LES SUPER-HEROS : COMMENT EN VIENT

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LES SUPER-HEROS : COMMENT EN VIENT
Projet Panorama de la Recherche en Communication 2013 :
LES SUPER-HEROS : COMMENT EN VIENT-ON
A DEVENIR FAN ?
Caroline BILLETTE
L3 Information et Communication
UNIVERSITE PARIS 8 VINCENNES-SAINT DENIS
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Sommaire :
Introduction : le monde des super-héros :
A/ qu’est-ce qu’un super-héros ?
B/ les mythes (fondateurs et actuels) des super-héros
C/ du héros au super-héros
I : les fans de super-héros : qui sont-ils ?
A/ les lecteurs de Comics
B/ les Cosplayers
C/ les cinéphiles
II : comment on devient fan : de la découverte à la passion :
A/ une découverte liée très souvent au monde de l’enfance
B/ les créations de fans : comment exprimer et partager sa passion des superhéros
C/ les conventions : un moyen particulier de découvrir les super-héros
III : comment les fans perçoivent les super-héros : expériences personnelles
et collectives
A/ une idéalisation personnelle des super-héros: « sa vision à soi » :
questionnaire auprès de fans de super-héros :
B/ une idéalisation collective des super-héros : le Bien contre le Mal
Conclusion sur cette étude :
Remerciements :
Questionnaire :
Annexes images :
Bibliographie :
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INTRODUCTION : LE MONDE DES SUPER-HEROS :
Les super-héros sont partout de nos jours : à la télévision, au cinéma, dans les BD (comic
strips, ou comics), dans le rayon jouets des grandes surfaces, sur les t-shirts, sur Youtube, sur
Facebook, sur des tasses dans des boutiques… Vous l’avez bien compris, ils sont partout.
Originaires des Etats-Unis, les super-héros des grands éditeurs de comics Marvel et DC ont
dépassé les frontières de l’Amérique du Nord et sont désormais sur tous les continents. Ils
sont devenus en l’espace de quelques décennies un véritable phénomène culturel et font
désormais partie d’un « imaginaire collectif ».
Figure 1 : personnages de l'univers Marvel
Figure 2 : personnages de l'univers DC
Mais qui sont réellement ces hommes et ces femmes bodybuildés vêtus de collants, d’une
cape et d’un masque ? Comment ont-ils pu en quelques décennies devenir aussi populaires et
créer de véritables communautés de fan ? Avant de comprendre comment on peut devenir un
fan de super-héros, il faut d’abord savoir ce qu’est un super-héros et ce qu’il peut représenter
comme valeurs et principes éthiques.
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A/ Qui sont les super-héros ?
Quand on demande le plus souvent aux gens ce qu’ils entendent par le mot « super-héros »,
ils font souvent une association entre le super-héros et le superpouvoir. Ils sont des êtres
extraordinaires avec des qualités surhumaines qui ne se retrouvent pas chez les êtres humains
« normaux ». Les super-héros comme Superman, Thor, Hulk et Wonderwoman sont dotés de
pouvoirs exceptionnels. Superman peut voler et a des yeux ayant la capacité de tirer des
rayons laser, Thor maîtrise le tonnerre, Hulk est presque immortel lorsqu’il est en colère et
détruit tout sur son passage et Wonderwoman est elle aussi dotée d’une force incroyable et
détient le lasso « de la vérité » qui fait avouer quiconque est attaché avec. Ces capacités
extraordinaires font souvent la particularité des super-héros, même si certains super-héros
comme Iron Man ou Batman ne possèdent pas de superpouvoirs mais ont une intelligence très
développée et d’énormes moyens financiers qui font d’eux des êtres « supérieurs ». D’ailleurs,
dans les réponses au questionnaire sur les super-héros qui a circulé en parallèle avec cette
étude, Batman et Iron Man étaient qualifiés de « super-héros » par leur puissance
intellectuelle et financière.
Dans le questionnaire qui fut mené pour apporter davantage d’informations à cette étude,
l’autre notion qui est souvent associée au mot « super-héros » est le costume. Le super-héros
est un être vêtu d’un costume particulier qui, comme on peut le voir dans le documentaire
« derrière le masque des super-héros » de Gilles Penso et de Jean-Jacques Launier définit sa
personnalité. Souvent la couleur traduit l’humeur du personnage, le bleu étant associé à la
sagesse, le vert à la rage et le rouge à l’ardeur. La plupart d’entre eux sont masqués pour
protéger leur identité secrète et leurs proches comme Spiderman dans le film éponyme de
Sam Raimi en 2002 qui se masque pour protéger sa tante malade, son amie Mary Jane dont il
est amoureux et lui-même face aux ennemis éventuels. Le super-héros peut avoir une double
personnalité à l’image d’Iron Man qui une fois débarrassé de son armure redevient l’ingénieur
Tony Stark ou alors il assume totalement son identité, à l’image du super-héros Marvel
Deadpool qui est le seul super-héros à avoir conscience d’être dans un comic et qui se pavane
avec son costume rouge et noir très voyant dans la rue en plein jour pour profiter de sa
notoriété. Chaque super-héros est différent dans sa manière d’être.
Mais les super-héros ne sont pas que des « marginaux » en costume avec des superpouvoirs.
Ils incarnent selon Jean-Philippe Zanco (d’après le philosophe John Rawls) « la première
vertu des institutions sociales, comme la vérité est celle de la pensée ». Souvent les superhéros sont associés à la justice, à la démocratie, à la protection des libertés individuelles selon
les principes des démocraties « occidentales » (Europe et surtout Etats-Unis). Mais aux EtatsUnis, contrairement en Europe, les héros du XXème siècle s’imprègnent de valeurs que
Martin Winckler développe dans l’ouvrage de Jean-Philippe Zanco :
« Les héros américains du début du XXème siècle sont pétris de valeurs en apparence plus
simples, mais aussi plus répandues, plus universelles et mieux partagées par la population
très diverse d’Amérique du Nord : l’égalité des chances, la justice sociale, la liberté
d’expression, la libre circulation des personnes, des biens et des idées, le respect et la défense
de l’individu face à tous les pouvoirs, qu’ils émanent d’un gouvernement ou d’un syndicat du
crime… »
Les super-héros américains sont remplis de ces valeurs. Ils les défendent, s’engagent à les
faire respecter et à en être responsables. Ce sont des êtres extraordinaires, dotés de
superpouvoirs ou de capacités surhumaines (force supérieure ou intelligence ultra développée)
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qui défendent les valeurs démocratiques et morales énoncées précédemment par Martin
Winckler. Ils sont les héritiers de la tradition épique de la Grèce Antique et des récits
chevaleresques médiévaux.
B/ Les mythes (fondateurs et actuels) des super-héros :
Les super-héros ne sont pas une invention relative au XXème siècle. Ils sont le fruit d’une
évolution socio-culturelle et historique. Bien avant Superman et le géant irradié Hulk, les
hommes de la Grèce Antique narraient les exploits de « héros », des hommes exceptionnels à
la force incroyable ou aux pouvoirs extraordinaires. Ces héros tels Jason, Thésée, Héraclès ou
encore Persée étaient décrits dans les récits mythologiques comme des hommes « parfaits »,
avec une force physique et une intelligence supérieures aux autres hommes et étaient souvent
sous la protection d’entités divines (dieux, déesses, nymphes et autres intermédiaires divins)
qui les accompagnent dans leurs quêtes.
Ces « surhommes » accomplissaient des exploits qui étaient chantés par les aèdes dans les
différentes régions de la Grèce, comme l’Iliade et l’Odyssée de Homère qui sont aujourd’hui
des références culturelles communes à l’ensemble des sociétés occidentales modernes.
Comme le dit Martin Winckler dans la préface de la société des super-héros de Jean-Philippe
Zanco, ces héros n’étaient pas absolument parfaits, et connaissaient la plupart du temps des
fins tragiques, comme Héraclès qui fut rendu fou par la déesse Héra et qui, après avoir tué ses
enfants dans son délire, dut accomplir les fameux 12 travaux pour expier ses fautes. Durant le
moyen-âge, les Chevaliers de la Table Ronde et les héros de guerre comme Jeanne d’Arc et
Guillaume Tell deviennent de véritables « légendes vivantes », notamment au travers des
chansons de gestes et des récits narrés par les troubadours de château en château. Les épopées
deviennent très rapidement un genre littéraire très apprécié.
Stan Lee, le créateur de l’écurie de comics Marvel et le « père » de la plupart des super-héros
Marvel avoue lui-même dans le documentaire « derrière le masque des super-héros » de
Gilles Penso et Jean-Jacques Launier qu’il lisait beaucoup dans sa jeunesse les récits des
Chevaliers de la Table Ronde et qu’il appréciait également les mythes héroïques grecs. Ses
lectures avaient fortement influencé la création de « ses » super-héros. L’armure d’Iron Man
rappelle d’ailleurs l’armure chevaleresque médiévale et le super-héros Thor est inspiré de la
mythologie nordique, même si dans le comic de Stan Lee et de Jack Kirby dans les années 60
et dans les films d’Alan Taylor (2013) et de Kenneth Branagh (2011) il ne semble pas avoir
de relation directe avec la mythologie scandinave.
Dans leur création même les super-héros sont « mythiques » à l’image des écrits bibliques et
des épopées. Dans son libre Mythes et Super-Héros, Alex Nikolavitch prend l’exemple du
Surfeur d’Argent, né d’une main « divine » dans le comic de John Buscema, à l’image d’un
ange céleste. Le Joker, le méchant absolu des comics DC et ennemi juré de Batman a, lui
aussi, un « mythe » qui lui est propre, à savoir sa transformation d’être humain « normal » en
incarnation du Mal dans le comic The Killing Joke. Chaque super-héros a un « mythe de
création » qui l’a fait basculer : Bruce Wayne a décidé de devenir Batman lors de l’assassinat
de ses parents par un voleur, Tony Stark devient Iron Man après s’être enfui d’une prison dans
laquelle il était détenu, le Dr Bruce Banner devient Hulk après une expérience aux rayons
oméga qui a mal tournée… Chaque super-héros a son propre « mythe » et c’est que qui va
faire de lui un « super-héros », un être extraordinaire ou en tout cas différent des autres êtres
humains. Mais comment en est-on arrivé du héros grec des épopées au super-héros de comic ?
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C/ du héros au super-héros :
On remarque que les héros ont connu dans l’Histoire de l’humanité une transformation. Ils
s’adaptent progressivement à la culture ainsi qu’à l’époque et à l’histoire des sociétés. Les
super-héros sont les héros du XXème-XXIème siècle au même titre qu’Achille et Ulysse
étaient les héros des épopées grecques de l’Iliade et de l’Odyssée de Homère durant la Grèce
Antique. Les super-héros accomplissent eux aussi des exploits tout comme le firent les
Chevaliers de la Table Ronde et d’autres héros dans les récits épiques. Ils sont
l’aboutissement des héros de l’Antiquité, la continuité des héros des récits épiques que l’on
peut retrouver dans la littérature occidentale dans le contexte de la mondialisation actuelle.
Ainsi, l’imaginaire collectif a évolué dans le temps et dans l’espace et les héros suivent
l’évolution de cet imaginaire collectif. Les héros des épopées sont porteurs de valeurs à la fois
universelles (chez les Grecs par exemple : le courage, la force, l’ingéniosité, le respect aux
dieux) et propres à une culture (les Chevaliers de la Table Ronde sont propres à la culture
occidentale, européenne et nord-américaine). Les super-héros des comics est avant tout une
particularité nord-américaine qui s’est ensuite développée avec la mondialisation et la
domination des Etats-Unis sur l’ensemble de la planète en matière d’économie et de culture.
Chaque période historique, de l’Antiquité à l’époque contemporaine, a ses propres héros. Ils
ont avant tout une nature humaine qui les rapproche de nous mais ils ont des caractéristiques
surhumaines qui en font des êtres « supérieurs » aux autres humains. Les super-héros des
comics sont par nature « supérieurs » aux humains par leurs capacités extraordinaires ou par
leur statut de « super-héros ». D’ailleurs, dans le film Avengers de Joss Whedon, le superméchant de l’histoire, le dieu Loki, affirme qu’il est supérieur aux êtres humains par sa nature
divine et qu’il a donc la légitimité de les gouverner et de disposer de leur monde selon sa
volonté. Mais les super-héros n’ont dans les comics aucune volonté de domination envers le
monde des humains malgré leur « supériorité ». Ils veulent protéger les humains contre des
ennemis auxquels les humains n’ont pas la capacité de lutter (invasion extra-terrestre, superméchants…).
Stan Lee dans « sous le masque des super-héros » définissait lui-même les super-héros
comme des chevaliers protégeant les gens sans en tirer profit. Les super-héros ne sont pas
intéressés par le pouvoir et la domination. D’ailleurs, Stan Lee s’est inspiré du monde de la
chevalerie pour créer les armures d’Iron Man et de Magnéto des X-men, qui sont avant tout
des humains et qui, une fois entrés dans leur armure, deviennent des super-héros à part entière
(sauf Magnéto qui se définit comme un mutant). Les super-héros sont l’équivalent du
Panthéon Olympien des Grecs : ils sont tous égaux les uns envers les autres et respectent les
codes d’une fraternité d’armes. Les super-héros sont de véritables chevaliers modernes
défendant les valeurs universelles démocratiques pour le bien de l’Humanité.
Nous avons donc vu qui étaient les super-héros, ce qui les caractérisait et comment on en est
arrivé à eux dans l’Histoire. Les valeurs qu’ils portent, leur originalité et leurs caractéristiques
ont inspiré un certain nombre de personnes dans le monde qui se sont mises à aimer ces
hommes et femmes « en spandex » et qui leur ont créé un véritable culte : les fans.
Comment devient-on fan des super-héros ? Qu’est-ce qui fait la particularité de ces fans ?
C’est ce que nous allons essayer de découvrir dans ce développement.
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I : Les fans de super-héros : qui sont-ils ?
Avant de commencer le développement, on peut se demander ce qu’est un « fan ». Selon
Jérôme-Olivier Allard, enseignant chercheur à l’université de Montréal, le “fan” serait depuis
les années 50 “l’amateur d’une vedette_ envahi d’un enthousiasme excessif, proche de la
ferveur religieuse, pour une star ou […] pour une œuvre, qu’elle soit littéraire,
cinématographique, télévisuelle ou autre.” (voir son article dans la revue Solaris de
Septembre 2007, p 95 à 112, intitulé “la fanfiction : quand le fan devient auteur”).
En ce qui concerne la participation des fans, d’après Henry Jenkins (sur son site officiel
http://henryjenkins.org/ et lors de sa conférence au centre Pompidou le 25 Mai 2012
retranscrite sur le site http://www.transmedialab.org ), la “participation accrue” des fans
actuels se définirait selon 5 points :
- La logique de divertissement, symbolisée dans les grilles de programmation américaines par
la diffusion des séries télé et des émissions de télé-réalité ;
- La logique de la connexion sociale, mise en avant par les votes et les discussions sur les
réseaux sociaux;
- La logique de l’expert, qui prend forme dans l’intelligence collective (Levy, 1997) mise en
œuvre par les fans pour créer, produire et discuter.
- La logique de l’immersion, qui favorise quant à elle la participation (des fans qui peuvent
suivre « en direct » un évènement come la cérémonie des Oscars par exemple qui possède un
système informatisé qui permet aux fans de « vivre » les Oscars en direct)
- La logique de l’identification, qui permet aux fans de performer une identité en fonction de
ce qu’ils regardent.
Les fans de super-héros sont certes des fans au même titre que les fans de groupes de
musique ou bien que les fans d’acteurs hollywoodiens, mais comme tous les fans, ils n’ont pas
le même rapport à l’objet d’adoration (ici les super-héros) entre eux. Les fans de super-héros
ne voient pas tous les super-héros de la même manière, ces derniers n’ont pas forcément la
même signification, les mêmes valeurs pour tous les fans. Voici donc dans ce développement
un exemple de ces fans de super-héros.
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A/ Les lecteurs de comics
Les lecteurs de comics sont les premiers fans de super-héros (dans l’Histoire). Depuis la
création de Superman en 1938, les comics sont la base des super-héros, le support principal
des écuries DC et Marvel. Les fans de comics sont les fans qui admirent le monde des superhéros à travers les comics. Ils y sont très attachés, parfois au point de critiquer les films
récents qu’ils jugent « dénaturés » par rapport aux comics originels, ou alors trop
« hollywoodiens ». Ces fans collectionnent les comics de leurs super-héros préférés qu’ils
dénichent dans des conventions spécialisées comme le Comic Con ou la Paris Comics Expo
dans lesquelles on peut trouver des comics d’occasion ou neufs ou même des planches
originales de comics qui deviennent alors de véritables objets de collection.
Fan recherchant des comics lors du Lille Comics Festival
Source : http://www.scifi-universe.com/actualites/13175/lille-comics-festival-le-compterendu-complet
Ces fans sont de tous âges et de tous horizons socioprofessionnels. Ainsi, à la Paris Comics
Expo, j’ai pu rencontrer une fonctionnaire de police fan des comics de Wonderwoman et un
lecteur de comics qui a avoué lire « depuis plus de 35 ans » les comics de Marvel dont il était
devenu un spécialiste, notamment les comics du héros Thor. Certains fans de comics se
réunissent en communautés comme celle du MCDU qui réunit des fans des comics Marvel et
qui ont donné une conférence sur le super-héros Thor et ses différentes natures (divine, extraterrestre et super-héroïque) lors de la Paris Comics Expo 2013. De plus, certains finissent par
ouvrir des boutiques de comics, comme on peut le voir à Paris avec Pulp’s Comics qui est une
boutique entièrement spécialisée dans les comics et les BD de science fiction et fantastiques.
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Source : http://www.pilipili.com/paris/boutique/culture/pulp-comics
Mais comme chez tous les fans, il existe des excès d’adoration qui peuvent parfois virer à
l’obsession. Prenons par exemple le cas de ce fan mexicain de Superman, qui a défrayé la
chronique il y a quelques années car il avait entamé une procédure de longues interventions
chirurgicales pour ressembler comme deux gouttes d’eau à Superman. Cet homme était tout
d’abord un fan des comics de Superman, puis son admiration pour le personnage s’est vouée
en obsession, au point de tout posséder du personnage (de l’attitude aux goodies, des objets de
collection) jusqu’à la volonté de lui ressembler trait pour trait. Voici quelques images
montrant l’obsession des super-héros à son paroxysme (images tirées du site
http://www.amusingplanet.com/2011/10/superman-undergoes-cosmetic-surgery-to.html) :
Quand la passion devient obsession : des comics à la chirurgie esthétique
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Malgré certains excès qui restent relativement minoritaires, les lecteurs de comics peuvent
aussi se tourner vers d’autres supports de « passion » des super-héros en plus de la lecture des
comics comme les films, les dessins animés (pour les plus jeunes) ou le cosplay qui se
développe de plus en plus chez les fans de super-héros.
B/ les cosplayers :
Les cosplayers sont des fans (de science fiction, de mangas, de super-héros ou de films) qui
prennent l’apparence de leur personnage favori le temps d’une convention, d’un évènement.
Ces fans d’un autre genre deviennent durant quelques heures ou quelques jours leur superhéros préféré en portant leur costume et leurs accessoires.
D’abord, quelques mots sur le cosplay. Le cosplay est une pratique qui s’est développée au
Japon dans les années 80, du moins en ce qui concerne le terme originel de « cosplay ». Il
provient d’une pratique lancée par des étudiants japonais qui se réunissaient dans un quartier
de Tokyo (celui d’Harajaku) et prenaient l’apparence de leur personnage préféré. Ils ne
faisaient pas que porter le costume, ils reprenaient aussi l’attitude du personnage, cela
devenait une véritable incarnation du personnage. Le terme « cosplay » est d’ailleurs une
contraction des termes « costume » et « playing », donc une association entre le costume porté
et l’attitude à adopter. Mais même si ce phénomène a pris son ampleur au Japon, avec le
cosplay de manga, d'anime ou de jeu vidéo par la suite, c’est aux États-Unis qu’a débuté cette
tendance, notamment avec les salons dédiés à la science fiction dès les années 60. Certains
cosplayers confectionnent eux-mêmes leur propre costume (cela peut nécessiter dans certains
plus d’une centaine d’heures de travail) tandis que d’autres les achètent déjà complets. En
Europe particulièrement, on retrouve davantage de cosplayers qui ont confectionné euxmêmes leur costume et leurs accessoires par rapport aux cosplayers japonais et américains.
En Europe, l'arrivée du cosplay est bien plus tardive qu’aux Etats-Unis et au Japon, et il n’y a
pas véritablement de « culture européenne » du cosplay. Les cosplayers européens
s'approprient en réalité l’ensemble des cultures (japonaise et américaine surtout) et les
supports de cosplay proviennent de nombreux médias: les films, les séries TV, les comics, les
mangas, les bande-dessinées ou les jeux vidéos. Dans le cadre de notre étude des fans de
super-héros, nous ne prendrons en compte que les cosplayers spécialisés « super-héros DC et
Marvel ».
Dans les conventions de fans de super-héros (appelées « comic-con »), on rencontre
régulièrement des cosplayers qui revêtissent le costume de leur super-héros de comics favori.
Souvent les costumes s’inspirent de ceux des personnages dans les films, mais on peut aussi
trouver des costumes totalement différents de ceux présentés dans les comics ou bien au
cinéma. Certains cosplayers prennent d’ailleurs plaisir à créer leur propre costume de superhéros bien éloigné de celui des comics ou bien de celui des films.
Dans le cadre de cette étude, je suis allée à la Paris Comics Expo2013, une convention
parisienne à l’espace Champerret qui regroupe de très nombreux fans de science fiction et de
comics. J’ai rencontré plusieurs cosplayers spécialisés super-héros Marvel et DC dont voici
quelques clichés que j’ai effectués :
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Pour l’étude, j’ai interviewé plusieurs de ces cosplayers pour connaître les raisons qui les ont
poussés à devenir cosplayers de super-héros, les relations qu’ils entretenaient avec le
personnage qu’ils incarnaient, la création de leur costume… Une Lady Loki et une Lady Thor,
accompagnées d’une Lady Wolverine, toutes trois étudiantes, déclarent qu’elles sont
cosplayers depuis 2012 et qu’elles sont cosplayers par passion envers le personnage dont elles
reprennent le costume. De plus, elles ajoutent qu’elles ont confectionné leur costume ellesmêmes avec l’aide de leur mère. Un cosplayer de Captain America, comédien de son état,
affirme qu’il a choisi ce personnage-ci pour la symbolique de la bannière étoilée qu’il porte
sur son costume et avoue qu’une partie de son costume a été acheté, mais qu’il a confectionné
lui-même les finitions et les accessoires. De plus, il ajoute qu’il a déjà incarné d’autres
« héros » en cosplay, comme Indiana Jones, et qu’il ne se limite pas au seul Captain America,
même s’il apprécie grandement ce personnage. Une cosplayer Wonderwoman fonctionnaire
de police le jour dit qu’elle est devenue cosplayer lors d’un anniversaire dont le thème était le
personnage favori et s’est donc retrouvée déguisée en Wonderwoman dont elle apprécie
particulièrement les valeurs qu’incarne cette super-héroïne (justice et respect). Elle affirme
par ailleurs que c’est une costumière professionnelle qui l’a aidée à élaborer son costume. Par
ailleurs, deux garçons de 8 et 12 ans, déguisés respectivement en Hulk et Batman affirment
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qu’ils ont découvert l’univers des super-héros à la télévision avec les dessins animés mais
aussi lors d’un voyage à New York, et que les films leur ont donné davantage envie
d’apprécier les super-héros.
Ces cosplayers, de tous les âges et de tous les horizons, ont pour passion l’univers des superhéros et prennent du plaisir à les incarner le temps d’une journée ou d’une convention. Les
super-héros sont donc « transgénérationnels », et sont autant des lecteurs de comics que des
cinéphiles. Toutefois, ils ne considèrent pas le cosplay comme « la forme absolue de
l’adoration des super-héros ». Ils ne se considèrent pas forcément comme les plus grands fans
de super-héros, mais ils se définissent eux-mêmes comme simples fans qui apprécient les
comics, les dessins animés ou les films.
C/ les cinéphiles :
Les cinéphiles sont une catégorie de fans née assez récemment (depuis le succès des films au
début des années 2000). Ces fans particuliers ont pour base de leur passion les films de superhéros, et non pas forcément les comics qui sont pourtant le premier support des super-héros.
Ils sont admiratifs de la vision des super-héros qu’offre le cinéma (scénario, choix des acteurs,
effets spéciaux…). Les films de super-héros ne sont pas obligatoirement une retranscription
des comics originels, bien souvent ils réinventent l’univers des super-héros et l’adaptent à un
contexte plus actuel, plus « moderne » que les comics des années 40-50. Ainsi, les films de
super-héros « post-11 Septembre 2001 » comme The Dark Knight de Christopher Nolan
(2008) ou bien Avengers de Joss Whedon (2012) sont parmi les films qui ont généré de
véritables communautés de fans.
Pour comprendre l’influence des films de super-héros au cinéma, il faut d’abord présenter les
chiffres d’entrées qui sont relatifs à ces films :
TOP 10 MONDE
Année
En dollars
The Avengers
Iron Man 3
The Dark Knight rises
The Dark Knight
Spider-Man 3
Spider-Man
Spider-Man 2
The Amazing Spider-Man
Les Indestructibles
Hancock
2012
2013
2012
2008
2007
2002
2004
2012
2004
2008
1,511,757,910
1,210,035,000
1,080,720,045
1,004,558,444
890,871,626
821,708,551
786,766,341
752,216,557
631,442,092
624,386,746
13
TOP 10 US
Année
En dollars
The Avengers
The Dark Knight
The Dark Knight rises
Iron Man 3
Spider-Man
Spider-Man 2
Spider-Man 3
Iron Man
Iron Man 2
The Amazing Spider-Man
2012
2008
2012
2013
2002
2004
2007
2008
2010
2012
623,357,910
533,345,358
447,817,857
405,435,000
403,706,375
373,585,825
336,530,303
318,412,101
313,433,331
262,030,663
TOP 10 France
Année
En entrées
Spider-Man
Spider-Man 3
Les Indestructibles
Spider-Man 2
The Avengers
The Dark Knight rises
Iron Man 3
Incassable
Hancock
The Dark Knight
2002
2007
2004
2004
2012
2012
2013
2000
2008
2008
6 459 120
6 336 433
5 496 405
5 335 224
4 499 009
4 385 032
4 293 720
3 450 178
3 078 077
3 036 568
Sources :
http://www.clapmag.com/index.php?option=com_content&view=article&id=4714:boxoffice-super-heros&catid=58:box-office-2012&Itemid=82
Pourquoi un tel succès des films de super-héros ? Parce qu’ils acquièrent une « identité » à
travers l’acteur. L’acteur/actrice qui incarne un super-héros/une super-héroïne est très souvent
charismatique (une « belle » personne, une personne attirante) et donne une image très
particulière du super-héros qu’il/elle incarne. Les fans cinéphiles associent le super-héros à
l’acteur/actrice et ne font pas forcément, voire pas du tout la relation avec les comics
originels. Les acteurs apportent une vision très « glamour » du monde des super-héros qui
peut toucher un public plus étendu que celui des fans de comics.
Voici les principales « stars » rattachées à l’univers cinématographique des super-héros DC
et Marvel ainsi que leur alter ego du comic (images Googles images, montages par moimême) :
Robert Downey Jr / Iron Man (trilogie Iron Man et Avengers)
14
Christian Bale / Batman (trilogie Batman)
Hugh Jackman / Wolverine (trilogie X-men et les deux films Wolverine)
15
Chris Evans / Captain America (Captain America first avenger et Avengers)
Anne Hathaway / Catwoman (the Dark Knight Rises)
Chris Hemsworth / Thor (Thor 1 et 2 et Avengers)
16
Henry Cavill / Superman (Man of Steel)
Scarlett Johansson / Black Widow (Iron Man 2 et Avengers)
Heath Ledger / the Joker (The Dark Knight)
17
Tom Hardy / Bane (The Dark Knight Rises)
Tom Hiddleston / Loki (Thor 1 et 2 et Avengers)
Tobey Maguire / Spiderman (trilogie Spiderman)
18
Avec les films, les super-héros ont touché un public plus large. Les fans cinéphiles créent
parfois des communautés en l’honneur de leur super-héros/super-méchant favori comme par
exemple sur Internet la Loki’s Army, un groupe de fans cinéphiles féminines du superméchant Loki incarné à l’écran par l’acteur Anglais Tom Hiddleston
(http://lokisarmyfrancophone.xooit.fr/) qui se définissent elles-mêmes ainsi sur leur page
d’accueil :
« Puisqu'il y a les ironettes, les pin-up, alors pourquoi Loki n'y aurait pas le droit?
Des fangirls, une armée. La Terre n'a qu’à bien se tenir, nous arrivons! Ce forum a été créé
dans le seul but de s'amuser entre fans. Ici, vous avez le choix entre les sections RP, cosplay,
fanart, ou simple fangirlisme! »
Les « fangirls » sont très présentes chez les fans cinéphiles. Ces fans féminines sont de plus
en plus nombreuses, notamment grâce aux films et au « charme » des acteurs qui ont fait des
super-héros de vraies stars hollywoodiennes. En effet, le monde des super-héros étant
principalement masculin (il y a une forte présence masculine chez les personnages et chez les
fans), le cinéma a amené un public plus féminin mais surtout a apporté un public qui ne s’y
connaissait pas en super-héros avant de voir les films, ou alors qui avait une vague
connaissance des personnages et de l’univers dans lequel ils évoluaient.
Après avoir vu les fans de super-héros, il est intéressant de voir comment ils sont devenus
fans, comment ils ont découvert cet univers particulier et ce qui les a amenés vers la passion
pour ces « marginaux » en spandex.
II : comment on devient fan : de la découverte à la passion :
A/ une découverte très souvent liée au monde de l’enfance :
Les super-héros sont bien souvent les héros de notre enfance, aux côtés des personnages de
dessins animés et des héros de littérature. Par ailleurs, ce sont les dessins animés sur les
aventures des super-héros DC et Marvel qui sont le plus souvent le premier facteur à l’origine
de la passion des super-héros. Les dessins animés issus des univers DC et Marvel sont très
présents à la télévision, notamment sur les horaires destinés aux enfants (sur les chaînes
publiques de 7h à 8h du matin juste avant l’école, et de 16h30 à 18h pour le retour de l’école).
Diego, enfant interrogé de 11 ans, avoue qu’il a découvert dans un premier temps les superhéros en regardant les dessins animés avant d’aller à l’école. Les plus célèbres super-héros
sont présents dans ces dessins animés : Captain America, Spiderman (très populaire chez les
enfants), Iron Man, Thor, Hulk et les X-men pour Marvel et Batman, the Flash, Superman,
Wonderwoman, Aquaman et Green Lantern pour DC.
19
les Avengers (dessin animé)
la Justice League (dessin animé)
Comment ne pas être fasciné par ces super-héros aux pouvoirs extraordinaires et qui
semblent si parfaits ? Dans le documentaire « sous le masque des super-héros », on remarque
qu’il y a une forte volonté chez les jeunes enfants (le public de ces dessins animés) qu’il y a
une volonté d’être le « gentil », le « héros » qui aide tout le monde et qui rend le monde
meilleur. Stan Lee précise d’ailleurs que bien souvent le « gentil » est celui que l’enfant veut
être et le « méchant » celui qu’il ne veut pas être. L’idéalisation du super-héros DC et Marvel
est ce qui explique cette fascination très jeune pour les super-héros.
Mais il n’y a pas que les dessins-animés comme moyen de découverte. Le contexte familial
est, lui aussi, très fort en ce qui concerne la découverte des super-héros. Dans ce cas-là, on
retrouve plusieurs supports de super-héros : le dessin animé (notamment ceux de la génération
des années 90 qui sont très appréciés des fans), les comics (les souvenirs d’enfance des
parents ou bien les lectures actuelles des grand-frères et des grande-sœurs) et depuis les
années 2000 les films (dont les parents ou les frères et sœurs sont fans). Souvent, c’est parce
qu’un membre de la famille proche (frère, sœur, père, mère) est fan de super-héros que la
transmission de la passion a lieu. Diego, 11 ans, dit que sa grande sœur de 23 ans a eu une
grande influence dans sa découverte des super-héros et qu’elle l’a « initié » à cet univers
particulier, notamment avec le monde du super-héros Spiderman et les films de Sam Raimi
sur ce super-héros entre 2002 et 2007. L’influence des parents et des frères et sœurs est très
importante dans la transmission des passions. Il y a une véritable « éducation aux superhéros » qui se met en place dès le plus jeune âge. On prend les comics de papa, on regarde les
films Marvel et DC de la grande sœur, on adore les jouets à l’effigie des super-héros que
maman achète aux anniversaires…
Les enfants sont très touchés par les super-héros. C’est un univers qui leur parle, leur fait
signe. Les costumes flashy, les aventures extraordinaires et les superpouvoirs participent à
cette appréciation qu’on les enfants des super-héros. Les jouets à l’effigie des super-héros
sont une matérialisation de cette idéalisation très jeune des super-héros. Ils sont partout et
20
accessibles à tous. Des Lego aux vêtements en passant par les figurines, difficile de ne pas les
voir !
exemples de jouets à l’effigie des super-héros (Google images)
L’enfance est donc une période où la découverte des super-héros peut avoir lieu et où
commence la passion pour ces héros pas comme les autres. Mais les super-héros ne sont pas
seulement rattachés au monde de l’enfance. Ils accompagnent véritablement leurs fans à
travers les âges, et c’est notamment avec les adolescents et les adultes que l’on voit apparaître
de véritables communautés de fans créatrices de « moyens d’adoration et de partage » pour les
super-héros.
21
B/ les créations des fans : comment exprimer et partager sa passion des super-héros :
Comme dans toutes les admirations, il y a une volonté de partager sa passion. Celle des
super-héros n’échappe pas à la règle. Tandis que les fans de chanteurs et d’acteurs se
réunissent autour de leurs idoles à travers des communautés virtuelles (sur les réseaux
sociaux) ou réelles (rencontres, avant-premières de films, concerts…), les fans de super-héros
se réunissent eux aussi en des groupes communautaires pour partager leur passion. Internet est
un grand vecteur de diffusion de la passion des super-héros, notamment depuis les années
2000. Des sites internet réservés aux fans de super-héros fleurissent sur le web et sont
d’ordres différents. On retrouve par exemple le site officiel de Marvel www.marvelworld.com qui regroupe tout ce qui est relatif à l’écurie Marvel (films, jouets, goodies,
comics…), le site http://comicssuperheros.e-monsite.com/ qui est consacré à tous les superhéros et aux super-méchants, ou encore http://www.cinecomics.fr/ qui ne concerne que les
films de super-héros… Il y a un nombre incroyable de sites dédiés aux super-héros. Ces sites
ont été créés par des fans de toutes les générations qui ont envie de partager leur passion avec
d’autres fans ou de faire découvrir les super-héros à d’autres. Les réseaux sociaux comme
Facebook ont aussi participé à la création de communautés de fans de super-héros, notamment
en créant des pages pour leurs super-héros favoris, comme par exemple
https://www.facebook.com/marvelstaven2 qui est dédié aux héros du futur film Avengers 2,
ou alors https://www.facebook.com/dccomics qui est la page officiel de DC, ou bien
https://www.facebook.com/LEGOMarvelSuperHeroes qui est dédié aux héros Marvel en
Lego. Le phénomène « Kick Ass » (2010) de Marvel a justement développé cette passion
pour les super-héros via Internet (le héros Dave Lizewski, incarné par l’acteur Aaron TaylorJohnson, partage ses aventures masquées sur Myspace et Twitter).
D’autres sites de fans s’amusent même à recréer l’univers de leurs super-héros favoris. Le
site http://fanartexhibit.wordpress.com regroupe des artistes experts fans de l’univers des
super-héros DC et Marvel et créent des « commissions », des œuvres proposant une nouvelle
vision des super-héros de comics pour leur donner un aspect plus « cinématographique ».
Dans ces montages, certaines images qui avaient été postées avaient été rapidement prises
pour de véritables images de films. Voici d’ailleurs plusieurs exemples de leurs travaux (les
images suivantes sont issues du site http://fanartexhibit.wordpress.com) :
Supergirl (DC)
the Riddler (DC)
Harley Quinn (DC)
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Les personnages Marvel originels du film Avengers (montage Paint d’après Google Images)
de gauche à droite : Captain America (Chris Evans), Iron Man (Robert Downey Jr), Thor
(Chris Hensworth), Hulk (Mark Ruffalo) et Loki (Tom Hiddleston)
Les personnages féminisés d’après http://fanartexhibit.wordpress.com
Un autre phénomène de reprise du monde des super-héros par les fans est aussi né sur
Internet : les fanfictions. Une fanfiction est un récit fictif qui reprend un univers littéraire ou
cinématographique et qui réinvente le scénario ou en crée un nouveau. Internet est un bon
exemple du développement de plus en plus important de ces fanfictions, comme par exemple
le site https://www.fanfiction.net/comic/Legion-of-Super-Heroes/ qui regroupe des fanfictions
sur les super-héros DC et Marvel écrites par des fans. On peut voir aussi le site de fanfictions
pour adultes http://comics.adult-fanfiction.org/index.php où le contenu des fanfictions est
davantage tourné vers l’érotisme ou le pornographique pour la plupart d’entre elles.
Même si Internet détient une place de plus en plus importante dans la création et le
développement des communautés de fans de super-héros et dans les créations des fans, les
communautés « réelles » (celles qui ne sont pas sur le web) ont aussi leur part d’importance.
On retrouve ainsi des lecteurs de comics assidus, des groupes de fans qui se retrouvent lors
des conventions de comics, des groupes de cosplayers amateurs et/ou professionnels… Mais
avec le succès des films depuis le début des années 2000, de nouveaux moyens sont apparus
pour la découverte de l’univers des super-héros. Les conventions et les films sont devenus en
l’espace de quelques années les supports de découverte des super-héros DC et Marvel.
23
C/ Les conventions : un moyen particulier de découvrir les super-héros :
Les conventions de comics et les films sont une nouvelle manière de découvrir l’univers des
super-héros et d’en devenir fan. Les conventions sont à ce jour les réunions des fans de
comics et de science fiction qui se retrouvent et viennent témoigner de leur passion ou la faire
découvrir à un public nouveau. La plus grande convention dédiée aux super-héros est le
Comic-con de San Diego aux Etats-Unis (http://www.comic-con.org/). Cette convention a été
créée en 1970 et reste à ce jour le plus grand rassemblement de fans de science-fiction et de
fans de super-héros au monde, avec 130 000 entrées enregistrées en 2010.
Logo du Comic Con de San Diego (http://www.comic-con.org/)
Comic Con de San Diego
Source : http://wildstar.game-guide.fr/wildstar-a-la-comic-con/
Mais que peut-on trouver dans ces conventions ? Des lecteurs de comics qui chinent des
exemplaires de comics, des cosplayers qui portent le costume de leur super-héros favori, des
cinéphiles qui viennent voir les acteurs et les actrices qui ont incarné les super-héros au
cinéma… Les fans sont extrêmement présents lors de ces évènements. Ils organisent des
concours de cosplay (le costume de super-héros le mieux fait), des quizz sur les musiques des
films de super-héros, des concours de dessin de comics (pour les dessinateurs), des stands
pour vendre des objets à l’effigie de leurs super-héros préférés… On retrouve de ces
conventions un peu partout en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. En France, c’est la Japan
Expo associée au Comic Con de Paris (au parc des expositions de Villepinte en Seine Saint
Denis) qui rencontre le plus de succès (près de 135 000 personnes étaient venues à l’édition
de 2008) et est le premier salon interculturel en Europe. D’autres conventions comme le Paris
Manga et la Paris Comics Expo présentent elles aussi le monde des super-héros aux initiés et
24
aux nouveaux publics. De plus, la Japan Expo se décline en une Japan Expo Sud pour les fans
du sud de la France. Aux Etats-Unis, on dénombre environ 30 conventions de comics
officielles, sans compter les conventions organisées par de petits collectifs de fans.
Les conventions sont donc un phénomène en expansion et rassemblent de plus en plus de
« fidèles ». Mais si les fans se réunissent, c’est avant tout pour partager leur passion
commune. Or, que représentent les super-héros pour leurs fans ? Quelle(s) valeur(s) les superhéros apportent-ils au sein des communautés de fans ?
III : comment les fans perçoivent les super-héros : expériences personnelles
et collectives
Le monde des super-héros est un univers de signes qui ont des sens différents en fonction
des fans, de leur histoire, de leur culture et de leur vécu. Les fans ne voient pas tous les superhéros de la même manière, ne leur accordent pas la même importance à tous.
A/ une idéalisation personnelle des super-héros: « sa vision à soi » : questionnaire
auprès de fans de super-héros :
Pour répondre partiellement à cette question, j’ai effectué un questionnaire à vocation
d’entretien que j’ai fait circuler sur les réseaux sociaux et auprès de mes proches afin d’avoir
leur « expérience » des super-héros DC et Marvel. Ayant eu 9 réponses à ce jour, je me
servirai de ces réponses comme des « cas particuliers » et non pas comme une « généralité des
fans ».
Chaque fan de super-héros, qu’il soit un lecteur de comics, un cosplayer ou bien un cinéphile,
entretient une relation particulière avec son ou ses super-héros préférés. Avec le questionnaire
mis en place (voir annexes), j’ai demandé tout d’abord aux personnes interrogées (au nombre
de 9) de répondre ce qu’elles entendaient par le mot « super-héros ». Ainsi, sur les 9
personnes interrogées, 4 ont répondu qu’elles associaient le terme de « super-héros » au
superpouvoir, et donc qu’un super-héros était selon elles une personne dotée d’un
superpouvoir. Deux autres personnes (deux filles) associent ce terme à celui de « héros » ou
de « personnage » de comics.
Quand vient la question de ce qu’est un super-héros, les 9 avis se joignent. Un super-héros
est, selon les personnes interrogées, une personne « hors du commun », « supérieure aux
autres humains », généralement « dotée d’un superpouvoir » ou d’une « capacité
surhumaine » et qui se met « au service des autres » pour une cause morale.
Ensuite, au niveau des super-héros favoris, on observe une différence en fonction des
interrogés. Par exemple, trois personnes sur 9 citent Batman comme leur héros favori car il
n’a aucun superpouvoir et qu’il est plus proche d’une personne « normale » que les autres.
Une autre personne cite Spiderman pour sa fragilité émotionnelle liée à son passé qui fait de
lui selon elle un héros « attachant ». Deux autres personnes quant à elles ont nommé Iron Man
comme leur super-héros favori car comme Batman, il ne possède pas de superpouvoir et que
son intelligence au service de la technologie est particulièrement admirable. Un autre sondé
parle d’un Green Lantern spécifique, le lieutenant John Stewart (lié aux dessins animés et aux
comics) comme son super-héros préféré par son passé plus sombre de militaire et par souvenir
de jeunesse. Une autre personne nomme Hulk pour sa force et pour sa double personnalité et
25
enfin une dernière personne cite Captain America pour l’image et la symbolique qu’il porte
avec lui. Chacun des sondés a une expérience de super-héros, certains leur parlent plus que
d’autres, leur apportent des sens plus forts.
Il en est de même lorsque vient la question du super-méchant préféré. Sur les 9 personnes
interrogées, 5 ont répondu le Joker, l’ennemi juré de Batman pour son côté à la fois
clownesque et terrifiant et pour son imprévisibilité. Venom, l’alter ego diabolique de
Spiderman, est lui aussi cité, notamment pour son « graphisme » sombre et effrayant mais
toutefois semblable à celui de Spiderman. Loki, le frère ennemi du super-héros/dieu Thor est
cité pour son « charisme » et son « côté torturé », en particulier dans les films Marvel Thor et
Thor 2 ainsi que dans Avengers. Puis enfin vient Bane, un super-méchant de l’univers de
Batman, monstre à la force herculéenne et à l’intelligence surhumaine qui brisa dans le comic
la colonne vertébrale de « l’homme chauve-souris » mais aussi dans le film the Dark Knight
Rises de Christopher Nolan.
En ce qui concerne les études menés sur les fans et leurs expériences individuelles des superhéros, il y a eu un travail très important qui a été publié il y a quelques temps. Les fans
masculins de super-héros seraient, selon la très sérieuse étude récemment publiée dans
le Journal of Experimental Psychology et menée par des chercheurs de l’University at Buffalo
de New York, des personnes qui se sentiraient mieux dans leur peau (image positive de leur
corps) et bien plus forts (physiquement et émotionnellement) après avoir vu une image de leur
super-héros préféré. Cette valorisation est de l’ordre physique principalement, et ne concerne
qu’une partie des super-héros (Batman et Spiderman surtout). Iron Man est d’ailleurs vu dans
cette étude comme un anti-modèle par son avarice et son manque de sociabilité (le détail de
l’étude est sur http://www.slate.fr/lien/60771/super-heros-identification-perception-effetspsychologiques). Les super-héros masculins permettraient donc aux hommes de se sentir
mieux dans leur corps selon cette étude.
Il y a certes des personnages et des valeurs qui regroupent un certain nombre de fans, mais
chacun a sa perception, sa sensibilité dans cet univers des super-héros. Ces différences sont
liées à des expériences personnelles la plupart du temps, mais les expériences collectives sont
aussi particulières chez les fans de super-héros.
B/ une idéalisation collective des super-héros : le Bien contre le Mal
Dans les comics comme dans les films, il y a une dualité dans l’univers des super-héros : le
super-héros « gentil » contre le super-méchant. Stan Lee lui-même disait dans le
documentaire « derrière le masque des super-héros » de Gilles Penso et de Jean-Jacques
Launier que les super-héros n’auraient eu aucun intérêt s’ils n’affrontaient pas d’ennemis
aussi puissants, aussi maléfiques et aussi mauvais que les super-méchants. Le super-méchant
est souvent l’antithèse du super-héros, il est « ce que l’on ne voudrait pas être ». Souvent le
super-méchant se démarque du super-héros par sa volonté d’atteindre les objectifs. Le superhéros fait preuve d’altruisme tandis que le super-méchant ne pense qu’à atteindre son but, peu
importe les victimes qu’il fera ou les lois et les libertés qu’il violera. Stan Lee parle d’une
philosophie du « je fais ce que je veux pour avoir ce que je veux et peu importe les
conséquences » lorsqu’il évoque la pensée du super-méchant. Le super-méchant cède à la
facilité tandis que le super-héros apprend à maîtriser son humeur et ses pensées pour protéger
et servir les autres.
26
Cette dualité « gentil-méchant » est au cœur de l’imaginaire des fans. Les aventures de leur
super-héros préféré ne se font pas sans une confrontation avec un super-méchant. Dès le plus
jeune âge les enfants regardant les dessins animés sur les super-héros voient cette dualité entre
le super-héros qui est « celui que l’on veut être » et le super-méchant qui est « celui qu’on ne
veut pas être ». Les fans ne peuvent penser aux super-héros sans penser aux super-méchants.
Même si les super-méchants ont acquis à travers les films un charisme qui n’apparaît pas
forcément dans les comics ou les dessins animés, la domination du bien sur le mal est la
thématique centrale de l’univers des super-héros. Les super-héros défendent des valeurs
démocratiques (propres dans un premier temps aux idéaux américains puis ensuite propres
aux cultures capitalistes et démocratiques). On retrouve cette idée de supériorité pour le bien
de tous dans le documentaire « derrière le masque des super-héros » de Gilles Penso et de
Jean-Jacques Launier, dans lequel Stan Lee, le « père » des super-héros Marvel et de
l’industrie du même nom, dit lors d’une interview que ses super-héros sont des êtres
« parfaits » du point de vue moral et que s’ils pouvaient servir d’exemples aux lecteurs et aux
fans en matière de valeurs sociales et morales, alors il en serait satisfait. Stan Lee espère que
ses comics « rendent les gens meilleurs », les aspirent à être de meilleures personnes.
CONCLUSION DE CETTE ETUDE :
En conclusion, nous pouvons donc dire que les fans de super-héros sont une catégorie de
fans parmi les autres, et qu’il existe différents « types » de fans de super-héros. Ces fans sont
très actifs dans la diffusion de leur passion et dans le partage de celle-ci. Les créations des
fans autour de l’univers des super-héros sont nombreuses et les médias dans lesquels
apparaissent les super-héros sont de plus en plus nombreux et de plus en plus accessibles,
même pour un public qui n’était pas familier aux super-héros à l’origine.
Néanmoins, pour avoir une vision plus générale de ces fans et de leurs expériences
personnelles et collectives du monde des super-héros, il serait nécessaire d’effectuer
davantage d’entretiens pour avoir véritablement le plus de points de vue de la part des fans sur
eux-mêmes, sur leurs communautés et sur leur passion, et de voir ainsi les fans de super-héros
et dans leur vie privée et dans leur vie publique.
REMERCIEMENTS :
Un grand merci à tous ceux qui ont participé à l’élaboration de ce projet : Benoît Albert pour
son aide aux entretiens et à la recherche, Samantha Anton, Clément Bertaux, Thibaut Brunel,
Gaëlle Camus, Lucile Coquelin, Aurélien Roiné, Dorian Colas, Claire Guérin et Diego pour
leur participation active au questionnaire, aux cosplayers de la Paris Comics Expo du Samedi
23 Novembre 2013 pour leur participation aux entretiens et à Jean-Philippe Zanco pour ses
travaux sur les super-héros.
27
ANNEXE IMAGES :
Figure 1 : Personnages dessinés Marvel :
http://www.google.fr/imgres?biw=1366&bih=703&tbm=isch&tbnid=ymP6dnmnvIn0OM:&i
mgrefurl=http://livre-monde.com/tag/superheros/&docid=PJZ7RLChCkL8MM&imgurl=http://livre-monde.com/wpcontent/uploads/2013/04/Super-h%2525C3%2525A9rosMarvel.jpg&w=1239&h=713&ei=C3aTUtahFYa40QWX0YCYCw&zoom=1&iact=hc&vpx=
180&vpy=241&dur=1657&hovh=170&hovw=296&tx=156&ty=90&page=1&tbnh=135&tbn
w=254&start=0&ndsp=27&ved=1t:429,r:1,s:0,i:90
Figure 2 : Personnages dessinés DC :
http://www.google.fr/imgres?biw=1366&bih=703&tbm=isch&tbnid=ZAVUgmbViEPfEM:&
imgrefurl=http://omnilogie.fr/O/%28Super%29h%25C3%25A9ros&docid=ou76nA32pg7yiM
&imgurl=http://omnilogie.fr/images/O/5df39d9f8172e11c2ff08dd0ea53661a.jpg&w=560&h=
429&ei=uneTUoqAIai_ygPa1oDoBQ&zoom=1&iact=hc&vpx=4&vpy=229&dur=341&hovh
=196&hovw=257&tx=138&ty=112&page=1&tbnh=138&tbnw=180&start=0&ndsp=24&ved
=1t:429,r:0,s:0,i:83
Les autres liens sont déjà indiqués sous les images ou alors sont issus du moteur de recherche
Google Images.
28
QUESTIONNAIRE SUR LES « SUPER-HEROS » :
1/ Que vous évoque le mot « super-héros » ?
Benoît Albert : Pour moi, le mot super-héros évoque un monde que j’ai découvert enfant à travers les
dessins animés et que j’ai redécouvert adulte avec les comics DC Renaissance me rappelant justement
mon plaisir d’enfant. Un super-héros est pour moi associé à un pouvoir ou une habilité hors du
commun, dans le cas d’Iron Man ou de Batman par exemple ça serait une intelligence très élevée avec
un compte en banque presque illimité.
Clément Bertaux : super-héros = super-pouvoir
Samantha Anton: Le mot super héros m’évoque un costume ultra moulant
Gaëlle Camus : Les héros des comics
Claire Guérin : Un personnage avec des super pouvoirs
Thibault Brunel : Je l’associe essentiellement avec le terme de « super-pouvoirs ».
Dorian Colas : Le mot "super" évoque quelque chose de génial et de positif, et le mot " héros "
m'évoque une personne qui aide a tout pris de sauver les gens autour de lui donc le " super-héros "
m'évoque à première vue une personne géniale !
Aurélien Roiné : Courage, Batman, ombre (dans le sens agit dans le secret)
Lucile Coquelin : Costume ; double-identité ; Comics
2/ Qu’est-ce qu’un « super-héros » pour vous ?
Benoît Albert : Un super-héros est une personne dotée d’un pouvoir ou d’une habilité supérieur au
commun des mortels, personne qui se sert de ce pouvoir dans un but positif, bien souvent sauver la
population du crime ou la terre de la destruction. Après, certains héros de comics comme Kick-Ass
sont trop souvent amalgamés dans les médias profanes comme des super-héros du fait qu’il soit publié
sous la forme de comics. Pour moi ce n’est pas le cas, ce genre de personne est un simple héros.
Clément Bertaux : un super héros est une personne possédant un super-pouvoir (Iron Man n'en fait
donc pas partie)
Samantha Anton : Un super-héros est un être supérieur au reste de la population humaine, avec des
pouvoirs, atteint d’un sérieux syndrome du héros, qui ne peut pas s’empêcher de venir en aide aux
personnes l’entourant, quitte à en souffrir. C’est aussi une personne courageuse, et qui a le sens du
sacrifice (l’exemple de Tornade se sacrifiant dans X-Men pour sauver la galaxie est frappant). Le
super-héros ne serait pas non plus un super-héros s’il ne cachait pas son identité derrière un masque et
un pseudonyme ronflant. Mais le super-héros est avant tout une personne qui a le courage de
s’interposer entre les plus faibles et ceux qui les menacent. Il n’est pas forcément ‘bon’, mais il a des
principes (par exemple Catwoman est une voleuse, mais tous les films la représentant montrent son
courage et ses valeurs, sauf certes dans le Batman de 1966, mais vu que c’est la plus grosse daube que
le monde du cinéma ait pondu, il ne compte pas).
Gaëlle Camus : Une personne hors du commun
29
Claire Guérin : Un personnage avec des super pouvoirs ou un homme qui a plus de capacités qu'un
être humain moyen (si on classe Batman dans les super héros)
Thibault Brunel : Une personne au dessus des lois, ayant généralement un bon fond et souhaitant
aider le peuple. Avec forcément quelque chose de différent par rapport à la majorité des gens (une
particularité, un pouvoir).
Dorian Colas : Un super-héros, pour moi, est une personnalité qui se démarque par rapport aux être
humains que l'on voit tous les jours, que l'ont qualifieraient de banal. Il se démarque par ses pouvoirs
que l'ont lui donne et son "look"
Aurélien Roiné : Quelqu'un qui a déjà des super-pouvoirs pour commencer! Et qui en fait profiter le
plus grand nombre (ange gardien) "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités" !
Lucile Coquelin : Un sauveur tombé du ciel pour sauver des vies, doté de pouvoirs paranormaux.
3/ Quel(le) est votre « super-héros »/« super-héroïne » préféré(e) ? Pourquoi ?
Benoît Albert : Mon super-héros préféré serait, si je devais n’en choisir qu’un, le troisième Green
Lantern terrien introduit dans l’univers du Comics « Green Lantern », il s’agit du Lt John
Stewart. Cet attrait est dû au fait que, quand j’étais plus jeune je regardais la série Justice League et
c’était le Green Lantern choisi pour la série. A l’époque, je ne savais même pas qu’il y avait eu
plusieurs Green Lanterns. Ce personnage est aussi attirant du fait de son passé de militaire, le rendant
moins lisse car il a vécu des choses traumatisantes lors de ses déploiements comme le massacre de son
unité. J’aime aussi Hulk pour le côté simple et brutal de sa conception de super-héros. Pour lui la
violence n’est dirigée que contre les personnes le dérangeant et c’est souvent des super-méchants.
Clément Bertaux : bizarrement même si je ne le définie pas comme un super héros, c'est Iron Man
que je préfère. Il arrive à déjouer multiples lois de la physique grâce à des avancées technologiques
(qui n'existe pas encore chez nous malheureusement)
Samantha Anton : Mon super héros préféré est sans conteste Iron Man. Il n’a pas de particularité
physique, il n’a pour lui que son intelligence et une certaine verve acerbe et acérée. Il a ses mauvais
côtés, il est égoïste, particulièrement sarcastique, et beaucoup trop narcissique, mais il est en même
temps loyal aux personnes qu’il aime. Iron Man/Tony Stark est l’anti-super-héros par excellence, et
l’évolution de son personnage est très intéressante, il est le plus humain des super-héros Marvel a mon
avis, il est plus fragile car se rend compte de tous ses défauts, et essai d’en venir à bout, même si ce
n’est presque jamais un succès. Il est très attachant à cause de ça.
Gaëlle Camus : Captain America. Surtout maintenant, avec toute la symbolique qu'il a et l'image
qu'il véhicule
Claire Guérin : Batman (si classé dans les super héros), sinon Spiderman, tous les deux pour leurs
aspects humains et la fragilité de leur personnage
Thibault Brunel : Pour moi c’est Batman parce qu’il est plus réaliste que les autres, il n’a pas de
super-pouvoirs et je préfère l’ambiance de Gotham aux autres
Dorian Colas : Mon super-héros préféré est Hulk car je trouve qu'il est de base un être humain
lambda mais auquel on à injecter un produit mais qui s'est révélé plus tard. Et quand il devient en "
transformation verte " il à un caractère qui n'est pas comme tous les autres super-héros selon moi, mais
au fond de lui il essaye de se contrôler de d'aider les gens avec une force inépuisable et
incommensurable !
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Aurélien Roiné : Batman! Pour son histoire touchante ; pour l'origine de son personnage (il le
construit pour sa phobie) ; parce qu'il a le meilleur super-pouvoir de l'univers : Thunes illimitées ;
parce qu'il est réellement humain (des phases de fortes déprimes = bonne identification au personnage)
; pour ses adaptations très réussies en film et jeu vidéo!
Lucile Coquelin : C'est Spiderman, parce que c'est celui qui me ressemble le plus et que c'est le plus
humain, le plus humble, et celui qui doit en réalité le plus se sacrifier pour sauver les autres.
4/ Trouvez-vous qu’il y a trop de « super-héros » dans les médias (cinéma, presse, internet) ?
Benoît Albert : D’un point du vue français, on peut effectivement dire que les super-héros envahissent
de manière significative presque tous les moyens de communication mais c’est parce que la culture des
comics ne s’est que peu développé. Aux Etats-Unis, il existe plusieurs centaines de héros ayant
presque chacun leurs comics, et l’étalage médiatique ne constitue pour ces fans qu’une reconnaissance
de leur passion et de leur culture « urbaine ».
Après l’abondance de super-héros peut avoir un effet néfaste sur le matériau de base, ainsi de
nombreuses mauvaises adaptions de comics existent, Green Lantern m’ayant particulièrement marqué
par son incohérence et sa pauvre scénario. C’est abondance s’inscrit dans un cercle vicieux puisque les
super-héros sont rentables et donc ils sont encore plus exploités et ainsi de suite
Clément Bertaux : Les super-héros que l'on trouve dans la presse, les médias etc. sont en générale
tirés des marvel qui ont prouvé leur intérêt. Ce qui veut donc dire que les gens en général s'y
intéressent. Même si pour moi kick-ass même si drôle ne fait pas parti du même thème
Samantha Anton : Au contraire, je pense qu’il n’y en a jamais assez. Le super-héros est un être
idéalisé, sur lequel chacun s’identifie. Plus il y a de héros dans les médias, que ce soit dans la vie
réelle ou dans les films, plus il y a de modèle dans la société auquel se rattacher
Gaëlle Camus : Oui
Claire Guérin : Il y en a trop par vague et le problème est qu’ils se contaminent parfois. Le dernier
Superman, "Man of steel", a été traité plus ou moins de la même manière qu'un Batman (on se penche
sur son humanité), alors qu'il n'est pas du tout humain
Thibault Brunel : Oui, le terme est probablement trop employé, pas forcément à juste titre.
Concernant le cinéma, il y a effectivement beaucoup trop de film de super-héros d’un coup, et la
plupart perdent en qualité (Thor, Green Lantern, etc…)
Dorian Colas : Je trouve que le monde des super-héros n'est pas tant que ça médiatisé, on à juste au
cinéma les plus grandes vedettes mais sinon il faut vraiment être plongé dans ce monde la pour voir
tous les super-héros donc pour moi la réponse est non, on en voit que 4-5 qui se démarquent au
cinéma.
Aurélien Roiné : Non
Lucile Coquelin : Au cinéma ce n'est pas vraiment qu'il y en a trop, c'est surtout que le premier
Spiderman a lancé une mode que les vieux Batman et Superman n'avaient pas réussi à faire. Depuis
Spiderman on a vu naître sur les écrans des films (voir des sagas) comme Xmen, Thor, Daredevil,
Catwoman, les nouveaux Batmans, les nouveaux Supermans, les 4 fantastiques, IronMan... Et la
plupart de ces films sont très mauvais... même si certains d'entre eux sont carrément des chefs
d'oeuvre. Sur Internet pas franchement non. Dans la presse... bof, à part pour parler des films...
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5/ Quel est votre « super-héros » idéal (que vous aimeriez voir exister) ?
Benoît Albert : Parmi les super-héros existant, j’aimerai que J’onn J’onzz, the Martian Manhunter,
parce qu’en dehors de toute considération de pouvoir, il vient de Mars et il a la classe. Il est aussi
puissant que Superman mais plus intelligent, et surtout le fait qu’il soit extraterrestre permettrait de
développer une nouvelle théorie de la biologie spatiale avec l’existence d’alien. Si je dois choisir quel
super-héros serait idéal aujourd’hui, je pense que Captain America ou Superman serait les bienvenus
parce que comme à l’époque de leur invention ils répondent à un besoin de rêver et d’espérer à un
idéal en ces temps troubles.
Clément Bertaux : le super-héros idéal serait surement "super-range-mon-appart" mais je doute que
je pourrais le garder pour moi très longtemps...
Samantha Anton : Mon super héros idéal serait une personne venant déjà du côté des méchants, qui
voudrait se repentir, une sorte de Xena du monde moderne, qui connaîtrait les côtés les plus sombres
de notre société, mais qui se serait décidé à changer, et à faire le bien
Gaëlle Camus : Captain America
Claire Guérin : Iron man. Du point de vue technologique, ce serait une révolution et ça reste
"crédible".
Thibault Brunel : Batman me semble être un bon compromis
Dorian Colas : Pour moi le super-héros idéal devrait être une personne capable de soutenir, protéger
et leader les personnes en détresse avec ses caractéristiques et ses pouvoirs
Aurélien Roiné : Batman donc
Lucile Coquelin : Très clairement même si tout mon amour va à Spiderman, le plus utile serait
Superman Il a quand même pour réputation de passer de l'Afrique aux USA en quelques secondes et
de s'occuper pas seulement des supers vilains mais aussi des catastrophes naturelles... Jusqu'à preuve
du contraire, ils ne sont pas nombreux à faire ça
6/ Le monde a-t-il besoin de « super-héros » en temps de crise ?
Benoît Albert : Cela dépend de la façon dont on caractérise la notion de super-héros et surtout du rôle
qu’un super-héros pourrait jouer dans un tel cas. Si on conçoit le super-héros comme une personne
ayant des pouvoirs ou des habilités supérieures à la moyenne, il me parait peu probable qu’une telle
personne puisse avoir un effet contre les problèmes économiques ou sociaux mondiaux. D’ailleurs, il
est rare que dans les comics il soit fait référence à de tel problème. Cependant, si on conçoit un superhéros comme une personne se détachant du reste de la population en agissant de manière héroïque,
« en défendant la veuve et l’orphelin » selon la formule consacrée, sans avoir de particularités lui
permettant d’assurer sa réussite, comme un superman, alors une personne pourrait servir de modèle
positif et influent pour permettre aux gens de croire en une issue positive à la « crise.
Maintenant, peu importe comment on définit un super-héros, on peut se demander comment il
pourrait avoir un quelconque impact ou effet sur la « crise » comme elle est qualifiée médiatiquement.
Soit un rôle de premier plan en ayant un impact économique et politique auprès des puissances
mondiales à l’origine des problèmes. Cette première solution me paraissant peu probable, du fait qu’un
super-héros ne peut être, de manière automatique du fait de son statut, compétent en la matière.
L’exception qui pourrait confirmer la règle serait Batman qui est un érudit suffisamment mature pour
avoir un rôle. Si le super-héros n’a qu’un rôle de second plan, c’est-à-dire dans le sens de
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remonter le moral ou d’assurer un idéal à la population alors oui un super-héros pourrait avoir
une utilité mais elle ne serait que subsidiaire par rapport au vrai problème
Clément Bertaux : Non, car les gens les plus dingues (d'après mon estimation ils seraient plus
nombreux qu'on ne le pense) chercheraient à imiter ce super-héros et donc à créer des problèmes
Samantha Anton : C’est en justement en temps de crise que la société a le plus besoin de super héros,
pour soutenir une certaine morale, un certains mode de vie, et pour apporter l’envie d’aider les
personnes qui sont dans le besoin, celles qui ont besoin d’aide à un moment ou un autre. Ils sont un
modèle pour la société décadente, un idéal à atteindre
Gaëlle Camus : Oui
Claire Guérin : Les super-héros permettent de croire que tout est possible. On n’en a peut-être pas
nécessairement besoin en temps de crise, mais ça peut permettre de décompresser en les représentant.
Thibault Brunel : J’ai du mal à voir ce qu’un super-héros (selon la définition que je m’en fais)
pourrait apporter en temps de crise, à moins d’être magicien !
Dorian Colas : Moi je dirais pourquoi pas ? Un super-héros qui existerait ne serait pas de refus ça
c'est sur, prenons par exemple Captain America , il pourrait protéger et se battre pour sa patrie pour
rétablir la véritable paix dans le monde
Aurélien Roiné : S'ils sont efficaces et sympathiques, évidemment!
Lucile Coquelin : Le monde a besoin de super héros tous les jours...
7/ Pensez-vous que des personnes « normales » peuvent devenir des « super-héros » ? Comment ?
Benoît Albert : Une personne normale ne peut devenir un super-héros selon moi, à part à avoir la
fortune et l’intellect de Bruce Wayne ou Anthony Stark (ce qui est absolument impossible en réalité),
puisqu’une personne normale peut se voir attribuer le qualificatif de, simplement si je puis dire, héros.
Bien que ce mot soit galvaudé de nos jours, il serait parfaitement adapté à une personne normale
effectuant des actes similaires à ceux des super-héros Marvel ou DC. En effet, un super-héros n’est
qualifié ainsi que parce que c’est un héros doté de pouvoirs ou d’habilités supérieures à la normale ou
parfaitement inconnu sur « Terre », c’est un héros plus avancé, et donc un « super » héros. Par
exemple, pour moi, un pompier sauvant la vie de personnes est un héros et c’est bien suffisant à
supporter comme appellation pour une personne normale.
Clément Bertaux : super-héros = super pouvoirs # personne normale
Samantha Anton : Tout le monde a un super héros en lui. Ca peut être une femme dans le métro qui
cri sur un homme qui tripote une fille, comme ça peut être un homme qui attrape un voleur dans la rue.
Devenir un super-héros, c’est dévoiler son courage au grand jour et protéger les autres
Gaëlle Camus : Oui. En faisant les mêmes actes que les super-héros
Claire Guérin : Oui, elles pourraient devenir des super héros si elles arrivent à susciter un
mouvement, un engouement. C'est l'exemple de Kick-ass!
Thibault Brunel : « Super » je ne sais pas, mais « héros » probablement, en effectuant un acte hors du
commun aux yeux de tous, qui serait reconnu par la majorité. Mais je ne suis pas sûr qu’il faille placer
ces personnes sur un piédestal.
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Dorian Colas : Je n'y crois pas vraiment mais comme on dit : si on veut, on peut ! Apres je n'en ai
jamais croisé encore de véritable mais le seul moyen actuel serait d'avoir des produits qui renforcent le
corps humain ou qui le modifient !
Aurélien Roiné : Non. Mais être un héros, c'est déjà sacrément remarquable!
Lucile Coquelin : Comment ? Regarde Kick-Ass, c'est la réponse à ta question. Dans ma définition
des supers héros, je parle bien de super pouvoirs, donc à moins d'en avoir... ça risque d'être difficile.
Enfin, exception quand même pour Batman dont le super pouvoir est d'avoir un super portefeuille...
Par contre, on peut tous devenir des héros
8/ Quel est votre « super-vilain » de Marvel ou DC Comics préféré ? Pourquoi ?
Benoît Albert : Mon super-vilain préféré est Bane, puisqu’en dehors de ses différents styles
vestimentaires mais toujours aussi plaisant, il dégage un certain charisme mêlant une force surhumaine
et une intelligence impressionnante. De plus, lors de sa création il était affublé d’un masque de
luchador mexicain caractérisant bien le mépris et la caractérisation d’ennemi des mexicains, pays
limitrophe des Etats-Unis. Je suis également assez fan d’Harvey Dent dans le sens où il manifeste une
double personnalité assez exacerbé, les deux Harvey Dent veulent défendre la justice mais l’un veut le
faire de manière « morale » en rapport avec son ancienne profession alors que l’autre personnalité
applique en quelque sorte la loi du Talion avec aucune demi-mesure.
De manière générale, les méchants de chez DC, sont pour moi, plus charismatiques et attirants
même si Loki, dans les films Thor et dans la saga Ultimates de Marvel, est un personnage intéressant.
On peut dire que c’est l’exception qui confirme la règle dans mon cas puisque je n’ai pas une grande
connaissance de l’univers Marvel
Clément Bertaux : Aucun
Samantha Anton : Sans hésitation, Loki est mon super-vilain préféré. C’est un blagueur fini, qui ne
s’arrête jamais, et qui n’a pas eu de chance dans la vie. Dans le film, adopté par les ennemis de son
peuple, il apprendra au pire moment, celui où il est le plus isolé, qu’il est ‘le monstre dont les parents
parlent le soir à leurs enfants’, et qu’il est en quelque sorte une relique qui attendait tout ce temps
d’être utilisé. Le pire est qu’il devra se débrouiller avec cela tout seul, et par haine et confusion, il fera
les mauvais choix. C’est un être tellement torturé qu’il ne peut être que attachant. Il ne cherche que la
reconnaissance de ses pairs. Il est plus attachant que les autres super-vilains parce qu’il a une famille,
il a un frère et une mère qui tiennent à lui (il y a plus de doute sur son père), et dans la BD, il sacrifie
sa vie pour sauver son frère; c’est aussi le cas dans le film puisqu’il n’hésite pas à prendre la place de
Jane, quitte à mourir, puis finalement a sauvé son frère, avant d’être entraîné par l’ennemi qu’il vient
de poignarder, dans la mort. Sa relation avec son frère Thor le rend aussi très attachant, car beaucoup
plus humain. Il a ses mauvais côtés et ses bons côtés
Gaëlle Camus : Le Joker. C'est celui qui est toujours présents dans les films/comics aujourd'hui et
celui qui m'a le plus marqué.
Claire Guérin : Le joker. Car ce n'est pas un méchant manichéen. Il montre plusieurs facettes et on
ne sait jamais vraiment jusqu'où sa folie peut aller
Thibault Brunel : Pour rester dans Batman, j’adore Le Joker qui est surement un des super vilains
les plus aboutis et aussi les plus sadiques/dérangés. Il est fortement associé à Batman et à l’univers DC
Comics si bien qu’il est quasiment placé au même niveau que les super-héros, ce qui est rare. Je le
considère comme quasiment aussi important que Batman lui-même, car son mythe ne serait pas aussi
important sans un vilain comme Le Joker.
Si je devais en citer un dans Marvel (univers que je connais beaucoup moins bien), ce serait surement
Venom dans Spiderman car il est intéressant dans le sens où il se confond avec le super-héros en
question.
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Dorian Colas : Mon super-vilain préféré est le Joker ! Il est à la fois drôle et machiavélique en même
temps, c'est ce qui le rend différent des autres méchants, il a des plans inimaginables des fois et ça
rend l'histoire très mouvementé et parfois drôle
Aurélien Roiné : Je ne vais pas être original... Le Joker bien sûr. Pour sa folie, sa relation particulière
avec Batman : l'un ne peut pas se résoudre à vivre sans l'autre... Graphiquement, Venom est
impressionnant également.
Lucile Coquelin : Il y en a plusieurs que je trouve justes géniaux, mais le plus vicieux ça reste le
Venom. Pour le situer si tu ne connais pas ce méchant, c'est une forme organique intelligence extraterrestre qui débarque sur terre et qui se comporte un peu comme un parasite. Tu peux le voir dans
Spiderman 3 en film mais il est dans toutes les BD et dessins animés. C'est le pire des méchants parce
qu'il connait toutes tes faiblesses psychologiques et physiques et qu'il fait resurgir ce qu'il y a de pire
en toi. En gros, c'est un manipulateur psychopathe. Sinon, il y a bien sur le Joker avec son faciès de
clown hideux et son rire glacial. Et Lex Luthor... le mec qui a le moins de scrupule de toute la terre.
9/ Que sont les « super-vilains » selon vous (valeurs, menaces…) ?
Benoît Albert : Les super-vilains ne sont pas qualifiables en généralité si ce n’est qu’il s’oppose aux
super-héros. On ne peut pas dire qu’un super-vilain est comme ça puisqu’il est contre un
gouvernement ou une idéologie puisque ce n’est pas le cas de tous. Pour moi, si je dois en donner une
définition, un super-vilain serait une personne dont les actes ou même les omissions serait de telle
nature qu’il amènerait à une situation de péril pour des personnes. On peut dire que le super-vilain se
caractérise par leur absence de considération pour les conséquences néfastes de leurs actes, il
recherche même ces conséquences. Et c’est d’ailleurs souvent ce qui fait pencher la balance en leur
faveur lors d’affrontement avec des super-gentils, un méchant n’a pas à se soucier des conséquences
de ses actes contrairement au gentil qui doit veiller à triompher sans causer de dommages ni mettre en
péril les bonnes mœurs.
Mais la frontière entre super-héros et super-vilain est parfois étanche, un vilain peut se croire
héroïque si ces actions néfastes tendent, pour lui, vers un idéal futur. C’est le cas par exemple de
Sinestro dans le Comics Green Lantern, dans ce comics il forme un groupe dissident dans un but qui
parait louable, rétablir l’ordre intergalactique, mais pour cela il commet des actes parfaitement
inadmissible d’un point de vue de la morale à laquelle doit se soumettre un super-héros. Lui-même
l’avoue d’ailleurs à de nombreuses reprises mais selon lui, la fin justifie les moyens. On peut aussi
citer Harvey Dent dans le film The Dark Knight, « you either die a hero or you live long enough to see
yourself become the villain. ».
Clément Bertaux : il faut bien donner à nos super héros un ennemi de même rang qu'eux, sinon ça Ne
ferait pas rêver les gens. Faire un film sur spider man qui passe son temps à capturer les voleurs de
supérettes, moi ça me plairait pas
Samantha Anton : Le super-vilain n’est pas vraiment un homme mauvais. Dans la plupart des cas, ce
sera un homme, ou une femme, qui se sera perdu dans une quête utopique de perfection. Ils ont un
objectif, et qu’importe les pertes qu’il peut y avoir autour, tant que finalement ce but est atteint. On
peut par exemple citer Erik Lensher/Magneto, qui ne cherche qu’à parfaire la société afin que tous les
mutants s’intègrent, même si sa haine de l’homme normal le perd.
Le super-vilain peut être aussi une personne profondément blessée, et qui cherche à épancher sa haine
dans la destruction de l’humanité. Ils sont très intelligents, et surtout, déterminés
Gaëlle Camus : Menace
Claire Guérin : Les super vilains permettent à la fois de dévoiler les capacités du super héros, ses
qualités et du coup, le rendre encore plus glorieux. Mais ils peuvent également permettre de révéler la
noirceur d'un super héros, ses failles en le confrontant à des dilemmes
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Thibault Brunel : Un super-vilain est l’inverse du héros, il s’oppose à lui pour l’empêcher d’effectuer
ses actes. Il représente généralement une menace pour l’ordre public et un événement de son passé le
mène le plus souvent à faire le mal. Ils sont tous très charismatiques et souvent absurdes dans leur
façon d’être (Le Joker, Le bouffon vert…)
Dorian Colas : Un super-vilain est le méchant dans l'histoire du super-héros, c'est l'ennemi numéro 1
qui mettra en doute la fin de ce super-héros. Il essaye toujours d'avoir un plan d’exécution ou bien de
contrôle du monde ou de la ville etc. C'est en partie aussi grâce à lui que le super-héros est présent.
Mais les super-vilains ont tous leurs caractéristiques différentes pareilles que les super-héros
Aurélien Roiné : Egoïsme, terreur, pognon…
Lucile Coquelin : Les supers vilains il y en a des centaines mais parmi eux, on peut compter les
emblématiques : Joker ; Lex Luthor ; Magneto, Le Caïd... Généralement les supers vilains qui sont les
pires ennemis des supers héros me paraissent être une représentation inversée des valeurs du héros et
parfois même de son caractère. A eux deux, ils sont yin et yang. Pile ou face. Freud aurait du écrire un
truc là-dessus, ça aurait pu être bien Pour barbariser, c'est les jumeaux maléfiques.
10/ Quel « super-pouvoir » aimeriez-vous avoir ?
Benoît Albert : Un super-pouvoir intéressant serait l’invisibilité pour des raisons perverses de
voyeurisme propre à l’humain du XXIème siècle. Ou alors, les capacités de Mystique des X-men pour
pouvoir échapper aux problèmes en changeant d’identité.
La vraie question est cependant quelle serait l’utilité d’un super-pouvoir si j’en avais un ? Je pense que
je ne m’en servirai que dans un intérêt personnel sans aider la communauté puisque cela présente des
risques, Batman par exemple est constamment pourchassé par la police.
Clément Bertaux : j'aimerais avoir le don de télé-transportation
Samantha Anton : Le super-pouvoir que j’aimerai avoir celui le don de voler, pour la liberté que ça
apporte, et les possibilités de fuite en cas de conflit.
Gaëlle Camus : Télékinésie
Claire Guérin : La téléportation
Thibault Brunel : Remonter le temps ou être invisible
Dorian Colas : difficile à dire, il y en a qui sont utile dans certains cas que d'autres, mais il faut
choisir alors moi je dirais que j'aimerais avoir le multi - clonage ou bien dédoublement enfin dans ce
genre !
Aurélien Roiné : Pouvoir être un bricoleur de génie comme Iron Man
Lucile Coquelin : Dure comme question, mais je pense que la télékinésie me plairait bien. Ou la
télépathie.
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Projet Panorama de la Recherche en Communication : Bibliographie :
« les super-héros : comment en vient-on à devenir fan ? »
Objet de recherche : comment on en vient à devenir fan de super-héros (DC et Marvel).
1 : Corpus « les super-héros : généralités et mythes » :
Ouvrages et travaux universitaires :
Jean-Philippe ZANCO : La société des super-héros ; économie, sociologie, politique,
éditions Ellipses, 2012
Alex NIKOLAVITCH : Mythes et super-héros, édition les moutons électriques, 2011
Pramod K. NAYAR : “Haunted heroes in Spandex; self and othering in the superhero
mythos”, in Mediterranean Journal of Humanities, p 173-183, 2011
Claude FOREST : « l’émergence d’un genre ; les super-héros », dans Du Héros au SuperHéros : mutations cinématographiques, p 7-16, édition Presses Sorbonne Nouvelle, 2009.
William IRWIN : X-men and Philosophy, Blackwell Philosophy and Pop Culture, 2009
CarrieLynn D. REINHARD : Making Sense of Superheroes: Awareness of superhero
genre conventions around the world, Roskilde University, March 6, 2009
Alexandre PERRAUD : super-héros/super-vilains; doppelgänger didactique et politique,
mémoire de recherche préliminaire, Université Stendhal Grenoble 3, 2013
Vidéos et conférences :
Gilles PENSO (réalisateur) et Jean-Jacques LAUNIER (scénario), une production
Cosmopolitis Productions : « Derrière le masque des super-héros », conférence au Paris
Comics Expo du Samedi 23 Novembre 2013, Espace Champerret, Paris, 2013
2 : Corpus « les fans » :
Références universitaires sur le cosplay :
Nicolle LAMERICHS : Cosplay : Material and Transmedial Culture in Play, conference in
Atlanta, 2013.
Références universitaires sur les fans :
Henry JENKINS : convergence culture : where old and new media collide, NYU press, New
York, 2006
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Henry JENKINS : “Afterword : the future of fandom” in Fandom Project Muse, New York
University Press, New York 2013.
Kaarina NIKUNEN : “The Intermedial Practises of Fandom”, in Nordicom Review, p.111128, 2007
3 : Corpus « fanfictions » :
Siobhan LYONS : “He who must not be named: The Author and Online Fanfiction”,
presented at the 9th Annual Crossroads Conference, Sorbonne Nouvelle University, Paris,
France, UNESCO, july 6th 2012
Jérôme-Olivier ALLARD : « La fanfiction : quand le fan devient auteur » in Solaris, no 164
(septembre), p. 95-112, 2007
Les films :
Christopher NOLAN : The Dark Knight, WarnerBros Pictures, 2008
Christopher NOLAN : The Dark Knight Rises, WarnerBros Pictures, 2012
Joss WHEDON : Avengers, Marvel Studios, 2012
Shane BLAKE : Iron Man 3, Marvel Studios, 2013
Sam RAIMI : Spiderman, Marvel Studios, 2002
Sam RAIMI : Spiderman 2, Marvel Studios, 2004
Sam RAIMI : Spiderman 3, Marvel Studios, 2007
Kenneth BRANAGH : Thor, Marvel Studios, 2011
Alan TAYLOR : Thor 2 ; the Dark World, Marvel Studios, 2013
Zach SNYDER : Man of Steel, WarnerBros Pictures, 2013
Matthew VAUGHN : X-Men First Class, Marvel Studios, 2011.
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