villa kujoyama - La France au Japon

Transcription

villa kujoyama - La France au Japon
VILLA KUJOYAMA
INAUGURATION
4 OCTOBRE 2014
ET NOUVEAUX
PROGRAMMES
DE RESIDENCES
dossier de presse
Avec le mécénat
de Pierre Bergé
et le soutien
de la Fondation
Bettencourt
Schueller
VILLA KUJOYAMA
JAPON
KYOTO
dossier de presse – Villa Kujoyama
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ÉDITORIAL
Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères
et du Développement international
La France et le Japon nourrissent
une fascination réciproque et ancienne.
Grand pays démocratique, troisième économie
mondiale, le Japon est un partenaire privilégié
de la France en Asie. Nous entretenons
des relations diplomatiques depuis plus de
150 ans. La visite d’Etat au Japon du président
François Hollande en juin 2013 et la visite en
France du Premier Ministre Abe en mai 2014
ont permis de renforcer encore notre relation
d’une qualité exceptionnelle.
Le Japon et la France se sont d’abord
rencontrés par la culture, à l’époque de
la fécondation mutuelle entre les peintres
impressionnistes et les estampes japonaises
« ukiyo-e ». C’est pourquoi en 1924, Paul
Claudel et Eichii Shibusawa firent de la culture
le socle de nos relations bilatérales en créant
la Maison Franco-Japonaise dont nous
célébrons cette année le 90e anniversaire.
Plus de deux cents manifestations artistiques
organisées à cette occasion dans tout l’archipel
témoignent de la vitalité et de la créativité
de nos échanges aujourd’hui. La réouverture
de la Villa Kujoyama s’inscrit dans cet élan.
Unique résidence française d’artistes en Asie,
ce lieu exceptionnel a reçu depuis vingt ans
plus de 270 artistes issus des disciplines
les plus variées. Il est emblématique de
l’action de la France en faveur de la création
artistique et de l’approfondissement
du dialogue interculturel entre nos pays.
Rénovée avec l’aide de Pierre Bergé,
que je remercie, la Villa Kujoyama porte
la riche tradition des échanges franco-japonais
et se tourne vers l’avenir. Le mot d’ordre
de cette nouvelle étape est l’ouverture.
Ouverture sur le Japon d’abord : la Villa sera
désormais plus profondément ancrée dans
la société japonaise grâce à l’établissement
d’une direction franco-japonaise et
d’un nouveau programme de résidence
qui accueillera pour la première fois, sous
le nom de « Kujoyama en duo », des créateurs
japonais en tandem avec des créateurs
français. Ouverture ensuite sur de nouvelles
disciplines, comme les métiers d’Art,
auxquels le Japon et la France attachent
historiquement une grande importance.
Cette refonte du projet de la Villa Kujoyama
a été rendue possible par l’implication
financière de l’Institut français et par
le mécénat de la Fondation Bettencourt
Schueller, que je remercie.
Lieu de vie, de dialogue et d’échanges,
illustration de notre créativité dans
les domaines artistiques les plus divers,
la Villa Kujoyama marque l’engagement
de la France aux côtés des artistes, que nous
plaçons au cœur de notre action culturelle
à l’étranger. A cet égard, je félicite les vingttrois lauréats de la promotion 2014 et les invite
à explorer les liens toujours féconds entre
deux pays aux traditions artistiques fortes.
dossier de presse – Villa Kujoyama
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SOMMAIRE
ÉDITORIAL
INTRODUCTION
PRÉSENTATION DE LA VILLA
01. LA VILLA KUJOYAMA
01.1.
01.2.
Un lien unique entre la France et le Japon
La création de la Villa Kujoyama et l’influence
de Paul Claudel
02. LE RENOUVEAU DE LA VILLA
02.1.
02.2.
02.3.
02.4.
La rénovation architecturale
Le soutien de M. Pierre Bergé
La nomination d’un duo franco-japonais
à la tête de la Villa Kujoyama
Le logotype de la Villa Kujoyama
03. UN PROGRAMME DE RÉSIDENCES INÉDIT
03.1.
03.2.
03.3.
Nouvelles orientations
Le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller
Les modalités de participation et le Comité
de sélection des lauréats
04. LES RÉSIDENTS 2014-2015
04.1.
04.2.
Liste des lauréats 2014-2015 par discipline
Biographies par ordre alphabétique
05. LES ANCIENS RÉSIDENTS DE LA VILLA
05.1.
05.2.
Ils ont fait l’histoire de la Villa Kujoyama !
Témoignages d’anciens résidents
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06. LA JOURNÉE D’INAUGURATION
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07. L’INSTITUT FRANÇAIS
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07.1.
07.2.
Les programmes de résidences de l’Institut français
L’Institut français
08. VISUELS DISPONIBLES
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09. CONTACTS PRESSE
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INTRODUCTION
Xavier Darcos, Président de l’Institut français
Le 4 octobre prochain marque le début
d’une nouvelle ère pour la Villa Kujoyama,
l’une de nos plus prestigieuses institutions
culturelles l’étranger, à l’instar de la Villa
Médicis ou de la Casa Velasquez. Après
plusieurs mois de rénovation du bâtiment
et de mise en place de nouveaux programmes,
ce lieu prestigieux accueille à nouveau des
créateurs en résidence. Ce renouveau n’aurait
pas pu être envisagé ni rendu possible sans
le soutien de deux généreux mécènes qui nous
ont accompagnés dans ce processus, Pierre
Bergé et la Fondation Bettencourt Schueller.
Qu’ils en soient remerciés.
La réflexion de l’Institut français, aux côtés
de l’Ambassade de France au Japon,
s’est orientée autour de la volonté d’inscrire
la Villa Kujoyama comme lieu de confluence
des pratiques artistiques et des réseaux
culturels internationaux, ouvert sur le pays
d’accueil, mais aussi de prendre en compte
les tendances actuelles au regard des pratiques
élargies de la culture, comme les métiers
d’art et les arts numériques.
Telles sont les raisons qui ont présidé
au choix d’un duo franco-japonais de
direction pour porter ce renouveau.
Christian Merlhiot, directeur, accompagnera
les artistes dans leurs recherches et assure
la mise en œuvre de la programmation.
Riche de son expérience au sein du
laboratoire de création du Palais de Tokyo,
il mettra au service de la Villa Kujoyama
ses compétences confirmées de directeur
de programme.
Sumiko Oé-Gottini, directrice
du développement et des partenariats,
contribuera au développement du programme,
depuis la France et le Japon. Elle s’assurera
d’offrir aux résidents le meilleur
environnement de recherche et s’attachera
à développer les circuits de diffusion
des projets artistiques.
Accueillie sur le sol du Japon, premier pays
investisseur asiatique en France et première
destination des investissements français
en Asie, la Villa Kujoyama joue d’ores
et déjà un rôle majeur dans les relations
franco-japonaises. Je ne doute pas que
les œuvres conçues à Kyoto permettront
de renforcer la connaissance mutuelle
et d’intensifier durablement les relations
entre nos deux pays.
dossier de presse – Villa Kujoyama
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PRÉSENTATION DE LA VILLA
Depuis plus de vingt ans, des artistes et créateurs de
toutes disciplines sont accueillis à la Villa Kujoyama à
Kyoto. Certains découvrent le Japon lors de ce premier
séjour alors que d’autres y reviennent pour explorer
une intuition et faire aboutir leur recherche. Dans tous
les cas, naissent de ce séjour des projets, des rencontres et de nouvelles collaborations qui nourrissent
un jour des œuvres. Célébrer l’échange, disait très justement Michel Serres dans sa conférence inaugurale
à la Villa Kujoyama en 1992, telle est l’alchimie que produit ce lieu dont l’histoire doit autant à la vision de Paul
Claudel qu’à l’intuition de Michel Wasserman et Serge
François. Le premier initiant la construction de l’Institut
franco-japonais du Kansai sur la colline d’Higashiyama il y a près d’un siècle, les seconds œuvrant au projet
puis à la construction de la Villa Kujoyama à la fin des
années 80.
Notre duo de direction franco-japonais incarne la
volonté d’inscrire la Villa Kujoyama dans la continuité
de son identité historique et de ses valeurs fondamentales qui sont le dialogue et l’enrichissement mutuel
entre la France et le Japon.
Aujourd’hui la Villa Kujoyama entre dans son âge
adulte, pleinement inscrite dans le dispositif de coopération culturelle français comme outil d’échanges
et de dialogue permettant l’ancrage local de la politique générale et des orientations de l’Institut français.
À l’occasion de sa réouverture, une nouvelle stratégie
se dessine pour le programme : envisager la Villa
comme lieu de confluence des pratiques artistiques et
des réseaux internationaux et valoriser la création et
l’implication des partenaires à travers la mise en place
d’un label d’excellence.
Il s’agit, d’une part, d’amplifier le programme de résidences et sa qualité d’accueil pour les artistes en développant un faisceau de relations vers l’extérieur, la
ville de Kyoto, le Japon et la France. La Villa Kujoyama
devient ainsi une passerelle de coopération artistique
et culturelle entre la France et le Japon, un lieu de
convergences des champs de la création artistique et
de ses partenaires. Pour ce faire, la résidence qui est
le cœur du programme, est accompagnée par un dé-
veloppement de l’environnement du projet en amont,
un compte rendu du travail in situ et l’assurance d’une
visibilité des œuvres en aval. C’est à travers ces trois
temps que la Villa Kujoyama travaille dorénavant à son
rayonnement optimal. D’autre part, la réouverture de la
Villa Kujoyama est l’occasion d’entamer un projet éditorial et de labelliser la diffusion des œuvres accompagnant le travail depuis sa phase de recherche au Japon
jusque dans son rayonnement sur la scène artistique
française, européenne et internationale. Cette visibilité
sera assurée grâce aux partenariats avec des institutions artistiques ou des manifestations culturelles. La
Villa Kujoyama devient ainsi une interface ouverte en
interaction avec d’autres modalités d’échanges sur la
recherche, la production, la diffusion et la rencontre
avec les partenaires au Japon et en France.
À travers ces deux axes, la Villa deviendra une « fenêtre »
de visibilité pour la création française et une « porte »
d’entrée pour les partenaires japonais désireux d’approcher cette création.
Toute l’ambition de ce projet se concentre sur un travail spécifique de déploiement et de renforcement du
réseau des collaborateurs et interlocuteurs de la Villa.
Ce travail s’appuie en premier lieu sur des rapports
étroits notamment avec la Fondation Bettencourt
Schueller et avec Pierre Bergé, mécènes de la nouvelle Villa Kujoyama. Plusieurs partenariats seront à
développer en France et au Japon dans un modèle économique innovant réunissant les secteurs publics et
privés. Les universités, les fondations, les entreprises
et les médias seront en ce sens nos interlocuteurs
privilégiés. A l’échelle locale, il s’agit de renforcer des
relations durables d’échanges et de coproduction avec
les institutions culturelles et artistiques partenaires.
Ensemble, la Villa Kujoyama, les artistes qui ont écrit
son histoire et ceux qui s’apprêtent à prendre le relais,
nous formons le vœu que la réouverture de ce programme contribue à l’enrichissement et au dialogue
de la scène artistique française et japonaise.
Christian Merlhiot & Sumiko Oé-Gottini, directeurs
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01. LA VILLA KUJOYAMA
Après plusieurs mois de travaux pour rénovation,
la Villa Kujoyama sera inaugurée le 4 octobre prochain,
lors de l’édition 2014 de Nuit Blanche à Kyoto.
01.1. Un lien unique entre la France
et le Japon
01.2. La création de la Villa Kujoyama
et l’influence de Paul Claudel
La Villa Kujoyama, créée en 1992 et dirigée par l’Institut
français du Japon en association avec l’Institut français,
est l’une des plus prestigieuses institutions culturelles
françaises à l’étranger, avec la Villa Médicis à Rome et
la Casa de Velasquez à Madrid ; c’est aussi la seule
résidence de créateurs française en Asie.
Construite par l’architecte Kunio Kato sur la montagne
d’Higashiyama à Kyoto, au cœur du centre historique
du Japon, la Villa Kujoyama développe depuis plus
de 20 ans un programme d’excellence à destination
des artistes et des créateurs français qui souhaitent
y développer un projet en lien avec le Japon dans les
champs les plus variés ; 270 résidents y ont séjourné
depuis sa création.
En 2011, une réflexion a été engagée afin de donner
un nouveau souffle au programme de résidences de la
Villa Kujoyama en l’orientant davantage vers le rayonnement extérieur des résidents. La Villa Kujoyama est
désormais appelée à devenir une passerelle directe
de coopération artistique et culturelle entre la France
et le Japon, un lieu de convergence des champs de
la création artistique et un lieu de développement de
nouveaux partenariats dans le champ de l’art.
L’idée d’établir un centre culturel dans la région du
Kansai naît en 1926 alors que Paul Claudel occupe,
pour la dernière année, le poste d’ambassadeur de
France au Japon. Autour de Katsutaro Inabata, alors
président de la Chambre de commerce et d’industrie
d’Osaka, il parvient à réunir un groupe de Japonais
francophiles qui rassembleront les fonds nécessaires à la construction d’un institut franco-japonais.
Le projet se fonde sur l’idée de Paul Claudel d’associer un écrin japonais au cœur du pays à des sujets
artistiques français. La Société de rapprochement intellectuel franco-japonais assurera la tutelle de ce nouvel
institut construit par les Japonais et dont le fonctionnement sera assuré par le gouvernement français.
L’Institut franco-japonais du Kansai est inauguré le 5
novembre 1927 sur le terrain qu’occupe actuellement
la Villa Kujoyama. En 1936 il sera transféré près de
l’Université de Kyoto alors en plein développement.
Pendant près de 50 ans le bâtiment d’Higashiyama
sera laissé à l’abandon.
En 1986, le ministère des Affaires étrangères français
décide de relancer un projet sur ce terrain. Il propose,
étant donné la nature de cette ville d’art et d’histoire,
d’édifier un établissement sur le modèle de la Villa
Médicis à Rome, destiné à accueillir des artistes et
des chercheurs en résidence.
C’est ainsi que le 11 novembre 1986 la Société de rapprochement intellectuel franco-japonais décide de la
construction, selon l’idée originelle de Paul Claudel,
d’un « Centre franco-japonais pour les échanges et la
création » grâce aux fonds du petit-fils de Katsutaro
Inabata. Ce Centre deviendra l’actuelle Villa Kujoyama, inaugurée le 5 novembre 1992.
dossier de presse – Villa Kujoyama
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02. LE RENOUVEAU DE LA VILLA
La rénovation du bâtiment de 1164 m2 constitue la première étape
dans le renouveau de la Villa Kujoyama. Elle a été réalisée
par l’entreprise Shimizu, grâce au soutien de M. Pierre Bergé.
Avant que ne débutent les travaux en 2013, l’Institut français
assurait la coordination du programme et le financement des allocations
de séjour des lauréats, tandis que le fonctionnement et les activités
étaient financés par le ministère des Affaires étrangères.
Outil d’influence unique en son genre, la Villa est dirigée depuis
le 1er janvier 2014 par l’Institut français du Japon en association
avec l’Institut français.
02.1. La rénovation architecturale
02.2. Le soutien de M. Pierre Bergé
« Le Corbusier est l’un des architectes occidentaux qui
a le mieux compris l’architecture japonaise. »
« La Villa, commandée par l’Institut français, a été
construite en 1991-1992 à flanc de colline. Le béton
y est prépondérant car sa plasticité est admirable, et
il est vrai que certaines caractéristiques de l’édifice,
comme le volume en duplex des six unités d’habitation,
résonnent comme autant de citations. »
Kunio Kato, architecte de la Villa Kujoyama
« C’est en 1962 que je suis allé au Japon pour la première
fois et, dès ce jour, j’ai eu pour ce pays une profonde admiration. La culture, la littérature, le cinéma, les jardins,
le théâtre, la cuisine, tout me plaît au Japon. Redonner
vie à la Villa Kujoyama était pour moi une évidence. »
Pierre Bergé
Les travaux de restauration s’inscrivent dans
une logique de pérennité et de modernité,
mettant l’accent sur les éléments suivants :
• confort de vie et de travail des résidents,
• souci du développement durable avec des
interventions de fond permettant le maintien
du bien immobilier dans une logique
d’économie de moyens et d’énergie,
• respect des qualités architecturales
intemporelles du bâtiment réalisé
par l’architecte japonais Kunio Kato.
Ces espaces restaurés permettent :
• d’organiser des événements publics
et de communiquer sur l’activité de la Villa
et, au-delà, de l’Institut français du Japon,
• de s’ouvrir aux partenaires avec
l’aménagement d’un lieu dédié.
L’ensemble des travaux et l’installation des nouveaux
équipements seront terminés pour la fin septembre 2014.
Né en 1930 sur l’Ile d’Oléron, Pierre Bergé s’intéresse
très jeune à la littérature. Il en fréquente le milieu
parisien en devenant marchand de livres en éditions
originales, avant de rencontrer Bernard Buffet dont il
devient le compagnon et gère la carrière pendant huit
ans. En 1958, il rencontre Yves Saint Laurent, avec
qui il fonde en 1961 la maison de couture Yves Saint
Laurent qu’il dirige jusqu’en 2002.
Passionné de théâtre et d’opéra, Pierre Bergé rachète
en 1977 le théâtre de l’Athénée – Louis Jouvet. Sous sa
direction, le théâtre alterne les pièces classiques avec
la découverte de nouveaux talents. Il programme, avec
Danièle Cattand, les Lundis musicaux de l’Athénée où se
succèdent les plus grandes voix du monde jusqu’en 1989.
Il est nommé en 1988 président de l’Opéra national de
Paris, poste qu’il conserve jusqu’en 1994, avant d’en devenir président d’honneur.
« Pour mécéner, il faut aimer ». Depuis toujours, Pierre
Bergé soutient des artistes et des projets de cœur :
l’aménagement intérieur des collections du Musée
national d’art moderne – Centre Pompidou ou de la
National Gallery à Londres, la carte banche donnée
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à Patrice Chéreau par le Musée du Louvre ou encore
la présentation du Ring de Richard Wagner à l’Opéra
national de Paris. Il s’engage également auprès de
compositeurs comme Philip Glass et John Cage, dont
il produira les premiers concerts à Paris, et les metteurs en scène Claude Régy, Peter Brook et bien sûr
Robert Wilson qu’il soutient inconditionnellement,
jusqu’à rendre possible le retour à Paris de son chefd’œuvre Einstein on the Beach en 2014.
Nommé Grand Mécène des Arts et de la Culture en
2001, Pierre Bergé est aujourd’hui le président de la
Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, créée
en 2002, qui a pour mission de conserver et de faire
rayonner l’œuvre d’Yves Saint Laurent et d’encourager
la création contemporaine, en soutenant notamment
le Festival d’Automne à Paris et Les Modules du Palais
de Tokyo.
02.3. La nomination d’un duo franco-japonais
à la tête de la Villa Kujoyama
Christian Merlhiot et Sumiko Oé-Gottini constituent
le duo de direction mixte et binational nommé à la
tête de la Villa Kujoyama. Le duo de direction qu’ils
incarnent reflète la volonté de conduire la Villa Kujoyama avec une double vision : celle d’un français et
d’une japonaise, mais aussi celle d’un artiste et d’une
productrice au service de la créativité et de la diffusion des projets artistiques. Cette complémentarité
représente une richesse pour la Villa Kujoyama en
apportant des savoir-faire différents et une capacité
de mise en œuvre accrue.
Le duo de direction franco-japonais a pour mission
d’amplifier le programme de résidences et sa qualité d’accueil pour les artistes tout en développant un
faisceau de relations vers l’extérieur, non seulement
à Kyoto, mais aussi dans le reste du Japon, en France
et à l’international.
Christian Merlhiot conduira le programme de la Villa
Kujoyama à Kyoto pour accompagner les artistes
dans leurs recherches et assurer la mise en œuvre
de la programmation et des projets de diffusion.
Sumiko Oé-Gottini, œuvrera à la fois depuis la France
et le Japon au développement du programme et des
partenariats. Elle consolidera les environnements de
recherches des résidents en amont de leur résidence
et développera les réseaux de production et de diffusion à l’issue de leur séjour au Japon.
Christian Merlhiot, né en 1963, est diplômé de l’École
nationale supérieure d’art de Bourges. Il a enseigné le
cinéma et la vidéo dans plusieurs écoles d’arts françaises, notamment Angoulême, Nancy et Bourges.
Cinéaste, il a été pensionnaire à la Villa Médicis à
Rome en 1994/95. Depuis un premier séjour au Japon
en tant que professeur invité à l’Université des arts de
Kanazawa en 1998, il a séjourné dans ce pays régulièrement dans le cadre de missions professionnelles et
de projets artistiques. Depuis 1998, il collabore à un
projet de diffusion de films au croisement du cinéma
et de l’art contemporain, en programmant, sous le
label pointligneplan, des séances de films, des expositions, des colloques et des publications. En 2002,
il a rejoint le Pavillon Neuflize OBC, laboratoire de
création du Palais de Tokyo à Paris en tant que responsable du programme. Aux côtés d’Ange Leccia
qui le dirige, il a organisé les sessions de travail des
artistes résidents, les expositions et les publications
en France et à l’étranger. En 2011, il a été résident à
la Villa Kujoyama où il a réalisé un film intitulé Slow
Life, son sixième long métrage, distribué en salles
en 2013.
Sumiko Oé-Gottini, née en 1973 au Japon, est à la
fois diplômée de l’Université Jochi/Sophia à Tokyo et
de l’Université Paris-Dauphine en master 2 Gestion
des Entreprises Culturelles. Elle a également suivi
une formation en histoire du design à l’école Boulle à
Paris. Après plusieurs années d’expériences dans le
réseau culturel franco-japonais, en 2002, elle rejoint
l’équipe du Palais de Tokyo. Elle y occupe successivement les fonctions de responsable de production du
Pavillon Neuflize OBC puis de Coordinatrice Générale
chargée de la gestion des activités du site. Elle a assuré le poste de Secrétaire Générale du Fonds régional d’art contemporain d’Ile-de-France, Le Plateau
de 2007 à 2011. Aujourd’hui, Sumiko Oé-Gottini est
conseillère et productrice artistique indépendante en
France : elle collabore avec des artistes français et
japonais ainsi que diverses institutions telles que le
Musée National des Arts Asiatiques Guimet, la Cité
Internationale des Arts, le Palais de Tokyo, Platform
(association de regroupement des FRAC), le CIPAC
(fédération des professionnels d’Art Contemporain)...
dossier de presse – Villa Kujoyama
02.4. Le logotype de la Villa Kujoyama
« Nous avons travaillé sur la constitution d’un ensemble
typographique en cohabitation avec le logotype de l’Institut français. Il nous semblait important de signifier
l’échange induit dans le nouveau programme de la résidence mais de façon fine et discrète. Les formes géométriques issues de deux drapeaux japonais et français
(le cercle et le rectangle) permettent de jouer avec les
contreformes. Ainsi, les signes sont suggérés et se devinent. Ils constituent, une fois rassemblés, un nouveau
signe, propre à la signature de la Villa Kujoyama. »
Alexandre Dimos, studio deValence, résident à la Villa
Kujoyama en 2012
Studio deValence
Spécialisé dans les domaines du design graphique,
de la communication visuelle et de la typographie
et dans la direction artistique de projets éditoriaux,
le studio parisien deValence s’est imposé, depuis sa
création en 2001, comme un acteur central dans les
champs culturels français et européen. Concevant
des publications, des identités visuelles, des signalétiques, des sites internet et des interfaces pour des
contextes variés, tant publics que privés, il a réalisé
des projets avec des institutions culturelles de différentes échelles, telles que le Centre Pompidou, le
Château de Versailles et le centre d’art contemporain
Witte de With (Pays-Bas), des maisons d’édition telles
que Flammarion et La Découverte, des marques et
des groupes de presse tels que Hermès, le guide Fooding
et Magic et des artistes, designers et architectes tels
que Thomas Hirschhorn, Martin Szekely et Philippe
Chiambaretta.
Le studio deValence est composé d’Alexandre Dimos,
designer graphique et éditeur, et de Ghislain Triboulet,
designer graphique, tous deux associés, ainsi que de
Jéremy Perrodeau, designer graphique et dessinateur
de caractères, et de Jean-Philippe Bretin, designer
graphique et illustrateur.
Alexandre Dimos a été résident à la Villa Kujoyama en
2012. Il est membre de l’Alliance graphique internationale.
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03. UN PROGRAMME
DE RÉSIDENCES INÉDIT
Outil d’échanges interdisciplinaires, la Villa Kujoyama a pour vocation
de renforcer le dialogue interculturel entre l’Europe et le Japon.
Ses résidents sont appelés à nouer des relations de travail non
seulement avec les milieux artistiques, universitaires, culturels
de la région de Kyoto mais aussi avec ceux de l’ensemble du Japon.
Depuis sa création, elle a ainsi accueilli près de 270 résidents qui
représentent plus d’une vingtaine de disciplines dans les champs
les plus variés de la création artistique contemporaine et de
la recherche en sciences humaines et sociales.
03.1. Nouvelles orientations
Les nouveaux programmes
L’Institut français s’est engagé dans la restauration
de l’ensemble du bâtiment mais aussi dans la redéfinition de ses programmes, afin de refondre globalement le dispositif d’accueil en résidence de la Villa
Kujoyama. Introduits grâce au soutien de la Fondation
Bettencourt Schueller engagée aux côtés de la Villa,
les nouveaux programmes de résidences sont ancrés
dans la réalité du Japon contemporain et s’articulent
autour de deux volets :
• le programme « Villa Kujoyama » : accueil en résidence de recherche des créateurs français, dans tous
les domaines, dont les métiers d’art, et principalement dans les disciplines suivantes : littérature, bande
dessinée, cinéma, musique, arts visuels, architecture,
design, paysage, mode, danse, théâtre, arts numériques, et métiers d’art.
L’ouverture aux métiers d’art correspond à une volonté
de sauvegarder et transmettre des savoir-faire sur
lesquels s’appuient les métiers d’excellence qui sont
des impératifs pour nos deux pays.
• le programme « Kujoyama en Duo » : accueil en résidence d’un tandem constitué d’un créateur français
et d’un créateur japonais qui se choisiront mutuellement autour d’un projet commun (ex. un plasticien
français et un artisan d’art japonais).
Les nouveaux résidents sont accueillis à partir du
mois de septembre 2014 pour une durée de deux à
six mois selon la nature des projets proposés. La ré-
sidence sera dorénavant amplifiée par un temps de
préparation autour de la thématique choisie, puis par
une phase d’accompagnement du projet et par son
suivi à l’issue de la résidence.
Pour accomplir ce projet, les nouveaux programmes
de la Villa Kujoyama s’appuient sur une synergie de
partenariats spécifiques, artistiques, financiers et
culturels afin d’accueillir les recherches, développer
les coproductions et assurer la diffusion des projets
et des œuvres.
Un travail de programmation sera développé dans le
cadre de projets initiés ou accompagnés par la Villa.
Le nouveau modèle économique nécessaire à cette
ambition s’appuie sur un système de partenariats
spécifiques, de tutorat ou project management avec
les universités et sur un élargissement du dialogue
entre art contemporain et art traditionnel. Il s’appuie
aussi sur une articulation intelligente de la relation
avec les partenaires financiers et les entreprises privées associées au programme.
Une attention particulière sera donnée a posteriori à
la visibilité du projet en France et au Japon. Il s’agira
de donner à voir la richesse d’un lieu d’immersion,
de réflexion et de recherches comme l’est la Villa
Kujoyama depuis plus de 20 ans ; il s’agira aussi de
montrer la puissance d’inspiration de cette culture
artistique et de l’histoire franco-japonaise.
À cet égard, le séjour de ses premiers résidents à
Kyoto revêt une importance toute particulière. Cette
période permet de réaffirmer le rôle de la Villa comme
outil d’échanges et de dialogue entre la culture française
dossier de presse – Villa Kujoyama
et la culture japonaise. L’ouverture aux métiers d’art et
la mise en place d’un module de résidence en duo sont
deux des éléments de cette volonté de dialogue.
Les disciplines concernées
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esprit et des façons de travailler, orientés vers l’intérêt
général et dans un objectif de responsabilité sociale.
Au cours des quatre dernières années, la Fondation
a distribué près de 103 millions d’euros, dont 39 millions d’euros au titre de 2014.
Architecture / paysage / urbanisme
Arts numériques
Arts plastiques
Bande dessinée
Cinéma / vidéo
Critique d’art / commissariat d’expositions
Danse / performance
Design / graphisme
Littérature
Métiers d’art
Mode
Musiques de création
Photographie
Depuis 15 ans, la Fondation Bettencourt Schueller
valorise les métiers d’art français et favorise leur
rayonnement grâce au Prix Liliane Bettencourt pour
l’intelligence de la main.
En 2014, la Fondation intensifie son engagement en
créant le programme pour l’intelligence de la main,
qui comprend et prolonge le Prix. Ce programme développe une politique en faveur des professionnels et
institutions du secteur des métiers d’art axée sur les
enjeux essentiels que sont la formation, la production,
la sensibilisation, la valorisation ou la transmission.
La Fondation poursuit des partenariats précédemment conduits, en ouvre de nouveaux en conformité
avec l’esprit et les valeurs du prix : excellence, innovation, interdisciplinarité.
Théâtre
03.2. Le soutien de la Fondation
Bettencourt Schueller
La Fondation Bettencourt Schueller met en œuvre la
mission qui lui a été confiée il y a vingt-cinq ans par
ses fondateurs, André et Liliane Bettencourt et leur
fille Françoise Bettencourt Meyers : « donner des
ailes au talent » pour contribuer à la réussite et au
rayonnement de la France.
Soutenir le déploiement des talents pour contribuer au
bien commun. Faire reculer les limites de la connaissance et favoriser des réponses concrètes à certains
problèmes de notre société. Encourager la démarche
de création, l’innovation, la recherche, le progrès.
Permettre à des solutions innovantes et viables, à fort
impact collectif, de voir le jour. Proposer un accompagnement durable et personnalisé pour favoriser la
réussite et l’autonomisation des projets, le transfert de
compétences et l’évaluation d’impact.
Tels sont les principes d’actions qui animent la Fondation
Bettencourt Schueller.
Cette mission s’exprime dans trois domaines d’engagement : les sciences de la vie, la culture et la solidarité.
Elle est portée par des convictions qui définissent un
Ainsi, la Fondation Bettencourt Schueller s’est engagée aux côtés de la Villa Kujoyama et prend en charge
le financement de ses nouveaux programmes de résidences pour une durée de 3 ans. Ce lieu d’exception,
où se rencontrent les disciplines et se confrontent les
cultures est désormais ouvert aux métiers d’art : les
résidents, créateurs ou artisans d’art, pourront ainsi
nourrir mutuellement leur recherche, favorisant le
dialogue entre la pensée et le geste, la découverte
et l’expérimentation des savoir-faire japonais particulièrement présents à Kyoto.
Le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller permet ainsi à la Villa Kujoyama de continuer à œuvrer
pour le rayonnement de la culture française en faisant bénéficier aux créateurs, y compris artisans
d’art, d’un temps de recherche et de réflexion dans
des conditions idéales. Elle contribue ainsi à la valorisation à l’international des métiers d’art français.
14
03.3. Les modalités de participation
et composition du Comité de sélection
des lauréats
L’accueil des créateurs à la Villa intervient sur acceptation des candidatures par un Comité de sélection
suite à la proposition d’une commission consultative,
composée des directeurs de la Villa Kujoyama, d’experts indépendants et d’experts des Instituts français
(Paris et Japon) dans chacune des disciplines.
Le Comité de sélection est composé du Président de
l’Institut français, du directeur de l’Institut français du
Japon, d’un représentant du ministère français des
Affaires étrangères et du Développement international, d’un représentant du ministère français de la
Culture et de la Communication, de deux personnalités
qualifiées (japonaise et française) et d’un représentant de chaque entreprise ou fondation mécène.
Pour la sélection des lauréats 2014-2015, le Comité
était composé de : Monsieur Xavier Darcos, Président
de l’Institut français ; M. Sidney Peyroles, Directeur
adjoint de l’Institut français du Japon ; M. Valéry Freland,
Directeur adjoint de la Coopération culturelle et de
la Recherche du ministère des Affaires étrangères et
du Développement international ; Mme Isabelle Manci,
Inspectrice à la création artistique du ministère de la
Culture et de la Communication ; Mme Hedwige Sautereau, Responsable du mécénat culturel de la Fondation Bettencourt Schueller ; M. Pierre Bergé ; Mme
Takako Hasegawa, Directrice de la Galerie Nichido
et M. Olivier Gabet, Directeur du musée des Arts
décoratifs.
dossier de presse – Villa Kujoyama
15
04. LES RÉSIDENTS 2014-2015
Le rayonnement de la Villa Kujoyama s’appuie sur une sélection
de lauréats ancrée dans une volonté d’ouverture et de dialogue.
La capacité de chaque projet à fédérer un réseau de partenaires
à Kyoto, dans le Kansai et au Japon est déterminante dans
le choix des nouveaux lauréats, dans un esprit d’ouverture
à toutes les pratiques artistiques.
Parmi plus de mille dossiers initialement reçus, le comité
de sélection de la Villa Kujoyama a choisi 18 projets dont
les lauréats seront en résidence à la Villa Kujoyama en 2014
et 2015 pour une durée comprise entre 2 et 6 mois.
Deux projets sont portés en duo par un artiste français et
un artiste japonais. Par ailleurs, pour marquer son ouverture
aux métiers d’art, la Villa Kujoyama accueillera également
5 créateurs issus de ces disciplines d’excellence française.
04.1. Liste des lauréats 2014-2015 par discipline
ARCHITECTURE
Andrew Todd
DANSE
PERFORMANCE
MÉTIERS D’ART
ET MODE
et Kiichiro Hagino
Damien Jalet
Aurore Thibout
et Nawa Kohei
ARTS NUMÉRIQUES
Grégory Chatonsky
MUSIQUE
DESIGN
Armelle Dousset
Goliath Dyèvre
et Matthieu Metzger
CINÉMA
et Quentin Vaulot
Pierre-Jean Giloux
François Azambourg
Emmanuel Burdeau
THÉÂTRE
Georges Lavaudant
LITTÉRATURE
CRITIQUE D’ART
Iris de Moüy
Vincent Romagny
Jean-Baptiste del Amo
CRITIQUE D’ART
ET COMMISSAIRE
D’EXPOSITION
MÉTIERS D’ART
Manuela Paul-Cavallier
Nelly Saunier
Anne Bonnin
Mylinh Nguyen
et Thomas Clerc
Céline Sylvestre
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04.2. Biographies par ordre alphabétique
EMMANUEL BURDEAU
CINÉMA
FRANÇOIS AZAMBOURG
DESIGN
Designer d’environnement, architecte d’intérieur et
enseignant, François Azambourg a suivi une formation
à l’école des Beaux-Arts de Caen et à l’École Nationale
Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art. Il a
été lauréat de la Fondation de France en 1988, nommé
Jeune créateur de l’année en 1999 et il a reçu le Grand
prix du design de la ville de Paris en 2004. La villa
Noailles lui a consacré une exposition rétrospective en
2012. Son travail est édité par les galeries Kreo, Cappellini, par Hermès, Hermès petit h, Ligne Roset, Cinna...
Son projet à la Villa Kujoyama se fixe pour objectif
d’explorer de nouveaux langages du bois en associant
artisanat et techniques industrielles. Les résultats
obtenus constitueront la base de réflexion pour la
conception d’objets innovants où l’artisanat, par sa
souplesse, permettra de fonctionner comme laboratoire de l’industrie.
ANNE BONNIN ET THOMAS CLERC
CRITIQUE D’ART ET COMMISSAIRE D’EXPOSITION
Anne Bonnin a organisé en 2009 l’exposition Pragmatismus & Romantismus à la Fondation d’Entreprise
Ricard et Sauvagerie domestique à la galerie Édouard
Manet de Gennevilliers. Elle était commissaire et directrice des Ateliers de Rennes pour la Biennale d’art
contemporain en 2012 et collabore avec différentes
revues d’art : Zéro-Deux, Art press, Mouvement.
Agrégé de lettres modernes, Thomas Clerc est professeur et écrivain. Il s’est fait connaître en 2005 en
publiant une biographie de Maurice Sachs, intitulée
Maurice Sachs le désœuvré. Il est aussi l’auteur des
Écrits personnels, essai sur la difficulté de définir l’autobiographie, et plus récemment de Paris, musée du
XXIe siècle, guide complet et méthodique de son lieu de
résidence, le 10e arrondissement de Paris. Il a réalisé
des performances au MAC/VAL à Vitry-sur-Seine, au
Centre Pompidou dans le cadre du Nouveau Festival,
au Théâtre de Gennevilliers et au Palais de Tokyo.
Le projet qu’ils développent en commun pour la Villa
Kujoyama part du voyage au Japon de Roland Barthes
en 1970 et de la publication de L’Empire des signes.
Leur recherche s’attache à la réception et la présence
de Barthes dans le Japon aujourd’hui. Elle sera l’occasion de découvrir une scène artistique, littéraire,
intellectuelle et théâtrale contemporaine.
Ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma
(2004-2009), Emmanuel Burdeau est aujourd’hui
membre du conseil d’administration du FID Marseille
et responsable de programmation du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon. Il collabore à
de nombreuses revues et journaux et dirige, depuis
2007, la collection d’essais sur le cinéma des éditions
Capricci. Il a publié plusieurs livres d’entretien avec
des cinéastes et un essai sur Vincente Minnelli.
Son projet pour la Villa Kujoyama propose une lecture exhaustive du dernier film du cinéaste américain
Josef von Steinberg, Fièvre sur Anatahan tourné dans
le parc Okazaki à Kyoto.
GRÉGORY CHATONSKY
ARTS NUMÉRIQUES
Grégory Chatonsky a effectué des recherches sur
la réalité virtuelle et l’ontologie technologique à la
Sorbonne avant d’intégrer le master multimédia des
Beaux-arts de Paris. Il enseigne actuellement l’art
numérique à Paris IV et au Fresnoy, studio national
des arts contemporains. Le Centre des arts d’Enghienles-Bains lui a consacré une exposition personnelle
en 2014.
À la Villa Kujoyama, il développera un projet intitulé
Capture, nom d’un groupe de rock fictif et génératif,
en y intégrant un système de synthèse vocale chantée
développée avec l’aide du laboratoire de recherche
IAMAS situé à Ogaki.
Il travaillera d’autre part à une fiction intitulée Télofossile construite à partir d’un récit d’anticipation :
Dans quelques milliers d’années, lorsque l’espèce
humaine aura disparu, une conscience découvrira
cette planète revenue à sa minéralité originaire. Elle
creusera la terre et trouvera des milliards d’objets
fossilisés. Que pourra-t-elle déduire de ce que nous
avons été ?
JEAN-BAPTISTE DEL AMO
LITTÉRATURE
Jean-Baptiste del Amo est écrivain. En 2006, il a reçu
le Prix du jeune écrivain de langue française pour sa
nouvelle Ne rien faire, écrite à partir d’une expérience
au sein d’une association de lutte contre le VIH en
Afrique. En 2008, son premier roman, Une Éducation
libertine, est paru chez Gallimard et a reçu, en 2009,
le Prix Goncourt du premier roman. La même année,
dossier de presse – Villa Kujoyama
l’Académie Française lui décerne le prix François
Mauriac. Jean-Baptiste del Amo a été pensionnaire
de la Villa Médicis en 2010-2011. Il a publié deux
autres romans chez le même éditeur, Le Sel (2012) et
Pornographia (2013).
À Kyoto, ville emblématique de l’histoire du Shinto et
du Zen, son projet explorera le rapport du corps à
l’errance, à l’espace urbain, interrogeant la notion de
vacuité, d’absence d’être en soi et le rapport particulier à la mort, à l’érotisme et à la violence dans la
culture et la littérature japonaises.
17
GOLIATH DYÈVRE ET QUENTIN VAULOT
DESIGN
Iris de Moüy est illustratrice, diplômée en arts graphiques et design numérique de l’école Penninghen.
Elle est auteur de livres pour enfants et travaille
régulièrement pour des magazines de mode, des
créateurs (Hermès) et des boutiques comme le Bon
Marché à Paris. Elle a créé le personnage du chien
Honoré (Édition naïve) et a illustré de nombreux ouvrages. Son dernier album, Petite sœur est paru en
2014 à l’École des loisirs.
Sur les traces des démons, esprits et autres monstres
qui hantent la région du Kansai, Iris de Moüy souhaite
créer un livre-objet peuplé de personnages imaginaires.
Goliath Dyèvre a suivi une formation littéraire orientée
vers les arts plastiques. Après un passage à l’École
d’architecture de Paris Val-de-Marne, il a rejoint
l’École nationale supérieure de création industrielle.
Quentin Vaulot a une formation scientifique. Il a intégré l’Institut Supérieur du Design avant de rejoindre
l’École Nationale Supérieure de création industrielle.
Associés depuis 5 ans, les deux designers ont travaillé
notamment pour Hermès et Cinna. Ils mènent aussi
un travail de recherche avec la galerie Gosserez, la
galerie Roger Tator et le Centre de recherches sur les
arts du feu et de la terre (CRAFT). En 2013, leur projet Les Nouvelles Verdures d’Aubusson a reçu le Grand
Prix 2013 de la Cité Internationale de la Tapisserie.
Le projet Fantôme, composé d’une série de cloches
dissimulant les objets, a remporté le deuxième prix
du concours Cinna catégorie petits meubles en 2011.
C’est de la conception de cette série d’objets que
s’inspire leur projet pour la Villa Kujoyama. Une absence de fonction évidente a priori semble leur conférer une forme de silence. Suite à la découverte de la
maison Sugimoto à Kyoto, leur recherche portera sur
la neutralité de l’espace au Japon et sur la création
d’une série d’objets contemplatifs.
ARMELLE DOUSSET ET MATTHIEU METZGER
DAMIEN JALET ET NAWA KOHEI
IRIS DE MOÜY
LITTÉRATURE
MUSIQUE
DANSE / PERFORMANCE
Armelle Dousset est danseuse et musicienne. Après
une licence en Arts du spectacle elle a intégré la
Formation du CNDC d’Angers et rencontré de nombreux chorégraphes qui alimentent sa pratique et sa
réflexion sur la danse – notamment Alain Buffard et
Bernardo Montet. Parallèlement, elle poursuit son
parcours d’accordéoniste en développant, avec le
saxophoniste Matthieu Metzger, le travail du duo
Rhizottome.
Après seize années d’étude du saxophone avec
Philippe Di Betta, Matthieu Metzger a obtenu une
maîtrise de musicologie à l’Université de Poitiers en
2003. Il a intégré le quintet de Louis Sclavis en 2008
puis l’Orchestre National de Jazz en 2009. A la Villa
Kujoyama ils composeront un répertoire de duo issu
de leurs rencontres et expériences à travers le Japon
et de leurs échanges avec des musiciens japonais.
Damien Jalet a commencé des études de théâtre
avant de s’orienter vers la danse contemporaine et
de compléter sa formation au Trisha Brown Studio de
New York. Il travaille en étroite collaboration avec le
chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui comme danseur et
collabore à la dramaturgie, à la mise en scène et la
musique. Il collabore également avec le metteur en
scène Arthur Nauzyciel en signant la chorégraphie de
certaines pièces. En 2013, il a été nommé Chevalier
des Arts et des Lettres.
Nawa Kohei est un artiste contemporain majeur au
Japon. Son travail se développe autour de la création
d’objets qui déclinent le concept de PixCell, mot qui
combine l’idée de cellule et de pixel. Il a participé à la
6e Triennale d’art contemporain à Brisbane, et représentait le Japon lors de la 14e Biennale d’art asiatique
au Bangladesh où il a obtenu le Grand Prix. L’artiste a
aménagé une ancienne usine de sandwich au sud de
la ville de Kyoto pour créer une plate-forme de travail qui rassemble créateurs, artistes, concepteurs et
18
architectes autour de projets en collaboration.
À la Villa Kujoyama, les recherches du duo exploreront
le corps comme lien de passage entre deux mondes.
Le corps du danseur sera ainsi transformé à l’aide de
sculptures-prothèses pour élargir son potentiel vers
de nouvelles fonctionnalités.
PIERRE-JEAN GILOUX
CINÉMA
Artiste et réalisateur, Pierre-Jean Giloux a étudié
à l‘École nationale des Beaux-Arts de Lyon puis en
Angleterre ainsi qu’à l’école des Beaux-Arts de Marseille-Luminy.
Après avoir pratiqué la photographie, son travail s’est
centré autour des images en mouvement. Il a montré
ses installations et ses films dans le cadre de festivals, au Centre Pompidou, au MAC/VAL, au Centre d’art
contemporain de Basse-Normandie ou au CREDAC.
Station to station qu’il développera à la Villa Kujoyama
est un projet vidéo en réalité augmentée qui mêle
documentaire et fiction. Il a comme point de départ
la réalité urbaine et sociale, filmée et photographiée
puis prolongée par des images de synthèse.
GEORGES LAVAUDANT
THÉÂTRE
Acteur, dramaturge et metteur en scène, Georges
Lavaudant a été co-directeur du Centre dramatique
national des Alpes, Directeur de la Maison de la
culture de Grenoble, codirecteur du TNP de Villeurbanne et directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe
entre 1996 et 2007. Il voyage au Japon depuis plus de
30 ans avec ses spectacles ou pour des conférences.
Il a monté Les Géants de la Montagne de Luigi Pirandello
au National de Tokyo en 2011 avec de prestigieux acteurs japonais.
Basée sur son expérience de travail au Japon et sur
le livre de Monique Borie Le fantôme, ou le théâtre qui
doute, paru chez Actes Sud, il développera à la Villa
Kujoyama une enquête sensible sur les passerelles
entre la scène du théâtre Nô, carrefour des mémoires
et des apparitions, les pratiques chamaniques du
Mexique, les Indiens Huichols, la scène grecque et la
scène shakespearienne.
MYLINH NGUYEN
MÉTIERS D’ART (tourneur sur métal)
Diplômée des Métiers d’Art textiles à l’école Duperré
et des Métiers d’art métal à l’école Olivier de Serres,
Mylinh Nguyen est spécialiste dans le tournage sur
métaux cuivreux. Elle développe la création d’objets
et d’accessoires depuis 2002 autour de cette technique
rare. En 2013, elle a été lauréate du prix Lilianne
Bettencourt pour l’intelligence de la main.
Elle travaillera à la Villa Kujoyama sur le thème du
secret, ses mises en œuvre, ses enjeux, ses mystères… et produira des objets de différentes natures :
une série de sculptures, une collection de bijoux et
une série d’objets en relation avec le jeu.
MANUELA PAUL-CAVALLIER
MÉTIERS D’ART (doreur)
Artisan d’art pour la dorure sur bois, Manuela PaulCavallier crée des patines d’or pour les décorateurs
d’intérieur et des œuvres abstraites de pigments et
feuilles d’or. Elle utilise les techniques ancestrales
italiennes et françaises des XIIIe et XVIIIe siècles.
Son projet pour la Villa Kujoyama s’articule autour
de deux axes : la recherche, le partage et la création
autour des techniques ancestrales de la pose de la
feuille d’or sur bois et laque et le travail de création
autour de l’épure du geste, inspiré de l’art Mingei, du
Livre du thé d’Okakura et de L’éloge de l’ombre de Tanizaki.
VINCENT ROMAGNY
CRITIQUE D’ART
Vincent Romagny est commissaire d’exposition et
éditeur indépendant. Il a organisé l’exposition intitulée Aires de Jeux et publié Anthologie d’aires de jeux
d’artistes, aux éditions Infolio. Il a été commissaire
d’exposition à la Fondation d’Entreprise Ricard et à
la galerie Air de Paris. Il écrit dans les revues Hypertexte, Mouvement et pour les Archives de la Critique
d’art. Depuis 2013, il enseigne la philosophie de l’art
à l’École des Beaux-Arts de Marseille.
Son projet à la Villa Kujoyama poursuit ses réflexions
sur les aires de jeu avec pour objectif de contribuer
à cerner le rapprochement de cet objet urbanistique
avec les courants esthétiques, théoriques et pratiques de l‘art contemporain au Japon.
dossier de presse – Villa Kujoyama
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NELLY SAUNIER
AURORE THIBOUT
MÉTIERS D’ART (plumassière)
MÉTIERS D’ART ET MODE (créatrice textile)
Plumassière depuis l’âge de 14 ans, Nelly Saunier a
suivi des études à l’école Olivier de Serres. Elle a collaboré avec Jean-Paul Gaultier sur plusieurs collections s’échelonnant pendant dix-sept années. Elle a
travaillé également avec Olivier Theyskens pour Nina
Ricci, Ricardo Tisci pour Givenchy, Jean-Charles de
Castelbajac, Paco Rabanne, Jérôme Dreyfus...
Son projet à la Villa Kujoyama est de collaborer avec
des artisans d’art japonais afin de créer un motif textile aux codes couleurs hybrides homme-femme. Les
motifs seront revisités pour créer un tissu symbolisant
ces nouvelles alliances où la plume, son matériau de
prédilection, sera mêlée aux architectures du textile.
Issue des écoles d’Arts Appliqués Duperré et des
Arts Décoratifs, Aurore Thibout est créatrice de costumes pour les arts vivants, Grand Prix du 21e Festival
d’Hyères et Grand Prix de la Création de la Ville de
Paris 2013. Son travail est régulièrement exposé et
ses éditions limitées sont diffusées en Europe, au
Japon et aux Etats-Unis.
Son projet pour la Villa Kujoyama revisite la méthode
du Katazome et du Yusen, techniques japonaises traditionnelles de teinture sur soie et d’impression au
pochoir à la pâte de riz qui autorisent une finesse
graphique exceptionnelle. Elle envisage de collaborer
avec des artisans locaux pour créer, en édition limitée, une édition textile écologique pour sa prochaine
collection.
CÉLINE SYLVESTRE
MÉTIERS D’ART (créatrice de bijoux)
Après un apprentissage traditionnel de bijouterie
joaillerie dans un établissement professionnel à Lyon,
Céline Sylvestre a suivi un enseignement de bijouterie
contemporaine auprès de l’Association pour la Formation et le Développement des Arts appliqués. Elle
a récemment pris en charge avec Laurence Verdier et
Galatée Pestre, le commissariat de la nouvelle scène
internationale de la bijouterie contemporaine Les
circuits bijoux.
Le Japon compte plusieurs techniques traditionnelles d’incrustation sur métal et d’ornementation
dont elle souhaite s’inspirer pendant son séjour à la
Villa Kujoyama afin de développer une collection et un
répertoire de bijoux.
ANDREW TODD ET KIICHIRO HAGINO
ARCHITECTURE
Andrew Todd est largement reconnu pour ses études
et réalisations de théâtre notamment le théâtre élisabéthain du Château d’Hardelot et le Dreamtheatre
de Ris-Orangis. Il est pionnier en France de l’usage
du bambou et du bois lamellé-croisé. Il a été nommé
Chevalier des Arts et des Lettres en 2011.
Après avoir conçu des résidences dans la région d’Osaka
et Tokyo, Kiichiro Hagino est profondément impliqué,
depuis 5 ans, dans un travail sur la péninsule de Noto
dans le nord-est du pays. Suite au séisme, il est devenu expert de techniques ancestrales de construction
en bambou, en papier et en terre, qu’il utilise pour
restaurer des bâtiments traditionnels. Andrew Todd
et Kiichiro Hagino ont étudié ensemble à l’Université
de Pennsylvanie dans les années 80.
L’objectif de leur résidence en duo à la Villa Kujoyama
est de développer une approche et une compréhension
mutuelles entre leurs deux cultures architecturales à
travers l’usage d’un matériau commun : le bambou.
20
05. LES ANCIENS RÉSIDENTS
DE LA VILLA
Depuis 1992 et pendant plus de 20 ans, la Villa Kujoyama
a accueilli près de 270 artistes et créateurs de toutes les disciplines :
architecture, littérature, musique, performance, théâtre, cinéma,
arts numériques, critique d’art et commissariat d’exposition, design,
métiers d’art, mode… Certains anciens résidents ont acquis
une notoriété importante dans leur discipline après la résidence,
mais d’autres intègrent la Villa à l’issue d’un parcours confirmé.
05.1. Ils ont fait l’histoire de la Villa Kujoyama !
De nombreux résidents reviennent au Japon à l’issue
de leur séjour afin de prolonger le travail commencé
et renforcer les liens établis.
Parmi les résidents, peuvent être cités, par année :
1992 > DANSE
Susan Buirge
1993 > PHOTOGRAPHIE
Xavier Lambours
Ange Leccia
ARTS PLASTIQUES
1994 > AUDIOVISUEL
Dominique Noguez
1995 > ARTS PLASTIQUES
RECHERCHE
1996 > LITTÉRATURE
Xavier Veilhan
Éric Mézil
Jean-Philippe Toussaint
1997 > ARTS PLASTIQUES
Dominique Gonzalez-Foerster
Jean-Luc Vilmouth
Kasper Toeplitz
ARTS PLASTIQUES
MUSIQUE
2003 > ARCHITECTURE
Philippe Rahm
RECHERCHE Corinne Atlan
THÉÂTRE Pascal Rambert
2004 > RECHERCHE
2005 > MODE
Olivier Saillard
2006 > PHOTOGRAPHIE
Vincent Beaurin
Nestor Perkal
RECHERCHE Christine Buci Glucksmann
2001 > DANSE
Emmanuelle Huynh
Antoine d’Agata
2007 > ARTS PLASTIQUES
RECHERCHE
Mathieu Mercier
Pascal Beausse
2008 > BANDE DESSINÉE
2010 > AUDIOVISUEL
1998 > DESIGN
DESIGN
Olivier Reneau
Nicolas de Crécy
Valérie Mréjen
& Bertrand Schefer
2011 > DANSE David Wampach
DESIGN
José Lévy
2012 > DESIGN Pierre Charpin
dossier de presse – Villa Kujoyama
Liste de quelques résidents par discipline
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05.2. Témoignages d’anciens résidents
LES PHOTOGRAPHES
Thierry Girard, Antoine d’Agata,
Ornela Vorpsi et Philippe Marinig
LES ÉCRIVAINS
Yann Apperry, Dominique Noguez,
Jean-Philippe Toussaint, Philippe Forest, Luc Lang,
Patrick Cahuzac, Olivier Adam, Corinne Atlan,
Muriel Barbery, Céline Curiol, Valérie Sigward,
Vincent Eggericx, Eric Sadin, Agnès Giard,
Céline Minard, Pierre Vinclair, Philippe Adam
LES AUTEURS DE BANDE DESSINÉE
Frédéric Boilet, Emmanuel Guibert,
Nicolas de Crécy, Pierre La Police,
Pierre Gajewski
LES PLASTICIENS
Mathieu Mercier, Jean-Luc Vilmouth,
Laurent Pariente, Ange Leccia, Pierre Labat,
Benoît Broisat, Dominique Gonzalez-Foerster
et Romain Kronenberg
LES CHORÉGRAPHES
Susan Buirge, Emmanuelle Huynh,
Jennifer Lacey, Gisèle Vienne, David Wampach
Les anciens résidents considèrent leur séjour à la
Villa Kujoyama comme une étape décisive dans l’évolution de leur carrière. On peut souligner à travers
leurs témoignages l’impact des rencontres, tant artistiques que professionnelles.
Corinne Atlan, a traduit plus de 50 œuvres japonaises
(romans, poésie, théâtre). Elle est également auteur
de l’essai Entre deux mondes sur la traduction.
« Immédiatement, j’ai vu dans ce lieu si inspirant un
Japon en miniature, permettant ces allers-retours typiques entre les néons de la ville et les hauteurs peuplées
de fantômes et d’esprits. »
José Lévy, styliste de prêt-à-porter, puis créateur
d’objets entre arts plastiques et arts décoratifs.
La Villa est « le tournant d’une vie », « une expérience
unique » « un lieu particulier, étonnant, bousculant. Se
lever le matin et pouvoir admirer de sa terrasse l’une
des plus belles vues sur Kyoto est un cadeau rare. »
LES COMPOSITEURS
Allain Gaussin, André Bon, José Manuel López
López, Hacene Larbi, Marzena Komsta,
Fabrice Planquette, Jean-Luc Hervé,
Philippe Manoury, Claire-Mélanie Sinnhuber,
Bertrand Gauguet et Yves Chauris, Kasper T. Toeplitz
LES RÉALISATEURS
Malek Bensmaïl, Denis Dercourt,
Camille de Casabianca, Jean-Charles Fitoussi,
Judith Cahen, Christian Merlhiot, Valérie Mréjen
LES METTEURS EN SCÈNE
Kasper T. Toeplitz, compositeur et musicien français
d’origine polonaise né en 1960.
« J’ai obtenu la bourse de la Villa Kujoyama, un séjour
de 6 mois qui, en général, laisse toujours une empreinte
profonde dans la sensibilité des compositeurs, au contact
d’une musique traditionnelle et rituelle qui se perpétue
dans les temples de Kyoto. » « C’est là que j’ai rencontré
des musiciens comme Zbigniew Karkowski, Atau Tanaka
ou Dror Feiler, et toute la scène Noise japonaise qui m’a
fait changer de cap ».
Pascal Rambert et Sandrine Garbuglia
LE CONTEUR
Stéphane Ferrandez
LES COMMISSAIRES D’EXPOSITION
Elodie Royer, Yoann Gourmel, Pascal Beausse,
Olivier Saillard
L’ARCHITECTE
Philippe Rahm
LES DESIGNERS
Christian Ghion, Patrick Nadeau, Sébastien Cordoleani,
Franck Fontana et José Levy, Pierre Charpin
Emmanuelle Huynh, née en 1963, danseuse et chorégraphe française de danse contemporaine.
« Lorsque je suis arrivée au Japon, j’ai pu expérimenter la
rencontre entre la danse, d’autres pratiques artistiques
et d’autres champs de recherche pure, des sciences à
la philosophie ». « Depuis ce moment, j’ai gardé un lien
avec le Japon qui se déploie à la fois sur une recherche
artistique et pédagogique. « L’Institut français au Japon
et la Fondation d’entreprise Hermès nous ont accompagnés sur place dans ces prospectives. »
22
06. LA JOURNÉE D’INAUGURATION
La Villa Kujoyama sera inaugurée le 4 octobre 2014, lors de Nuit
Blanche à Kyoto, en présence du ministre des Affaires étrangères
et du Développement international Laurent Fabius, du maire de Kyoto
Daisaku Kadokawa et des directeurs de la Villa Christian Merlhiot
et Sumiko Oé-Gottini.
La cérémonie d’ouverture comprendra les interventions artistiques
d’anciens résidents : un parcours olfactif proposé par José Lévy,
une installation d’Ange Leccia, l’ikebana de Maître Shuhô ainsi
qu’un solo de danse par Susan Buirge.
ANGE LECCIA - MAÎTRE SHUHÔ
Mer / À ce moment
La première rencontre d’Ange Leccia et Maître Shuhô
a eu lieu au Palais de Tokyo à Paris en 2012. Elle a
engendré plusieurs collaborations, des sessions de
travail en France et au Japon et une exposition avec
les artistes du Pavillon Neuflize OBC, le laboratoire
de création du Palais de Tokyo. À la fin de cette première série d’échanges, Ange Leccia a offert à Maître
Shuhô une version réactualisée de son œuvre de 1991
intitulée Mer. Ce sont les images que Maître Shuhô a
choisies pour entamer un dialogue avec sa pratique
de l’ikebana. La performance qu’elle donnera pour la
cérémonie d’inauguration de la Villa Kujoyama restitue une étape de cet échange entre les deux artistes.
À ce moment
Durée 10 min. Performance à 16h15. Salle Polyvalente.
« Mer, l’œuvre que m’a offerte Ange Leccia, représente
pour moi la respiration de l’Univers. La houle produite
par les flots est la même que la vie de tout être qui ne
cesse d’avancer. C’est maintenant. » Maître Shuhô
Ce projet est réalisé avec la participation de l’École
TASK -Traditional Arts Super College de Kyoto.
Ange Leccia est né en 1952 à Minerviu. Après des
études en arts plastiques à l’Université de Paris 1
Panthéon-Sorbonne, il réalise son premier film Stridura (1980) en utilisant le 16 mm alors qu’il engage
une réflexion sur les images de télévision avec TV+
(1979). De 1981 à 1983, il est pensionnaire à la Villa
Médicis et en 1985, devient professeur à l’École supérieure d’art de Grenoble. Parallèlement, Ange Leccia
développe des installations minimales qui revisitent
la question du ready-made à travers des face-à-face
d’objets industriels où la mythologie du cinéma est
très présente. Il expose dans de nombreuses institutions internationales telles que le Guggenheim de
New York (1986), la Documenta 8 (1987) et le Skulptur
Projekte Münster (1987). À partir des années 1990, il
revient principalement à la vidéo avec Mer (1991), Explosions (1994) ou Orage (1999) et coréalise des films
avec Dominique Gonzalez-Foerster. En 2001 il devient
directeur du Pavillon Neuflize OBC, le laboratoire de
création du Palais de Tokyo à Paris et prolonge son
travail à travers des œuvres comme Azé, sorti en salle
en 2004 ou La Déraison du Louvre (2006) avec Laetitia
Casta. En 2009, il réalise son premier long métrage de
fiction, Nuit bleue qui sort en salles en 2010. Le MAC/
VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne en
2013 et le Palais de Tokyo à Paris en 2014 lui ont
consacré chacun une exposition personnelle.
Shuhô est maître d’ikebana du temple Ginkaku
Jishôji, Pavillon d’Argent à Kyôto.
Née à Kôbe, elle intègre l’Ecole d’ikebana MusôShinkoryû rattachée au temple Ginkaku Jishôji. Par
la suite, elle étudie l’art floral de l’époque du shôgun
Yoshimasa Ashikaga (15e siècle), fondateur de la villa
Higashiyama-den. Son travail porte sur l’origine de
l’art floral.
En avril 2011, le dôjo (centre d’étude) du temple Ginkaku Jishôji a été ouvert pour présenter l’ensemble
de la culture Higashiyama sur la base de « Isshi dôjin »,
dossier de presse – Villa Kujoyama
l’esprit d’équité cher au shôgun Yoshimasa Ashikaga.
Elle assure la direction de la section d’ikebana depuis
sa création. Par ailleurs, elle développe les activités
du programme d’échanges culturels internationaux
du temple notamment avec la France depuis 2008, et
avec Hong-Kong depuis 2010.
Depuis 2013, elle collabore avec des artistes contemporains de différentes disciplines, comme la musique ou encore les arts plastiques. Ces nouveaux
horizons lui permettent d’exercer son art floral en
dehors de toute distinction entre art traditionnel et
art contemporain.
SUSAN BUIRGE
Dogu déterré
Durée 10 min. Performance à 20 h. Jardin nord de la Villa.
En écho à son solo intitulé Grand Exil, donné lors de
l’inauguration de la Villa Kujoyama en 1992, Susan
Buirge présente sa dernière pièce chorégraphique,
Dogu- déterré, confiée à la danseuse Hiroko Tamura
accompagnée à la flûte japonaise par le musicien
Motoyashi Hida. Cette création est inspirée par d’ar- dont la
chaïques statuettes japonaises, les Dogu,
danse explore les usages traditionnels pour formuler un souhait. Dans le contexte de la Villa Kujoyama,
cette danse devient une promesse d’avenir faite au
jour de la réouverture de la résidence.
Née à Minneapolis en 1940, et naturalisée française,
Susan Buirge a résidé en France de 1970 à 2008 et
habite au Japon depuis cette date.
Elle aborde la danse dès l’enfance et découvre la
danse moderne à l’université du Minnesota où elle
obtient son diplôme et crée son premier solo, Trilogy
(1962). Elle danse dans la compagnie d’Alwin Nikolais
de 1963 à 1967. En 1970, elle s’installe en France et
fonde le Danse-Théâtre-Expérience qui deviendra en
1975 le Susan Buirge Projet, puis en 1994 Ma To Ma,
et enfin La compagnie de Susan Buirge en 1999. Elle
voyage en Ethiopie, Grèce, Syrie, Japon, Taiwan et
Inde pour se nourrir d’autres traditions et après son
solo Grand Exil (1990) se consacre à la recherche, la
chorégraphie et l’écriture.
Elle a rejoint les courants minimalistes abstraits tout
en défendant une danse sensuelle. Son besoin de
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rencontres et d’échanges trouve toute sa dimension
lors de performances en collaboration avec des écrivains, plasticiens et vidéastes, remettant en question
le rôle du chorégraphe et la relation avec le public.
Ce parcours d’avant-garde a connu un tournant
majeur avec Parcelle de Ciel (1985), pièce lumineuse
et emblématique où les jeux formalistes servaient à
faire apparaître une puissance émotive hors de tout
contexte illustratif et narratif.
À l’écoute des mythes fondateurs, elle se tourne par
la suite vers l’Orient et le Japon qui devient une nouvelle terre d’accueil et lui permet de poursuivre ses
recherches sur la complémentarité des traditions
anciennes et de l’art contemporain. Le Cycle des
saisons, commencé en 1992 lors de son séjour à la
Villa Kujoyama se conclut six ans plus tard en 1998.
En 2008, le choix de vivre au Japon conduit Susan
Buirge à la mise en place de Plateforme, un lieu dédié
aux échanges entre la danse contemporaine et les
danses rituelles de l’Asie.
JOSÉ LEVY
Le veilleur
Parcours olfactif et lumineux à travers les espaces
de la Villa Kujoyama composé de bougies parfumées
habillées d’étuis décorés. Les parfums mélangent
l’idée de fleurs blanches et de feu de bois.
Sur la terrasse ouest du bâtiment, face à la ville de
Kyôto, Le veilleur est une sculpture lumineuse monumentale à l’effigie d’un samouraï.
« Le veilleur est la suite de mon projet Judogi qui réinterprétait des souvenirs d’enfance de la collection d’art
japonais de mes grands-parents. Ces fabricants français d’objets d’arts martiaux aimaient nous faire partager leur relation de grande proximité avec le Japon. Mon
grand-père Anatole avait même importé une machine à
fabriquer les tatamis qu’il avait installée dans la Beauce.
Cette sculpture lumineuse rend hommage à son armure
de samouraï, qui me fascinait. » José Levy
Projet réalisé en partenariat avec diptyque et
en collaboration avec Kyoto University of Art
and Design sous la direction de Tsubaki Noboru,
Shinichi Yanaï, Eric Luong et Masayuki Ikenaga.
24
Avec la participation de Takanobu Okada, Takuya
Okado, Yui Otsuka, Yuragi Wakiya, Shuichi Sugita,
Ryohei Fujii, Takahiro Nagao, Koushin Nakamura
José Lévy est né à Paris. En rupture avec les codes de
l’époque, qui exaltent alors les valeurs des années 80,
ses collections de vêtements s’inspirent de Tati, Modiano ou Jacques Demy et lui assurent une visibilité
immédiate et une audience internationale. Il obtient
plusieurs prix dont celui de la Ville de Paris et expose
à la fondation Cartier.
Pendant 13 ans, José Lévy a imposé son univers sur
la scène de la mode masculine en s’affirmant à la
fois comme un coloriste hors pair et un tailleur au
regard précis. Dans le même temps il a enchaîné des
collaborations extérieures marquantes en dirigeant
le style de Holland & Holland, Nina Ricci, Cacharel
et Emanuel Ungaro. Désireux de s’adresser au plus
grand nombre, il a signé également des collaborations avec Monoprix, La Redoute ou André.
Créateur libre et curieux, éclectique et concentré,
il a toujours illustré son regard très personnel en
collaborant depuis le début de sa carrière avec de
nombreux artistes, photographes et plasticiens, architectes ou musiciens.
Depuis 2007, il se consacre totalement à un travail
de création transversale, entre arts plastiques et arts
décoratifs. Il a exposé notamment chez Emmanuel
Perrotin, ToolsGalerie et à la Manufacture de Sèvres.
ANGE LECCIA
Villa Kujoyama, Images souvenirs, 1992/1993
Durée 9 min 30. Diffusion en boucle.
Cette installation vidéo d’Ange Leccia a été réalisée
en 2014 à partir d’images d’archives tournées lors de
l’ouverture de la Villa Kujoyama dont il était l’un des
premiers résidents.
Elle est réalisée avec la participation de l’École TASK
Traditional Arts Super College de Kyoto.
« À propos de sa résidence à la Villa Kujoyama, Ange
Leccia explique y avoir puisé une véritable attitude, si ce
n’est une esthétique, fondée sur la concentration et la
simplicité, ainsi qu’une attention sans cesse renouvelée
à la nature. Cette approche ne fut pas vécue comme une
rupture mais comme la confirmation de sa propre sensibilité. Ce n’est donc pas un hasard si l’artiste choisit de
faire appel à la trame du quotidien captée dans ses films
de famille pour évoquer cette période. Relevant presque
du film amateur, Villa Kujoyama, Images souvenirs
montre ici comment l’artiste travaille à partir de la banalité pour trouver les moyens de l’enchanter. Au milieu
des enfants qui s’amusent et des rencontres au sein de
l’atelier, le spectateur peut aussi observer quelques-uns
des motifs chers à l’artiste, tels cette fumée qui s’élève
dans le ciel de Kyôto ou les images télévisées de Rie
Miyazawa qui donneront lieu à une œuvre symbolique
pour commémorer la tragédie d’Hiroshima. La boucle
musicale tirée du groupe de rock japonais RC Succession joue alors les ritournelles et rappelle que le passé
se combine toujours au présent - à jamais recommencé. » Fabien Danesi
Partenaires de la cérémonie
de réouverture de la Villa Kujoyama
dossier de presse – Villa Kujoyama
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07. L’INSTITUT FRANÇAIS
Outils d’échanges interdisciplinaires et de dialogues
interculturels, les programmes de résidences sont
au cœur de l’action de l’Institut français.
07.1. Les programmes de résidences
de l’Institut français
Les programmes de résidences de l’Institut français
permettent chaque année à plus de 120 créateurs
français et étrangers – artistes, cinéastes, commissaires d’expositions, auteurs, etc. – de séjourner
quelques mois dans un autre pays que le leur pour
développer un projet de recherche et de création, à
l’aide d’une allocation et/ou de la mise à disposition
d’un logement. L’immersion dans un autre pays, une
autre culture, une autre langue offre aux créateurs la
possibilité d’une mise en perspective de leurs pratiques,
et contribue à enrichir leur travail. Elle donne parfois
naissance à des projets de collaboration inattendus.
Outre la Villa Kujoyama, l’Institut français met en
place une dizaine de programmes de résidences
chaque année, dont notamment :
Les résidences en France
Cité internationale des arts. Ce programme est destiné à des créateurs étrangers (toutes disciplines),
identifiés par les services culturels des ambassades
de France, qui souhaitent développer un projet de
création et de recherche à Paris.
Récollets. Le programme de résidences au Centre
international des Récollets s’adresse à des artistes
étrangers confirmés (littérature, arts de la scène,
arts visuels).
Les résidences à l’étranger
Hors les murs. Ce programme est destiné à des
créateurs français (toutes disciplines) ou domiciliés
en France, souhaitant expérimenter et développer un
projet spécifique à l’étranger.
Louis Lumière. Ce programme vise à soutenir la
jeune création cinématographique documentaire et
à favoriser le développement de projets à l’étranger.
Résidences américaines. Ce nouveau programme
de résidences en arts visuels et arts numériques,
s’inscrit dans un partenariat avec une structure
locale américaine identifiée par l’artiste et ouvert à
l’ensemble du territoire américain.
07.2. L’Institut français
L’Institut français est l’opérateur du ministère des
Affaires étrangères et du Développement international pour l’action culturelle extérieure de la France.
Acteur de la diplomatie culturelle, l’Institut français
est aujourd’hui une marque unique à travers 96 pays
étrangers et en France. Il assure la promotion des
artistes, des architectes, des idées, des œuvres et
des industries qui contribuent à présenter une image
innovante et dynamique de la création en France. Il
contribue au dialogue des cultures et anime des communautés professionnelles dans chaque secteur de
son activité tout en accompagnant le réseau culturel
français à l’étranger.
En 2014, l’Institut français initie
et organise dans 96 pays :
• 2 000 projets culturels ou artistiques,
• plus de 450 projets réalisés en partenariat
avec les collectivités territoriales,
• près de 36 000 projections de cinéma,
• la traduction de 750 titres français,
• l’accueil en résidence de plus
de 120 créateurs français et étrangers…
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08. VISUELS DISPONIBLES
© Adrien Petit
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© Adrien Petit
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© Christian Merlhiot
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© Christian Merlhiot
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© José Lévy
Christian Merlhiot et Sumiko Oé-Gottini © Justine Emard
09. CONTACTS PRESSE
BRUNSWICK ARTS
Roya Nasser
T +33 (0)6 20 26 33 28
[email protected]
Benoît Loiseau
T +33 (0)6 26 25 51 59
[email protected]
Leslie Compan
T +33 (0)6 29 18 48 12
[email protected]
INSTITUT FRANÇAIS
Département Communication
Caroline Cesbron
Directrice
T +33 (0)1 53 69 83 06
[email protected]
Marie Bauer
Directrice adjointe
T +33 (0)1 53 69 32 25
[email protected]
Sophie Sellier
Chargée de communication
T +33 (0)1 53 69 30 12
[email protected]

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