une méthode
de recherche.
eMotion est utilisé dans Ciels, spectacle de
Wajdi Mouawad présenté cet été à Avignon.
Comment avez-vous travaillé sur ce projet ?
« J’ai le sentiment qu’eMotion peut être
un formidable outil pour convoquer un
imaginaire sur scène. Dans ce travail, il s’agit
essentiellement de petites virgules poétiques
et abstraites au sein du récit, jouant sur
la matière du texte, les caractères, et leurs
rapports au poids. C’est une chorégraphie
de lettres qui se déploie sur une scène.
Votre nouveau spectacle, en germe depuis
ce printemps, creuse le thème de la chute.
Un thème qui, de prime abord, peut sembler
paradoxal pour un jongleur…
« Vécue à l’origine comme le drame du
jonglage, la chute, l’accident, l’erreur restent,
d’après Jean-Michel Guy, le chemin par lequel
le jonglage a fait sa révolution contemporaine.
Visible par certains comme une métaphore
abstraite de notre fragile condition, par
d’autres comme un support d’improvisation
burlesque. Il a été traité de nombreuses
manières par les jongleurs.
« Je perçois parfois la chute comme un instant
proche du Big Bang : absurde mais violente,
d’une densité infinie qui marquera la
rupture ; après ne sera plus jamais comme
avant. Sur scène, la chute seule peut n’être
qu’une mauvaise piqûre de rappel. Mais
elle prend du poids à mesure de ses
répétitions : un couteau que l’on retourne
et enfonce un peu plus à chaque fois.
Mais vous envisagez aussi la chute comme
le début d’un envol...
« Oui, j’imagine les possibilités comme
un nouveau point de départ. Alors que
quelqu’un comme Jérôme Thomas réintroduit
de l’ordre dans ce qui pouvait sembler
chaotique, je pars du chaos comme principe et
départ de matière. Je prends la chute comme
non pas la fin, mais le début de quelque chose,
et regarde ce qui se passe lorsqu’on renverse
ces règles. C’est une méthode de recherche.
La chute est un matériau de base, une source
d’inspiration fertile. Ce ne sera pas un traité
autour de la chute, plutôt des haïkus visuels
sur ce qu’elle inspire. »
Propos recueillis par Christiane Dampne
Ciels, de et par Wajdi Mouawad (avec le logiciel
eMotion), en tournée cette saison.
Cinématique de la chute, d’Adrien Mondot, sera
créé en janvier 2010 à l’Hexagone, Scène nationale
de Meylan.
Ce thème est présent dès vos premiers
spectacles. Comment l’explorez-vous ?
Site Internet : www.adrienm.net
« Convergence 1.0 présente une chute
artificielle par contre-pied à la chute naturelle
de Fausses notes et chutes de balles. Les chutes
sont calculées par l’ordinateur. Dans reTime,
j’ai voulu aller explorer la chute au microscope,
Traces des laboratoires : www.adrienm.net/labo3
Vidéos sur l’utilisation du logiciel eMotion :
www.vimeo.com/3528787
Cinématique d’Adrien Mondot en tournée et sur Internet
Dans sa nouvelle pièce fraîchement créée à l’Hexagone, Scène nationale de Meylan en Isère, l’ingénieux jongleur
informaticien continue d’explorer comment la relation à l’objet peut être source d’émotion, en faisant éclater les
limites du jonglage virtuel.
Depuis sa révélation aux Jeunes Talents Cirque 2004, Adrien Mondot crée des spectacles qui mettent en œuvre des
interactions sensibles entre les arts numériques, le jonglage, la danse et la musique. Dans Convergence 1.0 (2005) - un
titre manifeste de la démarche pluridisciplinaire de sa compagnie au service d’une création -, il interrogeait l’essence
même du jonglage par un jeu projeté de balles virtuelles permettant de s’affranchir des contraintes de temps, de vitesse,
de pesanteur, pour développer des mouvements improbables et jouer sur l’apparition/disparition. La pièce obtint un beau
succès et fut jouée près de 200 fois sur les cinq continents : « Durant ces quatre années de tournée, j’ai nourri des envies
de nouvelles recherches peu concrétisées sur scène. » Il créé néanmoins reTime (2006), une pièce courte expérimentant
les déformations temporelles et spatiales du jongleur grâce à un dispositif couplé caméra/programme informatique. Le
temps devient une matière physique et l’artiste génère d’étonnantes matières visuelles en jonglant avec (1).
Cinématique germe depuis le printemps 2009 avec des artistes de différentes disciplines au sein de laboratoires qu’il
nomme joliment de « recherche fondamentale indisciplinée ». Un temps d’expérimentation effectuée hors des contraintes
de production. Il a notamment exploré avec eux les multiples possibilités offertes par son logiciel eMotion qui chorégraphie des objets virtuels en donnant l’illusion de mouvements naturels. Son nouveau projet a reçu le grand prix du jury
dans le cadre de la compétition internationale « danse et nouvelles technologies » organisée par le festival Bains Numériques à Enghien-les-Bains en juin 2009.
Contrairement à ce que le titre Cinématique laisserait présager, Adrien Mondot ne se prend pas au sérieux et démarre
sa pièce par un pied de nez au numérique avec des passes de jonglage réel, suivies d’un dispositif analogique. Il la clôt
par la chute d’une balle de cristal, un son qui ramène à la matière.
Swap
Cinématique s’inscrit sous le signe du swap [échange] et a bien failli en porter le nom !
> Swap du titre : Initialement intitulée Cinématique de la chute en regard de la thématique explorée, la chute est passée
à la trappe cet automne. Un abandon au profit d’un cadre de recherche plus ouvert. Reste donc Cinématique – l’étude
du mouvement. Mais ce titre même a failli être englouti par de nouvelles pistes d’exploration. Un vaste chantier en perpétuelle mouvance jusqu’à l’écriture finale en janvier.
> Swap de la danseuse : Satchie Noro remplace Akiko Kajihara : « Il a fallu que j’accepte l’idée qu’elle ne pourrait pas
reprendre le rôle à l’identique. Satchie a une corporalité et une personnalité différentes, une autre énergie, une approche
plus ludique et théâtrale. Il a donc fallu redéfinir le projet avec elle. »
> Swap des objets virtuels chorégraphiés : les balles sont abandonnées au profit des points, des lignes et des lettres.
> Swap du dispositif de projection vidéo avec l’ajout d’un second plan orthogonal : le sol de la scène transformé en écran
géant. En passant à ces deux plans de projection, le chercheur démultiplie les possibles en créant du volume d’où naît
une multitude de paysages virtuels mouvants, en perpétuelles métamorphoses.
> Enfin swap de l’ordre des scènes : la finale de la version automnale se place au début.
S’ajoutent encore d’autres nouveautés : perte de la présence scénique d’un(e) musicien(ne) acoustique interagissant
avec le jongleur – Véronika Soboljevski au violoncelle dans Convergence et Pablo Popall à l’accordéon dans reTime.
Dans Cinématique la composition de la bande son a été réalisée en amont par Christophe Sartori et Laurent Buisson.
Et sur le plateau, deux interprètes – Adrien Mondot et Satchie Noro – alternent en duo et solo, interagissant avec les
matières graphiques projetées.
Ses spectacles précédents déclinaient la figure solitaire du jongleur. Sa nouvelle pièce ouvre, par les scènes en duo, le
vaste champ de la relation. L’alliance du deux. Le contraire de un. Un changement important.
C’est enfin la première fois que sa compagnie bénéficie de l’apport du regard d’une dramaturge – Charlotte Farcet – une
première pour elle aussi puisqu’elle n’avait jamais travaillé pour un spectacle sans texte.
Il est rare de pouvoir suivre le processus de création d’un artiste. Adrien Mondot met à disposition sur Internet (2) un
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CINÉMATIQUE
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Mouvement
Mouvement
01 Février 2010
01 Février 2010
ensemble d’extraits vidéo de laboratoires et étapes de création avec restitution publique, permettant aux curieux qui
n’ont pas pu cheminer avec lui de découvrir ses recherches de matières brutes explorées, ses essais, tâtonnements,
trouvailles, revirements, abandons... Passionnant !
sont pédagogiques en rendant visible ce travail d’écriture sur scène. Mais ma singularité tient à mon questionnement sur
la relation entre un corps et un ou des objets, réels ou virtuels. Seule m’importe la question : comment déployer un flux
d’émotions à partir de cette relation ? »
C’est donc bien la relation à l’objet qui est au cœur de l’émotion et non le seul mouvement. Et Cinématique recèle de
multiples pépites d’interactions sensibles.
Parfois une simple inclinaison de tête suffit à déplacer une forme projetée sur l’écran. Des petits mouvements du corps
de la danseuse amplifiés par le plein écran du graphisme. L’émotion naît de ce jeu délicat que le dispositif rend visible
avec un changement d’échelle de l’infime à l’immense. Un jeu tissant des espaces poétiques qui épousent les corps et
les gestes.
L’ingénieur renouvelle ainsi l’écriture numérique en injectant de l’imaginaire. Une seconde spécificité dans le paysage
des jongleurs à la croisée des arts et des sciences.
A l’étroit dans le thème de la chute, à l’étroit dans la matière des balles virtuelles, à l’étroit dans un seul plan de projection,
Adrien Mondot a fait éclater les limites. Il a laissé tomber la chute, a exploré d’autres objets et ajouté un deuxième espace
de projection vidéo au sol. Ainsi doté, il s’est hasardé sur d’autres chemins. Cinématique semble être une pièce de transition vers un ailleurs en devenir. Sa première pièce, Convergence 1.0, s’inscrivait dans le questionnement : que reste-t-il
du jonglage si on enlève les balles ? Le système de jonglage virtuel proposé était alors basé sur des balles. Dans reTime,
l’image vidéo du jongleur et du geste même de la jongle était déclinée sous différentes formes. Mais dans Cinématique,
les balles virtuelles ont elles-mêmes disparu, de même que la figure du jongleur au profit de points, lignes et lettres qui
deviennent support d’interaction avec les deux interprètes.
Entre extension du jonglage virtuel et disparition de la discipline, Adrien Mondot s’aventure sur une crête de plus en plus
fine, ouvrant paradoxalement d’infinis espaces.
Par Christiane Dampne
Par Christiane Dampne
Les invariants de son projet artistique
Même si Cinématique se caractérise par une série de nouveautés, elle s’inscrit dans la continuité de ses recherches
antérieures. On peut tenter de mettre à jour son socle de constantes :
> L’espace nu du plateau : la lumière est l’unique décor (exceptée une chaise ou une table). Un habillage infime au service du jeu scénique et des paysages virtuels.
> Une écriture visuelle sans trame narrative : « Je pars du postulat que les matières explorées n’ont pas besoin de se
charger d’une narration pour susciter des émotions. D’autre part je ne suis pas fait pour raconter des histoires et propose
seulement un univers sensible, des espaces dans lesquels s’évader. Dans la nouvelle création, il s’agit d’une cinématique
des possibles. » Adrien Mondot n’impose pas d’histoire pour laisser la place à l’imaginaire du spectateur. Le tout est
très écrit, avec des petits espaces de libertés pour le jeu scénique et la composition sonore. Une marge d’improvisation
dans le cadre. Le décor digital sans cesse mutant est un partenaire de jeu à part entière, tantôt moteur, tantôt réactif.
Une interaction sensible ou ludique.
> Une démarche artistique couplée à une performance technique : Alors que Convergence était une mise en abîme
du jonglage par la technologie, questionnant la discipline jusqu’aux lisières de sa disparition, Cinématique fait éclater
le cadre du jonglage virtuel en chorégraphiant des objets multiples et pousse plus loin encore les frontières de son art.
La recherche (la quête ?) d’Adrien Mondot va donc bien au-delà des effets visuels séduisants, ludiques et surprenants.
> Un détournement des sens par le virtuel, instrument d’exploration des impossibles. L’homme s’ingénie à produire
des dispositifs qui perturbent et donc interrogent nos perceptions. Convergence et reTime détournaient les règles de
l’espace, de la gravité et du temps ; Cinématique continue d’entremêler réel et virtuel et multiplie les faux-semblants
troublants. On ne sait parfois si l’interprète déclenche réellement les transformations du paysage digital ou si elles sont
préenregistrées : « L’illusion de l’interaction est quelque fois plus intéressante que l’interaction elle- même. » On touche
là aux ressorts de la magie.
De cette esthétique s’échappe parfois de la malice, telle la scène du reflet blagueur - que l’artiste nomme «reflet libéré».
Le reflet de la danseuse, décalé dans le temps, laisse croire que la déformation vient du sol alors qu’elle est produite par
une caméra spéciale (3). Cette parfaite illusion trouble et titille l’esprit !
> La poésie au cœur d’un dispositif technologique au service d’un mouvement vecteur d’émotions : « Il s’agit de ramener
de la poésie dans un monde informatique qui en est normalement dépourvu. » Ses recherches lient arts numériques et
arts de la scène avec l’expérimentation de divers dispositifs informatiques, dont la mise au point de son logiciel de chorégraphie d’objets eMotion. En téléchargement libre sur son site, il vise à combler le déficit d’outils numériques au service
de la communauté artistique. L’enjeu pour Adrien Mondot est de se doter d’un ensemble d’outils numériques sensibles
pour une recherche adaptée aux arts vivants. Sa démarche se situe en lien avec l’Atelier Arts-Sciences développé par
l’Hexagone de Meylan et le CEA de Grenoble, un laboratoire commun de recherche aux artistes et aux scientifiques.
Mais la recherche informatique est chronophage et s’effectue au détriment du jonglage. Pourtant, Adrien Mondot avait
démissionné de l’INRIA (Institut National de Recherche en Informatique et Automatique) en 2003 pour faire davantage de
jonglage. Mais, raconte t-il avec humour, « depuis que je me consacre à cet art, je passe encore plus de temps devant
mon ordinateur. »
Dans sa nouvelle création, il faillit d’ailleurs ne pas avoir de jonglage, discipline avec laquelle l’artiste entretient un rapport passionnel d’hainamoration, hanté par la prison technique qu’elle peut représenter. Sincère avec lui-même, il a du
attendre que l’envie de jongler revienne pour effectivement donner à voir son art dans trois scènes. Au début, au milieu
- comme une respiration – et à la fin, avec un jonglage contact à quatre mains.
Une double singularité
La jongle se décline au pluriel depuis une bonne dizaine d’années et dans cette diversité effervescente Adrien Mondot
est indéniablement singulier. Rares en effet sont les artistes à être également informaticiens chevronnés : « Dans le milieu
professionnel, je ne suis pas le seul à travailler avec des outils numériques. Denis Paumier a beaucoup œuvré pour
développer un système de notation du jonglage et utilise des logiciels qui calculent des figures inédites. Ses spectacles
Adrien M / Claire B
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1. Un extrait vidéo de ses pièces précédentes est disponible sur le site de l’artiste.
2. Voir le cheminement de Cinématique grâce à plusieurs captations vidéo : Labo#1 (n° 11 et 15), Labo#3 et #4 (n°s32 ;
33 ; 35 ; 36 ; 39), et autres expérimentations sur www.vimeo.com
3. Le dispositif de la scène du « reflet libéré » s’inspire d’une expérimentation que l’on peut visionner sur www.vimeo.com
(vidéo n°43 Time remap). Le principe est simple : la 1e ligne vidéo est en temps réel, la 2e est en retard de 1/60e s, la 3e
est en retard de 2/60e s et ainsi de suite...
>Cinématique, Adrien Mondot, le 18 et 19 février au Quai à Angers; le 5 mars au Centre culturel de Ramonville; du 8 au
13 mars au Centre des Arts d’Enghien; le 18 mars au festival Tilt à Perpignan; le 30 mars au théâtre de la Grande Ourse,
Villeneuve-lès-Maguelone; le 2 avril au channe, scène nationale de Calais; le 10 avrilau carré de Sainte-Maxime; le 16
avril à l’espace Jean Legendre à Compiègne; le 18 juin aux Bains Numériques à Enghien-les-Bains.
Crédits photos: Adrien Mondot, Magali Bazi
(Lire sur notre site : http://www.mouvement.net/index.php?idStarter=213274)
Artiste(s) :
Adrien MONDOT jongleur
Christiane DAMPNE rédacteur
Agenda :
du 18/02/2010 00:00 au 19/02/2010 00:00 49000 Angers
du 18/06/2010 00:00 au 18/06/2010 00:00
Bains Numériques # 2
Publié le 01/02/2010 00:00
Les éditions du mouvement (http://www.mouvement.net)
http://www.mouvement.net/print.php5?alias=&docId=e37361d979e3b9fe&visible=1 11/03/10 11:19
Adrien M / Claire B
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Meilleurs extraits
« Leur conférence spectacle Un point c’est tout est un bijou de pédagogie poétique ».
Véronique Klein (Médiapart, 4 juillet 2012)
UN POINT
C’EST TOUT
« Ce poème mathématique de la compagnie Adrien M/Claire B est une ode à l’imaginaire. »
« Duo sensible où se mêlent temps de parole, manipulations didactiques, jonglage et mouvements du corps, autour de matières virtuelles, Un point c’est tout explore le lien entre technique et artistique pour créer un numérique vivant. »
Ouest France, 9 avril 2014
Décryptage d’une démarche et poésie visuelle s’entrelacent dans les volutes musicales rock du groupe Rien. Un spectacle à découvrir
sans discuter, un point d’est tout ! »
Le Dauphiné libéré (12 décembre 2011)
Création 2011 Explications didactiques, Jonglage, Arts numériques / Durée : 50 min
Elaboré autour d’un dialogue avec le «point», ce duo sensible mêle temps de parole, manipulations didactiques, jonglage et mouvement du corps, autour de matières virtuelles. Point de rencontre entre Adrien Mondot et Claire Bardainne, ce spectacle-conférence permet de découvrir
des clés de leur numérique vivant.
Dossier http://am-cb.net/docs/AMCB-PCT-Dossier.pdf
Vidéo http://vimeo.com/amcb/pct
Fiche Technique http://am-cb.net/docs/AMCB-PCT-FicheTech.pdf
Images presse http://am-cb.net/docs/AMCB-PCT-Images.zip crédits photos dans le nom de fichier
France culture
La Vignette
Par Aude Lavigne
8 avril 2014
«Aujourd’hui, 5 minutes avec deux artistes qui donnent vie au numérique. Plasticienne d’une part, informaticien et jongleur de l’autre, ils signent à quatre mains le manifeste de leur recherche dans un spectacle-conférence titré Un Point c’est tout.»
Interview d’Adrien Mondot et Claire Bardainne à l’occasion de la présentation d’Un Point c’est tout au Festival Spring à
la Comédie de Caen.
https://www.dropbox.com/s/wemxmaje17i1cut/LaVignette%20France%20Culture%2008%3A04%3A2014.m4a?dl=0
Conception et interprétation : Adrien Mondot et Claire Bardainne. Dispositifs informatiques : Loïs Drouglazet. Régie son et lumière :
Jérémy Chartier, Loïs Drouglazet, Laurent Lechenault, en alternance. Stagiaire modèles physiques : Antoine Costes. Regard extérieur : Charlotte Farcet et Valérie Puech. Musique : Rien. Direction technique : Alexis Bergeron. Montage de production : ay-rOop
Administration : Marek Vuiton
Production : Adrien M / Claire B. Coproductions, aides et soutiens : Hexagone, Scène nationale de Meylan. Les Subsistances, Lyon
Espace Jean Legendre, Scène nationale de l’Oise en préfiguration, Théâtre de Compiègne. MA Scène nationale, pays de Montbéliard. Ministère de la Culture et de la Communication / DICREAM. Conseil Régional Rhône-Alpes. Conseil Général de l’Isère.
Théâtre du Peuple, Bussang. Casino de Bussang. Théâtre de la Croix-Rousse, Lyon. La compagnie Adrien M / Claire B est conventionnée par la DRAC Rhône-Alpes, par la Région Rhône-Alpes, et soutenue par la ville de Lyon.
Photo Adrien M / Claire B
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UN POINT C’EST TOUT
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UN POINT C’EST TOUT
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Le Petit Bulletin
Télérama
14 décembre 2011
20 octobre 2012
Par Aurélien Martinez
Par Mathieu Braunstein
Beau geste
Une distrayante conférence-spectacle sur les... algorithmes.
Certains artistes se réalisent dans la construction de mondes chimériques, s’éclatent dans des batailles de boules
de neige virtuelles, se payent des sueurs froides dans des paysages tissés de ponts et d’abysses imaginaires. C’est
le cas d’Adrien M (Adrien Mondot, jongleur informaticien) et de Claire B (Claire Bardainne, plasticienne). Ces deux-là
parviennent à nous faire partager leur appétit pour l’informatique à travers une conférence-spectacle. Leurs histoires de
points et de lignes sont affaire de «maillage», et donc de «tricot numérique», souligne avec malice le jeune conférencier, doté du sens des mots autant que du sens du rythme. Titillé par des envies de danse et de chorégraphie, Adrien
M affirme ici une vocation pédagogique, déjà perceptible dans l’exposition fouillée qui accompagnait son précédent
spectacle (Cinématique)(...) ...la fraîcheur des deux chercheurs sert aussi leur propos. «Expliquer, d’est déplier», note le
jeune érudit, dont on connaît par ailleurs le goût pour le Japon. On le suite dans ses savants origamis.
https://www.dropbox.com/s/bipo84zmnh3m463/TELERAMA2012-10-17%3APCT.pdf?dl=0
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Meilleurs extraits
« Il fallait voir le plaisir des visiteurs à se placer devant une vitre, et voir leurs mouvements devenir fluides, les corps se mettre à onduler
même pour les moins agiles d’entre nous. »
Véronique Klein (Médiapart, 4 juillet 2012)
XYZT
LES PAYSAGES ABSTRAITS
« Une expo lumineuse et ludique »
Le progrès (8 octobre 2013)
«La poésie ludique et interactive de la compagnie Adrien M / claire B abreuve l’imaginaire de nouvelles sensations. »
« …ils plongent les visiteurs de tous âges dans un bain numérique et révèlent ce que peut avoir de sensuel et de poétique, l’image
numérique. Pas de discours intellectuel ici à quêter, mais bien des sensations, de vibrations, de l’émotion au contact de tableaux savamment orchestrés. »
« C’est à la fois une visite au musée d’histoire naturelle, une balade à la campagne, un parcours forain et un spectacle contemporain
auxquels nous convient les scénographes. L’art génératif qui modélise le mouvements trouve là toute son ingéniosité, en pariant sur
l’imagination des spectateurs-acteurs.»
« Outre ces images, pleines de poésie, impressionnistes parfois, facétieuses souvent, c’est l’immersion dans un monde opaque et lumineux, intemporel et visionnaire, que l’on garde en mémoire. »
Fabien Franco (Kaële magazine, octobre 2014)
Création 2011 Exposition-parcours de 10 installations interactives et immersives
Une promenade ludique et immersive dans un territoire numérique luxuriant où toucher du doigt
un algorithme ou éprouver la matière de la lumière deviennent possibles.
Horizontalité (X), verticalité (Y), profondeur (Z) et temps (T). Quatre lettres pour décrire le mouvement d’un point dans l’espace et déployer un territoire imaginaire.
Dossier http://am-cb.net/docs/AMCB-XYZT-Dossier.pdf
Vidéo http://vimeo.com/amcb/xyzt
Fiche Technique http://am-cb.net/docs/AMCB-XYZT-FicheTech.pdf
Images presse http://am-cb.net/docs/AMCB-XYZT-Images.zip crédits photos dans le nom de fichier
« Jamais l’expression « passer de l’autre côté du miroir » n’avait suscité une telle incarnation. »
« A travers toutes ces pièces, perce la nature profondément transdisciplinaire de l’artiste. Si la composante numérique crée l’illusion,
l’esthétique des mouvements des matières, très circassiennes – Adrien Mondot est jongleur à l’origine -, les figurations chorégraphiques
où le déplacement des spectateurs a toute son importance, les jeux de scénographies ou de lumières visualisant l’espace – les couloirs
eux-mêmes sont bardés de projections de lignes réactives à même le sol -, témoignent d’une ouverture sur les sens, le public et la
création au sens large. »
Laurent Catala (Musiques et Cultures Digitales, 17 octobre 2012)
« Pénétrer dans l’exposition, c’est oser l’aventure… »
« L’exposition XYZT devient un espace de jeu. Comme des guides de moyenne montagne, Adrien Mondot, informaticien et jongleur, et
Claire Bardainne, desginer graphique, nous entrainent dans ces espaces virtuels qu’ils ont conçus comme un paysage abstrait où le
visiteur imagine sa propre scénographie »
Agnès Le Morvan (Ouest France, 13 mars 2013)
« Ici les visiteurs deviennent acteurs, ils se déplacent parmi les objets et explorent les lois de la physique. (…) XYZT pique la curiosité,
l’esprit de recherche qui est en nous. Plus les visiteurs restent, plus ils découvrent les merveilles de la science. »
Metropolis (Arte, 1er février 2015)
Conception : Adrien Mondot & Claire Bardainne. Dispositifs informatiques et régie son : Loïs Drouglazet. Design et construction :
Martin Gautron. Conception sonore : Christophe Sartori. Éclairages : Jérémy Chartier. Montage d’exposition : Jérémy Chartier, Loïs
Drouglazet, Laurent Lechenault, Vincent Perreux, Christophe Sartori. Stagiaire scénographie : Charles Boinot. Stagiaire modèles
physiques : Antoine Costes. Direction technique : Alexis Bergeron. Montage de production : ay-rOop. Administration : Marek Vuiton
Production : Adrien M / Claire B. Coproductions, aides et soutiens : Atelier Arts-Sciences (CEA Grenoble, Hexagone Scène nationale de Meylan, CCSTI La Casemate, Grenoble). Espace Jean Legendre, théâtre de Compiègne. Lux, Scène nationale de Valence
Les Subsistances, Lyon. Le Planétarium, Ville de Vaulx-en-Velin. Ville de Tourcoing. Le Pacifique, CDC de Grenoble. Conseil
Régional Rhône-Alpes. Conseil Général de l’Isère. La compagnie a été associée à l’Hexagone, Scène nationale de Meylan pour les
années 2009, 2010, 2011, et dans ce cadre final fée par le Conseil Général de l’Isère. Elle est conventionnée par la DRAC RhôneAlpes, par la Région Rhône-Alpes, et soutenue par la ville de Lyon.
Adrien M / Claire B
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UN POINT C’EST TOUT
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Mouvement n°62
L’art met la science en jeu
Mouvement n°62
L’art met la science en jeu
Janvier-mars 2012
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Par Christiane Dampne
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Adrien M / Claire B
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Mouvement n°62
L’art met la science en jeu
Mediapart
Par Véronique Klein
Par Christiane Dampne
04 juillet 2012
Janvier-mars 2012
Angela, Bête de scène
(...) C’est dans les Livraisons d’été, dernier programme de la saison aux Subsistances à Lyon que l’on s’est régalé
de L’Angela Bête. Des livraisons à tous les rayons, cirque, théâtre, art plastique où l’on a pu jouer avec les installation de l’exposition XYZT d’Adrien Mondot et Claire Bardainne.
Une exposition inter active et précisons le, avec des machines qui marchent! Pas de vidéo projecteurs en panne,
d’écran qui ne s’allument pas.... Il fallait voir le plaisir des visiteurs à se placer devant une vitre, et voir leurs mouvements devenir fluides, les corps se mettre à onduler même pour les moins agiles d’entre nous.
Leur conférence spectacle Un point c’est tout est un bijou de pédagogie poétique .»
Adrien M / Claire B
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Kaële Magazine
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Octobre 2014
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Les intuitions numériques d’Adrien M / Claire B
BRUMES NUMÉRIQUES
Par Fabien Franco
Par Fabien Franco
Une pluie d’images numériques s’est abattue à Cran-Gevrier. La poésie ludique et interactive de la compagnie Adrien M. / Claire B. abreuve l’imaginaire de nouvelles sensations. Jusqu’au 14 décembre 2014.
À l’occasion de son dixième anniversaire, le centre de culture scientifique, technique et industrielle de Haute-Savoie a livré son espace d’exposition à deux artistes singulièrement polyvalents. L’un est informaticien et jongleur,
l’une est graphiste et plasticienne ; tous deux sont scénographes et créateurs de nouveaux mondes. Constitués
de codes informatiques, de lumières et de tulles, leurs univers prennent forme dans leur atelier lyonnais où ces
Grenoblois de naissance ont décidé de s’installer il y a maintenant deux ans. Leurs productions sont le fruit d’une
recherche artistique autour de l’image numérique et des corps en mouvement. Ils collaborent avec des danseurs
et des techniciens pour créer des spectacles dans lesquels le virtuel fait partie intégrante de leur démarche. Avec
XYZT, paysages abstraits, présenté à La Turbine sciences (CCSTI) à Cran-Gevrier jusqu’en décembre prochain,
ils plongent les visiteurs de tous âges dans un bain numérique et révèlent ce que peut avoir de sensuel et de
poétique, l’image numérique. Pas de discours intellectuel ici à quêter, mais bien des sensations, des vibrations,
de l’émotion au contact de tableaux savamment orchestrés.
En avril prochain, la pièce de Mourad Merzouki qui sera présentée sur la scène du théâtre de Bonlieu, Pixel, donnera à voir une autre facette du travail de la compagnie lyonnaise. Créée à Bron en février 2013, la pièce a fait
appel au logiciel d’Adrien Mondot : « Nous invitons le spectateur à sentir combien le trompe l’oeil qui est présent
dans le hip hop, – quand les danseurs donnent l’illusion que leurs corps est « liquide », ou « mécanique » – , peut
rencontrer l’illusion d’optique inhérente dans le travail que nous menons. » explique Claire B. Dans leur collaboration avec les compagnies de danse, leur esthétique s’adapte aux discours des chorégraphes et de l’espace scénique, tout en préservant cette part intuitive, organique qui représente, en quelque sorte, leur marque de fabrique.
L’exposition qui se déroule à la Turbine est effectivement baignée d’illusions, elle aussi, et c’est là, sans doute,
l’une des raisons pour laquelle les enfants y sont particulièrement réceptifs. Outre ces images, pleine de poésie,
impressionnistes parfois, facétieuses souvent, c’est l’immersion dans un monde opaque et lumineux, intemporel et
visionnaire, que l’on garde en mémoire. En proposant une nouvelle expérience sensorielle, les artistes interrogent
aussi notre rapport à l’espace. Les deux artistes comptent poursuivre dans la voie qu’ils se sont tracés ou comment mettre du spirituel dans le langage froid et binaire du numérique. Le projet qui devrait voir le jour fin 2015
jouera sur l’imaginaire lié à l’air et à ses fluidités : « Trois danseurs seront suspendus dans un environnement qui
rappellera le nuageux, le brumeux, l’orage, le vent... » annonce Claire Bardainne. En attendant, l’exposition qui
fête les dix ans du CCSTI traduit sensiblement le rapport que peut entretenir la science avec les sens, vecteurs
d’émotions.
NUÉES DE PIXELS ET VERS TYPOGRAPHIQUES
Au coeur de l’inspiration, « Le land art, l’animisme, l’art cinétique, les éléments de la nature, le cinéma d’animation
de Hayao Miyazaki » confie Claire Bardainne. Les paysages abstraits dans lesquels le spectateur est immergé
mais aussi avec lesquels il peut interagir, révèlent une nature en noir et blanc, propice à stimuler l’imagination,
joueuse, mimétique, comme dotée de sa propre vie. On y croise des vers typographiques, des champs de vecteurs, des nuées de pixels, du sable cinétique... On passe d’une vidéo projection à une autre, comme l’on suit un
itinéraire qui, jouant avec les sens, brouille les pistes et modifie la perception. L’exposition permet, pour reprendre
les mots de Claire Bardainne « d’entrer en dialogue avec un numérique vivant ». Un premier dispositif donne
l’illusion de jongler avec des lettres, un autre, restitue la sensation que l’on aurait à dessiner dans du sable. Un
troisième, transforme soudain le sol en champs, « le visiteur ressent comme l’herbe plie sous ses pieds » indique
la fiche technique de l’installation. Un autre encore, transpose la silhouette du visiteur en une multitude de traits,
et de cet effet miroir peut naître alors une nuée comme celle des étourneaux dont disent s’être inspirés les artistes
du numérique. On pourra également « marcher sur l’eau », et rêver devant ces abimes lumineux dont la force du
réalisme tient dans leur capacité à décrire avec minimalisme l’essence d’un mouvement. « On écrit des histoires
avec l’imaginaire du mouvement » définit ainsi Claire Bardainne. Ce sont ces artistes qui ont encore conçu cet
arbre à lettres, inspiré par le livre-objet Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau, « Un arbre généré
par un algorithme est habillé de lettres qui se comportent comme des feuilles selon un modèle physique d’animation. Subissant les assauts du vent, les feuilles tombent au gré des rafales, dispersant définitivement le texte. » lit
on sur le site de la compagnie. C’est à la fois une visite au musée d’histoire naturelle, une balade à la campagne,
un parcours forain et un spectacle contemporain auxquels nous convient les scénographes. L’art génératif qui
modélise les mouvements trouve là toute son ingéniosité, en pariant sur l’imagination des spectateurs- acteurs.
Le logiciel eMotion créé par Adrien Mondot qui « explore les interactions entre image et corps dans l’optique du
spectacle vivant », a été conçu en « pensant l’énergie qui anime les objets ».* Cette conception ouvre d’autant
plus le champ des possibles qu’elle s’appuie sur les modèles mathématiques, capables comme nuls autres de
synthétiser les mouvements les plus complexes de la nature et du vivant. La démarche artistique semble inépuisable tant l’inspiration qui se targue de puiser dans le mouvement offre une infinité de combinaisons possibles et
d’horizons divers.
Adrien M / Claire B
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http://www.kaele-magazine.com/fr/articles_read.php?id_art=3195&PHPSESSID=2d4b6f9fd8dd5ac1d2b42b
a2d52d9630
Adrien M / Claire B
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Musiques et
Cultures Digitales
Par Lauranent Catala
17 octobre 2012
Fantastic 2012
Avec Fantastic 2012, Lille 3000 ouvre les lieux de diffusion artistiques habituels, mais aussi l’espace public,
de la métropole lilloise à la création tous azimuts. Une politique conceptuelle ambitieuse dans laquelle les
logiques interactives et dynamiques de l’art numérique trouve toute leur pertinence.
Jamais l’expression « passer de l’autre côté du miroir » n’avait suscité une telle incarnation. En passant derrière
la vitre imaginée par Adrien Mondot et Claire Bardainne, soumis aux rigueurs optiques d’une découpe de texture
tridimensionnelle rivée à l’œil détecteur de la caméra, le corps semble entrer dans une singulière chorégraphie.
En se contorsionnant, en se déplaçant lentement sur les côtés, on assiste à la déformation lente de son reflet,
démantibulé comme une anguille – ou mieux, une sirène –, frayant dans l’eau dans des ondulations curvilignes
avec une grâce visqueuse. A l’image des performances scéniques réalisées précédemment par Adrien Mondot,
cette pièce baptisée Anamorphose Temporelle relie sa dimension incontestablement technologique à sa nature
fondamentalement organique et humaine. Une équation profonde qui s’invite à travers toutes les installations
réalisées conjointement avec Claire Bardainne (sous le nom de code Adrien M / Claire B), et présentées sous
l’appellation Les paysages Abstraits à la Maison Folie Hospice d’Havré de Tourcoing.
En avançant un peu plus loin au gré des salles de l’ancien cloitre du bâtiment, on découvre ainsi les étranges
Organismes Typographiques, des chaînes de lettres virtuelles que l’on peut mettre en bouteille ou faire onduler en
soufflant à l’intérieur du dispositif en forme de box. Dans Nuées Mouvantes, l’interaction du public déclenche sur
le mur de verre transparent un tourbillon de matières lumineuses rappelant un essaim d’abeilles qui vous suivrait
de leur vol bourdonnant. Dans Collisions Discrètes, l’action de la main directement placé sur l’écran empêche les
lettres chutant depuis le haut du plasma de poursuivre leur descente effrénée.
A travers toutes ces pièces, perce la nature profondément transdisciplinaire de l’artiste. Si la composante numérique crée l’illusion, l’esthétique des mouvements des matières, très circassiennes – Adrien Mondot est jongleur à
l’origine -, les figurations chorégraphiques où le déplacement des spectateurs a toute son importance, les jeux de
scénographies ou de lumières visualisant l’espace – les couloirs eux-mêmes sont bardés de projections de lignes
réactives à même le sol -, témoignent d’une ouverture sur les sens, le public et la création au sens large. Rien
d’étonnant dès lors, de retrouver une telle exposition dans le cadre foncièrement ambitieux et transversal d’une
manifestation aussi fantasque que Lille3000.
http://www.digitalmcd.com/lille-3000-fantastic/
Adrien M / Claire B
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