Lundi 29 Juin 2015

Transcription

Lundi 29 Juin 2015
LES ETATS-UNIS
ET L’EUROPE
LE
SUZERAIN
ET LES
VASSAUX
Lire en page 15 l’analyse
du Pr Chems Eddine Chitour
Le Quotidien
Lundi 29 juin 2015 n°4472 - Prix : Algérie 15 DA — http://www.lexpressiondz.com — ISSN 1112-3397 — Directeur Fondateur : AHMED FATTANI
IL LES SOMME DE PROSCRIRE
LA VIOLENCE DE LEURS PROGRAMMES
HAMID GRINE
MET DE
L’ORDRE
Phs : R. Boudina
S S
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L ÉE
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T IV
PR
Lire en page 3 l’article
de Saïd Boucetta
DOSSIER
Certaines chaînes de télévision privées se font une sale
guerre. En cherchant le sensationnel, les patrons de ces
médias ont cautionné une grave dérive. Au dixième jour
du Ramadhan, les scènes de violence et des discours
haineux font l’essentiel du Prime Time. Le ministère de la
Communication a sonné hier la fin du « carnage » audiovisuel.
CES RESTAURANTS PULLULENT AUX QUATRE COINS DU PAYS
LA CHORBA DE LA RAHMA
On y trouve les jeunes bénévoles qui sacrifient avec plaisir un repas en famille
pour apporter leur contribution en tant que serveur ou aide-cuisinier.
Lire nos articles
en pages 6, 7 et 8
TORTURE, VIOLS, PASSAGE À TABAC AU SAHARA OCCIDENTAL
Les Américains accablent le Maroc
Les forces d’occupation marocaine usent de la torture, de passages
à tabac et autres mauvais traitements contre les civils sahraouis.
Lire en page 24 l’article de Mohamed Touati
MÉTÉO ALGÉRIE ANNONCE UNE VAGUE DE GRANDES CHALEURS
IL Y A
DANGER
DE MORT !
Notre pays a connu une nette
baisse de sa pluviosité
et un hiver plutôt chaud.
Lire en page 9 l’article
de Abdenour Merzouk
ELLE SE RÉUNIRA CE 9 JUILLET CHEZ BENFLIS
L’opposition veut renforcer ses rangs
La création d’une instance indépendante d’organisation
et de gestion des élections est l’une des revendications
phares de l’opposition.
Lire en page 4 l’article de Karim Aimeur
L’Actualité
LUNDI 29 JUIN 2015
LES AUDIENCES TÉLÉS DE LA PREMIÈRE SEMAINE DE RAMADHAN
Sultan Achour place Echourouk TV en première place
LES PREMIERS CHIFFRES des audiences des télévisions algériennes durant ce mois sacré de Ramadhan sont enfin tombés
et la mainmise de la chaîne Echourouk TV sur le paysage audiovisuel algérien s’est confirmée dès les premiers chiffres.
I SALIM AGGAR
insi les études de sondages
réalisées par les deux instituts connus en Algérie
Immar Maghreb et MMR (Media
Mraket Research) ont donné dans
leur globalité la première place aux
programmes d’Echourouk TV, la
chaîne d’Ali Fodil. Cette place a été
acquise surtout grâce à l’audience
réalisée par le sitcom de Djaâfar
Gassem Sultan Achour 10 qui a
bénéficié d’une campagne de publicité grandiose et d’un affichage
dans l’ensemble des grandes
wilayas du pays. La série qui aurait
coûté environ 18 milliards avec un
sponsor majeur et trois annonceurs
en plus, a tout fait pour rentabiliser
cette production. Selon les chiffres
révélés par l’institut Immar
Maghreb dirigé par Brahim Sail et
une étude d’audience qui a touché 2
100 interviewés à travers le pays
sur une durée d’une semaine (du 22
au 28 juin) la télévision privée
Echourouk TV arrive en tête des
télévisions les plus regardées des
téléspectateurs algériens suivie
d’Ennahar TV et de la télévision
publique A3. Selon une mesure
d’audience du 20 au 21 juin dernier,
Echourouk TV réalise un taux de
pénétration de 26% suivie d’A3 avec
18% puis d’Ennahar, avec 16%.
Les chaînes du groupe MBC,
MBC1 et MBC Drama réalisent de
bons chiffres dans les foyers algériens avec respectivement 14% et
8%. Canal Algérie reste la deuxième
télévision du groupe public, la plus
A
Un feuilleton diversement apprécié par les téléspectateurs
regardée des Algériens avec un taux
de pénétration de 7% et une bonne
6e place notamment grâce au
feuilleton de Amar Tribèche Chita
El Bared ou encore Bodo un sitcom
comique diffusé en prime time.
Nessma TV continue de grappiller
des parts de marchés dans le paysage audiovisuel algérien avec 6%
de taux d’audience et une bonne 7e
place. Samia TV, la télévision gastronomique, a réussi son pari de
rester dans le Top 10 des télévisions
les plus regardées des Algériens
avec 5% de taux de pénétration,
alors que KBC, la télévision du
groupe El Khabar n’a pas encore
décollé et ferme la marge avec 4%,
et cela malgré un bon programme
Jornane Gosto, qui demeure dans le
Top 10 des programmes les plus
regardés. Quant à El Djazairia TV
et Dzair TV, elles arrivent à la 11e et
12e places avec seulement 2% de
taux de pénétration. Si El Djazairia
TV n’avait pas de programmes
envieux, Dzair TV a concocté un
programme alléchant, avec deux sit-
2
coms Dar bob 2 et Scènes de ménages produits par Sofiane Dani.
Visiblement, les Algériens ont fixé
leur choix sur trois télévisions :
Echourouk TV, Ennahar TV et A3.
Dans les catégories des meilleurs
programmes de ce mois sacré, l’institut Immar a donné certaines tendances qui peuvent se révéler juste.
Ainsi, le 22 juin le programme le
plus regardé des Algériens était la
caméra cachée Otages de Sofiane
Dani, qui a réalisé un taux d’audience de 6,55%. Le feuilleton dra-
matique de l’Entv El hob fi Kaffess
El itiham de Bachir Sellami arrive à
la troisième place avec un taux d’audience de 5,68%. La caméra cachée
d’Ennahar TV arrive à la 4e place
avec un taux de 5,24%. Dans la soirée du 23 juin, c’est le sitcom Sultan
Achour qui arrive en première position avec un taux de 11,90% de taux
d’audience et le feuilleton dramatique de Bachir Sellami arrive en
deuxième position. La caméra
cachée Rana Hkamnek diffusée sur
Ennahar TV arrive en troisième
position avec 3,59%. Dans ce sondage qui est dominé également par
les chaînes du groupe MBC, les télévisions algériennes ont toutes les
peines du monde pour trouver un
espace de vision. Ainsi, Jornane
Gosto qui a démarré fort les deux
premiers jours de Ramadhan arrive
à la 7e place avec un taux d’audience de 2,86 %. Par ailleurs, les
chiffres donnés par MMR sur un
échantillon de 268 personnes ne
sont pas trop loin des chiffres donnés par Immar. Echourouk TV reste
toujours en tête avec un taux de
pénétration de 26%, la télévision
publique A3 garde la seconde place
avec 18% et Ennahar TV arrive en
troisième position avec 16%. Enfin,
le grand enseignement de ces deux
mesures d’audiences de cette première semaine de Ramadhan, c’est
le retard pris par les deux télévisions les plus attendues : KBC et
Dzair TV, qui ne sont pas arrivées à
se placer dans le Top five des télévisions les plus regardées des
Algériens.
S. A.
L’Actualité
LUNDI 29 JUIN 2015
IL SOMME LES TÉLÉS PRIVÉES DE PROSCRIRE LA VIOLENCE DE LEURS PROGRAMMES
HAMID GRINE MET DE L’ORDRE
D’AUTRES MESURES ont été prises, mais qui n’ont pas été portées à la connaissance du grand public.
I SAÏD BOUCETTA
Q
uelques jours après les
déclarations du ministre
des Affaires religieuses sur
le phénomène des imams cathodiques, le ministère de la
Communication monte au créneau
et use de fermeté vis-à-vis des chaînes privées qui offrent des tribunes
à ces personnages. Le département
de Hamid Grine ne va pas par quatre chemins et responsabilise les
dirigeants de ces chaînes. Une mise
en garde qui porte le sceau de l’urgence. Le ministère réclame de
«prendre, sans délai, des dispositions rigoureuses» pour débarrasser les grilles des programmes de
toute tentation de violence et des
comportements qui vont à l’encontre des valeurs de la société algérienne. Le ton est assez ferme pour
croire à un passage à l’acte en cas
de persistance dans l’erreur ou de
la récidive. La sanction, prévient le
ministère, est un retrait pur et simple de l’autorisation provisoire d’activité sur le sol national. Le ministère de la Communication justifie
sa montée au créneau par la diffusion par certaines chaînes «des scènes contraires à nos traditions
ancestrales et à nos valeurs religieuses qui bannissent la violence
sous toutes ses formes et sacralisent la famille algérienne encline à
la paix et à la sérénité».
Le département de Hamid Grine
note «une orientation contraire à
ces valeurs dans certains programmes télévisés diffusés durant ce
mois, notamment en prime time
tendant d’une manière condamnable à focaliser sur des expressions
de violence, en banalisant ses différentes manifestations», rapporte
hier une dépêche de l’APS. En effet,
la course à l’audimat que connaît le
paysage audiovisuel depuis l’entame du mois sacré de Ramadhan a
provoqué des dérives innommables
dont se rendent coupables des chaînes de télévision privées. De la
simulation d’une attaque terroriste
la société algériennes. Il était sans
doute nécessaire de prendre
l’opinion publique à témoin sur les
observations du ministère et des
manquements de certaines chaînes
de télévision, qui n’ont apparemment pas tenu compte des commentaires du président de
l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav), Miloud Chorfi, ni des
critiques ouvertes formulées par le
ministre des Affaires religieuses,
Mohamed Aïssa, contre les comportements nuisibles des imams
autoproclamés. Hamid Grine qui
n’est visiblement pas dans la communication-spectacle, pour n’avoir
pas «crevé» les écrans à tout bout
de champ, est un homme d’action
qui met l’efficacité de la démarche
ministérielle à la tête des priorités
du secteur. On peut supposer donc
que le propos est assez lourd de
sens et que les résultats doivent
être constatés «sans délais», et
dans le cas contraire, le tout nouveau paysage audiovisuel national
connaîtra quelques changements
sous peu. L’enjeu, en ces temps
troubles, est de taille. La maîtrise
de la communication, est, dans une
Une mise en garde
qui porte le sceau
de l’urgence
avec prise d’otages, en passant par
des scènes d’horreur qui feraient
fuir n’importe quel adulte, les
caméras cachées du cru 2015 ont
dangereusement joué avec la santé
des Algériens. D’abord, des victimes
de ces programmes télévisés,
ensuite des téléspectateurs algériens à qui ce genre de scènes rappellent un passé très douloureux.
Et pour ne pas déroger à la règle de
l’audimat, certaines chaînes ont à
diffuser des prêches incendiaires
qui appellent carrément au
meurtre.
Ce constat, assez terrible, lève le
voile sur des pratiques condamnables dont se rendent coupables des
chaînes de télévision privées, sous
couvert de liberté d’expression
notamment. Le ministère de la
Communication vient mettre de
l’ordre dans un secteur qui allait à
la dérive, notamment sur l’aspect
du discours religieux et de la promotion injustifiée de la violence. La
vigilance du
ministère qui a,
d’ailleurs conduit à cette mise en
garde, sera de mise, souligne-t-on.
«Dans tous les cas, elle (la tutelle )
n’hésitera pas à prendre les mesures
légales
qui
s’imposent
et pouvant aller jusqu’au retrait de
l’autorisation». Si cette sortie
montre que le département de la
Communication suit de très près le
paysage audiovisuel national, il
n’en reste pas moins que d’autres
mesures ont été prises, mais qui
n’ont pas été portées à la connaissance du grand public. La sortie du
ministère, qui vient rappeler les
patrons de chaînes à leur responsabilité, doit être prise pour ce qu’elle
est, à savoir un recadrage de l’activité dans l’intérêt de la nation et de
UNIVERSITÉ D’ÉTÉ
Les partis se préparent à l’ombre
DES GRANDS comme des petits, les partis ne dérogent pas à la règle.
Ils sont tous à pied d’œuvre pour concocter leur programme d’activité
des universités d’été prévues après le Ramadhan.
I NADIA BENAKLI
’est devenu une tradition chez les partis.
L’organisation de l’université d’été occupe actuellement leur centre d’intérêt. Les partis politiques
sont nombreux à se préparer pour ce rendez-vous. Des
grands comme des petits, les partis ne dérogent pas à la
règle. Ils sont tous à pied d’œuvre pour concocter leur
programme d’activité des universités d’été prévues
après le Ramadhan. Le Parti des travailleurs a arrêté son
agenda. «Nous allons tenir l’université d’été à Zéralda
les 27, 28 et 29 août prochain», a déclaré le député
Ramdan Taâzibt. Interrogé sur le thème de cette
année, notre interlocuteur explique que le choix n’a
pas été encore fait. Le parti de Louisa Hanoune préfère d’abord en finir avec ses activités organiques avant
d’aller à l’université
d’été.
Idem pour
le
Rassemblement de la société pour la paix (MSP). Le
parti de Abderrazak Makri a également tranché cette
question : «Comme chaque année nous allons tenir l’université d’été au courant de la dernière semaine du
mois d’août», a affirmé le député Naâmane Laouer.
Contacté par nos soins, ce militant du MPS a fait
savoir qu’une commission a été chargée de la préparation de l’université d’été. «Les travaux sont déjà à un
stade avancé», a-t-il assuré en précisant qu’en raison
de la tenue du conseil national du parti, il a été décidé
de programmer l’université d’été pour la fin août. Le
parti d’Ennahda a prévu également de tenir son université d’été vers la fin du mois de juillet. «Une commission a été chargée de préparer le programme et d’arrêter le nombre de participants», a affirmé une élue du
C
parti. Le parti Tajamoue Amal El-Djazair TAJ a également opté pour la même période. «L’université d’été de
Tajamoue Amal El-Djazair TAJ aura lieu vers la fin
août», a affirmé le porte-parole du parti, Nabil Yahyaoui.
Lors de la dernière réunion du bureau politique, Amar
Ghoul l’a consacré spécialement à la préparation de
cette activité. Le parti du Front des forces socialistes ne
va pas rater ce rendez-vous annuel. «Nous allons tenir
l’université d’été durant la deuxième semaine de septembre», a affirmé Chaffaâ Bouaiche, député de Béjaïa
en précisant qu’elle aura lieu probablement à Souk El
Tnine. En prévision de cette rencontre, un groupe de travail a été chargé d’élaborer le programme d’activités et
les thématiques qui seront débattues. Le parti majoritaire risque également de reporter son université d’été
jusqu’à fin septembre. La direction de Saâdani doit d’abord en finir avec la mise en place de ses structures pour
envisager après, l’université d’été. Alors que certains
tiennent toujours à l’organisation de l’université d’été,
d’autres partis optent pour différentes activités. Le parti
du FNA envisage d’organiser plusieurs sessions de formations au profit des militants. «Faute de moyens, nous
allons organiser des sessions de formations à travers
différentes régions», a affirmé son président Moussa
Touati. Le parti du Rassemblement national démocratique (RND) préfère également les rencontres régionales
que l’université d’été. Une fois le programme élaboré,
le secrétaire général Ahmed Ouyahia animera certainement des meetings à travers les quatre régions du
pays. En tout cas entre les activités organiques et les
universités d’été, les partis ont du pain sur la planche
N. B.
durant les deux prochains mois.
3
large mesure, la clé du succès de
toute action humaine. Dans la
marche de l’Algérie vers une véritable démocratie, le contrôle de la
communication est une donne
stratégique. Dans ce cadre, les
réformes présidentielles initiées en
2012 et que le ministère rappelle,
ne doivent pas servir des intérêts
autres que ceux du peuple algérien
et de son Etat. Si beaucoup de professionnels du secteur ont tenté
l’expérience médiatique avant la
mise en place de tout le dispositif
législatif et légal, cela n’implique
pas que n’importe qui peut faire
n’importe quoi.
Sur certains aspects, le ministère a noué un dialogue avec les
patrons de chaînes, tant verbalement que par écrit sur «la nécessité de s’en tenir scrupuleusement
aux exigences de l’exercice de l’activité audiovisuelle, dans l’esprit
des dispositions de la législation et
de la réglementation algériennes
en vigueur en la matière, d’une
part et, d’autre part, celles observées dans les sociétés démocratiques », conclut le département de
S. B.
la communication.
E
L’ DITORIAL
Le retour de Swissair
et des autres
I ZOUHIR MEBARKI
étroviseur. Swissair est de retour à l’aéroport d’Alger depuis samedi
dernier. Vingt années ont passé et beaucoup de choses ont changé.
D’abord, Swissair a changé de nom commercial. Elle a pris le nom
tout simple de compagnie aérienne « Swiss ». Cela s’est passé après le
rachat de Swissair par l’allemande Lufthansa. Ce sont des détails.
L’important est dans la représentation de ce retour sur la mémoire collective en Algérie. Une représentation qui commence au moment du départ
des compagnies aériennes d’Algérie en y ajoutant le pourquoi de ce départ.
C’est en décembre 1994 qu’un événement allait donner le signal de la mise
en quarantaine réglée de l’Algérie par le reste du monde. L’Occident,
l’Orient, la communauté internationale, le Nord, le Sud, le monde judéochrétien, les pays arabes, tout le monde, absolument tout le monde tournait la tête, depuis ce fameux décembre 1994, sur les atrocités commises
par le terrorisme dans notre pays. Tout le monde sauf la Tunisie, il faut le
dire et le redire, qui a toujours gardé ses frontières ouvertes malgré tous
les risques d’infiltrations de terroristes que cela comportait. A la Tunisie, à
nos frères et sœurs tunisiens, nous ne répéterons jamais assez notre
reconnaissance. Aujourd’hui plus qu’hier. Depuis l’attentat de Sousse
encore plus. Que s’est-il passé en ce fameux mois de décembre 1994 pour
avoir déclenché le départ de toutes les compagnies aériennes étrangères
qui desservaient notre pays ? Il s’agit du fameux détournement, ou plutôt
de la tentative, de l’Airbus d’Air France, sur le tarmac de l’aéroport HouariBoumediene d’Alger, par des terroristes du GIA. Une opération terroriste
qui n’a, à ce jour, pas livré tous ses secrets. Ce n’est pas notre sujet aujourd’hui. Nous disions donc qu’après cette attaque terroriste, plus exactement deux jours après, soit le 26 décembre 1994, les autorités françaises
ont décidé de suspendre les vols vers l’Algérie. Ce n’était pas une décision
de la compagnie mais des autorités françaises. Il est utile d’être précis à ce
sujet. Sur un rapport du Sénat français on apprend qu’en réalité Air France
avait commencé son retrait des aéroports d’Algérie trois années plus tôt.
De 1991 à la veille de l’affaire de l’Airbus, Air France avait supprimé toutes
ses dessertes d’Oran, Constantine, Annaba et Tlemcen au motif, officiel,
qu’elles n’étaient plus « rentables ». Lors de l’affaire de l’Airbus, il ne restait que deux liaisons (Paris-Alger et Marseille-Alger) à supprimer. Ce qui
fut fait et suivi par l’ensemble des compagnies étrangères qui desservaient
l’Algérie. A part la Tunisie, l’Algérie n’avait plus aucun pays ami. On s’entre-tuait à « guichets fermés ». Tout le monde regardait ailleurs. Un monde
qui ne savait pas encore que c’était les débuts du terrorisme international
et que nous en faisions les frais les premiers en Algérie. Il ne l’a découvert
que dix années après, avec les attentats de New York en septembre 2001.
La compagnie Swissair est revenue en Algérie, samedi soir, après 20 ans
d’absence. Air France aussi est revenue en 2003 après neuf ans d’absence.
D’ailleurs, elles sont aujourd’hui quatre compagnies françaises (Air
France, Aigle Azur, transavia France et Air Méditerranée) à desservir
l’Algérie. Toutes les autres compagnies étrangères sont aussi revenues
depuis. Cette plongée dans les années noires que nous avons vécues,
nous rappelle que durant tout ce temps, Air Algérie était notre seule fenêtre restée ouverte sur l’étranger. Notre compagnie fut même interdite d’atterrir à Paris. Les atterrissages avaient lieu à Bruxelles et les voyageurs
algériens rejoignaient Paris par train. Ce ciel tant boudé hier fait l’objet
aujourd’hui d’une si grande attention. On pense à cette fameuse ouverture
du ciel algérien que beaucoup de voix réclament. Que nos amis tunisiens
tiennent bon. Les voyagistes étrangers reviendront à la « poule aux œufs
d’or ». Notre histoire en témoigne !
Z. M.
R
L’Actualité
LUNDI 29 JUIN 2015
ELLE SE RÉUNIRA CE 9 JUILLET CHEZ BENFLIS
L’opposition veut renforcer ses rangs
LA CRÉATION d’une instance indépendante d’organisation et de gestion des élections est l’une des revendications
phares de l’opposition.
KARIM AIMEUR
our établir un rapport de
force nécessaire à même
d’imposer au pouvoir de
négocier une sortie de crise,
l’Instance de suivi et de concertation de l’opposition politique (Isco)
veut renforcer davantage ses rangs.
Sa réunion prévue le 9 juillet
prochain au siège de Talaiou El
Houriat, le nouveau parti de l’ancien chef de gouvernement et candidat aux élections présidentielles
de 2004 et 2014 Ali Benflis, sera
consacrée à l’examen des mécanismes et de moyens à même d’élargir
cette entité à d’autres personnalités et partis politiques.
Cette instance rassemble actuellement, d’un côté, les partis membres de la Coordination nationale
pour les libertés et la transition
démocratique (Cnltd), à savoir le
RCD, le MSP, Ennahda, le FJD, Jil
Jadid et l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour. Et de l’autre côté, les partis membres du Pôle
des forces de changement coordonné par Ali Benflis et constitués
des partis qui ont soutenu sa candidature pour la présidentielle du 17
avril 2014, ainsi que des personnalités publiques.
D’autres formations politiques
et personnalités peuvent ainsi
rejoindre cette instance dès ce 9
juillet et renforcer, de ce fait, les
rangs de l’opposition qui cherche à
Ph : R. Boudina
P
Une des réunions de l’opposition
mobiliser le peuple afin de pousser
le pouvoir à accepter ses propositions. « Jusque-là nous avons au
niveau de l’Instance discuté de l’éventualité de l’élargissement et de
son intérêt.
Le 9 juillet, les partenaires vont
arrêter les mécanismes de cette
adhésion et cibler les parties
concernées », a expliqué Ammar
Khababa, cadre du FJD dans une
déclaration à un journal électro-
nique. Selon ce dernier, certains
participants à la conférence historique de Zéralda du 10 juin 2014
ont proposé de rejoindre l’instance
de suivi et de concertation, se plaignant même de leur exclusion après
cette conférence où toute l’opposition s’est réunie.
Parmi les principales revendications de l’Isco figurent la création
d’une instance indépendante d’organisation et de gestion des élec-
tions pour en finir avec la fraude
électorale et une élection présidentielle anticipée.
Des actions sont prévues dès la
rentrée sociale prochaine dans le
but de mobiliser les citoyens autour
de ses objectifs. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son
secrétariat national, le RCD a
estimé que le travail de sensibilisation entamé par la Cnltd doit se
poursuivre, prenant acte de la
volonté des partenaires à multiplier
les actions de mobilisation et à privilégier la décantation sur la scène
politique. Il a appelé les citoyens à
soutenir les actions programmées à
la rentrée sociale pour créer un rapport de force en faveur d’une transition démocratique, pacifique et
ordonnée. « Il est de la plus grande
importance, pour le RCD, d’engager directement les citoyens dans
une initiative qui les concerne en
premier chef.
Il exhorte les
Algériens et les Algériennes,
convaincus que l’issue pacifique et
démocratique est la seule alternative à la crise que vit le pays, à soutenir les actions programmées à
la rentrée sociale pour consolider
ce cadre consensuel et créer un
rapport de force en faveur d’une
transition démocratique pacifique
et ordonnée », souligne le RCD
dans son communiqué.
A ce regroupement de l’opposition manquera le FFS, accusé de
connivence avec le pouvoir, qui
refuse de rejoindre l’instance,
même si son initiative de reconstruction du consensus national a
abouti à une véritable impasse.
Avec le regroupement de l’opposition, l’on se dirige vers une bipolarisation de la vie politique nationale. Les partis au pouvoir veulent,
eux aussi, relancer l’alliance présidentielle, même si les propositions
du FLN et du RND divergent sur
des détails sans importance.
K. A.
APRÈS L’ÉCHEC DE SA CONFÉRENCE DU CONSENSUS NATIONAL
Le FFS perd-il ses repères ?
LE FFS N’A PAS réussi à convaincre ses partenaires de la tenue d’une conférence du consensus national et rejette toute
possibilité de se joindre à l’Isco.
AMAR INGRACHEN
lors que l’Instance de concertation et
de suivi de l’opposition, qui regroupe
jusque-là plusieurs partis et personna lités nationales, entend élargir ses rangs,
notamment à l’occasion de la réunion qu’elle
tiendra le 9 juin au siège du nouveau parti
d’Ali Benflis, certains partis, qui se réclament
ouvertement de l’opposition, continuent à
agir en solo. C’est le cas, notamment du
Front des forces socialistes.
En effet, suite à une information publiée
par le journal arabophone Echourouk, faisant
état de l’adhésion prochaine du FFS à l’Isco,
Mohamed Nebbou, secrétaire général du
parti, interrogé par TSA, a rigoureusement
démenti l’information.
« Le FFS ne prendra pas part à cette
instance. Se réunir pour le simple fait de se
rencontrer n’est pas le style de travail du
FFS. Le plus important, ce n’est pas de tenir
des réunions, mais de trouver des solutions et
un consensus », a-t-il affirmé en effet,
balayant d’un revers de la main la sagesse
ancienne qui professe que «c’est de la discussion que jaillit la lumière».
De plus, M. Nebbou a réitéré son attachement à l’organisation de la conférence du
consensus national en affirmant que son
parti « travaille toujours sur ce projet »
A
Pourtant, cette position tranchée du secrétaire général de la formation de Hocine Aït
Ahmed ne semble pas être partagée par l’ensemble des cadres du parti. Après le coup de
gueule de Kaci Djebar, membre du conseil
national du FFS et enseignant universitaire,
lors de la dernière réunion de cette instance
et au cours de laquelle il a remis en cause
toute la démarche du parti qu’il accuse d’avoir échoué et de s’obstiner à recycler son
échec en s’attachant à l’idée du dialogue avec
les partis au pouvoir, vient un député de
Béjaïa, Arezki Derguini, enseignant d’économie à l’université de Sétif, qui est considéré
comme étant l’une des éminences grises du
parti. Celui-ci a, en effet, dans une très longue contribution publiée par le Quotidien
d’Oran, parlé de la conférence du consensus
national à laquelle se cramponnent les dirigeants du FFS malgré les hostilités des uns et
des autres, au passé et a nettement avoué l’échec de son parti.
« La conférence nationale du consensus
n’a pas pu donc avoir lieu. Des participants
attendus et ayant donné leur accord ont fini
par se rétracter. Si nous avions présupposé
une bonne volonté chez ces partenaires politiques, force est de constater qu’elle s’est
dérobée. Pour ne pas prendre nos désirs pour
des réalités, nous devrions répondre aux
questions suivantes : les parties prenantes
actuelles au pouvoir (PPaP), en ce moment à
la recherche d’un consensus interne pour la
succession de Bouteflika, ont-elles quelque
intérêt à s’associer à de nouvelles parties ?
Que leur apporteraient ces nouvelles parties
? Dans quelle direction leurs intérêts pourraient-ils évoluer ? » Et tout en affichant son
adhésion morale au projet de « reconstruction du consensus national », Arezki Derguini
considère que « les conditions pour tenir une
telle conférence ne sont pas réunies », avant
d’ajouter que « dans la situation politique
actuelle, l’appel à une conférence nationale
n’a servi qu’à porter sur la place publique
l’offre politique du parti, à marquer sa position dans le champ politique et à prendre à
témoin l’opinion publique nationale et internationale ».
Bien que seule compte la voix officielle du
parti, à savoir celle du premier secrétaire
national et des cinq membres du présidium,
la situation dans laquelle se trouve le FFS est
délicate. Décidément, la conférence du
consensus national, que Rachid Halet, membre de la présidence collégiale du parti , n’arrête de présenter à la fois comme « un pari »
et comme « un défi » sombre de plus en plus
dans l’illisibilité et met visiblement le FFS
dans l’embarras, car le pari a été saboté par
les partis au pouvoir qui ont tourné casaque
au dernier tournant et le défi a été freiné par
la détermination de la Cnltd et de l’Isco à
continuer sur sa lancée.
« Djezzy honore les majors de promotion de l’université de Bechar»
Après les universités d’Alger (1)
et de Tamanrasset, Djezzy a participé le jeudi 25 juin à une grandiose
cérémonie en l’honneur des majors
de promotion de l’université de
Bechar.
Lors de cette manifestation
rehaussée par la présence du wali
de la wilaya de Bechar ainsi que de
plusieurs hauts responsables de
l’administration locale, des cadeaux
sous forme de 15 tablettes, offerts
par Djezzy, ont été distribués aux
lauréats qui ont décroché leurs
années avec brio.
Dans son discours, le recteur de
l’université de Bechar a exprimé sa
reconnaissance à Djezzy pour avoir
été le sponsor majeur de la cérémonie de sortie de promotion ainsi que
pour toute la considération et le soutien apportés à cet évènement.[RTF
bookmark start: _GoBack][RTF
bookmark end: _GoBack]
Par ce geste, Djezzy, qui
demeure fidèle à sa politique d’entreprise citoyenne, continue de soutenir l’effort et le savoir à travers ses
multiples actions en faveur de l’université algérienne.
4
« Le FFS est un peu le dindon de la farce
sur la scène politique nationale. A travers sa
démarche de reconstruction du consensus
national, il a réussi une seule chose : mettre
toutes les parties contre lui, perdre ses partenaires politiques les plus proches et susciter
le mépris de la société qui n’arrive plus à
comprendre sa ligne. Et la direction du parti,
les fédérations, notamment celles du centre,
sont conscientes de cette situation de flou et
d’embarras que vit le parti mais n’oseront
pas avouer leur échec », nous confie un membre du conseil national du parti de la wilaya
de Béjaïa qui a requis l’anonymat. Le FFS vat-il finir par rejoindre les rangs de l’opposition réunie au sein de l’Isco ?
« Très peu probable, car, le FFS se définit
fondamentalement comme étant le seul parti
d’opposition et considère qu’il doit être une
locomotive ou boycotter. Or, pour prétendre à
ce rôle, il faut un engagement clair, sans artifices, ce qui est loin d’être dans la littérature
du FFS qui préfère toujours habiller son discours d’une dose extrême de relativité », nous
a affirmé également la même source.
Où va donc le FFS ? Va-t-il sceller sa mort
politique dans cette aventure solitaire ?
Difficile à affirmer. Mais, comme l’a souligné
notre interlocuteur, nombre de cadres et militants du parti redoutent les retombées
fâcheuses de cette démarche unilatérale du
A. I.
FFS.
De Quoi j’me Mêle
LUNDI 29 JUIN 2015
Une caravane algérienne en Tunisie
UN GROUPE DE JEUNES
militants algériens ont
l’intention d’organiser une
caravane qui sillonnera
plusieurs villes tunisiennes
après le Ramadhan. Les
organisateurs de cette initiative
veulent donner du sens à leur
action en demandant à tous les
«caravaniers» de payer leur
séjour dans le pays voisin,
frappé vendredi dernier par un
affreux attentat terroriste. La
caravane qui ouvrira très
bientôt une page Facebook, se
veut une réponse concrète aux
terroristes de Daesh et
d’ailleurs, insiste l’un des
initiateurs qui espère que la
caravane prendra dans ses
bagages des artistes algériens,
avec l’idée d’organiser un
festival culturel algéro-tunisien
itinérant. Le slogan pourrait
être « plus on est nombreux,
plus on est fort ».
Petit chemin,
grand danger
LE PETIT CHEMIN qui longe la piscine communale
de Kouba est particulièrement dangereux pour les
automobilistes imprudents. Les jeunes
conducteurs qui ont tendance à dévaler à vive
allure ce petit tronçon de route parce qu’il est très
peu fréquenté, en savent quelque chose sur sa
dangerosité. Et pour cause, en l’espace d’une
petite semaine, deux automobilistes ont perdu le
contrôle de leur véhicule et ont failli y laisser la
vie. Les riverains parlent d’accidents
spectaculaires. A ce jour, on ne déplore
heureusement pas de décès. Mais cela n’enlève en
rien à la situation dangereuse qui prévaut dans ce
chemin. Un ou deux petits ralentisseurs devraient
suffire pour éviter un drame. A bon entendeur…
Un selfie
macabre
YASSIN SALHI, en garde à
vue depuis vendredi dernier,
a envoyé une photo avec la
tête de sa victime via
l’application de messagerie
instantanée WhatsApp vers
un numéro nord-américain.
Selon des sources proches
de l’enquête, Yassin Salhi,
soupçonné d’avoir tué un
chef d’entreprise avant de
commettre un attentat en
Isère le jour pré-cité, a
envoyé un selfie avec la
tête de sa victime. Sur le
même sujet, la localisation
du contact de Yassin Salhi
n’est toutefois pas établie,
ce numéro peut être un
simple relais avant un
rebond vers une autre
destination, ont mis en
garde les mêmes sources.
Les enquêteurs vont
s’employer à retracer le
trajet de ce cliché pour
identifier son destinataire,
en France ou à l’étranger.
LE MAROC PERD SES TOURISTES
A
vrai
dire...
d
I ABDELHAKIM MEZIANI
l est pour le moins curieux que des
concepts judéo-chrétiens soient
encore utilisés pour analyser la situation dangereuse vécue, depuis plus d’une
décennie déjà, par le monde musulman.
S’il est vrai que la monstruosité incarnée
par l’intégrisme religieux soit de nature à
susciter toutes les réactions imaginables
en pareil cas et/ou toutes les condamnations sans équivoque de la barbarie, il
reste certain que le sempiternel retour
aux clichés tels que suggérés de l’autre
côté de l’Hexagone se présente comme
une sorte de fuite en avant. Une fuite en
avant qui, si elle donne bonne conscience
à des cercles timorés, n’en reste pas
moins dangereuse, quand elle n’est pas
lourde de sens. Particulièrement lorsque
les discours de salons interviennent
comme une sorte de prolongement de
celui emphatique développé par les pouvoirs dominants. Des systèmes en mal
d’imagination, convient-il de souligner ici.
En privilégiant le tout-sécuritaire, dégageant la nette impression de s’accommoder d’une sorte de surplace, ces systèmes
semblent perdre de vue que le combat
acharné mené contre les forces obscurantistes se doit d’être étendu, aussi et sur-
I
LES TOURISTES FRANÇAIS
sont de plus en plus méfiants
pour tenter la destination
Maroc. Voilà comment on peut
résumer l’avis émis par le
Snav. Le Syndicat national des
agences de voyages a déclaré
que la destination Maroc a
enregistré une baisse de
fréquentations de 46% sur la
période janvier-mai par rapport
au même intervalle en 2014
selon son baromètre publié ce
vendredi. Il en découle que le
Maroc ne fait plus partie des
cinq destinations préférées
des Français. Et les nouvelles
ne sont pas rassurantes pour
la suite. Selon les chiffres
publiés par le Syndicat des
tour-opérateurs français hier,
les réservations des touristes
français pour le royaume pour
cet été ont baissé de 32,7%.
Le haïk dans tous
ses états à Médéa
EL-HAÏK, voile traditionnel qui
s’imposa durant plus de deux siècles
comme l’habit de référence pour la
femme algérienne avant de céder le
terrain, à partir des années 1980,
devant de nouvelles tendances
calquées sur d’autres cultures, est à
l’honneur au musée régional des
arts et des traditions populaires de
Médéa jusqu’à la mi-juillet prochain.
L’exposition, accessible au public de
jour comme de nuit, retrace l’histoire
et l’évolution du haïk, depuis ses
premières apparitions jusqu’à nos
jours, les types de voiles répandus
en Algérie ainsi que les tentatives
engagées, depuis quelques années,
par l’association Belaredj pour faire
«revivre» cette ancienne tradition
vestimentaire. Des coins du musée
sont consacrés, en outre, aux
accessoires et bijoux qui étaient
associés au port du haïk. Un autre
espace est réservé aux voilettes ElAjar, élément très important dans
l’apparat de la femme algérienne de
l’époque.
Peut-on remettre en question Le Livre
qu’on n’a pas su lire ?
Aux antipodes d’une vision réductrice de la réalité, les forces obscurantistes ont toujours su irriguer leur
propagande par les données objectives et subjectives de l’Islam sociologique contemporain. L’occupation
des mosquées par les salafistes et la récente montée au créneau des ministres en charge de la
Communication et des Affaires religieuses, en Algérie, en sont les parfaites illustrations.
choquent et coexistent médiévalisme et
postmodernité, mondialisation et tribalisme, avancées technologiques fulgurantes et rémanence des haines et superstitions ancestrales.» Mais la réalité devient,
chaque jour davantage, hideuse et injuste.
A fortiori lorsque toutes les belles idées
imbibées de docte rhétorique donnent
l’impression d’avoir pris du plomb dans
l’aile. Des idées manichéennes dictées le
plus souvent par le mimétisme et le souci
cardinal de plaire au bloc occidental, à la
faveur d’une sorte d’autocritique hypocrite, une autoflagellation qui va jusqu’à
soutenir que c’est l’Islam qui serait à l’origine de la création de ce monstre appelé
plus communément le Daesh. Je n’en suis
pas si sûr a fortiori lorsque la superproduction mettant en scène cet horrible
appendice me donne l’impression d’un
vulgaire remake où la collision de l’aspiration des peuples à la liberté et à l’émancipation avec la realpolitik conduit, de l’avis
même de Karim Emile Bitar, à leur sacrifice sur l’autel des intérêts stratégiques
de puissances étrangères. Ce qui se passe,
à l’heure qu’il est, dans le monde musulman relève plus d’une nouvelle croisade
que d’une volonté du gendarme du monde
tout, au front idéologique, donc éminemment cultuel. A plus forte raison lorsque
les partis politiques rechignent à s’investir en milieux populaires, préférant le plus
souvent l’option militaire et la mauvaise
foi, laissant le champ libre à l’intégrisme
religieux qui mettra l’accent sur un travail
en profondeur où l’argumentaire prêté à
l’Islam occupe une place de choix. Ajoutée
aux racines du mal politique et social que
les pouvoirs en place se refusent d’éradiquer à l’effet de sortir l’écrasante majorité
des citoyens de la précarité, cette manière
de procéder a considérablement fragilisé
les fondements mêmes de l’idéal républicain. Aux antipodes d’une vision réductrice de la réalité, les forces obscurantistes ont toujours su irriguer leur propagande par les données objectives et subjectives de l’Islam sociologique contemporain. L’occupation des mosquées par les
salafistes et la récente montée au créneau
des
ministres
en
charge
de
la
Communication et des Affaires religieuses
en Algérie en sont les parfaites illustrations. Avec le philosophe Karim Emile
Bitar, j’irai même jusqu’à renchérir que
c’est une bien curieuse époque que celle
où nous vivons : « Une époque où s’entre-
5
de libérer les peuples « mahométans » des
ténèbres de l’intolérance. Les jaillissements de Ben Laden et de son prolongement le Daesh sont loin d’être fortuits. De
nombreux pans de la mémoire collective
et de la civilisation arabo-musulmane ont
connu les affres de la destruction systématique. La programmation de l’attentat
du 11 septembre et la guerre imposée à
l’Afghanistan et à l’Irak ont été décidées à
un moment où les Etats-Unis vivaient une
récession économique sans précédent. Il
en est de même de cette recrudescence de
l’islamophobie dans une Europe frappée
de plein fouet par la crise économique et
les politiques d’austérité. Saisies par la
hantise du déclassement, soutient la
même source, « les classes moyennes et
populaires européennes estiment être les
laissés-pour-compte d’une mondialisation
qui a profité aux élites occidentales ». Que
dire alors des pseudos « printemps arabes » conduits par Bernard-Henri Lévy, un
sioniste notoire, qui ont ruiné la Syrie et
la Libye, mis à mal la Tunisie et sauvé les
intérêts américano-sionistes en Egypte ?
A. M.
[email protected]
Dossier
LUNDI 29 JUIN 2015
CES RESTAURANTS PULLULENT AUX QUATRE COINS DU PAYS
LA CHORBA DE LA RAHMA
La tradition est ancestrale. Elle est
perpétuée aux quatre coins du pays. Les
Algériens n’ont pas redécouvert les « resto
du cœur », mais juste adopté une méthode
développée ailleurs pour pratiquer ce
qu’ils ont toujours fait durant le mois
sacré de Ramadhan. On les appelle les
Chorba du cœur ou les restaurants de la
Rahma, la pratique d’inviter des étran gers à partager sa table à la rupture du
jeûne est une tradition très enracinée chez
l’ensemble des couches sociales. Cette tra dition ne s’est pas effilochée avec les exigences de la vie moderne, notamment
dans la capitale. Et pour cause, les
mûr, dont la mission est de ravitailler le
restaurant. Et ceux qu’on ne voit pas for cément, les donateurs se recrutent dans
les classes aisées de la société. Tout ce
beau monde est nécessaire, il forme la
chaîne de solidarité avec au bout un repas
chaud pour les plus démunis d’entre nous.
Pas que les démunis, en réalité, puisque
ces resto sont aussi fréquentés par des tra vailleurs loin de chez eux. Bref, Alger,
comme l’ensemble des villes du pays,
respire la solidarité et c’est tant mieux.
Cela dit, les Algériens ne découvrent
pas la solidarité avec l’apparition des restaurants de la Rahma mais la pratiquent
Algérois qui ont tous des origines paysannes ont conservé le sens de la solidarité.
Aussi, un tour dans les différents établissements qui offrent l’iftar gratuitement,
nous a permis de constater que les
Algérois de tout âge et de toute condition
sociale se sentent concernés. Un tour dans
un restaurant, celui d’El Achour, d’El
Biar, de Ben Aknoun ou de Bab El Oued,
on trouve les jeunes bénévoles qui sacrifient avec plaisir un repas en famille pour
apporter leur contribution en tant que
serveur ou aide-cuisinier.
Il y a des femmes au foyer qui font
office de cuisinières et des hommes d’âge
avec, disons-le, plus de visibilité. Une visibilité du reste contenue dans les limites de
la discrétion. Les âmes charitables qui
donnent de leur personne pour permettre
à des Algériens dans le besoin de rompre
le jeûne dans la dignité sont plus nomb reux que ceux qui font commerce de la
misère des gens.
Dans le dossier que nous vous invitons
à lire, nos reporters ont été au plus près
des restaurants. Ils ont discuté avec les
premiers concernés, mais ont également
vu du côté de l’administration locale, histoire de savoir comment s’organise la solidarité «officielle».
TIZI OUZOU
TOUT LE MONDE Y VIENT
ILS SONT 32 à offrir le f’tour aux sans-abri, aux mendiants et autres catégories de personnes démunies.
Il y a même des gens de passage.
I KAMEL BOUDJADI
l ne reste que quelques minu tes à l’imam pour appeler à la
rupture du jeûne. Les rues et
avenues de la ville de Tizi Ouzou
sont vides. Seules quelques ombres
marchaient encore à pas légers,
pressées d’arriver chez-elles le plus
tôt possible. La vie retient son
souffle.
Toutefois, ce silence citadin
inhabituel cache des petits recoins
pleins de bruit et d’animation.
Alors que le calme règne sur la cité,
des foules de gens s’attroupent
devant les restaurants de la Rahma
ouverts en ce mois de Ramadhan.
Ils sont 32 à offrir le f’tour aux
sans-abri, aux mendiants et autres
catégories de personnes démunies.
Il y a même des gens de passage.
Avant que la voix de l’imam
n’appelle à la rupture du jeûne,
c’est déjà la bousculade. « Nous, les
Algériens, on se bousculera même à
l’entrée de la tombe si chacun n’avait pas la sienne réservée », ironise,
une personne qui restait calme donnant l’air de ne pas avoir faim. Le
restaurant Rahma en question est
très fréquenté car il est situé au
centre-ville.
C’est l’œuvre du CroissantRouge algérien et de quelques
donateurs. Déjà les tables sont tou-
Ph : R. Boudina
I
À vos assiettes !
tes occupées ; beaucoup se tiennent
toujours debout. « Ce n’est pas un
problème… tant qu’on a faim. Les
réclamations, c’est après ; une fois
rassasiés », nous dit un autre jeune
qui ne présente aucune apparence
de pauvreté d’un sans-abri. En fait,
on se trompe en croyant que les restaurants Rahma sont uniquement
fréquentés par les démunis. Sur les
32 ouverts à Tizi Ouzou et les
grands centres urbains de la
wilaya, beaucoup se remplissent de
gens de passage, de jeunes issus de
familles nombreuses et autres catégories qu’on ne suspecterait pas
même sur leur état précaire :
« Pourquoi vous me demandez
cela ? Je mange ici parce que c’est
gratis c’est tout. La vie est chère,
alors une occasion comme ça, ça ne
se rate pas. Je mange ici et je rentre
chez moi », nous dit un homme âgé
de la cinquantaine.
Dans ces restaurants, l’on rencontre aussi des travailleurs qui ne
rentrent chez-eux que les weekends : «Oui, je ne rentre pas à la
maison tous les jours alors au lieu
d’acheter et cuisiner, je préfère venir
ici », avoue un jeune qui dit travailler dans le bâtiment.
En fait, dans ces restaurants,
c’est une vie qui se déroule l’espace
de quelques instants.
C’est le côté humain du dénuement. A voir l’accueil, la qualité du
service prodigué dans ces restaurants, la diversité des catégories qui
les fréquentent, on oublie vraiment, durant un instant, que la vie
n’est pas toujours rose. Ces lieux
rendent la misère moins affreuse.
Lors de l’iftar, les gens louent Dieu
et le prient de leur donner une vie
meilleure. Dans ces moments que
l’on croit, étant chez soi, misérables, sont pleins de bonnes choses.
L’on s’y raconte des blagues, on y
rie, on y discute, on se chamaille et
surtout on partage le meilleur
comme le pire. Et c’est ça finalement la Rahma dans sa dimension
K. B.
concrète et spirituelle.
BÉJAÏA
Des lieux ouverts à tous
« DEPUIS le début du mois de Ramadhan, on distribue des centaines de repas.
On est tous des bénévoles et on se donne à fond pour aider ces personnes nécessiteuses.»
I AREZKI SLIMANI
es restaurants Rahma ou ce qui est
appelé aussi «maïdat» Ramadhan
é t a i e n t d e s t i n é s i n i t i a l e m e n t aux
démunis et aux SDF, soit la frange des
citoyens, qui n’ont pas les moyens de s’offrir
un repas convenable pendant le mois de
Ramadhan. De nos jours, leur service s’est
élargi pour toucher d’autres catégories de
citoyens, comme les voyageurs ou les travailleurs, dont les familles en sont éloignées.
Les restaurants Rahma sont devenus des restaurants « Iftar » autrement dit de la rupture
du jeûne. C’est le constat que nous avons fait
lors de notre virée dans ces lieux au niveau de
la ville de Béjaïa.
En plus des personnes démunies, des SDF,
les restaurants Rahma accueillent également
des ouvriers de chantiers, des voyageurs et
des camionneurs que la rupture du jeûne surprend loin de chez eux… «Les restaurants
Rahma de Béjaïa accueillent tous ceux qui
viennent, sans bousculade et sans formalité
aucune. Des repas bien préparés et consistants sont servis chaque jour», nous confie ce
jeune d’Oued Souf, employé d’une entreprise
L
et qui rompent le jeûne, chaque soir, dans ce
restaurant.
Mais l’ambiance familiale
manque toujours et quoiqu’on fasse on ne
peut pas la remplacer. Le mois de Ramadhan
est une opportunité pour savourer les délicieux plats en famille, mais pour certains cela
n’est pas possible. Pour des raisons de voyage
et travail ou de santé, on est privé d’un
moment de partage avec la famille. Lors de
notre virée, on s’est rendu compte que les
manques sont différents d’un individu à l’autre. Si certains ne mangent pas toujours à
leur faim, d’autres sont en manque de chaleur familiale. Comme chaque année, durant
le mois sacré du Ramadhan, les restaurants
Rahma ouvrent leurs portes un peu partout à
travers le territoire national. La wilaya de
Béjaïa ne se distingue point des autres
wilayas en matière de bienfaisance.
En effet, depuis le début du mois du jeûne,
beaucoup de restaurants (répartis sur les
quatre coins de la wilaya) accueillent les plus
démunis de la population et leur assurent un
repas convenable. Une initiative à mettre sur
la compte des collectivités locales, la direction
de l’action sociale, les associations caritatives, le Croissant-Rouge algérien et des âmes
de bâtiments, rencontré au restaurant
Rahma de la municipalité de Béjaïa. Souheib
et son camarade sont des habitués du lieu.
« Nous travaillons durement la journée et
nous n’avons plus la force de préparer quoi
que ce soit en rentrant dans la chambre que
le patron nous a louée. On opte alors pour le
repos jusqu’au moment de rompre le jeûne et
nous venons directement ici», ajoute son ami.
Cet habitué des lieux précise qu’à Béjaïa « les
restaurants Rahma sont ouverts à tous ».
Ce que confirmera juste avant l’appel du
muezzin le responsable du restaurant communal, établi dans une école primaire au centre de la ville, jouxtant la gare ferroviaire et
la gare routière. « Nous recevons même ceux
qui ont les moyens et qui habitent en ville ou
dans le quartier même. Dans ce restaurant,
vous venez, vous vous attablez, vous mangez
et vous sortez sans que personne ne vous
pose la moindre question », indique-t-il. De la
« Rahma », au sens propre du terme. Et c’est
vraiment le cas de le dire.
Un habitué du restaurant Rahma d’Ibn
Rochd affirme qu’il a fait la connaissance de
beaucoup de touristes venus, notamment du
Sud qui ont loué des chambres d’hôtel en ville
6
charitables sans oublier ces centaines de
bénévoles sur les lieux pour préparer les
repas. Bien avant le moment de la rupture du
jeûne, tout le monde a pris place dans la
grande cour de l’école Ibn Rochd. L’appel à la
rupture retentit. Des femmes, des hommes et
même des enfants savourent la délicieuse
chorba. « Depuis le début du mois de
Ramadhan, on distribue des centaines de
repas. On est tous des bénévoles et on se
donne à fond pour aider ces personnes nécessiteuses, un tant soit peu mais également des
voyageurs et autres travailleurs étrangers.
Nous n’avons pas la prétention de remplacer
la chaleur du foyer familial, mais nous tentons de bien faire les choses et d’ouvrir nos
cœurs à nos frères et sœurs. C’est la première
année que je participe à ce geste de charité et
j’espère que ça ne sera pas la dernière. Il n’y
a pas plus important, durant le mois du
jeûne, pour un musulman, que d’aider son
prochain », souligne ce jeune volontaire.
Comme ce restaurant, des centaines d’autres sont éparpillés dans la capitale des
Hammadites ainsi que dans les grands
centres urbains de la wilaya de Béjaïa.
A. S.
Dossier
LUNDI 29 JUIN 2015
RESTAURANTS DE LA RAHMA
BOUIRA
Une occasion pour les propagandistes
SEULS 18 restaurants el iftar étaient opérationnels depuis le premier jour.
I ABDENOUR MERZOUK
haque année et coïncidant
avec le mois de Ramadhan,
des points de ravitaillement
destinés aux usagers des routes,
aux nécessiteux et autres sans-abri
sont ouverts un peu partout à travers la wilaya de Bouira. Jusqu’à
2015, on désignait ces lieux par restaurants de la « Rahma » comme si
la clémence se résumait à un repas
chaud, ou au dîner d’un jour.
Le modèle, emprunté à l’action
de l’artiste Coluche qui, de son
vivant, avait lancé « les restos du
cœur », a vite fait l’objet d’une
récupération et ces « restos d’El
Iftar » sont devenus depuis un rendez-vous non négligeable sur les
agendas électoraux des maires, des
partis politiques et de leurs relais
au sein du mouvement associatif.
Il y a six ans notre quotidien
rapportait ce qui s’apparentait à
l’époque à une réelle arnaque. Le
secrétariat local d’une organisation
de masse féminine très proche des
cercles du pouvoir avait ouvert un
restaurant pour la circonstance.
Les repas selon la responsable de
l’époque étaient envoyés aux
familles par souci de préservation
de leur dignité. Voulant couvrir ce
qui, dans ce temps, était une innovation, on découvrira un local
fermé pour non-paiement du loyer.
Les repas, payés avec l’argent du
contribuable, n’étaient en fait que
des denrées réparties entre les
adhérentes et, tenez-vous bien, des
responsables. Quotidiennement le
beau monde passait prendre le kilo-
C
Les Bouiris à l’heure du mois sacré
gramme de viande chez le boucher
conventionné. Pareilles pratiques
ont alors créé un climat de suspicion qui poussera même les nécessiteux à éviter de se rendre dans ces
restos. Le filon d’or sera exploité
des années durant par des opportunistes privés, avec la bénédiction de
l’administration. Ces arrivistes
ouvrent des restos et facturent à
l’administration. Selon des chiffres
on parlait de plus de 4000 kg de
viande quotidiennement pour l’ensemble de la wilaya. L’actuel wali,
dès son installation à Bouira, a
exigé un contrôle strict, un suivi
permanent et l’interdiction absolue
d’aider ces faux bienfaiteurs. A la
différence des exercices précédents,
il n y’a pas eu engouement pour
l’ouverture des restaurants en raison de la rigueur imposée par la
DAS.
En plus de l’obligation de réserver des lieux hygiènement corrects,
une commission vérifie la qualité
des denrées et des inspections
inopinées sont menées à l’heure du
f’tour. Ainsi, seuls 18 restaurants
El Iftar étaient opérationnels
depuis le premier jour. Sur ce nombre cinq sont l’œuvre de personnes
privées. L’idée d’une association de
la daïra de Bechloul en étroite collaboration avec la commune, mais
aussi la sûreté de daïra de la localité, d’aménager un restaurant sur
l’accotement de la RN5 reste un
exemple de transparence et une
bonne initiative.
Des jeunes mobilisés à l’occasion et en présence de policiers
arrêtent les passagers et les invitent à venir prendre le f’tour
devant leurs véhicules. Par les
temps qui courent, les usagers de la
route craignent quelquefois de s’arrêter et préfèrent se limiter à
quelques dattes pour continuer le
voyage. Le restaurant ouvert par la
commune de Bouira en étroite collaboration avec la sûreté de wilaya
au niveau de la gare routière
confirme cette idée d’appréhension
répartie chez les automobilistes.
Un barrage fixe est dressé aux
entrées vers Bouira sur l’autoroute
Est-Ouest et les passagers sont
gentiment invités à rentrer dans la
gare routière prendre un f’tour
chaud et des boissons fraîches. Un
ancien bar-restaurant très réputé
pour ses frasques par le passé, a
ouvert ses portes depuis ce début
du mois de Ramadhan. Les lieux ne
sont fréquentés que par les passagers qui ne savent rien du passé de
ces lieux. Si comme nous l’avons dit
plus haut, certains politiques tentent d’utiliser cette circonstance
religieuse à des profits électoralistes, d’autres essayent de se refaire
une virginité.
Dans plusieurs localités de la
wilaya, les associations caritatives
saisissent le mois de Ramadhan
pour revenir sur le devant de la
scène. Même si un grand nombre
agit par humanisme, d’autres tentent de reprendre du poil de la bête.
Voilà une autre raison pour exercer
un contrôle sur ces actions qui se
multiplient à chaque occasion religieuse.
En espérant que Dieu exhausse
tous les vœux et qu’il récompense
toutes les actions, bon Ramadhan à
A. M.
tous et à toutes.
ORAN
LA «HRIRA» À FLOTS
LEDIT RESTAURANT comprend trois salles. La première regroupe les femmes et enfants alors que les deux autres sont réservées aux hommes.
I WAHIB AIT OUAKLI
aute de locaux, nous nous sommes
contentés d’ouvrir cette année un
seul lieu de restauration en le
domiciliant dans la crèche municipale El
Moustakbel de Miramar», dira à L’Expression
le président du Croissant-Rouge algérien
d’Oran, Maître Larbi Benmoussa. Ledit restaurant du cœur d’Oran est amplement spacieux pour contenir le flux des familles et personnes venant de tout bord pour bénéficier du
repas chaud préparé quotidiennement par les
huit cuisinières et 60 bénévoles mobilisés par
le Croissant-Rouge d’Oran. Ledit restaurant,
tel que constaté par L’Expression, comprend
trois salles. La première regroupe les femmes
et enfants alors que les deux autres sont
réservés aux hommes composés de sans domicile fixe, des visiteurs d’Oran, des réfugiés
africains, vieux, jeunes et moins jeunes. Le
branle-bas de combat commence dès la matinée de chaque jour, des jeunes, tous des volontaires, approvisionnent la grande cuisine en
«F
cadence des préparatifs. La vapeur et l’odeur
de la soupe en préparation envahissent le ciel
du quartier de Miramar. Dehors, des petits
groupes se forment grossissant la foule. A
quelques minutes avant l’annonce de la rupture du jeûne, les trois salles sont archicombles. L’accès a été effectué sans fracas.
Chacune des personnes, ayant pris place, se
met devant son plat contenant des dattes, un
gobelet de lait, la «hrira», le repas de résistance protéiné par un grand morceau de
viande fraîche, une bouteille d’eau minérale,
du jus, yaourt et sucreries locales, une portion
de chamia. 20 h 15 a sonné alors que le silence
plat régnait aussi bien dans la crèche municipale que dans ses alentours.
Un jeune, tout souriant, fait le tour dans
les trois salles invitant les présents à rompre
le jeûne en leur disant d’un ton tout suave «le
muezzin vient de lancer l’adhan du
Maghreb». Les jeûneurs, eux, se mettent à cliqueter les cuillères, les bénévoles feront des
tours dans les trois salles priant les jeûneurs
de ne pas hésiter à faire part en signalant les
fruits, légumes, viandes, pain, dattes, lait, jus,
limonades et autres aliments. Se mettant à
leur besogne, ils préparent les tables tout en
nettoyant les lieux pendant que d’autres,
hommes et femmes, se mettent à éplucher les
légumes et à les mettre dans la marmite
géante. Moins de deux heures avant que le
muezzin n’annonce la rupture du jeûne, des
familles, des jeunes, des réfugiés africains
arrivent en petits groupes, rodant autour de
la crèche. «Nous sommes aux dernières retouches», dira une cuisinière qui ne dissimula pas
sa satisfaction entière en prenant part à la
campagne de restauration des nécessiteux.
Un jeune du coin, habillé en tablier blanc, est
quelque peu agité en recherchant les gobelets
enfouis sur les grandes étagères pendant
qu’un autre bénévole se met à examiner les
tables en comptant les paniers de pain. «Je
dois me rassurer que le pain ne manquera pas
pendant que les jeûneurs s’attablent», dira-til. «Notre devoir est de servir ces gens sans
manquement à leur dignité», a-t-il expliqué.
Le temps passe, les bénévoles accélèrent la
manques. Au bout de 45 minutes, plus de 300
repas sont servis. Le personnel affecté à cette
mission ne cache pas sa satisfaction en ayant
accompli avec brio sa tâche. Idem pour les
bénéficiaires, notamment les femmes, qui ont
tissé des liens d’amitié aussi bien avec les cuisinières qu’avec les serveurs.
Le président du bureau de wilaya du
Croissant-Rouge, Larbi Benmoussa, lui, rend
hommage aux bienfaiteurs tout en les remerciant d’avoir soutenu l’opération en fournissant du pain, du jus et autres aliments. «Au
début, nous avons commencé par servir 150
repas», dira-t-il ajoutant que «nous sommes
arrivés à assurer 300 repas consommés sur
place et distribué près de 100 autres plats à
emporter aux réfugiés et aux personnes sans
domicile fixe».
La «hrira» ne manquera jamais à Oran.
«Que cela dure malgré le manque de moyens
financiers», dira Larbi Benmoussa tout en
appelant les citoyens et les opérateurs économiques à s’impliquer davantage dans l’opéraW. A. O.
tion solidarité.
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pour chacune des wilayas du pays, la
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coraniques en MP3.
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Ramadhan.
7
Dossier
LUNDI 29 JUIN 2015
LES ACCIDENTS AUGMENTENT
DURANT LE RAMADHAN
RESTAURANTS DE LA RAHMA
ANNABA
Un autre élan de solidarité
CHAQUE ANNÉE, les particuliers n’hésitent pas à s’impliquer dans l’élan de solidarité ramadhanesque.
I WAHIDA BAHRI
ne pratique qui n’est pas
étrangère aux Annabis, qui,
habitués à venir en aide à
leur prochain, ont fait des restaurants de la Rahma, une tradition
ramadhanesque. Cet élan de solidarité est motivé par l’application de
la parole du prophète Mohamed
(Qsssl) : «Celui qui donne à manger
aux jeûneurs bénéficiera de la
même récompense que Dieu réserve
aux jeûneurs…» Conformément à
ce hadith, les Annabis ont adopté
une action de solidarité et l’ont
développée pour devenir au fil des
ans, une tradition incontournable
du mois sacré.
Des années durant, le mois de
Ramadhan s’est imprégné d’un
élan de solidarité, impliquant tous
les concernés par l’aide sociale : la
direction des affaires sociales
(DAS), associations caritatives, le
Croissant-Rouge et la direction des
affaires religieuses, mais surtout les
opérateurs économiques et autres
âmes charitables.
Bien plus distingué, cette année,
le mois sacré de Ramadhan a vu le
nombre des restaurants de la
Rahma s’élever à 20 pour les nécessiteux et autres, comparativement
à l’année écoulée où il avait été
enregistré 18 espaces de solidarité.
«20 restaurants de la Rahma sont
opérationnels depuis le premier
jour du mois de Ramadhan, à
Annaba, Berrahal, El Bouni, Aïn El
Berda et El Hadjar entre autres,
permettant aux personnes sans
domicile fixe (SDF) et nécessiteuses
ainsi qu’aux passagers de bénéficier
du f’tour.» C’est ce qu’a révélé un
responsable de la direction du
Croissant-Rouge de la wilaya de
Annaba, précisant que ces restaurants de la Rahma répondent aux
conditions
d’hygiène
et
de
propreté.
Quelque 38 400 familles nécessiteuses reparties à travers les 12
communes de la wilaya, sont répertoriées par les services de la DAS,
devant recevoir le couffin de
Ramadhan comprenant un ensemble de produits alimentaires de première nécessité. Ces opérations de
solidarité qui ne sont pas étrangè-
U
Une vue de Annaba
res aux Annabis, sont aussi l’œuvre d’institutions (communes,
wilaya, directions de l’action sociale
et de la solidarité et des affaires
religieuses et waqfs) ainsi que des
opérateurs économiques et autres
bienfaiteurs.
Dans une virée effectuée au
siège du Croissant-Rouge algérien
(CRA), le constat est émouvant.
Sans ressources et sans plan d’action, le CRA use des moyens dont il
dispose, pour venir en aide à une
large frange de nécessiteux et autres. Une situation qui, notons-le,
est due au décès subit de son président, survenue deux jours avant le
mois sacré. Un décès qui n’a pas
découragé le personnel de cette
organisation non gouvernementale.
En effet, de par cette dernière qualité, le Croissant-Rouge algérien, ce
parent pauvre des associations, est
parvenu quand même à distribuer,
depuis le premier jour du mois de
Ramadhan 1 539 repas.
Quant à la consommation à
table, 494 repas sont servis chaque
jour, par un personnel bénévole, qui
n’a d’intérêt que celui de venir en
aide aux personnes dans le besoin.
Ces chiffres pourraient augmenter
si ce n’est la pudeur qui bloque souvent des personnes ou des familles
préférant cacher leur misère derrière les murs de leurs habitations.
On voit défiler, chaque soir, une
population démunie, en détresse, en
rupture de société, venir chercher
un repas, préparé par des cuisiniers
et cuisinières, qui se sont dévoués à
cette œuvre de charité, au détriment de leur vie de famille, notamment en ce mois sacré.
Ce sont des hommes et des femmes qui viennent rompre le jeûne,
dans les divers restaurants de la
Rahma implantés à Annaba. La
plupart de ces personnes sont au
chômage ou n’ayant qu’un emploi
précaire ne permettant pas de faire
face aux dépenses de ce mois.
Il y a des SDF hommes, femmes
et enfants, des familles démunies
répertoriées et non répertoriées
par les services de la DAS. Mais il y
a encore les migrants qui, eux
aussi, se tournent vers cette tradition de solidarité qui ne tient pas
compte des origines ni des religions.
Cette année plus que les autres, on
retrouve des Libyens, Maliens et
des réfugiés syriens, qui en famille
viennent rompre le jeûne alors
qu’en temps normal, ils survivent
souvent de la solidarité des
Annabis, de la mendicité ou de
quelques travaux qu’ils peuvent
effectuer au noir. Seulement, il
existe toujours quelques opportunistes qui viennent prendre des
repas, à emporter, car là encore, la
règle veut que l’on ne vérifie pas l’état des « demandeurs ».
Les restaurants de la Rahma
fonctionnent un peu à l’image de la
société et de l’état du monde qui
nous entoure. Et là, c’est juste un
petit soulagement le temps d’un
mois. Ce dernier conçu pour la pitié
et la piété, deux principes religieux
ignorés par les uns, mais mis en
valeur par les autres. Ces derniers
ne sont autres que des opérateurs
économiques.
Conscients de l’importance de la
charité vis-à-vis de son prochain,
contribuent, voire prennent en
charge tout l’approvisionnement
des opérations de solidarité, notamment pour le Croissant-Rouge algérien. Amor Benamor, Fertial et
Arcelor (groupe Sider), sont entre
autres partenaires, le maillon fort
de l’élan de solidarité à Annaba.
W. B.
CONSTANTINE
Le sens du partage
DES REPAS décents sont garantis au quotidien et durant tout le mois aux SDF, aux voyageurs
et aux familles nécessiteuses.
I IKRAM GHIOUA
omme chaque année et à l’instar des
autres wilayas, Constantine s’est bien
préparée pour accueillir le mois du
Ramadhan. Une quinzaine de jours déjà, avant le
début de ce mois sacré, des restaurateurs avaient
émis le souhait d’ouvrir leurs espaces pour
accueillir les jeûneurs. Dans ce contexte, des
contrôleurs avaient été mobilisés pour vérifier si
toutes les conditions exigées étaient réunies dans
ces restaurants.
Aujourd’hui, après avoir décroché leur agrément, des dizaines de personnes ont été reçues
dans ces lieux pour un moment de partage. Une
trentaine de restaurants ont été retenus pour cet
exercice de bienfaisance. Des repas décents sont
garantis au quotidien et durant tout le mois aux
SDF, aux voyageurs et aux familles nécessiteuses. Ces restaurants assurent aussi des repas à
emporter.
De son côté, la DAS participe par la mobilisation des moyens de transport vers les restaurants de la Rahma situés pour certains à Kadour
C
Boumedous, la salle des fêtes Cordon bleu située
à Zouaghi, la maison de jeune de Boumerzoug, à
la cité Nedjma, Ziadia et bien d’autres.
Concernant les activités de la commission de préparation du programme de solidarité qui a été
installée au niveau de la wilaya, celle-ci a été
chargée de collecter des fonds sur la base desquels elle arrêtera un programme pour établir la
liste des bénéficiaires des couffins.
L’on prévoit au moins 14 millions de dinars,
en plus de la somme allouée par la wilaya, soit 35
millions de dinars.
Ces sommes vont permettre de distribuer au
moins 60 000 couffins contenant les produits de
première nécessité et de large consommation. La
distribution sera assurée par l’APC et le
Croissant-Rouge, auxquels se joindront les
Scouts musulmans.
Par ailleurs il faut noter que plusieurs particuliers se sentant solidaires avec les familles qui
expriment des besoins ont aussi ouvert leurs restaurants. Ces derniers sont aussi soumis aux
règlements d’hygiène. Le service est assuré par
des bénévoles qui offrent des repars chauds. Le
nombre des personnes qui fréquentent les res-
8
taurants de la Rahma a augmenté cette année
par rapport aux réfugiés syriens.
C’est le Croissant-Rouge cependant qui
assure comme chaque année les actions de la
solidarité durant le mois du Ramadhan. Plus
stratège, le CRA développe un programme plus
précis pour jouer pleinement son rôle d’aide
humanitaire et toucher le plus grand nombre de
personnes socialement défavorisées. Il a toujours
su réunir dans ses opérations ses invités autour
de la joie et du partage.
Le Croissant-Rouge est présent à travers les
restaurants de la Rahma à El Khroub, NouvelleVille Ali Mendjeli, Ain Smara, Aïn Abid où il a
installé plusieurs restaurants. Plus de 1 000
repas sont distribués chaque jour soit une
moyenne de 200 repas par restaurant. Etant une
vraie institution humanitaire, le CRA n’économise aucun effort pour donner un peu de bonheur aux moins chanceux.
Tout est assuré, aussi bien le service que
l’hygiène. Cette activité est devenue presque une
tradition incontournable aussi bien pour le CRA
que pour les citoyens.
I. G.
La société
civile s’exclut
de ce drame
I ABDELKRIM AMARNI
Et l’hécatombe continue !
C’est le moins que l’on puisse
dire, après les chiffres effarants
avancés hier matin par le représentant de la direction générale
de la Sécurité nationale (Dgsn)
lors d’une prise de parole au
Forum d’El Moudjahid sur le
thème : « Les accidents routiers
durant le Ramadhan » En effet,
les chiffres qu’il a fournis donnent le tournis. Ainsi, ce sont 335
morts qui ont été dénombrés
dans 6 840 accidents survenus
depuis janvier 2015, alors que
8 100 personnes ont été blessées.
Toutefois, a-t-on précisé, ces chiffres demeurent légèrement en
deçà de ceux relevés pendant la
même période en 2014 soit moins
6% pour le nombre d’accidents,
moins 10% pour celui des blessés
et moins 2% concernant le nombre de décès. L’exemple le plus
édifiant est celui des deux premiers jours du Ramadhan 2015
où l’on a enregistré le décès de
pas moins de 28 personnes et 95
autres blessées dans 56 accidents
survenus à travers tout le pays.
Des
représentants
de
la
Gendarmerie nationale (GN), de
la Protection civile (PC), des
membres d’associations des victimes des accidents de la route
ainsi qu’une nombreuse assistance composée de représentants
de divers organismes, dont des
publications spécialisées, et
autres journalistes étaient présents à cette « Table ronde ». le
Centre national de la prévention
routière (Cnpr) était curieusement absent du lot ont fait
remarquer à L’Expression certains participants qui se sont dits
« outrés » par cette défection de
la part justement d’un organisme
d’Etat qui évolue dans le secteur.
Ce qui est regrettable et dramatique en même temps, est que la
société civile s’exclut totalement
de ce drame. Elle doit s’impliquer
davantage dans la prévention et
l’application des lois. Les causes
répertoriées sont presque toutes
dues au facteur humain, si l’on
évince le côté matériel qui joue
quelque peu un rôle non négligeable dans cette tragédie qui ne dit
pas son nom. On pense ici aux
anomalies mécaniques dues pour
la plupart à l’usage de pièces
contrefaites, à l’état des routes,
ou au défaut de signalisation,
lumineuses ou par panneaux, sur
les routes secondaires notamment. D’aucuns suggèrent une
« mise à niveau des auto-écoles »,
d’autres parient sur l’éducation à
partir de l’école en y introduisant
l’apprentissage du Code de la
route. A relever un panneau édité
par l’Association nationale de
soutien aux personnes handicapées « El-Baraka », que préside
Flora Bouberghout, dressé dans
la salle montrant un enfant
disant à son père : « Je serai sage
à l’école » et de s’interroger : « Et
toi au volant ? » Les avis font florés à cette table ronde. Certains
ont estimé que la voiture ayant
causé des dégâts humains ou
matériels soit « mise aussitôt en
fourrière » sans autre forme de
procès dans l’immédiat…Un
conférencier a indiqué que l’an
dernier, 94 530 permis de
conduire ont été retirés à leurs
propriétaires dont 50 % sont passés par la commission instituée à
cet effet. Les intervenants n’ont
pas manqué d’insister sur la sensibilisation de la population pour
diminuer un tant soit peu les
A. A.
dégâts.
L’Actualité
LUNDI 29 JUIN 2015
MÉTÉO ALGÉRIE ANNONCE UNE VAGUE DE GRANDES CHALEURS
IL Y A DANGER DE MORT
NOTRE PAYS a connu une nette baisse de sa pluviosité et un hiver plutôt chaud.
omme les années précédentes, la canicule coïncide avec
le mois du Ramadhan.
L’arrivée de cette vague de chaleur
causée par les dépressions à l’ouest
sur les Açores accentuera ce rythme
de travail dans les bureaux et surtout dehors. En plus d’être un vrai
danger pour les personnes, la canicule représente aussi un danger
pour la faune, la flore, les installations industrielles, les activités
commerciales et agricoles. Si dans
plusieurs pays déjà touchés, les
pouvoirs publics ont pris les
devants avec des plans de lutte,
chez nous on observe et on attend.
Les services météo annoncent
une nette montée du mercure pour
cette semaine. Une vague de chaleur s’abat sur l’ensemble du
Maghreb et du sud de l’Europe. La
vague touchera les territoires du
Vieux Continent à partir d’aujourd’hui selon les bulletins météo. Ce
changement de température était
prévisible surtout que notre pays a
connu une nette baisse de sa pluviosité et un hiver plutôt chaud.
La vague de chaleur qui, selon
toujours les prévisions des services
spécialisés, durera au moins une
semaine, peut engendrer une canicule. Tout le monde a encore en
mémoire la catastrophe qui vient de
frapper le sud du Pakistan où des
milliers de personnes sont mortes
des suites d’une canicule.
Ce bilan catastrophique marque
encore plus l’urgence des mesures
d’atténuation et d’adaptation au
réchauffement climatique dont les
effets sont de plus en plus tangibles,
notamment la cadence et la réduction des dates entre les divers sinistres. Il ne faut pas oublier qu’en
juillet 2006 une petite canicule, à
l’origine de 112 morts en France,
est survenue seulement 3 ans après
celle de 2003. La pollution de l’air
et l’humidité aggravent les effets
liés à la chaleur. Ces risques peuvent survenir dès le premier jour
des hautes chaleurs. Des gestes
simples permettent d’éviter les
accidents. Il faut se préparer avant
les premiers signes de souffrance
corporelle, même si ces signes
paraissent insignifiants. Le Bassin
méditerranéen a connu un épisode
C
PARTENARIAT FRANCOALGÉRIEN DANS
LE DOMAINE DE
LA PROTECTION CIVILE
La convention
sera signée
aujourd’hui
Le
colonel
Mustapha
Lahbiri et l’ambassadeur de
France Bernard Emié signeront, aujourd’hui, à la direc tion générale de la Protection
civile d’Alger, une convention
de financement qui parachè vera l’élaboration du projet
FSP dans le cadre du partena riat
franco-algérien
en
matière de Protection civile.
Prévu pour une durée de
trois ans, ce projet a pour
objectif de soutenir la créa tion d’un réseau d’unités
pédagogiques dédiées à la
lutte contre les incendies en
zone urbaine. La contribution
française se traduira par l’apport d’expertise technique et
d’ingénierie pédagogique. Elle
favorisera ainsi la formation
des cadres en charge des futu res unités créées et, par la
suite , leur perfectionnement.
Ce projet vise à complèter
un partenariat particulière ment dense et fructueux dans
le domaine de la Protection
civile, engagé depuis les
années 2000.
Le document cadre de partenariat, signé par les deux
présidents de la République
en décembre 2012, avait
considérablement renforcé
ces échanges en instituant
trois axes principaux de
coopération: le développe ment des formations, en par ticulier pour les formateurs ;
une participation aux exercices de simulation d’accidents
majeurs ; et enfin, une assistance mutuelle opérationnelle
en cas de catastrophe ou d’ac cident grave.
Ces dernières années, de
nombreuses simulations d’accidents de tramway, de métro
et de télécabine ont ainsi été
organisées en commun. Le
dernier en date, le spectacu laire exercice d’accident de
tramway à Constantine a per mis, début juin, un échange
de connaissances clés dans le
domaine des protocoles d’in tervention.
Le lancement du nouveau
projet FSP, qui s’ajoute au
partenariat d’excellence exis tant déjà entre les protections
civiles des deux pays, témoi gne d’une réelle volonté bila térale de développer ces
échanges techniques et de les
ancrer dans la durée. Il reflète
également la manière dont la
relation d’exception entre
l’Algérie et la France est en
train de se concrétiser dans de
nombreux domaines.
La vague de chaleur
durera au moins
une semaine
Ph : R. Boudina
ABDENOUR MERZOUK
d’intensité exceptionnelle entre le 2
et le 14 août 2003. Trois facteurs
ont transformé un épisode climatique sévère en une catastrophe
sanitaire : la chaleur bien sûr, bien
plus élevée que celle que nous rencontrons d’habitude chaque été.
Mais elle n’aurait pas tué autant
sans deux renforts de poids : l’ignorance et l’isolement. Plus de 70 000
personnes ont trouvé la mort en
Europe dont 20 000 en France.
L’homme est un animal homéotherme donc très influençable par
son cadre de vie. Il maintient fixe
en permanence sa température centrale. Cela grâce à un équilibre permanent entre fabrication et élimination de chaleur. Avec la montée
des températures extérieures se
déclenche un processus actif, très
puissant mais très consommateur
d’eau et d’énergie : l’évaporation de
la sueur. Il fonctionne bien pour la
plupart d’entre nous, mais comme
tout processus physiologique, il
peut se révéler insuffisant. Soit par
débordement, consommant plus
d’eau ou d’énergie que n’en possède
le sujet, soit par effondrement, lais-
sant le sujet à la merci de la chaleur.
La santé de l’être est alors en danger lorsque la température extérieure est plus élevée que la température habituelle dans votre région.
La chaleur fatigue toujours. Elle
peut entraîner des accidents graves
et même mortels, comme la déshydratation ou le coup de chaleur.
Pour prévoir et éviter le pire,
nous reprendrons les recommandations et directives adressées aux
citoyens par l’Organisation mondiale de la santé. Les dangers liés
aux canicules sont nombreux.
L’exposition à de fortes chaleurs
constitue une agression pour l’organisme. C’est la transpiration qui
permet au corps de maintenir sa
température. Lorsque le corps ne
contrôle plus sa température et
qu’elle augmente rapidement, une
personne peut être victime d’un
coup de chaleur. Elle est alors en
danger de mort. Les personnes déjà
fragilisées (âgées, celles atteintes
d’une maladie chronique, nourrissons, etc.) sont particulièrement
vulnérables.
Lors d’une canicule, elles ris-
quent une déshydratation, l’aggravation de
leur maladie chronique
ou encore un coup de
chaleur. Les signes qui
doivent vous alerter :
des crampes musculaires au niveau des bras,
des jambes, du ventre...
Plus grave, un épuisement qui peut se traduire par des étourdissements, une faiblesse,
une insomnie inhabituelle. Il faut cesser
alors toute activité pendant plusieurs heures,
se rafraîchir et se reposer dans un endroit
frais, boire de l’eau sans
excès, des jus de
fruit...Un médecin doit
être consulté. Les personnes âgées, les nourrissons et les malades
chroniques sont les trois
catégories les plus vulnérables. Pour se protéger, elles peuvent prendre ces simples précautions. Les personnes
âgées : à partir de 65
ans, le corps ne transpire pas assez
pour pouvoir maintenir sa température. Il faut donc remplacer la
sueur en se mouillant régulièrement la peau, notamment la figure
et les bras. Sans oublier de boire de
façon régulière. Les nourrissons, les
sportifs et travailleurs manuels
exposés à la chaleur.
En cas de forte chaleur, le corps
transpire trop et le stock d’eau s’épuise rapidement. Le corps n’a
alors pas assez d’eau pour transpirer et maintenir sa température. Il
faut donc renouveler l’eau du corps
en buvant abondamment. Pour les
personnes atteintes de maladies
chroniques, la chaleur aggrave leur
maladie. Dans tous les cas, le
meilleur moyen de ne pas être
indisposé est de fuir la chaleur. En
cas de grossesse, la protection
contre la chaleur, une bonne hydratation et l’humidification/ventilation de la peau sont particulièrement importantes : la chaleur peut
aggraver des maladies préexistantes et les médicaments peuvent
aggraver les effets de la chaleur.
A M.
DURANT LE MOIS SACRÉ, LA CONSOMMATION DE DROGUE A AUGMENTÉ
Un jeûne aux volutes de kif
LE TRAFIC de la drogue s’amplifie et continue à inonder le marché algérien.
550 tonnes de stupéfiants ont été saisies en 3 ans.
ILHEM TERKI
a drogue constitue une menace et un véritable danger pour la stabilité et le déve loppement du pays. Durant ce mois sacré,
la consommation de kif a augmenté. Les saisies
de drogue qui se font au quotidien prennent des
proportions alarmantes durant le Ramadhan.
Chaque jour, les frontières ouest du pays sont
violées et le territoire est soumis à des décharges
incessantes de kif.
Les derniers bilans des services de sécurité
confirment cette ampleur. Chiffre à l’appui, 550
tonnes de stupéfiants ont été saisies, durant les
trois années écoulées, par la Sûreté et la
Gendarmerie nationale ainsi que les services des
douanes. Ce chiffre est alarmant comparé à ceux
enregistrés dans certains pays consommateurs
de cette drogue.
« Les quantités de drogue saisies indiquent
qu’il y a une véritable invasion du cannabis en
Algérie à travers les frontières Ouest », a indiqué
une source sécuritaire en précisant que ce chiffre
inquiétant à plus d’un titre est affirmatif de
l’ampleur du trafic de stupéfiants en provenance
du Maroc, qui continuent à noyer notre pays en
L
dépit des efforts soutenus des services de sécurité pour faire face à ce phénomène criminel.
Pour le même officier supérieur, l’Algérie
constitue un axe de transit des stupéfiants,
notamment le cannabis marocain à destination
de plusieurs pays dont la Tunisie et la Libye et
certains pays européens voisins dont la France.
«Les gardes-frontières livrent une bataille féroce
aux narcotrafiquants au niveau des frontières
Ouest. Les éléments de la police judiciaire de la
sûreté de daïra de Beni Boussaïd (Tlemcen), ont
saisi plus de 65 tonnes de drogue entre avril et
mai dernier », ajoute la même source sécuritaire.
De leur côté, les éléments de la brigade de
recherche et d’intervention (BRI) relevant du
service de la PJ de la sûreté de wilaya ont réussi,
le 12 mai dernier, à intercepter 33 quintaux,
selon la même source.
Récemment, des participants à une rencontre
sur la lutte contre ce fléau ont souligné à Alger
que la lutte contre la drogue exige une mobilisation de tous les acteurs, notamment la société
civile. Le représentant de la police judiciaire, le
commissaire principal Laâras Baâziz a rappelé,
dans ce cadre, les mesures prises par la Sûreté
nationale pour prévenir et lutter contre la
consommation et le trafic de drogue.
Il a, dans ce contexte, mis l’accent sur « l’im-
9
pératif de mettre un terme à la consommation de
la drogue en favorisant l’action de la police de
proximité à travers la généralisation des cellules
d’écoute, notamment en direction des jeunes ».
La situation est alarmante, d’autant plus que le
trafic de la drogue s’amplifie et continue à inonder le marché algérien.
A Alger, seulement en un mois (mai), près de
200 kg de résine de cannabis ont été saisis dans
934 affaires de détention de stupéfiants par la
police judiciaire de la sûreté de wilaya d’Alger.
« Les 934 affaires relatives à la détention et l’usage de stupéfiants et de psychotropes qui ont
conduit à l’arrestation de 1134 personnes se sont
soldées par la saisie de 198,664 kg de résine de
cannabis dans la wilaya d’Alger », a précisé la
cellule de communication de la sûreté de wilaya
d’Alger.
La même source a confirmé dans ce sens que
lors du traitement de ces affaires, les services de
la police judiciaire d’Alger ont pu aussi saisir différentes quantités d’héroïne et de psychotropes,
dont 46 comprimés d’Ecstasy et 392 comprimés
de Subutex. Par ailleurs, la drogue ne constitue
pas seulement un danger de santé publique, mais
plus grave, les revenus de la drogue financent le
terrorisme dans la région.
I. T.
S ports
LUNDI 29 JUIN 2015
PLUSIEURS JOUEURS TRANSFÉRÉS VERS LA TUNISIE
NA HUSSEIN DEY
Iaiche arrive et
libère huit joueurs
L’entraîneur Abdelkader Iaiche
s’est officiellement engagé avec
le NA Hussein Dey pour un
contrat d’une année et
commencera son travail
aujourd’hui en dirigeant la
première séance des Sang et Or
en vue de la saison prochaine,
a-t-on appris hier auprès du club
algérois. Aussitôt arrivé, Iaiche a
validé la liste des joueurs libérés
et qui comporte huit éléments :
Ghalem, Ghazi, Besseghir,
Bessaha, Herida, Boussaid,
Z.Benyahia et Touahri. Iaiche,
qui avait entraîné l’USM El
Harrach lors de la première
partie de l’exercice dernier, a en
outre refusé d’engager le
meneur du jeu du CR
Belouizdad, Lamouri Djediat, qui
était sur les tablettes des
dirigeants husseindéens, ajoutet-on de même source. Le
NAHD, qui a attendu la dernière
journée du précédent exercice
pour éviter la relégation, était en
contacts avancés avec
l’entraîneur Abdelkrim Bira pour
remplacer Youcef Bouzidi, avant
de porter son dévolu sur Iaiche.
Ce dernier a signé son contrat
samedi soir.
CS CONSTANTINE
Bracci viré, Velud
pour le remplacer
La direction du CS Constantine
a résilié le contrat de son
entraîneur français François
Bracci après lui avoir renouvelé
confiance il y a quelques jours
seulement, a-t-on appris hier
auprès du club de Cirta. C’est
un autre coach français, en
l’occurrence, Hubert Velud, resté
sans club depuis qu’il avait été
limogé de l’USM Alger en fin
d’année dernière, qui est
pressenti pour succéder à son
compatriote, affirme la même
source. Bracci avait rejoint la
formation phare de la capitale
de l’Est algérien au milieu de la
saison passée. Il a réussi dans
sa mission de sauver l’équipe
de la relégation ce qui lui a valu
dernièrement d’être prolongé
pour une autre saison. La
direction du CSC n’a pas pour
l’instant précisé les raisons de
ce retournement de situation à
quelques jours seulement de la
reprise des entraînements en
vue de l’exercice 2015-2016.
USM BEL ABBÈS
Le Tunisien
Bouakaz nouvel
entraîneur
Le Tunisien Mouez Bouakaz a
été désigné nouvel entraîneur
de l’USM Bel Abbès pour un
contrat d’une année, a-t-on
appris hier auprès du club
relégué en Ligue 2 algérienne
de football. Bouakaz avait déjà
travaillé dans cette même
formation en tant qu’entraîneur
adjoint du Français Guy
Walemme lors de l’exercice
dernier, mais il n’était pas allé au
bout de sa mission en quittant
son poste au milieu de la
saison. La nouvelle direction du
club de la Mekerra représentée
par le directeur général, Djilali
Bensenada, a fixé comme
objectif un retour rapide parmi
l’élite, précise la même source.
Outre la signature par Bouakaz
de son contrat samedi soir, le
club a fait signer dans le même
temps les contrats de deux
nouveaux joueurs : le gardien
de but Ghanem et le défenseur
Aouemri.
La filière harrachie marche à merveille
L’imminent engagement de l’attaquant de l’USMH, Amine Abid, avec le CS Sfaxien confirme tout
l’intérêt accordé par les responsables harrachis aux clubs tunisiens pour lesquels
le championnat algérien est devenu leur piste privilégiée.
I SAÏD MEKKI
’USMH semble donc bien
priviléger la filière tuni sienne pour « vendre » ses
joueurs. Sinon, comment expliquer
les
transferts
de
Djabou,
Bounedjah, Belkaroui et certainement le dernier annoncé au CS
Sfaxien, Abid.
La preuve, aux dernières nouvelles le secrétaire général du CS
Sfaxien Mehadheb Chaouachi et le
directeur sportif du club, Nacer
Bedoui, devraient conclure avec
l’USM Harrach le transfert de l’attaquant international A’, Mohamed
Amine Abid.
Le natif de Larbaâtache
(Boumerdès) est convoité par le
CSS pour remplacer l’attaquant
Taha Khenissi.
La direction veut finaliser le
transfert avant l’envoi de la nouvelle liste des joueurs qui participeront aux matchs de la coupe de la
Confédération (CAF).
Meilleur buteur de l’USMH
cette saison avec neuf réalisations,
Mohamed Amine Abid (23 ans),
dont le contrat expire en juin 2016,
suscite depuis la saison dernière les
convoitises de certains clubs qui
aspirent à s’attacher ses services.
Après une première partie de saison
remarquable, Abid a marqué le pas
lors de la phase retour en se contentant de quelques matchs seulement.
La direction de l’USMH, dirigée
par
le
nouveau
président
Abdelkader Manaâ aurait fixé l’indemnité de transfert d’Abid à
300 000 euros. Mais on parle déjà
d’une conclusion pour 450 000
euros et il ne reste plus que la
signature du fameux contrat qui
devrait se faire hier. Ainsi, après le
président Mohamed Laib, le nouveau
boss
des
Harrachis
Abdelkader Manaâ suit la même
filière tunisienne pour transférer
ses joueurs. On se souvient bien des
4 milliards de centimes du transfert
en 2014 de Hicham Belkaroui de
l’USM El Harrach, cédé au Club
Africain. Ce fut d’ailleurs le transfert le plus cher de cette intersaison
2014, à quelques jours de la clôture
du mercato.
L
Belkaroui fait monter la cote
Belkaroui, 23 ans, qui a signé un
contrat de trois saisons, soit jusqu’au 30 juin 2017, a été libéré pour
la coquette somme de 4 milliards de
centimes (370 000 euros) après
avoir évolué une seule saison sous
Amine Abid est surnommé le nouveau Slimani
le maillot jaune et noir. Sauf que
pour ce cas, l’USMH a été amenée à
partager le pactole avec l’ASM
d’Oran, le club formateur de
Belkaroui (770 millions de centimes) pour la clause libératoire et
une commission pour l’agent intermédiaire. Avant lui, l’attaquant
international algérien, Baghdad
Bounedjah, qui a été cédé en 2013
par l’USMH à l’ESC Sahel est
annoncé à Al-Sadd (division 1 qatarie). Bounejdah aurait donc disputé
vendredi dernier en inscrivant son
32e but, toutes compétitions
confondues, son dernier match avec
l’ES Sahel.
Bounedjah (23 ans) a permis au
club de Sousse de l’emporter face au
Stade Malien (1-0), dans le cadre de
la première journée (Gr A) de la
phase de poules de la coupe de la
CAF. Lors de sa première saison
avec la formation de l’ESS,
Bounedjah, formé à l’USM Oran, a
terminé meilleur buteur du championnat tunisien avec 14 réalisations, avant de céder ce titre honorifique cette année à l’attaquant du
Club Africain Sabeur Khelifa,
auteur de 15 buts.
Repéré par l’entraîneur de
l’USM Harrach, Boualem Charef,
Bounedjah a marqué 16 buts
durant ses deux saisons passées
(2011-2013) à El-Harrach avant
d’être transféré à l’ES Sahel.
Bounedjah de 300 000
à 1,5 million d’euros
Selon la presse qatarie, l’ES
Sahel a officiellement saisi son
homologue d’Al-Sadd pour récupérer l’attaquant algérien, à titre de
prêt pour six mois. Mais pour le
moment la direction du club qatari
n’a pas encore rendu sa réponse. Et
en restant en 2013, il est très
important de signaler que l’USM El
Harrach et l’ES Sahel ont convenu
d’établir une relation de partenariat après le voyage à Sousse du président harrachi, Mohamed Laib,
pour conclure le transfert du joueur
Baghdad Bounedjah vers cette formation tunisienne.
Les transferts, les stages, la formation des jeunes ainsi que l’organisation de tournois internationaux
sont les volets qui devraient toucher le partenariat entre les deux
clubs. A sa rentrée de la Tunisie,
Laib avait déclaré à la presse tunisienne, à l’issue d’un dîner offert en
son honneur par le directeur exécutif de l’Etoile, H. Jenaieh, que son
déplacement avait également pour
but de « mettre les jalons d’une
coopération sportive fructueuse et
projetée toujours vers l’avenir ».
Le voyage du N° 1 du club banlieusard de la capitale à Sousse a
permis de régler les derniers détails
du transfert de l’attaquant,
Bounedjah, vers l’ESS, une opération qui fera bénéficier la formation
algéroise d’une somme estimée à
300 000 euros. Or, on apprend aux
dernières nouvelles sur le sujet
qu’acheté en 2013 pour 300 000
euros à l’USM El Harrach,
l’Algérien sera revendu à Al Sadd
plus de 10 fois la somme investie
(les montants de 3,5 millions d’euros pour le club et 1,5 million d’euros pour le joueur ont été évoqués).
Dès la concrétisation du transfert,
Bounedjah deviendra le joueur le
plus cher issu du championnat de
Tunisie, selon le directeur exécutif
de l’Etoile Sportive du Sahel,
Houcine Jenayeh. Est-ce à dire que
les Tunisiens savent mieux investir
pour « revendre » nos joueurs et
renflouer leurs caisses après avoir
profité de nos joueurs ou est-ce à
dire que le championnat tunisien
est plus apprécié que le nôtre ?...
S. M.
MC ORAN
Bencheikh et Benchaïb signent
Le club oranais a assuré jusque-là les services de sept joueurs : Moussi (US Chaouia), Ziad
(CRB Aïn Fakroun), El Ogbi (USM Bel-Abbès), Aïch (AS Khroub), Bouhaniche (Deportivo
Leganes/D3 Espagne), Benyahia (CA Batna) et Alieu Darbo (FC Mosta/division 1 maltaise).
eux joueurs de l’équipe espoirs du MC
Oran, détentrice de la coupe d’Algérie
des moins de 21 ans, Abdellah Bencheikh
et Hassouna Benchaib, ont signé leurs premiers
contrats professionnels en attendant que leur
coéquipier Zakaria Benchaâ fasse de même dans
les prochains jours, a-t-on appris hier auprès du
club oranais.
Par cette action, le président Ahmed Belhadj
veut mettre un terme à la déperdition des jeunes
talents du club « peu considérés jusque-là » par
les différentes directions qui se sont succédé aux
commandes des Hamraoua, précise la même
source.
L’international olympique Zakaria Benchaâ
(18 ans), révélation du MCO lors des dernières
D
journées du championnat de l’exercice passé ce
qui lui a valu d’être convoité par nombreux clubs
de l’élite, a rassuré qu’il ambitionnait de poursuivre son aventure avec les Rouge et Blanc.
« Actuellement, je suis en stage avec l’équipe
nationale olympique. Je regrette que certains
colportent des rumeurs non fondées au sujet de
mon avenir au club, alors que je suis bien au
MCO. Je ne suis pas ingrat pour quitter le club
du cœur alors que je n’ai que 18 ans et besoin
d’apprendre tant de choses », a-t-il déclaré
« Mouloudia.com », un site très proche de la formation d’El-Bahia.
« Je tiens à rester encore au MCO pour un
long bail, je ne demanderai pas la lune car je veux
seulement qu’on m’estime à ma juste valeur
11
sachant que je suis un enfant du club », a-t-il
ajouté.
Par ailleurs, l’attaquant Hamza Demane, est
attendu dans les prochaines heures à Oran pour
s’engager avec le Mouloudia après avoir obtenu
sa lettre de libération de son club l’US Chaouïa
(Ligue 2).
Le club oranais a assuré jusque-là les services
de sept joueurs : Moussi (US Chaouïa), Ziad
(CRB Aïn Fakroun), El Ogbi (USM Bel-Abbès),
Aïch (AS Khroub), Bouhaniche (Deportivo
Leganes/D3 Espagne), Benyahia (CA Batna) et
Alieu Darbo (FC Mosta/division 1 maltaise).
L’attaquant libyen Mohamed Zaâbia réintègre, lui, les rangs du MCO après avoir été prêté à
l’Ittihad Tripoli en janvier dernier.
S ports
LUNDI 29 JUIN 2015
SAUVEGARDE DE LA JSK
Le comité s’en remet à la justice
En s’appuyant sur l’article 217 de la loi 13/05, maître Meriem met en demeure les pouvoirs publics de se pencher
concrètement sur la gestion d’un club et notamment sur quels fondements a été créée la Sspa.
I BACHIR BOUTEBINA
n présentant avant-hier au
cours d’une conférence de
presse des documents officiels qui auraient été falsifiés par
Moh Chérif Hannachi, le comité
sus-cité aurait finalement saisi le
procureur auprès du parquet de
Tizi Ouzou. Pour les nombreuses
personnes qui n’ont pas cessé de
réclamer le départ définitif de celui
que l’actuel comité de sauvegarde
de la JSK, ne considère plus aujourd’hui comme le président légal du
club n°1 de la Kabylie, c’est désormais à la justice algérienne de faire
toute la lumière sur une gestion
interne de la JSK, et qui aurait fait
ressortir au grand jour de très graves dérives, sous l’ère de Hannachi.
Selon les dires de maître Salah
Meriem, ex-avocat du club kabyle,
aujourd’hui ledit comité dont il fait
partie, possède plusieurs pièces en
main qui prouvent de manière irréfutable, toutes les accusations portées à l’encontre de Hannachi. Il est
très clair que le bras de fer qui
oppose depuis le mois de mai Moh
Chérif Hannachi et ses nombreux
opposants, vient de prendre pour la
première fois une nouvelle dimen-
E
Les opposants du président Hannachi ne sont pas prêts à le lâcher
sion sans précédent en Kabylie. Il
est surtout très clair que le dossier
que viennent de dévoiler avant-hier
le contenu les membres du comité
en question, va certainement soule-
ver moult questions. Il est vrai que
cette question relative à l’argent en
espèces que la direction actuelle du
club kabyle, aurait pris pour habitude d’utiliser au cours de ses mul-
tiples tractations, ajoute aujourd’hui au flou d’une gestion mise au
banc des accusés par tous les
détracteurs actuels de Hannachi, et
serait en totale contradiction avec
les textes de loi en cours. Pour
cause, en s’appuyant sur l’article
217 de la loi 13/05, maître Meriem
met en demeure les pouvoirs
publics de se pencher concrètement
sur la gestion d’un club de football,
et notamment sur quels fondements a été réellement créée la
société par actions, et dont le capital a été estimé par Hannachi à
hauteur de 100 milliards de centimes. Il existerait aussi d’autres très
graves dépassements que le comité
anti-Hannachi a présentés et expliqué clairement, preuves à l’appui,
et qui semblent même interpeller
aussi la FAF et la Ligue en charge
du championnat professionnel. Des
éléments qui s’accumulent sans
cesse alors que pour l’instant, Moh
Chérif Hannachi continue de gérer
la JS Kabylie, au point que certains
médias se sont finalement posé la
question suivante : qui protège
aujourd’hui le président de la JS
Kabylie ? Mais dans l’immédiat,
l’autre question non moins importante, et qui s’impose d’elle-même
désormais, tourne essentiellement
autour d’un sérieux bras de fer
dont les conséquences sur le club
phare du Djurdjura ont déjà terni
sérieusement l’image de marque.
B. B.
MO BÉJAÏA
Les Crabes à pied d’œuvre à Aïn Drahem
Durant leur séjour de 13 jours à Aïn Drahem, les Vert et Noir devraient jouer deux matchs amicaux, comme l’a souhaité
Alain Geiger. Les coéquipiers de Zerdab prendront part à un autre stage du côté de Tunis, à partir du 8 juillet.
I BOUALEM CHOUALI
’est dans la soirée du jeudi que les
Crabes ont pris la direction de la
Tunisie pour effectuer le premier
stage de leur préparation d’intersaison. La
délégation à pris le départ aux environs de
22h à partir du stade de l’Unité maghrébine
de Béjaïa. Après un long périple de près de 13
heures de route, les Vert et Noir ont pris leur
quartier à Aïn Drahem depuis vendredi
matin dernier où ils vont séjourner pour une
durée de 12 jours. Les camarades de Saâd
Tedjar ont effectué leur première séance de
travail dans la soirée du même jour sous la
houlette de l’entraîneur Alain Geiger qui est
arrivé à Aïn Drahem le même jour quelques
heures après l’équipe.
Le stage de Tunisie s’effectue en l’absence
de pas moins de cinq joueurs. Il s’agit du trio
C
Hamzaoui, Yaya et Mamar Youcef qui sont
sous les drapeaux et qui devaient gagner le
lieu du stage depuis hier et Sidébé et Zerdab.
Si le premier a eu l’autorisation de prolonger
son séjour auprès de sa famille, ce n’est pas le
cas pour Zahir Zerdab qui boude l’équipe. En
effet, il refuse de reprendre du service avec
l’équipe avant la régularisation de sa situation financière. Il exige de la direction du club
deux mensualités représentant les mois de
mai et juin et les frais de son hébergement
plus trois mois de salaire d’avance que la
direction doit lui verser avant l’entame de
l’année sportive, comme cela aurait été notifié dans le contrat liant les deux parties. Aux
dernières informations qui nous sont parvenues, tout est rentré dans l’ordre entre le
joueur et la direction. Ce dernier devait
rejoindre ses camarades, hier en fin de journée. Durant leur séjour les Vert et Noir de
Yemma Gouraya devraient jouer durant ce
stage de 13 jours à Aïn Drahem deux rencontres amicales, comme l’a si bien souhaité le
coach Alain Geiger qui veut avoir l’opportunité de donner du temps de jeu à la totalité
des éléments qui composent son effectif, pour
évaluer le niveau global et individuel de ses
poulains. En outre, les coéquipiers de Zerdab,
l’heureux buteur de la finale de la coupe
d’Algérie, ne regagneront pas la capitale des
Hammadites à leur retour d’Aïn Drahem,
puisqu’un autre stage du côté de la capitale
est prévu à partir du 8 juillet. Il devrait être
consacré au volet technico-tactique et sera
ponctué d’un match amical face à une équipe
algéroise. Ce n’est que le 14 juillet que les
joueurs pourront regagner leurs domiciles
avant de revenir juste après l’Aïd pour s’envoler encore une fois pour la Tunisie, cette
fois-ci du côté de Gammarth, nous apprend
une source de la direction, pour le deuxième
stage d’intersaison qui précédera le début du
championnat. Le MOB, qui disputera la saison prochaine la Ligue des champions
d’Afrique, a renforcé la charnière centrale de
son arrière-garde par deux nouvelles recrues:
Adel Lakhdari (ex-ASO Chlef) et Maâmar
Youcef (ex-RC Relizane). Par ailleurs, le jeune
Heriet et un avant-centre africain qui sera
choisi parmi ceux qui feront des tests en
Tunisie devraient être les deux dernières
recrues du MOB lors de ce mercato estival. A
noter que le Mouloudia de Béjaïa a recruté,
en plus de deux recrues, pas moins de six autres joueurs pour le moment. Il s’agit de
Mebarki, Hadji, Daif, Tedjar, Khadir,
Bendjelloul et Belkacemi, sachant que le
jeune Boulenouar sera soumis à des tests
avant d’intégrer officiellement l’effectif. Le
club a également promu l’arrière-central de
son équipe espoir, Anis Mouhli, qui a paraphé
jeudi son premier contrat professionnel.
B. C.
COPA AMERICA 2015
CHILI-PÉROU, CE SOIR À 00H 30
Un sulfureux clasico du Pacifique
En guerre pendant cinq ans au XVe siècle, Chili et Pérou vont remettre le couvert sur le gazon, ce soir, en demi-finale de
la Copa America, dans un clasico du Pacifique sulfureux entre une «Roja» sevrée de titre et des «Incas» en feu.
our espérer inscrire enfin
son nom au palmarès de la
Copa America, le Chili devra
s'imposer dans ce 77e match entre
frères ennemis, à Santiago. Une
rencontre qui n'aura pas seulement
le goût du football. Car ce choc a
des racines historiques. Les deux
pays se sont affrontés entre 1879 et
1884 dans une guerre sanglante
pour le contrôle d'une région riche
en nitrate, et chaque match entre
les deux équipes donne lieu à des
manifestations de patriotisme forcené. Au moment des hymnes lundi
soir dans l'Estadio Nacional de
Santiago, celui du Pérou risque
donc d'être conspué par 45 000
spectateurs tout acquis à la cause
de la " Roja ". Même si les deux
équipes refusent, pour l'instant, les
P
déclarations
guerrières,
l'atmosphère avant cette demi-finale
est déjà explosive, par la faute de
Gonzalo Jara. Le défenseur chilien
de Mayence (Allemagne) est en
effet dans la tourmente pour son
geste obscène - un doigt dans les
fesses) - qui a fait sortir de ses
gonds Edinson Cavani lors du quart
de finale gagné par le Chili face à
l'Uruguay (1-0). La Confédération
sud-américaine (Conmebol) a officiellement ouvert une procédure
disciplinaire samedi et a averti
qu'elle statuerait avant le début des
demi-finales. Et Jara, qui forme
l'intransigeante charnière centrale
chilienne avec Gary Medel, pourrait écoper d'une lourde suspension
de cinq matchs, selon certaines
sources. Qui plus est, la " Roja " du
sélectionneur
argentin
Jorge
Sampaoli a déjà connu une retentissante affaire lors de cette Copa,
avec l'arrestation pour conduite en
état d'ivresse d'Arturo Vidal, après
que celui-ci ait fracassé sa Ferrari.
Et cela ne l'a pas empêché d'éliminer le tenant du titre uruguayen.
Des quatre équipes encore en
course, le Chili a fait la plus forte
impression avec trois victoires et
un nul, onze buts marqués et seulement trois encaissés (contre le
même adversaire, le Mexique). "
Mais il ne faudrait pas penser trop
vite à la finale, sinon le Pérou va
nous punir, car ils ont de très bonnes individualités ", a prévenu
Matias Fernandez, le milieu offensif de la Fiorentina. Une référence
peut-être au trio Guerrero-Farfan-
12
Pizarro, ces trois trentenaires de la
sélection inca, près d'un siècle de
football à leur actif et des dizaines
de buts à la clé. Dont ce triplé de
Paulo Guerrero, attaquant du club
brésilien de Corinthians, face à la
Bolivie en quart de finale. Le Chili
sent qu'il se rapproche d'un exploit
historique: depuis la création de la
Copa America en 1916, il attend
toujours son premier sacre après
quatre finales perdues, la dernière
en 1987. Le Pérou a enlevé deux
éditions de l'épreuve-reine du football sud-américain, en 1939 et
1975, mais l'équipe-surprise du dernier carré n'entend pas s'arrêter en
demi-finale, même face au payshôte. " Nous sommes sereins et
tranquilles, car nous savons que
nous jouons bien au football ", a
résumé Carlos Lobaton. Et " Los
Incas " assurent ne pas craindre le
Chili, " une bonne équipe certes,
mais face à qui on n’a pas de complexes à faire ", a prévenu le milieu
de terrain du Sporting Cristal,
autre " ancien " péruvien (35 ans).
Pourtant les statistiques du
"Clasico du Pacifique" favorisent
clairement le Chili, victorieux 41
fois pour 21 défaites et 14 nuls.
Quel que soit le vainqueur lundi,
une épineuse rivalité devrait en
tous cas persister entre les deux
pays, qui revendiquent chacun la
paternité de la "bicyclette": ce
retourné acrobatique est évidemment une " Chilena " au Chili, mais
une " Chalaca " au Pérou, en référence au port de Callao où elle
aurait été inventée.
S ports
LUNDI 29 JUIN 2015
LIGUE DES CHAMPIONS D’AFRIQUE
RETOUR SUR LE CHOC ESS-USMA
Soustara fait chuter l’Aigle noir
L’entame de la phase des poules de la Ligue des Champions, par le dernier tenant, s’est soldée par une défaite devant des Rouge et Noir
qui ont su attendre le bon moment pour damer le pion à leur hôte sétifien.
I BACHIR BOUTEBINA
n premier face-à-face algéroalgérien qui s’est déroulé
dans un stade comble, et au
cours duquel on ne s’est pas fait le
moindre cadeau, au regard de l’enjeu
de cette première sortie des deux
prestigieux représentants actuels du
football national en C1. Prestige
oblige, les Ententistes se devaient
donc de prendre d’entrée ce match
tant attendu par le public sportif
algérien, et notamment par les supporters sétifiens et usmistes en premier lieu. Une rencontre qui a bien
donné lieu à un combat entre deux
ténors dont les arguments respectifs
se valaient, et ont confirmé sur le
terrain que ce match allait se jouer
entre deux adversaires très proches,
sur le double plan physique et tactique. Pour preuve, tant du côté du
coach Madoui que celui de son vis-àvis usmiste, composé pour la première fois du duo technique
Zeghdoud-Hamdi, on avait finalement renouvelé sa confiance d’entrée à deux onze de départ fort
connus du public. En optant pour un
plan de bataille tactique presque
identique à celui de l’ESS, il est clair
que la formation usmiste qui alignait
pour la première fois le portier
Mansouri et le néo défenseur axial
Mazari, en lieu et place de Chafaï,
tout en positionnant à la pointe de
l’attaque Youcef Belaïli, le staff technique algérois avait fait le choix de
miser sur un milieu de terrain très
U
présent au niveau défensif et offensif. A ce titre, le quatuor constitué de
Koudri-El Orfi-Seguer-Beldjillali,
allait au fil des minutes, permettre à
Ferhat d’occuper avec aisance son
poste de prédilection sur le côté
droit. Il n’en demeure pas moins que
les Sétifiens ont largement dominé
les 30 première minutes, notamment
sous la houlette d’un Ziaya très
omniprésent en attaque, et qui a
failli prendre à défaut une charnière
centrale usmiste new-look, et visiblement très mal à l’aise. Mais malgré
les nombreux corners et les coups
francs que se sont procurés les
coéquipiers de Mourad Delhoum, ni
Benyettou, encore moins Younès,
n’ont pu ouvrir la marque, et même
permettre aux Rouge et Noir de procéder par quelques contres très dangereux. Il faut retenir par la suite ces
deux très sérieux premiers avertissements de l’attaque usmiste, avant la
pause, et sur lesquels Belaïli et
Beldjillali ont failli faire mouche
devant une défense sétifienne prise
de court, et qui a même commis plusieurs erreurs dont l’une aurait pu
provoquer un penalty, tant les incursions des Rouge et Noir avaient provoqué des sueurs froides dans le
13
camp sétifien. Mais c’est surtout au
cours de la seconde période que les
gars de Soustara allaient monter
d’un cran en attaque. Un retour des
vestiaires qui allait s’avérer être
payant pour l’USM Alger, notamment sur le côté droit, et finir par
surprendre une première fois le portier Khédaïria, suite à un coup franc
bien exécuté par un omniprésent
Ferhat, et sur lequel Seguer idéalement placé dans la surface ententiste, plaçait une belle tête décroisée
victorieuse. Sur le coup, les camarades de Djahnit accusaient très mal
cette ouverture du score usmiste, et
permettaient aux Rouge et Noir de
prendre davantage confiance, en
continuant de s’enhardir dans le
camp sétifien. Le très nombreux
public sétifien du stade du 8-Mai
1945, allait d’ailleurs rester complètement médusé, et surtout sans voix,
lorsque Khoualed doublait la mise,
12 minutes plus tard, suite à une
balle arrêtée bien exécutée à partir
de la gauche par Benmoussa qui
venait de remplacer Seguer. Un coup
franc sur lequel l’arrière-garde de
l’Aigle noir était étrangement
absente. A 2 à 0, les gars de Soustara
allaient reculer d’un cran, afin de
préserver ce premier succès que
même le but ententiste, inscrit à la
86e minute par le jeune Kourbia, ne
pouvait plus échapper à des Rouge et
Noir de la capitale, admirables de
cran, et qui ont surtout osé saisir
leur chance. Il est vrai que les nombreuses erreurs commises par le dernier champion d’Afrique ont été fatales à l’Entente qui semble avoir pris
la fâcheuse habitude de peiner à
chaque fois au 8-Mai 1945. Côté
usmiste, Soustara n’a pas flanché,
encore moins tremblé à Sétif. Pour
cause, les Rouge et Noir ont su comment damer le pion au prestigieux
club d’Aïn Fouara. Mais désormais,
les gars de Soustara vont devoir
confirmer le 10 juillet prochain à
Alger,
face
aux
redoutables
Soudanais du Merrikh de Khartoum,
dans un groupe plus que jamais très
ouvert.
B. B.
Plusieurs blessés parmi les supporters usmistes
Plusieurs blessures ont été enregistrées dans les rangs des supporters de l’USM
Alger dans des incidents ayant émaillé la fin du match de leur équipe sur le terrain
de l’ES Sétif (victoire 2-1), avant-hier soir dans le cadre de la 1ère journée de la
phase de poules de la Ligue des champions d’Afrique, a indiqué hier le site officiel
du club algérois. Les victimes ont fait l’objet de « jets de pierres » de la part de supporters du champion d’Algérie en titre, a précisé la même source, tout en condamnant les « lâches agressions » commises à l’encontre des fans. Environ 3000 supporters de l’USMA ont fait le déplacement à Sétif pour soutenir leur formation à l’occasion de sa première sortie comptant pour la phase de poules de la prestigieuse
épreuve continentale. Les Rouge et Noir, qui ont attendu la dernière journée du
championnat de l’exercice dernier pour éviter la relégation, ont retrouvé la compétition africaine après 11 années d’absence.
Analyse
LUNDI 29 JUIN 2015
LE SUZERAIN ET LES VASSAUX
«Mon Dieu, gardez-moi de mes
amis… Quant à mes ennemis, je
m’en charge ! »
Voltaire
I PR CHEMS EDDINE
CHITOUR *
n scoop ! Les Français découvrent après
les Allemands que eux aussi sont espionnés. De fait, de 2006 à 2012,
lit-on sur le journal la Croix, Jacques Chirac,
Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été
espionnés par la NSA, d’après des documents
publiés mardi 23 juin par WikiLeaks,. La MaisonBlanche a fait un communiqué « De manière
générale, nous ne menons pas d’opérations de
surveillance à l’étranger sauf s’il existe un
objectif de Sécurité nationale spécifique et
validé. « Cela s’applique aux citoyens ordinaires
comme aux dirigeants mondiaux.» Ce fut une
condamnation unanime de la classe politique,
tous bords confondus. Pour François Bayrou,
président du MoDem : « Qui a pensé que les présidents français ou que les responsables publics
n’étaient pas écoutés ? » Pour Gérard Longuet,
(Les Républicains) : « La vraie question, c’est
l’image qu’ont les États-Unis de leurs partenaires. Le fait qu’ils prennent le risque de casser l’image des États-Unis pour des avantages somme
toute assez modestes est une faute politique. »
Marine Le Pen, présidente du Front national :
« Les révélations de WikiLeaks sur l’espionnage
des présidents de la République française par la
NSA américaine depuis dix ans sont extrêmement graves. La France doit réagir avec fermeté,
et envoyer un signal fort en se retirant dès
aujourd’hui des discussions en cours sur le
funeste Traité Transatlantique (..) » (1)
Le Premier ministre français a critiqué les
écoutes : « Une pratique anormale entre alliés de
longue date. » Il exige par ailleurs la mise en
place d’un «code de bonne conduite» entre pays
amis. Avant de se montrer plus ferme: « La
France ne tolèrera aucun agissement mettant en
cause sa sécurité. François Hollande avait souhaité que les Etats-Unis « réitèrent leurs engagements » pris en 2013 sur la fin de l’espionnage des autorités françaises. « La France n’autorise pas cette pratique de ciblage des dirigeants étrangers Après un conseil de défense
exceptionnel et l’habituel Conseil des ministres,
le chef de l’Etat a reçu une délégation de sénateurs et de députés, dont les présidents des
deux assemblées. Le président nous a dit que
lors de sa visite d’Etat aux Etats-Unis en février
2014, Barack Obama lui avait confirmé cet
engagement», a ajouté un des parlementaires
qui assistaient à ces rencontres.» (2)
U
Les relations d’une Europe
écoutée par les Etats-Unis
Pour sa part, le Conseil de défense condamne
des «faits inacceptables», «Ce qui s’est passé
n’est pas acceptable, mais ce n’est pas pour
autant que l’on va entrer dans une crise», a tempéré le porte-parole du gouvernement,
Stéphane Le Foll. La Maison-Blanche a assuré
que les Etats-Unis n’écoutaient pas à l’heure
actuelle les communications de François
Hollande. L’ambassadrice des Etats-Unis a ainsi
été convoquée par le ministre des Affaires
étrangères. En clair, voilà pour le minimum syndical à usage interne. Cependant, cette protestation au demeurant légitime n’ira pas plus loin.
Les Français et plus largement les pays concernés ne peuvent rien faire contre leur allié d’autant qu’entre eux, ils s’espionnent aussi pour le
compte des Etats-Unis. Philippe Rodier écrit à ce
propos : « Mes amis, ce sont par exemple les
cinq pays anglo-saxons qui nous écoutent
24h/24. Winston Churchill était un homme
réaliste et clairvoyant lorsqu’il déclarait : « Les
États n’ont pas d’amis, ils ont des
intérêts. » L’actualité nous en donne encore un
nouvel exemple avec les prétendues révélations
de WikiLeaks sur les écoutes américaines des
présidents français (sont-ce vraiment des révélations ? Qui pouvait en douter ?).(…) D’abord,
si nos dirigeants furent écoutés, c’est qu’ils le
voulaient bien, ou alors qu’ils étaient inconscients et irresponsables (…) Souvenons-nous
qu’un petit pays comme Israël fut pris en flagrant délit d’écouter son meilleur allié et même
Obama en personne ! Imprégnées de culture
protestante et commerçante, les puissances
anglo-saxonnes ont toujours fait preuve d’un
pragmatisme froid et dénué de toute morale
dans la défense de leurs intérêts publics et privés. Pendant ce temps, l’amateurisme de nos
dirigeants les amène à déballer leur vie privée
sur des téléphones entièrement contrôlés et
écoutés et à mener une politique de bons sentiments qui tourne le dos à la Russie et à Bachar
El Assad alors que, dans le même temps, elle
embrasse les Saoudiens et les Qataris.» (3)
La NSA
Malgré ses démentis à répétition, les EtatsUnis font ce qu’ils veulent, faisant fi des sensibilités et ayant une façon singulière de ce que
c’est qu’un allié. Dans ce cadre, l’ancien président du SPD (Parti social-démocrate allemand)
Oskar Lafontaine a dénoncé les actions des
Etats-Unis en Ukraine. Il a qualifié le secrétaire
américain de la Défense Ashton Carter de
«ministre militaire» sur sa page Facebook. Pour
lui : «Les Etats-Unis ont délibérément déstabilisé la situation en Ukraine, et l’Europe subit des
pertes économiques et des pertes d’emploi. Le
ministre militaire américain appelle les
Européens à s’opposer à «l’agression» russe.
Mais les Européens ont toutes les raisons de
s’opposer à l’agression américaine. La diplomate
américaine Victoria Nuland a avoué que les
Etats-Unis ont dépensé plus de cinq milliards
d’euros pour déstabiliser la situation en Ukraine.
Ils «L’Europe n’a qu’à aller se faire f**tre», a dit
la diplomate américaine Nuland. Nous avons
besoin d’une politique étrangère européenne qui
limite l’impérialisme belliciste américain ! »(4)
Les méthodes singulières
de la NSA
« Comment lit-on sur Le Monde, l’Agence
nationale de sécurité (NSA) américaine a-t-elle
procédé pour avoir connaissance de conversations tenues au plus haut sommet de l’Etat ? De
multiples documents fournis par Edward
Snowden ont montré que les ambassades américaines sont souvent surmontées de matériel
d’écoute. Le « Special Collection Service », une
unité composée de membres de la NSA et de la
CIA, a été désigné dans l’un d’entre eux comme
responsable des écoutes du téléphone portable
d’Angela Merkel. (..)Généralement, ce dernier
cache ses appareils d’écoute dans un faux bâtiment fait d’un matériel spécial laissant passer
les ondes, et parfois camouflé en trompe-l’oeil.
(..) Au plus haut niveau de l’Etat, les services de
sécurité peinent à imposer des terminaux chiffrés et sécurisés. (…)En janvier 2010, changement d’échelle : Nicolas Sarkozy passe au
Teorem, un téléphone ultrasécurisé fabriqué par
Thalès. Et pourtant : les documents publiés par
WikiLeaks font état d’une conversation datant
de juin 2011 entre le président de la République
et Alain Juppé, La NSA a-t-elle pour autant
« cassé » le chiffrement du Teorem ? (…) »(5)
Pour Nicolas Barotte, les pratiques d’espionnage de la NSA ont été révélées il y a longtemps
en Allemagne. Angela Merkel avait condamné, à
l’automne 2013, les actes d’espionnage commis
par les services américains contre les intérêts
allemands et notamment l’écoute de son propre
téléphone personnel. (…) Le scandale a rebondi
fin avril avec des révélations gênantes pour le
BND: les services allemands ont aidé pendant
des années la NSA à espionner des entreprises
européennes ou des personnalités étrangères.»
(6)
Les Européens espionnés à l’insu
de leur plein gré. L’enquête
de l’UE sur Echelon
Toutes les nations européennes savent qu’elles sont espionnées par les Etats-Unis :
« L’existence d’un système de surveillance globale des télécommunications opéré par les
Etats-Unis a été évoquée pour la première fois
en 1988. Le système Echelon serait capable
d’intercepter un très grand nombre de télécommunications (téléphone, fax, Internet…) puis d’y
détecter des mots-clés, permettant ainsi une
surveillance de masse à l’échelle mondiale.
Le Parlement européen affirme officiellement l’existence du système Echelon. En septembre 1998, le Parlement européen accuse
Echelon de violer «le caractère privé des com-
15
munications de non-Américains, dont des gouvernements, des sociétés et des citoyens européens.(7) Le texte affirme que «l’existence d’un
système d’interception mondial des communications fonctionnant avec la participation, en fonction de leurs capacités, des Etats-Unis, du
Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et de la
Nouvelle-Zélande (…) ne fait plus de doutes», et
qu’ «il est incontestable qu’il est utilisé au moins
pour intercepter des communications privées et
économiques, mais non militaires». Le texte précise que, utilisé à des fins de renseignement, le
système d’écoute et d’analyse des communications n’est pas contraire au droit de l’Union
européenne, mais qu’un Etat membre viole le
droit de l’Union en l’exploitant au profit d’objectifs commerciaux et d’espionnage de la concurrence. (…) Il enjoint en particulier l’Allemagne
et le Royaume-Uni à respecter les termes de la
Convention relative aux droits de l’homme dans
leur collaboration avec les services de renseignement américains ». On savait donc que deux
nations européennes espionnaient les autres
pour le compte des Etats-Unis. (7)
La vassalisation et la réalité
de la solidarité transatlantique
Pour Vladimir Poutine : « Les membres européens de l’Otan ont renoncé à leur souveraineté.
Parfois, nous trouvons qu’il est très difficile de
s’entendre avec eux sur les questions géopolitiques. Il est difficile de parvenir à un accord
avec des gens qui murmurent même dans leur
propre maison de peur d’être surpris par les
Américains. Ce n’est pas une blague ou une
façon de parler. » Tandis que les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et la Russie augmentent, leurs « alliés » européens sont
contraints de lui imposer des sanctions et d’en
subir seuls les redoutables contrecoups : ainsi,
Vladimir Poutine vient de renouveler pour un an
l’embargo sur les produits agroalimentaires en
provenance d’Europe. (…) » (8)
Dans une interview au site Atlantico l’historien Emmanuel Todd sur la Russie et la géopolitique mondiale a le mérite d’avoir nommé les
choses, ce qui permet de voir un peu plus clair
dans la situation actuelle. Il livre son sentiment
sur l’Ukraine et affirme que les choses auraient
pu se passer autrement si…. Ecoutons-le :
« Lorsque je repense à cette crise, je m’étonne
de voir qu’elle ne s’inscrit pas dans la logique
qui était en train de se dessiner en Europe jusqu’ici. Le début du XXIe siècle avait été marqué
par un rapprochement des «Européens» et des
Russes. On se souvient de la conférence de
Troyes en 2003, où Chirac, Poutine et Schroeder
avaient manifesté ensemble leurs refus de l’intervention américaine en Irak tandis que
l’Amérique de George W. Bush, fidèle à la
ligne Brezinski, restait dans un esprit de
confrontation à l’égard de Moscou en s’appuyant
sur d’anciens satellites soviétiques, avec les
Pays baltes et la Pologne comme partenaires
anti-russes privilégiés ».(9)
L’arrivée de Barack Obama à la MaisonBlanche a coïncidé avec un retournement de la
posture américaine. Sa ligne, telle que je la percevais à l’époque, était d’apaiser les tensions
avec l’Iran et la Russie pour mieux pouvoir
engager le fameux «pivot» vers l’Asie où réside
la menace de long-terme pour la puissance américaine. Ce retrait de Washington aurait dû renforcer la volonté des Européens, et particulièrement des Allemands, de se rapprocher de
Poutine pour parachever un grand partenariat
commercial, énergétique et industriel.» (9)
Pour Todd il y eut un dérapage du fait de la
position ambiguë de l’Allemagne de Merkel : « Il
est difficile de contester que l’Histoire a pris une
toute autre direction : nous sommes en pleine
confrontation entre la Russie et l’Union européenne, désormais sous leadership économique
et diplomatique allemand. (…) C’est bien
l’Allemagne qui désormais fait le jeu du côté
occidental, mais un jeu hésitant entre phases
agressives et moments de repli durant lesquels
elle reprend sa posture conciliante, moments il
est vrai de plus en plus brefs. » (9)
« (…)Je suis pourtant effaré de constater que
durant les vingt dernières années s’est développée à l’inverse une véritable russophobie des
élites occidentales. (…)Les Américains ne
savent pas où ils vont. L’affaire de Géorgie en
2008 avait déjà sérieusement entamé leur crédit
de protecteurs du Continent. (…) Bien qu’ils se
soient fait assez brutalement ”moucher” par
Poutine avec le rattachement de la Crimée, les
Américains ont toutefois une autre crainte, plus
profonde, celle de voir l’Allemagne s’émanciper
complètement de leur sphère d’influence. Si
vous lisez Le grand échiquier de Brezinski, vous
comprendrez que la puissance américaine d’après-guerre repose sur le contrôle des deux
grands pôles industriels de l’Eurasie : le Japon et
l’Allemagne. (…) la stabilité du monde ne saurait donc dépendre de la seule puissance américaine. Je vais faire une hypothèse surprenante.(…) Un nouveau partenariat américanorusse pourrait nous éviter de sombrer dans une
« anarchie mondialisée » dont l’éventualité semble chaque jour plus réalisable. (…) La France
n’a selon moi pas à s’impliquer outre-mesure
dans la crise ukrainienne, son histoire et sa géographie l’en éloignent naturellement. (…) Trois
nations ont une réelle importance dans le jeu
ukrainien et européen : l’Allemagne et la Russie,
l’une est dominante depuis 70 ans : les EtatsUnis. (…) La Russie pourrait jouer le rôle salutaire de garde-fou (…)je me dis, avec un brin
d’ironie, qu’un couple américano-russe pourrait
tenter sa chance. (…) » (9)
Justement, selon une dépêche de l’AFP du
25 juin, le président russe Vladimir Poutine a
téléphoné jeudi 25 juin à son homologue américain Barack Obama pour discuter des développements au Moyen-Orient, notamment liés au
groupe djihadiste Etat islamique, et de la situation en Ukraine, a indiqué la Maison-Blanche
dans un communiqué. Les deux chefs d’Etat ont
également discuté de la «situation de plus en
plus dangereuse en Syrie», et souligné l’importance de maintenir «l’unité» des puissances
internationales dans les tractations avec l’Iran
destinées à éviter qu’il ne se dote de l’arme
nucléaire. Par ailleurs, selon la Maison-Blanche,
les deux hommes ont évoqué «la nécessité» de
contrecarrer le groupe ultra-radical Etat islamique, qui contrôle des pans entiers de territoires en Irak et en Syrie.
En conclusion, c’est un fait, les Etats-Unis
espionnent tout le monde et particulièrement
leurs amis européens en utilisant des pays européens en renfort pour les aider à espionner. Ce
qui se passe actuellement, c’est chacun pour soi,
il n’y a pas d’Europe, il n’est que de voir l’acharnement de l’Europe de la finance dans la mise à
mort d’un de leur dépositaire de la civilisation
humaine en lui refusant un sursis de quelques
jours pour voir ce qu’en pense le peuple grec le
5 juillet. Par ailleurs, on remarque que l’on parle
de l’espionnage de la Russie ou de la Chine, je ne
parle pas des pays passoires que sont les pays
sous-développés, il n’y a généralement rien d’économique à surveiller si ce n’est les mouvements terroristes. On raconte que lors de la
prise des otages américains en 1979, Alger
négociait avec les Iraniens les conditions et les
transmettait aux Américains. Soucieux d’être
efficaces, les Américains donnaient immédiatement les réponses aux diplomates algériens qui
venaient leur remettre les conditions iraniennes… Reste que pour la paix du monde,
Emmanuel Todd a bien raison d’insister sur la
nécessité d’un deal américano-russe. C’est la
seule façon d’éviter la guerre.
C. E. C.
* Ecole nationale polytechnique
1.http://www.la-croix.com/Actualite/France/Troispresidents-francais-ont-ete-espionnes-par-les-EtatsUnis-2015-06-24-1327314?xtor=EPR-9[1300865401]
2.http://www.lexpress.fr/actualite/politique/espionnage-valls-demande-aux-etats-unis-de-reparer-lesdegats-lies-aux-ecoutes_1693000.html#BeVcy
8EkTyqMmWcF.99
3. http://www.bvoltaire.fr/auteur/philipperodier
Philippe Rodier Ecoutes NSA nos dirigeants naifs
irresponsables bvoltaire.fr
4.http://francais.rt.com/international/3568-lex-president-spd–limperialisme
5. Martin Untersinger : Les Etats-Unis ont espionné
les présidents français Le Monde 24.06.15
6.Nicolas Barotte : le scandale de la NSA empoisonne Merkel Le Figaro 24/06/2015
7.Juriscom (10/09/2001) http://strategique.free.fr/
archives/textes/ech/archives_ech_15.htm
8.http://reseauinternational.net/vladimir-poutinesur-la-france-et-leurope-les-membres-de-lotan-ontrenonce-a-leur-souverainete/
9.http://reseauinternational.net/les-occidentauxagressifs-veulent-imposer-systeme-moeurs-planetedoivent-savoir-quils-y-lourdement-minoritaires/
Internationale
LUNDI 29 JUIN 2015
A LA VEILLE DES ÉLECTIONS ULTRA-CONTROVERSÉES
SAHARA
OCCIDENTAL
Le Polisario appelle
les entreprises
à se soumettre
à son autorité
Une campagne d’information
sera lancée auprès des entreprises
présentes au Sahara occidental,
pour expliquer qu’elles sont
tenues de respecter le droit
international
humanitaire,
interdisant l’exploitation des
ressources
naturelles
sans
l’accord du Front Polisario, seul
représentant du peuple sahraoui,
a indiqué un communiqué du
ministère
sahraoui
de
l’information parvenu hier, cité
par l’APS, mentionnant le
coordinateur sahraoui avec la
Minurso, Mohamed Khaddad. Le
Front Polisario va lancer cette
campagne
pour
exposer
notamment
aux
entreprises
qu’elles
«
engagent
leur
responsabilité civile et pénale et
ne doivent traiter qu’avec le Front
Polisario et la République arabe
sahraouie
démocratique
(RASD) », a annoncé M. Khadad
dans une déclaration. Dans ce
sens,
les
entreprises
qui
développent des activités au
Sahara occidental sont appelées, à
se soumettre à l’administration
sahraouie, car aucun texte de
droit international ne donne un
contenu
à
la
notion
« d’administration de facto » du
Maroc qui est de plus en plus en
violation « flagrante » du droit
international, en s’y proclamant
« souverain ». Cette campagne
d’information intervient après la
signature le 23 juin 2015 à Berne
en Suisse, des « Conventions de
Genève 1949 » par le Front
Polisario et le Protocole I du
conflit l’opposant au Maroc,
lequel donne au Front Polisario le
droit international étant seule
« autorité représentant le peuple
du Sahara occidental luttant pour
son droit à disposer de lui-même »
(Article 96.3 du Protocole
additionnel aux Conventions de
Genève de 1949). La déclaration
signée à Berne, a la particularité
d’être acceptée par le Conseil
fédéral suisse, et a aussitôt été
notifiée à l’ensemble des Etats
signataires, avec effet immédiat, a
précisé le texte. Dans ce contexte,
le Front Polisario a affirmé ainsi
son engagement à appliquer les
conventions
et
s’est
dit
« déterminé à utiliser toutes les
facettes du droit international
pour parvenir à son but, le
référendum d’autodétermination,
et conduira toutes les actions en
justice qui lui semble nécessaire »,
a également indiqué le document.
Le Front Polisario a, en outre,
souligné que le Maroc est
considéré comme « occupant » au
sens des Conventions de Genève,
rappelant
que
la
Cour
internationale de justice insiste
sur le fait que le Maroc « ne
pouvait revendiquer aucune
souveraineté » sur le Sahara
occidental.
Le Burundi sous tension
TROIS MORTS, des
explosions de grenades et des tirs nourris: la capitale burundaise Bujumbura a connu
une nouvelle nuit de tensions à la veille des élections législatives et communales controversées d’aujourd’hui.
es violences nocturnes se
sont concentrées dans des
quartiers périphériques de la
capitale (Jabe, Musaga, Kanyosha)
foyers du mouvement de contestation populaire déclenché fin avril
par la candidature du chef de l’Etat
Pierre Nkurunziza à un troisième
mandat lors de la présidentielle qui
doit suivre, le 15 juillet, les premiers scrutins d’aujourd’hui. Au
moins sept grenades ont explosé et
des tirs de mitrailleuses ont retenti
à plusieurs reprises.
Deux civils ont été tués, l’un par
balle par des policiers et l’autre
dans l’explosion d’une grenade,
selon leurs proches. D’après le
porte-parole de l’armée, Gaspard
Baratuza, la troisième victime est
un soldat, tué accidentellement par
un autre militaire lors d’une intervention dans une habitation visée
par une attaque à la grenade. Dans
la journée, les quartiers périphériques restaient sous tension, mais
le calme était globalement revenu à
Bujumbura, où des policiers
patrouillaient
et
contrôlaient
quelques voitures. La population
restée sur place - une bonne partie a
quitté la ville, partant se réfugier en
province ou au Rwanda voisin de
crainte d’une attaque de grande
ampleur à l’approche des scrutins vaquait à ses occupations, certains
effectuant même leur jogging dominical. Mais selon des témoins, le
week-end a aussi été tendu dans
quelques localités de province.
Notamment dans la commune de
Mutaro, province de Gitega, où la
police a arrêté trois membres de
C
gagné en intensité tout
au long de la semaine, à
mesure qu’approchaient
des élections que le pouvoir burundais dit ne plus
pouvoir reporter en raison d’un risque de vide
institutionnel: selon lui,
les élections
doivent
avoir lieu vite, car le mandat de Pierre Nkurunziza
arrive à échéance le 26
août. L’annonce de la
candidature de Pierre
Nkurunziza - déjà élu en
2005 et 2010 - à un troisième mandat, a plongé le
petit pays d’Afrique des
Grands Lacs dans une
grave crise dont beaucoup
craignent qu’elle ne
débouche sur de nouvelles violences à grande
Les Burundais ne baissent pas les bras et poursuivent la contestation
échelle. Les anti-troide la candidature du président sortant à un 3e mandat
sième mandat le jugent
l’opposition samedi, provoquant la annonçant officiellement le boycott
anticonstitutionnel et contraire à
colère de la population qui a comde l’opposition et considérait, par
l’Accord d’Arusha qui avait permis
mencé à couper les routes. Ni ces conséquent, que les élections se de mettre fin à la longue guerre
incidents, ni les appels de la comdérouleraient comme si toutes les civile (1993-2006) dont le pays
munauté internationale à reporter listes participaient. L’opposition a peine encore à se remettre.
Le mouvement de contestation
les scrutins, ni l’annonce de leur
jeté l’éponge car elle affirme avoir
qui a débuté avec l’officialisation de
boycott par l’ensemble de l’opposiété dans l’impossibilité de faire
tion ne semblent cependant perturcampagne et la cible permanente de la candidature de M. Nkurunziza a
été violemment réprimé par la
ber les plans de la Commission élecmenaces.
torale (Céni). « Depuis ce (hier)
Elle a aussi accusé la Céni d’être police, parfois à balles réelles. Il a
aussi donné lieu à des heurts avec
matin, le matériel est acheminé (...) aux ordres du pouvoir et relevé que
les jeunes du parti au pouvoir (les
vers les centres de votes », a affirmé depuis mi-mai, date d’un putsch
Imbonerakure, une milice selon
devant la presse son président,
manqué également motivé par la
Pierre-Claver Ndayicariye. Quelque candidature de Pierre Nkurunziza l’ONU). Depuis fin avril, au moins
70 personnes sont mortes et plus de
4.8 millions d’électeurs sont appelés à la présidentielle, les informations
aux urnes dans 11 493 bureaux de
indépendantes ne circulaient plus 120 000 Burundais ont aussi fui
dans les pays voisins le climat prévote. Le président de la Céni a puisque plus aucune radio privée ne
électoral délétère.
affirmé n’avoir jamais reçu la lettre
pouvait émettre. La violence a
ATTENTAT EN FRANCE, LE SUSPECT RECONNAÎT L’ASSASSINAT
«Menace terroriste majeure» selon les autorités
YASSIN SALHI,
l’homme soupçonné d’avoir perpétré un attentat jihadiste en France, a reconnu
l’assassinat de sa victime retrouvée décapitée.
alhi devait être transféré hier vers le siège
de la police antiterroriste près de Paris
pour la suite de l’enquête. La France fait
face à « une menace terroriste majeure » qu’il
faudra combattre « dans la durée », a averti hier
le Premier ministre Manuel Valls, évoquant
« une guerre de civilisation » menée par le jihadisme contre « les valeurs humanistes universelles » . « Ce combat sera long » et « on ne peut pas
réclamer immédiatement des résultats », a-t-il
souligné lors de l’émission politique « Grand
Rendez-vous » Europe 1-iTélé-Le Monde, affirmant que les moyens de renseignement et de
sécurité mis en oeuvre par son gouvernement
étaient « à la hauteur de la menace ».
A Lyon, où il est en garde à vue avant son
transfert au siège de la police antiterroriste à
Paris, Yassin Sahli a commencé « à s’expliquer
sur le déroulé des faits » samedi soir, avant de
reconnaître l’assassinat de son patron, Hervé
Cornara, 54 ans, selon des sources proches du
dossier. Les premiers éléments de l’enquête ont
permis d’établir qu’il avait envoyé vers un
numéro canadien un selfie macabre avec la tête
de sa victime décapitée. La localisation de son
S
contact n’est pourtant pas établie, ce numéro
pouvant être un simple relais. Le Canada collabore à l’enquête française pour tenter de retrouver le destinataire du selfie, a-t-on appris
auprès du ministère de la Sécurité publique à
Ottawa. Aucune précision n’a été donnée sur le
type d’assistance fournie aux enquêteurs français mais la police peut tracer les appels ou localiser un téléphone par son numéro.
Les enquêteurs français vont étudier une
éventuelle connexion syrienne. Actuellement,
473 personnes parties de France se trouvent
dans les zones de jihad en Irak et en Syrie. La
garde à vue de Salhi, débutée vendredi soir à
Lyon, peut durer jusqu’à 96 heures avant qu’il
ne soit présenté à un juge d’instruction. Les premiers résultats de l’autopsie de sa victime n’ont
pas permis de déterminer les causes exactes de la
mort, et s’il était décédé au moment de la décapitation.
Des examens complémentaires sont en cours.
La tête avait été retrouvée accrochée à un
grillage d’enceinte de l’usine de gaz industriels
de Saint-Quentin-Fallavier, près de Lyon, entourée de drapeaux où étaient écrits la profession de
foi islamique, rappelant les mises en scène macabres du groupe État islamique (EI). L’EI n’a pas
revendiqué cet acte mais s’est targué d’être à l’origine d’une attaque le même jour en Tunisie, où
38 personnes ont été fauchées dans la station
balnéaire de Sousse, et d’un attentat suicide
contre une mosquée chiite au Koweït, qui a fait
26 morts. Moins de six mois après les attentats
qui ont endeuillé Paris en janvier, faisant 17
morts, l’attaque a constitué un nouveau choc.
La menace terroriste en France est estimée
« élevée » par 85% des Français et 14% sont d’un
avis contraire, selon un sondage Ifop publié dans
le Journal du Dimanche. « La question n’est pas
de savoir s’il y aura un nouvel attentat, mais
quand », a averti Manuel Valls. Sur place,
l’heure était à l’émotion et à l’unité. Les principales autorités musulmanes de la région RhôneAlpes ont appelé à un rassemblement silencieux
hier à 18H00 (16H00 GMT) devant la mosquée
de Villefontaine, à quelques kilomètres du lieu de
l’attentat. « Dans le calme, le silence et la
dignité» pour condamner un « acte diabolique
perpétré en plein mois de ramadhan », un pilier
du calendrier musulman.
ALORS QUE LE MINISTRE GREC DES FINANCES EN APPELLE À MERKEL
Risque réel de sortie de la zone euro pour la Grèce
e ministre grec des Finances Yanis
Varoufakis en appelait hier à la
chancelière Angela Merkel, estimant
dans un entretien au tabloïd allemand Bild
qu’elle « détient la clé » pour dénouer la crise
actuelle. « Les chefs de gouvernement de
l’Union européenne doivent agir. Et parmi
eux, Mme Merkel, détient en tant que représentante du pays le plus important la clé,
j’espère qu’elle va l’utiliser », a déclaré le
ministre grec, ajoutant que son gouvernement était « ouvert à de nouvelles propositions des institutions » après l’échec de négociations à Bruxelles samedi.
Les ministres des Finances de la zone
euro ont refusé de prolonger d’une semaine le
programme d’aide en cours, qui expire
demain 30 juin. Le gouvernement grec veut
L
organiser le 5 juillet un référendum sur la
proposition de ses créanciers (BCE, FMI et
Commission européenne), proposition qui
impose des réformes et des coupes budgétaires en échange d’un renflouement, et recommande de voter « non ». Mais si les institutions présentaient de nouvelles propositions
et qu’elles étaient « bien meilleures » que celles de jeudi, « nous pourrions à tout moment
changer notre recommandation et proposer
aux électeurs de les accepter », a dit le grand
argentier grec à l’édition d’aujourd’hui de
Bild, dans un entretien dont le journal a
publié des extraits hier. Désormais les négociateurs sont mis sur la touche, place au peuple grec qui conduira son avenir. Si le « non »
l’emporte la Grèce signerait sa sortie de la
zone euro. C’est du moins ce que supputent
politiques et économistes européens hier.
Ainsi, a prévenu le Premier ministre français
Manuel Valls, il y a un « risque réel de sortie »
de la Grèce de la zone euro en cas de non au
référendum annoncé par Athènes sur la proposition d’accord faite par ses créanciers.
M.Valls exhorte le gouvernement grec à
« revenir à la table des négociations ».
La décision du Premier ministre grec
Alexis Tsipras de convoquer un référendum
pour le 5 juillet est « le choix du gouvernement grec qui ne peut pas être critiqué »,
a-t-il indiqué. Mais si la réponse est négative,
« il y a un risque réel de sortie de la zone
euro », a souligné Manuel Valls sur Europe 1Le Monde-iTélé. « Nous ne connaissons pas
les uns et les autres les conséquences d’une
sortie de la zone euro, et sur le plan écono-
16
mique et sur le plan politique », a noté le
Premier ministre français. « Donc nous
devons tout faire pour que la Grèce reste
dans la zone euro », a-t-il insisté, en se disant
convaincu qu’ « un accord est toujours possible ». Les négociations « n’étaient pas terminées », a-t-il souligné. Alors que les gouverneurs de la Banque centrale européenne
devaient décider hier s’ils maintiennent les
banques grecques sous perfusion, Manuel
Valls a jugé que la BCE ne pouvait « pas couper les vivres » aux Grecs. Manuel Valls a
encore assuré que l’économie française « ne
serait pas affectée » par une éventuelle sortie
de la Grèce de la zone euro. « Une sortie de la
Grèce serait grave pour le peuple grec, mais
l’économie française ne serait en revanche
pas affectée », a-t-il affirmé.
Internationale
LUNDI 29 JUIN 2015
APRÈS LE SANGLANT ATTENTAT CONTRE DES PLAGES À SOUSSE
La Tunisie cherche à sécuriser ses infrastructures touristiques
Au moins 15 Britanniques ont péri selon le Foreign office, un bilan qui pourrait s’alourdir car les autorités tunisiennes
n’ont pas encore fini d’identifier les 38 victimes.
onfrontées à l’essor de la
mouvance jihadiste, les
autorités tunisiennes s’évertuent à trouver les moyens de
sécuriser plages et sites touristiques, deux jours après un attentat
contre un hôtel en bord de mer qui
a fait 38 morts, le plus sanglant de
l’histoire du pays. Vendredi, un
jeune Tunisien a fait irruption sur
la plage de l’hôtel Riu Imperial
Marhaba à Port El Kantaoui, près
de Sousse (140 km au sud de
Tunis), une kalachnikov cachée
dans son parasol, avant d’ouvrir le
feu sur les touristes. Le groupe
Etat islamique (EI) a revendiqué
l’attaque, affirmant que le jihadiste, identifié par les autorités
comme Seifeddine Rezgui, né en
1992 et étudiant à Kairouan (centre), avait tué « des sujets des Etats
de l’alliance croisée », en allusion à
la coalition internationale antijihadistes menée par les Etats-Unis qui
bombarde ses fiefs en Syrie et en
Irak. Lors d’une réunion samedi
soir à Tunis, les ministres de
l’Intérieur et du Tourisme ont examiné les moyens de protéger « les
sites touristiques et les plages par
des unités armées de la police », a
expliqué le ministre de l’Intérieur
Najem Gharsalli à des journalistes.
Quelques heures après l’attentat
qui a fortement compromis la saison touristique, le Premier ministre Habib Essid avait annoncé un
plan « exceptionnel » et le déploie-
C
Les autorités tunisiennes ont placé les infrastructures touristiques sous haute surveillance. NPM l’hôtel
Riu Imperial Marhaba victime de l’attentat de vendredi
ment « d’unités de la sécurité touristique, armées, le long du littoral
ainsi qu’à l’intérieur des hôtels à
partir du 1er juillet ». Avec l’attentat de Port El Kantaoui et celui du
musée du Bardo en mars (22 morts
dont 21 touristes), également
revendiqué par l’EI, la Tunisie ne
peut « plus rester à l’écart de mesures difficiles », a reconnu M.
Gharsalli. « Cela est coûteux pour
le ministère de l’Intérieur et pour le
gouvernement financièrement et
humainement », a-t-il souligné en
évoquant « au moins 1.000 agents
mis à disposition des sites touristiques ». Mais « nous sommes déterminés à protéger notre pays et à
fournir la protection sécuritaire
(nécessaire) en attendant de nous
débarrasser définitivement du fléau
du terrorisme », a encore dit
M. Gharsalli. Le Conseil national
de sécurité tunisien devait se
réunir dans la journée à la présidence, à Carthage, pour décider des
« mesures complémentaires » à
mettre en place après le massacre
de vendredi. Avec 1.000 km de littoral, d’innombrables plages et des
sites archéologiques de renommée
internationale, la Tunisie a très
longtemps été l’une des destinations phare des tours opérateurs
européens. Mais depuis la révolution de 2011 qui a chassé du pouvoir Zine El Abidine Ben Ali, les
bouleversements politiques, les tensions économiques et sociales et la
montée du jihadisme ont pesé sur le
secteur vital du tourisme - quelque
7% du PIB. Sur le court-terme, les
professionnels du secteur n’ont
guère d’espoir. « Depuis vendredi,
c’est le désert », racontait samedi
soir Imed Triki, un commerçant de
Sousse. « Ce ne sont pas les
Tunisiens qui vont sauver la saison
touristique, et les touristes vont
nous bouder pour une longue
période ». Les réservations avaient
déjà chuté après l’attentat du
Bardo et dès vendredi soir, les touristes s’empressaient de quitter le
pays. Selon des tours opérateurs
britanniques et belges, quelque 4
500 touristes devraient avoir été
rapatriés d’ici hier soir par des vols
spécialement affrétés. Selon le site
de l’aéroport d’Enfidha, entre
Sousse et Tunis, un avions quittait
le tarmac toutes les 15 à 20 minutes
hier. Le tour opérateur belge Jetair
a annoncé l’annulation de ses vols
vers la Tunisie jusqu’au 31 juillet.
Tunis n’a toujours pas publié la
liste détaillée des morts, un responsable à la Santé soulignant que les
victimes n’étaient vêtues que de
leurs maillots de bain au moment
du carnage, sans papiers d’identité
sur elles. A part les victimes britanniques, une Allemande, une Belge,
une Irlandaise et une Portugaise
figurent parmi les morts selon les
autorités.
Les touristes étaient
clairement visés à Port El Kantaoui
selon plusieurs témoignages.
GUERRES ET ATTENTATS AU MOYEN-ORIENT
La diplomatie contre la logique de guerre
UN COLLOQUE SUR
« le Moyen-Orient dans la politique étrangère des puissances » se tiendra aujourd’hui à Paris en présence
de Jean-Pierre Chevènement.
I ALI TIRICHINE
vec la dernière phase des négociations
sur le nucléaire iranien ainsi que les
guerres et les attentats en Orient, une
rencontre sur cette partie du monde n’est pas
inutile pour éclairer les décideurs sur les éta pes à suivre afin d’approfondir la compréhension sur les mouvements jihadistes amis ainsi
que sur le rôle des puissances étrangères
dans la construction des modèles de défense
dans cette partie du globe riche en ressources
énergétiques. C’est tout le sens donné à la
participation de Francis Perrin, président de
Stratégies et politiques énergétiques et direc teur de la rédaction de la revue Pétrole et
gaz arabes.. Des connaisseurs du terrain
vont expliquer leur expérience dans la gestion des conflits comme c’est le cas pour l’am-
A
bassadeur Loïc Hennekinne. Pour le côté académique, c’est Bertrand Badie, professeur de
relations internationales à Sciences Po, qui
fera un exposé sur les motivations des puis sances étrangères dans la région. Avec la
Turquie, l’Iran est l’une des puissances non
arabes à vouloir influer sur la région dans un
contexte d’affaiblissement de l’Egypte et de
concurrence avec l’Arabie saoudite. Dans ce
cadre, François Nicoullaud, ancien ambassa deur en Iran, prendra la parole sur les négo ciations actuelles avec les puissances occiden tales. Quant à Flavien Bourrat, spécialiste du
Monde arabe, ancien chef du bureau
Maghreb, Proche et Moyen-Orient à la
Délégation aux affaires stratégiques du
ministère français de la Défense, il devrait
s’attarder sur les tentatives continues de dés tabilisation de cette sphère géographique.
Ce ne sont donc pas les nouveaux enjeux
de sécurité qui manquent. Le Moyen-Orient
était déjà un enjeu capital lors de la Guerre
froide « riche » en interventions extérieures.
Même Jean-Pierre Chevènement, qui avait
fait un passage au ministère de la Défense en
pleine guerre d’Irak, se souvient que son
pays était déjà engagé dans certaines opérations et pas seulement au Moyen-Orient.
C’est le cas de l’opération Epervier au
Tchad en 1984 qui mobilisait autant d’hommes que Barkhane au Mali aujourd’hui.
Chevènement a rappelé il y a quelques jours,
dans une communication sur les nouveaux
enjeux de sécurité, l’intervention dans la
guerre du Golfe avec les alliés des Américains
au lendemain de l’invasion du Koweit par
Saddam Hussein. Chevènement avait une
préférence pour une solution diplomatique
contre une logique de guerre. Il fallait ensuite
faire accepter celle-ci à l’opinion. Mais c’est
une autre affaire. A plusieurs reprises
François Mitterrand avait laissé entendre
qu’il aurait préféré trouver une issue diplo matique.
Il témoigne en ces termes en s’exprimant
directement à Dick Cheney en octobre 1990 :
« Si, comme je l’ai entendu dire par Mme
Thatcher, vous voulez briser l’échine de
l’Irak, vous allez détruire le seul régime laïc,
certes dictatorial, mais laïc et moderne qui
s’oppose au déferlement de l’intégrisme dans
le Monde arabo-musulman.»
A cet instant, il pensait aux ayatollah ira niens mais aussi aux ennemis jurés des natio nalistes arabes qu’étaient, depuis leur créa tion en 1928, les Frères musulmans et bien
sûr également à Oussama Ben Laden et à ses
djihadistes. Même s’il est remplacé par Daesh
qui a frappé la Tunisie vendredi dernier.
A. T.
NUCLÉAIRE IRANIEN
L’heure des choix a sonné
A DEUX JOURS
de la date butoir initialement fixée pour parvenir à un accord historique, des « décisions très difficiles vont
devoir être prises », a prévenu le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond.
a négociation internationale
sur le nucléaire iranien est
entrée hier dans une phase
critique, chaque partie exhortant
l’autre à faire de difficiles « choix
politiques », le chef de la diplomatie
iranienne devant pour sa part rentrer à Téhéran pour consultations.
Les négociations vont cependant se
prolonger au-delà de la date du 30
juin, en principe pour quelques
jours, afin de parvenir à un « bon
accord global », a annoncé une
source iranienne, confirmant ce
que tous les négociateurs laissaient
déjà entendre. « Je l’ai déjà dit plusieurs fois et je le redis aujourd’hui,
plutôt pas d’accord qu’un mauvais
accord », a-t-il ajouté.
Un peu auparavant, la chef de la
diplomatie européenne Federica
Mogherini avait prévenu que
L
l’heure des choix politiques avait
sonné dans cette épuisante négociation, entamée il y a 20 mois, entre
Téhéran et les grandes puissances
du P5+1 (Etats-Unis, GrandeBretagne,Russie, Chine, France et
Allemagne). « C’est une question de
volonté politique. Si toutes les parties font preuve de volonté politique, on y arrivera », avait-elle
déclaré à son arrivée. L’heure semble désormais aux consultations.
Le ministre iranien des Affaires
étrangères Mohammed Javad Zarif
devait quitter Vienne pour rentrer
à Téhéran hier, ont indiqué des
médias officiels iraniens, assurant
que ce retour était prévu. Selon les
agences Irna et Isna, M. Zarif
retournera à Vienne « après avoir
passé une journée à Téhéran ».
Les chefs de la diplomatie du
P5+1 (Chine et Russie étant pour
le moment représentées par des
vice-ministres) devaient se réunir
hier en début d’après-midi pour
faire le point sur les négociations.
John Kerry et Mohammed Javad
Zarif, les deux principaux protagonistes du dossier, en étaient déjà
convenus vendredi, avant même
d’entamer leurs discussions: il reste
« beaucoup » de pain sur la planche
pour parvenir à un accord historique sur le nucléaire iranien.
Les grandes puissances veulent
s’assurer que l’Iran ne cherchera
pas à se doter de la bombe atomique, en échange d’une levée des
sanctions
internationales qui
asphyxient son économie depuis
une décennie. Mais après de longues années de tensions et 20 mois
de discussions acharnées, et malgré
17
la conclusion d’un accord-cadre à
Lausanne en avril, les positions
apparaissent encore très éloignées
sur plusieurs points cruciaux.
Arrivé à Vienne samedi, le chef de
la diplomatie française Laurent
Fabius a rappelé « au moins trois
conditions indispensables » pour
sceller un accord.
A savoir une limitation durable
des capacités nucléaires iraniennes
de recherche et de production, un
retour automatique des sanctions
en cas de violation des engagements
pris et des inspections « rigoureuses » des sites iraniens, « y compris
militaires si nécessaire ». Or le
guide suprême Ali Khamenei, qui a
la haute main sur le dossier
nucléaire, a réitéré en début de
semaine son refus de toute inspection des sites militaires, une « ligne
rouge » non négociable selon lui. M.
Khamenei a également déclaré ne
pas accepter de « limitations de longue durée » du programme
nucléaire, alors que les grandes
puissances souhaitent le brider
pour au minimum 10 ans.
M. Zarif a de son côté rappelé la
principale exigence iranienne : « la
levée de toutes les sanctions ». « Ne
croyez pas que l’Iran a besoin de cet
accord », a cependant averti le président du parlement iranien, Ali
Larijani, cité par l’agence Irna hier.
« Nous accueillons favorablement
un accord car c’est dans l’intérêt de
tous mais ne croyez pas que nous
supporterons plus de pressions (...)
N’obligez pas l’Iran à renoncer à la
voie des négociations », a-t-il lancé.
Culture
LUNDI 29 JUIN 2015
I Ecouter
I Voir
I Lire
SOUAD MASSI ET MATT HOUSTON ENVOÛTENT LEUR PUBLIC
IN
LIVE Rock, sensualité et nostalgie…
DEUX PLATEAUX au choix et une nuit mélodieuse bercée par les doux effluves du mois de Ramadhan…
LE 2e FESTIVAL
DU FILM COURT
En préparation
à Oran
La 2e édition du Festival d’Oran
du film court incitant au
bénévolat (Fofib 2015) se tiendra
en septembre prochain sous le
slogan «Libérez votre créativité»,
a-t-on appris hier auprès des
organisateurs. «Tous les
amoureux du 7ème art, amateurs
ou professionnels, sont invités à
participer à cette nouvelle édition
du Fofib, prévue les 18 et 19
septembre», a précisé Réda HadjSahraoui, membre du groupe
initiateur appelé «Algériens
optimistes». «Conformément à la
vocation de ce festival, les
oeuvres privilégiées sont celles
encourageant les comportements
exemplaires et le civisme», a-t-il
expliqué, citant, entre autres
thèmes, «le bénévolat, la
bienfaisance, l’entraide et les
valeurs de bonne citoyenneté».
«Les courts-métrages seront
présélectionnés et départagés par
un jury de professionnels du
monde du cinéma qui décernera
le Prix du meilleur film incitant
au bénévolat de cette année», ont
indiqué les organisateurs dans
leur appel à participation
fraîchement lancé sur les réseaux
sociaux. «L’idée, la qualité du
travail et surtout les audiences
sur Internet
trancheront entre les différents
travaux retenus pour la
compétition», a-t-on souligné.
Une vingtaine de cinéphiles de
différentes wilayas du pays
avaient participé, en août 2014, à
la première édition de cet
événement culturel, dont le
Premier Prix fut remporté par le
jeune Mohammed Mhamdi pour
son court-métrage intitulé Ana
Mawjoud (J’existe). Ce cinéaste
en herbe, domicilié dans la wilaya
de Tindouf, s’était distingué des
autres concurrents par son
message original en faveur de
l’inclusion des personnes aux
besoins spécifiques.
FESTIVAL «NASSAMET
ANDALOUSSIA»
Il se tient en Tunisie
jusqu’au 8 juillet
Un festival «Nassamet
Andaloussia» (Parfums
andalous), consacré au
patrimoine musical andalou, se
tient depuis vendredi et se
poursuivra jusqu’au 8 juillet à
Ariana dans le nord de Tunis. La
soirée inaugurale de cette
manifestation artistique a été
assurée par la troupe «Grenade
du malouf» de la région de Kalaât
al-Andalous. Plusieurs troupes
musicales des différentes régions
de la Tunisie prendront
part au festival dont la troupe du
malouf et du patrimoine andalou
de Bizerte, la troupe de cheikh
Kawem El malouf de Tebourba
(Manouba), la troupe Layali
Néapolis de Nabeul et la troupe
des cheikhs du malouf de
Testour, selon le programme
annoncé par l’agence de presse
tunisienne TAP. Les deux
dernières soirées du festival
seront animées, respectivement,
par la troupe Ouled Ben Azzouz
du malouf et mouachahat de
Zaghouan. La troupe
Itr al-Madina sera l’invité
d’honneur à la soirée de clôture.
Des conférences thématiques
autour, entre autres, de la
présence des Andalous en
Tunisie, leur apport à la vie
sociale et économique de la
région et leur héritage
architectural, seront également
au menu.
I O. HIND
’est en tant que comé dienne que nous l’avons
laissée le mois dernier à
Oran, dans le cadre du Festival
du film arabe, où elle était venue
présenter le film algéro-palestinien Ouyoun el Haramiya de
Najwa El Najjar, c’est en tant que
chanteuse que nous l’avons
retrouvée samedi dernier au
théâtre de verdure d’Alger,
concert organisé par Djezzy
auquel un monde assez appréciable est venu s’abreuver des chansons mélodieuses de Souad
Massi, artiste au grand cœur qui
n’a pas vu son public algérois
depuis près de 10 ans.
C’est donc avec beaucoup d’émotion qu’elle retrouvera les
siens en concoctant un programme qui alliera son ancien
répertoire ainsi que des chansons
issues de son nouvel album sorti
il y a à peine trois mois en France
et intitulé El Mutakallimûn (les
maîtres du verbe, 2015). Un
album composé de textes de
grands poètes arabes (de la
période antéislamique au XXe
siècle) sur des arrangements bien
contemporains plutôt vifs, tantôt
mélancoliques.
Coachée pour l’addiction, elle
nous avouera même après le
concert avoir eu quelques difficultés pour la prononciation de
quelques mots, chose qui se ressent parfois dans le chant. Un
réel challenge pour elle en tout
cas, qu’elle a su relever cependant avec une certaine délicatesse quand même remarquée,
délicieusement remédiée grâce à
l’émotion que dégage sa voix
assez spéciale, faut-il le reconnaître.
Accompagnée d’un orchestre
assez méditerranéen et ouvert
sur les sonorités du monde (percussions, guitare-basse, guitare
électrique, banjo, oûd et claviers), Souad Massi a interprété
notamment El-Mutanabbi, Ilia
Abou Madhi laissant à écouter un
melting-pot de sonorités allant
du
rock
aux
musiques
d’Amérique latine, en passant
par le flamenco et le châabi.
Parmi les chansons marquantes de l’album, le poème Ila
Toghat El Alaam, un texte
dénonçant la tyrannie, écrit par
le grand poète tunisien Abou El
Kacem Echabbi (1909-1934) et
qui a été présenté avec les rythmes entraînants du reggae. « Je
dédie cette chanson à toutes les
victimes du terrorisme et de l’in-
C
Une délicieuse nuit
ramadhanesque
justice, ici et à travers le
monde », dira Souad Massi en
évoquant la Tunisie, frappée vendredi dernier par un sanglant
attentat terroriste.
Elle fera découvrir aussi d’autres titres de son dernier album
tels Lastou Adri, Ayna, Al
Khaylou wa El laylou ou encore
El Houriya. Elle reprendra les
succès de ses précédents opus,
des balades dans le pur style de la
musique folk mais aussi ses ballades
mélancoliques
telles
«Erraoui» (le conteur) repris en
totale communion avec le public.
« J’ai écrit cette chanson à
l’âge de 17 ans », se souviendra la
native de Bab El Oued, émue jusqu’aux larmes. Des youyous
fusaient parfois et résonnaient
dans l’enceinte du théâtre de verdure Laâdi Flici. Je suis très
heureuse d’être dans mon pays,
l’Algérie. Comme j’ai un autre
groupe qui s’appelle Les cœurs de
Cordoue, on rend hommage à la
culture et à la poésie andalouses,
comme je citais tout les soirs un
poème d’Ibn Zeydoun, je me suis
demandée pourquoi ne pas
essayer de le mettre en musique,
c’est de là qu’est venu cet album.
Effectivement c’était difficile de
les mettre en musique surtout les
anciens textes de Zoheir Abi
Salma du VIe siècle. Parce que si
tu ne comprends pas ce que tu
chantes, tu ne peux pas le mettre
en musique. Donc j’ai dû renouer
avec l’école (rire). J’ai travaillé
avec un grand professeur qui m’a
aidé. Un professeur de l’université de Dijon qui m’a beaucoup
aidé, même si j’ai un grand mal à
prononcer quelques mots ce soir,
ce n’est pas grave. J’essaye de
m’améliorer à chaque fois. Nous
avons enregistré ici à Alger avec
mon frère qui est ici présent... Il
a fallu deux ans et demi de travail pour l’orchestration musicale. C’est un challenge. En tant
qu’artiste, il faut oser. Et j’ai
osé.»
Et de poursuivre à propos de
nos questions : « L’accueil a été
timide en France. Il est sorti
dans une atmosphère critique
dans ce pays, entachée par les
attentats. Car tout ce qui touche
à la culture de l’islam est très
mal perçu en Europe et en
France, quand ils ont vu la qualité du travail, surtout les médias
après qu’ils aient vu les textes, la
calligraphie, cela s’est bien passé.
Ils se sont intéressés après à mon
travail… »
Notons qu’avant elle, c’est la
jeune et talentueuse Amel Zen
qui fera la première partie du
concert en se donnant comme
une vraie bête de scène qu’elle
est et en chantant ses plus belles
chansons entre andalou, rock et
musique kabyle.
Si la nuit finissait en beauté et
tout en douceur, un peu plus loin,
du côté du chapiteau du Hilton,
cette fois la soirée organisée par
Mobilis cette fois et placée sous la
houlette du festival Well sound
promettait bien de déhanchement exotique avec le chanteur
français d’origine guadeloupéenne Matt Houston qui a
enflammé la piste avec ses vieux
et récents tubes dont les plus
entraînants comme Positif qui a
fait bouger plus d’un sur le dance
floor.
L’artiste s’est mouillée la chemise en venant chanter en bas de
la scène aux côtés de ses fans,
entouré des agents de sécurité et
les jeunes qui voulaient absolument se prendre en photo avec
lui. Il faut dire que ses tubes des
plus sensuels et les plus connus
rappellent de beaux souvenirs
d’été, de fête et de joie de vivre.
Avant lui, un autre chanteur,
algérien cette fois, est venu
détendre l’atmosphère avec ses
morceaux reprises anglo-saxons,
à savoir Hicham Senouci, suivi
du DJ du maestro Matt Houston
qui lui fera monter la température au sein du chapiteau qui ne
payait pas de mine au début en
raison du manque de public.
Mais la piste s’est bien remplie
en deuxième partie de soirée,
bien que de façon mitigée. Le
meilleur reste à venir.
O. H.
HOCINE ZEHOUANE
«Il faut réhabiliter le militant Mohamed Boudia»
e moudjahid Hocine Zehouane a proposé samedi dernier à Alger de bapti ser un des établissements culturels du
nom du militant et homme de théâtre
Mohamed Boudia assassiné en 1973 par des
agents du Mossad. Dans une cérémonie de
recueillement organisée à l’occasion du 42e
anniversaire du décès de Mohamed Boudia,
son ami Zehouane, a souligné la nécessité de
perpétuer la mémoire de ce militant à l’instar
des autres chouhada et défenseurs de l’indépendance de l’Algérie. Le fils du défunt,
Mourad Boudia, a regretté que le nom de son
père ne fut donné à aucun édifice bien qu’il
eut joué un rôle important dans la vie culturelle en Algérie outre son combat pour l’indépendance du pays. De son côté l’ambassadeur
L
de l’Etat de Palestine en Algérie Louai Aïssa
a mis en avant l’apport de Mohamed Boudia
en faveur de la cause palestinienne, «en dépit
de moult difficultés». Ce militant qui a acquis
une grande expérience lors de la guerre de
Libération algérienne avait pris conscience de
la portée mondiale de la cause palestinienne,
a soutenu le diplomate palestinien rappelant
que les militants palestiniens l’appelaient
«ministre des Affaires étrangères de la
Palestine».
Evoquant les qualités de cet homme d’action et de réflexion surnommé «l’homme des
missions difficiles», ses amis Si Miri et le colonel Snousi, ainsi que des dramaturges, à l’instar de Abdelhamid Rabia, ont rappelé les opérations de fidayine qu’il a menées. Mohamed
21
Boudia est né en 1932 à Bab Djedid (Haute
Casbah). Il rejoint pour la première fois le
théâtre et l’art dramaturge après sa rencontre avec l’artiste Mustapha Ghribi avant de
rejoindre en 1955 après le déclenchement de
la Révolution les rangs du Font de libération
nationale (FLN). En 1957, il devient membre
permanent de la Fédération de France du
FLN. Il participe à plusieurs opérations de
fidayine à Paris et à Marseille.
Mohamed Boudia a milité aussi bien pour
la cause de son pays que pour celle du peuple
palestinien mettant l’expérience acquise pendant la Révolution au service de la lutte
palestinienne. Le 28 juin 1973, il est victime
d’un attentat à la voiture piégée par des
agents du Mossad. Il a été enterré à Alger.
12 RAMADHAN 1435
sur internet http://www.lexpressiondz.com
TORTURE, VIOLS, PASSAGE À TABAC AU SAHARA OCCIDENTAL
Les Américains accablent le Maroc
LES FORCES d’occupation marocaine usent de la torture, de passages à tabac et autres mauvais
traitements contre les civils sahraouis.
I MOHAMED TOUATI
u pays de l’Oncle Sam on ne
badine pas avec les droits de
l’homme même si on a beau
être les meilleurs amis du monde.
Notre voisin de l’Ouest vient de l’apprendre à ses dépens. Les rapports
et enquêtes établis par les organisations internationales de défense des
droits de l’homme (Amnesty
International,
Human
Rights
Watch,
la
Fondation
Kennedy…Ndlr) et le rapporteur
spécial de l’ONU sur la torture ont
été qualifiés de crédibles par le
département d’Etat américain dans
son rapport sur les droits humains
de l’année 2014. « Des rapports crédibles indiquent que les forces de
sécurité marocaines font usage de la
torture, des passages à tabac et
autres mauvais traitements contre
les Sahraouis détenus aussi bien
pour des raisons politiques que dans
les affaires de droit commun » écrivent les services de John Kerry cités
par une dépêche de l’agence de
presse officielle sahraouie (SPS)
datée du 27 juin.
Le rapport signale que l’exposé
du 4 août du Groupe de travail des
Nations unies sur la détention arbitraire a enregistré de nombreuses
plaintes contre les forces de sécurité
pour utilisation de la torture et de
mauvais traitements par les autorités d’ El Aâyoune pour obtenir des
aveux. Ajoute Sahara Press Service.
Au fur et à mesure de la lecture du
document US s’égrène un long chapelet de preuves accumulées qui renseignent sur le degré atteint par la
répression dans les territoires occupés et le caractère violent qui caractérise les forces de police marocaines. « Dans son rapport de février
2013 sur la visite effectuée au territoire en 2012, Juan Mendez, le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, a déclaré que les autorités ont
utilisé la torture et les mauvais traitements pour obtenir des aveux, y
compris lors de la garde à vue dans
les postes de police et à la prison d’El
Aâyoune » signalent les enquêteurs
US.
Le rapporteur spécial de l’ONU
contre la torture, l’Argentin Juan
IFTAR - 20:14
IMSAK - 03:30
DERNIÈRE
HEURE
DEUX TERRORISTES
ABATTUS À AÏN DEFLA
A
«L’impunité généralisée (des forces de l’ordre marocaines) existe»
Mendez, avait déclaré qu’ «il ne
devrait pas être surprenant que des
actes équivalant à la torture soient
commis à l’occasion d’événements
particulièrement intenses, tels que
les grandes manifestations...» à la
fin de la mission qu’il avait effectuée
au Maroc et au Sahara occidental
entre le 15 et le 22 septembre 2012.
« Les ONG internationales et locales
ont continué à signaler des abus, en
particulier contre les défenseurs
sahraouis de l’indépendance.
Les militants qui ont été détenus
puis libérés, ainsi que des membres
de la famille d’un grand nombre de
ceux qui sont encore en détention,
ont formulé des accusations similaires », poursuit le département américain qui souligne que : « Selon le
rapport du 4 août du Groupe de tra-
vail des Nations unies sur la détention arbitraire, la police fait régulièrement des raids sur les maisons privées de partisans présumés ou
connus de l’indépendance du Sahara
occidental, en battant et maltraitant
les résidents. » Le réquisitoire des
services du patron de la diplomatie
américaine, John Kerry, est sans
appel. Arrestations arbitraires,
disparitions forcées, interrogatoires
musclés, pratique de la torture...
font partie de la panoplie de la politique repressive menée par Rabat
dans les territoires occupés.
Le pouvoir marocain ferme les
yeux. Washington met une nouvelle
fois les pieds dans le «tadjine».
«L’impunité généralisée (des forces
de l’ordre marocaines) existe et des
poursuites ne sont pas engagées
contre ceux qui violent les droits de
l’homme des Sahraouis», indiquait
le département d’Etat dans son rapport mondial sur la situation des
droits de l’homme publié le 27
février 2014. Le document US, d’une
douzaine de pages, avait souligné
que les forces de répression marocaine pratiquant la torture ne sont
visées ni par des enquêtes ni par des
sanctions «restent en position d’autorité», ce qui contribue «à la perception largement répandue de l’impunité».
Rien n’a changé depuis. Reste à
savoir si les traditionnels alliés du
trône alaouite qui se sont pourtant
offusqués d’une pareille situation se
limiteront à la stricte publication de
rapports accablants dénonçant cet
M. T.
état de fait…
PAIEMENT PAR CHÈQUE
Entre fraudes et restrictions
des opérateurs seront obligés de fractionner leurs transactions en plusieurs parties
pour effectuer le même approvisionnement à travers plusieurs enlèvements.
LA PLUPART
I ALI AMZAL
partir de ce 1er juillet, l’Algérie basculera
dans un nouveau mode de paiement.
Désormais, le citoyen algérien n’aura plus
le droit d’effectuer des transactions en espèces
dépassant le seuil de 1 million de dinars pour les
véhicules, et 5 millions de dinars pour les biens
immobiliers. Toute l’interrogation serait de savoir
si les citoyens algériens sont prêts pour cette nouvelle mesure, alors que depuis toujours, cette activité était des plus légales.
Il faut rappeler que la dernière tentative de ce
genre en 2004 avait échoué et a fini par être gelée
pour impossibilité de son application et ces pour
absence de marché. Les risques de dérives qui
peuvent en découler, semblent être considérables,
pour bon nombre d’observateurs. Le problème ne
se situe pas au niveau des 10% que doivent déclarer les citoyens qui veulent intégrer leurs fonds
dans le circuit bancaire. Mais, le plus difficile
serait d’en expliquer la provenance. Le problème
ne se posera pas aux ménages, qui n’effectuent
pas un volume important de transactions, ni aux
opérateurs du secteur public, puisque les transactions se faisaient déjà par chèque. A ce titre, les
opérateurs du secteur privé seront les plus tou-
A
chés par cette mesure. Elle sera suivie, selon les
opérateurs que nous avons rencontrés, par une
autre technique, qui consiste à diviser le montant
global de la transaction en plusieurs petits montants pour rester dans la possibilité du paiement
cash. La plupart des opérateurs seront obligés de
fractionner leurs transactions en plusieurs parties
pour effectuer le même approvisionnement, à travers plusieurs enlèvements.
D’autre part, le secteur d’approvisionnement
en matériaux de construction sera sensiblement
touché. Jusque-là, les paiements se faisaient normalement en espèces, le volume des transactions
qui découle de ce secteur, s’avère trop sensible
pour en perturber le fonctionnement. Mais là
encore, la solution demeure la même.
Par ailleurs pour les experts , on est loin du
scénario de 2004, qui a conduit à des émeutes,
suite à l’instauration du paiement par chèque à
partir du seuil de 500 000 DA. Pour
M.Hamidouche, expert en économie, « cette décision représente une étape intelligente, dans la
mesure où les montants qui déterminent les seuils
demeurent plus ou moins élevés ». Il explique, que
dans cette disposition, une marge de manœuvre
est laissée aux opérateurs, dans le but de leur laisser le temps de retomber sur leurs pieds. Selon
l’expert, cette méthode aura pour résultat, l’acclimatation des opérateurs au nouveau dispositif. Ils
auront durant ces années, mis en place un rythme
de fonctionnement qui ne les pénalisera plus. Cela
consiste simplement à se préparer aux grands pics
d’approvisionnement , autrement dit, au lieu d’attendre , par exemple le mois de Ramadhane pour
s’approvisionner en sucre, produit très consommé
en cette période. l’opérateur n’attendra pas les
dernières semaines pour s’approvisionner. Il procédera à ces transactions des mois auparavant.
C’est ce qu’on appelle des campagnes d’approvisionnement. A ce rythme, il serait plus aisé d’arriver à instaurer le seuil de paiement par chèque
à partir de 500 000 DA, sans pour autant soulever
des foules. Par ailleurs, une fois ce seuil atteint,
c’est le travail des commissaires aux comptes qui
commencera pour ne plus s’arrêter.
Et pour cause, toutes les transactions seront
passées au crible et tout paiement en espèces
représentera un acte délictueux, du fait que la
TVA sera dissimulée par l’opérateur. D’autre part,
cette mesure s’avère être une approche judicieuse
dans la mesure où elle permettra aux opérateurs,
après un temps d’adaptation, d’adhèrer à ce nouveau système de paiement, aux citoyens d’avoir
plus de confort et de sécurité et à l’Etat de drainer
la masse monétaire retenue par l’activité informelle, qui s’élève selon les estimations, à 3 700
milliards de dinars et 40 milliards de dollars.
A. A.
Deux terroristes ont été abattus samedi dernier à Aïn Defla
par les éléments de l’Armée
nationale populaire (ANP) qui ont
récupéré des armes et une quantité de munitions, a indiqué hier le
ministère de la Défense nationale dans un communiqué.
«Dans le cadre de la lutte antiterroriste, un détachement de
l’Armée nationale populaire relevant du secteur opérationnel
d’Aïn Defla (1ère Région militaire) a abattu deux terroristes,
samedi, suite à une embuscade
près du lieudit Oued El-Kheraz,
commune de Tacheta Zougagha,
wilaya d’Aïn Defla», précise le
MDN. L’opération a permis de
récupérer «un pistolet mitrailleur
de type kalachnikov, un fusil
semi-automatique, deux bombes
de confection artisanale et une
quantité de munitions», ajoute la
même source. Le communiqué
du MDN note que «ce bilan vient
s’ajouter à celui de l’opération
menée le 24 juin 2015 dans la
même zone où un terroriste a été
abattu et un fusil semi-automatique a été récupéré».
PLUS DE 3 QUINTAUX DE KIF
TRAITÉ SAISIS À TLEMCEN
Plus de trois quintaux de kif
traité en provenance du Maroc
ont été saisis par la brigade
des douanes de Honaine
(Tlemcen), selon un communiqué de la cellule de communication de la direction régionale
des douanes. La saisie (3,33 q
de kif) a eu lieu vendredi dernier lors d’un contrôle sur la
Route nationale (RN 35) reliant
Tlemcen à Maghnia, a indiqué
la
source.
Un
véhicule
suspect, dont le conducteur a
refusé d’obtempérer aux ordres des douaniers à Hammam
Boughrara, a été pourchassé
jusqu’au village de Meftahia
(commune de Fellaoucene) où
il fut abandonné avec à son
bord la marchandise prohibée
soigneusement dissimulée, at-on indiqué.
RECRUTE
AGENT DE SAISIE
PROFESSIONNEL
CORRECTEUR
S’adresser au journal
à la Maison de la presse
de Kouba à partir de 10h.
Nous informons notre aimable
lectorat du changement
de nos numéros d’appels téléphoniques.
Prière de prendre note des nouveaux
numéros :
Tél. : 023 70.94.01 - 023 70.94.02
023 70.94.03
Fax : 023 70.93.98 - 023 70.94.00

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