Une maquette de train pour des TP de GRAFCET
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Une maquette de train pour des TP de GRAFCET
Une maquette de train pour des TP de GRAFCET Aurika JANULYTE(1), Christian ROVETTA(2), Laurence CHERIGIER(2), André BOIS(1) [email protected], [email protected], [email protected] (1) Université de Provence, Filière Instrumentation et Capteurs, Centre de Saint Jérôme, Avenue EscadrilleNormandie-Niemen, 13397 Marseille Cedex 20 – France (2) Université de Provence, Physique Expérimentale Premier Cycle, Case 1, 3 place Victor Hugo, 13331 Marseille Cedex 03 – France RESUME : Nous proposons une maquette de trains électriques commandée par un automate programmable industriel (API). L'automate est programmable par le langage GRAFCET ou LD (ladder). Cette maquette d'automatisme ludique permet aux étudiants de mettre en application leurs connaissances de programmation, de mettre en œuvre des problématiques de programmation telles que synchronisation temporelle, temporisation etc. et d'expérimenter un système automatique. Mots clés : maquette train, GRAFCET, automate programmable industriel. 1 INTRODUCTION Dans l'enseignement du GRAFCET et du fonctionnement des automates programmables industriels, l'une des grandes difficultés est de disposer d'une maquette qui permette de visualiser très facilement le bon fonctionnement du programme qui a été réalisé par les étudiants. Le plus souvent les maquettes utilisées sont le feu rouge, l'ascenseur ou des maquettes faisant intervenir des vérins ou des moteurs pour essayer de simuler des situations industrielles. Il faut remarquer que ces maquettes sont souvent éloignées des conditions réelles de fonctionnement. En effet, les ascenseurs et les feux rouges, par exemple, sont gérés par des automates très spécialisés, développés par les constructeurs de ces systèmes, et jamais par des automates programmables industriels (que nous désignerons par API par la suite) qui sont pourtant plus répandus dans le monde industriel. Nous avons réalisé une maquette que nous utilisons en travaux pratiques, basée sur des réseaux de trains électriques miniatures. Cette maquette présente les intérêts suivants : • L'aspect ludique pour l'enseignement • La visualisation immédiate du fonctionnement du programme en GRAFCET de l'automate • La réalisation, à partir d'un circuit donné, de plusieurs enchaînements de séquences différentes de déplacement d'un ou plusieurs trains sur le circuit, permettant de proposer des exercices de travaux pratiques variés aux étudiants. • L'illustration aisée de tous les problèmes d'initialisation, et dans le cas du parallélisme, de synchronisation temporelle, de disponibilité d'une partie ou de synchronisation de l'avancement d'une séquence par rapport à l'autre. Enfin, un avantage non négligeable est que le coût d’une maquette « maison » est bien inférieur à celui du matériel proposé par les fournisseurs de matériel de travaux pratiques. La maquette de train est utilisée dans l'enseignement supérieur, par les étudiants de niveau Master deuxième année. Le volume horaire de travaux pratique avec la maquette train est de 20 heures. Nous envisageons également d’utiliser cette maquette dans le cadre de manifestations de diffusion scientifique ou des salons et forums pour présenter les filières et les métiers de l’Université. 2 PRINCIPE TECHNIQUE Nous avons créé, à partir d’éléments de circuits de trains électriques miniatures, une maquette regroupant trois circuits différents afin d’illustrer la diversité des modes d’utilisation du réseau ferroviaire réel. Pour simplifier, le principe de chacun des circuits est ici détaillé séparément. Le premier circuit montre une voie unique simple, sachant que dans la réalité, celle-ci n’est pas en boucle. Le second circuit permet le croisement des trains en voie unique. Le troisième reprend les caractéristiques d’une voie de triage de wagons de fret. 2.1 Voie unique à cantonnement automatique Ce premier circuit simule le déplacement de locomotives sur une voie unique à cantonnement automatique. Deux trains partant l’un derrière l’autre ne doivent pas se rattraper. Pour ce faire, on insère un espace de sécurité entre eux, appelé canton, comme représenté sur la fig. 1. Le sens de déplacement de la locomotive est fonction de la polarité de l’alimentation du canton dasn lequel elle se trouve. Dans notre cas, la voie circulaire est donc divisée en six cantons qui sont actifs en fonction du déplacement attendu des locomotives qui sont sur la voie. train le moins prioritaire, à définir, ou le premier train détecté dans le canton d’un aiguillage, est capté automatiquement et positionné en voie d’évitement pour permettre ainsi à l’autre circulation de passer en voie directe. Pendant le passage du train sur la voie directe, le canton d’évitement n’est plus alimenté, le train est en attente à l’arrêt. Il repart lorsque le train prioritaire est passé. fig 1 : Circuit 1, voie unique à cantonnement automatique Le passage d’un train est détecté par des capteurs (ILS), représentés par des petits ronds sur les différents schémas de circuit. Ce sont des interrupteurs sensibles au déplacement d’aimants collés sous les locomotives. Les ILS sont câblés directement à l’automate. Nous utilisons des éclisses isolantes pour séparer électriquement les cantons. Le symbole représentant une éclisse sur les schémas est un petit trait vertical. Les cantons sont alimentés par l’intermédiaire de relais commandés par l’automate. Quand un train est détecté dans un canton, le canton libéré n’est plus alimenté, de façon à éventuellement arrêter le train suivant et ainsi laisser un canton d’écart entre les trains par sécurité. Pour résumer, dans ce circuit nous avons : 1 interrupteur 1 entrée API (initialisation) 6 ILS 6 entrées API 6 cantons 6 sorties API 2.2 Voie unique avec évitement Sur ce circuit sont câblés : 1 interrupteur 1 entrée API 8 ILS 8 entrées API 8 cantons 8 sorties API 4 aiguillages 4 sorties API 2.3 Voie de triage Le troisième circuit simule une voie de triage. Le schéma de ce circuit est représenté sur la figure 3. Les trains entiers de fret arrivent dans les triages, mais la destination des wagons qui le composent est différente. Une gare de triage permet de séparer les wagons d’un même train et de les placer sur des voies différentes en fonction de leur destination future. Quand les opérations de tri sont terminées, de nouveaux trains entiers sont ainsi reformés et peuvent repartir vers leurs destinations finales. Lorsque deux wagons viennent au contact, ils s’accrochent mécaniquement de façon automatique. Pour dételer les wagons, nous utilisons un système à bobine magnétique. Il est actionné par l’intermédiaire d’un relai qui envoie une tension alternative sur une bobine. Celle-ci permet d’actionner un levier qui décroche les wagons. Le second circuit, dont le schéma est représenté fig.2, simule une voie unique avec évitement. Il s’agit d’une voie auxiliaire par rapport à la voie principale directe, desservie par un aiguillage et permettant le croisement ou le dépassement des trains. fig 3 : Circuit 3, voie de triage fig 2 : Circuit 2, voie unique avec évitement Deux trains qui circulent l’un vers l’autre ne doivent pas se retrouver face à face, ils doivent pouvoir se croiser. Dans ce but, quatre aiguillages à commande électrique ont été placés de manière appropriée pour permettre ce croisement, portant le nombre de cantons à huit. Lorsque deux trains circulent en sens opposés, le Sur ce circuit on retrouve : 1 interrupteur 1 entrée API 3 ILS 3 entrées API 2 cantons 2 sorties API 2 aiguillages 2 sorties API 4 dételages 4 sorties API La maquette dont nous proposons de faire la démonstration regroupe ces trois circuits. Elle a été conçue pour permettre, grâce à un scénario imagé, de voir le déplacement intelligent des trains. Elle est présentée sur la photo de la figure 4. Elle illustre les trois principes du travail que l’étudiant doit réaliser lors des séances de TP. fig 4 : Photo de la maquette, vue de dessus : les rails et les dispositifs de gestion des trains. fig 5 : Photo de la maquette, vue de dessous : le câblage et les circuits. Les capteurs (interrupteurs et ILS) sont reliés directement aux entrées de l’A.P.I. par un câblage effectué sous la maquette dont la photo est montrée figure 5. Chaque actionneur (sorties pour l’alimentation des cantons, les aiguillages, le dételage) est relié à un relai sur un circuit imprimé qui également est placé sous la maquette. Ils sont commandés par l’API. Le programme est écrit à l’aide d’un PC puis est chargé dans la mémoire de l’automate. 3 PRATIQUE PEDAGOGIQUE Nous venons de montrer les nombreuses possibilités de fonctionnement des trains que permet cette maquette. En pratique, cela donne plusieurs sujets de travaux pratiques réalisés par des étudiants de master professionnels « intitulé du master ». Ces TP font suite à un cours d’initiation au GRAFCET. 3.1 Intérêt du langage GRAFCET et objectifs pédagogiques L'automate peut-être programmé en deux langages : le langage graphique GRAFCET et le langage LD (Ladder Diagram) appelé aussi schéma à contacts. Le principal objectif pédagogique de la maquette proposée est l’application pratique du langage GRAFCET (GRAphe Fonctionnel de Commande Etape - Transition). En effet, ce langage est maintenant l’un des plus répandu dans les milieux industriels pour la programmation de la commande de systèmes automatiques, utilisant des machines-outils par exemple. Il s'agit d’un langage graphique permettant la description fonctionnelle du comportement des systèmes logiques séquentiels. Il permet de gérer des processus simples et linéaires (séquence unique) comme des processus complexes nécessitant le déroulement de séquences multiples simultanées ou exclusives. Cette maquette permet de simuler le fonctionnement simplifié mais réel d’un réseau ferroviaire. Le caractère ludique de ce TP permet de stimuler la motivation des étudiants. Même si le train électrique n’est plus un jouet « à la mode », il garde une image attrayante et les étudiants se mettent en situation d’assurer la sécurité du transport des personnes et des marchandises sur le réseau miniature. Le langage choisi permet de préparer les étudiants aux problèmes industriels qu’ils sont susceptibles de rencontrer dans leur vie professionnelle. Les diverses possibilités de cette maquette permettent aux étudiants d’apprendre à programmer des « branches » au fonctionnement simultané et dépendant les unes des autres, ce qui est habituellement une difficulté conceptuelle importante. Le modèle du train aide ainsi les étudiants à visualiser les actions à effectuer. 3.2 Déroulement du TP et exemple Dans un premier temps les étudiants doivent se familiariser avec le matériel. Pour cela, il leur est demandé de mettre un train en circulation sur un des circuits. Les étudiants doivent effectuer une programmation simple sur ordinateur puis la mettre en mémoire de l’automate. C'est l'occasion de comprendre que la programmation doit être adaptée au fonctionnement de chaque capteur/actionneur. Par la suite, on demande de faire circuler plusieurs trains sur la même voie. Dans ce cas, il y a une condition à respecter : il est impératif de laisser une distance minimale d'un canton entre deux trains circulant sur la même voie. Cette situation nécessite l'application de la fonction "Arrêt d'urgence". La programmation comprend une séquence par canton. Les étudiants donc se familiarisent avec un fonctionnement simultané de plusieurs séquences. La troisième partie du TP porte sur la programmation en "Maître – Esclave". Les étudiants doivent apprendre à gérer le fonctionnement d'une séquence commandée par une autre, tel un sous programme ou une fonction en informatique. 4 CONCLUSION Ce dispositif pédagogique permet d’initier les étudiants aux systèmes automatiques, mettant en jeux le fonctionnement des capteurs et actionneurs de la maquette. Les étudiants peuvent ainsi approfondir leurs bases de programmation en GRAFCET, acquérir des connaissances sur la gestion d'un processus séquentiel avec ses différentes particularités de fonctionnement. Cette maquette est en place depuis plusieurs années. Comme nous l’avons mentionné, les étudiants lui portent un grand intérêt et y trouvent une motivation importante pour l’apprentissage du langage GRAFCET. Bibliographie [1] Premier Auteur, Deuxième Auteur, "Titre de l'article", Journal de l’Enseignement des Sciences et Technologies de l’Information et des Systèmes (J3EA), Vol. x, y (2006), DOI 10.151/j3ea:2006021 . [2] Premier Auteur, Deuxième Auteur, "Titre de la communication", Actes du 2ème Colloque sur l’Enseignement des Technologies et des Sciences de l’Information et des Systèmes (CESTIS-EEA’99), Montpellier (France), Novembre 1999, pp. xxx-yyy.