Entreprises Midi-Pyrénées, pages 31-34.

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Entreprises Midi-Pyrénées, pages 31-34.
LE MENSUEL ÉCONOMIQUE DE MIDI-PYRÉNÉES
N° 335
MARS 2016
A l’affiche Laurent Brunas, Président de Regain
Les entreprises régionales
de plus en plus robotisées !
LDL
Technology :
Spherea Test &
Services :
exporte ses
capteurs de pression
de pneus
le banc test du
métro automatique
de Lille
LE MAGAZINE DU MEDEF EN MIDI-PYRÉNÉES
D7140
6
EDITORIAL
Pierre-Marie HANQUIEZ
Président du Medef
de la Haute-Garonne
Pour un syndicalisme
fort, représentatif, engagé !
our la 2e année consécutive, le Medef 31 imaginer de sa méconnaissance du monde de
a mis à l’honneur ses mandataires à l’oc- l’entreprise!
casion d’une très belle soirée qui a réuni Je suis pour un syndicalisme fort, représentatif,
plus de 150 participants le 18 février.
engagé qui seul peut permettre l’expression
Véritables militants patronaux, ils sont plus de d’un véritable paritarisme.
250 dont le rôle est primordial pour travailler à Je rêverai presque d’un monde où l’inscription
la défense de nos entreprises au sein d’ins- syndicale soit obligatoire : obligatoire pour les
tances paritaires à l’échelle départementale ou entreprises, obligatoire pour les salariés !
régionale, telles que le conseil
On peut imaginer, alors, qu’en émergerait un
de prud’hommes, le tribunal
dialogue social plus consenLa
vraie
et
réelle
de commerce, l’Urssaf, Pôle
suel issu de structures plus
motivation de rejoindre
Emploi, la médecine du trareprésentatives donc plus
vail, la CCI et bien d’autres enconstructives et plus réforle Medef devrait être
core…
matrices.
le militantisme !
Dans un monde où l’indiviJe reste convaincu que la
dualisme prime souvent, où le doute voire la vraie et réelle motivation de rejoindre le Medef
suspicion s’installent sur le rôle des instances, devrait donc être celle de rejoindre une organiqu’elles soient associatives, syndicales, poli- sation qui défend les entreprises et les entretiques : Il est essentiel de mettre en avant leurs preneurs et, contribue à un paritarisme actif.
rôles, de valoriser leurs actions au service de La vraie et réelle motivation de rejoindre le Meleurs pairs.
def devrait être le militantisme !
Cela est aussi très important car de la vitalité Les prochaines échéances, élection à la CCI fin
de leur engagement, mais également de celui 2016, recomposition du conseil de
de chacun d’entre nous, dépendra, à la fin, la prud’hommes en 2017, sont autant d’objectifs
solidité de notre système paritaire.
auxquels il nous faudra travailler au sein d’un
Nous courons le risque, si le paritarisme était Medef militant et engagé au service de ses entrop fragilisé, de voir un Etat s’approprier les treprises et de leurs dirigeants.
choses avec les conséquences que l’on peut
P
Mars 2016 ENTREPRISES MIDI-PYRENEES Le mensuel du Medef Haute-Garonne, Commission paritaire : 1220G87999 DIRECTION directeur de la publication : Christophe
DUQUEROIX REDACTION ET ABONNEMENTS 11 boulevard des Récollets, CS 97802 - Le Belvédère – 6e étage, 31078 TOULOUSE CEDEX 4 – Tél. : 05 61 14 42 00
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SECRETAIRE DE LA REDACTION Jean-Luc BENEDINI – [email protected] MAQUETTE Agnès VIDAL SAINT ANDRE REDACTEUR GRAPHISTE Sylvie POMIES COMITE DE REDACTION
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Belvédère – 6e étage, 31078 TOULOUSE CEDEX 4 Tél. : 05 61 14 42 13 – Fax : 05 61 14 42 01 – [email protected] IMPRIMERIE Imprimerie CHABRILLAC, 19 Chemin de la Garonne,
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Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
3
SOMMAIRE
Mars 2016
www.entreprises-midipyrenees.com
n°
335
EDItORIAL
3
Pour un syndicalisme fort, représentatif,
engagé !
ACtUALITE
6 L’économie en bref.
A L’AffICHE
12 Interview de Laurent Brunas, dirigeant de
Regain.
15 Thierry Pédeloup d’Ethics Group : accélérateur de transformation de l’entreprise.
16 Jean-Pierre Ferraud, président du groupe HBF.
18 Michèle Bellan : l’aménagement du territoire
dans la grande métropole toulousaine.
19 Pascal Monfolet : le golf Estolosa ouvre son
centre d’entrainement.
20 Pascal Boutin, directeur régional de la Société
Générale.
21 Philippe Lefaure : LDL Technology exporte ses
capteurs de pression de pneus.
DOSSIER
22 Robotique industrielle : c’est le moment pour
les entreprises de s’équiper.
25 Excent : deux exemples dans l’aéronautique et
l’offshore éolien.
26 NovaLynx réalise «les moutons à 5 pattes».
29 Figeac Aéro ouvre son «usine du futur» au
printemps 2016.
SPÉCIAL
31 Airbone Concept lance le drone aérolargable à
4000 m.
33 Le village robotique et drones sur les rails à
Francazal.
MEtIERS
38 Spherea Test & Services livre le banc test du
métro de Lille.
40 Corelec : une gamme d’électrolyseurs au sel
plus «techno».
41 VisioPM démocratise l’affichage dynamique en 3D !
42 Systèmes embarqués : 8e congrès ERTS2.
44 EHTech : accélère les ventes du récupérateur
de chaleur de douches.
45 Groupe Poult : ce tout petit supplément d’âme.
46 Le Belvédère se refait une beauté.
36
RéSEAU MEDEf 31
•Pascal Mailhos, le Préfet de
région au Medef 31 : «la nouvelle région c’est le mariage des
extrêmes».
•Convention de partenariat
entre le CFA de Blagnac et la
Société des meilleurs ouvriers de
France.
RESSOURCES HUMAINES
47 6e Semaine de l’Industrie : «plongez au coeur
de l’innovation».
48 La Formation professionnelle en hiver : le
rendez-vous des partenaires sociaux.
50 Prud’hommes : audiences solennelles à Foix et
Saint-Gaudens.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
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ACTUALITÉ
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE / AÉRONAUTIQUE
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
2016 : croissance modérée
en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées
L’évolution de l’activité des entreprises en 2016 dans la région
Languedoc-Roussillon MidiPyrénées sera positive dans la
lignée de 2015 d’après l’enquête de la Banque de France
réalisée auprès d’un panel de
2600 entreprises réalisant un
CA global de 42,7 Md€. La région devrait globalement faire
mieux que ses voisines de
PACA, d’ALPC et la France où la
croissance prévue en 2016 sera
d’environ 1,4%. Dans l’industrie
l’activité va progresser de 3,8%
en 2016 notamment grâce à l’agroalimentaire (1er secteur d’activité désormais), le textile… A
l’inverse les entreprises liées au secteur pétrolier accusent une baisse. L’investissement est
en hausse sauf dans l’aéronautique où une nouvelle vague est attendue sur 2017-2018. Les
services aux entreprises évolueront de 3,7% en 2016 dont + 6% dans l’informatique, + 4,9%
dans l’ingénierie. L’enquête dans le BTP auprès de 877 entreprises réalisant un CA de 5,2Md€
fait ressortir une amélioration de 1,2% dont +2,6% pour le gros œuvre dans le bâtiment et de
1,2% dans le second œuvre. C’est dans les services aux entreprises que l’emploi va bouger le
plus avec 2,5% suivis par la construction, + 0,9% et l’industrie, 0,7%. La rentabilité d’exploitation
s’est améliorée en 2015 grâce à l’impact du CICE. Avec le Pacte de responsabilité, le taux de
marge des entreprises françaises passera de 29% en 2014 à 32% en 2017. Le taux des défaillances d’entreprises continue à baisser, la médiation du crédit reste faible, une vingtaine de
dossiers par mois en moyenne. Dans le panel des entreprises de l’enquête, 70% de l’industrie
et 60% des services aux entreprises sont concentrés dans l’ex-Midi-Pyrénées, le BTP est à
peu près également réparti dans les deux ex-régions.
AÉRONAUTIQUE
La production aéronautique en forme
La filière aéronautique et spatiale dans le
grand Sud-Ouest est en plein boom d’après
l’enquête de l’Insee sur l’exercice 2014 et
début 2015. La filière emploie au total
125 000 salariés dans 1050 entreprises,
dont les 2/3 sont situés dans l’agglomération toulousaine. L’essentiel de la croissance concerne les activités de production
qui représentent les 2/3 des emplois, l’in6
génierie fléchit depuis 2012 et la fin des
grands programmes. La sous-traitance représente un chiffre d’affaires de 11 Md€ en
croissance de 4,1% en 2014. 77,5% du CA dépend des commandes des grands groupes
et 30% de la supply chain dépend à 100 %
de l’aéronautique. L’investissement dans les
moyens de production est en forte progression. Le spatial a repris des couleurs fin 2015.
Un ACJ319 rénové, avec des
systèmes high tech
Airbus Corporate Jet Centre (ACJC), a livré
un Airbus ACJ319 rénové pour un client
gouvernemental, après une check C (10
ans) et un chantier important sur le fuselage
de l’avion.
Les systèmes de communication et le réseau de divertissement de bord ont été entièrement mis à jour. ACJC a installé une
architecture Internet haut débit, utilisant
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
ACTUALITÉ
AÉRONAUTIQUE / ENERGIE / TOURISME
une connexion Inmarsat, afin de fournir aux
19 passagers un débit de 1,2 Mbps.
Asie-Pacifique : 40 % de la demande
D’après Airbus, la région Asie-Pacifique va
représenter 12 800 avions soit 40% de la
demande (32 000 avions) dans les 20 prochaines années dont la moitié de moyensgros porteurs. Airbus revendique une place
de leader sur ces dix dernières années.
ENERGIE
Dalkia supervise 2000 clients
sur le Sud-Ouest
régionale Sud-Ouest de Dalkia. Le DESC est
relié à des réseaux de chaleur comme celui
de la ville de Blagnac, des sites industriels
comme Pierre Fabre, des bâtiments pour
des hôpitaux, des logements sociaux….
Dans le cadre d’un contrat de performance
énergétique de 10 ans, Dalkia s’est engagée
à baisser de 35% les consommations des
65 lycées publics de Midi-Pyrénées. Dalkia
gère les dérives de performances, soit depuis Toulouse ou en envoyant des techniciens sur site. L’opérateur fait aussi du
coaching énergétique en sensibilisant aux
écogestes via de l’affichage, des écrans
pour des écoles, des hôpitaux. Une vingtaine de salariés travaillent sur le DESC. Dalkia emploie au total 845 personnes sur le
Sud-Ouest pour un CA global de 303 M€
généré en 2014.
Dalkia intervient sur l’ensemble de la chaîne
énergétique, de la fourniture d’énergie au
pilotage des installations. Elle va installer
un des plus gros réseaux de chaleur en
France, sur le réseau Plaine Campus à Toulouse.
(1) Midi-Pyrénées, Limousin, Aquitaine, Poitou-Charentes.
Bruno Dupiol, responsable du DESC.
Dalkia surveille depuis son DESC de Toulouse, le Centre de pilotage de la performance énergétique, l’évolution des
consommations énergétiques en temps
réel de 2000 sites sur les 6300 clients de
l’entreprise répartis sur 20 départements du
Sud-Ouest de la France (1). 220 autres sites
sont en train d’être configurés avec des
sondes, des capteurs, connectés via internet au DESC. Avec ce service «d’intelligence
énergétique», la filiale d’EDF s’engage sur
les économies d’énergie effectivement dégagées. «On arrive à économiser entre 30 à
40%, la redevance est amortie au bout de 1
à 2 ans» relatait Valérie Patron, la directrice
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
TOURISME
Guide Michelin : les étoiles régionales
Le Guide Michelin a récompensé trois nouveaux établissements de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées : «La Table des
Merville» à Castanet-Tolosan, «Le Py-R» à
Toulouse et «Jérôme Nutile - Le Mas de Boudan» à Nîmes.
La Région compte 38 établissements une
étoile, 5 établissements 2 étoiles : Michel
Sarran à Toulouse, L'Amphitryon de Yannick
Delpech à Colomiers et le Puits SaintJacques de Bernard Bach à Pujaudran dans
le Gers, Alexandre à Garons et Le Parc
Franck Putelat à Carcasonne et deux avec
3 étoiles, Le Suquet de Michel Bras, à Laguiole et L’Auberge du Vieux Puits à Fontjoncuse.
Tourisme de loisir et d’affaires à
Toulouse
Sylvie Rouillon-Valdigué, adjointe au maire de Toulouse
et présidente de l’Office de tourisme, présente le bilan
touristique de So Toulouse.
So Toulouse présentait le 22 janvier 2016 le
bilan 2015 de l’Office de Tourisme et de
Convention Bureau. Avec 5 millions de touristes par an, Toulouse est au 4e rang des
villes françaises. En tourisme de loisir, 55%
de la clientèle est française et 45% de clientèle étrangère, dont 18% espagnole. Les
partenaires toulousains ont réalisé un CA
de 275 000 € grâce à la centrale d’achat de
l’Office de Tourisme. Les relations avec la
presse internationale pour promouvoir la
ville sont en forte progression.
En tourisme d’affaires, Toulouse a rencontré
l’année passée 1182 clients et prospects
pour des congrès et réunions d’organismes, chiffre stable par rapport à 2014.
Les perspectives 2016 consistent à développer l’Agence d’attractivité «So Toulouse»,
établir un schéma directeur du tourisme
métropolitain avec le soutien d’un partenaire comme Protourisme, se mobiliser sur
l’UEFA Euro 2016 et sur les 12 marchés ciblés en Europe et dans le monde. So Toulouse sera présent dans plusieurs salons
pour promouvoir le tourisme de loisir et d’affaires de la métropole toulousaine.
7
ACTUALITÉ
TOURISME / COMMUNICATION / DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE / INFORMATIQUE / EMPLOI-FORMATION
Frank Renimel : une boutique
hôtel
Isabelle et Frank Renimel, propriétaires du
restaurant En Marge (1 étoile au Guide Michelin), à Aureville ouvriront début juin une
boutique hôtel, voisine du restaurant. Cinq
chambres, un service sur-mesure et ultrapersonnalisé, accueilleront les clients au
début de l'été. Pour les entreprises, une
salle de séminaire a été prévue d'une capacité maximale de 25 personnes.
auprès des agriculteurs victimes d’accidents graves.
Ce fonds de dotation a été créé par la coopérative Gersycoop suite à l’accident de
Jean-Claude Férrot, l’un de ses sociétaires.
www.donagri.fr/#soutenir
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
La CCI de région LRMP
LRMP bien représentée au MWC
2016 à Barcelone
TUI France : offe renforcée au
départ de Toulouse
TUI France renforce son offre au départ de
Toulouse sur la saison été 2016 avec 17 vols
hebdomadaires et 50 000 sièges à la vente.
Devenu le premier affréteur de la plateforme
aéroportuaire, le voyagiste dispose d’un
avion basé à Toulouse(1) grâce à sa collaboration avec Jetairfly. Pas moins de 14 destinations soleil dont 30 clubs Marmara et 38
hôtels & clubs TUI sont au programme. L’offre sur les pays européens augmente de
43%. L’Espagne devient un des territoires
phares pour beaucoup de professionnels
du voyage, de nombreux clients se détournant de la Turquie et de l’Egypte.
Un TUI store, agence de nouvelle génération, ouvrira au centre de Toulouse. Toute
la gamme des produits sera accessible sur
TUI.fr, le nouveau site opérationnel à la rentrée.
Voyagiste intégré à vocation mondiale, le
groupe dispose de 140 avions (marqués
TUI Fly prochainement), de 300 hôtels. 180
destinations sont proposées, des marques
comme Marmara et Nouvelles Frontières
sont préservées.
(1) : et 4 autres au départ de Paris, Lille, Lyon et Nantes
COMMUNICATION
William Servat soutient Donagri
Aujourd’hui entraîneur du Stade Toulousain,
William Servat est devenu le parrain de
l’association Donagri qui intervient
8
CA de plus de 2M€. 2015 aura été marquée
par l’évolution de l’offre, des effectifs (10 recrutements) et l’arrivée de Vincent Galvagnon au poste de Directeur R&D. Celui-ci
pilote le développement d’une nouvelle solution qui révolutionnera le marché de par
son apport fonctionnel (nouveaux modules,
ergonomie intégralement repensée…).
Les élections consulaires se dérouleront du
23 octobre au 2 novembre 2016 et le 6 décembre sera installée la CCI de Région Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées. La
dénomination provisoire de la future CCI de
Région est la CCI de région LanguedocRoussillon Midi-Pyrénées. Elle compte
236 000 entreprises.
INFORMATIQUE
Lyra Network s’étend en Espagne
Lyra Network, expert reconnu et leader
dans la sécurisation des paiements de
proximité et en ligne, continue d’étendre
son maillage international avec la création
d’une filiale en Espagne.
La prise de participation dans la société espagnole Pure Machine, une plateforme de
services de paiement en ligne alternative,
permet à Lyra Network de se déployer très
rapidement sur une région à fort potentiel
en matière de paiement Internet et d’accélérer l’innovation technologique de sa solution PayZen. Après un renforcement de
sa présence en Amérique du Sud (Chili) en
2015, le groupe français s’attaque aux marchés européens. «Avec un territoire qui
représente pas moins de 90 000 e-commerçants, l’Espagne constitue un potentiel de
croissance pour notre gamme PayZen», explique Anton Bielakoff, Directeur Général de
Lyra Network.
38 entreprises du numérique implantées en
LRMP ont été accompagnées par Invest
Sud France, Transferts LR et Madeeli pour
participer au dernier Mobile World
Congress qui s’est tenu à Barcelone.
Parmi les sociétés exposantes, on peut citer
Copsonic, Living Objects, Lyra Network,
Plante Network International, Pole Star, Telcap. Ont bénéficié de rendez-vous BtoB du
réseau EEN : AppSud, Bleu 122, E-Citiz, Ikcom, Nanoliket, Ouroboros… Bien entendu,
d’autres entreprises de LRMP comme Sigfox, Forsk… ont été très actives sur ce salon
mondial.Rappelons que la filière numérique
compte 8400 entreprises représentant
52 500 salariés.
Sigfox étend la couverture de
son réseau mondial à l’Ile
Maurice et en Outre-Mer avec
IDEO Caraïbes, IO Connect et
Viti, nouveaux opérateurs du
réseau.
EMPLOI-FORMATION
TBS-INSA Toulouse : trois nouveaux doubles-diplômes
Toulouse Business School (TBS) et et l'INSA
de Toulouse lancent trois nouveaux doubles-diplômes dès la rentrée 2016. Les
élèves ingénieurs de l'INSA pourront obtenir le grade Master du programme TBS
Grande Ecole après 1 an et demi d'études à
TBS. Les étudiants du programme Grande
école de TBS auront la possibilité d'obtenir
le MS «Safety Engineering & Management»
ou le MS «Ingénieur d'affaires industrielles»,
diplômes délivrés par l'INSA Toulouse.
Eurécia, une forte croissance en
2015
Pierre Fabre avec Altern
L’éditeur toulousain Eurécia, spécialiste de
la gestion des processus RH en SaaS, a réalisé une croissance à deux chiffres avec un
Les Laboratoires Pierre Fabre rejoignent les
65 entreprises tarnaises qui s’appuient sur
le groupement d’employeurs Altern. Cette
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
ACTUALITÉ
A G R O A L I M E N TA I R E / E S PA C E / I N N O VAT I O N
association assure également des missions
de conseil en ressources humaines, et de
recrutement auprès de ses membres. En
2015, 48 salariés ont effectué plus de 30
000 heures de travail représentant l’équivalent de 18 emplois à temps plein. AGROALIMENTAIRE
Yéo lance la Fontaine à yaourt
Mise au point par Yéo Frais la laiterie toulousaine spécialisée
dans la fabrication de
yaourts, La Fontaine à
Yaourt révolutionne
l’univers du yaourt à
boire en proposant un
yaourt à consommer
selon ses envies en libre-service au réfrigérateur. Présenté dans
un emballage réservé habituellement aux
boissons «à consommer avec modération»,
ce produit a été sélectionné par Intermarché pour son Grand Prix des Innovations.
pour l’exercice 2014/2015. Le groupe affiche un CA de 748 M€ et un REX de 10 M€
en nette progression.
Organisé autour de ses différents métiers
(collecte et approvisionnement des
grandes cultures, viticulture–arboriculture–
maraîchage, multiplication de semences,
distribution, nutrition & productions animales), Arterris a construit un plan de développement sur 10 ans, pour chacun des
métiers. Ces visions 2025 sont basées sur
la baisse des coûts intermédiaires, l’accroissement des partenariats clés, le développement dans le sud-est du territoire, la
structuration des filières nutrition animale
et production des ruminants (outils, fonds
de commerce).
Un nouveau souffle pour Hydroflor-Végéflor
Depuis Janvier 2016 «IN’FLOR» est la nou-
Arterris : bilan 2015 et perspectives
Le groupe coopératif Arterris, qui fédère
Jacques Logie et Régis Serres, respectivement Dg et Pdt
d’Arterris.
plus de 25 000 agriculteurs répartis sur
un vaste territoire du sud de la France a
présenté à la presse son bilan d’activité
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
velle dénomination commerciale de la société Hydroflor-Végéflor à Castelneaud’Estrétefonds. La création de cette
marque est née de la volonté du dirigeant,
Pascal Bodin, de moderniser l’image de
l’entreprise leader dans son domaine en
Midi-Pyrénées, Aquitaine et LanguedocRoussillon. IN’FLOR aménage, conçoit, réalise et entretient des décors végétaux
depuis 1999, embellissant tous les espaces
intérieurs professionnels (accueil, bureaux,
espaces de détente, showrooms, salles de
réceptions…).
ESPACE
CLS gardien de l’eau avec Sentinel-3
CLS recevra bientôt les données du satellite
européen Sentinel-3
pour surveiller l’eau
sous toutes ses
formes et communiquer les informations
suivantes : le niveau
des océans aux climatologues, météorologues, l’orientation et la force des
Sentinel 3 ©ESAT.
courants aux capitaines de navires, le niveau des fleuves aux
agences de l’eau, l’épaisseur des glaces
aux scientifiques, la présence de poissons
aux administrations des pêches, les conditions physico-chimiques dans lesquelles
évoluent les populations marines aux biologistes, ou encore la présence d’icebergs
menaçant les skippers aux organisateurs
de courses autour du Monde.
INNOVATION
Thales Alenia Space signe un
contrat de 450 M€ avec l’ESA
pour la construction des satellites Sentinel-3C et D du programme Copernicus.
Midinnov : les trophées
Inn’Ovations
Le grand prix (50 000€) a été remis à Sofrinnov pour son produit Rescooz, un abri
d’urgence construit à partir de palettes en
bois recyclées. Les kits d’assemblage brevetés sont à monter par les réfugiés des
9
ACTUALITÉ
I N N O VAT I O N / F I N A N C E M E N T / E L E C T R O N I Q U E / M É C É N AT
camps humanitaires. Cet habitat durable
devrait se substituer aux tentes. Autres entreprises primées : Surgical Perspective
pour son écarteur de foie innovant lors des
interventions chirurgicales, Nanolike pour
le tatouage Nanoproof évitant les falsifications, Mideltech pour la petite machine à
usiner «comme à la maison» les métaux
durs, l’ICAM pour la solution OPEN4 aidant
les communes à maîtriser leurs émissions
de CO2, Coovia pour sa solution de covoiturage au quotidien, Accelad (logiciel pour
accélérer la conception et fiabiliser les produits électroniques), BC Bio (plats cuisinés
sans gluten bio).
De Sangosse/UPS : un lab commun de biocontrôle
Le fabricant agenais de produits pour la
protection des plantes, le groupe De Sangosse et le Laboratoire de Recherche en
Sciences Végétales (LRS) de Paul Sabatier
ont créé le LabCom BioPlantProtec à Castanet-Tolosan. Cette structure de R&D est
dédiée au développement de produits
d'origine naturelle pour la protection de cultures végétales. Une source majeure de matières actives naturelles sera constituée de
microorganismes qui se développent au
contact des plantes (rhizosphère, phyllosphère) et qui participent à leur protection
contre les organismes pathogènes. Les microorganismes sélectionnés feront l'objet
d'un développement industriel (production,
formulation, essais en champ) par De Sangosse. Le programme scientifique et technique du LabCom prévoit de développer
des outils de criblage haut-débit permettant
de sélectionner des micro-organismes ou
des composés naturels actifs issus de ces
micro-organismes et d'étudier les modes
d'action et de suivre leur comportement au
champ.
FINANCEMENT
iXO au capital de Neotec Développement
Fondée en 1991 par son Président Pascal
Roux la société Neotec Développement
(basée à Bressols, Toulouse et Bordeaux),
est devenue au fil des ans un acteur de référence en Europe de l’Ouest sur le marché
des engins dédiés à la construction et à la
maintenance des infrastructures ferroviaires. A l’occasion d’une opération de réorganisation actionnariale, la société
accueille à son capital iXO Private Equity
et Bpifrance. Cette PME d’une quarantaine
de salariés enregistre une croissance
10
supérieure à 20% par an depuis 2012, son
CA dépassant les 11 M€ pour l’Europe de
l’Ouest et la Grande-Bretagne sur 2015.
BeeGuard, solution de suivi à distance des ruchers
Lancement de fonds «PME Emplois Durables»
AG2R La Mondiale et Klesia viennent de
créer le fonds d'investissement «PME Emplois Durables» de 210 Md€ ayant pour vocation de mobiliser des ressources à long
terme en faveur d'entreprises créatrices
d'emplois durables et non délocalisables.
Ce fonds est ouvert à tout investisseur institutionnel. Il s'adresse à des PME qui emploient entre 15 et 500 salariés, réalisent un
chiffre d'affaires compris entre 0 et 50 M€.
Thibault Lanxade est nommé président du
Fonds «PME Emplois Durables» et Daniel
Thébault représente l’AG2R au conseil d’administration.
Le Comité d'investissement est constitué
des directeurs financiers des investisseurs.
Ce fond investira majoritairement dans les
entreprises françaises ou produisant principalement en France.
ELECTRONIQUE
Chutes : ORME lance un capteur
En matière de RSE, Pierre
Fabre devient la 1re entreprise
de plus de 10 000 salariés à
obtenir le niveau «exemplaire»
de l’évaluation AFAQ 26000
menée par AFNOR Certification.
de profondeur
ORME, le spécialiste du traitement de
l'image et du signal, vient de mettre au point
un détecteur de chutes grâce à un capteur
de profondeur. Simple à installer, il détecte
tous les types de chutes dont la lente. En
cas de mouvement suspect (sortie longue
du lit, coucher ou lever tardif ou chute), une
alerte est automatiquement envoyée à un
serveur qui prévient le soignant. Fort des
tests concluants réalisés dans les EPHAD,
Orme continue de développer son innovation pour l'adapter au maintien des personnes à domicile. Pour ce faire,
l'entreprise toulousaine s'est associée au
groupe Synox, spécialiste de l'internet des
objets connectés (IoT).
Les deux entreprises collaborent pour accommoder ce système aux particuliers.
Après 2
années
de R&D, la société d'ingénierie toulousaine
SiConsult a mis au point un système permettant aux apiculteurs d'ajuster leur pratique en fonction de l'activité des abeilles
et de protéger leurs ruchers des vols. BeeGuard utilise des capteurs GPS performants
capables d'analyser l'environnement extérieur, de quantifier l'état de la ruche et de
localiser les ruchers. Une fois les données
collectées, elles sont envoyées en temps
réel aux apiculteurs via une application dédiée. Actuellement, le système équipe 200
apiculteurs et s'exporte dans 8 pays : Espagne, Luxembourg, Belgique, Suisse, Italie, Portugal, Malte et Nouvelle-Zélande.
200 apiculteurs équipés.
Actia Group : + 12,2 % en 2015
Sur l’ensemble de l’année 2015, les ventes
d’Actia Group ressortent à 381,5 M€, en
hausse de 12,2 % par rapport à 2014, dépassant ainsi l’objectif de 10 % annoncé par
l’entreprise. Les clients à l’international représentent 66,9 % du chiffre d’affaires.
ffly4u-ThingWorx : surveillance
temps réel de la logistique
ThingWorx, une branche de PTC, un des
principaux fournisseurs de plateformes
pour l'Internet des Objets et la start-up toulousaine ffly4u, spécialisée dans le suivi
des actifs mobiles via des solutions de
connectivité bas débit, annoncent leur collaboration. «Le service IoT développé par
ffly4u, facturé quelques euros par an et par
actif mobile tracé, relève les enjeux des industriels et des distributeurs en matière de
suivi (tracking)» explique Olivier Pagès,
PDG de ffly4u.
MÉCÉNAT
Replantation du Canal du Midi :
1,8 M€ recueillis
VNF a présenté le bilan de la campagne de
mécénat lancée il y a deux ans et demi pour
financer le projet de replantation du canal
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
ACTUALITÉ
SERVICES / COLLECTIVITÉS LOCALES / IMMOBILIER / NOUVELLES TECHNOLOGIES
du Midi. Plus de 1,8 M€ ont été récoltés auprès du grand public (5 800 donateurs) et
d’une soixantaine d’entreprises.
La 2e édition de la grande course solidaire
à Toulouse organisée le 10 avril prochain
qui est aussi l’occasion de célébrer les 350
ans de la construction du canal permettra
également de soutenir le projet. Plus de
1900 plants seront repiqués d’ici la fin de
cet hiver.
SERVICES
Forum Handy Alternance le
jeudi 17 mars à l’Espace Vanel
à Toulouse de 14h à 17h.
Lancement d’ Orthographe Toulouse
Dominique Escafit-Cola et Karine Escafit-
De g. à d. : Karine Escafit et sa soeur Dominique Escafit.
©Sliman Chafa.
Pinaud ont constaté une dégradation du niveau en orthographe et de la qualité des
écrits professionnels au fil des ans dans le
monde du travail (selon un sondage Ipsos,
9 Français sur 10 font des fautes d’orthographe).
Particulièrement sensibles à la qualité des
écrits, elles ont décidé de lancer fin 2015
Orthographe Toulouse, le premier centre de
formation entièrement dédié à l’amélioration de la qualité des écrits professionnels,
sur Toulouse et Midi-Pyrénées.
En partenariat avec le Projet Voltaire, elles
proposent des méthodes d’enseignement
qui permettent d’acquérir des automatismes pour rédiger des écrits sans faute
grâce à des moyens mnémotechniques.
Réparer rapidement après sinistre
SKY'IN LAB, start-up de la région toulousaine créée en janvier 2016 par Matthieu et
Jennifer Petitqueux, souhaite conquérir le
marché inexploité de la réparation des ouvertures métalliques.
La société a développé un procédé inédit
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
en France et en Europe pour intervenir auprès des sinistrés. Elle a ainsi conçu un
«LAB» itinérant permettant de réaliser des
interventions sur site en moins d'une journée. SKY'IN LAB offre aux assurés, experts
et assureurs une solution rapide et économique.
COLLECTIVITÉS LOCALES
Toulouse Métropole, «Ville de
demain»
Toulouse Métropole a été retenue au second appel à projet de l'état «Ville de demain» ou Ecocité, le Programme National
pour les Investissements d'Avenir destiné
aux projets alliant développement durable,
recherche, innovation et dynamisme économique.
Le secteur Plaine Campus (avec la ZAC Toulouse Montaudran Aerospace, le projet urbain Hers Malepère Marcaissonne et le
campus universitaire de Rangueil), le centre-ville et la Cartoucherie sont directement
concernés.
Plusieurs actions ont été validées par le Comité de Financement et obtiendront une
subvention à hauteur de 5 millions d'euros :
plateforme smart data, développement
d'application mobile à vocation culturelle
et touristique, gestion des eaux pluviales,
maîtrise du cycle de l'eau sur la ZAC Toulouse Montaudran Aerospace (capteurs
eaux usées, compteurs intelligents, recyclage, avaloirs dépolluants, hydrophones),
le stationnement intelligent monitoré, la logistique urbaine dédiée à la mutualisation
des livraisons.
IMMOBILIER
LP Promotion en progression
Après avoir enregistré une progression de
21% de son chiffre d’affaires consolidé, LP
Promotion, affirme des ambitions fortes
pour 2016, et notamment sur le marché des
résidences services.
En 2015 LP Promotion a vu son chiffre d’affaires consolidé passer de 95 M€ à 115M€,
une progression qui dépasse les objectifs
attendus par la direction avec près de 1000
logements mis en commercialisation et
1200 réservations.
NOUVELLES TECHNOLOGIES
Sigfox connecte l’Allemagne
L’Allemagne est le 14e pays connecté au
réseau mondial Sigfox dédié à l’IoT, l’Internet des Objets. L’ambition est de couvrir
l’ensemble du territoire d’ici fin 2017. En
EN BREf...
L’AgENCE D’ATTRACTIVITÉ.
Née de la fusion de trois entités, Invest
in Toulouse, So Toulouse et l'Office de
Tourisme, l’Agence d’Attractivité
regroupera sous un même étendard les
actions en faveur de l’attractivité des
investisseurs et des entreprises, du
renforcement du tourisme d’affaires et
du tourisme d’agrément.
LE gROUPE IgS lance une nouvelle
formation par l’apprentissage,
«Entrepreneur Dirigeant» Bac+ 5
avec le soutien du Conseil régional,
du Medef régional et de la Cgpme
régionale.
DOMINIQUE PON, directeur de la
Clinique Pasteur Toulouse, a été
désigné président de Santé-Cité, le
1er groupe coopératif national de
cliniques indépendantes qui réunit
désormais 108 établissements de
santé (36 coopérateurs) pour un CA
cumulé supérieur à 2 milliards d’euros
en 2015. Ce qui représente aujourd’hui
20% de l’activité de l’hospitalisation
privée MCO en France (médecinechirurgie-obstétrique).
LE gROUPE SCOPELEC, Spécialisé
dans la conception, le déploiement et
la maintenance d’infrastructures de
télécommunications, vient d’inaugurer
son Campus de formation à Revel, non
loin de son siège social historique.
LA JEUNE START-UP
KARAVANESERAIL, basée à
Toulouse, s'est spécialisée dans le
design oriental en proposant des
produits originaux (coussins,
céramiques, luminaires ou
marqueterie…) sur son site de vente
en ligne.
2016, Sigfox sera présent sur tous les continents et va tripler le nombre de pays couverts. «Nous travaillons avec un écosystème
local de fabricants de composants, d’objets,
d’intégrateurs et de développeurs très dynamique, intervenant à tous les niveaux de
la chaîne de valeur de l’IoT et sur une multitude d’applications» indique Ludovic Le
Moan, le dirigeant de Sigfox.
11
À L’AFFICHE
L’interview
Laurent
Brunas
Président de Regain
Les sapeurspompiers, les
gendarmes, les
gardiens du musée du
Louvre, les secouristes
de haute-montagne,
des agents de
l’administration
pénitentiaire…
nombreux sont les
professionnels qui
portent les pulls
confectionnés à
Castres par Regain.
Titulaire des
certifications qualité,
des labels RSE et
Origine France
Garantie, cette PME
qui travaille à 70%
pour les marchés
publics, intervient
aussi en soustraitance pour
plusieurs donneurs
d’ordres de la mode.
12
ans un souci de diversification, ce
spécialiste de la maille a également lancé sa propre marque Pic
de Nore, une déclinaison mode du
savoir-faire acquis sur les vêtements de
métiers.
Dans un secteur difficile, celui de l’habillement, Laurent Brunas réussit à créer des
emplois et à générer de la richesse locale
en insufflant aux équipes l’envie de faire et
de gagner, faisant prévaloir les valeurs du
rugby dans son mode de management.
Avec sa carrure d’ancien praticien du ballon
ovale, il a placé sur son terrain de jeu les
bonnes ressources pour continuer à marquer des points face à une concurrence des
plus féroces.
D
Quel est votre parcours au sein de la société ?
J’ai rejoint l’entreprise familiale en 1993,
m’occupant du commercial, ce qui m’a
amené à sillonner en profondeur tout le
pays. Après bien de soubresauts qui ont
marqué l’histoire de la manufacture, j’ai fait
l’acquisition de Regain avec la volonté de
changer de braquet. Ce qui a été fait avec
la fabrication de produits à forte valeur
ajoutée.
Quelles sont les spécificités de votre
gamme ?
Nous utilisons des fibres techniques garantissant des normes feu, statique, arc électrique… Nos réalisations sont classées
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
À L’AFFICHE
Des pièces numérotées et signées par les ouvrières qui les fabriquent.
équipements de protection individuelle catégorie 3, prévenant les
risques mortels. Nous élaborons aussi des pulls haute visibilité selon la norme européenne, ce qui sécurise les opérations sur la voie
publique. Certains de nos articles sont doublés d’une membrane
française Alpex coupe-vent, imperméable et respirante.
En fait nous ajoutons toute une palette de fonctionnalités à nos
pulls, répondant aux exigences du client.
Vous ne fournissez que la partie tricotée ?
Nous pouvons globaliser l’offre de maille via notre partenaire historique qui conçoit au Portugal des polos marquage CE et normes
feu. Nous avons un riche catalogue avec des sweats, des chemises
col zippé, des vestes Soft Shell aux propriétés thermiques, déperlantes…
IL A BAIgNÉ DANS LA MAILLE !
Laurent Brunas est tombé dans la maille
pratiquement à sa naissance. Il avait tout
juste 4 ans quand ses parents François et
Jackie Brunas ont fondé l’entreprise en
1973. Son père était monteur de métiers à
tisser quand il s’est décidé à tenter l’aventure entrepreneuriale. Il a travaillé pour
l’univers du ski et du sportwear, fournissant
dans les années 85-86 des maisons de
haute couture comme Courrèges, Dior,
Yves Saint-Laurent. Deux importants impayés ont conduit la société au dépôt de
bilan.
François Brunas, sur les conseils d’un collègue connaissant ce marché, a ensuite répondu à un appel d’offres pour équiper en
pulls les écoles de la gendarmerie nationale. Ce premier contrat a marqué la naissance de Regain en 87.
A 24 ans, Laurent Brunas intègre la PME familiale se chargeant de la fonction commerciale avant de racheter l’entreprise à
ses parents en 2009.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
13
À L’AFFICHE
Quelle est la place du made in france
face à des acheteurs pressurisant les prix ?
Il ne faut pas se leurrer, les gros volumes
sont partis en zone low cost. En prenant la
direction de Regain, j’ai renforcé le positionnement technique de nos produits pour
être compétitifs et performants.
En parallèle, je me suis investi dans la RSE
et l’ISO 26 000, obtenant le label Lucie en
2011. Avec l’amélioration continue des processus et une très grande implication du
personnel, nous avons un des meilleurs
rapports qualité/prix/service, ce qui nous
permet de remporter des appels d’offres.
Mais, comme rien n’est joué d’avance, nous
sommes tous conscients que les matchs on
les gagne ou on les perd ensemble ! D’où
notre culture de la satisfaction clients.
Etre réactifs, traiter les moutons à cinq
pattes, gérer du stock sur certaines commandes…font partie des ingrédients de la
réussite.
Vos priorités en 2016 ?
Nous avons recentré notre marque Pic de
Nore axée désormais sur les pulls de métier
emblématiques. Nous créons des pièces numérotées, signées par les ouvrières qui les
fabriquent, racontant une histoire et arborant fièrement le pavillon tricolore. Dans
nos collections iconiques, inspirées du vêtement professionnel et d’image, nous introduisons une touche créative, alliant
classicisme et fantaisie. Devenue plus lisible, notre ligne a été répartie en trois segments thématiques : Héritage, Sport et
Arty. Chacun coiffe différents looks tels le
pompier, l’aviateur, le guide de montagne,
EN CHIffRES
CA 2015 : 5 M€
Effectif : 30 personnes
La collection Pic de Nore qui comprend des pulls, gilets, bonnets,
écharpes pour hommes est vendue en
boutiques en France et à l’étranger et
sur le site de la marque www.pic-denore.com
La griffe est un hommage au Pic de
Nore, sommet culminant de la Montagne Noire.
Parmi les clients de Regain : l’armée
de terre, les sapeurs-pompiers, le
Conseil Départemental du 31, des marchés hospitaliers, les Voies Navigables
de France, le CEA, des sociétés de gardiennage, des sociétés de transport, la
Fédération française de sauvetage et
secourisme, des sociétés de gardeschasse…
14
La ligne sport.
l’intellectuel, l’artiste, le navigateur…Parmi
nos créations, nous avons un gilet aussi
chic que fun, avec ses fibres photoluminescentes !
Passer du statut de fabricant à celui de
créateur de mode, est-ce un glissement
naturel ?
L’aventure lancée il y a trois ans a été vécue
comme un véritable challenge par nos
équipes qui s’y sont associées avec enthousiasme et générosité. La présentation de
notre marque a retenu l’intérêt de certaines
griffes et stylistes qui nous sollicitent en
sous-traitance pour leurs collections. Historiquement, nous étions habitués à travailler
à partir de cahiers de charges très précis,
certains pouvant atteindre 40 pages pour
un pull ! En adressant l’univers de la mode,
nos équipes disposent parfois d’une simple
esquisse pour donner corps à une pièce. J’ai
toujours privilégié la formation et la polyvalence des collaborateurs afin de développer des compétences et des expertises pour
être en phase avec les designers et donneurs d’ordres de l’habillement.
Etes-vous présents à l’international ?
Nous souhaitons conforter l’exportation qui
représente 5% de notre CA. Nous sommes
allés au salon Capsule de New York et
avons participé à l’édition de Paris. Un
concept store-bar à champagne de Miami
a d’ailleurs opté pour nos pulls. Au Japon,
nous avons noué un courant d’affaires, les
acheteurs ayant été séduits par notre style
mais aussi nos reconnaissances qualité, développement durable et Origine France Garantie mentionnées sur chaque vêtement
vendu. Nous exportons depuis l’an dernier
en UK.
Nous avons de très bons retours commerciaux quant au dernier salon du Made In
France.
Quels sont vos investissements en
cours ?
Nous avons acquis une paire de machines
à tricoter plus performantes et rapides.
Nous continuons à optimiser nos équipements pour répondre à la tendance. Le pull
a retrouvé une bonne cote et les matières
naturelles comme la soie et le mérinos sont
de plus en plus plébiscitées. Qualitatifs et
durables, nos produits reflètent le talent et
l’histoire d’un territoire, Castres, bastion
textile.
Propos recueillis par Emma BAO
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
À L’AFFICHE
Par Jean-Luc BÉNÉDINI
thierry Pédeloup d’Ethics group : accélérateur
de transformation de l’entreprise
«Accélérateur de transformation de l’entreprise», Thierry
Pédeloup, le président d’Ethics Group, résume ainsi la vocation
de la société qui travaille avec une série de grands groupes et
ETI tant en France qu’à l’international. Elle a récemment fait parler d’elle dans la presse avec l’annonce en janvier 2016 du rachat
du groupe Merlane. Ce cabinet de consultants dédié RH est
devenu l’une des cinq filiales du groupe qui se présente comme
une fédération d’expertises complémentaires, un profil atypique
dans le monde du conseil d’entreprise.
’histoire démarre en 1996 avec la
création de B&T Associés. En 2007,
le groupe est lancé. B&T Associés
intervient sur la gouvernance des
entreprises, les fusions acquisitions, le management de projet…Motive travaille sur
la conduite du changement et des hommes.
Merlane Consultant apporte son expertise
dans les RH.
Ce cabinet a été fondé il y a une trentaine
d’années à Toulouse par Jean-Claude Merlane qui reste dans l’entreprise. Avec Parmenion, Ethics cherche à organiser la
concertation sociale sur des sujets sensibles
par exemple lorsque les collectivités locales
envisagent des grands projets d’infrastructures.
Digismart développe des outils numériques
comme des tableaux de bord d’activité, de
réunions, des indicateurs de performances,
d’analyse sociale… Toutes ces expertises
sont déclinées dans les entreprises avec
des approches innovantes sans négliger les
aspects du bien vivre ensemble.
«Nous misons sur l’intelligence collective, en
organisant des espaces d’expression aux
salariés pour mieux les fédérer. Toutes les
entreprises sont bousculées aujourd’hui et
fonctionnent souvent en silo, il y a des
grosses marges d’amélioration» relate
Thierry Pédeloup. Ethics Group s’applique
à elle-même les outils et méthodes qu’elle
préconise à ses clients, les supports de Digismart, la concertation sociale etc…. «Nous
sommes une entreprise libérée, il n’y a pas
d’organigramme, les décisions sont prises
collectivement».
Ethics Group emploie près d’une centaine
de salariés pour un chiffre d’affaires global
d’environ 10 M€. Elle intervient dans des
secteurs très variés de l’énergie, l’aéronautique, l’espace, les banques… Ethics a
par exemple accompagné une société
L
Thierry Pédeloup
Président d’Ethics Group
Ethics group recrute
Depuis septembre 2015, Ethics
Group a recruté une douzaine de
salariés. Une dizaine de nouveaux postes sont à pourvoir
dans les différentes spécialités
du groupe et près d’une dizaine
dans les métiers informatiques
au printemps.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
aéronautique qui rencontrait des problèmes
de qualité de livraison en l’aidant à redresser le cap avec la mise en place d’une nouvelle gouvernance. «Pour être efficace, il
faut apporter de la fluidité en se simplifiant
la vie». A l’étroit dans ses murs, les équipes
migreront fin 2016 dans de nouveaux locaux tout près du siège actuel au sein de la
zone aéroportuaire à Blagnac.
Une branche industrielle
à créer
En participant au processus de
rachat de Zodiac Marine durant
l’été 2015 avec 11 autres candidats venus du monde entier pour
finalement échouer aux portes
du paradis au coude à coude
avec un industriel finalement
choisi par le Tribunal de commerce de Nanterre, Ethics
Group a pu montrer sa capacité
à gérer des dossiers importants.
Le groupe cherche activement à
investir dans une entreprise industrielle. «L’idée c’est d’exploiter
tout notre savoir-faire pour développer l’entreprise».
15
À L’AFFICHE
Par Emma BAO
Jean-Pierre ferraud, Président du groupe HBF : «notre
nouvelle gamme OTIO d’équipements connectés est made in France»
OTIO, la marque phare du groupe HBF sera vue à travers la
planète lors du prochain Vendée Globe. Elle sera apposée sur la
coque du voilier Kito de Pavant, aux côtés du deuxième sponsor
Bastide Médical.
ette médiatisation cadre parfaitement avec un événement mondial : l’introduction en grandes
surfaces de bricolage et en GSA
de la nouvelle gamme d’équipements de
domotique et de sécurité connectés au réseau Sigfox. «Avec cette ligne de produits
grand public compatible avec tous les systèmes, nous démocratisons l’internet des
objets à usage domestique» souligne JeanPierre Ferraud, président de ce groupe implanté à Auterive et qui est devenu un des
plus importants employeurs de la ville.
Enregistrant une croissance à deux chiffres,
la société reprise par des cadres via un LBO
et des fonds d’investissement en 2014, tire
sa réussite de la combinaison de plusieurs
facteurs : une gouvernance et une organisation optimales, la culture du service, l’innovation et le déploiement international.
C
Jean-Pierre Ferraud
Président du groupe HBF
Conforter la présence dans les grandes
surfaces alimentaires
Partant du principe que le plus compliqué
c’est de vendre, d’accéder au marché pour
développer un courant d’affaires, ce fabricant de matériel électrique destiné à la rénovation, est parvenu à se faire référencer
par toutes les grandes enseignes de bricolage et par de nombreux acteurs de la GSA.
« Lorsqu’on signe un contrat, nous garantissons au client un taux de service de
95% » précise le dirigeant d’HBF, pas peu
fier de dépasser en réalité ce score de un
point. Pour livrer ce pourcentage d’articles
sur une commande, la société met en œuvre une logistique pointue, s’appuyant sur
deux stocks : un sur place et un en Asie prêt
à partir (avec 35 jours de bateau à intégrer !).
Toutes les commandes passent par le canal
de Vinon. En charge du trading, ce partenaire chinois(1) assure l’interface avec les
105 usines asiatiques travaillant pour HBF.
Les filiales du groupe ont une vocation
commerciale, diffusant la gamme en tenant
compte des spécificités et normes/pays.
«Fin 2015, nous avons intégré Prodelect,
une société près de Saint-Etienne, spécialisée dans la distribution de produits
Historique : étapes clés
L’entreprise a vu le jour en 1996
sous le nom d’Inotech resté la
marque historique du groupe
pour les appareillages électriques, blocs multiprises, rallonges… Les deux fondateurs
ont par la suite vendu la société
à des financiers espagnols, lesquels ont décidé en 2012 de céder le groupe HBF. Se sont alors
portés acquéreurs, Jean-Pierre
Ferraud, directeur en poste, d’autres cadres, l’entité Vinon basée
en Asie et trois fonds investisseurs : iXO, Multicroissance basés en région et Isatis (à Paris,
fonds de la BNP).
16
Introduction en grandes surfaces de bricolage et en GSA de la nouvelle gamme d’équipements de domotique et de
sécurité connectés au réseau Sigfox.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
À L’AFFICHE
électriques en grandes surfaces alimentaires, ce qui nous permettra de conforter
notre positionnement sur ce segment» complète Jean-Pierre Ferraud en détaillant les
priorités en cours.
Continuer à gagner des parts de marché
à l’international
Un des premiers objectifs est de continuer
à booster l’exportation, la Turquie, l’Italie,
Cap sur l’innovation
En prenant en 2014 la
présidence du groupe, JeanPierre Ferraud a donné priorité à
l’innovation, impliquant dans la
boucle la start-up Wattlet. Une
gamme de nouveaux produits
connectés dédiés à la sécurité et
à la domotique a été mise au
point et dévoilée au dernier salon de Las Vegas (cf EMP n°334).
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
la Belgique, l’Allemagne étant des pays «où
nous sommes attendus !». D’où l’intérêt de
nouer des partenariats sur place avec des
acteurs pouvant représenter HBF auprès de
la GSA et des enseignes de bricolage. Pour
structurer cette démarche et continuer à
développer le business des filiales couvrant
l’Espagne(2), le Portugal, la Pologne, les Caraïbes, le groupe vient de se doter d’une
cellule export.
L’autre relais de croissance, c’est le e-commerce en B to B ou B to C. Différentes places
de marchés proposent en ligne les marques
Otio, Inotech, Elexity (luminaires techniques
et décoratifs). Une filiale dédiée au site
marchand, Enexo, a été créée en 2012.
Quelque 800 articles figurent au catalogue.
Cette entité accompagne le réseau dans
une stratégie multicanal.
financer la croissance
«En interne, nous nous sommes attelés à un
chantier majeur, celui du financement et de
la structuration de la croissance, notre chiffre d’affaires atteignant les 75 M€ en
La nouvelle gamme a été présentée au salon de Las Vegas.
2016» confie le dirigeant d’HBF. Pour anticiper ce gap, trouver les ressources qui vont
bien, consolider le BFR…Jean-Pierre Ferraud s’appuie sur les parties prenantes au
capital de l’entreprise dont les fonds d’investissement. «C’est une chance d’avoir des
interlocuteurs de cette qualité, ce sont de
véritables associés avec qui nous partageons les problématiques opérationnelles
et structurelles» commente-t-il en
17
À L’AFFICHE
rendant également hommage à l’expertise qui prévaut au sein des services de
ce groupe qui emploie 270 collaborateurs
dont 135 au siège d’Auterive.
Pour digérer l’augmentation rapide de l’activité, les premières initiatives sont lancées.
Des recrutements sont envisagés pour étoffer certaines fonctions supports dont les
RH. Par ailleurs, une réflexion sur l’outil de
travail est engagée, la montée en puissance
du e-commerce nécessitant des moyens logistiques supplémentaires(3).
2016 sera ponctuée par une autre révolution, l’assemblage en France de la nouvelle
gamme de produits connectés d’OTIO.
L’essentiel de la fabrication est d’origine
tricolore y compris les cartes électroniques.
Efficaces et faciles à mettre en œuvre, ces
équipements grand public qui peupleront
prochainement les rayons de la grande distribution et des magasins de bricolage afficheront un rapport qualité/prix imbattable !
De quoi présumer de leur succès !
(1) : En charge de l’import/export, Vinon a été intégrée
à HBF en 2012.
(2) : De nombreuses enseignes françaises sont présentes en Espagne dont Carrefour, Auchan (Alcampo),
Leroy Merlin, Bricorama, Bricodépot…
(3) : Une partie de la logistique est déjà sous-traitée
chez Denjean.
A REtENIR
60% du volume d’activité d’HBF réalisés en marque blanche
85% des produits HBF sont destinés
aux grandes surfaces de bricolage,
15% aux grandes surfaces alimentaires.
A Auterive sont concentrées les fonctions support : la logistique (50% des
effectifs), la qualité avec deux services
(20 personnes) dont l’un en Asie, le
commercial et le marketing, le service
RH, la comptabilité, le SI, le service des
approvisionnements et achats, une
partie des ressources R&D du groupe…
Par Jean-Luc BÉNÉDINI
Michèle Bellan, Présidente de l’OTIE : «il faut penser
l’aménagement au niveau de la grande métropole toulousaine
«Nous avons la chance d’être dans une ville très dynamique.
Toulouse va continuer à croître. Je reste positive en 2016 sur le
marché de l’immobilier d’entreprise en terme de surfaces placées
de bureaux ou locaux d’activité en location ou en vente »
commente Michèle Bellan(1), la nouvelle présidente de l’Office
toulousain de l’immobilier d’entreprise, (OTIE).
es investisseurs qui viennent acheter de la pierre à Toulouse et financer la construction d’une grande
partie des m2, attirés par la rentabilité, entre 5 et 10% environ, ont besoin
d’être rassurés par les perspectives économiques de l’agglomération toulousaine et
les nouveaux projets.
Regroupant les principales agences du
marché(2), l’OTIE, en prise directe avec l’offre et la demande, est devenu un interlocuteur «avisé» des collectivités locales sur la
manière de conduire l’aménagement de
l’agglomération.
«Notre avis a par exemple été pris en
compte par Toulouse Métropole pour la
programmation du TESO sur Matabiau en
démarrant par la construction des immeubles proches de Marengo plutôt que vers le
Sernam» relate M. Bellan.
Concernant la desserte de l’aéroport par la
future 3e ligne de métro, la réponse est évidente. «En mettant un métro au pied de
L
Michèle Bellan
Présidente de l’OTIE
18
l’aéroport, la demande va exploser. C’est
une option absolument nécessaire qui va
rebondir sur l’image de Toulouse auprès
des investisseurs». La desserte par un
transport en commun fait partie des 1ers
critères de choix des entreprises. La zone
aéroportuaire au sens large comprend déjà
1,5 million de m2 dont 800 000 sont occupés par Airbus.
Ce projet a été évoqué lors du 13e forum de
l’OTIE début février. Tout n’est pas parfait.
La zone de Bordelongue n’a pas encore
trouvé sa vitesse de croisière. «On a
construit trop vite d’un coup près de 50 000
m2 avec des accès difficiles». Pour l’OTIE,
l’aménagement des projets doit se penser
au niveau de l’ensemble du territoire de
l’agglomération toulousaine, au-delà des
différentes organisations administratives.
(1) 2e mandat, directrice régionale de CBRE.
(2) DTZ, BNP Paribas, Arthur Loyd, Placity, Tourny
Meyer, Keops Entreprise, CBRE, Avantim.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
À L’AFFICHE
Par Jean-Luc BÉNÉDINI
Pascal Monfolet : le golf d’Estolosa ouvre son centre
d’entraînement et de formation en avril 2016
Le golf Estolosa(1) exploité par Pascal Monfolet et son équipe à
Dremil-Lafage s’apprête à ouvrir en avril prochain un centre
d’entraînement du débutant jusqu’aux joueurs professionnels.
stolosa ambitionne d’être le centre
d’entraînement de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées
doté des meilleurs outils utilisés
dans le monde du golf. L’espace dédié, le
practice game, permettra d’effectuer en
E
Estolosa accueille l’Olivier
David Golf Academy.
1h30, échauffement compris, un parcours
complet de golf avec ses 8 ateliers, en démarrant par le drive, le coup le plus long tout
en restant sur le fairway, jusqu’au put final.
«Avec notre parcours de 9 trous et le nouveau centre d’entraînement, Estolosa correspond aux nouvelles pratiques du golfeur
qui souhaite jouer et travailler ses coups sur
des plages d’une demi-journée » indique P.
Monfolet, le responsable de l’entreprise. 21
postes sont aménagés dont 13 sont couverts, à l’abri des contraintes météo. Le
joueur travaille chaque geste du golf noté
sur son carnet de practice. Pour ceux qui
veulent aller plus loin dans les performances, sur cet espace dédié, Estolosa
Pascal Monfolet
Dirigeant d’Estolosa
La Golf-cart développée par la société toulousaine Golfstream permet de visionner les joueurs sur un écran HD.
accueille l’Olivier David Golf Academy.
Olivier David, ex-joueur professionnel du circuit mondial qui a joué contre Tiger Woods
et a fait partie des dix meilleurs golfeurs français, propose un entraînement personnalisé
de haut niveau. Il est accompagné par
PARCOURS DU DIRIgEANt
Père de deux enfants de 18 et 21 ans, âgé de 53 ans, Pascal Monfolet a accumulé des expériences
variées. Après un CAP de dessinateur industriel, un bac F1 et le BTS MA (maintenance automatisme), il démarre
sa carrière dans la formation au Mans et passe une certification adaptée à la pédagogie des adultes. Il forme
des équipes de vente et devient chef produit marketing. Il suit les cours du Cnam en marketing et devient directeur des ventes chez Omron Electronique. Il rejoint Toulouse en 1990.
En 2001 il quitte l’entreprise et reprend des études en Master stratégie et gestion d’entreprise.
En construisant sa maison sur le domaine d’Estolosa il constate que le golf est quasi fermé. Le lieu est pourtant
magnifique, sur des terrains vallonnés, avec une vue splendide sur les Pyrénées ariégeoises et le Vallier. L’idée
de reprendre la gestion du domaine germe et le 1er novembre 2003, P. Monfolet démarre l’exploitation du domaine avec à peine 13 joueurs licenciés ! Aujourd’hui le golf compte 600 joueurs
licenciés. Le golf représente la moitié de l’activité complétée par la restauration et les séminaires avec plusieurs
salles pour une capacité totale de 250 personnes. La progression a été régulière jusqu’en 2008. L’activité s’est
stabilisée ensuite pour croître à nouveau en 2012. Après une année pluvieuse en 2013, l’année 2014 a été plus
favorable avec 38% de croissance. En étudiant le marché du golf régional dominé par l’offre du groupe NVF avec
plusieurs parcours de 18 trous, l’idée de créer un centre d’entraînement de haut niveau sur Estolosa prend
forme. Dans la foulée d’un bon exercice 2015, le projet est mis en route. Un nouveau cap.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
19
À L’AFFICHE
un second enseignant pro, Emmanuel
Mercadier. L’Academy exploite quatre appareils sous la conduite de ses enseignants.
Le swing Catalyst avec 2000 capteurs de
pression sur le tapis de sol, permet de régler la position de ses pieds et du corps
pendant le mouvement. La K-Vest analyse
en 3D le swing, capturant le mouvement du
joueur. Un poste est équipé d’un TrackMan,
une caméra munie d’un radar doppler placé
derrière le joueur. Avec son coach, le joueur
analyse les images de son swing, sa frappe
et la trajectoire précise de la balle. C’est une
première mondiale et toulousaine développée par la société Golfstream : les images
du swing, du TrackMan, peuvent être vues
sur un écran HD étanche placé au dos de la
voiturette électrique Golf-cart. La gestion
des images est gérée avec une application
mobile.
Estolosa peut désormais attirer les amateurs et les professionnels qui cherchent à
progresser dans un rayon de 200 km autour
de Toulouse.
(1) Domaine : 43ha dont 15 ha de golf, Séminaire : 250
personnes, 600 licenciés.
Par Jean-Luc BÉNÉDINI
Pascal Boutin, directeur régional de la Société Générale :
«pas de reprise significative de l’investissement en 2016 !»
«Sur la base d’une croissance 2016 entre 1% à 1,2%, nous
n’attendons pas de reprise significative de l’investissement.
Les conditions de crédit restent toujours excellentes mais le
critère majeur pour décider demeure l’état du carnet de
commandes de l’entreprise» commente Pascal Boutin, qui a
succédé à Pascal Galliau à la direction régionale de la Société
Générale couvrant la Haute-Garonne et l’Ariège.
es entreprises présentent à l’international continuent d’investir pour
accompagner leur développement à
l’identique de celles innovantes et
installées sur des niches. La croissance
mondiale a dépassé les 3% l’an dernier. La
production de crédit d’investissement aux
entreprises à moyen et long terme à la Société Générale en France a progressé de
22% à fin septembre 2015.
En effet le groupe a mis à la disposition des
PME, TPE et professionnels en France une
enveloppe de crédit à des taux exceptionnels. P. Boutin est arrivé à Toulouse le 1er
novembre 2015. Il a pu jauger le potentiel
local. «Toulouse est portée par l’aerospatial
et Airbus, mais il y aussi de belles entreprises dans d’autres filières industrielles,
les services, l’agroalimentaire, l’immobilier.
En Ariège, de belles entreprises familiales
restent dynamiques ».
Depuis le siège à Labège, P. Boutin gère un
réseau composé d’une cinquantaine
d’agences, 300 collaborateurs, organisé en
7 directions de groupes et une direction
commerciale entreprises d’une vingtaine de
collaborateurs, un centre d’affaires doté
d’experts sur place ou en faisant appel au
lignes métiers. Un pôle haut de bilan basé
à Bordeaux rayonne sur le Sud-Ouest. Vers
les start-up, la Société Générale investit
dans des fonds d’amorcage, se rapproche
L
Pascal Boutin
Directeur régional de la Société
Générale
20
d’incubateurs, et privilégie des participations actives dans l’écosystème. «Ce sont
des filtres efficaces pour valider des projets».
La direction régionale compte 150 000
clients, 4000 professionnels, un millier
de Pme, ETI, grands comptes, pour environ
2,1 milliards de crédit.
Dans l’immobilier, le marché est animé par
le rachat de crédits mais reste morose pour
les nouveaux contrats à l’image de la baisse
des mises en chantier sur toutes ces dernières années. Concernant les agences, le
réseau s’adaptera, principalement dans les
agglomérations, avec l’évolution de la fréquentation sous l’effet d’internet. La
banque au quotidien sera encore plus
connectée avec un savoir-faire digital et
une appli bancaire élue meilleure appli au
monde. Elle compte 785 millions de
contacts digitaux (dont 65 % pour le mobile) en hausse de 16,3% en 1 an, à septembre 2015. «Demain toute l’offre du
groupe pourra être souscrite en ligne. Nous
sommes déjà n°1 avec notre filiale Boursorama». P. Boutin connaît parfaitement son
sujet, il a réalisé toute sa carrière professionnelle depuis 1979 à la Société Générale
en ayant fait le tour de France et des métiers de la banque. Avant de rejoindre Toulouse, il occupait des fonctions similaires à
Evry dans l’Essonne.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
À L’AFFICHE
Par Emma BAO
Philippe Lefaure : «avec de nouveaux contrats dont
Harley Davidson, nous renforçons nos effectifs»
2016 sera un bon cru pour LDL Technology qui a démarré la
production de capteurs de pression de pneus pour son nouveau
client Harley Davidson en Juin dernier. La Pme va aussi commencer à livrer un constructeur italien de renom dès l’été prochain.
Avec cette montée en charge de l’activité, les effectifs sont
renforcés et pourraient atteindre une quarantaine de personnes
fin 2017 si objectifs atteints. Des recrutements sont également
opérés au sein des deux filiales, au Japon et aux USA(1).
Philippe Lefaure
Fondateur de LDL Technology
LDL Technology équipe les fabricants de deux roues en capteurs de pression de pneus.
dressant le marché des véhicules
terrestres à l’exception des automobiles de grande série, l’entreprise
compte
dans
son
portefeuille clients des fabricants de deux
roues comme Kawasaki, Honda, Triumph…
Elle est aussi positionnée sur des marchés
de niche, fournissant des systèmes embarqués pour des camions, des bus, des engins
agricoles, des voitures électriques. La société
équipe entre autre la Blue Indy (USA) de Bolloré ainsi que la nouvelle Lotus Evora 400
en TPMS (tire pression monitoring system).
Elle conçoit des dispositifs de démarrage
Mains-libres, des systèmes télématiques
couplés à un réseau de capteurs sans fils capables de surveiller la température, l’ouverture des portes d’une remorque frigo (Health
Monitoring). «La course automobile est aussi
une niche intéressante d’un point de vue
technologique, elle démontre notre savoirfaire dans un environnement extrêmement
sévère. Nous équipons l’ensemble de la moto
GP, la F1 électrique et la moitié du plateau
A
ENgAgEMENtS
Avec la création de LDL Technology en
2004 et son parcours chez SiemensVDO,
Philippe Lefaure aligne une expérience
de 22 ans dans l’automobile ! Même si
son emploi du temps lui laisse peu de
temps libre, il est adhérent au club
Galaxie et aussi membre du cluster
Automotech.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
endurance LMS» confie Philippe Lefaure, le
dirigeant, en citant le partenariat avec Tech1
pour l’écurie Panis-Barthez Racing.
Si la R&D et les fonctions supports sont basées à Toulouse, la fabrication est assurée
par un sous-traitant situé à Bangkok sollicité sur les gros volumes (près d’un million
de capteurs produits en 2015 sur une ligne
dédiée). La Pme toulousaine dispose aussi
d’un site de production à Agen réservé à la
moyenne et petite série.
La concurrence ? «Le marché n’est pas mature et attire pour l’instant peu de gros
équipementiers» reconnaît le fondateur de
l’entreprise. Cet ancien ingénieur de SiemensVDO (Continental) partage son agenda
entre Toulouse et le reste de la planète,
l’exportation générant 90% du CA qui dépassera cette année les 11 M€.
(1) : La filiale installée depuis 2015 au Japon compte 5
personnes ; celle des USA a été ouverte en 2008,
l’équipe est renforcée avec le nouveau contrat signé
avec Harley Davidson.
21
ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR
Robotique industrielle :
DOSSIER
c’est le moment pour les entreprises
A la direction d’Actemium Toulouse Robotique et Automation, Jérémie Pedros est
aussi l’animateur du DAS robotique industrielle au sein du cluster Robotics Place.
A partir de son expérience professionnelle, il constate combien la France met les
bouchées doubles pour rattraper son retard, les PME étant longtemps restées en
retrait. Si la robotisation s’accélère au sein de l’hexagone, les autres pays en tête
du peloton conservent toutefois leur avance en maintenant des taux d’équipement
élevés.
22
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR
de s’équiper
ur la région, la bonne santé de l’aéronautique pousse les industriels
à investir dans ce domaine. Entre
2014 et 2015, l’activité d’Actemium
Robotique et Automation a cru de 30%, elle
devrait doubler d’ici 2020 !
S
Le robot collaboratif
Avoir été longtemps à la traîne s’avère en
fait une opportunité ! Le marché a mûri, les
prix sont devenus attractifs avec des technologies plus évoluées. Le ticket d’entrée
pour l’acquisition d’une cellule robotique
démarre à 100 000 € ! L’Etat, la Région impulsent le mouvement avec un accompagnement financier. Le changement de
perception du robot plaide aussi en sa faveur. Il n’est plus appréhendé comme le
destructeur
d’emplois,
supplantant
l’homme au sein de l’usine fantôme sur-automatisée ! Sa place est légitime en intervenant en collaboration (cobotique) pour
se charger de tâches répétitives, dangereuses, pénibles…ou réaliser des missions
permettant une meilleure valorisation des
ressources et expertises en poste.
Sur le plan économique, l’introduction de
cellules robotisées fait gagner en compétitivité et performance, génèrant de la croissance et de la création d’emplois. «En
passant à l’acte, la PME Sud Aéro a renforcé
ses effectifs pour faire face au développement de l’activité» ajoute Jérémie Pedros
pour illustrer combien la robotisation
Jérémie Pedros
Dirigeant d’Actemium Robotique et Automation
industrielle peut s’avérer vertueuse pour la
sous-traitance de proximité et la relocalisation industrielle.
La valeur ajoutée de l’intégrateur
Concernant la filière, si les fabricants de
bras robotisés ne sont pas légion en
Cellules robotiques : leur
pertinence
Par robotique industrielle, on entend l’utilisation d’un bras robot
standard (élément générique),
pour réaliser des cellules spécifiques affectées à des applications
et missions variées. L’unité robotique est mobile, modulaire, flexible…Montée sur rail, elle peut se
déplacer pour traiter par exemple
une pièce de grande dimension ou
intervenir de zone en zone. Le robot mobile est aussi idéal pour
faire de l’inspection, du contrôle
qualité…
Robot d’inspection d’assemblage.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
23
DOSSIER
ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR
France, les intégrateurs sont bien représentés avec des savoir-faire reconnus.
Ce sont eux qui déploient les solutions à
partir de produits sélectionnés souvent sur
étagère. «Nous avons un rôle de connecteurs à la fois entre les différentes briques
technologiques pour réaliser des applications et entre la cellule robotisée et l’homme
afin que les interactions soient optimales»
résume le dirigeant d’Actemium Robotique
et Automation.
La prise en main d’un ensemble robotisé
est analogue à ce que fait un opérateur de
commandes numériques.
La formation est déterminante pour assurer le pilotage et les bonnes interactions.
Bien communiquer, impliquer les parties
concernées font partie des ingrédients de
Robot de mesure métrologique par tracker laser.
Actemium Robotique et
Automation : une expertise en
contrôle et mesure robotisés
Faisant partie du groupe Vinci Energie,
Actemium compte 300 entreprises
présentes dans 38 pays, sur tous les
continents. Chaque entité est gérée
comme une société à part entière, une
organisation très «autonomisante»
qu’apprécient les pilotes à bord de ces
BU. Fournissant des services et des
solutions à l’industrie, le réseau
Actemium englobe des savoir-faire
spécifiques à des métiers et à des
segments d’activité.
Dirigée par Jérémie Pedros, Actemium
Toulouse Robotique et Automation a
une forte vocation aéronautique,
spatial et défense. Cette PME de
22 personnes, en phase de recrutement, a développé toute une expertise
sur le contrôle et la mesure robotisés
(dont le CND (Contrôle Non Destructif),
l’inspection et la mesure dimensionnelle). De nombreux projets en 2016
sont déployés dans ce domaine.
«Ne fabriquant pas de produits propres,
nous avons toute latitude pour sélectionner les meilleures briques répondant aux besoins de nos clients»
souligne le dirigeant de la société en
évoquant les fournisseurs de bras, de
systèmes de broches…trop peu nombreux en France alors que la R&D y est
fertile!
En terme de veille, «une réflexion est
menée en interne sur le couplage robotique et fabrication additive» confie
Jérémie Pedros.
l’acceptabilité et de la réussite d’une implantation de cellule robotique.
Le piège à éviter ? «Les primo-accédants
ont parfois une vision jusqu’au-boutiste» fait
remarquer Jérémie Pedros en insistant sur
le rôle de conseil de l’intégrateur. Il doit apporter un regard critique, aider le chef d’entreprise à discerner ce qui est pertinent ou
pas à robotiser. Et de citer à bon escient
Serge Assorin, le dirigeant de Sud Aéro :
«mon usine du futur c’est l’usine du bon
sens !».
Emma BAO
Robotique industrielle :
les projets du cluster
Les adhérents du cluster impliqués
dans la DAS Robotique Industrielle
dont Actemium Robotique et Automation, Spie, Excent, Novalynx…
veulent conforter la visibilité de la
filière, bien au-delà de la région
LRMP. Pour ce faire, un travail a été
lancé afin d’identifier et répertorier
les spécificités de chaque acteur.
Ce catalogue des expertises et des
process aidera les prospects et
clients à la prise de décision.
Robot sur track pour le chargement déchargement de centres d’usinages.
24
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR
Excent :
deux exemples dans l’aéronautique et
l’offshore éolien
Acteur de la reconquête industrielle, le groupe Excent intervient sur de nombreux projets sur la
planète pour équiper les usines du futur, sollicité par des grands groupes ou des Pme. La
robotique, le lean, la recherche de l’efficacité maximum, poussent à innover. Le groupe de
Colomiers vient de lancer «My LeanFactory by Excent», un audit lean des sites de production avec
des recommandations très opérationnelles, chiffrées, pour améliorer les performances, augmenter
les cadences... La plupart des références récentes du groupe Excent abordent des secteurs à forte
croissance en production dans l’aéronautique et les énergies renouvelables.
Assemblage du moteur LEAP : 1re ligne en service en juillet 2016
n juillet 2016 la première ligne Pulse
line de montage du moteur LEAP
conçu par le groupe Excent sera
mise en service chez Snecma à Villaroche en région parisienne. La seconde
ligne suivra à la fin de l’année.
Trois versions du moteur LEAP seront assemblées, le LEAP-1A pour les Airbus
A320neo, LEAP-1B du Boeing 737 MAX et le
LEAP-1C du COMAC C919. L’enjeu est
énorme pour le client afin de livrer dans les
délais les chaînes d’assemblage. En 2017,
700 moteurs LEAP sortiront des deux lignes
de montage de Pulse line. Chaque moteur
pèse près de 3,5 t! Cette usine de 1200 mètres de long x 60 mètres de large travaillera
en 3x8.
Le bureau d’études du groupe Excent a
conçu une structure primaire en acier d’une
centaine de tonnes. Afin de garantir sa rigidité et la précision des assemblages géométriques des composants du LEAP au
1/100, le calcul de structure a conduit à
créer des fondations à 6 mètres de profondeur. Les moteurs sont placés sur des balancelles à une hauteur permettant à une
personne de ’1,60 m de travailler. Les
contraintes ergonomiques ont été simulées. L’ambiance lumineuse prévoit d’éviter
les pollutions extérieures. Les opérations
de montage s’effectuent sur 5 postes d’assemblage.
Les trois principaux composants du LEAP
sont montés sur les deux premiers postes.
L’assemblage des systèmes complémentaires et des contrôles sont réalisés sur les
postes 2, 3 et 4. Excent s’est engagé sur un
taux de disponibilité de 98%. Une équipe
dédiée sera sur place pendant 24 mois avec
un stock tampon de pièces de rechange,
pour intervenir dans les deux heures. Le
schéma industriel prévoit la possibilité d’implanter une 3e ligne supplémentaire. Après
E
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
Excent vise un taux de disponibilité de 98 %.
la signature du contrat en 2014, Excent a
apporté des améliorations pendant la
conception. Tous les éléments de structure
de Pulse line ont été réalisés par CMA,
Chaudronnerie mécanique ariégeoise à Lavelanet. L’innovation, la capacité à supporter le ramp-up, l’ergonomie des postes de
travail ont séduit le groupe Safran.
L’assemblage des éoliennes Haliade offshore de
GE Alstom
our les outillages les plus critiques
des éoliennes Haliade 150 6MW
offshore d’Alstom GE aux EtatsUnis, Excent a réalisé des ensembles hors normes.. Elles produiront
chacune 6 MW avec des pales de 75 m de
long à 110m de hauteur pour une masse totale de 650 t !
L’outillage d’assemblage des platesformes de servitudes électriques à l’intérieur des mâts (plus de 100 m de haut), a
été livré sur le site de Providence à Rhode
P
Island près de Boston. Le 2e lot concerne
cinq outillages en cours de livraison à la
nouvelle usine d’Alstom de Montoire de
Bretagne près de St-Nazaire dédiée aux éoliennes offshore. Les deux ensembles servant au basculement des nacelles ont une
capacité de 130 t, comme la table tournante
permettant d’orienter les opérations d’assemblage. Pour la presse d’insertion des
bagues de roulement d’une capacité de
50 t, la précision d’alignement est de 0,05
mm, comme l’outillage d’alignement et
25
DOSSIER
ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR
d’assemblage de la nacelle avec le générateur électrique d’une capacité de 130 t.
Excent a conçu à Colomiers ce meccano
industriel fabriqué en France et en Europe
pour un contrat de 3 M€. Les opérations de
montage et installation sur site des 5 éoliennes se dérouleront à l’automne 2016.
L’éolien offshore se développe un peu partout dans le monde. L’usine d’Alstom GE a
été dimensionnée pour produire jusqu’à
une centaine d’éoliennes par an. Excent
compte bien élargir son emprise dans ce
domaine par exemple dans le process d’assemblage final en mer.
Jean-Luc BÉNÉDINI
Outillage de basculement des nez de l’Haliade d’une capacité de 130 t.
Experte en contrôle qualité et supervision robotisés,
NovaLynx réalise «les moutons à 5 pattes»
Cette start-up de la robotique industrielle en pleine expansion recrute environ un
ingénieur tous les trois mois. Son chiffre d’affaires devrait passer de 300 000€ à
700 000 € cette année. En peu de temps, Novalynx a réussi à percer sur un
marché en pleine effervescence, se positionnant d’entrée sur les moutons à
cinq pattes !
De g. à d. : Romain Rioux (directeur R&D), Sébastien Bach (Pdg) et Remi Parlouar.
es trois associés fondateurs de l’entreprise, des anciens de Noomeo,
ont structuré une offre autour de
trois activités, capitalisant au passage leur savoir-faire en numérisation 3D.
La PME conçoit des machines spéciales
dédiées à la supervision, au contrôle qualité
L
26
et à la traçabilité. Du BE à l’assemblage (à
l’exception de la mécanique lourde), tout
est fabriqué en interne (armoires électriques, automatisme, cartes électroniques…). «Nous garantissons ainsi au
client un haut niveau de confidentialité»
souligne Sébastien Bach, directeur général
en citant en exemple un équipement de
contrôle qualité des munitions livré à l’armée.
Une belle référence pour continuer à gagner des parts de marché sur ce segment
«où il y avait des carences en matière de robotisation».
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR
Deuxième métier, celui d’intégrateur. Pour
des projets innovants nécessitant un large
panel de savoir-faire, NovaLynx joue aussi
le rôle d’intégrateur robotique. NovaLynx
réalise des cellules robotiques à partir de
bras Kuka, mettant en avant son expertise
spécifique dans la vision/scan 3D. La société compte à son actif plusieurs réalisations. Elle a livré récemment une unité pour
l’usinage 3D de prothèses de grande taille.
Un sous-traitant de l’aéronautique et du
spatial lui a commandé un robot traitant de
la petite série et capable d’apprendre seul
(sans programmation).
Dans les projets d’actualité, figure la mise
au point d’une unité pour le constructeur
automobile Genty basé à Vichy. Cette machine qui opérera sur un plateau tournant
de 5 m de diamètre usinera la carrosserie
monocoque en carbone, accomplissant
plusieurs tâches pour sortir une pièce complète : ponçage, usinage, scan 3D.
Pour compléter le tout, NovaLynx développe en propre des équipements industriels de supervision. Commercialisés sous
la marque Inovblock avec différentes
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
La mise au point d’une unité pour le constructeur automobile Genty-Automobile basé à Vichy.
déclinaisons selon les applications (NanoBlock SmartBlock…), ces boîtiers communicants sont destinés à plusieurs usages
comme la remontée d’informations (sonde
de température, taux d’humidité, PH…), le
pilotage des machines et la maintenance
prédictive en M2M…
La première version est déjà en fonctionnement dans plusieurs installations industrielles.
Une deuxième version en cours de développement sera installée au sein d’un bâtiment d’aquaculture à Boulogne-sur-Mer.
200 boîtiers répartis dans les différents
27
ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR
2 enrichie de fonctionnalités supplémentaires. Avec de nombreux projets en portefeuille confiés par des constructeurs/
équipementiers de l’agroalimentaire, de
l’aéronautique, de l’automobile…NovaLynx
tourne à pleine capacité. Ce qui l’amène à
chercher de nouveaux locaux plus grands,
à proximité de son implantation à Montrabé.
Emma BAO
DOSSIER
A REtENIR
Robot d’usinage 3D pour TAP Concept.
bassins accueillant une diversité d’espèces marines vont monitorer le PH, la turbidité de l’eau, l’oxygène…Un superviseur
livré par la PME toulousaine recueillera les
données et pilotera les actionneurs (des
pompes, groupes échangeurs thermiques,
électrovannes, oxygénateurs…). «Titulaire
de ce marché, Eiffage a retenu notre solution
en raison de sa modularité, avec des paramétrages sur mesure et un déploiement évolutif dans le temps» indique Sébastien Bach
en annonçant la mise en route de la Version
Le DAS Usine du futur d’Aerospace Valley
Lancé en 2013 au sein d’Aerospace Valley, le Domaine d’action
stratégique (DAS) Usine du futur réunit une dizaine de membres
issus des rangs 1, 2, des Pme et du monde académique. Le travail
s’organise autour de 5 thèmes avec l’Usine numérique, verte,
connectée, intelligente et l’homme. Le prochain séminaire le 15 mars
prochain à Pau sera dédié «à l’homme et l’usine, l’accompagnement
au changement». Le big data et la maintenance prédictive avec les
objets connectés, le Virtual product management…les sujets de
réflexion ne manquent pas. La mise en relation entre les grands
groupes et les startups fait partie des missions du DAS.
Deux appels à idée ont été lancés sous l’égide d’Airbus et de
Dassault. «Le but c’est de stimuler l’innovation et faire émerger de
nouvelle idées en ouvrant les portes des grands groupes aux startup. Il y a un gros besoin en matière d’innovation» indique Jérôme
Verzi, chargé de mission au sein du DAS Usine du futur. En amont, le
Pôle, déjà membre de l’European Factory of Future Research Association (EFRA) s’est positionné dans le cadre de la candidature française pour le KIC Added Value Manufacturing (AVM), lancée par la
Commission européenne pour devenir le Regional Innovation and
Implantation commity (RIC) Midi-Pyrénées /Aquitaine. A la clé, les
adhérents du pôle pourront bénéficier de fonds pour financer de la
maquette aux produits avec la mise sur le marché. Les entreprises
accéderont à des financements complémentaires pour des projets
de TRL 7-9 où aucune aide publique n’existe actuellement à l’échelle
nationale pour les grands groupes. Un volet formation aux nouvelles technologies déployées dans les usines du futur, la création
d’école interne sont prévus. Un 3e volet business financera des incubateurs internes. La mise en place du KIC est annoncée fin 2017 avec
l’instruction des projets en 2018.
28
Effectifs : 7 personnes, la société
recherche des ingénieurs
NovaLynx a été fondée en 2012
par 3 ingénieurs (ex Noomeo), l’un
deux Sébastien Bach s’étant formé
entre temps, au commerce et à la
gestion. Le trio a implanté la startup à Tulle puis l’a transférée un an
après à Brive, au cœur de la Mécanic Vallée. Tout en gardant cette
base sur place, la société s’est installée à Toulouse en 2014.
Activité du cluster Robotics Place
Avec une cinquantaine d’adhérents, le cluster
Robotics Place représente 650 emplois et un CA de
80 M€. Présidé par Laurent Latorse, dirigeant d’Airod
Technologies, ce groupement d’entreprises de
toutes tailles a bouclé l’année 2015 avec la création
d’un club utilisateurs. Il a vocation à alimenter les
sociétés de la robotique de service régionales en
projets de développement. Le cluster a étendu son
rayonnement à la nouvelle grande région, identifiant
du côté de Montpellier une forte expertise en robotique médicale et sous-marine. Animé par Philippe
Russel, Robotics Place participe à plusieurs rendezvous professionnels dont les salons Siane, Innorobo
en 2016…ainsi qu’à la structuration du village robotique et drones sur Francazal/Bois Vert.
Pour être bien lisible en termes de marchés et spécialités, le cluster englobe 3 domaines d’activités
stratégiques pilotés par des adhérents : robotique
de service (confiée à Sogeti High-Tech), robotique
industrielle (Actemium Toulouse) et drones (Airborne Concept).
Parmi les projets collaboratifs impliquant des entreprises du cluster, on peut citer Brise portant sur la
création d’une borne de rechargement automatique
adaptable à tout type de robots mobiles (projet
mené par Sterela, Airod Technologies, l’ICAM). Autre
projet également significatif, Air Cobot fédérant Sterela et le Laas-Cnrs et labellisé par Aerospace Valley.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR
Figeac Aéro
ouvre son «usine du futur» au printemps
2016
«L’usine du futur» est en
cours de construction sur le
site de Figeac Aéro. Dans ce
bâtiment de 7500 m2, seront
produits les carter de VCI,
une pièce cylindrique de
2 m de diamètre en titane,
destinés au moteur LEAP
pour le consortium CFM
International (Safran et GE)
qui équipera les Boeing 737
Max et la famille A320neo.
Jean-Claude Maillard, le pdg de Figeac Aéro.
et atelier fortement robotisé et automatisé fonctionnera avec une
quarantaine de salariés contre 120
salariés avec des process classiques. L’usine a été entièrement conçue et
dimensionnée pour la fabrication du carter
de VCI en titane.
Au total le parc de 12 machines d'usinage
du fabricant italien Carnaghi en ligne seront
alimentées en métal avec des palettiseurs
C
automatiques. Chaque centre d’usinage
fonctionnera avec une correction automatique d’usinage et un changement d’outil
automatique. Les tolérances sur ce type de
pièces sont de l’ordre du 1/100. Le cycle
comprend des robots d'ébavurage des
pièces, un lavage automatique des pièces.
Le site va rentrer en exploitation au printemps 2016. Les machines seront installées
au fur et à mesure de la montée en
La BEI accorde 25 M€
Construction de 2 bâtiments soit 13 000 m2 sur le site de Figeac pour l’«usine du futur» et l’usinage de pièces de
grande dimension en alu.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
Figeac Aéro a reçu un financement de la Banque européenne
d’investissement (BEI) de 25 M€
destinés à soutenir les investissements de R & D et Innovation.
C’est le 1er financement en
France garanti par InnovFin
MidCap Growth Finance lancé par
l’Union européenne dans le cadre
de l’initiative Horizon 2020.
Ce financement accompagne
Figeac Aéro dans ses
programmes d’innovation permanente et de compétitivité axés sur
la performance de ses techniques
d’usinage, et l’optimisation de son
parc machines.
29
ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR
DOSSIER
cadence. Figeac Aéro ambitionne d’atteindre les 100% d'OTD et zéro dérogation
posée au client.
L’entreprise a réalisé elle-même l’ingénierie
de cette usine avec l'aide de conseils. C’est
un saut technologique en termes d’organisation industrielle.
La mise en service sera accompagnée d’un
plan de formation. Figeac Aéro avait annoncé ce contrat en octobre 2014, valorisé
environ 500M$. Figeac Aéro investit près
de 40 M€ dans cette usine.
Jean-Luc BÉNÉDINI
(1) Deux bâtiments sont en cours de construction soit
13 000 m² au total dont «l’usine du futur», le second
est destiné à la fabrication de pièces de grande dimension en aluminium..
figeac Aéro : la montée en cadence des usines
Le Groupe Figeac Aéro présidé par Jean-Claude Maillard emploie 1800 salariés
en France, à Figeac, St-Nazaire, en Picardie plus la Tunisie, le Maroc, le Mexique
et aux EU. Cet équipementier est spécialisé dans les aérostructures en alliages
légers et métaux durs. L’A320neo, l’A350, le 787, le 737max, l’E-JET E2… Figeac
Aero est présent sur les «blockbusters» de l’aéronautique mondiale. L’entreprise
poursuit sa croissance et prévoit en 2016 d’investir 35,6 M€ en accompagnant les
montées en cadence notamment de l’A320neo, l’A350. Après la Tunisie, le
groupe s’est implanté au Maroc en investissant 25 M€ avec la création de
500 emplois sur 5 ans. Cette filiale est opérationnelle depuis septembre 2015.
Au Mexique Figeac Aéro a ouvert une plateforme industrielle à Hermosillo dans
l’état de Sonora avec 20M€ d’investissement à terme. Lancée l’an dernier elle
produit des pièces du 787. Aux Etats-Unis, Figeac Aéro s’implante à Wichita en
poursuivant des contrats en cours pour Spirit Aerosystems, GKN, TriumphVought et Sonaca. Au 31 mars 2015, le groupe avait réalisé un CA annuel de 204
M€ avec un portefeuille de commandes de 3,7 Mds €. Figeac Aéro prévoit de passer de 255 M€ de CA en 2016 à 370 M€ en 2017 et vers les 500 M€ en mars 2018.
Au 1er semestre 2015/16, le CA de 120,7 M€ a cru de 19,8%. A décembre 2015 les
performances industrielles étaient en progrès avec un OTD à 95% et 1900 PPM.
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Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
DRONES / VILLAGE ROBOTIQUE A FRANCAZAL
Airbone Concept
lance le drone aérolargable à
4000 m, à l’autonomie doublée avec la pile à combustible
Ce fabricant toulousain de drones à usage civil et militaire a breveté plusieurs technologies dont
une liée au largage en vol d’un appareil dont la voilure se déplie une fois atteinte la bonne altitude.
Le Drop’n Drone est le premier drone aérolargable au monde. Une fois stabilisé, l’aile du drone pivote et le parachute se détache.
n deux ans, Airborne Concept a développé une gamme originale d’aéronefs à voilure fixe et tournante.
«Nous poursuivons la R&D pour finaliser des prototypes et imaginer des systèmes et designs révolutionnant l’état de
l’art» souligne le fondateur de l’entreprise
Arnaud Le Maout. Sur la douzaine de salariés employés, une majorité est issue de
l’univers aéronautique, des ingénieurs passionnés par la mise au point de drones de
nouvelle génération.
Installée au sein de la base de Francazal,
la PME bénéficie d’un environnement exceptionnel pour expérimenter en situation
E
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
réelle les aéronefs sortant de l’atelier. Sans
compter la surface des locaux bien dimensionnés pour déployer les activités de production. Toute la fabrication est intégrée, de
l’informatique/électronique à l’usinage sur
place des structures composites. «Considérant les drones comme des avions, nous
appliquons les mêmes partis pris en termes
de fiabilisation, redondance et certification»
tient à préciser le dirigeant d’Airborne
Concept, ancien commandant de bord
dans l’armée de l’Air.
Positionnée sur de la petite série et le surmesure, la société commercialise toute une
gamme de quadricoptères, d’octocoptères
(4 bras, 8 moteurs) et autres vecteurs. Elle
s’apprête à lancer des appareils innovants
à voilure fixe le Drop’n Drone (1,80 m d’envergure) et le Baroud Air (3 m d’envergure).
Des aéronefs originaux à plusieurs égards.
La phase de décollage et la montée étant
très énergivores, la PME a mis au point un
drone aérolargable à 4000 m d’altitude !
En l’équipant d’une pile à combustible à
hydrogène, l’autonomie peut atteindre les
6 heures, voire à terme doubler !
Avec ce type d’avion, on peut accomplir
des missions de reconnaissance, faire de la
mesure dans des lieux difficiles d’accès
(catastrophes naturelles, accidents
31
SPÉCIAL
DRONES / VILLAGE ROBOTIQUE A FRANCAZAL
nucléaires…). «Notre plateforme aurait
été idéale pour évaluer la densité du dernier
nuage de cendres qui a paralysé en 2010 le
ciel aérien européen» note au passage Arnaud Le Maout.
Selon les applications souhaitées par les
clients, Airborne Concept fournit la charge
utile et les capteurs à embarquer. Le champ
des possibles étant étendu, la PME nourrit
le projet de «droniser» un ULM pour emporter une charge de 250 kg !
Toujours en matière de R&D, l’entreprise a
breveté avec son partenaire Egis Avia, le
module ADSB. Cette balise de petit format
permet de localiser un drone en opération.
Pour financer une recherche très active et
accélérer la commercialisation des produits, la PME procède actuellement à une
levée de fonds.
Emma BAO
Arnaud Le Maout
PARCOURS Et ENgAgEMENtS
La formation au télépilotage
Parallèlement à la conception/fabrication de drones, Airborne Concept a
été pionnier en région, en ouvrant à Francazal la première école préparant
le brevet théorique de pilote d’ULM qui va se transformer en brevet théorique de télépilote suite au changement de la réglementation. Le cursus
permet d’acquérir les compétences pratiques nécessaires à la Déclaration
de niveau de compétences (DNC) reconnue par la DGAC et obligatoire
pour toute activité avec le dépôt d’un manuel d’activité particulière(MAP).
L’entreprise a ouvert un bureau à Bordeaux, une autre école à Dijon au
sein d’une ancienne base aérienne. Le maillage du territoire se poursuit
avec un projet à l’ouest de la France (à Vannes) et un autre en région parisienne. « Nous répondons à la demande des grands comptes qui souhaitent former leurs opérateurs » indique Arnaud Le Maout en évoquant les
ambitions internationales de l’école. Parmi les candidats au télépilotage,
figurent de nombreux professionnels de tous horizons : le BTP, l’agriculture, l’image/vidéo…
On notera qu’Airborne Concept a offert deux drones ainsi que le
module de formation au groupe de Secours en catastrophe français.
Arnaud Le Maout a passé 20 ans dans
l’armée de l’Air puis a rejoint Airbus,
affecté aux essais en vol. A 40 ans, il a
créé Airborne Concept, mobilisant
autour de lui tout un pool d’experts en
aéronautique.
Délégué grand sud-ouest de la Fédération professionnelle du drone civil,
Arnaud Le Maout s’investit aussi au
sein du cluster Robotics Place, se chargeant de l’animation du DAS drones.
Parmi les projets de ce groupement
d’entreprises, figure l’organisation en
2017 du premier salon drone et robotique à Francazal.
Acteurs et marché
• 2338 entreprises développent en
France une activité drones
• 90% sont des opérateurs
• 3% sont des fabricants de drones
• Applications des drones : l’inspection
industrielle (avec comme clients les
géomètres, ERDF, TDF, la filière BTP…) ;
la surveillance de sites ; l’agriculture ;
l’audiovisuel ; la mesure environnementale….
L’octopush réalise de l’observation avec des charges lourdes (jusqu’à 4,5 kg).
32
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
DRONES / VILLAGE ROBOTIQUE A FRANCAZAL
Le village robotique et drones
déjà sur les
rails
Un village robotique et drones ayant pour épicentre Francazal et appelé à rayonner sur Portet-surGaronne et Cugnaux est en cours de structuration. Plusieurs acteurs, l’Etat notamment le Ministère
de la Défense, la Région, Toulouse Métropole, le Muretain, les villes de Cugnaux et Portet-surGaronne, les clusters Robotics Place et Automotech … oeuvrent de concert à la mise en place de
cette filière d’avenir financée dans le cadre du CPER(1). Chargé de la coordination du projet,
Florent Galko, délégué régional aux restructurations de Défense Languedoc-Roussillon
Midi-Pyrénées, en détaille les grandes articulations.
e point de départ, ce sont les 38 ha
à reconvertir au Sud de la base avec
deux lots (25 ha de bâti et le reste
en terrain non construit) et l’idée
portée par le Muretain d’un village robotique. Sur la partie aménagée, ce sont déjà
installés des fabricants de drones (Airborne
Concept, BonX) et EasyMile société qui développe un minibus électrique se déplaçant
sans chauffeur (cf. EMP n°232).
Lavalin a accueilli cette PME autorisée par
le Ministère de la Défense à tester sur un
circuit précis son véhicule autonome. A cet
îlot s’ajoutent d’autres pièces maîtresses.
Sur la zone du Bois Vert, la mairie de Portet-sur-Garonne projette la réalisation d’une
pépinière/hôtel d’entreprises et d’un incubateur pour accueillir ceux qui veulent développer une activité drones. La PME Airod
Technologies, membre du cluster Robotics
Place, envisage aussi une implantation sur
ce parc industriel.
Donner aux constructeurs de drones les
moyens de tester les aéronefs fait partie des
ingrédients de la réussite du projet. Sur la
L
Le drone Baroud’Air d’Airborne Concept à voilure fixe, idéal pour la surveillance et le tracking.
piste de Francazal, exploitée par SETFA, les
opérateurs peuvent déjà effectuer des vols
de formation. Une réflexion est engagée
Base de francazal : vocations et exploitants
Fermée en 2010, la base de Francazal comprend trois secteurs aux vocations
différentes. Au nord, le régiment du Train Parachutiste assure ses missions de
logistique.
La partie centrale avec la piste (150 Ha) a été concédée par la DGAC (qui en a la
tutelle) à la SETFA (1). Ce groupement constitué de SNC Lavalin (51%), Aéroport Toulouse-Blagnac (39%) et CCI de Toulouse (10%), va développer l’aérodrome d’affaires et l’activité industrielle aéronautique. Le Ministère de la
Défense a investi sur cette partie 1,9 M€ pour aménager tous les réseaux et rendre ainsi la zone indépendante en matière d’alimentation énergétique.
Les 38 ha de la partie au sud (ancienne base vie) situés sur la commune de Cugnaux n’ont pas trouvé repreneur. Déclassée du domaine public militaire depuis juin 2012 et remise à France Domaine pour cession, cette parcelle reste
une zone en friche après deux appels d’offres infructueux.
(1) : Société d’Exploitation Toulouse Francazal Aéronautique
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
avec ce concessionnaire pour élargir la
zone d’essais réservée aux appareils faisant
l’objet d’une qualification.
«Pour les vecteurs en cours d’homologation, nous envisageons avec la DGAC et la
DGA, l’instauration d’un espace aérien ségrégué zone de Fonsorbes» souligne Florent Galko.
Bénéficiant d’un écosystème exceptionnel en matière de systèmes embarqués,
Toulouse a tous les atouts pour devenir le
premier centre expérimental français des
véhicules autonomes et automatisés. Une
fois les études préalables achevées, les travaux pourront démarrer, on l’espère, fin
2017.
Le financement du village robotique et
drones et son mode de gouvernance allieront très certainement, acteurs publics et
privés. Le volet animation de la structure,
gestion des services et atelier mutualisés
suppose aussi la création de sociétés ad
hoc.
33
DRONES / VILLAGE ROBOTIQUE A FRANCAZAL
Sur les grands salons, la promotion
du village a démarré. La bonne entente entre tous les acteurs impliqués favorise la
montée en puissance du projet déjà sur les
rails. «Nous jouons le rôle de facilitateurs et
répondons au mieux aux attentes des PME
de la filière désireuses de nous rejoindre
dans l’immédiat» conclut Florent Galko.
Emma BAO
(1) : Contrat de projet Etat-Région
SPÉCIAL
Coordination du projet : méthodologie
En 2014, le préfet de la Haute-Garonne a confié à Florent Galko, délégué
régional aux restructurations de Défense Languedoc-Roussillon-MidiPyrénées, la coordination du projet de reconversion de 38 ha de la base de
Francazal. Pour mener à bien la mission, ce dernier a constitué plusieurs
groupes de travail.
L’un intervient sur les procédures à mettre en œuvre (cession d’entreprises,
procédures environnementales, financement, modification du PLU…). Un
autre traite des questions d’urbanisme et des voies d’accès. La revitalisation
de la zone doit aller de pair avec son désenclavement. Ce qui suppose par
exemple l’ouverture d’un demi-échangeur sur l’A 64. Quant à l’aménagement urbain, le cabinet Taillandier Architectes Associés avait déjà élaboré
une étude sur la partie centrale de Francazal (concédée à Lavalin) en la
corrélant à la partie sud. Dans le sillage de cette analyse, la ville de
Cugnaux souhaite que ses habitants puissent se réapproprier le lieu en
facilitant son accessibilité. La municipalité compte aussi faciliter
l’implantation d’entreprises sur des zones dédiées.
Le 3e groupe de travail dédié au village robotique et drones, copiloté avec la
Région fédère les collectivités locales concernées, les intercommunalités
impliquées, les développeurs économiques, l’Etat...Toutes ces parties
prenantes s’attellent à la mise en place d’un projet commun avec un plan
d’action précis. Toulouse Métropole finance cette année les premières
études préalables : les études d’impact environnemental sur la faune, flore
sont en cours.. Une étude d’aménagement pré-opérationnel du site est
lancée.
«En parallèle, nous nous assurons de la faisabilité du village robotique et
drones, nous appuyant sur une étude restituée fin 2015» commente Florent
Galko. 4 zones sont identifiées dans ce rapport : une pour les rencontres et
échanges, une autre pour les expérimentations, tests, essais, pilotage des
véhicules aériens et terrestres, une troisième pour l’attractivité des entreprises (incubateur, pépinière, hôtel d’entreprises) et la dernière destinée à
attirer les acteurs de la filière recherchant du foncier avec des services et
moyens mutualisés. Chaque zone identifie précisémment des fonctionnalités du village robotique.
Une logique d’efficacité économique conduira certainement à répartir des
éléments du village sur l’ensemble de la zone entre Portet-sur-Garonne et
Cugnaux.
Ce projet de territoire est en cours !
34
Eurogiciel : l’intelligence
embarquée au service des
drones
La surveillance des infrastructures,
telles que les réseaux électriques ou
ferroviaires, est une priorité pour les
industriels.
Si les drones aériens sont déjà capables de surveiller des infrastructures,
ils trouvent souvent leurs limites dans
leurs spécificités : mono-tâche ou
mono-mission, dotés d’une faible
autonomie et prise de décision,
l’intérêt de leur exploitation pouvant
s’avérer minime notamment dans des
opérations récurrentes.
L'utilisation d'une flottille de drones
hétérogènes, permet quant à elle de
bénéficier de l’expertise de chaque
véhicule en les combinant pour mener
à bien des missions précises et sécurisées (complexes ou multitâches).
Malheureusement, les solutions pour
faire coopérer de multiples drones en
simultané n’existent pas au niveau
industriel ou, s’il en existe, elles sont
limitées à un cas d’utilisation.
Pour optimiser la communication entre
les aéronefs, Eurogiciel développe
dans le cadre du projet Airmès une
solution modulable gérant l’organisation sous forme de groupes et de rôles,
la rendant compatible avec tous les
types de drones. Cette solution permet
donc de faciliter la coopération, tout en
améliorant la sécurité et la fiabilité des
interventions.
Autre atout de taille, le projet Airmès
vise également à faciliter la coopération entre les différents types de véhicules autonomes terrestres, marins et
sous-marins, telle que coupler un
drone aérien avec une intervention au
sol ou encore coordonner des chariots
automatiques dans une usine.
Airmès est conduit par un consortium
composé, en plus d’Eurogiciel, de
SNCF Réseau, d’EDF, du laboratoire de
robotique Heudiasyc mixte entre l’UTC
et le CNRS et du constructeur de
drones Aero Surveillance.
Les compétences et les moyens disponibles permettront notamment d'envisager des développements
scientifiques sur des sujets tels que
l'autonomie décisionnelle d’un drone,
la communication entre les aéronefs
pilotés ou encore la modularité des
architectures logicielles.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
RÉSEAU MEDEF 31
A REtENIR
CFA DE bLAgNAC ET
LES MEILLEURS
OUVRIERS DE FRANCE
Pascal Mailhos, le Préfe
«la nouvelle région c’est le
Pascal Mailhos, le préfet de la région Languedoc-RoussillonMidi-Pyrénées, préfet de la Haute-Garonne était l’invité du Medef 31
le 10 février avec un thème central, la nouvelle grande région
Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées.
De g. à d. : M-C. Augier, Pdt du CFA, Y.
Thuriès, P. Mailhos, Préfet de région,
G. Lucas, Pdt de la SMOF de HauteGaronne.
Le CFA commerce et
services de Blagnac et la
Société des meilleurs
ouvriers de France de la
Haute-Garonne ont signé à
la préfecture mardi 16
février une convention de
partenariat. Yves Thuriès,
double meilleur ouvrier de
France a accepté de
parrainer la promotion du
brevet professionnel arts de
la cuisine du CFA. Cet
ancien apprenti s’est formé
par l’apprentissage avec un
tour de France avant de
lancer ses propres activités
dans la pâtisserie, le
chocolat, l’hôtellerie
restauration, l’édition. Il a
conseillé aux jeunes du CFA
de se frotter aux concours,
de multiplier les
expériences pour
progresser, en faisant
l’éloge de la pâtisserie
française, la meilleure du
monde qui s’exporte
partout. Pascal Mailhos, le
préfet de la région et de la
Haute-Garonne a souligné
l’intérêt de mettre les
jeunes en contact avec les
meilleurs de la profession et
les vertus de
l’apprentissage. Chaque
année un ou plusieurs MOF,
Meilleurs ouvriers de France
parraineront des sections
d’apprentis.
36
De g. à d. : Pascal Mailhos et Pierre-Marie Hanquiez.
’est le mariage des extrêmes » a résumé Pascal Mailhos. Entre d’un
côté une économie très liée au tourisme où c’est plutôt la pizzeria qui
crée l’emploi et de l’autre la dynamique de grands
groupes industriels de l’aéronautique et de l’espace, le préfet a tiré la photographie de ce nouveau territoire grand comme l’Autriche. «Nous
sommes la 2e région la plus pauvre de France. Il y
a des communes avec 25% de chômeurs ». 45%
du territoire est classé en zone de montagne. Le
défi est immense pour réussir à faire que 1+1 soit
plus que 2 ! Elle a aussi des atouts : c’est la 1ère
région française en termes de R & D soit 3,8% du
PIB, la 2e région pour le bio, la 1ère région viticole.
Entre l’excellence et la précarité, le maintien de
relais dans les territoires comme les départements, pour gérer finement le territoire, est indispensable. P. Mailhos a mis en avant le devoir de
fraternité avant l’égalité ou la liberté pour donner
une idée de comment l’Etat pense et déploie son
action sur le territoire. Mais tout n’est pas possible : «avant de demander à l’Etat ce qu’il peut faire
pour toi, demande toi ce que tu peux faire pour
«C
lui » a indiqué P. Mailhos en s’inspirant du célèbre
discours d’investiture de John Fitzgerald Kennedy.
Répondant à une question d’André Benhamou
sur l’optimisation des administrations dans la
nouvelle région : «Les services de l’Etat ont divisé
Choisir un nom attractif
Le nom de la région LanguedocRoussillon Midi-Pyrénées n’a pas été
dévoilé ! Un débat préalable aura bien
lieu avant la parution du décret final.
Bien choisir cette appellation est nécessaire pour créer une identité forte, qui facilite l’attractivité du territoire à l’échelle
européenne, sur laquelle les entreprises
pourront s’appuyer. Certains choix dans
le passé comme PACA que personne ne
revendique aujourd’hui n’ont pas été très
pertinents.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
et de région au Medef 31 :
mariage des extrêmes»
par deux leurs structures régionales».
En 2014 concernant l’évolution des effectifs, la
fonction publique de l’Etat se situait sur une
échelle de 100 à 92, contre 121 pour la fonction
publique régionale et 117 pour la fonction publique hospitalière.
«Dans le Finistère par exemple quand je suis arrivé, il y avait 510 personnes à la Préfecture, 4 ans
après, nous étions 430». L’Etat a fait «le job». Sur
le territoire, «On ne peut pas continuer à avoir autant de communes et de collectivités». Il faut repenser les territoires comme celui du Lauraguais.
1/3 des collectivités faute de moyens n’exercent
pas leurs compétences. La nouvelle organisation de l’Etat a tenu compte
des remarques d’un groupe d’entreprises qui ont
exprimé plusieurs doléances.
Avoir une organisation lisible, réactive, adaptée
à la réalité économique, une identité forte à travers le futur nom, des nouvelles infrastructures,
le maintien du rôle de l’Etat dans l’action économique pour toujours avoir un regard impartial et
une vision nationale.
SAVE
THE DATE
«Nous avons par exemple installé le pôle viticulture à Montpellier».
Le thème des transports, des zones blanches
constitue bien un enjeu. Pascal Mailhos rappelait
que Toulouse est avec Nice les deux grandes mé-
Lancer des expérimentations
sociales ?
Pierre-Marie Hanquiez, le président du
Medef 31 a proposé de lancer des expérimentations pour essayer de dépasser
les blocages existants dans le droit du
travail, en matière de simplification
administrative et plus largement dans
l’organisation de la société française.
«Cela suppose de créer un dialogue
entre les organisations syndicales et
patronales et le Conseil régional»
indiquait Pascal Mailhos.
tropoles les plus éloignées de
Paris ! La création de la nouvelle
région change la donne. La
Haute-Garonne et Toulouse qui
avaient l’habitude de truster le
leadership naturellement… ne
peuvent plus revendiquer ce
rôle avec 13 départements et
deux grandes métropoles.
La grande région doit être pensée globalement par exemple
pour avoir une chance de capter
les projets structurants décidés
par l’Etat en concurrence avec
les autres régions comme sur le
dossier de prothontérapie dans
le traitement du cancer.
«Il vaut mieux s’entendre entre
nous et regarder dans les dossiers les éléments qui nous unissent plutôt que ceux qui nous
divisent. L’adversaire ce n’est pas
Montpellier ».
LA GRANDE TRIBUNE 2016
du Medef 31
14 AVRIL 2016 de 9h00 à 17h00
sur le thème
La solitude du chef d’entreprise
Journée animée par Grégory CORBIÈRE, directeur régional Pelras
Au programme :
Intervention de Pierre-Marie HANQUIEZ, Président du MEDEF 31
Inauguration de la Place des Entrepreneurs
Conférence de Pierre GATTAZ, Président de MEDEF National
Témoignages de chefs d’entreprise
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
37
METIERS
ELECTRONIQUE
Le banc test du Métro
automatique de Lille sera livré en 2017
Le banc va reproduire le roulement de la rame sur le réseau avec ses phases d’accélération, de freinage…
En 2017 sera mis en service un banc de test dynamique
fourni par Spherea Test & Services sur lequel seront testées les rames du métro Val de la Métropole Européenne
de Lille.
38
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
METIERS
Par Jean-Luc BÉNÉDINI
es essais, menés en atelier après
les opérations de maintenance,
permettront de tester les systèmes
avant la remise en circulation. En
doublant la longueur des rames de 26 à 52
mètres, la piste d’essais actuelle n’aura plus
la capacité nécessaire pour mener à bien
ces essais.
Le banc va reproduire le roulement de la
rame sur le réseau avec ses phases d’accélération, de freinage à chaque station, les
arrêts d’urgence… Chaque roue sera placée
sur un tapis de roulement et l’action des
systèmes de signalisation du réseau sera
reproduite à l’identique. Le système méca-
C
nique d’entraînement comprend, pour les 4
essieux de la rame, une roue d’inertie entraînée par un moteur électrique.
Spherea s’est associée avec la société
d’ingénierie parisienne Sereme pour les
études et la réalisation de ces moyens d’essais mécaniques qui ont pris en compte la
sécurité des personnes et la limitation des
nuisances sonores. Le système-commande
du banc exploite le logiciel de simulation UTEST® développé par Spherea. Le banc
peut simuler toutes les configurations du
réseau. Ce contrat constitue une première
mondiale pour un métro sur pneumatiques.
Spherea a fortement investi pour ce
contrat de plusieurs millions d’euros, avec
l’idée de dupliquer le banc sur d’autres réseaux de métro automatique Siemens VAL
dans le monde et vers tous les réseaux
équipés par les autres constructeurs Alstom,
Bombardier, les constructeurs japonais,….
Le système mécanique a été conçu pour
s’adapter aux différentes normes des
constructeurs. En remplaçant les essais sur
une piste dédiée de plusieurs km, le banc
de test réduit l’emprise sur le foncier dans
les centres urbains, les nuisances sonores
et le coût d’entretien qui incombe aux collectivités. Ce produit fait l’objet de trois brevets.
SPHEREA TEST & SERVICES accélère la
diversification hors aéronautique
Le marché du banc d’essai pour le métro de Lille remporté fin 2015 illustre bien la nouvelle stratégie
d’ouverture et de diversification de Spherea Test & Services. Depuis le 10 juillet 2014, Airbus Group
a cédé la direction opérationnelle de cette ETI désormais gérée par une équipe de managers indépendante. Ace Management en est devenu l’actionnaire de référence (49,3%) devant Airbus Group
(33,3%), l’Irdi (14,2%) et les dirigeants (3,2%).
réée en 1965 pour développer le
banc test ATEC des commandes
de vol électriques du Concorde
puis par la suite pour la gamme
Airbus et Boeing, elle a élargi ses activités
en 1996 en intégrant l’activité test d’Aerospatiale Avions et de Sextant Avionique
avec le Rafale et le char Leclerc. Depuis
2014, la feuille de route fixe des objectifs
ambitieux.
Spherea emploie aujourd’hui 550 salariés
sur 4 sites principaux à Colomiers, Elancourt, Ulm en Allemagne, Ferndown au
Royaume-Uni pour un chiffre d’affaires de
110 M€ dont 60% à l’export auprès de 600
clients (compagnies aériennes, MRO…).
A l’horizon 2020, la cible est d’atteindre
un CA de 200 M€ dans les systèmes critiques en jouant sur trois axes. L’offre s’élargit en allant d’une stratégie produit type
ATEC, vers des solutions complètes dans la
simulation, les systèmes de test, la supervision de systèmes critiques…
Très concentrée sur l’aéronautique et la
défense qui représentent 85% des facturations, l’idée est de réduire cette part à 70%
C
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
en diversifiant les marchés dans le ferroviaire, l’énergie, l’espace.
Avec une localisation plutôt européenne,
Spherea compte s’étendre davantage à l’international en créant une base solide aux
Etats-Unis tout en renforçant la présence
en Asie et en Russie. Cette stratégie de
croissance est déjà en œuvre accompagnée
par un gros effort en R&D qui mobilise entre
5 et 7% du CA.
Avec l’ATEC Dyna Series, Spherea a développé des moyens de tests pour accompagner les montées en cadence de
calculateurs électroniques sur une base
matérielle mutualisée avec l’ATEC Séries 6.
Le logiciel U-TEST a été utilisé pour créer
une famille de banc de validation et de certification.
Ce produit a par exemple été déployé pour
valider le système de contrôle d’un train
d’atterrissage en simulation pure puis avec
tous les équipements électroniques et enfin
en intégrant des composants mécaniques.
Une famille de testeurs a été lancée pour
les systèmes d’optronique. Au Bourget
2015, Spherea avait présenté le banc d’es-
sai moteur à l’air libre dédié aux futurs moteurs de Snecma. Ce système complet (à
l’instar du banc de métro de Lille) est composé d’un pylône de 18 mètres de haut et
d’un bâtiment abritant le contrôle-commande.
En 2015 Spherea a racheté la société
Puissance Plus située à Montauban spécialisée dans l’électronique de puissance. L’objectif est d’améliorer son positionnement
sur les marchés des systèmes électriques
en forte croissance. Les principales cibles
de développement sont l’aéronautique et
l’avion plus électrique, l’énergie comme les
smartgrids et le ferroviaire.
Dans le nucléaire, la stratégie est d’accompagner le vaste plan de rénovation du
parc de centrales. Spherea fournit depuis
juillet 2014 des modules de surveillance
électronique de niveau de sûreté K3 aux
normes 2016.
Elle développe également une offre numérique qui propose une solution modulaire de gestion de crise, de supervision de
systèmes complexes et de gestion de
parc.
39
METIERS
Par Emma BAO
TRAITEMENT DES PISCINES
CORELEC a lancé une gamme d’électrolyseurs au sel
plus «techno» !
Sur un marché très concurrentiel, le traitement de l’eau des
piscines, Corelec se démarque par l’innovation et la
performance des produits assorties d’un prix compétitif. Ce
fabricant d’électrolyseurs au sel a déposé deux brevets améliorant le fonctionnement, l’efficacité énergétique et la résistance à
la corrosion du système.
Loïc Le Ravallec
Dirigeant de Corelec
Deux brevets déposés améliorant les électrolyseurs au sel.
’autre ingrédient de la réussite, c’est
la qualité du service proposé aux
«piscinistes» et installateurs. «Nous
sommes très réactifs sur les délais,
le conseil prodigué et le SAV» souligne Loïc
Le Ravallec, dirigeant de la PME en insistant également sur la formation dispensée
aux professionnels.
Pour soutenir la R&D et l’instauration de
nouveaux process, la société a bénéficié
d’un contrat d’appui de la Région et d’un financement de BPIfrance. Cet accompagnement lui a permis de lancer sur le marché
une gamme plus technologique, capable
de contrecarrer les importations en provenance de Chine ou de la zone dollar. Si bien
que Corelec a étendu son rayonnement en
national et a démarré l’exportation sur l’Europe et le Maghreb. La présence aux grands
salons internationaux continuera à booster
les ventes. Des commerciaux multicartes se
chargent de la diffusion des appareils. Une
centaine de piscinistes indépendants figurent dans le portefeuille clients.
Après une croissance de 30% du chiffre
d’affaires en 2015, un score similaire est
prévu cette année. L’intégration (suite à une
L
A REtENIR
CA 2015 : 1,7 M€
Part de l’exportation : 6 à 7%
Effectif : une douzaine de personnes
Volumes produits en 2015 :
3500 appareils de traitement de
l’eau ; 2000 coffrets électriques
40
liquidation) d’un nouveau métier, la réalisation de coffrets électriques pour piscines,
a contribué à cette augmentation de l’activité. Quant au modèle économique choisi,
la PME s’est focalisée sur la conception,
Bref historique
Au départ, la réalisation des
électrolyseurs au sel pour le traitement de l’eau des piscines, était
une activité lancée en 98 par le BE
Studelec. Ce dernier a ensuite
externalisé ce métier, ce qui a
donné naissance en 2004 à la
spin-off Corelec. Loïc Le Ravallec a
racheté l’entreprise en 2009 via un
montage LBO. Cet ancien salarié
d’Orange, rompu à l’international,
a d’abord conforté la distribution
de la gamme existante pour s’atteler dès 2013 à la R&D et mise sur le
marché de solutions aussi compétitives que performantes.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
METIERS
l’assemblage, la commercialisation/maintenance, confiant à un réseau de sous-traitants la production des pièces et
composants. La majorité des savoir-faire
sollicités (en électronique, plasturgie, thermoformage, informatique industrielle, mouliste…) proviennent de la région.
Ayant emménagé dans des locaux en propre, un bâtiment à structure bois, Corelec
dispose d’un cadre de travail optimal pour
faire face à la montée en cadence et poursuivre l’enrichissement du catalogue.
L’engouement pour cette alternative qui
évite le picotement des yeux, l’odeur de
chlore, la décoloration des tenues de
bain…ne tarit pas.
Les particuliers plébiscitent de plus en
plus les électrolyseurs au sel, des appareils
plus écologiques et aussi pratiques qu’efficaces.
Par Jean-Luc BÉNÉDINI
COMMUNICATION
VisioPM démocratise l’affichage dynamique en 3D !
L’aile de l’avion déborde de
quelques mètres de l’écran
comme les pièces qui
sortent de la machine à sous
du casino ou le logo de
l’entreprise : sans lunettes
en auto stéréoscopie, l’effet
3D est saisissant !
Thierry Sitbon a eu l’idée de
démocratiser l’utilisation
des écrans 3D en facilitant la
création des films.
Thierry Sitbon, directeur général de VisioPM devant la flight jacket avec l’écran 3D intégré.
ette solution d’affichage a été vue
pour la première fois lors du dernier salon de l’automobile à Toulouse, à Futurapolis 2015. Créé le
1er avril 2014, VisioPM vise le marché de
l’affichage dynamique sur écran utilisé partout dans les salons, les magasins, les hôtels, pour la formation, dans les agences
immobilières, de voyage…. L’image est très
naturelle, sans fatigue visuelle en évitant le
port des lunettes.
Les clients ou leur agence de communication fabriquent leurs applicatifs directement
sur le site web en une dizaine de minutes,
en associant par exemple une vidéo en 2D
avec un logo, une image et un logo… «On n’a plus besoin de faire appel à des
sociétés spécialisées dans la 3D pour réaliser un film en 3D» indique Thierry Sitbon
le directeur général. Le client peut gérer à
distance via le web son parc d’affichage en
C
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
3D. Le système est capable d’encoder automatiquement des fichiers lourds de 5 à 10
Giga.
VisioPM a conçu une flight jacket intégrée
avec un écran 3D d’un fabricant français, sa
commande automatisée, la box pour le
transfert des données vers les serveurs, piloté via un mobile, une tablette.
L’Atelier de l’évènement à Mondouzil
fournit la valise sur roulette, 120 kg au total. La réalisation d’un film en 3D de 3mn à
4mn revient à environ 300€, le client paye
à l’utilisation des moyens de calcul mis en
œuvre.
VisioPM emploie 5 salariés, une dizaine
fin 2016 avec un résultat bénéficiaire espéré. En 2018, Thierry Sitbon prévoit de 15
à 20 salariés, pour un chiffre d’affaires dans
les 3,5 M€. «Jusqu’à présent nous avons
autofinancé notre développement avec une
aide de la Région de 10k€ et d’un
41
METIERS
premier concours bancaire du Crédit
Mutuel de 100 k€ ».
VisioPM souhaite embrayer rapidement
sur l’international. Une levée de fonds est
nécessaire pour aller vite. Le seul marché
français de l’affichage dynamique pèse environ 500 M€.
L’affichage dynamique se prête bien à
l’image 3D mais jusqu’à présent la barrière
prix et le port de lunettes ont freiné son développement.
En parallèle, T. Sitbon envisage de créer
un pôle de R & D pour lancer des solutions
d’interactivité avec la manipulation des
images 3D. VisioPM a été nominée lors du
dernier Trophées les Inn’ovations de Madeeli.
Un effet saisissant sans le port de lunettes jusqu’à 20 mètres devant l’écran !
Par Mario MARTINEZ
SYSTÈMES EMbARQUÉS
8e CONGRÈS ERTS2 à Toulouse
Le congrès ERTS2 (Embedded
Real Time Soware and Systems), organisé par les trois
sociétés savantes 3AF, la SEE
et la SIA, s’est tenu pour la
huitième fois à Toulouse du
27 au 29 janvier 2016.
Rassemblant cette année
plus de 350 congressistes,
dont près de 70 experts intervenants, il est le rendez-vous
unique en Europe pour les acteurs académiques et industriels du monde des systèmes
embarqués cyber physiques
et connectés. A l’occasion de
cette 8ème édition, les thématiques mises à l’honneur et
présentées par des speakers
de haut niveau ont porté sur
l’Internet des Objets ou IoT
(Internet of Things), les techniques numériques dans l’aéronautique et l’industrie.
42
Pr. Joseph Sifakis, directeur du RiSD (Rigorous System Design Laboratory) de l’Ecole
Polytechnique Fédérale de Lausanne et co-Pdt du congrès ERTS2.© MJP-3AF)
omme le soulignait le Prof. Joseph Sifakis, les systèmes informatiques embarqués ont été au
cœur du développement des secteurs des télécommunications et de l’intégration numérique depuis trente ans, mais
récemment leur rôle déterminant s’est
considérablement élargi à tous les secteurs
de l’industrie et des services. Le même
dispositif peut être utilisé pour téléphoner,
C
regarder la TV, envoyer des messages,
jouer, surveiller sa santé. D’autre part, les
performances de l’IoT sont telles, que les
personnes, les systèmes et les objets peuvent communiquer et interagir entre eux de
façon complètement nouvelle. Nous allons
lentement mais inexorablement vers une
unification des infrastructures de réseaux,
rassemblant les réseaux de télécommunication, l’Internet, les réseaux industriels et
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
METIERS
domestiques. Nous avons la possibilité de
mesurer et observer presque tout, ce qui
devrait nous permettre de répondre rapidement et précisément aux changements, en
prédisant les évènements et en optimisant
nos ressources. Cependant, avant d’atteindre ce «réseau neuronal global et universel», il est admis aujourd’hui que trois
barrages doivent être franchis : le manque
de sécurité des réseaux informatiques, un
temps de latence sur Internet non garanti
et une normalisation insuffisante en ce domaine.
Pour Éric Bantegnie, pilote du plan «Nouvelle France Industrielle : Systèmes et Logiciels Embarqués» et vice-président
d’ANSYS, le chiffre d’affaires du secteur de
l’intelligence embarquée en France devrait
passer de 10 milliards d’euros aujourd’hui
à 83 milliards en 2017. Le plan français
«Confiance Numérique» incorpore trois axes
prioritaires de développement : l’émergence d’une plateforme européenne de
systèmes d’exploitation ; la mise au point
de processeurs multi-cœur puissants, sûrs
et fiables ; la simulation des systèmes cyber
physiques. C’est un domaine où l’Europe
compte de nombreux leaders mondiaux
dans la plupart des secteurs et les défis qui
s’offrent à eux vont stimuler cette industrie
pour quelques décennies encore.
Alexandre Corjon, vice- président ingénierie alliance des systèmes Renault-Nissan,
affirme, quant à lui, que le secteur automobile est en train de vivre une véritable révolution : véhicule autonome, connecté,
électrique. Toutes ces transformations technologiques sont supportées et pilotées par
L’équipe organisatrice constituée des membres des sociétés savantes 3AF (Association aéronautique et
astronautique de France), la SEE (Sté de l’électricité, de l’électronique et des technologies de l’informatin
et de la communication) et la SIA (Sté des ingénieurs de l’automobile).
les systèmes embarqués (freinage, assistance au conducteur, sûreté active et passive, etc…). Aujourd’hui, les systèmes
embarqués représentent 20% de la valeur
d’un véhicule et ce pourcentage va continuer d’augmenter jusqu’à 60% d’ici 2020.
Les calculateurs traditionnels qui servaient
à piloter les tableaux de bord et le contrôle
moteur avec peu de puissance et peu de
mémoire seront remplacés par des calculateurs mille fois plus puissants, pour rendre
le véhicule autonome. Ainsi il pourra décider par lui-même de sa direction et son
comportement dans la circulation, grâce à
des notions d’intelligence artificielle assurées par des calculateurs dont la sécurité et
Le robot twirtee
Le robot Twirtee (three weeled integrated
rover test bench for engineering evaluation – Methods & Tools) était exposé à
ERTS2 sur le stand de l’IRT Saint-Exupéry.
Equipé d’une caméra et de capteurs, Twirtee est un démonstrateur qui peut se déplacer sur des trajets prédéfinis par une
station à laquelle il est relié par GPS indoor.
Son architecture est simple tout en étant
représentative de celle des domaines de
l’aéronautique, de l’espace et du transport. Son rôle consiste à vérifier les
logiciels de simulation permettant de valider formellement les logiciels
embarqués, conformément aux normes en vigueur. Grâce à ces logiciels
de simulation, une certification plus rapide et plus sûre peut être obtenue
pour les systèmes embarqués qui ont de fortes exigences en termes de
sécurité, sûreté de fonctionnement et certification. Twirtee est réalisé dans
le cadre du projet INGEQUIP auquel participent de nombreux partenaires
académiques et industriels de la région toulousaine.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
la fiabilité seront prioritaires. Le développement du véhicule autonome va obliger
l’ensemble des professionnels à certifier
toutes les lois de contrôle lui permettant de
se déplacer seul. Les données récoltées par
les nombreux capteurs pourront être exploitées pour individualiser le véhicule avec
des algorithmes de «machine learning»,
permettant ainsi de caractériser l’usager
pour adapter le véhicule à ses besoins.
D’après François Neumann, directeur de la
recherche et de la technologie à Safran
Electronics, l’IoT et l’Aéronautique peuvent
s’enrichir mutuellement, malgré leurs différences. L’IoT apporte des technologies économiques, efficaces et autonomes qui
peuvent être intégrées dans un avion afin
de fournir de nouveaux services (pronostic,
entretien…).
A l’inverse, la culture aéronautique de l’excellence dans le développement des logiciels certifiés peut apporter de la robustesse
à l’IoT et plus particulièrement améliorer les
aspects liés à la sécurité et à la sûreté. Enfin
le bilan des parts de marché des systèmes
embarqués est éloquent : sur un total de
153 B$, l’automobile représente 18%, l’aéronautique quelques % seulement, le reste
du marché étant utilisé par les jeux, le multimedia et l’IoT.
Durant les prochaines années, les acteurs
de la filière des systèmes embarqués mettront l’accent sur la sécurité, la sûreté de
fonctionnement, la puissance des microprocesseurs et la miniaturisation des capteurs,
pour pleinement réaliser les projets ambitieux en cours.
Cette recherche est une opportunité pour
les PME innovantes de collaborer avec les
grands groupes industriels de la filière.
43
METIERS
Par Emma BAO
INNOVATION
EHTech : accélérer les ventes du récupérateur de
chaleur de douches
Le récupérateur de chaleur
des eaux usées de douches
mis au point par EHTech est
d’après ses concepteurs, le
plus performant du marché.
Il permet de récupérer
71% de la chaleur en
pré-chauffant l’eau du
chauffe-eau. Cette entreprise est hébergée dans la
pépinière de Théogone au
Parc du Canal de RamonvilleSt-Agne. Les salons de
coiffure, les hôtels, les
particuliers… la cible est
très large.
De g. à d. : Thomas Ricou, Hugo Durou et Nadège Claeys.
’idée a germé en 2009 lors d’un séjour ski d’un groupe d’étudiants
(dont les trois fondateurs de l’entreprise) dans un gîte des Pyrénées
dont le chauffe-eau était incapable d’apporter l’eau chaude à tous.
L’entreprise a été créée la même année
par des ingénieurs et doctorants en physique avec l’ambition de concevoir un récupérateur le plus performant du marché.
Une première phase commerciale est lancée sans grand succès auprès du grand public. En 2011, EHTech, change de cap et
signe un 1er contrat de cession de licence
avec un industriel, KP1. Ce fabricant de systèmes constructifs en béton facilite l’intégration du récupérateur en vide sanitaire
dans les planchers des maisons. Depuis,
une centaine de maisons ont été équipées.
En mai 2015, EHTech a signé un contrat de
licence avec Atlantic pour le marché individuel, le leader du chauffe-eau en France,
réalisant un CA d’1,3Md€.
Un autre contrat est en en cours avec une
nouvelle entreprise, Aliaxis du groupe Nicoll. Dans une spécialité où 142 brevets ont
déjà été déposés dans le monde, la technologie d’EHTech a réussi à séduire ces industriels qui ont fait le tri parmi les offres
existantes. «Nous avons 6 brevets dont
trois sur le système de nettoyage. Obox,
notre système de récupération a obtenu les
L
Retour sur investissement
rapide
Compacité et efficacité, EHTech
se démarque par rapport aux
systèmes concurrents. Sur le site
internet, l’entreprise affiche le
montant des économies réalisées
avec un prix public de 998€ TTC.
Le retour sur investissement diffère selon les utilisations, entre
deux et trois ans pour les salons
de coiffure, en dessous de deux
ans pour l’hôtellerie, entre 4 à 5
ans pour les particuliers variant
avec la taille du ménage. Les
systèmes de chauffage voient leur
durée de vie augmentée. Aux
économies d’énergie s’ajoutent
pour les salons de coiffure, la
possibilité de récupérer de la
place en évitant l’installation de
plusieurs chauffe-eau, pour les
hôteliers, la récupération de la
chaleur offre davantage de
garantie de bon fonctionnement.
44
meilleures performances jamais mesurées
par le CSTB» indique Hugo Durou, le président de l’entreprise. Parmi les plus discriminants, les tests du procédé réalisés en
salon de coiffure depuis 4 ans sont positifs
avec la tenue à l’encrassement (cheveux,
shampoing…). Le récupérateur de chaleur
comprend un échangeur à plaque acheté à
l’extérieur et le système de nettoyage automatique programmable.
7 ans après son lancement, EHTech aborde
une nouvelle étape en 2016. Elle va chercher à accélérer les rentrées de cash en
maîtrisant plus directement son destin
commercial.
Six brevets dont 3 sur le système de nettoyage.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
METIERS
Une levée de fonds d’environ 600 k€ est
recherchée. H. Durou évoque trois initiatives. Pour équiper le marché de l’hôtellerie
française, EHTech prévoit de vendre en direct. En Grande-Bretagne qui représente le
plus gros potentiel en Europe, les ventes
seront confiées à un distributeur local. La 3e
initiative est d’aller sur le marché US. L’intégration de systèmes de récupération pose
peu de problèmes avec la prédominance de
maisons hors sol et un marché du bricolage
très largement développé. «Le but au départ
c’est d’arriver à pénétrer le marché US sur
quelques agglomérations».
Par Rémi ALQUIER
AgROALIMENTAIRE
Groupe POULT : ce tout petit supplément d’âme
Le groupe Poult est toujours
une fabrique à biscuits.
Au sommet de l’innovation
managériale depuis
quelques années, le groupe
Poult, 200 M€ en 2015, est
plus que jamais au rang des
soldats qui luttent sur leur
champ de bataille.
Sauf qu’en 7 ans de transformations, le groupe est
devenu agile, innovant et
fonce à toute allure dans
l’ère du numérique. Armé
pour relever les défis du
moment, y compris ceux
dont il n’a pas encore
connaissance. Explications.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
Philippe Armanet, animateur Supply Chain et projets industriels du groupe Poult.
n 2008, Carlos Verkaeren Président
Directeur Général du groupe Poult
décide de mettre fin à l’existence de
son comité de direction, de supprimer le management par objectifs et de remettre les décisions opérationnelles dans
de petits groupes pluridisciplinaires et autonomes, où participent tous les niveaux de
l’entreprise. Leur seule mission est de «faire
mieux que l’année précédente», dans un
«métier de centimier, où on regarde le troisième chiffre après la virgule» selon Philippe Armanet. Ce dernier, ex-Directeur
Industriel aujourd’hui Animateur Supply
Chain et Projets Industriels, confie que la
transition est un long chemin, parfois compliqué : départs de ceux qui avaient perdu
leurs repères, formation de ceux qui voulaient bien mais manquaient de connaissances, accompagnement de ceux qui
adhéraient mais ne savaient pas comment.
De cette aventure démarrant par un
chaos, les Poult ressortent renforcés avec
l’idée que l’entreprise du futur se doit d’être
en phase avec l’Homme.
En 2015 chez Poult, on ne parle pas emploi mais employabilité, pas objectifs mais
progrès permanent, et sens de l’action plutôt que comment faire. Pour autant la so-
E
ciété a les mêmes problèmes que les autres : penser sa stratégie, structurer son action, garder ses cadres, progresser en
permanence, répondre aux actionnaires,
trouver de nouveaux marchés, etc..
Mais l’état d’esprit des salariés, le chemin
personnel qu’ils ont parcouru, les principes
d’amélioration continue et de création de
valeur ancrés au plus profond de chacun
d’eux, donnent une grande confiance en la
capacité de l’organisation à relever les défis
mieux que les autres. Faire mieux que son
compétiteur, voilà ce qui détermine la position durable du groupe Poult. Et les enjeux
sont là : marché mondialisé, en contraction,
innovation permanente, disruption. D’autres
encore sont à peine entrevus : effondrement
possible de la chaîne aval, concepts d’usine
du futur révolutionnant les pratiques industrielles. Mais avoir un peu plus de capacités
que les autres, être un peu plus agile, ne pas
avoir peur d’inventer son métier, se reconfigurer aisément, voilà les vrais atouts créés
par cette révolution managériale.
Ce trésor, cultivé comme un jardin, est celui qui permettra au soldat Poult de faire un
peu mieux que les autres. Et c’est comme
cela que se gagnent les batailles difficiles.
Avec un supplément d’âme.
45
METIERS
Par Emma BAO
bÂTIMENT
LE BELVÉDÈRE : inauguration du nouveau rez-dechaussée et bientôt d’une terrasse panoramique au
restaurant du 8e étage !
Immeuble avant-gardiste typique du mouvement moderne des
années 70, époque de Candilis, Le Belvédère incarne un nouveau concept architectural avec son étagement en gradins et
jardinières intégrées, un rez-de-chaussée donnant sur un parvis
extérieur, une savante alliance du verre et du béton avec de
grandes baies vitrées éclairant l’ensemble des bureaux…
i la construction était audacieuse,
sa finalité était aussi originale avec
la concentration sur un même lieu
des principales organisations professionnelles : le bâtiment et travaux publics, la métallurgie, le Medef, la chimie, les
experts-comptables et commissaires aux
comptes…Cette ensemble immobilier a renforcé aussi sa vocation économique au fil
des années avec la présence de l’agence
d’urbanisme (AUAT), le SMEAT (Syndicat
mixte d’étude de l’agglomération toulousaine), le groupe Ciléo Habitat, Madeeli
(agence de développement économique de
la région)…et bientôt l’installation de nouveaux services de la collectivité LRMP (la Direction agriculture-alimentation-espace
rural et la mission études prospective & évaluation). Plus d’une trentaine d’acteurs sont
basés au Belvédère qui dispose de 12 800
m2 de bureaux mais aussi de trois niveaux
de parkings couverts en sous-sol. Un restaurant panoramique, un amphithéâtre de
200 places et plusieurs salles de réunions
sont dédiés aux occupants mais aussi à
toutes les entreprises qui souhaitent y organiser des manifestations professionnelles.
Des travaux de rénovation successifs mettent au goût du jour mais aussi en sécurité
et plus grand confort cet ensemble de 8
étages avec vue sur la Garonne, la piscine
municipale, le stadium et tout le cœur historique de Toulouse. Un panorama à 360°
que l’on pourra apprécier depuis la nouvelle
terrasse (140 m2, aménagée ce printemps)
qui sera exploitée par le restaurant la Table
du Belvédère situé au 8e étage. Le grand public pour des repas et des cocktails, les organisateurs d’événements…profiteront de
ce mirador sur la ville(1) qui devrait être opérationnel pour l’UEFA Euro 2016.
Depuis le lifting en profondeur réalisé suite
S
Christian Vandewalle,
Président de la MAGPIT qui gère
la copropriété de l’immeuble.
A REtENIR
Le Belvédère est habilité à
accueillir 1500 personnes.
35 entités établies au sein de
l’immeuble.
500 personnes y travaillent.
Un restaurant au 8 e étage La
Table du Belvédère avec ses formules bistrot.
Plusieurs salles de réunion en
rez-de-chaussée ainsi que
l’Amphi Toulouse Garonne de
200 places proposés à la location
à tout public désireux d’organiser
des réunions professionnelles.
Budget pour les charges 2016 :
500 000 €.
46
à l’explosion AZF qui a brisé de nombreux
vitrages, les chantiers de réhabilitation se
sont succédé. Parmi les derniers en date, on
peut citer l’Amphi Toulouse Garonne qui accueille une moyenne annuelle de 150 manifestations et l’inauguration en janvier du
nouveau rez-de-chaussée et hall d’accueil
entièrement relookés(2).
Le pilotage de cet énorme paquebot est
assuré par MAGPIT, qui a mandat de syndic
pour gérer la copropriété de l’immeuble.
Cette société dont le principal associé est la
Fédération départementale du bâtiment et
travaux publics de la Haute-Garonne, détentrice à 53% du bâtiment, intervient dans
sa mission de syndic bénévole pour le
compte des autres propriétaires. « Nous
poursuivons la requalification du Belvédère
avec plusieurs projets programmés comme
la finalisation de l’accessibilité au public
handicapé, la mise en avant des terrasses
en tant qu’espaces de convivialité, la réhabilitation de 440 m2 de bureaux libérés par
le GIRPEH » souligne Christian Vandewalle,
président de MAGPIT en évoquant la diversité des styles d’aménagements coexistant
au sein de l’édifice : bureaux cloisonnés, organisations en open space, immenses salles
de réunion de 50 places…Une diversité intérieure qui fait toute la richesse de cette
construction en constante évolution et
unique en son genre. N’oublions pas qu’elle
a été bâtie à une époque où l’on n’était pas
avare sur les hauteurs de plafonds, les m2
de bureaux, l’ampleur et la quantité d’ouvertures !
(1) : L’accès à la terrasse se fera par le hall ou via le
parking visiteurs.
(2) : Réaménagement des espaces pour accueillir des
services de la Région et la Compagnie régionale des
Commissaires aux Comptes.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
RESSOURCES HUMAINES
EMPLOI FORMATION
FORMATION
6e SEMAINE DE L’INDUSTRIE : «Plongez au coeur de
l’innovation»
L’UIMM Midi-Pyrénées du
17 au 19 mars va créer l’évènement face au Muséum
d’histoire naturelle, allées
Jules Guesde à Toulouse
pour la 6e édition de la
Semaine de l’industrie.
Un showroom mettra en
avant la révolution des
technologies et du numérique en cours dans le
secteur industriel. Son
objectif : faire découvrir au
plus grand nombre l’industrie du futur (l’automatisation, la robotique, la
fabrication additive, l’usine
connectée,…).
Un univers technologique qui plaît aux jeunes.
n chapiteau sera dressé et des
stands sur près de 500 m2 pour
accueillir l’exposition avec tous
les partenaires(1) de la manifestation. L’UIMM cherche à séduire les jeunes,
leurs familles, les personnes à la recherche
d’un emploi, les prescripteurs de l’orientation, en leur montrant toute la diversité des
métiers industriels et le potentiel d’emploi,
en essayant de casser les clichés.
U
Cette année le fil conducteur c’est «Plongez au cœur de l’innovation». Une dizaine
d’entreprises seront présentes dont Airbus,
ATR, Aubert & Duval, Continental, Microturbo, eMotion Tech, Metronome Technologies, LTrott, NXP, Excent…
Chacune expliquera l’intérêt des métiers,
la face cachée de l’innovation avec le processus nécessaire pour innover en maîtrisant la mécanique, l’électronique,
Les autres actions durant la semaine de l’industrie
• Une «Immersion en entreprise» destinée aux enseignants et aux
conseillers d’orientation.
• «Classe en entreprise : 3 jours au cœur de l’entreprise». Des cours
orientés vers les activités de l’entreprise seront dispensés en salle de
réunion. Pour une meilleure cohérence entre les cours enseignés et le
monde de l’entreprise, les professeurs réaliseront leur cours au sein de
l’entreprise. En anglais, par exemple, le professeur utilisera une fiche
technique de l’entreprise rédigée dans cette langue qui servira de support pour le cours. Les élèves vont également se transformer le temps
d’une enquête métier en véritables détectives. Ils suivront des professionnels, les questionneront, et récolteront des informations dans le but
de découvrir leurs métiers et d’en apprendre plus sur leurs formations et
sur leur quotidien. La restitution de cette expérience sera organisée lors
d’une journée festive avec une remise de prix.
• Des «Ateliers» à destination des professionnels qui permettent de
réfléchir sur des thématiques liées aux industries technologiques,
comme l’innovation ou les objets connectés.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
47
EMPLOI FORMATION
RESSOURCES HUMAINES
FORMATION PROFESSIONNELLE
LA FORMATION PROFESSIONNELLE
à l’Université d’hiver
Imprimante 3D.
l’informatique à l’instar du fabricant de
trottinette électrique LTrot, de lecteurs de
CD et lecteurs réseaux Métronome Technologie, d’eMotion Tech avec ses imprimantes
3D…Un serious game, des lunettes 3D, des
drones, un foodtruck… un univers qui parle
aux jeunes sera sur place.
Des ingénieurs de la compagnie La Machine seront présents pour faire découvrir
les entrailles d’une machine de spectacle !
De la conception à la réalisation, de multiples métiers y sont représentés, du spectacle aux métiers d’art en passant par
l’industrie et les technologies de pointe.
Une démarche ludique et pédagogique pour
sensibiliser les jeunes et les guider vers les
compétences de demain.
Il y a également un espace dédié à la formation et aux perspectives d’emploi avec le
Pôle Formation des Industries Technologiques, 3IL, le CESI, l’ICAM. L’UIMM attend
des milliers de jeunes qui viendront notamment dans le cadre de visites scolaires.
Jean-Luc BÉNÉDINI
(1) La Direccte Midi-Pyrénées, la Région Midi-Pyrénées,
Toulouse Métropole, la Mairie de Toulouse, la CCIT, Pôle
Emploi, le GIFAS, TOMPASSE.
28 actions en Midi-Pyrénées
28 actions sont organisées sur la
région Midi-Pyrénées dont un
grand nombre de visites d’entreprises mais également des immersions en entreprise, des classes en
entreprise ainsi que des conférences.
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Le Groupement des acteurs et responsables de la formation (GARF) Midi-Pyrénées.
a formation professionnelle en hiver,
c’est à Biarritz, tous les 2 ans que
cela se passe. C’est pour tous les
partenaires de la formation dont le
GARF(1) et certains de ses adhérents, l’occasion de rencontres, de débats, et
d’échanges d’informations. On y croise tous
les acteurs de la formation professionnelle
continue.
On y a vu la Ministre, la majeure partie des
OPCA dont l’Opcalia. C’est le rendez-vous
des partenaires sociaux. On y croise tous les
chefs de file des négociations nationales en
la matière. Ils ont tenu une table ronde.
Comme l’université est aussi bien consacrée aux partenaires sociaux, qu’aux organismes de formation ou aux entreprises,
L
quoi de plus normal que le GARF Midi-Pyrénées ait participé à un atelier consacré
aux entreprises intitulé «Employeurs, Salariés tous acteurs ? Tous responsables ?».
Pour l’aéroport Toulouse-Blagnac, Cathy
Hervy a insisté sur le rôle déclencheur en
matière de sensibilisation des salariés que
constitue l’entretien professionnel.
ATB, a mené depuis 2015, en la matière,
une politique exigeante et réfléchie. Tous
les salariés ont bénéficié de l’entretien réalisé avec les services RH.
«Pour le CNES, compte tenu de la spécificité
de l’activité et donc des salariés (80 % sont
ingénieurs et ont de BAC+5 à BAC+8), le
réflexe formation est inscrit dans les gènes»
constatait J.P Miqueu. Mais l’enjeu est de
«Un nouveau regard pour
anticiper»
Les entreprises sont loin de tout ce qui
se passe en amont du plan de formation, et, des contrats par alternance.
C’est une découverte intéressante que
Cathy Hervy , responsable formation comde prendre du recul ; mais, il est regretpétences à l’Aéroport Toulouse-Blagnac
table qu’il y ait eu aussi peu d’entreprises, alors qu’elles sont au centre des débats.
Qu’en retenir :
Nous avons un devoir de veille, d’anticipation... Il faut rapidement prendre
en compte les nouvelle formes de travail, le digital, les MOCS, l’achat de
licence. Il y va de l’évolution de nos entreprises.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
RESSOURCES HUMAINES
EMPLOI FORMATION
mieux mobiliser les managers dans le choix
de la formation et surtout de les mobiliser
avec une vision à long et moyen terme.
C’est ce à quoi le responsable de la formation s’est attaché auprès des managers, des
chefs de service, chefs de projets. Le plan
de formation, oui mais pas dans l’urgence.
C’est le chantier de l’année, concluait J.P
Miqueu.
Autre expérience présentée par le GARF,
celle d’une initiative conjointe entre le
FONGECIF, l’APEC et le GARF face aux attentes des entreprises sur le CEP, sur les
nouvelles mesures : que faire avec le CEP ?
Comment articuler le CPF et le CIF ?
Cette initiative déjà unique en France s’est
démultipliée à la demande des entreprises
par une présentation de l’offre de service
du FONGECIF Midi-Pyrénées au sein des
entreprises volontaires, elle se poursuit en
2016.
La conclusion de ces 3 jours a été faite par
Mme Carine Chevrier, la nouvelle déléguée
générale à l’emploi et à la formation professionnelle.
Les réunions gARf Midi-Pyrénées 2016
• Mercredi 23 mars 2016 à 8h30 au Fongecif Midi-Pyrénées : retour d'expérience sur la mise en place du CEP dans les entreprises avec le Fongecif MidiPyrénées et l'APEC.
• Mardi 26 avril 2016 à 18h00 à l’Immeuble le Belvédère à Toulouse : les financements de la formation : tour de table sur le CPF, intervention des nouveaux services du Conseil Régional ?
• Mardi 24 mai 2016 à 18h00 avec l'ANDRH : un état du CPF un an après
avec la question sous-jacente «Comment récupérer ses billes ?» le CPF et les
OPCA, le CPF et le Fongecif.
• Vendredi 10 juin 2016 à l’Aéroport de Toulouse-Blagnac : la loi Rebsamen
et le dialogue social : quel impact pour les responsables de formation ? Dans
la consultation des IRP, dans la rédaction du bilan social
• Septembre - octobre à l’Aéroport de Toulouse-Blagnac : les filières et les
parcours de formation dans nos entreprises pour construire des passerelles
métiers : Parcours professionnalisants, CQP, Formation au poste de travail...
• Décembre au Fongecif Midi-Pyrénées : la démarche qualité en formation :
Quelle utilisation fait-on des référentiels qualité ? La certification des départements formation ?...? Comment gérer l'accroissement de ces démarches au
sein du nos services formation ?
➢ Nota bene : Le groupe de travail sur les entretiens professionnels poursuit
ses travaux. Une réunion bilan intermédiaire est prévue.
(1) GARF : Groupement des acteurs et des responsables
de formation en entreprise. L’association Midi-Pyrénées
réunit 50 membres.
Inauguration du nouveau campus ISAE-SUPAERO
Le numérique
Jean-Paul Miqueu, responsable
formation au Cnes Toulouse.
«L’intérêt c’est la visibilité sur tous les
acteurs de la formation. Mieux comprendre le contexte au sens le plus
large. On ne connaît que l’intérieur de
l’entreprise. L’université manquait
quand même un peu d’échanges de
pratiques.
A retenir : tout ce qui tourne autour de
la digitalisation (mooc, spooc, e-learning...), comment le décliner en interne ?»
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016
Créé en 2007 à partir des deux écoles d’ingénieurs aéronautiques SUPAERO et ENSICA toutes deux installées à Toulouse,
L’ISAE-SUPAERO a inauguré le 13 janvier
2016 son nouveau campus, qui rassemble
désormais sur le même site de Rangueil
l’ensemble des personnels, des enseignants chercheurs et des élèves
jusqu’alors répartis sur 2 campus dont
Inauguration du campus par Laurent Colletcelui de l’ENSICA à Jolimont.
Billon, DG pour l’armement, en présence
Lancé concrètement en 2009 avec le sou- d’Hélène Bernard, rectrice de l’Académie de
tien du ministère de la Défense (budget Toulouse, Lionel de la Sayette et Olivier Lesbre,
respectivementPdt du CA et DGde l’ISAEd’investissement de 60 M€) le projet s’est
SUPAERO.
concrétisé par la construction d’un nouveau bâtiment d’enseignement (comprenant un nouvel amphithéâtre et des
salles d’enseignement numériques modernisées) ainsi qu’un pôle mécanique
et la rénovation du pôle « «enseignement physique et systèmes ». La capacité
d’hébergement des résidences étudiantes a été doublée pour atteindre un
millier de logements. Le même jour, L’Ecole polytechnique signait une
convention de partenariat stratégique avec l’ISAE-SUPAERO afin de renforcer
leur collaboration en matière de recherche, formation et entreprenariat.
Comme le soulignait Laurent Collet-Billon, délégué général pour l’Armement,
présent à l’inauguration, ces fusions et partenariats d’écoles d’ingénieurs ont
pour but d’accroître leur compétitivité et leur attractivité internationales.
Deux conventions de mécénat ont également été signées avec deux industriels majeurs et la Fondation ISAE-SUPAERO : l’une avec Dassault-Aviation
sur une chaire d’enseignement et de recherche sur le thème de «l’architecture
de systèmes aériens avec l’homme dans la boucle» l’autre avec Thales sur une
chaire d’enseignement sur le thème de «l’architecture et l’ingénierie des
systèmes embarqués».
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RESSOURCES HUMAINES
DROIT SOCIAL – DÉSINTOXICATION
AUDIENCES SOLENNELLES A FOIX ET SAINT-gAUDENS
LES PRUD’HOMMES : réformes utiles ou inutiles ?
es audiences solennelles de rentrée
des conseils de prud’hommes sont
les premières à se tenir alors que la
loi Macron et notamment son volet
prud’homal sont en vigueur ; au demeurant,
les décrets d’application tant attendus dès
l’automne n’étaient pas encore publiés à la
date des audiences et ne le sont pas encore
à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Ce volet prud’homal nous a toujours inquiétés ; il sous-entend en effet que les conseillers prud’hommes ne sont pas vraiment
qualifiés pour rendre la justice du travail et
qu’ils doivent être placés plus fréquemment
sous la tutelle intellectuelle et morale des
magistrats de carrière notamment par un
recours élargi au juge départiteur. De plus,
la loi veut accélérer la procédure à travers
divers artifices dont il reste à démontrer
l’efficacité. Dans leurs discours, les présidente et président employeurs des conseils
de Saint-Gaudens (19 janvier 2016) et de
Foix (29 janvier 2016) ont fait quelques observations pertinentes.
L
Pourquoi faire simple quand on
peut faire compliqué ?
Christelle Roubardeau, nouvelle présidente employeur à Saint-Gaudens, proclame :
«“Accélérer et simplifier“ : voici l’objectif
ambitieux poursuivi par cette loi et le décret
d’application dont on attend encore la publication pourtant annoncée en octobre
2015.
On ne peut cependant que constater que
les dispositions du projet complexifient singulièrement la procédure prud’homale.
Pourquoi à une question simple, le législateur nous propose-t’il une solution aussi
complexe ?
A titre d’exemple, le justiciable pourra solliciter que son affaire soit entendue non pas
par le seul bureau de jugement à quatre
mais par trois différentes formes de bureau : le bureau de jugement restreint (2
conseillers), le bureau de jugement écheviné présidé par le juge départiteur ou le
bureau de jugement en formation complète
dite de droit commun ; sans compter que le
BC (bureau de conciliation) désormais BCO
(bureau de conciliation et d’orientation)
pourra se transformer en bureau de jugement. »
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Philippe Terride, président employeur de
Foix, précise :
«L'affaire pourra désormais être directement renvoyée devant le juge professionnel
par le bureau de conciliation et d’orientation soit à la demande des parties, soit, je
cite, "si la nature de l'affaire le justifie"…
La mise en place, dès la conciliation, d’un
bureau de jugement avec un juge professionnel constitue assurément un tremplin
vers l’échevinage et présente un risque
inacceptable d’atteinte à l’autonomie du
conseiller prud’homme dans son pouvoir de
décision… »
Philippe Terride s’interroge sur «la question de savoir en quoi le recours à un juge
départiteur pourrait accélérer la procédure.
Le renvoi direct devant un BJ (bureau de
jugement) à 5 qui serait décidé en considération de la nature de l'affaire… suppose,
que les conseillers prud’hommes estiment,
d'office serait-on tenté de rajouter, que la
difficulté de la problématique juridique qui
leur est soumise ou que l'ampleur des demandes qui leur sont présentées sont telles
qu'eux-mêmes ou leurs pairs seraient incapables d'apporter une réponse motivée en
droit et que seul un juge professionnel -par
ailleurs non spécialisé en droit du travail et
totalement hermétique aux vicissitudes de
la vie en entreprise- en serait capable.
Dès lors, que devrait-on penser de ces
conseillers prud’hommes qui décideraient,
sans même connaître le fond de l’affaire
puisque nous ne sommes encore ici qu'en
BCO, que l’affaire en question est trop complexe pour eux au point qu’ils devraient illico s'en "auto-dessaisir" ; pour ma part, je
ne pourrais que les inciter à abandonner
sur le champ cette fonction et cette médaille
visiblement trop lourdes à porter. »
Saint-gaudens encadre les radiations
En revanche, les conseillers prud’hommes
responsables peuvent sans cesse améliorer
leur fonctionnement. Relevons, à cet égard,
un passage très intéressant du discours de
Christelle Roubardeau :
«Notre conseil n’a pas attendu la loi Macron pour utiliser les ressorts procéduraux
existants. Nous mettons déjà en pratique
des règles précises tendant à réduire les
délais d’écoulement des affaires.
Christelle Roubardeau, présidente du conseil de
prud’hommes de Saint-Gaudens.
En effet, depuis déjà quelques années,
dès la phase de conciliation, nous mettons
en garde les parties sur le respect du calendrier de procédure dans les échanges
de pièces et conclusions, en impartissant à
chacun des délais suffisants ; en leur indiquant également, et très clairement, que
notre conseil, après avoir accordé un renvoi, assortit le suivant du caractère péremptoire ; en n’hésitant pas à radier les affaires
pour lesquelles les parties ne sont pas diligentes.
Plus encore, nous avons décidé cette année, à l’occasion de notre assemblée générale, d’assortir la réintroduction des affaires
suite à radiation, de certaines conditions en
termes de délai, de justifications et de communication de pièces et conclusions. Une
ordonnance de réinscription au rôle,
constatant l’accomplissement des diligences, sera prise par président ou le viceprésident de la section. »
Voilà bien une réforme utile à l’initiative
des conseillers prud’hommes eux-mêmes,
qui améliorera le fonctionnement de la justice contrairement aux législations récentes.
Entreprises Midi-Pyrénées
Mars 2016

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