II est important de définir des rituels de reconnaissance.
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II est important de définir des rituels de reconnaissance.
SEPT 14 Mensuel OJD : 91845 Surface approx. (cm²) : 4739 N° de page : 74,75,76,...,85 1 RUE DES ENTREPRENEURS 93400 SAINT OUEN - 01 40 11 44 44 Page 1/10 DOSSIER SPECI Comment il? mm ' "II est important de définir des rituels de reconnaissance." .*.* '^PfWL * 74 - COURRIER CADRES IIIKIGEANTS ^> AUGUSTIN2 4860831400501/GJD/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur SEPT 14 Mensuel OJD : 91845 Surface approx. (cm²) : 4739 N° de page : 74,75,76,...,85 1 RUE DES ENTREPRENEURS 93400 SAINT OUEN - 01 40 11 44 44 Page 2/10 Etre manager ne s'improvise pas. Souvent obligé de jongler entre proximité, écoute et autorité, son rôle H^fff est loin d'être le plus simple dans l'entreprise. Alors ^ comment certains parviennent-ils à fédérer, à se faire respecter et à créer l'envie chez leurs collaborateurs ? Quels sont les secrets de ces super managers ? ' Dossier réalisé par Julie TADDUNI AU SOMMAIRE 78 - "Si on est travailleur, curieux etqu 'on a de l'ambition, tout est possible" so Trouver l'équilibre entre travail et bonne humeur... •'"' "Cette société est autant la leur que la mienne car ils y contribuent tous" 84 - L'humain comme point de départ? AUGUSTIN2 4860831400501/GJD/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur A i'iirx run pcx un jon r Ic tour, déclare Jean-Louis Ravnaud, direclour dc lïùlhec Advanced Management Programme (AMP). En oui rc, ilx von! devoir dcinoulrcr tmc ciipiicilcù /ii i iv /ifec u IM l'vo1 u I ionx technologique* xii r Ic plan digital cl xamirfli'er dvx objectif* qui noient ivalixablen". 'lout un programme ! Mais si cola paraît simple en lliéorie, le mettre en pratique chaque jour n'esl pas toujours évident. Plus que jamais en temps de crise, los collaborateurs ont besoin do reconnais- MANAGER... UN SACERDOCE ? "En 2OII, h'm'nlrt'prixexxont xonmixexàdcxxitiKi/itnixdetenxionx iiiiiiortdiili'xet reliront rent dcx SEPT 14 Mensuel OJD : 91845 Surface approx. (cm²) : 4739 N° de page : 74,75,76,...,85 1 RUE DES ENTREPRENEURS 93400 SAINT OUEN - 01 40 11 44 44 Page 3/10 difficultés à faire du business, pointe Jean-Louis Raynaud. Un manager doit pouvoir gérer son stress, l'absorber, savoir définir un cap et ne pas changer de direction tous les matins. C'est facile à évoquer mais très difficile à appliquer au quotidien de nos jours." Pas évident de conserver la stratégie établie lorsque l'on évolue sur des marchés incertains. Le métier devient ainsi de plus en plus complexe et les collaborateurs ont du mal à se retrouver en entreprise. ^Aujourd'hui, on nous demande de donner du sens à la vision et à la stratégie suivies par l'entreprise", raconte Christophe Gauchet, qui a récemment participé au séminaire sous tension de l'AMP mis en place en partenariat avec l'armée de l'air. Une approche originale pour apprendre aux encadrants à gérer leur stress ainsi qu'à réagir rapidement en situation durgence. "C'est un parallèle plus étroit lui, si l'on parle souvent de la génération Y, composée de personnes en quête de bonheur en entreprise, ayant besoin de détails sur les choix des stratégies, on oublie que ces désirs ne sont pas propres à cette génération et touchent désormais l'ensemble des collaborateurs. "C'est plus un phénomène de société à mon sens. Aujourd'hui, on ne fait plus aussi facilement confiance qu'avant, constate Christophe Gauchet. C'est pourquoi on a besoin que les choses soient expliquées. C'est un problème majeur qui se pose en entreprise. Nous sommes également obligés de multiplier les actions de communication et en pensant résoudre les problèmes de cette manière, on ne fait que les accentuer. On "Même si les résultats ne sont pas extraordinaires dans bon nombre de structures, les gens travaillent et donnent beaucoup." qu'on ne le pense avec lentreprise. On y perfectionne sa prise de décision, on apprend à mieux organiser le flux d'informations, à mettre en place des stratégies, mais aussi la valeur du travail en équipe, la discipline. Autant de pratiques communes à l'armée et à l'entreprise", poursuit-il. Pour Jean louis Raynaud, directeur de I Edhec Dans le cadre de son programme dirigeant, l'Advanced Management Programme, l'Edhec Executive Education vient de signer un partenariat avec l'armée de l'air afin de creer un nouveau séminaire de "mise sous tension". "L'état-major souhaite s'ouvrir sur le monde civil et nous a tendu la mam pour mettre au point ce seminaire, rapporte Jean-Louis Raynaud, directeur de l'Edhec Advanced Management Programme. De notre côté, nous étions en recherche de difference. L'intérêt pour les participants est que cela offre un large panel de situations similaires à l'entreprise. On retrouve dans le management des hommes des choses assez proches à une échelle suffisamment grande que ce soit en matière de technologies, de tactiques, de stress. Il n'existe pas beaucoup d'autres institutions pour opérer une vraie mise sous tension. On joue plus facilement des simulations dans l'armée". AUGUSTIN2 4860831400501/GJD/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur SEPT 14 Mensuel OJD : 91845 Surface approx. (cm²) : 4739 N° de page : 74,75,76,...,85 1 RUE DES ENTREPRENEURS 93400 SAINT OUEN - 01 40 11 44 44 Page 4/10 QU'EST-CE QU'UN MANAGER IDEAL ? UN LION fonctionne beaucoup par e-mails alors que l'on est souvent bien moins précis par ce biais", s'aperçoit le manager à la sortie de sa formation. EN QUÊTE DE RECONNAISSANCE... En entreprise, il semble que les équipes aient besoin que l'on reconnaisse à leur juste valeur leur implication. "C'est une chose qui manque beaucoup en ce moment. Même si les résultats ne sont pas extraordinaires dans bon nombre de structures, /es gens travaillent et donnent beaucoup, souligne le directeur de l'Édhec AMP. Je pense qu'il est important de définir des rituels de reconnaissance. Cela peut être sous forme de réunions pour féliciter les équipes, de citations dans le journal de l'entreprise, ou en donnant l'accès à certaines réunions AUGUSTIN2 4860831400501/GJD/OTO/2 exceptionnellement par exemple. L'idée est de rendre visible le travail qui est fait". C'est pourquoi Christophe Gauchet indique que l'on a beaucoup à apprendre de l'armée en entreprise. Une expérience qui l'a menée à se poser beaucoup de questions quant à ses pratiques managériales. "Évidemment on ne découvre pas les process qui nous y son t enseignes, mais là, cela m'a fait réfléchir. Ainsi, je vais dès à présent m'appliquer àfaire les choses beaucoup plus simplement et àfaire preuve déplus d'écoute et de bienveillance vis-à-vis de mes collaborateurs. Je compte également avoir une communication beaucoup plus fine et simplifiée". L'objectif ? Parvenir à rapprocher en période difficile. Une stratégie que certains sont parvenus à meltre en place en utilisant leur petite touche personnelle. • Tous droits réservés à l'éditeur Ecoute, charisme, sincérité et honnêteté... telles sont les qualités que doit posséder un manager pour les salariés français si l'on en croît l'enquête My Manager Index, réalisée par Comundi & L'Entreprise. En outre, les principaux points faibles des managers directs des repondants sont l'incapacité a prendre des décisions et à communiquer clairement (35 %), l'absence de reconnaissance (33 %) et le stress génère auprès des équipes (31 %). Pour les salaries français, le manager idéal doit être un lion, qui symbolise la force, la puissance et la combativité. Toutefois, ceux-ci déclarent que le manager reel est en fait un renard, synonyme d'adaptabilite, de flatterie et de ruse ' Sans surprise, lorsque l'on interroge les salariés français sur les mots qui, selon eux, définissent le mieux le bien-être au travail, "reconnaissance" arrive en tête, suivi de "confiance", "autonomie" et "ecoute". Enfin, ils sont presque la totalité (99 %) a estimer que le bien-être au travail permet d'être plus efficace dans leur fonction. UN MAL FRANCAIS Une étude récente* montre que les salariés français se démarquent de leurs voisins européens en termes de reconnaissance et de motivation. En effet, ils restent : - les plus démotives : 38 % contre 29 % en Europe, - les plus mécontents de la reconnaissance, du respect et de la rémunération : 52 % ne sont pas satisfaits de la reconnaissance de leur implication dans leur travail contre 46 % des Européens, 43 % ne sont pas contents du respect avec lequel ils sont considérés (33 % en Europe), et 6l % ne sont pas satisfaits de leur salaire pour 51 % des Européens. Paradoxalement, 75 % des Français estiment consacrer trop de temps à leur travail, soit 5 % de moins que la moyenne européenne. "Source BarometreEdenred - Ipsoi 2014 SEPT 14 Mensuel OJD : 91845 Surface approx. (cm²) : 4739 N° de page : 74,75,76,...,85 1 RUE DES ENTREPRENEURS 93400 SAINT OUEN - 01 40 11 44 44 Page 5/10 'Si on est travailleur, curieux et qu'on a de l'ambition, tout est possible Directeur général de Showroomprive.com (site Internet de ventes privées) depuis quèlques mois, Pingki Houang livre sa vision du management, basée sur la méritocratie et l'implication des équipes. Pingki Houang directeur general cle Showroompriue com "Ce qui compte ce ne sont pas les hauts diplômes mais le degré d'implication." AUGUSTIN2 4860831400501/GJD/OTO/2 Quel type de management pratiquez-vous ? Il a beaucoup évolué sans trop se détourner de la ligne directive qui était celle de Showroomprive.com au démarrage. Il s'agit d'un management pragmatique. Notre entreprise se compose d'une population relativement jeune, avec une moyenne d'âge de 28 ans. Nous sommes aujourd'hui un peu plus de 600 personnes, dont 450 travaillent au siège. Nous sommes dans une entreprise que nous voulons "apprenante" car les choses évoluent très vite aujourd'hui. Nous avons une culture du résultat qui ne s'oppose pas à celle de l'effort. Nous sommes plus dans un esprit d'ouverture car nous recrutons beaucoup de jeunes avec pas ou peu d'expérience. Les possibilités d'évolution sont très fortes, c'est un peu la magie de la croissance. Selon moi, le management passe par les résultats, l'autonomie. C'est essentiel dans l'esprit start up qui est le nôtre. Ce qui compte réellement pour nous ce ne sont pas les hauts diplômes mais le degré d'implication et l'effort qui est fourni. C'est cela qui engendre des résultats. Tous droits réservés à l'éditeur Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les managers au quotidien ? Il s'agit, plus d'une problématique que d'une difficulté à bien encadrer. Comme nous évoluons vite, il faut toujours redéfinir la stratégie de notre entreprise. Pour que tout se passe bien il faut une circulation de l'information et un middle management qui soit bien en phase. Pour cela, nous sommes dans un circuit relativement court dans lequel les fondateurs, le middle management et moi-même, restons très accessibles. Nous organisons des réunions hebdomadaires axées sur les chiffres, les objectifs, et mensuelles pour ce qui est partage d'informations el stratégie. De ce fait, nous essayons de réduire les intermédiaires. Votre secret pour un management efficace ? Opérer un suivi assez serré, plutôt chiffre car ce qui n'est pas chiffrable n'est pas mesurable. Il faut partager les résultats. Il est également important de savoir si vos collaborateurs sont heureux de se lever et de venir au travail chaque matin. Je me suis toujours dit qu'il fallait travailler sur les compétences plutôt que de corriger les erreurs. Un collaborateur qui travaille sur ses compétences sera bien plus épanoui, viendra plus sereinement au travail que si on le stresse en se concentrant sur ses faiblesses. Ainsi, on détecte facilement ceux qui traînent un peu des pieds et cela permet d'évoquer le sujet rapidement. Un bon manager doit être capable de sentir cela et de savoir motiver intellectuellement parlant et aussi par la rémuncralion lorsque les objectifs sont atteints par exemple. Qu'est-ce qui rend votre façon de manager différente ? Le fait que je sois plutôt un autodidacte. Malgré les contraiiiles, il faut se dire que tout est possible à partir du moment où on se fixe un but et que l'on travaille. C'est ma vision des choses en entreprise. C'est une question de contrat entre le collaborateur et l'entreprise. Si on est travailleur, curieux et qu'on a de l'ambition, tout est possible, même aujourd'hui ! Showroomprive.com doit sa réussite à l'implication de ses équipes. Grâce à ce système, tout le monde est gagnant et un partage des richesses est possible ! • SEPT 14 Mensuel OJD : 91845 Surface approx. (cm²) : 4739 N° de page : 74,75,76,...,85 1 RUE DES ENTREPRENEURS 93400 SAINT OUEN - 01 40 11 44 44 Page 6/10 Trouver l'équilibre entrç travail et bonne humeur, Augustin Paluel-Marmont a fondé avec Michel De Rovira, au début des années 2000, la marque Michel et Augustin. Ces deux toques, comme ils se définissent, ont opté pour un management qui leur ressemble, entre goût de l'effort et bonne humeur, comme l'explique Anne-Claire Long, leur directrice des ressources humaines. Anne Claire Long directrice des ressources humaines chez Michel et Augustin Quel management pratiquezvous au quotidien ? Chez Michel et Augustin, nous avons mis en place un management de proximité dans lequel chacun a sa petite équipe et non pas des équipes de trente à "La confrontation favorise l'échange et c'est ainsi que l'on avance." quarante personnes. Nous préférons d'ailleurs le terme "chef de chantier" à celui de manager, souvent utilisé. Nous mêlons étroitement management et projet opérationnel. En outre, l'entreprise valorise beaucoup AUGUSTIN2 4860831400501/GJD/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur l'autonomie, c'est pourquoi elle ne pratique pas le reporting quotidien. Les gens savent ce qu'ils ont à faire et dès le départ, nous recrutons des profils autonomes. Le but est que les salariés apprennent à formuler des réponses avant de se noyer dans un problème. Ça peut parfois être un peu déroutant, surtout pour des personnes qui débutent dans la vie active. Nous sommes une société dans laquelle les choses se disent en face à face, cela nécessite de faire preuve de recul et de ne pas tout prendre pour soi. Nous souhaitons promouvoir l'excellence, nous attendons donc des personnes que nous recrutons un haut niveau d'amélioration. Ici la politique est d'avoir le droit à l'erreur, mais pas à deux fois la Quel est le secret d'un management qui fonctionne ? Selon moi, c'est un management dans lequel on n'est pas là pour dire à la personne ce qu'elle doit faire en permanence. Il faut que le collaborateur déduise de luimême quelles vont être les différentes étapes de son projet. Un peu comme un sportif de haut niveau qui visualise sa course avant le départ. Les managers sont donc là pour aider leurs collaborateurs à se rendre compte des axes à poser en premier afin de choisir eux-mêmes le meilleur moyen d'atteindre leurs objectifs. Qu'est-ce qui est le plus dur à gérer dans ce type de management ? L'autonomie sans aucun doute. Nous avons une belle ambiance, nous promouvons la bonne SEPT 14 Mensuel OJD : 91845 Surface approx. (cm²) : 4739 N° de page : 74,75,76,...,85 1 RUE DES ENTREPRENEURS 93400 SAINT OUEN - 01 40 11 44 44 Page 7/10 En 2014 pour la 5P annee consécutive, Google a ete elue meilleure entreprise dans laquelle travailler par le magazine Fortune Tres axée sur le bien-être de ses salaries et relativement elitiste, la firme continue de faire rêver dans le monde entier. Le projet Oxygen par exemple, articule autour d'une enquête annuelle baptisée Googlegeist vise à analyser les apports de ses cadres a l'organisation (10 000 interviewes sur plus de 100 variables) et notamment les plus performants Cette enquête a permis de bousculer quèlques croyances internes comme celle de penser que les competences techniques étaient les seuls atouts d'un employé reconnu. Sur son portail dedie au recrutement, l'entreprise indique "En matiere d'avantages, nous avons tout humeur . Le risque est évidemment qu'un encadrant ne parvienne pas à bien doser ce côté détendu de l'effort qu'il faut fournir au quotidien. Ce n'est pas si simple et nous ne sommes peut-être pas suffisamment pédagogues au sujet de l'autonomie. Il faudrait pouvoir donner des clés en matière d'organisation. Je pense également qu'il faut féliciter davantage, donner plus de reconnaissance Maîs c'est partout pareil, on parle plus souvent d'une eireur que d'une réussite. En quoi le management de Michel et Augustin se démarque-t-il ? Tout d'abord car il s'agit d'un management de l'oral. L'idée c'est d'aller voir directement une personne pour lui dire quelque chose AUGUSTIN2 4860831400501/GJD/OTO/2 œ Que vous pouvez attendre d une grande entreprise • assurance-maladie, pension de retraite etc Toutefois, nous proposons bien plus que ces prestations de base. Les avantages que nous vous offrons font paitie de notie identité Ils sont conçus pour prendre soin de vous d'une façon globale et veiller a votre sante aussi bien physique, qu'émotionnelle, financiere ou sociale" Un modele qui a su innover pour Bernard Girard, docteur en philosophie, comme il l'indique dans son ouvrage Une revolution du management, le modele Google "Son management a innove simultanément dans plusieurs domaines celui des ressources humaines, celui de la production, celui de la relation clientele enfin celui de la conduite cles operations industrielles (...) Google est au lieu de le faire par e-mail. La confrontation favorise l'échange et c'est ainsi que l'on avance. C est pourtant quelque chose de très rarement pratique dans les entreprises qui vont au-delà de trente salariés. Che? nous, la culture de l'oral fait vraiment partie du quotidien. J'ai personnellement fait l'eireui une fois, car je travaillais depuis mon domicile, d'envoyer un e-mail à Augustin. Il a rétorqué qu'il détestait les e-mails et effectivement, quand j'ai décroché le téléphone pour le contacter de vive voix, nous sommes allés beaucoup plus vite et tout était clair. Malheureusement aujourd'hui nous avons tendance à nous réfugier dans l'écrit, par manque de courage la plupart du temps. Ici, nous sommes très directs, très francs. Nous allons donc Tous droits réservés à l'éditeur aujourd'hui /'entreprise qui reinvente nos methodes de management, nos façons de travailler, de gouverner les organisations et de diriger les hommes Elle le fait dans un contexte tres particulier, celui de l'Internet, de cette economie de l'intelligence distribuee, nee au début des annees 1990 du côte de la Silicon Valley Ce qui lui donne a l'occasion une allure festive que n'ont jamais eue ses prédécesseurs Maîs, ce n'est pas pai ce qu ils offrent des massages, des p/scmes, des terrains de volley ball et des déjeuners gratuits a leurs collaborateurs que Lai ry Page et Sergey Brin, les fondateurs de Google, sont moins sérieux qu'Henry Ford ou Tanchi Ohno, le createur du systeme de production de Toyota'. J "Ici la politique est d'avoir le droit à l'erreur, mais pas à deux fois la même !" vous dire quand vous vous trompez, même si ça ne fait jamais plaisir. D'un autre côté, chacun a ici le droit d'avoir des idées, à tous les niveaux de l'entreprise. S'il s'avère que cette idée est bonne, ce sera alors à vous de la réaliser. Nous sommes conscients que notre culture d'entreprise n'est pas faite pour tout le monde et que certains peuvent être déroutés et frustrés. • SEPT 14 Mensuel OJD : 91845 Surface approx. (cm²) : 4739 N° de page : 74,75,76,...,85 1 RUE DES ENTREPRENEURS 93400 SAINT OUEN - 01 40 11 44 44 Page 8/10 "Cette société est autant la leur que la mienne car ils y contribuent tous" Fondateur et dirigeant de la société de voyage sur-mesure en ligne Marco Vasco, Geoffroy de Becdelièvre mise avant tout sur la passion et l'enthousiasme de ses collaborateurs. Lin management de proximité dans lequel le salaire ne suffit pas uniquement à motiver. Geoffroy de Becdelièvre fondateur et dirigeant de Marco Vasco 'essaie de responsabiliser mes collaborateurs au maximum, de délé| guer une grosse partie du travail. De toute façon, je n'ai pas vraiment le choix" lance Geoffroy de Becdelièvre, fondateur et dirigeant de Marco Vasco. Cette entreprise, spécialisée dans le voyage sur-mesure en ligne, souhaite faire évoluer ses salariés dans un environnement stimulant, en veillant tout particulièrement à l'accueil de chacun. "J BIEN COMMUNIQUER POUR NE PAS VEXER Chaque année, Marco Vasco recrute une cinquantaine de personnes, le but étant de les faire monter en compétences au maximum. "Les gens qui ont du potentiel évoluent rapidement au sein de l'entreprise, pointe Geoffrey de Becdelièvre. Notre management est super participatif voire collaboratif au quotidien. Aujourd'hui, cette société AUGUSTIN2 4860831400501/GJD/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur "On ne reconnaît jamais assez le travail des collaborateurs car le salaire ne suffit pas à motiver." est autant la leur que la mienne car ils y contribuent tous à leur niveau". Avec le développement qu'a connu son entreprise, le fondateur a dû apprendre à déléguer et à s'appuyer sur un middle management qu'il a voulu autonome. S'il souhaite faire évoluer ses collaborateurs au maximum en pratiquant la promotion en interne, il a également dû faire appel à des compétences extérieures qu'il ne possédait pas dans ses effectifs. "Il faut être vigilant lorsque vous recrutez une personne qui va directement siéger au comité stratégique, ou encore à l'intégration des profils seniors par rapport à ceux qui sont là depuis le début par exemple. C'est primordial de bien communiquer là-dessus pour que chacun comprenne votre démarche et ne s'en sente pas exclu". S'il reconnaît qu'un management collaboratif est beaucoup plus simple à mettre en place dans une entreprise de 10 salariés qu'au sein d'une structure qui en compte 250, le fondateur de Marco Vasco se veut pourtant à l'écoute de chacun. MOTIVATION COMME MAÎTRE MOT "J'aime motiver les gens et les tirer vers le liant sur un projet commun. C'est plus du leadership par rapport à une vision que du management à proprement parler, précise Geoffroy de Becdelièvre. // faut savoir où l'on va et comment. Je pense qu'on ne reconnaît jamais assez le travail des collaborateurs car le salaire ne suffît pas à motiver, ll faut faire des points réguliers avec les équipes. Nous sommes souvent capables de dire quand ça va mal, c'est moins évident quand cela se passe bien". Un mal particulièrement français selon lui. C'est pourquoi l'écoute est à son sens une vertu très importante. "Il faut être disponible, à l'écoute, exigeant. Ce qui motive les gens, c'est que tout cela vienne autant du bas que du haut de l'entreprise". • SEPT 14 Mensuel OJD : 91845 Surface approx. (cm²) : 4739 N° de page : 74,75,76,...,85 1 RUE DES ENTREPRENEURS 93400 SAINT OUEN - 01 40 11 44 44 Page 9/10 L'humain comme point de départ ? CSR Formation a récemment publié une expertise sur le management humain. Lin moyen de pallier la démotivation des équipes ou la mauvaise ambiance au travail, selon l'organisme. Le point avec Vincent Dicecca, consultantformateur et expert en management chez CSR Formation. Vincent Dicecca consultant formateur et expert en management chez CSF Formation CSP Formation vient de publier une expertise intitulée "Le management humain, levier de performance pour l'entreprise". En quoi consiste ce type d'encadrement ? Tout l'enjeu pour un manager est d'articuler le plus harmonieusement possible la dimension "II faut faire le deuil de la 'toute maîtrise', du 'tout contrôle'". stratégique, la dimension opérationnelle et l'élément humain. Il faut trouver comment mobiliser les acteurs au sein des organisations. Un manager jongle donc avec ces trois éléments mais très AUGUSTIN2 4860831400501/GJD/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur souvent, on fixe la stratégie, on la structure et on finit par se demander comment faire entrer l'humain dans cette configuration. Or, les trois éléments ne se séquencent pas comme ça. Les choses ne sont pas faites dans le bon ordre. L'humain peut être proposant et doit être pris d'entrée de jeu en compte dans la mise en place d'une stratégie. C'est de cette manière que les entreprises peuvent réussir. En quoi opter pour un management humain peut-il être vecteur de performance ? Il y a deux familles de levier de performance. Le premier est formel et passe par les processus, l'organisation, les moyens techniques .. Le second, dit informel, tourne autour de la valeur, de la vision, de la culture d'entreprise, de l'émotion. Le risque est de ne pas suffisamment tenir compte de ce second volet. C'est ainsi qu'arrivé le grain de sable dans le rouage. C'est pourtant cette partie qui permet de créer de l'engagement chez les collaborateurs, au lieu de contraindre. Ce n'est pas en tirant sur une plante verte qu'elle poussera plus vite ! Il ne faut pas travailler directement sur elle mais sur son environnement pour que cela fonctionne. Le rôle du management est similaire. L'encadrant doit donner du sens, responsabiliser via un management collaboratif, faire confiance à ses équipes. Il faut apprendre à laisser le droit à l'erreur. Tout cela suppose que le manager ait fait un travail sur lui-même en amont, afin d'être capable d'aller chercher chez l'autre tout son potentiel, de faire émerger du sens. Pour cela SEPT 14 Mensuel OJD : 91845 Surface approx. (cm²) : 4739 N° de page : 74,75,76,...,85 1 RUE DES ENTREPRENEURS 93400 SAINT OUEN - 01 40 11 44 44 Page 10/10 Steve Jobs, que l'on ne presente plus, était répute pour son exigence et son manque d'empathie envers ses équipes. Néanmoins, il a réussi à fédérer. "Tandis que la délegation Apple faisait le tour des sociétes nippones susceptibles de construire leur lecteur, lejeune patron se comporta de façon grossière - du Jobs pur jus ll se présentait en jean et baskets devant des chefs d'entreprises tirés à quatre épingles. Quand les Japonais lui offraient des petits cadeaux de bienvenue, comme le veut la coutume, il les laissait sur place, et ne leur rendait jamais la politesse, arrivant toujours les mains vides, ll regardait d'un air il doit faire la nuance entre les contraintes qu'il a et sa zone d'autonomie. Il faut qu'il s'accorde le droit de ne pas tout savoir en passant par le principe dc la delégation, en nuançant la notion de contrôle, en reconnaissant la prise de risque intelligente même lorsqu'elle n'aboutit pas. C'est pourquoi il faut multiplier les actions de feedback et ne pas négliger le temps que l'on doit prendre pour cela. D'après vous, quel est le secret d'un bon management ? Un bon manager ! Il s'agit de l'articulation harmonieuse entre stratégie, opérationnel et humain. Un bon manager cst une personne qui a conscience de la réelle dépendance dans laquelle elle se trouve vis-à-vis de ses équipes. Cela passe par un deuil AUGUSTIN2 4860831400501/GJD/OTO/2 méprisant les ingénieurs, alignés en rang d'oignons, qui s'inclinaient sur son passage, impatients de montrer leur travail. Jobs détestait leurs produits et leur obséquiosité. t'est pour ça que vous me faites déplacer ?', lâcha-t-il lors d'une visite dans une usine. t'est de la merde ' Le premier bricoleur venu ferait mieux i' La plupart des développeurs japonais étaient horrifies, maîs certains avaient le sourire aux lèvres -, ils avaient eu vent des coups de colère de Jobs et maintenant ils y assistaient en du ect", relate Walter Isaacson dans son ouvrage Stevejobs, consacre au co-fondateur de la célèbre marque a la pomme Dans son de la "toute maîtrise'', du "tout contrôle", de l'indépendance et de la solitude. Ce n'est pas nouveau, ce sont des choses que l'on sait, que l'on répète beaucoup, mais dans les faits, on voit peu ces pratiques en entreprise, y compris chez celles qui en icconnaissent les bienfaits. Cela est dû au fait que pendant des années, un management individuel a été pratique, axé uniquement sur un levier de performance formel. On parle souvent de la génération v et de son approche différente du management et de l'entreprise en général, va-t-elle opter pour replacer l'humain au centre ? Il est vrai que les nouvelles générations ont de nouvelles façons Tous droits réservés à l'éditeur introduction, l'auteur explique d'ailleurs "Steve Jobs n'a pas eté un patron modele, ni un être humain irréprochable -, il était trop rugueux pour être l'exemple à suivre. Hanté par ses démons, il pouvait semer colere et désespoir autour de lui. Maîs sa personnalité, sa passion et ses produits sont intimement liés, à l'image des ordinateurs Apple qui demeurent indissociables de leurs logiciels L'ensemble forme un tout cohérent. Son histoire est, a la fois, instructive et une mise en garde -, on apprend de gl andes leçons sul l'innovation, la relation à autrui, le pouvoir et les valeurs humaines " "Ce n'est pas en tirant sur une plante verte qu'elle poussera plus vite !" de faire et aspirent notamment à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Mais il ne faut pas oublier que la culture d'entreprise est quelque chose de très fort qu'on ne balaie pas si facilement. Ils sont plus dans le collaboratif lorsqu'ils arrivent, mais ils peuvent vite se perdre si la culture d'entreprise ne va pas dans cc sens. En outre, le pouvoir peut aussi vite faire changer la perception que l'on a des choses. Il faut pouvoir être serein avec tout cela. •