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UNION INTERNATIONALE DES HUISSIERS DE JUSTICE ET OFFICIERS JUDICIAIRES INTERNATIONAL ASSOCIATION OF JUDICIAL OFFICERS M AGAZIN E I N T E R N A T I O N A L L’UIHJ SUR TOUS LES FRONTS ! UIHJ ON ALL FRONTS! Roumanie - Romania Rencontre avec le président de la République Meeting with the President of the Republic Thaïlande-Vietnam UIHJ-EUROMED Afrique - Africa L’UIHJ entre en Asie Thaïland and Vietnam: UIHJ enters Asia Un nouvel axe de coopération A new axis of co-operation Ohada et Ufohja en action Ohada and Ufohja in action SEMESTRIEL JUILLET/DÉCEMBRE 17 2004 BIANNUAL JULY/DECEMBER Sommaire EUROPE AMÉRIQUES Grand chamboulement de notre profession Major upheaval in our profession Les huissiers de justice du Québec ont déjà leur « Allée des huissiers »… Ils ont maintenant leur « Signatures ». The enforcement agents or ‘huissiers’ of Quebec already have their own ‘Allée des huissiers’… They now have their very own ‘Signatures’. L’UIHJ, en sa qualité d’OING, participait à la 57e assemblée générale de l’ONU à New-York des 8 au 10 septembre 2004 UIHJ, in its capacity as NGO, took part in the 57th general assembly of the United Nations in New York, 8-10 September 2004 3 5 Les Onallo Birosagi Vegrehajto reconnaissants envers l’UIHJ The recognition felt by the Onallo Birosagi Vegrehajto towards the UIHJ 7 10 119 Les huissiers de justice arméniens dans l’attente de réformes Armenian enforcement agents await reforms 13 15 121 Le nouveau visage de l’huissier de justice européen The new face of the European enforcement agent 19 21 Centre européen de formation en matière d’exécution (EETC) European Enforcement Training Centre (EETC) 24 25 L’UIHJ auditionnée par le Conseil de l’Europe The UIHJ is heard by the Council of Europe 26 29 117 122 ASIE AFRIQUE L’Algérie veut créer son école de procédure Algeria wants create a school for judicial officers Le rôle de l’huissier de justice dans la société marocaine et son implication dans l’action internationale The role of judicial officers in Moroccan society and their involvement in international development 82 83 85 86 L’UIHJ et une délégation française en Thaïlande The UIHJ and a French delegation in Thailand 109 111 L’UIHJ à la rencontre du Vietnam UIHJ meets with Vietnam 114 115 Colloque International de Tunis – 19 mars 2004 : Contribution des huissiers de justice à la mise en œuvre d’un ordre judiciaire mondial International Seminar of Tunis – 19 March 2004: Contribution of enforcement agents to the implementation of a judicial order throughout the world 91 92 M. Serigne Diop, ministre d’Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice Mr Serigne Diop, Minister of State, Attorney General/Lord Chancellor, Minister of Justice 94 Une étoile montante s’est éteinte dans l’espace Ohada A rising star has fallen in Ohada 96 97 95 Alphonse Kibakala, chevalier national dans l’ordre du dévouement congolais Alphonse Kabakala, knight of the national Congolese devotion order 88 88 Séminaire UFOHJA à Libreville les 13 et 13 février 2004 The UFOHJA (Training Unit for Enforcement Agents in Africa) Seminar in Libreville on the 12th and 13th of February 2004 88 89 2e conférence des présidents de la zone centrale et occidentale de l’Afrique. 2nd Conference of Presidents of the Central and Western Africa zone 98 100 La mise en orbite de l’Ecole nationale de procédure de Tunisie The launch of the National School of Legal Proceedings in Tunisia 90 90 Me Jacques Isnard, Officier de l’Ordre national du mérite Mr Jacques Isnard Q.C., Officer of the National Order of Merit 103 104 Séminaire international de Dakar du 14 mai 2004 International Seminar in Dakar on the 14th of May 2004 105 107 17 2004 Éditorial 3 Le Conseil de l’Europe adopte une recommandation en matière d’exécution des décisions de justice The Council of Europe adopts a recommendation relating to the enforcement of decisions of justice 34 Le 21 mai 2004 à Barcelone ont eu lieu les festivités de la St-Yves The Festival of St. Yves took place on May 21st 2004 in Barcelona 35 36 Création d’UIHJ-Euromed à Marseille, le 30 avril 2004 Creation of the IUJO-Euromed in Marseille on April 30th, 2004 37 38 Un Forum huissier de justice international An International Forum of Enforcement Agents 40 42 Mission à Antananarivo : Les huissiers de justice malgaches Mission in Antananarivo: The Madagascan enforcement agents 44 46 Yves Martin succède à Jean-Claude Belot à la tête des huissiers de justice français Yves Martin takes over from Jean-Claude Belot at the head of the French Enforcement Agents 48 Mission thaïlandaise en France (18 avril-1er mai 2004) Thai mission to France (18th April - 1st May 2004) 50 51 Le 10e anniversaire de la Chambre nationale des huissiers de justice de Hongrie a été célébré à Topolca les 23 et 24 septembre 2004 The 10th anniversary of the Hungarian National Chamber of Enforcement agents was celebrated in Topolca on the 23rd and 24th September 2004 33 49 53 54 Séminaire nordique à Oslo du 8 au 10 octobre 2003 Nordic seminar in Oslo from the 8th to the 10th of October 2003 56 58 Colloque international à Cracovie International symposium in Krakow 59 62 Réforme de la procédure civile au Portugal : l’expérience du solicitador d’exécution The new civil Procedure in Portugal: the experience of enforcement solicitador 65 66 L’inquiétude des huissiers de justice roumains The consternation of the Romanian enforcement agents 67 68 Le président de la république de Roumanie, Ion Iliescu, au symposium des huissiers de justice des 15 et 16 octobre 2004, à Sinaia The President of the Republic of Romania, Ilon Iliescu, attends the enforcement agents’ international symposium in Sinaia, 15-16 October 2004 Un événement historique en Europe L’Europe à 25 : est-ce possible ? 25 European States: is this feasible? Union internationale des huissiers de justice et officiers judiciaires 42 rue de Douai - 75009 Paris - France Tél. : +33 (0)1 49 70 12 87 - Fax : +33 (0)1 49 70 15 87 http://www.uihj.com - [email protected] Grand chamboulement de notre profession 69 71 73 75 78 La profession, avec ses huissiers de justice essaimés autour de la planète, ressemble un peu à cet aigle à double tête aux regards rivés d’un côté, vers la fonction publique et de l’autre en direction du secteur privé. En fait, selon le système judiciaire du pays vers lequel on se tourne, les huissiers de justice sont soit agents de la fonction publique, soit professionnels libéraux exerçant leur activité sans autre dépendance que celle du contrôle des autorités judiciaires. Cette dilution de la profession entre deux formules qui sont autant de concepts dissemblables à modelé une image floue de l’huissier de justice. Même si le fondement commun reste l’exécution des jugements et des titres exécutoires, l’appréciation générale est que la fonction reste assez indéfinissable. Il suffit de se heurter un jour aux frontières d’un pays, à un policier, un peu plus zélé que d’autres, qui vous demandera la nature de votre profession, pour vous apercevoir qu’il n’est pas toujours aisé d’expliquer qui nous sommes sauf à évoquer la saisie et l’expulsion, sorte de logo qui nous caractérise aux yeux du public. UIHJ Magazine - Magazine semestriel d’information de l’Union internationale des huissiers de justice et officiers judiciaires Directeur de la publication : Jacques Isnard • Rédacteur en chef : Roger Dujardin • Rédacteur en chef adjoint : Mathieu Chardon Comité de rédaction : Jean-Paul Spinelli, Marc Schmitz, Jos Uitdehaag Edition - Réalisation : SAILING communication & technologies, 8 avenue des Minimes, F-94300 Vincennes - http://www.sailing-up.com Impression : Currenda sp. z o.o., Aleja Niepodległosci 703A - 81-853 Sopot Pologne - Tél. +48 58 5503875 - http://www.currenda.pl Éditorial Ce profil réducteur, ajouté aux sarcasmes, qui visent une corporation jouissant d’une image de marque controversée, est parfois ressenti comme une flétrissure. Pourtant cette image est mouvante, si l’on prend, par exemple, le cas de la France où le même huissier de justice qui irrite lorsqu’il procède à une expulsion, devient parfaitement estimable lorsqu’il dresse un constat. L’hétérogénéité de nos fonctions, les différences de statuts et l’absence d’une appellation professionnelle commune sont un frein à l’épanouissement de notre métier. Pendant que les huissiers de justice libéraux veillent au développement technologique et économique de leur offices les agents d’exécution, fonctionnaires, s’intéressent légitimement à leur condition de travail, à leur plan de carrière, à leurs rémunérations, etc., soit deux mondes différents. Le nom donné à nos confrères ou collègues est parfois romanesque : Messengers-at-arms en Ecosse, Krononofogdemyndigheten en Suède, Shikko-Kan au Japon. Pareil étal ne favorise pas beaucoup la perception de l’huissier de justice, au contraire des notaires ou des avocats, dont le vocable et le phonétisme, très voisins dans les langues émergeantes, sont quasiment universels. D’aucuns appellent à une autre cérémonie de baptême, voire à une appellation commune (traduite dans la langue de l’Etat) qui pourrait être – cela a été proposé – commissaire de l’exécution. Face à un paysage aussi chaotique, que faire ? Depuis bientôt 15 ans l’UIHJ s’est pénétrée de l’idée que le visage de notre profession en Europe et en Afrique doit s’esquisser autour d’un ensemble de critères incontournables : profession libérale procédant aux significations, à l’exécution, aux ventes publiques, voire aux constats, dotée d’un haute niveau de culture juridique, etc. Dès les années quatre-vingt-dix les Etats de l’ex bloc soviétique ont été approchés. Sous l’influence de l’Union, quasiment tous ont progressivement adopté un statut calqué sur le modèle français. Les perspectives d’élargissement de l’Union européenne nous amenaient, il y a peu, à prédire que bientôt l’Europe serait pourvue d’un corps d’huissier de justice à statut identique. Cette conviction qui a animé l’UIHJ dans sa détermination à favoriser l’arrivée de l’huissier de justice européen vient de trouver sa consé- 4 2004 17 cration. Une consécration certes espérée, mais certainement pas attendue aussi rapidement. Et il y a de quoi… En moins de 10 ans : l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la République Tchèque ont instauré le régime libéral. Dans la même période, le Portugal vient de créer le « solicitador de l’exécution » pendant que les procuradores espagnols affichent leurs ambitions à jouir des mêmes prérogatives que les huissiers allemands qui se prononcent pour un changement de statut en se tournant vers la profession libérale ! Il n’est jusqu’à l’Angleterre et le Pays de Galles qui se livrent à de profondes réformes en rénovant le statut de ses sheriffs officers et de ses baillifs ! En attendant un rapprochement avec Malte et Chypre, il n’est dans l’espace européen délimité par le traité d’Amsterdam que la Finlande, la Suède, l’Autriche et l’Italie qui campent sur leur position en maintenant un statut d’agent d’exécution fonctionnaire. Depuis le 1er mai 2004, date du passage à l’Europe à 25 membres, on peut affirmer -quelque soit le nom qu’on lui attribue- qu’est né un corps de professionnel de l’exécution (outre pour certains, de la signification, des constats et des ventes) à vocation libérale comparable à la France mais aussi au Benelux, à l’Ecosse, la Grèce… Ainsi, le vieux rêve que caressait notre pionnier Baudouin Gielen dans les années 1990 est en passe de se réaliser : l’huissier de justice européen a désormais un corps, sinon une âme et les choses depuis, évoluent à une cadence effrénée. Lors des Assises de Bruxelles sur le recouvrement en Avril 2004, 14 délégations venues d’Europe et du Canada étaient là pour parler recouvrement, réseau, techniques modernes de travail. Le mois suivant à Budapest lors du conseil européen de l’UIHJ, les thèmes étaient centrés sur le recouvrement, l’économie des offices, la technologie et la gestion. Le pragmatisme économique devenait un sujet récurrent, à telle enseigne que certaines délégations n’hésitaient pas à préconiser la modification de leurs règles de procédure internes pour mieux favoriser l’émergence de réseaux internationaux conçus suivant des normes statutaires communes. 17 2004 5 Dans l’Union européenne, l’heure est maintenant aux rapprochements tous azimuts et au langage commun entre les huissiers de justice. Au siège de l’Union les demandes d’informations concernant le recouvrement et l’exécution dans les Etats membres affluent, signe d’un contentieux transfrontalier exponentiel. Au plan des institutions internationales l’UIHJ est appelée à coopérer partout, à l’UE comme au Conseil de l’Europe, comme enfin à la Conférence de La Haye. Peut-être nous trompons-nous mais nous avons le sentiment très net que l’Europe judiciaire ne saurait se faire sans les huissiers de justice. Et que dire encore lorsqu’on sait que le même phénomène touche l’Afrique du Nord, l’Afrique centrale et occidentale voire la partie australe sans oublier Madagascar et l’Ile Maurice et que la Thaïlande et le Vietnam amorcent une réforme en s’inspirant du système français, pendant que l’Argentine lance ses premières légions pour la conquête du statut libéral. Qui pourrait affirmer après cela que nous ne vivons pas de vrais chamboulements dans notre profession ? Jacques Isnard Président de l’UIHJ Editorial Major upheaval in our profession The profession, with its enforcement agents throughout the world, is a bit like the famous twoheaded eagle with its eyes riveted on one side towards the public service and on the other side in the direction of the private sector. In fact, depending on the judicial system of the country we are looking at, judicial officers are either civil servants or private professionals, performing their duties without any dependency other than control by judicial authorities. This dilution of the profession between two systems, which are two quite different concepts, has resulted in a blurred image of the enforcement agent. Although the common basis remains enforcement of judgements and writs of execution, the general assessment is that this function remains relatively difficult to define. Just try to cross the border of a county, you might come across a policeman who is overenthusiastic and who asks you what your profession is. You will realize that it is not always easy to explain who we are, except by referring to seizures and evictions, a sort of logo that characterises us in the eyes of the public. This simplistic profile, in addition to the sarcasm aimed at a corporation with a controversial brand image, is sometimes seen as stigmatising. Yet this image can shift, if, for example you take the case of France where the very same enforcement agent who is blamed for proceeding with an expulsion, becomes absolutely irreplaceable when drawing up a formal record of evidence. The diverse nature of our tasks, the differences in status and the lack of any shared professional appellation are an obstacle to fulfilment in our job. Whilst judicial officers in the private sector ensure the technological and economic development of their office, enforcement officers, who are civil servants, are concerned quite legitimately with their working conditions, their career path and their remuneration, etc., so we are looking at two different worlds. The name given to our counterparts or colleagues is sometimes romanesque: Messengers-at-arms in Scotland, Krononofogdemyndigheten in Sweden, Shikko-Kan in Japan. Such a range of denominations does not help with the perception of the judicial officer or enforcement agent, unlike the Editorial case of notaries or lawyers, where the terms and phonetics used are very similar in emerging languages and are almost universal. Some are calling for a baptism ceremony, or even a common appellation (translated into the language of the country concerned) which could be – this has already been suggested – enforcement commissioner. So what can we do in such a chaotic landscape? For nearly 15 years, the UIHJ has concentrated on the idea that the face of our profession in both Europe and Africa should be based on a range of essential criteria: private professionals proceeding with notifications, enforcements, public sales, or even official reports, with a high level of legal background, etc. In the nineties, contacts were made with countries from the ex-Soviet block. Under the Union’s influence, almost all of them gradually adopted a status based on the French model. Prospects for enlargement of the European Union caused us recently to predict that soon Europe will have a body of judicial officers with an identical status. This conviction, held by the UIHJ in its determination to encourage the arrival of a European judicial officer, has just been consecrated. It was a consecration that had indeed been hoped for but not expected to happen quite so quickly. And there was good reason… In less than 10 years Estonia, Hungary, Latvia, Lithuania, Poland, Romania, Slovakia, Slovenia and the Czech Republic have all established the private regime. Over the same period of time, Portugal has just created the “enforcement solicitador”, whilst Spanish procuradores are stating their ambition to enjoy the same prerogatives as German enforcement agents who are seeking a change in status and looking towards the private profession! Even in England and Wales, deep-seated reforms are renovating the status of sheriff officers and enforcement agents! Contacts are awaited with Malta and Cyprus and in the whole of the European space, as set out in the Treaty of Amsterdam, only Finland, Sweden, Austria and Italy remain encamped on their positions, maintaining a public servant status for enforcement officers. Since 1st May 2004, when Europe was extended 6 2004 17 to 25 members, we can state that – whatever the name given – a body of enforcement professionals (plus, in some cases, professionals dealing with notification, formal reports and sales), was born in the private sector, comparable to the one in France, Benelux, Scotland, Greece, etc. So, the old dream held in the nineties by our pioneer, Baudouin Gielen, is actually coming true: the European judicial officer now has a real body, even a soul with things happening at an amazing rate over the past few years. At the Brussels Assizes on debt collection held in April 2004, 14 delegations from Europe and Canada attended to talk about debt collection, networks and modern working techniques. The following month in Budapest, at the UIHJ European Council, topics concentrated on debt collection, office economy, technology and management. Economic pragmatism was a recurrent subject to such an extent that certain delegations had no hesitation in recommending a modification of their rules on internal procedures in order to encourage the creation of international networks, designed according to common statutory standards. Within the European Union contacts are happening on all sides and it’s clearly time for all judicial officers to talk the same language! At the Union’s head office, requests for information on debt collection and enforcement in Member States are pouring in, which is the sign of an exponential level of cross-border disputes. In terms of international institutions, the UIHJ is called on to cooperate everywhere, at the EU, the Council of Europe and the Conference in The Hague. Maybe we’re wrong, but we have the very clear feeling that judicial Europe is not possible without judicial officers. And what about the fact that the same thing is happening in North, Central and West Africa, and even in some parts of Southern Africa not forgetting Madagascar and Mauritius? Thailand and Vietnam are commencing reforms getting their inspiration from the French system, whilst Argentina is dispatching its first regiments out to conquer private status. After that who could possibly deny that we are undergoing a major upheaval in our profession? Jacques Isnard Chairman of the UIHJ 17 2004 7 Conseil permanent Les Onallo Birosagi Vegrehajto1 reconnaissants envers l’UIHJ Le Conseil permanent de Printemps du 4 juin 2004 a été particulièrement riche en émotions et en événements. L’accueil réservé par nos confrères hongrois aux délégations de l’UIHJ a été exceptionnel et chacun gardera un souvenir inoubliable des quelques jours passé dans cette splendide ville de Budapest chargée d’histoire. Dix ans d’histoire Il y a dix ans, se rappelle Me Krejniker, président de la Chambre nationale des huissiers de justice de Hongrie, dans son discours de bienvenue, les huissiers de justice hongrois étaient des salariés sans motivation. « Aujourd’hui, devenus libéraux, nous fêtons le dixième anniversaire de notre chambre nationale et nous sommes particulièrement heureux de fêter cet événement avec l’UIHJ et son président Jacques Isnard ». Le président Krejniker a évoqué avec une certaine émotion les dix dernières années et tout le chemin parcouru avec le soutien sans faille de l’UIHJ. Parmi les 1 Nom des huissiers de justice hongrois pays d’Europe de l’Est, la Hongrie a été l’un des premiers pays d’Europe de l’Est à adopter un statut libéral, avec la Pologne, et l’un des premiers à rejoindre l’UIHJ après la chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc soviétique. Le président Krejniker a chaleureusement remercié l’UIHJ et son actuel président Jacques Isnard… dont le portrait trône dans l’un des salons de la Chambre nationale ! Un manque d’identité Très sensible à l’accueil et à l’honneur qui était réservé à l’UIHJ, le président Isnard a indiqué que le rôle de l’UIHJ était de ne jamais s’arrêter et de toujours faire plus pour la profession d’huissier de justice dans tous les pays. Un grand chantier a été mis en place pour protéger l’avenir économique des huissiers de justice, qui a été placé au centre des préoccupations du bureau Le palais de Buda - The Buda Castle Conseil permanent 8 2004 17 de l’UIHJ. Nous souffrons d’un manque d’identité, a constaté le président, car l’appellation même d’huissier de justice est différente d’un pays à un autre. À cet égard, la Recommandation Rec(2003)17 du Comité des ministres aux Etats membres en matière d’exécution des décisions de justice, adoptée le 9 septembre 2003, constitue la fondation au niveau européen du visage de l’huissier de justice européen et doit devenir une référence pour l’UIHJ. Mais nous sommes encore loin de l’homogénéité, a-t-il souligné. Le président Isnard a ensuite déploré la situation actuelle dans trois pays, l’Italie, l’Autriche et la Slovénie, où aucune relation suivie n’est possible. En particulier, dans ce grand pays qu’est l’Italie, berceau de la procédure, la profession se délite de jour en jour et nos confrères perdent petit à petit de leurs prérogatives. Si demain nos confrères italiens deviennent libéraux, de quoi vivront-ils ? Une situation encourageante dans plusieurs pays En revanche, dans d’autres pays, la situation est très encourageante. Au Portugal, la profession d’huissier de justice a été créée de toutes pièces en un temps record et les Solicitadores de l’exécution ont été intronisés en septembre 20032. Après bientôt un an d’existence, la profession a pleinement réussi son lancement et est porteuse d’espoir pour l’avenir. En Allemagne, nos confrères s’avancent à pas de géant vers la libéralisation. La Bulgarie se tourne également vers la profession libérale et s’intéresse tout particulièrement au statut néerlandais. En Espagne, les Procuradores disposent de plus amples prérogatives en matière d’exécution et peuvent signifier les actes, avec les greffiers, depuis décembre 2003. Une activité débordante pour l’UIHJ Le recouvrement est le cheval de bataille de l’UIHJ. Il est essentiel et attaché à l’existence de la signification. Pour qu’il devienne une spécificité des huissiers de justice, à la fois amiable et judiciaire, le lien de droit judiciaire entre les deux phases est la signification. Tant que les instruments en place prévoiront que l’ordonnance rendue soit signifiée par un huissier de justice, notre présence sera incontournable, a conclu le président Isnard sur cette question. 2 Voir notre article dans ce numéro de UIHJ Magazine Vue sur le Danube - View on the Danube L’UIHJ déborde d’activité : 23 réunions de janvier à juin 2004 ! Mais cela n’est pas encore suffisant et il faudrait expliquer aux nouveaux Etats membres de l’Union européenne comment appliquer les nouvelles règles. Dariusz Potkanski, trésorier adjoint de l’UIHJ, a donné un compte-rendu du colloque international de Cracovie3 et a remercié l’UIHJ pour sa participation et sa présence, qui ont contribué au succès de l’événement qui s’est déroulé en présence du ministre de la Justice. D’autres séminaires sont d’ailleurs prévus en Pologne, en novembre 22004 et au printemps 2005. Roland Demeerleer, membre du bureau de l’UIHJ a relaté du succès des assises du recouvrement qui se sont déroulées à Bruxelles le 8 avril 2004, et qui réunissaient 164 participants venus de tous les pays d’Europe. La création de réseaux internationaux ont été l’une des idées essentielles de cette journée et les huissiers de justice hollandais ont été reconnus comme étant les leaders dans ce domaine. Bernard Menut, secrétaire de l’UIHJ, a fortement défendu l’idée de réseaux et l’impor- 3 Voir l’article dans ce magazine 17 2004 9 tance de la formation des membres de ce réseau, afin de proposer aux clients une même pratique et des méthodes de travail identiques. Me Menut a annoncé qu’un projet, pour le moment secret, serait finalisé en septembre 2004 et serait proposé aux membres de l’UIHJ. L’adoption d’une résolution La résolution suivante a été solennellement approuvée : « Réunis à Budapest le 4 juin 2004 en leur conseil permanent, les pays membres de l’UIHJ ont approuvé la résolution suivante : - Persuadés que l’information complète, objective et précise des justiciables est l’un des fondements du droit au procès équitable et à l’exécution des décisions de justice, dont ils sont les garants - Conscients que la signification des actes judiciaires et extrajudiciaires effectuée par un professionnel hautement formé, habilité et responsable, présente toutes les garanties nécessaires à une information de grande qualité - Entendent promouvoir la signification des actes judiciaires et extrajudiciaires en lieu et place de la notification par voie postale, laquelle ne peut assurer le respect du droit fondamental à l’information - Affirment leur indéfectible attachement à la signification des actes judiciaires et extrajudiciaires, et au développement de ce mode d’information des justiciables auprès de leurs gouvernements respectifs. » UIHJ Euromed : une réalité La création d’UIHJ Euromed a également été saluée. Il s’agissait de créer un réseau qui comprendrait les huissiers de justice des parties européennes et africaines de la Méditerranée. Une charte a été faite pour permettre la création de réseaux de communication entre les pays. Cette charte a été signée par l’ensemble des pays de la zone (Algérie, Espagne, France, Grèce, Maroc, Portugal, Tunisie Maroc) à l’exception de l’Italie. Mise en place du Comité de l’UIHJ Concernant le Comité de l’UIHJ, celui-ci est en cours de constitution. Le Comité est principalement chargé des travaux scientifiques de l’UIHJ. Il est demandé à chaque pays de désigner une person- Conseil permanent ne parmi la profession, disponible et dynamique, parlant français ou anglais. Lorsque les membres seront tous désignés, le Comité sera pleinement opérationnel et pourra réellement se développer et prendre de l’essor. Pour le moment plusieurs sujets ont été abordés par l’actuelle l’équipe qui comprend le Français Mathieu Chardon, le Belge Marc Schmitz et le Néerlandais Jos Uitdehaag : un travail sur la prévention des difficultés des entreprises, des études sur les nouveaux instruments créés par le Conseil de l’Union européenne, et un manuel des huissiers de justice des 25 Etats membres de l’Union européenne pour fêter l’arrivée des 10 nouveaux Etats. Ce manuel a été distribué aux participants du Conseil permanent et a rencontré un vif succès. D’autres projets sont en préparation, parmi lesquels une bibliothèque mondiale d’ouvrages relative à la profession et aux procédures civiles d’exécution. Le Comité est également en charge de préparer le nouveau site Internet de l’UIHJ. Une maquette a été présentée aux participants et les travaux sont encourageants. Le site définitif sera ouvert en novembre 2004, à l’occasion du Conseil permanent de novembre, à Paris. Un congrès High Tech en 2006 Pour finir, les travaux pour la préparation du Congrès de Washington ont commencé. Le titre provisoire du congrès est : « Broadwide Technology ». Gageons qu’avec un tel thème, résolument tourné vers l’avenir et les nouvelles technologies, ce congrès marquera une nouvelle étape dans la construction du monumental édifice que s’occupe à réaliser chaque jour l’UIHJ, tout entière au service de la profession d’huissier de justice. Quant aux festivités qui ont clôt le Conseil permanent, chacun se souviendra longtemps de la réception donnée par la Chambre nationale des huissiers de justice de Hongrie dans ses magnifiques locaux, où chacun a pu se restaurer et se retrouver autour du verre de l’amitié, d’autant plus apprécié que le verre en question était dégusté dans les caves aménagées de la chambre et contenait naturellement du Tokay, ce succulent vin hongrois… À votre santé ! Permanent Council 10 2004 17 The recognition felt by the Onallo Birosagi Vegrehajto1 towards the UIHJ The permanent Spring Council of the 4th of June 2004 was particularly full of emotion and events. The welcome extended by our Hungarian colleagues to the delegations of the UIHJ was exceptional and we will all cherish an unforgettable memory of the few days spent in the splendid and historically rich city of Budapest. Ten years of history In his welcome speech Mr Krejniker Q.C., president of the National Chamber of enforcement agents of Hungary, reminded us that ten years ago the Hungarian enforcement agents were simple employees lacking any serious motivation. «Today, having become an independent profession, we are celebrating the tenth anniversary of our National Chamber and we are particularly proud to celebrate this occasion with the UIHJ and its president Jacques Isnard». President Krejniker evoked with a certain amount of emotion the last ten years and the extent of the progress achieved with the unfailing support of the UIHJ. Hungary was one of the first Eastern European countries to adopt an independent status for the profession, along with Poland, and one of the first to join the UIHJ after the fall of the Berlin wall and the collapse of the Soviet bloc. President Krejniker extended his warm thanks to the UIHJ and the current president Jacques Isnard… whose portrait hangs in one of the halls of the National Chamber! A lack of identity President Isnard was visibly touched by the welcome and the honour reserved to the UIHJ as he indicated that its role was to never stop working towards the advancement of the profession of enforcement agent in all countries. A major project has been initiated to protect the economic future of enforcement agents, which has become one of the central preoccupations of the UIHJ committee. The president noted that we are suffering from a lack of identity, since even the name 1 The name for the Hungarian enforcement agents of the enforcement agent differs from one country to another. On this subject, the Recommendation Rec(2003)17 of the Committee of Ministers of the Member States on the subject of the enforcement of legal decisions, adopted on the 9th of September 2003, constitutes the foundation at the European level of the new face of the European enforcement agent and must become a reference for the UIHJ. However, he emphasised, we are still far from a situation of homogeneity. President Isnard then deplored the current situation in three countries, Italy, Austria and Slovenia, where no supervisory structure is possible. In particular, in the large country that is Italy, and where the procedure originated, the profession is disintegrating with every passing day and, little by little, our colleagues are losing their prerogatives. If in the future our Italian colleagues were to become independent, what would they live by? An encouraging situation in several countries Nevertheless, the situation is much more encouraging in other countries. In Portugal, the profession of enforcement agent has been created from start to finish in record time and the enforcement Solicitadores were set up in September 20032. Now, nearly one year on, the profession has launched itself with total success and is a source of hope for the future. In Germany, our colleagues are making giant steps towards the liberalisation of the profession. Bulgaria is also turning towards the independent profession and is particularly interested in the Dutch example. In Spain, the Procuradores have greater prerogatives in terms of enforcement and can notify legal documents, along with clerks of the court, since December 2003. 2 Cf. our article in this UIHJ Magazine 17 2004 11 Permanent Council Le Danube et le Parlement - The Danube and the Parliament Non-stop activity for the UIHJ Debt recovery is the key issue for the UIHJ. It is essential and inherently connected to the existence of the notification procedure. To ensure that it becomes a specificity of the enforcement agent, in terms of both amicable and legal recovery, the legal link between the two phases is the notification. As long as the instruments in place require that the ruling made be notified by an enforcement agent, our presence will be indispensable, concluded president Isnard on this matter. The UIHJ is working flat out: 23 meetings held between January and June 2004! But this is still not enough and the new member States of the European Union require explanations as to how to apply the new regulations. Dariusz Potkanski, assistant treasurer of the UIHJ, gave a summary of the international symposium of Krakow3 and thanked the UIHJ for its participation and its presence, which contributed to the success of the event which took place in the presence of the Minister of Justice. Other seminars are also planned in Poland, in November 2004 and in the spring of 2005. Roland Demeerleer, member of the UIHJ committee told of the success of the conferences on the issue of debt recovery which were held in Brussels on the 8th of April 2004, and which reunited 164 3 Cf. the article in this magazine participants from all over Europe. The creation of international networks was one of the main issues of this event and the Dutch enforcement agents were recognised as the leaders in this domain. Bernard Menut, secretary of the UIHJ, spoke strongly in favour of the idea of networks and the importance of training the members of such networks, so as to offer the clients a uniform practice and an identical set of working methods. Mr Menut announced that a project, which remains a secret for the moment, will be finalised in September 2004 and will be proposed to the members of the UIHJ. The adoption of a resolution The following resolution was solemnly approved: «Reunited in Budapest on the 4th of June 2004 on the occasion of their permanent council, the member countries of the UIHJ approved the following resolution: - We are convinced that the action of providing complete, objective and precise information to the persons implicated in legal proceedings is one of the foundations of the right to a fair trial and to the enforcement of legal decisions, of which we are guarantors - We are conscious that the notification of legal documents and extrajudicial documents compiled by a highly trained, authorised and responsible professional, present all the guarantees neces- Permanent Council sary for a high quality level of information - We intend to promote the notification of legal and extrajudicial documents by the person of the enforcement agent rather than notification by post, which cannot guarantee the respect of the fundamental right to information - We affirm our unfailing attachment to the notification of legal and extrajudicial documents, and to the development of this method of informing the persons implicated in legal proceedings by means of their respective governments.» UIHJ Euromed: a reality The creation of UIHJ Euromed was also applauded. The aim was to create a network which would include the enforcement agents from the European and African parts of the Mediterranean. A charter was drawn up to allow the creation of communication networks between the countries. All the countries in the zone (Algeria, Spain, France, Greece, Morocco, Portugal, Tunisia) with the exception of Italy, signed this charter. Setting up the Committee of the UIHJ The Committee of the UIHJ is in the process of being formed. The Committee is mainly responsible for the scientific works of the UIHJ. Each country is requested to designate one person from the profession who is available and dynamic and who speaks either French or English. Once all the members have been designated, the Committee will be fully operational and will be able to truly begin to develop and grow in importance. For the moment several subjects have been raised by the current team which includes the French member Mathieu Chardon, the Belgian member Marc Schmitz and the Dutch member Jos Uitdehaag: a project concerning the prevention of difficulties for businesses, studies on the new instruments created by the Council of the European Union, and a manual for enforcement agents of the 25 Member States of the European Union to celebrate the entrance of 10 new States. This manual was distributed to the participants of the permanent Council and met with a very favourable reception. Other projects are also in the pipeline, such as a global library of works relating to the profession and to the civil enforcement procedures. The Committee has also been charged with preparing the new Internet site of the UIHJ. A model was presented to the participants and the work is encouraging. The definitive site will be opened in 12 2004 17 November 2004, on the occasion of the permanent Council in November in Paris. A High Tech congress in 2006 To finish, work has begun in preparation for the Washington Congress. The provisional title of the congress is: ‘Broadwide Technology’. It’s guaranteed that with a theme like that, resolutely facing into the future and embracing the new technologies, this congress will mark a new stage in the construction of the monumental edifice that UIHJ works towards every day, entirely at the service of the profession of enforcement agent. As for the festivities that brought the permanent Council to a close, we will all long remember the reception given by the National Chamber of Enforcement agents of Hungary at its magnificent premises, where everyone could take refreshment and make better acquaintance with a drink in hand. And what could be a better drink with which to toast international cooperation than a glass of the delicious Hungarian wine Tokay from the Chamber’s very own cellars… Cheers! Vue sur le Danube - View on the Danube 17 2004 13 Europe | Arménie Les huissiers de justice arméniens dans l’attente de réformes Un séminaire sur l’exécution des décisions de justice en matière civile et commerciale s’est tenu des 17 au 19 décembre 2003 à Erevan. Un séminaire du Conseil de l’Europe Ce séminaire a été organisé par le Conseil de l’Europe dans le cadre du programme joint de coopération entre la Commission européenne et le Conseil de l’Europe pour les pays du Caucase du Sud. La mission était dirigée par Alexey Kojemiakov, chef du département de droit privé au Conseil de l’Europe. Mathieu Chardon, membre du Comité de l’UIHJ était l’expert choisi par le Conseil de l’Europe aux côtés de Brian Geary, Sheriff officer (Irlande). Le Conseil de l’Europe leur a demandé de dresser un rapport d’évaluation. Le bureau central des huissiers de justice à Erevan The central office of enforcement agents in Yerevan La délégation du Conseil de l’Europe a été reçue par Anatoly Avagyan, chef huissier et vice-ministre de la Justice d’Arménie. Une visite d’évaluation a été réalisée à Erevan, au tribunal d’instance de Malatia-Sebastia, au siège du service de l’exécution de Erevan ainsi qu’au service de l’exécution de la sub-division d’Aragatsotn. Une organisation dépendant du ministère de la Justice. A l’instar d’autres pays de l’ex URSS, et notamment de la fédération de Russie dont l’Arménie est proche, une réforme du statut des huissiers de justice a été entreprise. Entre 1961 et 1998, les huissiers faisaient partie intégrante des juridictions. Depuis le 1er janvier 1998 les huissiers de justice ont été détachés des tribunaux et rattachés au ministère de la Justice, au sein du service de l’exécution. Ce service fête aujourd’hui ses cinq années d’existence. Les trois premières années ont été occupées par sa mise en place. Depuis deux ans, les travaux concernent les améliorations qui peuvent être apportées. Le service de l’exécution est organisé par M. Anatoly Avagyan. 400 personnes y travaillent actuellement, dont 317 huissiers de justice. Parmi le personnel figurent des superviseurs et plusieurs divisions qui comprennent des inspecteurs et du personnel. Il existe 11 districts. Le district de Erevan comprend 102 personnes. Des conditions de travail déplorables Une partie du matériel est loué, ainsi que les locaux, dans certains cas. Parfois, les huissiers de justice se voient attribués des locaux au sein du tribunal. Mais les conditions de travail peuvent être déplorables. Les bureaux sont souvent exigus et sont parfois relégués dans des endroits indignes d’une profession au service de la justice : il est fréquent que trois personnes se partagent un bureau de 6 m2, sans ordinateur, en sous-sol, près de la chaufferie, comme cela a été constaté sur place. Europe | Arménie 14 Des huissiers de justice fonctionnaires aux pouvoirs limités Les huissiers de justice sont actuellement des fonctionnaires qui ne sont pas intéressés au résultat. Les autorités sont concernées par ce fait et des discussions sont en cours pour inciter les huissiers de justice à être plus performants. Ces derniers peuvent être armés et doivent porter un uniforme. Dans certains cas, ils peuvent se faire assister par la police. La loi actuelle ne permet pas aux huissiers de justice d’accorder des délais de paiement, ceux-ci devant être entérinés par le tribunal. L’huissier de justice n’intervient que dans le cadre de la saisie des biens dans les domaines civil ou pénal. Sauf exception Il doit procéder à la saisie dans le délai de deux mois de la réception du dossier. Les débiteurs peuvent facilement demander au tribunal de suspendre ou arrêter les poursuites, ce qui rend en partie inefficaces les efforts de nos confrères. Certains dossiers sont en effet pendants devant les tribunaux depuis cinq années ! Les experts du Conseil de l’Europe avec des représentants du ministère de la Justice et des huissiers de justice 2004 17 Des réformes en cours Des réformes sont en cours afin d’améliorer les conditions de travail et la rémunération des huissiers de justice qui touchent actuellement environ 50 euros par mois, soit à peine de quoi louer un appartement à Erevan… Un intéressement au résultat et une augmentation subséquente de leur rémunération devraient pouvoir élever sensiblement leur niveau de vie. Comme en Fédération de Russie, les autorités réfléchissent à mettre en place une taxe de 5% sur les sommes dues par le débiteur afin de financer le service de l’exécution. Ces réformes seront-elles suffisantes ? Interrogé sur la question, M. Tigran Ter-Yesayan, président de l’Union internationale des avocats d’Arménie semble catégorique : « seule la privatisation de la profession permettrait de rendre le service réellement efficient et conforme aux attentes des citoyens arméniens qui se plaignent de l’actuelle inefficacité du service, malgré les efforts annoncés ». Mais apparemment, cette privatisation ne semble pas encore à l’ordre du jour. Comme à son habitude, l’UIHJ se tiendra prête le moment venu afin d’apporter son poids et son soutien à nos confrères arméniens. The Council of Europe expert with Justice Ministry representatives and enforcement agents M. Tigran Petrosyan, président du tribunal d’instance de Malatia-Sebastia et professeur de droit Mr Tigran Petrosyan, president of the County court of Malatia-Sebastia and Law professor 17 2004 15 Europe | Armenia Armenian enforcement agents await reforms A seminar on the enforcement of legal decisions in the civil and commercial domains was held on the 17th to the 19th of December 2003 in Yerevan. A Council of Europe seminar. This seminar was organised by the Council of Europe in the framework of the joint programme of cooperation between the European Commission and the Council of Europe for the Southern Caucasian countries. The mission was led by Alexey Kojemiakov, Head of the private law department at the Council of Europe. Mathieu Chardon, member of the UIHJ Committee, was the expert chosen by the Council of Europe to work alongside Brian Geary, Sheriff officer (Ireland). The Council of Europe asked them to compile an evaluation report. The Council of Europe delegation was received by Anatoly Avagyan, Head Enforcement Agent and Vice Minister of Justice of Armenia. Evaluation visits were made in Yerevan, at the law court of Malatia-Sebastia, at the headquarters of the enforcement department of Yerevan and at the enforcement department of the sub-division of Aragatsotn. An organisation dependent on the Ministry of Justice. Following in the footsteps of the other former USSR countries, and in particular the Russian Federation with which Armenia has close links, a reform of the status of the enforcement agent has been set in motion. Between 1961 and 1998, the enforcement agents were an integral part of the courts of law. Since the 1st of January 1998 the enforcement agents have been separated from the courts and attached to the Ministry of Justice, within the enforcement department. Today this department celebrates five years of existence. The first three years were devoted to its organisation and in the last two years the work has concerned the improvements that could be made to it. The enforcement department is organised by Mr Anatoly Avagyan. At present 400 people work in the department, of whom 317 are enforcement agents. The personnel is also made up of supervisors and several divisions that include inspectors and other staff. There are 11 districts. The district of Yerevan counts 102 people. Le ministère de la Justice à Erevan The ministry of Justice in Yerevan Deplorable working conditions In certain cases part of the equipment and the premises are rented. Occasionally, the enforcement agents are allocated premises within the courts. However the working conditions can be deplorable. The offices are often cramped and sometimes consigned to locations that are not worthy of a profession at the service of the justice system: it is not uncommon to find three people sharing an office of 6m2, without a computer, in the basement, near the boiler room, as was seen during one visit. Enforcement agents employed by the state and with limited powers At present enforcement agents are employees of the State who do not receive any motivation to produce results. This concerns the authorities and discussions are underway to incite the enforcement agents to be more efficient. The latter can be armed and must wear a uniform. In certain cases, they can request assistance from the police. The current law does not permit enforcement Europe | Armenia 16 2004 17 agents to issue payment deadlines, which must be confirmed by the courts. The enforcement agent intervenes only in the context of the seizure of assets in the civil or penal domains. He must, without exception, carry out the seizure within a time period of two months after receiving the case file. The debtors can easily request that the court suspend or discontinue legal proceedings, making our colleagues’ efforts ineffective to a certain extent. Indeed some cases remain before the courts for up to five years! The reforms underway Reforms are underway to improve the working conditions and the pay of enforcement agents who currently receive approximately 50 euros per month, in other words scarcely enough to rent a flat in Yerevan… A monetary bonus according to the result and a substantial increase in their payment should result in a distinct improvement in their quality of life. As in the Russian Federation, the authorities are considering implementing a tax of 5% on the sums owed by the debtor with a view to using this money to finance the enforcement department. Will these reforms prove to be sufficient? When questioned on the subject, Mr Tigran Ter-Yesayan, president of the International Union of Armenian Lawyers, appears to be categorical: “only the privatisation of the profession would make the department truly efficient and in conformity to the expectations of the Armenian citizens who complain of the current inefficiency of the department, despite the efforts announced”. But apparently, this privatisation does not yet appear to be on the agenda. As always, when the time comes, the UIHJ will be ready to mobilise itself in support of the cause of our Armenian colleagues. Mathieu Chardon, expert du Conseil de l’Europe Mathieu Chardon, Council of Europe expert Le vice-ministre de la Justice et les représentants du Conseil de l’Europe The Deputy Minister of Justice and the representatives of the Council of Europe Anatoly Avagyan, Vice-ministre de la Justice et huissier en chef de la République d’Arménie Anatoly Avagyan, Deputy Minister of Justice and Chief Enforcement agent of the Republic of Armenia Alexey Kojemiakov, Conseil de l’Europe Alexey Kojemiakov, Council of Europe Brian Geary, Expert du Conseil de l’Europe Brian Geary, Council of Europe expert 17 2004 17 Europe | Arménie | Arménia L’Arménie en chiffres Population : 3,3 millions d’habitants Superficie : 29 800 Km2 Régime politique : république Capitale : Erevan (1 249 400 habitants) Langue officielle : arménien Monnaie : le dirham Armenia in figures Population: 3.3 million inhabitants Surface area: 29,800 Km2 Political regime: Republic Capital: Yerevan (1,249,400 inhabitants) Official language: Armenian Currency: the Dram Quelques informations (Source : www.netarmenie.com) L’Arménie est délimitée par la Géorgie au nord, par la Turquie à l’ouest, par l’Azerbaïdjan à l’est et par l’Iran au sud. Enfermée à l’intérieur des hauts plateaux du Petit Caucase, l’Arménie constitue aujourd’hui la plus petite des anciennes républiques de l’ex-URSS. 90% du territoire se trouve à plus de 1000 mètres d’altitude. C’est un pays essentiellement montagneux, qui associe de hauts plateaux et des massifs. Les sommets les plus élevés sont généralement de grands édifices volcaniques, tel l’Aragac, qui culmine à 4 090 m. De hautes plaines, situées entre 1 500 et 2 000 m d’altitude, occupent une grande partie du territoire arménien et sont drainées par les cours d’eau, tel l’Araxe, bordé de grands systèmes de terrasses, qui se dirige vers la mer Caspienne. More information (Source: www.netarmenie.com) Armenia is bordered by Georgia to the North, Turkey to the West, Azerbaijan to the East and Iran to the South. Enclosed by the high plateaus of the Lesser Caucasus, Armenia today constitutes the smallest of the former Soviet republics. 90% of the territory is situated at an altitude of more than 1000 metres. It is a country that is mainly mountainous with a combination of high plateaus and massifs. The most imposing summits are generally volcanic, such as Mount Aragats, which reaches its highest point at 4090m. A large part of the Armenian territory is made up of high plains at an altitude of between 1500 and 2000m, which are drained by rivers such as the Aras and surrounded by large terrace systems, which work their way down to the Caspian Sea. La grande place d’Erevan - Yerevan’s central place Le tribunal d’instance de Malatia-Sebastia The County court of Malatia-Sebastia Europe | Bulgarie 18 2004 17 La cathédrale Alexandre Newski à Sofia - The Alexander Newski cathedral in Sofia Leo Netten et Miglena Tacheva Leo Netten and Miglena Tacheva Mme Miglena Tacheva, vice-ministre de la Justice Mrs Miglena Tacheva, Deputy Minister of Justice Nicola Hesslen, membre de l’UIHJ Nicola Hesslen, UIHJ member Dariusz Potkanski, membre du bureau de l’UIHJ Dariusz Potkanski, member of the board of UIHJ 17 2004 19 Europe | Bulgarie Le nouveau visage de l’huissier de justice européen Tel était le thème du colloque international organisé par l’UIHJ, le ministère de la Justice bulgare et l’Union bulgare des juges de l’exécution, à Sofia, les 6 et 7 novembre 2003. Un cadre prestigieux Au pied de la montagne Vitocha, sur les hauteurs de Sofia, la résidence Boyana, ex-résidence de l’ancien président de l’époque socialiste, dresse sa silhouette massive au milieu des couleurs chatoyantes de l’automne C’est dans ce site magnifique que s’est tenue une conférence internationale qui réunissait Mme Miglena Tatcheva, vice-ministre de la Justice bulgare, Me Leo Netten, 1er vice-président de l’UIHJ, et Me Georgi Ditchev, président de l’Union bulgare des juges de l’exécution. La cinquantaine de participants, parmi lesquels de nombreux juges de l’exécution et des membres du ministère de la Justice bulgare, a pu découvrir quel serait le nouveau visage de l’huissier de justice européen, dont le portrait a été tiré par quatre experts de l’UIHJ : Nicola Hesslen, présidente de l’association des huissiers de justice suédois, Dariusz Potkanski, trésorier adjoint de l’UIHJ, et Marc Schmitz et Mathieu Chardon, huissiers de justice à St-Vith (Belgique) et Versailles (France), membres du Comité de l’UIHJ. L’évolution de la profession dans le sens du progrès Dans son discours d’ouverture, Mme Miglena Tatcheva, vice-ministre de la Justice, a orienté son propos sur la nécessité de réformes et la volonté du ministère de la Justice bulgare de faire évoluer la profession dans le sens de la modernité et du progrès, en harmonie avec les nouvelles normes européennes. Georgi Ditchev, président de l’Union bulgare des juges de l’exécution a rappelé que les huissiers de justice en Bulgarie, après avoir fait l’objet d’une profonde réforme il y a quelques années, devaient désormais prendre en main leur destin, avec l’aide du ministère de la Justice. Leo Netten, 1er vice-président de l’UIHJ a indiqué que, pour la profession d’huissier de L’église Saint-Nicolas à Sofia The St-Nicholas church in Sofia justice, une nouvelle carte se dessinait en Europe, carte dont les contours seraient redéfinis avec l’arrivée en mai 2004 de 10 nouveaux pays au sein de l’Union européenne. Le 1er vice-président de l’UIHJ a insisté sur la prédominance sur ce nouvel échiquier de l’huissier de justice de type libéral. Quel statut pour l’huissier de justice européen ? Le colloque a été partagé en trois ateliers. Le premier atelier avait pour thème : « Quel statut pour l’huissier de justice européen ? » et les travaux étaient modérés par Georgi Ditchev. Marc Schmitz a présenté les réformes en cours dans l’UE et au Conseil de l’Europe. Depuis le sommet européen de Tampere en octobre 1999, l’UE a reconnu la nécessité de placer l’exécution des décisions de justice comme un moteur indispensable de l’intégration européenne. De nombreux travaux ont été depuis entrepris, donnant lieu à une législation abondante et souvent complexe : règlements sur la reconnaissance et l’exécution des décisions de justice, sur la signification et la notification des actes judiciaires dans les Etats membres, et les diverses législations en préparation sur le titre exécutoire européen, l’injonction de payer européenne, etc. Le comité des ministre du Conseil de l’Europe a adopté le 9 septembre 2003 une recommandation en matière d’exécution des décisions de justice (Rec2003(17)). Cette recommandation édicte d’une part des principes directeurs concernant l’exécution et d’autre part Europe | Bulgarie détermine les normes minimales applicables aux agents d’exécution. Notre confrère Schmitz a également évoqué les nombreux travaux de l’UIHJ dans ces différents domaines. Le statut actuel des huissiers de justice au sein de l’UE d’aujourd’hui et de demain a été présenté par Mathieu Chardon, Nicola Hesslen et Dariusz Potkanski. Il a été relevé que, dans la nouvelle Union européenne à 25, les huissiers de justice libéraux seraient majoritaires. Les raisons ayant conduit les Etats, principalement les Etats de l’ex-bloc soviétique, a se tourner vers ce système ont été relevés : critères d’efficacité, de sécurité et également économiques, l’Etat n’ayant pas à supporter les coûts très importants liés à un fonctionnement efficace d’un service de l’exécution. Quelle organisation professionnelle ? Le 2e atelier avait pour thème : « Quelle organisation professionnelle ? » et avait pour modérateur Liliana Chopova, inspectrice au ministère de la Justice bulgare. Nicola Hesslen a insisté sur l’importance de la représentation de la profession sur les différents plans, international, national, régional et local. L’importance d’une profession unifiée et la discipline ont été évoqués par Dariusz Potkanski et Mathieu Chardon. L’indépendance des huissiers de justice, qu’elle soit légale ou financière, sont également des éléments clés d’une organisation professionnelle pérenne, comme l’ont expliqué Marc Schmitz et Dariusz Potkanski. Quant à la responsabilité professionnelle, véritable garante pour les justiciables d’une exécution juste, légale et équitable, elle a été traitée par les quatre membres de l’équipe. Quelles attributions pour quelle formation ? Le 3e atelier avait pour thème : « Quelles attributions pour quelle formation ? » Les travaux étaient modérés par Anelia Pavlova, inspectrice du ministère de la Justice bulgare. Les membres de l’équipe ont présenté les attributions essentielles des huissiers de justice, à savoir l’exécution des décisions de justice et la signification des actes judiciaires et extrajudiciaires, en insistant notamment sur la supériorité de la signification réalisée physiquement par un agent professionnel assermenté, ayant un haut niveau de compétence juridiques, par rapport à la notification réalisée par voie postale. Mais d’autres attributions hautement compatibles avec le statut des huissiers de 20 2004 17 justice ont été présentées aux participants qui ont manifesté leur intérêts pour ces activités par de nombreuses questions : constats, recouvrement amiable ou judiciaire de créances, ou encore les ventes mobilières. La formation est également une composante intégrante du nouveau visage de l’huissier de justice européen. La question de savoir quel était le niveau de formation requis était traitée par Mathieu Chardon, à la lumière de le recommandation Rec(2003)17 du Comité des ministres du Conseil de l’Europe et des points de vue de l’UIHJ sur la question : une formation initiale et une formation continue sont les éléments indispensables pour une profession qui se doit d’être irréprochable. L’organisation de la formation est également essentielle pour atteindre les objectifs de qualité recherchés. Mathieu Chardon a présenté les diverses écoles de formation spécialisées en Europe, et notamment l’Ecole nationale de procédure française, un modèle sans équivalent sur le plan européen. Dans son discours de clôture, Mme Tatcheva a indiqué que le Centre européen de formation en matière d’exécution (European Enforcement Training Centre, EETC) était en cours de création et verrait le jour fin 2004, à l’initiative conjointe du ministère de la Justice bulgare et du Conseil de l’Europe1. L’UIHJ participe activement à la création de ce centre puisqu’il en sera membre cofondateur et que Mathieu Chardon et John Marston, membres de l’UIHJ font partie du groupe de travail chargé de sa mise en place2. Le groupe de travail du colloque The working group of the seminar Les intervenants du séminaire The participants of the seminar 1 2 Voir à ce sujet l’article paru dans le numéro 16 de UIHJ Magazine Voir également l’article sur la 2e réunion du groupe de travail, dans ce numéro 17 2004 21 Europe | Bulgaria The new face of the European enforcement agent This was the theme of the international symposium organised by the UIHJ, the Bulgarian Ministry of Justice and the Bulgarian Union of Enforcement Judges in Sofia, on the 6th and 7th of November 2003. A prestigious setting At the foot of Vitocha Mountain, in the heights of Sofia, the Boyana Residence, home of the former president of the socialist era, stands imposingly amongst the sparkling autumnal colours. This magnificent site was the choice for the hosting of an international conference that brought together Mrs Miglena Tatcheva Q.C., the Bulgarian Vice Minister of Justice, Mr Leo Netten Q.C., First Vice President of the UIHJ, and Mr Georgi Ditchev Q.C., president of the Bulgarian Union of Enforcement Judges. There were around fifty participants in all, including several enforcement judges and members if the Bulgarian Ministry of Justice, who were able to discover the new face of the European enforcement agent, whose portrait was drawn by four experts from the UIHJ: Nicola Hesslen, president of the Association of Swedish Debt Collectors, Dariusz Potkanski, assistant treasurer of the UIHJ, and Marc Schmitz and Mathieu Chardon, enforcement agents in St-Vith (Belgium) and Versailles (France), and members of the UIHJ Committee. Developing the profession in the direction of progress In her opening speech, Mrs Miglena Tatcheva Q.C., Vice Minister of Justice, spoke of the necessity of certain reforms and the desire within the Bulgarian Ministry of Justice that the profession should develop in the direction of modernity and progress, and this in concordance with the new European standards. Georgi Ditchev, president of the Bulgarian Union of Judges reminded us that the Bulgarian enforcement agents, after having been the object of a far-reaching reform a few years ago, must henceforth take their destiny into their own hands with the help of the Ministry of Justice. Leo Netten, First Vice President of the UIHJ declared that, for the profession of enforcement L’église Saint-Nicolas à Sofia The St-Nicholas church in Sofia agent, a new European map was in the process of being drawn up and its contours would be redefined as a result of the entrance of 20 new countries into the European Union in May 2004. The First Vice President of the UIHJ insisted on the predominance of an independent status for the profession of enforcement agent on this new European chessboard. The choice of status for the European enforcement agent The symposium was split into three workshops. The theme of the first workshop was: «The choice of status for the European enforcement agent» and the workshop was supervised by Georgi Ditchev. Marc Schmitz presented the reforms underway in the EU and in the Council of Europe. Since the European Summit in Tampere, Finland, in October 1999, the EU has recognised the necessity of viewing the enforcement of legal decisions as an indispensable driving force behind European integration. A great many projects have since been set in motion, which have given rise to much and often complex legislation: regulations concerning the recognition and enforcement of legal decisions, the signification and notification of legal documents in the Member States, and diverse laws in preparation on the European Enforcement Order, the European Injunction to Pay, etc. On the 9th of September 2003 the Committee of Ministers of the Council of Europe adopted a recommendation on the subject of the enforcement of legal decisions (Rec2003(17)). Europe | Bulgaria 22 2004 17 Mathieu Chardon, membre de l’UIHJ Mathieu Chardon, UIHJ member La cathédrale Alexandre Newski à Sofia - The Alexander Newski cathedral in Sofia Mathieu Chardon et Georgi Ditchev Mathieu Chardon and Georgi Ditchev This recommendation lays down the directing principles concerning the enforcement procedure and it also determines the minimal standards applicable to the agents responsible for enforcing these decisions. Our colleague Schmitz also mentioned the many projects undertaken by the UIHJ in these various domains. The current status of enforcement agents in the EU of today and tomorrow was presented by Mathieu Chardon, Nicola Hesslen and Dariusz Potkanski. It was revealed that, in the new European Union of 25, independent enforcement agents will be in the majority. The reasons that have led the States, mainly the States of the former Soviet bloc, to turn towards this system were identified: criteria of efficiency and security but also economic factors, since the State does not have to support the very large costs implied in ensuring that an enforcement department functions efficiently. The choice of professional organisation The theme of the 2nd workshop was: «The choice of professional organisation» and it was led by Liliana Chopova, an inspector at the Bulgarian Ministry of Justice. Nicola Hesslen underlined the importance of the profession being represented at the different levels, international, national, regional and local. Dariusz Potkanski and Mathieu Chardon evoked the importance of a unified profession and of discipline. The independence of enforcement agents, both legally and financially, are also the key elements of a lasting professional organisation, as Marc Schmitz and Dariusz Potkanski went on to explain. The four members of the team dealt with the question of professional responsibility, as a veritable guarantee for those implicated in the legal proceedings of a just, legal and fair enforcement procedure. The choice of attributions and training The theme of the 3rd workshop was: «The choice of attributions and training». Anelia Pavlova, an inspector at the Bulgarian Ministry of Justice, was in charge of the workshop. The team members presented the essential tasks attributed to enforcement agents, i.e. the enforcement of legal decisions and the signification of legal and extrajudicial documents, with particular insistence on the superiority of signification performed in person by an approved professional agent, with a high level of legal competence, in relation to notification by post. However a number of other attributions that are highly compatible with the status of enforcement agent were presented to the participants who showed their interest in these activities through the many questions posed: affidavits, amicable or legally enforced debt recovery, and property sales. Training also plays an integral 17 2004 Europe | Bulgaria 23 Georgi Ditchev, président de la Chambre nationale des huissiers de justice de Bulgarie Georgi Ditchev, President of the Bulgarian National Chamber of Enforcement Agents L’entrée de la résidence Boyana - The entrance of the Boyana residence Marc Schmitz, membre de l’UIHJ Marc Schmitz, UIHJ member part of the new face of the European enforcement agent. The question of the level of training required was dealt with by Mathieu Chardon, in the light of recommendation Rec(2003)17 of the Committee of Ministers of the Council of Europe and the UIHJ standpoint on the issue: an initial training and a continued training are the indispensable elements for a profession that owes it to itself to be irreproachable. The organisation of the training is also essential in order to attain the quality objectives sought. Mathieu Chardon presented the various specialised training schools in Europe, and particularly the French National School of Procedure, which represents an unequalled model on the European scale. In her closing speech, Mrs Tatcheva Q.C. indicated that the creation of the European Enforcement Training Centre, EETC) is well underway and will be ready by the end of 2004, on the joint initiative of the Bulgarian Ministry of Justice and the Council of Europe1. The UIHJ is actively participating in the creation of this centre since it will be a co-founding member and Mathieu Chardon and John Marston, members of the UIHJ, belong to the working group responsible for implementing the project2. 1 2 Cf. the article featured in issue #16 of UIHJ Magazine on this subject Cf. the article on the 2nd meeting of the working group in this issue Leo Netten, premier vice-président de l’UIHJ Leo Netten, 1st Vice-president of UIHJ Georgi Ditchev reçoit la médaille de l’UIHJ Georgi Ditchev receives a medal from UIHJ Europe | Bulgarie 24 2004 17 Centre européen de formation en matière d’exécution (EETC) L’UIHJ participe à la mise en place du Centre européen de formation en matière d’exécution des décisions de justice. Dans UIHJ Magazine n°16, nous vous avons informé de la création prochaine du Centre européen de formation en matière d’exécution des décisions de justice, basé sur la côte d’or, Bourgas, en Bulgarie. Le groupe de travail s’est réuni les 14 et 15 avril 2004 à Sofia pour en régler les détails. Mathieu Chardon et John Marston, experts du Conseil de l’Europe et membres de l’UIHJ étaient présents en qualité de membres de ce groupe de travail. Rappelons que ce centre a pour vocation d’améliorer la formation des Etats membres du Conseil de l’Europe en offrant à leurs agents chargés de l’exécution et autres personnes intéressées la possibilité de participer à des conférences, séminaires et ateliers, relatifs à l’exécution des titres exécutoires. Le Centre se veut un forum d’information et d’expertise par la formation. Plus précisément, le Centre proposera de traiter les divers thèmes qui auront été retenus après une consultation générale réalisée auprès des Etats membres. Sur cette base, le Centre prendra des initiatives concrètes pour offrir aux Etats membres et leurs agents d’exécution la connaissance qui leur aidera à améliorer leurs institutions judiciaires dans le domaine de l’exécution forcée. Le Centre abordera notamment : - Présentation des pratiques procédurales en Europe - Résultats de recherches qualitatives, par le biais de questionnaires et de rapports - Statistiques comparées - Expertise et contacts - Apprentissage et formation dans le domaine de la formation Le Centre fera également l’objet d’un site Internet qui offrira aux internautes des informations précises sur le Centre, son fonctionnement et ses activités mais mettra en place à terme un système d’e-learning on line ainsi qu’une base de don- Le nouveau parlement - The new Paliament nées la plus vaste possible. Un magazine sera également mis en place, sur Internet. Le Centre organisera des conférences internationales tous les deux ans sur les thèmes clés dans le domaine de la formation, de l’exécution des décisions de justice, de la déontologie, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, etc. Des ateliers et séminaires se tiendront tous les semestres en Bulgarie et les autres Etats membres. Un questionnaire a été préparé par le groupe de travail et a été diffusé aux autorités des 45 Etats membres du Conseil de l’Europe. Ce questionnaire a pour but d’obtenir des informations sur l’exécution des décisions de justice dans les Etats membres. Les informations seront analysées afin de d’identifier les critères d’intérêts communs, les problèmes et questions par l’exécution des titres exécutoires et de répondre aux attentes des usagers du Centre. L’UIHJ sera partie prenante dans la création du Centre, ainsi que l’Ecole nationale de procédure française qui mettra son expérience de centre de formation à vocation française, mais aussi internationale, au service du Centre. Le ministère de la Justice de Bulgarie a demandé l’assistance de la Commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ) afin qu’elle soutienne la création d’une base de données contenant des informations comparables sur l’exécution des décisions de justice dans les Etats membres du Conseil de l’Europe. La CEPEJ a accepté en principe d’apporter son soutien et a chargé le secrétariat d’en définir les modalités de mise en œuvre avec les autorités bulgares. Le Centre sera inauguré les 2 et 3 décembre 2004 à Strasbourg, au Palais de l’Europe, à l’occasion d’une conférence internationale à laquelle participera l’UIHJ. 17 2004 25 Europe | Bulgaria European Enforcement Training Centre (EETC) The UIHJ participates in setting up the European Enforcement Training Centre concerned with the enforcement of legal decisions. In the UIHJ Magazine no.16, we informed you of the upcoming creation of the European Enforcement Training Centre, based in Bourgas, situated on the Bulgarian ‘Gold Coast’. The working group met on the 14th and 15th of April 2004 in Sofia to settle the details. Mathieu Chardon and John Marston, Council of Europe experts and members of the UIHJ were present in the capacity of members of this working group. As a reminder the purpose of this centre is to improve the training of the member States of the Council of Europe by offering their enforcement agents and other interested parties the possibility of participating in these conferences, seminars and workshops, relating to the enforcement of orders. The Centre aims to be a forum of information and expertise through training. More precisely, the Centre will propose to deal with the various themes which will have been chosen as a result of a general consultation organised with the member States. On this basis, the Centre will take tangible steps to offer the member States and their enforcement agents the knowledge that will help them to improve their legal institutions in the area of the enforcement of legal decisions. In particular the Centre will raise the issues of: - Presentation of procedural practices in Europe - Results of qualitative research, based on questionnaires and reports - Comparative statistics - Expertise and contacts - Apprenticeship and training of those who will be providing the training The Centre will also have a website which will offer Internet users precise information about the Centre, how it works and its activities and, in the long-term, it also intends to set up an on-line elearning system as well as a database planned to be as large as possible. A magazine will also be available for consultation via the Internet. Le groupe de travail du Centre - The EETC working group The Centre will organise International conferences every two years on key themes in the domain of training, enforcement of legal decisions, deontology, new information and communication technologies, etc. Workshops and seminars will be held every six months in Bulgaria and the other member States. The working group has prepared a questionnaire which has been distributed to the authorities of the 45 member States of the Council of Europe. The purpose of this questionnaire is to obtain information concerning the enforcement of legal decisions in the member States. The information will be analysed to identify the criteria of common interests, the problems and questions related to the enforcement of orders and to respond to the expectations of the users of the Centre. The UIHJ will be involved in the creation of the Centre, as will the French ‘Ecole Nationale’ of Procedure (ENP), which will provide its experience as a French and International training centre for the benefit of the European Centre. The Ministry of Justice in Bulgaria has requested the assistance of the European Commission for the Efficiency of Justice (CEPEJ) to support the creation of a database containing comparable information on the enforcement of legal decisions in the member States of the Council of Europe. The CEPEJ has accepted in principle to support this initiative and has charged the secretariat with the task of defining the modalities for implementing it in collaboration with the Bulgarian authorities. The Centre will be inaugurated on the 2nd and 3rd of December 2004 in Strasbourg, at the Palais de l’Europe, during an International conference attended by the UIHJ. Europe | Conseil de l’Europe 26 2004 17 L’UIHJ auditionnée par le Conseil de l’Europe Une délégation du bureau de l’UIHJ, composée de Leo Netten, 1er vice-président et de Bernard Menut, secrétaire du bureau, a été auditionnée par le Conseil de l’Europe le 9 juin 2004. Cette rencontre s’est déroulée dans le cadre de la Commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ) qui tenait sa 3e réunion plénière du 9 au 11 juin 2004 à Strasbourg. L’UIHJ était auditionnée en qualité d’observateur auprès de cette commission et le texte ci-dessous reprend une partie des interventions des deux intervenants. UIHJ : rayonnement à travers le monde Une très large majorité des pays membres du Conseil de l’Europe comporte une représentation au sein de l’UIHJ, et notamment de nombreux pays d’Europe de l’Est ou issus de l’éclatement de l’Union soviétique. L’UIHJ regroupe les associations nationales ou chambres nationales d’huissiers de justice, qu’il s’agisse de professionnels libéraux ou de fonctionnaires, de près de 60 pays dans le monde. Une coopération s’est établie entre l’UIHJ et le Conseil de l’Europe, qui fait appel à certains membres de l’UIHJ pour mener des actions d’expertises dans divers pays. C’est ainsi que des experts, membres de l’UIHJ, ont accompli récemment des missions en Albanie, Bulgarie, Georgie, Moldavie, Russie, et l’UIHJ est partenaire du projet d’un Centre européen de formation en matière d’exécution (European Enforcement Training Centre – EETC), en Bulgarie. L’UIHJ entend poursuivre de façon soutenue, sa collaboration avec le Conseil de l’Europe, et fournir le soutien de ses experts pour aider au développement des objectifs du Conseil de l’Europe. Sur d’autres continents que l’Europe, l’UIHJ intensifie ses démarches au sein du continent africain où elle est massivement représentée, mais aussi dans le continent sud-américain qui connaît un fort besoin dans les domaines de compétence de l’UIHJ, et plus récemment en Asie avec une mission en Thaïlande. Efficacité de la justice L’UIHJ se sent particulièrement concernée par l’efficacité de la justice, car elle est un acteur de cette dernière. Ses membres sont proches du justiciable, consommateur de justice. Les huissiers de justice membres de l’UIHJ connaissent donc bien les attentes du justiciable, qu’il s’agisse du demandeur ou du défendeur au procès. Le rôle des huissiers de justice se situe à la fois en amont du procès, dans l’engagement du procès, mais aussi dans l’exécution de la décision rendue. A ce titre, les huissiers de justice sont parfaitement informés des attentes des citoyens, et de leur sentiments à l’égard de la justice. L’UIHJ en qualité d’organe représentant les huissiers de justice et officiers judiciaires de la plupart des pays membres du Conseil de l’Europe est un observateur privilégié de l’efficacité de la justice. L’UIHJ représente les intérêts d’un des acteurs de l’efficacité de la justice. Information du justiciable L’information du justiciable est essentielle pour remplir les conditions d’un procès équitable. Aussi, l’UIHJ milite pour une information complète, sécurisée, rapide et de qualité. Le volume d’information dont dispose le citoyen consommateur de justice est important, et cela étouffe parfois la qualité de l’information. Le citoyen ayant alors du mal à extraire l’essentiel et ce qui est important pour lui. Il faut pourtant continuer à renforcer l’information, mais en même temps il faut rendre celle concernant les droits et obligations du justiciable, parfaitement lisible, et compréhensible. L’UIHJ considère que, pour ce qui concerne l’introduction de l’instance, la connaissance du jugement et donc l’exercice des voies de recours, ou encore la connaissance d’une action d’exécution à l’encontre du débiteur condamné, l’information ne peut se faire que par la rencontre physique entre l’huissier de justice et le justiciable. Pour l’UIHJ seule la signification personnelle des documents et actes judiciaires, doit être retenue par préférence à la notification par voie postale qui contribue, qu’elle qu’en soit la forme, à assimiler l’information judiciaire à une information banale. 17 2004 27 La signification permet à l’huissier de justice de compléter l’information du justiciable, en l’orientant et en lui donnant les conseils nécessaires, sans toutefois empiéter sur les compétences naturelles de représentation dévolues à l’avocat. La notification postale au contraire ne permet pas à l’agent postal qui en est chargé, de fournir la moindre information sur le document, puisqu’il ignore le contenu de celui-ci. En outre, l’avis de réception ne permet pas d’identifier avec précision, même en présence d’une signature, la personne qui a reçu l’information. De plus, l’avis de réception n’est pas toujours retourné en temps utile. Enfin, il est impossible de savoir si le justiciable a bien compris l’information dont il a été destinataire. La signification par l’agent judiciaire qui en est chargé, l’huissier de justice ou l’officier judiciaire, explique avec précision au juge les conditions de la remise des documents au destinataire, permettant ainsi au magistrat de savoir si les conditions d’un procès équitable sont remplies, et si les droits de la défense ont été respectés. Ceci est essentiel, dans le cadre de la transmission des actes d’un pays à un autre, si l’on veut donner toute sa force au titre exécutoire européen qui va entrer en vigueur au sein de l’Union européenne. Développement des procédures simplifiées L’UIHJ constate que, s’agissant des recouvrements de créances, la très grande majorité des affaires se fonde sur un caractère contractuel qui n’est généralement pas contesté. Ce sont essentiellement des difficultés passagères de paiement ou la négligence qui sont à la base du non paiement. Ces affaires ont la particularité d’être d’un montant moyen faible, mais de représenter un volume important en nombre. Il convient donc de promouvoir des procédures simples, rapides, et d’accès aisé, dans lesquelles le citoyen pourrait obtenir un décision de justice rapidement. Toutefois, la rapidité n’exclut nullement le contrôle, afin d’éviter les demandes fantaisistes (qui pourraient fleurir en l’absence de contrôle) ou les demandes juridiquement infondées. L’UIHJ considère que la procédure d’injonction de payer, selon le modèle français, qui garantit le contrôle préalable par un juge, est préférable au modèle allemand dont le caractère mécanique et l’absence de contrôle préalable du juge ne permet pas de garantir véritablement les droits Europe | Conseil de l’Europe du défendeur, par hypothèse en situation de faiblesse. L’UIHJ considère que la présence d’un juge chargé de ce contrôle est donc indispensable en amont de la délivrance de la décision, si l’on veut utiliser ce titre simplifié comme titre exécutoire européen. Cette réflexion vaut bien entendu pour les pays, même non membres de l’Union Européenne. L’UIHJ considère en outre qu’il faut promouvoir en Europe un moyen permettant d’obtenir une décision de justice rapidement, dès lors que l’affaire présente un degré d’urgence évident et qui puisse être contrôlé. Cette décision doit cependant respecter le caractère contradictoire, permettant à l’adversaire de faire valoir ses arguments, mais dans un temps donné et court. Efficacité de la justice et statut de l’huissier de justice L’UIHJ milite pour un statut libéral de l’huissier de justice dans le monde, statut qui s’avère indispensable pour la mise en œuvre d’un système judiciaire fiable, équitable et performant. Par ailleurs, l’UIHJ œuvre pour l’harmonisation des missions des huissiers de justice, notamment en Europe, et elle souhaite la création d’un huissier de justice européen. L’UIHJ considère que ce n’est que grâce au statut libéral que l’on parviendra à l’harmonisation d’un statut au sein de l’Europe. Le caractère libéral de la fonction, qui existe dans de nombreux pays, doit prévaloir sur le statut d’agent fonctionnaire. En effet, l’UIHJ considère que le statut libéral apporte plus de valeur ajoutée que le statut fonctionnaire et en outre il est moins coûteux pour l’Etat. L’huissier fonctionnaire dépend de sa hiérarchie, et dans certains pays, elle est si pesante, qu’elle donne des ordres pour l’exécution des décisions de justice, ce qui est inacceptable dans un Etat de droit. Généralement, l’huissier fonctionnaire est sous la tutelle de deux ministères (justice et finance), ce qui ne contribue pas à faciliter ses missions. Enfin, l’évolution de la carrière de l’huissier fonctionnaire peut le conduire à manquer d’indépendance. En outre, le maintien d’un corps important d’huissiers fonctionnaires dans les Etats se heurte aux contraintes budgétaires strictes. Les Etats souhaitent alléger les charges financières engendrées par la fonction publique, et le passage au statut libéral est une source notable d’économie des fonds publics pour les Etats. Europe | Conseil de l’Europe Le statut libéral induit l’indépendance et la responsabilité, et l’huissier de justice est par conséquent responsable pénalement et civilement. Il est indépendant de son client dès lors qu’il est juriste, et responsable, et il refusera de prêter son concours si la mission demandée est illégale. L’huissier de justice doit avoir la responsabilité de la conduite des mesures d’exécution, en toute indépendance, notamment par rapport au juge, mais il sera soumis au contrôle de ce dernier. La responsabilité de l’huissier de justice doit être engagée lorsqu’il transgresse les deux principes fondamentaux qui doivent guider son action, à savoir la proportionnalité des actions par rapport à ce qui se révèle nécessaire, et l’objectivité dans la mise en œuvre de ses missions. Efficacité de la justice et formation des professionnels L’UIHJ milite pour un haut niveau de formation juridique des huissiers de justice dans le monde, facteur de sécurité juridique et donc de stabilité. Mais cette réflexion vaut pour tous les professionnels participants à l’œuvre de justice. En ce qui concerne l’huissier de justice, celui-ci doit avoir, dans les pays où ce n’est pas encore le cas, le même niveau de formation que le juge et l’avocat. En effet, avec ces derniers, il constitue les trois maillons nécessaires et indispensable du procès (le juge tranche, l’avocat représente, l’huissier de justice exécute les décisions). Pour parvenir à cet objectif, l’UIHJ organise ou collabore à de multiples séminaires, colloques et à la mise en place d’écoles de formation dans les pays où elle est implantée. C’est ainsi, qu’en Afrique, dans les pays de la zone Ohada, elle organise annuellement plusieurs actions pour la formation des huissiers de justice africains. Il en est de même dans les pays de l’Est de l’Europe (ex : Pologne, Hongrie, etc.), où les besoins en terme d’harmonisation sont importants. Des actions similaires se déroulent ou seront mises en place avec les pays du Maghreb (Tunisie, Maroc et Algérie). Pour l’UIHJ, il apparaît nécessaire en outre, et pour une efficacité accrue de la justice, que la formation continue des professionnels de justice, au même titre que celle des huissiers de justice et officiers judiciaires soit rendue obligatoire, selon des modalités qui pourraient être homogènes en Europe en terme de durée préconisée (un volume d’heure annuel par exemple). 28 2004 17 Discipline et contrôle des professionnels Les missions des professionnels de la justice sont d’une telle importance qu’elles doivent répondre à des normes qualitatives de très haut niveau. Cela passe, en complément de la formation, par un contrôle éthique et une discipline des membres qui exercent l’une des professions de justice (juge, avocat, greffier, huissier de justice, etc.). L’efficacité de la justice passe par la protection du justiciable contre les erreurs des professionnels de la justice, et la réparation des erreurs de ces derniers, et donc l’indemnisation des victimes. L’UIHJ préconise un contrôle à deux niveaux. Au niveau professionnel, un comité de discipline et d’éthique, composé de membres de la profession concerné, qui exerce un contrôle disciplinaire et d’éthique sur les membres de la profession, avec un arsenal de sanctions adaptées. Au niveau extra professionnel, pour les cas plus graves de transgression des règles professionnelles et d’éthique, un juge doit être chargé de sanctionner, en tant que de besoin, les comportements des professionnels qui ne respectent pas les règles ou leur déontologie. Ces sanctions peuvent aller jusqu’à écarter définitivement un professionnel de l’activité. Le justiciable qui s’estime lésé par une action d’un professionnel, qui résulterait d’une faute de ce dernier, doit avoir un accès direct aux organes de discipline et de contrôle. Il conviendra toutefois d’éviter les dérives que pourraient générer des demandes farfelues. Les priorités d’action de l’UIHJ Des délais maîtrisés, une information complète du justiciable ainsi qu’une exécution rapide et équitable des décisions de justice sont les priorités de l’action de l’UIHJ. Aussi, cette dernière ne peut que se réjouir de toute avancée dans ce sens, qui contribuera à rendre la justice plus efficace, dans la réalité et dans sa perception par le citoyen consommateur de justice. Enfin, l’UIHJ rappelle qu’elle est et demeure prête à coopérer avec le Conseil de l’Europe, sur toutes questions d’ordre juridique concernant la justice et les décisions judiciaires en général, et les huissiers de justice en particulier. L’UIHJ répondra favorablement à toute demande de consultation, d’audition ou d’expertise dans ces domaines. 17 2004 29 Europe | Council of Europe The UIHJ is heard by the Council of Europe A delegation of the committee of the UIHJ, made up of Leo Netten, 1st Vice President and Bernard Menut, Committee Secretary, was heard by the Council of Europe on the 9th of June 2004. This meeting took place in the framework of the European Commission for the Efficiency of Justice (CEPEJ), which was holding its 3rd plenary meeting from the 9th to the 11th of June 2004 in Strasbourg. The UIHJ was heard by this commission in its capacity of observer and the text below relates part of what passed between the two parties. UIHJ: an influence that crosses borders A very large majority of the member countries of the Council of Europe are represented within the UIHJ, and this is particularly true for several Eastern European countries or countries that were formed after the collapse of the Soviet Union. The UIHJ brings together national associations or national chambers of enforcement agents, be they independent professionals or state employees, from nearly 60 countries around the world. A relationship of cooperation has been established between the UIHJ and the Council of Europe, which calls upon certain of the members of the UIHJ to perform expertise tasks in various countries. It is in this context that experts, members of the UIHJ, recently accomplished missions in Albania, Bulgaria, Georgia, Moldavia, and Russia, and the UIHJ is a partner in the project of establishing a European Enforcement Training Centre (EETC) in Bulgaria. The UIHJ intends to actively pursue its collaboration with the Council of Europe and to provide the support of its experts to assist in the development of the objectives of the Council of Europe. Outside of Europe, the UIHJ is intensifying its work in the African continent where it is largely represented, but also in South America where there is a great demand for the competences of the UIHJ, and more recently in Asia with a mission in Thailand. The efficiency of justice The UIHJ feels particularly concerned by the efficiency of justice, since it sees itself as a representative of the concept. Its members feel a certain affinity with any person implicated in the legal proceedings, who is in a sense a ‘consumer of justice’. Therefore the enforcement agents who belong to the UIHJ are well aware of the expectations of those implicated in the proceedings, be it the plaintiff or the defendant in the trial. The role of the enforcement agent comes into play upstream of the trial, in the institution of the trial, but also in the enforcement of the decision pronounced. As a result, enforcement agents are very aware of the citizens’ expectations, and of their feelings about justice. In its capacity as a body representing enforcement agents and other types of judicial officers from most of the member countries of the Council of Europe, the UIHJ is a privileged observer of the efficiency of justice. The UIHJ represents the interests of one of the professional parties concerned and is therefore directly involved in the efficiency of justice. Informing the implicated persons The task of informing the implicated persons is essential in satisfying the conditions required for a fair trial. Equally, the UIHJ campaigns for complete, secure, rapid and high quality information. The amount of information provided for the citizen -‘consumer of justice’ is considerable, and this can sometimes have a negative effect on the quality of the information. Therefore the citizen may have difficulty in identifying the essential elements of the information and what is important for his particular case. It is nonetheless necessary to continue to consolidate the information, but at the same time it is imperative to ensure that the information concerning the rights and obligations Europe | Council of Europe of the implicated persons is perfectly legible and comprehensible. The UIHJ considers that, in terms of the institution of the proceedings, the knowledge of the judge’s decision and of the possible appeal procedures, or the knowledge of the approach of an enforcement procedure against the sentenced debtor, the best way to inform the implicated person is through a direct meeting between the enforcement agent and the implicated party. For the UIHJ, personal notification of the legal documents should be favoured above notification by post which contributes, regardless of the form that it takes, to relaying a confusing message that the legal information is banal. Notification allows the enforcement agent to complete the procedure of informing the implicated persons, by guiding them and giving them the necessary advice without, however, encroaching on the representative competence of the lawyer. In contrast, in the case of notification by post, the postal employee delivering the documents is incapable of providing the slightest information regarding these documents since he is unaware of the content. Moreover, acknowledgement of receipt does not make it possible to identify precisely, even when it requires a signature, the person receiving the information. Furthermore when documents requiring acknowledgement of receipt are sent the acknowledgement is not always returned quickly enough. Finally, it is impossible to know whether the implicated person has fully understood the information that he has been sent. Notification by the legal agent in charge of the case, the enforcement agent or any other judicial officer allows the judge to be informed of the conditions under which the documents were put in the hands of the implicated person, which therefore allows the magistrate to know whether the conditions for a fair trial have been satisfied and whether the rights of the defendant have been respected. This is essential in the event of the transferral of documents from one country to another to ensure the credibility of the European enforcement order that is to take effect within the European Union. Developing simplified procedures The UIHJ has noted that, in the matter of debt recovery, a very large majority of cases are of a contractual nature and therefore tend not to be 30 2004 17 contested. It is mainly cases of people encountering passing difficulties in making their payment or cases of negligence that are at the root of failure to pay debts. These cases have the peculiarity of representing a low average sum but of being very frequent. It would therefore be appropriate to promote simple, quick, and easily accessible procedures through which the citizen could obtain a decision by court order rapidly. However, rapidity must not under any circumstances undermine the need for controls, so as to avoid unorthodox requests (which could flourish in the absence of controls) or legally unfounded requests. The UIHJ considers that the Injunction to Pay procedure, according to the French model, which guarantees a prior control carried out by a judge, is preferable to the German model whose mechanical character and absence of prior control by the judge fails to truly guarantee the rights of the defendant, who is therefore hypothetically at a disadvantage. Hence the UIHJ considers that the presence of a judge charged with the task of checking the validity of the request is indispensable, and this upstream of the pronouncement of the decision, if we want to use this simplified order as a European enforcement order. It is well worth raising these issues with the countries concerned, even those that are not members of the European Union. The UIHJ also considers that, within Europe, it is important to promote a means of allowing a legal decision to be obtained rapidly, the moment that the case presents an obvious degree of urgency that can be checked. However this decision must respect the contradictory character of all cases that allows the opponent to present his arguments, but within a short specified time period. The efficiency of justice and the status of the enforcement agent The UIHJ campaigns for an independent status for enforcement agents worldwide, a status that is indispensable for a reliable, fair and efficient legal system. The UIHJ also works towards the harmonisation of the tasks attributed to enforcement agents, particularly within Europe, and it is in favour of the creation of a European enforcement agent. The UIHJ considers that it is only through the establishment of this independent status that we will succeed in harmonising the status within Europe. The independent nature of the function, 17 2004 31 which exists in several countries, must prevail over the status of an agent employed by the state. Indeed the UIHJ considers that an independent status brings a greater value added than the status of state employee and it is also less costly for the State. An enforcement agent employed by the state depends on his hierarchy, and in certain countries this hierarchy has such power that it gives the orders to enforce legal decisions, which is unacceptable in a constitutional state. Generally, an enforcement agent who is employed by the state works under the tutelage of two ministries (justice and finance), which does not facilitate his task. Finally, the issue of career advancement for an enforcement agent who is employed by the state can lead to a lack of independence. In addition, the need to maintain a sufficiently large number of state-employed enforcement agents in the States can conflict with strictly controlled budgets. States are constantly looking to decrease the financial expenses needed to run the State, and the adoption of an independent status represents a notable means of saving public funds for the States. The independent status results in increased independence and responsibility, and consequently the enforcement agent is responsible from both a penal and a civil standpoint. He is independent from his client from the moment that he is a jurist, and responsible, and he will refuse to support or participate in any illegal cause. The enforcement agent must have the responsibility for managing the enforcement measures, in total independence, particularly in relation to the judge, but the latter will nonetheless be able to carry out controls regarding the work of the enforcement agent. The responsibility of the enforcement agent must be engaged should he contravene either of the two basic principles that should guide his actions, which are the proportionality of the action taken in relation to what is necessary and the objectivity required for the performance of his tasks. The efficiency of justice and the training of professionals The UIHJ campaigns for a high level of legal training for enforcement agents throughout the world, which is a factor that contributes to legal security and consequently stability. But this conviction is true for all professionals who participate in the workings of justice. Concerning the enforcement Europe | Council of Europe agent, he must have, in those countries where this is not yet the case, the same level of training as that of a judge or lawyer. Effectively, alongside the latter two figures, the enforcement agent completes the three links in the chain that are necessary and indispensable to the trial (the judge decides, the lawyer represents, the enforcement agent enforces the decisions). To fulfil this objective, the UIHJ organises or contributes to a great many seminars and symposiums and also participates actively in the creation of training centres in the countries in which it is established. So it is that in Africa, in the countries in the Ohada (Organization for the Harmonization of Business Law in Africa) zone, each year it organises several actions relating to the training of African enforcement agents. The same is true in the Eastern European countries (e.g.: Poland, Hungary, etc.) where there is an important need for harmonisation. Similar actions are underway or will be set in motion in the Maghreb countries (Tunisia, Morocco and Algeria). For the UIHJ, it also seems necessary, with a view to ensuring a more efficient justice system, that continued training of legal professionals in the same way as for enforcement agents and other judicial officers should be obligatory, according to modalities that could be harmonised within Europe in terms of the recommended duration (e.g. a certain number of hours per year). Discipline and checks on professionals The tasks of legal professionals are of such importance that they should respond to qualitative standards of the very highest level. This implies, in addition to training, that the ethics and discipline of all those who work in the domain of justice (judge, lawyer, clerk of the court, enforcement agent, etc.) should be subject to controls. The efficiency of justice requires the protection of the persons implicated in legal proceedings against any errors that could be made by the legal professionals, and the reparation of any such errors, and therefore the indemnification of the victims. The UIHJ recommends a double control. At the professional level, a discipline and ethics committee, made up of members of the profession in question, which would ensure a disciplinary and ethical control of the members of the profession, Europe | Council of Europe armed with an array of appropriate sanctions. At the extra-professional level, for more serious cases of contravention of the professional and ethical rules, a judge should be responsible for sanctioning, as necessary, the behaviour of professionals who do not respect the rules or their deontology. These sanctions may extend as far as definitively banning a professional from exercising his activity. Any person implicated in legal proceedings who feels wronged by an action performed by a professional, as a result of a fault or an example of misconduct by the latter, must have direct access to the disciplinary and control bodies. However at the same time it is also important to avoid abuses that could generate eccentric or unfounded requests. The priority objectives for UIHJ Respect for time constraints, complete information for the person implicated in the legal proceedings as well as quick and fair enforcement of legal decisions are the priority objectives that the UIHJ intends to achieve. The UIJH can but be encouraged by any progress made in this direction, which will contribute to making the justice system more efficient in real terms as well as in the way that it is regarded by the citizen -‘consumer of justice’. Finally, the UIHJ repeats that it is and will remain ready to cooperate with the Council of Europe on all issues of a legal nature concerning the justice system and legal decisions in general, and enforcement agents in particular. The UIHJ will accept any invitation to participate in consultations or hearings or any request for expertise in these domains. 32 2004 17 17 2004 33 Le Conseil de l’Europe adopte une recommandation en matière d’exécution des décisions de justice Le 9 septembre 2003, le Comité des ministres de la Justice des Etats membres du Conseil de l’Europe a adopté une recommandation qui pose les bases d’une standardisation de l’exécution des décisions de justice et des agents chargés de l’exécution. Les systèmes juridiques équitables, efficaces et accessibles sous-tendent et renforcent l’Etat de droit, sur lequel reposent les démocraties européennes. L’exécution d’une décision fait partie intégrante du droit fondamental de l’être humain à un procès équitable dans un délai raisonnable, conformément à l’article de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). La prééminence du droit est un principe qui ne peut être respecté que si les citoyens ont réellement la possibilité, en pratique, de faire valoir leurs droits et de contester les actes illégaux. C’est en se fondant sur ces grands principes que la recommandation édicte des principes directeurs concernant l’exécution et les agents chargés de l’exécution. Une exécution équitable et efficace La recommandation s’applique en matière civile, commerciale et concerne tant le droit de la consommation que celui du travail ou de la famille. Les décisions de justice sont autant concernées que les autres titres exécutoires, judiciaires ou non judiciaires. La recommandation rappelle la prééminence du droit interne mais précise que la loi devrait être suffisamment détaillée pour apporter à la procédure sécurité juridique et transparence. Quant aux parties, ils doivent Europe | Conseil de l’Europe coopérer de manière appropriée dans la procédure d’exécution. Il est heureux de lire que la recommandation pose les bases d’une obligation pour le défendeur de fournir des informations à jour sur ses revenus, ses biens et sur « toute autre question pertinente ». Les abus, venant de toute partie pendant la procédure d’exécution, ainsi que les reports intempestifs d’exécution doivent être évités, notamment en définissant clairement les droits et les obligations de chacun. Des agents d’exécution compétents et responsables Le statut des agents d’exécution, leur rôle, leurs responsabilité et leurs pouvoirs devraient être prévus par la loi afin d’apporter autant de sécurité et de transparence que possible à la procédure d’exécution. Les compétences et la moralité des agents d’exécution doivent être exemplaires : ils doivent être amenés, au terme d’une formation préalable poussée, à passer des examens destinés à évaluer leurs connaissances théoriques et pratiques. Une formation continue est également requise. Ils doivent également respecter des règles professionnelles et éthiques élevées et reconnues, être soumis à un contrôle professionnel et à un suivi qui peut comporter un contrôle juridictionnel. Enfin, lorsqu’un Etat emploie des agents d’exécution, il doit lui offrir des conditions de travail appropriées, des ressources matérielles adéquates et du personnel suffisant et les rémunérer de manière adéquate, ce qui est malheureusement loin d’être le cas dans de nombreux pays où les agents de l’exécution ne jouissent pas d’un statut libéral. L’UIHJ se déclare globalement satisfaite par ses recommandations qui vont dans le sens des objectifs qu’elle s’est fixé. Cependant, il est regrettable que, sur un domaine aussi important que la signification de documents, la remise en mains propres de documents par des agents d’exécution, la voie électronique et la poste soient placés sur un apparent pied d’égalité. En effet, l’UIHJ ne cesse de démontrer que seule la remise en mains propres de documents par des agents d’exécution constitue à ce jour une méthode efficace et appropriée pour assurer la signification de documents. Europe | Council of Europe The Council of Europe adopts a recommendation relating to the enforcement of decisions of justice On the 9th of September 2003, the Committee of Ministers of Justice of the Member States of the Council of Europe adopted a recommendation that sets down the bases for a standardisation in terms of enforcing legal decisions and the agents charged with their enforcement. Fair, efficient and accessible legal systems underpin and strengthen the constitutional state, on which the European democracies are based. The enforcement of a decision is an integral part of the fundamental right of every human being to a fair trial within a reasonable time period in conformity with the article of the European Convention on Human Rights (ECHR). The pre-eminence of law is a principle that can be respected only if the citizens truly have the possibility, in practice, to defend their rights and to contest illegal acts. It is because it is founded on these great principles that the recommendation edicts the directing principles concerning the enforcement of decisions and the agents responsible for enforcing them. A fair and efficient enforcement procedure The recommendation applies in civil and commercial law and also concerns the rights of the consumer as well as those of the working population and the family. It concerns legal decisions but also other enforceable decisions, both legal and otherwise. The recommendation evokes the pre-eminence of internal laws but states that the law should be sufficiently detailed to bring legal security and transparency to the procedure. The 34 2004 17 parties concerned shall cooperate in the enforcement procedure in an appropriate manner. It is encouraging to see that the recommendation lays down the bases for an obligation for the defendant to provide up-to-date information regarding his revenues, his assets and «any other pertinent issue». Any case of misuse, coming from any party during the enforcement procedure, as well as untimely delays in the enforcement procedure shall be avoided, notably by clearly defining the rights and obligations of all concerned. Competent and responsible law enforcement agents The status of those charged with enforcing the decisions, their role, their responsibilities and their powers should be set out in the law to bring as much security and transparency as possible in the enforcement procedure. The competence and morality of those charged with enforcing the decisions must be exemplary: after a prior advanced qualification period they should take a series of exams to evaluate their theoretical and practical knowledge. A continued training is also required. They must also respect high and recognised professional and ethical rules, as well as being subject to professional controls and a surveillance that may include a jurisdictional control. Finally, when a State employs such enforcement agents, it must offer them appropriate working conditions, the necessary material resources, sufficient personnel and pay them adequately, which is unfortunately far from being the case in a number of countries in which the enforcement agents do not benefit from an independent status. The UIHJ has declared itself to be generally satisfied by its recommendations in as much as they head in the direction of the objectives that it has set itself. However, it is regrettable that, in a domain as important as the notification of documents, the conveyance of documents by the enforcement agents themselves, electronic mailing and the postal systems are apparently placed on equal footing. Indeed, the UIHJ continues to declare that at present only the conveyance of the documents by the enforcement agents themselves constitutes an efficient and appropriate method for ensuring the notification of documents. 17 2004 Europe | Espagne 35 Le 21 mai 2004 à Barcelone ont eu lieu les festivités de la St-Yves Saint Yves est le patron de l’Illustre collège des Procuradores de Barcelone. Chaque année, à la même date, la célébration du grand patron de nos collègues Procuradores de Barcelone donne lieu à une imposante cérémonie. Une cérémonie peu ordinaire C’est dans les prestigieux « salon de Pasos Perdidos » situés dans l’enceinte du palais de justice de Barcelone où se trouvent d’ailleurs les locaux et le musée du collège des Procuradores, que se sont déroulées, en première partie, à 12 heures les cérémonies de remises des diplômes et décorations aux Procuradores ayant atteints les 25 ans d’exercice de la profession. Après quoi, dans une deuxième période, il a été permis d’assister à la remise des robes aux nouveaux impétrants. La cérémonie de ce 21 mai était placée sous la présidence de M. Guillem Vidal I Andreu, président du tribunal supérieur de justice de Catalogne. Après les allocutions de Mme Ana Moleres Muruzabal, decana du collège des Procuradores de Barcelone et decana du collège des Procuradores de Catalogne, du président du Mme Ana Moleres Muruzabal et le président Isnard au collège des Procuradores de Barcelone Mrs Ana Moleres Muruzabal and the president Isnard at the college of Procuradores of Barcelona Collège d’Espagne, Me Juan Carlos Estevez Fernandez Novoa, de Me Jacques Isnard, président de l’UIHJ et conférencier « d’honneur » et de M. José Valles I Casadevall, président du tribunal supérieur de justice de Catalogne, il revenait aux récipiendaires de recevoir des mains de la decana Ana Moleres Maruzabal et du président Juan Carlos Estevez Fernandez Novoa, les médailles, diplômes et signes distinctifs correspondants aux mérites qui leur étaient ainsi reconnus. Parrains, marraines, serments et remises de toges Vint ensuite la remise des toges. Pour un étranger peu au fait des règles de la corporation des Procuradores d’Espagne le rituel de la remise de la robe aux nouveaux nommés est empreint d’une solennité émotionnelle. A l’appel de son nom, par le secrétaire Fernandez Anguera, l’impétrant doit emprunter – encadré par ses deux parrains – la longue allée recouverte d’un tapis rouge qui traverse toute la salle de l’impressionnant salon des Pas Perdus pour gagner au sommet d’un escalier un hémicycle où siègent toutes les personnalités. Là, il doit répondre à voix haute au serment que lui lit le secrétaire. Après quoi, aidé par ses parrain et marraine, il revêt dans une attitude grave, voire figée, la robe qui symbolise son appartenance à sa profession. Les 14 nouveaux nommés ont répété, pour chacun d’eux, et à chaque fois le même cérémonial. Les pays de fortes traditions son toujours impressionnants et cette « imposicion de togas » s’accordait bien avec cet épithète. Nous avons pu remarquer la proportion importantes des jeunes femmes (8 sur 14 dans la promotion) et la jeunesse d’ensemble des Procuradores d’Espagne qui est gage d’avenir pour cette profession. Europe | Spain 36 2004 17 The Festival of St. Yves took place on May 21st 2004 in Barcelona Saint Yves is the patron saint of Barcelona’s illustrious College of “Procuradores”. Each year, on the same date, the celebration of the great patron of our colleague “Procuadores” in Barcelona gives rise to an impressive ceremony. An unusual ceremony At 12pm, in the prestigious hall of “Pasos Perdidos”, located in the heart of the Barcelona Palace of Justice, where the grounds and museum of the College of “Procuradores” are located, the first stage of the diploma and decorations awards ceremony for “Procuradores” who have been practising for 25 years took place. Following this, spectators were allowed to attend the second stage, the new recipients investiture ceremony. The May 21st ceremony was presided over by Mr Guillem Vidal I Andreu, President of the High Court of Catalonia. Following the opening addresses of Mrs Ana Molzeres Muruzabal, Deacon of the Barcelona College of “Procuradores” and the Catalonia College of “Procuradores”, the President of the College of Spain, Mr Juan Carlos Estevez Fernandez Novoa, Mr Jacques Isnard, Signature du livre d’or au Musée du college des Procuradores de Barcelone Signature of the Golden book at the Museum of the College of Procuradores of Barcelona President of the IUJO and “honorary” speaker and Mr José Valles I Casadevall, President of the High Court of Catalonia, it was time for the recipients to be awarded with their medals, diplomas and decorations for the merits that they were being acknowledged as having earned, by “decana” Ana Moleres Maruzabal and President Juan Carlos Estevez Fernandez Novoa. state room of “Pas Perdus”, until they reached, at the top of the steps, the benches where the key figures were seated. Here, they responded out loud to the oath read to them by the Secretary. Following this, with the assistance of their sponsors, they put on, maintaining a serious, even constrained demeanour, the robe symbolic of their acceptance into the profession. Sponsors, oaths and investiture Next up was the investiture ceremony. For outsiders not entirely familiar with the rules of the Society of Spanish “Procuradores” the investiture ceremony for new members is memorable because of the solemnity of the ritual. The same ceremony was carried out in exactly the same way for each of the 14 persons called. In countries with strong traditions this type of ceremony is always impressive and the “imposicion de togas” entirely lived up to expectations. When the recipient’s name was called by Secretary Fernandez Anguera, they walked--accompanied by both sponsors-along the long, red carpeted walkway, which spanned the entire length of the impressive We also remarked on the large proportion of young women (8 out of 14 in this case) and the young age range of the group of Spanish “Procuradores” which reflects the future of the profession. 17 2004 37 Europe | France Création d’UIHJEuromed à Marseille, le 30 avril 2004 Avec la création d’UIHJ-Euromed, l’UIHJ applique aux huissiers de justice le processus de Barcelone. Signature de la Charte UIHJ-Euromed - Signature of the UIHJ-Euromed Charter Développer des axes économiques On n’insistera jamais suffisamment sur l’intérêt pour les huissiers de justice de suivre étroitement l’évolution du monde économique. Voilà 10 ans qu’était créé, à l’initiative de l’Union européenne « le processus de Barcelone », vaste programme visant à étendre les relations économiques entre l’UE et les Etats du continent africain bordés par la Méditerranée. Cette démarche, en état de latence depuis plusieurs années, vient d’être réactivée par l’effet d’un mouvement lancé depuis Marseille. Nombre de professions se sont depuis engouffrées dans le sillage tracé par les opérateurs économiques « d’Euroméditerranée » le but poursuivi consistant à rapprocher les professionnels de même branche présents des deux côtés de la Méditerranée avec un objectif : celui de développer les axes économiques. Une forte présence de l’UIHJ dans la zone L’UIHJ au travers de l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, l’Egypte d’une part et la France, le Portugal, l’Espagne, la Grèce, l’Italie d’autre part est très présente dans cette zone. Par ailleurs, les contentieux internationaux s’intensifient surtout entre la France, l’Espagne, le Maroc, la Tunisie voire l’Algérie. La progression est significative et particulièrement palpable au niveau des demandes qui affluent au siège de l’UIHJ sur des sujets touchant au domaine de la signification, de l’exécution, du recouvrement, des constats, etc. Lors du conseil permanent de novembre 2003, l’assemblée des présidents, sous l’égide de l’UIHJ, s’est prononcée pour la création d’une structure commune aux huissiers de justice situés des deux côtés de la Méditerranée. L’élaboration d’une charte commune Cette décision a suscité un certain nombre de projets dont celui de l’élaboration d’une charte commune aux huissiers de justice des états concernés. C’est ainsi, en complément d’une journée sur le recouvrement dans « l’espace judiciaire méditerranéen » excellemment organisée par la chambre départementale des huissiers de justice des Bouches du Rhône et l’Ecole nationale de procédure française, sous l’impulsion de leurs président respectifs, Françoise Andrieux et Abel Pansard, qu’a été ratifiée la charte « UIHJ Euromed » par les présidents concernés : La charte à été signée par : - l’Algérie par Me Mohamed Cherif - L’Espagne par Me Juan Carlos Estevez Fernandez Novoa - La France par Me Paul Rochard - La Grèce par Me Avraam Passoglou - Le Maroc par Me Abdelaziz Fouganni - Le Portugal par Me José Carlos Resende - La Tunisie par Me Mourad Skander Un rapprochement entre les huissiers de justice Son contenu vise à promouvoir : - le rapprochement entre les huissiers de justice des états concernés afin d’apporter une efficacité accrue dans la gestion de leurs moyens - une profession d’huissier de justice homogène conçue sur des critères normatifs communs qui privilégieront les axes économiques conventionnels tels que ceux rattachés aux activité de signification, exécution, recouvrement, ventes, constats, etc. Enfin, « UIHJ-Euromed » regroupe les synergies destinées à soutenir la mise en œuvre de tous réseaux inter actifs entre les huissiers de justice, notamment dans la recherche d’une meilleure Europe | France communication, d’une information rapide et le relais en matière de recouvrement. Le conseil a procédé à la désignation d’un secrétaire permanent : Me Mourad Skander, président de la Chambre nationale des huissiers de justice de Tunisie. Celui-ci a reçu pour mission, d’une part, d’engager le processus de mise en œuvre de la charte et d’autre part, de veiller à l’extension de celle-ci en prenant contact avec d’autres organisations de la zone, non encore membre de l’UIHJ. Cette charte étant entrée en vigueur dès son approbation, il est possible, dès maintenant, aux huissiers de justice dépendants des chambres nationales signataires, en s’adressant au siège de l’UIHJ à Paris d’obtenir directement et sous certaines conditions toutes tous les prestations relevant de l’application de cet acte. 38 2004 17 L’UIHJ remercie Françoise Andrieux - UIHJ thanks Françoise Andrieux Creation of the IUJO-Euromed in Marseille on April 30th, 2004 With the creation of IUJO-Euromed, the IUJO applies the process used in Barcleona to its enforcement agents. Developing an economic dimension We cannot stress enough the need for enforcement agents to closely monitor global economic development. 10 years ago, on the initiative of the European Union, the “Barcelona method” was created. This extensive programme aims to strengthen economic relations between the EU and the North African countries on the Mediterranean coast. This initiative, having taken a back seat for several years, has just been rejuvenated by the launch of a movement in Marseille. Since, numerous professionals have followed quickly on the heels of the “Euromediterranean” economic operators, whose goal is to unite professionals in the same domain on both sides of the Mediterranean with the objective of creating economic axes. The IUJO has a strong presence in this zone The IUJO has a very strong presence in this zone in Algeria, Tunisia, Morocco and Egypt on one coast and France, Portugal, Spain, Greece, and Italy on the other. Furthermore, international litigation is increasing, especially between France, Spain, Morocco, Tunisia and Algeria. Progression is significant and particularly visible in the huge influx of applications at the IUJO headquarters in the domains of service, performance, recovery, statements etc. During the permanent counsel held in November 2003, the board of presidents, under the direction of the IUJO, announced the creation of a common structure for enforcement agents on both sides of the Mediterranean. Drawing up a common charter This decision has sparked off a certain number of projects, notably the drawing up of a common charter for Enforcement agents in the implicated states. By complementing this with a conference on recovery, which was held in the “Espace judiciare méditerranéen” and impeccably organised by the Bouches du Rhône Departmental Chamber of Enforcement agents and the French National 17 2004 39 Europe | France Une réunion du groupe de travail d’UIHJ-Euromed - A meeting of the UIHJ-Euromed working group School of Legal Proceedings, directed by their respective Presidents, Françoise Andrieux and Abel Pansard, the “IUJO- Euromed” Charter was ratified by the relevant presidents. The Charter was signed by: - Mr Mohamed Cherif, for Algeria - Mr Juan Carlos Estevez Fernandez Novoa, for Spain - Mr Paul Rochard, for France - Mr Avraam Pasoglou, for Greece - Mr Abdelaziz Fouganni, for Morocco - Mr José Carlos Resende, for Portugal - Mr Mourad Skander, for Tunisia Solidarity between enforcement agents It aims to promote: - collaboration between enforcement agents in the implicated states in fine tuning the efficiency of their managerial skills - a homogenous standard of enforcement agent practice based on common criteria which prioritises conventional economic axes such as those related to service, performance, recovery, sales, statements, etc. Françoise Andrieux, président de la chambre départementale des huissiers de justice des Bouches-du-Rhône Françoise Andrieux, president of the Departmental chamber of enforcement agents of the Bouches-du-Rhône The “IUJO-Euromed” regroups the elements intended for supporting the set up of all interactive networks linking enforcement agents, notably the search for more efficient communication, rapid access to information and relaying of recovery materials. The board designated a permanent secretary, Mr Mourad Skander, President of the Tunisian National Union of Enforcement agents. His mission involves both the implementation of the Charter and its further development through contacting other organisations within the zone that are not yet members of the IUJO. The Charter, having come into force upon its approval, directly entitles any enforcement agent pertaining to a signatory national chamber to benefit, under certain conditions, from all of the privileges related to this act, via the IUJO headquarters in Paris. Europe | France 40 2004 17 Un Forum huissier de justice international L’Europe du recouvrement de créances à l’honneur aux 19e Journées de Paris des huissiers de justice français les 11 et 12 décmbre 2003. Le traditionnel Forum huissier de justice organisé à la fin de chaque année par la Chambre nationale des huissiers de justice de France (CNHJ) a été une nouvelle fois l’occasion d’informer les confrères sur les derniers développements européens en matière de justice, d’exécution des décisions de justice et des professionnels chargés de l’exécution. Un rendez-vous annuel Ce rendez-vous annuel se déroule sur deux jours et permet aux nombreux participants d’obtenir des informations précises sur des thèmes d’actualité. A la fin de la seconde journée, se tient une conférence d’information professionnelle exclusivement réservée aux huissiers de justice. Elle permet au président de la CNHJ de présenter le bilan de l’année écoulée et à chacun de s’exprimer. La première journée était honorée par la présence de Dominique Perben, ministre de la Justice. Jean-Claude Belot, président de la CNHJ terminait son mandat de deux ans. Il a été promu chevalier de la Légion d’honneur par M. Perben, devant l’ensemble des confrères français et des autorités présentes dans la salle, réunis dans un grand moment d’émotion. Il est toujours réjouissant de constater que les actions menées par la profession d’huissier de justice sont reconnues par ses autorités de tutelle. Souhaitons à son successeur, Yves martin, de rencontrer le même succès dans l’exercice de son mandat. L’Europe et l’impayé Parmi les thèmes abordées, il en est un qui aura marqué les esprits : « L’Europe et l’impayé : quelles perspectives pour les huissiers de justice ? » Les débats réunissaient autour de la table Jacques Isnard, président de l’UIHJ, Leo Netten, 1er viceprésident de l’UIHJ, Francis Guépin, ancien président de la CNHJ, membre de l’UIHJ, Mathieu Chardon, membre du Comité de l’UIHJ ainsi que trois confrères du Nord de la France, JeanFrançois Bauvin, Vincent Charlet et Yves Pomar. Pendant plus de trois heures, l’Europe du droit a été longuement évoquée, comme une nécessité ou une fatalité qui devraient nous pousser, selon Francis Guépin, européen convaincu, à nous montrer plus agressifs, particulièrement dans le domaine du marché du recouvrement. Les idées de Francis Guépin ont été efficacement relayées et développées par nos confrères Jean-François Bauvin, Vincent Charlet et Yves Pomar, lorsqu’ils ont constaté que le monopole des huissiers de justice français s’étiole et que diverses dispositions législatives avaient mis un frein au développement de la profession, comme la loi sur le surendettement. Nos confrères ont insisté sur le fait que les huissiers de justice doivent aller dans l’entreprise et devenir des spécialistes dans le rôle de conseil en recouvrement. Une grande réflexion sur le thème de l’impayé Le président Isnard, dans un discours mobilisateur pour les huissiers de justice français, a insisté sur l’importance de mettre en place une grande réflexion sur le thème de l’impayé et du recouvrement, sur le plan international. Il a insisté sur le rôle que devait jouer les huissiers de justice français dans cette prise de conscience et a indiqué que l’UIHJ avait déjà mis en place cette réflexion en annonçant les premières assises sur le recouvrement du 8 avril 2004 à Bruxelles. Enfin, nous a répété le président Isnard, l’huissier de justice est le seul à pouvoir offrir le recouvrement d’une dette depuis la phase amiable jusqu’au recouvrement forcé en passant par la phase judiciaire. Le système hollandais Dans une intervention très remarquée, notre confrère Leo Netten a marqué les esprits en présen- 17 2004 41 tant, comme lui seul sait le faire, le « système hollandais ». Leader incontesté du recouvrement aux Pays-bas, nos confrères Gerechtsdeurwaarders rencontrent plus de succès sur le marché tant convoité du recouvrement amiable et judiciaire des créances que les sociétés de recouvrement, puisqu’ils se sont appropriés plus de la moitié des parts de marché. Comment y sont-ils parvenus ? C’est ce qu’a expliqué le vice-président de l’UIHJ dans des termes directs, clairs et précis mais non dénués d’humour. La conquête du marché du recouvrement est depuis plus de vingt ans un objectif affiché des confrères néerlandais. Aux termes de nombreuses réflexions au sein de la profession, ayant donné lieu à la mise en place de réseaux couvrant l’ensemble du territoire national, de contrats soigneusement étudiés pour satisfaire une clientèle de grands d’honneurs d’ordre toujours plus exigeante, d’études de marché poussées, et enfin d’une réforme salutaire de la profession opérée par la loi du 26 janvier 2001, les huissiers de justice néerlandais font aujourd’hui figure d’exemple sur les plans européens et internationaux en la matière. D’ailleurs, les réactions enthousiastes des confrères français et les nombreuses questions de la salle ont montré que le modèle néerlandais suscitait un vif intérêt et que chacun adhérait au principe énoncé par Leo Netten : « l’huissier de justice peut tout faire… en mieux ! » Europe | France rents Etats de l’Union européenne. L’injonction de payer européenne, à l’état de projet (Livre vert) devrait donner lieu à une proposition de règlement dans les prochains mois. La profession d’huissier de justice était également à l’honneur, cette fois-ci du côté du Conseil de l’Europe, avec la Recommandation Rec(2003)17 du Comité des ministres aux Etats membres en matière d’exécution des décisions de justice, adoptée le 9 septembre 2003. Cette recommandation propose un standard en matière d’exécution des décisions de justice et de professionnels chargés de l’exécution. Il est heureux et particulièrement satisfaisant de constater que l’on retrouve dans cette recommandation plusieurs des idées défendues depuis de nombreuses années par l’UIHJ : l’huissier de justice doit être un professionnel de haut niveau, indépendant, objectif et responsable, avec une formation juridique initiale et continue poussée2, et avoir facilement accès aux informations concernant le patrimoine du débiteur. Un actualité européenne dense Les actualités européennes, toujours très denses, ont été présentées par Mathieu Chardon. Le titre exécutoire européen pour les créances incontestées, à l’état de proposition au moment du Forum, a été depuis adopté1. Notre confrère a indiqué quelles étaient les principales difficultés inhérentes à l’application de ce règlement, notamment la conception même de créance incontestée, cette conception n’étant pas la même dans les diffé1 2 Règlement (CE) n°805/2004 du Parlement européen et du Conseil du 21 avril 2004 portant création d’un titre exécutoire européen pour les créances incontestées Voir à cet égard notre article sur cette recommandation dans ce magazine Europe | France 42 2004 17 An International Forum of Enforcement Agents European debt recovery is honoured by the 19th ‘Journées de Paris’ of French enforcement agents 11-12 december 2003. The traditional Forum of Enforcement Agents organised at the end of each year by the National Chamber of Enforcement Agents of France (CNHJ) was once again the occasion to inform our colleagues of the latest European developments in terms of justice, enforcement of legal decisions and the professionals responsible for the enforcement. An annual event This annual event is held over two days and enables the many participants to obtain precise information on current themes. A conference of professional information reserved exclusively to the enforcement agents is held at the end of the second day. It allows the president of the CNHJ to present his report of the past year and gives all those present the opportunity to express themselves. The first day was honoured by the presence of Dominique Perben, the Minister of Justice. Jean-Claude Belot, president of the CNHJ had come to the end of his two-year mandate. Mr Perben appointed him Knight of the Legion of Honour, in front of all his French colleagues and the authorities present united in a great moment of emotion. It is always encouraging to note that the actions led by the profession of enforcement agent are recognised by its regulatory authorities. Let us hope that his successor, Yves Martin, will meet with the same success during his mandate. Europe and outstanding payments Amongst the themes raised, there is one that especially left its mark: ‘Europe and outstanding payments’: what are the prospects for enforcement agents?’ The debates brought together Jacques Isnard, president of the UIHJ, Leo Netten, First Vice President of the UIHJ, Francis Guépin, former president of the CNHJ, member of the UIHJ, Mathieu Chardon, member of the Committee of the UIHJ as well as three colleagues from Northern France, Jean-François Bauvin, Vincent Charlet and Yves Pomar. For over three hours, constitutional Europe was discussed in depth, as a necessity or a fatality that should incite us, according to Francis Guépin, a staunch believer in European cooperation, to be more aggressive, particularly in the domain of debt recovery. Francis Guépin’s ideas were efficiently relayed and developed by our colleagues Jean-François Bauvin, Vincent Charlet and Yves Pomar, when they noted that the monopoly of French enforcement agents was in decline and that diverse legislative provisions had put a brake on the development of the profession, such as the law on excessive debt. Our colleagues insisted on the fact that enforcement agents should go into business and become specialists in debt recovery consultancy. Reflection on the theme of outstanding payments President Isnard, in a rousing speech for the French enforcement agents, insisted on the importance of reflection on the theme of outstanding payments and recovery, on an international scale. He insisted on the role that the French enforcement agents should play in raising awareness and indicated that the UIHJ had already taken the first steps by announcing the first conferences on debt recovery from the 8th of April 2004 in Brussels. Lastly president Isnard repeated that the enforcement agent is the only one to be able to offer debt recovery all the way from the amicable phase through to the forced recovery passing by the legal phase. 17 2004 43 The Dutch system In a very well-received speech, our colleague Leo Netten caused a reaction in the audience by presenting, as only he knows how, the ‘Dutch system’. Incontestable leaders in terms of debt recovery in the Netherlands, our colleagues the Gerechtsdeurwaarders are more successful in the highly coveted market of amicable and legal debt recovery that the recovery companies, because they account for over half of the market share. How have they achieved this? The Vice President of the UIHJ gave his answer to this question in direct, clear and precise terms, and not without a touch of humour. The conquest of the debt recovery market has been a clearly defined objective of our Dutch colleagues for more than twenty years. After a great deal of reflection within the profession, which has led to the creation of networks covering the entire national territory, carefully studied contracts to satisfy a clientele of major givers of orders with ever increasing demands, in-depth market studies, and finally a beneficial reform of the profession brought about by the law of the 26th of January 2001, today the Dutch enforcement agents are an International and European example in the field. The enthusiastic reactions of the French colleagues and the many questions posed clearly demonstrated that the Dutch model is a source of great interest and that all those present agreed wholeheartedly with the principle evoked by Leo Netten: “the enforcement agent can do everything… better!” Europe | France since been adopted1. Our colleague indicated the main inherent difficulties in the application of this regulation, in particular the very notion of uncontested debt conception, which is not the same in the different States of the European Union. The European injunction to pay, currently still in the project phase (Green Paper) should lead to a regulation proposal in the coming months. The profession of enforcement agent was also on the agenda for the Council of Europe, with the Recommendation Rec(2003)17 of the Committee of ministers of the Member States on the subject of the enforcement of legal decisions, adopted on the 9th of September 2003. This recommendation proposes a standard in terms of the enforcement of legal decisions and the professionals responsible for their enforcement. It is encouraging and particularly satisfying to note that this recommendation contains many of the ideas that the UIHJ has championed for many years: the status of the enforcement agent should be that of a top level professional, independent, objective and responsible, with an advanced initial and continued legal training formation2, and should be able to easily gain access to information concerning the patrimony of the debtor. A fast-developing European scene The new developments on the European scene, which are always multiple and fast-moving, were presented by Mathieu Chardon. The European enforcement order for uncontested debts, still in the proposal phase when the Forum was held, has Regulation (CE) no. 805/2004 of the European Parliament and Council of the 21st April 2004 concerning the creation of a European enforcement order for uncontested debts 1 2 Cf. on this subject our article on this recommendation in this magazine Europe | France | Madagascar 44 2004 17 Mission à Antananarivo : Les huissiers de justice malgaches A l’occasion d’une assemblée générale et d’un colloque international qui s’est tenu à Antananarivo le 27 juillet, l’UIHJ a pu rencontrer les huissiers de justice malgaches. Une mission ouverte Une délégation de la Chambre nationale des huissiers de justice française (CNHJ), menée par Bernard Menut, secrétaire de l’UIHJ, et de la chambre départementale de la Réunion, en la personnes de Jean-Pierre Michel, délégué, et d’Olivier Brenier, huissier de justice à Saint-Pierre de la Réunion, s’est rendue à Antananarivo le 27 juillet pour participer au colloque international organisé par la Chambre nationale des huissiers de justice et commissaires priseurs de Madagascar (CNHJCPM). Cette mission a également permis des discussions avec le bureau de la chambre nationale malgache en vue de faire évoluer le statut, la formation, et les moyens d’action des huissiers de justice malgaches. Des rencontres avec les autorités politiques du secteur judiciaire de Madagascar, sur le statut de l’huissier de justice et ses perspectives d’évolution, ont été rendues possibles. Un événement très médiatisé L’assemblée générale de la CNHJCPM et le colloque international avaient préalablement fait l’objet d’une information par la radio nationale. La presse écrite, très présente à Madagascar, ainsi que la télévision nationale ont assuré la couverture des deux événements. La télévision a diffusé un reportage sur le sujet. Ces manifestations ont rassemblé les deux tiers des huissiers de justice du pays. Cela est remarquable lorsque l’on connaît le réseau routier malgache. Certains confrères avaient fait 24 heures de route pour venir ! Un contexte judiciaire francophile Madagascar est une île de l’Océan indien qui a compté une très forte présence française jusqu’à son indépendance. La culture française y est donc très présente, ainsi que le droit français. C’est ainsi les codes français y sont encore appliqués. Le Code de procédure civile vient de faire l’objet d’une récente réforme du 9 avril 2003, avec une entrée en vigueur en février 2004. Il s’agit du code français qui n’a été que légèrement adapté pour tenir compte de spécificité locale. Les voies d’exécution devraient être introduites sur le modèle de la loi du 9 juillet 1991, dans le courant de l’année 2005, avec une entrée en vigueur probable en 2006. Les contacts sont d’ores et déjà étroits entre les autorités judiciaires et techniques de la représentation française sur place (attaché de l’ambassade de France, assistant technique, magistrat français) et la CNHJ pour la mise en place de ces voies d’exécution, adaptées au contexte du pays. Une étroite collaboration entre les autorités locales malgaches, les huissiers de justice malgaches, la CNHJ, l’UIHJ et les huissiers de justice français est fortement souhaitée, et envisagée par nos interlocuteurs. Le projet de réforme des voies d’exécution s’inscrira dans un programme financé par l’Union européenne, et les huissiers de justice français qui seront amenés à travailler sur le projet, seront pris financièrement en charge sur ce budget. Une communauté d’huissiers de justice en augmentation La délégation a participé à l’assemblée générale de la CNHJCPM qui s’est tenue le 29 juillet à Antananarivo. Nous avons pu constater que les confrères sont très sensibilisés à l’augmentation du nombre de professionnels (qui devrait doubler d’ici un à deux ans) pour couvrir l’ensemble du territoire. Ainsi la communauté des huissiers de justice devrait passer à 140 huissiers de justice en 2006, après un concours ouvert par le ministère de la Justice. Le statut de l’huissier de justice a fait l’objet de nombreuses discussions et propositions, ainsi que les questions tarifaires. Paradoxalement le nouveau Code de procédure civile n’a pas suscité de questions. La formation (largement souhaitée par les huissiers de justice malgache) a fait l’objet d’importantes discussions, preuve qu’elle constitue pour eux la base de leur 17 2004 45 Europe | France | Madagascar développement. La demande s’est faite autour de modules de formation continue et sur les moyens à mettre en œuvre compte tenu de la spécificité du pays. De multiples contacts La délégation a pu développer les différents thèmes résultants des objectifs poursuivis, auprès des autorités politiques et judiciaires du pays, au cours d’entretien en tête à tête avec Mme la garde des Sceaux, ministre de la Justice, au cours d’une réception au ministère de la Justice, Mme la directrice de l’Ecole nationale de la magistrature de Madagascar (ENMG), également directrice du service de lutte contre la corruption, M. le procureur général près la cour d’appel d’Antananarivo, M. l’assistant technique chargé de la formation à l’ENMG, et en charge du projet sur la réforme des voies d’exécution, un chef d’entreprise implantée à Madagascar, en vue du développement du recouvrement de créances, ainsi que des magistrats malgaches. Un grand colloque international Le colloque international fut ouvert par Mme la garde des Sceaux, ministre de la Justice, et a vu la participation effective de la directrice de l’Ecole nationale de la magistrature, de l’avocat général près la cour d’appel d’Antananarivo, du directeur de l’Ecole nationale d’administration de Madagascar, des autorités de gendarmerie, du bâtonnier des avocats de Madagascar, ainsi que des deux tiers des huissiers de justice du pays. Les thèmes traités à la fois par les membres de la délégation, mais aussi les magistrats locaux et les confrères locaux ont concerné le statut des huissiers de justice malgaches, français mais aussi européens, du rôle social, économique et judiciaire de l’huissier de justice, du recouvrement de créance, de l’huissier de justice acteur d’un Etat de droit, de la formation des huissiers de justice, de l’huissier de justice et les échanges transfrontaliers, et de la signification et exécution transfrontalières en Europe. Un jumelage de circonstance Une charte de jumelage liant la chambre nationale malgache et la chambre départementale de la Réunion a été signée par Me Ravelo, président de la chambre nationale malgache, et Me Michel, président de la chambre départementale de la Réunion, en présence de la ministre de la Justice et des autorités judiciaires du pays. Cette charte a pour objet de développer les relations entre les deux îles, la Réunion apportant un support proche aux confrères malgaches. Les actions qui sont déjà menées par l’association des juristes de l’Océan indien (dans laquelle Jean Pierre Michel est très actif) seront renforcées par le partenariat avec la Réunion. Un terrain propice à des réformes La chambre nationale malgache a été rajeunie dès l’année dernière, et le nouveau président et son équipe (jeune et bien formée) possède un allant extraordinaire. Avec de petits moyens financiers, ils ont réussi à faire deux jours de manifestation qui auront un grand retentissement dans le pays, auprès des autorités politiques et judiciaires. Le statut du futur huissier de justice devrait prendre en compte les besoins d’accroissement du nombre de professionnels, mais aussi leur formation initiale renforcée, et une formation continue vivement souhaitée. Le développement de l’huissier de justice à Madagascar ne peut que renforcer la présence d’un huissier de justice à statut libéral dans la sous-région, car il ne faut pas oublier que l’Afrique de l’Est est très nettement influencée par le statut anglo-saxon de l’huissier de justice ou équivalent. La chambre des huissiers de justice malgaches a parfaitement conscience de cet enjeu, et paraît disposée à relever les défis qu’il suppose. Par ailleurs, la chambre nationale malgache a pris conscience qu’elle devait élargir ses activités pour accroître sa prospérité et ses moyens, en renforçant les ventes aux enchères et en développant le recouvrement de créances. Ce sujet devrait faire l’objet d’une manifestation d’ampleur nationale, en 2005 à l’initiative de la chambre malgache, avec la participation des acteurs majeurs de l’économie malgache. Europe | France | Madagascar 46 2004 17 Mission in Antananarivo: The Madagascan enforcement agents At a general assembly and an International symposium held at Antananarivo on the 27th of July, the UIHJ was able to meet with the Madagascan enforcement agents. An open mission A delegation of the National Chamber of French Enforcement Agents (CNHJ), led by Bernard Menut, secretary of the UIHJ, and the Departmental Chamber of Réunion, in the persons of JeanPierre Michel, delegate, and Olivier Brenier, enforcement agent in Saint-Pierre, Réunion, was in Antananarivo on the 27th of July to participate in the International Symposium organised by the National Chamber of Enforcement Agents and Auctioneers of Madagascar (CNHJCPM). This mission also permitted discussions with the committee of the Madagascan National Chamber with a view to developing the status, the training and the means of action of the Madagascan enforcement agents. It also provided the opportunity to arrange meetings with the political authorities from the legal sector of Madagascar to discuss the status of enforcement agents and the prospects of development. An event that received a lot of media coverage The general assembly of the CNHJCPM and the international symposium had previously been announced on the national radio. The written press, which is very present in Madagascar, as well as the national television, covered both events. The television broadcast a report on the subject. These events mobilised two thirds of the country’s enforcement agents. This figure is even more remarkable if we bear in mind the Madagascan road network. Certain colleagues had to drive for 24 hours to attend! A Francophile legal context Madagascar is an island in the Indian Ocean that had a very strong French presence up until its independence. Therefore French culture remains very present, as does French law, and French codes of law continue to be applied. The Code of civil procedure was the object of a reform passed on the 9th of April 2003, which is in force as from February 2004. It is the French code which has been only slightly adapted to take local specificities into account. The methods of enforcement are due to be introduced into the model of the law of the 9th of July 1991 in the course of the year 2005 and are likely to take effect in 2006. There is already close contact between the legal and technical authorities of the French representation on the Island (the attaché of the France embassy, the technical assistant, French magistrate) and the CNHJ for the implementation of these methods of enforcement, adapted to the context of the country. Close collaboration between the local Madagascan authorities, the Madagascan enforcement agents, the CNHJ, the UIHJ and the French enforcement agents is highly desired and envisaged by our interlocutors. The project for reforming the methods of enforcement will be incorporated in a programme financed by the European Union, and the French enforcement agents who will be working on the project will also be financed by this budget. A growing community of enforcement agents The delegation participated in the general assembly of the CNHJCPM held on the 29th of July in Antananarivo. We were able to note that our counterparts are very aware of the increase in the number of professionals (which is likely to double within one or two years) to cover the entire territory. The community of enforcement agents should rise to 140 enforcement agents by 2006, after a competitive examination launched by the Ministry of Justice. The status of the enforcement agent has been the subject of intense discussion and many proposals have been put forward, while the question of tariffs has also been raised. Paradoxically the new Code of civil procedure has not been questioned. The issue of training (strongly supported by the Madagascan enforce- 17 2004 47 ment agents) has been a major topic of discussion, which is evidence that it is seen as the basis of their development. The request is for modules of continued training as well as the means to be implemented given the specificity of the country. Multiple contacts. The delegation was able to develop the different themes resulting from the objectives pursued with the country’s political and legal authorities, during a head-to-head meeting with the Minister of Justice herself, at a reception held at the Ministry of Justice, the Head of the National School of Magistracy of Madagascar (ENMG), who is also Head of the Anti-Corruption Department, the public prosecutor of the Antananarivo court of appeal, the technical assistant responsible for training at the ENMG, who is also in charge of the project for the reform of the methods of enforcement, a company director established in Madagascar, with a view to the development of debt recovery, as well as the Madagascan magistrates. A major international symposium The international symposium was opened by the Madam the Minister of Justice, with the participation of the Head of the National School of Magistracy, the counsel for the prosecution of the Antananarivo court of appeal, the Head of the National School of Administration of Madagascar, the police authorities, the president of the counsel prosecution of Madagascar, as well as the two thirds of the country’s enforcement agents. The themes dealt with by both the members of the delegation, but also the local magistrates and their colleagues were the status of the Madagascan, French and European enforcement agents, the social, economic and legal role of the enforcement agent, debt recovery, the enforcement agent as an actor in the constitutional state, training of enforcement agents, the enforcement agent and cross-border exchange, and crossborder notification and enforcement in Europe. An appropriate twinning A twinning charter linking the Madagascan national chamber and the departmental chamber of Réunion was signed by Mr Ravelo Q.C., president of the Madagascan national chamber, and Mr Michel Q.C., president of the departmental chamber of Réunion, in the presence of the Minister of Justice and the country’s legal Europe | France | Madagascar authorities. The purpose of this charter is to develop the relationship between the two islands, with Réunion closely supporting its Madagascan colleagues. The actions that are already led by the association of jurists of the Indian Ocean (in which Jean Pierre Michel is a very active participant) will be reinforced by the partnership with Réunion. An atmosphere conducive to reform The Madagascan national chamber was modernised last year and the new president and his team of young and well-trained colleagues have an extraordinary amount of drive and enthusiasm. Despite limited financial means, they succeeded in organising a two-day event that will have large repercussions throughout the country, in terms of both the political and legal authorities. The status of the future enforcement agent should take into account the need to increase the number of professionals, but also a consolidation of their initial training and a continued training that is greatly desired. The development of the enforcement agents in Madagascar can only go to strengthen the presence of an independent status enforcement agent in the sub-region, since it should not be forgotten that East Africa is highly influenced by the Anglo-Saxon or equivalent status of the enforcement agent. The Madagascan chamber of enforcement agents is very conscious of what is at stake, and appears to be keen to rise to the challenge. Indeed the Madagascan national chamber has realised that it must extend its activities to increase its prosperity and resources, by consolidating the auctions and by developing debt recovery procedures. An event at a national scale is to be organised by the Madagascan chamber in 2005 upon this subject with the participation of the major figures in the Madagascan economy. Europe | France 48 Yves Martin succède à Jean-Claude Belot à la tête des huissiers de justice français L’UIHJ salue le travail accompli par Jean-Claude Belot pour la défense et la promotion de la profession d’huissier de justice tant en France que sur la scène internationale et le remercie de son soutien sans faille des actions menées par notre organisation. Ce travail a d’ailleurs été officiellement reconnu puisqu’à l’issue des 19e Journées de Paris1 notre confrère a été promu des mains du ministre de la Justice de France chevalier de la Légion d’honneur. Un parcours exemplaire au service de la profession Yves Martin succède à Jean-Claude Belot pour les années 2004 et 2005. Me Martin est au service de sa profession depuis longtemps déjà. Né en 1939 et huissier de justice depuis 1968, Yves Martin a été président de la chambre départementale des huissiers de justice du Pas-de-Calais (Nord de la France) de 1983 à 1986, et président de la Chambre régionale des huissiers de justice de la cour d’appel de Douai en 1994 et 1995. Il fait partie du bureau de la Chambre nationale des huissiers de justice depuis 1995, où il a été successivement membre, trésorier puis vice-président. Un soutien total aux actions menées par l’UIHJ Me Martin a désormais la lourde tâche de poursuivre et d’étendre les actions entreprises par le bureau de son prédécesseur. Pendant 2 ans, notre confrère Martin a en mains la destinée des huissiers de justice français. Dès son discours d’investiture, il a affirmé son soutien total aux actions menées par l’UIHJ. Nous lui souhaitons bon vent et bon voyage dans cette aventure qui couronnera une très riche carrière professionnelle. 1 Voir notre article dans ce magazine sur le Forum huissier de justice français Le président Yves Martin et son épouse The president Yves martin and Mrs Martin Dominique Perben, ministre de la Justice, pendant son allocution Dominique Perben Minister of Justice during his speech Remise de médaille par le ministre de la Justice Honorary distinction from the Minister of Justice 2004 17 17 2004 49 Europe | France Yves Martin takes over from JeanClaude Belot at the head of the French Enforcement Agents L’ancien et le nouveau président - The former and the new president Le président Belot, visiblement ému An overwhelmed president Belot The UIHJ salutes the work accomplished by JeanClaude Belot to defend and promote the profession of enforcement agent both in France and on the International stage and thanks him for his unfailing support for the actions led by our organisation. His contribution was officially recognised when, at the end of the 19th ‘Journées de Paris’1 the French Minister of Justice awarded him the distinction of Knight of the Legion of Honour. An exemplary career in the service of the profession Yves Martin takes over from Jean-Claude Belot for the years 2004 and 2005. Mr Martin Q.C. has long worked in the service of his profession. Born in 1939 and qualified as a enforcement agent since 1968, Yves Martin has been President of the Departmental Chamber of Enforcement Agents of Pas-de-Calais (Northern France) from 1983 to 1986, and President of the Regional Chamber of Enforcement Agents of the Court of Appeal of Douai in 1994 and 1995. He has belonged to the Committee of the National Chamber of Enforcement Agents since 1995, in which he has successively been a member, treasurer and Vice President. Total support for the actions led by the UIHJ Henceforth Mr Martin Q.C. has the difficult task of continuing and developing the actions undertaken by the committee of his predecessor. For 2 years, our colleague Mr Martin holds the destiny of the French enforcement agents in his hands. In his inaugural speech, he affirmed his total support for the actions led by the UIHJ. We wish him all the best for this adventure which will crown a very full professional career. 1 C.f. our article in this magazine on the Forum of French Enforcement Agents Europe | France 50 2004 17 Mission thaïlandaise en France (18 avril-1er mai 2004) Les présidents Martin de la CNHJ et Isnard de l’UIHJ ont accueilli à Paris durant deux semaines, une importante délégation venue de Thaïlande. La délégation thaïlandaise entourée du président et de membres de l’UIHJ, ainsi que de confrères français The Thaï delegation amongst the president and members of UIHJ and French colleagues Des réforme en Thaïlande Cette délégation était dirigée par M. Kraisorn Barameeauychal, directeur général du département de l’exécution du ministère de la Justice et composée d’experts, de magistrats, d’huissiers de justice. Le ministère de la Justice de Thaïlande en coopération avec son département de l’exécution a lancé un programme (2002-2006) de réformes visant à modifier le système judiciaire thaïlandais notamment dans le domaine de l’exécution et dans celui des fonctions d’huissier de justice. En Thaïlande, le fondement du droit civil repose sur le code Napoléon et le système judiciaire de ce pays est très voisin de celui de la France. Les huissiers de justice sont des fonctionnaires de haut niveau et de grande qualité. Le corps est hiérarchique et placé sous l’autorité d’un directeur général du département de l’exécution dépendant du ministère de la justice. L’exercice de l’activité se décline de trois manières : - agents d’exécution - agents préposés aux procédures collectives - agents chargés des ventes aux enchères La reprise des relations avec la France La chambre française et l’UIHJ entretiennent des relations très irrégulières depuis une dizaine d’années. De précédentes délégations venues s’informer de l’activité de l’huissier de justice français ont été reçues à Paris alors que l’UIHJ a été invitée en Thaïlande en 1998. Depuis cette dernière date les relations se trouvaient être interrompues. Elles viennent d’être renouées dans le cadre de cette visite qui s’inscrit dans le projet de réforme qui est à l’étude. En 1998 est survenue une terrible crise économique en Asie. La Thaïlande a été parmi les pays les plus touchés (avec le Japon) et le département de l’exécution, branche ventes aux enchères, se trouve, depuis lors dans l’impossibilité de faire face au volume d’activité qui lui échoit. Les autorités thaïlandaises ont mesuré avec une acuité accrue l’étendue du problème au sortir de la crise, lorsque l’activité s’est encore accentuée au sein du service. Un programme très chargé C’est ainsi que le gouvernement, confronté a l’accroissement exponentiel des dossiers de ventes, s’est décidé à envisager de modifier le système en vigueur en, recherchant un mode plus efficace. Un groupe d’experts a été nommé qui a entrepris 17 2004 51 Europe | France Thai mission to France (18th April 1st May 2004) President Martin of the CNHJ and President Isnard of the UIHJ welcomed a large delegation from Thailand for two weeks in Paris. Le président Isnard accueille la délégation thaïlandaise The president Isnard welcomes the Thaï delegation de nombreux voyages en Europe, en Amérique et en Australie avant de venir à Paris. Sa mission : proposer au gouvernement un mode compatible avec le régime thaïlandais en visant particulièrement deux activités : l’exécution et les ventes publiques. Un programme très varié et très copieux attendait la mission à Paris avec toute une série de conférences et de rencontres (chambre nationale, chambre de Paris, séance de ventes aux enchères, étude des technologies, formation…) et à Marseille (visites des études, actions sur le terrain) où leur présence aux journées Euromed fut très remarquée. Au bénéfice de ce long séjour et d’une étude approfondie la délégation devait remettre un rapport recommandant la mise en œuvre d’un nouveau régime de la profession de Joo Panakngan Bang Cup Kadee (!) (autrement d’huissier de justice) en calquant le nouveau statut sur celui applicable en France, avec l’instauration progressive d’une profession à caractère libéral. Cette décision communiquée à la France et à l’UIHJ devait être suivie d’une invitation immédiate pour les deux organisations hôtes, à participer en Thaïlande à une série de conférences destinées à présenter le statut et le fonctionnement de la profession en France1. 1 Voir notre article dans ce numéro Reforms in Thailand The delegation was headed by Mr Kraisorn Barameeauychal, General Director of the enforcement department at the Justice Ministry and comprised experts, judges and judicial officers. The Thai Justice Ministry, in cooperation with its enforcement department has launched a programme of reforms (2002-2006) aimed at modifying the Thai judicial system, particularly in the field of enforcement and that of the functions of a judicial officer. In Thailand, the basis of civil law is the Napoleonic code and the legal system in that country is very close to the one used in France. Judicial officers are very highly skilled and high level civil servants. They are ranked and placed under the authority of a General Director of the enforcement department, who is under the Justice Ministry. Activities are carried out by three types of officer: - Enforcement officers - Officers dealing with joint procedures - Officers dealing with auctions A return to relations with France The French chamber and the UIHJ have had extremely irregular relations over the past ten years. Previous delegations who came to find out about the activity of French judicial officers were received in Paris and the UIHJ was invited to Thailand in 1998, but since then relations have been suspended. They have just started up again within the context of this trip which is part of the reform project that is currently being looked at. A terrible economic recession happened in Asia in 1998 and Thailand was amongst the coun- Europe | France 52 2004 17 tries worst affected (with Japan). Since then, the enforcement department, auctions branch, has been quite unable to deal with the volume of work falling to it. The Thai authorities measured the extent of the problem with increasing acuity when the recession came to an end but activities within the department increased still further. A busy schedule So the government, confronted with exponential growth in sales files, decided to consider modifying the current system, seeking a more efficient method. A group of experts was appointed, which has undertaken numerous trips to Europe, America and Australia before coming to Paris. Its task is to propose to the government a method of operation that is compatible with the Thai regime, involving specifically two activities: enforcement and public sales. An extremely varied and busy programme awaited the mission in Paris, with a whole series of conferences and meetings (national chamber, Paris chamber, auction sales, study of technologies, training, etc.) and in Marseilles (visits to judicial officers’ firms, action in the field) where they made a high profile visit to Euromed. After this long trip and an in-depth study, the delegation was set to submit a report recommending implementation of a new regime for the profession of Joo Panakngan Bang Cup Kadee (!) (in other words, judicial officer or bailiff), copying the new status from the one used in France, with gradual development towards making this a profession in the private sector. This decision, which was communicated to France and the UIHJ was followed by an immediate invitation for the two host organisations to participate in Thailand in a series of conferences intended to present the status and functioning of the profession in France1. 1 See article in this issue Remise de cadeau Gift from UIHJ M. Kraisorn Barameeauychal, directeur général du département de l’exécution du ministère de la Justice, durant son allocution Mr Kraisorn Barameeauychal, general director or the enforcement department of the Thaï ministry of Justice, during his speech 17 2004 53 Europe | Hongrie Le 10e anniversaire de la Chambre nationale des huissiers de justice de Hongrie a été célébré à Topolca les 23 et 24 septembre 2004 L’Ukraine en vedette Des invités de marque Vedette du congrès annuel organisé par la Chambre nationale des huissiers de justice de Hongrie, M. Mykola Shupenia, vice ministre de la Justice d’Ukraine à été l’incontestable attraction de la séance protocolaire de ce 10e congrès qui correspondait aux dix années d’existence de la profession d’huissier de justice – version libérale – dans ce pays. Pour marquer cet événement, la chambre hongroise avait décidé de donner à la séance d’ouverture une empreinte protocolaire inhabituelle en conviant,– outre le vice ministre de la Justice d’Ukraine et M. Istvan Somgyvar, secrétaire d’Etat du ministère de la Justice de Hongrie section administration publique – une délégation de la Chambre nationale des huissiers de justice de Roumanie conduite par le président Mihai Ducu et accompagné de Mme Valéria Puiu, directeur des professions au ministère de la Justice et enfin Jacques Isnard, président de l’UIHJ. Une chambre nationale aux activités internationales Le président Krejniker, président de la Chambre nationale de Hongrie s’est livré à un historique de la chambre nationale, indiquant comment, en 1994, la profession est passée du système public au régime privé. Il a ensuite évoqué les différentes étapes qui ont conduit les huissiers de justice hongrois à leur état actuel en évoquant la situation des derniers huissiers fonctionnaires restant dans le pays « auxquels il conviendrait de tendre la main ». Au plan juridique, la profession reste encore confrontée aux réformes à envisager des procédures mobilières et immobilières (« il y a une maffia Parmi les intervenants: M. Ducu, Mme Puiu, le secrétaire du ministère de la Justice d’Ukraine, MM. Shupenia, Krejniker, Somgyar, Isnard et Leventin Amongst the participants : Mr Ducu, Mrs Puiu, the secretary of the Minister of Justice of Ukraine, MM. Shupenia, Krejniker, Somgyar, Isnard and Leventin qu’il faudrait éradiquer »). Entre autres projets : celui de maîtriser davantage les langues étrangères, de créer une salle pour les ventes aux enchères et d’accélérer les revendications en terme de révision des tarifs. Enfin, le président Krejniker a mis en exergue l’activité internationale de la chambre hongroise dont le rayonnement s’étend bien au-delà des frontières magyares, la présence du vice ministre de la justice d’Ukraine et de la délégation roumaine étant l’exemple même de cette action au sein de l’Europe. Le président Isnard s’est livré à son tour d’horizon habituel en évaluant les effets de l’extension de l’UE à 25 Etats membres et la portée des nouveaux instruments relatifs à l’aménagement de l’espace de justice. Les conséquences du « rapport Monti » sur la déréglementation et la concurrence ont été abordées avec pour corollaire ses effets sur l’activité des huissiers de justice et ses incidences en matière de recouvrement. Le Président Isnard s’est félicité de la place occupée par la Hongrie au sein de l’UIHJ et sur le rôle important qui était le sien dans cette partie stratégique de l’Europe. Europe | Hongrie L’Ukraine se tourne vers l’UIHJ Après une brève allocution de Mme Puiu, l’intervention de M. Mykola Shupenia ne devait pas manquer d’intérêt. M. Shupenia a longuement évoqué la situation des huissiers de justice en Ukraine, soulignant les efforts récemment consentis par le gouvernement en faveur de cette catégorie de fonctionnaires (salaires, relèvement des classifications, équipements). Le ministre ne devait pas cacher les difficultés que rencontraient nos collègues dans un pays aux institutions très fragiles et à l’environnement hostile aux professionnels de l’exécution. Enfin M. Shupenia annonçait le projet de création d’une profession libérale d’huissier de justice dans son pays et se déclarait prêt à solliciter l’adhésion de l’Ukraine à l’Union Internationale. A l’issue de la cérémonie officielle d’ouverture du congrès, le président Isnard devait avoir un long entretien avec le ministre ukrainien, au cours duquel il devait être envisagé d’établir une coopération étroite entre l’Union et l’Ukraine dans le cadre de la création d’un corps libéral d’huissier de justice. Cette volonté de coopération pourrait se concrétiser par l’adoption prochaine d’une convention d’adhésion de l’Ukraine à l’Union (membre associé). Un projet sera présenté par l’UIHJ et M. Shupenia a accepté l’invitation qui lui a été adressée d’assister au prochain conseil permanent de Paris. Une partie de l’assemblée A part of the assembly 54 2004 17 The 10th anniversary of the Hungarian National Chamber of Enforcement agents was celebrated in Topolca on the 23rd and 24th September 2004. Ukraine’s in the spotlight Prestigious guests Special guest at the annual congress organised by the Hungarian National Chamber of Enforcement agents, Mr Mykola Shupenia, Ukrainian Deputy Justice Minister, was without a doubt the star of the protocol session of the 10th congress which coincided with ten-year anniversary of the existence of the profession of enforcement agent – in a liberal capacity – in this country. To mark this event, the Hungarian Chamber decided to give the opening session a distinctive protocolary feel by inviting, – amongst others, the Ukrainian Deputy Justice Minister and Mr Istvan Somgyvar, Secretary of State for the Hungarian Ministry of Justice with the Public Administration division – a delegation from the Romanian 17 2004 55 National Chamber of Jucidial Officers represented by the President Mihai Ducu accompanied by Mrs Valéria Puiu, Director of Professions with the Ministry of Justice and finally, Mr Jacques Isnard, President of the IUJO. A National Chamber for International Affairs President Krejniker, President of the Hungarian National Chamber, gave a brief history of it, explaining how, in 1994, the profession transformed from a public to a private regime. He then outlined the stages that brought the Hungarian enforcement agents to their present standing, highlighting the position of the last remaining civil enforcement agents left in the country “to whom it would be nice to lend a hand”. On a legal basis, the profession still faces reforms to be made on property and building legislation (“there’s a mafia that needs to be eradicated”). Other projects include the mastering of foreign languages, the creation of an auctioneer’s hall and the acceleration of measures to review fees. Finally, President Krejniker highlighted the international work being carried out by the Hungarian Chamber whose influnce extends far beyond its borders. The presence of the Ukrainian Justice Minister and the Romanian delegation was symbolic of their involvement in Europe. President Isnard, in his customary overview, evaluated the effects of the expansion of the EU to 25 States and the deployment of new tools necessary to the control of the judicial domain. The consequences of the “Monti report” on deregulation and competition were brought up in light of their effects on the activity of enforcement agents and recovery. Europe | Hungary President Isnard expressed his satisfaction with the status gained by Hungary within the IUJO and the important role that he played in this strategic European endeavour. The Ukraine turns to the IUJO After a brief address given by Mrs Puiu, Mr Mykola Shupenia’s gave a very interesting speech. Mr Shupenia, who has always tried to promote the status of the enforcement agent in the Ukraine, highlighted concessions recently made by the government in favour of this category of civil servant (wages, an increase in classifications, equipment). The minister did not omit any of the difficulties faced by our colleagues in a country whose institutions are unstable and where the enforcement professional’s working environment can be hostile. To finish up, Mr Shupenia announced the project for creating a liberal enforcement agent profession in his country and declared his intention to apply for Ukraine’s membership to the International Union. Following the official opening ceremony of the congress, President Isnard and the Ukrainian minister had a long discussion, during which they discussed the possibility of the Union and the Ukraine working in close collaboration with a view to creating a liberal body of enforcement agents. This desire for cooperation will materialise through the imminent creation of convention permitting the Ukraine to join the Union as an associate member. A proposal will be drafted by IUJO and Mr Shupenia has accepted an invitation to attend the next permanent counsel meeting in Paris. Europe | Norvège 56 2004 17 Séminaire nordique à Oslo du 8 au 10 octobre 2003 Les chambres des huissiers de justice scandinaves ont organisé pour la troisième fois un séminaire sur les voies d’exécution. Après le succès des séminaires de Göteborg (Suède) et d’Aalborg (Danemark), il fallait poursuivre dans cette voie. Un séminaire en collaboration avec l’UIHJ Du 8 au 10 octobre 2003 se sont rencontrés des homologues nordiques à Oslo pour échanger des idées et pour travailler ensembles dans des ateliers. Le premier pas de ces séminaires s’est d’ailleurs fait en 1997 sur l’initiative de Jacques Isnard, président de l’UIHJ. Au total quatre-vingts huissiers ont participé au séminaire d’Aalborg. Deux collègues d’Estonie ont également participé et pour la première fois deux consœurs d’Islande. Le séminaire a eu lieu en collaboration avec l’UIHJ et les participants étaient très touchés d’avoir avec eux les vice-présidents de l’UIHJ, Léo Netten et Roger Dujardin. Un programme chargé Le séminaire a été ouvert par le vice-directeur de l’organisation d’exécution norvégienne qui a souhaité la bienvenue aux participants. Le médiateur des consommateurs (ombudsman), Bjorn Erik Thun, a parlé de la commercialisation et du marketing lié au crédit et comment prévenir le surendettement. Madame Tone Thomassen, avocat, a expliqué comment fonctionne la « commission d’Inkasso » c’est-à-dire la commission où les justiciables peuvent porter plainte au sujet des traitements des bureaux de recouvrement amiable. Un représentant de la plus grande société anonyme de recouvrement amiable norvégienne « Lindorff » a parlé de ses méthodes de travail dans ce domaine. Il a également décrit le système de scoring, qui est un système de classer les débiteurs en « bons et moins bons débiteurs ». Cette méthode comprend de multiples statistiques et de nombreux détails sur chaque débiteur. Les trois intervenants ont, de façons diverses, prévu un relèvement considérable du taux d’inté- rêt avec des charges non prévues pour les débiteurs et donc une hausse des dettes impayées. Ils s’attendaient un peu à une situation comparable à celle qu’on l’a connue dans les années quatre-vingts : une situation financière difficile avec une économie moins stable et un accroissement important du nombre des débiteurs. Lutte contre la corruption Eva Joly, ancien juge d’instruction de Paris, a parlé de la corruption et du blanchissement d’argent en France et dans les pays scandinaves et de la législation actuelle dans les différents pays européens. Mme Joly travaille actuellement comme conseiller juridique au ministère de la Justice et de la Police d’Oslo. Elle a constaté que l’on rencontre les mêmes problèmes de faillites frauduleuses en Norvège, en Suède ou France. Elle a également indiqué que la corruption existe en Afrique et en Asie, mais également en Europe. Une proposition d’une nouvelle loi pour éviter les abus dans ce domaine pourrait être un résultat de ses recherches. Harmoniser l’exécution dans les pays scandinaves Le deuxième jour les travaux des ateliers ont commencé. Les thèmes que nous avons traités étaient, entre autres, les problèmes concernant les situations de surendettement des particuliers qui habitent dans un pays et qui travaillent dans un autre. Il s’agissait notamment d’examiner les conditions dans chaque pays et de trouver des moyens d’harmoniser l’exécution en Scandinavie. Il a également été traité d’autres thèmes, dont l’organisation de l’activité d’exécution dans les pays nordiques, la commercialisation ou marketing dans le domaine du crédit et comment faciliter le recouvrement, la procédure sommaire d’injonction de payer et la saisie. 17 2004 57 Europe | Norvège Des synthèses comparatives Les participants du séminaire ont travaillé par groupes de 10 à 15 personnes. Le président du groupe, était responsable du travail du groupe et devait présenter le résultat du groupe le dernier jour du séminaire, sous forme de synthèse. Généralement, les rapports des ateliers comprenaient tout d’abord une description détaillée des systèmes différents dans les pays scandinaves. Les groupes ont ensuite traité des ressemblances et des différences relatives à la législation, en distinguant les problèmes les plus urgents. Même si l’organisation des activités différentes se ressemble beaucoup en Suède et en Finlande par exemple, la disparité des systèmes en Scandinavie fait obstacle à une exécution efficace. C’est pourquoi une harmonisation s’impose. L’atelier qui a traité de la commercialisation dans le domaine du crédit a pu constater que l’inflation était favorable aux débiteurs à cause des raisons d’abattements fiscaux. Les participants de l’atelier ont également noté la tendance d’une augmentation très importante des dettes liées à l’utilisation des téléphones portables pour les jeunes et ils ont beaucoup critiqué la facilité avec laquelle il est possible d’obtenir un crédit par téléphone. Il y a quatre ans à Göteborg l’atelier sur le surendettement des particuliers a proposé, au Conseil ministériel nordique, que les décisions de surendettement des particuliers auront force exécutoire dans tous les pays scandinaves, ce qui n’existe pas aujourd’hui. Le Conseil ministériel nordique a achevé un rapport sur cette proposition. Le ministère de la Justice va se prononcer à ce sujet prochainement. La suite du séminaire Au cours de ces trois journées passés ensembles, il y a eu beaucoup d’échanges, d’avis et de points de vue. Beaucoup de participants partaient d’Oslo avec des idées intéressantes et des nouveaux contacts. Assurément, la Scandinavie est la bonne voie. Le témoin est maintenant donné à la Finlande et espérons qu’on y verra prochainement une suite au séminaire d’Oslo. La Norvège en chiffres Population : 4,3 millions d’habitants Superficie : 386 958 Km2 Régime politique : Monarchie constitutionnelle et régime parlementaire Capitale : Oslo (550 000 habitants) Langues officielles : le bokmal (ou norvégien normalisé) et le nynorsk (ou néo-norvégien issu des dialectes) Monnaie : la couronne Norway in figures Population: 4.3 million inhabitants Surface area: 386,958 Km2 Political regime: Constitutional monarchy and parliamentary regime Capital: Oslo (550,000 inhabitants) Official languages: Bokmal (or standardised Norwegian) and Nynorsk (or neo-Norwegian issued from the different dialects) Currency: the kroner Europe | Norway 58 2004 17 Nordic seminar in Oslo from the 8th to the 10th of October 2003 For the third time the Scandinavian enforcement agent chambers organised a seminar to discuss the ways of enforcing legal decisions. After the success of the seminars in Göteborg (Sweden) and Aalborg (Denmark), it was clear that they were on the right track. A seminar in collaboration with the UIHJ From the 8th to the 10th of October 2003 the Nordic counterparts met in Oslo to exchange ideas and work together in workshops. The first step towards the organisation of these seminars was in fact taken in 1997 on the initiative of Jacques Isnard, president of the UIHJ. A total of eighty enforcement agents participated in the Aalborg seminar. Two colleagues from Estonia also participated and for the first time two female colleagues from Iceland. The seminar was organised in association with the UIHJ and the participants were very glad to see the Vice Presidents of the UIHJ, Léo Netten and Roger Dujardin, who were also present. A full agenda The seminar was opened by the Vice Director of the Norwegian enforcement organisation who welcomed all the participants. The ombudsman, Bjorn Erik Thun, spoke of commercialisation and marketing linked with credit and how to warn people against people falling into the trap of excessive debt. Mrs Tone Thomassen Q.C., a lawyer, explained the workings of the Inkasso Commission, which is the commission where those implicated in legal proceedings can register a complaint relating to the dealings of the offices of amicable debt recovery. A representative of one of Norway’s largest limited liability amicable debt recovery company ‘Lindorff’ described his working methods in this domain. He also described the scoring system, which is a system of classing the debtors as ‘good or less good debtors’. This method includes gathering diverse statistical data and several details about each debtor. In different ways the three speakers all foresaw a considerable rise in the interest rate with unanticipated charges for the debtors and consequently an increase in the number of unpaid debts. They were slightly expecting a situation comparable to that which we experienced in the eighties: a difficult financial situation with a less stable economy and a significant growth in the number of debtors. The battle against corruption Eva Joly, a former investigating magistrate in Paris, spoke about corruption and money laundering in France and in the Scandinavian countries and the current legislation in the different European countries. Mrs Joly now works as a legal advisor for the Ministry of Justice and the Police in Oslo. She has noted that we see the same problems of fraudulent bankruptcy arising in Norway, Sweden and France. She also indicated that corruption exists in Africa and in Asia, but also in Europe. The proposal of a new law to prevent abuses in this domain could be a result of her research. Harmonising enforcement in the Scandinavian countries On the second day of the seminar the workshops began. The themes covered included the problems of excessive debt in the case of individuals living in one country and working in another. In particular the purpose was to examine the conditions in each country and to find a way to harmonise enforcement in Scandinavia. Other themes were also dealt with, such as the organisation of enforcement activity in the Nordic countries, commercialisation or marketing in the domain of credit and how to facilitate recovery, the basic Injunction to Pay procedure and seizure. 17 2004 59 Europe | Pologne Comparative summaries The participants in the seminar worked in groups of 10 to 15 people. The person named as president of the group was responsible for the group work and presented the group’s results on the last day of the seminar in the form of a summary. Colloque international à Cracovie Generally, the workshop reports included first and foremost a detailed description of the different systems used within the different Scandinavian countries. The groups then looked at the resemblances and the differences between them in terms of legislation, and picked out what they considered to be the most urgent problems. Even if the organisation of the different activities is very similar in Sweden and in Finland for example, the disparity of the systems in Scandinavia nevertheless constitutes an obstacle in terms of efficient enforcement. This is why harmonisation is necessary. Après la Bulgarie, le nouveau visage de l’huissier de justice européen fait une apparition au cours du séminaire international de Cracovie. The workshop dealing with the issue of commercialisation in the domain of credit came to the conclusion that inflation was favourable to debtors due to tax allowance reasons. The participants of this workshop also noted the tendency towards a very significant increase in debts relating to the use of mobile phones by young people and they were extremely critical of the ease with which it is possible to obtain credit over the telephone. Four years ago in Göteborg the workshop dealing with the issue of excessive debt of individuals proposed, to the Nordic Ministerial Council, that the decisions regarding excessive debt of individuals should be enforceable throughout the Scandinavian countries, which is still not the case today. The Nordic Ministerial Council has completed a report regarding this proposal. The Ministry of Justice will be making a statement on this subject in the near future. The results of the seminar and the next event… Over the course of these three days spent together there was a great deal of exchange and many ideas and opinions were raised and discussed. Many of the participants left Oslo with interesting ideas and new contacts. It is certain that Scandinavia is on the right track. The responsibility now falls to Finland and let us hope that it will soon be hosting the next seminar. Une organisation conjointe entre l’UIHJ et la Chambre nationale des huissiers de justice de Pologne Ce séminaire était organisé conjointement par la Chambre nationale des huissiers de justice de Pologne et l’UIHJ. Il s’est tenu les 27 et 28 février 2004 à Cracovie, capitale historique et culturelle de Pologne, en présence de M. Marek Sadowski, vice-ministre de la Justice de Pologne1. La Chambre nationale des huissiers de justice de Pologne (CNHJP) était représentée par sa présidente, Iwona Karpiuk-Suchecka. La délégation de l’UIHJ était conduite par son président Jacques Isnard, son 1er vice-président, Leo Netten, son trésorier adjoint, Dariusz Potkanski, son secrétaire Bernard Menut, et Mathieu Chardon, membre du Comité. Parmi les intervenants, les participants ont eu le privilège d’écouter les brillantes interventions du rapporteur général, le professeur Kazimierz Lubinski, du professeur Andrzej Redelbach et Michal Redelbach, membre du Conseil national des huissier de justice polonais. Une nécessaire harmonisation de l’agent chargé de l’exécution. La grande place de Cracovie Krakow’s central place Aujourd’hui, M. Sadowski est devenu ministre de la Justice. 1 Europe | Pologne Le livre du colloque The book from the Seminar 60 Marek Sadowski, vice-ministre de la Justice Marek Sadowski, deputy minister of Justice M. Sadowski a indiqué qu’il fallait harmoniser le statut de l’agent chargé de l’exécution pour mettre en place l’huissier de justice européen. Il a ajouté que le ministère de la Justice devait renforcer le régime et le statut des huissiers de justice pour faciliter une exécution forcée « civilisée » et écarter du marché du recouvrement forcé les sociétés privées qui n’agissent que dans l’intérêt du client, au mépris des règles d’équité. Dans un discours de bienvenue très remarqué, Iwona Karpiuk-Suchecka, présidente de la CNHJP a rappelé que l’adhésion de la Pologne à l’UIHJ a permis de découvrir d’autres systèmes relatifs à l’exécution forcée et que l’UIHJ a toujours soutenu et aidé les huissiers de justice de Pologne. Mme Karpiuk-Suchecka a évoqué l’histoire de la profession, devenue libérale depuis 1997 et les extraordinaires changements qui ont suivi. La présidente a également expliqué le fonctionnement et le rôle de la CNHJP en la comparant à celles d’autres pays comme les Pays-bas. Un véritable corps de professionnels du droit Le président Isnard a souligné dans son discours d’ouverture, à quelques semaines de l’arrivée de la Pologne au sein de l’Union européenne, le chemin parcouru depuis 10 ans par les huissiers de justice polonais. Pratiquement inexistants voilà une quinzaine d’années dans beaucoup de pays, a déclaré le président Isnard, les huissiers de justice sont devenus depuis lors un véritable 2004 17 Jacques Isnard, président de l’UIHJ Jacques Isnard, president of UIHJ corps de professionnels du droit intégrés dans le rouages de la justice. Sous l’impulsion de l’UIHJ, ils se sont regroupés, ont rassemblé leurs forces de telles manière qu’aujourd’hui, la profession est devenue incontournable au plan national et au niveau international. La président a rappelé le rôle de l’UIHJ, souvent associé aux travaux de la Conférence de La Haye de droit international privé, et dont la présence est appréciée au Conseil de l’Europe et à la Commission européenne. Mais aujourd’hui le nouveau défi est celui de façonner un huissier de justice à visage européen. Ce défi repose sur trois facteurs essentiels : une harmonisation statutaire, une activité identique et des objectifs communs. L’huissier de justice européen sera celui qui mènera un combat pour assurer sa pérennité mais aussi son aisance matérielle, et enfin sa formation permanente. Le président a conclu son discours en adressant ses chaleureuses félicitations à Mme Iwona KarpiukSuchecka pour son initiative et pour le choix, particulièrement judicieux du thème qui a été retenu, sans oublier de remercier également Dariusz Potkanski. Le bicentenaire du Code Napoléon Le professeur Redelbach a rappelé que 2004 était l’année du bicentenaire du Code civil de Napoléon et que cet événement était célébré partout en Europe et dans le monde. Il a souligné que si le statut de l’huissier de justice était varié en Europe, depuis deux ans un processus d’uni- 17 2004 61 fication du droit de l’exécution s’était engagé. Il a insisté sur le fait que les huissiers de justice doivent réunir leurs efforts et saisir toutes les opportunité pour étendre leurs compétences en tant qu’organe de l’exécutif. Un statut homogène pour les huissiers de justice. Les effets d’un statut homogène d’huissier de justice ont été ensuite développés par le président Isnard. L’Europe, à la veille de sa grande recomposition des années 90, connaissait déjà l’huissier de justice. Le congrès de l’UIHJ de Varsovie en 1994, qui a vu l’adhésion de la Pologne, premier Etat de l’Est à adhérer à l’UIHJ, a été le signal, d’une succession de mutations dans les Etats voisins qui, très rapidement, devaient adopter, sur les propositions de l’UIHJ, un statut de type harmonisé en se fixant sur quelques axes essentiels, à savoir : - profession libérale - haut niveau progressif de culture juridique - stage et examen professionnel - chambre nationale - mise en œuvre d’une régime disciplinaire rigoureux - vocation pour les huissiers de justice à exécuter les décisions et à signifier les actes. En fait, on constate déjà à l’époque une constante évolution vers un statut harmonisé de l’huissier de justice. A cela, il faut ajouter les œuvres de l’Union européenne avec le Conseil de Tampere des 15 et 16 octobre 1999 et du Conseil de l’Europe lors de la Conférence de Moscou des 4 et 5 octobre 2000, qui ont mis l’accent sur l’importance de l’exécution des décisions de justice et des agents chargés de l’exécution. Un potentiel économique considérable Aujourd’hui, le potentiel économique des huissiers de justice est considérable. L’évolution des échanges, le développement des affaires et la mondialisation créent des activités qui s’offrent à nous. Mais ces perspectives particulièrement séduisantes imposent une adaptation permanente. Pour se rendre incontournables, les huissiers de justice doivent aller au devant des exigences de l’économie. Il faut envisager de s’organiser de telle manière que l’on puisse répondre aux sollicitations que nous adressent les grande entreprises internationale ou les cabinets internationaux d’avocats. Cela est possible grâce à notre capacité de mobilisation, à notre flexibilité, et à un statut harmonisé. Europe | Pologne Des compétences multiples Avec sa clarté habituelle, Leo Netten a présenté la recommandation pour l’harmonisation de la procédure d’exécution en Europe2. Dans une brillante intervention Dariusz Potkanski a évoqué de façon extensive et scientifique les domaines des compétences de l’huissier de justice polonais en comparaison avec les 15 Etats de l’Union européenne. Avec beaucoup de précisions et la conviction qui le caractérise, Bernard Menut a démontré, une fois de plus, la supériorité de la signification réalisée par l’huissier de justice par rapport à la notification réalisée par la poste. Mathieu Chardon a présenté les constats, notamment à l’aide d’un film représentant une situation réelle. Dans sa présentation, il a souligné leur intérêt, tant pour le justiciable que pour le juge et a indiqué pour quelles raisons l’huissier de justice était le plus apte à les dresser, en raison de ses compétences juridiques, de son statut, de sa neutralité et de la confiance que le juge lui accorde. Dans un tour d’horizon européen, Michal Redelbach a indiqué les conditions dans lesquelles travaillent les huissiers de justice en Europe aujourd’hui. La synthèse des travaux était présentée par le professeur Lubinski, ardent défenseur de la profession d’huissier de justice. Rappelons que le professeur Lubinski avait apporté son fervent soutien à la mise en place de la profession libérale en Pologne. Un séminaire international est aussi un lieu d’échange. Ces échanges ont aussi eu lieu à l’occasion du superbe dîner qui s’est tenu au château de Cracovie, dans une amitié et une convivialité tout internationale. Le colloque a fait l’objet d’une publication par les soins de la société Currenda. Vous pouvez retrouver cette publication sur le site de l’UIHJ : www.uihj.com Bernard Menut, secrétaire de l’UIHJ Bernard Menut, secretary of UIHJ Voir notre article dans ce magazine sur la recommandation Rec(2003)17 du Comité des ministres aux Etats membres en matière d’exécution des décisions de justice, adoptée par le Comité des ministres le 9 septembre 2003 2 Europe | Poland International symposium in Krakow After Bulgaria, the new face of the European enforcement agent makes an appearance during the International Seminar in Krakow. A joint organisation by the UIHJ and the National Chamber of Enforcement Agents of Poland This seminar was organised jointly by the National Chamber of Enforcement Agents of Poland and the UIHJ. It took place on the 27th and 28th of February 2004 in Krakow, the historic and cultural capital of Poland, in the presence of Mr Marek Sadowski, the Polish Vice Minister of Justice1. The National Chamber of Enforcement Agents of Poland (CNHJP) was represented by its president, Iwona Karpiuk-Suchecka. The UIHJ delegation was led by its president Jacques Isnard, its First Vice President, Leo Netten, its assistant treasurer, Dariusz Potkanski, its secretary Bernard Menut, and Mathieu Chardon, member of the Committee. Amongst the speakers, those present had the privilege of hearing brilliant speeches by the general reporter, Professor Kazimierz Lubinski, as well as Professor Andrzej Redelbach and Michal Redelbach, member of the National Council of Polish Enforcement Agents. Today, Mr Sadowski is Minister of Justice. Une partie de l’assistance - A part of the participants 62 2004 17 A necessary harmonisation of the enforcement agent Mr Sadowski indicated the importance of harmonising the status of the agent charged with the enforcement of legal decisions so as to establish a European enforcement agent. He added that the Ministry of Justice should reinforce the regime and the status of enforcement agents to facilitate a forced but ‘civilised’ enforcement and to exclude private companies, which act solely in the interests of the client and without regard for the rules of equity, from the forced debt recovery market. In a very well-received welcome speech, Iwona Karpiuk-Suchecka, president of the CNHJP repeated that Poland’s membership of the UIHJ led to the discovery of other systems relating to enforcement and that the UIHJ has always supported and helped the Polish enforcement agents. Mrs Karpiuk-Suchecka alluded to the history of the profession, which became independent in 1997 and the extraordinary changes that followed. The president also explained the workings and the role of the CNHJP by comparing it with those in other countries such as the Netherlands. A veritable body of legal professionals In his opening speech President Isnard underlined, just a few weeks before the entrance of Poland into the European Union, the progress made by the Polish enforcement agents over the last 10 years. From a profession that was practically non-existent in many countries fifteen years ago, declared president Isnard, enforcement agents have since become a veritable body 1 Remise de souvenirs de Cracovie - Souvenir from Krakow 17 2004 Le professeur Lubinski The professor Lubinski Europe | Poland 63 Leo Netten, 1er vice-président de l’UIHJ Leo Netten, first vice-president of UIHJ of legal professionals integrated into the legal machinery. Spurred on by the UIHJ, they have grouped together and joined forces to such an extent that today the profession has become indispensable at both the national and international level. The president emphasised the role of the UIHJ, often associated with the works of The Hague Conference on private international law, and whose presence is appreciated in the Council of Europe and the European Commission. But today the new challenge consists in modelling an enforcement agent with a European facet. This challenge is based on three essential factors: harmonisation of the status of the profession, an identical activity and a common set of objectives. The European enforcement agent will be characterised by a professional who fights to ensure his continuity but also his material comfort and finally his permanent training. The president ended his speech by extending his warm congratulations to Mrs Iwona Karpiuk-Suchecka for her initiative and for the particularly appropriate choice of the theme of the seminar, and he also thanked Dariusz Potkanski. The bicentenary of the Napoleonic Code Professor Redelbach declared that 2004 marked the bicentenary of the Napoleonic or Civil Code and that this event was celebrated throughout Europe and all around the world. He noted that even if the status of enforcement agent differed from country to county within Europe, in the last two years a process of unification of the law of Dariusz Potkanski, trésorier adjoint de l’UIHJ Dariusz Potkanski, assistant treasurer of UIHJ enforcement was underway. He insisted on the fact that enforcement agents must join forces and seize all the opportunities to extend their range of competences in their role as an instrument of the executive. A uniform status for enforcement agents President Isnard then outlined the effects of a uniform status for the profession of enforcement agent. Following its major reconstitution in the 90’s, Europe was already aware of the role of the enforcement agent. The UIHJ Congress in Warsaw in 1994, which marked the beginning of the membership of Poland, the first Eastern European State to join the UIHJ, was the signal for a series of changes within the neighbouring States that should very soon, according to the proposals of the UIHJ, adopt a harmonised status based on certain essential axes, i.e.: - The independence of the profession - A highly progressive legal culture - A professional training and examination - A National Chamber - The implementation of a strict disciplinary regime - A vocation for the enforcement agents of enforcing and notifying acts. In fact, even at that time we can identify a constant movement towards a harmonised status for the profession of enforcement agent. If we add to this the work of the European Union with the Tampere Council held on the 15th and 16th of October 1999 and that of the Council of Europe Europe | Poland during the Moscow Conference of the 4th and 5th of October 2000, which accentuated the importance of enforcing legal decisions and of the agents responsible for their enforcement. A considerable economic potential Today, the economic potential of enforcement agents is considerable. The rising level of exchange, the development of business and globalisation are creating activities and opportunities for the profession. But these highly interesting prospects require permanent adaptation on the part of the profession. To ensure that they remain indispensable, enforcement agents must anticipate the demands of the economy. We must be ready to organise ourselves in such a way as to allow ourselves to respond to the solicitations of major international companies or law firms. This is possible thanks to our capacity to mobilise ourselves, our flexibility, and a uniform status. Multiple competences With his usual clarity, Leo Netten presented the recommendation for the harmonisation of the enforcement procedure in Europe2. In a brilliant speech Dariusz Potkanski gave an extensive and scientific account of the domains of competence of the Polish enforcement agent in comparison with the 15 States of the European Union. Bernard Menut once again demonstrated, in great detail and with his characteristic conviction, the superiority of the notification performed by the enforcement agent compared to the notification performed via the postal service. Mathieu Chardon presented affidavits, notably with the help of a film illustrating a real situation. In his presentation, he underlined their usefulness, as much for the persons implicated in the legal proceedings as for the judge and gave the reasons why the enforcement agent is the most apt figure to provide them, due to his legal skills, status, neutrality and the confidence that the judge places in him. Taking various European cases as an example, Michal Redelbach presented the working conditions of the enforcement agents in Europe today. Professor Lubinski, an ardent defender of the profession of enforcement agent, presented the summary of the progress made. It should not be forgotten that Professor Lubinski 64 2004 17 was a fervent supporter of the establishment of the independence of the profession in Poland. An international seminar is also an opportunity for exchange and these exchanges continued during the superb dinner held at Krakow castle, in a very international spirit of friendship and conviviality. The symposium was the subject of a publication compiled by the company Currenda. You can consult this publication by visiting the UIHJ website: www.uihj.com Le vice-ministre de la Justice et la présidente des huissiers de justice de Pologne The Deputy Minister of Justice and the president of the Polish enforcement agents Le président Isnard, durant une interview The president Isnard, during an interview Mathieu Chardon, membre du Comité de l’UIHJ Mathieu, member of the Committee of UIHJ Cf. our article in this magazine on the recommendation Rec(2003)17 of the Committee of ministers of the Member States in terms of enforcement of legal decisions, adopted by the Committee of ministers on the 9th of September 2003 2 17 2004 65 Europe | Portugal Réforme de la procédure civile au Portugal : l’expérience du solicitador d’exécution La Chambre des Solicitadores de l’exécution a organisé à Lisbonne une session de formation continue. Une profession jeune mais parfaitement organisée C’est un grand succès pour les organisateurs d’avoir réuni le 14 novembre 2003 plus de 200 solicitadores d’exécution, à l’université catholique de Lisbonne pour une session de formation continue. Pourtant, la nouvelle profession a été seulement installée le 15 septembre 2003 au Portugal pour mettre en œuvre la réforme de la procédure civile. Pour cette toute jeune profession, la déontologie apparaît commune une pierre angulaire, et c’est José Manuel Oliveira qui a sensibilisé ses confrères sur la nécessité pour les professionnels d’avoir des règles d’exercice de haute qualité, afin que la profession démontre son sérieux, et affirme sa notoriété. Céleste Cardona, ministre de la Justice s’entretient avec Bernard Menut et José Carlos Resende Céleste Cardona, Justice Minister, talking with Bernard Menut and José Carlos Resende La réforme de la procédure civile a été abordée par le professeur Armindo Ribeiro Mendes qui a démontré le rôle central du solicitador d’exécution. Les modalités pratiques de signification posent encore quelques difficultés, compte tenu des règles de compétence territoriale qui doivent tenir compte de l’absence de solicitadores d’exécution dans certaines zones. Une profession indispensable En qualité de secrétaire de l’UIHJ, Bernard Menut est intervenu pour se féliciter de la mise en place de la nouvelle loi et du solicitador d’exécution, et dire aux participants combien leur expérience est suivie avec attention dans de nombreux pays en Europe. Bernard Menut démontre les avantages de l’huissier de justice et du solicitador d’exécution libéraux à Mme Céleste Cardona, ministre de la Justice, sous l’oeil de José Carlos Resende Bernard Menut explains the advantages of private Enforcement agents and Solicitadores to Mrs Celeste Cardona, Justice minister, watched by José Carlos Resende Il a rappelé que la fonction de solicitador d’exécution, au même titre que celle du juge ou d’avocat est indispensable au bon équilibre du système judiciaire portugais et à son efficacité. La ministre de la justice Mme Céleste Cardona, a souligné pour sa part, sa confiance dans la profession de solicitador d’exécution pour résorber les difficultés actuelles du système judiciaire portugais. « Je compte sur vous pour réagir rapidement » a t-elle déclaré. Elle a annoncé la mise en place d’un nombre suffisant de juges d’exécution au premier trimestre 2004 pour accompagner la réforme, mise en place, laquelle a pris un peu de retard aujourd’hui. Bernard Menut et José Carlos Resende durant leurs interventions Bernard Menut and José Carlos Resende during their interventions. Europe | Portugal 66 2004 17 The new civil Procedure in Portugal: the experience of enforcement solicitador The Chamber of Enforcement solicitadores organised in Lisbon a permanent training session. A young yet well organised profession The meeting organised on November 14th 2003, was a great success for the organisation. Over 200 Enforcement solicitadores met in the catholic University of Lisbon for a permanent training session. The new profession was only set up on 15th of September 2003 in Portugal to implement the civil proceeding reform. For this new young profession, ethics are a corner stone, and José Manuel Oliveira stressed to his colleagues the necessity to have high standards, demonstrating the seriousness of the profession and reinforcing its notoriety. The professor Armindo Ribeiro Mendes who demonstrated the central role of the Enforcement solicidator, presented the civil proceeding reform. The practise of notification also presents some difficulties, concerning the regulation in areas of competence, such as the lack of solicitadores of execution in some areas. An indispensable profession As UIHJ’s secretary, Mr Bernard Menut intervened to support the setting-up of the new law, and the Enforcement solicitador. He confirmed to the audience that their experience is being followed with attention in a lot of countries in Europe. He said, also, that the profession of Enforcement solicitador, like the ones of judges or lawyers is necessary for the balance of the judicial system in Portugal and for its efficiency. The ministry of justice Mrs Celeste Cardona underlined her trust in the profession of Enforcement solicitador to absorb the recent difficulties of the Portuguese judicial system. “I’m counting on you to react quickly”, she said. She informed the audience of the setting-up of numerous judges of execution in the first quarter 2004, to guide the reform, which is a little bit delayed. 17 2004 67 Europe | Roumanie L’inquiétude des huissiers de justice roumains Les agents bancaires de l’exécution représentent une menace réelle pour le service public de la justice en Roumanie. Un séminaire organisé par le Conseil de l’Europe Dans le cadre de son programme de coopération avec le ministère de la Justice roumain, le Conseil de l’Europe a organisé un séminaire sur l’exécution des décision de justice en matière civile et commerciale les 19 et 20 novembre 2003 à Sibiu, en plein cœur de la Transylvanie. Ce séminaire a été l’occasion pour l’UIHJ de collaborer une nouvelle fois avec le Conseil de l’Europe par l’intermédiaire de ses membres Mathieu Chardon et Armando Oliveira, également experts au Conseil de l’Europe. La mission était organisée par M. Philippe Biju-Duval, membre du Conseil de l’Europe. Les experts du Conseil de l’Europe étaient Mme Geneviève Fiala (Suisse), M. Mathieu Chardon (France) et M. Armando Oliveira (Portugal). Des agents bancaires au statut très particulier Au cours de ce séminaire, les experts du Conseil de l’Europe et les membres de l’UIHJ ont appris l’existence d’agents bancaires chargés d’exécuter les décisions de justice rendues au profit des banques qui les emploient. En effet, la loi roumaine autorise les banques de confier à certains de leurs employés la possibilité de procéder à des mesures d’exécution forcée pour récupérer les sommes qui leur sont dues par leurs débiteurs. Ces dispositions apparaissent en contradiction avec les principes de neutralité et d’indépendance qui sont les traits fondamentaux des agents chargés de l’exécution en Europe. Rappelons que la Recommandation Rec(2003)17 du Comité des ministre du Conseil de l’Europe adoptée le 9 septembre 2003 établit des normes minimales concernant l’exécution des décisions de justice. Cette recommandation prévoit que Une vue sur Sibiu - A view over Sibiu les huissiers de justice doivent être objectifs dans leurs relations avec les parties. Dans sa note explicative, le Conseil de l’Europe indiquait que, dans les Etats membres dans lesquels les agents d’exécution servent d’intermédiaires entre les parties, les Etats sont aussi invités au Principe IV.4. à veiller à ce que ces agents soient professionnels dans leurs relations avec les parties et n’agissent pas de manière non objective. On peut légitimement se demander comment ces exigences peuvent être remplies lorsque l’agent d’exécution est un employé du créancier et non un professionnel indépendant. Les experts du Conseil de l’Europe - Council of Europe experts Armando Oliveira, Geneviève Fiala, Philippe Biju-Duval, Mathieu Chardon Une partie de l’assistance Some participants Un préjudice considérable L’UIHJ ne peut que déplorer l’existence de ces agents bancaires qui établit une véritable justice à deux vitesses en mettant à la disposition des banques des moyens dont ne peut pas disposer le simple citoyen, et porte ainsi préjudice aux huissiers de justice roumains. Souhaitons que l’Etat roumain saura remédier rapidement à cette situation inquiétante pour l’Etat de droit, à trois ans de l’entrée de la Roumanie au sein de l’Union européenne. Europe | Romania 68 2004 17 The consternation of the Romanian enforcement agents Banking enforcement agents represent a real threat for the public justice service in Romania. A seminar organised by the Council of Europe In the framework of its programme of cooperation with the Romanian Ministry of Justice, the Council of Europe organised a seminar on the enforcement of legal decisions relating to civil and commercial matters on the 19th and 20th of November 2003 in Sibiu, at the very heart of Transylvania. This seminar was another opportunity for the UIHJ to collaborate with the Council of Europe through its members Mathieu Chardon and Armando Oliveira, who are also experts at the Council of Europe. The mission was organised by Mr Philippe Biju-Duval, member of the Council of Europe. The Council of Europe were Mrs Geneviève Fiala (Switzerland), Mr Mathieu Chardon (France) and Mr Armando Oliveira (Portugal). Banking agents with a very particular status In the course of this seminar, the experts of the Council of Europe and the members of the UIHJ learnt of the existence of banking agents charged with enforcing the legal decisions pronounced for the profit of the banks that employ them. Effectively Romanian law authorises banks entrust to certain employees the possibility of using excessive enforcement measures to recover the sums owed to them by their debtors. These dispositions appear to go against the principles of neutrality and independence which are the fundamental traits of agents charged with enforcing legal decisions in Europe. We should remember that the Recommendation Rec(2003)17 of the Committee of Ministers of the Council of Europe adopted on the 9th of September 2003 establishes the minimal standards concerning the enforcement of legal decisions. This recommendation IV.4 states that enforcement agents Mme Emilia Braicau, présidente de la cour d’appel d’Alba Iulia Mrs Emilia Braicau, president of the Court of Appeal of Alba Iulia Valeria Puiu, directrice de la direction de la publicité mobilière, immobilière, des notaires publics et des huissiers de justice, ministère de la Justice Valeria Puiu, director of the Directorate of the movable and immovable registries, public notaries and enforcement agents, ministry of Justice Tribunal de Sibiu - Court of Sibiu Office de Me Cârja Ispas, huissier de justice à Sibiu Office of Mr Cârja Ispas, enforcement agent in Sibiu must be objective in their relations with the parties concerned. In an explicative note, the Council of Europe indicated that, in member States in which the enforcement agents serve as an intermediary between the parties, the States are also invited, according to Principle IV.4. to ensure that these agents are professional in their relations with the parties and do not act in a non-objective manner. We can legitimately pose the question as to how these demands can be fulfilled when the enforcement agent is employed by the creditor and is not an independent professional. Considerable prejudice The UIHJ can but deplore the existence of these banker agents which establishes an undeniable ‘two-speed’ justice by providing banks with the means that a simple citizen does not have at his disposal, and is thereby detrimental to the Romanian enforcement agents. Let us hope that the Romanian State will rapidly take the necessary steps to rectify this disturbing situation for the constitutional state, three years before the entry of Romania into the European Union. 17 2004 69 Europe | Roumanie Le président de la République de Roumanie, Ion Iliescu, au symposium des huissiers de justice des 15 et 16 octobre 2004, à Sinaia C’est une véritable prouesse qu’à réalisée Me Mihai Ducu, président de la Chambre nationale des huissiers de justice de Roumanie que de parvenir à placer la séance de clôture du colloque sous la prestigieuse présence du président de la République, M. Ion Iliescu. Ce premier colloque international, boudé par le ministère de la Justice de Roumanie offrait, de la sorte, un curieux contraste avec la présence de délégations de France, Hongrie, Pologne, Slovaquie, conduites la plupart par les présidents des chambres nationales qui étaient accompagnés de personnalités de haute rang de leur propre ministère de la Justice. L’huissier de justice dans le cadre de la société roumaine Le thème « l’huissier de justice dans le cadre de la société roumaine dans la phase préparatoire à l’adhésion de la Roumanie dans l’Union européenne » adhérait bien à la situation actuelle de la Roumanie qui venait quelques jours auparavant, à Bruxelles, de passer avec succès l’écueil « d’admissibilité » aux critères d’adhésion, à l’exception de quelques réserves relevant, précisément, du domaine judiciaire. La séance d’ouverture s’est déroulée sous la haute présidence de M. Gavril Josef Chiuzbaian, ancien garde des sceaux et président de l’Union nationale des juristes roumains avec, autour de lui, le président de la Chambre nationale des huissiers de justice de Roumanie, M. Mihai Ducu, les présidents Iwona Karpiuk Suchecka (Pologne), Miklos Krejniker (Hongrie), Ladislav Agh (Slovaquie) outre Dariusz Potkanski, JeanPaul Spinelli (France) et le président de l’UIHJ, Jacques Isnard. De nombreux autres intervenants de grand talent ont aussi animé les débats dont M. Anton Fuduli, président de la cour d’appel de Contanza, le professeur Vlod Barbu et des experts du ministère de la Justice de Pologne et de Hongrie. Le président de la République sensible aux travaux du colloque Le président Iliescu, auteur d’un récent ouvrage « Intégration et mondialisation. L’approche roumaine », ne pouvait rester insensible aux travaux de ce colloque et c’est bien ce qu’il devait souligner au cours de son allocution : « Je tiens à vous féliciter pour l’organisation de ce colloque où vous avez réussi à réunir de nombreuses délégations internationales autour d’un thème qui touche à la plus grande actualité puisqu’il concerne directement la restructuration de la société roumaine, qu’il s’agisse de la justice, de l’administration… Tout autant de sujets que la Roumanie doit prendre en compte pour son intégration dans l’Union européenne. » Le purgatoire de l’Europe Le président devait ensuite retracer le cheminement du peuple roumain vers l’intégration à l’Union européenne en rappelant que le processus avait été engagé voilà 15 ans, avec la Constitution de 1991 amendée en 1994. « Depuis 2003 nous sommes dans le purgatoire de l’Europe… Et la recherche d’une harmonisation pour adapter nos institutions au droit communautaire a créé bien des difficultés qui ne sont pas encore entièrement aplanies. » S’agissant du domaine processuel et de l’exécution, le président Iliescu a souligné la nécessité pour la Roumanie de se coller aux structures européennes pour faciliter les relations avec l’Union européenne et poursuivre l’œuvre d’adhésion après le récent passage à Bruxelles. Il a salué la qualité de la manifestation et la présence des délégations internationales « qui ont connu des situations semblables à la nôtre. » Europe | Roumanie 70 2004 17 Ilion Iliescu, président de la république de Roumanie avec le président Isnard et Mihai Ducu, président de la Chambre nationale des huissiers de justice de Roumanie Illion Iliescu, president of the Republic of Romania, with the President Isnard and Mihai Ducu, president of the National chamber of enforcement agents of Romania Des amis français Enfin s’adressant à Me Isnard (en français) le président déclarait : « Je vous remercie pour le soutien que vous avez apporté aux spécialistes roumains en cette matière. Les amis français ont toujours été nos amis et nous ont toujours soutenu dans notre action en faveur de notre adhésion à l’Union. » Le président Isnard dans l’ultime allocution de ce symposium devait affirmer toute la sensibilité des organisations internationales à partager cette séance de clôture en présence d’une personnalité aussi éminente. Il soulignait la qualité des travaux « qui vous auraient sans doute beaucoup intéressés, M. le Président, puisque nous y avons parlé de l’Europe, de l’aménagement de l’Espace de Liberté de Sécurité et de Justice, mais aussi de l’adhésion et de l’intégration de la Roumanie… Autant de sujets qui, je le sais, vous sont chers. » Hommage aux huissiers de justice roumains Le président de l’UIHJ a tenu à cette occasion a rendre un hommage appuyé au président Ducu et aux huissiers de justice roumains en saluant l’immense travail accompli par nos confrères roumains pour se hisser au niveau de leurs collègues de l’Union européenne. « La Roumanie entrera en 2007 dans l’UE, mais vos huissiers de justice ont accompli tout le chemin, puisqu’ils sont déjà intégrés au sein de l’UIHJ et continuent à progresser en participant ou organisant, comme aujourd’hui, des rencontres internationales. Vous pouvez, monsieur le président, être fiers de vos huissiers de justice, ils contribuent à représenter dignement la Roumanie dans le concert européen, même s’il subsiste au niveau interne de petits différends avec le ministère de la Justice qui devraient être aplanis grâce à la compréhension des autorités compétentes et à l’active coopération du président Ducu. » Le président Ducu avait, en effet dans son intervention liminaire fait appel au président de la République pour solliciter son soutien dans le cadre du projet de loi, en discussion devant le parlement, qui postule pour la réorganisation partielle de la profession, alors même que celleci n’a pas été consultée, par le ministre de la Justice. La maîtrise avec laquelle la profession a organisé une manifestation d’une telle ampleur, trois ans seulement après la création de l’huissier de justice dans ce pays, est particulièrement spectaculaire et démontre toutes les qualités de la chambre roumaine remarquablement animée par le président Ducu. Ion Iliescu, Jacques Isnard Jacques Isnard, Gavril Josef Chiuzbaian, Anton Fuduli 17 2004 71 Europe | Romania The President of the Republic of Romania, Ilon Iliescu, attends the enforcement agents’ international symposium in Sinaia, 15-16 October 2004 Mr Mihai Ducu, president of Romania’s National Chamber of Enforcement agents, has carried off a true feat by having the conference’s closing session presided by President of the Republic Mr Ion Iliescu. This first international conference, snubbed by the Romanian Minister of Justice, was full of curious contrasts with the presence of delegations from France, Hungary, Poland, and Slovakia, who were for the most part lead by the presidents of their National Chambers, along with top-ranking members of their respective Justice Ministries. The role of enforcement agents in Romanian society The theme “The role of enforcement agents in Romanian society in the preparatory phase of Romania’s European Union membership” was fitting, for only a few days earlier in Brussels, Romania had successfully passed over the step of “admissibility” to membership criteria, with some exceptions, specifically, in the judiciary sphere. The opening session was presided by Mr Gavril Josef Chiuzbaian, former Minister of Justice and president of the Romanian National Jurists’ Union, and who was surrounded by the president of Romania’s National Union of Enforcement agents, M. Mihai Ducu, presidents Iwona Karpiuk Suchecka (Poland), Miklos Krejniker (Hungary), Ladislav Agh (Slovakia) as well as Dariusz Potkanski, Jean-Paul Spinelli (France) and the president of the IUJO, Jacques Isnard. Many other highly talented individuals participated in the debates, including Mr Fuduli Anton, president of the Contanza court of appeals, Professor Vlod Barbu, and experts from the Polish and Hungarian Justice Ministries. The president of the Republic of Romania is sensitive to the work of the conference President Iliescu, author of the recent work “Integration and Globalisation. The Romanian Vision”, could not remain insensitive to the conference’s work, which is exactly what he wished to highlight during his address: “I wish to congratulate your for the organisation of this conference where you have succeeded in bringing together numerous international delegations around a common theme, a great matter of current events because it directly concerns the restructuring of Romanian society, whether in terms of justice, administration… A number of subjects that Romania must take into consideration for its integration into the European Union.” The European purgatory The President then retraced the Romanian people’s path to European Union integration, recalling the process that was launched fifteen years ago, with the 1991 Constitution, amended in 1994. “Since 2003, we are in European purgatory… and the search for harmony to adapt our institutions to Community law has generated some problems that have not yet been entirely ironed out.” Concerning processes and implementation, President Iliescu highlighted Romania’s need to adhere to European structures to make relations with the European Union easier and to pursue work towards membership after the recent encounter in Brussels. He saluted the quality of the conference and the presence of international delegations “who have known situations similar to our own.” Europe | Romania French friends Finally, addressing Mr Isnard in French, the President declared: “I thank you for the support you have given Romanian specialists in this field, “French friends have always been our friends have always supported us in our work towards membership in the European Union.” In the last address of this symposium, president Isnard affirmed the sensitivity of the international organisations present who shared this closing session in the presence of such an eminent personality. He emphasised the quality of the work “which would have undoubtedly been of great interest to you, Mr President, since we spoke of Europe, of the creation of the Space for Liberty, Safety and Justice, but also of Romania’s adhesion and integration… many subjects which I know are very dear to you.” 72 2004 17 “In 2007, Romania will join the EU, but your enforcement agents have already made it, since they are already a part of the IUJO and continue their progress by participating in or organising international meetings, as is the case today. Mr President, you may be proud of your enforcement agents, who contributed to representing Romania with dignity in Europe, even if at the internal level there are slight differences with the Minister of Justice which should be smoothed out thanks to the understanding of the competent authorities and with the active participation of president Ducu.” Indeed, President Ducu, in his preliminary intervention, called upon the President of the Republic for his support of the bill, under discussion before Parliament, which calls for the partial reorganisation of the profession, which hasn’t even been consulted, by the Minister of Justice. The impressive work of the Romanian enforcement agents The president of the IUJO took this opportunity to pay homage to president Ducu and the Romanian enforcement agents by saluting the impressive work accomplished by our Romanian counterparts to rise to the level of their European Union colleagues. The profession’s mastery in organising such a large-scale event, only three years after the creation of the enforcement agent profession in this country, is particularly spectacular and shows all the qualities of the Romanian chamber, which is remarkably lead by president Ducu. Le château de Sinaïa - The Sinaïa Castle Vue des Carpathes - View of the Carpathians mountains 17 2004 73 Europe | Union européenne Un événement historique en Europe Depuis le 1er mai 2004, l’huissier de justice est désormais européen ! Un fabuleux cadeau Le président de l’UIHJ dans son éditorial s’est étendu sur cet événement historique que représente l’extension de l’UE à 25 pays. Nous ne saurions, sur le fond, reprendre son intervention à tous égards remarquable, mais nous voudrions très brièvement revenir sur l’aspect historique incarné par ce 1er mai 2004, date de l’ouverture vers les nouveaux Etats membres. Une irrésistible évolution Quant l’on sait qu’il y a moins de 10 ans, la plupart de ces pays ignoraient l’existence même de l’huissier de justice et qu’aujourd’hui, nul ne serait tenté d’écrire la moindre page d’un projet à caractère judiciaire communautaire en éludant l’existence des huissiers de justice, on mesure tout ce que les nouveaux Etats membres ont pu massivement apporter avec leur statut libéral. Certes l’événement, en soi, revêt un caractère très général et, tout autant que les huissiers de justice, il est de multiples corporations qui pourraient aussi avoir de bonne raisons de se féliciter de ce grand tournant qu’aborde les peuples du continent européen. Il nous vient à l’esprit que même parmi les opinions les plus averties –nous pensons à ce fameux colloque international de juin 1993 à Paris- peu nombreux étaient ceux qui pariaient sur l’aventure jugée, à l’époque plus qu’ambitieuse -carrément irréaliste -de création d’un huissier de justice européen ! Mais ce qu’il y a de fabuleux dans cette situation c’est qu’en même temps que l’UE gravissait une nouvelle marche vers son unité géographique, sinon politique, celle-ci nous offrait l’huissier de justice européen. Car il s’agit bien d’une réalité : de Vilnius à Athènes et de Londres à Varsovie en passant par Lisbonne, Budapest et tant d’autres encore nous trouvons des huissiers de justice dotés d’un statut et d’une identité commune tout comme il existe, mais depuis fort longtemps, des juges, des avocats et des notaires. Objectivement, l’UIHJ peut être fière de son action et les huissiers de justice des pays aiguillons (France, Belgique, Pays-Bas) doivent être loués pour leur persévérance. Mais ceux qui sont au cœur de cette évolution le savent : l’UE avec son extension et l’arrivée simultanée de nos extraordinaires confrères du Centre, de l’Est et des Pays baltes a, non seulement permis de créer l’huissier de justice européen, mais aussi contribue à assurer la pérennité de notre profession. Europe | European Union 74 2004 17 An historical event in Europe Since 1st May 2004, the enforcement agent has turned European! A wonderful gift In his editorial, the president of UIHJ has related this historical event: The European Union has shifted to 25 countries. It is needless to go back to his remarkable intervention but let’s go back to the historical aspect embodied by this date of 1st May 2004, which marked the opening toward new countries. The event in itself is general, and inasmuch as enforcement agents, there are many corporations that may have good reasons to be happy about this huge turn taken by the people in the European continent. Nevertheless, the wonderful thing about this situation is that, while EU walked up another step toward its geographical unity, if not political, the European enforcement agent was given to us. This is now a reality: From Vilnius to Athens and from London to Warsaw through Lisbon, Budapest and so may others, we now have enforcement agents doted with a common status and identity, just like, since long ago, judges, lawyers, notaries. An irresistible rise When you think that, less than ten years ago, most of those countries ignored even the existence of enforcement agents, and that, today, no one would think of writing the first line of a serious European project without having in mind enforcement agents, you can fully encompass all the things that have been massively brought by the new Member States with the liberal status. It appears to us that, even amongst the wisest opinions – we have in mind the famous international meeting that was held in Paris in 1993 – very few would have bet on a perilous – in fact utopian – adventure of such a rise of an European enforcement agent! In fact, UIHJ can be proud of its actions and enforcement agents in the stimulating countries (France, Belgium, Netherlands) must be praised for their insistence. But the ones who are at the core of this evolution know it: EU, with its extension and the simultaneous arrival of our extraordinary colleagues from the Centre, the Est and the Baltic countries, has contributed, along with the creation of the European enforcement agent, to the everlastingness of our profession. 17 2004 75 Europe | Union européenne L’Europe à 25 : est-ce possible ? L’UIHJ célèbre l’arrivée des dix nouveaux Etats membres au sein de l’Union européenne. Un événement sans précédent dans l’histoire de la construction européenne Le 1er mai a été célébré partout en Europe. Mais dans dix Etats, la fête a brillé d’un éclat tout particulier : celui des étoiles de l’Union européenne. Pour ces pays, le rêve, les espérances mais aussi parfois les craintes, sont devenus une réalité. Après quelques cinquante années d’existence, l’Union européenne, comprend désormais 25 Etats membres et totalise plus de 450 millions d’habitants répartis sur près de 4 millions de Km2. Comment en est-on arrivé là ? Les grandes étapes de la construction européenne 1946. Dès la fin de la seconde guerre mondiale, Winston Churchill, dans un discours du 19 septembre à Zurich, émet l’idée d’une puissance qui répondrait aux deux blocs alors en présence, les Etats-Unis à l’Ouest et l’Union soviétique à l’Est. 1948. Création le 16 avril de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) qui regroupe 17 pays. 1949. Création du Conseil de l’Europe avec pour vocation de favoriser la prise de conscience et la mise en valeur de l’identité culturelle de l’Europe et de rechercher des solutions aux problèmes liés notamment aux droits de l’homme ainsi qu’à développer la stabilité démocratique en Europe en soutenant les réformes politiques, législatives et constitutionnelles1. 1950. Signature le 4 novembre de la convention des droits de l’homme et des libertés fondamentales à Rome. 1951. Le 18 avril, les Six (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas) signent le traité de Paris instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). 1954. la Cour de justice européenne rend son premier arrêt le 21 décembre. 1957. Signature à Rome par les Six des traités de Rome, instituant la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom). 1 1960. Le 14 décembre, L’OECE devient l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). 1973. Adhésion au 1er janvier du Danemark, de l’Irlande et du Royaume-Uni aux Communautés européennes. 1981. Adhésion au 1er janvier de la Grèce aux Communautés européennes. 1984. Le Parlement européen adopte le 14 février à une large majorité le projet de traité instituant l’Union européenne. 1986. Adhésion au 1er janvier de l’Espagne et du Portugal aux Communautés européennes. Les 17 et 28 février, l’Acte unique européen, modifiant le traité de Rome, est signé. 1989. Le 9 novembre, le mur de Berlin tombe. La République démocratique allemande ouvre ses frontières. 1990. Le 3 octobre l’Allemagne est réunifiée. Les Länder de l’ancienne Allemagne de l’ Est intègrent l’Union européenne. 1991. Signature le 21 décembre à Alma-Ata (Kazakhstan) d’un accord créant la Communauté des Etats indépendants (CEI), par les présidents des républiques de l’Union soviétique, à l’exception de la Géorgie. 1992. Signature le 7 février à Maastricht du traité sur l’Union européenne. 1995. Adhésion au 1er janvier de l’Autriche, la Finlande et la Suède à l’Union européenne. 1997. Le 2 octobre, les ministres des affaires étrangères des Etats membres de l’UE signent le traité d’Amsterdam. 1999. Le 1er janvier, lancement officiel de l’euro. L’Autriche, la Belgique, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et l’Espagne adoptent l’euro comme monnaie officielle (La Grèce adoptera l’euro quelque temps après.). Le 1er mai, le traité d’Amsterdam entre en vigueur. Les 15 et 16 octobre, un Conseil européen spécial se réunit à Tampere (Finlande). Il donne son accord sur plusieurs orientations et priorités politiques, dont l’accès à la justice. Aujourd’hui, le Conseil de l’Europe comprend 46 Etats membres, depuis l’adhésion de Monaco en octobre 2004. Europe | Union européenne 76 2000. Le 7 octobre, en marge du Conseil européen de Nice, les présidents du Parlement européen, du Conseil européen et de la Commission proclament solennellement la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Le traité de Nice est signé le 9 octobre. 2002. Le 28 février, l’euro devient la seule monnaie ayant cours légal dans les douze Etats membres participants. Le 23 juillet, le traité CECA expire après 50 années de vie. 2003. Le traité de Nice entre en vigueur le 1er février. 2004. Le 1er mai, Entrée dans l’Union européenne de Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie. C’est le plus grand élargissement de l’histoire de la construction européenne. Pays Superficie (Km2) Pays 2004 17 La construction européenne ne s’arrêtera pas là Et maintenant ? La Constitution européenne est plus que jamais d’actualité et de nouveaux pays frappent aux portes de l’Union européenne : la Bulgarie, la Roumanie, la Croatie et la Turquie. Nul doute que plusieurs autre suivront, même si l’ensemble des Etats membres n’a pas vocation à rejoindre l’Union européenne et que certains d’entre eux ont déjà manifesté leur volonté de ne pas y entrer, comme la Suisse ou la Norvège. Un paysage européen extrêmement contrasté Le paysage de l’Europe des 25 est varié à l’extrême. La France est 1 731 fois plus grand que Malte. L’Allemagne est 209 fois plus peuplée que Malte. Mais Malte a une densité de population 83 plus importante que celle de la Finlande ! Bienvenue dans l’Union européenne de la diversité. Population Pays Population par Km2 1 France 547 030 1 Allemagne 82 537 000 1 Malte 2 Espagne 504 782 2 France 61 387 000 2 Pays-bas 385 3 Suède 449 964 3 Royaume-Uni 58 798 000 3 Belgique 319 4 Allemagne 356 854 4 Italie 57 715 000 4 Royaume-Uni 241 5 Finlande 337 030 5 Espagne 40 037 000 5 Allemagne 231 6 Pologne 312 685 6 Pologne 38 633 000 6 Italie 191 7 Italie 301 263 7 Pays-bas 16 136 000 7 Luxembourg 178 8 Royaume-Uni 244 101 8 Grèce 10 623 000 8 Rép. tchèque 130 9 Grèce 131 957 9 Belgique 10 309 000 9 Danemark 125 10 Hongrie 93 030 10 Rép. tchèque 10 264 000 10 Pologne 123 11 Portugal 92 391 11 Hongrie 10 106 000 11 France 112 12 Autriche 83 856 12 Portugal 10 066 000 12 Slovaquie 111 13 Rép. tchèque 78 866 13 Suède 8 875 000 13 Portugal 109 14 Irlande 70 280 14 Autriche 8 150 000 14 Hongrie 108 15 Lituanie 65 200 15 Slovaquie 5 415 000 15 Autriche 97 16 Lettonie 64 589 16 Danemark 5 413 000 16 Slovénie 95 17 Slovaquie 48 845 17 Finlande 5 211 000 17 Chypre 84 18 Estonie 45 226 18 Irlande 3 969 000 18 Grèce 80 19 Danemark 43 094 19 Lituanie 3 610 000 19 Espagne 79 20 Pays-bas 41 864 20 Lettonie 2 385 000 20 Irlande 56 21 Belgique 32 254 21 Slovénie 1 930 000 21 Lituanie 55 22 Slovénie 20 273 22 Estonie 1 401 000 22 Lettonie 37 23 Chypre 9 250 23 Chypre 776 000 23 Estonie 31 24 Luxembourg 2 586 24 Luxembourg 462 000 24 Suède 20 25 Malte 395 000 25 Finlande 15 25 Malte 316 1 250 17 2004 Europe | Union européenne 77 Des huissiers de justice en majorité professionnels libéraux indépendants Quant aux huissiers de justice, on constate que l’arrivée des 10 nouveaux Etats membres a modifié la répartition quant aux statuts de ces professionnels. Parmi les nouveaux arrivants, seuls Chypre et Malte disposent d’un corps d’huissiers de justice fonctionnaires. En définitive, dans l’Union européenne d’aujourd’hui, 16 Etats sur 25 disposent d’un corps de professionnels libéraux. Et l’on sait que l’Allemagne va bientôt rejoindre le rang de ces professionnels. Concernant les pays candidats à l’entrée dans l’Union européenne, la Roumanie a déjà adopté le modèle libéral tandis que les huissiers de justice bulgares, après avoir rejoint l’UIHJ en novembre 2003, sont en passe d’adopter ce statut. Qu’en pensent nos confrères ? Nous avons demandé à certains de nos confrères des nouveaux Etats membres de nous donner leurs impressions personnelles sur leur arrivée dans l’UE et sur les incidences sur leur profession. Nous vous livrons leurs réponses. Pologne. Iwona KarpiukSuchecka, présidente du Conseil national des huissiers de justice. L’adhésion à l’Union européenne est un succès de notre pouvoir et de notre peuple. Je suis polonaise et comme toute ma famille je me sens depuis longtemps européenne. Cette adhésion m’a remplie d’une satisfaction que j’ai attendu de longues années. D’ailleurs nous, polonais, nous étions pourtant toujours en Europe. Maintenant nous nous réjouissons d’être dans cette communauté la plus importante de notre continent. C’est pour nous, pour le République tchèque. Jirí Komárek, secrétaire de la Chambre nationale des huissiers de justice. L’adhésion de la République tchèque à l’UE représente pour notre profession son plus grand challenge dans le domaine des procédures civiles d’exécution en matière internationale. Avec la suppression des frontières et un meilleur accès aux informations, les débiteurs ne pourront plus échapper aux poursuites et les procédures d’exécution seront rendues plus efficaces. Le développement accru du commerce impose aux Etats membres de garantir que les décisions de justice seront exécutées partout facilement. Nous espérons en conséquence une coopération intense avec les autres pays dans ce domaine. L’adhésion a l’UE a également pour conséquence de permettre le partage des expériences sur les plans pratique et théorique, dans le domaine des procédures d’exécution et un meilleur accès à la formation dans chaque Etat. Nous pourrons plus aisément comparer les systèmes juridiques des autres Etats membres et ainsi nous en inspirer pour nos propres réformes. L’Europe à vingt-cinq va inévitablement créer des changements pour nous tous. développement de notre patrie, une grande chance. Nous sommes devenus citoyens de l’Union européenne, nous avons la liberté de voyager librement, nous pouvons nous déplacer là où nous désirons, nous avons les mêmes libertés et droits que ceux dont profitent les citoyens de l’Union. Nous nous sentons plus libres et plus égaux. En tant que huissiers de justice, depuis des années – c’est aussi grâce à notre qualité de membre de l’UIHJ – nous étions présents dans les discussions européennes ayant pour but l’harmonisation du droit de la procédure civile dans les pays membres de l’Union européenne. Grâce à notre coopération avec l’UIHJ nous avons pu mieux connaître les procédures civiles et les systèmes de l’exécution forcée de différents pays européens. Ces sujets se sont toujours reflétés comme principaux durant les séminaires et colloques organisés par notre corporation professionnelle pour le plus large collectif de nos confrères polonais. Ceci influença aussi les propositions des amendements en système du droit polonais. A mon avis, la profession d’huissier de justice – malgré les différences avec les autres pays – est un métier omniprésent dans chaque mode de l’exécution forcée judiciaire. C’est pourquoi je soutiens les tendances de l’unification de ce statut aux pays membres et de l’harmonisation du droit des procédures civiles. Un bon exemple de ceci est le titre exécutoire européen, élaboré grâce aux efforts de l’UIHJ, ce titre qui ouvre les huis de la coopération mutuelle entre les tribunaux et huissiers de justice de nos pays membres de l’Union européenne. Nous, huissiers de justice polonais, sommes bien préparés à réaliser cette tâche et nous soutenons le développement de cette coopération. Europe | European Union 78 2004 17 25 European States: is this feasible? Lituanie. Asta Karužiene, directeur de la Chambre nationale des huissiers de justice. En tant que juriste, l’adhésion à l’UE permet la réalisation de projets personnels et offre une expérience dans le domaine international. Il nous faudra assimiler les changements qui se produiront dans notre pays en matière juridique et commerciale. Pour la communauté des huissiers de justice lituaniens, l’entrée dans l’UE a créé des difficultés dans le domaine des procédures civiles d’exécution. Par exemple, la libre circulation des personnes permet à de nombreux débiteurs de quitter le pays afin d’échapper aux poursuites. Mais nous sommes prêts à utiliser les possibilités offertes par le droit européen. Nous allons prochainement pouvoir procéder à la signification des actes judiciaires et extrajudiciaires. Nous nous préparons à exécuter les décisions rendues par une juridiction d’un autre Etat membre et nous avons l’intention de développer les possibilités qui nous sont offertes sur le plan international. Nous attendons également avec impatience les nouvelles réformes et dans le domaine des procédures civiles d’exécution. The IUJO celebrates the arrival of the ten new member States into the European Union. An unprecedented event in the history of the construction of Europe The 1st of May was celebrated all over Europe, but in ten States, the celebration took on a new glow for the Stars of the EU. Celebrations were particularly joyous in ten of those states: the Stars of the European Union. For these countries, the dreams, hopes and occasional fears have finally become a reality. After some fifty years in existence, the European Union is now made up of 25 member states and has a total of 450 million inhabitants spread out over nearly 4 million square kilometres. How did this come about? The main stages in the construction of Europe 1946: After the Second World War, Winston Churchill advocated, in his speech of September 19th in Zurich, the creation of a power able to respond to the two world powers that existed at that time, the United States in the West and the Soviet Union in the East. 1948: The creation on April 16th of the Organisation for European Economic Co-operation (OEEC) made up of 17 countries. 1949: Creation of the Council of Europe. Its vocation was to promote the awareness and the importance of European cultural identity, to find solutions to problems related to human rights and to develop democratic stability in Europe through political, legislative and constitutional reform1. 1950: Signature of the Human Rights and Fundamental Liberty convention in Rome on November 4th. 1951: On April 18th, the Six (Belgium, France, Holland, Italy, Germany, Italy, Luxembourg) signed the Treaty of Paris creating the European Coal and Steel Community (ECSC). 1954: the European Court of Justice makes its first judgement on December 21st. Estonie : Elin Vilippus, président de la Chambre nationale des huissiers de justice. D’une façon générale, l’adhésion de l’Estonie à l’Union européenne est évidemment un grand pas dans une meilleure reconnaissance en tant que nation. J’apprécie personnellement qu’il y ait moins de formations pour passer les frontières ! Pour autant, les reconnaissances envers ma profession ne se font pas encore ressentir. J’aimerai que les échanges d’informations concernant l’exercice de la profession seront plus importants et qu’un jour nous puissions recevoir directement les dossiers d’exécution d’un confrère d’un autre pays sans qu’il y ait besoin d’une quelconque reconnaissance au niveau du droit interne. Sur ce sujet, je m’en remets entièrement au travail accompli par l’UIHJ. 1 Today, the Council of Europe has 46 member States, Monaco having joined in 2004. 17 2004 79 1957: The signature by the Six of the Treaty of Rome, creating the European Economic Community (EEC) and the European Atomic Energy Community (Euratom). 1960: On December 14th, the OEEC becomes the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD). 1973: Denmark, the UK and Ireland join the European Community on January 1st. 1981: On January 1st Greece joins the European Community. 1984: On February 14th the European Parliament adopts, by a large majority vote, the proposal for the creation of the European Union. 1986: On January 1st Portugal and Spain join the European Community. On February 17th and 28th the Single European Act, modifying the Treaty of Rome, is signed. 1989: On November 9th, the Berlin wall falls. The Democratic Republic of Germany opens up its borders. 1990: On October 3rd Germany is reunified. The “Länders” of former East Germany join the European Union. 1991: On December 21st, in Alma-Ata (Kazakhstan), an agreement creating the Commonwealth of Independent States (CIS) is signed by the presidents of the Republics of the Soviet Union, with the exception of Georgia. 1992: Signature of the European Union Treaty in Maastricht on February 7th. 1995: On January 1st Austria, Finland and Sweden join the European Union. 1997: On October 2nd, the Ministers for Foreign Affairs of the Member States of the EU sign the Amsterdam Treaty. 1999: Official launch of the euro on January 1st. Austria, Belgium, Finland, France, Germany, Holland, Ireland, Italy, Luxembourg, Portugal and Spain adopt the euro as their official currency (Greece adopts it a short time later). On May 1st, the Amsterdam Treaty comes into effect. On October 15th and 16th a special Council of Europe meeting is held in Tampere (Finland). It approves several political policies and priorities, including access to justice. 2000: On October 7th, as an aside to the Council of Europe meeting in Nice, the presidents of the European Parliament, the European Counsel and Commission solemnly proclaim the Charter of fundamental rights of the European Union. The Nice treaty is signed on October 9th. Europe | European Union 2002: On February 28th, the euro becomes the sole legal currency in the twelve participating member states. On July 23rd, the ECSC treaty expires after 50 years. 2003: The Nice Treaty becomes effective on February 1st. 2004: On May 1st, Cyprus, the Czech Republic, Estonia, Hungary, Latvia, Lithuania, Malta, Poland, Slovakia and Slovenia join the European Union. This is the largest expansion in the history of the construction of Europe. The construction of Europe doesn’t stop there And now? The constitution of Europe is a topical issue now more so than ever with numerous countries clamouring to join the EU: Bulgaria, Romania, Croatia and Turkey. No doubt others will follow suit, even though all of the member states do not intend to join the European Union and others have specifically stated that they do not wish to join, for example Switzerland and Norway. A highly contrasting European landscape The landscape of the 25 member states is extremely varied. France is 1,731 times larger than Malta. Germany is 209 times more populated than it. However, Malta has a population density 83 times higher than Finland! Welcome to the European Union of diversity. Estonia: Elin Vilippus, President of the National chamber of enforcement agents. Generally speaking, of course Estonia’s accession means our movement towards greater recognition as a nation. For example, personally I appreciate that there are less formalities for crossing the border stations. However, the influences for my profession are not so recognisable. I would expect that the exchange of information in exercising one’s profession will grow and some day we will be able to receive for execution documents directly from another colleague of the other country without their formal recognition at the state level. Here I would greatly rely on the work currently done by UIHJ. Europe | European Union 80 Most enforcement agents are independent liberal professionals As regards enforcement agents, the arrival of the 10 new member states has created a shift in proportional representation of the status of these professionals. Among the new arrivals, only Cyprus and Malta have a body of enforcement agents that enjoy the status of civil servant. In the European Union today, exactly 16 of the 25 states have a liberal professional body. Germany is soon to join the ranks of these countries. In the countries applying for entry into the EU, Romania has already adopted a liberal model, whereas, the Bulgarian enforcement agents, who joined the IUJO in November 2003, are in the process of doing so. Country Surface area (Km2) Country 2004 17 What about our colleagues? We asked some of our colleagues in the new member States to give us their personal impressions of their arrival in the EU and it’s repercussions for the profession. Here is what they had to say. Population Country Population per Km2 1 France 547,030 1 Germany 82,537,000 1 Malta 2 Spain 504,782 2 France 61,387,000 2 Holland 385 3 Sweden 449,964 3 United Kinkdom 58,798,000 3 Belgium 319 4 Germany 356,854 4 Italy 57,715,000 4 United Kinkdom 241 5 Finland 337,030 5 Spain 40,037,000 5 Germany 231 6 Poland 312,685 6 Poland 38,633,000 6 Italy 191 7 Italy 301,263 7 Holland 16,136,000 7 Luxembourg 178 8 United Kinkdom 244,101 8 Greece 10,623,000 8 Czech Republic 130 9 Greece 131,957 9 Belguim 10,309,000 9 Denmark 125 10 Hungary 93,030 10 Czech Republic 10,264,000 10 Poland 123 11 Portugal 92,391 11 Hungary 10,106,000 11 France 112 12 Austria 83,856 12 Portugal 10,066,000 12 Slovakia 111 13 Czech Republic 78,866 13 Sweden 8,875,000 13 Portugal 109 14 Ireland 70,280 14 Austria 8,150,000 14 Hungary 108 15 Lithuania 65,200 15 Slovakia 5,415,000 15 Austria 97 16 Latvia 64,589 16 Denmark 5,413,000 16 Slovenia 95 17 Slovakia 48,845 17 Finland 5,211,000 17 Cyprus 84 18 Estonia 45,226 18 Ireland 3,969,000 18 Greece 80 19 Denmark 43,094 19 Lithuania 3,610,000 19 Spain 79 20 holland 41,864 20 Latvia 2,385,000 20 Ireland 56 21 Belgium 32,254 21 Slovenia 1,930,000 21 Lithuania 55 22 Slovenia 20,273 22 Estonia 1,401,000 22 Latvia 37 23 Cyprus 9,250 23 Cyprus 776,000 23 Estonia 31 24 Luxembourg 2,586 24 Luxembourg 462,000 24 Sweden 20 25 Malta 395,000 25 Finland 15 25 Malta 316 1,250 17 2004 Europe | European Union 81 Lithuania. Asta Karuziene, Director of the National Chamber of Enforcement agents. As a legal officer, membership of the EU allows me to achieve personal goals and also gain experience in the international domain. We will need to incorporate future changes in judicial and commercial activity in our country. Entry into the EU has created difficulties for the Lithuanian community of enforcement agents. The freedom of movement has, for example, enabled many debtors to flee the country to avoid prosecution. We are however, quite prepared to make use of the legal recourse offered by European law in this regard. Soon, we will be able to hand out notice of judicial and extra-judicial acts. We are getting ready to enforce decisions handed down by jurisdictions in other member states and intend to develop options available to us on an international scale. We are also awaiting, with baited breath, the new reforms in civil enforcement law. Czech Republic. Jiri Komarek, Secretary of the National Chamber of Enforcement agents. The Czech Republic’s adhesion to the EU, has presented the greatest challenge that our profession has had to face regarding civil enforcement procedures on an international scale. The removal of borders and improved access to information means that debtors will no longer be able to evade prosecution thus making enforcement procedures more efficient. The accumulated effect of trade development forces the member states to guarantee that legal decisions are easily enforced. Consequently, we hope to work in close collaboration with the other countries in this domain. Joining the EU also allows us to share our practical and theoretical experiences in enforcement procedure and facilitates access to training in each member state. It is now easier than ever to examine legal systems in other countries and use them as inspiration for our own reforms. With twenty-five countries in Europe, change is inevitable for us all. ful opportunity for us as individuals and for the development of our country. We have become citizens of the European Union, we can travel freely, going wherever we want and having the same freedom and rights as all other citizens of the Union. We feel more liberated and equal. Poland. Iwona KarpiukSuchecka, President of the National Counsel of Enforcement agents. Joining the European Union has been a success both for our strength and our people. I am Polish and like the rest of my family have considered myself a European for a long time now. This adhesion has filled me with a long-awaited sense of satisfaction. Of course, we, the Polish, were always part of Europe, but now we celebrate being part of the largest community on our continent. This has been a wonder- For some years now, as enforcement agents and thanks to our status as a member of the IUJO, we have taken part in the European debate on harmonisation of the judicial system in the member states of the European Union. Because of our collaboration with the IUJO we have gained better knowledge of the legal procedures and enforcement systems in the different European countries. These topics are always given priority in the seminars and conferences organised by our professional bodies, which regroup the majority of our Polish colleagues. This knowledge has also influenced bills and amendments proposed by the Polish legal system. In my opinion, the profession of enforcement agent, in spite of the differences with other countries, is an underlying profession in every type of enforced legal system. This is why I am in favour of the present trend towards harmonisation of the profession in all member states as well as the laws governing legal procedures. A prime example of this is the European legal system, developed by the IUJO, which paves the way for co-operation between the courts and the enforcement agents in all member states of the European Union. As Polish enforcement agents, we are ready to live up to the task and further promote co-operation. Afrique | Algérie 82 2004 17 L’Algérie veut créer son école de procédure La Chambre nationale des huissiers de justice d’Algérie a organisé le 23 février 2004 un colloque international sur le thème : le rôle de l’huissier de justice dans le nouvel ordre économique mondial. Une journée sous le haut patronage du président de la République De nombreuses délégations étrangères aux premiers rangs desquelles le Maroc (Me Saïd Bouramane) la Tunisie (Me Mourad Skander) et la France (Me Fredy Safar) étaient conviés aux débats. L’UIHJ avait dépêché une délégation composée de Me Jacques Isnard, président, et de Me Bernard Menut, secrétaire. Cette journée était placée sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. A l’heure de l’ouverture, les plus hautes personnalités de l’Etat étaient rassemblées autour de M. Abdelaziz Belkhadem, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, M. Tayeb Belaiz, garde des sceaux, ministre de la Justice et de Me Mohamed Chérif, président de la Chambre nationale des huissiers de justice d’Algérie. Un attachement à la profession M. Belkhadem connaît bien la profession. Il fut, en effet, l’initiateur en 1990 de la loi créant les huissiers de justice alors qu’il était président du groupe parlementaire au FLN. Dans son allocution, le ministre d’Etat s’est félicité de la démarche des huissiers de justice, toujours ouverts vers le monde extérieur, et prêts à s’adapter aux contraintes extérieures. Le ministre s’est encore prononcé pour la mise en œuvre de dispositions statutaires nouvelles qui permettraient aux huissiers de justice de s’engager dans une voie économique. M. Belaiz, garde des sceaux devrait confirmer la volonté de l’Etat de doter nos confrères d’Algérie d’un statut fort en révisant, notamment, les textes initiaux et en affinant, de concert avec la chambre nationale, le projet de loi de 1991. Au delà, le ministre de la Justice devait démontrer son attachement à la formation en invitant la profession à s’organiser pour promouvoir une plus grande compétence et une meilleure connaissance des huissiers de justice. Tayeb Belaiz, ministre de la Justice et jacques Isnard Tayeb Belaiz, minister of Justice with Jacques Isnard De droite à gauche : Tayeb Belaiz, ministre de la Justice, Abdelaziz Belkhadem, ministre des Affaires étrangères, Jacques Isnard, Mohamed Chérif, président de la Chambre nationale des huissiers de justice d’Algérie From right to left : Tayeb Belaiz, minister of Justice, Abdelaziz Belkhadem, minister if Foreign affairs, Jacques Isnard, Mohamed Chérif, president of the Algerian National chamber of enforcement agents Mohamed Chérif, président de la Chambre nationale des huissiers de justice d’Algérie Mohamed Chérif, president of the Algerian National chamber of enforcement agents 17 2004 83 Un processus international Le président Chérif devait rassurer les deux ministres en annonçant, d’une part, l’intégration de la chambre algérienne au processus international « UIHJ – Euromed », qui rassemble les huissiers de justice des deux rives de la Méditerranée, et en annonçant d’autre part, la création d’une école nationale de procédure des huissiers de justice. Jacques Isnard devait confirmer la mise en œuvre de ce projet, soutenu par Bernard Menut, lequel, au nom de l’Ecole nationale de procédure de Paris et de la Chambre nationale de France, annonçait l’imminence d’un accord entre l’UIHJ, la CNHJ de France (ENP de Paris) et la chambre algérienne, visant à préparer un groupe d’huissiers de justice algériens ayant, dans une deuxième phase, en charge de former eux-mêmes leurs confrères sur place (projet de formation des formateurs). Tout au long de cette journée, de nombreux thèmes de conférences ont été présentés : la Convention de la Haye de 1965, le rôle de l’huissier de justice dans les transformations mondiales, et le statut de l’huissier de justice algérien L’UIHJ salue l’initiative, pleine de promesses de la chambre nationale algérienne et se félicite de l’activité, en matière de formation, déployée par le président Chérif. Réception par le vice-président du Parlement algérien Meeting by the Vice-president of the Algerian Parliament Africa | Algeria Algeria wants create a school for judicial officers The National Chamber of Algerian Judicial Officers held an International conference on February 23th 2004 on the role of the judicial officer in today’s global economic structure. The event enjoyed the prestigious patronage of the President of the Republic Several high ranking foreign delegations were invited to talk in the debate, most notably Morocco (Mr Saïd Bouramane), Tunisia (Mr Mourad Skander) and France (Mr Fredy Safar). The IUJO quickly put forth a delegation made up of Mr Jacques Isnard, the president, and Mr Bernard Menut, his secretary. The event enjoyed the prestigious sponsorship of the President of the Republic, Mr Abdelaziz Bouteflika. The most esteemed heads of state gathered together for the inauguration, among them, Mr Abdelaziz Belkhadem, Minister of the State and Minister for Foreign Affairs, Mr Tayeb Belaiz, Keeper of the Seals and Minister for Justice and Me. Mohamed Chérif, President of the Algerian National Chamber of Judicial Officers. A vested interest in the profession Mr Belkhadem knows the profession well. It was he himself, in 1990, who proposed the law on sanctioning judicial officers during his term as President of the FLN (Front de Libération Nationale) parliamentary group. In his opening address, the Minister expressed his satisfaction with the progress being made by the judicial officers, who are always open to the outside world and prepared to adapt to external constraints. The minister also expressed his support for the establishment of new statutory provisions which will allow judicial officers to adopt an economic role. Africa | Algeria 84 Mr Belaiz, Minister for Justice, is to confirm the State’s willingness to award our Algerian colleagues a higher status upon revision of the initial text and refinement of the draft bill of 1991, harmonising it with the National Chamber. In addition, the Minister for Justice showed his support for the initiative by encouraging professionals to collaborate in the training of better skilled and more knowledgeable judicial officers. An International Process President Chérif reassured the two ministers by announcing both the integration of the Algerian Union into the international system, “IUJO – Euromed”, that unites judicial officers on both sides of the Mediterranean, and the creation of a national institute for judicial officers. Jacques Isnard confirmed the initiation of this project, which is supported by Bernard Menut, who, on behalf of the National School of Procedure of Paris and the French National Chamber, announced the imminent agreement between the IUJO and the CNHJ in France (ENP Paris) and the Algerian Chamber. It proposes the training of a group of Algerian judicial officers who will, eventually, themselves train their colleagues on site (teacher training project). Throughout the day, numerous topics for debate were presented: the Hague Convention of 1965, the role of judicial officers in global transformation, the status of the Algerian judicial officer. The IUJO commends the promising initiative of the Algerian National Union and expresses its approval for the training activity, instigated by President Chérif. Une vue d’Alger - A view of Algiers La Poste centrale - The central post La délégation au Parlement algérien The delegation at the Algerian Parliament 2004 17 17 2004 85 Afrique | Maroc Le rôle de l’huissier de justice dans la société marocaine et son implication dans l’action internationale L’association marocaine des huissiers de justice sous l’impulsion de son président Abdelaziz Fouganni et de son secrétaire Saïd Bouramane a organisé à Casablanca le 6 février 2004, pour la deuxième fois en quelques années, à l’occasion de leur congrès, un colloque international avec la participation des représentants des huissiers de justice de France, Algérie et de l’UIHJ. Répondre à l’attente Les huissiers de justice doivent des jeunes améliorer la communication Placé sous l’autorité du minispour mieux se connaître. tre de la Justice du Maroc, ce S’adressant au président colloque s’est ouvert sous la Fouganni, le secrétaire général du ministère de la Justice présidence de M. Mohamed indiquait : « Vous devez être Ladidi, secrétaire général du Jacques Isnard, Mohamed Ladidi, Abdelaziz à la hauteur de votre mission ministère de la Justice qui a Fouganni et je sais qu’il en est ainsi… insisté sur la nécessité pour le vous êtes honnête, vous avez Maroc de marquer de constants progrès dans le domaine international en la reconnaissance et vous exercez un véritable faisant preuve d’imagination pour que la justice travail de formateur. » puisse répondre à l’attente, surtout des jeunes qui espèrent à une institution toujours plus crédible. S’insinuer dans les rouages de la mondialisation S’agissant des huissiers de justice, M. Ladidi Concernant l’aspect international le Maroc semble souhaiter vouloir adhérer à la Convention de a annoncé que le ministère de la Justice allait la Haye de 1965 et des relations ont été nouées se pencher sur la modification de certains textes, dont quelques uns intéresavec cette organisation. sant les huissiers de justice, au Le président Fouganni, niveau de leur modernisation repris par le secrétaire Said en vue de mieux répondre aux Bouramane, devait rappeler aspirations de la population. tout ce que l’association avait Les huissiers de justice – devait apporté à l’institution judiciaire et aux huissiers de justice de rajouter l’orateur – seront associés à ces réformes. ce pays durant 14 ans depuis L’assistance - A part of the crowd sa création. Il a souhaité une Améliorer la amélioration des textes sur les communication procédures d’exécution et l’adA cet égard, il convient que la profession soit hésion du Maroc à la Convention de la Haye de 1965. mieux organisée pour répondre aux besoins du « Ce qui est en vigueur au niveau international service public en veillant à remédier aux problèmes de retard, absence ou difficultés de procédudoit être reconnu au Maroc. » re. Il faut dire « que les huissiers de justice ne sont Dans sa conclusion, le président de l’association marocaine devait souligner tous les efforts pas toujours très bien compris dans leur mission accomplis par sa profession pour s’insinuer dans et que les juges ne conçoivent pas parfaitement les rouages de la mondialisation. les problèmes qu’ils rencontrent ». Afrique | Maroc Me Jacques Isnard articulait son intervention autour des sujets d’actualité internationale en insistant sur la position géographique du Maroc dans le cercle méditerranéen et sur les perspectives économiques qu’offrent, pour ce pays, l’influence de l’Union européenne en terme d’extension économique avec la mise en œuvre d’un pôle « Euromed ». Cette situation, selon le président de l’UIHJ, conforte l’idée d’une harmonisation inéluctable des textes internationaux entre l’Europe et le Maroc, voire d’autres pays du pourtour de la Méditerranée. Se doter d’un système efficace d’exécution Me Isnard, mettait en exergue la nécessité, pour chaque pays, de se doter d’un système efficace d’exécution avec des huissiers de justice perfor- 86 2004 17 mants, condition sine qua non pour rassembler les investisseurs toujours avides de sécurité juridique. A cet égard, la profession doit constamment évoluer pour élever sa crédibilité en démontrant son utilité dans les domaines de l’exécution, de la signification, mais aussi de la discipline et de la moralité. D’autres intervenants devaient ensuite se succéder : Abel Didier Pansard, président de l’Ecole nationale de procédure de la CHNJ de France qui expliquait le fonctionnement de cet établissement de prestige destiné à la formation du personnel et des confrères français et Bernard Menut, secrétaire de l’UIHJ qui présentait la Convention de la Haye de 1965. Un riche panel qui donnait à ce colloque un lustre à la mesure des ambitions du président Fouganni et de l’association marocaine. The role of judicial officers in Moroccan society and their involvement in international development For the second time in a few years, the Moroccan Association of Judicial Officers, at the instigation of its Chairman Abdelaziz Fouganni and Secretary Said Bouramane, organized on 6 February 2004 an international seminar at the same time as its conference, in which representatives of the judicial officers of France, Algeria and the UIHJ participated. With regard to judicial officers, Meeting the needs of Mr Ladidi announced that the young people Minister of Justice was to look Under the authority of the into the amendment of certain Moroccan Minister of Justice, texts, several of them of great the seminar opened with a relevance to judicial officers, speech from the chairman, with a view to modernising Mohamed Ladidi, General them in order to respond more Autour du president Isnard Secretary for the Minister of effectively to the public’s aspiAround the president Isnard rations. The speaker added Justice. He stressed how vital that judicial officers would be it is for Morocco to make constant progress in the international domain, and associated with these reforms. use its imaginative powers to help justice meet Improving communication the needs of everyone, particularly young people, In this respect, the profession should be better who are placing their hopes in an ever more reliable institution. organised if it is to respond to public service 17 2004 87 requirements, and needs to be attentive in righting problems relating to delay, absence or procedural difficulties. It has to be said that «the judicial officers’ mission is not always properly understood, and judges do not fully understand the problems they have to face.» Judicial officers need to improve communication to make their work more familiar to the public. Addressing Chairman Fouganni, the General Secretary for the Minister of Justice said: «You ought to be worthy of your mission, and I know that this is the case. You are honest, you have recognition, and you are engaged in a genuine task of training.» Africa | Morocco tional subjects, highlighting Morocco’s geographical position in the Mediterranean region, together with the prospects offered to this country by the European Union in terms of economic extension with the setting up of a «Euromed» hub. According to the Chairman of UIHJ (the International Union of Judicial Officers), this situation reinforces the idea of an inevitable harmonisation of international texts between Europe and Morocco, and even other countries within the Mediterranean perimeter. Developing an efficient system of enforcement Mr Isnard stressed the need for every country to develop an efficient system of enforcement with highly effective judicial officers, a condition «sine qua non» for rallying investors, always eager for legal security. In this respect, the profession needs to make constant progress, and increase its credibility by proving its value in the domains of not only enforcement and notification, but also discipline and morality. The speakers who followed included Abel Didier Pansard, Chairman of the Ecole Nationale de Procédure of the CHNJ de France (National Chamber of Judicial Officers), who explained the workings of this famous training establishment for staff and fellow judicial officers in France, and Bernard Menut, the UIHJ Secretary, who gave a presentation of the 1965 Hague Convention. Working its way into the machinery of globalization As regards the international aspect, it would seem that Morocco wishes to join the Hague Convention of 1965 and relations have been established with this organisation. Chairman Fouganni, introduced by Secretary Said Bouramane, reminded those present of all that the association has contributed to the legal institution and judicial officers of this country during the 14 years since its creation. He wished for improvements in texts on enforcement procedures, and for Morocco to join the Hague Convention of 1965. «What is in force at an international level ought to be recognised in Morocco.» In his conclusion, the Chairman of the Moroccan Association Bernard Menut, secrétaire de l’UIHJ et Abel underlined all the progress Pansard, président de l’Ecole nationale de achieved by his profession procedure française in working its way into the Bernard Menut, secretary of UIHJ and Abel machinery of globalisation. Pansard, president of the French national school Jacques Isnard structured his of procedure speech around topical interna- This was a rich panel, which gave the seminar a prestige worthy of the ambitions of Chairman Fouganni and the Moroccan Association. Afrique | Congo 88 2004 17 Séminaire UFOHJA à Libreville les 12 et 13 février 2004 Les huissiers de justice du Gabon accueillent l’UFOHJA pour un séminaire de formation. Alphonse Kibakala, chevalier national dans l’ordre du dévouement congolais Suivant décret présidentiel du 15 août 2002, notre confrère Alphonse Kibakala, huissier de justice à Pointe-Noire (Congo), membre suppléant de l’UIHJ, a été nommé au grade de chevalier national dans l’Ordre du dévouement congolais. L’UIHJ adresse à notre excellent confrère ses plus vives félicitations. Alphonse Kibakala, knight of the national Congolese devotion order On 15 August 2002, by appointment of the president of the Republic of Congo, our colleague Alphonse Kabakala, enforcement agent in PointeNoire (Congo), deputy-member of UIHJ, was made knight of the national Congolese devotion order. UIHJ warmly congratulates our excellent colleague for this distinction. Un séminaire multilatéral Organisé par la chambre nationale des huissiers de justice du Gabon en collaboration avec l’UFOHJA, l’UIHJ et l’Ecole nationale de procédure de France, un séminaire de formation s’est tenu à Libreville les 12 et 13 février 2004. Devant une cinquantaine de participants constituée d’huissiers de justice, de leurs clercs ou collaborateurs, auxquels se sont joints des huissiers de justice venus du Congo – Brazzaville, des avocats, des responsables de contentieux d’établissements financiers et des magistrats, cette manifestation a connu un franc succès. Une organisation exemplaire Parfaitement organisé, relayé dans les médias (journaux et télévision) ce séminaire a été ouvert par Mme Nzet Biteghe, secrétaire de la chancellerie, représentant madame la ministre de la Justice, laquelle a souligné l’intérêt et l’importance d’une telle manifestation pour les huissiers de justice du Gabon afin d’accroître leurs aptitudes techniques et leur donner une meilleur maîtrise de leur profession. Une formation riche et fructueuse Les thèmes retenus ont été traités de manière magistrale par l’ensemble des intervenants, experts Ufohja, huissiers de justice locaux, magistrats, lesquels ont su, non seulement intéresser l’auditoire par l’aspect scientifique de leur exposé mais également susciter des questions pertinentes, auxquelles toutes réponses ont été données. Qu’il s’agisse du recouvrement amiable et judiciaire des mesures conservatoires, des difficultés d’exécution ou de la déontologie, de la responsabilité et de la discipline, chacun s’est accordé à reconnaître l’intérêt des thèmes relevés et la nécessité de leur traitement sous l’aspect pratique essentiellement. 17 2004 89 Africa | Gabon Les intervenants du séminaire - The participants The UFOHJA (Training Unit for Enforcement Agents in Africa) Seminar in Libreville on the 12th and 13th of February 2004 The enforcement agents of Gabon welcome the Ufohja for a training seminar. A multilateral seminar A training seminar was held in Libreville on the 12th and 13th of February 2004 and was organised by the National Chamber of Enforcement Agents of Gabon in collaboration with the UFOHJA, the International Union and the National School of Procedure of France. This event was a resounding success thanks to the presence of around fifty participants including enforcement agents, their clerks or colleagues, who were joined by enforcement agents from Congo – Brazzaville, lawyers, experts in financial litigation and magistrates. An exemplary organisation This seminar, a perfect example of efficient organisation, was covered by the media (newspapers and television) and was opened by Mrs Nzet Biteghe, secretary of the chancellery, representing the Minister of Justice, who underlined the interest and importance of such an event for the enforcement agents of Gabon as an opportunity to increase their technical aptitudes and to allow them to further master their profession. Solid and worthwhile training The themes selected were dealt with extremely well by all those concerned, UFOHJA experts, local enforcement agents, magistrates, who were Allocution de Mme Nzet Biteghe, secrétaire de la chancellerie, représentant madame la ministre de la Justice Allocution of Mrs Nzet Biteghe, secretary of the Ministry of Justice Les expert Ufohja au travail Ufohja experts at work Alphonse Kibakala (Congo), Honoré Aggrey (Côte d’ivoire - Ivory Coast), Yacine Sene (Sénégal), viceprésidente de l’UIHJ – Vicepresident of UIHJ able not only to arouse the interest of the audience by the scientific aspect of their presentations but also to raise pertinent questions to which all the answers were given. Be it in terms of amicable and legal recovery of conservatory measures, difficulties of enforcement or deontology, of responsibility and of discipline, all the parties present were in agreement to recognise the interest of the themes discussed and the necessity of dealing with them by taking an essentially practical approach. Afrique | Tunisie | Tunisia La mise en orbite de l’Ecole nationale de procédure de Tunisie Voilà des mois que les experts de la chambre nationale de France et de l’Ecole nationale de procédure de Paris travaillent sous les auspices de l’UIHJ et en collaboration permanente avec nos confrères de l’Ordre tunisien à la mise en œuvre de l’ENP à Tunis. 90 2004 17 The launch of the National School of Legal Proceedings in Tunisia For several months now the experts from the French National Chamber of enforcement agents and the French National School of Procedure (ENP) in Paris having been working under the IUJO and in permanent collaboration with our Tunisian colleagues to set up the ENP in Tunis. Concrétisant le protocole d’accord signé à Paris en septembre 2003, les présidents Skander pour la Tunisie et Abel Pansard pour l’ENP de Paris, ont mis sur pied les premières sessions de formation des cadres tunisiens eux-mêmes appelés à assurer la formation de leurs propres confrères, relevant de la structure élaborée par l’ENP de Tunisie. Putting the protocol agreement signed in Paris in September 2003 into practice, Presidents Skander for Tunisia and Abel Pansard for the French National school of procedure of Paris, started off the first training sessions for Tunisian executives who themselves will be responsible for training their colleagues under the structure provided by the ENP of Tunisia. L’ENP de Tunisie n’est plus un leurre car voilà déjà plusieurs mois que les conférenciers sillonnent le territoire pour appliquer le nouveau règlement de l’Ordre qui va obliger chacun des huissiers de justice tunisiens à suivre des cycles de formation. La coopération de l’ENP de Paris a consisté à mettre à la disposition des formateurs tunisiens à l’occasion de sessions qui ont eu lieu à Paris, en mars dernier, les structures techniques dont elle dispose pour la formation des personnels des études et des huissiers de justice français. The ENP of Tunisia is no longer a mere distraction, for several months now speakers have been travelling far and wide to put into force the rules of the new Order that will oblige each Tunisian judicial officer to take specific training courses. Nos confrères tunisiens très studieux et avides de connaissances ont mis à profit les stages de haute technicité pour affiner la maîtrise de la pédagogie de groupe appliquée à des professionnels de la même corporation. Our studious Tunisian colleagues, ever thirsty for knowledge, took advantage of these highly technical programmes to refine their mastery of group pedagogy where applied to professionals in the same line of business. Le succès de l’opération est aussi à mettre au crédit de l’équipe de l’ENP de Paris (Jean-Paul Spinelli, Stéphane Gensollen) qui, aux côtés d’Abel Pansard, ont apporté les premières mesures d’une partition inspirée par l’UIHJ qui place la formation au sommet de ses actions. Credit for the success of the operation must also be go to the ENP of Paris (Jean-Paul Spinelli, Stéphanie Gensollen), who worked alongside Abel Pansard, and took the fist steps in the venture inspired by the IUJO where training is a top priority. The Paris ENP’s participation consisted in making its technical structures used by trainee personnel and French judicial officer trainees available to Tunisian trainers during the sessions held in Paris last March. 17 2004 91 Afrique | Tunisie Colloque International de Tunis – 19 mars 2004 : Contribution des huissiers de justice à la mise en œuvre d’un ordre judiciaire mondial Sur la lancée du mémorable congrès mondial du mois de mai 2003, l’infatigable président Mourad Skander, président de l’ordre national des huissiers de Justice de Tunisie, a organisé un colloque international d’une ampleur exceptionnelle avec la participation d’experts venus du monde entier. Un président réactif En ouverture M. Mohamed Lejmi, avocat général directeur des services judiciaires, au nom de M. Tekkar, ministre de la Justice, ministre des Droits de l’homme devait insister sur le rôle éminent joué par la Tunisie dans le domaine international en multipliant les actions en direction des pays étrangers et en s’impliquant dans la mondialisation. Le président Skander manifestait sa joie de retrouver, quelques mois après le 18e congrès de l’UIHJ, un panel aussi dense de confrères venus d’Europe, d’Afrique et d’Amérique ce qui ne manquait pas de réjouir le président de l’UIHJ, Jacques Isnard, qui ne tarissait pas d’éloges sur la réactivité du président tunisien toujours prompt à faire avancer les choses dès lors qu’il s’agit de son pays et de sa profession. Des orateurs de talent L’introduction au colloque de Me Skander, ouvrait sur deux parties, la première portant sur les incidences de la géopolitique sur l’activité de l’huissier de justice et la seconde sur les expériences nationales dans la construction de l’ordre judiciaire international. Ce riche programme permit d’apprécier la qualité et l’art oratoire d’un grand nombre d’intervenants : Me Yacine Sene (Sénégal), vice présidente de l’UIHJ, traitait des « effets bénéfiques du traité de l’OHADA pour les huissiers de justice africains » alors que Me Jean Christin (Suisse), trésorier de l’UIHJ, nous faisait pénétrer dans l’antre des systèmes fédéraux en citant l’exemple de la Suisse. Nul mieux que Johan Fourie (Afrique du Sud), membre du bureau de l’UIHJ, ne pouvait aborder la coexistence du droit romain et de le common law dans le sens ou cette dualité de régimes pouvait être considérée comme étant de nature à nuire à l’activité de l’huissier de justice dans la sous région australe de l’Afrique, de même que personne d’autre que Me Jean-Paul Spinelli (France), membre du bureau de l’UIHJ, grand spécialiste à l’Union des conventions internationales, ne pouvait s’exprimer sur le thème de la coopération franco-tunisienne du 28 juin 1972 et de la hiérarchie des instruments du droit international. Restait, avant de clore, cette première partie, à entendre Me Roger Dujardin (Belgique), vice président de l’UIHJ, nous vanter les mérites de la Convention de la Haye du 15 novembre 1965 sur la signification transnationale des actes judiciaires. Les intervenants - The panel Afrique | Tunisie 92 Une table ronde internationale La deuxième partie du programme était réservée à une table ronde ou devaient se côtoyer, sous l’autorité d’un animateur d’envergure, Me Leo Netten (Pays-Bas), Me Tarek Tourjman (Tunisie), secrétaire adjoint du bureau de l’Ordre national des huissiers de justice de Tunisie, « la mise à niveau de la profession d’huissier de justice en Tunisie : une démarche à confirmer » Me Dariusz Potkanski (Pologne), trésorier adjoint de l’UIHJ « l’élévation progressive des huissiers de justice en Pologne ». Me Mohamed Bousmeha (Algérie) : « le régime disciplinaire des huissiers de justice en Algérie ». Me André Mathieu (Canada), secrétaire adjoint de l’UIHJ, « l’inspectorat au Québec, un suivi pédagogique plutôt qu’un organe disciplinaire ». « Le recouvrement des créances » par Jean-Paul SPINELLI. La formation ne devait pas être occultée puisque Me Abel Pansard, président du Conseil de Direction de l’Ecole nationale de procédure (France) et Me Roland De Meerleer (Belgique) devait intervenir sur ce thème de grande actualité. La Tunisie : l’une des places fortes de la profession Il revenait enfin au professeur Nadhir Ben Ammou, de la faculté de droit de Tunis, avec son talent et son brio naturel, que nous avons toujours grand plaisir à apprécier dans les enceintes scientifiques de l’Union, (M. Ben Ammou fût du panel mondial du congrès international du mois de mai 2003), à présenter le rapport de synthèse qui mit en exergue d’abord tout l’intérêt du thème et ensuite la richesse des contributions apportées par les différents intervenants. La Tunisie, décidément, s’impose de plus en plus comme l’une des places fortes de la profession dans le monde… Tout cela ne peut que susciter encouragements et félicitations. Abel Pansard, president de l’Ecole nationale de procedure française Abel Pansard, president of the French National school of procedure 2004 17 International Seminar of Tunis – 19 March 2004: Contribution of enforcement agents to the implementation of a judicial order throughout the world In the wake of the memorable world conference in May 2003, the indefatigable Mourad Skander, Chairman of the national order of enforcement agents in Tunisia, organized an international seminar of exceptional scope, with specialists participating from all over the world. La promotion 2004 des huissiers de justice tunisiens The 2004 promotion of enforcement agents Nadhir Ben Ammou, professeur de droit à la Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis Nadhir Ben Ammou, professo rat the Science and Law Faculty of Tunis Mourad Skander, president de la Chambre nationale des huissiers de justice tunisiens Mourad Skander, president of the National chamber of Enforcement agents of Tunisia 17 2004 93 Africa | Tunisia A reactive chairman The last speaker before the To start with, Mohamed Lejmi, first part drew to a close was Advocate General and director Roger Dujardin (Belgium), Vice of the legal departments, speakChairman of the UIHJ, who ing on behalf of Mr Tekkar, vaunted the merits of the Hague Minister of Justice and Human Convention of 15 November Rights, stressed the eminent 1965 with regard to the tranUn diplôme d’huissier de justice tunisien snational significance of legal role played by Tunisia in the A Tunisian enforcement agent diploma acts. international sphere through its assistance to many foreign An international round table countries and its involvement in globalisation. The second half of the programme was devoted to Chairman Skander expressed his joy in finding a round table chaired by a host of considerable a panel with so many colleagues from Europe, stature, Leo Netten (Netherlands). Participants Africa and America, only a few months after the included Tarek Tourjman (Tunisia), deputy secre18th UIHJ (International Union of Enforcement tary to the Board of the national order of enforceagents) conference. UIHJ Chairman Jacques ment agents in Tunisia, with «The standardisation Isnard also expressed his delight, and was not of the enforcement agent’s profession in Tunisia: sparing in his praise of the Tunisian Chairman’s an approach to be confirmed»; Dariusz Potkanski reactivity, and his eagerness to make matters (Poland), deputy treasurer of the UIHJ, with «The progress whenever his country or his profession progressive rise of enforcement agents in Poland»; were involved. Mohamed Bousmeha (Algeria) with «The disciplinary regime of enforcement agents in Algeria»; Talented speakers André Mathieu (Canada), deputy secretary of the Mr Skander’s speech thus opened the seminar, which was divided into two parts. The first UIHJ, with «Inspectorship in Quebec: educational explored the influences of geopolitics on the back-up more than a disciplinary organ», and enforcement agent’s activity; the second dwelt on «Debt recovery» by Jean-Paul Spinelli. the experiences of various countries in building an international legal order. Nor was training left aside: Abel Pansard, This was a rich programme enabling those Chairman of the Management Committee of present to appreciate the quality and oratory the Ecole Nationale de Procédure (France) and skills of a large number of speakers. Roland De Meerleer (Belgium) both gave talks on Yacine Sene (Senegal) Vice Chairman of the this major issue in today’s world. UIHJ, dealt with the «beneficial effects of the Tunisia: An important focal point for OHADA treaty for African enforcement agents», the profession while UIHJ treasurer Jean Christin (Switzerland) Lastly, the summary report was presented by took us into the depths of federal systems, using Nadhir Ben Ammou, professor in the Tunis law Switzerland as an example. faculty, whose talent and natural brilliance are always appreciated within the scientific preNo one could better Johan Fourie (South Africa), cincts of the Union (Mr Ben Ammou was part Member of the UIHJ Board, when analysing the of the world panel at the international confercoexistence of Roman law and common law, in ence in May 2003). He first of all emphasised the sense that the duality of these systems could the immense importance of the theme, and then be considered detrimental to the enforcement mentioned the splendid contributions made by agent’s activity in the southern Africa sub-region. the various speakers. Likewise, Jean-Paul Spinelli (France), also a Member of the UIHJ Board and one of the Union’s Tunisia is definitely emerging as one of the world’s major specialists on international agreements, most important focal points for the profession, was best placed to speak on the topic of the and as such deserves our warmest encourageFranco-Tunisian cooperation of 28 June 1972 ment and congratulations. and the hierarchy of the instruments of international law. Afrique | Sénégal 94 2004 17 Rencontre avec… M. Serigne Diop, ministre d’Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice A l’occasion de la conférence des présidents des chambres et ordres nationaux d’huissiers de justice (zone OHADA) qui s’est déroulée à Dakar les 13 et 14 mai 2004, M. Serigne Diop, ministre de la Justice a reçu les président et premier vice président de l’UIHJ ainsi que Me Yacine Sene et Moussa Sarr, respectivement président et secrétaire de l’Ordre national des huissiers de justice du Sénégal. Au cours de l’entretien ont été abordés les point d’actualités qui animent les réflexions des huissiers de justice du Sénégal et ceux de la zone. S’agissant du Sénégal, le président Isnard a indiqué combien l’UIHJ demeurait attentive au processus d’adhésion du Sénégal à la Conférence de la Haye et particulièrement à la convention du 15 novembre 1965 sur la signification des actes. Cet entretien a permis de mesurer les progrès considérables accomplis par notre profession, au Sénégal et dans les Etats de la zone OHADA, notamment dans le domaine de la formation. En outre, sous l’impulsion de Mme le président Yacine Sene, Dakar s’est révélé être la plaque tournante des actions de l’UIHJ dans la sous région, puisque chaque année la capitale sénégalaise est le théâtre de manifestations internationales. Au demeurant, et selon l’UIHJ, les pays intéressés ne mettent pas suffisamment en évidence hors de leurs frontières le merveilleux instrument que représente le traité de l’OHADA et ses actes uniformes qui sont trop méconnus dans le monde. M. Diop a admis qu’il convenait de développer de meilleure façon l’image positive que projette ce traité. La discussion s’est encore étendue sur le projet des chambres et ordre nationaux africains soutenu par l’UIHJ, de créer un certain nombre d’instruments (actes uniformes) nouveaux portant sur la transmission et la signification des actes judiciaires et sur l’exequatur. Si l’on veut bien tenir compte de l’obsolescence patente de la convention générale de coopération en matière de justice de 1962, il s’agirait plus d’une réforme indispensable que d’un acte innovant. En outre, l’idée chemine toujours de promouvoir la mise en œuvre d’un statut uniforme d’huissier de justice dans l’espace OHADA. A l’issue de l’entretien, le ministre d’Etat se faisait l’interprète du président de la République pour assurer l’UIHJ de toutes les marques d’estime du président Wade et ses encouragements les plus vifs à persévérer dans nos démarches en faveur de l’épanouissement de l’huissier de justice africain. 17 2004 95 Africa | Senegal Interview with… Mr Serigne Diop, Minister of State, Attorney General/Lord Chancellor, Minister of Justice At the Conference of Presidents of National Chambers and Orders of Enforcement Agents (Ohada zone - Organization for the Harmonization of Business Law in Africa) held in Dakar on the 13th and 14th of May 2004, Mr Serigne Diop, Minister of Justice received the president and First Vice President of the UIHJ as well as Mrs Yacine Sene Q.C. and Mr Moussa Sarr Q.C., respectively president and secretary of the National Order of Enforcement Agents of Senegal. In the course of the interview the points relating to current affairs affecting the enforcement agents in Senegal and in the zone were raised. In relation to the situation in Senegal, the president Isnard indicated that the UIHJ remained attentive to Senegal’s process of adherence to the Hague Conference and particularly to the convention of the 15th of November 1965 on the notification of legal acts. This interview made it possible to assess the considerable progress made by our profession, in Senegal and the States within the OHADA zone, particularly in the domain of training. In addition, under the impetus of the president Yacine Sene, Dakar was revealed as the hub of the action of UIHJ in the sub-region, since each year the capital of Senegal is the theatre for numerous International events. Incidentally, and according to the UIHJ, the interested countries do not sufficiently emphasise to those outside of their borders the excellent instrument represented by the OHADA treaty and its uniform acts, which are too little known by the rest of the world. Mr Diop admitted that it would be appropriate to better develop the positive image projected by this treaty. The discussion went on to cover the project of the African national chambers and orders, supported by the UIHJ, to create a certain number of new instruments (uniform acts) on the subject of the transmission and the notification of legal acts and on the exequatur. If one bears in mind the obsolescence of the general convention of cooperation of 1962 in legal matters, it would be more a question of an indispensable reform than an innovative act. Furthermore, the idea of promoting the creation of a uniform status for enforcement agents in the OHADA zone is still following its course. At the end of the interview, the minister spoke in the name of the President of the Republic to assure the UIHJ of President Wade’s esteem and his most active encouragements to persevere in the actions in favour of the development of the profession of enforcement agent in Africa. Afrique | Sénégal In memoriam Une étoile montante s’est éteinte dans l’espace Ohada Moussa Sarr, huissier de justice, vice-président de l’Ordre national des huissiers de justice du Sénégal et conférencier de l’Ufohja nous a quitté le 28 juillet 2004 à Dakar. Assurément, les huissiers de justice africains, et particulièrement ceux de l’Afrique centrale et occidentale, viennent de perdre en la personne de Moussa Sarr un homme de grande valeur en qui tous, nous fondions de grands espoirs pour l’avenir de la formation dans notre continent. Homme discret, toujours disponible mais ô combien efficace, notre confrère s’est très vitre fait remarquer au premier séminaire organisé par l’UIHJ en terre africaine à Dakar, puis à l’occasion de ceux qui ont suivi, dans les pays membres de zone Ohada. Me Yacine Sene, vice-présidente de l’UIHJ, a guidé ses premiers pas dans les grandes rencontres de l’UIHJ et, en homme intelligent, il s’est rapidement adapté à la fonction de délégué du Sénégal, de sorte qu’en moins d’une année, sa silhouette était devenue familière à tous. « L’ange gardien », c’est le surnom qu’affectueusement nous lui avions donné comme il est de coutume en Afrique ; ceci, en raison de ses nombreuses qualités et particulièrement sa loyauté et sa fidélité à Yacine Sene. Que dire de sa passion pour la formation des huissiers de justice ? C’était tout simplement remarquable tellement il y était attaché. C’est donc sans surprise que le président Jacques Isnard a fait de lui la pièce essentielle du Comité scientifique chargé de la mise en œuvre de divers projets de création d’actes uniformes de l’Ohada. Et dire que c’était en mai dernier, il y a seulement trois mois. Hélas, la maladie qu’il combattait seul avec courage et avec la discrétion qui l’a caractérisé durant son bref passage parmi nous, a finalement eu raison de lui. Comme le loup tel que décrit par le poète, il est tombé l’arme à la main après avoir combattu dignement sans crier ni gémir. L’ange gardien n’est plus. Oui, assurément, une étoile s’est éteinte. Son souvenir demeurera. Honoré Aggrey, secrétaire permanent de l’UIHJ pour l’Afrique, zone centrale et occidentale. 96 2004 17 Notre confrère Moussa Sarr s’est éteint prématurément le 29 juillet 2004 des suites d’une longue maladie. Ses amis et collègues africains lui rendent un poignant hommage. Un serviteur infatigable s’en est allé. Jeudi 29 juillet 2004 au petit matin, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Me Moussa Sarr s’est endormi dans la nuit. Le choc est si violent que le monde est abattu, sa famille, ses confrères et ses amis. Tout le monde pleure ce serviteur infatigable et passionné. Oui Moussa, tu es parti laissant orphelin ta famille, ton épouse abasourdie, terrassée par une peine indicible, tes enfants qui ne comprennent rien à ce qui leur arrive. Tu es parti, laissant dans le désarroi ta profession pour laquelle tu t’es tant donné. Pionner dans l’œuvre de création de l’Ordre national des huissiers de justice, tu t’es donné tout entier à bâtir le crédit et le rayonnement qu’il connaît aujourd’hui. Rassembler sans pareil, tu as contribué grandement à la rédaction et à l’adoption des textes régissant notre profession. Les bases ainsi jetées pour faire de cette profession une référence, tu t’es ensuite employé à l’émergence d’une nouvelle promotion d’huissiers de justice par l’organisation du concours d’admission à cette profession en juin 2003. Tu t’es ensuite employé à sa formation en organisant et animant des séminaires à son intention de concert avec les autres membres du Conseil de l’ordre. Et, ultime sacrifice, alors que la maladie te gagnait, mais voulant parachever ton œuvre, tu as voulu, le samedi 24 juillet 2004, notifier leur décret de nomination à ces nouveaux huissier que tu as eu à cœur de façonner et instruire de ton expertise avérée et si gracieusement partagée. Oui, cher maître, ta profession te rend hommage ; Hommage à un confrère, un ami, un serviteur toujours disponible pour ses confrères et semblables. De Conakry à Porto Novo en passant par Dakar, tout le monde pleure ce formateur compétent, humble et toujours prompt à se donner, à tout donner. L’ONHJS te pleure tout comme l’UIHJ, l’Ersuma et le Centre de formation judiciaire de Dakar. 17 2004 97 Les salles de conférence résonneront toujours de ta voix passionnée, distillant avec sobriété ton expertise avérée de juriste et d’huissier spécialisé de la procédure. Mais aussi, les organisations des droits de l’Homme, particulièrement la Rencontre africaine des droits de l’Homme (Radho) dont tu as été membre fondateur et toujours actif. Ta famille pleure cet enfant débordant d’énergie et de générosité, socle de son unité. Les anonymes nous chantent tes bienfaits. Tes amis pleurent un conseiller avisé et sincère. Oui, Moussa, ton départ prématuré nous a abasourdi. Et pourtant, le devoir de mémoire et de perpétuer ton œuvre nous oblige à ne point nous laisser abattre. Et c’est debout, comme un seul homme, que nous nous engageons à te faire survivre, dans nos cœurs et dans nos actions quotidiennes. Merci, vaillant et généreux serviteur. Va en paix, à la rencontre du Dieu d’Amour qui t’ouvre déjà grandement les bras, saluant le retour du digne et loyal serviteur. WA GOR MOUSSA Yacine Sene, vice-présidente de l’UIHJ, président de l’Ordre national des huissiers de justice du Sénégal. Le bureau de l’UIHJ et l’ensemble de la rédaction s’associent à la douleur et à la tristesse des membres de sa famille. Afrique | Sénégal In memoriam A rising star has fallen in Ohada Moussa Sarr, legal officer and Vice President of the Senegalese National Order of Judicial Officers and Ufohja Speaker passed away on… 2004 in Dakar. Indeed, Moussa Sarr, was, for African judicial officers and in particular those in Central and Western Africa, a man of great standing for whom we all had the highest of expectations for the future of training on our continent. Discreet, always amenable but efficient at the same time, our colleague stood out immediately during the first major IUJO meeting on African soil, here in Dakar and subsequently in those held in other Ohada member countries. Mr Yacine Sene, Vice President of the IUJO, showed him the ropes during the first IUJO meetings and, being an intelligent man, he rapidly adapted to his function as the Senegalese delegate. In less than a year, his was a familiar face to us all. “Guardian Angel”, is the affectionate nickname that we gave him, as is the custom in Africa. This name was chosen because of his numerous qualities, in particular his loyalty and fidelity to Yacine Sene. What can I say about his passion for training judicial officers? His enthusiasm for it was quite simply, remarkable. It is therefore no surprise that President Jacques Isnard made him the leader of the Scientific Committee in charge of setting up the numerous projects for creating uniform acts for Ohada. And that was only three months ago, in May… Sadly, the illness he was fighting so courageously, with the discretion that characterised him during his brief time with us, finally got the better of him. Like the wolf, as described by the famous poet, he fell clutching the weapon with which he had fought so valiantly, without a cry or groan. Our guardian angel is no longer with us. It is true, a star has fallen. His memory will live on. Honoré Aggrey, Permanent Secretary of the IUJO in Africa, Central and Western zones. Afrique | Sénégal 2e conférence des présidents de la zone centrale et occidentale de l’Afrique. Sept Etats africains (Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée Conakry, Mali et Sénégal) ont assisté à Dakar le 13 mai 2004 à la conférence des présidents sur la situation de la profession dans la zone. Dakar : le point central de ralliement Le président Isnard, après avoir remercié les participants, a constaté que Dakar constitue le point central naturel et historique de ralliement des chambres et ordres nationaux de la zone centrale et occidentale de l’Afrique. C’est à Dakar, en 1996, que tout a commencé. A cette époque, personne ne savait ce qui se passait d’un Etat africain à un autre. Une véritable prise de contact a été opéré et les progrès accomplis en huit ans ont été considérables. Jacques Isnard a souligné que l’UIHJ est l’une des organisations internationales qui travaille le plus pour l’Afrique. L’UIHJ est écoutée par l’Onu et la Conférence de La Haye. Vers de nouveaux contacts Un point a été établi pour l’ensemble des pays de la zone et la venue du Cameroun et de la Guinée Conakry à la conférence ont été saluées par le président Isnard. La République centrafricaine souhaitait prendre des contacts avec l’UIHJ. Des contacts devraient également être établis avec la République démocratique du Congo, où les huissiers de justice sont fonctionnaires. L’Ufohja, une formation continue performante Le succès de l’Unité de formation des huissiers de justice en Afrique (Ufohja) a été constaté. Le travail accompli est exemplaire. Les ministres de la Justice sont tous très attachés à la formation. On constate d’ailleurs que les pays qui organisent des séminaires de formation Ufohja en tirent 98 2004 17 des bénéfices, notamment par les retentissements médiatiques. L’Ufohja est un bel outil de promotion de la profession dans les pays. La structure est maintenant réellement opérationnelle et repose sur une relation tripartite : l’association des chambres africaines, l’UIHJ et l’Ecole nationale de procédure française (ENP), maîtresse d’œuvre de toute l’opération. Les statuts de l’Ufohja sont maintenant disponible, notamment sur le site de l’UIHJ : www.uihj.com. Les cours sont dispensés sous forme orale et l’échange entre les Africains et les Français sont très riches et favorisent la construction des idées. Il faudrait qu’à terme, l’Ufohja soit entièrement gérée par les Africains. Pour cela, il faut mettre en place la formation de formateurs et réaliser des fascicules écrits. Il est souhaité de visiter trois sites par an afin de pouvoir retourner dans chaque pays tous les 18 mois. Les thèmes sont arrêtés par chaque chambre nationale de concert avec l’UIHJ. Des évolutions et des difficultés dans les pays Guinée Conakry. Saïdouba Kissing Camara, président de la Chambre nationale des huissiers de justice de Guinée, a fait part des difficultés politique et financières que connaît la profession actuellement. La chambre, qui vient d’être remaniée, travaille à un projet de statut. Il y a aujourd’hui 99 huissiers de justice dans le pays. L’aide de l’UIHJ a été demandée et le Sénégal, qui apporte sont soutien à la Guinée, a été remerciée. Burkina-Faso. Z. Séverin Somda, président de la Chambre nationale des huissiers de justice, commissaires priseurs du Burkina-Faso, a remercié pour l’appui considérable que l’UIHJ lui apporté pour son nouveau tarif, en place depuis mars 2003. Un mémorandum a été adressé en février 2004 au ministère de la Justice contenant des propositions pour améliorer l’administration de la justice, en particulier afin de permettre aux huissiers de justice de signifier des citations en matière pénale afin de désengorger les tribunaux. Il n’y a que 32 huissiers de justice au Burkina-Faso pour 13 millions d’habitants, ce qui est insuffisant. Certains d’entre eux doivent faire parfois 200 à 300 kilomètres pour signifier ou exécuter. 17 2004 99 Mali. Filifing Dembélé, président de la Chambre nationale des huissiers de justice du Mali, a indiqué que la situation s’est nettement améliorée depuis quelques années grâce aux actions de l’UIHJ. Il faut à présent aller plus loin, en particulier avec l’idée d’un statut type pour l’ensemble de la zone. L’idée d’un tarif unique serait également une excellente chose pour la zone Ohada. La compétence territoriale a été étendue au ressort de la cour d’appel ou du département lorsqu’il n’y a pas de cour d’appel. Il est également possible maintenant de choisir son successeur. Cameroun. Polycarpe Diméné Yomba, président de la Chambre nationale des huissiers de justice du Cameroun a indiqué que sa chambre allait prochainement adopter un règlement intérieur afin de contraindre les confrères à régler leurs cotisations par le biais d’émoluments. Il y a environ 300 huissiers de justice au Cameroun pour environ 15 millions d’habitants. 400 huissiers de justice attendent leur nomination. La profession fait l’objet d’un engouement de la part des jeunes, mais faut-il continuer à nommer des huissiers de justice ? Le statut date de 1979. Il comporte des anomalies majeures qui doivent être réformées. Par exemple, il est anormal que le parquet dirige et contrôle les huissiers de justice. Cela donne lieu à des abus allant jusqu’à bloquer l’application de textes Ohada. Le statut unique serait accueilli favorablement au Cameroun. Gabon. Agnès Ollomo-Mezui, membre du bureau de la Chambre nationale des huissiers de justice du Gabon, a précisé que le président de la chambre ne pouvait être présent, en raison de problèmes de transport. La principale difficulté que connaissent les huissiers de justice réside dans la réquisition de la force publique. Le visa du procureur de la République est demandé pour toute réquisition, en raison de textes remontant à 1975, à une époque où les huissiers de justice étaient fonctionnaires. Il y a actuellement 20 huissiers de justice pour 1,3 millions d’habitants. Concernant le mode de recrutement, celui-ci est organisé par le ministère de la Justice sans concertation de la chambre. Un concours sera peutêtre mis en place prochainement, ce qui serait une amélioration. Afrique | Sénégal Sénégal. Moussa Sarr, secrétaire général de l’Ordre national des huissiers de justice du Sénégal, s’est déclaré satisfait du nouveau statut qui octroie de nombreuses prérogatives à la profession, notamment en matière de discipline et de recrutement. Les huissiers de justice ont également été présents au côté du ministère de la Justice dans la réalisation d’un grand programme sectoriel de la Justice qui doit s’étaler sur dix ans. Mais l’assistance de la force publique reste un problème, à l’instar des autres pays. Le tarif est par ailleurs dépassé et n’a pas évolué depuis 1984. Il faudrait qu’il soit indexé sur le coût de la vie. Côte d’Ivoire. Honoré Aggrey, secrétaire permanent de l’UIHJ pour l’Afrique centrale et occidentale, a fait part des graves difficultés que connaît le pays. Tous les huissiers de justice du Nord sont descendus dans le Sud, en particulier à Abidjan. Cette situation est devenue très difficile. Des propositions pour un projet d’acte uniforme Les idées qui militent en faveur d’un statut et d’un tarif uniques pour les huissiers de justice de la zone ne sont pas neuves. Pour le président Isnard, ces idées pourraient voir le jour dans un acte uniforme Ohada. Il faudrait faire des propositions dans ce sens. Il existe bien des accords binationaux et la Convention de La Haye, mais cette dernière n’est pas appliquée partout. Il faudrait faciliter la transmission des actes. M. Kwawo Lucien Johnson, secrétaire permanent de l’Ohada, se déclare favorable à cette proposition mais dit qu’elle devrait émaner des ministres de la Justice des Etats membres de l’Ohada. Il faut donc préparer un projet que chaque président de chambre devra aller défendre auprès de leur ministre de tutelle. L’ensemble du projet serait très valorisant pour la profession car il proviendrait d’elle. Le projet de statut proposé par le Sénégal semble réellement complet. Le président Isnard a indiqué que le Conseil de l’Europe a mis en place des normes dont on pourrait s’inspirer. Mais la zone Ohada dispose d’un énorme avantage par rapport à l’Europe : celui d’une langue commune, le français1. 1 Pour des renseignements sur l’Ohada, consultez le site www.ohada.com Afrique | Sénégal Un grand espace judiciaire africain Leo Netten, premier vice-président de l’UIHJ a rappelé que l’idée de la création d’un grand espace judiciaire africain émane du bureau de l’UIHJ et a été présentée à Cape Town le 11 mai 2001. Il s’agit du projet CADAT (pour Cap TownDakar-Tunis) qui inclurait les pays Ohada, du Maghreb et d’Afrique australe. L’harmonisation en Afrique pourrait commencer avec la signification et l’exequatur. Mais depuis un an et demi, il ne se passe plus rien, pour diverses raisons. Il faut pourtant continuer car c’est une chance unique qui est offerte à l’Afrique. Ce projet serait le premier projet judiciaire concernant la totalité de l’Afrique. Mise en place du Comité de l’UIHJ Le président Isnard a présenté à nouveau le concept du comité de l’UIHJ tel qu’il a été voté en novembre 2003 lors du conseil permanent de Paris. Il a demandé à chaque Etat présent de proposer un membre pour en faire partie. Le candidat doit être jeune, facilement joignable, disposer de moyens modernes de communication et être bien entendu très motivé. 100 2004 17 2nd Conference of Presidents of the Central and Western Africa zone Seven African States (Burkina Faso, Cameroon, the Ivory Coast, Gabon, Guinea-Conakry, Mali and Senegal) were represented in Dakar on the 13th of May 2004 at the Conference of Presidents concerning the situation of the profession within the zone. Dakar: the central rallying point President Isnard, after having thanked the participants for their presence, noted that Dakar constitutes the natural and historic central rallying point for the National Chambers and Orders of the zone of Central and Western Africa. It was in Dakar, in 1996, that everything began. At that time, nobody knew what was happening from one African State to another. The result of this realisation was that real contact was established and the progress achieved in eight years has been considerable. Jacques Isnard emphasised that the UIHJ is one of the international organisations that works hardest for Africa. The opinion of the UIHJ is taken into account by the UN and The Hague Conference. Towards new contacts The attendance of all the countries in the zone was noted and president Isnard saluted the presence of Cameroon and Guinea Conakry at the conference. The Central African Republic has expressed a wish to make contact with the UIHJ. Contact should also be established with the Democratic Republic of Congo, where the enforcement agents are employed by the state. The Ufohja, continued and efficient training The success of the Training Unit for Enforcement Agents in Africa (Ufohja) was remarked upon. 17 2004 101 The work accomplished is exemplary. All of the Ministers of Justice attach great importance to training. Incidentally it should be noted that the countries that organise Ufohja training seminars reap the benefits, notably from the positive echoes of media coverage. The Ufohja is a great tool for promoting the profession in the participating countries. The structure is now fully operational and based on a tripartite relationship: the association of African chambers, the UIHJ and the French Ecole Nationale of Procedure (ENP), the coordinator of the entire operation. The statuses of the Ufohja are now available, notably on the UIHJ website: www.uihj.com. Lessons are given orally and the exchange between the Africans and the French are very promising and encourage the construction. In the long-term, it is desirable that the Ufohja be entirely managed by the Africans. With this in mind, it is important to set up a structure to train those who will subsequently provide the training and to compile written training manuals. It is planned to visit three sites per year so as to be able to return to each country every 18 months. The themes are to be decided by each national chamber together with the UIHJ. Developments and difficulties in the countries Guinea Conakry. Saïdouba Kissing Camara, president of the National Chamber of Enforcement Agents of Guinea, spoke of the political and financial difficulties experienced by the profession in his country today. The Chamber, which has recently been reorganised, is working on a project relating to the status of the profession. There are currently 99 enforcement agents in the country. He requested the help of UIHJ and thanked Senegal, which supports Guinea. Burkina-Faso. Z. Séverin Somda, president of the National Chamber of enforcement agents and auctioneers of Burkina-Faso, expressed his thanks for the considerable support provided by the UIHJ for the new tariff, in place since March 2003. In February 2004 a memorandum was addressed to the Ministry of Justice featuring a series of proposals to improve the administration of justice, and particularly to enable the enforcement agents to serve notice of quotations in matters of penal law so as to reduce the number of cases going to court. There are only Africa | Senegal 32 enforcement agents in Burkina-Faso for 13 million inhabitants, which is evidently insufficient. Some of them occasionally have to travel 200 to 300 kilometres to serve a notice or enforce a decision. Mali. Filifing Dembélé, president of the National Chamber of Enforcement Agents of Mali, stated that the situation in his country has improved considerably in the last few years thanks to the actions of the UIHJ. He indicated that it was now important to take things a step further, particularly with the idea of a standard status for the entire zone. The idea of a unique tariff would also be an excellent development for the Ohada (Organization for the Harmonization of Business Law in Africa) zone. The territorial jurisdiction has been extended to include the court of appeal or the departmental court where there is no court of appeal. It is also now possible to choose one’s successor. Cameroon. Polycarpe Diméné Yomba, president of the National Chamber of Enforcement Agents of Cameroon indicated that his chamber was soon to adopt an interior regulation that would compel the colleagues to settle their contributions through fees. There are approximately 300 enforcement agents in Cameroon for around 15 million inhabitants. 400 enforcement agents are waiting to be appointed. The profession has become an extremely popular choice amongst the young people, but is it wise to keep appointing enforcement agents? The status dates back to 1979. It contains major anomalies that need to be reformed. For example, it is not normal that the public prosecutor’s office directs and controls the enforcement agents. This can lead to cases of misuse going as far as to block the application of Ohada texts. The unique status would be greatly welcomed by the Cameroon. Gabon. Agnès Ollomo-Mezui, member of the committee of the National Chamber of Enforcement Agents in Gabon, explained that the president of the chamber was unable to attend the meeting due to transport problems. The main difficulty encountered by the enforcement agents is the requisitioning by the police. The stamp of the public/state prosecutor is required for each requisition, due to texts dating back to 1975, a time when enforcement agents were employed by the Africa | Senegal state. There are currently 20 enforcement agents for 1.3 million inhabitants. As for the method of recruitment, it is organised by the Ministry of Justice without consulting the Chamber. A competitive examination could be organised in the near future, which would be an improvement. Senegal. Moussa Sarr, general secretary of the National Order of Enforcement Agents of Senegal, declared that he was satisfied with the new status that grants numerous prerogatives to the profession, particularly in terms of discipline and recruitment. The enforcement agents also worked alongside the Ministry of Justice in the creation of a major justice programme encompassing several different sectors of activity and extending over ten years. However the assistance of the police remains a problem, as in other countries. The tariff is outdated and has not changed since1984. It should be adjusted in proportion to the cost of living. Ivory Coast. Honoré Aggrey, permanent secretary of the UIHJ for Central and Western Africa, spoke of the serious difficulties experienced in the country. All the enforcement agents from the North have descended into the South, particularly in Abidjan. This situation has become very difficult. The proposals for a project for a uniform act The ideas in favour of the creation of a unique status and tariff for the enforcement agents in the zone are not new. For president Isnard, these ideas could become a reality through an Ohada uniform act. Proposals should be made in this direction. There are indeed bi-national agreements and the Hague Convention, but the latter is not applied everywhere. It is important to facilitate the transmission of acts. M. Kwawo Lucien Johnson, permanent secretary of the Ohada, declared himself to be in favour of this proposal but noted that it should come from the Ministers of Justice of the Member States of the Ohada. Therefore it is necessary to prepare a project that each of the Chamber presidents should present to their Minister in charge. The project as a whole would be very positive for the profession since it would be it’s own initiative. The status project proposed by Senegal appears to be very complete. President Isnard indicated that the Council 102 2004 17 of Europe has put in place standards that could serve as a basis for the project. Furthermore the Ohada zone has a huge advantage over Europe, which is the fact that it has French as a common language1. A large African legal zone Leo Netten, First Vice President of the UIHJ pointed out that the idea of creating a large African legal zone has already been put forward by the UIHJ committee and was presented in Cape Town on the 11th of May 2001. It is the CADAT project (for Cape Town-Dakar-Tunis), which could include the Ohada countries, the Maghreb and Southern Africa. Harmonisation in Africa could begin with the notification procedure and the exequatur. But for the last year and a half no progress has been made for various reasons. It should nevertheless be continued as it represents a unique opportunity for Africa. This project would be the first legal project concerning all of Africa. Setting up of the UIHJ committee President Isnard again presented the concept of the UIHJ committee as it was voted in November 2003 during the permanent council in Paris. He requested that each State present propose a member to belong to it. The candidate should be young, easily contactable, have access to modern means of communication and of course be highly motivated. 1 For more information about Ohada, consult the website www.ohada.com 17 2004 103 Africa | Senegal Me Jacques Isnard Officier de l’Ordre national du mérite Il est 11 heures dans les salons du Novotel de Dakar. M. Sérigne Diop, garde des sceaux, vient de clore son allocution d’ouverture du 4e séminaire international de Dakar. Curieusement, le ministre retient son micro et après une très courte interruption reprend une feuille de papier jusqu’alors glissée sous les feuillets de son discours et coupe court aux murmures de la salle. La salle plonge dans un silence de cathédrale alors qu’au premier rang, les plus hautes personnalités de l’Etat1 prêtant l’oreille, chacun comprend alors que le ministre s’apprête à faire une déclaration : « M. Jacques Isnard, en raison des services exceptionnels rendus à notre pays et aussi à la cause de l’Afrique, au nom du président de la République et en vertu des fonctions qui nous sont conférées, nous vous faisons officier dans l’Ordre national du mérite. » Le président Isnard, pantois et manifestement ému, parvient à exprimer avec peine quelques propos exaltant l’honneur et la fierté d’être distingué par le chef d’Etat. « Cette distinction est un symbole qui traduit la reconnaissance des efforts et des engagements fournis pour la cause du droit et de la justice par l’UIHJ, Me Yacine Sene, et nos confrères du Sénégal de toute la partie de l’Afrique correspondant à la sous région. » Le temps d’accrocher sur la poitrine le prestigieux insigne. La cérémonie prend fin. La surprise est totale car nul, exceptée Me Sene, ne semble se douter d’une telle issue. Très entouré et très complimenté, Me Isnard se livrait à quelques commentaires : « Le plus émouvant fut sans doute les marques d’amitié et de partage des honneurs que mes confrères africains sont venus me manifester, comme si cette médaille était aussi leur bien. » Une émouvante remise de médaille - An overwhelming distinction Il s’agit aussi d’un témoignage d’estime qui rejaillit sur toute notre organisation laquelle peut s’enorgueillir du travail accompli tout en sachant combien il importe de poursuivre l’œuvre déjà commencée. Une médaille particulièrement seyante ! A remarquably suited medal! Afrique | Sénégal 104 2004 17 Mr Jacques Isnard Q.C. Officer of the National Order of Merit The time is 11 o’clock in the morning in the conference rooms of the Novotel Hotel, Dakar. Mr Sérigne Diop, Minister of Justice, has just concluded the opening speech of the 4th International Seminar in Dakar. Le président Isnard adresse ses remerciements The president Isnard addresses his thanks 1 M. Mamadou Raad, président du tribunal départemental de Dakar M. Demba Kandji, président du tribunal régional de Dakar M. Cheikh Tidiane Diakhate, premier président de la cour d’appel de Dakar M. Abdoulaye Gaye, procureur de la République près le tribunal régional de Dakar M. Lassane Diare, procureur de la République près le tribunal régional de Dakar Mme Marty Diaw Sarr, président du tribunal du travail de Dakar Unexpectedly, the Minister remains at the microphone and after a short pause he slides a piece of paper from between the pages of his speech and asks for silence. The room is immediately hushed while in the first row the most senior State figures2 listen attentively and everyone realises that the Minister is about to make an important declaration: “Mr Jacques Isnard, as a result of exceptional services rendered to our country and also to the African cause, in the name of the President of the Republic and by virtue of the functions conferred upon us, we appoint you as Officer of the National Order of Merit.” M. Guibril Camara, président de la Cour de cassation M. Mohamed Sonko, président du Conseil d’Etat M. Abdou Bame Gueye, président de la Cour des comptes Me Ely Ousmane Sarr, bâtonnier de l’Ordre des avocats Me Amadou Moustapha Ndiaye, président de la chambre des notaires Commissaire Léopold Diouf, directeur de la sécurité publique After the prestigious honour has been fixed onto Mr Isnard’s chest the ceremony draws to a close. The surprise is absolute since nobody, apart from Mr Sene Q.C., appeared to know that this honour was going to be presented. Général Pathé Sech, haut commandant de la gendarmerie, directeur de la justice militaire M. Ousseynou Sow, secrétaire exécutif de l’AJBEF M. Ibrahima Khalil Diallo, professeur 2 Mr Mamadou Raad, president of the departmental court of Dakar Mr Demba Kandji, president of the regional court of Dakar Mr Cheikh Tidiane Diakhate, first president of the court of appeal of Dakar Mr Abdoulaye Gaye, State prosecutor at the regional court of Dakar Mr Lassane Diare, State prosecutor at the regional court of Dakar Mrs Marty Diaw Sarr, president of the employment court of Dakar Mr Guibril Camara, president of the court of cassation Mr Mohamed Sonko, president of the Council of State Mr Abdou Bame Gueye, president of the revenue court Mr Ely Ousmane Sarr Q.C., president of the bar at the Bar association Mr Amadou Moustapha Ndiaye Q.C., president of the Chamber of Notaries Commissioner Léopold Diouf, director of public security General Pathé Sech, high commander of the police force, director of military law Mr Ousseynou Sow, executive secretary of the AJBEF Mr Ibrahima Khalil Diallo, professor President Isnard, stunned and clearly very emotional, manages to convey his pride and honour at having been so distinguished by the Head of State. “This distinction is a symbol that translates the recognition of the efforts and commitment made for the cause of law and justice by the UIHJ, Mrs Yacine Sene Q.C., and our colleagues in Senegal and all the African States of the sub-region.” It also represents a mark of esteem towards our entire organisation, which can be proud of the work that it has achieved while remaining aware of the importance of continuing what has been begun. Surrounded by a crowd of those eager to congratulate him, Mr Isnard Q.C. made a further comment: “The most rewarding aspect is without doubt the friendship that my African colleagues have shown in sharing this honour with me, as this medal is as much theirs as mine.” 17 2004 105 Afrique | Sénégal Séminaire international de Dakar du 14 mai 2004 L’Ohada, un modèle dans le monde. Dans la forêt de baobabs In the Baobab forest Une participation exceptionnelle En présence de M. Serigne Diop, ministre de la Justice du Sénégal, un séminaire international organisé par l’UIHJ et l’Ordre national des huissiers de justice du Sénégal s’est tenu à Dakar le 14 mai 2004. La participation était exceptionnelle. Parmi la centaine de participants, l’ensemble du monde judiciaire et juridique était représenté au plus haut niveau : M. Mohamed Sonko, président du Conseil d’Etat, M. Guibril Camara, président de la Cour de cassation, M. Abdou Bame Gueye, président de la Cour des comptes, M. Cheikh Tidiane Diakhate, premier président de la cour d’appel de Dakar, M. Demba Kandji, président du tribunal régional de Dakar, MM. Lassane Diare et Abdoulaye Gaye, procureurs de la République près le tribunal régional de Dakar, M. Mamadou Raad, président du tribunal départemental de Dakar, Mme Marty Diaw Sarr, président du tribunal du travail de Dakar, M. le commissaire Léopold Diouf, directeur de la sécurité publique, le général Pathé Sech, haut commandant de la gendarmerie, directeur de la justice militaire, Me Amadou Moustapha Ndiaye, président de la chambre des notaires, Me Ely Ousmane Sarr, bâtonnier de l’Ordre des avocats, M. Ibrahima Khalil Diallo, professeur, et M. Ousseynou Sow, secrétaire exécutif de l’AJBEF. L’Ohada : une émulation dans le continent africain Dans un discours d’ouverture très remarqué, Yacine Sene, présidente de l’Ordre national des huissiers de justice du Sénégal et vice-présidente de l’UIHJ, a remercié M. Serigne Diop, ministre de la Justice pour son appui constant dans les réformes qui ont concerné la profession au Sénégal et son intérêt qu’il porte à la profession. Les jeunes juristes africains s’investissent de façon exemplaire dans la vulgarisation des textes des actes uniformes de l’Ohada. Le traité de l’Ohada, a déclaré la président Sene, a suscité une émulation dans le continent tout entier et cette initiative pourrait constituer un modèle dans de nombreux de la planète. L’Afrique doit être fière de ces réalisations. Me Sene a insisté sur la nécessité de d’envisager un acte uniforme pour un statut type des huissiers de justice en Afrique et la transmission et la signification transnationale en Afrique. L’Ufohja : unique au monde Jacques Isnard, président de l’UIHJ, a évoqué avec émotion la première conférence internationale des huissiers de justice d’Afrique centrale et occidentale, à Dakar, en avril 1996. A cette époque, un inventaire, bien négatif, avait été dressé. Une totale désaffection pour la formation avait été relevée et personne ne se connaissait, même au plus proche des frontières. Grâce aux actions de Yacine Sene, les liens ont pu se créer et le cercle de la famille s’est agrandi au fil du temps. Les huissiers de la zone forment aujourd’hui un corps homogène même s’il subsiste quelques désordres mineurs d’ordre statutaire. Quant à l’Unité de formation des huissiers de justice en Afrique (Ufohja), elle est unique au monde. S’agissant des auxiliaires de justice, la formation doit être au cœur des préoccupations des autorités en charge de la qualité du service Afrique | Sénégal 106 2004 17 Quelques huissiers de justice au pied de l’arbre à palabre Some enforcement agents and the village baobab M. Sérigne Diop, ministre de la Justice et Yacine Sene Mr Sérigne Diop, minister of Justice and Yacine Sene public de la justice. Une formation appropriée s’imposait. C’est la raison pour laquelle l’Ufohja a été créé et fonctionne maintenant depuis trois ans avec un succès sans cesse grandissant et des demandes de plus en plus pressantes. dialogue avec la salle. Ils ont ainsi grandement favorisé les riches échanges entre les différents pays présents. Le thème de la saisie des comptes bancaires a été traité par Mathieu Chardon, membre du Comité de l’UIHJ. Les différences entre les pratiques de divers pays africains ont ainsi été discutées et dévoilées et les difficultés concernant notamment les saisies exécutoires et conservatoires ont pu solutionnées à cette occasion. Le problème de la responsabilité du banquier en cas de refus de réponse ou de réponse incomplète constitue la difficulté majeure à laquelle sont confrontés les huissiers de justice. Les échanges avec les banquiers présents dans la salle ont permis une meilleure approche de la procédure. L’huissier de justice doit inspirer le respect Dans son allocution, M. Serigne Diop, garde des sceaux, ministre de la Justice, s’est déclaré particulièrement heureux de présider ce séminaire international et de constater que le président Isnard avait répondu favorablement à l’invitation qui lui avait été lancée par le Sénégal. Vous allez instaurer un débat autour des textes de l’Ohada, a-t-il indiqué, c’est une initiative heureuse au moment où une politique est mise en place autour de la justice et ses institutions. L’Ordre national des huissiers de justice du Sénégal a toujours été présent aux côtés du ministère de la Justice. M. Diop a assuré de l’intérêt que le président de la république du Sénégal et son gouvernement portaient à la profession. L’huissier de justice doit inspirer le respect et exercer ses fonctions en toute sécurité. L’Ohada a marqué un progrès considérable et constitue un modèle a renchéri le ministre de la Justice. La politique d’harmonisation interpelle tous les continents. De plus en plus s’impose l’évidence que les peuples ont une histoire commune a-t-il conclu avant de remettre à Jacques Isnard les insignes d’officier dans l’Ordre national du mérite, à la surprise générale. Des débats de haut niveau Chacun a pu apprécier la technicité et la qualité des débats qui ont été organisés sous forme de Les incidents dans les saisies immobilières, deuxième thème du séminaire, a été traité de façon particulièrement extensive et complète par M. Mamadou Diakhate, magistrat, directeur des Affaires civiles et du sceau, suscitant de nombreux débats que seules les contraintes horaires ont pu mettre un terme. Le troisième thème, l’exequatur et la signification transnationale des actes, ont été traités par Honoré Aggrey, secrétaire permanent de l’UIHJ pour la zone d’Afrique centrale et occidentale et Bernard Menut, secrétaire de l’UIHJ. La salle a pu être renseignée de façon exhaustive sur les difficultés rencontrées en la matière et des enjeux pour les huissiers de justice de la zone. La journée s’est achevée par un dîner où chacun a pu encore approfondir les thèmes abordés au cours de la journée, et en tout cas se détendre dans la convivialité de la grande famille que forment les huissiers de justice africains. 17 2004 107 International Seminar in Dakar on the 14th of May 2004 The Ohada (Organization for the Harmonization of Business Law in Africa), a model for the rest of the world. An exceptional list of participants In the presence of Mr Serigne Diop, Minister of Justice for Senegal, an International seminar organised by the UIHJ and the National Order of Enforcement Agents of Senegal was held in Dakar on the 14th of May 2004. The list of participants was exceptional. Amongst the hundred or so people present, the judicial and legal world was represented at the highest level: Mr Mohamed Sonko, President of the Council of State, Mr Guibril Camara, President of the court of cassation, Mr Abdou Bame Gueye, President of the revenue court, Mr Cheikh Tidiane Diakhate, first president of the court of appeal of Dakar, Mr Demba Kandji, President of the regional court of Dakar, Mr Lassane Diare and Mr Abdoulaye Gaye, State Prosecutors at the regional court of Dakar, Mr Mamadou Raad, President du tribunal départemental de Dakar, Mrs Marty Diaw Sarr, President of the employment court of Dakar, Commissioner Léopold Diouf, director of public security, General Pathé Sech, High Commander of the police force, director of military law, Mr Amadou Moustapha Ndiaye Q.C., President of the Chamber of Notaries, Mr Ely Ousmane Sar Q.C., President of the bar at the Bar association, Mr Ibrahima Khalil Diallo, Professor, and Mr Ousseynou Sow, Executive Secretary of the AJBEF. The Ohada: a model throughout the African continent In a very well-received opening speech, Yacine Sene, president of the National Order of Enforcement Agents of Senegal and vice president of the UIHJ, thanked Mr Serigne Diop, Minister of Justice for his constant support in the reforms that concerned the profession in Senegal and the interest that he shows in the profession. Africa | Senegal The young African jurists are demonstrating their desire to put all their efforts into the vulgarisation of the uniform acts of the Ohada in an exemplary fashion. The Ohada treaty, declared president Sene, has been the object of emulation in the whole continent and this initiative could constitute a worldwide model. Africa should be proud of its achievements. Mrs Sene Q.C. insisted on the necessity of envisaging a uniform act for a standard status for enforcement agents in Africa and for transnational transmission and notification in Africa. The Ufohja: unique in the world. Jacques Isnard, president of the UIHJ, talked emotionally about the first International conference of enforcement agents in Central and Western Africa, which took place in Dakar in April 1996. At the time, a thoroughly negative inventory was drawn up. A total disinterest in training was noted as well as the disheartening fact that nobody knew each other, even in cases where two countries were separated by the closest of borders. Thanks to the work of Yacine Sene, links were created and the circle grew with the passing years. Today the enforcement agents within the zone form a homogenous body even if there remain some minor statuatory problems to be settled. As for the Training Unit for Enforcement Agents in Africa (Ufohja), it is unique throughout the world. Given that it concerns representatives of the law, training must be at the heart of the preoccupations of the authorities in charge of the quality of the public justice system. Appropriate training was essential. This is why the Ufohja Rencontre sur la piste Meeting on the trail Africa | Senegal was created and has now been working for three years with a success that never ceases to grow and increasingly pressing demands. 108 2004 17 High quality debates Everyone appreciated the highly technical and expert nature and general quality of the debates which were organised in the form of dialogue with the conference hall. In as such they greatly encouraged enriching exchanges between the different countries present. Mathieu Chardon, member of the Committee of the UIHJ, dealt with the theme of seizure of bank accounts. The differences between the practices of different African countries were discussed and pinpointed and the difficulties concerning in particular enforceable seizures and seizures of goods to prevent sale were able to be resolved through this discussion. The problem of the responsibility of the banker in the event of a refusal to respond or an incomplete response constitutes the major difficulty confronting enforcement agents. Discussion with bankers participating in the conference enabled a better approach to the procedure to be taken. Incidents connected with seizure of property, the second theme of the seminar, was dealt with in a particularly extensive and complete manner by Mr Mamadou Diakhate, magistrate, director of Civil Affairs and Justice, and led to much debate which was only brought to an end by the constraints of time. The third theme, the exequatur and the transnational notification of acts, was addressed by Honoré Aggrey, permanent secretary of the UIHJ for the zone of Central and Western Africa and Bernard Menut, secretary of the UIHJ. Those attending the conferences were given exhaustive information regarding the difficulties encountered in this domain and the issues at stake for the enforcement agents acting within the zone. At the end of the day the participants were invited to attend a dinner during which they could continue their discussion on the themes covered during the conference, and relax in the convivial family atmosphere that epitomises the African enforcement agents. M. Sérigne Diop, ministre de la Justice et Jacques Isnard Mr Sérigne Diop, minister of Justice and Jacques Isnard Mathieu Chardon, Emmanuel Minoungou, Honoré Aggrey, Leo Netten, Saïdouba Kissing Camara An enforcement agent should inspire respect In his speech, Mr Serigne Diop, Minister of Justice, declared himself to be particularly happy to preside over this International seminar and to note that president Isnard had accepted Senegal’s invitation to attend. You will encourage debate on the texts of the Ohada, he indicated, which is a positive initiative at a time when a policy is being established in the domain of justice and its institutions. The National Order of Enforcement Agents in Senegal has always been present alongside the Ministry of Justice. Mr Diop emphasised the interest that the President of the Republic of Senegal and his government has in the profession. An enforcement agent should inspire respect and carry out his functions in total safety. The Ohada zone represents considerable progress and constitutes a model that adds to the Minister of Justice. The policy of harmonisation concerns all the continents. He concluded by saying that the fact that all peoples share a common history is imposing itself more and more, after which he presented Jacques Isnard with the distinction of Officer of the national Order of merit, to everybody’s surprise and pleasure. 17 2004 109 Asie | Thaïlande L’UIHJ et une délégation française en Thaïlande A la suite de la visite de la délégation thaïlandaise en France, l’UIHJ et la Chambre nationale française ont été royalement reçue en Thaïlande des 13 au 22 juin 2004. Un accueil exceptionnel Quelques semaines à peine ont passé depuis la visite de la délégation thaïlandaise en France. La Chambre nationale des huissiers de justice française (CNHJ) est soudainement invitée à prendre part à une série de conférences organisées en Thaïlande. C’est tout naturellement que la CNHJ se tourne vers l’UIHJ, qui avait déjà assuré la maîtrise d’œuvre côté français, pour réunir l’équipe qui partira pour cette nouvelle aventure internationale. Tous ont répondu immédiatement favorablement à l’appel du président Isnard : Françoise Andrieux, présidente de la chambre départementale des huissiers de justice des Bouches-du-Rhône, Rose-Marie Bruno, huissier de justice, Mathieu Chardon, membre du Comité de l’UIHJ, René Duperray, secrétaire général de l’UIHJ, Anne Kerisit, membre de l’UIHJ, Bernard Menut, secrétaire du bureau de l’UIHJ et JeanPaul Spinelli, membre du bureau de l’UIHJ. Tout au long du séjour, l’accueil des autorités thaïlandaises a été extraordinaire, à l’image du pays tout entier. Dès son arrivée, la délégation a été reçue par son excellence, Ponghtep Thepkanchana, ministre de la Justice de Thaïlande dans son bureau de Bangkok. Les séminaires, qui se sont déroulés dans divers endroits de Thaïlande, ont donné l’occasion aux intervenants de découvrir, en témoins privilégiés, des aspects de la culture, du patrimoine et de la géographie qui font de la Thaïlande un pays exceptionnel, déroutant, fascinant et attachant. Paysage de la province de Chiang Rai Chiang Rai county landscape Les prémices d’une future collaboration Au cours d’un dîner offert par le ministère de la Justice, M. Thepkanchana a indiqué au président Isnard son ardent désir de voir à terme évoluer la profession d’huissier de justice vers un système libéral. Dans un premier temps, le gouvernement thaïlandais envisage de créer une profession libérale de commissaire-priseur et d’étendre progressivement ce statut libéral aux agents d’exécution. Le président Isnard a indiqué que l’UIHJ soutenait ce projet et désirait y apporter son aide. Cette aide se matérialisera dans un premier temps par un accord de coopération entre le ministère de la Justice de Thaïlande, la direction du service de l’exécution de Thaïlande et l’UIHJ. Si les espoirs de repartir en France avec cet accord signé ne se sont finalement pas concrétisés pour des raisons techniques, la Thaïlande a confirmé depuis à l’UIHJ qu’elle désirait instamment le mettre en place, afin de sceller la base d’une collaboration future et durable. Trois séminaires Les membres de la délégation UIHJ-CNHJ ont participé à trois séminaires internationaux. Au cours de ces manifestations, ils ont présenté les travaux de l’UIHJ ainsi que la profession d’huissier de justice en France, en Europe et dans le monde. Les thèmes des conférences avaient été choisis par les Thaïlandais, s’inspirant de façon étroite avec ceux proposés en France en Asie | Thaïlande versité de la province de Chiang Rai ng Rai county University avril 2004. Le premier séminaire s’est déroulé à Chiang Mai, au Nord de la Thaïlande, devant un parterre d’environ 130 participants comprenant des représentants du ministère de la Justice, des hauts fonctionnaires, des magistrats, des huissiers de justice et des professionnels du droit. Afin de répondre au cahier des charges de ce séminaire exceptionnel (7 ateliers et 19 thèmes), une organisation quasi militaire s’imposait et chaque intervenant s’est attaché à traiter son thème de façon concise et précise. La salle, d’abord timide, a rapidement assailli les intervenants de questions concernant le statut des huissiers de justice dans le monde. Il faut dire que l’équipe présente autour du président Isnard était composée d’huissiers de justice rompus aux conférences, séminaires et séances de formation. Nos confrères français n’ont pas failli à leur mission et ont conquis l’auditoire par leur maîtrise des thèmes et leur grande connaissance de la profession dans le domaine international. Le président Isnard a indiqué que la Thaïlande serait le premier pays asiatique à rejoindre l’UIHJ. Dès lors, il serait possible aux huissiers de justice thaïlandais de voir comment le choses se passent dans les autres pays. « Pour l’UIHJ, a ajouté Jacques Isnard, cela serait une bonne chose que d’avoir un pays comme la Thaïlande en son sein. Cela permettrait d’échanger nos points de vue dans le cadre de cette fameuse globalisation dont on parle tant. Il faut bien prendre conscience que nous devons faire avancer les choses pour que la justice soit 110 2004 17 La délégation française et leurs hôtes The French delegation amidst their hosts plus efficace. Pour envoyer un acte de Paris à Bangkok, il faut quatre mois aujourd’hui. Il faut seulement deux à trois jours entre la France et la Belgique. La justice ne doit plus être critiquée pour sa lenteur. Nous comptons beaucoup sur nos confrères thaïlandais pour faire avancer les choses entre l’Europe et la Thaïlande. » Les deux autres séminaires ont été à l’image du premier. La délégation de l’UIHJ-CNHJ a terminé sa mini tournée de conférences avec le sentiment d’avoir contribué à rapprocher un peu plus les huissiers de justice des divers continents. Visite dans un service de l’exécution La délégation de l’UIHJ-CNHJ a visité le 19 juin le service de l’exécution de la province de Phra Nakhon Si Ayutthaya et a été reçue par son directeur. Chacun a pu longuement discuter avec les membres du service de l’exécution, regarder de près les dossiers et les actes de nos confrères et appréhender ainsi les difficultés rencontrées lors de l’exécution d’une décision de justice en Thaïlande. Finalement, les problèmes sont les mêmes partout : comment localiser le débiteur, comment localiser ses biens, comment le contraindre efficacement à exécuter la décision de justice ? Ce ne sont que les méthodes et l’organisation qui changent. En Thaïlande, la bonne volonté des intervenants est avérée. Ce sont les moyens qui manquent dans ce pays comparable à la France en terme de population et de superficie. 17 2004 111 Une impressionnante vente aux enchères « Vous allez assister à la vente aux enchères d’immeubles de la décennie », avait-on promis. Effectivement, chacun gardera une impression très forte du spectacle qui s’est offert à ses yeux incrédules ce jour là à Bangkok. Des drapeaux et affiches signalent l’événement aux abords du bâtiment. Un catalogue de 400 pages est distribué à chaque visiteur. Dans une grande salle noire de monde, parsemée d’écrans multivision et de caméras à qui nul détail n’échappe, deux femmes commissaires-priseurs se relaient au micro. Le ministre de la Justice est présent et explique au président Isnard la scène presque surréaliste qui se déroule sous ses yeux. La vente de centaines d’immeubles se succède à un rythme effréné. Un entêtant compte à rebours sonore et lumineux égrène les secondes qu’il reste au débiteur pour soulever une contestation et à l’acheteur pour enchérir, dans un suspense sans cesse renouvelé. Chaque bien est minutieusement répertorié. Il figure en détail dans le catalogue et son numéro apparaît à l’écran lorsque vient son tour. Après la vente, l’acquéreur se rend aussitôt dans une autre pièce, où des employés alignés derrière des ordinateurs délivrent les titres de propriété et s’assurent du bon règlement. Des promesses pour l’avenir A l’issue de la vente aux enchères, le délégation a été vivement remerciée par les autorités thaïlandaises rassemblées pour cette émouvante manifestation. Les représentants du ministère de la Justice se sont excusés de ne pouvoir signer immédiatement l’accord de coopération, pour des questions techniques, a-t-on déclaré, mais les contacts seront poursuivis. Effectivement, quelques jours après le retour en France, le ministère de la Justice s’est mis en rapport avec l’UIHJ pour la poursuite de la signature de cet accord qui marquera historiquement et officiellement l’entrée de l’Asie au sein de l’UIHJ. Plan d’accès pour se rendre chez un justiciable How to reach an addressee Asie | Thaïlande The UIHJ and a French delegation in Thailand Further to the visit of the Thai delegation to France, the UIHJ and the French National Chamber received a royal reception when they visited Thailand from 13th to 22nd June 2004. Exceptional Welcome Just a few weeks after the visit of the Thai delegation to France, the French National Chamber of Judicial Officers (CNHJ) was suddenly invited to take part in a series of conferences organised in Thailand. Naturally, the CNHJ looked to the UIHJ, which had already dealt with the organisation in France, to get a team together to take part in this new international adventure. All those concerned immediately accepted the invitation from President Isnard: Françoise Andrieux, President of the County Chamber of Judicial Officers in the Bouches-du-Rhône, Rose-Marie Bruno, judicial officer, Mathieu Chardon, member of the UIHJ Committee, René Duperray, general secretary of the UIHJ, Anne Kerisit, UIHJ member, Bernard Menut, secretary of the UIHJ board and JeanPaul Spinelli, UIHJ board member. Throughout the trip, the welcome extended by the Thai authorities was extraordinary, a reflection of the country as a whole. On arrival, the delegation was received by His Excellency Ponghtep Thepkanchana, Thai Justice Ministry, in his office in Bangkok. The seminars, which were held in various parts of Thailand, gave participants the opportunity of discovering, as privileged guests, the aspects of culture, heritage and geography that make Thailand an exceptional, mysterious, fascinating and touching country. First steps in future cooperation During a dinner given by the Justice Ministry, Mr Thepkanchana told President Isnard of his strong wish to see the profession of judicial officer evolve over time towards a liberal system. The Thai government initially intends to create Asia | Thailand 112 2004 17 Un moyen de transport pratique - A handy transportation a private profession of auctioneers and gradually to extend this private status to enforcement officers. President Isnard indicated that the UIHJ supported this project and would like to offer its support. This assistance will happen, in the first instance, by means of a cooperation agreement between the Thai Justice Ministry, the management of the Thai enforcement department and the UIHJ. Although hopes of returning to France with a signed agreement did not, in the end, come to anything for technical reasons, Thailand has since confirmed to the UIHJ that it would like to set this agreement up as soon as possible, in order to seal the basis for lasting cooperation in the future. Three seminars Members of the UIHJ-CNHJ delegation took part in three international seminars, at which they presented the work of the UIHJ as well as the profession of judicial officer in France, Europe and worldwide. The conference themes had been chosen by the Thai organisers, who took their inspiration from those used in France in April 2004. The first seminar took place in Chiang Mai, in northern Thailand, with 130 participants including representatives from the Justice Ministry, top grade civil servants, judges, judicial officers and legal professionals. In order to meet the specifications of this exceptional seminar (7 workshops and 19 themes), a near-military organisation was imposed, with each speaker endeavouring to deal with his theme as concisely and precisely as possible. The audience, which was initially rather reserved, quickly started to assail the speakers with questions regarding the status of judicial officers worldwide. It must be said that the team present with President Isnard comprised judicial officers who are very used to attending conferences, seminars and training sessions. Our French colleagues did not fail in their mission and won the audience over with their knowledge of the themes addressed and their extensive knowledge of the profession on an international level. President Isnard indicated that Thailand would be the first Asian country to join the UIHJ meaning that Thai bailiffs would then be in a position to see how things are done in other countries. “For the UIJH”, added Jacques Isnard, “it will be a good thing to have a country like Thailand as one of its members. This will enable us to exchange points of view with the context of the famous globalisation that everyone’s talking about. We must be aware that progress must be made to ensure that justice is more efficient. It currently takes four months to send a legal document from Paris to Bangkok, whereas only two or three days are needed between France and Belgium. Justice should no longer be criticised for being slow. We are relying a great deal on our Thai colleagues to ensure that progress is made between Europe and Thailand.” 17 2004 113 The other two seminars were very like the first one. The UIHJ-CNHJ delegation completed its mini round of conferences with the feeling of having contributed to bringing judicial officers from different continents closer together. Visit to an enforcement department The UIHJ-CNHJ delegation visited the enforcement department in Phra Nakhon Si Ayutthaya province on 19th June and was received by the director there. Everyone was able to discuss with members of the enforcement department at great length, to take a close look at the files and documents of our colleagues and to gain a grasp of the difficulties encountered when enforcing a legal decision in Thailand. Actually, problems are the same everywhere: finding a debtor, locating his assets, forcing him efficiently to execute the legal decision. It is only the methods and organisation used that are different. In Thailand officials are clearly doing their best, but resources are lacking in this country which is comparable to France in terms of population and surface area. An impressive auction “You are going to witness the decade’s most important property auction” they told us. And indeed everyone will keep a very strong memory of the spectacle that unfolded before our incredulous eyes that day in Bangkok. Flags and posters hung around the building proclaimed the event. A 400 page catalogue was handed to each Asia | Thailand visitor. In a large hall, bursting at the seams and scattered with multi-vision screens and cameras picking up the slightest detail, two women auctioneers relayed one another at the microphone. The Justice Minster was present and explained to President Isnard the almost surreal scene taking place. The sale of hundreds of buildings happened at frenetic speed. A crazy countdown in sound and lights ticked off the seconds remaining to the debtor to raise a claim and to purchasers to bid, with suspense that was constantly renewed. All the properties were minutely listed and detailed in the catalogue, with the property number appearing on the screen when its turn came. After the sale, the purchaser went immediately to another room where employees lined behind computers were issuing ownership titles and ensuring that payment was made correctly. Promises for the future After the auction, the delegation was thanked profusely by the Thai authorities who were all present for this touching ceremony. Representatives from the Justice Ministry offered their excuses for being unable to sign the cooperation agreement immediately, for technical reasons, they said, but contacts will be continued. Indeed, just a few days after returning to France, the Justice Ministry got in touch with the UIHJ to continue work on the signature of this agreement which will historically and officially mark Asia’s entry into the UIHJ. Dans un délicieux restaurant de poissons - In a delicious fish restaurant Dans l’enceinte du Palais impérial de Bangkok Inside the imperial palace of Bangkok Office d’huissier de justice à Chiang Rai - Enforcement agent office in Chiang Rai Asie | Vietnam 114 2004 17 L’UIHJ à la rencontre du Vietnam Du 31 août au 6 septembre 2004, une délégation de l’UIHJ composée de Jacques Isnard, président, et de Leo Netten, 1er vice-président, a été l’hôte de M. Uong Chu Luu, ministre de la Justice du Vietnam. Vers l’adoption du statut libéral pour les huissiers de justice du Vietnam et l’adhésion à l’UIHJ Un programme très varié comportant cinq rencontres a été proposé à nos deux représentants : - A la direction de l’exécution du ministère de la Justice - A l’académie judiciaire - A la Maison vietnamo française du droit - A Haiphong auprès d’un service de l’exécution - Enfin avec le ministre de la Justice M. Uong Chu Luu. Les discussions ont tourné pour l’essentiel vers l’adoption du statut libéral de l’huissier de justice par le gouvernement vietnamien et l’adhésion du Vietnam à l’UIHJ. Lever les réserves Le projet néanmoins semble rencontrer quelques réserves que le gouvernement s’efforce de lever. Le ministère de la Justice et l’UIHJ, auxquels devrait se joindre la chambre nationale des huissiers de justice française (CNHJ), souhaiteraient mettre sur pied un programme de coopération étalé sur plusieurs années et qui viserait à obtenir de l’UIHJ et de la France, outre une contribution active dans l’élaboration du statut libéral, une expertise pour la confection du code de l’exécution, une assistance technique dans l’aménagement interne des études (techniques modernes, technologie professionnelle, comptabilité, gestion…) et surtout une étroite collaboration dans la réalisation d’un service de formation appropriée. Un accord de coopération pourrait intervenir S’agissant de la création d’un corps d’huissier de à brève échéance de manière à permettre au justice libéral, il semble, aux termes des informaVietnam de bénéficier du statut de membre de l’UIHJ. tions recueillies auprès du service de l’exécution du ministère Sur le fond, on doit convenir de la Justice, que le projet de que les interlocuteurs rencontrés, tant à la direction de création d’un tel corps inspiré l’exécution (M. N’Guyen Van du modèle français soit actuellement à l’étude. Le changeBinh, sous directeur des affaiment de régime pourrait interres internationales, M.Khiem, venir fin 2005, début 2006, directeur du département de à la faveur de la publication l’exécution, M. N’Guyen Than du nouveau Code de l’exécuThuy, sous directeur du départetion qui présenterait quelques ment de l’exécution), que dans similitudes avec les textes franles services judiciaires (M. Ngo çais notamment dans les proMinh Tuan, directeur adjoint cédures d’exécution spéciales du service judiciaire d’Haiphong) et enfin à l’Académie (saisie de meubles, coffre-fort, véhicules…). judiciaire (avec son directeur M. Phan Huu Thu), soutiennent Selon M. Uong Chu Luu, la inconditionnellement le statut profession libérale pourrait libéral de l’huissier de justice, être introduite progressivement ce qui rend l’hypothèse plausible et constitue une avancée avec un première expérience à Jacques Isnard et Leo Netten devant le ministère spectaculaire pour le pays. Ho Chi Minh Ville. de la Justice à Hanoi Jacques Isnard and Leo Netten, in front of the Ministry of Justice in Hanoi. 17 2004 115 Un travail considérable accompli par la France depuis dix ans Il faut encore considérer dans cette affaire le travail considérable accompli depuis 10 ans par nos confrères français et la chambre nationale française pour rapprocher le Vietnam des normes institutionnelles prônées par l’UIHJ. Si les Vietnamiens sont désormais aussi proches du statut libéral, sans doute le devons nous aux conférences, séminaires et stages organisés par le CNHJ française en coopération avec cette admirable institution –aujourd’hui co-dirigée par M. Binh et M. Durand- qu’est la Maison Vietnamofrançaise du droit à Hanoi. Asie | Vietnam Le calendrier préétabli entre les autorités vietnamiennes et l’UIHJ prévoit, des après la signature d’un accord de coopération scellant l’adhésion du Vietnam à l’UIHJ, le lancement d’une campagne de communication auprès des actuels huissiers fonctionnaires en faveur de la profession libérale avec l’aide de la France et de l’UIHJ. Une date a été arrêtée pour le démarrage : juin 2005. Avec le Japon et la Thaïlande, l’UIHJ se lance dans un vrai challenge avec l’Asie. UIHJ meets with Vietnam From 31st August to 6th September, an UIHJ delegation comprising its President Jacques Isnard and its 1st Vice-President, Leo Netten, was the guest of Mr Uong Chu Luu the Vietnamese justice ministry. Towards the adoption of a private status for Vietnamese enforcement agents and membership to the UIHJ Our two representatives were offered an extremely varied programme of five meetings: - At the enforcements department of the Justice Ministry - At the law academy - At the Franco Vietnamese Law Centre - In Haiphong with an enforcements office - And finally, with the justice ministry Mr Uong Chu Luu. Discussions dealt mainly with the adoption of private status for judicial officers by the Vietnamese government, and Vietnam’s membership of the UIHJ. In terms of the creation of a private body of judicial officers, it would appear, after obtaining all the information from the enforcements department at the ministry of justice, that a plan for the creation of such a body inspired by the French model is being studied. The change in status could take place by the end of 2005 or beginning of 2006, with the publication of a new enforcements code that would have some similarities with French texts, particularly with regard to special enforcement procedures (seizure of furniture, safes, vehicles, etc.). According to Mr Uong Chu Luu, justice minister, the private profession could be introduced gradually, with an initial experience in Ho Chi Minh City. Remove some reservations Nevertheless, the project would appear to be encountering some reservations, which the government is endeavouring to remove. The Justice Ministry and the UIHJ, to be joined by the French chamber, would like to set up a cooperation programme over several years, which would aim to obtain from the UIHJ and France, in addition to an active contribution in the creation of the private professional status, expertise in the drawing up of the enforcement code, technical assistance with internal equipment of offices (modern techniques, professional technology, accounts, management, etc.) and particularly close collaboration with the creation of an appropriate training service. A cooperation agreement could be signed within a very short period of time, so as to enable Vietnam to benefit from UIHJ member status. Overall, it must be said that the people met, both at the enforcements department (Mr N’Guyen Van Binh assistant director for international affairs, Mr Khiem, director of the enforcements Asia | Vietnam department, Mr N’Guyen Than Thuy, assistant director of the enforcements department) and in the judicial department (Mr Ngo Minh Tuan, assistant director of the judicial department in Haiphong) and finally at the Law Academy (with its director, Mr Phan Huu Thu), all support the private status of judicial officer unconditionally, making the possibility plausible and representing spectacular progress for the country. A considerable work accomplished by France In this matter, one should also be aware of the considerable amount of work accomplished over the past 10 years by our French colleagues and by the French National Chamber, in bringing Vietnam closer into line with the institutional standards advocated by the UIHJ. The fact that the Vietnamese are now so close to changing to private status is doubtless due to the conferences, seminar and courses organised by the French CNHJ in cooperation with an admirable institution, the Franco-Vietnamese Law Centre in Hanoi, which is currently co-directed by Mr Binh and Mr Durand. The timetable pre-established by the Vietnamese authorities and the UIHJ provides, right from the signature of a cooperation agreement sealing Vietnam’s membership of the Union, for the launch of an advertising campaign aimed at current civil servant judicial officers, in favour of private status, with the assistance of France and the UIHJ. A start-up date has now been set: June 2005. Along with Japan and Thailand, the UIHJ is launching a real challenge in Asia. 116 Le Thi Kim Dung N’Guyen Than,k Thuy, Le Thua Ha L’Opéra de Hanoi - The Hanoi Opera Un village dans le Nord du Vietnam - A village in North Vietnam 2004 17 17 2004 117 Amériques | Québec Les huissiers de justice du Québec ont déjà leur « Allée des huissiers »… Ils ont maintenant leur « Signatures ». « Signatures », œuvre de l’artiste Marie-France Brière et placée dans l’allée des huissiers a été inaugurée le 3 novembre 2003. Le 3 novembre 2003, Alan Horic, président de la Chambre des huissiers de justice du Québec, Marc Bellemare, ministre de la Justice du Québec, et Michel Prescott, vice-président du comité exécutif de la ville de Montréal et représentant personnel du maire, ont procédé, en présence de nombreux dignitaires et invités réunis pour la circonstance, au dévoilement de « Signatures », une œuvre de l’artiste montréalaise Marie-France Brière, placée dans l’Allée des huissiers, un passage piétonnier reliant la rue Saint-Antoine à la rue Notre-Dame du côté Est du Palais de justice de Montréal. L’allée des huissiers Rappelons que l’inauguration de l’Allée des huissiers fut l’une des manifestations-clés du XIIe congrès de l’UIHJ,à Montréal le 16 juillet 1985 sous la présidence de son président, Francis Aribaut. Ce passage routier, qui a perdu sa vocation carrossable, était autrefois connu sous le nom de Côte Saint-Gabriel. Les huissiers l’employaient quotidiennement pour aller déposer en cour, ou en retirer, les divers documents pertinents à leurs tâches. Aire de repos disponible aux employés et aux usagers du palais de justice, il s’impose comme un trait d’union entre l’ancien et le vieux Montréal. Une telle idée de nommer un passage en souvenir des premiers huissiers de la Nouvelle-France et de rappeler l’importante participation des huissiers à la vie et à l’histoire de Montréal et du Québec, vient d’André Mathieu qui, avec Gilles Boisvert, en assurèrent la réalisation. C’est d’ailleurs à la suite de nombreux déplacements, dont l’un effectué en 1983, que notre confrère Mathieu découvrit soudainement la rue des huissiers située à Neuilly-sur-Seine, en France… Il n’en fallu pas davantage pour qu’il suggère l’idée au Comité organisateur du congrès international de 1985 (COCI ’85), qui l’accepta à l’unanimité. Cette rue, nommée jadis chemin des Huissiers, tire son origine de l’ancienne corporation des huissiers de France qui y avait installé des boutiques et des ateliers pour le travail du bois. Il s’agissait alors d’ouvriers menuisiers et d’ébénistes spécialisés dans la fabrication des boiseries et des portes, également appelées « huis », d’où vient l’étymologie du mot « huissier », terme que l’on retrouve dans l’expression « huis clos ». Ainsi, le seul endroit public au monde nommé en l’honneur des huissiers de justice en leur qualité d’officiers de justice, se trouve donc à Montréal, et les confrères étrangers de passage en nos murs ne manquent pas de s’y faire photographier. Ailleurs, il faut se rendre sur la place de la Cathédrale à Auxerre en France, pour admirer la statue de l’huissier Guillaume Roussel, mieux connu sous le nom de Cadet Roussel. « Signatures » La réfection majeure de l’Allée des huissiers entreprise il y a plus d’un an, a été complétée par la plantation d’arbustes ornementaux et l’installation d’un mobilier urbain propice à la détente. Elle vient d’être couronnée par le dévoilement de « Signatures », qui conservera pour toujours la mémoire des signatures des huissiers Jean de Saint-Père (1648-1651), Michel Le Pailleur (1703-1730) et de Jean Baptiste Decoste. S’inspirant des auteurs Marcel Dymant et André Mathieu, l’artiste a parcouru, à l’instar de notre confrère québécois, d’imposants registres à la couverture brune conservés aux Archives nationales du Québec et contenant les actes des huissiers coloniaux répertoriés depuis la création de Montréal. L’ensemble est composé, comme le rappelait l’artiste : « de trois éléments empruntant au livre ouvert une disposition volumétrique triangulaire. Des pans d’acier se dressent à la verticale Amériques | Québec 118 2004 17 © Sophie d’Ayron, photographe © Sophie d’Ayron, photographe Dévoilement du constat commémoratif de l’inauguration par le vice-président du Comité exécutif de la Ville de Montréal, Monsieur Michel Prescott et l’artiste Marie-France Brière en présence du ministre de la Justice du Québec Monsieur Marc Bellemare et le président de la Chambre Monsieur Alan Horic. Unveiling of the commemoration of the launch. Autour de l’animateur Ronald Dubé, l’artiste Marie-France Brière, le ministre de la Justice du Québec, Marc Bellemare, ministre de la Justice, M. Alan Horic, président de la Chambre, et M. Michel Prescott, vice-président du Comité exécutif de la ville de Montréal Around the promotor Ronald Dubé, the artist, Marie-France Brière, Mr Marc Bellemare, minister of Justice, Mr Alain Horic, president of the National chamber, and Mr Michel Prescott, Vice-president of the Executive Committee of the city of Montréal cadrant les pages de marbre blanc. Chacun des livres portant une signature, un relief presque abstrait, sculpté dans la matière rappelant le papier et travaille le contour de la signature enveloppant ainsi la calligraphie de chacun de ces valeureux huissiers ayant pratiqué à l’époque de Ville-Marie, le Montréal d’aujourd’hui ». Une artiste québecquoise Marie-France Brière vit et travaille à Montréal. Elle est titulaire d’une maîtrise en arts plastiques de l’Université du Québec à Montréal. Sur le plan individuel, ses œuvres furent exposées dans plusieurs villes du Québec, notamment à la galerie d’art du centre culturel de l’Université de Sherbrooke, au centre d’exposition de SaintHyacinthe, et dans plusieurs galeries de Hull, Québec et Montréal. Ses œuvres ornent également le Musée ferroviaire canadien à Saint-Constant ; la salle André Mathieu à Laval, le Pavillon Albert-Prévost de l’hôpital Sacré-Cœur de Montréal, la Cinémathèque québécoise à Montréal, le Musée des arts et traditions populaires du Québec, et bien d’autres lieux aussi prestigieux les uns que les autres. Elle enseigne à l’atelier de sculpture de l’UQÀM et fut membre du jury pour l’attribution des bourses au Conseil des arts et des lettres du Québec. En 1996, elle est récipiendaire du prix Louis Comtois de la ville de Montréal. Elle est en outre boursière du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du ministère de la Culture du Québec, du ministère des affaires culturelles du Québec. Finalement, le répertoire des ouvrages traitant de ses œuvres constitue une importante bibliographie. Jean de Saint-Père exercera sa profession de janvier 1648 à juillet 1651 et du 10 avril 1655 à son assassinat en octobre 1657. Il sera au Canada, de l’histoire de Ville-Marie, le premier huissier, greffier et notaire. Michel Le Pailleur débuta sa carrière d’huissier à Québec. En 1703, il vint s’établir à Montréal en qualité d’huissier supérieur. Il exerça jusqu’en 1730. Il fut successivement et parfois concurremment huissier, notaire royal, geôlier, procureur postulant, greffier intérimaire, substitut du procureur du roi et lieutenant général civil et criminel intérimaire. Jean Baptiste Decoste devint quant à lui huissier audiencier en 1733, il conserva ce poste jusqu’à la conquête. Plusieurs actes signés de sa main sont aujourd’hui conservés aux Archives nationales du Québec. 17 2004 119 Amériques | Québec The enforcement agents or ‘huissiers’ of Quebec already have their own ‘Allée des huissiers’… They now have their very own ‘Signatures’. ‘Signatures’, a work by the artist Marie-France Brière and placed in the ‘Allée des huissiers’, was unveiled on the 3rd of November 2003. On the 3rd of November 2003, Alan Horic, presMathieu who, along with Gilles Boisvert, turned ident of the Chamber of Enforcement Agents of the idea into reality. Indeed it was thanks to Quebec, Marc Bellemare, minister of Justice for his business trips, in particular one in 1983, Quebec, and Michel Prescott, Vice President of that our colleague Mathieu suddenly discovered the executive committee of the the existence of the ‘rue des city of Montreal and personal huissiers’ located in Neuillyrepresentative of the mayor, in sur-Seine, France… He didn’t the presence of various digneed any more encouragenitaries and guests gathered ment to suggest the idea to the for the occasion, unveiled the organisational committee of the painting ‘Signatures’, the work International Congress 1985 of an artist from Montreal (COCI ’85), and it was unanimously accepted. This street, Marie-France Brière, placed formerly called the ‘chemin in the ‘Allée des huissiers’, a des Huissiers’, takes its origins pedestrian walkway linking from the ancient guild of ‘huisthe ‘rue Saint-Antoine’ with © Sophie d’Ayron, photographe siers’ of France, which set up the ‘rue Notre-Dame’ on the a number of boutiques and east side of the Montreal law M. Marc Bellemare, ministre de la Justice du workshops for wood crafting courts. Québec - Justice minister of Quebec there. At the time the passageway housed the workshops of The ‘Allée des huissiers’ carpenters, joiners and cabinetmakers specialisWe should remember that the inauguration of the ing in wainscoting and in doors, which were also ‘Allée des huissiers’ was one of the key events known as ‘huis’ in the ancient French of the time. of the 12th UIHJ congress, held in Montreal on Hence the etymology of the word ‘huissier’, and the 16th of July 1985 and directed by president Francis Aribaut. This ancient roadway, no a term that reappears in the French expression longer suitable for vehicles, was formerly known ‘huis clos’, which literally means ‘closed doors’ as ‘Côte Saint-Gabriel’. In the past enforcement and signifies a hearing that it not open to the public. agents used it daily for the journey to or from the courts to take or collect the various judicial So, the only public place in the world named in documents necessary for their tasks. Today it is honour of enforcement agents in their capacity as available for employees and all those visiting the officers of justice is located in Montreal, and our law courts and functions as a link between the colleagues visiting from abroad rarely miss the Montreal of old and the new Montreal. opportunity to be photographed there. Another The idea of naming the passageway in memory place to visit is Cathedral Square in Auxerre, of the first enforcement agents of ‘la NouvelleFrance, where you can admire the statue of the France’ and to honour the important role of the ‘huissier de justice’ Guillaume Roussel, better enforcement agents in the life and the history known as ‘Cadet Roussel’. of Montreal and Quebec, was that of André Amériques | Québec 120 2004 17 ‘Signatures’ The major repair work on the ‘Allée des huissiers’, which began over a year ago, was completed by the planting of several ornamental shrubs and the addition of urban furniture to encourage people to sit and relax in the street. An extra dimension has just been added with the unveiling of ‘Signatures’, which will conserve for posterity the memory of the signatures of the ‘huissiers de justice’ Jean de Saint-Père (1648-1651), Michel Le Pailleur (1703-1730) and Jean Baptiste Decoste. Taking her inspiration from the authors Marcel Dymant and André Mathieu, and following in the footsteps of our colleague from Quebec, the artist delved into the imposing registers with their brown covers kept in the National Archives of Quebec and containing the acts of the colonial ‘huissiers’recorded since the creation of Montreal. The work itself is made up, as the artist declared: «of three elements that reflect the triangular volumetric of the open book. Stretches of steel rise vertically and frame the white marble pages. Each of the books has a signature, an almost abstract relief, sculpted in a material like paper and working the contour of the signature and thereby enveloping the calligraphy of each of these valiant ‘huissiers’ who worked at the time of Ville-Marie, which is the Montreal of today». An artist of Quebec Marie-France Brière lives and works in Montreal. She has a Masters degree in plastic arts from the University of Quebec in Montreal. Her works are on show in several towns around Quebec, notably at the art gallery of the cultural centre of the University of Sherbrooke, at the Saint-Hyacinthe exhibition centre, and in several galleries in Hull, Quebec and Montreal. Her works can also be found in the Canadian Railway Museum in Saint-Constant; the André Mathieu Hall in Laval, the Albert-Prévost Pavillion of the Sacré-Cœur Hospital in Montreal, the Quebec Cinematheque in Montreal, the Museum of Quebec Culture, and many other equally prestigious locations. She teaches at the sculpture workshop of the UQÀM and was a member of the jury in the allocation of bursaries at the Council of arts and literature of Quebec. In 1996, she received the Louis Comtois prize awarded by the city of Montreal. She also receives grants from the Canadian Arts Council, the Council of arts and literature of Quebec, the Ministry of Culture of Quebec, and the Ministry of Cultural Affairs of Quebec. Finally, the repertoire of books covering her works constitutes a large bibliography. Jean de Saint-Père represented the profession from January 1648 to July 1651 and from the 10th of April 1655 until his assassination in October 1657. He was to be the first enforcement agent, court clerk and notary in Canada, according to the history of Ville-Marie (the former name of the city of Montreal). L’œuvre « Signatures » et l’artiste Marie-France Brière, entourés, de gauche à droite, du président Alan Horic et des confrères André Bizier, Guy Aidans, André Mathieu, Gilles Boisvert et Ronald Dubé. The masterpiece «signatures» and the artist, Marie-France Brière, surrounded by Alan Horic, president of the national chamber, and André Bizier, Guy Aidans, André Mathieu, Gilles Boisvert and Ronald Dubé. Michel Le Pailleur began his career as enforcement agent in Quebec. In 1703, he established himself in Montreal as a senior enforcement agent or ‘huissier’. He worked until 1730. He was successively and sometimes simultaneously enforcement agent, royal notary, jailer, postulant prosecutor, part-time clerk of the court, substitute Crown prosecutor and part-time civil and criminal general lieutenant. Jean Baptiste Decoste became a court usher in 1733 and would keep this position until the conquest. Several acts/judicial document signed by his hand are today conserved in the National Archives in Quebec. © Sophie d’Ayron, photographe 17 2004 121 Amériques | Etats-Unis L’UIHJ, en sa qualité d’OING, participait à la 57e assemblée générale de l’ONU à New-York des 8 au 10 septembre 2004 La conférence, qui avait pour thème « Les objectifs du millénaire pour le développement, la société civile passe à l’action », a rassemblé environ 2 700 représentants de plus de 700 organisations non gouvernementales. que les buts se réalisent, mais bien Combattre la pauvreté dans chaque pays par les efforts des « Il n’y a plus de temps à perdre pour gouvernements et du peuple. mettre fin à la pauvreté extrême dans Présidant la session d’ouverture, le monde afin d’ouvrir sur un chele sous secrétaire général pour la min plus humanitaire et plus juste », communication et l’information au c’est en ces termes que le secrétaire public, M. Shashi Tharoor, déclara général Kofi Annan s’adressant à aux participants n’avoir aucun doute l’auditoire par vidéo conférence a au sujet de leur impact positif sur le procédé à l’ouverture de la 57e contravail des Nations Unies. Bien qu’il férence annuelle des ONG, visant à reste encore beaucoup de problèmobiliser un plus large soutien public pour combattre la pauvreté globale mes réels à régler, plusieurs points dans le monde notamment convenu ont été résolus. Là où avaient été au sommet du millénium lors des décidés certaines améliorations, celLe theme de la 57e conference engagements décidés par la société The theme for the 57th conference les-ci se sont véritablement réalisés civile lors des assises de l’an 2000 en réduisant la pauvreté extrême et où l’UIHJ était aussi présente. Précisant que partout dans en prolongeant notamment l’accès à l’éducation primaire le monde les gens souhaitent avoir une chance juste pour dans beaucoup de régions du monde. Si les buts ne sont eux-mêmes et leurs enfants, le secrétaire général ajoutait pas toujours atteints, il ne faut surtout pas jeter l’éponge. Il que : « si les buts n’étaient pas rencontrés, nous tous serons existe souvent plus qu’une seule possibilité. Cependant, de plus pauvres ». Les engagements du millenium étaient plus grandes ressources s’avèrent nécessaires tant domesmesurables, avaient recueilli l’appui politique sans précétiques et externes que celles des gouvernements. Le secteur dent, et étaient réalisables. Pour leur part, les ONG. ont pu privé et la société civile devraient , quant à eux, maintenir leurs buts et augmenter leurs efforts. être fières de leurs contributions. Elles avaient fait pression sur des gouvernements de respecter leurs engagements et avaient ainsi introduit le vrai changement dans la vie des L’UIHJ passe à l’action personnes. Affirmant en premier lieu que sans société civile, Terminons en précisant que l’UIHJ, dans sa sphère spéciil n’y aurait eu aucun but de développement du millénium. fique, passe aussi à l’action et aide grandement plusieurs pays à se réaliser par l’échange d’idées, par l’établisseTransformer le visage de la coopération ment en étroite collaboration d’écoles de droit processuel, globale mondiale de séminaires et de conférences spécifiques développant Par ailleurs, la coordonnatrice exécutive du secrétaire ainsi le droit civil processuel et l’exécution interne propre général pour la campagne pour le développement des à chaque démocratie et souvent peu élaboré en certains buts du millenium, Mme Éveline Herfkens, a indiqué que points du globe -voire même absent- d’un processus judila société civile avait insisté pour une approche spécifique ciaire normalisé et qui régularise quotidiennement les rapsur les droits humains, demandant et réclamant avec force ports des citoyens entre eux le plus harmonieusement posune participation active des gouvernements. Ces buts ont sible. Par ces apports, l’UIHJ participe ainsi à l’élaboration transformé le visage de la coopération globale mondiale souhaitée par l’ONU à une société humaine et plus juste sur le développement. Pays après pays, la société civile pour un mieux être et un meilleur avenir de la collectivité à stimule l’action. Après tout, ce n’est pas aux Nations unies l’intérieur de la société civile. Amériques | USA 122 2004 17 UIHJ, in its capacity as NGO, took part in the 57th general assembly of the United Nations in New York, 8-10 September 2004 The conference, entitled: “millennium development goals - Civil society take action” gathered with approximately 2,700 representatives of more than 700 nongovernmental organizations. Fight poverty “There was no time to lose in ending extreme poverty and putting the world on a more human and just path”, Secretary-General Kofi Annan said today addressing the audience by video conference upon the opening of the fifty-seventh Annual Conference of NGOs, this year aimed at mobilizing broader public support for the global antipoverty goals, agreed at the 2000 Millennium Summit for which the UIHJ was also present. “People everywhere wanted a fair chance for themselves and their children”, the SecretaryGeneral said, adding that: ”if the Goals were not met, we will all be poorer”. The Goals were different from other bold, yet unmet, pledges – the Goals were measurable, had garnered unprecedented political support, and were achievable. For their part, NGO’s could be proud of their contributions. They had put pressure on governments to deliver on their commitments and had brought real change into people’s lives. Transforming the face of global development cooperation Asserting that without civil society there would have been no Millennium Development Goals in the first place, the Secretary-General’s Executive Coordinator for the Millennium Development Goals Campaign, Eveline Herfkens, said that civil society had insisted on a rights-based approach, demanding government action and claiming participation. The Goals had transformed the face of global development cooperation worldwide. Country after country, it had been civil society spurring action. After all, it was not at the United Nations that the Goals would be achieved, but in each country through the efforts of the governments and the people. Chairing the opening session, the UnderSecretary-General for Communication and Public Information, Mr Shashi Tharoor, told participants to have no doubt about their positive impact on the work of the United Nations. Although, there was still some way to go before the real problems the Goals were designed to address had been resolved, there had been genuine improvements, including in reducing extreme poverty and extending access to primary education in many regions of the world. If the Goals were to be more than a mere possibility, however, greater resources were needed from both domestic and external sources, and governments, the private sector and civil society would have to maintain their focus and increase their efforts. UIHJ takes action Let us finish by specifying that the UIHJ, country by country and in its specific sphere, also largely helps several countries to achieve their goals by carrying out its duties by the exchange of ideas, establishment and cooperation of law school, seminars and specific conferences thus developing their processual civil law and of execution rights proper to each democracy and who on a daily basis regularizes the citizens actions in and within each of them, the whole the most harmoniously possible. Thus, by these contributions the UIHJ takes part for a greater development inside the civil society. Devant l’ONU In front of UNO E T I S U A E V U O N J H I U ’ L E D T E INTERN E T I S B E W W E N Retrouvez toute l’actualité de l’UIHJ sur… All the news on… uihj.com
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