FÊTE DU TC - Le travailleur catalan

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FÊTE DU TC - Le travailleur catalan
1,80 C - N°3559 - Semaine du 4 au 10 juillet 2014
P-O
L’hebdo communiste des
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LE
FÊTE DU TC
Festive
Politique
P.2 & 8 à11
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l’édito
de Nicolas Garcia
N°3559
Semaine du 04 au 10 juillet 2014
annonces - événements - rendez-vous
Repas de solidarité militante
Le chemin de l’espoir.
Samedi 5 juillet à partir de 20h au 142 Avenue Joffre à Perpignan (à côté de l’hôpital)
Organisé par le collectif des sans-papiers et le RESF
N’en déplaise aux jeteurs de sorts, le glas n’a pas encore sonné pour le
PCF, ni pour le Travailleur Catalan et sa fête, encore moins pour le mouvement social. Le plus important évènement festif, culturel, populaire
et politique de ce début de l’été dans le département, en a témoigné
le week-end dernier. Je veux bien sûr parler de la fête du Travailleur
Catalan qui, 78 ans après sa première édition, se porte encore comme
un charme. Des milliers de participants, des centaines de rencontres,
des dizaines de débats organisés ou improvisés, des artistes engagés,
des associations qui le sont tout autant, des concerts exceptionnels,
des adhésions au PCF, des abonnements à notre journal, un grand
meeting… Le tout exclusivement animé par l’activité militante. Bref
un souffle d’espoir dans la morosité ambiante ! Le mouvement social
grandissant contre les politiques libérales passées ou présentes y était
représenté : anciens de Pilpa et de Fralib ou plus près de chez nous
EAS, cheminots, intermittents du spectacle, sans-papiers, personnels
de santé… Malgré les doutes, les interrogations, la réflexion sur l’élargissement du Front de gauche, les communistes portent la résistance
aux mauvais coups perpétrés aujourd’hui contre le peuple par un gouvernement arc-bouté autour de Manuel Valls et de François Hollande.
Ils portent aussi la volonté de trouver le chemin de l’alternative politique
transformatrice à la majorité actuelle pour ne pas condamner la gauche
à être battue par la droite voir l’extrême droite et ne pas condamner
notre peuple à subir l’une et (ou) l’autre. Il existe des forces dans ce
que l’on appelle la gauche de la gauche, parmi les écologistes ou les
socialistes, dans les syndicats, les associations et parmi les citoyens,
susceptibles de se parler, de se rassembler et de construire ensemble
l’alternative qui offrira la perspective d’un vrai changement de gauche
dans ce pays. Que cela réussisse n’est pas une fatalité, mais il n’est
pas écrit non plus que cela échoue. Des obstacles devront êtres levés
et des conditions réunies, mais si on ne laisse comme seule possibilité
aux Français que celle de choisir entre une politique de droite menée
par Manuel Valls ou une politique de droite conduite par l’UMP, pas
étonnant que le FN émerge. Entre la pensée de Machado selon laquelle
« le chemin n’existe pas, il se fait en marchant » et celle de Lénine qui
affirmait que « la volonté détermine le chemin », il y a le devoir d’un
Front de gauche élargi en Front du peuple. Avoir la volonté de trouver, d’affirmer, de prouver que le chemin de la transformation sociale
existe, de se mettre en marche pour le défricher et l’élargir au fur et à
mesure. C’est le message porté par les communistes dans cette fête et
par le premier d’entre eux Pierre Laurent.
Six familles, logées dans ces anciens locaux de la DDE par Bouge Toit, se sont en effet vues dans l’impossibilité de
régler la facture astronomique d’électricité qui leur était présentée, soit 2 600`! ERDF leur a donc coupé le courant,
et ce depuis plusieurs semaines. Si la moitié de la somme due est versée, il sera rétabli et un échéancier sera mis en
place. L’intégralité des bénéfices de ce repas militant sera versé aux familles dans ce but.
Inscriptions auprès de Nicole Mathieu au 06.87.43.19.53.
Chèques de soutien à adresser au RESF, 18 rue Condorcet, 66000 Perpignan
Inauguration.
Samedi 5 juillet à 11h à Perpignan
Le stade Jean Rousset et le gymnase Simon Salvat rénovés seront inaugurés (complexe sportif Alcover). Le maire de
Perpignan, Jean-Marc Pujol, adjointe déléguée aux sports Fatima Dahine et Richard Puly, délégué au quartier HautVernet, seront présents.
Ce sera un moment important pour la vie dans ce quartier, mais aussi pour le FLHV (Foyer Laïque du Haut Vernet),
basket et rugby, créé par Jean et Simon et longtemps dirigé par eux. Apéritif et repas clôtureront la cérémonie.
Le Travailleur Catalan
44 av. de Prades - 66000 Perpignan
Tél. 04 68 67 00 88 - Fax 04 27 50 15 33
Courriel : [email protected]
Site internet : www.letc.fr
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N° ISSN 1279-2039
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Une : © J.Pouech et G.Bartoli
politique
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Au-dessus des peuples, l’accord assassin
Genève. Le «Trades in Services Agreement » (TISA), accord top secret qui doit dépecer l’ensemble des
services publics, est négocié, depuis près de deux ans, dans les salons de l’ambassade d’Australie en
Suisse. WikiLeaks, « lanceur d’alerte », a publié le 19 juin l’annexe du traité en préparation. Le journal
l’Humanité a, lui aussi, lancé l’alerte.
À
l’initiative des Etats-Unis,
l’Union européenne et d’autres
pays dans le monde (une cinquantaine au total qui pèsent
70 % de l’activité économique mondiale)
négocient, dans le plus grand secret, un
accord lourd de conséquences. Les objectifs libéraux qui, à cause de résistances
populaires et de certains Etats, tardent à
être atteints, dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce, sont, sous
la pression de grands groupes capitalistes internationaux et des Etats les plus
puissants, à nouveau défendus dans ces
négociations. Les documents sont « classifiés », ainsi que les ordinateurs utilisés
par les négociateurs. Le « secret » reste le
maître mot. C’est dire si la transparence
fait peur. « Il s’agit d’abord de banaliser
le commerce des produits financiers,
comme si rien n‘avait été retenu des
causes du crash ravageur de 2008 ». Mais
pas seulement.
Les Etats attaqués et impuissants à légiférer
Au nom de la libre concurrence, les monopoles d’État en matière de sécurité
sociale, de fonds de pension (en termes
anglo-saxons), les assurances mêmes
pour calamité naturelle, seraient démantelés et livrés aux marchés. Les orientations du texte stipulent que les sociétés
étrangères ne « sauraient être victimes
d’un traitement dit discriminatoire ».
Autrement dit, elles doivent pouvoir avoir
accès aux marchés des pays signataires
dans les mêmes conditions que les prestataires locaux (entendre nationaux et publics), qu’ils fournissent ou non un service
public à la population. Par exemple, des
groupes français comme Véolia ou GDF
Suez auraient le droit de s’installer sur
un marché tiers, et de bénéficier, au nom
du respect de la concurrence et de la non
discrimination, de subventions égales à
celles versées par l’État au service public
de l’eau et de l’énergie. « Par ailleurs, le
retour à une nationalisation d’un service
public privatisé serait strictement interdit aux Etats signataires, au nom des garanties accordées aux investisseurs. Ainsi
deviendrait impossible une re-municipalisation de l’eau ». La volonté majoritaire
d’une nation, de ce point de vue, n’aurait
plus d’efficience.
blics. Les cheminots français ont ainsi parfaitement discerné la menace. Parmi les
multinationales présentes dans ces négociations, citons Orange, Véolia, Deutsche
Telekom, Siemens... le tout chapeauté par
le Medef. Deux traités secrets (TISA et
Transatlantique) en préparation dans le
dos des peuples et des nations, les multinationales ne chôment pas.
Michel Marc
Les lobbies commandent
Selon l’Internationale des services publics
(PSI) qui regroupe 669 syndicats dans le
monde, « l’objectif de ces accords secrets
est d’institutionnaliser les droits des investisseurs et d’interdire toute intervention des Etats dans un large éventail de
secteurs ». Santé, éducation, transports,
énergie. Rien n’échapperait à cette logique qui accélérerait, dans des dimensions
inédites, la libéralisation des services pu-
En savoir plus et faire plus
Un comité mondial « Stop Tisa » s ‘est
constitué. Une pétition en ligne existe. Une
lettre signée par 340 organisations a été
envoyée aux ministres du Commerce des
Etats concernés.
Internet : « accords tisa », « Basta »,
« ATTAC-Suisse », « humanité-TISA ».
Deux bonnes nouvelles
Parlement européen. La gauche unie se renforce, tandis que le FN échoue à créer un groupe des droites extrêmes
L
e groupe Gauche unitaire européenne- Gauche
vert nordique (GUE/NGL) est désormais constitué de 52 députés, contre 35 dans le précédent
Parlement européen. Il est le seul groupe à progresser et devient le 5e devant celui des Verts-Alliance
libre européenne (50 élus). Il est aussi paritaire, preuve
que l’égalité des sexes est bien une priorité essentielle
pour la gauche unitaire européenne. Sa composition a
changé. Les Espagnols sont les plus nombreux avec onze
élus contre un en 2009. Cinq sont issus de Izquierda Pluriel, cinq autres de Podemos et un d’un parti basque. Les
Allemands suivent avec sept élus dont six venant du Die
Linke. Puis les Grecs, grâce au succès de la Coalition de
la gauche radicale, Syriza, menée par Alexis Tsipras, qui
passe de un à six sièges. Les deux élus du parti communiste de Grèce ont par contre décidé de faire bande à
part. Les Irlandais du Sinn-Fein sont cinq. Les Français
comptent quatre élus du Front de gauche : Patrick Le
Hyaric, Jean-Luc Mélenchon, Younous Omarjee, MarieChristine Vergiat. Le groupe GUE/NGL est complété par
quatre Portugais, trois Néerlandais, trois Tchèques, deux
Chypriotes, un Danois, un Finlandais. Les Italiens font leur
retour en faisant élire trois candidats présentés sur les
listes « l’Autre Europe avec Tsipras ». Gabi Zimmer issue
du Die Linke a été réélue présidente du groupe. Parmi les
quatre vice-présidents figure Patrick Le Hyaric.
Et comme une bonne nouvelle n’arrive pas toute seule,
on se réjouira d’apprendre que Marine Le Pen a échoué
à constituer un groupe au Parlement européen. Elle aura
pourtant tout essayé avec ses partenaires xénophobes et
ultralibéraux pour débaucher partis et non-inscrits. Par
contre, le souverainiste anglais Nigel Farage a réussi à
former un groupe de 48 élus dont les dix-sept Italiens
du parti de Beppe Grillo et la Française Joëlle Bergeron,
une transfuge du FN. Le Britannique peut bien accuser le
Front National de racisme et le bateleur italien gesticuler
en tout sens, leur porosité idéologique avec Marine le
Pen n’est plus à démontrer.
R.H.
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politique
Communiqué du Mouvement des
jeunes communistes des PO
Estrosi, Le Pen ou la négation de ce qu’est la France.
hristian Estrosi, maire UMP de Nice et président de la métropole Nice Côte d’Azur, a décidé
d’interdire temporairement par arrêté municipal
« l’utilisation ostentatoire de tous les drapeaux étrangers ». Cette décision intervient étrangement quelques
jours après la sortie de Marine Le Pen sur la doublenationalité. Nous étions malheureusement habitués à
ce genre d’attaque de la part de l’extrême droite. Mais
le barrage qui existait entre celle-ci et la droite traditionnelle s’effondre encore un peu plus aujourd’hui par
la faute d’une droite extrême. Le plus révoltant dans
tout cela, c’est que ces prises de positions se font soitdisant au nom de la France et de la République. Dans
son communiqué, C. Estrosi dit vouloir permettre à la
police nationale de « veiller au respect des symboles de
la République Française ».
Mais comment osent-ils mettre en avant des mesures
xénophobes au nom de valeurs républicaines ? Soit ils
ne connaissent rien à la France, soit ce sont des menteurs. Notre pays a toujours été cosmopolite et ouvert
à nos frères et sœurs des pays voisins. Lors de la Révolution française, événement fondateur de la France
telle que nous la connaissons, les étrangers vivant sur
le territoire ont été appelés à s’impliquer dès les Etats
Généraux de 1789. A cette période, la France devient
une terre d’accueil pour les étrangers persécutés dans
le monde entier pour leur idéal révolutionnaire. Cette
idée internationaliste a perduré depuis. Faut-il rappeler
le rôle qu’ont joué les républicains espagnols dans la
Résistance ?
Il est grand temps de mettre un terme à ce genre
de mesure et de propos. La manière dont certaines
populations sont montrées du doigt est insupportable. Il faut faire vivre la solidarité entre les peuples et
remettre au goût du jour la lutte des classes qui est
plus que jamais d’actualité. Ils veulent nous diviser
alors que nous faisons parti d’une même classe, celle
des exploités, des précaires, des esclaves du système.
Unissons-nous pour briser nos chaînes ensemble !
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De la
« pax americana »
à la catastrophe
annoncée
Irak. Le pays sombre dans la guerre civile. Comme en Lybie, en Afghanistan, l’intervention des forces de l’Otan a conduit à des impasses, peut-être pas pour tout le monde.
L
ibérer les peuples de leurs oppresseurs : quelle noble ambition ! Apporter le progrès dans
des sociétés qui semblent dans
l’incapacité de sortir du Moyen âge !
Jeter les bases de régimes (un peu)
démocratiques dans des contextes
qui ne les ont jamais connus ! Agir
au nom du monde libre ! Ne voilà-til pas des tâches enthousiasmantes,
pour un monde occidental qui a peur
de perdre un leadership ? L’OTAN
comme bras armée de cette œuvre
émancipatrice !
Les interventions en Afghanistan, en
Irak, en Libye, en Somalie ont toutes
été menées sous ces bonnes « étoiles », elles ont marqué ce début de
21e siècle. Quelques années plus
tard, elles ont laissé un goût amer…
et le chaos, faisant la démonstration
que la « pax americana » pouvait se
transformer en un cortège de violences, de désolations, de destructions,
comme aujourd’hui en Irak, par
exemple, où les morts se comptent
par centaines à la suite de l’offensive
de l’Etat islamique en Irak et au levant qui a pris le pouvoir sur une lar-
ge zone du pays,
en
s’appuyant
sur la dimension
confessionnelle sunnite de leur mouvement et sur
les soutiens financiers et politiques ( Arabie saoudite et Qatar). Le
gouvernement mis en place par l‘occupant apparaît pour ce qu’il est une
bande de fantoches incapables !
Libre corruption et libre
violence
Et cela intervient dans une zone
géographique où les convulsions
politiques sont incessantes et où
l’aspiration des populations à vivre en paix est le plus souvent le
cadet des soucis des dirigeants.
Préserver leur pouvoir, leurs richesses (et le pétrole en constitue le
cœur) et les dollars qui tombent
avec régularité, voilà la préoccupation première des «élites» qui ont
choisi d’être du côté de l’occupant.
Ce « capitalisme du désastre » a ses
spécialistes, et il n’y a pas que des
autochtones avisés qui en profitent :
des
entreprises occidentales en font aussi leur choux gras. Ces guerres sont
absurdes et meurtrières, mais selon
le chercheur Alain Joxe que cite
l’Huma-dimanche, elles ont aussi du
sens : c’est le résultat recherché pour
la création d’une zone où la libre
corruption et la libre violence communautaire créent un espace totalement ouvert à la libre concurrence
des marchés. La « pax americana » a
conduit à la catastrophe annoncée,
mais les marchés sont satisfaits.
J.-M.P.
Ils ne fléchissent pas
Intermittents. Le gouvernement en pleine contradiction. Artistes et techniciens
du spectacle en pleine cohésion.
© Cécile HELLE, vice-Pdte de la Région PACA
à un Manuel Valls qui a donné mission à
trois médiateurs de fixer au plus vite la
méthode de concertation avec l’ensemble des partenaires sociaux, alors qu’il
sait pertinemment que le Medef ne veut
rien entendre d’autre que l’accord léonin
qu’il a signé avec la CFDT, FO et la CFTC,
contre l’avis de la CGT ? Quel crédit accorder aux précisions données dans sa
De g. à d. Jean-Denis Combrexelle, Hortence Archambault, Jean-Patrick Gilles.
© Parti socialiste
C
omment le gouvernement peut-il,
d’un côté, agréer le texte du 22
mars qui va aggraver la situation
des intermittents et, de l’autre,
nommer trois médiateurs pour « une
mission de concertation et de proposition pour bâtir un cadre stabilisé et sécurisé pour les intermittents du spectacle » ? Comment peut-on faire confiance
lettre de mission comme quoi « le gouvernement exclut l’option de la création
d’une caisse autonome. » et que « le régime doit rester dans le champ de la solidarité interprofessionnelle » ? De quelle
marge de manœuvre disposent les trois
missionnés, Hortense Archambault, ancienne co-directrice du festival d’Avignon,
Jean-Patrick Gilles, député PS, et Jean-Denis Combrexelle, conseiller d’État ? Néanmoins, sans exclure l’intention dilatoire,
la CGT Spectacle constate que les termes
employés par le Premier ministre ont sensiblement évolué depuis ses propos tenus
peu avant. Elle se dit prête « à travailler
avec la mission sur la base de (ses) propositions, en se basant sur la plate-forme du
comité de suivi (507 heures sur 12 mois,
date anniversaire) en vue de la pérennisation des annexes 8 et 10 dans la solida-
rité interprofessionnelle. » Mais, elle ne
saurait se suffire de mots . Le mouvement
des intermittents se poursuit donc, avec
l’objectif de mettre « les travaux de la
mission sous leur vigilance ». Pour la CGT
spectacle, son secrétaire général, Denis
Gravouil, a expliqué que « ce n’est pas un
choix binaire entre tout bloquer et ne
rien faire. Ce qui va se passer tout l’été
c’est qu’il y aura des mobilisations sous
toutes les formes. » Il en sera ainsi à Avignon, Aix, Arles, Orléans, Toulouse, Rennes, Clermont-Ferrand et en bien d’autres
lieux. Une « grève massive » a été lancée
pour le 4 juillet, jour d’ouverture du festival d’Avignon. La seule façon de sauver
les festivals, c’est que le gouvernement
annule l’accord et laisse la mission qu’il a
nommée travailler dans le calme revenu.
Roger Hillel
luttes
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« Grâce à vous, grâce à tous,
aujourd’hui,
c’est une réalité ! »
La Fabrique du Sud. Après deux ans de lutte, les salariés de Pilpa ont gagné, la société
coopérative ouvrière et participative (SCOP) est née et s’est mise en marche.
L
es connaisseurs et les gourmands
appréciaient les glaces Pilpa de Carcassonne. La production a bien failli
disparaître, victime d’un méli-mélo
financier destructeur. Mais les salariés en
ont décidé autrement. Après deux ans de
lutte et depuis deux mois maintenant, les
crèmes glacées sortent à nouveau des
chaînes de production.
Rachid, nouveau retraité anime l’association
de soutien des « Amis de la Fabrique du Sud ».
Rachid nous reçoit dans son bureau et
explique. Ancien délégué CGT chez Pilpa,
nouvellement retraité, il anime aujourd’hui,
à côté de ses « camarades » en activité,
l’association des « Amis de la Fabrique du
Sud » (voir encadré). Il n’oublie pas de
me la présenter. Les objectifs décrits sur
la première page du bulletin d’adhésion,
sont : « aider au rayonnement et au développement de la Fabrique du sud et de
sa marque « La Belle Aude », apporter
un soutien matériel par l’intermédiaire
de souscriptions - dons pour asseoir son
autonomie par rapport à la finance,
créer des lieux de rencontres et d’échanges avec les citoyens et contribuer à promouvoir les valeurs de l’économie sociale
et solidaire et les actions de la Fabrique
du sud ». Dont acte. Quiconque partage
ces objectifs est le bienvenu et doit s’empresser de remplir son adhésion.
par salarié ». La SCOP est née,
soutenue par les collectivités
(ville de Carcassonne et agglo).
Retour en arrière : de la ferme- La SCOP, Société Coopérature à la SCOP
tive Ouvrière et Participative
L’entreprise faisait anciennement partie
d’un ensemble plus large de production,
dans le cadre d’une coopérative laitière
3A, de Toulouse. Plusieurs entreprises y
étaient rattachées : La Fromagerie Occitane, à Villefranche-de-Lauragais, les produits frais et yaourths Yéo, les pâtisseries
surgelées Bonloc au Pays Basque, les entremets surgelés à Agen et les crèmes glacées à Carcassonne. Une gestion hasardeuse et un endettement important, dans
les années 90, ont failli la faire disparaître.
En 2011, l’entreprise est vendue à R&R,
un groupe industriel spécialisé de dimension européenne, possédant des usines
de crème glacée en France, Allemagne,
Espagne et au Royaume-Uni, appartenant
à un fonds d’investissement américain,
Oacktree, qui promet tout. « En septembre 2011, nous devenons PILPA-R&R ». À
partir de là, les choses se gâtent. Suppression du service recherche et développement (cadres), suppression des forces de
vente et obligation de vente à la maison
mère, dépendance accrue par rapport à
R&R. « En juillet 2012, nous demandons
un droit d’alerte. En effet, prétextant
la non rentabilité de l’entreprise et la
baisse de consommation des produits
glacés en Europe, la direction du groupe
annonce la fermeture du site. Or, après
examen, ces deux arguments se sont révélés faux. » Les salariés décident alors de
se battre et les procédures se succèdent.
Plusieurs fois, la direction perd. « Eté
2013, nous obtenons 815 000 ` le droit
de faire de la glace artisanale, une ligne
de production, 50 000 ` (en moyenne)
Il n’est pas si facile de démarrer une
SCOP. Il est fait appel à des ouvriers volontaires qui doivent apporter un pécule
personnel (20 000 `), obtenir les agréments, s’organiser, élaborer et produire,
discuter avec les banques. L’entreprise,
au bout du compte, commence avec 19
salariés et... des principes de production :
« Faire du haut de gamme et abandonner des marques de distribution (SU, Leclerc...) ; respecter les producteurs de lait
et leur acheter le produit au juste prix,
respecter l’environnement, les salariés
et les consommateurs ». Rachid insiste,
les critères « citoyens » de production
seront au centre, privilégient l’humain et
le raisonnable. Le « packaging » sera réalisé avec les artisans proches, les circuits
courts seront privilégiés, il n’y aura pas
d’arôme artificiel, un chef étoilé proche
suivra la production... « Ce site appartient désormais à la collectivité ».
Comment ça marche ? La question se
pose et les réponses sont claires. Il y a des
règles, des exigences. Un président de la
SCOP est élu directement par l’ensemble
des salariés et, peut être démis. Le président désigne un Directeur. Le conseil
d’administration est élu par les salariés.
Les décisions sont prises par le CA. Chaque salarié a apporté une somme, mais
n’est pas rémunéré pour cela. S’il quitte
l’entreprise, il récupère la somme, simplement actualisée. Une personne égale une
voix. Il y a des délégués syndicaux. Des
réunions habituelles ont lieu, une à deux
par mois, d’autres extraordinaires. Les
décisions prises en CA sont portées à la
connaissance de tous.
À l’externe, solidaire et militant : Chacun
peut aider l’entreprise, et devenir « souscripteur externe ». Qui veut mettre 10
000 ` peut le faire. L’argent placé ne rapportera rien au souscripteur, mais sera simplement mis à jour (inflation). Ce capital
« externe » ne pourra
pas dépasser 49 % du total, et ne pourra autoriser plus de 35 %
des voix.
Officiellement déclarée depuis le 1er janvier 2014, la SCOP avec ses 19 salariés
produit depuis le 1er mai. Il est encore
trop tôt pour parler d’équilibre, d’investissements à venir. « Cette année, nous
pensons équilibrer les comptes, installer
les habitudes, passer de 650 000 litres de
crème à 1 million. Ensuite, nous verrons.
La perspective, c’est d’aller à 4 millions
dans les années qui viennent, en embauchant, en se diversifiant, en respectant
les principes et l’éthique, en respectant
l’échelle humaine ». Pour l’instant, et
c’est un choix, les ventes s’opèrent dans
les départements proches, l’Aude, bien
sûr, la Haute-Garonne, l’Hérault et les
Pyrénées-Orientales, dans des grandes
surfaces, mais aussi dans les CCAS, dans
les lycées et collèges. Rachid tient à poser
la question des consommateurs : « Il faut
qu’ils s’y mettent aussi ! Ici, à Carcassonne, les gens connaissent notre histoire et
donc achètent « la Belle Aude », dont ils
apprécient la qualité et les principes de
production. Dans les P.-O., chez vous, ça
avance. Nous y avons des distributeurs
(voir liste ci-contre) ». C’est entendu.
Michel Marc
Distributeurs 66
Intermarché : Rivesaltes, Saint-André, Pollestre, Latour-Bas-Elne, Pia, Saint-Laurent- de- laSalanque. Leclerc : Perpignan Sud ; Perpignan Nord. Carrefour : Château Roussillon.
Association « les Amis de la Fabrique du Sud », 26 avenue Achille Mir , 11 000 Carcassonne.
Tél. 06 56 81 04 50 - 06 17 88 03 21. Courriel : [email protected]
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dans le département
Perpignan : satisfecit de la droite
et vrai visage du FN
Coup de gueule
Conseil municipal. Compte administratif, schéma départemental des gens du voyage, attributions de subventions, rythmes scolaires… figuraient au menu de la
séance du 25 juin. Nous avons eu droit à l’habituelle auto-satisfaction de la droite
et à quelques interventions du FN révélatrices de la vraie nature de ce parti.
Resterait-il des Bastilles ?
maginez-vous que huit élèves des lycées Arago,
Lurçat, Picasso et Alfred-Sauvy qui passent leur
baccalauréat vont bientôt être majeurs. « Rien
de bien original » direz-vous. Ajoutons qu’ils ont
la malchance de ne pas être nés dans notre douce
France et qu’en conséquence, dépourvus de papiers à leur majorité, ils ne peuvent s’inscrire dans
l’enseignement supérieur et risquent fort de se faire
expulser du pays des Droits de l’Homme…
Cette situation émeut, bien entendu, tout citoyen
ayant un tant soit peu le sens de l’Humain. Aussi,
le collectif Réseau Education Sans Frontière décide
d’intervenir, demande une entrevue auprès du
Préfet et, pour soutenir la délégation qui sera entendue, appelle à un rassemblement très pacifique
devant la Préfecture.
Mais c’était sans compter sur l’intransigeance
impériale des représentants de l’Etat dans le département. « Comment, comment ? Ces manants veulent
faire pression sur Nous ! Pas question de recevoir des
malotrus qui osent crier sous nos fenêtres ! » Et le
secrétaire général de la préfecture de signifier qu’il
faudra choisir entre « la manifestation et le rendezvous ».
Comme ils étaient une quarantaine, dont les jeunes
étudiants concernés, pour accompagner la délégation de RESF, cette dernière n’a pas été reçue par le
bras droit du Préfet.
Ainsi vont la liberté et la démocratie aujourd’hui
en France. Les petits princes qui nous gouvernent
daignent discuter avec la valetaille plébéienne,
pourvu qu’elle s’approche humblement, sans faire
de bruit, en courbant la tête et en multipliant les
génuflexions…
De quoi faire se retourner les vieux républicains
dans leurs tombes et crier avec le Père Duchêne
« Foutre ! Il reste des Bastilles à prendre ! »
I
René Granmont
«
N
otre conviction, c’est qu’on va
dans le mur. Tous les indices
ainsi que les études récentes
prouvent que cette politique
austéritaire, pour les salariés et les services, ne produira pas les effets annoncés.
Bien au contraire ». Ainsi s’exprimaient
les représentants syndicaux devant les
salariés présents à la manifestation du
26 juin à Perpignan, ajoutant : « Prenez
vos affaires en main ! Il faut se rassembler pour gagner ! ». 300 manifestants
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Semaine du 04 au 10 juillet 2014
L
a présentation du compte administratif incombe dorénavant au poulain de Jean-Paul Alduy. Le nouveau
premier adjoint, Romain Grau, a ressorti le satisfecit rituel présenté, les années précédentes, par son
mentor. Evoquant tour à tour la qualité des comptes, la
maîtrise des dépenses et de la dette, la note attribuée par
la direction générale des Finances publiques… il a conclu
sur la bonne gestion de l’équipe majoritaire. Pourtant si
les charges de personnels sont contenues, c’est parce
qu’il y a eu diminution des effectifs (133 en moins depuis
2009). Si les recettes augmentent, c’est la conséquence
de l’évolution positive de la population de la ville. Quant
au taux de réalisation du budget, il reste très faible (59%).
Concernant la dette, le chef de file FN, Louis Aliot, s’est
interrogé « qui de l’agglo ou de la mairie a plombé les
comptes ? »
Sujets consensuels
Profitant d’un dossier concernant la culture, Louis Aliot a
lancé : « Etes-vous prêt à accueillir les documents de l’Algérie française après l’abandon du musée prévu à Montpellier ? » Jean-Marc Pujol a répondu avoir déjà écrit en
ce sens au maire de Montpellier. L’Algérie française est un
sujet d’accord entre Jean-Marc Pujol et le FN…
L’avis sur le projet de schéma départemental d’accueil
des gens du voyage n’a pas davantage soulevé de débat.
L’avis défavorable qui sera transmis au préfet a été voté
à l’unanimité.
Outre le consensus pour dénoncer une mauvaise réforme,
le débat sur l’organisation de la semaine scolaire a mis en
lumière des convergences idéologiques concernant l’éducation nationale. Une phrase de Jean-Marc Pujol résume
cela : « Depuis que l’Armée rouge a disparu, il reste une
armée, l’Education nationale ». Les enseignants apprécieront…
Quant à l’image de respectabilité dont le FN cherche à se
parer, elle commence à ne plus tenir. Marie-Thérèse CostaFesenbeck a abordé l’un des thèmes favoris de l’extrême
droite : le retrait de subventions à certaines associations.
Deux d’entre elles ont été particulièrement visées par l’intervention de l’élue FN : le MRAP et Entraide Roussillon.
Au conseil municipal de Perpignan, l’absence d’élus de
gauche se fait sentir. Le FN ne peut être qualifié d’opposition : trop de convergences de position existent avec la
plupart des élus de droite. Les citoyens perpignanais et la
démocratie pâtiront tout au long du mandat d’une telle
situation.
Michel Franquesa
Convergences et colères
Perpignan. La FSU et la CGT, au plan national, appelaient à manifester, ce jeudi
26, contre le pacte de responsabilité et à préparer au mieux la conférence sociale
des 7 et 8 juillet.
ont donc répondu à l’appel de la CGT et
de la FSU. Des personnels de santé, des
hôpitaux publics, dénonçant les difficultés accrues dans les services pour les
personnels, des postiers, des agents de
l’énergie (ERDF), des employés de la sécurité sociale, des agents des collectivités
territoriales, des enseignants, qui, à tour
de rôle, posaient tous, de la même façon,
la question de l’avenir et dénonçaient les
méfaits des politiques menées. Il y avait
aussi les cheminots rappelant, à tous, les
journées de mobilisation précédentes et
la volonté intacte de la profession de promouvoir une autre idée du service public
des transports, unique et non ouvert à la
concurrence « libre et non faussée ». Colère et déception ont marqué chacune des
interventions.
Convergences et nouveauté
Nouveauté du parcours de la manifestation, traversant le Haut-Vernet au départ
de l’hôpital, pour s’en aller rejoindre les
salariés EAS et bloquer un temps le rond
point. Nouveauté et convergences aussi
avec la présence d’une forte délégation
d’intermittents, artistes et techniciens,
mêlant leurs voix, leurs panneaux et leurs
revendications à celles des salariés. « Tous
nos combats sont de même nature, dans
le public et dans le privé. Il faut se battre
pour une autre politique, rassemblés. »
Michel Marc
dans le département
N°3559
Semaine du 04 au 10 juillet 2014
7
Un audit utilisé contre
les Illibériens !
Elne. Le nouveau maire ment pour justifier une politique qui sera dure aux habitants.
L
e discours est bien rodé : « Nos
prédécesseurs ont ruiné la
ville donc il va falloir être courageux et se serrer la ceinture ». Comme ailleurs, la droite, quand
elle a gagné, prétexte l’assèchement
des caisses pour imposer restrictions
budgétaires et privatisations. Elne
n’échappe pas à la règle ! L’interprétation de l’audit sur les finances
d’Elne, commandé aux services fiscaux par la nouvelle municipalité,
met en colère l’ancien maire Nicolas
Garcia. « J’affirme que le nouveau
maire ment ou déforme la vérité selon les sujets, pour justifier des privatisations comme celle du service
municipal d’obsèques, l’augmentation des impôts locaux et des tarifs
des services communaux, la diminution du nombre d’employés communaux, les restrictions du budget
culturel, la facturation des terrasses
(gratuites jusque-là) aux commerçants… ». Dans une commune (ville
basse) où nombre de ménages vivent
avec moins de 1100 ` mensuels, les
mesures suggérées par l’édile actuel
feront beaucoup plus souffrir les pauvres que des familles aisées.
Nicolas Garcia continue de s’insurger : « Comme chaque année depuis
13 ans, nous avons voté en mars un
budget parfaitement sincère ». En
affirmant le contraire son successeur
remet en cause les services de l’Etat
qui l’ont validé ! En vérité dans les
documents produits, Nicolas Garcia
démontre qu’il a « laissé » dans la
trésorerie communale plus de 3,5
millionsd’euros d’excédents entre le
budget de fonctionnement principal
de la commune (+1,7 million) et divers budgets annexes. « C’est ce qui
permet de payer les salaires, le carburant, l’énergie … de rembourser
nos annuités d’emprunts donc de
fonctionner normalement, et même
de continuer à investir » et d’ajouter
sur un autre sujet : « Comment l’actuel maire peut-il affirmer que l’intercommunalité aurait pu nous rapporter 5 millions d’euros quand on
sait que cette adhésion génère une
perte de recettes dans l’eau, l’assainissement, les ordures ménagères,
la crèche, le CLAE … et la perte des
contributions qui ont remplacé la
taxe professionnelle ? »
Pourquoi pas un débat
public ?
En vérité son successeur, peu expérimenté, donne l’impression de
tout confondre, gestion privée avec
gestion publique, budget de fonctionnement avec celui d’investissement. Il tente d’agiter, comme un
épouvantail, une dette de 110 %,
comme si l’on pouvait reprocher à un
ménage, disposant de 30 000 ` par
an, d’emprunter 150 000 ` pour une
maison en disant qu’il est endetté à
500 % (le banquier juge la capacité
du couple à rembourser les annuités
d’emprunt).
Il est aussi reproché à l’ancienne municipalité d’avoir contracté des emprunts à taux fixe très bas (3 %) sur
40 ans pour des réalisations (station
d’épuration) dont la longévité d’utilisation et l’amortissement comptable,
frôlent les 50 ans. C’est la preuve
d’une gestion communale efficace et
intelligente, d’ailleurs validée comme
telle à l’époque par les services fiscaux.
Le nouveau maire d’Elne ne prouve
qu’une chose : on peut faire dire aux
chiffres ce que l’on veut ! Mais son
prédécesseur ne veut pas en rester
là. Il met au défi son accusateur d’organiser un débat public sur les finances communales. Débat qui effraie
puisque le jour de la conférence de
presse (où curieusement notre journal n’était pas invité) la police municipale « filtrait » l’entrée, pour éviter
que l’opposition ne vienne porter la
contradiction. Il le met aussi au défi
de produire le moindre document officiel qui affirme la « faillite » d’Elne
ou sa mise sous tutelle imminente, la
non sincérité du budget ou même sa
position de troisième ville la plus endettée du département… de prouver
enfin que le patrimoine communal a
été vendu (lequel ?) pour rembourser la dette. En conclusion l’ex-édile
lance avec un peu d’humour : « Si la
nouvelle municipalité se sent incapable de gérer la commune sans faire
souffrir les gens, qu’elle démissionne, nous reprendrons la gestion en
main sans peur et sans problème. »
Enelji
Rectificatif
Une malencontreuse erreur s’est glissée dans l’article Elne page 8 du TC
N°3558, il fallait lire « avec moins de 11250`par an ».
Marché Saint-Charles.
De l’argent public et privé
pour quelles finalités ?
Prémices d’une volonté commune de coordonner les actions
et les orientations des investissements de la plate-forme
multimodale, une délégation du Val-de-Marne, reçue par Hermeline Malherbe, présidente du Conseil général, et Jean-Louis
Alvarez, conseiller général chargé des questions de transports, était en visite au marché international Saint-Charles.
Jean Bigorre nous a, sans
doute, quittés !
l n’y a pratiquement aucune chance qu’il soit
encore des nôtres, même si nous, toutes et
tous, qui l’avons connu nous prenons encore à
espérer le revoir marcher comme toujours dans
les rues de notre ville, de sa ville. Ce serait juste
pour lui, pour son frère Pierre qui avait encore
tant besoin de lui. Hélas, il semblerait que Jean
ait fait un choix incompréhensible pour nous qui
l’aimions mais qu’il faut respecter. Il nous avait caché son état, par pudeur sans doute, par humilité
sûrement. Cet homme de convictions, de culture,
pétri de gentillesse et d’humanité nous manque
déjà! Nous sommes nombreux à avoir partagé les
derniers mois de son existence et moins que jamais je regrette de lui avoir proposé d’être sur notre liste aux élections municipales. Il était l’homme
des explications interminables, intarissable sur
Camus, sur l’économie et la politique, amateur
de bons vins, de littérature, de musique (surtout
de piano), de peinture. Nous l’aimions comme il
était, même si nous n’étions pas toujours d’accord
avec lui. Nous le chambrions sur son look mais
respections infiniment sa parole. Ce militant dans
l’âme, socialiste déçu, mais au fond socialiste quand même, était dépourvu de la moindre
méchanceté, ce n’était ni un tordu, ni un pourri,
encore moins un calculateur politicien. Il défendait
la cause catalane, l’environnement et portait un
grand intérêt à l’écologie politique. Dernièrement,
il avait adhéré à « Nouvelle Donne » et il se battait
comme un lion pour que ce nouveau parti prenne
toute sa place dans la vie politique départementale
et nationale à gauche du PS. Aujourd’hui mon
cœur saigne, je suis triste, nous sommes tristes,
en pensant aux bons moments passés ensemble.
Je pense et nous pensons à ses amis politiques, à
sa famille et surtout à son frère Pierre qui doit être
si malheureux et si désemparé.
Adieu Jean, tu vas nous manquer dans tout ce que
tu faisais, nous ne t’oublierons pas. Et comme tu
nous disais toujours en guise d’au revoir : « allez,
fins aviat ! »
I
Nicolas Garcia
de g à d : Michel Coronas, chef de
cabinet du président du Conseil général du Val-de-Marne, Francis Lefevre, vice-président de la Semmaris
(société gestionnaire du Marché
International de Rungis), Jean-Louis
Alvarez, Hermeline Malherbe et
Marc Thiberville, vice-président du
C.G. du Val-de-Marne, chargé des
transports, déplacements, circulations et infrastructures routières et
fonctions logistiques.
Fête du TC
8
N°3559
Semaine du 04 au 10 juillet 2014
Vendredi 27 juin et samedi 28 juin au Bocal du Tech, la traditionnelle fêt
ambiance chaleureuse, fraternelle, festive et politique, débats, meetin
national du PCF, Gérard Filoche, socialiste critique, membre du bureau
en lutte (intermittents, cheminots, salariés d’EAS, sans papier…
uech
© Jean Pouech
© Jean Pouech
© Jean Poue
ch
© Jean Po
Odeurs de fête
C
tine au mouvement général de la
manifestation. Le collectif l’emporte
toujours. Il n’y a pas de règles du jeu.
Elles s’imposent d’elles-mêmes.
Elle est vivante !
Soyons francs. La fête n’est pas un
don de Dieu, ni un miracle. Elle n’est
pas non plus une chose facile où le
spontané et l’improvisation suffiraient à donner à ce rassemblement
cette qualité festive et responsable,
cette dimension humaine et chaleureuse. Non. Il y a le travail de ceux
qui la veulent, améliorée sans cesse,
riche et adaptée. Il y a l’immense
travail de conception générale, dans
ses grandes lignes, et puis celui, tenace, de la construction, dans tous
les sens du terme. La sécurité des
personnes, l’eau, l’électricité, les podiums, les structures, les stands, les
débats, les artistes, les arbres, l’architecture même de la fête pensée
et discutée. Ce sont des semaines
de travail, de soucis, d’interrogations, d’énergie(s) dépensée(s). Le
déroulement lui-même, ensuite, qui
occupe et mobilise l’ensemble des
acteurs militants, expérimentés ou
non, soucieux de l’intérêt commun,
et simplement heureux et fatigués
lorsque le rideau tombe. N’oublions
pas cela : la générosité, la subtilité,
la matière grise, la sueur des organisateurs.
Hommages
Hommage aussi aux participants,
qui, cette année plus que jamais,
ont multiplié les bienveillances,
n’oubliant pas de remercier, de signer les pétitions actives sur le terrain (EAS, Abeilles,...) de chercher
© Jean Pouech
Artistes, ceux
« d’en bas »
Ambiance.
Certains sont sur
les scènes aménagées, il
y en a même sur la grande
scène. Notoriété oblige.
D’autres sont sur l’herbe, ou
dans les allées. Ils se déplacent, choisissent leur site
d’intervention, se mélangent
au public.
«
les poubelles pour y déposer les déchets, de faire preuve de patience et
d’attentions diverses, d’humour et
de décontraction, mais aussi de rencontrer le courage des salariés de
la Fabrique du Sud, ex crèmes glacées Pilpa, de ceux de Fralib, afin de
partager un peu leurs espoirs, leurs
premières victoires et leurs premières productions coopératives.
Hommage encore à tous ceux qui
viennent, qui veulent partager leurs
connaissances et convaincre. Ces
associations, mosaïque, des apiculteurs combatifs qui mènent
aujourd’hui un combat nécessaire à
la survie, aux bénévoles du secours
populaire. Sans oublier toutes les
autres où les « animateurs militants
bénévoles » expliquent et décrivent
sans lassitude leurs actions pour
que le monde s’humanise et s’or-
Hommage enfin aux artistes, qui
aiment être là parce que « ce n’est
pas pareil » et le disent, parce qu’ils
sentent bien qu’il y a là un espace
de grande liberté, de tolérance et de
diversité. Ils donnent le meilleur, sur
scène ou au sol, jusque dans les discours, et quelques-uns s’engagent.
Bravo aux intermittents pour leur
lutte en parallèle, pour ce discours
magnifique sur la grande scène, qui
nous rappelle pourquoi nous avons
tant de plaisir à être ensemble.
Les idées germent déjà pour 2015.
Michel Marc
© Muriel Meyer
’ambiance nous plaît, la variété des groupes, le site fermé, la liberté
de circuler, de se déplacer, la proximité avec ce public. C’est un
public particulier, avec l’esprit fête, un public comme libéré. Nous
sommes ravis d’être là ». Ce que disent quelques-uns des musiciens des Percus Bidons de Cerdagne, qui interviennent au milieu de la
foule entre deux concerts, devant la grande scène, est sans ambiguïté.
« C’est drôle, à un moment précis, on « rentre » dans le public qui est
déjà là, on s’impose à eux d’une certaine manière. Et là, ça danse, parmi
les bidons. C’est unique pour nous. Il n’y a que là où le public s’approprie
le rythme et la musique ». Et ils avouent leur stress avant leur marche
dans les allées : « Le public vient d’écouter des artistes de qualité, nous
devons être concentrés et essayer d’être bons ». Tryoland ne dit pas
autre chose. Trois chanteurs musiciens très organisés, une femme
et deux hommes, qui, comme les escargots, transportent avec eux la
sono sur une carriole, chantent des chansons populaires, chansons à
texte, et rassemblent en quelques minutes des dizaines d’amateurs ou
de curieux. « À deux pas du public, on est itinérants, on préfère. On est
libre aussi. Nous nous investissons beaucoup, mais le public proche nous
L
ganise autrement. Ils sont, à n’en
pas douter, une ouverture sur la
connaissance du réel, une richesse
et ce qu’ils entreprennent cultive et
instruit chacun des visiteurs, chacun d’entre nous.
© Jean Pouech
’est étonnant. Elle n’est jamais la même. Elle, c’est la
fête. Coquetterie oblige, elle
se change, chaque année, se
transforme un peu, grimée d’habits
neufs, de couleurs et de nuances
nouvelles, habitée de mots actualisés et mis à jour, peuplée des visages « primo arrivants » de ceux
qui n’y sont jamais venus, peuplée
d’habitués aussi, et parfumée de
quelques recettes inattendues et
innovantes. Au bout du compte,
elle nous surprend chaque année.
C’est une construction en mouvement, sculpture humaine éphémère
et bruyante de deux jours, communauté mouvante, faite de paroles,
de confrontations et de rires, d’humeurs, de convictions, d’attitudes,
de jeunes et de vieux, et de travail
aussi. Chacun fait ce qu’il faut pour
apporter, en toute modestie, sa pa-
rend tellement... ». Ces artistes itinérants avouent leur plaisir d’être
ici, dans cette « mini fête de l’Humanité ». Il faut dire qu’ils sont un
peu militants, actifs et syndiqués. « C’est une fête où se font des prises
de conscience. Le conflit des intermittents est là, présent. On va même
prendre la parole sur la grande scène et c’est Munoz, responsable CGT
intermittents, qui va parler. Il y a tellement de désinformation !». Des
« fanfaronnes », musiciennes de la Boutifanfare, nous parlent aussi
du plaisir d’être là : « Franchement, ces moments font du bien, car l’on
retrouve des gens sensibles, avec des valeurs. Cette fête, c’est comme un
ancrage, un port où l’on rencontre une fois par an des personnes qu’on
apprécie et qu’on aime... ». Pas si « fanfaronnes » que cela, tant la modestie et la bienveillance de ces musiciennes et musiciens s’imposent
dans toutes leurs interventions. Incontestablement, ces musiciens
chanteurs qui animent les allées sont nécessaire à l’équilibre général
de l’animation et ils adorent, sans aucun doute, se trouver là.
Merci à eux tous.
M.M.
Fête du TC
N°3559
Semaine du 04 au 10 juillet 2014
9
te du Travailleur Catalan a accueilli des milliers de visiteurs. Dans une
ng, concerts, animations se sont succédés. Pierre Laurent, secrétaire
u national du PS, ont reçu un excellent accueil tout comme les salariés
La fête du TC donne la possibilité aux groupes de chanteurs et musiciens de « se faire connaître et apprécier ».
Les « petites scènes », c’est aussi « de l’ambiance et un accueil super ! »
A Bailar
© Muriel
Agitate lips
Meyer
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© Jean Pouech
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© Jean Poue
© Muriel Meyer
© Muriel Meyer
© Muriel Meyer
Impasse Humaniste
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© Jean Pouech
© Muriel Meyer
Effet Barnum
© Muriel Meyer
© Muriel Meyer
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© Muriel Meyer
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© Jean Pouech
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© Jean Pouech
© Muriel Meyer
10
Fête du TC
Sur la grande scène des chanteurs
ont enthousiasmé le public !
Sanseverino, désespéré de la politique
mais pas du swing
© Jean Pouech
Boules d’argent aux oreilles, tatouages, lunettes d’écaille,
regard clair et mèche au vent, Sanseverino la joue cool
et désabusé, mais pour lui, oui, jouer dans des fêtes « de
gauche », à un moment où « la gauche existe de moins
en moins, et où on a ces enc... du FN, ça a un sens particulier .» « Nous sommes une équipe de gauche, alors,
jouer dans ces fêtes, c’est notre travail, je soutiens tous
les mouvements de gauche, et continue à rêver d’une
gauche unie... » Il affiche un certain désarroi, « contre
qui se battre aujourd’hui quand un sur quatre vote FN ?
Je suis écœuré par les têtes d’affiche politiques et les
gouvernants qui se renient, la politique, en ce moment
ça craint... »
Des sentiments qu’il ne met pas forcément dans ses
chansons, « ces trucs, je les dis entre nous. »
Son public ? « Je ne sais pas si j’ai un public particulier, il
va de 7 à 77 ans, il y a ceux qui aiment le jazz, d’autres
les choses plus électroniques, peu m’importe, je suis libre de mes paroles, de mes choix, je veux juste que les
gens soient contents, qu’ils aiment ma musique. »
S’agissant des intermittents ? « C’est malheureux, on a
une mauvaise image, on nous prend pour des feignasses qui gagnent de l’argent sans travailler, alors que,
par exemple, quand je prépare un album, je reste six
mois sans être payé ! Sur ce sujet, il y a mille choses à
expliquer aux gens, que, pour certains artistes, la grève
est impossible, que les télés embauchent des intermittents à l’année... On demande juste d’être payés pour
faire les spectacles qu’on aime. »
Pas le temps d’évoquer son parcours, il se lève, pressé de
retrouver des potes, juste « je me suis formé en regardant et écoutant les autres... »
En concert, le bonhomme vous empoigne et ne vous lâche plus, avec ses quatre compères, musiciens hors-pair,
virtuoses des cordes (sublime banjo), il est comme en
apnée. Pas de jazz manouche, là, il est passé au « western swing », au folk ambiance saloon. Une musique déchaînée. Il a beau s’en défendre, dans ses textes, il dit
des choses, son attachement aux humbles, les méfaits
des multinationales... C’est vrai, entre, il balance, dans le
genre faussement naïf, quelques harangues, ou raconte,
« c’est l’histoire d’un mec », suit une histoire complètement loufoque, à peine terminée, la musique repart, de
plus belle. Hilarant pastiche, aussi, de « Nathalie » de Gilbert Bécaud, qu’il réinvente, ensuite, à sa manière, et un
bel hommage à Béranger, pour conclure. Fausse conclusion car les rappels se bousculent, il ne veut plus partir, le
public, au comble du bonheur, chante avec lui.
Goran Bregovic, un ange blanc pour un
maelström musical
Un bocal en délire durant plus de deux heures au son
des musiques balkaniques, mais pas que, de Goran Bregovic et son orchestre des mariages et enterrements, la
deuxième soirée de la fête fera date. Un spectacle total,
des cuivres tonitruants, deux chanteuses en costume traditionnel, le front ceint de roses, des voix qui vous transpercent, trônant au centre, Goran, charismatique, tout de
blanc vêtu, toujours assis, lui, alors qu’à la moindre note,
vos pieds se mettent en mouvement ! C’est parti pour un
déferlement de bruit et de fureur, un déluge de sons, de
virtuosité, d’émotions, de frénésie... Au pied de la grande
scène, difficile de se frayer un chemin au sein de cette
marée humaine, une foule dansant, jubilant, ovationnant... pareil dans les stands environnants, pas possible
de tenir en place, cette musique envahit tout l’espace, et,
quand elle finit par s’arrêter, suants et pantelants, tous se
sentent orphelins.
N.G.
© Jean Pouech
D
eux interprètes, deux styles, mais une même générosité vis-à-vis d’un public auquel ils donnent
tout et le meilleur. Les milliers de spectateurs
à chaque soirée de cette fête 2014 le leur ont
rendu au centuple.
© Jean Pouech
© Jean Pouech
Sanseverino et Goran Bregovic,
jusqu’au bout de la nuit
Un centenaire à la fête
Pour rien au monde, Raphaël Ferrer, notre
vétéran centenaire des Albères, à droite sur
la photo, n’aurait manqué le repas républicain. Une occasion pour lui de rencontrer
Pierre Laurent, fils de Paul qu’il a très bien
connu, et Nicolas Garcia.
Les débats du samedi à l’Agora ...
Fête du TC
11
Construire un autre chemin
Débat. Pierre Laurent, Gérard Filoche et Pierre Place ont débattu devant une centaine de personnes sur le lien entre
mouvement social et perspective politique.
S
amedi après-midi, aux
environs de 15 heures,
c’est près d’une centaine
de personnes qui ont
participé au débat « Est-il possible qu’un mouvement social
se développe sans perspective
politique ? » avec le secrétaire
national du Parti communiste,
Pierre Laurent, Gérard Filoche,
membre du bureau national du
Parti socialiste et Pierre Place,
secrétaire départemental de la
CGT (qui remplaçait Valérie Lesage empêchée pour des raisons
familiales).
En préalable, Françoise Fiter qui
animait cette rencontre a laissé
la parole à Anne-Marie Delcamp,
porte-parole du Réseau Education Sans Frontière, qui, en quelques mots, a rappelé la situation
très difficile d’une trentaine de
familles du département privées
de papiers donc sous la menace
permanente d’une expulsion du
territoire.
Abordant le thème du débat,
Pierre Laurent a estimé qu’il ne
fallait pas en rester à la question
posée car « il y a nécessité de
construire dans un même mou-
vement, dans un esprit de dialogue et d’échanges, luttes sociales et perspective politique ». Il
a souligné le caractère paradoxal
de la situation où l’on constate
la perte d’espoir et, en même
temps, la recherche d’une perspective de la part de beaucoup
de gens. « C’est à nous d’envoyer des signaux de confiance.
La plupart des gens ont compris
que le gouvernement fait une
politique contraire à leurs aspirations, mais il ne suffit pas de
répéter cela. Il faut largement
se rassembler, sans a priori, pour
© Muriel Meyer
Un meeting de combat. Le meeting de Pierre Laurent, le samedi soir, a rassemblé plus de 800 personnes qui ont
salué tous ceux qui luttent : les cheminots, les salariés d’EAS, les Fralib qui viennent de vaincre la multinationale
Unilever, les sans-papiers et les intermittents qui ont expliqué le caractère universel de leur lutte.
construire ensemble un autre
chemin. » Et de rappeler l’appel
en ce sens lancé par le PCF au
lendemain des élections.
Rassembler sans a priori
Pour Gérard Filoche, une grande
majorité du peuple est exaspérée
et « la force sociale peut exploser ». Après avoir souligné que le
fossé ne cesse de se creuser entre les 10 % les plus riches et les
salariés représentant aujourd’hui
93 % des actifs, le responsable
socialiste a affirmé : « la solution
politique viendra de la gauche
qui est diverse comme le salariat est divers, mais le salariat
ne construit de solutions politiques que lorsqu’il est uni ». Et
de souligner qu’avec les mouvements sociaux, les députés
socialistes frondeurs, les choses
bougent et peuvent permettre
de changer le cours des choses.
Pierre Place, après avoir rappelé
les luttes qui de développent
dans le département – EAS, personnels de santé en Cerdagne et
sur la Côte Vermeille – a expliqué que tout mouvement social
est toujours ancré dans des pro-
blématiques politiques et que la
CGT est pour les salariés le point
d’ancrage de ceux qui votent à
gauche.
De nombreuses interventions de
la salle ont permis de poursuivre
la réflexion. « Il faut un travail
de réflexion pour réunifier les
pratiques syndicales et ouvrir
une perspective. Il faut mener
un travail patient de re-politisation » déclarait un militant de la
FSU tandis qu’une responsable
du Parti de Gauche en appelait à « la 6ème République ».
Convaincre les gens, qui pensent
qu’on ne peut rien faire, de devenir les acteurs du débat politique, développer un rassemblement à partir de la base, autant
d’idées qui ont été développées.
Pierre Laurent concluait en soulignant que « tout le monde
n’est pas du même avis sur les
responsabilités de la situation
actuelle mais il faut rassembler
tous ceux qui veulent avancer
dans la même direction. Il n’y a
jamais eu autant de forces disponibles pour marcher avec le
Front de Gauche. »
René Granmont
Cheminots : une lutte exemplaire, un combat politique
Débat. Devant un auditoire nombreux et très attentif, Thierry Nier, secrétaire fédéral CGT, est venu débattre, expliquer les
raisons de la grève des cheminots.
D
ébattre à 17 heures un samedi
de la réforme ferroviaire, sous la
chaleur, au son des orchestres
faisant leur balance, relevait de
la gageure. Ce pari fut pourtant tenu. La
faute aux 80 participants venus témoigner aux cheminots présents et organisateurs, leur solidarité, leurs réflexions et
analyses, leurs émotions et sentiments.
Thierry Nier avait au préalable planté le
décor expliquant que ces dix jours de
grève ne venaient pas de rien. Ils étaient
le fruit d’un long processus qui a vu les
cheminots à partir des états généraux du
service public, élaborer des propositions
en adéquation avec les textes européens
et qui unifie le système : une seule entreprise sur réseau, la SNCF. La fin de non-recevoir du gouvernement et de la direction
de la SNCF avec à venir un projet de loi à
l’opposé des attentes des cheminots fut
l’élément déclencheur. Car ce projet de loi
entérine l’éclatement de la SNCF en plusieurs entités, casse le statut et revient sur
les acquis des actifs ou retraités. À terme
il s’agit de dépecer l’entreprise SNCF avec
comme conséquence toujours moins de
cheminots, des fermetures de gare et de
services de proximité comme l’accueil
des voyageurs, de lignes remplacées par
des bus ou fermées définitivement, avec
des différences de tarifs selon les régions.
Quand au fret, le tout camion poursuivrait
sa route loin de toute considération sanitaire, écologique et d’aménagement du
territoire.
Dans le débat qui suivi, bon nombre d’intervenants se sont exprimés pour fustiger
le traitement médiatique de ce conflit, rarement égalé en termes de désinformation
et de manipulation : « c’est orchestré par
la triple alliance média-gouvernement
-medef, ultra-libérale, qui veut abattre
un des derniers services publics ». « C’est
un lynchage médiatique, ils veulent casser la CGT » a -t-on pu entendre. Des
cheminots retraités ont exprimé avec
émotion leur ressenti, évoquant les luttes
passées : « il a toujours fallu se battre
pour maintenir le service public » et, leur
satisfaction de voir que le lien générationnel n’était pas rompu. Le lien a aussi été
fait avec le projet de traité transatlantique
et de mise en concurrence de tout ce qui
bouge ou pas. Un responsable syndical
invoque pour sa part la nécessité des
convergences interprofessionnelles public-privé. Il a aussi été question du train
jaune de son développement, de tout ce
qui pourrait être construit comme infrastructure dans notre département : pour le
fret sur Cerbères et Port-Vendres, réouver-
© Muriel Meyer
ture de ligne Port-Bou, Céret, création de
gare Saint-Charles... N’y a-t-il pas là des
gisements d’emplois ?
Reprenant la parole Thierry Nier a tenu
à rendre compte de l’exemplarité de ce
mouvement, de la forte mobilisation au
sein de l’entreprise SNCF, de l’implication
quasi inattendue et massive des jeunes
salariés. « Ce conflit a permis de faire de
la politique et, si le vote de la loi a interrompu l’action le combat est loin d’être
fini, ce qu’une loi peut faire une autre
peut le défaire ».
Jean Bézian
12
sports
N°3559
Semaine du 04 au 10 juillet 2014
FLASH DU XIII
Une joie partagée
par des millions
SUPER LEAGUE
Les 2 premiers matchs ont vu deux victoires à l’extérieur :
Huddersfield chez un prétendant à la qualif, Hull KR, 26 à
22, et le leader St Helens dans un match de haute qualité
a battu le tenant Wigan 16 à 12, une rencontre superbe.
Castelford conserve le quatrième fauteuil en battant de peu
Salford 14 à 10. Widnes, qui est à égalité avec les Dragons,
est allé largement gagner à London 42 à 24. Warrington
n’a aucunement souffert face à Bradford 50 à 24. Les six
premières équipes ont un capital « points » qui leur permet
d’assurer leur avenir jusqu’aux phases finales.
Prochaine journée :
Vendredi : Hull FC – Warrington ; Wakefield – Leeds ; Widnes
– Castelford
Samedi : London – Wigan
Dimanche : Huddersfield – Salford ; Hull KR – St Helens
Dimanche 16 h sur Radio Bleue
Bradford – Dragons
Après les deux dernières victoires réconfortantes, les Drags,
bien dans leur peau, avaient un déplacement plus que
délicat à Leeds (où l’on n’a jamais gagné) avec une détermination certaine et une équipe bien en phase. Cependant,
l’illusion a été réelle avec ce 20 à 14 aux citrons alors qu’on
menait 20 à 8. Puis ce fut une course-poursuite et les Anglais, avec deux essais successifs, revenaient à égalité. Puis
suspense jusqu’au bout, quelques erreurs nous ont coûté
cher : des ralentis de tenu, une passe lobée de Price interceptée pour un essai, avant la dernière minute, où le drop
d’Escare permettait de mener 31 à 30. Mais en récupérant
le ballon, les Drags avaient cinq tenus pour réaliser l’exploit.
Mais un écran bête, alors qu’on allait au bout, permettait à
Leeds, bien que privé de son butteur Singfield, de passer le
coup franc de la victoire. Grande désillusion, même si les
5 essais marqués ont montré qu’on a des chances, mais il
faut savoir les saisir toutes et le nouveau venu Williams a
montré toute sa valeur. Vraiment dommage et comme on
dit en catalan « per un punt ». Cela dit les Drags gardent la
7è place avec une petite avance sur Hull KR (3 points) et
Hull FC (4 points), car ce sera avec ces 2 clubs et Widnes
que les places qualificatives se joueront. Le retard de 5
points sur le 6è Huddersfield ne sera pas facile à combler.
Pour le moment chacun s’est préparé pour ce déplacement
pas de tout repos, même si Bradford n’a aucune illusion
sur son avenir. Mais soyons plus que prudents, car dans
ce terrain de la mine, où nous eûmes une grande équipe,
les Drags seront attendus et une défaite paraît impensable,
mais gare ! Pour conserver la 7è place, une victoire est
impérative et les joueurs le savent.
Robert ESCARO
Coupe du monde de football. Des dizaines de millions de femmes et d’hommes
vibrent simultanément chaque soir depuis la mi-juin. Ce qui n’est pas sans
provoquer la consternation de certains… Mais ne boudons pas notre plaisir.
T
ous les quatre ans, reviennent ces semaines où la
Terre entière vit au rythme
du football. Ce qui n’est pas
sans attrister, voire même révolter,
certains de mes amis qui ont parfaitement le droit de ne pas aimer
ce sport, mais qui jugent affligeant
que nous soyons (car j’en suis) des
dizaines de millions par le monde à
suivre avec passion les matchs qui
se déroulent au Brésil.
Pour eux, en m’intéressant à vingtdeux types qui courent après un
ballon, je passe pour un individu
profondément débile. Pourtant, on
peut aimer le football et en même
temps apprécier la résolution d’une
belle équation, un concert de Rostropovitch, un film de Woody Allen
ou le musée Soulages à Rodez…
Je voudrais rappeler à tous ceux qui
regardent avec condescendance,
voire même mépris, les passionnés
de la Coupe du Monde, que l’on
peut-être un universitaire de grand
renom, un intellectuel ayant les
honneurs de tous les salons où l’on
discute, et dire autant d’énormités
que Ribéry dès qu’on aborde des
sujets sociaux, économiques ou politiques. Tout comme on peut être
un joueur de foot de grand talent,
à l’exemple de Lilian Thuram, et poser sur la société un regard d’une
grande lucidité, dénoncer les tares
du monde où nous vivons, montrer
une très grande solidarité à l’égard
des peuples.
Sans vouloir refaire l’histoire de ce
sport devenu universel, je rappellerai à titre d’exemple que Rino Della
Negra, un des meilleurs joueurs du
prestigieux Red Star, mourra fusillé
avec ses camarades de l’Affiche
rouge, ou bien encore que Rachid
Mekhloufi, qui fit les beaux jours
des Verts de Saint-Etienne et de
l’équipe de France, quittera tout
pour travailler à l’indépendance de
son Algérie et jouer dans l’équipe
du FLN en 1958…
Un sport universel
En fait, comme le dit le journaliste
Jean-Emmanuel Decoin, « si les
intellectuels ” et tous ceux qui se
revendiquent de cette caste séparée ” haïssent à ce point le football, n’est-ce pas, d’abord et avant
tout, parce que ce dernier incarne
le sport populaire par excellence,
qui supplante tous les autres dans
les cœurs et les pratiques quotidiennes des peuples ? »
Nul ne peut nier le rôle éducatif
du sport et en particulier du foot,
sport populaire qui permet de tisser du lien social, sport qui impose,
parce qu’il est collectif, de jouer
solidairement avec les autres. Certes on m’objectera que les dérives
actuelles du football professionnel
sont à cent lieues de ces valeurs.
Loin de moi l’idée de nier que les
méfaits du libéralisme ont perverti
le sport en général et le football
en particulier. C’est vrai que le règne de l’argent roi en a dénaturé
l’ambition éthique et collective.
Le capitalisme moderne corrompt
profondément toutes les activités
humaines dès lors qu’il s’en empare et leur impose sa logique. Et le
foot n’y échappe pas. Mais doit-on
le rejeter parce que la Fifa devient,
au train où vont les choses, le bras
armé de la dictature du fric ? Ou
alors devra-t-on rejeter aujourd’hui
la plupart des activités humaines !
Alors, soyons conscients des dérives que l’ultralibéralisme impose
au football mais ne boudons pas
notre plaisir en regardant ce Mondial aux matchs débridés et riches
en buts.
René Granmont
POMPES FUNÈBRES DU ROUSSILLON
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USAP : Le jeu des nouveaux visages
L
a reprise officielle des entrainements s’est effectuée ce
mardi 1er juillet et beaucoup
de nouveaux joueurs ont remis
le bleu (azur) de chauffe, 16 ont été
recensés qui prêteront main-forte à
quelques anciens de la maison USAP
et à des joueurs Espoirs à qui le club
veut enfin donner leur chance.
Petit jeu (difficile !) pour amateur
averti ! Il faut faire correspondre un
des noms ci-dessous à chaque visage : Basilaia Dimitri, Beaux Benjamin,
Bécasseau Jérémy, Belie Mathieu,
Bousquet Jonathan, Bothma Rinus,
Cabello Benoit, Chalureau Bastien,
Charlon Loïc, Cheron Rudy, Descons
Sebastien, Farnoux Julien, Genevois Jean-Philippe, Koulemine Kirill,
Mchedlishvili Giorgi, Pujol Jean-Bernard.
Au moins 8 bonnes réponses et vous
pouvez vous considérer comme un
pro du rugby ! Solutions et complément dans la prochaine édition.
Jo Solatges
culture
N°3559
Semaine du 04 au 10 juillet 2014
13
Michel Ciment et Jean-Pierre Darroussin
aux 55e Ciné-Rencontres de Prades
Le temps des festivals. Fort de sa nouvelle formule, le vénérable festival de Prades propose du 16 au 24 juillet des sélections faites
par ses invités, des avant-premières, celle notamment de la palme d’or de Cannes 2014, des vues sur le cinéma d’aujourd’hui et un
choix de courts métrages soumis au public pour qu’il décerne son prix.
E
tonnamment peu connues à Perpignan - un comble ! - les Ciné-Rencontres de Prades tiendront
leur 55ème session du 16 au 24 juillet au Cinéma
le Lido. Pour principaux invités cette année, JeanPierre Daroussin, acteur populaire au meilleur sens du
terme, et Michel Ciment, critique de cinéma reconnu internationalement, directeur de publication de Positif et
membre du Comité de parrainage des Ciné-Rencontres.
Mais on rencontrera aussi Mamad Haghighat, soutien et
diffuseur en France du cinéma iranien, et le réalisateur
tchadien Mahamat Saleh-Haroun, primé à Venise en
2006 pour « Daratt saison sèche » et à Cannes en 2010
pour « L’Homme qui crie ». Déjà familier de notre département, il présentera à Prades son film « Grigris », qui
fit partie en 2013 de la sélection officielle du Festival de
Cannes. Pierre Eisenreich, qui écrit dans Positif, animera
les rencontres avec Jean-Pierre Daroussin. Christophe Le
Masne, acteur et réalisateur de courts métrages, présentera « Sexy Dreams » et parlera de ses projets.
Un agréable mélange de célèbres films du
passé et de toiles inédites
Du côté de la programmation, on retiendra les choix de
Michel Ciment, une sélection de films allant de 1960 –
« Le fleuve sauvage » d’Elia Kazan - à 2009 – Bright
nard Jubard. Et un accueil sera réservé à deux cinéastes
ayant produit en région : Laure Bourdon avec « Dolça »
(2014) tourné à Prades et Perpignan, qui sera présente ;
Olivier Moulaï avec « Le fond et le jour » (2013) tourné à
Escaro. A signaler encore le 2e Prix du Jury Jeune Public,
long métrage, la présentation de travaux des enfants de
Prades et une soirée avec projection de films en plein air
dans les jardins de la sous-préfecture le lundi 21 Juillet à
21h30. Sans oublier les repas-rencontres dans les jardins
de l’Hôtel Hostalrich, un lieu privilégié de convivialité.
Y.L.
Star de Jane Campion -, en passant par des incontournables comme Stanley Kubrick, Robert Altman, Claude
Sautet et l’inoubliable Théo Angelopoulos (« L’Eternité et
un jour »). Huit films de ou avec Jean-Pierre Daroussin
seront projetés, il s’y ajoutera une carte blanche de son
choix. La carte blanche donnée à Mamad Haghighat comprendra trois films iraniens : « La Vache » (1969), « Les
Chats persans » (2009), « Mardan » (2014) en avantpremière. Huit inédits ou avant-premières, et parmi eux
deux films italiens constitueront la rubrique Le cinéma
d’aujourd’hui. Quinze courts métrages issus du festival
international de Clermont-Ferrand 2014, avec des présentations en 3D, coucourront pour le prix du public Ber-
Cinéma Lido de Prades - 174, avenue du Général
de Gaulle - 66500 Prades (salle numérisée,
climatisée de 187 places).
4 séances uniques et quotidiennes.
Accueil & information. www.ciné-rencontres.org. Et
jusqu’au 15 juillet : Vente de Pass complets, Cartes et
Affiches. Bureau d’accueil du Festival, 174, avenue du
Général de Gaulle - 66500 Prades A partir du 16 juillet à
10h : Vente de Pass, Cartes, Affiches & Catalogues. Hall
du Lido.
Caisse ouverte 30 minutes avant chaque séance. Pas de
réservation possible pour les séances uniques.
Chucho Valdés du jazz
à l’Archipel
Estivales. « Caliente y con mucho saborrrrr* ! »
endredi 27 juin se produisait au Grenat un des meilleurs représentants du
jazz latino, Chucho Valdes, un géant
de la musique cubaine au sens propre
comme au figuré. Quand il arrive sur scène,
mastodonte souriant, le livret de partition à
l’air tout petit entre ses mains ! Il s’assoit
au piano et démarre alors une incroyable
session de jazz tout azimut. Accompagné de
son excellent quintet « The Afro Cuban Messangers », Chucho se promène dans tous les
styles et mêle dans le même morceau des ré-
V
férences diverses comme « Ascenseur pour
l’échafaud » de Miles Davis ou « Asturias »
d’Albeniz, on reconnaît Rachmaninoff, quelques mesures de bulerias et un bonjour de
Jean Sébastien. Les racines africaines de la
culture cubaine sont bien présentes avec les
« batas », les tambours rituels de la Santeria
et les chants en langue Yoruba, héritage des
esclaves venus de l’ouest africain. Le groupe
porte bien son nom et rempli son rôle de
« messager », de passeur de culture dans ce
brassage continu de traditions et d’emprunts
hommages aux cultures voisines. Le concert
de Chucho Valdés, c’est avant tout le plaisir
de la surprise à chaque mesure, ce sont des
rythmes effrénés, des ballades savoureuses,
un toucher au piano brillantissime et surtout
une recherche musicale qui dépasse les limites du jazz latino. C’est une véritable musique
savante extrêmement construite, référencée,
qui parle aussi bien aux musiciens chevronnés qu’aux simples amateurs.
La cerise sur le gâteau ? Le rappel en chacha-cha avec Mayra Caridad, la soeur de
Chucho en chef de chœur faisant chanter la
salle. Standing ovation.
Une mention spéciale pour le groupe qui a
assuré la partie à l’extérieur, Maykel Blanco y
su salsa mayor, de jeunes musiciens bourrés
de talent et d’énergie, qui ont fait danser un
nombreux public sans ménager leur peine.
Dehors comme dedans : des musiciens virtuoses et généreux... des Cubains donc !
Dolores Triviño
* Chaleur et beaucoup de saveur
14
culture
N°3559
Semaine du 04 au 10 juillet 2014
A l afFiche
Perpignan
Claude Parent-Saura,
l’archéologie d’un artiste
Estivales de l’Archipel. Parvis du Théâtre. Vendredi 4
juillet à partir de 19h. The Harvesters + Doolin’ +... À
19h et à 23h, DJ Niko Gallego. Gratuit. Samedi 5 juillet
à 19h. Les Croquants + M. Lézard + Satya. Gratuit.
Place Gambetta. Mardi 8 juillet à 18h. Dans le cadre
de «Perpignan sur scène». Confidencial. Un son poprock catalan qui décoiffe ! Entrée libre. A 21h. Huit
violoncelles à l’heure espagnole, Ensemble Otto Celli.
Entrée libre.Infos au 04.68.62.38.82.
Palais des Rois de Majorque. Samedi 5 juillet
à 20h30. Festa del sol. Entrée libre et gratuite,
dans la limite des places disponibles. Infos au
04.68.34.48.29. Mardi 8 juillet à 21h. Orchestre de
Catalogne. Ses solistes retrouveront sur scène le
groupe Accordzéâm (vainqueur de la «Grande Battle»
sur France 2), pour une version de «La Symphonie
du nouveau monde » complètement revisitée ! Entrée
libre et gratuite, dans la limite des places disponibles.
Couvent des Minimes. Mercredi 9 juillet à 21h. Dans le
cadre de Perpignan sur scène, Gino Torralba. Blues,
rock et pop pour une fusion de blues cubain, de flamenquito et de musiques de Méditerranée vraiment
festives. Infos au 04.68.62.38.82.
Cour du figuier. Mercredi 9 juillet à 19h30. Dans le
cadre de «Perpignan sur scène». L’Avant-bras. Le
swing-guingette ! Pêle-mêle de valses, de tangos, de
pasos... Entrée libre. Infos au 04.68.62.38.82.
Alenya
Parc Ecoiffier. Vendredi 4 juillet à 20h30. Initiation au
tango Argentin. À 21h. Soirée Milonga par l’association « Talon Aiguille Tango ». Gratuit.
Avenue de Perpignan. Samedi 5 juillet à 11h. Inauguration du jardin Tauléra.
Argelès-sur-Mer
Parc de Valmy. Les 7, 8 et 9 juillet. Les Déferlantes :
Indochine, Paradis, Blondie... Tarifs : voir le site
internet officiel. www.festival-lesdeferlantes.com
Banyuls-sur-Mer
Exposition. Au travers de sa collection d’objets précolombiens, l’exposition nous
permet d’entrer dans le processus créatif de l’artiste.
P
our réussir une exposition
il faut un beau contenu, un
agréable contenant et un habile metteur en scène. L’écrin :
le musée d’archéologie de Céret. Les
bijoux : des pièces archéologiques
de la collection du plasticien Claude
Parent-Saura et, le scénographe, l’artiste lui-même.
Si Claude Parent-Saura, plasticien incontournable, collectionne les objets
précolombiens et ceux des Indiens
des pueblos depuis quarante ans,
il est le contraire d’un “amasseur”
compulsif. C’est un amateur vrai, tel
Picasso ou Breton, et il ne possède
que des objets qui parlent, à son
oreille, à son cœur et à son esprit,
qui vivent pour lui et par lui... À
moins qu’il ne soit possédé par ces
créations intemporelles.
Il avait déjà exposé des pièces de sa
collection en parallèle à ses propres
créations. Il va au-delà dans cette
maison du patrimoine Françoise
Claustre, montrant pendant une année, des pièces inédites de qualité
muséale. Et en les exposant, c’est
lui qui se dévoile. Il ne les accompagne que de rares travaux personnels,
où il inclut des fragments de pièces
anciennes qui traversent ainsi les
océans et les siècles.
Qu’elles soient Chancay, Nayarit ou
Nazca peu importe. Elles allient toutes, esthétique et spiritualité ; cette
beauté et cet esprit qui enchantent et
imprègnent toute l’œuvre de Claude.
Il s’est inspiré de ces cultures, les a
assimilées et nous les donne en écho
à son propre imaginaire. Elles résonnent en lui, ici et aujourd’hui. Que ce
soit des tissus à décor d’oiseau, des
céramiques chamaniques patinées
par le temps ou un masque métallique, la beauté est au rendez-vous, le
mystère aussi... Laissons-nous porter
et entrons dans le processus de création d’un grand artiste.
L’œuvre de Claude Parent-Saura,
autant que son être, est en accord,
en résonance avec ce qu’il nous présente aujourd’hui, et cela bien avant
même que son travail le traduise.
Un peu comme si inconsciemment
il avait toujours su cela, comme s’il
était le descendant d’un Indien Nazca !
Christian Sournia
Exposition Zoemas,
Collection de Claude Parent-Saura, à la
maison du Patrimoine Françoise Claustre,
place Picasso, à Céret, jusqu’au printemps 2015. Entrée : 2,50 ` et 1,50 `,
tous les après-midis.
nisée par les Amis d’Alain Marinaro. Les professeurs
sont Véra Tsybakov et Romain Hervé, merveilleux
pianistes, concertistes internationaux. Ouvert au
public. Vendredi 11 à 21h. Concert final avec les
professeurs et leurs élèves. Entrée gratuite et libre
participation. Pot convivial.
© patdebaz
Salle Novelty. Du 5 au 12 juillet. 6e masterclass orga-
La musique et la mer
« Piano à Collioure ». Quatre jours durant, la ville a
vécu au rythme des claviers
L
a septième édition de la manifestation portée par
Les Amis d’Alain Marinaro a, cette année, alterné
grands récitals et concours. Château Royal, place,
temple, centre culturel... la musique a investi tous
ces lieux impulsant animations et plaisirs musicaux
partagés. La jeunesse étant au cœur du dispositif avec
deux types de concours, celui des juniors dont c’est la
deuxième année et celui de ceux qui sont déjà dans la
cour des grands. Un concours qui joue pleinement son
rôle de révélation de talents, à preuve le parcours brillant
de nombre des précédents candidats, dont, par exemple,
celui du jeune Florian Puddu, Grand Prix Alain Marinaro
2013, en récital, cette année à Collioure et à l’affiche du
prochain « Elne Piano Fortissimo ».
Parmi les récitals, celui de Laure Favre Kahn faisait
l’ouverture au Château Royal, l’occasion pour un public nombreux (le Château était comble) de découvrir
une interprète flamboyante, aussi à l’aise avec Chopin,
son compositeur de prédilection, qu’avec Liszt, et bien
d’autres, jusqu’à Astor Piazzola. C’est la pianiste belge
Éliane Reyes qui assurait le récital de clôture, une magnifique découverte que cette ancienne enfant prodige
aujourd’hui artiste à l’éblouissante virtuosité technique.
Si Chopin n’a pas de secret pour elle, elle a à cœur de
faire vivre des répertoires contemporains. Elle a ainsi
donné une sonate de Nicolas Bacri, qui, expérience rare,
était là pour présenter sa pièce. Rappelons qu’une œuvre
de celui-ci était le morceau imposé du concours 2014. En
deuxième partie de concert, Éliane Reyes avait élaboré
un programme sur le thème de l’eau, Debussy, Ravel,
Lizst, des musiques qui, sous ses doigts exercés, prenaient des saveurs nouvelles.
Lundi soir, à l’issue des différentes manifestations, le
jury, présidé par Daniel Toni, a dévoilé ses choix : Florent Féral et Krzysztof Potocznik ont obtenu le premier
prix ex-æquo d’exécution d’une œuvre contemporaine
(la fantaisie opus 134 de Nicolas Bacri), et c’est Selim
Mazari qui a remporté le premier du concours international Alain Marinaro 2014. Souhaitons à ces jeunes de
poursuivre sur leur belle lancée.
N.G.
culture
N°3559
Semaine du 04 au 10 juillet 2014
Musiques, danses, guinguette,
intermittents en lutte
Estivales de l’Archipel. Découvertes et spectacles dehors et dedans.
D
euxième édition pour le festival qui, pour l’équipe
de l’Archipel, clôture une copieuse saison et manie la dialectique du dedans et du dehors. Dehors,
des chanteurs ou des groupes, dont beaucoup à
découvrir, que l’on écoute, gratuitement, en sirotant ou grignotant à la guinguette installée pour l’occasion. Dedans
des spectacles plus costauds, payants, qui supposent une
écoute plus attentive ou nécessitent une infrastructure scénique plus importante. Et ça fonctionne.Tous les soirs, il y
a foule et ambiance sur le parvis du Théâtre, des gens se
retrouvent, échangent, acclament les artistes. Beau succès
pour Natalia Doco et sa jolie voix, idem pour le jazz manouche de « The lost fingers », par exemple, le lendemain,
Pad Brapad (Urban Tzigan) a mis le feu...
À l’intérieur, c’est forcément plus feutré pour accueillir récitals ou chorégraphies. C’est « Nippon-Koku », par la Compañia Nacional de Danza de España qui ouvrait le festival,
avec, en préambule, une intervention des intermittents en
lutte et le soutien affiché de Domenech Reixach, directeur
du Théâtre. Intermittents fortement présents dedans et dehors, avec affiches, vidéos, pétitions...
Création de Marcos Morau, étoile montante de la chorégraphie transpyrénéenne,« Nippon-Koku » met, si j’ose
dire, la barre très haut, en tout cas, pas vraiment le profil
d’un spectacle de festival d’été. Dans un huis-clos enfumé,
des officiers se font servir à boire par d’accortes soubrettes pendant que sonne un téléphone que personne ne
décroche et que vocifère une soldate. Puis, ils se mettent
à danser, formidablement bien, en uniforme de militaires
japonais, les danseurs offrent de saisissants tableaux,
exécutent d’époustouflantes contorsions. On a aussi des
fauteuils roulants qui passent, au fond, un fossé où, régulièrement, des protagonistes se jettent dans le vide, pendant qu’une Japonaise en costume traditionnel va et vient,
le tout au son d’une musique envahissante. On comprend
qu’il s’agit d’une métaphore contre le militarisme, le fascisme, qu’il y est question de suicide et de symboles du Japon.
C’est brillant, impressionnant, mais trop hermétique, il faut
aller chercher sur Internet pour identifier les références qui
truffent cette chorégraphie, suicide de Mishima, théâtre
kabuki... Plutôt frustrant, tout de même.
Autre « dedans », le duo de piano des sœurs Labèque.
Quelle classe ! Grandes, minces, chics, longs cheveux ondulés, talons vertigineux, elles jouent du piano comme elles respirent. Un jeu cérébral, hyper concentré pour Ravel,
débridé et fou pour Gershwin, envoûtant pour Philip Glass,
pape de la musique minimaliste américaine. Et trois rappels
devant un public aux anges dans un Grenat enflammé.
N.G.
Prélude à l’intégrale
pour piano
de Philip Glass
P
iano à Collioure, c’est
la fête du piano et de
la jeunesse, comme
nous le rappelle Dalila Marinaro, organisatrice
de la manifestation soutenue
par l’association Les amis
d’Alain Marinaro. Cette année, en plus des différents
concerts où viennent concourir de jeunes solistes venus du
monde entier et des récitals
en soirée, nous avons eu la
chance d’entendre à nouveau
Nicolas Horvath. Ce jeune
et talentueux pianiste, qui a
déjà remporté onze prix internationaux, nous a proposé
un parcours dans l’œuvre du
compositeur Philip Glass. Ce
dernier, connu pour sa musi-
que répétitive, a fait un retour
provocateur à la tonalité, à
une époque où la musique
contemporaine revendiquait
le post sérialisme et l’atonal.
Avec Metamorphosis 5, nous
voici entraînés dans un balancement perpétuel avec les
rythmes instables 2 sur 3 ou
3 sur 2 ; une ritournelle se déploie mesure après mesure.
Dans ce continuum répétitif, le pianiste met en valeur
une note plutôt qu’une autre,
créant des évolutions dans
le phrasé avec des bascules
émotionnelles étonnantes.
Nicolas Horvath n’hésite
pas à proposer des concerts
d’une durée de six heures où
Cerbère
Hotel du Belvédère, la bodega. Mercredi 9 juillet à
20h. Michèle Bayar dédicacera son livre « Nouba »
en duo musical avec Pedro Soler.
Céret
Ermitage Saint Ferréol. Samedi 5 juillet à 18h.
Concert pittoresque, organisé par le Foment de la
Sardane. Gratuit.
Eglise Saint-Pierre. Dimanche 6 juillet à 21h. Shine
Gospel. Tarifs : 15`, réduit 10`, gratuit pour
les moins de 13 ans. Infos et réservations au
04.68.87.00.53.
Collioure
Château royal. Vendredi 4 juillet, à 21h. Dans le
cadre du Festival Eté 66. Gipsy Dandy. Entrée libre
et gratuite dans la limite des places disponibles.
Infos au 04.68.82.06.43.
Place du 18 juin. Jeudi 10 juillet à 22h. Made In.
Dans le cadre du festival «Jazz à Collioure ».
Gratuit. Infos au 04.68.82.15.47.
Château royal. Jeudi 10 Juillet à 21h. Eté 66.
Récital de piano - Florent Mourier : Bach, Chopin,
Liszt, Schubert ou Schumann. Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles. Infos
au 04.68.82.06.43.
Palau-del-Vidre
À l’église. Vendredi 4 juillet à 21 h. Concert d’été
- Festival de musique et de poésie 15e édition.
Roula Safar (mezzo-soprano). Samedi 5 juillet à
19 h, Duo flûte et guitare. Suivi, place de l’église,
d’un grand moment avec le conteur touareg Hamed Bouzine. Dimanche 6 juillet à 19 h. La « petite
messe solennelle » de Rossini avec le chœur
Opéra veus. Tarifs : 15 euros.
Saint-André
Galerie d’art de la mairie. Du 28 juin au 30 août.
Exposition de peintures Josep Assensi « Catalonia
mon amour ».
Théâtre de verdure. Vendredi 4 juillet à 21h30.
Soirée de clôture du festival de théâtre: Las Locas.
Création collective par la troupe Glissandi. Fantaisie burlesque. Ensuite, repas de clôture.
Nicolas Horvath. Assidu à la fête du piano de Collioure,
le pianiste Nicolas Horvath associe des compositeurs
contemporains à son hommage fidèle à Philip Glass.
15
Serrabona
Nicolas Horvath, présentant une partition de
musique contemporaine.
il joue l’intégrale des œuvres
de Philip Glass pour piano,
intégrale qu’il va prochainement enregistrer. Par ailleurs,
il a demandé à une vingtaine
de compositeurs contemporains d’écrire une courte
partition en hommage à son
compositeur fétiche. Lors
du concert Philip Glass vu
par les contemporains, proposé au temple de Collioure
le dimanche 29 juin, Nicolas
Horvath jouait plusieurs de
ces compositions. Il était entouré d’immenses partitions
graphiques aux signes mystérieux, témoignant que l’écriture de la musique est elle
aussi créative. Certains de ces
compositeurs ont malicieuse-
ment choisi, pour rendre leur
hommage, de croiser la structure répétitive qui caractérise
Philip Glass avec de célèbres
partitions de la musique occidentale : un prélude de JeanSébastien Bach, les accords
de la sonate au Clair de Lune
de Beethoven ; un autre compositeur a même proposé un
Inter Galactic Tango !
« La diversité et la variété de
ces hommages démontrent
que la musique contemporaine est en mouvement, et
qu’il faut la faire vivre. « C’est
la musique de notre temps »
précise Nicolas Horvath.
P.C.-S.H.
Prieuré de Serrabona. Dimanche 6 juillet à 18h.
Les dimanches de Serrabona : Romances autour
de la Méditerranée. Nathalie Guida et Gérard
Méloux proposent un répertoire traditionnel et populaire méditerranéen, au gré des cordes du oud,
mandole, saz, buzuki et de la voix. Entrée libre
et gratuite, dans la limite des places disponibles.
Infos au 04.68.84.09.30.
Thuir
Théâtre des Aspres. Samedi 5 juillet à 21h. Spectacle polyphonique par l’Art Scèn’. A cappella ou
accompagnés d’instrumentistes, le groupe vocal
de jeunes adultes passionnés propose un spectacle coloré et pétillant. Tarifs sur le site internet.
Infos au 04.68.84.67.87.
Site web officiel : www.lartscen.fr
Torreilles
Salle des fêtes de la mairie. Mardi 8, jeudi 10,
samedi 12 juillet à 21h. Amis d’Alain Marinaro.
Concert des pianistes Véra Tsybakov, Romain
Hervé et leurs élèves. Entrée gratuite et libre
participation. Pot convivial.
16
humeur
S
i vous avez
besoin
de
donner un contenu concret au mot
populaire, je vous conseille d’aller faire
un tour au Bocal du Tech, à la fin du
mois de juin quand s’y tient la fête du
Travailleur Catalan, le mot populaire s’y
pare de toutes ses nuances, et dans un
contexte politique peu folichon, cela fait
du bien et peut aider à remettre les idées
en place. Non ! Non ! Le peuple n’a pas
fui … puisqu’il est là, au rendez-vous de
ceux qui refusent la résignation. Le peuple n’a pas divorcé d’avec la politique …
puisqu’il vient à une fête éminemment
politique aux antipodes du social-libéralisme que la majorité gouvernementale
tente de promouvoir. Le peuple serait-il
têtu ?
Le désordre des choses
Le peuple n’aurait-il pas compris que ce
qu’on lui serine à longueur d’antenne
(qu’il faut réduire les déficits publics, bloquer les salaires, accepter le chômage et la
précarité, vivre avec la crise et son cortège
L’actu
de misères,
et accepter les divisions sociales …)
est inscrit dans un désordre des choses
auquel il ne faut pas toucher. Le peuple
ne serait-il pas capable de comprendre
qu’il est vain de parler de transformations
sociales ? Que prendre aux riches pour
donner à ceux qui n’ont rien ou peu est
un sacrilège ? Que le patron est la figure
moderne du saint ou du dieu antique et
que saint Gattaz domine le mont Olympe
de sa toute puissance.
Visiblement le peuple n’a pas compris !
Les incompréhensions
Certes les élections municipales et européennes récentes ont montré de sa part
des incompréhensions, des comportements parfois destructeurs et dangereux,
plus généralement un désintérêt grave
pour la chose publique (sans doute à la
hauteur des espoirs déçus et des difficultés
vécues). On peut avoir aussi le sentiment
qu’il a été plus spectateur qu’acteur dans
les mouvements sociaux qui ont émaillé
la dernière année… et les conséquences ne se sont pas fait attendre. On peut
déplorer la difficulté du syndicalisme à
vue par Delgé
dépasser ses
divisions et à s’unir. On peut ne pas comprendre ceux qui renoncent à la lutte au
nom du réalisme… ou du copinage politique.
On se doute des difficultés de ceux qui
veulent que la gauche, la vraie, fasse de
la transformation de la société, de la réduction des inégalités, du bien-être du
peuple et de l’émancipation de la classe
ouvrière son horizon immédiat, ait à affronter quelques obstacles pour dresser
des perspectives qui rassemblent, qui
aient du sens et de la force ! Cela impose
de sortir de sa tanière, de son trou, de sa
boutique, de ses craintes.
Régénérer
Quelle autre ambition que celle de faire
front ! Mais pas n’importe comment, si
l’on veut redonner confiance à ce peuple que les différentes forces politiques
cherchent à capter pour le détourner de
son ambition transformatrice. Le front du
peuple est au cœur de l’ambition de ceux
qui veulent régénérer une démarche politique qui entraîne les masses, les gens,
les victimes et les exclus, les salariés et les
chômeurs, les jeunes en attente d’un avenir et
les retraités qui veulent avoir de quoi
vivre, tous ceux qui depuis trop de temps
ont appris, à leurs dépens, à faire le gros
dos, devant les difficultés de l’heure.
Le front du peuple, il y faut du monde, un
parti, des partis, rassembleurs et rassemblés, des groupes, des citoyens organisés
ou pas, une volonté forcenée d’ouverture
aux convergences en tous genres, un
sens très aigu de la solidarité, une ambition démesurée (comme toute ambition
qui se respecte) et une idée fixe : ne plus
subir et donc changer !
Gramsci, un des premiers dirigeants du
parti communiste italien que le régime
fasciste italien avait condamné à 20 ans
de prison, décrivait le rôle du parti capable de renverser le cours de l’histoire,
comme celui d’un Prince moderne. Le
front du peuple ne pourrait-il pas être
notre prince moderne à nous.
Jean-Marie Philibert
© Jean Pouech
Le peuple, le front et le prince moderne

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