Une vie faite de passion et de collection - Sapeurs

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Une vie faite de passion et de collection - Sapeurs
70 Sous mon casque
Journal des sapeurs-pompiers suisses
Collonge-Bellerive (GE)
Une vie faite de passion
et de collection
Richard Hoffmann est un sapeur-pompier professionnel retraité bien
connu dans les milieux des Services d’incendie et de secours genevois. Tout au long de sa carrière et parallèlement à son activité professionnelle, il a recueilli, patiemment et passionnément, des objets en
lien avec le monde des sapeurs-pompiers. Désormais, son impressionnante collection est mise en valeur dans un écrin approprié.
Richard Hoffmann a consacré 32 ans de sa
vie aux sapeurs-pompiers. Incorporé en
1974 au SIS de la ville de Genève, il y a
passé plus de 23 ans avant de rejoindre
l’équipe de la centrale d’alarme CETA dont
il fut l’un des piliers.
Le début d’une collection
­impressionnante
Le monde des sapeurs-pompiers est un univers fait de passions et de passionnés. Richard Hoffmann ne fait pas exception à la
règle. C’est ainsi que, en 1972, alors qu’il
était incorporé en tant que volontaire à la
Compagnie de Vernier, il s’est mis à la recherche de modèles réduits de véhicules
pour décorer sa maquette de train électrique. Assez naturellement, parmi les véhicules choisis, il a opté pour un petit camion de pompiers. Le virus de la «collectionnite» était inoculé …
Des contacts fructueux
«Ce modèle réduit a marqué le début d’une
vie de collectionneur», explique Richard
Hoffmann. Ayant rejoint les rangs du SIS
de la ville de Genève deux ans plus tard,
­Richard y a eu l’opportunité, grâce à sa
maîtrise des langues, d’accompagner de
nombreuses visites de caserne et donc de
rencontrer des sapeurs-pompiers du monde
entier.
Durant ces contacts, l’incontournable
question de l’échange d’insignes, de pucelles ou d’autre matériel était invariablement posée, généralement avec une réponse
positive à la clé.
Problèmes de place
«A partir de ce moment, tout s’est enchaîné.
Mes copains, mes collèges, ma famille, mes
connaissances étant au courant de mon intérêt, tous ont commencé à alimenter ma
collection et, pour ma part, je ne suis plus
jamais parti en voyage sans emporter un sac
Richard Hoffmann, près de 40 ans de passion et de collection.
Une impressionnante collection de casques de toutes provenances.
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Photos: Michael Werder
118 swissfire.ch 11|2011
La collection de Richard Hoffmann est parfaitement mise en valeur dans des locaux bien aménagés.
contenant du matériel à échanger», déclare,
amusé, Richard Hoffmann.
Puis est arrivé la question du choix des
pièces: «J’ai déniché deux chariots dévidoirs mais je me suis bien vite aperçu que,
vu la place dont je disposais chez moi, il
m’était malheureusement impossible de
collectionner du matériel volumineux. J’ai
alors décidé de me contenter d’objets de dimensions raisonnables.»
En fait, les moindres recoins de la maison de Richard Hoffmann ont toujours regorgé d’objets de collection. «Chez moi,
j’ai même profité du passage du chauffage
au mazout à un système à gaz pour récupérer le local ainsi libéré», se souvient le collectionneur.
Des pièces rares
La collection d’objets sapeurs-pompiers du
Genevois, qui compte environ mille pièces,
est un véritable inventaire à la Prévert des
pièces les plus diverses, les plus intéressantes et les plus insolites.
Parmi les éléments méritant une mention spéciale, on dénombre, entre autres,
160 casques de toutes provenances,
300 mé­dailles et pucelles, 280 modèles
­réduits de véhicule, sans compter des extincteurs de tous types et de tous âges, des
radios, des appareils de protection de la
­respiration.
Il est à noter que, parmi les objets rares
ou particuliers, la collection comprend no-
tamment un morceau de tuyau en cuir riveté
datant de 1671, ainsi que le premier détecteur automatique à s’être enclenché lors du
fameux incendie du Grand-Passage de
1975, récupéré expressément dans les décombres par le chef d’intervention pour être
remis à Richard Hoffmann.
W «Comptant plus de mille
objets en lien avec
les ­sapeurs-pompiers,
la ­collection de Richard
­Hoffmann illustre bien
la passion qui a servi de fil
conducteur à sa patiente
constitution.»
Une mise en valeur appropriée
Richard Hoffmann s’est assez rapidement
inquiété du devenir de sa collection, fruits
de 40 ans d’échanges, de cadeaux, d’achats
et de dons. «Ma préoccupation était de voir
un jour ce véritable témoin du monde
­sapeur-pompier dispersé, voire perdu», explique le collectionneur, qui avoue même
que son testament contenait une clause expresse de donation des objets patiemment
récolté à la Compagnie des sapeurs-pompiers de Genève ou à des sapeurs-pompiers
de France voisine avec lesquels il a toujours
entretenu d’étroits contacts.
En 2008, la commune de Collonge-Bellerive, où réside le collectionneur, construit
une nouvelle caserne pour sa compagnie
des sapeurs-pompiers. Où trouver un
meilleur endroit pour mettre en valeur une
si riche collection?
Richard Hoffmann décide alors de léguer
sa collection à sa commune, avec laquelle
il prend contact. Son projet ayant rencontré
un accueil favorable auprès des autorités,
Richard Hoffmann poursuit les démarches
et finit par pouvoir disposer de plusieurs locaux au sein de la nouvelle structure récemment édifiée.
L’installation définitive des objets et leur
mise en valeur dans des vitrines d’exposition prendront encore plusieurs semaines
pour aboutir, le 6 octobre dernier, à l’inauguration officielle du «Musée Richard
Hoffmann» de Collonge-Bellerive.
A l’occasion d’une brève partie officielle
et par la voix du conseiller administratif
Marcel Goehring, les autorités communales
ont remercié Richard Hoffmann de sa donation, relevant notamment que celle-ci
pourrait bien donner lieu à de futures vocations de sapeurs-pompiers.
Pour visiter la collection, il est possible
de prendre contact avec la commune de
Collonge-Bellerive ([email protected]) ou directement avec Richard Hoffmann ([email protected]). f
Michael Werder, rédacteur en chef adjoint