Comportements d`intimidation et de violence dans le soccer amateur

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Comportements d`intimidation et de violence dans le soccer amateur
I NTERNATIONAL J OURNAL OF VIOLENCE AND S CHOOL , 12 , SEPTEMBRE 2011, 90-111
COMPORTEMENTS D’INTIMIDATION ET DE VIOLENCE DANS
LE SOCCER AMATEUR AU QUÉBEC:
LA SITUATION DES JOUEURS ET DES JOUEUSES DE
UN PROGRAMME SPORT - ETUDES *
12
A
17
ANS INSCRITS DANS
Gendron MartinA, FRENETTE ÉRICB, DEBARBIEUX ÉRICC, BODIN DOMINIQUED
Université du Québec à Rimouski,
Rennes 2
A
B
Université Laval,
C
Université Bordeaux 2, DUniversité
ABSTRACT
La présente étude vise à dresser un portrait de la situation de la violence
dans le soccer au Québec en fonction du type de violence (intimidations
verbale et physique, violence physique) et du rôle du joueur (témoin, victime
et agresseur). Le Questionnaire d’enquête sur le climat dans le soccer amateur au
Québec (Gendron, Debarbieux, Bodin et Frenette, 2006) a été complété par
609 joueurs et joueuses de 12 à 17 ans, inscrits à un programme soccerétudes. Des analyses comparatives indiquent que les garçons présentent un
niveau plus élevé par rapport aux filles pour chacun des types de violence, et
ce, pour chaque rôle du joueur. Les résultats seront discutés à partir de la
littérature existante.
MOTS-CLES
Soccer, violence, intimidation, garçons, filles.
* Cette étude a été financée en partie par la Direction de la promotion de la sécurité du Ministère de
l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec et rendue possible grâce à la précieuse collaboration de la
Fédération de soccer du Québec (FSQ).
INTRODUCTION
De façon générale, le sport est perçu comme un facteur important de
développement personnel et social (Sport Canada, 2002). Les bienfaits de la
pratique d’activités physiques et sportives ont fait l’objet de nombreuses
études (voir revue de littérature dans Gendron, Royer, Potvin et Bertrand,
2003). En effet, la pratique d’activités physiques offre des bénéfices sur le
plan de la santé physique, mentale et sociale (CCES, 2002; Gendron, Royer,
Bertrand et Potvin, 2005; Mignon, 2000; Mulvihill, Rivers et Aggleton, 2000;
Parfitt et Eston, 2005; Thibault, 2001). Selon un sondage réalisé auprès de
jeunes canadiens âgés entre 12 et 21 ans, la grande majorité des répondants
mentionne que la pratique du sport améliore leur santé (99 %), favorise les
nouvelles amitiés (87 %) et procure une meilleure estime d’eux-mêmes (85 %)
(Sport Canada, 2003).
Selon Sport Canada (2008), le soccer est devenu le sport de prédilection des
enfants canadiens âgés de 5 à 14 ans. De 31 % en 1998, son taux de
participation est passé à 44 % en 2005 auprès de cette population (Sport
Canada, 2000, 2008). Parmi les autres sports les plus populaires, il y a la
natation et le hockey sur glace (24 %), le baseball (22 %) et le basketball
(13 %) (Sport Canada, 2000).
Durant les trois dernières décennies, la Fédération de Soccer du Québec
(FSQ) a enregistré une augmentation globale constante de ses membres, pour
atteindre en 2008 un total de 192 078 joueurs affiliés (FSQ, 2009a). Fait à
noter, entre 1980 et 2008, le membership de la FSQ a progressé de 488 %
(FSQ, 2009b). Pour sa part, la Ontario Soccer Association avait en 2008 plus de
384 000 membres affiliés soit une augmentation de 25 % par rapport à 1999
(OSA, 2009). Compte tenu du stade actuel de développement du soccer au
Canada, il semble important de vérifier l’état de santé de ce sport. Certes, la
culture et la popularité de ce sport au pays ne se comparent pas au culte du
foot en Europe ou ailleurs sur la planète. Néanmoins, avec un tel engouement
des jeunes pour le soccer au Canada depuis plus de dix ans, le risque que ce
sport ne puisse suivre un rythme de croissance aussi soutenu tout en
maintenant un développement sain est bien réel. Dans le but de contrer des
problèmes récurrents au sein de son sport dans les pays où sa popularité
dépasse l’entendement, la Fédération Internationale de Football Association
(FIFA) a mis en place à l’échelle internationale des campagnes majeures contre
le racisme et pour la promotion de l’esprit sportif (Fair-play) au soccer (FIFA,
2009). Au Canada, le retard que nous avons sur le développement du soccer
constitue un avantage du fait que ce type d’obstacles à la croissance d’un sport
Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec
91
peut être anticipé et prévenu jusqu’à un certain point si des interventions
précoces sont réalisées.
PROBLEMATIQUE
Depuis plusieurs années, la violence et ses différentes formes représentent
une problématique sociale importante qui ne cesse de prendre de l’ampleur
dans le discours politique et médiatique (Bufacchi, 2005; Debarbieux, 2006).
La situation est particulièrement préoccupante surtout du fait que cette
violence touche directement les jeunes à l’école et dans leurs activités
parascolaires. Depuis deux décennies, la société nord-américaine est
considérée de façon générale plus violente et le phénomène se reflète aussi en
sport (Brunelle, Janelle et Tennant, 1999; CPAT, 2001; Jamieson et Orr,
2009; Shields, 1999; Weinberg et Gould, 1997). Selon Weinberg et Gould
(1997), une distinction s’impose entre de la bonne agressivité, soit de la
combativité (Ex. : plonger pour récupérer un ballon au volleyball, effectuer un
tackle sur le ballon pour éviter une échappée d’un adversaire au soccer) et de
la mauvaise agressivité, soit une action antisportive voire violente (Ex. :
commettre une faute flagrante au basketball, frapper un adversaire à deux
mains avec son bâton d’hockey sur glace). En fait, le phénomène de la violence
dans le sport n’est pas nouveau (Coakley et Pike, 2009) et il n’est que le reflet
de sa présence dans la société en général (Jamieson et Orr, 2009). Dans
plusieurs sports, l’intimidation et la violence observées constituent un
problème sérieux (Bodin, 2001; Brunelle et al., 1999; Conroy, Silva,
Newcomer, Walker et Johnson, 2001; Kerr, 2005; Margolis, 1999; Shields,
1999). Les experts dans le domaine proposent des définitions, des typologies
et des caractéristiques différentes pour circonscrire la violence en milieu
sportif, ce qui rend plus complexe l’étude du phénomène (Coulomb et Pfister,
1998). D’après Sport Québec (2007, p.1), […] la violence dans le sport peut être
définie comme étant une agression physique, verbale ou psychologique ayant pour
but de blesser, de faire mal ou d’intimider une personne dans une situation où ce
comportement n’a aucun lien avec les règlements et les objectifs de compétition du
sport.
Plusieurs théories tentant d’expliquer les mécanismes de l’agression furent
proposées au fil des années (Cox, 2005). Mentionnons simplement que cellesci peuvent être regroupées en quatre catégories : la théorie de l’instinct, la
théorie de l’apprentissage social de Bandura, la théorie du raisonnement
moral de Bredemeier et la théorie de la frustration-agression reformulée de
Berkowitz (pour la description de ces théories, réf. au chapitre 20 dans Cox,
2005 et au chapitre 25 dans Weinberg et Gould, 1997). Parmi celles-ci, la
théorie de l’apprentissage social (Bandura, 1986) représente une avenue
intéressante dans le cadre de la présente étude du fait que le soccer progresse
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dans la culture sportive canadienne, à l’image du hockey sur glace dans les
dernières décennies. À propos de cette théorie, Cox (2005) stipule que :
[…] l’agression est une fonction de l’apprentissage et ce phénomène ne
saurait s’expliquer par une pulsion biologique et la frustration. […] Par
exemple, Smith (1980) prétend que la violence existant dans le hockey sur
glace est due au phénomène d’imitation. Les jeunes joueurs apprennent à être
agressifs en regardant à la télévision ou dans les patinoires les matches de
leurs idoles, les professionnels. Tant que les actes d’agression seront tolérés
dans les sports professionnels, les enfants continueront de s’inspirer des
comportements agressifs de leurs modèles. (pp.257-258)
Dans les 10 dernières années en Amérique du Nord, le soccer professionnel
a été rendu accessible aux amateurs, jeunes comme adultes, par l’entremise de
nouvelles ligues professionnelles et de la télédiffusion de matches et de
championnats auxquels participent les idoles tant régionales
qu’internationales des jeunes joueurs de soccer québécois. Conséquemment,
la théorie de l’apprentissage social de Bandura (1986) prend tout son sens
dans ce contexte d’exposition par voie d’observation.
LA
VIOLENCE DANS LE SPORT PROFESSIONNEL ET LE SPORT
AMATEUR
Des débordements se produisent régulièrement dans le sport sur le plan de
manquements aux règles du jeu, mais aussi de gestes illégaux ou antisportifs
prenant la forme de violences diverses (Bodin et Debarbieux, 2001; Collard,
2004; Cox, 2005; CPAT, 2001; Guivernau et Duda, 2002; Jamieson et Orr,
2009; Kavussanu, Seal et Phillips, 2006). Voici des exemples de gestes
déplorables qui ont fait l’actualité sportive dans les dernières années : au
soccer, le coup de boule de Zinédine Zidane asséné à Marco Materazzi lors de
la finale de la Coupe du monde en 2006 (Rouquette, 2006); au hockey sur
glace de la Ligue Nationale de Hockey (NHL), l’agression par derrière du
joueur d’avant des Canucks de Vancouver Todd Bertuzzi contre Steve Moore
de l’Avalanche du Colorado (Kerr, 2006; NHL.com, 2004) ainsi que le violent
coup de bâton de Chris Simon des Islanders de New York assené à la gorge
d’un adversaire (CBC.ca, 2007); au basketball, une mêlée générale sans
précédent entre les Pistons de Détroit et les Pacers de l’Indiana, où des
assauts entre joueurs adverses ainsi qu’entre joueurs et spectateurs ont
entraîné l’interruption d’une partie de la NBA (ESPN.com, 2004). Ce ne sont
là que quelques exemples médiatisés tirés du sport professionnel. Dans les
faits, à chaque jour, des officiels sportifs partout dans le monde rapportent
des incidents du genre dont la majorité ne nécessite pas une intervention
policière ou médicale mais pour certains, l’altercation tourne à la violence
(Cox, 2005; Kerr, 2005; Margolis, 1999). Annuellement le National Association
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Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec
of Sports Officials reçoit plus d’une centaine de rapports d’incidents de
violence physique impliquant des entraîneurs, des joueurs, des officiels ou des
spectateurs, ce qui serait selon son président que la pointe de l’iceberg (NASO,
2008).
La majorité des cas rapportés ont lieu dans des sports de contacts durs
(ex. : hockey sur glace, rugby, football américain) et des sports de semicontacts (ex. : basketball, soccer, waterpolo) (Shields, 1999). Selon le sport,
l’âge, le genre, l’expérience et le niveau d’excellence visé par les joueurs, le
recours à la violence de façon stratégique est souvent encouragé dans le but
d’accéder à la victoire (Coulomb et Pfister, 1998; Coulomb, Rascle et Pfister,
1999; Kavussanu et al., 2006). Non seulement l’agressivité (réf. anger) et
l’agression sont acceptées comme inhérentes au sport, mais leur recours
encouragé et provoqué afin d’augmenter la performance athlétique (Brunelle
et al., 1999; Mintah, Huddleston et Doody, 1999; Shields, 1999). Debarbieux
(2008, p.3) ajoute en citant des sources européennes que le sport,
particulièrement le football (réf. soccer), serait gangréné par la violence et que
cette violence serait un véritable fléau. Nombreux sont les joueurs ne cotissant
pas la violence, mais qui finissent généralement par accepter sa présence
(Mintah et al., 1999) et y avoir recours pour maintenir ou améliorer leur
statut au sein de l’équipe tout en gagnant en popularité auprès des
spectateurs (Jamieson et Orr, 2009; Shields, 1999). Sans vouloir en faire son
procès ici, soulignons tout de même que le sport fait place au sport spectacle là
où les enjeux, les attentes de performance et de gains monétaires augmentent
constamment (Margolis, 1999; Sport Québec, 2007). Par ailleurs,
l’identification aux équipes sportives professionnelles peut constituer une
influence majeure dans la vie d’un individu (Fernquist, 2000), et ce n’est pas
un secret de polichinelle que les jeunes sportifs de catégories récréative à élite
s’inspirent de leurs équipes et de leurs héros professionnels (Conroy et al.,
2001; Cox, 2005; Grosz, 2004).
LA VIOLENCE DANS LE SOCCER AMATEUR
Le phénomène de la violence dans le sport amateur a fait l’objet de
plusieurs études (Coulomb et Pfister, 1998; Hennessy et Schwartz, 2007;
Lemyre, Roberts et Ommundsen, 2002; Mintah et al., 1999; Stephens, 2000;
Voight et Callaghan, 2006). Par exemple, l’étude de Shields (1999) ayant pour
but d’examiner les types de violence et d’intimidation dans divers sports
pratiqués à l’école secondaire, conclut qu’il y a présence de violence dont les
taux varient selon le sport (basketball, football américain, soccer) et le type de
comportements (intimidation verbale et physique, violence physique).
En effet, les entraîneurs, les officiels, les dirigeants et les parents semblent
se préoccuper de plus en plus de gestes d’intimidation et de comportements
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antisportifs émergeants autour du sport. Thibault (2001) ainsi que Lemyre et
coll. (2002) partagent cette préoccupation en précisant que la pratique du
sport ne favorise pas toujours l’adoption de comportements sociaux sains.
Bien encadré, le sport permet à ses participants d’acquérir de bonnes valeurs
et de nombreux bénéfices (Brunelle, Goulet, Arguin et Beaudin, 2004; Cox,
2005; Gendron et al., 2003; Parfitt et Eston, 2005). En contrepartie, mal
encadré, il peut être le lieu de débordements et d’atteintes à l’intégrité de la
personne (Collard, 2004; Dugas, 2008; Weinberg et Gould, 1997). Mais, selon
Bodin (2001), le sport entretient également l’ambiguïté : […] un lieu
d’apprentissage de l’autocontrôle des comportements et des pulsions […] l’insertion
et la socialisation des jeunes « sauvageons » des banlieues, un espace
d’apprentissage de la citoyenneté, du fair-play, mais il est aussi un lieu où la
violence physique se donne à voir, sur le terrain comme aux abords des stades, un
système social où se reproduisent des inégalités (domination masculine, exclusion
des handicapés…) […] (p.11).
Certains gestes sont inhérents à leur sport, d’autres non, mais tous
peuvent avoir des conséquences sur la qualité de vie et le développement des
individus impliqués, de là l’importance de s’y intéresser (Thibault, 2001).
Dugas (2008, p.67) mentionne que […] certaines enquêtes de terrain révèlent
qu’elle [la violence] peut rendre plus agressif, antagoniste et incivil, que paisible,
coopératif et altruiste. Au regard de telles conceptions aussi tranchées, comment,
juger de la pertinence de la pratique du sport dans l’éducation d’un individu?
Le foot connaît une popularité sans précédent et ne cesse de progresser
auprès des jeunes y compris en Amérique du Nord. Cela dit, le Canada et le
Québec ne semblent pas pouvoir échapper à cette vogue ainsi qu’à l’émergence
des problématiques gravitant autour de ce sport. Nombre d’auteurs
rapportent que le soccer est le lieu de violences entre joueurs d’âge mineur
(Brunelle et al., 1999; Gendron, Debarbieux, Bodin et Frenette, 2007; Shields,
1999). Les études portant sur le sujet proviennent majoritairement d’Europe
(ex.: Coulomb, Rascle et Souchon, 2005; Kavussanu et al., 2006; Lemyre et al.,
2002) et des États-Unis (ex.: Guivernau et Duda, 2002; Shields, 1999). Par
exemple, l’Observatoire des Comportements mis sur pied par la FFF et la LFA
en France a recensé en 2008-2009 parmi 709 734 matches de football
amateur 11 551 matches marqués par des incidents (FFF, 2009). Ce
pourcentage 1,63 % des matches est minime mais c’est […] forcément trop
dans le cadre d’un sport sensé être avant tout un jeu […] (FFF, 2009, p.33). La
revue de littérature effectuée ne fait état d’aucune étude réalisée ni au
Québec, ni ailleurs au Canada, sur les comportements antisportifs ou
d’agression au soccer amateur.
Au Québec et au Canada, le phénomène de la violence dans le sport a
toutefois fait l’objet d’une attention particulière dans le sport national que
Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec
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constitue le hockey sur glace. En effet, le hockey a été extrêmement populaire
auprès des jeunes joueurs dans les années 70 et 80. À partir de la fin des
années 70, le niveau élevé et inacceptable de violence et de mauvais esprit sportif
au hockey ainsi que les blessures y étant associées furent l’objet d’une
dénonciation publique (CASM, 1988, p.1). Coïncidence ou pas, ce sport a été
déserté par les jeunes joueurs dans les années 80 et 90 pour un ensemble de
raisons associées à son jeu et son environnement (Bernard, 2003; CPAT,
2001). Plus particulièrement, la fréquence d’incidents de violence sur la glace
entre joueurs ainsi que l’implication d’adultes dans des altercations chez les
spectateurs et autour des arénas ont été identifiés comme des facteurs
explicatifs de la chute drastique de la participation. Pourtant, les dirigeants de
ce sport fédéré avaient instauré des règles afin que le hockey se pratique sans
contact chez les jeunes (CASM, 1988). Récemment, des incidents déplorables
comportant des scènes de violence sur la glace ont convaincu le Ministère de
l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et les dirigeants de la Ligue de
Hockey Junior Majeur du Québec (LHJMQ) de mandater un comité
consultatif afin de radier toutes formes de violence lors des matchs (LHJMQ,
2008). L’exemple du hockey sur glace pose de sérieuses questions sur la santé
d’un sport en pleine ascension, situation dans laquelle se trouve actuellement
le soccer au Québec.
Des problèmes d’ordre théorique et méthodologique limitent souvent la
portée des études sur la violence dans le sport pour cause d’inconsistance
dans les définitions retenues et les choix méthodologiques (Coulomb et
Pfister, 1998). Selon Debarbieux (2008) et Sport Québec (2007), il n’existerait
pas de mesure réelle et fiable dans la plupart des pays pour indiquer la
variation des taux de violence dans les sports. Dans le contexte de l’absence
d’études sur la violence dans le soccer au Québec et de la rareté de celles ayant
trait aux rôles participatifs des joueurs face aux diverses formes de violence, il
semble pertinent de s’y intéresser dans une perspective de prévention. Quel
est le climat actuel prévalant dans le soccer amateur au Québec chez les
joueurs de 12 à 17 ans et quelles conclusions peut-on tirer face à la santé de ce
jeune sport en poussée de croissance fulgurante sur le continent nordaméricain?
BUT DE LA RECHERCHE
La présente étude vise à dresser un portrait de la situation de la violence
dans le soccer (voir football européen) volet sport-études au Québec. Afin de
pallier les limites mentionnées, la présente recherche repose sur une
définition de la violence acceptée dans la littérature (Shields, 1999) et sur un
questionnaire élaboré en concordance avec cette définition. La prévalence et
la fréquence des comportements de violence au soccer seront présentées en
fonction du rôle du joueur (témoin, victime et agresseur), et ce, pour trois
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types de violence (intimidation verbale, intimidation physique et violence
physique). Par la suite, les résultats seront ventilés afin de tracer un bilan des
différences et des similitudes entre les garçons et les filles quant aux
comportements violents dans le soccer.
METHODOLOGIE
LE QUESTIONNAIRE
Le Questionnaire de l’Enquête sur le Climat dans le Soccer Amateur
(QECSA) version joueur 12-17 ans (Gendron, Debarbieux, Bodin, et Frenette,
2006) utilisé dans cette recherche est inspiré de la théorie de l’apprentissage
social de Bandura (1986). Le QECSA traite de plusieurs variables contextuelles
dont les cinq principales sont : (1) types de violence, (2) rôle du joueur face à
la violence, (3) lieux d’apparition de la violence, (4) importance du respect des
règles du jeu et (5) importance de l’esprit sportif. La présente recherche porte
sur les deux premières variables contextuelles soit les types de violence et le
rôle du joueur face à la violence.
Les joueurs devaient évaluer 11 comportements répartis selon trois types
de violence : intimidation verbale, intimidation physique et violence physique
(Shields, 1999). L’intimidation verbale (IV) est estimée à partir de quatre
comportements : moquerie ou sarcasme, insulte, parole ou geste raciste et
menace verbale. Quant à l’intimidation physique (IP), elle est appréciée à
partir de quatre comportements : geste impoli ou menaçant, bousculade
volontaire, feinte de donner un coup et crachat. La violence physique (VP) est
évaluée à partir de trois comportements : tackle dangereux, coup de poing ou
de coude et coup avec intention de blesser. Les joueurs devaient indiquer au
cours de la dernière année l’occurrence de chacun des 11 comportements sur
une échelle en cinq points : jamais (0 fois), rarement (1 à 2 fois), quelquefois
(3 à 6 fois), souvent (7 à 11 fois), très souvent (12 fois et plus). Cette
procédure était répétée trois fois en fonction du rôle du joueur face à la
violence : témoin (TÉ), victime (VI) et agresseur (AG).
LA COLLECTE DES DONNEES
La collecte des données a eu lieu en mars 2007 auprès des 11 sites offrant
un programme sport-études en soccer dans la province de Québec. Un total de
609 joueurs de soccer élites, garçons et filles, âgés entre 12 et 17 ans, inscrits
dans un tel programme a répondu au questionnaire (voir Tableau I). Ce type
de programme reconnu est mis en place en partenariat entre le Ministère de
l’Éducation, du Loisir et du Sport et les fédérations sportives pour favoriser la
croissance personnelle de l’athlète-élève à travers une recherche de
Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec
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l’excellence sportive (MELS, 2008). La reconnaissance signifie que les élèves
sont admissibles à un soutien financier du gouvernement par une aide à la
pension et au transport et que les entraîneurs sont certifiés niveau 3 du
Programme National Certification des Entraîneurs (MELS, 2008). Dans le
cadre de la présente étude, le participant est un athlète-élève ayant atteint un
niveau d’excellence athlétique nécessitant un degré d’entraînement et de
compétition d’au moins 15 heures par semaine supervisé par des entraîneurs
certifiés. La participation des joueurs s’est faite sur une base volontaire suite à
l’obtention du consentement parental. Les joueurs ont rempli le QECSA
version joueur 12-17 ans (Gendron et al., 2006) durant les heures de classe.
Une caractéristique importante du présent échantillon est le pourcentage
élevé de joueuses qui à 39 % est en tout point représentatif de la population
québécoise des joueuses fédérées depuis 2005 (FSQ, 2009a, 2009b). Pour fin
de comparaison, parmi les 2 225 595 de joueurs licencié(e)s en France,
seulement 2,7 % sont de sexe féminin (FFF, 2010).
Tableau 1. Répartition des joueurs en fonction de l’âge et du genre
Âge
Garçons
Filles
Total
12 ans
56
38
94
13 ans
101
54
156
14 ans
96
66
162
15 ans
62
49
111
16 ans
43
31
74
17 ans
11
2
13
Total
369
240
609
ANALYSES STATISTIQUES
Pour chaque rôle du joueur (TÉ, VI, AG) face à la violence, les résultats sont
présentés selon deux approches : la prévalence et la fréquence des trois types
de violence (IV, IP, VP). La prévalence désigne le pourcentage de joueurs qui
ont mentionné la présence au cours de la dernière année d’au moins un
comportement associé à chacun des types de violence. La fréquence indique le
nombre moyen de comportements associés à chacun des types de violence au
cours de la dernière année. Pour ce faire, les points milieux de chacune des
catégories (0, 1.5, 4.5, 9 et 15) sont utilisés. Pour chacun des types de
violence, et ce, pour chacun des trois rôles, le niveau de consistance interne,
estimé à partir du α de Cronbach, est considéré acceptable à satisfaisant
variant de ,62 et ,87. Un seul comportement présente une corrélation item-
International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011
98
total corrigée inférieure au seuil de ,30 recommandé (Crocker & Algina, 1986).
Ce comportement fait référence au crachat et présente une faible prévalence.
Par conséquent, il a été retiré des analyses subséquentes.
Les résultats concernant la prévalence et la fréquence sont présentés pour
l’ensemble des joueurs et selon le genre. Le test t ou t’ de Student selon le
respect de l’homogénéité des variances ou non (Glass & Hopkins, 1996,
chapitre 12) est utilisé afin d’identifier les différences selon le genre.
RESULTATS
Les résultats concernant la prévalence et la fréquence des trois types de
violence selon l’ensemble des joueurs et le genre à partir de la perception du
joueur en tant que témoin sont présentés au Tableau II. La prévalence pour
l’ensemble des joueurs indique que 75 % d’entre eux ont mentionné avoir été
témoins, à au moins une reprise au cours de la dernière année, d’au moins un
des quatre comportements associés à l’échelle d’intimidation verbale (IV). La
prévalence pour les trois types de violence est d’un ordre de grandeur
comparable pour l’ensemble des joueurs (entre 75 % et 76 %), ainsi que pour
les garçons (entre 75 % et 76 %). En ce qui concerne les filles, la prévalence de
la VP (79 %) est plus élevée que celles de l’IV (72 %) et de l’IP (73 %). Les
résultats des comparaisons selon le genre pour chacun des types de violence
n’indiquent aucune différence.
Tableau 2. Prévalence et fréquence des trois types de violence selon le genre pour le rôle de témoin
Garçons-Filles
Garçons
Filles
Test t
Fréq.
Prév.
Fréq.
Prév.
Fréq.
Prév.
Fréq.
Prév.
Int. Verb.
M
ET
4,66
3,43
,75
,27
5,06
3,68
,76
,28
4,03
2,93
,72
,26
t’ = 3,30**
t = 1,84
Int. Phy.
M
ET
4,39
3,34
,75
,31
4,62
3,49
,75
,30
3,99
3,04
,73
,31
t’ = 2,29*
t = ,73
Viol. Phy.
M
ET
3,98
3,38
,76
,32
3,98
3,36
,75
,33
3,95
3,38
,79
,31
t = ,102
t’ = -1,89
* p < .05 ** p< .01
La valeur de 4,66 sous fréquence pour l’IV (voir Tableau II) indique qu’en
moyenne, au cours de la dernière année, les joueurs ont été témoins de 4,66
99
Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec
comportements de chacun des quatre indicateurs associés à ce type de
violence. Ce nombre moyen de comportements pour l’IV est plus élevé que
pour l’IP (4,39) et la VP (3,98). Ce continuum selon les trois types de violence
est aussi présent chez les garçons que chez les filles. Les résultats des tests t
ou t’ pour chacun des types de violence indiquent des différences entre les
garçons et les filles. Les comparaisons selon le genre révèlent que les garçons
ont tendance à être plus souvent témoins d’IV et d’IP que les filles.
Au Tableau III sont présentés les résultats concernant la prévalence et la
fréquence des trois types de violence en regard de la perception du joueur en
tant que victime selon l’ensemble des joueurs et le genre. La prévalence pour
l’ensemble des joueurs montre que 53 % d’entre eux ont mentionné avoir été
victime, à au moins une reprise au cours de la dernière année, d’au moins un
des quatre comportements associés à l’échelle d’IV. La prévalence pour l’IV et
l’IP est d’un même ordre de grandeur, et ce, pour l’ensemble des joueurs
(entre 53 % et 54 %), les garçons (56 %) et les filles (entre 48 % et 50 %). Dans
les trois cas, la prévalence de la VP est la plus élevée. Les résultats des tests t
ou t’ pour chacun des types de violence révèlent que les garçons déclarent être
plus souvent victimes d’IV et d’IP que les filles.
Tableau 3. Prévalence et fréquence des trois types de violence selon le genre pour le rôle de
victime.
Garçons-Filles
Garçons
Filles
Test t
Fréq.
Prév.
Fréq.
Prév.
Fréq.
Prév.
Fréq.
Prév.
Int. Verb.
M
ET
2,14
2,45
,53
,30
2,29
2,59
,56
,30
1,92
2,22
,48
,30
t’ = 1,881
t = 2,915**
Int. Phy.
M
ET
2,36
2,61
,54
,33
2,35
2,57
,56
,33
2,36
2,68
,50
,33
t = -,024
t = 2,228*
Viol. Phy.
M
ET
2,46
2,78
,59
,35
2,33
2,54
,58
,36
2,66
3,12
,61
,35
t’ = -1,372
t = -1,116
* p < .05 ** p< .01
La fréquence pour l’ensemble des joueurs indique qu’en moyenne, au cours
de la dernière année, les joueurs ont été victimes de 2,14 comportements de
chacun des quatre indicateurs associés à l’IV. Ce nombre de comportements
moyen pour l’IV est plus faible que pour l’IP (2,36) et la VP (2,46). Ce
continuum selon les trois de violence est aussi obtenu chez les filles.
Cependant chez les garçons, aucune différence n’est remarquée entre le
International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011
100
nombre moyen de comportements d’IP et de VP. Les résultats des tests t ou t’
pour chacun des types de violence n’indiquent aucune différence selon le
genre.
Les résultats concernant la prévalence et la fréquence des trois types de
violence selon la perception du joueur en tant qu’agresseur sont présentés au
Tableau IV, et ce, selon l’ensemble des joueurs et le genre. À au moins une
reprise au cours de la dernière année, les joueurs ont indiqué avoir effectués
au moins un des quatre comportements associés à l’échelle d’IV dans un ordre
de 46 %. La prévalence pour les trois types de violence est d’un ordre de
grandeur comparable selon l’ensemble des joueurs (entre 43 % et 46 %), ainsi
que selon les filles (entre 41 % et 43 %). En ce qui concerne les garçons, la
prévalence de l’IV (49 %) est plus élevée que celles de l’IP (47 %) et de la VP
(43 %). À la lumière des résultats comparant les genres pour chacun des types
de violence, il ressort que la seule différence se trouve sur le plan de l’IV où les
garçons mentionnent l’effectuer plus souvent que les filles.
Tableau 4. Prévalence et fréquence des trois types de violence selon le genre pour le rôle
d’agresseur
Garçons-Filles
Garçons
Filles
Test t
Fréq.
Prév.
Fréq.
Prév.
Fréq.
Prév.
Fréq.
Prév.
Int. Verb.
M
ET
1,88
2,44
,46
,31
2,09
2,57
,49
,32
1,55
2,20
,41
,31
t’ = 2,775**
t = 2,881**
Int. Phy.
M
ET
2,14
2,55
,45
,33
2,29
2,71
,47
,33
1,90
2,28
,43
,32
t’ = 1,837
t = 1,441
Viol. Phy.
M
ET
1,73
2,34
,43
,35
1,78
2,35
,43
,35
1,65
2,31
,43
,35
t = ,699
t = ,053
* p < .05 ** p< .01
La valeur de 1,73 sous fréquence pour l’VP (voir Tableau IV) indique qu’en
moyenne, au cours de la dernière année, les joueurs ont effectué 1,73
comportement au cours de la dernière année de chacun des quatre indicateurs
associés à la VP. Ce nombre de comportements de VP est plus faible que pour
l’IV (1,88) et l’IP (2,14). Ce continuum selon les trois de violence est aussi
obtenu chez les garçons. Cependant chez les filles, l’IV (1,55) présente le
nombre moyen de comportements le plus faible suivi de la VP (1,65) et de l’IP
(1,90). Les résultats des tests t ou t’ pour chacun des types de violence
Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec
101
indiquent une différence selon le genre. En effet, les garçons ont mentionné
effectuer un nombre plus élevé de comportements d’IV que les filles.
DISCUSSION
Tout d’abord, mentionnons qu’au Québec, il y a un phénomène de
démocratisation du soccer, un sport traditionnellement masculin. En effet,
comparativement à d’autres pays, la présence d’un grand nombre de joueuses
au niveau amateur est particulière. En France en 2008-2009, les joueuses
représentaient 2,7 % de tous les joueurs licenciés (FFF, 2010). Alors qu’au
Québec pour la même période, les filles constituaient 39 % au total des 192
078 joueurs fédérés (FSQ, 2009a). Bodin et Debarbieux (2001) rappellent que
plusieurs sports dont le soccer sont restés fermés aux femmes jusque dans les
années 1970 et que […] loin des clichés habituels d’un sport porteur d’un grand
nombre de vertus, capable de favoriser l’insertion, la socialisation ou l’apprentissage
d’un comportement citoyen, le sport reproduit bien souvent les inégalités sociales
[…] (p.24). Au delà des différences selon le genre émanant de la présente
étude, l’échantillon représentatif de la population des 39 % de filles de 12 à 17
ans pratiquant le soccer au Québec montre que ces dernières évoluent
normalement dans ce sport en ayant recours aux mêmes types de
comportements que les garçons et cela, pour le meilleur et pour le pire.
Systématiquement, lorsqu’il y a des différences significatives dans les
résultats selon le genre, les joueurs masculins obtiennent des scores moyens
plus élevés que leurs homologues féminins. La littérature et les études dans le
domaine sportif tendent généralement à attribuer un niveau d’agressivité plus
élevé aux garçons (Coulomb et al., 2005; Guivernau et Duda, 2002). Pour
l’étude de Guivernau et Duda (2002) réalisée auprès de 194 joueurs féminins
et masculins de 13 à 19 ans, les résultats quant à des différences selon le
genre pour des comportements d’agression et d’infraction aux règles du jeu
sont plus mitigés malgré que le cadre théorique établi par les auteurs fait état
de taux plus élevés de comportements agressifs chez les garçons. L’étude de
Coulomb et coll. (1999) réalisée auprès de joueurs adultes de 20 à 35 ans en
vient à des conclusions plus directes : Les hommes émettent davantage de
comportements d’agression de nature instrumentale et hostile que les femmes […]
(p.41). Une recension de 94 études faite par Maccoby et Jacklin (1974, dans
Coulomb et al., 1999) rapporte que 52 montraient que les joueurs masculins
sont plus agressifs que les joueuses, 5 rapportaient l’inverse et que 37 ne
démontraient aucune différence entre les genres. Parmi les hypothèses
explicatives pour ce phénomène, plusieurs auteurs ont étudié la différence
entre les genres sous l’angle de la perception de légitimité des comportements
agressifs en sport (Conroy et al., 2001; Coulomb et al., 1999; Coulomb et al.,
2005, Kavussanu et al., 2006). De façon générale, les joueurs masculins
International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011
102
rapportent des seuils de tolérance à l’agression plus élevés que ceux de sexe
féminin (Conroy et al., 2001). Selon Coulomb et coll. (1999), […] les filles
tendent à accorder davantage d’importance au fair-play […] et à accepter moins de
comportements illicites comme légitimes que leurs homologues masculins […] On
peut donc s’attendre à ce que les femmes, en sports collectifs, émettent moins de
comportements d’agression que les hommes (p.34). En effet, dans un contexte
sportif, il y a aussi des éléments de preuve grandissants quant au recours plus
fréquent et à la perception masculine de légitimité d’actes d’agression non
retrouvés chez la gente féminine (Coulomb et al., 2005).
Par ailleurs, les résultats selon les trois types de violence démontrent peu
ou pas de différence selon le genre pour les échelles IP et VP. Malgré les
stéréotypes, il existe des différences significatives entre garçons et filles à
l’échelle d’intimidation verbale (IV), particulièrement dans le rôle de
l’agresseur (fréquence et prévalence) et cela, en faveur des joueurs masculins.
Au delà de l’importance accordée par les filles au fair-play (réf. esprit sportif),
ce résultat de violence verbale plus élevée chez les garçons, défiant un mythe
de société, provoque un certain questionnement. En dehors du contexte
sportif, les violences diffèrent selon le genre, mais sont toujours plus
fréquentes chez les garçons surtout dans le rôle de victime de violence
physique et en tant qu’auteurs de violences diverses (Choquet, 2000). Selon
l’étude de Choquet (2000), les résultats obtenus sont cohérents avec les
enquêtes internationales et ceux-ci confirment la sur-représentation de
l’implication des garçons face aux conduites violentes en précisant toutefois
que l’écart entre les genres est moindre pour la violence à nature colérique
(réf. verbale, psychologique). À titre d’hypothèse explicative, peut-on penser
que les filles auraient développé un seuil de tolérance plus élevé pour
l’intimidation verbale que pour les autres formes de violence présentes en
milieu sportif? Est-ce que les résultats divergents entre le contexte sportif de
la présente étude et les études faites en milieu scolaire par rapport aux
tendances dans les différences selon le genre peuvent être expliqués par des
composantes sportives spécifiques telles que les habiletés physiques, la
technique ou la tactique (innée, acquise ou apprise) au fil des années de
pratique?
Aussi, le contexte de programme sport-études, duquel sont issus les
participants, incite à comparer les taux d’exposition à la violence en milieu
sportif et scolaire. Considérant que les différences de méthodologies et
d’instruments de mesure, il est toutefois permis d’examiner les tendances des
données de la présente étude en milieu sportif et celles de l’étude de Janosz et
coll. (2004, dans Bélanger, Gosselin, Bowen, Desbiens et Janosz, 2006)
réalisée auprès de 57 684 adolescents de 97 écoles secondaires du Québec.
Selon cette étude, le pourcentage de jeunes rapportant avoir été victimes de
menaces verbales au moins une fois depuis le début de l’année scolaire est de
Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec
103
38,9 % pour les garçons et 29,8 % pour les filles alors que pour les attaques
physiques le taux est respectivement de 24,1 % et de 8,8 %. En plus des
catégories de comportements un peu différentes selon l’étude (menaces
verbales vs intimidation verbale), la période indéterminée couvrant l’exposition
des élèves à la violence (réf. depuis le début de l’année scolaire) n’est pas en tout
point comparable à celle précisée dans notre étude (réf. Durant les 12 derniers
mois). Malgré cela, la tendance est au fait que les joueurs de soccer rapportent
une fréquence plus élevée de victimisation que les élèves à l’école et que les
garçons enregistrent des taux de victimisation plus élevés que les filles. Une
seule exception survient, soit une différence en faveur des joueuses de soccer
qui rapportent un taux de victimisation plus élevé lié à de la violence physique
que leurs homonymes masculins, ce qui n’est pas le cas en contexte scolaire
pour l’étude de Janosz et coll. (2004, dans Bélanger et al, 2006). Ce résultat
inattendu de violence physique plus élevé au soccer chez les filles pourrait être
expliqué, selon l’interprétation des experts en soccer, par le cumul deux
comportements dans un seul item de l’échelle (coup de poing ou coup de coude).
Avec le recul, le choix de regrouper ces comportements dans un item s’est
avéré nuisible malgré le rationnel initial ayant inspiré cette décision
méthodologique. Fait à noter, il existe un comportement très fréquent
d’obstruction au soccer qui consiste pour un joueur à sortir le coude à la
hauteur de la poitrine pour ralentir l’avancement d’un adversaire se déplaçant
dans la même direction. À ce sujet, la constitution corporelle de l’adolescente
et plus particulièrement la zone sensible de la poitrine pourrait être à l’origine
d’une plus grande dénonciation de la part des joueuses de sexe féminin. Or,
cette hypothèse explicative resterait à être validée lors d’une étude ultérieure.
CONCLUSION
La présence du phénomène de l’intimidation et de la violence au soccer
chez les joueurs de 12 à 17 ans au Québec ne fait aucun doute. Les
comparaisons entre les taux rapportés en milieu scolaire et sportif ne peuvent
être faites sans restriction de par des méthodologies trop différentes. À partir
d’un échantillonnage unique tiré d’un programme sport-études, il serait
intéressant d’étudier les comportements d’un adolescent selon les contextes
dans lesquels il œuvre au quotidien, l’école et le soccer. Une donnée
surprenante nécessitera sûrement une attention particulière dans la
compréhension du phénomène de violence au soccer, soit celle que 25 % des
joueurs affirment n’avoir jamais été témoin durant les 12 derniers mois
d’aucun des 11 comportements antisportifs formant les trois échelles
d’intimidation et de violence associées à ce sport. Sans avoir de réponse
formelle, il y a lieu de se questionner à savoir si ces joueurs n’ont pas un seuil
de tolérance trop élevé face à la violence, une peur de ternir le sport ou peut-
International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011
104
être un fort sentiment de désirabilité sociale. La présence marquée des filles
est certes un aspect culturel dont peu de collectivités peuvent se vanter de
compter. La littérature servant à étudier les différences selon les genres en
soccer représente une denrée rare que nous souhaitons documenter par la
présente étude considérant la fluctuation constante de la participation des
filles dans le soccer comme dans les sports en général.
L’influence grandissante des élites et du soccer professionnel de plus en
plus médiatisé en sol nord-américain en tant que modèle que les jeunes de
tous les niveaux cherchent à imiter (Shields, 1999) doit être considérée
comme un facteur important dans l’évolution de la culture du soccer au
Québec. Les agents d’éducation, tant les dirigeants, les entraîneurs que les
enseignants, doivent tenir compte dans l’élaboration de leur encadrement. Le
programme sport-études propose un contexte privilégié de pratique sportive
avec les structures, les ressources et les leviers dont disposent le milieu
scolaire et son partenaire du milieu sportif représenté par la Fédération de
soccer du Québec. Cette union possède présente un potentiel intéressant pour
faire de la prévention face à la violence dans le but de former des sportifs
accomplis et de jeunes citoyens responsables. Pour se faire, l’entraîneur a un
rôle déterminant à jouer dans l’adoption d’attitudes et de comportements
(Shields, 1999). L’implantation de programmes d’intervention sur le
développement de l’esprit sportif et le sens moral chez les athlètes semble
être une avenue à privilégier (Guivernau et Duda, 2002). À cet effet,
l’utilisation des jeux de rôles est particulièrement efficace pour que les
athlètes puissent apprendre à contrôler leur hostilité et leur colère (Cox,
2005). Patrick Wincke, responsable de l’Observatoire des Comportements
conclue en disant : Sensibilisation, responsabilisation, information et prévention,
autant de moyens de lutter contre la violence et les incivilités (cité dans FFF,
2009, p.37).
Rares sont les enquêtes sur le sujet ayant eu recours à un questionnaire
auto-révélé chez les jeunes. Ceci constitue à la fois une particularité, mais
aussi une limite à prendre en compte. Il serait intéressant de comparer les
scores rapportés par les joueurs par ceux d’entraîneurs ou de parents afin de
mesurer la portée des données recueillies. L’échantillon modeste par rapport
au nombre de joueurs de soccer fédérés en province a toutefois l’avantage de
regrouper plus de 95 % des élèves inscrits dans ce programme sport-études au
Québec. Dans une publication future, des échantillons complémentaires de
niveaux de jeu A-AA-AAA s’ajouteront afin de les comparer entre-eux, en
augmentant le N tout en tentant d’identifier les étapes marquantes, les
coupures ou les tendances en fonction d’âges ou de niveaux de jeu précis.
Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec
105
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