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DENNIS COOPER
GISÈLE VIENNE
THIS IS HOW
YOU WILL DISAPPEAR
JEU 02 FÉV 2012 20H30
VEN 03 FÉV 2012 19H30
SALLE JEAN-LOUIS BARRAULT
DURÉE 1H20
CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL ORLÉANS/LOIRET/CENTRE
DIRÉCTION ARTHUR NAUZYCIEL
Théâtre d’Orléans
boulevard Pierre Ségelle, 45 000 Orléans
TARIFS
Tarif Plein 20€
Tarif réduit (demandeurs d’emploi, étudiants, plus de 65 ans) 15€
Moins de 30 ans 10€
Tarif groupes (10 personnes et plus) 10€
Groupes scolaires 7€
Réservations au 02 38 81 01 00 et sur www. cdn-orleans.com
Contact Presse:
Nathalie Gasser : +33 (0)6 07 78 06 10
[email protected]
THIS IS HOW YOU WILL DISAPPEAR
Création 2010
Conception, mise en scène, chorégraphie et scénographie, Gisèle Vienne
Création musicale, interprétation diffusion live, Stephen O’Malley et Peter Rehberg
Texte et paroles de la chanson, Dennis Cooper
Lumière, Patrick Riou
Sculpture de brume, Fujiko Nakaya
Vidéo, Shiro Takatani
Créé en collaboration avec, et interprété par :
Jonathan Capdevielle, Margrét Sara Gudjónsdóttir et Jonathan Schatz
Avec l'accompagnement technique du Quartz, Scène nationale de Brest
Gisèle Vienne / DACM
Siège social : 11 rue Lakanal F-38000 Grenoble
Production - administration - diffusion : Bureau Cassiopée
211 rue Saint Maur F-75010 Paris
Contacts : Anne-Cécile Sibué et Léonor Baudouin
Tel : +33 (0)1 46 33 37 68
Email : [email protected] et [email protected]
Consultante associée :
Emmanuelle de Montgazon, Superposition / [email protected]
www.g-v.fr
THIS IS HOW YOU WILL DISAPPEAR
Création 2010
Conception, mise en scène, chorégraphie et scénographie, Gisèle Vienne
Création musicale, interprétation et diffusion live Stephen O’Malley et Peter Rehberg,
Texte et paroles de la chanson, Dennis Cooper
Lumière, Patrick Riou
Sculpture de brume, Fujiko Nakaya
Vidéo, Shiro Takatani
Créé en collaboration avec, et interprété par,
Jonathan Capdevielle, Margrét Sara Gudjónsdóttir et Jonathan Schatz
Stylisme et conception des costumes, José Enrique Oña Selfa
Fauconnier, Patrice Potier, Simon Potier et Martial Vernier / Les Ailes de l’Urga
Remerciements pour leurs conseils à Anja Röttgerkamp et Vilborg Àsa Gudjónsdóttir
Construction des poupées, Raphaël Rubbens, Dorothéa Vienne-Pollak, Gisèle Vienne
Reconstitution des arbres et conseils, Hervé Mayon / La Licorne Verte
Évidage et reconstitution des arbres, François Cuny / O Bois Fleuri, les ateliers de Grenoble
Création maquillages, perruques, coiffures, Rebecca Flores
Dispositif de spatialisation sonore, Carl Faia
Programmation vidéo, Ken Furudate
Ingénierie brume, Urs Hildebrand
Avec l'accompagnement technique du Quartz, Scène Nationale de Brest
Direction technique, Nicolas Minssen
Régie de scène, Alain Feunteun et Christophe Le Bris
Régie lumière, Arnaud Lavisse et Frédéric Roudaut
Régie son, Gérard D’Élia
Réalisation des costumes, Marino Marchand
Réalisation du sol, Michel Arnould et Christophe Tocanier
Traduction des textes de l’américain au français, Laurence Viallet
Production-administration-diffusion,
Bureau Cassiopée / Anne-Cécile Sibué, Léonor Baudoin, Alix Sarrade et Rachel Ciora
Consultante associée, Emmanuelle de Montgazon
Remerciements à :Jean-Luc Verna, André Leclerc et le club des Archers d’Iroise, Carl Faia, Monique
Vialadieu & Gérard Hourbette, Dorothéa Vienne-Pollack, Jean-Paul Vienne, les bûcherons du bois de
Keroual, Ivana Jozic, Alexandre Vienne, Stanick Jeannette, Aurore Ponomarenko, Pauline Blouch,
Eliane Roudaut, Isabelle Piechaczyck
Crédits de la musique originale
From The Skies (O'Malley/Rehberg)
Guitare, basse: Stephen O'Malley
Batterie: Masami Akita
Electronique : Peter Rehberg
Enregistré en 09/09 au GOK, Tokyo par Jim
O’Rourke et en 02/10 à Aleph, Seattle par
Randall Dunn
Montage à Brest en 06/10
Bowing2.1 (O'Malley)
EMS Synthi, Hammond: Stephen O'Malley
Piano: Jim O'Rourke
Violon: Eyvind Kang & Timba Harris
Enregistré en 09/09 au GOK, Tokyo par Jim
O’Rourke et en 02/10 à Aleph, Seattle par
Randall Dunn
Arrangements cordes : Timba Harris
Montage à Brest en 06/10
Fieldwork1 (Rehberg)
Electronique: Peter Rehberg
Enregistré en 01/10-03/10 à Klosterneuburg, Stein
et Vienne
Montage à Brest en 06/10
Dynasty (O'Malley)
Guitares, Piano: Stephen O'Malley
Piano: Jim O'Rourke
Tuba, Trombone: Greg Powers
Trombone: Stuart Dempster
Violon, Trompette: Timba Harris
Cor: Josiah Boothsby
Violon: Eyvind Kang
Enregistré en 09/09 au GOK, Tokyo par Jim
O’Rourke et en 02/10 à Aleph, Seattle par Randall
Dunn
Arrangements cordes et cuivres : Timba Harris
Montage à Brest en 06/10
Olympia (O'Malley/Rehberg)
Electronique: Stephen O'Malley & Peter
Rehberg
Enregistré en 02/10 à HOH Rainforest & en
03/10 à Stein
Montage à Brest en 06/10
Sirens (O'Malley)
Percussion, Electronique: Stephen O'Malley
Enregistré en 08/09 à Golden Hum, Londres
Montage à Brest en 06/10
Mepry (Rehberg)
Electronique: Peter Rehberg
Enregistré en 06/05 au Twisted Studio, Vienne
Montage à Brest en 06/10
Expected To Survive (Rehberg)
Electronique: Peter Rehberg
Enregistré en 12/09 au Twisted Studio, Vienne
Montage à Brest en 06/10
Concrete Breathing (Rehberg)
Electronique: Peter Rehberg
Enregistré en 05/10 au Twisted Studio, Vienne
Montage à Brest en 06/10
Sexy Angel (O'Malley / Cooper)
Voix: Noriko Tujiko
Paroles : Dennis Cooper
Guitare: Stephen O'Malley
Guitare: Michio Kurahara
Basse: William Herzog
Batterie, Percussion: Atsuo Mizuno
Cors :Chet Scott
Enregistré en 09/09 au FLASH, Tokyo par Masahto
Suzuki et en 02/10 à Aleph, Seattle par Randall Dunn
Montage à Brest en 06/10
Cold & Sexy (Rehberg)
Electronique: Peter Rehberg
Montage à Brest en 06/10
Bowing2.3 (O'Malley)
EMS Synthi: Stephen O'Malley
Piano: Jim O'Rourke
Violon: Eyvind Kang & Timba Harris
Bol chantant : Chet Scott
Enregistré en 09/09 au GOK, Tokyo par Jim O'Rourke
et en 02/10 à Aleph, Seattle par Randall Dunn
Arrangements cordes : Timba Harris, Stephen
O'Malley
Montage à Brest en 06/10
Olympia/Fieldwork2:Outro (O'Malley/Rehberg)
Electronique: Stephen O'Malley & Peter Rehberg
Enregistré en 06/10 en Bretagne, en 01/10-03 /10 à
Klosterneuburg et Vienne
Montage à Brest en 06/10
Production déléguée : DACM avec la collaboration du Quartz-Scène nationale de Brest
Coproduction : Festival d’Avignon l Le Quartz-Scène nationale de Brest l Festival/Tokyo l Steep Slope
Studio-Yokohama l steirischer herbst-Graz l Comédie de Caen-Centre Dramatique National de
Normandie l Centre Dramatique National Orléans/Loiret/Centre l Kyoto Experiment Festival avec le
soutien de Saison Foundation & EU Japan Fest l BIT Teatergarasjen-Bergen l Göteborg Dans & Teater
Festival l Kampnagel-Hamburg l The National Theatre-Oslo l Centre Chorégraphique National de
Franche-Comté à Belfort, dans le cadre de l’accueil studio l Centre Chorégraphique National de
Grenoble, dans le cadre de l’accueil studio l résidence-association ArtZoyd, Le Phénix Scène nationale
Valenciennes
Avec le soutien de : Japan Foundation through the Performing Arts JAPAN program l Étant donnés, the
French-American Fund for the performing arts, a program of FACE l DICREAM ministère de la Culture et
de la Communication l Culturesfrance et la Ville de Grenoble, dans le cadre de la convention
Culturesfrance-Ville de Grenoble l Service Culturel de l'Ambassade de France à Tokyo l SACD dans le
cadre de son Fonds Musique de Scène
Remerciements à : l’Institut franco-japonais de Tokyo et la Villa Kujoyama, l’Institut franco-japonais du
Kansai-Kyoto.
La compagnie a été accueillie en résidence pour les répétitions au Quartz-Scène nationale de Brest, au
Centre National de la Danse à Pantin, au Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort
dans le cadre de l’accueil studio, au Steep Slope Studio-Yokohama et au Centquatre à Paris.
La compagnie DACM reçoit l’aide de la DRAC Rhône-Alpes/ministère de la Culture et de la
Communication, de la Région Rhône-Alpes, du Conseil général de l’Isère et de la Ville de Grenoble et
de Culturesfrance pour ses tournées à l’étranger.
Gisèle Vienne est artiste associée au Quartz, Scène nationale de Brest.
Photo Mathilde Darel
Après avoir exploré, au sein de mes précédentes créations, des champs esthétiques qui
semblaient opposés, il m’a semblé nécessaire de confronter ces oppositions au sein d’une seule et
même pièce.
À partir de questions relatives à la notion de beauté procédant aussi bien de l’ordre que du
désordre, nous abordons ces différents types d’expériences esthétiques apparemment contraires, mais
néanmoins indissociables. Cela nous mène à nous interroger sur les beautés apollinienne et
dionysiaque, et, par conséquent, sur la tragédie, dans le sens où, selon Nietzsche, elle naît de la
réconciliation des deux divinités adverses.
La pièce se situe au sein d’une forêt d’un grand naturalisme. Ce paysage, d’abord réaliste,
devient symbolique, traversé par trois personnages en quête d’expérience spirituelle. Ce paysage est
mis en scène comme le reflet de l’expérience intérieure des caractères.
Ce paysage, qui permet le glissement de la beauté liée à l’ordre et à la force d’une nature
bienveillante, au chaos, se situe en résonance particulière avec l’itinéraire de l’un des personnages
soulevant des questions liées à l’articulation dérangeante entre civilisation et sauvagerie. Nos désirs et
répulsions, provoquées par ces expériences esthétiques issues de mouvements opposés, animent nos
sens tout comme notre pensée, et suscitent des questions morales qu’il nous faut sans cesse
appréhender.
--------------------UNE DERANGEANTE ARTICULATION DES CONTRAIRES
De la beauté liée à l’ordre et à la perfection, au désordre et à la ruine
Nos goûts esthétiques semblent pouvoir nous mener à des extrêmes opposés, reflétant toute
l’ambivalence de notre être. C’est à travers la réflexion autour des beautés dionysiaque et apollinienne
que nous nous interrogeons sur ce qui nous anime, de notre instinct primitif, de l’ivresse que peut
générer nos forces naturelles, de notre rapport charnel au monde, à notre quête du sens et notre faculté
à canaliser et mettre en forme les forces naturelles.
L’aspect dérangeant qui peut émaner de ces esthétiques provient, entre autres, des
nombreuses déviances qu’elles subissent lorsque du statut de champ esthétique, elles glissent vers des
modes de comportements extrêmes au sein de la communauté et connaissent un développement hors
du champ artistique, comme, par exemple, lorsque la beauté de l’ordre sert à des fins de propagande
politique ou que la beauté de la ruine se transforme en vandalisme réel ou justifie des actes de
violence. Ces esthétiques comportent en leur sein cet aspect extrême et donc potentiellement
dérangeant. Elles reflètent ce qui nous anime profondément. L’art est cette dimension indispensable qui
nous permet de dialoguer en toute honnêteté avec nos ressorts intimes, de les éprouver, sans mettre
en péril l’équilibre de la communauté.
Les principaux éléments de la pièce sont traités comme des archétypes. Cette évocation, qui
donne à la pièce la forme d’un mythe contemporain, nous permet de mettre en scène des êtres
incarnant, sous une forme symbolique, des forces de la nature et des aspects de la condition humaine.
La scénographie (terme qui, pour nous, implique les volumes, les objets, les lumières et les
phénomènes provoqués par les jeux de machinerie) représente une forêt, ce paysage aux grandes
capacités de métamorphose va revêtir au départ un aspect attrayant et sain pour prendre par la suite un
aspect inquiétant, dangereux. Avec le mouvement engendré par le développement de la scénographie,
c’est toute la pièce qui, partant de l’ordre lié à la civilisation va glisser à la sauvagerie et nous permettre
d’interroger l’articulation de ces contraires.
La forêt est, depuis la littérature médiévale, devenue un archétype utilisé dans la narration
comme un lieu où des thèmes contraires se développent, comme l’amour, l’aventure, la quête,
l’enchantement, la vision, tout comme ses contreparties obscures, la mort, la folie, la
pénitence…transformant cet environnement de l’idylle en cauchemar.
Les trois personnages de la pièce ont également valeur d’archétypes : un entraîneur représente
l’autorité, garant de l’ordre, une jeune athlète figure la beauté liée à la perfection et une jeune rockstar,
la beauté liée à la ruine. Ces deux idoles post-adolescentes incarnent des idéaux esthétiques opposés,
des sortes de canons de beauté contradictoires issus de notre culture contemporaine.
La forêt se révèle d’abord comme un endroit sain, l’espace du sport, de la santé, où un rapport
éduqué et civilisé au corps peut prendre place. Un entraîneur et une jeune athlète nous donnent à voir
leur rapport au corps et ainsi au monde, traversant une partition chorégraphique quasi muette, où la
danse est liée à la santé, où l’on aspire à une relation idéale entre le corps et la psyché, et où le corps
est le témoin d’une certaine beauté et grandeur de l’homme en harmonie avec la nature.
Si les rapports d’autorité semblent d’abord s’exercer de l’entraîneur vers l’athlète, il apparaît bien vite
que la jeune athlète exerce vis-à-vis d’elle-même un rapport tyrannique probablement bien plus fort
encore. L’enjeu du contrôle de soi et de la force de la volonté est au cœur de ce qui les anime.
Si les désirs de perfection de ces deux personnages sont lisibles, ils ne cachent pas le conflit intérieur
qui les perturbe et l’on entraperçoit ce qu’ils sont, comme ce qu’ils souhaitent devenir. Il nous est ainsi
révélé un rapport douloureux à leur imperfection. Les divers troubles tourmentant ces deux
personnages ouvrent une faille qui, par des chemins très différents, va les mener à considérer
autrement leurs valeurs.
De par toute une série de phénomènes apparemment externes, le cheminement intérieur des
personnages et l’apparition d’une troisième figure, la forêt va bientôt se révéler comme étant aussi un
endroit de sauvagerie loin de la civilisation et de la morale.
À un moment-charnière de la pièce, toute l’ambivalence de l’espace de la forêt et des phénomènes
météorologiques qui l’habitent se déploie indépendamment des protagonistes. Son statut va basculer et
faire basculer toute la pièce avec lui, à travers une partition composée à partir de phénomènes naturels
provoqués et de poèmes prophétiques. Avec ces poèmes, ce sont aussi les mots de Dennis Cooper
qui font une franche entrée dans la pièce et nous annoncent le basculement esthétique à venir.
L’arrivée proche de la beauté cooperienne, beauté liée au désordre, s’incarne d’abord dans une vision
et des poèmes prophétiques et se déploie par la suite dans une mise en scène amenant un nouveau
registre plus narratif.
Cette vision est une apparition d’allure tout d’abord surréaliste, mais qui va ensuite connaître une
explication rationnelle. Elle est incarnée par une jeune rockstar cherchant l’exil, descendant de Werther
et cousin de Kurt Cobain, incarnant la beauté liée à la ruine. La rencontre de l’entraîneur avec ce
personnage suicidaire va déchaîner des pulsions primitives et engendrer le chaos. La forêt devient alors
un endroit de perdition où les personnages se révèlent à eux-mêmes, et sont tourmentés par le contrôle
de leurs passions. La pièce connaît à partir de l’arrivée de ce nouveau personnage un développement
qui passe en partie par la parole et se termine par l’assassinat sauvage de la rockstar par l’entraîneur.
La musique, le mouvement et toute l’esthétique déployée transmettent dès lors aux spectateurs
tout comme au personnage de la jeune athlète, spectatrice de cette extraordinaire scène de meurtre, le
pressentiment qu’il existe assurément un plaisir auquel on accède par la ruine et l’anéantissement, si
bien qu’il semble que tout se passe comme si c’était la voix même de l’athlète qui surgissait de l’abîme.
Et la question de savoir comment le laid et le disharmonique peuvent provoquer un plaisir
esthétique se dissout dans le plaisir éprouvé à l’écoute de la dissonance, laquelle est, au final, la
composante d’un jeu esthétique issue de notre propre volonté. Ce jeu de tensions entre l’harmonieux
et le disharmonieux peut être la source d’une forte jubilation.
Les vertus créatrices de la contradiction.
La violence jubilatoire procède d’une forte peine mêlée à une immense volonté qui apparaissent
bien comme étant le ressort animant les trois personnages de la pièce. L’espace de la forêt, dans sa
valeur archétypique est, entre autres choses, l’endroit de prédilection de la quête spirituelle. Et c’est
cette quête qui, au final, se révélera comme l’aspiration qui anime réellement ces trois personnages. Ils
ne seront pas capables de formuler ce qu’ils cherchent, jusqu’au moment où ils feront l’expérience de
l’articulation entre l’ordre et le chaos, la raison et les pulsions, le contrôle et l’abandon. C’est à ce
moment qu’ils comprendront les forces contradictoires qui les animent et qui créent cet antagonisme
intérieur.
L’expérience physique vécue par ces personnages trouve son importance dans le fait qu’il s’agit
là de la révélation d’une vérité spirituelle plus profonde. Les épreuves traversées sont liées à leurs
ambitions et dilemmes intérieurs, et ces conflits se reflètent dans les articulations esthétiques que nous
mettons en jeu.
Cette tension esthétique se développe au sein de la scénographie. La forêt et les phénomènes
météorologiques qui la traversent, tout ce paysage fortement évolutif, sont traités comme le reflet des
humeurs et de la psychologie des personnages, s’inscrivant ainsi dans la tradition du romantisme.
L’ambivalence de la forêt, précédemment évoquée, permet également un glissement d’un
espace des plus naturalistes à un espace irréel. Le potentiel dramatique des phénomènes
apparemment naturels, développés avec tout ce qu’offre la scénographie de la forêt et des
phénomènes météorologiques, même s’il se déploie en dialogue avec des humains, se passe
totalement d’eux à certains moments de la pièce.
Le travail scénographique que nous avons entrepris pour cette pièce, consiste, entre autres choses, à
créer et provoquer des phénomènes naturels qui deviennent autant d’expériences physiologiques et
psychologiques aussi bien pour les protagonistes que pour les spectateurs. Nous nous intéressons à
l’espace qui existe entre l’attente rationnelle que provoque la venue d’un événement et ses liens avec
l’expérience physique que l’on en fait. Nous travaillons sur le rapport émotionnel que nous entretenons
chacun avec les phénomènes météorologiques et la manière dont ils affectent notre sensibilité. La
collaboration du vidéaste et metteur en scène Shiro Takatani, de l’éclairagiste Patrick Riou, de la
sculptrice de brouillard, Fujiko Nakaya, ainsi que de toute une équipe technique, va nous permettre de
développer, dans toute sa richesse, la mise en scène de la nature sur un plateau. Nous nous
intéressons à la mise en scène du paysage pour cette scénographie, comme ont pu le faire les peintres
romantiques, tout en nous en distinguant, bien évidemment, par la forme, laquelle implique la
confrontation à l’objet réel et au mouvement. Et nous nous intéressons particulièrement au rapport
physique que nous entretenons avec ce type de phénomènes, dans notre cas créés et reconstitués.
L’articulation avec la musique rappelle également des ambitions esthétiques de cette période artistique.
La musique est elle aussi le reflet de ces harmonies et conflits intérieurs. Les compositions de
Stephen O’Malley donnent naissance à une musique qui va de la beauté dionysiaque à une musique
spirituelle, et c’est ce grand écart qui va également sous-tendre notre dramaturgie. Dans cette pièce, la
parole, bien souvent impossible laisse la place à cette profondeur de la musique qui s’offre ainsi comme
le miroir dionysiaque du monde. Elle évoque un démon qui surgit des profondeurs et joue un rôle
purificateur lorsque, dans un même mouvement, avec l’ensemble de la pièce, elle nous permet de faire
face à ce qui nous hante. La musique confère à la pièce une signification métaphysique d’une telle
force de persuasion et de signification qu’elle nous permet d’aller au-delà de la parole et de l’image.
C’est cette force et cette valeur métaphysique de la musique qui nous intéressent et dont nous
souhaitons permettre le plein déploiement.
Le dialogue s’établissant entre tous les éléments qui composent la pièce va ainsi générer des
résonances et des circulations entre les personnages, la musique, la scénographie et le texte qui nous
feront glisser du désordre et du chaos à l’ordre, de la dissonance à l’harmonie et du bouleversement
physique à l’équilibre.
Cette pièce est enfin un hommage à l’expérience artistique et à son importance fondamentale
dans notre développement spirituel. Lorsque nous mettons en scène la jeune athlète dans une situation
de crise mystique, au moment où elle découvre le cadavre de la jeune rockstar, nous avons à ce
moment l’ambition de dépeindre une expérience poétique qui la bouleverse profondément. En évoquant
l’expérience mystique, c’est le lien étroit qui peut exister entre expérience mystique et artistique qui
nous intéresse.
L’expérience artistique peut générer ce même trouble profond que celui qui caractérise l’expérience
mystique en provoquant cette sensation d’indistinction du corps au monde, et répondre au fantasme
d’unité primitive. Elle naît dans l’abandon de notre claire conscience des choses. L’expérience poétique
offre ainsi les mêmes caractéristiques que l’expérience mystique, autant de liens qu’a développés
George Bataille dans L’Érotisme.
Enfin, la mise en scène du meurtre et la représentation de la mort révèlent leur valeur métaphysique en
étant l’expérience de l’indistinction du corps au monde par excellence, et en servant ainsi de métaphore
à l’expérience poétique.
PARCOURS
CONCEPTION
Gisèle Vienne, née en 1976 est franco-autrichienne ; elle vit et travaille à Grenoble et Paris. Après des
études de philosophie, elle suit l’Ecole Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette de 1996 à
1999. Elle est chorégraphe/metteur en scène, interprète et plasticienne.
Elle a chorégraphié et mis en scène en collaboration avec Etienne Bideau-Rey les
spectacles Splendid’s
de
Jean
Genet
(2000), Showroomdummies (2001), Stéréotypie (2003),
et Tranen Veinzen (2004).
Depuis 2004, elle a chorégraphié et mis en scène en collaboration avec l’écrivain américain Dennis
Cooper, I Apologize (2004), Une belle enfant blonde / A young, beautiful blonde
girl (2005), Kindertotenlieder (2007), Jerk, un radiodrame dans le cadre de l’atelier de création
radiophonique de France Culture (2007), la pièce Jerk (2008). En 2009, elle crée Eternelle Idole, pièce
pour une patineuse artistique et un comédien et réécrit Showroomdummies avec Etienne Bideau-Rey.
En juillet 2010, elle a créé This is how you will disappear au festival d’Avignon.
Depuis 2005, elle expose régulièrement ses photographies et installations.
Elle a dirigé, en collaboration avec Etienne Bideau-Rey deux revues, Corps/Objet – Sur le rapport du
corps au corps artificiel, éditées par le Centre Chorégraphique National de Grenoble.
Elle travaille actuellement sur une installation qui sera présentée en mars 2011 au Centre d'Art
Passerelle dans le cadre du festival Anticodes'11 / le Quartz, scène nationale de Brest et à la galerie
Hard Hat à Genève en mai 2011. Elle prépare pour mars 2011 un livre audio "Jerk/Through Their
Tears" en version française et anglaise (éditeur: DIS/VOIR).
Un complément d’information sur ses travaux peut être trouvé sur : http:// www.g-v.fr
MUSIQUE
Stephen O’Malley est né en 1974 (New Hampshire – USA) et vit à Paris.
En tant que compositeur, interprète et producteur, Stephen O’Malley a réalisé plus de 50 albums et
plusieurs centaines de concerts à travers le monde ces 15 dernières années. Il est membre de
plusieurs groupes dont Sunn O))), Burning Witch, KTL, Khanate, Aethenor, Ginnungagap, Lotus Eaters
and Gravetemple. Il est impliqué dans des projets expérimentaux hautement collaboratifs et travaille
avec de nombreux musiciens et artistes, pour des enregistrements ou des concerts. Son travail, créé
seul ou dans le cadre de collaborations, se situe à la croisée de différents courants ou au contraire en
dehors de ceux-ci, indéfinissable. Il est en continuelle évolution.
En tant que graphiste et artiste visuel, Stephen O’Malley a travaillé avec de nombreux labels
indépendants pour la réalisation de plusieurs centaines de pochettes de disques ou autres supports. Il
collabore particulièrement avec le label Southern Lord de Los Angeles pour lequel il a réalisé presque
cent pochettes de disques.
Stephen O’Malley a également collaboré avec plusieurs artistes visuels en élaborant un travail sonore
et principalement avec le sculpteur américain New Gothic Banks Violette et l’artiste italien Nico
Vascellari.
Pour les spectacles de Gisèle Vienne, il a composé la musique de Kindertotenlieder (2007) et de This is
how you will disappear (2010), en collaboration avec Peter Rehberg, avec qui il a fondé le groupe KTL
et celle d'Eternelle Idole (2009).
Plus d’information sur son travail et sa discographie complète sont consultables sur son site :
http://www.ideologic.org/
Peter Rehberg (né en 1968) Il est auteur et interprète de musique électronique, il travaille et vit à
Vienne en Autriche. Se produisant seul ou en groupe autour du monde, il est l’un des premiers artistes
qui se soit tournés vers l’utilisation d’ordinateurs portables pour des performances live dans le milieu
des années 1990.
Il a collaboré en live ou en studio avec, entre autres, Jim O'Rourke et Christian Fennesz (Fenn O’Berg),
Stephen O’Malley (KTL), Gisele Vienne/DACM, Peterlicker, Z’EV Russell Haswell, Florian Hecker, Meg
Stuart, Chris Haring, Marcus Schmickler, Jade, SUNNO))). Il a aussi été un membre de MIMEO. Il est
également le directeur du label Editions Mégo depuis 2006 et a été le co-directeur du label Mego
depuis 1995.
Il collabore avec Gisèle Vienne et a écrit la musique des pièces I Apologize (2004), Une belle enfant
blonde / A young Beautiful blonde girl (2006), de Jerk, pièce radiophonique (2007) et de la pièce Jerk,
solo pour un marionnettiste (2008) et, en collaboration avec Stephen O’ Malley, avec qui il a fondé le
groupe KTL, il écrit la musique de Kindertotenlieder (2007) et de This is how you will disappear. Il est
aussi l’auteur de la musique de Showroomdummies (création 2001 et ré-écriture 2009) et Stéréotypie
(2003), réalisées par Etienne Bideau-Rey et Gisèle Vienne.
Il a également collaboré à la musique de Highway 101, chorégraphie de Meg Stuart, de celle de
Fremdkörper de Chris Haring et a participé à la biennale des Arts de Göteborg, dirigée par CM von
Hausswolff en 2003.
TEXTES
Dennis Cooper est un écrivain, poète et critique d’art. Il vit à Paris et Los Angeles. Il a publié huit
romans dont dans les plus récents Salopes et Dieu Jr, sortis en France respectivement en 2007 et
2006. Ses livres sont édités en France chez POL. Il contribue au magazine ArtForum et est l’éditeur de
la maison d’édition américaine « Little house in the Bowery ». Son dernier livre est un recueil de
nouvelles Ugly Man, publié en France chez POL au printemps 2010 sous le nom de Un type immonde.
Il collabore avec Gisèle Vienne depuis 2004 et est l’auteur des textes des pièces I Apologize (2004),
Kindertotenlieder (2007), de Jerk (2008) et de This is how you will disappear (2010) ainsi que de ceux
d’Une belle enfant blonde/ A young Beautiful blonde girl (2006), en collaboration avec Catherine
Robbe-Grillet.
Un complément d’information sur ses travaux se trouve sur : http://www.denniscooper.net/
LUMIERES
Patrick Riou, après plusieurs années d’études au Conservatoire de Musique de Toulon et de formation
en lutherie, débute sa carrière dans le monde du spectacle aux côtés du chorégraphe François Verret. Il
se découvre alors une passion pour la danse auprès de grands éclairagistes tels que Rémy Nicolas,
Jacques Chatelet, Pierre Colomère…. Ces expériences lui permettent de travailler dans les univers
variés des chorégraphies de Joseph Nadj, François Raffinot, Karine Saporta, Kubilaï Khan Investigation,
Catherine Berbessous et Angelin Preljocaj dont il signe régulièrement les lumières.
Il a créé les lumières de Showroomdummies (création 2001 et ré-écriture 2009), réalisée par Etienne
Bideau-Rey et Gisèle Vienne, ainsi que celles de I Apologize (2004), Une belle enfant blonde / A young,
beautiful blonde girl (2006), Kindertotenlieder (2007), Jerk (2008), Eternelle Idole (2009) et de This is
how you will disappear (2010) mises en scène par Gisèle Vienne.
VIDEO
Shiro Takatani est né en 1963. Diplomé du département Environmental design – Art de la Kyoto City
University of Arts, il rejoint le collectif « DUMB TYPE » comme l’un des membres fondateurs en 1984,
impliqué notamment dans la partie visuelle et technique.
Dans le cadre de ses activités en solo, mars 1998, il a créé des images pour le concert “Dangerous
Visions” en collaboration avec Art Zoyd et l’Orchestre national de Lille.
Il a réalisé la direction visuelle pour l’opéra de Ryuichi Sakamoto « LIFE » en septembre 1999 et a
fourni des installations vidéo pour “frost frames 1998, optical flat / fiber optic type 2000” (une collection
du National Museum of Art, Osaka, Japan).
Il a également créé l’installation vidéo “IRIS”, en collaboration avec Fujiko Nakaya, sculpteur de
brouillard, pour la biennale de Valence en 2001. Commissionné par le Musée d’Histoire Naturelle de
Lettonie à Riga, pour l’exposition “Conversations with Snow and Ice", son installation a été présentée
en novembre et décembre 2005 comme une partie d’une rétrospective du travail du scientifique
spécialiste de la neige et de la glace Ukichiro Nakaya (1900-1962). En 2006, sous les auspices de la
“Japan Foundation's 2006 Australia-Japan Exchange Project” "Rapt! 20 contemporary artists from
Japan", il a été sélectionné pour une résidence d’un mois en Australie, où il a présenté sa nouvelle
oeuvre “Chrono” à Melbourne.
En 2007, Takatani crée une installation Audiovisuelle “LIFE – fluid, invisible, inaudible…” en
collaboration avec Ryuichi Sakamoto, commissionné par le YCAM (Yamaguchi Center for Arts and
Media). En 2007, il a également voyagé en Arctique (Groenland et Islande) en voilier rejoignant
l’expédition arctique “Cape Farewell”, l’exposition qui en résulte a eu lieu en juillet et août 2008 à
Kagakumiraikan (National Museum of Emerging Science and Innovation) à Tokyo. Il a créé une
nouvelle performance “Die Helle Kammer”, dont la première mondiale a eu lieu à Halle en Juin 2008
durant le Festival “Theater der Welt”. Il a présenté une grande exposition « Cloud Forest » en
collaboration avec Fujiko Nakaya au Yamaguchi Center for Arts and Media in Japan.
Pour Gisèle Vienne, il crée les vidéos de This is how you will disappear (2010).
SCULPTURE DE BRUME
Fujiko Nakaya est une artiste japonaise connue sur la scène internationale qui travaille avec du
brouillard fait de vapeur d’eau, pour créer des installations de brume, des performances, des décors de
scène et du design environnemental. Sa première sculpture de brume a été commandée par
Experiments in Art and Technology pour le Pavillon Pepsi à l’exposition universelle de 1970 à Osaka au
Japon. Ses installations sont présentes dans les collections permanentes du Guggenheim MuseumBilbao, de la National Gallery of Australia-Canberra, de la Foggy Forest in Showa Kinen Park-Tokyo et
au Greenland Glacial Moraine Garden dans le jardin du Musée de la neige et la glace-Kaga, Japan
(architecte, Arata Isozaki), un musée en l’honneur de son père, un scientifique qui a travaillé sur la
neige et la glace et a créé le cristal de neige artificiel. Elle a collaboré à des projets de danse et de
vidéo avec des artistes comme Bill Viola, le compositeur David Tudor, la chorégraphe Trisha Brown,
des installations de Shiro Takatani et le groupe d’artistes doubleNegatives Architecture. Parmi ses
travaux les plus récents, Fujiko Nakaya a créé une énorme cascade de brume sous l’un des ponts les
plus importants de la ville pour la Singapore Biennale, un paysage de brouillard interactif contrôlé par le
vent pour la Yokohama Triennale, "MU: Mercurial Unfolding" à l'institut Franco-Japonais à Tokyo, et un
jardin de brume pour le Japan Industry Pavilion à l’exposition universelle de Shangai. Elle a présenté
une grande exposition « Cloud Forest » en collaboration avec Shiro Takatani au Yamaguchi Center for
Arts and Media in Japan.
Pour Gisèle Vienne, elle crée la scultpure de brume de This is how you will disappear (2010).
INTERPRETES
Jonathan Capdevielle est né en 1976 à Tarbes en France et vit à Paris.
Après ses études de théâtre à Tarbes entre 1993 et 1996, il intègre l’École supérieure Nationale des
arts de la marionnette.
Il a participé à plusieurs créations, dont, entres autres : Personnage à réactiver, œuvre de Pierre
Joseph (1994), Performance, avec Claude Wampler (1999), Mickey la Torche, de Natacha de
Pontcharra, traduction Taoufik Jebali, mise en scène Lotfi achour, Tunis, (2000), Les Parieurs et Blonde
Unfuckingbelievable Blond, mise en scène Marielle Pinsard (2002), Le Golem, mise en scène David
Girondin Moab (2004), Le Dispariteur, Le groupe St Augustin, Monsieur Villovitch, Hamlet et Marseille
Massacre (atelier de création radiophonique - France Culture), mise en scène d’Yves-Noël Genod
(2004-2010).
Collaborateur de Gisèle Vienne depuis ses premières mises en scènes, il est interprète au sein de
toutes ses pièces ; dans celles réalisées par Étienne Bideau-rey et Gisèle Vienne : Splendid’s de Jean
Genet (2000) (Showroomdummies (création 2001 et re-écriture 2009) et Stéréotypie (2003), et dans
celles mises en scène par Gisèle Vienne I Apologize (2004), Une belle enfant blonde / A young,
beautiful blonde girl (2006), Kindertotenlieder (2007), Jerk, pièce radiophonique, Jerk (2008), solo pour
un marionnettiste, Éternelle idole (2009) et This is how you will disappear (2010).
En septembre 2006, il crée avec Guillaume Marie We are accidents waiting to happen au Palais de
Tokyo. En 2007, il crée la performance-tour de chant Jonathan Covering au Festival Tanz im august à
Berlin, point de départ de sa pièce Adishatz/Adieu, créée en novembre 2009 au Centre Chorégraphique
National de Montpellier Languedoc-Roussillon dans le cadre d’un ]Domaines[ et en janvier 2010 au
festival C’est de la Danse Contemporaine du Centre de Développement Chorégraphique Toulouse /
Midi Pyrénées. En avril 2010, il est interprète pour la pièce radiophonique de Yves-Noël Genod et
Nathalie Quintane, Marseille massacre dans le cadre des ateliers de création radiophonique de France
Culture.
Margrét Sara Gujónsdóttir est née en 1978 à Reykjavik (Islande). Elle est diplômée depuis 2002 du
département danse de l’HAK Art Acadmy à Arnhem et Amsterdam aux Pays-Bas. Elle a créé 10
spectacles depuis qu'elle a co-fondé la maison de production de spectacle vivant Panic Productions en
Islande (www.panicproductions.is). Elle vit et travaille entre Berlin et Amsterdam.
Elle a travaillé avec, entre autres : Erna Ómarsdóttir et Jóhann Jóhannsson, Constanza Macras / Dorky
Park, Jan Fabre, Anne Tismer et Rahel Salvoldelli / Gutes Tun. Elle est aussi interprète dans les pièces
de Gisèle Vienne Kindertotenlieder (2007) et This is how you will disappear (2010).
Jonathan Schatz est né en 1984. Après avoir été élève à l'Ecole Supérieure de l'Opéra National de
Paris, il étudie au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon puis au Centre
National de Danse Contemporaine d'Angers.
En 2006/2007, il conçoit avec Marianne Baillot, I live in a cake, Stand by me mad heaven et Today we
will meet in paradise. En 2008, il s’est associé à Thibaud Le Maguer pour la pièce Multiplex et il
interprète une reconstitution de la création originale de Vaslav Nijinsky, Le Sacre du Printemps, de
Dominique Brun.
Il travaille aussi auprès de Geisha Fontaine et de Pierre Cottreau en hommage à Pina Bausch.
Depuis 2007, il mène un laboratoire de recherche chorégraphique, OVO, autour d’expériences relative
à la décomposition, la composition et le tournoiement. Il développe également des travaux musicaux,
usant de medias tels que les fréquences radiophoniques, la guitare préparée et les percussions. En
2009, il rencontre Gisèle Vienne pour une reprise de rôle dans Kindertotenlieder (2007). Il est
également interprète dans This is how you will disappear (2010).
Il a participé comme auteur-interprète, au programme Transforme 2010/2011, Se prolonger, au sein de
La Fondation Royaumont.
STYLISME COSTUMES
José Enrique Oña Selfa, d’ascendance espagnole, est né et a grandi à Bruxelles. Il étudie la mode à
l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre et obtient son diplôme avec la plus grande
distinction et les félicitations du jury. De 2000 à 2002, il présente ses collections de prêt-à-porter femme
à Paris sous son propre nom. En 2002, il est nommé directeur artistique du prêt-à-porter femme, de la
prestigieuse maison espagnole LOEWE, maroquinier de luxe appartenant au groupe LVMH. En 2007, il
présente le concept “ Rain Couture” à New York qui sera suivi d’autres collections à édition limitée. En
2008, après avoir présenté sa dernière collection pour LOEWE printemps/été 2008, il lance
immédiatement ses nouvelles créations en mailles automne/hiver 2008-2009 et sa nouvelle ligne
d’accessoires “Cysé” à Paris. Il a conçu les costumes de Showroomdummies (réécriture 2009), mise en
scène par Etienne Bideau-Rey et Gisèle Vienne et de This is how you will disappear (2010) de Gisèle
Vienne
MAQUILLAGE
Rebecca Flores, née en 1976 à Grenoble, est maquilleuse. Après des études artistiques à l'école d'art
de Grenoble et une séjour londonien riche en formation et en apprentissage (maquillage, costume
tridimensionnel, formation en moulage, bijouterie...), elle s'installe à Bruxelles en 2004 et travaille à
l'opéra de Bruxelles pour de nombreuses créations telles que Tannhäuser de Jan Fabre, Peter Grimes
de Willy Decker, Le rois Arthus de Mattew Jocelyn, La Flûte enchantée de William Kentridge, Pikovaya
Dama de Richard Jones et Midsummer Night’s Dream de David Mcvicar. En 2007, elle débute une
collaboration avec Guillaume Marie pour le film Spinnen puis les pièces Trigger, Nancy et Asfixia
(création 2011). Elle travaille avec Claude Schmitz dans Amerika puis Inner worlds. Elle croise Kate
Mcintosh, Manah Depauw, Moskai, In bed all day, Casino Gitano et bien d'autres des arts vivants au
cinéma. Son travail avec Gisèle Vienne commence avec la pièce Treinen Veizen (2004) de Gisèle
Vienne et Etienne Bideau-Rey, puis sur les pièces I Apologize (2004), Une belle enfant blonde / A
young, beautiful blonde girl (2006), Kindertotenlieder (2007), Jerk (2008), Eternelle idole (2009),
Showroomdummies (ré-écriture 2009 de Gisèle Vienne et Etienne Bideau-Rey) et This is how you
disappear (2010).
Photo Seldon Hunt
PRESSE
Télérama
TÉLÉRAMA
Semaine du 21 juillet
2010 2010
21 juillet
La Croix
15 juillet 2010
LA CROIX
15 juillet 2010
Dépêche AFP
Publiée dans Le Point, Le Parisien, France 24,
TV5 Monde, Les Echos, RTL Info Belgique
10 juillet 2010
de Benoît Fauchet
Avignon: Gisèle Vienne, un univers scénique à la beauté troublante
Chorégraphe, metteur en scène et plasticienne, la Franco-Autrichienne Gisèle Vienne invente des
univers scéniques à la beauté troublante et inquiétante, à l'image de la forêt embrumée de "This is how
you will disappear", créé jusqu'au 15 juillet au 64e Festival d'Avignon.
Sur une création musicale entêtante voire oppressante du guitariste américain Stephen O'Malley et du
producteur électro autrichien Peter Rehberg, la pièce met en scène des icônes post-adolescentes
travaillées par des pulsions de sexe, de vie et de mort.
Les personnages croisent une buse vivante dans une forêt hantée par des images réalisées grâce à un
travail très sophistiqué autour de la lumière, de la vidéo et de la sculpture de brume.
"Dans mes précédentes pièces, j'avais emprunté des chemins qui semblaient assez contraires",
explique Gisèle Vienne à l'AFP.
"+ShowRoomDummies+, +Une belle enfant blonde+ ou +Eternelle idole+ mettaient en scène la beauté
de l'ordre, de l'harmonie, de la perfection, tandis qu'+I Apologize+ ou +Kindertotenlieder+ évoquaient
une beauté liée à la ruine, au chaos, à la décrépitude", détaille l'artiste. "J'ai eu besoin de comprendre
cette schizophrénie esthétique et de travailler sur l'articulation de la beauté dionysiaque et de la beauté
apollinienne".
Gisèle Vienne, 34 ans, a étudié la philosophie avant de se former à la marionnette, un "outil parfait"
pour servir sa réflexion sur "la présence de personnages fantomatiques ou vivants". Le son passionne
cette musicienne qui a appris la harpe mais irrigue ses spectacles de musiques rock, électro et
industrielles. Quant à l'art et au cinéma, elle les fréquente assidûment.
Sa conception du spectacle vivant est donc résolument pluridisciplinaire. "Dans les faits, on a souvent
tendance à mettre en avant le comédien et le texte. Pour moi, c'est une aberration. L'écriture scénique
est un langage qui se compose à partir de lumière, d'objets, de mouvement, de corps, de texte, de son.
Je dis parfois à mes interprètes: +c'est pas parce que vous êtes seul en scène qu'il faut se prendre
pour le centre du monde+", s'amuse-t-elle.
Sous ses airs de fille sage au rire joyeux et aux longs cheveux tombant devant l'épaule, Gisèle Vienne
propose des expériences sensorielles et des rituels dérangeants, qui parfois produisent des réactions
hostiles dans le public, comme lors de la première de "This is how you will disappear".
"J'essaie de me pencher sur les grands fantasmes qui traversent les humains. Peut-être que je
m'amuse à forcer le trait parce qu'on est dans une société normée et à mon sens passablement
hypocrite", estime l'artiste.
"Ce qui me révolte, c'est que les faits divers les plus immondes sont traités dans le moindre détail par la
presse: là, comme on est dans l'information, on peut se délecter de l'horreur. Il est normal d'avoir cette
curiosité perverse, mais je ne pense pas que la presse soit l'endroit juste pour l'exercer, l'art l'est
beaucoup plus", souligne-t-elle.
Gisèle Vienne s'est fait un nom dans le circuit international du spectacle contemporain. Sa nouvelle
pièce va d'ailleurs beaucoup voyager en Europe et jusqu'à Tokyo. Et le Festival de Salzbourg discute
avec elle d'une création pour 2012. Mais la prudence est de mise pour cette perfectionniste qui
développe ses projets sur plusieurs années. "Je crée vraiment quand j'en ressens la nécessité", dit-elle.
Le Monde
Mardi 13 juillet 2010
Télérama
7 novembre 2007

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