rapport d`activité 2014 - Le Musée de la Chasse et de la Nature
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rapport d`activité 2014 - Le Musée de la Chasse et de la Nature
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2014 FONDATION FRANÇOIS SOMMER POUR LA CHASSE ET LA NATURE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2014 SOMMAIRE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2014 AVANT-PROPOS PHILIPPE DULAC PRÉSIDENT 1 2 3 4 5 6 LA FONDATION IGF PUBLICATIONS, ÉVÉNEMENTS RAYONNEMENT ET LA FONDATION ET GOUVERNANCE, ET CONFÉRENCES FRANÇOIS SOMMER, UNE FONDATION TOURNÉE UNE FONDATION LA PASSION AFRICAINE OUVERTE ET PARTENAIRE VERS LE PUBLIC LE PÔLE CULTURE, QUAND L’ART ET LA NATURE S’EMMÊLENT LE PÔLE NATURE, POUR L’UTILISATION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ LE DOMAINE DE BELVAL, LA FONDATION À CIEL OUVERT p.10 p.20 p.30 p.46 p.56 p.72 ÉDITORIAL YVES d’HÉROUVILLE DIRECTEUR GÉNÉRAL Entretien avec Claude d’Anthenaise p.12 Une nouvelle direction pour une nouvelle impulsion p.22 Le domaine de Belval étudier, protéger, s’inspirer p.32 Billebaude, une nouvelle publication p.58 La Fondation en quelques chiffres p.74 p.9 L’enrichissement et la restauration des collections en 2014 p.14 Chambord, un projet ambitieux et innovant p.24 Les actions de conservation des espaces naturels p.33 Fondation François Sommer et Fondation IGF Un partenariat privilégié et naturel p.48 Les guides Biotope p.60 Une Fondation ouverte et partenaire p.76 Les deux expositions temporaires qu’il ne fallait pas rater en 2014 p.16 Le programme sur les oiseaux chassables en Europe p.26 Le musée de la Chasse et de la Nature en chiffres p.18 Les programmes Loup p.28 p.5 Les zones humides p.33 Le verger de conservation p.35 La station de fécondation de l’abeille noire p.36 L’école de Chasse de Belval p.37 Un espace ouvert aux publics p.39 Une résidence de création artistique p.43 La conservation du lion en Tanzanie p.49 Les bonnes pratiques de gestion du buffle d’Afrique p.51 La pose de colliers sur les éléphants du Mozambique p.53 Le sauvetage des dernières girafes d’Afrique de l’Ouest p.54 L’opération Green Trek p.61 Les conférences p.62 Les Prix François Sommer p.64 Le nouveau Prix Scientifique François Sommer p.66 Le Prix Littéraire François Sommer p.68 Le Prix François Sommer – La Demeure Historique p.70 INFORMATIONS PRATIQUES p.86 CRÉDITS p.87 Le Club de la Chasse et de la Nature p.78 Les amis du Musée et de la Fondation p.80 Les entités de la Fondation François Sommer p.81 L’organigramme p.82 Conseil d’administration et comités p.84 Le Prix Coal Art & Environnement p.71 2 —3 AVANT-PROPOS PHILIPPE DULAC PRÉSIDENT DE LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER Notre vision La « Fondation François Sommer, pour la chasse et la nature » a un objet : il est précisément défini par ses statuts, et n’a pas changé depuis que les fondateurs ont veillé à leur rédaction. En revanche, on peut concevoir plusieurs façons de poursuivre un objet donné. L’approche et la méthode peuvent varier, en fonction notamment du contexte de l’époque. Le monde de 2014 n’est plus celui de 1964 – date à laquelle François Sommer et son épouse léguèrent, par acte notarié, leur patrimoine à une fondation en cours de création. De même, le périmètre de l’action menée peut être plus ou moins ambitieux, en fonction notamment des revenus dont la Fondation dispose – car, pour durer, elle doit agir sans jamais entamer son capital. Alors qu’on va célébrer, en 2016-2017, le 50e anniversaire de la naissance officielle de la Fondation (sa reconnaissance d’utilité publique), il n’est pas inutile de revenir un instant sur la philosophie qui préside, aujourd’hui, à sa conduite. Même si son Conseil d’administration ne se complait pas en débats idéologiques, il trace, en validant toutes les actions entreprises, une ligne de conduite qui reflète une certaine vision. Comment la résumer ? Tout part de François Sommer, et tout doit y revenir. Il était, comme Jacqueline son épouse, chasseur passionné. Non seulement il consacrait à la chasse un temps considérable – à Belval, ailleurs en France, en Afrique –, mais il avait sur la chasse des idées fortes et novatrices – il considérait qu’il est du devoir du chasseur de gérer les espèces sauvages et les espaces qui les accueillent – et, en homme énergique qui concevait sa vie comme un combat, il voulait toujours changer le monde. Que faisons-nous 50 ans plus tard pour marcher dans ses pas ? S’il écrivait à ma place, il pourrait sans doute constater que le concept de chasse-gestion s’est largement imposé, mais que les efforts pour assurer la pérennité de la biodiversité demeurent plus nécessaires que jamais. Il pourrait probablement admettre que l’esprit de la chasse s’est élevé vers l’approche « rationnelle et sportive » qu’il préconisait, mais doit encore faire des progrès pour répondre pleinement à sa vision culturelle. Il pourrait s’interroger sur le fait que, pratiquée par un nombre toujours important d’adeptes souvent passionnés, elle s’est éloignée du plus grand nombre de nos contemporains au point de paraitre « décalée » à beaucoup et même indéfendable à des opposants habités par des idéologies incompatibles avec elle. 4 —5 Que faisons-nous donc pour faire valoir la légitimité de la chasse dans la nature, avec la nature et pour la nature ? Il existe en France un vaste édifice d’organismes voués à la défense et illustration de la chasse, qui n’a probablement pas d’équivalent ailleurs. La puissante organisation fédérale, structurée comme les collectivités publiques – sociétés communales, fédérations départementales, régionales et nationale –, une phalange d’associations de chasses spécialisées, au nombre d’une quinzaine et souvent fortement articulées – pour le grand gibier, le chien courant, le gibier d’eau, la vénerie, etc., composent un appareil dense que vient compléter un établissement public doté de moyens importants. A-t-on besoin d’une fondation privée reconnue d’utilité publique pour compléter cet appareil ? Oui si celle-ci apporte une approche originale. Telle est donc notre aspiration. La Fondation François Sommer n’a vocation à intervenir ni dans la gestion de la chasse ni dans celle des chasseurs. En revanche, en prenant ses distances par rapport aux problèmes de terrain et aux humeurs de court terme, elle s’efforce de contribuer à l’insertion de la chasse dans un monde contemporain complexe, tourmenté et souvent autiste. On peut concevoir diverses façons d’œuvrer en ce sens. Le musée, que la Fondation propose à des visiteurs dont la grande majorité ignore à peu près tout de la chasse, constitue un pont lancé vers le vaste monde. Apprécié par un public nombreux – eu égard à sa taille – chaudement recommandé par la plupart des guides, il réussit à parler de la chasse autrement. Les manifestations culturelles organisées à la Maison de la Chasse, à l’occasion d’expositions temporaires ou à partir des numéros de Billebaude, ouvrent des débats – notamment sur la relation entre l’homme et l’animal – où toutes les opinions peuvent s’exprimer, même celles défendues par les tenants de thèses très éloignées du monde de la chasse. La Fondation fait ainsi le choix de l’ouverture, qu’elle est sans doute la seule à pouvoir se permettre. Faire le pari d’éveiller l’intérêt et peut-être de faire bouger les convictions, est certes ambitieux, mais sans doute plus prometteur qu’un plaidoyer supplémentaire pour une activité déjà âprement défendue. Pour ceux qui trouveront que ce souci d’ouverture et de partenariat est louable mais qu’il faut également se soucier de cultiver les valeurs propres au monde de la chasse et de les transmettre, il faut rappeler que la Fondation œuvre également en ce sens. Le club que les Sommer avaient créé en même temps que la Fondation, et qui en constitue en quelque sorte une filiale, est plus actif que jamais. Chasseurs dans leur très grande majorité, ses 800 membres ont vocation non seulement à se retrouver entre eux mais aussi à se comporter à l’extérieur en ambassadeurs des valeurs auxquelles nous sommes attachés. Par ailleurs, le très beau domaine de Belval développe chaque jour davantage sa vocation d’école. Transmettre des savoirs, perfectionner des connaissances, préconiser des principes éthiques dans tous les domaines qui touchent à la chasse et à la nature : telle est sa feuille de route. L’école reçoit maintenant plusieurs centaines de stagiaires chaque année. Notre ambition est donc que la Fondation « pour la chasse et la nature », forte de son indépendance et de son originalité, réponde toujours plus et mieux à l’idée créatrice de cet homme généreux, convaincu et visionnaire que fut François Sommer. C’est un défi. Il stimule tous ceux qui sont appelés à le relever. Sur un registre différent, montrer que les chasseurs se soucient de la sauvegarde des espèces sauvages et apportent leur voix mais aussi leur pierre à la défense de la biodiversité, devenue l’une des priorités de l’écologie contemporaine, est porteur d’un message fort. Le développement des actions menées en France par notre nouveau pôle nature, la poursuite de celles menées en Afrique à travers la Fondation IGF que nous soutenons, sont une preuve que la chasse et l’écologie, loin d’être antinomiques, ont vocation à travailler sur les mêmes chantiers. 6 —7 ÉDITORIAL YVES d’HÉROUVILLE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER La Fondation François Sommer innove dans le respect de l’esprit de ses fondateurs. Dans une époque où les mutations s’accélèrent, il est plus que jamais nécessaire de favoriser la réflexion et l’action concertées. La Fondation, par son statut singulier, aspire à proposer un espace de dialogue et d’échange. Ce rapport d’activité vous révèlera l’énergie, la passion et l’excellence déployées par les équipes au service de la mise en valeur et de la pédagogie de l’art, de la culture et de la chasse. Vous découvrirez le large éventail de travaux et programmes sur les enjeux de la biodiversité, engagés souvent en partenariat, en France et en Afrique. Qu’il s’agisse de préservation des zones humides, de protection de l’abeille noire, d’études sur le loup, de recensement d’oiseaux migrateurs, ou encore de réintroduction de buffles, de protection du lion, de sauvetage de girafes ou de suivi d’éléphants dans des réserves africaines, nous avons fait le choix cette année d’un « rapport-reportage » sur les actions de la Fondation concernant les enjeux environnementaux qui touchent notamment la faune sauvage si chère à nos fondateurs. Cette édition 2014 confirme aussi la vitalité de la Fondation grâce à de nouvelles publications prometteuses et enthousiasmantes comme Billebaude ou les guides Biotope et à travers le dynamisme du club qui compte de plus en plus de membres et organise des manifestations toujours très appréciées. Les Prix François Sommer, tant culturels que scientifiques, participent également au dynamisme de la Fondation. Au fil des pages apparaitront quelques visages des femmes et des hommes qui font vivre la Fondation au quotidien, en lui apportant compétence et talent. L’ensemble de nos activités se croisent, se mêlent, s’enrichissent et se nourrissent, parfois se confrontent, mais toujours se retrouvent. La Fondation a aussi pour objet d’être un point de convergence et de rayonnement. 8 —9 LE PÔLE CULTURE QUAND L’ART ET LA NATURE S’EMMÊLENT 10 — 11 1.1 — ENTRETIEN AVEC COMMENT METTRE L’ART AU SERVICE DE LA NATURE, ET RÉCIPROQUEMENT ? CLAUDE d’ANTHENAISE DIRECTEUR ET CONSERVATEUR DU MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE CLAUDE d’ANTHENAISE : À travers les collections et les activités du musée et par le biais des différentes opérations de partenariat ou de mécénat qu’elle mène, la Fondation conduit une politique culturelle visant à approfondir notre conception de la nature et de la chasse. L’art révèle autant qu’il façonne notre appréhension du monde. Notre perception de la nature et des différents usages que l’on peut en faire est tributaire, voire captive, de ces images, qu’elles soient héritées du passé ou issues de la création contemporaine. C’est pourquoi je pense qu’il est souhaitable de diversifier les points de vue. Mettre en évidence la subjectivité des représentations permet d’enrichir la réflexion et d’établir les conditions d’un débat constructif entre les divers « usagers » de la nature. À cette fin, je veille à ce que la programmation artistique du musée alterne des expositions à caractère patrimonial avec des propositions plus contemporaines sur les thèmes relatifs à l’environnement ou au rapport de l’homme à l’animal. Ainsi, en 2014, à la suite du collectif d’artistes Art Orienté Objet engagé dans le débat écologique, le musée a exposé des photographies du Second Empire témoignant de la relation de travail établie entre l’homme et le cheval avant l’apparition de l’automobile. Créer et mettre en place à Paris, un centre d’influence culturelle à base artistique, dans le cadre d’un musée ouvert au public. COMMENT LE MUSÉE ENTRETIENT-IL CE LIEN ENTRE LES ARTISTES ET LA NATURE ? C. A. : En appelant les artistes à intervenir au sein des collections permanentes, le musée favorise les confrontations stimulantes. Elle le fait dans un esprit d’ouverture, conforme à ce qu’avait souhaité François Sommer en intégrant l’art de son temps. Le musée s’applique à développer son public. L’art vivant, en particulier, et les performances comme celles d’Abraham Poincheval qui a connu un exceptionnel succès médiatique, permettent d’attirer au musée des visiteurs nouveaux. Ceux-ci découvrent ainsi les collections et le témoignage qu’elles portent sur l’animal et la chasse. Un autre aspect de cette mission culturelle consiste à proposer aux créateurs une expérience directe de la nature. Cela se fait à travers la résidence aménagée au domaine de Belval. À notre époque, la plupart des artistes sont issus du milieu urbain. Ils ont une vision lointaine et idéalisée de la ruralité, de l’espace forestier ou de l’animal sauvage. Le séjour à Belval, encadré par David Pierrard, responsable du domaine, permet de les familiariser avec les impératifs de gestion de la faune et de la flore. Désormais, les résidences ont pris un nouveau développement en intégrant le contexte humain et physique extérieur au domaine. C’est ainsi que, dans le cadre d’un partenariat institutionnel, les étudiants de l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, ont pu travailler à partir des composantes de la ruralité contemporaine. Je suis convaincu qu’en aidant la production et la diffusion de ces nouvelles images, le pôle culture contribue à la mission générale de la Fondation. Article 1er des statuts de la Fondation François Sommer. 12 — 13 1.2 — EN DEUX MILLE QUATORZE L’ENRICHISSEMENT ET LA RESTAURATION DES COLLECTIONS 1 2014 A ÉTÉ UNE IMPORTANTE ANNÉE D’ENRICHISSEMENT DES COLLECTIONS, QUELQUES EXEMPLES… La Fondation François Sommer contribue régulièrement à la restauration d’œuvres du musée de la Chasse et de la Nature (achetées ou en dépôts), participant ainsi à la préservation et à la revalorisation d’un important patrimoine culturel. C’est ainsi qu’en 2014 a été entreprise la restauration des tapisseries Les chasses nouvelles (1726-1728) réalisées d’après les cartons de Jean-Baptiste Oudry (2). – Les Oiseaux, sculpture en grès de Sèvres émaillé de Raphaël de Villers, 2014 (1) – Les Chasses nouvelles, ensemble de quatre tapisseries d’après Jean-Baptiste Oudry, 1726-1728 (2) – Safari, ensemble de six sculptures en faïence fine de Christian Gonzenbach, 2007 (3) – Bestiaire, ensemble de six dessins à la pierre noire et sanguine sur bois d’Eunji Peignard-Kim, 2014 (4) – La Table des chiens, ensemble de quatre photographies argentiques de Jean-Luc Chapin, 2012 (5) – Cœurs de verre (Herzen aus Glas), sculpture en pâte de verre et verre filé de Meisenthal d’Art Orienté Objet, 2013 (6) – Le Renard, dessin au lavis, encre et mine de plomb sur papier d’Hans Lemmen, 2012 (7) – Le Déjeuner sur l’herbe, Animal triste, huile sur toile de Vincent Corpet, 2013 – Cosmic dance, ensemble de sept sculptures en terre cuite peinte de Lin Utzon, 2014 – Les Fonds de placards, impression numérique sur toile cirée de Jessy Deshais, 2014 – Standard conserve, ensemble de quarante-deux boîtes de conserve de Christophe Jacquet dit Toffe, 2012 Les tapisseries sorties des ateliers de Beauvais ont toutes été tissées en basse lisse. Cette technique est caractérisée par des fils de chaîne tendus horizontalement sur le métier, les fils de trame colorés étant passés à l’aide d’une navette. Le lissier suit le carton placé à l’envers sous le métier. 2 3 4 La restauration de l’ensemble des quatre tapisseries a été réalisée à la demande de la Fondation par les ateliers de Chevalier Conservation. Au cours de ces interventions certains éléments cachés par la doublure sont apparus. Ces tapisseries qui étaient présentées dès le xixe siècle dans des éléments de boiseries avaient été réduites, les bords repliés étant dissimulés sous la doublure. Lors de son démontage les galons bleus originaux ont été retrouvés en assez bon état aussi il a été décidé de les conserver et de les restaurer. Il a aussi été constaté que les bordures étaient rapportées, certaines parties ayant été posées en chevauchement avec le champ central et parfois repliées avec des plis plats afin de faire coïncider la taille de la tapisserie et la bordure. 5 6 7 14 — 15 1.3 — EN DEUX MILLE QUATORZE VOILÀ LES DELTON ! 21 octobre 2014 26 janvier 2015 LES DEUX EXPOSITIONS TEMPORAIRES QU’IL NE FALLAIT PAS RATER Le commissaire de l’exposition, Nicolas Chaudin, a souhaité présenter un reflet photographique de l’apogée de la civilisation du cheval en France, quelques années avant que l’animal ne perde définitivement sa fonction utilitaire et que son statut s’en trouve irrémédiablement bouleversé. Louis-Jean Delton crée en 1862 un atelier de photographie hippique où il réalise une galerie de portraits équestres des célébrités de son temps. Ses fils lui succèdent en 1890. Mettant à profit les progrès de la technique photographique, ils s’enhardissent à sortir du studio paternel pour photographier les courses et les chasses. La Photographie hippique, revue qu’ils dirigent, renferme une part importante des premières archives photographiques de la vénerie. — Le Prince Achille Murat et Cora Pearl, 1865, J. Delton, coll. Archives Hermès (Paris) Un ensemble significatif des photographies des Delton, issues de la collection du musée ou prêtées par des collections publiques (bibliothèque nationale de France, musée d’Orsay, musée Carnavalet…) et privées (archives Hermès, France Galop…) a été ainsi rassemblé pour la première fois à l’occasion de cette exposition. Elles ont dialogué avec les œuvres d’Art Orienté Objet, Jörg Gessner, Milène Guermont et Erik Nussbicker qui offraient en contrepoint contemporain à cette réunion hippique en noir et blanc. L’exposition s’est accompagnée d’un catalogue richement illustré, publié aux éditions Actes Sud sous la direction de Nicolas Chaudun. — Études de chevreuils, Xavier de Poret, inv. 013 70 XAVIER de PORET 21 octobre 2014 26 janvier 2015 10 AUTRES EXPOSITIONS EN 2014 – Arno Kramer, Échappée(s), du 9 avril 2013 au 2 mars 2014 – Lee Ufan, Relatum, du 25 juin 2013 au 23 mars 2014 – Art Orienté Objet, du 22 octobre 2013 au 2 mars 2014 – Hans Lemmen, Hibernaculum, du 25 mars au 27 avril 2014 – Abraham Poincheval, Dans la peau de l’ours, du 1er au 13 avril 2014 – Lin Utzon, Cosmic Dance, du 29 avril au 14 septembre 2014 – Delphine Gigoux-Martin, Comment déguster un phénix, Kate MccGwire, Covert, Mâkhi Xenâkis, Thêbai et Peter Buggenhout, Gorgo du 21 octobre 2014 au 26 janvier 2015 Le musée de la Chasse et de la Nature a rendu hommage à Xavier de Poret (1897‑1975) à l’occasion de la donation par ses héritiers d’un important ensemble de ses dessins. Ce dessinateur virtuose a développé précocement son don d’analyse et d’observation au contact des chevaux et des oiseaux peuplant les écuries et les volières de la demeure familiale. Fils d’un officier de cavalerie et d’une mère, elle-même artiste, qui encourage son talent, Xavier de Poret est intimement lié à cette société aristocratique dont il évoque l’art de vivre, le goût pour les courses, la mondanité et la Country Life. Avec élégance et sensibilité, il applique sa maîtrise du fusain, de la mine de plomb, parfois rehaussés de couleur, à restituer la texture des pelages et des plumages ou l’éclat soyeux d’une robe du soir. Pour ses œuvres animalières, Xavier de Poret affectionne les compositions juxtaposant diverses études du même motif. Comme il passe aisément du gibier au chasseur et du cheval au cavalier, il se fait connaître comme portraitiste mondain, y compris dans les cours européennes. Grâce à la générosité des donateurs, le musée de la Chasse et de la Nature dispose désormais d’une cinquantaine de dessins couvrant les différents aspects de l’œuvre. Le fonds ainsi constitué est le plus important conservé dans une collection publique. 16 — 17 1.4 — EN DEUX MILLE QUATORZE AU MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE EN QUELQUES CHIFFRES 4,5 / 5 LE CERTIFICAT D’EXCELLENCE DÉCERNÉ PAR TRIPADVISOR 2 000 12 EXPOSITIONS PROPOSÉES AU PUBLIC OUVRAGES PATRIMONIAUX CONSERVÉS DANS LA BIBLIOTHÈQUE 53 362 VISITEURS (50 272 EN 2013 SOIT +6%) 60 ACQUISITIONS OU SÉRIES D’ACQUISITIONS 53 OUVERTURES DU MUSÉE EN NOCTURNE 14 JOURNÉES DE GRATUITÉ D’ACCÈS AU MUSÉE POUR TOUS 49 4 000 19 ACTIVITÉS PROPOSÉES AUX AMIS DU MUSÉE 2 ÉTOILES AU GUIDE VERT MICHELIN, SOIT LA MENTION « MÉRITE UN DÉTOUR » SCOLAIRES ACCUEILLIS CONTRE 3000 EN 2013 (+33%) 385 « ANIMATIONS CULTURELLES » VUES PAR 11 257 PERSONNES (8 186 EN 2013 SOIT +38%) AMIS DU MUSÉE 5 096 ITEMS OU SÉRIE D’ITEMS DANS LES COLLECTIONS 104 000 2 000 VISITES SUR LE SITE DÉDIÉ PENDANT LES 13 JOURS DE L’EXPOSITION POINCHEVAL (150 000 PAGES VUES) ITEMS PRÉSENTÉS EN PERMANENCE DANS LES SALLES DU MUSÉE 18 — 19 LE PÔLE NATURE POUR L’UTILISATION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ 20 — 21 2.1 — UNE NOUVELLE DIRECTION POUR UNE NOUVELLE IMPULSION MARIANNE COUROUBLE CHARGÉE DE COORDONNER LA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE ET LE MÉCÉNAT POUR LA NATURE DE LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER Pour mettre en œuvre son projet Horizon 2020 et accroître son intervention dans le secteur de la conservation de la biodiversité et la promotion de l’utilisation durable de ses ressources, la Fondation François Sommer s’est dotée d’un pôle nature. Celui-ci constitue le pendant du pôle culture qu’incarne le musée de la Chasse et de la Nature depuis sa création en 1967 et plus particulièrement depuis son extension et sa réouverture sous une forme renouvelée en 2007. Le développement du pôle nature a été confié à Marianne Courouble, précédemment en charge des dossiers internationaux à la sous-direction de la protection et de la valorisation des espèces et de leurs milieux, au ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Depuis son arrivée le 1er juillet 2014, Marianne Courouble est chargée de coordonner la politique environnementale et le mécénat de la Fondation François Sommer en ce domaine. Trois thèmes stratégiques et interdépendants ont été définis et retenus. Ils guideront les actions du pôle nature : – La « nature ordinaire », le support des activités humaines et l’habitat des espèces sauvages dites « communes » qui concentrera les plus grands enjeux écologiques et humains dans les années à venir. – L’utilisation durable des espèces de faune et de flore sauvages comme outil de conservation de la nature (principe reconnu par la plupart des grandes conventions internationales environnementales) replace l’homme face à ses responsabilités et permet de valoriser le monde sauvage pour mieux le protéger. – La promotion de pratiques de chasse raisonnées et responsables de manière à mieux valoriser la chasse durable comme outil de gestion des territoires et de conservation de la biodiversité. Le pôle nature a vocation à collaborer étroitement et à développer des initiatives transversales avec les autres activités de la Fondation : le pôle culture, la revue Billebaude, les cycles de de conférences, le domaine de Belval, la fondation IGF, etc. La première action du pôle nature a été de définir sa stratégie d’intervention, répondant à la fois à la mission originelle de la Fondation et à la vision de son fondateur, François Sommer, tout en l’adaptant aux actuels défis écologiques d’un monde en pleine mutation. 22 — 23 2.2 — UN PROGRAMME AMBITIEUX ET INNOVANT « CHASSE ET DYNAMIQUE DES POPULATIONS D’ONGULÉS SAUVAGES » À CHAMBORD Initié en janvier 2014, le programme scientifique vise à accroître notre compréhension des mécanismes à l’origine des variations d’effectifs des populations de cerfs et de sangliers. Le climat, la chasse, la structure du paysage, la densité d’animaux, les maladies infectieuses ou parasitaires, leur âge sont autant de facteurs qui peuvent engendrer des variations de survie et de reproduction. D’une meilleure compréhension de ces facteurs découlera la modélisation du fonctionnement démographique de ces populations chassées. Au-delà, ce programme apportera des clés supplémentaires pour la gestion rationnelle des populations d’ongulés sauvages du domaine national de Chambord, et servir de modèle à d’autres territoires en Europe. La France, tout comme d’autres pays européens, connait un fort accroissement de ses populations de grands ongulés sauvages. À titre d’exemple, les effectifs de cerfs élaphes en France ont été multipliés par 6,4 et de sangliers de 6,7 en 30 ans. Aujourd’hui, avec la faible densité de leurs prédateurs naturels, la chasse représente le principal outil de régulation de ces populations, mais les chasseurs, de moins en moins nombreux, ne peuvent contrecarrer à eux seuls l’augmentation des effectifs. L’expansion de ces populations n’est pas sans conséquence sur les milieux naturels et de nombreux dégâts dans les cultures et les massifs forestiers, ou encore des collisions accrues avec les véhicules, sont constatés. Les fortes densités accroissent également le risque de transmissions de maladies. Sans qu’ils en soient nécessairement impactés, les ongulés sauvages peuvent héberger certains agents pathogènes transmissibles au cheptel domestique ou à l’homme et représenter un enjeu sanitaire voire un frein à la commercialisation de la venaison. De nouvelles techniques de gestion du grand gibier, compatibles avec l’exercice de la chasse, sont à définir. Elles reposent avant tout sur une meilleure connaissance du fonctionnement démographique des espèces concernées. — Panneautage de cerfs EN PARTENARIAT AVEC Les premiers résultats du programme sont attendus fin 2016 à l’issue d’une phase initiale de 3 ans. En attendant, les équipes du projet, incluant le personnel du DNC, le personnel de la Fondation François Sommer et des scientifiques de l’ONCFS, de l’Université de Reims Champagne-Ardenne, du centre national de recherche scientifique (CNRS – Laboratoire de biométrie et biologie évolutive de Lyon) et du service public de Wallonie (département d’étude du milieu naturel et agricole – Belgique), se mobilisent sur le terrain. Les premières analyses des tableaux de chasse et de captures d’animaux ont été réalisées. En 2014, déjà 328 sangliers et 42 cerfs ont été marqués et des mesures biométriques et des prélèvements génétiques, coprologiques et sanguins ont été effectués. La Fondation François Sommer et ses partenaires, le domaine national de Chambord (DNC) et l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) se sont associés pour lancer ensemble, un programme pluriannuel de recherche intitulé Chasse et dynamique des populations d’ongulés sauvages. Le programme est réalisé à Chambord, site exceptionnel et unique en Europe pour l’expérimentation car il est clos, d’une superficie importante (5 200 hectares), chassé et piloté par un unique gestionnaire. Ce programme de recherche scientifique a pour ambition de devenir un des programmes référents en Europe. 24 — 25 2.3 — DANS LA CONTINUITÉ DE L’ACTION DE FRANÇOIS SOMMER LA COLLABORATION AVEC L’OMPO* Le projet conçu avec le soutien de la FACE (Fédération des associations de chasse et de conservation de la faune sauvage de l’Union Européenne) et de la Fondation François Sommer répond aux besoins documentaires de l’AEWA (l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie) et de la Commission Européenne qui évaluera en 2015 l’efficience de la mise en œuvre de la directive Oiseaux sur la conservation des oiseaux sauvages en Europe. Il mettra aussi en exergue les expériences innovantes en matière de gestion autres que celles seulement liées à la législation. SUR LA CONSERVATION ET LA GESTION DES OISEAUX CHASSABLES EN EUROPE Il s’agit d’une action de la Fondation François Sommer qui s’inscrit dans l’héritage de son fondateur. Lui-même en son temps imagina et proposa le premier plan de chasse. Une activité de chasse rationnelle et respectueuse du vivant repose sur une bonne connaissance de la faune sauvage et de ses habitats. — Préparation de baguage en Lituanie * Oiseaux Migrateurs du Paléarctique Occidental. L’OMPO est l’Institut européen pour la gestion des oiseaux sauvages et de leurs habitats. Cet institut est une Organisation Internationale Non Gouvernementale à vocation scientifique. — Bernache à cou roux, Branta ruficollis — Chevalier gambette, Tringa totanus À l’instar de la chasse au grand gibier et notamment des plans de chasse qui ont prouvé leur efficacité, il est essentiel de promouvoir une gestion adaptative des oiseaux migrateurs en s’inspirant de l’expérience nord-américaine associant l’ensemble des acteurs sociaux concernés. La volonté de mieux connaître les espèces d’oiseaux chassables s’exprime par d’innombrables études scientifiques et l’obligation faite aux États par la directive Oiseaux de l’Union Européenne (UE) et par des traités internationaux de recenser les prélèvements. Cependant, les acteurs concernés ne disposaient à ce jour que d’une vision partielle du statut de conservation des espèces. Ce statut évolue naturellement, mais depuis quelques années, ces variations se sont emballées sous l’impact croissant de l’homme sur la planète. Certaines espèces comme l’Oie cendrée et la Bernache nonnette connaissent une explosion démographique sans précédent, d’autres comme les canards marins de la Baltique montrent des signes inquiétants de déclin. Trouver des explications rationnelles à ces tendances opposées appelle des études et des réponses adéquates en termes de gestion. L’ouvrage en cours de réalisation s’attache à une approche globale de la gestion de l’avifaune sauvage en Europe au sens large puisque les 36 États représentés par des organisations cynégétiques adhérentes à la FACE sont pris en compte. Il s’agit de mieux étayer les prises de décisions pour la conservation des oiseaux en soulignant la contribution essentielle de l’activité cynégétique pour leur pérennité dans les écosystèmes. Dans cet objectif, l’OMPO élabore un modèle de rapport normalisé agrégeant l’ensemble des connaissances disponibles sur les espèces d’oiseaux chassables et leur population. Ce projet ambitieux a pour objectif d’inventer une nouvelle pratique de la chasse et de faire admettre une gestion adaptative fondée sur le suivi scientifique des populations d’oiseaux et de leurs habitats et le dialogue permanent avec la société. La première phase du projet a consisté à se focaliser sur les 24 espèces légalement chassables sur le territoire de l’Union européenne. Le premier volume de cet ouvrage est attendu pour la fin de l’année 2015. EN PARTENARIAT AVEC 26 — 27 2.4 — LES PROGRAMMES LOUP MÉDIALOUP COMMENT COEXISTER AVEC UN GRAND PRÉDATEUR ? Dans le contexte actuel de colonisation accrue du loup en France, la mise en œuvre sur le terrain du nouveau Plan national d’actions Loup 2013‑2017 doit nécessairement être complétée par un renforcement de l’accompagnement social et humain pour identifier des solutions locales et pragmatiques visant à faciliter le dialogue entre parties prenantes (éleveurs, chasseurs, riverains, associations…). La Fondation François Sommer soutient depuis l’origine (2012) ce programme initié par la Fédération nationale des chasseurs. Médialoup est un projet de médiation et de communication participative sur le loup et le monde cynégétique en France. Son objectif est de créer, à partir de l’expérience de trois États européens (Italie, Espagne, Suède) en matière de connaissance, de perception, de biologie et d’interaction avec l’homme notamment, une dynamique d’échange entre partenaires en France, sur les thèmes de la cohabitation entre acteurs cynégétiques et ruraux, d’une part, et les populations de loups, d’autres part. EN PARTENARIAT AVEC http ://medialoup.chasseurdefrance.com En 2014, Médialoup a réuni trois ateliers d’échanges d’expériences entre les fédérations départementales de chasseurs (FDC) : le 5 mars 2014 à Crest dans la Drôme, entre les FDC du massif alpin, le 12 juin 2014 à Mende en Lozère, pour les FDC des massifs central et pyrénéen et le 26 novembre 2014, à Épinal pour les FDC du Nord-Est. LE PARTENARIAT AVEC L’UNIVERSITÉ DE CAEN La Fondation François Sommer a poursuivi en 2014 sa collaboration et son soutien financier au pôle rural de l’université de Caen dans le cadre d’une analyse historique sur les rapports entre les sociétés humaines et le loup. Ce partenariat s’est illustré en 2014 par la création du site Internet « Homme et loup. 2 000 ans d’histoire » et disponible également en version anglaise en juillet 2014. D’avril à octobre 2014, 3 183 visiteurs ont consulté la base de données et 8 647 recherches y ont été effectuées. Ce site, unique en Europe, est doté d’une présentation du contexte historique de l’enquête, de sa méthodologie, de ses sources documentaires, de plusieurs analyses de cas et d’un atlas cartographique. Il intègre la première base de données des victimes humaines de loups prédateurs. EN PARTENARIAT AVEC www.unicaen.fr/homme_et_loup Billebaude a accompagné ces démarches avec la parution de son quatrième numéro. Les principaux objectifs de ces ateliers étaient : – la transmission des acquis de la première phase de Médialoup ; – la transmission de l’expérience des FDC du massif alpin ; – des échanges d’expériences entre les FDC par grands massifs français ; – l’élaboration de propositions à l’attention des ministères en charge de l’agriculture et de l’écologie et du Groupe national Loup. 28 — 29 LE DOMAINE DE BELVAL LA FONDATION À CIEL OUVERT 30 — 31 3.1 — ÉTUDIER, PROTÉGER, S’INSPIRER LE DOMAINE DE BELVAL Dans les Ardennes, au sein du massif forestier du Dieulet, le domaine de Belval est l’ancien territoire de chasse de la famille Sommer. — David Pierrard responsable de l’école et du domaine de Belval Déployé sur 622 hectares il constitue une réserve de biodiversité abritée au sein de 533 hectares de bois, 50 hectares de prairies et 39 hectares d’étangs. À partir de 1948, certaines espèces en voie de disparition au sud de la Meuse (cerfs, daims, chevreuils, etc.) ont été réintroduites à Belval. Depuis 1995, l’école de Belval dispense des formations à la chasse, aux métiers de la chasse et à la gestion de territoires forestiers. 3.2 — LES ZONES HUMIDES, UN PATRIMOINE NATUREL ESSENTIEL LES ACTIONS DE CONSERVATION DES ESPACES NATURELS Les zones humides constituent des réservoirs majeurs de biodiversité en Europe (oiseaux, amphibiens, invertébrés aquatiques et flore). Du fait de la régression généralisée des zones humides, les étangs sont souvent les derniers habitats de nombreuses espèces d’animaux ou de plantes, renforçant ainsi leur valeur patrimoniale. Les écosystèmes des zones humides sont d’un fonctionnement très complexe et encore mal connu. La diversité des habitats et des espèces implique de nombreuses interactions qu’il s’agit d’identifier et de comprendre afin de pouvoir agir, en fonction des objectifs fixés, de la manière la plus appropriée et la plus pertinente. Gérer un milieu naturel, c’est agir (ou ne pas agir) pour préserver, voire augmenter sa valeur patrimoniale. Ceci peut consister à maintenir des activités traditionnelles, à utiliser des techniques modernes ou simplement à la surveillance d’une évolution naturelle. La finalité étant d’entretenir ou de modifier un équilibre écologique en fonction d’objectifs précis de conservation. Belval-Bois-des-Dames Consciente de la nécessité de valoriser et préserver les richesses écologiques du site des étangs du domaine de Belval, la Fondation François Sommer a engagé avec le Conservatoire d’espaces naturels de ChampagneArdenne (CENCA) un partenariat de mission d’assistance technique pour la réalisation d’un plan de gestion écologique décennal. Le CENCA est gestionnaire, dans un cadre partenarial, de 3 408 hectares de pelouses, de marais, d’étangs, de prairies, de forêts et d’habitats à chauves-souris répartis sur 201 sites. Le plan de gestion permet d’assurer une continuité et une cohérence de la gestion dans l’espace et dans le temps. À partir des inventaires écologiques réalisés sur le terrain, les habitats naturels et les espèces à préserver en priorité ont été déterminés en fonction de leur rareté, des menaces qui pèsent sur eux et de leurs exigences écologiques. 32 — 33 Cette analyse permet de fixer des objectifs de gestion et, ainsi, de définir les actions à mettre en œuvre pour les atteindre. Le site des étangs du domaine de Belval se compose de quatre étangs avec leur végétation aquatique et rivulaire et de prairies plus ou moins humides. Ces prairies se développent essentiellement en périphérie du grand étang et de l’étang Buard. L’ étang Brochet et l’ étang Champy étant localisés dans un contexte intra-forestier, seuls quelques secteurs ouverts sont colonisés par des magnocaricaies et autres végétations des bordures d’étangs. Le plan de gestion écologique décennal sur le site des étangs du domaine de Belval fixe trois objectifs à long terme : 1 — Maintenir et favoriser la diversité biologique dans les écosystèmes liés aux étangs. Ceci passe en premier lieu par la réfection et l’entretien des infrastructures du site (digues, vannages). Ces travaux doivent permettre d’améliorer considérablement la gestion des niveaux d’eau tout au long de l’année en tenant compte des différents enjeux (nidification dans les roselières, pisciculture extensive ou de conservation, etc.) LE VERGER DE CONSERVATION : DES FRUITS SAINS GRÂCE À LA DIVERSITÉ ÉCOLOGIQUE Le verger de conservation dont la mise en place a débuté en 2011, commence aujourd’hui à prendre belle allure. Afin de préserver la diversité écologique du verger et de protéger les fruitiers des aléas climatiques (gel, dessèchement, etc.), 800 mètres de haies champêtres ont été plantées. Ces haies sont composées d’une trentaine de variétés différentes d’arbustes, de buissons et d’arbres. Avec les plantations de 2014, ce sont aujourd’hui prés de 200 arbres fruitiers de variétés anciennes et locales qui composent le verger. Cette initiative permet ainsi aux arboriculteurs locaux de venir prélever des greffons et donc de reproduire et de multiplier les variétés de fruits anciens. Le verger du domaine de Belval remplit donc de ce fait son rôle de conservation de ces variétés singulières. En 2015, il sera développé un sentier pédagogique dans le verger afin de sensibiliser le public au rôle des haies dans nos paysages ruraux et de démontrer que la diversité écologique apportée par les haies et les surfaces herbacées contribue à un meilleur fonctionnement des écosystèmes et peut permettre de produire des fruits sans avoir recours à des traitements chimiques. 2 — Acquérir une bonne connaissance de la diversité biologique et du fonctionnement des écosystèmes : par le biais d’études et de suivis scientifiques pour mieux appréhender le fonctionnement biologique du site et affiner la gestion à mettre en œuvre. 3 — Intégrer et valoriser la préservation du site dans le contexte local et régional : cet objectif constitue une voie complémentaire et indissociable de la conservation des habitats et des espèces sur le site. La protection passe par la sensibilisation de la population et des acteurs locaux. EN PARTENARIAT AVEC 34 — 35 LA STATION DE FÉCONDATION DE L’ABEILLE NOIRE : BELVAL AU SERVICE DE LA BIODIVERSITÉ La préservation des pollinisateurs est un des enjeux majeurs de notre siècle. Nous devons une bonne partie de nos ressources alimentaire à l’efficacité de la pollinisation des plantes que nous cultivons. La Fondation François Sommer a décidé de s’engager dans le soutien d’un projet de préservation de l’abeille noire (Apis Melifera Melifera). Ce projet est réalisé en partenariat avec le Groupement de Défense Sanitaire des Abeilles des Ardennes (GDSA). Le domaine de Belval est apparu comme étant un site parfaitement adapté à la mise en œuvre d’un tel projet car il est très préservé de toutes les problématiques d’intoxication des abeilles par les produits phytosanitaires. Le choix s’est porté sur l’abeille noire, abeille rustique et indigène. Le projet de la station de fécondation de l’abeille noire du domaine de Belval est de développer une souche d’abeilles adaptée aux conditions de vie locale par le biais de la sélection naturelle. Ainsi, les ruches ne sont pas traitées avec des produits vétérinaires et parmi les colonies qui sont résistantes et qui survivent, les plus aptes à produire du miel sont sélectionnées et reproduites par la technique du greffage. Des larves sont donc prélevées dans les meilleures colonies et mises à l’élevage dans des ruchettes. L’objectif est de produire un maximum de reines sélectionnées et que ces souches soient utilisées par les apiculteurs de la région afin d’améliorer le taux de survie des colonies d’abeilles. La réussite de ce projet tient à la quantité de colonies d’abeilles sélectionnées qui seront produites, c’est pourquoi des formations à la sélection des abeilles et aux techniques de greffage ont été mises en place sur la station de fécondation. 25 apiculteurs suivent ainsi les cycles de formation à Belval, d’ici la fin 2016, pas moins de trois cent ruches et donc environ 180 millions d’abeilles devraient peupler le domaine de Belval. EN PARTENARIAT AVEC 3.3 — L’ESPRIT DE LA CHASSE L’ÉCOLE DE BELVAL FORME LES « NOUVEAUX CHASSEURS » En 2014, la Fondation François Sommer a lancé une opération de mécénat pour la formation des nouveaux chasseurs (titulaires d’un permis de chasser de moins de deux ans). Cette initiative s’inscrit dans la perspective de la promotion des bonnes pratiques cynégétiques, une des valeurs portée par la Fondation. Ce mécénat consiste à offrir à une quinzaine de nouveaux chasseurs par session, une formation de trois jours sur le thème de la chasse au grand gibier (gestion du grand gibier, les armes, la recherche au sang, l’anatomie du gibier, etc.). Ces formations se déroulent à l’école de chasse de Belval, les nouveaux chasseurs peuvent ainsi profiter de toutes les infrastructures de l’école et d’un encadrement professionnel. La pédagogie de l’école de Belval se veut pragmatique pour être efficace, c’est pour cela que de nombreux supports pédagogiques enrichissent les formations (animaux naturalisés, stand de tir privé, squelettes, armes, etc.). La chasse est certainement une passion et une activité récréative pratiquée pour sa sociabilité, mais elle est également une activité d’exploitation d’une ressource naturelle renouvelable. La chasse se doit de s’assurer que ses modes de pratique et de prélèvement s’inscrivent dans la durabilité, en permettant le renouvellement des ressources qu’elle exploite. Au-delà de toutes les considérations techniques, les participants sont donc invités à réfléchir sur leurs usages. Pourquoi chassons-nous ? Chassons-nous de la bonne façon ? Comment faire partager et parler de notre passion qu’est la chasse ? La philosophie de l’école n’est donc pas de prêcher la bonne parole ou de relayer la pensée unique mais plutôt : « Former les esprits sans les conformer, les enrichir sans les endoctriner, les armer sans les enrôler » (Jean Rostand). Nos nouveaux chasseurs devront être les porte-parole d’une chasse moderne et bien intégrée dans son temps. 36 — 37 3.4 — L’ACCUEIL DES SCOLAIRES En 2014, l’école de chasse à signé quatre conventions avec des structures cynégétiques (fédérations des chasseurs de l’Aisne, des Ardennes, le Royal Saint-Hubert Club de Belgique et l’Association Nationale des Jeunes et Nouveaux Chasseurs).Chacune de ces structures a donc pu proposer à quinze de ses adhérents ayant un permis de chasser depuis moins de deux ans, de venir participer à une formation « grand gibier », de trois jours, offerte par la Fondation François Sommer. Dix nouvelles sessions de formations sont déjà programmées pour l’année 2015, permettant ainsi à 150 nouveaux chasseurs de participer à une formation à l’école de chasse de Belval. UN ESPACE OUVERT AUX PUBLICS Le domaine de Belval accueille chaque années des groupes d’enfants pour des sorties pédagogiques de découverte de la nature et du fonctionnement des écosystèmes. Le but de ces sorties est de leur faire comprendre comment fonctionnent les chaînes alimentaires et ainsi comment s’établissent les rapports proies-prédateurs. Les enfants profitent de toutes les richesses et la diversité écologique du domaine par l’observation de la faune, la recherche des indices de présence des animaux (traces, terriers, etc.). Une cabane, implantée sur le bord du grand étang et agrémentée de nombreux supports pédagogiques, leur permet de faire une pausedéjeuner en profitant de la beauté des lieux. Les enfants sont encadrés par des animateurs nature professionnels de la Maison de la Nature de Boult-aux-Bois. En 2014, ce sont près de 400 enfants et 80 accompagnateurs qui ont participé à ces sorties pédagogiques. EN PARTENARIAT AVEC EN PARTENARIAT AVEC 38 — 39 LES SORTIES « DÉCOUVERTE DE LA GRANDE FAUNE » L’ACCUEIL DES ÉTUDIANTS Ces sorties, également encadrées par les animateurs de la Maison de la Nature, sont destinées au grand public et permettent aux participants de découvrir en famille la vie de la grande faune sauvage. À l’occasion des ces promenades découverte, les participants peuvent donc apprendre à lire les traces laissées par la grande faune mais aussi l’impact qu’elle peut avoir sur le milieu forestier et donc la nécessité de réguler les grands ongulés dans le but de préserver un équilibre faune-flore indispensable au bon fonctionnement de l’écosystème forestier. En 2014, 115 personnes ont participé aux sorties « découverte de la grande faune sauvage ». Des étudiants de la Faculté des sciences exactes et naturelles de Reims ont effectué des travaux pratiques dans le cadre de leur cursus universitaire. Ces étudiants sont en Master 1 « Génie de l’Environnement Naturel Faune Sauvage et Environnement ». Ces travaux ont pour thématique « l’impact des grands ongulés sur l’écosystème forestier ». 35 étudiants ont été ainsi accueillis en deux groupes au printemps 2014. EN PARTENARIAT AVEC 40 — 41 LES SOIRÉES BRÂME DU CERF À l’occasion du brâme du cerf, des soirées d’observation sont organisées pour le public. Ces soirées sont l’occasion pour les participants de pouvoir découvrir cette tranche de vie du cerf élaphe, pour le moins sonore, spectaculaire voire émouvante. Des postes d’observations ont été spécialement aménagés afin de pouvoir concilier une observation de qualité et la préservation de la quiétude des animaux. Ces sorties sensibilisent le public sur la nécessité de respecter ce moment important de la vie du cerf élaphe trop souvent, malheureusement, dérangé par des publics irrespectueux et non avertis. Certaines soirées sont complétées par une conférence sur la biologie, l’éthologie, la gestion et la chasse du cerf élaphe ainsi qu’un dîner dans une cabane en forêt. En 2014, 270 personnes ont participé aux 18 « soirées brâme » organisées sur le domaine de Belval. 3.5 — UNE RÉSIDENCE D’ARTISTES AU MILIEU DE LA NATURE UNE PASSERELLE ENTRE DEUX MONDES — La cabane Brochet 900 269 600 238 500 400 BRÂME SORTIES NATURE SCOLAIRES 151 115 21 EN PARTENARIAT AVEC 300 200 100 137 À travers la résidence de création artistique de Belval, la Fondation confirme son souhait de continuer à bâtir des ponts entre l’art et la nature, convaincue depuis l’origine que si la nature a souvent inspiré l’art, celui-ci peut aussi contribuer fortement à voir la nature autrement, la réveler et la réenchanter, et ceci auprès de publics avertis ou non. Profitant de son patrimoine exceptionnel, la Fondation a l’opportunité de pouvoir proposer au public et aux artistes le musée de la Chasse et de la Nature à Paris d’une part et le domaine de Belval d’autre part. Une autre façon, à travers ses établissements et activités, d’établir ce pont vertueux entre l’art et la nature. Dans la perspective de l’aide à la formation de jeunes artistes, la Fondation François Sommer et l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris (ENSBA) ont conclu un partenariat triennal (2013-2015), offrant la possibilité d’effectuer un travail en résidence à Belval. La Fondation d’entreprise Neuflize Vie s’est engagée, en tant que mécène aux côtés de la Fondation François Sommer, pour soutenir ce programme original de résidence de création artistique. 800 700 LA CABANE BROCHET 466 412 146 2012 2013 2014 42 — 43 QUATRE RÉSIDENTS ONT SÉJOURNÉ À BELVAL EN 2014 THIERRY BOUTONNIER a poursuivi sa résidence à Belval avec pour objectif la surveillance de la haie vive qui donne son nom au projet (mise en place du 21 au 31 juillet et du 7 au 20 novembre 2014). Il commence également à mettre en œuvre les sculptures qui vont servir de balisage et de passeclôtures au « chemin du maïs » qu’il met en place avec les habitants de la région, entre le GR14 et le GR Marches de Meuse (travail entamé du 10 au 17 septembre 2014). LE COLLECTIF CAPTURE (Alice de Sagazan, Ana Maria Gomes et Stéphanie Cazaentre) a résidé à Belval du 12 au 18 mai 2014. À l’issue de cette résidence, qui avait pour but de mettre en place des dispositifs de piégeages fantaisistes et teintés de l’humour des cartoons, un ensemble de vidéos a été produit sous le nom Pièges (www.studiocaptureparis.blogspot.fr). Des photographies seront également publiées dans le numéro 6 de Billebaude en illustration de l’article de Stéphanie Viallefond « Histoires de braconniers ». Le numéro 6 de Billebaude (mai 2015), consacré au thème de la ruralité, publira un article écrit par Thierry Boutonnier « Haie vive » qui présentera son projet et plus particulièrement les réflexions qu’il tire de ses rencontres avec les habitants des environs de Belval autour des enjeux de la culture du maïs. Une sculpture monumentale sera présentée en 2015 dans la section consacrée à « l’art du piégeage » de l’exposition Chasseur sachant chasser, Les chasses seigneuriales au xvie siècle, au château de Kerjean (Morbihan). Exposition réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la Fondation François Sommer et le conseil général du Finistère. THIERRY GIRARD a résidé à plusieurs reprises à Belval en 2014 et a produit une série de photographies se focalisant sur la nature ordinaire et sur des paysages que l’on pourrait qualifier « sans qualités ». Quatre de ces photographies feront l’objet d’un portfolio dans le numéro 6 de Billebaude. Une réflexion est lancée avec la ville de Charleville-Mézières, pour mettre en valeur ces images au musée de l’Ardenne ou au musée Rimbaud. — Beaumont-en-Argonne, Ardennes, Thierry Girard, 2014 — Ci-dessus : La Pierre, collectif Capture avec l’aide d’Olwen Gaucher du collectif Mille Plateaux. — Ci-contre : Noémie Sauve NOÉMIE SAUVE , membre de l’association Clinamen, qui promeut les pratiques paysannes en ville, effectue sa résidence autour du projet Domestication vs Pleine Lune. Elle se déroule en deux périodes. La première résidence (diurne) a eu lieu du 6 au 10 octobre 2014 à l’occasion d’un stage de tir à l’arc de l’école de Belval. À partir de son observation des outils et techniques mis en œuvre (étant archer ainsi que son père) et de sa réflexion sur les notions de faire et de savoir-faire, communes à la fabrication des instruments de chasse et de ses œuvres, elle a produit à ce jour des sculptures-outils en étain, bronze, céramique et verre, des peintures, des dessins, des photographies et 3 séries d’estampes. Noémie Sauve sera à nouveau en résidence à Belval du 20 avril au 3 mai 2015 pour un travail qui se fera essentiellement la nuit, dans une perspective moins rationnelle, plus onirique et plus poétique. Ce travail d’observation et de dessin continuera à nourrir les productions entamées à la suite de la première résidence. Pour cette seconde période de travail, elle invitera l’ethnologue et musicien Dario Rudy à élargir ce travail à l’expérimentation de l’écriture et du son. 44 — 45 4 LA FONDATION INTERNATIONALE POUR LA GESTION DE LA FAUNE (IGF) ET LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER LA PASSION AFRICAINE 46 — 47 4.1 — UN PARTENARIAT PRIVILÉGIÉ ET NATUREL FONDATION FRANÇOIS SOMMER ET FONDATION IGF* 4.2 — EN TANZANIE Depuis juillet 2011, la Fondation IGF est le partenaire privilégié du Ministère des Ressources Naturelles et du Tourisme de Tanzanie pour améliorer la conservation et la gestion des populations de lion (Panthera leo) dans les zones de chasse qui couvrent un tiers du pays en dehors des parcs nationaux. En Afrique, la Fondation François Sommer fait perdurer l’esprit de l’action entreprise en son temps, au Tchad, par François et Jacqueline Sommer, ses fondateurs, à travers un partenariat privilégié avec la Fondation IGF (Fondation Internationale pour la Gestion de la Faune). Les deux fondations ont beaucoup en commun. Elles partagent une communauté de pensée, de vision, de valeurs et d’aspirations. Leur histoire les avait déjà rapprochées, aujourd’hui leurs perspectives convergentes les conduisent tout naturellement à se lier plus étroitement encore. En créant sa fondation, François Sommer s’était fixé pour objectif d’améliorer la gestion de la faune sauvage en France et dans le monde, notamment en Afrique, en intégrant à la pratique séculaire de la chasse les règles qu’imposent le respect et le souci de préservation de la nature. — Philippe Chardonnet Docteur vétérinaire, Directeur IGF La Fondation IGF, quant à elle, a pour mission de contribuer à la conservation de la faune sauvage dans le monde et en particulier dans les pays en développement. Elle agit sur le terrain par l’appui institutionnel aux agences publiques, par la cogestion d’écosystèmes, par la mise en œuvre d’opérations de gestion et de conservation de la faune et de la flore menacées. Comme la Fondation François Sommer, la Fondation IGF recherche une cohabitation harmonieuse entre l’homme et la faune sauvage. LA CONSERVATION DU LION EN DEHORS DES PARCS NATIONAUX — Équipe de recensement du lion dans les zones de chasse de Tanzanie Avec l’aide de la Fondation du Shikar Safari Club International, la Fondation IGF aide les autorités tanzaniennes à améliorer la durabilité biologique et économique de la chasse au lion pour favoriser la conservation de l’espèce en dehors des parcs nationaux. William Crosmary et Fredrick Ambwene sont les collaborateurs de la Fondation IGF en République unie de Tanzanie avec l’appui d’Alessandro Fusari et Philippe Chardonnet. Dans le cadre de sa stratégie à 2020, et en conformité avec ses statuts, la Fondation François Sommer a pour ambition de développer de manière importante ses dimensions internationale et scientifique. C’est dans cet esprit que les deux fondations, après un partenariat triennal 2012-2014, ont décidé de faire de la Fondation IGF une fondation abritée au sein de la Fondation François Sommer à l’horizon 2015 ou 2016. *Internationale pour la Gestion de la Faune 48 — 49 La Fondation IGF a aidé la Tanzanie à amender sa réglementation de la chasse au lion et à l’appliquer effectivement en pénalisant le prélèvement de lions de moins de 6 ans et en confisquant les trophées de lions de moins de 4 ans. Elle a élaboré un mécanisme national officiel d’inspection systématique des trophées et a soutenu les autorités pour leur permettre de contrôler effectivement la totalité des trophées de lion chassés au cours des quatre dernières saisons de chasse depuis 2011. — Un autre terrain d’actions d’IGF : l’Afrique du Sud. Examen d’un lion sauvage anesthésié atteint de tuberculose. 4.3 — EN AFRIQUE L’appui de la Fondation IGF aux autorités compétentes tanzaniennes a permis des avancées majeures : – Le nombre de lions prélevés a diminué de 70 % depuis 2011 et les taux de prélèvement ne cessent de gagner en durabilité ; – L’âge moyen des lions prélevés augmente progressivement d’année en année ; – Toutes les sociétés de chasse soumettent maintenant l’ensemble de leurs trophées de lion à l’inspection officielle des autorités ; – La Tanzanie a pu répondre en temps et en heure aux requêtes officielles contraignantes des administrations américaines et européennes sur l’exportation des trophées. En 2014, la Fondation IGF a initié les premiers grands recensements de lion dans les zones de chasse tanzaniennes. Ces recensements, en cours, permettront de suivre l’effet de la nouvelle règlementation sur les performances démographiques des populations de lion dans les zones de chasse et d’encourager la conservation de l’espèce hors des parcs nationaux. LES BONNES PRATIQUES DE GESTION DU BUFFLE Le buffle d’Afrique (Syncerus caffer) est une espèce emblématique de nombreux habitats africains, depuis la savane sèche jusqu’à la forêt pluviale. C’est aussi une espèce majeure pour les économies formelle et informelle du continent. La Fondation IGF est engagée depuis longtemps dans la conservation et la gestion du buffle d’Afrique grâce à la recherche scientifique, à des opérations de terrain et à l’organisation d’événements internationaux. — Buffle du Cap sauvage dans son milieu naturel Par ailleurs, la Fondation IGF apporte son aide à la lutte contre la prédation du bétail villageois par le lion et les autres grands fauves, léopard et hyène, dans la Wildlife Management Area de Burunge en Province de Manyara. Grâce au programme FISONG de l’Agence française de développement, la Fondation IGF a permis à ses partenaires tanzaniens, JUHIBU et TPW, de construire 65 enclos améliorés pour protéger le bétail des villageois contre les attaques nocturnes des grands prédateurs. En 2014, la Fondation IGF a été l’auteur de trois chapitres sur la biologie, l’écologie et la génétique du buffle d’Afrique (Philippe Chardonnet et Thomas Prin) dans l’ouvrage* le plus récent dédié aux bovidés sauvages, une contribution majeure à la connaissance et à la conservation de cette espèce. En novembre 2014, la Fondation IGF et la Fondation François Sommer ont organisé à Paris le premier symposium international dédié au buffle d’Afrique qui a réuni les principaux spécialistes mondiaux de l’espèce. * Melletti, Mario and James Burton eds. Ecology, Evolution and Behaviour of Wild Cattle. Cambridge University Press, 2014 Dans le cadre de son programme de réhabilitation de la Réserve Nationale de Gilé au Mozambique, sur des financements du FFEM (Fonds Français pour l’Environnement Mondial) et de l’Agence Française de Développement (AFD), la Fondation IGF a mené à bien la réintroduction du buffle disparu dans cette réserve à cause du braconnage pendant la guerre d’indépendance puis la guerre civile. 67 buffles, provenant d’autres aires protégées du Mozambique, ont été réintroduits à Gilé en 2012 et 2013. Après des décennies d’absence, cet animal emblématique est à nouveau présent dans la Réserve Nationale de Gilé. Les principaux artisans de cette opération pour la Fondation IGF étaient Éric Bedin, Jean-Baptiste Deffontaines, Hubert Boulet, José Dias, Carlos Lopes Pereira, Pietro Sandini, Alessandro Fusari et Philippe Chardonnet. 50 — 51 4.4 — AU MOZAMBIQUE LA POSE DE COLLIERS ÉMETTEURS SUR DES ÉLÉPHANTS Pour conserver la population résiduelle des quelques 80 éléphants (Loxodonta africana) de la Réserve Nationale de Gilé au Mozambique, il faut contrôler les dégâts agricoles commis par les éléphants, lutter contre le braconnage, améliorer les connaissances scientifiques sur l’écologie locale de l’espèce tout en augmentant les chances d’observation de l’espèce par les touristes. En octobre 2014, la Fondation IGF a procédé à la pose de colliers sur des éléphants dans la Réserve Nationale de Gilé : deux femelles adultes et un mâle adulte ont été équipés de colliers satellitaires pour assurer leur suivi continu et par extension celui des troupeaux auxquels ils appartiennent. — Réintroduction de buffles dans la Réserve Nationale de Gilé En décembre 2014, une thèse de doctorat a été soutenue par un collaborateur de la Fondation IGF, Thomas Prin, sur le thème de l’écologie du buffle dans la Réserve Nationale de Niassa au Mozambique. Avec l’appui du groupe Edmond de Rothschild, la Fondation IGF a ainsi soutenu quatre années de recherche pour expliquer les raisons de la faible densité de buffles dans cette immense aire protégée et pour améliorer la gestion de l’espèce de manière générale. Sponsorisée par l’entreprise française Stago, l’opération a été conduite avec succès dans le respect des coutumes locales (cérémonies traditionnelles usuelles) et en partenariat avec les communautés villageoises (recherche participative des pachydermes avec les villageois et les gardes de la réserve). Les principaux acteurs de cette opération pour la Fondation IGF étaient Jean-Baptiste Deffontaines, José Dias, Carlos Lopes Pereira, Benjain Osmers, Alessandro Fusari et Philippe Chardonnet. — Approche d’un troupeau d’éléphants dans la Réserve Nationale de Gilé — Réveil d’un éléphant après la pose d’un collier émetteur dans la Réserve Nationale de Gilé Aujourd’hui, les données obtenues par satellite, ainsi que par télémétrie grâce au suivi rapproché par les gardes de la réserve, permettent l’intervention rapide des équipes de surveillance en cas de dommages aux cultures ou d’immobilité suspecte des animaux équipés. La préparation exemplaire de l’opération et le professionnalisme de l’équipe ont permis d’atteindre les objectifs visés. 20 heures de vol en hélicoptère sur plus de 1500 kilomètres parcourus au-dessus de la Réserve ont été nécessaires. Cette opération a aussi permis de mieux estimer la population d’éléphants et de mieux repérer les sites les plus exposés au braconnage pour la viande de brousse et pour le bois précieux. 52 — 53 4.5 — EN AFRIQUE DE L’OUEST LE SAUVETAGE DES DERNIÈRES GIRAFES D’AFRIQUE DE L’OUEST En effet, la zone de répartition actuelle de la girafe ne comporte aucune aire protégée et les girafes, confrontées à la dégradation de leur habitat par la surcoupe des arbres, ont déjà entamé un mouvement migratoire vers le Nord et l’Est d’où elles avaient précédemment disparu à cause des grandes sécheresses récurrentes. Or, on peut s’attendre à ce que le changement climatique aggrave la capacité d’accueil de ces zones d’immigration des girafes. En 2014 également, toujours dans le cadre du programme PAPE, la Fondation IGF a préparé une rencontre des parties prenantes pour établir ensemble une stratégie de conservation de la girafe du Niger lors d’un atelier qui se tiendra en 2015. — Pose d’un collier émetteur sur une girafe du Niger La girafe d’Afrique de l’Ouest (Giraffa camelopardalis peralta) est la plus menacée des neuf sousespèces existantes de girafe. Exterminée partout ailleurs en Afrique de l’Ouest, elle ne subsiste plus que dans une région limitée au sud-ouest du Niger. La sous-espèce revient de loin : après avoir frôlé l’extinction en 1996 quand il ne restait plus que 50 individus, la population résiduelle de girafes dépasse aujourd’hui les 400 grâce aux efforts combinés des autorités du Niger, de quelques ONG et de l’aide internationale. Toutefois, malgré ces résultats encourageants, la situation actuelle reste fragile. Paradoxalement, l’augmentation d’effectif de la girafe pose problème en raison de la concurrence avec la forte croissance démographique humaine et la surexploitation du couvert boisé, unique source de nourriture des girafes. — Girafe équipée d’un collier émetteur dans un village du Niger — Concertation avec les communautés riveraines de la Réserve de Faune de Gadabéji au Niger Depuis 7 ans, la Fondation IGF apporte son appui aux autorités du Niger pour sauvegarder la dernière population de girafes de la sous-région. En 2008, elle avait organisé et facilité un atelier PHVA (Population and Habitat Viability Analysis, analyse de viabilité de la population et de l’habitat) sur la girafe. En 2010, elle avait organisé et participé à la pose de colliers émetteurs sur 8 girafes. En 2014, dans le cadre du programme PAPE (Programme d’Appui aux Parcs de l’Entente) du PNUD / UMEOA / BRL financé par l’Union Européenne, elle a réalisé une étude de faisabilité d’une possible translocation de girafes pour constituer une nouvelle population de girafes dans un autre site que celui où se trouve actuellement la population résiduelle. 54 — 55 PUBLICATIONS, ÉVÉNEMENTS ET CONFÉRENCES UNE FONDATION TOURNÉE VERS LE PUBLIC 56 — 57 5.1 — BILLEBAUDE UNE NOUVELLE PUBLICATION, POUR RÉFLÉCHIR, ANALYSER ET DÉBATTRE Nº 4 PRINTEMPS 2014 LE LOUP, LE RETOUR DU SAUVAGE Lancée en 2012 par la Fondation François Sommer et les Éditions Glénat, la revue Billebaude, dirigée par Anne de Malleray, est un espace d’exploration et de réflexion sur les usages et représentations de la nature. Billebaude cherche à révéler les paradoxes de la société contemporaine marquée à la fois par une sensibilité croissante à la nature, mais aussi par une certaine méconnaissance du fonctionnement complexe des écosystèmes. Dans l’esprit d’ouverture d’une revue transdiciplinaire, et avec la volonté d’assumer controverses et débats contradictoires, Billebaude fait se rencontrer des gestionnaires et usagers de la nature (chasseurs, agriculteurs, naturalistes, écologues, forestiers), mais également des scientifiques, des artistes, des journalistes, des philosophes, sociologues, ou encore des représentants d’associations ou d’institutions. Consciente que la crise écologique et économique invite à recomposer un nouveau savoir où la science dialogue avec la culture et la gestion avec les pratiques et savoirs traditionnels, Billebaude cherche à fonctionner comme un laboratoire d’idées et d’échanges autour des nouveaux enjeux de la conservation de la nature. L’objectif est alors de croiser les regards et de tisser des liens entre le monde de la recherche, de l’art et celui de la gestion de l’environnement, pour, au-delà des débats et controverses parfois binaires et stéréotypés, proposer et esquisser des solutions et perspectives d’avenir. EN PARTENARIAT AVEC Pour composer sa ligne éditoriale, Billebaude se nourrit des réflexions menées au sein du pôle nature et du pôle culture de la Fondation et des partenariats extérieurs. Des cycles de conférences accompagnent chaque numéro pour prolonger les réflexions par des débats dans l’auditorium de la Fondation François Sommer. Nº 5 AUTOMNE 2014 LA FORÊT, DERNIER REFUGE DU SAUVAGE ? Source de controverses depuis son retour en France en 1992, le loup fascine et dérange. Alors qu’il était jusqu’à sa disparition, dans les années 1930, l’ennemi à éradiquer, son statut s’est inversé. Naguère honni, il est aujourd’hui protégé, ce qui pose, sur certains territoires, le problème de la cohabitation entre l’animal et les activités humaines. Le loup incarne bien la question du rapport à la nature en ce début de xxie siècle. D’un côté la sacralisation – il ne faut pas empiéter sur son territoire –, de l’autre la menace du prédateur. Pour comprendre les enjeux du retour du prédateur, ce numéro suit trois pistes. Celle, tracée par l’homme, de l’animal symbolique, source de représentations passionnelles et contradictoires. Celle de l’animal politique, qui impose de réfléchir aux usages de la nature. Enfin, celle de l’animal sauvage, qui déjoue les stratégies humaines. Qui, aujourd’hui, peuple encore la forêt ? Chasseurs, derniers trappeurs, ingénieurs, forestiers ou biologistes y sont de passage. Les derniers peuples qui l’habitent sont menacés de disparition. La forêt est, par opposition à la civilisation, le lieu du sauvage, terme dérivé du latin « silvaticus », fait pour la forêt. Mais cette frontière est-elle si pertinente ? À la fois ressource et refuge, la forêt, si elle garde, symboliquement son caractère mystérieux et étranger, est largement façonnée et exploitée par les hommes. Dans ce numéro, nous sommes partis explorer les bois avec un regard scientifique, philosophique, cynégétique. 58 — 59 5.2 — NOUVEAUTÉ 2014 LES GUIDES BIOTOPE, POUR APPRENDRE EN MARCHANT 5.3 — GREEN TREK En 2013, la Fondation François Sommer a conclu un accord-cadre de partenariat avec Biotope Éditions, spécialisé dans la publication d’ouvrages sur la biodiversité (monographies d’espèces, atlas de répartition et guides d’identification, beaux livres et guides de randonnée). Engagée auprès de l’association Green Trek dans le cadre d’un partenariat triennal (2012-2014), la Fondation François Sommer a ainsi contribué pendant cette période à la collecte de 24 tonnes de déchets abandonnés dans la nature. Fondée sur la bonne volonté des randonneurs – usagers de la nature particulièrement sensibilisés à la présence de 33 000 tonnes de déchets sauvages visibles dans l’espace public – cette initiative repose en grande partie sur l’efficacité et la puissance des réseaux de distribution du sac de collecte des « ramasseurs volontaires ». Gratuit, celui-ci est disponible dans les enseignes du groupe Nature & Découvertes (plus de 50 villes en France) et sur les GR participants (distribution dans les refuges, gites, campings et offices de tourisme). Il s’agit d’un sac éco-conçu, dont le design est participatif, puisqu’il bénéficie chaque année de retours d’expérience des utilisateurs. Réutilisable et lavable, ce sac d’une contenance de 5,2 litres a servi trois fois, en moyenne, durant la seule saison 2014 (de juin à octobre). Fortes d’un savoir-faire établi depuis leur création en 1996, les Éditions Biotope ont su créer une dynamique de projets à l’occasion de la publication d’ouvrages scientifiques (partenariat avec le Muséum National d’Histoire Naturelle) ou d’ouvrages destinés au grand public (partenariat avec l’IGN pour la cartographie des guides). C’est précisément pour atteindre ce grand public de naturalistes et d’amateurs de randonnées que la Fondation François Sommer a souhaité s’associer à Biotope Éditions. Ainsi engagée dans le cadre d’un partenariat de coédition, elle accompagne le lancement de guides régionaux, fruit d’une réflexion entre l’ONCFS, la Fondation François Sommer, la Fédération française de randonnée pédestre et d’autres partenaires. Pédagogiques, ces guides proposent vingt itinéraires à travers plusieurs sites naturels remarquables. Grâce à la qualité de l’iconographie mise en œuvre, (photographies, illustrations et plans), chaque itinéraire permet de comprendre le paysage écologique parcouru, le fonctionnement de l’écosystème traversé, où, quand et comment observer les espèces de la faune et de la flore, des plus communes aux plus exceptionnelles. EN PARTENARIAT AVEC Deux premiers guides sont ainsi parus en 2014 : Randonnées le long du Rhône et Randonnées en Languedoc-Roussillon. QUAND LES RANDONNEURS LUTTENT CONTRE LA POLLUTION EN PARTENARIAT AVEC Par son soutien financier, la Fondation François Sommer a souhaité accompagner Green Trek dès l’origine du projet et permis le lancement de l’opération en rendant possible la fabrication des sacs. Ce faisant, elle a soutenu le développement de Green Trek. En 2012, 450 exemplaires ont été distribués sur le GR 70, dans les Cévennes. En 2013, 6 000 exemplaires ont été distribués en France et plus particulièrement sur 3 GR : le GR 70, le GR 2013 (Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture) et le GR 34 (Sentier des Douaniers en Bretagne). En 2014, 20 000 sacs ont été distribués en France, sur principalement 9 GR, 2 parcs naturels (Parc national du Mercantour et Parc naturel régional du Morvan) 50 agglomérations et 3 métropoles (Paris / Île-de-France, Marseille, Lyon) mais aussi 5 îles (Belle-Île-en-Mer, îles d’Aix, de Groix, Ouessant et Yeu) et encore en Belgique (Flandres) et au Maroc (Atlas). 60 — 61 5.4 — CONFÉRENCES ET DIALOGUE ENTRE SCIENTIFIQUES, EXPERTS ET GRAND PUBLIC EN 2014, LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER CONFIRME SA VOCATION DE LIEU D’ÉCHANGES Lieu d’ouverture et de dialogue, la Fondation propose désormais des cycles de conférences qui visent à débattre des usages et représentations de la nature qui traversent nos sociétés ainsi que des enjeux de conservation de la biodiversité. Ces événements peuvent être de l’initiative de la Fondation ellemême ou sur proposition d’acteurs et partenaires désireux d’aborder des thèmes en relation avec les activités de la Fondation et des grands enjeux contemporains. Le premier cycle de conférences a démarré à l’été 2014 et a concerné le loup, avec trois événements . « LE LOUP D’HIER ET LE LOUP D’AUJOURD’HUI » 5 JUIN 2014 Source de controverses depuis son retour en France il y a vingt ans, le loup fascine et dérange. Alors qu’il était jusqu’à sa disparition, dans les années 1930, l’ennemi à éradiquer, il est aujourd’hui protégé, ce qui pose la question de la cohabitation entre l’animal et les activités humaines. Le prédateur se fond dans un nouveau paysage. Le loup d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier. Comment le (re)connaître et vivre avec lui ? « COMMENT LES HOMMES VIVENT-ILS AVEC LE LOUP ? » 12 SEPTEMBRE 2014 À partir d’études menées sur les relations entre hommes et prédateurs sur d’autres terres à loups, au Portugal ou encore au Kirghizistan, nous avons discuté des modalités de coexistence avec le loup, prédateur protégé et sur notre rapport au sauvage. Lors d’un débat animé par Anne de Malleray, rencontre avec : – Joao Pedro Galhano Alves, anthropologue, auteur de Vivre en biodiversité totale – Éric Marboutin, responsable du réseau loup-lynx à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage – Patrick Degeorges, philosophe – Nicolas Lescureux, docteur en ethnoécologie, spécialiste des loups au Kirghizistan Lors d’un débat animé par Anne de Malleray, rencontre avec : – Jacques Bédarida, président de l’association nationale des chasseurs de grand gibier (ANCGG) – Jean-Marc Moriceau, historien des sociétés rurales, spécialiste de l’histoire des relations entre l’homme et le loup – Antoine Nochy, ingénieur écologue « LE GRAND MÉCHANT LOUP, MYTHES ET RÉALITÉS » Visite thématique du musée de la Chasse et de la Nature animée par Violette Frère, conférencière, et Anne de Malleray, directrice de collection de Billebaude. 10 SEPTEMBRE 2014 62 — 63 5.5 — RECONNAÎTRE, AIDER ET ENCOURAGER LES PRIX DE LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER Depuis quelques années, la Fondation François Sommer a décidé de soutenir des actions et travaux artistiques, littéraires ou scientifiques. Ces prix sont soit créés par la Fondation (c’est le cas des Prix Littéraire et Scientifique), soit en partenariat (c’est le cas avec Coal pour le Prix Art et Environnement ou avec La Demeure Historique). Quoi qu’il en soit, c’est pour la Fondation l’occasion de mettre en lumière des œuvres ou travaux utiles et complémentaires à ses missions au service de l’art et de la biodiverité. Dans certains cas, le soutien apporté par la Fondation rend tout simplement possible des réalisations qui auraient des difficultés à se réaliser sans cet appui. Ces prix représentent une façon supplémentaire et différente d’agir tout en s’inscrivant en pleine continuité avec le travail de sensibilisation et de pédagogie réalisé par la Fondation. Pour ces prix comme pour le reste, la Fondation François Sommer travaille souvent en coopération et collaboration avec des partenaires pour, là aussi, montrer le sens des approches collégiales, et l’intérêt à valoriser la diversité des talents. — Page de droite, en haut Remise du Prix Scientifique le 13 mars 2014. De gauche à droite : Philippe Dulac, Pierre Corvol, Yves Le Floc’h Soye, Clément Sanchez (lauréat 2014), André Laurent Parodi, Claudine Tiercelin, Louis de Rohan Chabot, Hugues de Saint Simon, Christian Dumas 64 — 65 5.6 — UNE NOUVEAUTÉ 2014 HONORER LA SCIENCE AU SERVICE DU VIVANT LE PRIX SCIENTIFIQUE FRANÇOIS SOMMER La Fondation François Sommer œuvre pour la protection de la biodiversité et une utilisation respectueuse de ses ressources dans un objectif de développement durable. Mieux connaître et mieux comprendre cette biodiversité sont indispensables à toute politique ou mesure de conservation et de gestion des ressources naturelles et doivent être la condition préalable à leur exploitation rationnelle et pérenne. Préserver la biodiversité implique des connaissances dans plusieurs disciplines pour répondre aux enjeux sociaux, économiques, culturels, politiques, écologiques et biologiques que ce défi engendre. Ainsi, la Fondation François Sommer considère que seule une approche scientifique pluridisciplinaire peut apporter l’expertise et les données nécessaires à une bonne connaissance de la biodiversité et de ses interrelations avec les activités humaines, conditions d’un développement harmonieux entre l’homme et la nature. La Fondation François Sommer a donc souhaité créer un prix visant à saluer les travaux scientifiques utiles à son action. Un prix ambitieux et de renom visant à mettre à l’honneur des travaux de recherche exceptionnels apportant des contributions majeures aux enjeux écologiques d’aujourd’hui. Le prix s’intéresse aux travaux de recherche apportant un nouvel éclairage sur la compréhension des conditions d’existence des organismes vivants et des écosystèmes. En investissant des champs inexplorés, ces travaux apportent un regard différent sur la capacité de l’homme à maintenir avec la nature les conditions d’une interdépendance harmonieuse, respectueuse et profitable. Pour sa première édition, en 2014, le Prix Scientifique François Sommer a mis à l’honneur l’excellence de la recherche française en matière de matériaux composites innovants. Le lauréat 2014 est Clément Sanchez, professeur au Collège de France, chimiste, spécialiste de stature mondiale de la chimie douce et des matériaux hybrides bio-inspirés. — Clément Sanchez, lauréat 2014 Le jury du Prix Scientifique François Sommer est composé des éminentes personnalités suivantes : Yves Coppens, professeur (H) au Muséum national d’Histoire naturelle, professeur (H) au Collège de France, membre de l’Institut de France. Pierre Corvol, professeur (E) au Collège de France, membre de l’Institut de France, membre de l’Académie nationale de Médecine. Renaud Denoix de Saint Marc, vice-président (H) du Conseil d’État, membre de l’Institut de France. Christian Dumas, professeur des universités à l’École normale supérieure (ENS) de Lyon, membre de l’Institut de France. André Laurent Parodi, professeur d’anatomie pathologique et directeur (H) de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, président (H) de l’Académie nationale de Médecine, président (H) de l’Académie vétérinaire de France. Yves Pouliquen, professeur d’ophtalmologie et chef du service d’ophtalmologie de l’Hôtel-Dieu de Paris (H), membre de l’Académie française, membre de l’Académie nationale de Médecine. Hugues de Saint Simon, secrétaire général de la Cité de la Musique. Claudine Tiercelin, professeur au Collège de France, membre du Conseil supérieur de la Recherche et de la Technologie. Cédric Villani, directeur de l’Institut Henri-Poincaré, Médaille Fields en 2010, membre de l’Institut de France. Le Prix Scientifique François Sommer est animé par Yves Le Floc’h Soye, membre titulaire de l’Académie vétérinaire de France. 66 — 67 5.7 — POUR INTERROGER LES RELATIONS ENTRE L’HOMME ET LA NATURE LE PRIX LITTÉRAIRE FRANÇOIS SOMMER MON AMÉRIQUE Jim Fergus Le Cherche Midi éditeur dans la catégorie « fiction » (œuvre littéraire traitant des rapports de l’homme à son environnement naturel) Créé en 1980 par Jacqueline Sommer en mémoire de son mari, le prix littéraire de la Fondation François Sommer récompense une œuvre – roman ou essai – qui interroge les relations de l’homme à la nature et nourrit la réflexion sur les enjeux de conservation de la biodiversité. L’attribution annuelle du Prix Littéraire François Sommer est faite par un jury composé de membres choisis pour leur compétence dans le monde des lettres et de la recherche universitaire. Le jury est présidé chaque année par une personnalité choisie par le conseil d’administration de la Fondation. Il est décerné tous les deux ans, en alternance avec le Prix Scientifique François Sommer. Le Prix Littéraire François Sommer 2013 a été remis par Patrick de Carolis dans les salons de l’hôtel de Guénégaud le lundi 28 janvier 2014. Pour cette édition, le jury a primé deux ouvrages dans deux catégories. LE PARTI PRIS DES ANIMAUX Jean-Christophe Bailly Christian Bourgois éditeur dans la catégorie « essai, étude, document » (livre traitant de l’histoire, de l’art et de la culture dans les domaines de la nature et de la chasse) 68 — 69 5.8 — ENTRETENIR LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL POUR ENTRETENIR LA MÉMOIRE LE PRIX FRANÇOIS SOMMER – LA DEMEURE HISTORIQUE 5.9 — L’ART CONTEMPORAIN AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE Le Prix François Sommer – La Demeure Historique a pour objet d’encourager la restauration d’éléments du patrimoine architectural en rapport avec la chasse ou la pêche (chenil, écurie, sellerie, pavillon de chasse, maison forestière, vivier, pêcherie…) ou la restauration de décors architecturaux illustrant la chasse ou la pêche (immeubles par destination : peinture murale, bas-relief, vitraux…) situés dans un ensemble dont le monument principal est ouvert au public. — Les écuries du château de Prye (Nièvre) La résidence de Belval est associée depuis 2014 au Prix COAL – Art et environnement. L’association COAL a été créée en France en 2008 par des professionnels de l’art contemporain, du développement durable et de la recherche, dans le but de favoriser l’émergence d’une culture de l’écologie. Le Prix COAL - Art et Environnement récompense chaque année un artiste contemporain impliqué sur les questions environnementales. Le lauréat est désigné parmi dix nommés, sélectionnés dans le cadre d’un appel à projet international, par un jury de personnalités du monde de l’art contemporain, de la recherche, de l’écologie et du développement durable. En 2014, le prix a doté de 15 000 euros le projet de restauration des écuries du château de Prye (Nièvre), propriété de cette famille depuis le xviiie siècle. Les remarquables écuries du château allient la modernité au luxe. La galerie des boxes étant toutefois en mauvais état, la campagne de travaux prévoit de restaurer les frontons des portes et de restituer les deux frontons manquants, de reprendre le plafond en brique, les murs avec leur décor de marbre et le faux appareil de pierre, ainsi que le pavage au sol. 17 massacres de cerf aujourd’hui manquants viendront compléter ce décor. Le prix, remis au musée de la Chasse et de la Nature le 10 avril 2014, a distingué le projet de l’artiste suédoise Åsa Sonjasdotter, High Diversity (ci-contre) qui consiste à intégrer, à et autour de Paris, la culture d’une douzaine de variétés de pomme de terre apparues au cours des xviiie et xixe siècles. Ceci selon un protocole pensé sur le modèle des cultures collectives exploitant autant la question de la production que celle du lien social. Le projet sera présenté pendant tout l’été 2015 dans la cour du musée de la Chasse et de la Nature et dans celle de l’Institut culturel suédois. Le prix a également doté de 5 000 euros la restauration du papier peint panoramique représentant La grande chasse du tigre en Inde (manufacture Velay à Paris, vers 1818) conservé au château de Saulx (Haute-Saône). Son jeune propriétaire, Benjamin Gonzales, confiera sa restauration à Agnès Valle et Bérengère Chaix, restauratrices d’arts graphiques. Il sera dépoussiéré, déposé et traité en atelier (les retouches des parties lacunaires étant exécutées à la gouache) puis reposé directement sur le mur, doublé d’une couche de non tissé polyester. EN PARTENARIAT AVEC LE PRIX COAL ART ET ENVIRONNEMENT Le prix est doté d’une résidence à Belval assortie d’une aide à la production d’un montant de 3 500 euros. EN PARTENARIAT AVEC Le partenariat avec le Prix COAL est reconduit pour l’année 2015. Le prix sera remis au musée de la Chasse et de la Nature le 17 septembre. Il s’inscrira dans le volet des projets culturels soutenus par la Fondation et le musée, avec divers partenaires, à l’occasion de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP21, Paris, 30 novembre – 11 décembre 2015). 70 — 71 RAYONNEMENT ET GOUVERNANCE UNE FONDATION OUVERTE ET PARTENAIRE 72 — 73 6.1 — EN QUELQUES CHIFFRES 622 Hectares, c’est la superficie du domaine de Belval, dont 35 hectares d’étangs 800 C’est le nombre de membres du club de la Chasse et de la Nature (+60 en 2014) LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER 1966 C’est l’année de la création du club de la Maison de la Chasse et de la Nature (association Loi 1901), et décret de reconnaissance d’utilité publique de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature, soit 50 ans en 2016 90 000 53 362 Visiteurs, la fréquentation record du musée de la Chasse et de la Nature en 2014 Euros, le total des dotations versées par les Prix de la Fondation 10 000 Œuvres (dont 4 000 livres), c’est la collection du musée de la Chasse et de la Nature 328 Sangliers et 42 cerfs marqués en 2014 dans le cadre du programme scientifique mis en place avec le Domaine National de Chambord 200 Arbres fruitiers de variétés anciennes, c’est le verger de conservation de Belval 300 Ruches seront installées d’ici 2016 à Belval dans le cadre de la station de fécondation de l’abeille noire 400 Enfants et 80 accompagnateurs ont participé à des sorties pédagogiques à Belval à la Maison de la nature de Boult-aux-bois 67 2 3 20 Buffles réintroduits dans la Réserve Nationale de Gilé au Mozambique Éléphants, deux femelles et un mâle, ont été équipés dans la Réserve Nationale de Gilé, de colliers satellitaires pour assurer leur suivi continu et par extension celui des troupeaux auxquels ils appartiennent Numéros de Billebaude en 2014. Un sur le Loup et un autre sur la Forêt Itinéraires documentés proposés dans chaque guide nature de randonnées réalisé avec Biotope Éditions 20 000 9 110 385 Sacs distribués en 2014 dans le cadre de la campagne Green Trek pour inviter les randonneurs à collecter les déchets abandonnés dans la nature Places dans l’amphithéâtre de la Fondation rue des Archives à Paris, de plus en plus souvent utilisé pour débats et conférences Éminentes personnalités composent le jury du nouveau Prix Scientifique François Sommer décerné pour la première fois en 2014 C’est le nombre de membres de l’association des Amis du musée de la Chasse et de la Nature et de la Fondation François Sommer 270 Participants aux soirées brame organisées en 2014 à Belval 74 — 75 6.2 — UNE FONDATION OUVERTE ET PARTENAIRE La Fondation François Sommer n’agit pas seule. À l’image des biotopes qui la passionnent, la Fondation agit en intéraction avec un écosystème partenarial, considérant que seule l’approche collaborative, collégiale et pluridisciplinaire permet d’être efficace et créatif. Au quotidien, face aux enjeux de territoires et de biodiversité, la Fondation François Sommer dans son action sur le terrain travaille en étroite collaboration et concertation avec l’ensemble des parties prenantes, dans la recherche de l’intérêt commun. L’avenir de nos territoires passe par de telles démarches collaboratives, constructives, innovantes et efficaces. À travers ce rapport d’activité et ces mentions, la Fondation tient à exprimer ses plus vifs et chaleureux remerciements à tous les organismes qui l’aident à œuvrer au quotidien à l’exercice de l’art, à l’étude et la préservation de la biodiversité compatible avec une pratique de chasse respectueuse et responsable. AU SEIN DE LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER, LE MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE A DÉVELOPPÉ, À LUI SEUL, AU FIL DES ANNÉES UN RÉSEAU DE PARTENARIATS IMPORTANT ET DIVERSIFIÉ : LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER A L’HONNEUR ET LE PLAISIR DE TRAVAILLER EN COLLABORATION ET EN PARTENARIAT AVEC LES ORGANISMES SUIVANTS : – Académie Hongroise des Sciences à Budapest – Agence Française de Développement (AFD) – Association des Amis de Mozart – Association des Chasseurs Professionnels (ACP) – Association des Eaux et Forêts – Association des Lieutenants de Louveterie de France (ALLF) – Association Green Trek – Association Nationale des Chasseurs de Grand Gibier (ANCGG) – Association Nationale des Jeunes Chasseurs – Biotope Éditions – Caledonian Club de Londres – Campagnes TV – Centre Français des Fonds et Fondations (CFF) – Centre National de recherche Scientifique (CNRS) – Cercle de l’Union à Lyon – Cercle de l’Union interalliée – Cercle de la Mer – Cercle Munster à Luxembourg – Cercle Royal Gaulois à Bruxelles – Cercle Turgot – Club des Chasseurs et Veneurs de l’Immobilier – Comité des Forêts – Conseil Général du Doubs – Conseil International de la Chasse (CIC), délégation française – Conseil International de la Chasse - Conservatoire des Espaces Naturels de ChampagneArdenne (CENCA) – Domaine national de Chambord (DNC) – Éditions Terres Ardennaises – Éditions Glénat – European Landowners’ Organization (ELO) – Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) – Fédération Française de Randonnée pédestre – Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) – Fédération des associations de chasse et de conservation de la faune sauvage de l’Union Européenne (FACE) – Fédération Régionale des Chasseurs (FRC) du Centre – Fédérations des chasseurs de l’Aisne – Fédérations des chasseurs des Ardenne – Fondation d’entreprise Ecocert – Fondation du Shikar Safari Club International – Fondation Nature & Découvertes – Fondation pour la protection des habitats de la faune sauvage – Fondation pour le Rayonnement de la Trompe Musicale (FRTM) – Fonds de dotation pour l’entomologie française (FONDOTEF) – Groupement de Défense Sanitaire des Abeilles des Ardennes (GDSA) – Histoire – International Center for Research on Environnemental Issues (ICREI) – Jockey Club de Buenos Aires – La Demeure Historique – Le Tir – Le Traveller’s – Laboratoire de Biométrie et Biologie évolutive de Lyon (LBBE) – Le Museum National d’Histoire Naturelle (MNHN) – Le Regroupement de Naturalistes Ardennais (Renard) – Le Saint-Hubert Club de France – Les Amis du Patrimoine de Mouzon – Maison de la Nature de Boult-aux-Bois – Médialoup – Melbourne Savane Club à Melbourne – Ministère des Ressources Naturelles et du Tourisme de Tanzanie – Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) – Office National des Forêts (ONF) – Oiseaux Migrateurs du Paléarctique Occidental (OMPO) – Real Club de Monteros à Madrid – Réserve Nationale de Gilé au Mozambique – Royal Saint-Hubert Club de Belgique – Sallskapet à Stockolm – Seasons - Groupe Canal + – Società del Giardino de Milan – Société de Vénerie – Société des Agriculteurs de France – Société Entomologique de France – Stago – Université d’Aix Marseille – Université de Caen Basse Normandie – Université de Paris I – Université de Reims Champagne-Ardenne – Association des amis de la bibliothèque nationale de France – CAIRN, centre d’Art de Digne-les-Bains – Centre culturel Louis Vuitton – Cité internationale des Arts – COAL – Art et Environnement – Designer’s Days – Drawing Now – le parcours du dessin contemporain – École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (ENSBA) – École supérieure des Arts appliqués Duperré – FIAC – Gaité lyrique – Galerie Kamel Mennour – Galerie Laurent Godin – Galerie Metropolis – Galerie Particulière – Galerie Sator – Garde républicaine – Institut français – Institut National de l’Histoire de l’Art (INHA) – Laurence Bossion – Le Centre des Monuments Nationaux (CMN) – Le Centre national d’art et de culture Georges Pompidou – Le musée de Cluny – musée national du Moyen Âge – Mairie de Paris – Mairie du xviiie arrondissement – Mairie du iiie arrondissement – Marais Culture + – Ministère de Culture et de la Communication – Mois de la photo – Musée Gassendi de Digne-les-Bains – Muséum d’Histoire naturelle de Nancy – Palais de Tokyo – Paris Photo – Streamakaci – Télérama – Théâtre de l’Odéon – William Carvallo – YIA Art Fair – Yves Camdeborde 76 — 77 6.3 — PASSION, CONVIVIALITÉ ET DYNAMISME LE CLUB DE LA CHASSE ET LA NATURE Dans cette même volonté d’ouverture, les membres du club bénéficient d’accords privilégiés avec une douzaine de cercles privés en France et à l’étranger : le Cercle de la Mer, le Cercle de l’Union Interalliée, le Tir (ASCBB) et le Travellers à Paris, le Cercle de l’Union à Lyon, le Caledonian Club à Londres, le Cercle Royal Gaulois à Bruxelles, le Cercle Munster à Luxembourg, le Real Club de Monteros à Madrid, le Sallskapet à Stockholm, l’Académie hongroise des Sciences à Budapest et même le Jockey Club de Buenos Aires et le Melbourne Savage Club en Australie. Un partenariat supplémentaire a été signé en novembre 2014 avec la Società del Giardino à Milan et des négociations sont en cours avec le St Johanns Club à Vienne. Soucieux d’associer jeunesse et famille à ses activités, le club a relancé en 2014 la SaintNicolas pour les enfants et a renforcé, à l’occasion de la traditionnelle Saint-Hubert, l’esprit de réunion familiale qui lui est cher. Ainsi, il espère que se perpétueront dans les nouvelles générations les valeurs qui ont présidé à sa création par François et Jacqueline Sommer : valorisation de la nature vivante et sauvage, utilisation respectueuse de ses ressources, mise en œuvre d’une écologie humaniste, pratique d’une chasse responsable et raisonnée, tout en appréciant un certain d’art de vivre. Créé par François Sommer en 1966, le club de la Chasse et de la Nature est un club privé régi par le statut d’association de la loi de 1901. Ouvert aux chasseurs, non-chasseurs et naturalistes, il comprend actuellement plus de 800 membres. En 2014, il a accueilli près de 60 nouveaux adhérents, ambassadeurs de la Fondation et de l’esprit hérité de François Sommer qui mêle devoir de protection de la nature, passion de la chasse raisonnée et sportive, et sensibilité pour l’art. Énergiquement animé depuis juillet 2014 par sa nouvelle directrice Agnès Després, le club développe de nombreuses activités culturelles, artistiques, sportives et gastronomiques ! 2014 fut une année particulièrement riche, multipliant les opérations initiées par ses comités, notamment les visites culturelles, les dîners thématiques, les challenges de tir et de golf, sans oublier les traditionnelles battues de Belval et les chasses à la bécasse sur le domaine de Saint-Hubert. En outre, souvent en lien avec les pôles culture et nature de la Fondation, les conférences sur des sujets variés constituent toujours un temps fort de sa vie de club. Au-delà des services exclusifs proposés aux membres (événements privés, examen du permis de chasser à des conditions avantageuses, plumage et parage du gibier, vin du mois, cartouches, lettres d’information…), le club souhaite également s’ouvrir davantage sur l’extérieur. C’est ainsi qu’il noue de nouveaux partenariats avec d’autres organismes qui font le lien entre nature et culture à l’instar du musée de la Chasse et de la Nature et de la Fondation. — Page de gauche, en haut Agnès Després, directrice du club de la Chasse et de la Nature Page de gauche, en bas et ci-contre Dîner de la Saint Patrick, intercercles des jeunes membres en salle Mongelas, le 25 mars 2014. Ci-dessus Cour de l’Hôtel Guénégaud, dîner d’ouverture de la chasse le 7 octobre 2014 78 — 79 6.4 — UNE AUTRE FAÇON DE PARTICIPER ET DE SOUTENIR L’ASSOCIATION DES AMIS DU MUSÉE ET DE LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER 6.5 — LES DIFFÉRENTES ACTIONS ET ENTITÉS DE LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER L’association (loi 1901), a été créée par Jacqueline Sommer en 1967. Elle se donne pour mission de contribuer à l’enrichissement des collections de la Fondation et de soutenir et promouvoir ses activités, plus particulièrement celles menées par le musée. Présidée par Gabriel de Broglie, chancelier de l’institut de France, elle compte près de 400 membres actifs en 2014. Moyennant une cotisation annuelle fixée sur la base d’un montant de 50 euros pour les personnes seules et de 70 euros pour les ménages, les membres de l’association ont un accès gratuit et illimité au musée et à l’ensemble des manifestations culturelles qu’il propose. Ils bénéficient d’une réduction tarifaire sur les publications de la Fondation François Sommer et d’avantages auprès des institutions partenaires du musée (château de Chambord, palais de Tokyo, musée Picasso, parc Jean-Jacques Rousseau…) — Le duc Ernst II von Sachsen-Coburg-Gotha chassant les éléphants dans la vallée de Ras Dashein en Ethiopie Carl Trost, xixe siècle En accord avec son principe fondateur, les activités de la Fondation François Sommer font interagir nature et culture pour œuvrer à cette quête permanente d’harmonie entre l’homme et son environnement. Au delà des actions transversales et des approches collaboratives lorsqu’elles ne sont pas fusionnelles, la Fondation est organisée sur la base de trois entités distinctes (le Musée, le Club et Belval), un partenariat avec la Fondation IGF et, en terme d’organisation interne, deux pôles dont les centres de gravité concernent respectivement la Culture et la Nature. Une série d’actions transversales (publications, prix, conférences), qui vont en se développant, peuvent concerner l’ensemble des domaines d’actions de la Fondation. Nature Culture Les membres de l’association sont conviés à participer aux manifestations organisées par l’association sous la conduite de son vice-président, Bernard de Montgolfier, et d’Anne de Grimoüard, sa secrétaire générale. Particulièrement dynamique cette année encore, l’association a proposé 19 activités pour l’année 2014 (conférences, visites, excursions, voyages…). Depuis sa création, l’association a contribué de manière significative à l’enrichissement des collections du musée. Outre le tableau de Carl Trost offert en 2014, l’association a offert huit œuvres ou ensemble d’œuvres ces quinze dernières années. MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE CLUB DE LA CHASSE ET DE LA NATURE ÉCOLE ET DOMAINE DE BELVAL FONDATION IGF Expertises techniques et culturelles ; collaborations scientifiques et artistiques ; pédagogie et formation ; mécénat et aides à la création ; partenariats et accompagnements de projets ; conférences, débats et colloques ; publications, guides et rapports ; événements et accueil des publics 80 — 81 ORGANIGRAMME — FONDATION FRANÇOIS SOMMER AU 1er JUILLET 2015 CONSEIL D’ADMINISTRATION COMITÉ CULTUREL Présidé par Xavier Patier Philippe Dulac COMITÉ FINANCIER Président Présidé par Philippe Dulac COMITÉ CHASSE NATURE COMITÉ PATRIMOINE IMMOBILIER Présidé par Louis de Rohan Chabot Présidé par Renaud Denoix de Saint Marc Yves d’Hérouville Directeur général ADMINISTRATION GÉNÉRALE Daniel Mouchous Sylvie Cruchet Assistante Valérie Bleuze Secrétariat et comptabilité Philippe Bardy Vicente Gregory Denis Lemaire Travaux et maintenance Claude d’Anthenaise Directeur et Conservateur Agnès Després Directrice David Pierrard Responsable Anne de Malleray Directrice de collection Philippe Chardonnet Directeur Marianne Courouble Responsable MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE CLUB DE LA CHASSE ET DE LA NATURE ÉCOLE ET DOMAINE DE BELVAL BILLEBAUDE FONDATION IGF PÔLE NATURE Marie-Christine Prestat Conservatrice adjointe Oana Marcu Responsable des événements Quentin Hallet Assistant technique Alessandro Fusari Consultant Coordinateur des programmes Emmanuelle Richard Assistante scientifique Raphaël Abrille Conservateur adjoint Tiphaine de Belle Secrétaire des membres Sophie Pierrard Secrétaire aide-comptable Odile Caillot Assistante de Direction Jacques Dubois Chargé de communication Patricia Moisset Comptable Gaëlle Le Page Documentaliste - Iconographe Mélanie Teillier-Vettier Virginie Minon Hôtesses d’accueil Cécile van der Meersch-Gaud Chargée des services au public Salle à manger Chantal Steegmuller Chargée de développement des publics Florent Ménager Premier maître d’hôtel Françoise Fesneau Secrétariat Jean-Pierre Mérienne Maître d’hôtel Rosalie Henry Caisse du musée Bernard Gadebois Caviste Le gardiennage du musée, la surveillance et l’entretien des espaces sont assurés par des prestataires extérieurs. Le club assure les services réservés à ses membres (déjeuners, dîners, réceptions…). La fourniture des cocktails est assurée par des prestataires extérieurs. La surveillance et l’entretien des espaces sont assurés par des prestataires extérieurs. Le club de la Chasse et de la Nature est une association régie par la loi du 1er juillet 1901, présidé par Louis de Rohan Chabot. Richard Raguet Garde Didier Raguet Sébastien Raguet Ouvriers agricoles Pascale Raguet Employée de services Assia Hadj-Idris Assistante — William Crosmary Conseiller scientifique FONDATION IGF TANZANIE — Jean-Baptiste Deffontaines Consultant conseiller du Conservateur de la Réserve Nationale de Gilé FONDATION IGF MOZAMBIQUE José Dias Conservateur de la Réserve Nationale de Gilé La gestion du domaine de Belval est déléguée à une association régie par la loi du 1er juillet 1901, présidée par Philippe Dulac. Justino Davane Chef de surveillance de la Réserve Nationale de Gilé Sergio Macassa Logisticien de la Réserve Nationale de Gilé 82 — 83 LA FONDATION FRANÇOIS SOMMER — CONSEIL D’ADMINISTRATION PRÉSIDENT D’HONNEUR Christian de Longevialle COLLÈGE DES FONDATEURS Philippe Dulac, président Renaud Denoix de Saint Marc Xavier Patier Geoffroy de Roquancourt COLLÈGE DES PERSONNALITÉS QUALIFIÉES Sylvie Alexandre Le Préfet Henri-Michel Comet Pierre-Olivier Drège Vincent Montagne CLUB DE LA CHASSE ET DE LA NATURE — CONSEIL D’ADMINISTRATION — LES COMITÉS COLLÈGE DES PARTENAIRES Louis de Rohan Chabot COLLÈGE DES MEMBRES DE DROIT Le ministre de la Défense, ou son représentant : Général de division Christian Baptiste Le ministre de la Culture et de la Communication, ou son représentant : Jean-François de Canchy Le maire de Paris, ou son représentant : Christophe Girard Le ministre de l’Intérieur, ou son représentant : Jean-Marie Martinez Le ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, ou son représentant : Jean-Pierre Poly COMITÉ CHASSE NATURE Louis de Rohan Chabot, président Philippe Dulac Philippe Chardonnet Thierry de l’Escaille Yves Le Floc’h Soye Xavier Legendre Jean-Pierre Poly Geoffroy de Roquancourt Philippe Waguet COMITÉ CULTUREL Xavier Patier, président Jacqueline d’Amécourt Claude d’Anthenaise Philippe Belaval Evrard Didier Philippe Dulac Yves d’Hérouville Jean-Gabriel Mitterrand Pierre Mothes COMITÉ FINANCIER Philippe Dulac, président Louis de Rohan Chabot David Dautresme Alain Hindié Paul-Henri de la Porte du Theil Christian de Longevialle COMITÉ DU PATRIMOINE IMMOBILIER Renaud Denoix de Saint Marc, président Philippe Dulac Le Préfet Henri-Michel Comet Pierre-Olivier Drège Robert Panhard Louis de Rohan Chabot, président André Wibaux, vice-président Christophe Letellier, trésorier Agnès Després, directrice Jérôme Aguettaz Raphaël Alomar Florent Amigues Claude d’Anthenaise Pierre-Elie Borione Jacques-Henri Bourdois Denis Champetier de Ribes Pélage de Coniac Jean-Paul Damour Denis Delcourt-Poudenx Renaud Denoix de Saint Marc Philippe Dulac Christophe Hameline Luc Hoffmann Dominique Hugot Alain Languillon Marc Le Tanneur Marc-Antoine de Longevialle Jacques Martin-Lalande Charles de Menthon d’Aviernoz Xavier Monmarché Cyrille Parlos Pascal Perrin Laure de Rohan Chabot Yves Salmon 84 — 85 INFORMATIONS PRATIQUES ACCÈS Métro Hôtel de Ville (ligne 1) Rambuteau (ligne 11) Bus lignes 29, 38, 47, 67, 69, 75, 76 et 96 Station Velib’ 67, rue des Archives 76, rue du Temple Station Autolib’ nº 18 (Perle) nº 27 (Pastourelle) nº 36 (Temple) CRÉDITS FONDATION FRANÇOIS SOMMER CLUB DE LA CHASSE ET DE LA NATURE MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE HÔTELS DE GUÉNÉGAUD ET DE MONGELAS 60 et 62, rue des Archives 75003 Paris tél. 01 53 01 92 40 www.fondationfrancoissommer.org HÔTEL DE GUÉNÉGAUD 60, rue des Archives 75003 Paris tél. 01 53 01 92 40 www.fondationfrancoissommer.org www.clubchassenature.fr HÔTELS DE GUÉNÉGAUD ET DE MONGELAS 62, rue des Archives 75003 Paris tél. 01 53 01 92 40 www.chassenature.org Président Philippe Dulac Président Louis de Rohan Chabot Directeur Claude d’Anthenaise Directeur général Yves d’Hérouville Directrice Agnès Després Chargé du pôle nature Marianne Courouble [email protected] Location d’espaces Oana Marcu [email protected] Conservation Marie-Christine Prestat [email protected] Raphaël Abrille [email protected] Chargée des publications (Billebaude) et des conférences Anne de Malleray [email protected] OUVERTURE Le club est ouvert à ses membres du lundi au vendredi et exceptionnellement, sur réservation, le week-end. ÉCOLE ET DOMAINE DE BELVAL PARC DE BELVAL 08240 Belval-Bois-des-Dames tél. 03 24 30 01 86 www.fondationfrancoissommer.org Responsable du site David Pierrard tél. 06 71 79 51 85 [email protected] Publics Cécile Vandermeersch c.vandermeersch@ chassenature.org Chantal Steegmuller [email protected] OUVERTURE Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi et les jours fériés, de 11h à 18h, et le mercredi, de 11h à 21h30. Direction de la publication Yves d’Hérouville, directeur général Coordination du projet Alain Renaudin, Newcorp conseil Crédits photographiques 1re de couverture : Belval © Mirela Popa Page 5 : Patrick Iafrate Page 9 : François Chemel Page 11 : Nicolas Guilbert Page 13 : Les Oiseaux, Les Chasses Nouvelles : © D.R. ; Safari, Le Renard : © Sylvie Durand ; Bestiaire : © Eunji Peignard ; La Table des chiens : © Jean-Luc Chapin ; Cœurs de verre (Herzen aus Glas) : © Sophie Lloyd ; Page 14 : © coll. Archives Hermès (Paris) Pages 15 et 78 : © Sylvie Durand Pages 18-19 : © Fotolia / Wild Geese Page 21, en bas : © Jean-Michel Lenoir Page 22 : © Gérard Bédarida Page 23 : © Xavier Deregel Page 24 : © Saulius Švažas - OMPO Vilnius Page 25 : © Sergei Kharitonov Page 26 : © FNC Pages 8-9, 21 en haut, 41, 54-55, 70-71 et 4e de couverture : © Sophie Lloyd Page 42 : © Thierry Girard Pages 43 en haut, 60, 61, 67 et 68 : D.R. Page 43 en bas : © Dario Rudy Pages 44-45 : © Guillaume Le Bloas / Fotolia Pages 49 : © Daniel Cornelis Page 51 et 53 : © P. Chardonnet / IGF Page 52 : © M. Ouedraogo Page 57 en haut : © Antoine Schneck – Glénat Page 57 en bas : © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski – Glénat Page 58 : © Biotope Éditions Pages 63 en haut, 76 en bas et 77 : © Stéphane Laure Page 63 en bas, 64 et 66 : © Floc'h Page 65 : © Éric Nocher Page 69 : © Musée de la Chasse et de la Nature Page 76, en haut : © Pierre-Anthony Allard Conception graphique et réalisation DES SIGNES, studio Muchir Desclouds Impression Imprimerie Moutot, Montrouge Photogravure Fotimprim, Paris Papiers Coral Book 100g Trucard 0 felt © 2015 Fondation François Sommer pour la Chasse et la Nature 86 — 87