accident en milieu hyperbare

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accident en milieu hyperbare
DIPLOME D'UNIVERSITE DE
PHYSIOLOGIE ET MEDECINE DES SPORTS SUBAQUATIQUES DE LOISIRS
ET DE MEDECINE HYPERBARE
ACCIDENT EN MILIEU HYPERBARE
Prise en charge
Cours année 2010/2011
Docteur Patrick ECOLLAN
Médecin Caisson
Médecin fédéral FFESSM
Praticien hospitalier SMUR PITIE-SALPETRIERE
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PLAN
Les accidents aiguës
1- Accidents mécaniques
1.1.Barotraumatisme de l'oreille moyenne
1.1.1.Barotraumatisme de la chaine tyrnpano-ossiculaire
1.1.2.Paralysie faciales dites alternobariques
1.2.Barotraumatisme de l'oreille interne
1.2.1. Atteinte cochléaire isolée
1.2.2. Atteinte vestibulaire isolée
1.2.3. Atteinte cochléo-vestibuiaire
1.3.Barotraumatisme du conduit auditif externe
1.4.Barotraumatisme des sinus
1.5.Barotraumatisme des dents
1.6.Problème respiratoire
1.6.1 Essoufflement dyspnée
1.6.2 Surpression pulmonaire
1.7.Placage du scaphandre ou du masque
1.8.Coliques du scaphandrier et perforation digestive
1.9.Remontée en ballon
2- Accidents biochimiques
2.1.Hyperoxie
2.2.Hypoxie
2.3.Narcose à l'azote
2.4.Intoxication au C02
2.5.Intoxication au CO
2.6.Narcose à l'argon
3- Accidents spécifique à la plongée profonde
3.1.Otite externe
3.2.SNHP
3.3.Syndrome myoarticulaire
3.4.Syndrome vestibulaire
3.5.Douleur articulaire lors de la désaturation après saturation
3.6.Pathologie de l'hydrogène utilisé comme gaz diluant
4- Accidents de décompression
4.1.Accident neurologique central
4.2.Accident neurologique médullaire
4.3.Accident ostéo-articulaire
4.4.Accident labyrinthique de décompression
4.5.Accidents cutanés
4.6.Accidents respiratoires
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5- Accidents divers
5.1. Noyade
5.2. Blessure
5.3.Otite externe
5.4.Hypothermie
5.5.Facteurs individuels d'accidents
5.5.1.Perte de connaissance en plongée
5.5.2.Désorientation spatiale
5.5.3.Panique
5.5.4.Niveau de formation insuffisant
5.5.5.Mauvaise condition physique
5.6.Exposition aux radiations ionisantes
5.7.Traumatismes par explosion sous-marine
5.8.Accidents électriques
5.9.Brûlures
6- Matériel et médicaments nécessaires sur un site de plongée.
7-Moyens de secours lors d'un accident de plongée
8-Présentation d'un modèle expérimental de civière de plongée
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LES ACCIDENTS AIGUËS
1- Accidents mécaniques
Ils sont en rapport avec la loi de Boyle-Mariotte : P V = constante. Un risque d'accidents ou
d'incident existe en plongée pour toutes les cavités aériennes de l'organisme, principalement les
cavités limitées par une paroi rigide (os), ou semi-rigide (thorax). Ces volumes devront être
ouverts vers l'extérieur par un ostium. Cette ouverture sera de part son anatomie plus ou moins
large. Ainsi pourra se réaliser l'équilibre de la pression dans ce volume avec la pression
ambiante.
Les incidents ou accidents mécaniques sont maximaux à proximité de la surface.
C'est dans cette zone que les variations d'immersion entraînent les variations de
pression relativement les plus grandes. Il y aura barotraumatisme lorsque
l'ouverture vers l'extérieur fera défaut ou sera de trop petite taille.
1.1.Barotraumatismes de l'oreille moyenne
1.1.1. Barotraumatisme de la chaine tympano-ossiculaire
La pathologie ORL en plongée est traitée dans le cours du Dr Merville.
1.1.2. Paralysie faciales dites alternobariques
Ces paralysies faciales unilatérales, parfois récidivantes, surviennent au décours de plongée à
faible profondeur ou en apnée. Elles seraient d'ordre mécanique, dues à une anomalie de la
trompe d’Eustache et un nerf facial à nu dans la caisse du tympan. Les compressions et
décompressions de l'oreille moyenne surtout en apnée, expliquerait la souffrance du facial,
l'action du froid pouvant être également incriminée. Cette explication physiopathologique n'est
toutefois pas satisfaisante pour expliquer une amélioration rapide de la paralysie par une
recompression à 30 mètres en caisson comme le préconise certains auteurs.
En l'absence de complications ou de séquelles, la survenue d'un tel accident chez un
plongeur ne doit pas entraîner ultérieurement une inaptitude.
1.2.
Barotraumatismes de l'oreille interne
1.3.
Barotraumatismes du conduit auditif externe
1.4.
Barotraumatismes sinusiens
Ces notions d'ORL en plongée sont traités dans les cours du Dr Merville.
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1.5. Barotraumatismes dentaires
Ils peuvent survenir sur une dent fracturée ou ouverte non ou mal soignée. A la compression du
gaz comprimé pénètre dans la pulpe dentaire. Lors de la décompression, ce gaz se dilate, s'il ne
peut sortir aussi rapidement qu'il n'est entré, il y a apparition d'une douleur vive pouvant être
syncopale.
Ces barotraumatismes peuvent également survenir sur une dent obturée. Dans ce cas si le
plombage n'est pas étanche, soit si la carie continue à évoluer, soit si l'obturation est mal
effectuée, du gaz pénètre à la compression entre le plombage et la dent pouvant alors faire
sauter le plombage, fracturer la dent ou pénétrer dans la pulpe.
La conduite à tenir est de recomprimer l'air bloquée sous le plombage soit par une
réimmression avec manœuvres de mastication pour chasser l'air soit rarement une
recompression thérapeutique.
1.6.Problèmes respiratoires
Essoufflement et Dyspnée
Le plongeur respire de l'air ou un mélange gazeux à la pression ambiante délivré par le
détendeur. Il y a donc équipression entre l'air alvéolaire et la pression hydrostatique à laquelle
se trouve le plongeur à un deltaP près.Dans les conditions normales de la plongée, si on
considère que deltaP est égal à la pression alvéolaire moins la pression ambiante
- à l'inspiration deltaP est négatif
- à l'expiration deltaP est positif
Pour un bon confort ventilatoire à l'inspiration deltaP doit être inférieur à 10cm d'eau et à
l'expiration deltaP doit être inférieur à 5cm d'eau.
Avec les vieux détendeurs de type mistral ou un détendeur trop dur, le deltaP expiratoire
est supérieur à cette valeur, ce qui augmente l'effort ventilatoire, et contribue au risque de
dyspnée.
De même un travail excessif en milieu hyperbare augmente le travail ventilatoire et peut
entraîner une fatigue des muscles respiratoires . S'ensuit à cause de ce deltaP un
essoufflement qui peut entraîner une dyspnée.
Cet essoufflement est souvent liée à :
- Un mauvais palmage de sustentation, il faudra donc savoir utiliser la bouée de
compensation de pesée du type "stab",
- Un niveau d'entraînement trop faible, des efforts inconsidérés sous l'eau, des
mouvements désordonnés et inutiles,
- Une insuffisance du débit d'air du détendeur, ou un détendeur mal réglé;
- Une plongée trop profonde pour l'entraînement à la plongée profonde du sujet.
L'essoufflement est du à l'augmentation du travail des muscles ventilatoires en
raison de l'augmentation des résistances ventilatoires du détendeur et de l'arbre
bronchique,
- Des phénomènes pathologiques : rhume, bronchite, fatigue
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Prévention
Pour cela, il faudra vérifier l'entretien des détendeurs avant une campagne de plongée.
Il faudra également avoir un entraînement à l'activité physique correcte, à contrôler ses
efforts respiratoires, à limiter la plongée à l'air à 60 mètres ce qui est fait depuis le décret de
1974 et confirmé dans celui de 1990.
En Grande-Bretagne et en Norvège la limite est portée à 50 mètres.
Conduite à tenir
Le plongeur doit alors arrêter tout mouvement, forcer le débit de son détendeur de
manière a repositiver son deltaP inspiratoire
Dés l'apparition de l'essoufflement, il faut se mettre sur le dos avec les détendeurs de type
Mistral ce qui diminue l'effort inspiratoire. Avec tous les types de détendeurs il faut cesser
toute activité, commencer à remonter sans précipitation avec l'aide de son gilet gonflable si
on le manie correctement. La remontée diminue la densité du mélange respiré donc les
efforts ventilatoires, la production de C02, et facilite l'élimination du C02. Si on ne peut
remonter sans effort physique, il faut reprendre son souffle en se tenant à une prise
quelconque avant d'entreprendre la remontée.
Surpression pulmonaire
cours du Dr VENUTOLO
C'est le plus grave des accidents de plongée et il peut accompagner tous les autres accidents qui
se produisent en milieu hyperbare.
Si la pression alvéolaire devient supérieure de plus de 150 cm d'eau à la pression au niveau
du détendeur, Il y a possibilité de déchirure alvéolaire .
par exemple lors:
- d'une remontée trop rapide sans expirer, en panique par la perte du masque, par
manque d'air, etc..
- d'une remontée sans embout, ou à 2 sur un embout, sans expirer lors des phases
d'apnée,
- d'un blocage glottique,
- d'un spasme consécutif à une irruption d'eau au niveau des muqueuses nasales ou
pharyngées,
- d'un détendeur mal réglé,
- d'une gêne à la vidange alvéolaire sans blocage de la respiration par maladie
bronchique obstructive (asthme, bronchite chronique, emphysème, etc ... ).
Ces affections ne sont d'ailleurs pas compatible avec la plongée et entraînent une
inaptitude.
Par application de la loi de Boyle-Mariotte le risque est majoré près de la surface, car c'est
dans cette zone que les variations de pression sont les plus grandes. Ainsi c'est souvent dans les
plongées par petit fond que l'on retrouve les surpressions les plus graves.
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RUPTURE ALVEOLAIRE
EMPHYSEME
PNEUMOTHORAX
AVC
ANGOR IDM
EPIDEMIOLOGIE
Dans une statistique espagnole à l'arrivée au caisson (sont donc à éliminer les décès) la
surpression représente 17% des accidents de plongée auquel il faut ajouter 4% qui sont associés
à un accident de décompression.
Dans une statistique française , elles représentent 4% des accidents.
Dans une autre statistique française , les surpressions pulmonaires représentent en 1981 et
1982 sur 90 accidents de plongée sérieux recensés par la FFESSM, 13 accidents, dont 2 au
cours du passage des brevets
En fait ce risque est difficile à évaluer car il est comptabilisé de manière différente selon les
études épidémiologiques, et les plus graves entraînant un décès sont souvent
comptabilisées dans les noyades sans précision étiologique.
CLINIQUE
Les signes pulmonaires font le diagnostic, les signes neurologiques le pronostic.
1) Signes pulmonaires
- Emphysème sous cutané cervical, médiastinal ou pneumopéricarde,
- Dysphonie parfois,
- Pneumothorax;
douleur thoracique
hémoptysie
dyspnée
Pour visualiser ces images aériques, dès que l'on a un doute sur une possibilité de
surpression pulmonaire, il est nécessaire de faire une radiographie pulmonaire. Si les
possibilités locales existent, une radiographie tomodensitométrique peut permettre de
visualiser des zones claires dans les espaces péri-vasculaires ou médiastinaux, ou encore des
bulles d'emphysème. Ces images peuvent ne pas être visibles sur une radiographie standard.
2) Signes neurologiques
Liés à un embol gazeux dans la circulation cérébrale, on peut retrouver toute la
symptomatologie de l'accident vasculaire cérébral tel qu'il est connu chez la personne âgée, en
particulier
- Troubles de la conscience,
- Vertiges, nausées,
- Convulsions,
- Paresthésies,
- Paralysie plutôt de type hémiplégie ou hémiparésie, parfois paraplégie aréactive,
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- Céphalées,
- Obnubilation, confusion, trouble de la personnalité, etc...
Les signes neurologiques pouvant n'exister qu'à minima, il est nécessaire de faire un
examen clinique neurologique complet devant la présence d'un signe thoracique ou
pulmonaire de surpression pulmonaire. Cette conduite doit d'ailleurs être adoptée devant tout
accident, noyade comprise, chez un plongeur.
3) Signes généraux
- Pâleur, extrémités froides, fatigue, cyanose, angoisse,
- Troubles de la conscience,
- Signes de collapsus ou de choc.
4) Diagnostic différentiel
-"chokes" des anglo-saxons: qui est une manifestation pulmonaire de la MDD. C'est
un encombrement de la circulation pulmonaire par de nombreuses bulles qui peut
évoluer vers un état de choc ou un accident neurologique de décompression.
- Noyade fréquemment associée. On rappelle que devant toute noyade, principalement
en cas de trouble de la conscience chez un plongeur, il est nécessaire de s'assurer qu'il
n'y a pas de surpression pulmonaire associée, d'où radiographie pulmonaire et examen
neurologique systématique. Le traitement étant dans ces, cas très différent.
- L'accident de décompression médullaire, ou l'accident de décompression
cérébral.
MAIS dans la MDD,
- l'histoire de l'accident est différent : plongée plus longue et plus
profonde, paliers non au mal effectués
- il n'y a pas de signes pulmonaires.
Cependant les deux accidents peuvent être associés.
5) Conduite à tenir
Si signes de choc, collapsus, trouble de conscience,
les traiter en priorité avec les méthodes de réanimation
• 2 voies veineuses périphérique de gros calibres (remplissage; macroM ou HEA)
• scope, Spo2 TA
• intubation + ventilation (si tb conscience) ou O2 fort débit (12l/m)
Si signes thoraciques isolés
: oxygène normobare et traitement médical comportant l'association habituelle :
Ringer lactate, aspirine, corticoïdes.
Surveillance neurologique à proximité d'un caisson.
Selon l'évolution on peut être amené à envisager une ou des scéances d'OHB de 45mn à 18
mètres.
Si pneumothorax :
drainage, et tables thérapeutique si signes neurologiques.
si signes neurologiques :
table de recompression à. (Type 6 de l'US Navy, cf cours).
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Si noyade la considérer comme surpression pulmonaire si il y a des signes neurologiques ou
thoraciques.
Dans tous les cas transport et prise en charge par une UMH (SMUR) et transport vers un
caisson , le délai court avant recompression étant un facteur de succès
6) Prévention
Prévention technique
- Information sur le risque, tout plongeur même débutant doit être informé de ce risque.
- Exercice de remontée sans embout sous bonne surveillance: un moniteur par élève.
Intérêt discuté de ce type d'exercice. S'il sont effectués, ils doivent l'être de préférence
entre 20 et 10 mètres, plutôt qu'entre 10 mètres et la surface, et TOUJOURS se faire en
début de plongée, sans dépasser deux exercices par séances. Ces remarques sont
également valables pour les exercices de remonté sur bouée (type Fenzy ou
stabilisateur).
- Remontée à vitesse contrôlée: 10 mètres/minute selon les tables.
Prévention médicale
- Surveillance de la fonction pulmonaire : éliminer asthme, emphysèmes, bulles,
bronchiteux chroniques, très gros fumeurs et toute autre altération de la fonction
respiratoire qui sont des contre-indications à la plongée en scaphandre.
- Eliminer également les troubles du comportement : anxiété, claustrophobie, les sujets
immatures +++. L'immaturité du plongeur pose le problème de la plongée chez les
enfants qui doivent être parfaitement encadrés.
1.7. Placage du casque ou du masque
Le placage du casque est un accident très grave qui peut se produire lors de l'utilisation
d'un casque rigide .
Si le scaphandrier descend trop rapidement (chute) et que la pression dans le casque n'est
pas équilibrée avec la pression ambiante, il se produit alors un placage du vêtement et une
dépression dans le casque qui a pour effet de plaquer le corps du plongeur contre le casque.
Cela peut se produire également si le narguilé est coupé. Dans ce cas, s'il n'y a pas de valve
anti-retour sur le scaphandre, la pression dans le scaphandre va s'équilibrer avec la pression en
surface provoquant un placage du casque.
Cet accident peut se traduire par des fractures des vertèbres cervicales, des clavicules, des
côtes, du sternum, sans compter le risque de panique, de remontée rapide sans décompression.
Il est donc Indispensable d'assurer une descente régulière du plongeur, et d'avoir un débit
de gaz suffisant dans le narguilé pour équilibrer la pression ambiante au cours de la descente.
Le placage du masque se produit lorsque le plongeur n'équilibre pas en soufflant par le nez
la pression à l'intérieur du masque lors de la descente.
Il y a alors risque de rupture du verre, d'ou plaies (verre sécurité obligatoire pour le verre
du masque). Lors du placage du masque on pourra également observer des hématomes
conjonctivaux, des ecchymoses du tissus sous cutanée de la face, et/ou des épistaxis.
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1.8. Coliques du scaphandrier et perforation digestive
1.8.1.Coliques du scaphandrier
Cet incident est dû à la distension d'une partie du tube digestif par un volume gazeux
emprisonné.
Il peut apparaître à la remontée si le plongeur a avalé de l'air au cours de la plongée,
air qui va se distendre dans le tube digestif lors de la décompression.
Ces coliques peuvent être également facilitées par la prise d'aliments ou de boissons
qui peuvent dégager des gaz dans le tube digestif tels que boissons gazeuses, féculents.
Cliniquement on observe de violentes douleurs abdominales qui disparaissent
presque toujours spontanément. Il ne faudra pas toutefois passer à coté d'une
perforation digestive.
1.8.2.Perforation digestive
La rupture gastrique est le plus fréquent des accidents de perforations digestives,
accident qui est rare par lui-même.
Cette rupture est due à une saturation des possibilités de vidange du cardia et du
pylore par un excès d'air dont la tension dépasse les possibilités d'élasticité des tuniques
gastriques qui se rompent de dedans en dehors lorsque la pression intra-luminale est de
140 mm de Hg. Les déchirures se situent toujours en position sous cardiale au niveau de
la petite courbure de l'estomac.
Sur le plan clinique, le tableau est marqué par une douleur épigastrique violente,
brutale, permanente avec angoisse, parfois des vomissements légèrement sanglants mais
le plus souvent sans hématémèse. Il existe un état de choc, la TA est basse, le pouls
accéléré, associé à une polypnée superficielle.
L'examen révèle, une distension abdominale, toujours très marquée, diffuse avec une
sonorité périhépatique typique. On ne note en général, ni défense, ni contracture. Ce
tableau clinique doit faire évoquer la perforation d'organe creux et notamment gastrique.
Il faut récuser le diagnostic de "coliques du scaphandrier" qui lui se manifestent
uniquement par des phénomènes douloureux rapidement résolutifs avec un léger
météorisme. Le diagnostic de certitude est apporté par la radiographie sans préparation
de l'abdomen (incidence face debout et profil couché) qui révèle la présence d'un
pneumopéritoine monstrueux, associé parfois à une cerne aérique qui moule le relief des
éléments rétropéritonéaux. Une ponction évacuatrice de l'abdomen pourrait être réalisée
à titre diagnostique et thérapeutique. Elle n'est valable que lorsque le météorisme est
source d'une gêne respiratoire.
Une gastrofibroscopie permet d'affirmer des lésions muqueuse et musculeuse mais ne
peut apprécier avec certitude le caractère trans-mural des lésions.
L'évolution spontanée de la rupture est grave.
Le traitement sur place doit comporter un déchocage par perfusion de solutés
macromoléculaire et un réchauffement du blessé. Si la distension abdominale est
importante, il peut être nécessaire de réaliser une ponction abdominale à l'aide d'un trocart
à la manière d'une ponction d'ascite. Il est illusoire de recomprimer le malade, car ce
geste ne peut que masquer temporairement la symptomatologie. En service spécialisé, la
réanimation sera poursuivie. Une laparotomie médiane sus ombilicale doit être réalisée le
plus vite possible. Elle permet d'affirmer les lésions, aidée éventuellement par une
endoscopie concomitante, et de réaliser la suture de la brèche gastrique.
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1.9. Remontée en ballon
Cet accident peut avoir des conséquences redoutables. Il consiste en une remonté rapide à
la suite d'un surgonflage de la bouée de compensation de pesée ou d'un scaphandre de type
pieds lourds. Cet accident peut entraîner une surpression pulmonaire, un accident de
décompression, une noyade, un traumatisme sur un obstacle au cours de la remonté ou à
l'arrivée en surface, voire les quatre à la fois !!!
Il est dû au fait que le plongeur au fond gonfle ses volumes d'air de manière à équilibrer sa
pesée. Dés que sa pesée est positive il va remonter, et s'il ne purge pas ses volumes d'air, ils
se dilatent pendant la remontée selon la loi de Boyle-Mariotte, remontée qui s'accélère alors
progressivement. Pour le plongeur pied lourd, l'air de la combinaison peut gonfler le
vêtement à la manière d'un "bidendum", empêchant le plongeur d'atteindre sa purge, donc
d'arrêter la remontée.
2- Accidents biochimiques
2.1.
Hyperoxie
Physiopathologie
Cf. cours de M. Le Péchon et du Dr. Rouquette
Clinique
Les valeurs réglementaires de la Po2 inhalée ont été précisées dans le nouveau décret 90-277
du 28 mars 1990 sur l'hyperbarie. Ces valeurs importantes à connaître prennent en compte la
pathologie aiguë et chronique de l'oxygène lors d'une exposition excessive en pression et/ou en
durée (ou insuffisante) :
Pression Partielle minimale : 0,16 bar
Pressions partielles maximales
Dans l'eau en période d'activité physique en dehors des phases de compression et
de décompression et pour des durées continues d'exposition n'excédant pas
3 heures : 1,6 bar
4 heures : 1,4 bar
5 heures : 1,2 bar
6 heures : 1 bar
8 heures : 0,9 bar
Lors de la phase de décompression en immersion : 1,6 bar
Lors de la phase de décompression au sec
• Inférieure à 24 heures 2,2 bars
• Supérieure à 24 heures 0,8 bar
Lors de phase de repos ou de compression à saturation entre 0,3 et 0,45 bar
Lors d'une recompression en urgence après accident de décompression : 2,8 bars
(sauf prescription médicale).
La pression partielle doit être évaluée avec une précision de 0,05 bar
La concentration en oxygène de l'enceinte ne doit pas dépasser 25%.
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En plongée, la toxicité aiguë de l'oxygène concerne le système nerveux central. La toxicité
chronique de l'oxygène concerne le poumon, elle n'apparaît que lors des longs séjours en
hyperoxie tel que lors de l'utilisation de tables thérapeutiques ou de plongées en saturation si la
valeur de la Po2 est mal choisie.
Si on dépasse les valeurs tolérées en toxicité aiguë, on pourra observer les troubles suivants :
- Une crispation des lèvres ou des autres muscles de la face.
C'est le plus fréquent et le plus précoce des signes.
- Une vision en "tunnel" due au rétrécissement du champ visuel.
- Des acouphènes.
- Parfois des nausées.
- Crampes et secousses musculaires.
- Une irritabilité, anxiété, confusion.
- Une sensation de malaise.
L'existence et le temps d'apparition de ces signes seront très variable selon les
conditions de la plongée et l'état du sujet.
Enfin peut apparaître la crise convulsive, parfois sans signe précurseur. L'existence d'un temps
de latence avant l'apparition de la crise convulsive permet aux plongeurs à 1'02 pur (militaires)
de plonger quelques minutes au delà de 6m. La crise convulsive n'est pas dangereuse en elle
même mais du fait d'un environnement hostile qui fait courir les risques de noyade, de
surpression pulmonaire, d'accidents de décompression (sauf pour ce dernier type d'accident
dans le cas de plongée à l'oxygène pur).
Ainsi l'US Navy tolère en opérations militaires (Ces valeurs sont données pour information et
ne peuvent être utilisées en plongée professionnelle en France)
Pour les opérations normales en 02 pur
à 3m, 240mn
à 6m, 110mn
à 7,5m, 75mn
Pour les opérations exceptionnelles
à 9m, 45mn
à 12m, l0mn
Ceux sont des valeurs moyennes, la susceptibilité à l'oxygène peut varier d'un individu à l'autre.
Le "traitement" consiste à diminuer la pression partielle d'oxygène inhalée.
- soit en diminuant la profondeur,
- soit en utilisant un mélange plus pauvre en 02.
Si un plongeur fait surface en raison d'une crise convulsive, on doit envisager les deux
possibilités habituelles :
- remontée sans symptômes ; possible crise d'hyperoxie ou .épilepsie
en fonction des paliers à faire transfert ou non sur un caisson ( ne pas réimmerger)
- remontée avec symptôme de surpression pulmonaire ou d'accident de décompression
Transfert le plus tôt possible par SMUR sur le caisson le plus proche., la crise
convulsive étant le signe révélateur de l'accident de plongée
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2.2. Hypoxie
L'hypoxie ne devrait pas se produire en plongée puisque l'on est en hyperbarie donc amené à
respirer des mélanges respiratoires où la P02 est supérieure aux 0,21 bar de l'air que nous
respirons.
Cependant en plongée professionnelle, on utilise souvent des mélanges autres que l'air dont la
composition synthétique peut être très variable, et amener accidentellement des plongeurs à
respirer un gaz dont la P02 est inférieure au 0,16 bar réglementaire, d'où risque de syncope.
Cause
Respiration d'un mélange ou d'un gaz sans oxygène dans ce cas la perte de connaissance
est brutale sans signe prémonitoire.
Respiration de mélange trop pauvre en 02 pour la profondeur. Un mélange à 1% d'O2
donnant une PO2 de 0,35 bar à 340m sera franchement hypoxique si on le donne à
respirer à 90 m avec une PO2 de 0,10 bar.
2.3. Narcose à l'azote
Cf cours
2.4 Intoxication par le C02
1) Essoufflement
L'essoufflement ne résulte pas d'une Intoxication par le C02, l'hypercapnie est une conséquence
de l'essoufflement et l'aggrave.
Dans l'essoufflement, il y a accumulation de C02 dans l'organisme d'où hyperventilation au
début contrôlable et efficace. Si les causes persistent, l'hyperventilation s'aggrave, la respiration
devient superficielle, n'est plus ventilé que l'espace mort, d'où hypoventilation alvéolaire et
aggravation de l'hypercapnie.
Dans l'eau on se méfiera en particulier d'un chapelet de bulles autour du plongeur, ou d'une
céphalée à la sortie de l'eau, en éliminant celles dues à une sinusite chronique.
L'évolution peut se faire vers une obnubilation, voire une perte de connaissance.
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Physiopathologie de l'essoufflement
Augmentation de la masse volumique des gaz expirés
Fatigue initiale
Froid
Travail musculaire intense
Inertie du détendeur
Augmentation des résistances ventilatoires
Essoufflement
PANIQUE
HYPOXIE HYPERCAPNIE
HYPERCAPNIE PAR HYPOVENTILATION ALVEOLAIRE
Blocage glottique
NARCOSE
BALAYAGE DE L'ESPACE MORT
RESPIRATION SUPERFICIELLE AVEC AUGMENTATION DE LA FREQUENCE
INHALATION d'eau
PERTE DE CONNAISSANCE
MAUVAIS DEGAZAGE
SURPRESSION PULMONAIRE
NOYADE
ACCIDENT DE DECOMPRESSION
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2) Intoxication par le C02 endogène
Le plongeur autonome a parfois tendance à vouloir économiser son air pour rester plus
longtemps immergé. Cette hypoventilation volontaire peut entraîner une hypercapnie ce qui
entraîne des céphalées fréquentes à la sortie de l'eau, ou facilitera un essoufflement si un effort
imprévu est demandé. Cette hypoventilation volontaire est également à exclure au palier car
une hypoventilation retarde l'élimination de l'azote et nécessite des paliers plus long. L'intérêt
est donc limité dans ce cas pour économiser du gaz.
3) Intoxication par le C02 exogène
Causes
- Pollution de l'air d'alimentation
- Mauvaise élimination du C02 dans l'enceinte du caisson, de la tourelle, de la bulle.
Symptômes
Ils dépendent de la pression partielle du gaz carbonique respiré la toxicité sera
d'autant plus importante, pour une proportion donnée de C02 dans un mélange que la
profondeur sera plus grande :
- Jusqu'à une pression partielle de l'ordre de 0,02 bar (2% en volume à la
pression atmosphérique), on note une augmentation du rythme et de l'amplitude
respiratoire ;
- Pour une pression partielle de l'ordre de 0,07 bar, s'installent progressivement
des maux de tête, une congestion de la face, une respiration haletante et un état
d'ébriété;
- Au delà, l'état syncopal est rapide.
Après un séjour dans une atmosphère contenant du gaz carbonique, et même si l'on n'a
ressenti aucun trouble particulier, on éprouve lors du retour en surface des maux de tête
violents et parfois des vomissements.
Il faut dans ce cas mettre le plongeur sous O2 normobare (12l/m)
Prévention
Il faut
- S'assurer de la pureté de l'air ou du mélange respiratoire utilisé par les plongeurs. On
rappelle que la valeur maximale réglementaire de la pression partielle de gaz carbonique
est de 10 millibars.
- Eliminer correctement le C02 du caisson, de la bulle, de la tourelle soit par une
ventilation correcte par exemple 20litres/plongeur et par bar, soit par l'extraction du C02
de l'enceinte par de la chaux sodée.
2.5. Intoxication au CO
Cette intoxication ne devrait pas se produire.
L'intoxication s'explique par le fait que : pour une Pco de 0,05 mbar (Fco 50 ppm) prélevée
dans l'air ambiant par le compresseur, il sera délivré au détendeur du plongeur à
- 10 mètres, 0,10mbar de CO, d'où risque toxique
- 30 mètres, 0,20mbar de CO, d'où risque mortel
Cela provoque chez le plongeur un risque de syncope brutale d'où noyade, ou une remontée
rapide entraînant un accident de décompression et/ou une surpression pulmonaire.
15
La présence de CO peut être dûe à :
- remplissage des bouteilles à partir de l'air atmosphériques pollué.
- non contrôle analytique des gaz respiratoires synthétiques, pour lesquels devraient être
recherchés systématiquement (une fiche d'analyse doit être jointe à une bouteille de gaz
acheté à l'extérieur)
- la composition : FO2, FN2, FHe ou FH2,
- la présence de CO et CO 2,
- les vapeurs d'huiles,
- la vapeur d'eau.
A titre d'information comparative, voici les valeurs recommandées pour l'air par l'US Navy et
celles réglementaires en France (décret 90-277 du 28 mars 1990 sur l'hyperbarie)
US NAVY
FRANCE
Fo2
20 à 22%
Cf chapitre
sur l'oxygène
Fco2
1000 ppm
10 millibars
Fco
20 ppm
0,05 millibar
Hydrocarbures
autres que le méthane
25 ppm
Particules ou
vapeurs d'huile
5 mg/ma
Poussières
Odeur ou goût
0,5 mg/m3
Limites fixées
à l'article R. 232-5-5
du code du travail
imperceptible
2.6.
Narcose à l'argon
Dans les chambres de soudure sèche sous hautes pression (200-300m), l'argon est utilisé par les
plongeurs seul ou avec du C02 comme gaz inerte dans le procédé TIG (Tungsten Inert Gas). Dans
ce cas, cela nécessite un balayage de l'électrode avec un débit d'argon de l'ordre de 10 à 15 litres
par minute. Les autres gaz libérés par les soudeurs peuvent être éliminés de l'enceinte, mais il est
impossible d'éliminer l'argon, sauf en ventilant l'enceinte avec un gaz respirable neuf ne contenant
pas d'argon, ce qui serait alors très coûteux en gaz respirable compte tenu de la profondeur de
travai1.
Après cinq heures de soudure la PAr dans l'enceinte atteint 2 à 2,5 bar.
Dans ce cas il y a pour le plongeur un risque de
- Narcose, l'argon étant plus narcotique que l'azote, à cette pression partielle de
2,5 bars, mais la narcose est un phénomène transitoire lié à la mise en pression.
16
- Contre diffusion Isobare les molécules d'argon remplaçant les molécules du gaz
inerte utilisé, surtout lors du retour en atmosphère sans argon. On va observer
alors
- l'apparition de puces
- absence de bulle circulante au détecteur Doppler.
Une expérimentation ( saturation à l'argon JASON 1 de la COMEX et du CERTSM oct
1987) tend à montrer qu'il n'y a pas de toxicité tant que la PAr reste dans les limites de 1 à 3
bars.(Pp)
3- Accidents spécifique à la plongée profonde
3.1. Otite externe
C'est une pathologie fréquemment rencontrée lors des saturations. Elle est liée à la
contamination de l'enceinte principalement par du pseudomonas favorisée par le température
élevée du caisson. Elle est systématique sans mesure de prévention. Les mesures à prendre
sont une stérilisation des caissons avant la saturation et une bonne hygiène pendant la
saturation.
3.2. SNHP
voir Cours
3.3. Syndrome myo-articulaire
Les troubles articulaires et musculaires de la compression sont fonction de la vitesse de la
compression : le seuil d'apparition est à 80m avec une vitesse de compression de 30m/mn au
lieu de 150m avec une vitesse de compression de 5m/mn, et de la nature du gaz (hélium). Ainsi
sur chantiers le temps normal pour atteindre 100 mètres est d'une heure et de 10 heures pour
atteindre 300 mètres. La plupart des symptômes sont provoqués par les mouvements les plus
inhabituels et d'amplitude poussée. La mise en tension des muscles aggrave les symptômes. La
rapidité du mouvement est un facteur déclenchant. La lenteur des mouvements permet d'éviter
ces troubles, "le plongeur profond se hâte lentement".
A/-La symptomatologie
* Ce sont surtout les articulations de l'épaule et des genoux qui souffrent le plus. Chaque
plongeur a son point d'impact constant. Les traumatismes anciens consolidés ne
constituent pas de point d'appel pour ces manifestations.
* La pathologie articulaire de la compression se résume à des signes fonctionnels :
craquements, raideur et douleur. Cet ensemble peut être ou non complet :
- Le craquement est pratiquement constant, notamment lorsque le plongeur mobilise son
articulation au maximum de son amplitude. Ce craquement n'est pas forcément
synonyme de douleur.
- La raideur intéresse surtout les pieds et les mains, l'articulation semblant alors figée et
peut-être à l'origine de maladresse et de manque de force. Cette raideur fut décrite en son
temps par le Anglo-saxons comme un "manque de lubrifiant".
17
- La douleur est naturellement le signe le plus pénible et invalidant. Elle apparaît dans les
mouvements rapides et d'amplitude maximale. Il n'existe pas de signes objectifs, pas de
signes d'inflammation. Lors de plongée à saturation de longue durée, la résolution de la
douleur se fait en 1 semaine. En plongée d'intervention la douleur s'estompe dès la
remontée. En principe Il n'y a pas de séquelles, ni fonctionnelles, ni douloureuses.
B/-Physiopathologie
A l'état normal il existe entre les surfaces articulaires un film liquidien visqueux qui les
maintient écartées, c'est une lubrification hydrodynamique. En hyperbarie la
symptomatologie serait expliquée par l'hypothèse suivante
Lors de compressions rapides et/ou d'interventions à grande profondeur, les gaz se
dissolvent différemment suivant les caractéristiques tissulaires: un gradient de saturation
se crée entre les divers tissus. L'établissement d'un gradient osmotique crée un
mouvement d'eau entre les tissus. Le tissu le moins saturé en gaz se déshydrate au profit
du plus saturé. C'est ce qui se passe au niveau du cartilage qui se sature très lentement
au contraire de la synoviale très vascularisée qui se sature donc plus rapidement. La
déshydratation du cartilage empêche la lubrification élasto-hydrodynamique avec pour
résultat une dégradation du rôle lubrifiant et amortisseur du liquide synovial ;
s'expliquent ainsi les sensations d'articulations sèches et de "manque de lubrifiant".
3.4. Syndrome vestibulaire en plongée profonde
Il peut être lié au SNHP, ( voir cours SNHP). Il peut être en rapport avec un accident de
décompression des plongées de la zone des 300-450 mètres.
3.5. Douleurs articulaires lors de la désaturation après saturation
même problème qu'à l'aller!
3.6. Problèmes de l'hydrogène utilisé comme gaz diluant
Voir Cours Plongée technique
4- Accidents de décompression
4.1.Accident de décompression central
4.2.Accident de décompression médullaire
voir cours
4.3.Accident ostéo-articulaire, ou bend
18
1-Clinique
La douleur en est la manifestation la plus habituelle.
Elle est le plus souvent localisée aux articulations des membres supérieurs chez les plongeurs:
- épaules,
- bras,
- coudes,
- avant-bras,
- poignets,
- mains, doigts,
mais aussi hanches, genoux, chevilles.
Les genoux sont plus fréquemment atteints chez les plongeurs profonds à l'héliox.
Chez les tubistes, les membres inférieurs sont plus souvent atteints, on pense que le fait de
porter le poids de leur corps et/ou une mauvaise posture dans le sas qui est souvent trop petit.
En fait ce sont les articulations qui travaillent lors du séjour en hyperbarie qui présentent le
plus de risque de faire un bend.
Les synoviales articulaires sont souvent le site de la douleur et seule la sterno-claviculaire
semble être exclue. Le niveau de la douleur est très variable, elle peut être insoutenable :
sensation de broiement du membre ou passer quasiment inaperçue.
Au début le patient la localise au niveau d'une cavité synoviale articulaire, mais rapidement la
douleur irradie et devient plus diffuse.
Une diminution de la mobilité articulaire peut exister inconstamment. Les réflexes et la
tonicité sont normaux. Le plus souvent Il n'y a aucun autre signe clinique associé.
2-Pathogénie
La bulle dans le bend est située soit dans,
- les vaisseaux périphériques,
- les nerfs sensitifs,
- le liquide articulaire,
- les tissus extra-vasculaires des tendons ou des ligaments,
- et le tissus osseux.
A ce niveau, il a été suggéré que la douleur était dûe une obstruction veineuse de la
circulation médullaire des os longs provoquant une dilatation et une stase veineuse. Certains
ont constaté expérimentalement une diminution de la filtrabilité capillaire des leucocytes après
un séjour à 2,5 ATA, et on mis en cause ce phénomène dans la survenue de l'accident de
décompression. Pour expliquer les phénomènes douloureux, on évoque aussi la présence de
bulles situées entre le périoste et la diaphyse qui stimulerait les terminaisons nerveuses à ce
niveau.
Il faut proposer une recompression thérapeutique lors de la survenue d'un bend.
4.5. Accidents cutanés
19
1-Les puces
Elles ne sont familières qu'aux plongeurs se décomprimant en caisson.
On les note surtout au tronc, oreilles, chevilles, mains et nez. On les retrouve le plus souvent
lors des plongées profondes et brèves, rarement lors des plongées longues et à petite
profondeur.
Elles sont en relation avec l'échange de gaz inerte à travers la peau. La peau froide pendant
la décompression aggrave le prurit. Elles sont rares lorsque la peau est immergée durant la
plongée ou la décompression.
Elles disparaissent spontanément. Un réchauffage de la peau, pour augmenter la circulation
sous-cutanée, améliorant le dégazage, doit suffire pour améliorer les symptômes.
2-Les moutons
Cette manifestation cutanée n'apparaissant que dans les plongées à l'air, est souvent précédée
de prurit. Après une période qui dure de plusieurs minutes à une heure, avec augmentation du
prurit et irradiation autour du siège initial, apparait une zone de vasodilatation cutanée. Sans
traitement elle évolue vers une stase vasculaire avec une zone centrale cyanosée. La lésion
blanchit à la pression et n'est pas tendue au toucher. Il n'y a pas de relation avec la distribution
nerveuse périphérique. La lésion régresse lentement en 2-3 jours. Une recompression
thérapeutique est rapidement efficace, mais peu utilisée.
La douleur peut être prise pour une douleur de bend qui peut d'ailleurs apparaître
simultanément. Cette manifestation est plus souvent en relation avec une plongée profonde
courte à l'air.
4.6. Accident respiratoire : "chokes"
A la sortie de l'eau apparaît une sensation de gêne ou d'angoisse rétrosternale .
A l'inspiration profonde elle provoque une toux paroxystique. Ces signes peuvent
s'amender ou évoluer vers l'état de choc et surtout vers un accident de décompression
neurologique central ou médullaire.
Cet accident serait du à une abondance de bulles dans la circulation pulmonaire, le poumon
étant la voie unique du dégazage de l'organisme.
Le chokes survient plus souvent chez des obèses dont la masse graisseuse plus abondante
stocke plus d'azote pendant le séjour en hyperbarie.
5- Accidents divers
5.1. Noyade
Cours du Dr Venutolo
5.2. Blessure
5.2.1.
5.2.2.
Par mauvaise utilisation du matériel
Par incident ou accident matériel
Ces deux causes d'accidents sont souvent en cause dans les accidents graves lors des
opérations de plongée. L'explosion d'un bloc peut entraîner un Blast et/ou des Brûlures
20
Le rôle de la formation et de l'expérience professionnelle dans la prévention de ces
accidents est primordiale. Malheureusement les bas salaires et la précarité des emplois dans la
plongée ne retiens pas les meilleurs éléments et augmente le risque de ce type d'accident.
5.2.3. Dû au milieu
Cours sur les pathologies de la faune et de la flore
5.2.4. Par accident du travail en surface
C'est également une des causes les plus fréquentes d'accident chez un plongeur et souvent
également une des causes de décès. Les plaies et les lumbagos ou lombo-sciatiques sont le plus
souvent en cause. Ces blessures entraînent souvent des incapacité temporaires longues.
5.3. Otite externe
Liées le plus souvent aux plongées en eau polluée, principalement si le conduit auditif est
étroit, présente un ostéome, ou est encombré de cérumen. Elles sont également facilitées par
l'utilisation des cotons tiges qui créent des lésions de grattage.
Elles se rencontrent également fréquemment chez les plongeurs travaillant en zones
tropicales, ce qui favorise le développement de mycoses le plus souvent d'aspergillose
(Aspergillus niger ou flavus). Dans ce cas l'examen au spéculum retrouve des moisissures ou
un magma blanchâtre dont la consistance rappelle celle du papier buvard.
La prévention consiste à désinfecter le CAE avec de la Bétadine en solution dermique ou
mieux pour les muqueuses lors de plongées à risque. Il faut également éliminer du CAE le
cérumen, en sachant que les céruménolytiques ne peuvent jamais faire disparaître
complètement un bouchon.
Cliniquement, le sujet se plaint alors de surdité, le diagnostic est évident à l'otoscopie.
En cas d'otite déclarée, il est parfois nécessaire de recourir aux AINS et/ou aux
antibiotiques par voie générale en plus du traitement local. Ce traitement local consiste à
Instiller des gouttes antalgiques, cortisones et antibiotiques à visée antistaphylococcique. On
peut également mettre en place une petite mèche ou une éponge spéciale (Pop Oto Wick)
permettant une meilleure diffusion des produits.
En cas de mycose, le traitement consiste en un nettoyage complet du CAE avec aspiration
des débris, puis instillation d'antifongiques (Pévaryl en lait dermique) pendant plusieurs
semaines.
5.4. Hypothermie
@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@
5.5. Facteurs individuels d'accidents
5.5.1.
Perte de connaissance en plongée
Cours du Dr Venutolo
5.5.2. Désorientation spatiale
21
La position de notre corps dans l'espace est liée à la perception de plusieurs types
d'informations sensorielles et à leur analyse corticale
- Le système proprioceptif musculaire surtout dans les pieds et dans la nuque. Il
existe deux types de récepteur : les fuseaux neuro-musculaires, très nombreux stimulés
par les modifications de longueur du muscle et avertissant les centres des mouvements
des segments de corps par rapport aux autres, et les récepteurs de Golgi, au niveau des
tendons, qui perçoivent plutôt la position et non plus les mouvements de la tête et des
pieds, par rapport au tronc et à la jambe par exemple.
- Le système vestibulaire, formé
-des canaux semi-circulaires stimulés par les accélérations angulaires
dans leurs plans respectifs correspondant aux trois directions de
l'espace. Ils informent les centres des mouvements de la tête.
-de l'utricule et du saccule, dont les macules otolithiques, sensibles à la
pesanteur, renseignent sur les positions de la tête dans l'espace.
Par cet organe un pilote d'avion peut recevoir des informations qui provoquent des
illusions sensorielles : lors de virages (dans ce cas le vecteur "force de gravitation" est
augmenté ou change de direction par rapport à la pesanteur).
Des illusions sensorielles peuvent également apparaître chez les spationautes pour qui la
pesanteur est diminuée, ou recréée artificiellement par des mouvements de rotation du
vaisseau spatial sur lui-même.
Par contre le plongeur reçoit une information correcte sur la pesanteur, et peut donc
apprécier la verticale. Cependant cette information qui est en surface corroborée par les
perceptions visuelle, peut chez le plongeur insuffisamment entraîné ne pas être
suffisante pour lui permettre d'apprécier sa position par rapport à la verticale.
- Le système visuel intervient par l'intermédiaire du système rétinien
périphérique qui apporte des informations sur le mouvement apparent de
l'environnement, et par les propriocepteurs des muscles oculomoteurs qui renseignent
les centres sur la position du globe oculaire dans l'orbite.
Les trois systèmes vestibulaire, visuel et proprioceptif sont étroitement liés par
l'intermédiaire de connections et de centres nerveux. Ils vont agir en synergie sur les muscles
de la posture pour maintenir l'équilibre et sur les muscles oculomoteurs afin de conserver un
champ visuel stable au cours des mouvements et dans certaines positions, grâce aux réflexes
vestibulo-oculaire, et vestibulo-spinal.
Dans l'eau le plongeur perd certaines informations ou peut en recevoir d'inhabituelles venant
de l'appareil vestibulaire, visuel et/ou proprioceptif, ce qui peut créer une désorientation spatiale
source d'accident. C'est la raison pour laquelle, la visite médicale d'aptitude s'assurera de
l'intégrité de ces appareils sensoriels indispensables au plongeur.
Dans l'eau les informations sensorielles peuvent être faussées de différentes manières :
Le plongeur a un poids apparent nul. Il ne reçoit plus d'information sur le poids
apparent de chaque segment de son corps. Il peut cependant persister la sensation de
verticalité lors du port d'objet beaucoup plus denses que le plongeur : outils dans les
mains, couteau, lampe torche.
La visibilité dans l'eau peut être nulle ou le plongeur peut se trouver dans une masse
d'eau claire où il ne perçoit ni le fond, ni la surface ni de paroi autour de lui (descente
dans le bleu). Dans ces deux cas la vision ne peut contrôler la position du corps. Il
22
utilisera dans ce cas des "trucs" pour contrôler sa verticalité, objet dense tenu à la main
ou lâché, sensation du passage de bulles sur le corps ou devant le masque.
L'appareil vestibulaire peut apporter des informations fausses en cas de :
-Vertiges par stimulation calorique C'est le cas lorsque l'entrée d'eau froide dans
le conduit auditif externe lors de la plongée se fait de manière inégale entre les
deux oreilles : cérumen, bouchons d'oreille, otite externe, exostoses osseuses du
CAE, cagoule percée ou non étanche. Un des labyrinthes est différemment
stimulé, cela crée donc un vertige.
Ce vertige sera plus significatif lorsque la tête est fléchie de 30' plaçant ainsi le
canal semi-circulaire latéral en position verticale.
Ce vertige apparaîtra également, et ce de manière importante si le tympan est
perforé faisant pénétrer de l'eau froide dans l'oreille moyenne. C'est une des
raisons qui proscrit la plongée en cas de perforation tympanique. Ce vertige peut
être particulièrement violent lorsqu'il y a perforation du tympan lors d'un
barotraumatisme. Ce barotraumatisme de l'oreille moyenne peut en plus être
aggravé d'une atteinte de l'appareil vestibulaire.
- Vertige alternobarique Lorsque il y a une différence de pression entre les deux
oreilles moyennes cela peut provoquer un vertige, un nystagmus, des nausée, et
des vomissements. On rencontre ce phénomène surtout lors de la remontée
lorsque une oreille moyenne se vide mal par rapport à l'autre par dysperméabilité
tubaire. Ce vertige disparaît dès l'arrêt de la remontée ou en redescendant à
nouveau.
Il est réversible immédiatement (à l'opposé du barotraumatisme de l'oreille
interne avec atteinte vestibulaire).
On le rencontre principalement lors de plongées à petite profondeur.
- Vertige lié au SNHP
- Vertige par accident de décompression vestibulaire (cf cours sur les accidents de
décompression)
- Vertige par embol gazeux dans la circulation terminale de l'appareil vestibulaire
- Vertige par dégazage de bulles de gaz inerte dans les liquides labyrinthiques
- Vertige par barotraumatisme de l'oreille interne (cf cours sur les accidents ORL
en plongée)
Cette désorientation spatiale du plongeur peut l'amener à un comportement facilitant
l'accident. La meilleure prévention sera faite par :
- un dépistage des troubles de l'appareil vestibulaire
- une bonne hygiène du CAE
- un entraînement des plongeurs.
23
5.5.3. Panique
Le milieu dans lequel évolue le plongeur est un milieu hostile, en plus le plongeur ne peut en
sortir rapidement sans risque de surpression pulmonaire ou d'accident de décompression. Ces
éléments font que toute situation stressante, si le plongeur n'a pas l'expérience ou une bonne
maîtrise de ces émotions, peut entraîner des réactions de panique qui sont alors lourdes de
conséquences.
A titre d'exemple on peut citer la panne d'air, la rupture ou l'ouverture de la vitre du casque, le
blocage du narguilé ou du plongeur au fond, etc.
5.5.4. Niveau de formation insuffisant
Le niveau de formation insuffisant peut ramener à la situation précédente, ou être à l'origine
d'accident. Dans ce cas la mauvaise formation à la plongée ou au travail à effectuer amène le
plongeur ou un de ses collègues à des gestes dangereux ou à se mettre dans des situations
dangereuses.
On peut citer à titre d'exemple les interventions sur les grilles de batardeau de barrages où
plusieurs plongeurs sont décédés, aspirés à la suite d'une vanne ouverte par erreur.
5.5.5. Mauvaise condition physique
Cours sur les : Conséquences cardio-vasculaire de l'immersion, et la respiration en plongée.
5.6. Exposition aux radiations ionisantes
Ce risque concerne les plongeurs travaillant sur ou à proximité des conduite de rejet des
centrales nucléaires ou du centre de retraitement de la Hague, ou encore ceux travaillant dans
les piscines de centrales nucléaires.
Ce risque concerne également les plongeurs utilisant à des fins de contrôle non destructif des
sources nucléaires lors des gammagraphies. La source dans ce cas est enfermée de telle
manière que le débit de dose à distance de O,l mètre de la surface de l'appareil ne doit pas
dépasser 1 microsievert/heure.
5.6.1. Types d'exposition ou de contamination
Lors de l'exposition à ce risque, il est nécessaire de différencier l'irradiation et la contamination
qui peuvent être interne ou externe.
1-Irradiation externe
Elle se produit lorsque l'organisme est exposé à une source située en dehors de l'organisme. Le
plongeur risque d'être soumis à ce type d'exposition en plongeant à proximité d'une source
radioactive, dans les piscines d'eau boratée des centrales nucléaires, à proximité d'une conduite
de rejet de refroidissement de centrale, en utilisant des sources de cobalt ou iridium pour faire
des gammagraphies sous-marines
(Décret 66-450 du 20/06/66 modifié par le décret 88-521 du 18/4/88 concernant les radiations
ionisantes).
Les moyens de protection contre l'irradiation externe seront
- réduire la durée d'exposition,
- travailler à une distance aussi grande que possible de la source,
24
- utiliser des écrans de protection : plomb, béton pour les sources gamma, polyéthylène
pour les neutrons et matériaux minces pour les sources Bêta. Il n'y a pas d'irradiation
externe pour les sources alpha,
- limiter l'activité des sources,
- mesurer le débit de dose de la zone contrôlée pour rester dans les limites tolérées en
effectuant des contrôles d'ambiance.
- contrôle sur les travailleurs exposés par dosimétrie photographique individuelle et/ou
dosimétrie à lecture Immédiate.
2-Contamination externe
Elle se produit lorsqu'il y a dépôt sur la peau de particules radioactives qui doivent être
éliminées dés que possible par un lavage soigneux et contrôlé de la peau.
3-Contamination interne
Il y a contamination interne lorsqu'il y a absorption par l'organisme de particules radioactives,
par inhalation, ingestion, plaie ou brûlures contaminées par des particules radio actives..
Ce peut être le cas du plongeur qui avale de l'eau contaminée, inhale ou respire un aérosolde
cette eau contaminée.
Ces radioéléments selon leurs caractéristiques chimiques vont se fixer sur des organes
différents et entraîneront une irradiation interne (est précisée entre les parenthèses la 1/2 vie de
l'isotope in-vitro)
-
Iode 131 sur la Thyroïde (1/2 vie 8 jours)
Césium 137 sur le foie, la rate, les muscles (1/2 vie 30 ans)
Baryum 140 sur l'os (1/2 vie 13 jours)
Strontium 90 sur la moelle osseuse et os (1/2 vie 29 ans)
Ruthénium 106 sur le colon, les poumons, l'os (1/2 vie 1 an)
Tellure 132 sur le foie (1/2 vie 3 jours)
Pour prévenir la contamination externe et interne les moyens de protection sont :
- vêtements de plongée parfaitement étanche en très bon état, particulièrement au
niveau du visage où le casque étanche est indispensable. Il sera en surpression par
rapport au milieu ambiant.
- ne pas boire, manger, fumer avant décontamination complète.
5.6.2. Prévention technique de l'exposition aux radiations ionisantes
Prévention collective
On définit 3 catégories de personnes pouvant être exposé à ce risque
- Le public qui ne doit pas être exposé à des doses annuelles dépassant 5 millisievert.
- Les travailleurs de catégorie B, ou non DATR pour qui la dose reçue ne doit pas
dépasser 15msv par an.
25
- Les travailleurs de catégorie A (DATR) pour qui la dose admise est comprise entre 15 et
50msv/an (1,5 à 5 rem/an). Ces travailleurs sont admis à travailler en zone contrôlée
classifiée en quatre zones :
- Zones de travail normal où le débit de dose est inférieur 2,5 mrem/heure
- Zones à séjour limité où le débit de dose est compris entre 2,5 et 10 mrem/h
- Zones d'accès dangereux où le débit de dose est compris entre 10 mrem/h et 2,5 rem/h
- Zones d'accès Interdit où le débit de dose est supérieur à 2,5 rem/h
Il existe des balisages permettant de délimiter ces zones
Prévention individuelle
Différents moyens permettent de mesurer la quantité d'irradiation reçue
Dosimètres individuels
* Photographiques, le seul réglementaire dans le calcul du cumul des doses individuelles
* Stylos dosimètres
* Dosimètres thermoluminescences
* Dosimètres à seuils sonores
Anthropogammamétrie
*Thorax
*Cou
L'anthropogammamétrie mesure l'activité des radionucléides incorporés et situés à l'extérieur de
l'organisme, et ses caractéristiques en fonction de leur niveau d'énergie. (mesure du rayonnement
gamma)
Radiotoxicologie
Mesure l'activité et les caractéristiques des radionucléides rejetés par l'organisme : urines, fèces,
crachats. (mesure du rayonnement alpha et bâta)
Ces mesures permettent de rester en deçà des doses tolérées.
Les doses maximum admissibles sont pour mémoire de
- DL 50 : 400 Rems
- 100 Rems doubleraient la fréquence naturelle des anomalies génétiques.
- 50-100 Rems reçus neutropénie après 2 semaines, anémie après 3 semaines.
- pour 25-30 Rems reçus lymphopénie à partir de la 6ème heure.
- 10 Rems reçus (0,10 Sievert) une augmentation des lymphocytes .
- pour les faibles doses reçues, seul le dosimètre permet d'apprécier la dose reçue.
La notion d'effet de seuil pour les doses d'irradiation où il y a un risque cancérigène est discuté
L'irradiation maximale autorisée (Décret 2/10/1986) en conditions normales de travail est en zone
contrôlée de :
- Corps entier :0,05 sievert/an (5 rems/an) 0,03 sv/3 mois (3 rems/3 mois)
- Peau:0,5sv/an (50 rems/an)
- Chevilles:0,5 sv/an (50 rems/an)
- Mains:0,5 sv/an (50 rems/an)
- Cristallin:0,15 sv/an (15 rems/an)
26
Pour les femmes en âge de procréer, 1/4 de cette dose est admise sur 3 mois, pour les autres personnes cette
dose maximale sur 3 mois est de 6/10 de la dose annuelle.
Une fois dans l'année, pour une exposition exceptionnelle, on tolère 2 fois ces doses. Pour une
exposition unique dans la vie, on tolère 5 fois ces doses. Dans ces deux cas, il n'y a plus
d'exposition autorisée jusqu'à ce que le sujet retrouve les doses autorisées pour son âge :
Dose cumulée maximale = (âge - 18 ans) x 5 rem
5.6.3.
Surveillance des plongeurs DATR (directement affecté au travail sous radiation)
- Examen clinique général semestriel
- Examen hématologique semestriel
Sont admis pour l'aptitude DATR les personnes dont les résultats de la NFS sont dans les
normes données par décrets
5.6.4 Conduite à tenir en cas d'exposition au RI
Si irradiation globale, il n'y a pas de risque pour les intervenants soignant la victime. La
conduite à tenir dépend de la dose reçue de la localisation et de la surface Irradiée. Une
irradiation grave ou partielle céphalique impose le transfert en milieu spécialisé en urgence.
Si contamination externe, déshabillage, lavage soigneux et contrôle par détecteur bâta,
gamma ou alpha.
Si contamination interne, il faut favoriser l'élimination des nucléotides par des boissons
abondantes, fluidifiant bronchique et laxatifs doux, et empêcher la fixation du nucléotide
selon le radionucléotide par 100mg d'iode pour un adulte ou D.T.P.A., 1 capsule en
inhalation avec spinhaier. Un contrôle par anthopogammamétrie est nécessaire pour suivre
l'élimination.
5.7. Les explosions sous-marines
L'explosion de 0,5 kg d'un explosif "A" détermine à 3 mètres dans l'air une onde de 0,5
Kg/cm2. En milieu aquatique l'onde de choc aura une pression de 11OKg/cm2.
Ceci explique la gravité des explosions sous-marines pour le plongeur et la nécessité
d'évacuer les plongeurs avant une explosion sous-marine.
Les dégâts dans l'organisme sont dus à différents mécanismes déterminé par le BLAST
Effet de pulvérisation
Dû à la propagation de l'onde de choc dans des milieux hétérogènes. Au niveau des
interfaces, les tissus les plus denses se projettent vers les tissus les moins denses, surtout
lorsque les densités sont très différentes telles que à la jonction air-alvéole, provoquant une
lésion alvéolaire.
Effet d'implosion-explosion
Dû à l'onde de choc sur les organes contenant du gaz qui se comprime absorbant l'énergie,
puis en se détendant recréent une onde de choc sur l'organisme.
Effet inertiel
Provoquant des lésions identiques à celles observée dans des décélérations brutales.
27
Clinique
- Dyspnée, hémoptysie, toux aboutissant à une insuffisance respiratoire aiguë.
- Douleur et contracture abdominale avec hématémèse et méléna.
- Douleur auriculaire fulgurante avec hypoacousie et otorragie.
- Troubles neurologiques variés : céphalée, altération motrice et sensorielle. ils seraient
liés aux déplacements du LCR au niveau ventricules et des vaisseaux intracérébraux.
Pathologies possibles
- Oreille > Larynx > Poumon > Tube digestif
Blast liquidien = rupture d'organe creux ( colon, grèle)
rarement lésions oculaires, coronariennes.
Conduite à tenir
Otoscopie > Laryngoscopie > Radio e Fibro pulmonaire
5.8. Les accidents électriques
L'utilisation de l'électricité est fréquente sous l'eau : caméra de télévision, soudure à l'arc,
découpage (amorçage), éclairage.
Dans l'environnement sous-marin la réponse au passage du courant électrique est différente
de celle du milieu aérien, lié au mode d'entrée particulier du courant dans l'organisme.
Les courants continus ou alternatifs haute fréquence font courir moins de risque que les
courants alternatifs de fréquence 50-60hz qui peuvent provoquer une tétanisation musculaire
ou une fibrillation ventriculaire.
Un champ électrique de 0,6 Volt/mètre, dans l'eau salée provoque en traversant le thorax
une intensité électrique de 5mA.
Au delà de 6 V/m, il y a un risque de tétanisation.
C'est pourquoi on utilisera dans l'eau un voltage de 25 Volts en continu, les anodes étant
installées de préférence sur le fond ou à un minimum de 12m de la zone de travail.
Les plongeurs ressentent souvent un choc électrique à l'amorçage de l'arc.
Pour mémoire
- lmA seuil de sensation
- lOmA seuil de lâcher
- 8OmA (2 secondes et 5OHz) risque de fibrillation.
Le risque de brûlure est faible sauf accident car seules les basses tensions sont utilisées
sous l'eau.
Les brûlures dépendent de l'effet joule dégagé le long du trajet du courant dans l'organisme :
W = R i2 t
Il y a une grande différence de tolérance entre l'utilisation d'un habit sec qui est isolant, le
courant ne passant que par les parties métalliques, et la tolérance de l'habit humide.
Conduite à tenir
ECG et surveillance 24h si trouble cardiaque (clinique ou éléctrocardiographique)
Traitement des brûlures en pensant à l'effet iceberg des lésions (rhabdomyolyse)
5.9.Brûlures
28
Elles arrivent rarement en milieu hyperbare. Possible si explosion ou avec l'arc électrique des
soudeurs . Les incendies peuvent être catastrophique si il existe une source d'O2. les normes de
lutte contre les incendies en caisson sont draconiennes (voir cours)
6- Matériel et médicaments nécessaires sur un site de plongée
Le matériel pourra être variable suivant l'isolement du site, mais surtout les quantités seront
variables selon le délai de réapprovisionnement possible, en sachant que dans certains pays
l'importation de médicaments est très réglementé, et pour certaines fournitures le transport est
interdit par avion et nécessitera un transport de surface (routier ou maritime) pouvant parfois
être long. C'est le cas en particulier de l'oxygène.
Cette trousse de secours doit être séparée en deux parties
L'une utilisable par un non médecin, elle comportera
•
Réserve d'eau potable
•
Aspégic en sachet
•
Canule de Guédel
•
Embout pour bouche à bouche
•
Matériel d'aspiration endo-trachéal avec sondes et aspirateur portable type Ambu.
•
Couvertures normales et iso
•
Petit matériel de pansements
•
Médication anti-mal de mer
•
Stock de gaz respirable (air) en quantité suffisante
•
Bouteille d'oxygène avec manodétendeur et masque à haute concentration de taille
adaptée aux plongeurs embarqués
La capacité du stock doit être suffisante pour tenir jusqu'à l'arrivé de secours
médicalisés. Les petites bouteilles de 3 litres gonflées à 200 bars sont souvent
insuffisantes, car gonflées à 200 bars ce qui est rarement le cas, elles ne permettent que
de tenir une petite heure. Il est préférable de disposer de bouteilles de plus grande taille
(9 litres). La pression de ces bouteilles sera régulièrement vérifiée.
Pour calculer le stock nécessaire, sachant que l'on utilisera un débit de 101/mn (débit suffisant pour assurer au
masque une FiO2 de 95%), soit 6001/heure, sachant qu'une bouteille de 3 litres à 200 bars contient 600 litres à la
pression atmosphérique, un tel type de bouteille sera utilisable un peu moins d'une heure compte tenu que l'on ne
peut vider la bouteille au delà de la pression du premier étage du détendeur. En fait ces petites bouteilles sont
souvent remplies à partir de bouteilles tampons et seront donc rarement gonflées à 200 bars, il faudra en tenir
compte dans le calcul des stocks disponibles.
L'autre utilisable par un médecin,
Ce matériel beaucoup Plus complet doit comporter au minimum les éléments indiqués cidessous. Cette liste comporte des médicaments ou matériel médical spécifique au soins
nécessaires à un accident de plongée, mais également au soins aux accidents ou aux maladies
envisageable pour un sujet en bonne santé dans un site isolé. Il est évident que si un sujet du
groupe de plongeurs utilise un traitement régulièrement, il devra se munir du stock nécessaire à
son traitement. Dans cette liste les spécialités sont données à titre indicatif, et les quantités
peuvent être plus importantes si les réapprovisionnements sont difficiles. Dans ce cas une
partie du stock sera stocké plus au sec que la trousse d'intervention immédiate. Cette boite doit
préciser la mention suivante « A n'utiliser que par ou sur indication d'un médecin ».
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TRAITEMENT D'UN ACCIDENT GRAVE DE PLONGEE
HEA, 2 flacons de 500cc
Plasmion, 2 flacons de 500cc
Ringer lactate, 2 flacons de 500cc
Glucosé à 30%, 5 ampoules de 20mi
Aspégic injectable (500 mg), 5 ampoules
Valium 10 injectable, 5 ampoules
Hypnovel injectable, 5 ampoules
Glucosé 5%, 3 flacons de 500cc
Hydrocortisone (HSHC) injectable, 10 ampoules de 100 et 500mg
Adrénaline injectable (1 mg et 10 mg), 5 ampoules
Atropine injectable (1 mg), 5 ampoules
Xylocaine injectable 2 % flacon 20 ml
Héparine injectable 5000 ui / ml flacon de 5 ml
Xylocaine gel, 1 tube
Tanganyl Injectable, 5 ampoules
Serc comprimés, 1 boite
Vogalène Injectable, 5 ampoules
Praxilène comprimé 200mg, 2 boites
Ventoline injectable, 5 ampoules et pour nébulisateur
Polaramine injectable, 5 ampoules
Polaramine comprimés, 1 boite
Diprosome crème, 2 tubes
Parfénac crème, 2 tubes
ANTALGIQUES, ANTINFLAMMATOIRES
Nubain injectable, 5 ampoules
Propofan comprimé, 1 boite
Voltarène injectable, 5 ampoules
Doliprane comprimés, 2 boites
Di-antalvic comprimés, 2 boites
BRULURES ACTINIQUES ET/OU THERMIQUES
Crème biafine
Tulle gras
ANTINAUPATHIQUE
Scopoderm TTS
AFFECTIONS DIGESTIVES
Phosphalugel comprimés
Mopral comprimés
Spasfon Lyoc
Imodium gélules
ANXIOLITIQUES
lexomil 10 comprimés
ORL
Polydexa gouttes auriculaires, 2 flacons
Soframycine hydrocortisone gouttes nasales, 3 flacons
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OPHTALMOLOGIE
Novesine collyre, 2 flacons
Biocidan collyre, 2 flacons
ANTINFECTIEUX
Alfatil 250 comprimés (5 boites)
Bristopen 500 comprimés (6 boites)
Rulid comprimés (4 boites)
Péflacine monodose (2 boites)
PANSEMENTS ET CONTENTION
Coton hydrophile
Bandes
Elastoplaie
Pansements
Compresses stériles
Alcool 70'
Ether
Eosine aqueuse
Bétadine solution cutanée
Elastoplaste
Fil pour suture monté sur aiguilles courbes
AINSI QUE LE MATERIEL SUIVANT :
Stéthoscope, tensiomètre, otoscope
Boite à intubation comprenant
Laryngoscope
Pince de Magil
Piles et lampes de rechange Sondes de diamètre 6, 7, 8, 9
Garrot, ciseaux, pince à échardes
Tubulures à perfusion (5)
KT court perf (5)
Gants stériles
Aiguilles épicrâniennes (5)
Aiguilles pour IM et IV (10)
Seringues 5 et 20cc (20)
Aiguilles à ponction pleurale avec valve anti-retour type Emilch (1).
Indispensable en cas de pneumothorax asphyxiant.
Trocart pour ponction intra-abdominal
Sondes urétrales (2)
Masque à haute concentration 02 (2)
Sondes gastriques (2)
Thermomètre (1)
Boite à suture avec fils
A proximité du centre de plongée, si on est loin de tout secours médical, il serait utile de
disposer d'un cardio-secours comportant scope et défibrillateur.
31
MATERIEL NECESSAIRE ET PRECISIONS SUR LA RECOMPRESSICN IMMERGEE
Si aucun caisson n'est disponible, il peut être utile de disposer de un narguilé utilisable
avec de l'oxygène pour proposer une oxygénothérapie dans l'eau à 6m de profondeur,
sous stricte surveillance, si l'eau est chaude ou avec une bonne protection thermique.
Dans ce cas les stocks d'oxygène devront être plus importants, la consommation étant
60% plus élevée à 6 mètres.
Il est rappelé que la recompression immergée à l'air après l'apparition
de premiers symptômes d'accident est formellement proscrite. alors
que la recompression immergée après remonté sans respect de la
procédure normale de décompression est possible.
7-Moyens de secours lors d'un accident de plongée
DIFFUSION DE L'ALERTE POUR UN
SECOURS EN MER
Lors d'accident en mer, nécessitant des moyens de secours maritimes, mais également
aéroportés, il est préférable d'alerter les CROSS, qui ont la possibilité d'alerter
rapidement les secours les plus appropriés au lieu de l'accident.
EN MER l'appel se fait
• en VHF par le canal 16 (bande marine : 156 à 162 MHz). La veille est assurée par les
CROSS et surtout par les sémaphores qui sont répartis sur toutes les côtes.
• en MHF-BLU sur 2182 khz (bande hectométrique 1605 à 4000 KHz). La veille est
également assurée par les stations côtières sur 2153, 2167, 2506KHz, et
éventuellement lors du trafic entre navires sur 2321KHz.
• par un téléphone portable indispensable sur un bateau de plongée
Dans les deux premiers cas l'appel est précédé des mots "mayday" qui vous accorde la
priorité pour vos communications. Si l'urgence est faible on précède sa demande des
mots .. "panne". Un silence est observé sur 2182 KHz
Par pavillons, pavillon N et C dans la mâture, fusées rouges, fumigènes oranges,
signifiant je suis en détresse, je demande assistance médicale.
DE TERRE, l'appel se fait au CROSS le plus proche
CROSSMA GRIZ-NEZ
CROSSMA JOBOURG
CROSS CORSEN
CROSSA ETEL
S/CROSS SOULAC
CROSSMED AGDE
CROSSMED LA GARDE
32
CROSSMED CORSE
DEMANDE DE SECOURS A L'ARRIVEE A TERRE
On fait appel au SAMU ou SMUR les plus proches
la demande se fait par le 15.
Il existe également un centre de consultation médicale maritime à Toulouse, en liaison avec les
CROSS, par téléphone
Dans tous les cas, il est indispensable de prévenir les secours de l'urgence à donner à la réponse
médicale (Trouble de la conscience, arrêt cardio-ventilatoire, polytraumatisée, etc..) et aux
moyens de sauvetage (bateau en perdition, homme à la mer perdu de vu, etc ... ). Il ne faut pas
oublier de préciser si l'accidenté est un plongeur qu'il s'agit d'un accident lié à la plongée pour
permettre aux secours d'alerter le caisson le plus proche.
LISTE DES CAISSONS EN FRANCE PAR DEPARTEMENT
AJACCIO
ANGERS
BASTIA
BESANCON
BORDEAUX
BREST
CHERBOURG
GRENOBLE
LE HAVRE
LILLE
LORIENT
LYON
MARSEILLE
METZ
MONTPELLIER
NANCY
NICE
PARIS
STRASBOURG
TOULON
TOULOUSE
8-Présentation d'un modèle expérimental de civière de plongée
INTRODUCTION
33
La plongée spéléo connaît depuis quelques années un développement grandissant.
L'augmentation sans cesse croissante du nombre de plongeurs souterrains ( 110 en 1970, 250
en 1980 et plus de 500 actuellement) à vu augmenter dans les mêmes proportions les
accidents. Si au début, le pourcentage de mortalité était très important, il tend actuellement à
nettement diminuer au profit de la morbidité. L'éventualité d'avoir à prendre en charge un
patient blessé au delà d'un siphon augmente donc de plus en plus.
Le Spéléo Secours Français qui travaille depuis plusieurs années sur le problème de
l'évacuation d'un accidenté derrière un siphon, à mis au point une civière de plongée étanche.
Celle-ci permet de faire franchir une galerie totalement inondée à un patient blessé.
Si l'évacuation d'un blessé conscient est donc actuellement bien maîtrisée, il n'en est pas de
même dans le cas de troubles de conscience ou d'autres troubles nécessitant une surveillance
constante durant le transport.
CONCEPTION D'UNE CIVIÈRE DE PLONGEE ÉTANCHE
Mise au point par le Spéléo Secours Français, une équipe de plongeurs Dijonnais travaille
sur cette civière depuis plusieurs années.
La recherche sur un sac étanche est justifiée par le développement des explorations post-siphon
par les spéléologues,. d'où un risque statistique d'accident et d'éventualité d'une pathologie
interdisant l'immersion et le froid. par ailleurs il n'existe sur le marché international aucun
matériel adapté aux exigence de ce type d'intervention. Sa fabrication tient évidemment compte
des conceptions antérieures et de l'expérience acquise dans les différentes manipulations , en
respectant impérativement pour la victime et l'équipe d'intervention les règles de sécurités
inhérentes à la pratique de la plongée souterraine, et en ne tentant l'évacuation qu'en parfaite
accord avec le médecin traitant.
Le blessé est transporté dans un sac étanche de forme sarcophage fixé sur un cadre
métallique qui sert également de support aux bouteilles.
On peut donc imaginer et prévoir l' étendue des possibilités d'intervention :
- sauvetage en mer pour des victimes bloquées dans un navire retourné,
- personnes immobilisées par une brusque montée des eaux (sous-sol),
- crue et/ou inondation piégeant des individus (tunnel),
- évacuation en milieu aquatique (canyon).
Pour sa fabrication le SSF s'est entouré d'un certain nombre de partenaires techniquesPLONGESPACE / SUBCHANDLERS / SCUBAPRO /TSA-EXPE/LICATEX
Financement
SPELEO SECOURS FRANCAIS (FFS)
COMMISSION. Secours du CDS 21.
Chargé de réalisation
J MICHEL 30, rue Clément Janin 21000 Dijon 03.80.63.81.63
Stockage : Spéléo Club de Dijon Maison des associations 21000 DIJON
EXEMPLE D'UTILISATION DE LA CIVIÈRE PLONGÉE
Il faut respecter impérativement pour la victime- et l'équipe
d'intervention les règles de sécurité inhérentes à la pratique de la
plongée souterraine et ne tenter l'évacuation qu'en parfait accord avec le
médecin traitant.
Etat de la victime après diagnostic et médicalisation
(état d'une victime d'après une intervention réelle.Espagne/SD/24.10.95)
- fracture immobilisée d'un membre supérieur,
34
- traumatisme facial,
- fractures du bassin avec, plaies,
- suspicion d'hémorragie interne,
- fractures de côtes et pneumothorax probables,
- respiration normale,
- éventuellement non plongeur,
- bon état psychologique.
Compte tenu de cet état clinique et de la décision du médecin d'évacuer,
il semble nécessaire, pour assurer une sécurité maximum, d'étudier les
moyens permettant une surveillance pendant le passage du siphon
(rythme respiratoire ? fréquence cardiaque ?). On peut même imaginer
qu'il est sous perfusion et qu'il doit le rester
Profil du siphon
- longueur : 200m environ,
- profondeur : -5m à - 10m en moyenne, court passage à -20m, - pas
d'étroitesse,
- visibilité moyenne,
- peu de courant,
- bien équipé.
On suppose devant l'importance de l'intervention et les moyens mis en
œuvre que le siphon déjà franchi plusieurs fois est particulièrement bien
équipé, et ne pose pas de problèmes particuliers de progression.
Mise en œuvre
- organiser et entraîner une équipe de six plongeurs minimum ,
- anticiper l'évolution du matériel et son maniement,
- assurer la maintenance de la totalité du matériel,
- maintenir en état d'alerte les moyens humain et matériel,
- diffuser et transmettre l'information et la formation.
"L'ensemble de cet équipement doit faire partie d'un lot entièrement
autonome et ne pas dépendre de matériel appartenant aux sauveteurs"
DESCRIPTION SOMMAIRE DU MATÉRIEL ET DE SON UTILISATION
Le blessé, après médicalisation et sur avis du médecin, est transporté dans un
sac étanche de forme sarcophage avec deux bras...
La victime est préalablement vêtue d'un vêtement de protection en deux parties
séparables. Ce vêtement est réalisé avec un garnissage en quallofil, peu sensible à
l'humidité et possédant d'excellentes propriétés isothermiques. Un gilet chauffant
alimenté par une batterie de 12v complète la protection thermique.
Les dimensions du sac permettent éventuellement d'installer un blessé avec une coque
plastique ou dans un matelas à dépression (coquille) en cas de fractures multiples. Les
extrémités sont rendues étanches par des gants ajustés hermétiquement aux poignets et
par une collerette au cou en latex. En complément il est prévu un manchon avec une
purge en cas d'inutilisation d'une manche dans l'éventualité d'un membre supérieur
fracturé. La fermeture principale fait le tour du sac (sauf les épaules) permettant ainsi
une ouverture quasi intégrale et une mise en place du blessé selon les principes
traditionnels du secourisme. Deux fermetures étanches sur chaque épaule renforcent
35
l'ouverture de la civière. Des poignées sont fixées sur le pourtour du sac afin de
permettre son transport sans le support de civière.
Un masque facial de type Aga équipe la victime lui permettant une respiration aisée
(free-flow) et sans embout dans la bouche. Une vanne trois voies Swagelock permet
d'alimenter le masque sur l'une ou l'autre des bouteilles de 15 litres. Un masque
supplémentaire fixé sur le bras offre une sécurité en cas de défaillance du système
Aga. Deux détendeurs supplémentaires également complètent cette sécurité. Toutes
les arrivées au masque et sur la vanne de sélection d'air, seront munies de raccords
rapides avec clapets anti-retour permettant de larguer rapidement si nécessaire et de
couper l'air automatiquement. Des manomètres submersibles permettent le contrôle
permanent de toutes les bouteilles.
Le sac étanche repose sur un cadre métallique où il est fixé par des sangles. Ce cadre
sert également de support aux bouteilles pour la respiration du blessé (2 x 15 litres), et
aux bouteilles d'équilibrage (2 x 4 litres). La structure est recouverte par un jeu de
plaques en Macrolon. L'extrémité supérieure de la civière est sensiblement coudée,
afin de relever légèrement la tête du blessé et lui assurer une position plus confortable
pour la respiration (il est installé sur le dos). L'ensemble du support (28 kg) se
décompose en quatre parties. Un jeu de bretelles amovibles sur chaque élément
facilite le portage au fond du gouffre.
L'équilibrage de l'ensemble est réalisé, pour le lestage, par des plombs larguables
accrochés à la demande sur le bâti, et pour l'allégement, par insuflation d'air (2 directsystèmes) dans deux balasts fixés par des sangles sous le support. Des plombs sont
également utilisés pour lester si besoin les conteneurs de matériel lors du passage aller
du siphon. Il est également possible d'insuffler de l'air dans le sac pour l'équilibrage
mais aussi et surtout pour le confort afin d'éviter l'écrasement dû à la pression.
L'équipe d'accompagnement, composée de cinq plongeurs parfaitement entraînés,
communique sous l'eau grâce à un système de transmission utilisant la technologie
BLU (32,768 Khz). Cette communication est tout à fait indispensable pour assurer
une bonne coordination de la progression, en particulier dans des conditions de
visibilité médiocres voire nulles. La victime est également équipée d'un système de
transmission qui assure "au minima" un réconfort psychologique !
Le blessé est équipé d'un cardio-fréquencemètres afin d'avoir un indicateur permettant
un minimum de surveillance de son état médical.
Objectif de la médicalisation durant le transport
Obtenir un monitorage fiable des paramètres médicaux du patient durant la traversée d'un
siphon en plongée. L'affichage de ces paramètres devant être le plus accessible possible pour
l'équipe médicale d'accompagnement.- paramètres fournis; ECG Respiration,SPO2 , Pression
brassard, Température
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