Le succès des Six nations ne se dément pas - CROS Provence

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Le succès des Six nations ne se dément pas - CROS Provence
Le Figaro - Sports : Le succès des Six nations ne se dément pas
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Le succès des Six nations ne se
dément pas
Par
David Reyrat
09/02/2010 | Mise à jour : 10:09
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L'Anglais Riki Flutey et un de ses coéquipiers à Twickenham (Londres) le 15 mars 2009.
Crédits photo : AFP
RUGBY - Des stades pleins, des audiences records, des droits à la
hausse. Les bonnes recettes d'un Tournoi inoxydable.
Que les nostalgiques se rassurent. Le Tournoi des six nations inspire toujours
la même fascination. Il n'y a qu'à voir les yeux plein d'étoiles de l'ailier
bayonnais Benjamin Fall (20 ans) à l'idée de disputer pour la première fois cette
vénérable compétition créée en 1883 (la France, qui affrontera l'Écosse
dimanche, n'a été admise qu'en 1910). «Cela a beaucoup de signification pour
moi, avoue le jeune homme. C'est un grand honneur.» Un respect résumé en un
mot par un autre coquelet, Mathieu Bastareaud. «Le Tournoi, c'est mythique…»
Des mots qui réchauffent les anciennes gloires, à l'image de Jo Maso, bientôt 66
ans et 25 fois sélectionné à la fin des années 1960. «C'est notre compétition,
insiste l'ancien attaquant aux cheveux longs. Un instant magique avec des
symboles, comme le Grand Chelem ou la cuillère de bois, et un cérémonial : les
hymnes, le banquet… Rien ne peut ébranler la tradition.» Décryptage.
» Un succès populaire
Chaque année, quand février pointe son nez, c'est le même émoi. Les supporters
préparent la grande transhumance, le voyage entre amis vers Londres, les
capitales celtes ou, depuis 2000, Rome l'éternelle. Pour un week-end immuable.
On frissonne à l'écoute des chants légendaires entonnés par des dizaines de
milliers de poitrines ; on trinque à la santé du voisin écossais qui partage sa
flasque de whisky ; on savoure les bières brunes lors de troisièmes mi-temps
http://www.lefigaro.fr/sport/2010/02/05/02001-20100205ARTFIG00521-le-succes-de... 19/02/2010
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brûlantes à Dublin ou Cardiff. L'ambiance est à la fête, bien loin des violences
gangrenant le football. L'attrait est toujours aussi vivace. En 2007, pour la
première fois, plus de un million de spectateurs ont assisté aux quinze
rencontres du Tournoi dans des stades toujours plus grands. Twickenham ne
cesse de repousser les murs. Les Irlandais attendent, en avril, la livraison du
nouveau Lansdowne Road. Même l'Italie, où l'intérêt pour le rugby frémit, voit
plus grand. Flaminio, le stade champêtre de Rome, va subir un lifting pour
quasiment doubler sa capacité (de 24 300 à 42 000 places). En attendant, les
matchs vont se disputer dans l'immense stade olympique (75 000). Pas
d'inquiétude. En novembre dernier, les 80 000 places de San Siro, à Milan,
s'étaient arrachées pour la venue des All Blacks.
» Un succès médiatique
Fin 2007, France Télévisions s'est battu pour conserver l'épreuve, également
convoitée par TF1 convaincue par le succès de la Coupe du monde. Le montant
des droits est un secret bien gardé, mais il serait passé de 19 millions d'euros
par an à près du double sur la période 2009-2013. La chaîne publique a donc mis
le prix pour garder le navire amiral de ses retransmissions sportives. Chaque
match du XV de France attire en moyenne 5 millions de téléspectateurs. Soit
autant que les étapes les plus suivies du Tour de France ou que la finale
messieurs de Roland-Garros. L'apparition, depuis 2004, de rendez-vous en
prime-time garantit des pics d'audience. Plus de 6 millions en 2009 pour FranceGalles, 7 millions en 2008 pour France-Angleterre, le record restant détenu par
cette même affiche en 2004, grand chelem en jeu, avec 8,3 millions de
téléspectateurs.
» Un succès économique
S'il fallait une preuve de l'attrait du Tournoi, elle est à chercher du côté de la
Royal Bank of Scotland. Ballottée par la crise, sauvée de la faillite par l'État, la
banque a néanmoins prolongé son partenariat. Sponsor titre de l'épreuve, RBS a
resigné en janvier dernier pour quatre ans et 20 millions de livres (22 M€).
Même fidélité côté français, où la GMF et la Société générale ont reconduit leur
partenariat. La compagnie d'assurances consacre 90 % de son budget
sponsoring au rugby. «Le sport qui a, de loin, la meilleure image», souligne
Sylvie Lagourgue, la directrice marketing et communication de la GMF.
Convivialité, respect, fête… Autant de valeurs plébiscitées dès qu'il est question
de ballon ovale. «En citation spontanée, les treize premières valeurs véhiculées
par le rugby sont positives», constate Raphaël Niemi, le responsable du
partenariat à la Société générale. Résultat de cette inflation des droits, commune
aux six nations, le budget annuel du comité organisateur du Tournoi a bondi,
entre 2008 et 2009, de 62 à 95 M€. En hausse de 53 % ! Une aubaine pour les
fédérations nationales. La part reversée à la FFR est ainsi supérieure à 10
millions d'euros par an. Merci le Tournoi…
http://www.lefigaro.fr/sport/2010/02/05/02001-20100205ARTFIG00521-le-succes-de... 19/02/2010

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