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« Un bon journal, c’est une nation qui se parle à elle-même ». N° 1 du 14 au 20 avril 2016 REMANIEMENT MODIBO KEÏTA, ENVERS ET CONTRE TOUT SANTÉ ATTENTION AUX IRA ! API MALI L’INVESTISSEUR NATIONAL, UN ENJEU STRATÉGIQUE guillaume soro “accÉlÉrer le processus” Le secrétaire général du MAA livre son analyse sur la mise en oeuvre de l’accord, ses doutes et ses espoirs pour le Mali. Interview exclusive. GRATUIT GRATUIT Ne peut être vendu Ne peut être vendu Journal d’Abidjan - l’Hebdo Focus N° 00 du 18 avril 2016 édito Diplomatie footbalistique E t si le véritable objectif de la mission en Côte d’Ivoire de Yu Zengsheng, président du Sénat chinois, n’était autre que de venir prospecter le marché du football ivoirien ? La question mérite d’être posée, tant la Chine a fait du développement du sport roi une priorité nationale. À l’origine de ce « nouveau bond en avant », la passion du président Xi Jinping pour le ballon rond, et ce malgré la modeste 96ème place qu’occupe son pays dans le classement FIFA, où la Côte d’Ivoire figure elle au 34ème rang. Depuis plusieurs années, ce sont des millions d’euros qui sont investis par des clubs chinois, dont le niveau est plutôt bas, pour attirer sur leurs pelouses les crampons des stars mondiales du football. Le Français Nicolas Anelka, la Camerounais Samuel Eto’o, le Malien Seydou Keïta, la star nationale Didier Drogba, ou plus récemment les Brésiliens Texera et Ramirez, ont été « achetés » pour contribuer à tirer vers le haut le championnat local. Contre des salaires mirobolants difficiles à refuser, surtout pour les joueurs en fin de carrière, ils sont censés aider à l’émergence de futures stars chinoises du ballon rond. Après avoir taclé tous ses rivaux en matière de population, d’armée, et de poids économique, la Chine a donc décidé d’investir le sport pour asseoir sa puissance mondiale. Non pas parce que c’est un secteur économiquement viable, mais parce que c’est un véritable moyen d’entretenir la fibre patriotique nationale, et un formidable instrument d’influence à l’échelle planétaire. On ne sait pas si Yu Zengsheng et Alassane Ouattara ont évoqué le sujet lors de leur entrevue, mais il faut dire qu’étant une pépinière de talents en Afrique, la Côte d’Ivoire pourrait tirer son épingle du match. Youssouf BAMBA 3 LE CHIFFRE 3 500 fonctionnaires ivoirens iront à la retraite en 2016, a indiqué le ministre de la Fonction publique, Pascal Kouakou Abinan. RENDEZ-VOUS ILS ONT DIT... • «Le Reggae est une musique de combat. Mais ce n’est pas un combat pour la haine, ni par les armes de destruction massive mais, un combat par la musique, la culture. Un combat qui rassemble et élève les cœurs ». Maurice Kacou Bandaman, le 7 avril. • « Dans un couple, lorsque vous perdez un enfant, au lieu de passer le temps à vous lamenter, vous devriez plutôt vous regarder par amour et faire un nouvel enfant ». Beta Simon, à propos de la réconciliation en Côte d’Ivoire le 8 avril. • « Personne ne nous fera donc de leçons sur la reconnaissance, la gratitude et la loyauté ». Guillaume Soro, en réponse à ses détracteurs le 6 avril. 16 avril : Célébration des 20 ans de carrière de Yodé et Siro- Palais de la culture Du 19 au 20 avril : Impact Musique Conférence #2- Institut Français d’Abidjan Du 19 au 24 avril : Festival des musiques d’Anoumabo (Femua) urbaines Du 20 au 24 avril : Salon International du Tourisme d’Abidjan (Sita) - Heden Golf Hôtel un jour une date 11 avril 2011 : Fin de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire UP Focus Jean - Louis Billon, ministre du commerce a été honoré en tant que fils du village de Grand Bouboury avec pour nom ‘’Cess NGi’’. Ce nom signifie petit-fils du fondateur du village. DOWN 2 Le FC Barcelone, champion d’Europe en titre, éliminé le 13 avril par l’Atletico Madrid (2-0), lors du quart de finale retour de l’édition 2016. LA PHOTO DE LA SEMAINE Vidéo récente de 15 des 200 jeunes filles enlevées à Chibok (Nord du Nigeria) par Boko Haram, il y a 2 ans jours pour jours. 4 Évènement Journal d’Abidjan - l’Hebdo Évènement N° 00 du 18 avril 2016 3 QUESTIONS À Reconfiguration de l’échiquier politique ? À l’approche d’élections législatives programmées, qui pourraient faire émerger une nouvelle carte électorale de la Côte d’Ivoire, l’heure est aux grandes manœuvres, dans chaque camp. Du côté de la majorité, les deux principales formations politiques que sont le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) et le Rassemblement des républicains (RDR), semblent aller sur la voix d’une réunification, alors que l’opposition paraît plus divisée que jamais, surtout depuis le scrutin présidentiel d’octobre 2015. Le projet de création d’un statut de chef de file de l’opposition adopté par le gouvernement risque en outre de la fracturer d’avantage. Geoffroy-Julien Kouao Juriste et analyste politique 1 E Fusion PDCI-RDR ? Devant tous les responsables du PDCI réunis au siège à Abidjan le 9 avril, et en présence des frondeurs Amara Essy et Charles Konan Banny, qui s’étaient opposés au mot d’ordre d’alignement derrière Alassane Ouattara dès le premier tour de la présidentielle d’octobre 2015, le président du parti, Henri Konan-Bédié, a été on ne peut plus clair. « 70 ans, c’est l’âge de la sagesse. Il nous faut ramener dans la maison du père, les frères qui en étaient partis en nous engageant dans un processus de création d’un parti unifié qui est seul capable de nous éviter d’autres mésaventures », a t-il déclaré. Pour de nombreux observateurs, le parti unifié constitué donc du PDCI, du RDR et des deux autres formations devrait prochainement voir le jour en septembre prochain, et s’appeler tout simplement le RHDP, comme l’a lui même affirmé Bédié il y a plusieurs semaines. Pas si certain pour d’autres, car au sein du plus vieux parti africain, créé en 1956 par Félix Houphouet Boigny, beaucoup s’inquiètent d’une « possible mort du PDCI », au profit du RDR incarné par le chef de l’État Alassane Ouattara. Un risque balayé par Henri Konan Bédié, qui a promis « de ne pas le brader ». Chef de l’opposition : piège ou aubaine ? Du côté de l’opposition, le Front populaire ivoirien (FPI), fondé par l’ancien ’’ Les présidents Ouattara et Bédié devront décider s’ils scellent, ou pas, leur alliance à travers la fusion de leurs partis. tiser avec le chef de l’Etat Ouattara, autrement dit, d’incarner une opposition trop « molle ». C’est aussi l’avis d’autres partis de l’opposition, notamment Liberté et démocratie pour la république (LIDER) créé par Mamadou Koulibaly, ancien président de l’Assemblée nationale (2001-2012) et transfuge du FPI, Rassemblement pour la paix (RPP), un parti de centre libéral, aujourd’hui membre du Cadre pour la restauration nationale et la démocratie (CRED), aux côtés de l’Union républicaine pour la démocratie (URD) de Danièle Boni-Claverie et l’Union des sociaux-démocrates (USD) d’Henri Niava. Conscient de cette fragilité de l’opposi- Nous ne pouvons accepter qu’on veuille nous imposer un chef de file désigné par le pouvoir. président Laurent Gbagbo, semble bien orphelin de ce dernier, actuellement jugé à La Haye. Ces héritiers se déchirent et la candidature de son président Pascal Affi N’guessan à la présidentielle de l’an dernier, où il est arrivé 2ème avec moins de 10% des voix, n’a pas fait l’unanimité. Les membres frondeurs, conduits par Aboudramane Sangaré, l’un des co-fondateurs du parti, reprochent à l’ancien Premier ministre « Affi » de pac- tion, le pouvoir enfonce le clou en sortant de son chapeau un projet de loi portant création du statut de chef de l’opposition, adopté lors du Conseil des ministres du 6 avril. Une manière de piéger les différents partis de l’opposition, car ce projet indique que « le chef de file de l’opposition est celui qui est arrivé en deuxième position lors de l’élection présidentielle ». Un poste qui échoit donc à Pascal Affi N’guessan, au grand dam de Danièle Boni-Claverie : « nous ne pouvons accepter 1956 : Création par Félix Houphouet Boigny du PDCI-RDA, né du Syndicat agricole africain de Côte d’Ivoire. 1982: Création dans la clandestinité du FPI 1994 : Création du RDR par Djeni Kobina 1999 : Alassane Ouattara prend la présidence du RDR, de nombreux cadres du PDCI le rejoignent 2005 : Création du RHDP 2011 : Création du LIDER par Mamadou Koulibaly, avec d’autres transfuges du FPI qu’on veuille nous imposer un chef de file désigné par le pouvoir. Une telle mesure apparaîtrait comme un habit taillé sur mesure pour une seule personne. Nous refusons cette immixtion dans une décision Qui peut réconcilier la famille FPI ? À l’évidence, c’est Laurent Gbagbo qui peut aujourd’hui ramener l’unité et la concorde dans la maison frontiste, d’autant plus que les deux tendances antagonistes affirment agir dans son intérêt, c’est-à-dire pour sa libération. Et dans leurs discours, Affi et Sangaré reconnaissent son autorité morale et politique. Tony NAHOUNOUX n attendant les élections législatives programmées pour la fin de l’année, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a su consolider sa majorité autour du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), du Rassemblement des républicains (RDR), de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) et du Mouvement des forces d’avenir (MFA), les quatre partis qui le composent. Coalition libérale portée sur les fonts baptismaux à Paris, au plus fort de la crise politico-militaire pendant le régime de Laurent Gbagbo, elle est sortie victorieuse du scrutin présidentiel l’ayant opposée à la LMP (La mouvance présidentielle), dont l’aboutissement a été l’élection à la présidence Alassane Ouattara, chef du RDR. Au moment où le PDCI, l’un des membres éminents de la coalition au pouvoir, célèbre son 70ème anniversaire, la question sur toutes les lèvres et de savoir si il va, ou pas, fusionner avec le RDR, qui en est issu. 5 exclusivement réservée à l’opposition ». Quant à Mamadou Koulibaly, il conteste carrément “la création d’un chef de file de l’opposition, qui n’a aucun sens dans le régime présidentiel adopté par la Côte d’Ivoire. En plus, il appartient à l’opposition elle-même de se trouver un chef’ Malgré ces désaccords, il ne fait aucun doute que le projet sera voté par un parlement dominé par le RHDP. Raison pour laquelle d’aucuns vont jusqu’à penser que c’est là l’occasion pour l’opposition de s’unir autour d’un chef et de parler d’une seule voix face à une majorité hégémonique. Car tous ont en ligne de mire les prochaines élections législatives. Couplées avec les élections communales et régionales, comme projette de le faire le gouvernement, elle pourraient entraîner un « raz de marée RHDP », si la fusion a lieu avant, ou une bonne résistance de l’opposition, si cette dernière parvient à surmonter ses divisions. Quoiqu’il en soit, le paysage politique ivoirien ne saurait rester figé, car en filigrane des batailles actuelles, se profile la question de la succession du président Ouattara. Donnez votre avis sur 2 Quelles méthodes pour y parvenir ? M. Gbagbo doit rompre avec le silence et dire clairement aux uns et aux autres la nécessité de la réconciliation entre les militants du FPI et les aider à définir le statut politique et le rôle que chacun des cadres doit jouer au sein du parti. Étant à la Haye, il peut s’exprimer ou le faire à travers son porte-parole. Son silence alimente davantage l’implosion du parti. 3 Quand faut-il le faire ? Le plus tôt serait le mieux pour le FPI. Parce que chaque jour qui passe, l’actualité et les contingences politiques approfondissent le fossé entre Affi et Sangaré. Le projet de loi relatif au statut du chef de file de l’opposition montre bien que le pouvoir ne boude pas son plaisir de voir la principale force de l’opposition divisée, lui laissant ainsi un boulevard de gouvernance. Et c’est de bonne guerre. 6 Évènement Journal d’Abidjan - l’Hebdo Affi vs Sangaré : la réconciliation par la médiation Agni Longtemps attendue, la réconciliation au sein du Front populaire ivoirien (FPI) tarde à venir, faute d’émissaires ou de bonnes volontés susceptibles d’aplanir les divergences liées à des prises de position antagonistes. L Jean-Philippe D’ABZAC a réconciliation entre les deux tendances du FPI, l’une dure, représentée par Aboudramane Sangaré, ancien ministre des affaires étrangères sous Laurent Gbagbo, et l’autre modérée, dont le leader est Pascal Affi N’guessan, ancien Premier ministre (20002003) et président du parti, ne parait pas impossible. Candidat du parti lors de l’élection présidentielle d’octobre 2015, ce dernier s’était opposé à toute une frange de sa formation, plutôt favorable à un boycott. Résultat : l’ingénieur Affi est arrivé second avec seulement 9,29% des voix. Malgré les dissensions entre les deux camps, des velléités d’unité ont été manifestées, dévoilant le souci de préserver la survie du parti. Ainsi, le juriste Aboudramane Sangaré annonçait le 3 avril, de la part de Laurent Gbagbo, que « le parti devra demeurer en vie pour le combat de la vérité qui impose un Affi N’guessan et Aboudramane Sangaré, les deux rivaux du FPI front uni ». Les « camarades » semblent avoir conscience que le combat devra être le même, malgré la différence de méthode. Pourtant, le FPI n’en est pas à sa première scission, et il a toujours trouvé les ressources en lui-même pour se réconcilier. Plusieurs militants, et non des moindres, lorgnent du côté de La Haye, espérant que l’ancien président, fondateur du parti, finira par trancher. D’autant qu’il serait le seul à détenir la légitimité pour infléchir les positions, effacer les ressentiments et faire rentrer tout son monde dans les rangs. Par contre, la prise de position de l’ancien chef de l’État en faveur d’un clan pourrait accentuer la déchirure et entraîner une rupture définitive. D’où la voie d’une médiation. Les deux leaders qui s’affrontent ont en partage la communauté Agni. Aboudramane Sangaré en est issu par sa mère, et Affi N’guessan est né à Bongouanou. Selon un membre du parti, « les deux rivaux ne sauraient trahir les mânes et les ancêtres », ce qui ouvre la voie à une médiation s’appuyant sur les alliances inter-ethniques et les valeurs culturelles Agni, dont ils parlent tous deux la langue. Reste à trouver celui ou ceux qui mèneront cette médiation. Donnez votre avis sur sur le débat La fusion des partis RHDP peut-elle fonctionner ? POUR CONTRE Me Sylvain BOGUHE Kevin Pascal N’DRI Juriste medecin Oui, je pense que ça va marcher. Ca va marcher parce que nos politiciens ne prennent pas leurs responsabilités. Ils ne jouent que selon les intérêts matériels qui les guident. C’est cela qui fera que la fusion des partis du RHDP va marcher. En vérité, il n’y a pas d’idéologie à faire fonctionner. C’est une coalition qui vise à faire fructifier divers groupes d’intérêts. Eux, ils ne sont que le gardien de ces gens. Non, cette fusion ne marchera pas. Voyez-vous, il y a déjà un parti dans la coalition qui veut s’éterniser au pouvoir. Il n’est pas prêt à faire fonctionner le jeu de l’alternance. Et puis d’ailleurs, ce n’est pas parce qu’ils se tolèrent qu’ils sont ensemble. L’objectif était de faire gagner quelqu’un. La fin des deux mandats du Président va siffler la fin du RHDP. N° 00 du 18 avril 2016 Évènement 7 8 Politique Journal d’Abidjan - l’Hebdo Politique N° 40 du 14 au 20 janvier 2016 2020 : l’alternance est-elle possible ? Le député Bertin Kouadio Konan dit “KKB”, membre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle d’octobre 2015, juge “impossible’’ l’alternance politique prévue en 2020 entre son parti et le Rassemblement des républicains (RDR) de l’actuel chef de l’État Alassane Ouattara. Serge Alain KOFFI L ’alternance 2020 est impossible (…) car les cadres du RDR n’accepterons jamais de bon gré que le PDCI-RDA se substitue à leur parti dans le rôle gouverneur de la Côte d’Ivoire », a déclaré KKB le 14 avril sur sa page Facebook. Lui qui s’était retranché dans un mutisme depuis l’élection présidentielle d’octobre 2015, où il était arrivé 3ème avec 3,88% des suffrages, semble décidé à revenir sur la scène médiatique, au moment où sa formation politique célèbre son 70ème anniversaire. L’ancien responsable de la jeunesse du PDCI se montre critique à l’égard de son parti qu’il accuse d’être « sans esprit de combat » et de « dépendre des humeurs » du RDR, son grand allié au sein de la coalition gouvernementale. Le parti au pouvoir, contre lequel KKB ne manque aucune occasion de lancer des piques, en prend éga- EN BREF KKB ne croit pas en l’alternance RDR / PDCI en 2020. lement pour son grade : « le RDR n’est pas un parti fédérateur », a-t-il affirmé à propos du parti présidentiel qu’il a pourtant soutenu au 2ème tour de l’élection présidentielle de 2010, face à l’ancien chef de l’État Laurent Gbagbo. Dans le cadre du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix ’’ Bédié avait souhaité une alternance en 2020 entre sa formation et le parti présidentiel. Ce qui signifie que le PDCI devrait logiquement prendre le pouvoir après le dernier mandat de M. Ouattara prévu en 2020. Mais depuis la réélection du président dès le premier tour, le RDR et le PDCI semblent parfois ne pas parler le même KKB accuse le PDCI d’être sans esprit de combat et de dépendre des humeurs du RDR (RHDP), qui réunit les partis de la majorité, Henri Konan Bédié, président du PDCI, avait lancé en septembre 2014 “l’appel de Daoukro”, par lequel il avait appelé à soutenir la candidature d’Alassane Ouattara dès le premier tour de l’élection présidentielle d’octobre 2015. Opposés à cet appel de leur président, KKB et d’autres cadres du PDCI s’étaient portés candidats à l’élection présidentielle. En contrepartie, M. langage, et les interventions publiques de quelques responsables des deux formations laissent apparaître des mésententes à ce sujet. Pour preuve, début mars, à l’issue d’une réunion du directoire de la coalition au pouvoir, le numéro deux du RDR, Amadou Soumahoro, avait affirmé que son parti n’avait pas “fait de promesse” à son allié et n’avait “aucune dette vis-à-vis” de lui. Koulibaly menace de boycotter le référendum L’ancien président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, président de LIDER, parti d’opposition, annonce faire campagne contre le référendum constitutionnel prévu en novembre 2016 et ce, si la liste électorale n’est pas révisée. Selon M. Koulibaly, cette révision et la présentation dans les délais de la question à soumettre au référendum sont des impératifs avant de passer au vote. Le président Alassane Ouattara avait annoncé un référendum pour extirper de la Constitution les articles qualifiés de « conflictogènes », et notamment l’article 35, fixant les conditions d’éligibilité à la présidence de la république. Le procès de Simone Gbagbo reporté au 9 mai Le procès de l’ex-Première dame, Simone Gbagbo, poursuivie pour crimes de sang, initialement prévu le 25 avril à Abidjan, a été renvoyé au 9 mai, selon l’avocat de la défense Maître Mathurin Dirabou. « Une ordonnance de rectification est prévue, et le pourvoi qui devrait s’ouvrir le 25 avril a été finalement repoussé au 9 mai », a t-il indiqué. L’ONU accuse Soro A près le Burkina Faso, c’est un rapport de l’ONU qui met en cause Guillaume Soro, sur un tout autre sujet. Empêtré dans l’affaire des ‘’écoutes téléphoniques’’ pour lesquelles le procureur militaire de Ouagadougou a émis un mandat d’arrêt international contre lui, a peut être d’autres souci à se faire. Alors que les présidents Alassane Ouattara et Christian Kaboré ont décidé de calmer le jeu sur ce sujet qui empoisonne les relations entre les deux pays, c’est maintenant une autre affaire qui embarrasse l’ex-chef rebelle, élu à la tête du parlement en 2011. Il est accusé dans un rapport rédigé par des experts indépendants de l’ONU et publié le 4 avril, de détenir 300 tonnes d’armes, en violation de l’embargo sur les armes que les Nations Unies avaient infligé à la Côte d’Ivoire pendant la décennie 2000. Toujours selon le rapport, que Guillaume Soro a qualifié de « farce », les commandes d’armes auraient été passées par le Burkina Faso, sous le régime de l’ex-président Blaise Compaoré, et pilotées par son ancien chef d’État major particulier, instigateur du coup d’État avorté de 2015. Mamadou BEN Soumahoro journaliste et exilé politique “ADOrateur” puis “Gbagboiste”, Ben Soumahoro a poussé son dernier souffle en exil au Ghana Serge Alain KOFFI T our à tour fidèle partisan d’Alassane Ouattara puis l’un de ses pires pourfendeurs, Mamadou Ben Soumahoro, ancien directeur général de la Radio télévision ivoirienne (RTI) a poussé son dernier souffle le 11 avril 2016 au Ghana, comme pour sceller à jamais son alliance à Laurent Gbagbo dont il était l’un des soutiens. “ Ben Soumahoro, septuagénaire, est décédé à Accra, hier’’, titrait mardi matin presque dans l’indifférence des autres journaux ivoiriens, Le Patriote, quotidien proche du Rassemblement des républicains (RDR), parti du chef de l’État Alassane Ouattara. Il ne pouvait en être autrement. Car avant de rallier Laurent Gbagbo en 2001, Mamadou Ben Soumahoro, avait été l’un des fondateurs du RDR en 1994. Journaliste de formation, IL a été révélé au grand public au milieu des années 70 grâce à sa célèbre émission télé “Fauteuil Blanc’’ sur la RTI, un programme qui donnait la parole à un invité soumis aux questions d’une équipe de journalistes choisis pour l’occasion. S’opposant à l’appel au boycott des élections législatives de 2000 par son parti, Ben Soumahoro s’est fait élire député indépendant de Bako (petite localité au nord de la Côte d’Ivoire), avant de prendre peu à peu ses distances avec son chef Alassane Ouattara, pour devenir par la suite l’un de ses pires pourfendeurs à la grande joie des partisans de Laurent Gbagbo. Ben Soumahoro est devenu au cours du mandat de Gbagbo l’une des voix les plus écoutées et qui comptaient dans le camp de l’ex-président. Au forum de la réconciliation nationale en 2001, le député Soumahoro, connu pour son art oratoire, assurait détenir “un dossier en béton pour prouver l’origine burkinabé” d’Alassane Ouattara. Un dossier dont le contenu est resté mystère, même après sa mort. À la chute de Laurent Gbagbo en avril 2011, plusieurs Ivoiriens, majoritairement des proches ou des partisans de l’ancien président dont ce journaliste émérite ont fui le pays. Mamadou Ben Soumahoro surnommé “Waraba’’ (le lion en langue malinké), pour son franc parler, s’installe dans ce contexte au Ghana voisin et s’engage à ne plus revenir en Côte d’Ivoire aussi longtemps que Ouattara sera au pouvoir. Un engagement qu’il aura tenu, malgré le décès en novembre dernier de son fils aîné Olivier Soumahoro, inhumé en son absence à Abidjan. Comme pour rappeler son attachement à Laurent Gbagbo et à Alassane Ouattara pendant son parcours politique, Ben Soumahoro s’est éteint un 11 avril, date commémorant la chute de l’ancien président et l’accession pour la première fois au pouvoir de l’actuel chef de l’État. 9 10 économie EN BREF Le tourisme à la relance La 58ème réunion de la commission de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) pour l’Afrique, la conférence annuelle des parties prenantes et symposium du programme sur le tourisme durable du 10YFP, se tiendront à Abidjan du 19 au 21 avril 2016. Elle réunira les ministres du tourisme africains, les responsables de haut niveau, les représentants du tourisme, et les membres affiliés afin de discuter sur les tendances de production et de consommation durable dans la région. Les participants pourront également assister à la 6ème édition du Salon international de tourisme d’Abidjan (SITA), dont l’ouverture est prévue le 20 avril. « Tourisme en région, source de richesse » est le thème retenu, dans la perspective de relancer le tourisme et d’en faire l’un des moteurs du développement économique du pays. 10.000 visiteurs sont attendus pour 283 exposants, dont des agences de voyage, des artisans et des hôteliers. La Côte d’Ivoire espère devenir une destination touristique de choix, et porter le nombre de ses visiteurs au delà des 500.000 en 2020. Un objectif réaliste, étant donné les potentialités touristiques qui attendent d’être mise en valeur. Journal d’Abidjan - l’Hebdo CGECI Academy, outil de promotion économique La CGECI Academy, organisée par le patronat ivoirien avec le soutien de l’État, se positionne comme un instrument de promotion économique auprès d’investisseurs internationaux, mais aussi comme une plate forme d’échange et de partenariat pour les chefs d’entreprises nationaux. Jean-François Moreau, roi de l’immobilier Il est un homme du sérail pour qui le secteur de l’immobilier n’a plus aucun secret. D L’édition 2015 de la CGECI Academy au Palais des Congrès C 11 Hélène Likane Youssouf BAMBA ’est lors de sa visite à Maurice les 12 et 13 avril que Jean-Louis Billon, ministre du commerce, a officiellement invité ce pays à participer, en tant « qu’invité d’honneur », à la 5ème édition de la CGECI Academy, qui se tiendra à Abidjan les 21 et 22 avril. Créé en 2012 par la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), principale organisation du patronat ivoirien qui représente « 80% du secteur prié ivoirien moderne », la CGECI Academy est devenue en quelques années un événement incontournable du secteur privé. Maurice invité d’honneur La présidente mauricienne, Ameenah Gurib-Fakim, élue en 2015, a exprimé au cours de cette visite, sa volonté de renforcer les échanges bilatéraux avec la Côte d’Ivoire. « Voir que nos amis Ivoiriens viennent vers nous pour nous transmettre cette invitation, nous va droit au cœur parce que je vois que nous allons renforcer les échanges bilatéraux avec un pays ami qui est la Côte d’Ivoire », a t-elle affirmé. Pour Abidjan, l’objectif n’est autre que d’attirer les investissements de ce pays de l’Océan indien, qui a développé l’une des économies les plus prospères et compétitives économie N° 00 du 18 avril 2016 en Afrique, le classant régulièrement en haut des classements de la croissance et de la bonne gouvernance. « La Côte d’Ivoire aspire à davantage de coopération et d’intégration économique africaine, à plus de coopération sud-sud et à un développement mutuel. Dans nos stratégies communes, ce rapprochement va porter des fruits. Déjà, de nombreux investisseurs de Maurice sont orientés vers le pays et je pense que nous avons plus à ’’ Maurice est classée première dans presque tous les indices, il y a donc ici un savoir-faire à exporter. Inciter les entreprises mauriciennes à investir en Côte d’Ivoire tombe sous le sens, d’où l’organisation du forum économique où le gouvernement mauricien et son secteur privé seront représentés. Par ailleurs, cela permettra de faire savoir aux Ivoiriens que Maurice est une plateforme financière et pas uniquement une destination touristique », de nombreux investisseurs de Maurice sont orientés vers le pays et je pense que nous avons plus à gagner gagner », a conclu le ministre Billon au dernier jour de sa visite. Il était accompagné pour l’occasion par des représentants du ministère des Affaires étrangères et de la CGECI. Outil de promotion économique La CGECI Academy, véritable plate-forme d’échanges autour des chefs d’entreprises nationaux et internationaux, avec la participation des partenaires techniques et spécialistes multisectoriels, s’affirme donc comme un instrument de promotion économique pour la Côte d’Ivoire. « Il y a beaucoup d’opportunités d’affaires en Côte d’Ivoire. explique Alain Yao Kouadio, vice-président de la CGECI. Outre la promotion de l’économie ivoirienne auprès des partenaires régionaux et internationaux, la 5ème édition de la CGECI Academy a pour ambition d’apporter des solutions concrètes aux entrepreneurs, quelle que soit leur catégorie, en évoquant notamment la thématique essentielle de l’accès aux financements, mais aussi la problématique des « champions », à travers la « création d’un cadre de partage d’expériences afin de susciter des actions conjointes pour leur construction et leur accélération ». iplômé des Travaux Publics, Jean-François Moreau est l’un des rares promoteurs immobiliers à disposer d’un bagage technique solide en matière de construction immobilière en Côte d’Ivoire. Pourtant, dès son installation dans ce pays, ce bâtisseur d’origine française va d’abord faire valoir ses compétences huit années durant au ministère des Finances, en tant que conseiller technique du ministre Abdoulaye Koné. C’est toute cette expertise qu’il met aujourd’hui au service de l’immobilier, depuis plus de quatorze ans. Très vite, l’homme va se tailler une grande réputation dans ce secteur, d’abord à la SIPIM, où il a été en amont et en aval de toutes les opérations im- mobilières, avec notamment la réalisation de 4 000 logements à Abidjan en dix ans (1990-2001). Ce savoir-faire lui a valu d’être élu président de la chambre syndicale des promoteurs immobiliers de Côte d’Ivoire. En juillet 2001, l’ambition aidant, Moreau crée sa propre société immobilière dénommée PROMOGIM. Pour se donner les moyens de réussir, l’entreprise se dote d’un personnel qualifié de quinze membres et de moyens logistiques conséquents. Toutes choses qui ont donné naissance aux opérations immobilière Les Résidences Athena I et Athena Extension (200 logements) à la Riviera Palmeraie. Constituées de villas basses et de duplex, « ces résidences correspondent, selon Jean- Programme immobilier en cours à Abidjan François Moreau, dans leur conception comme dans leur finition, aux normes du ministère de la construction ». Avec un soin particulier apporté à l’esthétique, la qualité et surtout les coûts, étudiés en tenant compte des possibilités d’achat de la population, ces constructions s’inscrivent dans la droite ligne de l’ambition du gouvernement qui veut que chaque ivoirien ait un toit. Également au compte de la PROMOGIM, 1 000 logements à Bingerville sont en cours de construction, et d’importants projets immobiliers avec la douane, la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) sont à l’étude. 12 économie Politique Journald’Abidjan d’Abidjan--l’Hebdo l’Hebdo Journal La Chine accorde le statut de “destination privilégiée” EN BREF La Chine a accordé à la Côte d’Ivoire le statut de “destination privilégiée”, après dix ans de négociations, a annoncé le 14 avril Guillaume Soro, lors d’une rencontre avec Yu Zengsheng. Déborah KIMOU G uillaume Soro a remercié son homologue “pour le don de 180 millions de francs CFA” à l’hémicycle ivoirien et pour avoir annoncé que désormais la Côte d’Ivoire est une destination privilégiée pour la Chine”, ajoutant que ce statut est “très important” pour le pays après dix ans de pourparlers avec le gouvernement ivoirien. Selon les lois chinoises, les touristes ne sont autorisés à voyager en groupe (5 personnes au moins) que dans les pays qui se sont vu attribuer un “statut de destination privilégiée”. L’obtention de ce statut devrait donc favoriser des lignes aériennes entre la Côte d’Ivoire et la Chine, et faciliter les échanges commerciaux. Avant la Côte d’Ivoire, la Chine a signé à ce jour des Afrique : une croissance poussive À travers la visite du président du Sénat, la Chine renforce la coopération avec Abidjan. accords de destination privilé- rêt de son pays à investir dans giée avec seulement 28 pays les domaines de “l’industrie et dans le monde, dont le Cana- de l’agriculture”. La Chine est le da, l’île Maurice, le Zimbabwe troisième partenaire commeret le Kenya. Guillaume Soro, cial de la Côte d’Ivoire après la qui s’exprimait à l’issue d’une France et le Nigeria. Le volume visite du président du Comi- des échanges globaux sinoté national de la ivoiriens est passé 12ème CCPPC au 180 millions FCFA de de 309 milliards sein de l’hémicycle dons de francs CFA en ivoirien, a indiqué à 556 mil28 pays bénéficient 2010 que “l’objectif de liards de en 2014, cette rencontre de ce stat soit une hausse de est de renforcer 556 milliards FCFA 64%. et consolider les d’échanges en 2014 Le chef du Sérelations entre (les) chinois, qui 64% de hausse entre nat deux chambres”, conduit une délélors de la confé- 2010 et 2014 gation de plus de rence de presse. À la suite, 50 ministres et parlementaires, son hôte Yu Zengsheng a sou- effectue une visite officielle de ligné que la coopération entre quatre jours en Côte d’Ivoire. la Chine et la Côte d’ivoire “est Samedi, il devrait rencontrer le avant tout mutuellement avan- chef de l’État Alassane Ouattageuse”, et a manifesté l’inté- tara. Paris Ouattara plaide pour un monde meilleur L e Forum des marchés émergents, qui s’est tenu au siège de la Banque de France à Paris du 12 au 13 avril, a permis au chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, d’évoquer l’avenir de la terre. Tout en se réjouissant des précédentes éditions tenues en 2011 à Tokyo et en 2013 à Abidjan, le président Ouattara a estimé que ces initiatives laissaient entrevoir une vision globale de ce que sera la terre en 2050. Le réchauffement climatique, la destruction des écosystèmes et des forêts, et la ra- reté des ressources, sont pour lui, autant de défis auxquels les chefs d’État devront faire face pour mieux préparer l’avenir, dont les principales préoccupations à insérer dans les stratégies nationales seront l’emploi des jeunes, l’urbanisation rapide et les flux migratoires. lToutefois, a t-il fait mention du terrorisme, dont les conséquences ne sont pas moins un frein à la bonne marche d’un monde ‘’meilleur’’. Il prévoit notamment de lutter contre ce fléau et incite les dirigeants à mettre un point d’honneur sur la coopération en matière de sécurité et de défense, qui sont devenues des priorités. D’autres intervenants ont succédé au président Ouattara, notamment le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy De Galhau, l’ancien directeur du FMI, Michel Camdessus, et l’ex-Président de la République d’Allemagne Horst Koehler. Ancien directeur général du FMI, il envisage d’ encourager les hommes d’affaires allemands à investir en Côte d’Ivore. Massita BAMBA La Banque mondiale, a annoncé que l’Afrique subsaharienne connaîtra en 2016 une croissance de 3,3%, en légère hausse par rapport à 2015 où elle s’est située à 3%. La contre-performance, loin des 6,8% enregistrés entre 2013 et 2008, est due à la chute des cours des matières premiers ces dernières années. L’institution financière précise que « le plongeon des matières premières, et notamment du pétrole (...), et une faible croissance mondiale, spécialement dans les marchés émergents, expliquent cette performance morose ». Outre les pays producteurs de pétrole qui ont perdu une grande part de leurs sources de revenus, la Banque mondiale cite également la sécheresse, qui a affecté la production hydroélectrique et les récoltes de maïs, notamment en Afrique australe. Les tensions politiques dans les pays d’Afrique centrale qui tardent à accepter l’alternance, ainsi que les menaces terroristes contribuent également à affaiblir les économies africaines. La banque reste toutefois résolument optimiste, et prédit une croissance de 4,5% pour 2017 et 2018. N° 40 du 14 au 20 janvier 2016 Politique 13 14 Société EN BREF Un journaliste suspendu Le Conseil national de la presse (CNP), organe régulateur en Côte d’Ivoire, a annoncé le 13 avril la suspension de Moriba Soumahoro, dit Soum Junior Moriba, journaliste au bihebdomadaire VIP Mag, suite à une série d’articles sur la vie conjugale d’un couple d’Ivoiriens. Le CNP l’a sanctionné pour de « nombreux manquements» contenus dans les articles incriminés, et « la gravité des écrits ainsi que du préjudice certain qu’ils causent». Soum Junior Moriba est suspendu pour une durée d’un mois, avec retrait de sa carte de journaliste professionnel. Quant à son éditeur, les Éditions Le Réveil, il s’est vu infligé une sanction pécuniaire d’1 million de francs CFA. Dans son communiqué, le CNP a également annoncé avoir rejeté les recours gracieux introduits par les éditeurs du mensuel Zaouli et de l’hebdomadaire Ivoir’News, tous deux sous le coup d’une suspension, pour des griefs essentiellement administratifs. Journal d’Abidjan - l’Hebdo Des pervers à bord des autobus de la SOTRA À Abidjan, des passagers des autobus SOTRA se livrent une fois à bord à des pratiques frisant la délinquance sexuelle, au grand dam de victimes livrées à elles-mêmes, et trop souvent silencieuses. Michèle IRIE G are nord, heure de pointe. La ligne 19 des autobus de la SOTRA est prise d’assaut par une meute d’individus. Jeunes, vieux, hommes et femmes se tiennent au coude à coude à bord de l’engin bondé. Derrière le siège du chauffeur pudiquement appelé ‘’machiniste’’, dans l’allée, des jeunes garçons en groupe, la vingtaine, tripotent les fesses pour les uns, et les seins pour les autres, de femmes dépitées mais silencieuses. « Si tu ne veux pas qu’on te touche, prends un taxi ! », s’écrie d’un ton sec et insolent l’un d’eux vêtu d’un polo et d’un pantalon jean. Aux dires de maints passagers, pas une seule ligne du transporteur public n’est épargnée par ce fléau. De jour comme de nuit, les comportements nui- Certaines passagères vivent un calvaire à bord des bus. sibles de ces délinquants du sexe rendent les femmes anxieuses à l’idée de faire le trajet en bus, alors qu’auprès de la police SOTRA, les faits ne trouvent pas d’oreille attentive. « Après une longue attente de plus de deux heures, par une chaleur des plus ’’ bousculade ». La plupart de ces femmes sont contraintes d’emprunter ce mode de transport pour son coût économique, d’où l’importance pour les autorités de se pencher sur ces délits, avant qu’ils ne se banalisent. « Nous n’avons enregistré aucune « Si tu ne veux pas qu’on te touche, prends un taxi ! » étouffantes, nous parvenons à monter à bord de l’autobus, non sans avoir subi et donné des coups de coudes, nous devenons alors la proie de ces pervers. Il y a de quoi se passer de ce moyen de transport », se plaint Kady, vendeuse de poissons au marché de Koumassi. Et de renchérir : « souvent les habits sont déchirés, et nous perdons quelques effets précieux pendant la plainte sur le sujet », affirme un policier du commissariat du 6ème arrondissement. Pas étonnant, quand on sait que la pudeur, voire même la honte, empêche les plus hardies d’aller se plaindre. C’est pourquoi la SOTRA doit tout mettre en œuvre pour renforcer son dispositif de contrôle dans les bus, à travers une brigade spécialisée. Télécoms le desarroi des clients de Koz et Greenn L e régulateur des Télécoms a donné “30 jours” aux deux entreprises pour informer leurs clients sur la cessation de leurs activités. Conséquence, outre les employés, des plaintes s’élèvent parmi les abonnés qui ont fait de leur numéro leur principal contact pour diverses activités. C’est le cas de Tapé, 26 ans, à la recherche d’emploi. Il devra changer de contact téléphonique sur son curriculum vitae. « Il faut absolument que je retourne, partout où j’ai déjà postulé, si je veux avoir la chance d’être recruté », s’indigne le jeune chômeur dans le hall d’une entreprise de négoce de café-cacao à Abidjan. Abonnée Koz, dame Kouyaté en colère se laisse emporter par ces bouts de phrases : « qui va dédommager les clients que nous sommes ? Voilà comment perdre de l’argent à cause de cette fermeture ! Tous mes contacts à l’étranger n’ont que ce numéro parce que les services de cet opérateur étaient moins coûteux pour communiquer », explique la commerçante qui craint de perdre d’office des partenaires d’affaires. Même complaintes, mêmes rengaines chez les gérants de cabines téléphoniques portables. Nombreux sont ceux qui regrettent déjà la suppression de ces « réseaux », car ils avaient la réputation de figurer au rang des moins couteux en matière de tarification. Les grands gagnants de cette opération ne seront autres que les 3 autres réseaux : Orange, MTN et Moov, vers lesquels les abonnés désactivés devront se replier. Massita BAMBA 16 Société EN BREF Fulgence Assi interpellé Le secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), Fulgence Assi, a été interpellé et « conduit » mercredi 13 avril à la préfecture de police d’Abidjan, deux jours après des heurts entre les étudiants et policiers dans les universités publiques ivoiriennes. 15 étudiants avaient été blessés et 41 autres interpellés le 11 avril, dont 36 à Abidjan, alors qu’ils manifestaient pour réclamer « de meilleures conditions d’études », et protester contre la « réquisition » des chambres universitaires au profit des athlètes des jeux de la Francophonie, prévus en 2017. Destructions au zoo d’Abidjan Une destruction des occupations anarchiques a été menée par l’Agence nationale de la salubrité urbaine (Anasur) autour du zoo d’Abidjan le 13 avril, après déguerpissement des occupants déguerpis étaient ainsi regroupées par endroit. En prévision de la saison pluviale, le gouvernement a relancé les opérations de démolition des installations anarchiques pour éviter les inondations et faciliter le passage des eaux. Journal d’Abidjan - l’Hebdo Société N° 40 du 14 au 20 janvier 2016 L’Aboussouan, ou l’antre du plaisir gustatif Aboussouan signifie “ famille “ dans la langue akan. Et force est de constater que l’accueil chaleureux que réserve l’hôte des lieux à sa clientèle depuis 1978 ne fait pas mentir l’enseigne de cet établissement. Tony NAHOUNOUX C N’tji Diawara Un urbaniste au service des jeunes abeilles Aboussouan, l’une des tables les plus réputées de la capitale ivoirienne onsidéré comme l’un de bois est particulièrement des meilleurs restau- apprécié des fins gourmets et rants de spécialités gastronomes avides d’expéivoiriennes à Abidjan, dans le riences inédites, le concept quartier de Treichville, l’Abous- pour le moins original - de l’étasouan est une véritable insti- blissement étant d’allier dans tution, qui fait office d’escale un mariage gustatif inhabituel, obligée pour les décideurs la richesse des vins français ivoiriens, politiques comme aux saveurs de la cuisine afrihommes d’afcaine. Parmi les faires, et accueille plats, vous trouégalement une 80% de Bordeaux, verez du mouton clientèle interBanfora, de la 10% de Bourgognes, de nationale. Sous pintade de Ferké, les frondaisons 5% de vins alsaciens de l’agouti des de verdure che- et , savanes, du porcminant vers les épic de Toumou5% de vins de la arcades du bâtidi, de la langouste Loire ment, les lourdes de Grand Béréby, portes de bois ouvragé qui ou encore de la carpe de Fresbarrent l’entrée du restaurant co... En un mot, c’est toute la confèrent à l’endroit l’appa- Côte d’Ivoire qui s’invite dans rence d’un club select, fré- votre assiette, déclinée en kequenté par le gratin, mais par djénous, grillades, viandes et des familles et des couples. poissons braisés. Et pour cause, le voyage culinaire qui commence derrière le En plus du restaurant à prosecret des massifs panneaux prement parlé, l’Aboussouan compte également une cave prestigieuse, l’Esprit du vignoble, véritable cave d’Ali Baba regorgeant de nombreux trésors et de belles bouteilles, constituée à 80 % de Bordeaux, 10% de Bourgognes, 5% de vins alsaciens et 5% de vins de la Loire, qui raviront les oenologues confirmés, tout comme les amateurs. Il est également possible de louer le salon Anoizé, à titre privé ou professionnel, pour des dîners d’affaires, des soirées privées, ou tout simplement une dégustation. Pour un aperçu imagé et détaillé de l’établissement, sa gastronomie, sa cave et la philosophie qui l’anime, ne manquez pas d’aller faire un tour à Treichville, boulevard Valery Giscard-D’Estaing (VGE). Donnez votre avis sur Président des jeunes du Parti pour le développement économique et social (PDES), Moulaye Haïdara, 37 ans, a débuté sa carrière politique au sein du Mouvement citoyen sous ATT. Avec ses camarades, il tente de faire revivre le parti, victime en 2012 du coup d’État. Modibo FOFANA Une date Originaire de Bourem (région de Gao), Moulaye Haïdara, commence son parcours syndical au sein de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), dans les années 90. Secrétaire aux revendications du bureau de la coordination de l’association, il y fait ses armes de 1997 à 1999, tout en fréquentant le lycée Fily Dabo Sissoko. Un guide « Lorsqu’on commence dans le milieu syndical, il est presque certain qu’on va finir par entrer en politique », justifie-t-il. Emporté par la vague des « exclus » de 1999, le jeune étudiant, s’envole pour les États-Unis pour réaliser des études d’anglais, après l’obtention de son bac. Un engagement Il y passera six ans : « À l’époque, le président ATT que j’ai rencontré m’a invité à rentrer au pays, où existaient de nombreuses opportunités économiques ». Une fois au bercail, Moulaye HaÏdara se lance dans l’import-export. «Seul le travail paie, même si l’adaptation n’a pas été facile. Il faut faire du social, puisque le Mali fonctionne ainsi », estime celui dont l‘ambition s’étend bientôt à la politique. sur Échos des régions Le PNUD finance les jeunes de San Pedro Parmi les 300 jeunes formés en entreprenariat par la Chambre de commerce et d’industrie, 72 exerçant dans le domaine agricole, de l’environnement et de la prestation de services ont bénéficié d’un financement de 97 millions de francs CFA, financés par le PNUD. Lancé en décembre 2014 par le Fonds de la coopération espagnole (SDGF), le PNUD, l’Unicef, la FAO, le Fonds d’entretien routier (FER) et le Port de San-Pedro, le projet “Initiative” est un programme d’appui à l’insertion professionnelle et à la promotion de l’entrepreneuriat jeune. Il s’inscrit dans le programme conjoint de réduction de la pauvreté dans la région de SanPedro. Le projet dont San-Pedro “constitue la phase pilote pourrait s’étendre à d’autres villes du pays”, a annoncé le vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, Armand Akobé. Un échec Son engagement prend corps dans un premier temps au sein du Mouvement citoyen, une plateforme d’associations qui soutiendront les actions de l’ancien président ATT et le porteront au pouvoir. En juillet 2010, le PDES est créé sous les yeux du jeune apprenti-politique: «Nous pensions à l’aprèsATT. Un espoir Il fallait transformer le Mouvement citoyen en parti politique et trouver la solution la plus idoine ». En 2012, Haïdara devient le Président des jeunes, après avoir été chargé de l’emploi. Quelques semaines après, le coup d’État emporte le régime, et disloque le parti. « J’ai très mal vécu le coup d’État, qui a engendré un effondrement de mon pays et déchiré le tissu. 17 18 Afrique & Monde Journal d’Abidjan - l’Hebdo Bénin, la marque Talon À peine élu Patrice Talon voulu veut impulser la rupture promise à ses électeurs. Le « Nouveau départ » du pays et de l’équipe gouvernementale fraîchement nommée semble se faire sur les chapeaux de roue. Malgré les critiques qui émergent déjà. Boubacar SANGARE M ercredi 6 avril 2016, Athanase Guillaume Patrice Talon, vainqueur au second tour de la présidentielle du 20 mars avec 65% des voix face à Lionel Zinsou, est devenu le nouveau président du Bénin. Succédant à Thomas Yayi Boni, à qui l’opposait il y a quatre ans une histoire de tentative présumée d’empoisonnement, il a prêté serment, s’engageant à ne faire qu’ « un seul mandat de cinq ans ». «Je suis UNE SEMAINE DANS LE MONDE Ça sent le roussi pour Dilma Dilma Rousseff, à la tête du Brésil depuis 2011, fait toujours face à un processus de destitution. Après l’approbation par une commission parlementaire d’un rapport recommandant aux députés de poursuivre le processus, la présidente brésilienne est sur la corde raide. Selon le journal brésilien O’Globo, « le rapporteur affirme détenir des indices sur un “crime en responsabilité” de Dilma Rousseff, qui a signé des décrets débloquant des crédits exceptionnels sans l’autorisation du Congrès, et a autorisé des “pédalages fiscaux” en recourant à des emprunts de banques publiques pour financer des programmes sociaux tout en les différant dans le temps ». Devra-t-elle partir ? Réponse en fin de semaine, après le vote des députéset des Sénateurs, qui devront se prononcer sur la destitution. Visiblement, le vice président et dauphin constitutionnel, Michel Temer, se tient déjà prêt, son discours d’investiture ayant fuité dans la presse. Cette bourde lui vaut désormais le surnom de « plus grand traitre du Brésil ». B.S Le Président Athanase Guillaume Patrice Talon veut imposer un nouveau style. déjà prêt, maintenant et tout de suite. Ensemble nous vaincrons la fatalité, j’y crois, nous avons tout pour réussir ». Deux phrases lancées lors de son discours d’investiture à un peuple béninois qui s’est extasié de la volonté de son nouveau leader de tourner la page et, de prendre un « nouveau départ », son slogan de campagne. Premier signe de la rupture : la formation d’un gouvernement de 21 membres, dont 3 femmes, sans Premier ministre. Annoncé le soir même de son investiture, l’équipe du richissime homme d’affaires devenu président a pris fonction dès le lendemain après des passations qui se sont déroulées dans la plus grande sobriété. Si l’heure semble être à l’efficacité, nombreux sont ceux qui voient un gouvernement de remer- ciement, réunissant ses amis et soutiens alors que Talon avait déclaré que sa priorité n’était pas de satisfaire les intérêts partisans et politiques. Ce n’est pas une rupture. Il n’y a que Yayi qui ne figure pas sur la liste » déplore un électeur interrogé par le quotidien La Nouvelle Tribune. De fait, dans cet attelage, on retrouve cinq ministres ayant servi entre 2011 et 2016, et deux autres qui ont vécu le règne de Mathieu Kérékou entre 1996 et 2006. Après la bataille de la présidentielle qu’il a remportée haut la main, Talon a désormais cent jours pour convaincre les Béninois et prendre en main un pays qu’il s’est engagé à redresser Libye Obama médecin après la mort M a pire erreur aura probablement été de n’avoir pas mis en place un plan pour « l’après » au lendemain de ce qui fut, je pense, une intervention justifiée en Libye ». Depuis le 11 avril, ces propos de Barack Obama, tenus sur la chaîne américaine néoconservatrice, Fox News, passent en boucle dans les médias. Ils arrivent après que le président ai reconnu, en septembre dernier, que Washington avait une responsabilité dans le chaos dans lequel la Libye se trouve, et que les États-Unis et leurs alliés français et britanniques auraient pu faire plus après la mort de Kadhafi, en octobre 2011. Aujourd’hui, les milices rivales et l’État islamique se sont emparées du pays. Pour remettre de l’ordre, l’ONU et les pays intervenus il y a cinq ans, soutiennent le processus de mise en place d’un gouvernement d’union, avec comme Premier ministre Fayez al-Sarraj nommé le 30 mars mais contesté. Il n’en fallait pas moins pour faire d’Obama un médecin après la mort. Ses propos ont fait siffler les oreilles de l’ancien chef de l’État français, Nicolas Sarkozy, accusé par le président américain d’avoir voulu être en première ligne dans le conflit libyen. Il n’avait pas manqué de lui répondre le 19 mars par un cinglant « je ne veux pas polémiquer avec Barack Obama, dont chacun sait que l’action n’est pas son fort. » N° 40 du 14 au 20 janvier 2016 Afrique & Monde 19 20 Sport Journal d’Abidjan - l’Hebdo Sport N° 00 du 18 avril 2016 21 CAN 2016 Le rêve brisé des ivoiriennes Il faut sauver le noble art ivoirien La Côte d’Ivoire ne sera pas présente à la Coupe d’Afrique des nations dames organisée au Cameroun en fin d’année 2016. Les deux réalisations signées Rebecca Elloh (38’) et Inès Tia (44’) n’ont pas suffi pour les envoyer au paradis. La guerre de leadership qui oppose l’ex-boxeur Waby Spider, président de la fédération, et le général Gaoussou Soumahoro a plongé la boxe ivoirienne dans une crise la contraignant à l’absence de la scène continentale. Youssouf BAMBA Roane HECTOR J Le pouvoir de l’ex-boxeur ivoirien d’origine nigériane est contesté par son rival, le général Soumahoro, soutenu par certains clubs et exboxeurs qui estiment que « Waby Spider n’est pas ivoirien et ne peut diriger la fédération ivoirienne de boxe ». Ils exigent son départ de la tête de la fédération, mais le président régulièrement élu, dont le mandat court jusqu’en 2017, selon les textes, dit être en conformité avec la loi entend conduire son mandat jusqu’à son terme.Conséquences de cette guéguerre, la boxe ivoirienne se meurt. Elle s’est vue retirée de la liste de l’instance dirigeante internationale en rai- La boxe ivoirienne victime de rivalités au sein de la fédération son de l’instabilité qui règne en son sein. Cette situation est préoccupante et interpelle les autorités en charge du sports, à agir d’urgence afin de redresser cette discipline. Mais le ministère des sports se réserve de toute implication, de peur que ses responsables ne soient critiqués par l’une des parties en conflit.Le comité national olympique (CNO), qui avait pris l’initiative de voler au secours de la boxe, s’y est mal appliqué. Il s’est permis d’organiser une assemblée générale élective sans faire référence aux textes de la fédération. Cette élection qui donne vainqueur le général Gaoussou, est critiquée Tirage au sort CDC et LCD Orange : rendez-vous les 21 avril et 24 mai par le camp Waby, accusant le général Lansana Palenfo, président du CNO, de vouloir destituer le président élu dont le mandat prend fin dans un an. Un imbroglio qui ravive d’avantage les foyers de tensions dans cette discipline introduite en Côte d’Ivoire, dès les années 1958, par deux expatriés français, Corménier et Robert Champroux, et qui a fait ses beaux jours au plan national et international de part et d’autre, tous se réclament d’être dans la légalité et ne veul faireaucune concession, plongeant ainsi, la boxe dans la plus grande tournante de son histoire. CARTONS DE LA SEMAINE L’ASEC Mimosas a pris l’avantage (2-0) sur son adversaire libyen, Al Ahly, le samedi 8 avril à Abidjan, lors du match aller des 8ème de finale de la Ligue des champions. Les poulains de Roger Ouégnin sont les seuls invaincus de la saison sur une série de dix matches (championnat et Coupe africaine). Le tp mazembe lors d’un match victorieux L a Confédération africaine de football (CAF) vient de publier les différentes dates des tirages au sort de la Ligue des champions Orange (LDC), et de la Coupe de la confédération (CDC). La composition des deux groupes, qui s’affronteront pour le compte des quarts de finale de la LDC Orange sera déterminée le 24 mai prochain. Le tirage au sort des huitièmes de finale de la CDC Orange s’effectuera quant à lui le 21 avril. L’épreuve opposera les qualifiés des huitièmes de cette coupe aux clubs reversés de la Ligue des champions. À noter que les deux champions de la LDC Orange 2015 et de la CDC Orange 2015 ont été mis en déroute en huitièmes de finale aller disputés le 10 avril. Le TP Mazembe, tenant du titre, par le Wydad Casablanca (2-0), et le vainqueur de la Coupe de la CAF, l’Étoile Sportive du Sahel, par Enyimba (3-0). Y.B Yao Yao Lucien du Stade d’Abidjan a marqué contre son camp à la 88ème, contraignant son équipe à une descente aux enfers au profit dela Jeunesse Club d’Abidjan (JCAT) victorieuse (2-1) du derby de la 12ème journée du championnat national le 8 avril.à Abuja. L a faute à une Rachad Amany qui a réduit le score dans les dix dernières minutes de la partie (2-1, 82’). Un but à l’extérieur, qui, ajouté à l’unique inscrit il y a quelques jours, au Caire lors du match aller, brise le rêve de la Côte d’Ivoire qui tenait à enchaîner, après les épopées de 2012 et 2014. Rien ne présageait, pourtant un tel scénario pour les filles du coach Clémentine Touré. Dominatrices dès l’entame, elles ont atteint la pause avec deux buts d’écart, tous deux inscrits en l’espace de six minutes au sortir de belles séquences L’équipe ivoirienne déçue par son élimination de jeu. Au moment où tout le stade Robert Champroux, où se déroulait la rencontre dans la capital ivoirienne, attendait que les Éléphantes valident définitivement leur ticket pour le voyage en terre des Lionnes camerounaise, Esther Nahi et ses coéquipières, s’illustrent par un festival de loupés devant les buts adverses. Les visiteuses qui ne demandaient pas mieux, ont attendu patiemment, pour porter l’estocade à leur hôte. Une frappe d’Amany Rachad depuis les 20 mètres qui parvient à tromper Lydie Saki la gardienne ivoirienne (2-1, 82e). Un but « assassin », qui boute hors de la compétition la Côte d’Ivoire et ouvre grandement les portes du Cameroun à l’Égypte. 22 Culture Journal d’Abidjan - l’Hebdo « N’enfant gatêh » fait mal partout à Abidjan ! Après « Shake your body » et « Apéritif Gnamakoudji », qui a atteint le million de visiteurs sur YouTube, Debordo Leekunfa vient de sortir « N’enfant gatêh ». La chanson est très appréciée des mélomanes, dont de nombreux enfants qui ne s’en passent plus. Fatou DIALLO L ’ex-DJ ivoirien, Debordo, qui a le don de faire bouger les mélomanes, envoute désormais le public avec son titre fétiche « N’enfant gatêh ». Morceau bien élaboré, à la fois plaisant et dansant, il fait trémousser tout le monde dans les bars, maquis et autres espaces de distraction, avec des pas de danse défiant toute concurrence ! Assis dans un fauteuil, ou à même le sol, cette chanson fait son effet. Anniversaires, baptêmes, galas et mariages, plus aucune réception n’échappe aux sonorités du tube, car pour les férus de « l’enjâillement », plus question de fêter sans le dernier Debordo Leekunfa ! Chanson sans véritables paroles, mais impeccablement construite sur une floraison L’artiste Debordo fait un tabac remarqué d’onomatopées agréables à l’oreille, « N’enfant gatêh », seul et unique morceau de l’album, ne finit pas de séduire grâce aux arrangements musicaux de Philippe Bebi. On y retrouve un mélange de coupé décalé, d’Afro pop, et d’African électro, sonorités très en vogue sur le continent. Le clip de la chanson est contesté, en raison des images de filles aux formes généreuses, sanglées dans des robes courtes et moulantes, mais il traduit, selon ses auteurs, une volonté de célébrer la beauté. Révélé auprès des mélomanes avec le titre « Kpangor », sur lequel son duo avec DJ Arafat s’est passé de commentaires, Debordo Leekunfa, ou encore le Wiz Agara, Tchokoroba, ou Ô Pa La Nation, mérite aujourd’hui un respect digne de son talent. Cet artiste aux multiples sobriquets, Bété, du centre-ouest de la Côte d’Ivoire, se nomme à l’état civil Patrick Tangui Sery Digbeu. Depuis son apparition sur la scène musicale ivoirienne en 2007, il fait désormais partie des artistes coupé décalé les plus en vogue. info people Le Daily Mail tacle Drogba Selon une enquête du Daily Mail, célèbre tabloïd britannique, la majorité des fonds recueillis par la fondation de Didier Drogba pour venir en aide aux enfants démunis de Côte d’Ivoire aurait plutôt servi à « payer des fêtes somptueuses ou dormiraient dans des comptes bancaires ». Après une enquête poussée, le journal reproche à l’association de n’avoir reversé que 17 500 euros à des bonnes œuvres, sur une récolte totale de plus de deux millions d’euros. Un scandale réfuté en bloc par l’ancien attaquant de Chelsea et capitaine des Éléphants, qui a décidé d’entamer des procédures judiciaires contre le journal. Asalfo rassure sur le FEMUA Le leader du groupe Magic System, Salif Traoré dit A’salfo, a tenu à rassurer sur les préparatifs du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA), dont il est le Commissaire général de la 9ème édition. « Je suis fier de mon fils A’salfo, j’encourage toute la jeunesse à faire comme lui pour avoir une meilleure qualité de vie », a indiqué Henriette Konan Bédié, l’épouse du parrain du FEMUA 2016. Prévue du 19 au 24 avril prochain, elle est placée sous le thème, « Jeunesse et Développement ». Plusieurs artistes tels que Jah Man, Lévy, Kerry James, Charlotte Dipanda, Papa Wemba, Toofan, John Kiffiz sont annoncés. COMMUNIQUEZ ! Réservez dès maintenant vos emplacements publicitaires ! Ismaël Ouattara [email protected] ou [email protected] / Tél : 22 01 99 99 Téléchargez la grille tarifaire : www.jda.ci Directeur de publication : Ibrahim Diallo Directeur général : Mahamadou CAMARA Rédacteur en chef : David YOUANT Secrétaire de rédaction: Tony NAHOUNOUX Ont collaboré à ce numéro : Massita BAMBA, Jean-Philippe D’ABZAC, Fatou DIALLO, Roane HECTOR, Michèle IRIÉ, Déborah KIMOU, SergeAlain KOFFI, Hélène LIKANE, Iné ZOÉ. Infographiste : Boris TIANA Responsable commercial : Ismaël OUATTARA JOURNAL D’ABIDJAN, édité par JDA SARL, imprimé à Abidjan par IMAG’IN+ Imprimerie. Abidjan, Cocody, Rue du Lycée Technique, Immeuble N2. Tél : + 225 22 01 99 99 www.jda.ci / [email protected] N° 40 du 14 au 20 janvier 2016 Culture 23