FACULTE DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG Quels sont les
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FACULTE DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG Quels sont les
UNIVERSITE DU DROIT ET DE LA SANTE - LILLE 2 FACULTE DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG Année : 2013 THESE POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Quels sont les déterminants du choix de l’exercice ambulatoire des internes de médecine générale au terme de leurs études ? Présentée et soutenue publiquement le mardi 16 avril 2013 Par Sébastien MABON Président : Assesseurs : Directeur de Thèse : Jury Monsieur le Professeur Raymond GLANTENET Monsieur le Professeur Benoît VALLET Monsieur le Professeur Jean-Marc LEFEBVRE Monsieur le Docteur Jean-François RAULT Monsieur le Docteur Sébastien LERUSTE REMERCIEMENTS Au Président de mon jury de thèse, À Monsieur le Professeur Raymond GLANTENET PROFESSEUR DES UNIVERSITES EN MÉDECINE GÉNÉRALE Directeur du Département de Médecine Générale, Faculté de Médecine de Lille Coordonnateur inter-régional du DES de Médecine Générale Vous me faites l’honneur de présider mon jury de thèse. Je tiens à vous remercier pour votre disponibilité et votre investissement dans la formation des futurs spécialistes en médecines générales. Veuillez recevoir l’expression de mes sincères remerciements et de mon profond respect. REMERCIEMENTS Aux maîtres et juges, À Monsieur le Professeur Benoît VALLET PROFESSEUR DES UNIVERSITES – PRATICIEN HOSPITALIER Anesthésiologie et réanimation ; Médecine d’Urgences Pôle Anesthésie – Réanimation ; Hôpital Jeanne de Flandre Président de la Commission Médicale d’Établissement du CHRU de Lille Vous m’avez fait l’honneur d’accepter de juger cette thèse. Je tiens à vous remercier de la bienveillance que vous m’avez témoignée et je vous prie d’accepter toute ma reconnaissance. 4 REMERCIEMENTS Aux maîtres et juges, À Monsieur le Professeur Jean-Marc LEFEBVRE PROFESSEUR ASSOCIÉ DE MÉDECINE GÉNÉRALE Département de médecine générale, Faculté de Médecine de Lille Maître de stage des Universités Vous m’avez fait l’honneur d’accepter de juger cette thèse. Je tiens à vous exprimer ma gratitude et mes sentiments les plus respectueux. 5 REMERCIEMENTS Aux maîtres et juges, À Monsieur le Docteur Jean-François RAULT MAITRE DE STAGE DES UNIVERSITÉS Département de médecine générale, Faculté de Médecine de Lille Président du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins du Nord Vous m’avez fait l’honneur d’accepter de juger cette thèse. Je tiens à vous exprimer ma gratitude et mes sentiments les plus respectueux. 6 REMERCIEMENTS À mon directeur de thèse, À Monsieur le Docteur Sébastien LERUSTE MAÎTRE DE CONFÉRENCES ASSOCIÉ de MÉDECINE GÉNÉRALE Département de médecine générale, Faculté de Médecine de Lille Vous avez accepté de diriger cette thèse. Vous m’avez accompagné, conseillé et aidé pendant mon 3ème cycle. Je tiens à vous remercier pour votre disponibilité et vous exprimer ma très haute gratitude et mon profond respect. 7 REMERCIEMENTS À mes Parents, pour avoir cru en moi et soutenu, cela depuis 29 ans. Vous avez toujours été là pour nous et je vous en suis éternellement reconnaissant. À mes sœurs, de m’avoir supporté. À Benjamin, pour ta patience, ton soutien. Pour m’avoir accompagné dans les moments difficiles. Merci d’être là. A mamie, merci d’avoir toujours été là. Aux Catherines, vous avez cru en moi dès le début de cette aventure et je vous en suis reconnaissant. 10 ans plus tard et 22 000 km plus loin, je vous dédie ce travail. Merci pour tout. À Christophe, que dire : Merci pour tout, Merci pour ton Amitié, Merci pour ton aide. Merci pour tes conseils. À Christian, merci pour ta relecture et tes conseils. À Ingrid et Vanessa, merci d’avoir toujours été là. 8 REMERCIEMENTS À Marie-Yvonne, pour ta gentillesse, ton écoute, tu as toujours su trouver les mots justes pour m’aider. Merci pour tout, je t’en serais éternellement reconnaissant. À Marie-Madeleine, pour ton écoute et ta patience. Merci pour tout. À Anne- Marie, pour ta patience et tes visites qui m’ont remonté le moral. Merci pour tout À ma marraine, même à 22 000 km, tu as été là. Merci pour tout. À Antoine Deleplanque et Jean-Pierre Delpierre, vous avez été les premiers à me faire découvrir la médecine générale et vous m’y avez donné le goût. Pour cela, je vous en suis reconnaissant. Aux secrétaires du DMG, pour votre gentillesse et votre disponibilité pour répondre à nos multiples questions. Merci à Agnès, Yann, Rémy, Manu, Isa. Aux Isnariens et à l’AIMGL pour votre implication dans le développement de cette discipline et la défense de notre formation. 9 « Enseigner, C’est apprendre deux fois. » Joseph JOUBERT Abréviations AIMGL : Association des Internes de Médecine Générale de Lille. ANEMF : Association Nationale des Étudiants en Médecine de France. ARS : Agence Régionale de Santé. CERIM : Centre d’Étude et de Recherche en Informatique Médicale. CHU : Centre Hospitalier Universitaire. CNIL : Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés. CNOM : Conseil National de l'Ordre des Médecins. DES : Diplôme d'Études Spécialisées. DESC : Diplôme d'Étude Spécialisé Complémentaire. DMG : Département de Médecine Générale. ECN : Épreuves Classantes Nationales. INE : Identifiant National Étudiant INSEE : Institut National de la Statistique et des Études Économiques. IRDES : Institut de Recherche et de Documentation en Économie de la Santé. MSU : Maître de Stage des Universités. ONDPS : Observatoire National de la Démographie des Professionnels de Santé. OR : Odds - Ratio SASPAS : Stage Ambulatoire en Soins Primaires en Autonomie Supervisée. UPL : Unité Pédagogique Locale. Sommaire INTRODUCTION ................................................................................................................ 19 1 Les soins ambulatoires .............................................................................................. 20 2 Définition des « déserts médicaux » : ........................................................................ 21 3 Une origine plurifactorielle ....................................................................................... 21 3.1. Le vieillissement de la population française ........................................................ 21 3.2. La démographie médicale ................................................................................... 22 3.3. Le choix de la spécialité médecine générale aux épreuves classantes nationales (ECN). .......................................................................................................................... 24 4 3.4. Une installation en ambulatoire ........................................................................... 24 3.5. Une répartition médicale inégale ......................................................................... 25 3.6. Un souhait d’exercice différent ........................................................................... 27 Objectif de l’étude .................................................................................................... 28 MATERIELS ET METHODES............................................................................................ 30 1 Type d’étude ............................................................................................................. 31 2 Population cible ........................................................................................................ 31 3 Le matériel ................................................................................................................ 31 3.1. La population de l’enquête .................................................................................. 31 3.2. Conception de la base données ............................................................................ 31 3.3. Conception des questionnaires ............................................................................ 32 3.3.1. Le questionnaire descriptif ........................................................................... 32 3.3.2. Le questionnaire d’évaluation des stages ambulatoires ................................. 33 3.3.3. 4 Le questionnaire d’information .................................................................... 34 3.4. Respect de la confidentialité des données ............................................................ 34 3.5. Relation entre les tables ...................................................................................... 35 3.6. Interface d’utilisation .......................................................................................... 35 3.7. Déroulement des saisies au sein de la base de données ........................................ 36 La méthode ............................................................................................................... 36 4.1. Objectif de l’étude .............................................................................................. 36 4.2. Critères d’inclusion ............................................................................................. 37 4.3. Extraction des données........................................................................................ 37 4.4. Catégorisation des données ................................................................................. 37 4.4.1. Les zones d’habitation ................................................................................. 37 4.4.2. La faculté de deuxième cycle ....................................................................... 39 4.4.3. Le classement aux ECN ............................................................................... 39 4.5. Plan d’analyse statistique .................................................................................... 40 RESULTATS ....................................................................................................................... 41 1 2 Résultats globaux. ..................................................................................................... 42 1.1. Taux de réponse pour le questionnaire descriptif ................................................. 42 1.2. Taux de réponse pour le questionnaire d’information .......................................... 42 1.3. Taux de réponse pour le questionnaire d’évaluation des stages ambulatoires ....... 42 Descriptif global de l’échantillon .............................................................................. 43 2.1. Descriptif socio-démographique.......................................................................... 43 2.2. Descriptif de la formation ................................................................................... 44 13 3 2.3. Descriptif du questionnaire d’information ........................................................... 45 2.4. Descriptif du questionnaire d’évaluation des stages ambulatoires ........................ 45 Analyses bivariées .................................................................................................... 46 3.1. Choix positif de la médecine générale en fonction du classement aux ECN ......... 46 3.2. Souhait du mode d’exercice en fonction du rang de classement aux ECN............ 47 3.3. Souhait du mode d’exercice en fonction de la moyenne des évaluations des stages ambulatoires ................................................................................................................. 48 4 3.4. Souhait du mode d’exercice en fonction du souhait de faire un DESC ................. 49 3.5. Souhait de faire un DESC en fonction de la promotion d’internat ........................ 50 3.6. Souhait de faire un DESC en fonction du classement aux ECN ........................... 51 Modèle de régression logistique ................................................................................ 52 DISCUSSION ...................................................................................................................... 54 1 Force et faiblesse ...................................................................................................... 55 2 Un choix assuré pour les extrêmes d’un classement................................................... 57 3 Un souhait d’exercice ambulatoire à façonner ........................................................... 58 3.1. Effet du genre sur le mode d’exercice ambulatoire .............................................. 59 3.2. Les caractéristiques personnelles......................................................................... 59 3.3. Impact du lieu d’habitation ................................................................................. 60 3.4. Intérêt du classement aux ECN ........................................................................... 61 3.5. Intérêt des évaluations de stage ambulatoire ........................................................ 62 3.6. L’impact de la formation ..................................................................................... 63 3.7. L’impact du choix positif de la médecine générale à aux ECN ............................ 65 14 3.8. 4 Une réflexion complexe ...................................................................................... 66 Objectif secondaire : Un DESC pour un exercice principalement hospitalier ............. 69 CONCLUSION .................................................................................................................... 72 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 75 ANNEXES ........................................................................................................................... 81 1 Annexes 1 : Interface du questionnaire inscription sur EvalTonStage. ....................... 82 2 Annexe 2 : Interface du questionnaire d’évaluation des stages ambulatoires sur EvalTonStage. .................................................................................................................. 85 3 Annexe 3 : Interface du questionnaire d’information sur EvalTonStage..................... 94 4 Annexe 4 : Schéma de la base de données d’EvalTonStage ....................................... 95 5 Annexe 5 : Interface du cursus d’un étudiant sur EvalTonStage................................. 96 15 Table des figures Figure 1 : Les effectifs des médecins inscrits au tableau de l'Ordre de 1979 à 2012 (sources CNOM). ............................................................................................................................... 22 Figure 2 : Évolution du numerus clausus et du nombre de diplômés en médecine entre 1971 et 2010 (sources IRDES). ......................................................................................................... 23 Figure 3 : Les effectifs des médecins généralistes de 2007 à 2017 (source CNOM). .............. 23 Figure 4 : Les modes d'exercice des nouveaux inscrits en médecine générale au 1er janvier 2012. .................................................................................................................................... 25 Figure 5 : Proposition des zones en difficulté et des zones fragiles en offre de soins de 1er recours.................................................................................................................................. 38 Figure 6 : Graphique "mosaic-plot" représentant le choix de la médecine générale par rapport au classement aux ECN. ....................................................................................................... 46 Figure 7 : Graphique "box-plot" décrivant le souhait du mode d'exercice par rapport au classement aux ECN. ............................................................................................................ 47 Figure 8 : Graphique "box-plot" représentant le souhait du mode d’exercice par rapport à la moyenne des évaluations ambulatoires. ................................................................................ 48 Figure 9 : Graphique "mosaic-plot" décrivant le souhait du mode d’exercice par rapport au souhait de faire un DESC...................................................................................................... 49 Figure 10 : Graphique « mosaic-plot » décrivant le souhait de faire un DESC par rapport à la promotion. ............................................................................................................................ 50 Figure 11 : Graphique "mosaic-plot" décrivant le souhait de faire un DESC par rapport au classement aux ECN. ............................................................................................................ 51 Figure 12 : Graphique représentant la régression logistique dont la variable de référence est le choix du mode d’exercice ambulatoire. ................................................................................. 52 16 Figure 13 : Courbe d'évolution de l'odds-ratio (IC 95 %) du souhait du mode d’exercice ambulatoire en fonction du choix positif de la médecine générale aux ECN ainsi que de l'appartenance aux promotions 2011 et 2012. ........................................................................ 68 17 Table des tableaux Tableau 1 : Part de la population française résidant dans un bassin de vie dont la densité est inférieure de 30 % à la moyenne. .......................................................................................... 21 Tableau 2 : Répartition des postes aux ECN de 2004 à 2012. ................................................ 24 Tableau 3 : Classement des équipements ou services suivant leur indice de Theil (pondéré par la population) à l'échelle des bassins de vie. .......................................................................... 26 Tableau 4 : Descriptif socio-démographique. ........................................................................ 43 Tableau 5 : Descriptif de la formation. .................................................................................. 44 Tableau 6 : Descriptif du questionnaire d'information. .......................................................... 45 Tableau 7 : Descriptif du questionnaire d’évaluation des stages ambulatoires. ...................... 45 Tableau 8 : Régression logistique sur le souhait d'exercice ambulatoire. ............................... 52 18 INTRODUCTION En France aujourd’hui, le secteur des soins ambulatoires et particulièrement le secteur des soins de premiers recours est confronté à des évolutions rapides et contradictoires de l’offre et de la demande de soins. 3 700 000 français éprouvent des difficultés à accéder aux soins de premier recours(1), accès pourtant garanti par la loi du 25 juin 1999 d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire(2). De nombreux rapports mettent en évidence l’augmentation de ce qu’il est convenu d’appeler des « déserts médicaux ». Un rapport du Sénat paru le 5 février 2013(3) les définissait comme des zones dans lesquelles les patients éprouvent des difficultés à accéder aux soins dans des conditions de proximité et de délais satisfaisants mettant à mal le concept de « soins primaires », porteur d’une ambition de justice sociale visant à garantir l’accès de tous à des soins de base. 1 Les soins ambulatoires Selon l’INSEE, les soins ambulatoires comprennent les soins effectués en cabinet de ville, en dispensaire, en centres de soins ou lors de consultations externes d'établissements hospitaliers publics ou privés. Les soins ambulatoires concernent donc l’ensemble des professionnels et structures de ville, les soins de premier et de second recours. En 2009, la loi HPST a défini les soins de premier recours ou soins primaires(4) qui s’articulent autour de trois grandes fonctions : l’entrée dans le système de soins : diagnostic, orientation, traitement ; le suivi du patient et la coordination de son parcours (y compris dans le secteur médico-social) ; le relais des politiques de santé publique dont la prévention, le dépistage et l’éducation à la santé. Les médecins généralistes en sont les acteurs essentiels comme d’autres professionnels(5). 2 Définition des « déserts médicaux » : Pour l’Assurance-Maladie, un désert médical correspond à un bassin de vie, selon la définition de l’INSEE, dont la densité en médecins généralistes est inférieure à 30 % de la densité moyenne nationale(1). Tableau 1 : Part de la population française résidant dans un bassin de vie dont la densité est inférieure de 30 % à la moyenne. Part de la population résidant dans un bassin de vie dont la densité est inférieure de 30 % à la moyenne Densité nationale Seuil à partir duquel un bassin de vie est considéré comme fragile (densité nationale ≈ 30 %) 2009 2010 2011 5,7 % 5,8 % 5,8 % 86,35 85,48 84,28 60,44 59,84 58,99 Cependant, dans le souhait d’améliorer l’organisation territoriale du système de santé, la loi HPST a demandé aux ARS de mettre en place un schéma régional de l’offre de soins ambulatoires permettant de définir les déserts médicaux(4). Cette catégorisation doit tenir compte du bassin de vie, de la densité médicale et de l’activité des médecins mais aussi d’autres critères laissés à l’appréciation des ARS par l’intermédiaire de leur Projet Régional de Santé(6). Une représentation territoriale de l’offre de soins de premier recours peut être ainsi modélisée. 3 Une origine plurifactorielle Plusieurs études donnent une origine plurifactorielle au problème de la démographie médicale. 3.1. Le vieillissement de la population française Avec ces 63 700 000 habitants au 1er janvier 2013, la France bénéficie d’une augmentation de sa population de 10 % en 20 ans. Cependant, la population française vieillit ; 33 % des français ont plus de 60 ans contre 26 % en 1993(7). 21 L’âge élevé est un facteur de consommation de soin ; 90 % des patients de plus de 60 ans ont recours au moins une fois dans l’année à un médecin généraliste alors que ce taux est de 80 % pour les patients plus jeunes(1). Le vieillissement de la population française va accentuer la demande en soins et ainsi accroître le ressenti de cette pénurie de médecins. 3.2. La démographie médicale Au 1er janvier 2012, la France compte 268 072 médecins(8) en activité dont 92 477 médecins généralistes mais seulement 45 000 exercent en ambulatoire. Pour la première fois, les effectifs de médecins en activité se stabilisent alors que le nombre de médecins retraités a augmenté de 7,5 % (Figure 1). Figure 1 : Les effectifs des médecins inscrits au tableau de l'Ordre de 1979 à 2012 (sources CNOM). On trouve l’origine de cette stabilisation des effectifs de médecins dans les années 1970. L’État a mis en place un numerus clausus permettant de réguler l’accès aux études de médecine. Initialement, celui-ci avait été fixé à 8 000 puis fut diminué progressivement à 3 000 étudiants entre les années 1990 et 2000 (Figure 2) ce qui explique en partie la diminution progressive du nombre d’inscrits à l’Ordre que l’on connait depuis 10 ans. 22 10000 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 Numerus clausus Nombre de diplômés Figure 2 : Évolution du numerus clausus et du nombre de diplômés en médecine entre 1971 et 2010 (sources IRDES). Devant ce déficit programmé, l’État a procédé à une augmentation progressive de ce numerus clausus à partir de 2001(9). Considérant la durée des études, cette augmentation ne permettra pas à court terme de compenser la baisse programmée des effectifs de médecins, générant ainsi des pénuries dans certaines zones (Figure 3). 98000 96000 95476 97012 96241 93965 94000 94717 91742 92000 92477 90290 91013 90000 88860 89572 88000 86000 84000 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Figure 3 : Les effectifs des médecins généralistes de 2007 à 2017 (source CNOM). À cela s’ajoute l’âge élevé des médecins diplômés avant 1971 et dont la cessation d’activité est attendue prochainement (en 2012, l’âge moyen des médecins est de 51,5 ans, alors qu’il est de 53 ans pour les médecins généralistes)(8). 23 3.3. Le choix de la spécialité médecine générale aux épreuves classantes nationales (ECN). En 2004, la médecine générale est devenue une spécialité qui doit être choisie, au même titre que les autres aux ECN. Cependant, depuis la création de cette spécialité, on note un désintérêt des étudiants pour cette discipline comme le montre le nombre important de postes de médecine générale non pourvus (Tableau 2). Tableau 2 : Répartition des postes aux ECN de 2004 à 2012. 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 3 988 4 803 4 760 5 366 5 704 6 186 6 839 7 592 7 564 620 981 330 461 620 674 707 685 250 Postes ouverts (*) 1 841 (46 %) 2 400 (50 %) 2 353 (49 %) 2 866 (53 %) 3 200 (56 %) 3 333 3 632 3 961 (54 %) (53 %) (52 %) 3 601 (48 %) Postes pourvus 1 232 1 419 2 030 2 414 2 591 2 733 3 328 3 425 Postes restants (**) 609 (33 %) 981 (41 %) 323 (14 %) 452 (16 %) 612 (19 %) 600 668 633 (18 %) (18 %) (16 %) 176 (5 %) Général : Poste ouverts aux ECN Postes non pourvus Médecine Générale : Classement du 1er pris en n.c. n.c. 43 n.c. 96 n.c. médecine générale * pourcentage du nombre de postes de médecine générale sur le nombre total de postes ouverts ** pourcentage des postes restants sur le nombre de postes de médecine générale ouverts Sources : DREES, ANEMF, ONDPS, CNOM, Legifrance 2 966 18 57 26 On constate néanmoins un regain d’intérêt pour la spécialité, puisque seulement 3 % des postes de médecine générale n’ont pas été pourvus aux ECN de 2012. 3.4. Une installation en ambulatoire Au terme de ses études (9 ans pour les médecins généralistes), un médecin peut exercer sa spécialité. Lors de la publication de l’atlas de la démographie médicale, l’Ordre des médecins avait démontré un désintérêt de la profession pour l’exercice en libéral ; 34,5 % des nouveaux inscrits à l’Ordre exercent en libéral(8). Au terme de leurs études, ces médecins ont le choix entre un exercice libéral, un exercice salarié hospitalier ou autres ou être remplaçant. 24 Dans la population des spécialistes en médecine générale par la voie du D.E.S en France soit 4 896 médecins, 28 % des médecins exercent en libéral, 42 % sont salariés dont 35 % hospitaliers et 30 % exercent en tant que remplaçants(10). En 2011, 1 077 médecins inscrits, soit 18 % des nouveaux inscrits, ont choisi d’être remplaçants (Figure 4) et 82 % des nouveaux remplaçants sont spécialistes de médecine générale. L’âge moyen d’installation est aujourd’hui de 39 ans(11). Libéral 19% Mixte 2% Remplaçant 41% Salarié 38% Figure 4 : Les modes d'exercice des nouveaux inscrits en médecine générale au 1er janvier 2012. 3.5. Une répartition médicale inégale La situation française est paradoxale. Le nombre de médecins généralistes a fortement augmenté depuis 30 ans (plus de 25 %) et l’effectif n’a jamais été aussi élevé(1). Au 1er janvier 2012, la densité moyenne en métropole est de 306,2 médecins pour 100 000 habitants(3). Devant cette augmentation du nombre de médecins en 30 ans, leur répartition sur l’ensemble du territoire peut expliquer les difficultés d’accès aux soins primaires. Néanmoins, les médecins généralistes sont la 3ème population de professionnels libéraux (Tableau 3) la mieux répartie sur le territoire français (indice de 0,061 en 2008). 25 Tableau 3 : Classement des équipements ou services suivant leur indice de Theil (pondéré par la population) à l'échelle des bassins de vie. Indice de Theil % Theil intra-région Rang Pharmacie 0,042 88 % 1 Salons de coiffure 0,059 79 % 2 Médecins généraliste libéraux 0,061 90 % 3 Boulangeries 0,077 72 % 4 Masseurs Kinésithérapeutes 0,115 73 % 11 Chirurgiens-dentistes 0,153 83 % 17 Infirmiers 0,195 38 % 23 Orthophonistes 0,202 81 % 24 Spécialiste en ophtalmologie 0,613 95 % 55 Sages-femmes 0,722 91 % 64 Établissement de Santé - Court Séjour 0,723 98 % 65 Spécialiste en Gynécologie 0,730 93 % 66 Spécialiste en pédiatrie 0,732 89 % 67 Équipement ou service Sources : INSEE - Base permanente des équipements au 1er janvier 2008 ; INSEE – Base des bassins de vie et « cantons-ou-villes » définition 2008 ; INSEE – Population municipale 2007 ; exploitation DREES. Mais en décomposant l’indice de Theil1, on remarque que les inégalités de répartition sont majoritairement intra-régionales (90 % des inégalités de répartition des médecins généralistes entre les bassins de vie ou « cantons-ou-villes » s’observent entre les bassins de vie d’une même région et seulement 10 % des inégalités sont entre les régions)(12). De plus, si on se concentre sur les jeunes médecins généralistes (moins de 40 ans), cette population arrive désormais au 35ème rang de classement avec un indice de Theil à 0,310. Cet indice permet, donc, à l’échelle nationale un suivi de la répartition inter et intra-régionale dans le temps des médecins. 1 L’indice de Theil est la variation d’entropie entre la situation parfaitement égalitaire et la situation réelle. L’indice de Theil est toujours positif et croissant avec l’inégalité. Une valeur plus élevée de l’indice signifie une moins bonne répartition spatiale. L’indice de Theil est égal à 0 lorsque la distribution de l’équipement étudié est uniforme. L’indice de Theil accorde plus d’importance aux inégalités parmi les bassins de vie ou «cantons-ou-villes» les moins bien équipés qu’aux inégalités parmi les bassins de vie ou «cantons-ou-villes» les plus équipés. L’indice de Theil est un indice de mesure d’inégalité, sa valeur est toujours positive et croissante avec l’inégalité. Sa particularité est d’être décomposable, et donc de distinguer par exemple les inégalités interrégionales des inégalités intrarégionales. 26 Malgré leur bonne répartition à l’échelle nationale, la répartition intra-régionale et particulièrement celle des jeunes médecins est un des facteurs des difficultés d’accès aux soins primaires. Pourtant, il existe en France une régulation « quantitative » de l’offre de soins avec d’une part l’apparition dans les années 70 du numerus clausus permettant de réguler les effectifs de médecin sur l’ensemble du territoire, et d’autre part, la création en 2004 des Épreuves Classantes Nationales en fin de 2ème cycle a mis en place une régulation de l’accès aux spécialités et aux régions, permettant ainsi de réguler le nombre de médecins par spécialité et par région au terme de leurs études de médecine. Il n’y a, à ce jour, aucune régulation de l’installation des médecins en France métropolitaine. 3.6. Un souhait d’exercice différent Le magazine Médecine en 2008 écrit « l’évolution des futurs médecins généralistes rejoint l’évolution sociologique générale, privilégiant la qualité de vie personnelle »(13). Cette aspiration à mieux concilier vie professionnelle et vie privée est confirmée par les conclusions des états généraux de la santé de 2008(14) puis par un rapport du Sénat en 2012(3). Une enquête d’opinion réalisé pour l’Ordre des Médecine en 2007(15) retrouve 3 axes importants dans le choix d’installation professionnelle pour les externes, les internes et les jeunes médecins : L’épanouissement personnel et de sa famille, Une localisation compatible avec la profession ou les attentes du conjoint, La possibilité d’exercer le mieux possible sa discipline. Par exemple, cette future génération de médecins généralistes émet le souhait de travailler 42,8 heures par semaine contre 60 à 70 heures actuellement(16) et 62 % des internes souhaitent 27 un exercice en groupe alors que seulement 46 % des médecins généralistes exercent en groupe(8). 4 Objectif de l’étude L’attrait pour l’exercice ambulatoire diminue depuis quelques années(17) majorant progressivement la « désertification » particulièrement en soins de premier recours. De plus, ces déserts médicaux tendent à se multiplier sous l’effet conjugué, d’une part, de la baisse des effectifs de médecins, d’une répartition inégale sur le territoire et des aspirations nouvelles des jeunes médecins en termes de conditions de vie et, d’autre part, de l’augmentation des besoins de santé liés au vieillissement de la population. La baisse des effectifs médicaux est inévitable, avec un minimum attendu en 2017. L’augmentation du numerus clausus de ces dernières années permettra un retour aux effectifs des années 2000 en 2030(18). Cependant, pour améliorer l’accès aux soins de premiers recours, il est nécessaire que la spécialité médecine générale soit choisie aux ECN. Cette jeune spécialité(19), manque de reconnaissance auprès des étudiants de deuxième cycle, même si ce constat tend à s’améliorer. Après une augmentation du numerus clausus dans les années 2000 (environ 7000 candidats par an), une augmentation des postes à pourvoir en médecine générale aux ECN (50 % de médecine générale et 50 % des autres spécialités), la prochaine étape est le diplôme de médecine générale. Cependant, le nombre de diplômés de médecine générale ne garantit pas la disponibilité des médecins généralistes en ambulatoire(20). En effet, lors de la présentation de son « Atlas de la démographie », l’Ordre des médecins constate que les médecins 28 spécialistes en médecine générale par la voie du D.E.S ont un exercice hospitalier pour 35 % d’entre eux. Alors que les autorités recherchent des moyens de promotion de l’exercice ambulatoire en milieu sous doté auprès des jeunes médecins, il apparaît donc intéressant de déterminer les facteurs qui influencent les internes en médecine générale dans leur choix d’exercice futur. La connaissance de ces facteurs pourrait permettre d’améliorer la formation des internes de médecine générales et accroitre le choix de l’exercice ambulatoire au terme de leurs études. La question de recherche est : Quels sont les déterminants qui influencent le choix de l’exercice ambulatoire des internes de médecine générale de la région Nord Pas-deCalais au terme de leurs études ? 29 MATERIELS ET METHODES 1 Type d’étude Il s’agit d’une étude descriptive, prospective, quantitative, réalisée par auto-questionnaire administré par internet par l’intermédiaire de l’AIMGL. 2 Population cible La population étudiée correspond aux internes de médecine générale toutes promotions confondues affectés à la subdivision Nord Pas-de-Calais lors de la procédure d’affectation des internes de médecine à l’issue de la procédure nationale de choix de poste, soit 856 internes de médecine générale inscrits au Diplôme d’Études Spécialisées à la faculté d’État de médecine Henry Warembourg de l’Université Lille 2 et de la faculté libre de médecine de l’Université catholique de Lille pour l’année universitaire 2012-2013. 3 Le matériel 3.1. La population de l’enquête Afin d’avoir un contact avec l’ensemble des internes de médecine générale, l’AIMGL a été sollicité pour un travail en commun. Pour obtenir un meilleur taux de réponse, les demandes de l’AIMGL pour ses adhérents ont été fusionnées avec les questions soulevées par le projet de thèse. 3.2. Conception de la base données Après discussion avec le bureau de l’AIMGL sur la faisabilité de l’étude, différents questionnaires ont été créés puis proposés à différents moments au cours du cursus de l’interne. Pour permettre la réalisation de ce projet, une base de données est constituée pour colliger l’ensemble des données d’un étudiant provenant de différents questionnaires. La base de données est au format Microsoft SQL Server 2008 R2 et a été créée avec le logiciel SQL Server 2008 Management Studio®. Afin de permettre sa gestion et son utilisation, une interface web a été créée pour permettre une meilleure communication avec les internes. L’AIMGL a mis à notre disposition un serveur afin d’héberger la base de données et l’interface web. 3.3. Conception des questionnaires Pour leurs conceptions, les questionnaires d’adhésions « papier » et celui des évaluations « papier » de stage de l’AIMGL ont été utilisés. Les questions ont été séparées en 3 questionnaires distincts : Questionnaire descriptif ; Questionnaire d’évaluation des stages ambulatoires ; Questionnaire d’information. 3.3.1. Le questionnaire descriptif Ce questionnaire permet un descriptif de la population et ajoute les données nécessaires pour la représentativité de la population (annexe 1). Il est divisé en 7 thèmes : Identification : adresse mail de l’interne adhérent et mot de passe nécessaire à l’identification sur le site ; État civil de l’interne ; Coordonnées postales et téléphoniques ; Universitaire ; Stages effectués ; 32 AIMGL ; EvalTonStage. Ce questionnaire a été proposé à chaque interne souhaitant adhérer à l’AIMGL et il était nécessaire pour toute adhésion à la structure locale. Une table « Adherent » est alors créée au sein de la base de données d’« EvalTonStage.com ». Le temps de réponse est estimé à 5 minutes. 3.3.2. Le questionnaire d’évaluation des stages ambulatoires Pour l’élaboration de ce questionnaire (annexe 2), les anciennes évaluations de stage ambulatoire de l’AIMGL, les évaluations de stages ambulatoires d’Ile-de-France et du syndicat des internes de médecine générale de l’Ouest (SIMGO) ont servi de base pour l’élaboration du questionnaire. Cependant, souhaitant que ces évaluations soient utiles aussi bien à l’AIMGL qu’au DMG de la faculté d’État de médecine, le questionnaire du département a été utilisé. Un questionnaire de 31 questions a été rédigé par un groupe de travail composé par des membres du bureau de l’AIMGL. Un questionnaire test a été soumis pendant un mois aux internes de médecine générale afin de l’améliorer. La version finale de ce questionnaire est divisée en 7 parties : Description du terrain de stage ; Accueil par le maître de stage des Universités ; Formation pédagogique et supervision par le Maître de stage des Universités ; Activités au sein du stage ; Qualité des relations avec le maître de stage des Universités ; Questions ; Commentaires libres. 33 Ce questionnaire a été proposé à chaque adhérent par l’intermédiaire d’une authentification au site « EvalTonStage.com ». L’interne devait saisir un questionnaire pour chaque maître de stage des universités (MSU) où le stage ambulatoire a été effectué. Seuls les internes ayant effectué un stage ambulatoire dans les précédents semestres pouvaient accéder à l’évaluation. Une table « EvaluationSA » a été alors créée au sein de la base de données d’« EvalTonStage.com ». Le temps de réponse a été estimé à 15 minutes par évaluation de stage ambulatoire. 3.3.3. Le questionnaire d’information Le questionnaire comporte 3 questions et une sous-question pour étudier le souhait et le devenir des internes de médecine générale (annexe 3). Il a été rédigé en concertation avec les membres du bureau de l’AIMGL. Tous les semestres, ce questionnaire a été proposé systématiquement à tous les adhérents après leur authentification sur le site. Il était nécessaire d’y répondre pour poursuivre sur le site. Une table « AdherentQuestionnaire » a été alors créée au sein de la base de données d’« EvalTonStage.com ». Le temps de réponse a été estimé à 30 secondes. 3.4. Respect de la confidentialité des données Lors de l’inscription à l’AIMGL, un identifiant anonyme a été créé par le site. Cet identifiant a permis le recueil des données liées à l’interne et garantir l’anonymat. Afin de préserver cet anonymat et après information auprès de la CNIL, les données de l’interne « nom », « prénom », « jour et mois de naissance », « adresse et complément 34 d’adresse », « téléphone fixe et portable », « courriel » et « numéro INE » ont été rendues inaccessibles. Afin d’informer les internes utilisant le site « EvalTonStage.com », une charte d’utilisation a été créée. Toute utilisation du site nécessite l’acceptation de la charte. En cas de refus, les données recueillies par le site ne peuvent être exploitées. 3.5. Relation entre les tables La base de données a été composée de plusieurs tables (annexe 4). La table « Adherent » comporte une clé primaire qui correspond au numéro adhérent « no_adherent ». L’identification dans la table « Adhérent » était nécessaire pour pouvoir avoir accès aux autres tables. La table « QuestionnaireAdherent », qui correspondait aux résultats des questionnaires d’information, était en relation (1:n) avec la table « Adherent » par l’intermédiaire de la clé primaire « no_adherent ». La table « EvaluationSA », qui correspondait à la table des évaluations des stages ambulatoires, était en relation avec la table « Adherent » par l’intermédiaire d’une clé unique. Cette table colligeait l’ensemble des semestres effectués par l’interne. 3.6. Interface d’utilisation Afin de permettre l’accès et la saisie des données par l’interne dans la base de données, une interface web a été créée. Cette interface utilise la technologie ASP.net® (Active Server Page). L’adresse d’accès est http://www.evaltonstage.com. La connexion à l’interface se faisait par l’intermédiaire d’une authentification après une inscription à l’AIMGL permettant un accès à un espace personnalisé. 35 Les internes ont été informés de l’utilisation de cette nouvelle plateforme par courriel personnel, lors de la journée d’information des nouveaux internes de médecine générale en octobre 2012 et par publication sur le site internet de l’AIMGL. 3.7. Déroulement des saisies au sein de la base de données La saisie des données a débuté pour les évaluations et le questionnaire d’information respectivement en février et mars 2012 pour tester la stabilité de la base de données et assurer une maintenance du site. En septembre 2012, la version beta du site est mise en ligne permettant aux internes une inscription avec saisie des données pour leur inscription à l’AIMGL 2012-2013 dans la table « Adherent ». Les inscriptions à l’AIMGL sur le site ont été ouvertes du 13 septembre au 31 décembre 2012. Leur première connexion avec authentification au site « EvalTonStage.com » permettait un accès à la charte d’utilisation du site. Après acceptation de cette charte, le questionnaire d’information était proposé aux adhérents et était nécessaire pour toute poursuite sur le site. Chaque adhérent avait un accès à l’évaluation des stages qu’il a effectué au cours de son cursus (annexe 5). 4 La méthode 4.1. Objectif de l’étude L’objectif principal de notre étude était d’étudier, à l’échelle régionale, les différents déterminants qui influencent le choix du mode d’exercice ambulatoire des internes de médecine générale. La question répondant à l’objectif principal de l’étude correspond à la question 2 du questionnaire d’information. 36 L’objectif secondaire était d’étudier la proportion d’interne qui souhaitait effectuer un DESC au cours de leur internat de médecine générale. La question répondant à l’objectif secondaire de l’étude correspondait à la question 3 du questionnaire d’information. 4.2. Critères d’inclusion Afin de constituer un échantillon répondant aux objectifs de l’étude, les critères d’inclusion étaient : Les internes ayant adhéré à l’AIMGL pour l’année universitaire 2012-2013 ; Les internes ayant accepté informatiquement la charte d’utilisation du site « EvalTonStage.com » ; Les internes ayant répondu aux questionnaires d’information proposés pour la période mai 2012 – décembre 2012. 4.3. Extraction des données Pour répondre à l’étude, les données nécessaires ont été extraites de la base de données par l’intermédiaire d’une requête T-SQL (Transact-Structure Query Language). 4.4. Catégorisation des données Il a été nécessaire de catégoriser certaines données pour permettre leur analyse statistique. 4.4.1. Les zones d’habitation Un attribut zone d’habitation a été créée dans la table « Adherent ». Cet attribut correspondait à la zone d’habitation des internes en fonction de l’offre de soins de premier recours dans la région Nord Pas-de-Calais. Pour déterminer ces zones d’habitation, une correspondance a été 37 établie entre le lieu d’habitation des internes et le schéma régional de l’offre de soins ambulatoires défini dans le projet régional de santé de l’ARS Nord Pas-de-Calais(21). Figure 5 : Proposition des zones en difficulté et des zones fragiles en offre de soins de 1er recours. Quatre zones ont ainsi pu être définies : Les zones correctes étaient des zones qui ne présentent pas de difficultés pour l’offre de soins de premier recours ; Les zones en difficulté étaient des zones d’offre de soins de premier recours qui nécessitent d’être confortées sur le plan démographique (médical, paramédical) ; Les zones fragiles étaient les zones qui nécessitent des mesures destinées à favoriser une meilleure répartition géographique des professionnels de santé, des maisons de santé, des pôles de santé et des centres de santé ; Les zones hors de la région Nord Pas-de-Calais. 38 4.4.2. La faculté de deuxième cycle Devant le nombre important de facultés, les facultés de médecine ont été regroupées selon leurs interrégions respectives(22). Les interrégions sont les suivantes : Interrégion d'Ile-de-France : le CHU de Paris ; Interrégion Nord-Ouest : les CHU de Caen, Lille, Amiens et Rouen ; Interrégion Nord-Est : les CHU de Strasbourg, Dijon, Reims, Besançon et Nancy ; Interrégion Ouest : les CHU de Brest, Rennes, Tours, Nantes, Angers et Poitiers ; Interrégion Rhône-Alpes les CHU de Grenoble, Lyon et Saint-Etienne ; Interrégion Sud : les CHU de Montpellier, Marseille et Nice ; Interrégion Sud-Ouest : les CHU de Bordeaux, Clermont-Ferrand, Limoges et Toulouse ; Interrégion des Antilles et de la Guyane : le CHU des Antilles-Guyane. Une 8ème catégorie a été créée pour les internes ayant réalisé leur deuxième cycle à l’étranger. 4.4.3. Le classement aux ECN Le classement aux ECN est déterminé chaque année par rapport au nombre total de participants. Afin d’avoir une représentativité de ce classement quelle que soit l’année de l’examen, un coefficient a été attribué à chaque interne qui correspond au classement divisé par le nombre de candidats le jour des ECN. Le nombre de candidats par ECN étaient définis par des arrêtés qui fixent la liste des étudiants ayant satisfait les ECN par année(23)(24)(25)(26)(27)(28)(29). Ainsi, plus un interne sera bien classé aux ECN, plus son coefficient sera proche de 1. Les internes ont été séparés en quartile en fonction de leur classement aux ECN. 39 4.5. Plan d’analyse statistique L’analyse statistique a été effectuée par le CERIM du CHU de Lille. La première partie a consisté en une analyse descriptive de l’échantillon. Des analyses bivariées ont été réalisées à l’aide du test du 2 (chi 2) et du test de Student. Une valeur (p) inférieure à 0,05 était considérée comme statistiquement significative. Pour cette étude et après avis des biostatisticiens, la deuxième partie à consister en la réalisation d’une régression logistique permettant ainsi un contrôle des biais de confusion. Pour cela, des mesures d’association (odds-ratio) entre le souhait de l’exercice ambulatoire et les facteurs qui sont susceptibles de l’influencer, dits variables explicatives(30) ont été calculées. Pour interpréter les résultats, chaque variable explicative a été étudiée et pour certaines regroupées (interrégion de deuxième cycle, zone d’habitation). Ensuite, une analyse des liaisons entre les variables explicatives et le choix du mode d’exercice ambulatoire ont été réalisés par l’intermédiaire d’une analyse univariée. Seules les variables explicatives dont la p-value est inférieure ou égale à 0,20 ont été intégrées dans ce modèle de régression. Ensuite, ces variables explicatives sont intégrées dans le modèle permettant de tenir compte de manière simultanée de l’effet de plusieurs facteurs de confusion. L’odds-ratio traduisait le degré de liaison entre les variables. 40 RESULTATS 1 Résultats globaux. 517 internes différents ont procédé à leur inscription sur le site « EvalTonStage ». Ils ont tous accepté la charte d’utilisation du site. 1.1. Taux de réponse pour le questionnaire descriptif 517 internes ont répondu aux questionnaires descriptifs, soit 60,40 % des 856 internes inscrits au D.E.S de médecine générale dans le Nord Pas-de-Calais. 1.2. Taux de réponse pour le questionnaire d’information Parmi les 517 internes enregistrés sur le site, 492 internes ont répondu au questionnaire d’information (95,16 % des internes inscrits sur le site), soit 57,48 % des 856 internes inscrits au D.E.S de médecine générale dans le Nord Pas-de-Calais. 1.3. Taux de réponse pour le questionnaire d’évaluation des stages ambulatoires 517 internes s’étaient enregistrés sur le site. 220 internes avaient effectué un stage ambulatoire et 36 internes avaient évalué leurs stages ambulatoires, soit 7 % des internes produisant 91 évaluations de stages ambulatoires. 2 Descriptif global de l’échantillon 2.1. Descriptif socio-démographique 517 internes ont répondu aux questions socio-démographiques du questionnaire descriptif (Tableau 4). Tableau 4 : Descriptif socio-démographique. Variables Effectif % 517 100 % Femme 315 61 % [56,56 - 65,13] Homme 202 39 % [34,87 - 43,44] Nombre d'internes IC à 95 % Sexe Âge en années Moyenne 26 Médiane 26 Zone d'habitation Zone en offre de soins de 1er recours correcte 410 79 % [75,5 - 82,66] Zone en offre de soins de 1er recours difficile 47 9% [6,82 - 11,99] Zone en offre de soins de 1er recours fragile 6 1% [0,47 - 2,64] Zone hors de la région Nord Pas-de-Calais 54 10 % [8,01 - 13,49] Faculté Lille-État 473 91 % [88,66 - 93,68] Faculté Lille-Catholique 44 9% [6,32 - 11,34] 2006 2 0% [0,05 - 1,39] 2007 1 0% [0 - 1,07] 2008 1 0% [0 - 1,07] 2009 23 4% [2,9 - 6,7] 2010 121 23 % [19,87 - 27,34] 2011 177 34 % [30,18 - 38,53] 2012 192 37 % [32,99 - 41,48] Ile-de-France 37 7% [5,15 - 9,82] Nord-Est 23 4% [2,9 - 6,7] Nord-Ouest 395 76 % [72,45 - 79,95] Ouest 15 3% [1,69 - 4,85] Rhône-Alpes 9 2% [0,85 - 3,4] Sud 17 3% [1,99 - 5,32] Sud-Ouest 14 3% [1,55 - 4,61] À l'étranger 7 1% [0,59 - 2,9] Faculté d'internat Promotion (Année des ECN) Inter Région de deuxième cycle 43 2.2. Descriptif de la formation 517 internes ont répondu aux questions concernant leurs formations (Tableau 5). Tableau 5 : Descriptif de la formation. Variables Effectif % IC à 95 % Nombre de semestres effectués Moyenne 1,969 Médiane 2 Classement ECN* Moyenne 0,664 Médiane 0,712 Stage au CHU Oui 89 17 % [14,12 - 85,88] Non 428 83 % [79,19 - 85,88] Oui 108 21 % [17,52 - 24,70] Non 409 79 % [75,3 - 82,48] Oui 257 50 % [45,32 - 54,10] Non 260 50 % [45,90 - 54,68] Oui 252 49 % [44,36 - 55,64] Non 265 50 % [46,86 - 55,64] Oui 220 43 % [38,27 - 46,95] Non 297 57 % [53,05 - 61,73] Hiver 65 35 % [27,90 - 41,89] Été 123 65 % [58,11 - 72,10] Données manquantes 32 Stage mère enfant Stage médecine adulte Stage urgences Stage en ambulatoire Saison du stage en ambulatoire 44 2.3. Descriptif du questionnaire d’information 492 internes ont répondus au questionnaire d’information (Tableau 6). Tableau 6 : Descriptif du questionnaire d'information. Variables Effectif % 492 95 % Oui 409 83 % [79,46 - 86,27] Non 83 17 % [13,73 - 20,54] Ambulatoire 286 58 % [53,62 - 62,51] Mixte 99 20 % [16,72 - 24,00] Hospitalier 44 9% [6,64 - 11,91] Je ne sais pas 63 13 % [10,05 - 16,16] Oui 157 32 % [27,85 - 36,26] Non 335 68 % [63,74 - 72,15] Nombre d'internes IC à 95 % Choix positif de la médecine générale aux ECN Souhait d'exercice Souhait de faire un DESC 2.4. Descriptif du questionnaire d’évaluation des stages ambulatoires 517 internes s’étaient inscrits sur le site. Parmi ces internes, 220 internes disaient avoir effectué un stage de niveau 1 chez le praticien de médecine générale, soit 42 % des internes enregistrés sur le site, et 36 internes avaient évalués leurs maîtres de stage des universités. Tableau 7 : Descriptif du questionnaire d’évaluation des stages ambulatoires. Variables Effectif % Nombre d'internes ayant effectué un stage ambulatoire 220 43 %* Nombre d’internes ayant évalué leurs stages ambulatoires 36 16 %** Nombre d'évaluation 91 IC à 95 % Souhait de faire médecine générale avant le stage ambulatoire Oui 31 86 % [70,50 - 30,29] Non 5 14 % [5,23 - 30,29] Stage en UPL(2) 20 56 % [38,29 - 71,66] Stage chez 2 médecins généralistes 3 8% [1,75 - 22,47] Stage chez 3 médecins généralistes 13 36 % [21,34 - 53,79] Type de stage chez le praticien Moyenne par stage des évaluations ambulatoires Moyenne 64,427 Médiane 65,505 * 43 % des répondants ont effectué un stage ambulatoire. **16 % des internes, ayant effectué leur stage ambulatoire, l’ont évalué. 45 3 Analyses bivariées 3.1. Choix positif de la médecine générale en fonction du classement aux ECN Parmi les internes qui étaient classés dans le 1er quartile, 28,12 % avaient fait le choix positif (oui) de la médecine générale aux ECN. Parmi les internes qui étaient classés dans le 2ème quartile, 23,70 % avaient fait le choix positif (oui) de la médecine générale aux ECN. Parmi les internes qui étaient classés dans le 3ème quartile, 22,40 % avaient fait le choix positif (oui) de la médecine générale aux ECN. Parmi les internes qui étaient classés dans le 4ème quartile, 25,78 % avaient fait le choix positif (oui) de la médecine générale aux ECN (Figure 6). Il existe une association statistiquement significative entre le choix de la médecine générale et le rang de classement aux ECN chez les internes de médecine générale au risque 5 % (p=0,0459). Figure 6 : Graphique "mosaic-plot" représentant le choix de la médecine générale par rapport au classement aux ECN. 46 3.2. Souhait du mode d’exercice en fonction du rang de classement aux ECN Parmi les internes qui souhaitaient avoir un exercice en ambulatoire, la moyenne de classement aux ECN des internes souhaitant exercer en ambulatoire était de 0,654 et la moyenne de classement aux ECN des internes souhaitant avoir un autre mode d’exercice était de 0,693 (Figure 7). Il n’y a pas d’association statistiquement significative entre le classement aux ECN et le choix d’un mode d’exercice ambulatoire (p=0,145). Figure 7 : Graphique "box-plot" décrivant le souhait du mode d'exercice par rapport au classement aux ECN. 47 3.3. Souhait du mode d’exercice en fonction de la moyenne des évaluations des stages ambulatoires Parmi les internes ayant effectué un stage ambulatoire (N=220), 36 internes avaient évalué leurs stages. La moyenne des évaluations ambulatoires des internes qui souhaitaient un exercice ambulatoire est de 66,622 et la moyenne des évaluations ambulatoires des internes qui souhaitaient un exercice différent étaient de 60,936 (Figure 8). Il n’y a pas d’association statistiquement significative entre l’évaluation ambulatoire et le choix d’un mode d’exercice (p=0,151). Figure 8 : Graphique "box-plot" représentant le souhait du mode d’exercice par rapport à la moyenne des évaluations ambulatoires. 48 3.4. Souhait du mode d’exercice en fonction du souhait de faire un DESC Parmi les internes qui souhaitaient exercer en ambulatoire, ils étaient 12,59 % à vouloir faire un DESC et parmi les internes qui ne souhaitaient pas exercer en ambulatoire, ils étaient 66,43 % à vouloir faire un DESC (Figure 9). Il y a une association statistiquement significative entre le souhait d’exercice et le souhait de faire un DESC chez les internes de médecine générale au risque 5 %. (p=3,5e-30) Figure 9 : Graphique "mosaic-plot" décrivant le souhait du mode d’exercice par rapport au souhait de faire un DESC. 49 3.5. Souhait de faire un DESC en fonction de la promotion d’internat Parmi les internes de 1ère année (promotion 2012), 54,76 % souhaitaient faire un DESC. Parmi les internes de 2ème année (promotion 2011), 24,29 % souhaitaient faire un DESC et, parmi les internes de 3ème année (promotion 2010), 15,83 % souhaitaient faire un DESC. Pour les internes des promotions antérieures à 2010, 11,11 % souhaitaient faire un DESC (Figure 10). Il y a une association statistiquement significative entre l’année d’étude et le souhait de faire un DESC chez les internes de médecine générale au risque 5 % (p=5,66e-14). Figure 10 : Graphique « mosaic-plot » décrivant le souhait de faire un DESC par rapport à la promotion. 50 3.6. Souhait de faire un DESC en fonction du classement aux ECN Parmi les internes qui étaient classés dans le 1er quartile, 16,67 % voulaient faire un DESC. Parmi les internes qui étaient classés dans le 2ème quartile, 26,67 % voulaient faire un DESC. Parmi les internes qui étaient classés dans le 3ème quartile, 29,33 % voulaient faire un DESC. Parmi les internes qui étaient classés dans le 4ème quartile, 27,33 % voulaient faire un DESC (Figure 11). Il y a une association statistiquement significative entre le souhait de faire un DESC et le classement aux ECN chez les internes de médecine générale au risque 5 % (p=0,0152). Figure 11 : Graphique "mosaic-plot" décrivant le souhait de faire un DESC par rapport au classement aux ECN. 51 4 Modèle de régression logistique La variable de référence était le souhait d’un mode d’exercice ambulatoire. Les variables, où une association statistiquement significative était observée, étaient les « Promotions 20062009 », la « Promotion 2010 », la « Promotion 2011 » et le « Choix MG aux ECN » (Tableau 8). Tableau 8 : Régression logistique sur le souhait d'exercice ambulatoire. OR IC.inf IC.sup p.value Sexe = homme 0.97 0.61 1.56 0.908 Année de naissance 1.08 0.97 1.23 0.177 Habitation en zone d’offre de soin correcte 0,97 0,50 1,85 0,935 Externat dans l'interrégion Nord-Ouest 1.27 0.74 2.18 0.385 Rang = deuxième quartile (réf : premier quartile) 1.19 0.62 2.29 0.599 Rang = troisième quartile 0.55 0.29 1.05 0.0713 Rang = quatrième quartile 0.8 0.4 1.59 0.525 Promotions 2006-2009 (réf : 2012) 28.48 2.69 403.1 0.00845 Promotion 2010 (réf : 2012) 42.31 4.83 478.85 0.00134 Promotion 2011 (réf : 2012) 5.72 1.68 22.09 0.00759 Stage au CHU fait 0.77 0.38 1.59 0.476 Stage mère-enfant fait 0.52 0.21 1.22 0.138 Stage en médecine adulte fait 0.90 0.40 1.94 0.791 Stage aux urgences fait 0.41 0.16 0.98 0.0528 Stage chez le praticien fait 0.49 0.19 1.19 0.126 Choix MG aux ECN 2.36 1.28 4.37 0.00582 Figure 12 : Graphique représentant la régression logistique dont la variable de référence est le choix du mode d’exercice ambulatoire. 52 Concernant la variable « promotions 2006-2009 » par rapport à la promotion 2012, l’oddsratio était de 28,48 [2,69 ; 403,1]. Les chances d’un souhait d’exercice ambulatoire étaient 28,48 fois plus élevées chez les internes de médecine générale des promotions de 2006 à 2009 (Figure 12). Concernant la variable « promotion 2010 » par rapport à la promotion 2012, l’odds-ratio était de 42,31 [4,83 ; 478,85]. Les chances d’un souhait d’exercice ambulatoire étaient 42,31 fois plus élevées chez les internes de médecine générale de la promotion 2010 (Figure 12). Concernant la variable « promotions 2011 » par rapport à la promotion 2012, l’odds-ratio était de 5,72 [1,68 ; 22,09]. Les chances d’un souhait d’exercice ambulatoire étaient 5,72 fois plus élevées chez les internes de médecine générale de la promotion 2011 (Figure 12). Concernant la variable « choix MG aux ECN » (choix positif de la médecine générale aux ECN), l’odds-ratio était de 2,36 [1,28 ; 4,37]. Les chances d’un souhait d’exercice ambulatoire étaient 2,36 fois plus élevées chez les internes ayant fait un choix positif de la médecine générale aux ECN (Figure 12). 53 DISCUSSION Cette étude régionale a mis en évidence l’influence de certains déterminants sur le choix d’un mode d’exercice ambulatoire chez les internes de médecine générale. Le nombre d’internes s’inscrivant en DESC a également été étudié, diplômes dont le mode d’exercice est principalement hospitalier. 1 Force et faiblesse L’intérêt de ce travail était de mettre en évidence les différents facteurs influençant le choix du mode d’exercice. Leur modification ou influence au cours de la formation initiale permettra à terme d’augmenter le nombre de spécialistes en médecine générale choisissant un exercice ambulatoire. Ces différents facteurs nous ont permis de comprendre le choix du mode d’exercice hospitalier des internes, comme celui d’être urgentiste par exemple. L’étude a été réalisée par l’intermédiaire de questionnaires électroniques soumis aux internes par la voie d’Internet. Cette méthode a été utile car elle a permis de recueillir 517 réponses soit 60,40 % des 856 étudiants inscrits en D.E.S de médecine générale dans le Nord Pas-deCalais. Cependant, les réponses à ses questionnaires étaient déclaratives et introduisaient donc un biais déclaratif. Plusieurs questionnaires ont été proposés aux internes. Ces questionnaires étaient reliés entre eux par une identification commune afin de les rattacher à chaque interne. Cette méthode permet d’assurer une identification en évitant des doublons, de proposer les questionnaires à des moments clés différents et un suivi des différents questionnaires par interne. La perte de donnée est, ainsi, minime (95,16 % de réponse sur le nombre d’inscrits sur la base). Dans le respect de la loi Informatique et Liberté(31), les internes ont été prévenus et ont accepté que leurs données soit utilisés à des fins de recherche tout en préservant leur anonymat. Cette charte ou son l’utilisation des données a pu introduire une limite dans le nombre de répondant. Cette étude a été mise place en partenariat avec l’AIMGL. Seuls les internes inscrits à l’AIMGL pouvaient répondre à l’étude. Ce choix d’association se justifiait par l’utilisation des moyens de communication de l’association comme le serveur informatique, la communication en assemblée plénière lors de la rentrée universitaire, le site de l’association et la liste des courriels d’internes. De plus, elle concernait les internes du Nord Pas-de-Calais ainsi que leurs spécificités que ce soit dans l’organisation de la formation théorique, la réalisation du stage ambulatoire ou encore la réalisation d’un stage de gynécologie et de pédiatrie. L’étude comportait donc un biais de recrutement. La formulation des questions a été difficile et plusieurs fois, testée pour rester neutre. Une interface a été utilisée pour poser les questions, pour limiter l’influence qu’aurait pu avoir un investigateur sur l’interne. Cependant, certains internes ont rapportés à l’AIMGL les difficultés de compréhension entre les termes « ambulatoire », « hospitalier », « salarié » et « libéral », problème de compréhension qui aurait pu être évité avec un investigateur. Le mot « ambulatoire » avait été choisi pour ne pas restreindre le choix de l’exercice de la médecine générale au seul mode libéral. Ces confusions entre ces termes ont pu induire un biais de confusion dans les réponses à la question 2 du questionnaire d’information. Enfin, l’utilisation d’un modèle de régression logistique a permis de tenir compte de manière simultanée de l’effet de plusieurs facteurs de confusion au sein de notre étude c’est-à-dire un 56 facteur de confusion lié à une variable explicative et ce même facteur de confusion sera lié au choix du mode d’exercice ambulatoire indépendamment de la variable explicative. 2 Un choix assuré pour les extrêmes d’un classement Au terme des Amphis de garnison, l’ensemble des étudiants de médecine devront avoir choisi une spécialité et une région d’internat définitives en fonction de leur classement aux ECN. La médecine générale représente en moyenne 50 % des postes proposés. Ce choix de la médecine générale est volontaire pour 86 % des étudiants, ce chiffre correspond à 88 % des étudiants ayant fait ce choix positif lors d’une étude nationale en 2010(16). Un lien significatif entre le choix positif de la médecine générale aux ECN et le classement aux ECN (p<0.005) a été mis en évidence. On remarque dans cette étude que les internes classés dans le 1er quartile (de 0,025 à 0,515) et le 4ème quartile (de 0,838 à 0,996) ont fait plus souvent un choix positif de la médecine générale que les internes du 2ème et 3ème quartile (de 0,515 à 0,838). Une étude de la DREES(32) montrait que les internes classés entre 0 et 0,58 ont la possibilité d’opter pour un large de choix de spécialités. De plus, seuls 3 % des internes ayant choisi la médecine générale ont dus changer de faculté d’études. Les internes classés dans le 1er quartile, malgré un panel important de spécialités disponibles, avaient ainsi préféré choisir la médecine générale et représentaient donc un quart des postes pourvus en médecine générale. Par contre, actuellement que peu d’études sur les internes situés en fin de classement à l’internat ont été réalisées. Les internes du 4ème quartile, dont les choix de spécialités et de régions étaient fortement restreint, avaient, à l’instar des internes du 1er quartile, également réalisé un choix positif de la médecine générale. Une explication serait que sachant la 57 médecine générale peu prisée, certains étudiants souhaitant faire de la médecine générale n’auraient pas d’intérêt immédiat à être bien classés aux ECN. Les internes classés dans le 2ème et le 3ème quartile étaient plus indécis et le choix positif de la médecine générale était moins volontaire. Selon la DREES, à partir de 0,58, les étudiants n’auraient le choix qu’entre 6 spécialités dont la médecine générale et donc pour la plupart un choix s’imposera entre la spécialité ou la région. Ce choix difficile était probablement une des principales causes de choix par défaut de la médecine générale. Au final, un choix positif a été retrouvé pour les extrêmes contrastant avec une incertitude des internes de milieu de classement. 3 Un souhait d’exercice ambulatoire à façonner Selon la loi HPST, la médecine générale fait partie des soins de premier recours, mais contrairement aux soins de second recours, son exercice est strictement ambulatoire. Cependant, seul 35 % des médecins généralistes français par la voie du D.E.S ont un exercice ambulatoire. Une régression logistique permettant ainsi un contrôle des biais de confusion a été réalisée. Les variables explicatives étaient ainsi intégrées dans un unique modèle permettant de tenir compte de manière simultanée de l’effet de plusieurs facteurs de confusion. 58 3.1. Effet du genre sur le mode d’exercice ambulatoire La part des femmes est de plus en plus importante au sein des effectifs des étudiants de médecine (61 % de femmes dans notre échantillon). En 2005, les femmes médecins ne représentaient que 28 % des médecins exerçant en cabinet libéral contre 47 % des médecins salariées dont l’exercice était principalement hospitalier(33). De plus, une étude de l’ONDPS réalisée en 2006 sur les internes de médecine générale retrouvait que seul 25 % des femmes souhaitaient un exercice libéral(20). En 2011, S. MUNCK dans sa thèse ne démontrait aucune influence du genre sur la maturation d’un projet professionnel(34) ce qui a été confirmé dans l’étude. En effet, bien que la médecine se féminise progressivement, aucune liaison significative entre le genre et le choix d’un mode d’exercice ambulatoire n’a été mise en évidence (OR=0,97 [0,61 ; 1,56]). Comme le fait remarquer Mme HARDY(35), la féminisation de la profession ne peut donc être considérée comme une des causes de l’absence de souhait d’exercice ambulatoire chez les jeunes médecins généralistes. 3.2. Les caractéristiques personnelles Les caractéristiques personnelles sont inhérentes à chaque individu et ne sont donc que très peu modifiables. Plusieurs études révélaient que les jeunes médecins étaient guidés dans leur choix du mode d’exercice par leur vie de famille mais principalement par le travail du conjoint(36)(37). Les études de médecine constituent un cursus long et 10 ans sont en moyenne nécessaires pour devenir spécialiste en médecine générale. En outre, l’âge auquel la moitié des jeunes vit en couple est de 24,5 ans pour les femmes et 27 ans pour les hommes selon l’INSEE(38). De ce 59 fait, la moitié de notre échantillon, dont l’âge moyen est de 26 ans, a été estimé vivant en couple. Malgré cela, notre étude montre que l’âge n’est pas un facteur qui influence le choix du mode d’exercice ambulatoire. 3.3. Impact du lieu d’habitation En janvier 2012, l’ARS Nord Pas-de-Calais dévoilait son schéma régional de l’offre de soins ambulatoire nommé « zonage territorial ambulatoire », défini dans la loi HPST(21). Pour la première fois, une carte régionale répertoriait la présence de l’offre de soins ambulatoire en fonction de différents facteurs (densité médicale, âge des médecins, âge de la population, consommation médicale) et définissait 2 types de zones dans lesquelles l’offre deviendra déficitaire : Les zones en difficulté constituaient les zones dont l’offre de soins de premier recours nécessitaient d’être confortées sur le plan démographique soit 54 zones ; Les zones fragiles constituaient les zones de mise en œuvre prioritaires des mesures destinées à favoriser un meilleur développement de l’offre de soins de premier recours soit 10 zones. Les bassins de vie non qualifiés par les définitions précédentes étaient considérés comme des zones correctes. Un groupe de recherche interdisciplinaire en Santé de l’Université de Montréal(36) avait montré que la vie en milieu rural ou le fait d’avoir de la famille résidant en milieu rural est un facteur d’attraction pour l’exercice ambulatoire. 60 Le zonage territorial a été choisi et utilisé pour cette étude car sa définition est précise par rapport à la catégorisation habituelle en urbain, semi-rural et rural. Les communes classées en zone fragile se situaient pour 8 d’entre elles en milieu rural. Cependant, les résultats de l’étude étaient contradictoires avec ceux de l’Université de Montréal, probablement en raison d’une différence de définition de la ruralité à mettre en regard avec la superficie du territoire québécois. Le lieu de résidence d’un interne n’était pas un facteur influençant le choix du mode d’exercice ambulatoire. Néanmoins, les résultats étaient confirmés par une étude française sur les déterminants d’installation en zone rurale(39) qui ne retrouvait pas de lien significatif entre l’exercice en zone rurale et le milieu de vie rural. Plusieurs raisons pourraient expliquer ce résultat. L’effectif d’internes logeant en zone difficile ou fragile était très faible (10 % de l’échantillon). De plus, les étudiants de deuxième cycle des études médicales résidaient souvent à proximité du CHU (appartement personnel, colocation, chambre universitaire) afin d’améliorer leurs chances de réussite universitaire. Le changement pour une de ces zones survenait après les ECN. La durée de résidence en zone difficile ou fragile, qu’elle ait été concomitante ou bien même antérieure aux études de médecine n’avait pas été incluse dans l’étude. Enfin certains internes, devant la mobilité importante parfois nécessaire en début d’internat, avaient déclaré comme lieu de résidence principale leur résidence parentale. 3.4. Intérêt du classement aux ECN Le classement aux ECN a été mis en place lors de la réforme du D.E.S en 2004. Ce classement permet l’affectation à une discipline et à une subdivision géographique. La 61 formation pratique du D.E.S de médecine générale comporte 6 stages qu’un interne doit choisir en fonction de son ancienneté et de son rang de classement(40). Le classement aux ECN est ainsi un paramètre discriminant qui suit l’interne tout au long de son cursus de troisième cycle. Aucun lien statistique n’a été retrouvé dans l’étude entre le classement moyen ou les quartiles de classement aux ECN et le choix d’un mode d’exercice ambulatoire. Par conséquent, l’étude a mis en évidence que malgré l’intervention importante du classement aux ECN au sein de la formation pratique, celui-ci n’interviendrai pas dans le choix d’un exercice ambulatoire. 3.5. Intérêt des évaluations de stage ambulatoire Chaque interne de médecine générale est tenu d’effectuer au cours de sa formation pratique un stage chez un praticien de médecine générale entre le 2ème et le 3ème semestre dans le Nord Pas-de-Calais. Ce stage représente pour un grand nombre d’internes leur premier contact avec la médecine générale. D’après les résultats de la thèse de S. MUNCK, ce stage chez un médecin généraliste avait un impact positif sur les projets d’installation en ambulatoire(34). Chaque stage chez le praticien était évalué par l’intermédiaire d’une note sur 100. Il paraissait intéressant d’étudier l’intérêt d’un stage ambulatoire considéré comme « bon » (bonne évaluation) sur le choix d’un exercice ambulatoire. Mais aucun lien significatif n’a été retrouvé dans l’étude entre la moyenne des évaluations et le choix d’un mode d’exercice ambulatoire. Parmi les 220 répondants ayant réalisé un stage chez le praticien, seuls 36 internes avaient évalué leur stage diminuant ainsi la puissance du test. Ce faible nombre d’évaluations pouvait s’expliquer 62 de différentes façons. Tout d’abord, le questionnaire d’évaluation avec ses 44 questions était très long à remplir (environ 15 minutes), questionnaire qui devait être rempli pour chaque MSU, pouvant constituer avec un ou deux autres MSU un unique terrain de stage (Annexe 2). D’autre part, les choix d’octobre 2012 étant terminés, une diminution de la fréquentation du site a été observée. La fréquentation présentait 1 pics avant chaque répartition de stage, pic de fréquentation qui voit le nombre de terrains de stage évalués augmenter. 3.6. L’impact de la formation En 1997, la formation des étudiants en médecine de deuxième cycle s’est dotée d’une formation pratique chez un médecin généraliste en complément de la formation hospitalière(41). Ce stage de médecine générale en deuxième cycle a été confirmé par un arrêté en 2006 puis en 2009 pour l’ensemble des étudiants en médecine(42)(43). En 2009, l’ANEMF a publié un état des lieux des facultés organisant ce stage(44). Cet état des lieux montrait que, parmi les 36 facultés de médecine françaises, 5 facultés de médecine organisaient le stage avec les modalités convenues dans la loi (durée du stage, nombre d’étudiant y ayant accès), 4 n’en proposaient pas à leurs étudiants et 27 facultés proposaient un stage à une partie de leurs étudiants avec une durée inférieure à celle réglementaire. Ce stage avait pour vocation de constituer un premier contact avec l’exercice ambulatoire, mode d’exercice absent de la formation initiale des étudiants en médecine. Il aurait été intéressant d’étudier l’impact généré par ces stages de deuxième cycle, dans les facultés les organisant conformément à la législation, sur le choix de l’exercice ambulatoire. Pour permettre l’interprétation des résultats, les facultés de médecine ont été regroupées en interrégions ; aucune interrégion ne proposait le stage de médecine générale de deuxième cycle à l’ensemble de ses étudiants. Cependant, l’interrégion Nord-Ouest (CHU d’Amiens, 63 Caen, Lille et Rouen) proposait à 60 % de ses étudiants ce stage dont la durée est conforme à la loi. Aucun lien significatif entre l’interrégion du deuxième cycle et le souhait de l’exercice ambulatoire (OR=1,27 [0,74 ; 2,18]) n’a été retrouvé dans cette étude. Au terme du deuxième cycle, un savoir a été acquis. Le troisième cycle intervient pour parfaire cette formation en développant les compétences professionnelles en médecine générale durant les 3 ans du D.E.S. La formation pratique du D.E.S de médecine générale est divisé en six stages de 6 mois dont la validation est nécessaire à l’obtention du diplôme(19). Parmi ces 6 stages, un interne de médecine générale doit effectuer un stage mère-enfant, un stage dit de médecine adulte, un stage d’urgences, un stage au CHU et un stage de médecine générale chez un ou plusieurs MSU. Cette étude montrait que la réalisation d’un stage mère-enfant (OR=0,60 [0,24 ; 1,44]), d’un stage de médecine adulte (OR=0,96 [0,40 ; 2,25]), d’un stage d’urgences (OR=0,42 [0,16 ; 1,10]) et d’un stage au CHU (OR=0,69 [0,44 ; 1,43]) n’étaient pas des facteurs influençant le choix d’un exercice ambulatoire. Parmi ces stages, aucun n’était un stage dont le mode d’exercice est ambulatoire Le stage ambulatoire chez un ou plusieurs MSU restera souvent le seul contact direct qu’auront eu les internes avec l’exercice ambulatoire avant l’obtention de leur diplôme(45) ; le seul contact susceptible d’éveiller l’intérêt pour l’exercice ambulatoire. G. BLOY montrait que ce stage était « incontestablement formateur » tant sur les savoirs que sur les savoir-faire(46). Beaucoup d’études montrait que ce stage était déterminant pour l’installation en zone rurale(39) et dans l’appropriation d’un projet d’installation(34). 64 Mais, pour l’échantillon, l’influence de ce stage n’était pas significative pour le souhait d’un exercice ambulatoire (OR=0,58 [1,29 ; 1,56]). La formation initiale par sa composante théorique et pratique doit permettre aux futurs médecins généralistes le développement de compétences nécessaires à leur future pratique. Chaque étape de la formation initiale prise séparément influence à sa manière le mode d’exercice du futur médecin généraliste (influence du stage de médecine générale dans l’étude de S. MUNCK(34)). Néanmoins aucun des facteurs étudiés lors de cette étude ne semblait prendre le dessus sur les autres en ce qui concerne le choix d’un mode d’exercice ambulatoire. Il conviendrait donc de nuancer l’impact de chacune de ces étapes de la formation en adoptant un point de vue global sur l’ensemble des stages de la formation de l’interne. 3.7. L’impact du choix positif de la médecine générale à aux ECN Pour la médecine générale, l’orientation nationale prise depuis 2005 était de se rapprocher de 50 % de spécialistes en médecine générale aux ECN(47). Cependant, le nombre de postes ouverts en médecine générale ne correspond pas au nombre de postes effectivement pourvus. De 2004 à 2012, 4 996 postes de médecine générale n’avaient pas été pourvus soit 95 % de l’ensemble des postes non pourvus. Néanmoins, depuis quelques années, on observe une diminution de ce nombre avec en 2012, 176 postes non pourvus (Tableau 2). Serai-ce le signe d’une reconnaissance de la discipline ? Pour certaines disciplines, il était difficile de savoir si le poste choisi à l’Amphi de garnison l’a été par choix ou par défaut, problème que rencontrent les internes classés dans la deuxième moitié du classement(32). 65 Les disciplines qui pâtissent de ce défaut de choix sont soit celles dont la représentation pendant le deuxième cycle est souvent absente ; soit celles dont les postes ouverts sont extrêmement nombreux. La médecine générale présente ces deux critères avec un nombre de poste équivalent à 50 % des postes ouverts et une discipline faiblement représentée pendant la formation du deuxième cycle, représentation qui tend à s’améliorer avec l’apparition d’une formation théorique et des stages de deuxième cycle en médecine générale comme le montrait C. GAIDIOZ dans sa thèse en 2008(48). L’étude, par l’intermédiaire du questionnaire d’information, demandait aux internes s’ils avaient choisi la spécialité de médecine générale par choix ou par défaut. 17 % des internes de notre échantillon (83 internes) avaient fait ce choix par défaut. En comparant avec le souhait d’un mode d’exercice ambulatoire, une influence du choix positif de la médecine générale aux ECN sur le choix d’un exercice ambulatoire a été retrouvée (OR=2,38 [1,28 ; 4,37]). En effet, les internes ayant fait un choix positif de la médecine générale aux ECN multipliaient la chance d’un souhait d’exercice ambulatoire par 2,36 sans pour autant que le classement intervienne. Devant l’absence de travaux sur les relations entre le choix du mode d’exercice et le choix positif de la spécialité, l’étude a mis donc en évidence pour la première fois un lien entre ces 2 variables. L’étude confirme que la construction d’un souhait d’exercice commencerait dès le deuxième cycle avec le vécu de l’étudiant. 3.8. Une réflexion complexe Le troisième cycle d’une durée de 3 ans intervient pour parfaire la formation des futurs spécialistes de médecine générale. 66 Cette durée de 3 ans n’a pas été toujours ainsi. En effet, avant 1984, les étudiants en médecine générale alors appelés résidents devaient effectuer un stage hospitalier de 6 mois et soutenir une thèse d’exercice pour terminer leur troisième cycle des études médicales. Il faut attendre 1995 pour que la durée du résidanat soit porté à 2 ans puis à 2 ans et demi en 1997 avec l’obligation de faire un stage auprès de praticiens généralistes agréés. En 2001, la durée était portée à 3 ans avec la maquette que l’on connaît aujourd’hui(10). C’est pourquoi l’impact de la promotion sur le souhait d’exercice des internes de médecine générale a été intéressant d’étudier. L’étude montrait que les internes de 2ème année du D.E.S (promotion 2011 : « Jenner ») par rapport à ceux de 1ère année (promotion 2012 : « Koch ») avaient 6 fois plus de chance de choisir un exercice ambulatoire (OR=5,72 [1,68 ; 22,09]). De plus, les internes de 3ème année (promotion 2010 : « Hercek ») par rapport à ceux de 1ère année (promotion 2012 : « Koch ») avaient 42 fois plus de chance de choisir un exercice ambulatoire (OR=42,31 [4,83 ; 478,85]). L’échantillon comportait aussi des internes appartenant à des promotions supérieures (promotion de 2006 à 2009) soit 27 internes (5 % de notre échantillon). Ces internes avaient 28 fois plus de chance de choisir un exercice ambulatoire (OR=28,48 [2,69 ; 403,01]) que les internes de 1ère année. Au final, plus les internes sont avancés dans leur cursus, au plus ils ont le souhait d’avoir un exercice ambulatoire. Pour rappel, cette étude se concentrait sur les internes de la région Nord Pas-de-Calais. La formation du D.E.S de médecine générale y est particulière avec l’obligation de réaliser un stage ambulatoire chez un ou plusieurs médecins généralistes au cours du deuxième ou du troisième semestre permettant le remplacement dès le 4ème semestre. 67 Les résultats montraient que la construction d’un projet d’exercice professionnel ambulatoire était progressive au cours des études. Le souhait d’exercice et plus particulièrement le souhait d’exercice en ambulatoire est plus subtil que prévu. En effet comparé aux autres études, cette étude montre que ce souhait est un processus qui s’acquière pendant la formation initiale et bien avant les ECN et se poursuit probablement après avec le remplacement (Figure 13). Ce sont les nombreuses expériences dont l’interne bénéficie au cours de sa formation qui contribue à l’orienter vers un mode d’exercice ; que cette expérience provienne de la formation pratique, des stages hospitaliers, du stage de médecine générale, du stage professionnalisant (SASPAS) ou encore du remplacement. 1000,00 100,00 10,00 1,00 ECN 2ème année 3ème année Figure 13 : Courbe d'évolution de l'odds-ratio (IC 95 %) du souhait du mode d’exercice ambulatoire en fonction du choix positif de la médecine générale aux ECN ainsi que de l'appartenance aux promotions 2011 et 2012. 68 4 Objectif secondaire : Un DESC pour un exercice principalement hospitalier « Un grand nombre de diplômés de médecine générale n’exercent pas la médecine de premier recours » titrait l’ONDPS dans le tome 1 de son rapport de 2006-2007(20). L’Ordre des Médecins annonçaient 35 % d’exercice hospitalier chez les médecins français spécialistes de médecine générale par la voie du D.E.S(10). La médecine générale par la spécificité de sa filière permet de multiples modes d’exercice : ambulatoire ou hospitalier, libéral ou salarié ou mixte. Lors de la réforme du troisième cycle en 2004 dont la création du D.E.S de médecine générale fait partie(19), une formation complémentaire est créée sous le nom de Diplôme d’Études Spécialisées Complémentaires ou DESC(49). Chaque DESC donne accès à une surspécialisation ou une nouvelle spécialité. L’accès à un DESC est conditionné par le D.E.S d’origine et l’accord du coordonnateur du D.E.S. Les DESC accessibles aux internes de médecine générale(50) sont : Allergologie et immunologie clinique. Andrologie. Cancérologie. Hémobiologie-transfusion. Médecine légale et expertises médicales. Médecine du sport. Médecine d’urgence. Médecine vasculaire. Nutrition. Pathologie infectieuse et tropicale, clinique et biologique. Pharmacologie clinique et évaluation des thérapeutiques. Gériatrie. 69 Ces différents DESC permettent à terme l’exercice d’une médecine de second recours et principalement hospitalière pour la plupart. De plus, le DESC de gériatrie permet à un interne de médecine générale de devenir spécialiste en gériatrie. Cette vision de l’exercice hospitalier en réalisant un DESC n’échappait pas à l’échantillon. En effet, 66,43 % des internes souhaitant un exercice différent de l’ambulatoire souhaitaient faire un DESC (p<0,0001). Dans l’étude, 32% de l’échantillon souhaitaient effectuer un DESC. Cependant, ce souhait était à interpréter en fonction de la promotion. Le nombre d’interne souhaitant faire un DESC en début du D.E.S de médecine générale était très important (54,76 % des internes de la promotion 2012 : « Koch ») et ce nombre diminuait à 15,83 % chez les internes de 3ème année (promotion 2010 : « Hercek »). Un lien significatif a été retrouvé entre le souhait de faire un DESC et la promotion des internes (p<0,0001). Comme pour le choix positif de la médecine générale aux ECN, l’influence du classement aux ECN sur le souhait de faire un DESC a été comparée. L’étude ne retrouvait pas de lien significatif entre le classement et le souhait de faire un DESC (p>0,005). Néanmoins, les résultats confirmaient une tendance que les internes du 1er quartile (de 0,025 à 0,515) font un choix positif et probablement motivé de la médecine générale car ils étaient 30,25 % à souhaiter un exercice ambulatoire. Cependant, cette tendance était moins évidente pour les 2 quartiles suivants, témoins d’un choix entre l’exercice ambulatoire et l’exercice hospitalier. Aucune tendance particulière pour le 4ème quartile n’a été retrouvée. L’étude a montrée de la méconnaissance de la spécialité médecine générale chez les étudiants devant procéder au choix de leur future spécialité. De plus, les 15 % d’internes engagés dans la réalisation d’un DESC s’expliquaient par le fait que l’accès à certaines spécialités ou 70 surspécialités passe par l’obtention de ce DESC. L’exercice de la médecine d’urgences, de la gériatrie ou encore des soins palliatifs nécessite une formation complémentaire que procure le DESC. Ces 3 DESC sont les plus prisés par les internes de médecine générale(51). Le choix d’un exercice hospitalier est souvent conditionné par l’obtention d’un DESC mais la part d’interne de médecine générale en réalisant un est relativement faible devant l’importance de la demande en médecin urgentiste, gériatre ou en encore médecin de la douleur. 71 CONCLUSION En France aujourd’hui, le secteur des soins ambulatoires et particulièrement le secteur des soins de premiers recours est confronté à une répartition inégale au sein du territoire et une demande de plus en plus croissante. Les données démographiques des professions de santé font état d’une aggravation inéluctable à venir, en particulier pour la Médecine Générale. De plus, l’Ordre des Médecins retrouve le choix de l’exercice hospitalier de plus en plus important chez les spécialistes de médecine générale par la voie du D.E.S. Ces spécialistes, étant les principaux futurs acteurs des soins de premier recours, risquent d’accroitre ce déficit et le nombre de déserts médicaux. Au terme de l’étude, le principal déterminant influençant le choix du mode d’exercice est l’évolution de l’interne au cours sa formation. En effet, plus un interne évolue dans son cursus, plus son souhait d’exercice se définit. Cette construction du futur médecin avec son choix du mode d’exercice est influencée par son vécu au cours de sa formation et de sa vie permettant le développement des compétences professionnelles nécessaires à l’exercice de son métier. Le choix positif de la médecine générale est également un critère majeur du choix du mode d’exercice ambulatoire. L’étude montre que le choix d’un exercice hospitalier, souvent conditionné par l’obtention d’un DESC, reste assez faible chez les internes de médecine générale. Néanmoins, ce choix de réaliser un DESC est souvent déterminé avant le choix de la médecine générale aux ECN. Le D.E.S de médecine générale n’est alors qu’une passerelle pour accéder au DESC. Depuis quelques années, pour répondre aux exigences sociétales de former des professionnels compétents, la formation en médecine générale s’améliore avec une formation pratique en 73 deuxième cycle et un enseignement par approche compétences durant le D.E.S de médecine générale pour répondre aux exigences sociétales de former des professionnels compétents. Faire naître le souhait de l’exercice ambulatoire chez les étudiants nécessite de multiplier les contacts avec la médecine ambulatoire au cours de la formation initiale (deuxième et troisième cycle) afin que les étudiants puissent se familiariser avec ce mode d’exercice. L’ISNAR-IMG propose une 4ème année réservée à la professionnalisation du futur praticien(43). La base de données sur laquelle s’est appuyée l’étude continue de s’implémenter. L’amélioration des questionnaires peut permettre d’explorer de nouvelles hypothèses, en axant notamment les questions sur la formation théorique de l’interne. La prise en compte de ces nouveaux facteurs, tant au niveau du contenu des programmes (intérêt/nécessité/besoin de cours de gestion, de communication, de droit …) que de la pédagogie, permettrait une amélioration de la formation initiale, en la rapprochant de la réalité des besoins/compétences qu’exige l’exercice ambulatoire. 74 BIBLIOGRAPHIE Bibliographie 1. 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Arrêté du 8 juillet 2009 fixant par rang de classement la liste des étudiants et des internes de médecine ayant satisfait aux épreuves classantes nationales anonymes donnant accès au troisième cycle des études médicales, organisées au titre de l’année universitaire 2009-2010. 27. Arrêté du 30 juillet 2010 fixant par rang de classement la liste des étudiants et des internes de médecine ayant satisfait aux épreuves classantes nationales anonymes donnant accès au troisième cycle des études médicales organisées au titre de l’année universitaire 2010-2011. Journal Officiel de la République Française n°0217 p.16904. 28. Arrêté du 20 juillet 2011 fixant par rang de classement la liste des étudiants et des internes de médecine ayant satisfait aux épreuves classantes nationales anonymes donnant accès au troisième cycle des études médicales organisées au titre de l’année universitaire 2011-2012. Journal Officiel de la République Française n°0193 page 14170 texte n° 7. 29. 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Conférence des Doyens ; 2012. 80 ANNEXES 1 Annexes 1 : Interface du questionnaire inscription sur EvalTonStage. 83 84 2 Annexe 2 : Interface du questionnaire d’évaluation des stages ambulatoires sur EvalTonStage. 85 86 87 88 89 90 91 92 93 3 Annexe 3 : Interface du questionnaire d’information sur EvalTonStage. 94 4 Annexe 4 : Schéma de la base de données d’EvalTonStage 95 5 Annexe 5 : Interface du cursus d’un étudiant sur EvalTonStage. 96 : Nom : MABON Prénom : Sébastien Date de Soutenance : 16 avril 2013 Titre de la Thèse : ETUDE DES DETERMINANTS DU CHOIX DE L’EXERCICE AMBULATOIRE DES INTERNES DE MEDECINE GENERALE AU TERME DE LEURS ETUDES AUTEUR Thèse - Médecine - Lille 2013 Cadre de classement : D.E.S de Médecine Générale Mots-clés : démographie médicale ; exercice ambulatoire ; interne ; médecine générale ; premier recours. RESUME : Introduction : Le secteur des soins ambulatoires et particulièrement le secteur des soins de premiers recours sont confrontés à des évolutions rapides et contradictoires de l’offre et de la demande de soins. L’apparition des « déserts médicaux » en sont un exemple. L’objectif de notre étude est d’identifier les facteurs influençant le choix de l’exercice ambulatoire des internes de médecine générale de la région Nord Pas-de-Calais. L’objectif secondaire est d’étudier les déterminants influençant le choix d’effectuer un DESC. Matériels et méthodes : Une étude descriptive, prospective, quantitative, a été réalisée par auto-questionnaire, administré par internet. Une base de données avec une interface web est constituée pour colliger l’ensemble des données provenant des 3 questionnaires. Ont été inclus les internes ayant adhéré à l’AIMGL pour l’année universitaire 2012-2013. Des analyses bivariées ont été réalisées pour déterminer les variables liées au souhait d’un exercice ambulatoire et souhait d’un DESC. De plus, une régression logistique a été réalisée pour mesurer l’association entre le souhait de l’exercice ambulatoire avec l’ensemble des facteurs qui sont susceptibles de l’influencer. Résultats : Le taux de réponse est de 57,48 % des 856 internes de médecine générale inscrits à Lille. 286 internes (58 %) ont un souhait d’exercice ambulatoire. Les facteurs liés à un souhait de l’exercice ambulatoire sont le choix positif de la médecine générale aux ECN (OR=2,38 [1,28 ; 4,37]), être en 2ème année d’internat (OR=5,72 [1,68 ; 22,09]) et être en 3ème année d’internat (OR=42,31 [4,83 ; 478,85]). 66,4 % des internes souhaitant un exercice différent de l’ambulatoire souhaitent réaliser un DESC (p<0,0001). Conclusion : Les résultats de l’étude démontrent que le souhait de l’exercice ambulatoire débute dès le choix de la médecine générale aux ECN et évoluent tout au long de la formation de l’interne. L’augmentation du choix positif de la médecine générale à l’internat, la multiplication des rencontres avec le milieu ambulatoire sont autant de pistes pour améliorer le souhait de l’exercice ambulatoire. Composition du Jury : Président : Monsieur le Professeur Raymond GLANTENET Assesseurs : Monsieur le Professeur Benoît VALLET Monsieur le Professeur Jean-Marc LEFEBVRE Monsieur le Docteur Jean-François RAULT Directeur de thèse : Monsieur le Docteur Sébastien LERUSTE Adresse de l’auteur : 18, rue Molière, Résidence Molière – 59100 ROUBAIX Courriel : [email protected]