golf d`arcangues

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golf d`arcangues
journaldugolf.fr
juillet 2011
Texte et photos de Roland Machenaud
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sur
GOLF D’ARCANGUES
20 ANS ET QUELQUES SIÈCLES
dessinateur anglais Trice et, sur les tables, une cuisine simple et naturelle servie sur le plus
beau des linges basques. Dans le salon attenant, on croise parfois des fantômes élégants,
endormis dans des grands fauteuils de cuir.
LES MEILLEURS TROUS DU PARCOURS
En effectuant ce parcours de 6 116 mètres des boules blanches (par 72, slope 142),
l’impression qui reste est celle d’un parcours encore plus long : il faut dire qu’aux nombreuses
dénivellations naturelles, s’ajoutent des ondulations voulues par l’architecte californien
Ronald Fream, comme des vagues que l’océan proche aurait pu ajouter subrepticement.
Alors, ainsi que l’écrivit un journaliste anglais, il faudra du « demanding courage and realistic
self-examination » pour réussir sa carte. Pas besoin de traduire, vous comprendrez tout en
arpentant ce golf de caractère dont les modifications apportées ces dernières années ont
bien amélioré le parcours : agrandissement et refonte des greens, suppression des bunkers
de parcours trop pénalisants, entrée de greens simplifiée, ajouts de back tees, autonomie en
eau grâce à la récupération des eaux de pluie des habitations proches.
À l’aller, le premier drive de départ oblige à oublier la beauté du site ou la pression en
provenance de la terrasse où papotent les amis. Le 4 est un joli par 3 en plongée suivi
d’un par 4 en montée qui a un fort devers gauche menant tout droit à un hors-limite assez
fréquenté. Le trou signature de l’aller est le 7, par 5 de plus de 430 mètres qui punira les
trop gourmands au drive. Attaquer le green par la droite si la ligne le permet pourra éviter
de tomber dans un des bunkers protégeant l’arrivée. On retiendra le 8, pas difficile en soi,
qui offre des vues très paisibles de la campagne basque. Au retour, avant de se promener
autour du château de famille, il conviendra de bien jouer le trou n° 12, long par 5 qui
contourne un lac très accueillant pour les hookers aux fortes épaules ; le lac passé, le coup
d’approche devra être précis pour éviter bunkers et pentes difficiles à jouer. On est prié de
sortir l’appareil photo à l’entrée du green du 15 pour immortaliser la présence d’un vieil
arbre tombant sur le green, sur fond du château et d’un chêne aussi costaud qu’un deuxième
ligne du Biarritz Olympique.
Le final est parfait avec un trou 17 dont la vue au départ sera aussi immortalisée par une
photo obligatoire, vue plongeante sur les montagnes et sur un green d’apparat entouré de
sable blanc d’un étang aux couleurs sombres. Quant au 18, ce long par 5, parfois interminable,
tient du calvaire et de l’arrivée au Tourmalet. Heureusement, le bar est proche !
En plein cœur du Pays basque, le golf d’Arcangues offre une belle balade sportive signée Ronald Fream :
le déroulé de ses trous vallonnés autour de la vieille église du village et du château familial invite aussi
au calme bucolique. La chaîne des Pyrénées, arrondie par la douceur du climat, se pose en cadre
inoubliable et l’océan Atlantique se dévoile au loin comme une invitation au voyage vécue par de
nombreux Basques. Histoires d’un pays, d’une famille, d’une nature préservée et d’un défi inventé par
deux frères sortis d’un roman.
D
ans cette fin de terre du Sud-Ouest où sont nés après Pau les premiers golfs
de France, une nouvelle génération de parcours signés par des architectes
américains de grand talent ont éclos ces vingt dernières années : Moliets
(Trent Jones), Seignosse (Robert Van Hagge), Bassussary (Rocky Roquemore),
Arcangues (Ronald Fream).
Ce dernier parcours fêtera début juillet ses vingt ans lors d’un pro-am parrainé par
la banque Bami, institution financière basque implantée aussi aux États-Unis.
L’histoire joue un rôle important, ici au Pays basque : le peuple est fier de sa langue,
de ses traditions, de ses droits ancestraux, de ses pratiques sportives, culturelles et
religieuses. Et la réalisation du golf d’Arcangues s’inscrit complètement dans cet
esprit : il est même une prolongation contemporaine d’un aménagement territorial
qui préserve une nature harmonieuse en butte à l’expansion immobilière et urbaine
proche.
LE DÉFI DE DEUX FRÈRES
C’est ainsi que les deux frères, Guy et Jean d’Arcangues, héritiers de terres
appartenant à leur famille depuis 1150 – selon un document transcrit à la cathédrale
de Bayonne –, ont décidé de transformer quelques hectares agricoles en terrain de
golf. En cette fin des années 80, portés par la vogue d’une vague, par la passion
d’un sport et par l’amitié de Gaëtan Mourgue d’Algue, les voici lancés dans un
chantier destiné également à éviter le morcellement de la propriété, à construire un
environnement inaltérable et à offrir un développement économique lié à l’attrait
touristique de Biarritz et de sa région.
Guy, c’est l’artiste doué, le mondain qui a fait partie de l’équipe de France de golf,
le roi de la nuit et le prince de la poésie, journaliste à Paris Match et amant de la
fête perpétuelle, courageux exemplaire quand la guerre bouleverse les consciences.
Jean, c’est le bâtisseur, l’homme élégant et sensible, le visionnaire actif qui donne
confiance et qui rassure.
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Les deux font la paire, ils partagent, ils inventent, guidés par l’esprit de famille,
celui qui, au Pays basque, oblige au respect des valeurs et des biens communs. Non
pas par simple conservatisme mais par souci légitime d’inscrire son développement
dans une recherche d’équilibre ordonnancé.
Le golf, c’est justement une bonne manière de ne pas scinder une propriété
multiséculaire, d’offrir un poumon vert à une agglomération galopante aux portes
de Bayonne et Biarritz, de créer des emplois à un village à la recherche de débouchés
nouveaux.
LA FERME DU CHÂTEAU
Vingt ans après, le défi est gagné. Pourtant, les débuts ne furent pas de tout repos :
« Un parcours de golf commence par un parcours… de combattant, aime souligner
Arnaud d’Arcangues, actuel directeur, fils de Jean, tout comme Avelino, son
frère chargé du terrain. Crise financière, contestation locale politisée, baisse de la
demande immobilière ont ralenti la marche en avant du projet. Sans jamais l’arrêter
car les atouts étaient trop importants : site exceptionnel, proximité des axes de
communication, image positive du Pays basque, qualité de la réalisation du parcours
et des équipements et accompagnement tout aussi amical que professionnel d’Olivier
Léglise, entraîneur national et voisin fidèle qui continue à participer activement au
développement du parcours et des terrains d’entraînement.
Cette qualité d’Arcangues, le visiteur la trouve dès son arrivée au club-house : une
très belle ferme basque construite en 1585, dite la ferme du château – Jauregui
Borda – qui abrita la famille Ostarena et que Jean, aidé par les architectes Jean
Hébrard et Jacques Huguenin, a restauré merveilleusement en mettant en valeur
l’immense terrasse prolongeant le restaurant, un lieu devenu culte pour les amateurs
de vues scéniques. À l’intérieur, on notera le grand bar en acajou récupéré dans les
caves de l’Hôtel du Palais et qui appartint au Sonny’s Bar, lieu emblématique des
nuits biarrotes dans les années 60. Au-dessus du bar, des caricatures réussies du
ENFIN
DES BAGAGES
CARNET D’ADRESSES
En dehors du club-house, deux tables proches sont hautement
recommandables : d’abord, le Moulin d’Alotz, une des
meilleures tables gastronomiques du Pays basque, tenu par
Benoît Sarthou qui aime la cuisine de terroir sans chichi.
On se perd en y allant, on s’y retrouve en qualité/prix. Mieux
vaut réserver : 05 59 43 04 54.
Pour une ambiance typique, une seule adresse bon marché :
le trinquet d’Arcangues au cœur du village où la promenade
digestive et culturelle conduira au cimetière équipé de belles
stèles discoïdales basques gentiment disposées autour de
la tombe de Luis Mariano, lieu de pèlerinage toujours en
vigueur.
Pour dormir, les urbains iront se perdre à Biarritz, les
poètes trouveront refuge dans une maison d’hôtes du Pays
basque intérieur.
Pour le golf, réservations au 05 59 43 10 56 ou
www.golfdarcangues.com. Green fee entre 47 et 70 euros
selon la saison. Membre du Golf Pass Pays basque.
LE BAGAGE D
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