Viticulture : La météo de mai a retardé la floraison de

Transcription

Viticulture : La météo de mai a retardé la floraison de
Viticulture : La météo de mai a retardé la floraison de la vigne
Pas de vendanges précoces
Avec la météo pourrie de mai qui a ralenti la croissance de la vigne, les vendanges
n’auront pas d’avance cette année en Alsace.
Le mois de mai nous a fait peur : trop de pluies, des températures trop fraîches. Les gens ont eu du mal
à traiter à cause de l’humidité et des grands coups de vents. Avec les précipitations du mois dernier,
les vignerons redoutaient les attaques de mildiou et d’oïdium. Mais le froid les a tuées dans l’œuf.
Retour à une année normale
Depuis une semaine, avec le retour en force du soleil, la nature est en train de rattraper son retard. La floraison a
démarré timidement dans les chardonnays et les pinots, cépages les plus précoces, avec une bonne quinzaine de
jours de retard par rapport à la moyenne de la dernière décennie.
C’est plus tard que dans les années 2002-2010, mais on est dans une situation normale pour le cycle végétatif de
la vigne. Rien d’alarmant donc. Frédéric Schwaertzler, conseiller à la chambre d’agriculture, parle du retour à
« une année normale ». Et le cycle viticole obéit à des principes ancestraux : un dicton alsacien dit que la vigne
fleurit à la Saint-Jean (le 24 juin). Un simple calcul permet de fixer la date de la récolte : « environ 100 jours après
la floraison ».
Cette année, le ban des vendanges ne s’ouvrira pas avant fin septembre-début octobre. Les viticulteurs ne s’en
plaindront pas. Ils devraient pouvoir souffler un peu après la Foire aux Vins sans devoir enchaîner directement sur
la préparation de la campagne comme ce fut le cas en 2011, où les crémants ont été rentrés fin août et les autres
cépages début septembre. Frédéric Schwaertzler trouve des similitudes avec l’année 1983 qui avait elle aussi
été bien arrosée en mai avec des températures très fraîches », et avait donné un millésime exceptionnel.
Hormis l’épouvantable mois de mai, l’état sanitaire du vignoble ne suscite pas de grosses angoisses jusque-là.
Jacques Stentz évoque « une très belle sortie de vigne » épargnée par le gel d’hiver et de printemps,
et des bourgeons qui n’ont pas subi d’attaques de prédateurs comme la cochenille. Aujourd’hui, la vigne bien
hydratée n’a pas besoin de grand-chose, sinon de soleil.
Une période sous haute vigilance
Mais la floraison est aussi la période « la plus sensible ». « C’est là que tout va se jouer », dit Frédéric
Schwaertzler. Durant cette période de 15 jours-trois semaines, les viticulteurs doivent redoubler de vigilance.
« Actuellement, on est sur le pied de guerre. Tout doit être fait en même temps. Il faut resserrer les cadences des
traitements : la vigne pousse très vite, de 5 à 10 cm par jour, selon les cépages, car les sols sont gorgés d’eau »,
explique Jacques Stentz, occupé à des travaux de palissage dans une parcelle de chardonnay dans la Harth.
« Le temps est idéal. La vigne aime la chaleur ». Le fait qu’elle prenne son temps présente des avantages.
« Plus les vendanges sont tard, plus on va vers des vins équilibrés ». Aujourd’hui, le seul cauchemar de la
profession serait un épisode orageux avec de la grêle, comme celui qui a ravagé le vignoble de Vouvray en
Touraine. Ou un excès de pluie propice au développement des maladies. Mais pour l’heure, tout va bien.
La vigne poursuit sa lente gestation sous le soleil.
Le 19 juin 2013.

Documents pareils