Lire l`interview - GEMMSOR - Groupe d`étude de la main en orthèse
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Bonjour Dominique, Vous faites partie des pionniers de la rééducation de la main en France. Vous n’êtes pas sans savoir que tout le monde vous admire, notamment pour tout ce que vous avez accompli pour le développement et l’amélioration de cette rééducation... Pour vous qualifier, le premier adjectif qui vient à l’idée est "discret", mais lorsque l’on demande des précisions à tous ceux qui vous connaissent, l’unanimité se fait autour du mot "humble". Ce qui vous caractérise, c’est votre état d’esprit, cette sagesse, votre disponibilité au service de la rééducation de la main (enseignements, congrès, publications, actions humanitaires), disent-ils. Jamais d’emportement, jamais un mot au-dessus de l’autre et pourtant vous faites avancer les choses… Bref, arrêtons de parler de vous, aujourd’hui c’est vous qui êtes là pour cela… Dominique Thomas en compagnie d’Evelyn Mackin. Passons à la question rituelle… Pouvez-vous vous présenter ? Pouvez-vous nous dévoiler un peu de votre jeunesse ? Alors commençons par le commencement… Je suis né le 25 février 1945 à Mareuil lès Meaux (Seine et Marne). En ce qui concerne mon enfance, j’ai été élevé dans une ambiance "médicale", deux cousins chirurgiens dont un Professeur d’Université et deux médecins. Orphelin tôt, j’ai du apprendre à me débrouiller seul et à me servir de mes mains, réparation de vélos, matériel d’escalade, etc. Ce coté bricolage m’a beaucoup aidé notamment pour la conception des attelles. De part ma situation familiale, je ne pouvais faire que des études courtes. L’école de kinésithérapie qui venait de s’ouvrir à Grenoble tombait à pic. Etant dans une famille d’alpinistes, attiré par l’escalade et doué pour ce sport, j’eu rapidement un bon niveau et avec quelques amis nous ouvrîmes plusieurs "premières". Avant de rentrer à l’école de kinésithérapie, j’avais passé le Diplôme d’aspirantguide de haute-montagne en 1968. J’ai passé le Diplôme de guide de hautemontagne en 1972. Entre temps, en 1970, j’ai obtenu mon Diplôme d’Etat de MasseurKinésithérapeute. Ensuite, j’ai migré vers les Etats-Unis et j’ai validé là-bas, en 1974, mon Diplôme d’Etat de Californie. De retour en France en 1975, je ne me suis pas arrêté là dans les études. J’ai enchainé avec l’école des cadres de Montpellier. J’ai réussi mon Diplôme de cadre en 1975. A cette époque j’étais assez bon élève, je suis sorti Major de promotion des trois écoles françaises (Montpellier, Bois Larris et l’INK) ! Dominique Thomas, guide de hautemontagne. Cette expérience de l’aventure, de repousser les limites et de l’innovation, m’a certainement beaucoup aidé en rééducation. Pour moi la rééducation est un travail de petite équipe encordée. Tout le monde doit gagner et arriver au sommet, en commençant par le patient qui doit « grimper » par ses propres moyens. Les guides qui l’accompagnent (Kinésithérapeute, Chirurgien) étant des conseillers techniques mais ne pouvant grimper à sa place. Transposant cet état d’esprit, je me suis rendu compte que la rééducation de la main et les orthèses représentaient une paroi ou il restait encore beaucoup de « nouvelles voies, de premières à ouvrir ». Un autre événement qui a inconsciemment guidé mon orientation vers la rééducation de la main est que, en 1964, en faisant de la sculpture sur bois, je me suis sectionné le fléchisseur profond (FCP) de l’index gauche en zone 3. Je fus opéré en urgence et "raté" à l’hôpital des sablons (Grenoble) par le Professeur chef du service de chirurgie vasculaire. Celui-ci me répara l’artère mais ne remarqua pas que le FCP et le nerf collatéral étaient également sectionnés. Sur les conseils de mon cousin, le Professeur Jean-Charles Raymond, je fus repris à Lyon par le Docteur Roulet qui a l’époque avait la réputation d’être le chirurgien de la main le plus compétent de la région. J’ai donc bénéficié d’une greffe en un temps selon la technique de Sterling Bunnell en utilisant le Palmaris longus puis d’une immobilisation plâtrée pendant un mois. Bien entendu, comme cela ce faisait bien à cette époque, sans aucune rééducation après ! S’en est suivit une ténolyse un an plus tard, toujours sans aucune rééducation ! C’était l’ère de la chirurgie de Sterling Bunnell. De quoi croire fermement à la mobilisation post-opératoire immédiate ! Il est évident que la rééducation des ténolyses m’a passionné, que j’ai apporté une approche nouvelle qui m’a valu en 1986 le prix du meilleur exposé lors du premier congrès de la Société Britannique de Rééducation de la Main à Warwick. Par la suite, j’ai été amené à soigner la femme de ce fameux professeur de chirurgie vasculaire, puis lui-même. Nous sommes restés en excellent termes. Errare humanum est. Vous avez un parcours atypique riche d’expériences. Vos débuts à Grenoble datent de 1976, mais avant ? Je suis rentré à Grenoble en mai 1976 après avoir travaillé : - 1 an en Norvège : kinésithérapeute du sport et kinésithérapeute généraliste. - 2 ans en Californie : stage de 6 mois en technique PNF (Proprioceptive Neuromuscular Facilitation) sous la férule de Margareth Knott, puis 1 an à Rancho los Amigos dans le service Hémiplégie vasculaire adulte ou j’ai été initié à la stimulation électrique fonctionnelle pour la rééducation de la marche. - 1 an à Montpellier, à l’école des cadres de kinésithérapie. - 9 mois à Ljubljana, Slovénie dans le service hémiplégie ou je me suis perfectionné en stimulation électrique fonctionnelle. Lors de mon stage à Rancho los Amigos Hospital (RLAH), en début d’année 1974, ma chef de service m’avait demandé de faire visiter l’hôpital et de servir d’interprète à un kinésithérapeute Français. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance d’Antoine Baiada. L’hôpital de rééducation RLAH avait une réputation internationale, Antoine sous influence du Dr. De Godebout (Directeur de l’école des cadres de Montpellier) avait décidé de le visiter. Personnellement si je suis rentré en France pour faire l’école des cadres de Montpellier, c’est sous l’influence d’Antoine Baiada. Mais cela ne vous a pas apporté d’expérience particulière sur la main ? Effectivement ! Quand je suis rentré à Grenoble je n’avais aucune expérience dans la rééducation de la main. N’ayant pas trouvé de poste de kiné-cadre qui me convienne, "par défaut" je me suis tourné vers le libéral (Remplacements, domiciles, etc.). Le matin, je travaillais dans le cabinet de rééducation de la clinique Belledonne. Un ancien camarade de promotion, Jean-François Dedieu travaillait à mi-temps dans le service de rééducation de l’Hôpital Brenier où le Dr. Frère était Assistant Chef de clinique du Pr. Sirot. Ce même J.-F. Dedieu travaillait avec Cl. Voirin. Tous les deux prenaient en charge les patients du Dr. Frère. En 1978, il y a eu le déménagement dans le nouvel Hôpital Michallon. Le Dr. Frère est devenu responsable de l’Unité de Chirurgie de la Main au 12ème étage. Cl. Voirin et J.-F. Dedieu étaient toujours ses Kinés, Marianne Escande son Ergothérapeute. Ils seront rejoints plus tard par Daniel Jambon. Sachant que je "galérais" dans mes débuts en libéral, J.-F. Dedieu m’a adressé quelques patients à l’insu du Dr. Frère qui voulait que ses patients soient pris en charge exclusivement par ses kinés. Les kinés qu’il contrôlait et dont il était jaloux ! Encore une fois, je n’avais aucune connaissance spécifique en rééducation de la main. Devant un pouce préalgodystrophique suite à une réparation de LLU (Ligament Latéral Ulnaire), dont le patient n’avait aucun contrôle moteur et qui avait déjà suivi plusieurs mois de rééducation conventionnelle par un Kiné "terroriste de la douleur" (terme qu’employait volontiers le Dr. Sterling Bunnell pour qualifier les kinés), j’ai appliqué ce que j’avais appris sur la main Hémiplégique. Cela a tellement bien marché que le Dr. Frère lui-même a commencé à m’envoyer des cas difficiles… Je me rappelle d’un patient dont la main avait été écrasée sans fracture importante ni lésion tendineuse mais qui présentait des adhérences des fléchisseurs. D3, D4, D5 se présentaient en griffe. Ce patient avait déjà "bénéficié" de séances de rééducation, cela depuis deux ans et avait consulté plusieurs chirurgiens pour avis préopératoire. Il a suffit d’une séance, sur ce patient motivé pour faire "sauter les adhérences". "Crac, crac et extension retrouvée des doigts". Personne ne s’y attendait, ni le patient, ni moi-même, ni le Dr. Frère. C’est ainsi que progressivement j’ai développé la mobilisation électro-active et la cartographie des points moteurs des muscles de la main. Utilisiez-vous déjà des attelles ? Pas systématiquement, mais je me suis vite rendu compte du besoin complémentaire et indispensable que représente les attelles. A l’époque la France était sous influence totale des écoles parisienne, nancéenne et strasbourgeoise. C'est-à-dire extension globale, non sélective, par "lame de Levame" et flexion globale très peu sélective par bande biflex. En quelque sorte, sans les dénigrer, c’étaient des attelles très basiques. Les gantelets et autres supports étaient confectionnés en Verplex ou en Polysar, rarement en Orthoplast, les seuls matériaux thermoplastiques connus à l’époque. Par la suite, il y a eu l’X-lite, encore couramment utilisé dans l’est de la France. Antoine Baiada eut la gentillesse de me consacrer un samedi après-midi dans son cabinet de Marseille pour me montrer ce qu’il faisait et qui était très Franco-Français. Claude Voirin de formation nancéenne était très "Levame" (L’hôpital de Grenoble reste sous sa lancée et influence). Cependant Cl. Voirin était d’un esprit ouvert et avait lu le livre du Dr. Whynn Parry : Rehabilitation of the hand. Il s’essayait entre autre à la confection de "Capener". Afin d’élargir nos horizons, avec J.-F. Dedieu nous sommes allés visiter le centre de rééducation de Chessington, au sud de Londres, d’où émanait le livre du Dr. Whynn Parry. Ce centre appartient à la R.A.F. (Royal Air Force). La conclusion était claire, l’"attelle de Levame" n’apportait pas la réponse à tout… Cette visite combinée avec la lecture de divers ouvrages anglo-saxons me souligna l’intérêt de la technique "Lively Splints" à cadre métallique que j’utilise couramment. De plus nous fîmes la connaissance de Maureen Salter (ex-kiné du Dr. Whynn Parry), une femme remarquable, auteur, entre autre, du livre Hand Therapy, pour lequel par la suite, j’ai écrit deux chapitres en 2000. Le Docteur Frère a été votre premier "patron" à Grenoble. C’est lui qui le premier vous a fait confiance et vous a confié des mains à rééduquer. Avez-vous quelques mots à nous dire sur lui ? Le Docteur Georges Frère était un "timide compensé". Il avait un complexe d’infériorité vis-à-vis des grands chirurgiens et sortait peu de Grenoble. Il lisait beaucoup, était d’une grande conscience professionnelle, visitant ses patients en amenant sa famille même les dimanches soirs. Cependant il n’osait pas directement demander ou voir ce que faisaient les autres chirurgiens français ou étrangers. Il s’est formé quasiment en autodidacte. N’ayant pas d’audience auprès des Chirurgiens, sachant qu’il n’aurait jamais le titre de Professeur d’Université, il se rattrapait auprès des Kinésithérapeutes. Il croyait fermement en la rééducation. A partir de 1977, tous les lundis soirs il organisa des réunions pour définir les protocoles de rééducation de la main auxquels participaient les internes, assistants, kinésithérapeutes et ergothérapeutes de son service. Les seuls kinésithérapeutes "étrangers au service" étant Bruno Vial du centre de rééducation Rocheplane et moimême. Ces réunions ont donné naissance aux fiches de rééducation de la main (réactualisées en 2008) et indirectement au livre Rééducation et appareillage de la main traumatique, publié en 1988 après la mort du Dr. Frère par le Pr. F. Moutet et al. Peu de temps après, le Dr. Frère décida de « se » former un réseau de kinésithérapeutes libéraux compétents en rééducation de la main, auxquels il pourrait confier ses patients. Il organisa des cours de Chirurgie-Rééducation de la Main dans le cadre des séminaires du GERK (Groupe d’Etude et de Recherche en Kinésithérapie) dont G. Vaudaux était le président et moi-même vice-président. Les premiers cours eurent lieu les 17 et 24 novembre 1979. Ces cours furent enseignés au début uniquement par le Dr. Frère et les thérapeutes de son service, Cl. Voirin et M. Escande. Dès l’année suivante, à partir de 1980, le Dr. Frère accepta d’étoffer ses cours et ouvrit l’enseignement à des kinésithérapeutes locaux, étrangers à son service. B. Vial, moi-même, puis à des kinés reconnus pour leurs compétences. Antoine Baiada et Paul Redondo ont été invités à venir distiller leur savoirfaire. La formule marchant bien, en 1981, dans le but de poursuivre la dynamique et d’ouvrir un peu plus les horizons en matière d’appareillage et de rééducation, j’ai proposé d’inviter des kinési/ergothérapeutes de réputation internationale. Notamment Maude Malick, ergothérapeute Américaine, connue par ses ouvrages : Manual of static hand splinting et Manual of dynamic hand splinting. Fidèle à ses blocages, le Dr. Frère répondit qu’elle n’accepterait pas, que ce n’était pas la peine de l’inviter, etc. Finalement, Maude Malick accepta. Il fut décidé de discuter des détails de ce cours lors du congrès de la Société Américaine de Rééducation de la Main (ASHT) en 1982 où je devais présenter une communication. Nouvelle-Orléans pour assister au congrès de l’American Society for Surgery of the Hand (ASSH), congrès qui se tenait en parallèle à celui de rééducation de la main. Le Dr. Frère accepta et commença à prendre des cours d’anglais. Au final, il se "dégonfla" et ce fut François Moutet, alors Assistant-Chef de Clinique du Dr. Frère qui vint à la Nouvelle-Orléans. Lors de ce congrès je fis la connaissance de Maude Malick, d’Evelyn Mackin et de Judy Colditz. Après le congrès de la Nouvelle Orleans, je suis allé visiter le centre de Hamarville ou travaillait Maude Malick. Dominique Thomas, 3ème en partant de la gauche, entre Maude Malick et Judy Colditz. Le premier cours d’orthèses fut enseigné à Grenoble en 1982 par Maude Malick seule. En 1983, Maude Malick vint avec Judy Colditz puis par la suite Judy Colditz vint seule à deux reprises. Ces cours apportèrent incontestablement une amélioration de nos connaissances dans le domaine de la technique "low profile". Le Dr. Frère décéda à l’automne 1985. A L’Hôpital il avait été remplacé par François Moutet. Christian Sartorius, qui avait repris la clientèle libérale de Georges Frère à la clinique des Cèdres, décida de créer l’Association des Journées de la Main de Grenoble (AJMG) et de ne plus passer par le GERK. Les cours organisés avec le GERK s’arrêtèrent, ainsi qu’un certain enthousiasme car la prise de décisions et l’organisation de cours et des séminaires devenaient plus compliquées. Christian Sartorius n’avait pas l’intérêt de Georges Frère pour la rééducation. Il ne voyait pas l’intérêt d’inviter des orateurs étrangers. Il fut décidé de n’organiser plus qu’une journée thématique par an. Le dernier cours ou nous sommes intervenus ensemble, Judy Colditz et moi, fut organisé en 1994, par l’Association Nationale des Ergothérapeutes. Le GEMMSOR fut créé en 1984. Le Dr. Frère avait essayé de s’opposer à cette création, préférant une association commune avec les médecins rééducateurs. Personnellement à compter de 1984, j’ai déplacé mon énergie vers le GEMMSOR. Et votre collaboration avec le Professeur F. Moutet, de quand date-t-elle et depuis quand fonctionne-t-elle si bien ? François Moutet est rentré comme assistant-chef de clinique de Frère en 1979. Intelligent, cultivé, ouvert à l’International, il savait travailler avec les thérapeutes sans chercher à les brider. Comme c’était aussi ma façon de voir, il était donc logique que nous collaborions depuis notre rencontre. Le DIU, formation à laquelle vous avez largement contribué avec le Pr. Moutet, notamment pour ce qui concerne son développement. De quoi est-elle née ? La Création de la Société Française de Rééducation de la Main reposait sur plusieurs objectifs intriqués Plus précisément, ces objectifs étaient d’améliorer le niveau de soins des patients ce qui entendait former des thérapeutes compétents, améliorer les connaissances, tisser des relations professionnelles avec les autres thérapeutes, les médecins et les chirurgiens. Nous souhaitions que ces relations soient basées sur une estime et une fertilisation réciproque et non plus sur une hiérarchie archaïque. L’amélioration des connaissances passait entre autre par de la recherche, la mise au point de techniques nouvelles, la publication écrite et orale de ces travaux. Cette amélioration des compétences entrainant à terme une reconnaissance au niveau médical, légal et administratif. Ceci, aussi bien sur le plan national, qu’européen et international. Encore une fois, l’exemple venait des Etats-Unis où avait été créée une certification en Rééducation de la Main : Certified Hand Therapist (CHT). Plusieurs assurances privées aux USA exigeaient que les patients soient pris en charge par des thérapeutes certifiés CHT. Il était nécessaire d‘anticiper cette évolution qui à terme se produira en Europe également. En plus des divers séminaires sur la rééducation ou les orthèses de la main organisés en France, en Europe ou ailleurs dans le monde, qui délivraient une certaine compétence officieusement reconnue, il s’avérait indispensable de créer un Diplôme Officiel. La France, à l’époque, n’étant pas encore dans le système Licence, Master, Doctorat (LMD), la conférence de Bologne qui organisa pour l’Europe le LMD n’ayant pas encore eut lieu. La seule possibilité officielle de reconnaissance passait par un Diplôme Universitaire. Au niveau du bureau de la Société française de Rééducation de la Main et du Membre Supérieur il fut décidé de créer un tel diplôme. Le professeur François Moutet reconnu pour son intérêt et son travail dans la relation chirurgie-rééducation de la main fut sollicité pour organiser ce Diplôme. Cela ne se fit pas sans mal ! Alors que globalement les chirurgiens de la Main et le bureau de la Société Française de Chirurgie de la Main étaient favorables, certains médecins de Médecine Physique s’opposèrent à cette création. C’est la raison pour laquelle ce DIU s’intitule "Diplôme Interuniversitaire de Rééducation et d’Appareillage en Chirurgie de la Main". Afin d’ouvrir les horizons tout en rassemblant les compétences, il fut décidé que ce Diplôme serait InterUniversitaire et que les stagiaires seraient tenus de faire un tour des centres Chirurgie-Rééducation, où travaillent les "Maitres" reconnus pour leur compétence, à la façon des compagnons du devoir. La rééducation se basant sur des compétences théoriques mais aussi pratiques, on parle ici de "tour de main" que seul apportent l’expérience et l’observation. La première promotion du DIU est sortie en 1997. Depuis, plus de 100 kinés-ergothérapeutes sont passés par cet enseignement. La question d’un ami, cette fois-ci c’est moi-même (Denis Gerlac) qui vous la pose… Je peux me permettre, depuis le temps qu’on se connait… Alors, la voici : Depuis le temps que je t’observe, tes compétences en matière de créativité d’orthèse m’ont toujours impressionné (Attelle de poignet-pouce en cuir souple, attelle radiale bis, "crick" d’IPP…). J’en suis donc arrivé à plagier "Rémi bricole tout" en t’appelant "Dominique fabrique tout" ! Ce terme de convient-il et l’apprécies-tu ? Oui, cela peut aller ! Et pour finir, y-a-t-il une question que l’on ne vous a pas posée et à laquelle vous auriez eu plaisir à répondre ? Je me rappelle de la citation d’un chirurgien de la main américain lors d’un congrès, il disait « Pour réussir il faut soit 60% de technique et 40% de baratin (politique), soit 60% de baratin et 40% de technique et la politique marche mieux que la technique !». Si on me posait la question, je suis pour la technique. Interview réalisée, en janvier 2012, par Denis GERLAC .