Les religieuses, l`urbaniste et les enfants du bon Dieu
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Les religieuses, l`urbaniste et les enfants du bon Dieu
AIX-EN-PROVENCE Exemplaire de 1266 [Email:[email protected] - IP:81.251.231.250] 5 Samedi 26 Mai 2012 www.laprovence.com Pays d’Aix Natation crée son "club business" Les religieuses, l’urbaniste et les enfants du bon Dieu La première pierre de la crèche de Sextius-Mirabeau a été posée hier. Elle sera gérée par les sœurs de Notre-Dame de la Merci. Le projet permet aussi de sanctuariser le site du couvent L e couvent de Notre-Dame de la Merci, c’est un îlot de paix, de verdure et d’histoire au cœur de la zone d’aménagement concertée (Zac) Sextius-Mirabeau. Là, entre le Grand théâtre de Provence et les Allées provençales, se tient le siège provincial - les mécréants traduiront hors les murs du Vatican - d’une congrégation qui, à la fin du XIXe, avait fait vœu (mais l’activité est heureusement tombée en désuétude) de racheter les esclaves chrétiens capturés par les pirates maures d’Alger. L’autre activité des sœurs de la Merci, c’était l’éducation et l’enfance. Et voilà qui rejoint di- "À Fayence, on a déjà une crèche et des sœurs puéricultrices." rectement l’actualité du moment du couvent aixois. C’est là, en effet, qu’hier matin, élus locaux, promoteurs immobiliers et religieuses se sont retrouvés pour poser la première pierre de la future crèche de la Merci, soit quarante berceaux attendus pour la fin 2013. Sous quatre étages abritant vingt-quatre logements privés - le programme Opéra-Rotonde -, la crèche sera accueillie au rez-de-chaussée du bâtiment à construire, un pied d’immeuble qu’elle partagera avec 350 m² de surface commerciale ouverte sur l’avenue Max-Juvénal. "Une opération difficile à monter", re- Les sœurs de Notre-Dame de la Merci ont confié une parcelle à un promoteur immobilier. Il y construit un immeuble d’habitation, mais aussi une crèche qui sera gérée par le couvent. / PHOTO SERGE MERCIER connaît Mireille Vernerey, directrice régionale d’Ogic, le promoteur de l’opération. Difficile parce que le chantier est en plein centre-ville, qu’il a dû s’insérer au chausse-pied dans l’existant et aussi "parce que, pour nous, c’est un tout petit programme, donc moins facile à équilibrer financièrement", poursuit Mireille Vernerey. Qu’on se rassure tout de même pour le pauvre compte en banque d’Ogic, les vingt-quatre appartements de l’Opéra-Rotonde se sont d’ores et déjà vendus - "c’est parti en une matinée" - au prix moyen de 8 000 ¤ le mètre carré. De l’aveu même du promo- teur immobilier, la congrégation s’est montrée une redoutable négociatrice avant de céder son terrain… Ainsi, à la livraison du programme, elle recevra en donation de la part d’Ogic un appartement de type 2 et la fameuse crèche. Car les sœurs de la Merci géreront elles-mêmes la structure petite enfance, pour la partie administrative, mais aussi pour l’animation. "On le fait déjà en Italie et en France, à Fayence (Var, Ndlr), où on a une crèche et des sœurs puéricultrices", explique sœur Dominique, responsable de la communauté aixoise. Les futurs bambins accueillis à la crèche de Sextius-Mi- LES REPÈRES 40 Le nombre de places dans la future crèche de la Merci. 1750 Le nombre d’enfants actuellement accueillis dans les 20 crèches municipales et 8 crèches associatives d’Aix. 8 millions d’¤ Le coût du programme Opéra-Rotonde (crèche, logements et commerces), financés par le promoteur Ogic. Fin 2013 La date de livraison prévue. rabeau profiteront, en outre, du magnifique jardin du couvent. Si le projet de crèche rejoint la mission historique de l’ordre, le montage immobilier intéressait aussi la congrégation à un autre titre. Car si aujourd’hui l’emprise du couvent semble sauvé à long terme, le ciel n’a pas toujours été aussi dégagé au-dessus de la Merci. À l’époque de Félix Ciccolini, le maire bâtisseur aux manettes d’Aix-en-Provence de 1967 à 1978, le couvent était intégré aux toutes premières projections de la Zac Sextius-Mirabeau. C’est finalement le successeur de Ciccolini, Alain Joissains, qui extirpera le site du périmètre de la Zac. Et c’est donc l’actuelle maire, Maryse Joissains, qui a finalisé le projet immobilier. Lequel, quoique de petite taille, bloque les possibilités de construction de l’ensemble du périmètre. Et, du coup, préserve l’avenir du couvent. Derrière ce savant montage se cache aussi un homme discret, Maurice Milon, un proche de la famille Joissains et surtout le descendant d’une longue lignée aixoise de conseillers auprès des ordres religieux, dont le grand-père, Joseph, assistait déjà le couvent en 1905 au moment de la séparation des biens de l’Église et de l’État. Il confie lui-même suivre le dossier "depuis dix ans". Et la directrice régionale d’Ogic lui accorde de bonne grâce "de grandes qualités de négociation". Les sœurs peuvent lui dire merci ? Guénaël LEMOUÉE [email protected] Gaëtan Le Deist. / PHOTO M.D. Pays d’Aix Natation lance son "Club des partenaires". Pour Gaëtan Le Deist, responsable du partenariat, il s’agit de créer et de booster le réseau professionnel ainsi que les relations publiques, développer le chiffre d’affaires, la cohésion interne. L’intérêt pour les entreprises d’adhérer? Un partage de valeurs : "Individuellement avec le don de soi, la combativité, la persévérance. Collectivement par la réactivité, le développement, les résultats et l’esprit d’équipe", souligne Gaëtan Le Deist pour qui "il ne s’agit pas d’un énième club, mais d’un club pour travailler ensemble". En pratique, les membres partenaires seront conviés à partager un petit-déjeuner au Campanile La Beauvalle chaque mardi de 7h30 à 9h. L’occasion de parler de son quotidien (activités, besoin d’aide, etc.), d’échanger les bonnes pratiques. Mais aussi de faire le point sur les résultats sportifs du club, les compétitions à venir... Le tout dans une ambiance décontractée. Qui dit club dit adhésion. Le responsable du partenariat rappelle que le mécénat sportif est un don financier ou en nature qui apporte les mêmes avantages fiscaux que l’humanitaire ou l’art : un don de 1 000 ¤ revient à 400 ¤ après impôt. M.D. Gaëtan Le Deist : 06 88 70 02 18 ou 04 42 21 31 61.