Sergio Leone

Transcription

Sergio Leone
L’Adrc,
Carlotta Films,
en partenariat avec l’AFCAE
présentent
IL ETAIT UNE FOIS LA REVOLUTION
ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS
Sergio
Leone
1929-1989
Clint Eastwood, Et pour quelques dollars de plus
1971, Italie, 153 min, 35 mm,
couleurs, 2.35.1, mono,
VISA 39711
Version anglaise intégrale
Un film de Sergio Leone
Scénario : Luciano Vincenzoni,
Sergio Donati & Sergio Leone
Musique : Ennio Morricone
Image : Giuseppe Ruzzolini
Montage : Nino Baragli
Produit par Fulvio Morsella
Interprétation :
James Coburn (John Mallory),
Rod Steiger (Juan Miranda),
Vivienne Chandler (La petite amie
de John), Maria Monti (Adelita),
Romolo Valli (Dr. Villega), Franco
Graziosi (Le Gouverneur Jaime),
Antoine St-John (Gutierrez).
Version anglaise intégrale
restaurée en 2009 par la
Cinémathèque de Bologne au
laboratoire L’Immagine Ritrovata,
sous les auspices de Sergio Leone
Estate qui gère l’héritage du
réalisateur.
“C’est un film que j’aurais dû
seulement produire. Mais le
réalisateur Peter Bogdanovich,
avec qui j’avais commencé à
travailler, concevait le sujet dans
un style vieil Hollywood. Puis les
acteurs ont refusé de travailler
sous la direction de mon assistant.
Et Steiger n’a accepté le rôle
qu’avec moi comme réalisateur.”
Sergio Leone
1965, Italie/Espagne/RFA,
132 min, VOSTF, 35 mm, couleur,
2.35, mono, VISA 32179
Version anglaise
Un film de Sergio Leone
Scénario : Sergio Leone, Fulvio
Morsella et Luciano Vincenzoni
Musique : Ennio Morricone
Image : Massimo Dallamano
Production : PEA/Constantin Film
Produktion GmbH/Arturo González
Interprétation :
Clint Eastwood (Le manchot,
L’homme sans nom), Lee Van Cleef
(Colonel Douglas Mortimer),
Gian Maria Volontè (“L’Indien”),
Mario Brega (Nino), Klaus Kinski
(le Bossu), Mara Krupp (Mary),
Luigi Pistilli (Groggy).
“J’aime les gros plans parce qu’ils
sont l’expression de l’âme.
Habituellement, le cinéma
ne les utilise que pour souligner
un propos particulièrement
important, alors que c’est la vie
même : lorsqu’on se parle, qu’on
se regarde, c’est en gros plan”.
Sergio Leone
Les citations de Sergio Leone
sont extraites d’un entretien
réalisé par Guy Braucourt lors de la
sortie d’Il était une fois la Révolution
en 1972.
IL ETAIT UNE FOIS LA REVOLUTION
Giù la testa, Once Upon a Time… the Revolution
Mexique, 1913. Un pilleur de diligences, Juan Miranda,
et un Irlandais, ancien membre de l’IRA spécialiste en
explosifs, John Mallory, font connaissance.
Juan a toujours rêvé de dévaliser la banque centrale
de Mesa Verde et voit en John le complice idéal pour son
braquage. Tous deux se trouvent plongés en plein coeur
de la tourmente de la révolution mexicaine…
“Second volet d’une trilogie qui s'ouvre par Il était une fois dans
l’Ouest et s’achève avec Il était une fois en Amérique, Il était une
fois la révolution est un brillant condensé de tout ce qui fait
l’explosive vigueur du cinéma de Sergio Leone. Porté par les
interprétations étincelantes de James Coburn et Rod Steiger, ce chefd’œuvre composite et virtuose est un traité désabusé sur l’action
révolutionnaire”
Extrait du dossier de presse rédigé par Victor Moisan
“Je pars d’une situation historique qui est un prétexte, et d’un genre
comme le western pour en dire plus. Les cadavres dans la grotte,
les fusillade dans les fossés, la fuite du gouverneur en train,
correspondent pour moi (et le public italien y est sensible) à des
épisodes précis de la lutte contre le fascisme chez nous.
C’est là la leçon de Chaplin qui, à travers ses comédies, en a plus dit
et plus fait pour le socialisme qu’un leader politique. La séquence de
la banque, avec Steiger se retrouvant à la tête de tous les prisonniers
libérés, vient directement des Temps modernes et de Charlot avec
son drapeau rouge. ”
Sergio Leone
ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS
Per qualche dollaro in più
«L’Indien», bandit cruel et fou, s’est évadé de prison.
Il se prépare à attaquer la banque d’El Paso, la mieux
gardée de tout l’Ouest, avec une quinzaine d’autres
malfaiteurs. Le «Manchot» et le Colonel Douglas Mortimer,
deux chasseurs de primes concurrents, décident, après
une confrontation tendue, de faire finalement équipe pour
arrêter les bandits. Mais leurs motivations ne sont pas
forcément les mêmes…
“Second film de la trilogie du dollar de Sergio Leone, Et pour
quelques dollars de plus prolonge le plaisir de Pour une poignée
de dollars et annonce l’immense Le Bon, la Brute et le Truand.
Référence incontestée du western spaghetti, servie par deux figures
mythiques du genre (Clint Eastwood et Lee Van Cleef), cette oeuvre
stylisée et terrible est inoubliable, à l’image de son duel final
rythmé par la petite musique des montres dorées.”
Extrait du dossier de presse rédigé par Victor Moisan
“C’est Ford qui, dans le passé, s’est le plus rapproché de la vérité de
l’Ouest. Mais, lui, est un optimiste : lorsqu’un personnage ouvre une
fenêtre dans ses films, c’est pour regarder l’horizon avec espoir. Et
moi, un pessimiste : car c’est la peur d’être tué qui accompagne le
même geste…
On a parlé d’opéra à propos de mes films, sans doute à cause de la
place prépondérante qu’y occupe la musique de Morricone. Je préfère
me référer au grand mélodrame dont le maître reste Homère, et au
roman picaresque où il n’y a ni héros, ni bons, ni méchants.”
Sergio Leone
Crédits photographiques :
Photos de plateau Il était une fois la
révolution © 1971 Angelo Novi/Cineteca di
Bologna. Tous droits réservés.
Photos Il était une fois la révolution
© 1972 Rafran Cinematografica S.P.A.
Tous droits réservés.
Photos Et pour quelques dollars de plus
© 1965 Alberto Grimaldi Productions S.A.
Tous droits réservés.
Sergio Leone
Vingt ans après sa mort, que retenir
des films de Sergio Leone ?
Longtemps tenu pour mineur, son
cinéma a depuis été reconsidéré
pour ce qu’il est : parfaitement
maîtrisé, original, cohérent.
Une œuvre de maître en somme.
Evénement Sergio Leone
À l’occasion des vingt ans de sa
disparition, une rétrospective
intégrale des films réalisés et produits
par Sergio Leone est proposée dans
le cadre de Lumière 2009 (Grand Lyon
Film Festival) - www.lumiere2009.org
Repères
«L’Empereur du baroque», «le Colosse
de Rome», «le Roi du western-opéra» : lorsque
Sergio Leone meurt, le 30 avril 1989, les journaux
du monde entier rivalisent de titres qui disent l’importance du « lion » italien du cinéma, sans que l’on
sache encore quelle avait été la légitimité de son
règne. Son oeuvre se limite en fait à sept titres qui
ont entraîné d’âpres débats parmi les critiques spécialisés. Était-ce de l’art véritable ou une simple
contrefaçon propre à séduire un très large public ?
Ce malentendu est apparu dès la sortie de Pour une
poignée de dollars (1964) dont le péché originel
était d’être un western italien, tourné entièrement
dans les studios de Cinecittà et, pour les extérieurs,
dans le sud de l’Espagne. À une époque où, tant aux
États-Unis qu’en Italie, le cinéma traversait une
grave crise existentielle et financière (concurrence
de la télévision, bouleversements du star-system,
remise en question des genres traditionnels…), le
western-spaghetti apparaissait comme une panacée
inespérée. L’ersatz prenait ainsi le relais d’un produit
d’origine menacé de disparition. Pouvait-on en
effet, toujours de la même manière, continuer à
exploiter la mythologie du Far West ? Avec ses jeans
délavés, ses bottes, son gilet en mouton retourné et
son éternel cigarillo, «l’Homme sans nom» qu’interprétait Clint Eastwood présentait un nouveau look,
bien différent de celui de Gary Cooper ou John
Wayne. Ses longs silences, son impassibilité de façade
et puis soudain sa violence froide tranchaient du
tout au tout avec les figures de justiciers ou de
hors-la-loi qui depuis toujours occupaient les
écrans. Et pourtant tout dans le travail de Sergio
Leone renvoyait à quelques archétypes, mais c’était
avec la volonté manifeste de les détourner en les
privant de leur auréole légendaire. Plus que jamais
ces rivalités réglées à coups de fusil témoignaient
d’un monde âpre, violent, sans pitié et sans âme. La
brièveté des dialogues ainsi que la force implacable
des images ne laissaient planer aucun doute à ce
sujet. Du même coup un metteur en scène était né,
aussitôt admiré, aussitôt contesté.
Sur la lancée de ce premier western un second
est aussitôt mis en route cette fois-ci avec des
moyens financiers nettement plus confortables.
Auprès de Clint Eastwood et de Gian Maria Volonte,
Lee Van Cleef apparaît en tête d'affiche de Et pour
quelques dollars de plus (1965) qui n’est en rien
une suite du film précédent, même si l’on y reconnaît, plus évidents encore, certains partis pris
esthétiques. Longs et lourds silences débouchant
sur des scènes d’une violence extrême, alternance de
plans d’ensemble embrassant tout un paysage et de
plans très rapprochés se limitant au seul regard de
l’un des personnages, présence envoûtante de la
musique d’Ennio Morricone, dialogues ultra-brefs qui
privilégient quelques répliques qui font mouche : le
style de Sergio Leone est désormais bien en place.
Le Bon, la brute et le truand (1966) retrouve un
même Far West d’importation, recréé une fois de
plus en Italie et en Espagne. Pour ce film, Eli
Wallach est présent aux côtés de Clint Eastwood et
de Lee Van Cleef dans le rôle de Tuco, un personnage sans foi ni loi, héritier d’une tradition européenne qui remonte à Rabelais, aux romans picaresques
et à la Commedia dell’arte. Car l’humour, la parodie,
la dérision et, s’il le faut, une franche vulgarité font
aussi partie de l’arsenal dont dispose Sergio Leone.
Trois films en l’espace de seulement trois ans ont
suffi à assurer la célébrité mondiale du réalisateur
italien qui se trouve aussitôt catalogué dans un
genre dont il pense pourtant avoir fait le tour. Dès
la fin des années soixante, il pense à un sujet traitant de la prohibition et du gangstérisme. En attendant, poussé par ses producteurs américains, il est
amené à tourner un nouveau western, toujours en
Europe mais avec, cette fois-ci, quelques plans pris
dans Monument Valley. Il s’agit d’Il était une fois
dans l’Ouest (1968) qui lui permet de réunir une
distribution de prestige : Claudia Cardinale, Gabriele
Ferzetti et Paolo Stoppa et, du côté américain, rien
moins qu’Henry Fonda, Charles Bronson et Jason
Robards. Ajoutons qu’Henry Fonda est présent ici
dans un curieux contre-emploi, celui d’un tueur
impitoyable qui, dès sa première apparition exécute
froidement un enfant de huit ans.
Ce film décrit la fin d’une époque lorsque, sur
le tracé du chemin de fer qui s’avance vers le
Pacifique, les hors-la-loi se transforment en redoutables entrepreneurs. Avec cette fresque de près de
trois heures, Sergio Leone retrouve la puissance
d’évocation des films venus d’outre-Atlantique qui
l’avaient tant impressionné lorsqu’il était jeune.
Mais le temps des illusions est bien fini. Demeure
seulement la crudité des faits. Il était une fois
dans l’Ouest apparaît avec du recul comme le premier volet d’un triptyque consacré à trois momentsclés dans l’évolution historique de l’Amérique du
nord. Comment ne pas y voir aussi en filigrane une
réflexion, souvent amère, sur notre propre temps ?
Ce renvoi à une actualité immédiate est manifeste
tout au long d’Il était une fois la révolution
(1971), encore une production coûteuse qui a pour
cadre général la révolution mexicaine et pour héros
deux types d’insurgés fort dissemblables : John,
l’Irlandais flegmatique qu’interprète James Coburn,
et Juan, le paysan roublard qu’interprète Rod
Steiger. Du rapprochement de ces deux personnages,
proches parents de Don Quichotte et Sancho Pança,
naît un constat plutôt sombre sur les mariages
inévitables entre idéalisme, cupidité et violence
sans frein.
Vient ensuite une longue période au cours de
laquelle le cinéaste ne parvient pas à mener à bout
son grand projet consacré à l'Amérique de la prohibition. Ce n’est qu’en juin 1982 qu'il peut enfin
commencer le tournage d’Il était une fois en
Amérique (1984). Mutilé à sa sortie, le film gagne
à être revu aujourd’hui avec son montage d’origine.
La reconstitution impressionnante des décors des
années vingt, le soin méticuleux apporté au moindre
détail vestimentaire ainsi que le puissant lyrisme
qui enflamme certaines séquences n’ont rien à
envier aux meilleures réussites de Luchino Visconti.
N’a-t-on pas dit d’ailleurs que Sergio Leone avait
réalisé là son «À la recherche du temps perdu» ?
Mais où se situaient en fait ses nostalgies et ses
rêves ? Dès la trilogie du dollar, on peut déceler dans
son œuvre des références manifestes à la tragédie
classique, à la chanson de geste ou au théâtre de
marionnettes. À partir de quelques personnages se
recompose sans cesse l’histoire du monde avec des
allusions évidentes à l’actualité. Gardons-nous donc
de jugements trop rapides. Sergio Leone a parfois
été représenté sous les traits d’un créateur mégalomane et quelque peu roublard, dont les films
auraient été plus calculés que sincères. Vingt ans
après sa mort, c’est une toute autre image que l’on
a de lui. Sous un masque américain, c’est surtout
l’intelligence, l’élégance et la nouveauté « postmoderne » de son cinéma que l’on retient désormais.
Pierre Cadars
Retrouvez le texte original sur Radici : www.radici-press.net Revue d’actualité culture et langue italienne
1929. Naissance à Rome.
Il est le fils d’un acteur devenu
dès 1908 metteur en scène de
films sous le nom de Roberto
Roberti. Sa mère avait été
actrice à l’époque du muet,
sous le nom de Bice Valerian.
1946-1959. Après la guerre, le
jeune Sergio est amené à exercer
un peu tous les métiers dans
les studios de Cinecittà.
On le retrouve ainsi en tant
que co-scénariste ou assistantréalisateur auprès de personnalités aussi diverses que
Vittorio de Sica, Luigi Comencini,
Carmine Gallone ou Mario
Bonnard. Ce dernier l’engage
pour Les Derniers Jours de
Pompéï (1959) que l’assistant
terminera à la place du réalisateur
en titre.
1960. Il dirige seul Le Colosse
de Rhodes. Un péplum, comme
il en existe beaucoup alors mais
avec déjà une forme d’exigence
et un ton personnel qui lui
assurent aussitôt une certaine
notoriété.
1964-1966. La trilogie du dollar :
Pour une poignée de dollars
(1964), Et pour quelques dollars
de plus (1965), Le Bon, la brute
et le truand (1966).
1968. Il était une fois dans
l’Ouest.
1971. Il était une fois la
révolution.
1973. Il produit Mon nom est
Personne de Tonino Valerii.
1984. Il était une fois en
Amérique.
1989. Il meurt à Rome alors qu’il
préparait une adaptation du livre
Les 900 jours de Leningrad
d’Harrison Salisbury
2009. Le festival du Grand Lyon
(Lumière 2009) lui rend hommage
en présence de Clint Eastwood.
Créée par le Ministère de la culture en 1983,
l’Agence pour le développement régional
du cinéma (ADRC) intervient sur l’ensemble
du territoire pour maintenir et développer les
salles de cinéma et améliorer leur accès aux
films, à tous les films. En ce qui concerne
l’action de l’ADRC en faveur du patrimoine
cinématographique en salles, ses interventions vont bien au-delà de l’édition et circulation de copies neuves, mais comprennent
également l’édition de documents d’accompagnement sur les films pour les salles et les
publics, le déplacement d’intervenants, et
enfin une fonction de centre ressource au
bénéfice des professionnels.
Réalisation les7experts pour l’ADRC, 2009
Sergio Leone sur le tournage d’Il était une fois la révolution
il était une fois
chronologiques
Distribution :
Et pour quelques dollars de plus,
Il était une fois la révolution
Carlotta Films
8, boulevard Montmartre - 75009 Paris
01 42 24 10 86
www.carlottafilms.com
Disponibles également auprès de
l’ADRC : Le Bon, la brute et le
truand Théâtre du Temple
Prochainement réédités :
Il était une fois dans l’ouest
Carlotta Films
Le colosse de Rhodes
Tamasa distribution
Cette plaquette est éditée par l’Agence
pour le développement régional du cinéma
(01 56 89 20 30 - www.adrc-asso.org),
avec le soutien du Centre National de la
Cinématographie.