V10

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V10
Essai V10
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HARTGE H50 VS VIPER
En début d'année, j'ai pris une résolution : toute Hartge franchissant
les portes de l'atelier de Beckingen nantie d'un V10 sera implacablement
opposée, dans les colonnes d'Option, à une Dodge Viper. Une sorte de
modjo depuis l'essai, début 2006, d'une Dodge Viper et d'une berline
Série3 V10... sur la neige. Pour la peine c'est dans la Sarthe, pendant
trois jours, que se tiendra la rencontre. Mais c'est écrit dessus : défense
de cogner... Texte : Frédéric Lardenois - Photos : Louis Leduc
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Essai V10
4 PI
ONS
ST
Jules, agriculteur sarthois, prêt à échanger son John Deere...
Les vipères,
ça mord et ça fait
mal, y compris
sur la doublure
insonorisante
du capot ! Les
culasses rouges
sont la seule
fantaisie du bloc.
Le reste, c'est
100 % pur brute.
V10 8.3
R
LIT ES
Gigantesque,
le capot sert de
tête chercheuse
quand la chaussée
se déforme. Ultra
précise, la direction
se manie au micron
près... et l'arrière
suit docilement !
Pensez pas qu'on
arriverait à tracter mon
araire, avec c'te engin ?
REVUE DE
détails
La rampe de manos
placée sur le tableau
de bord quasi vertical
est un régal pour les
fans. Mais pour les
étudier, il faut quitter
la route des yeux... un
risque à ne pas courir !
Difficile d'échapper
aux sigles Viper épars.
Sellerie, séparation de
coffre, ailes, poupe...
Pour démarrer, le
rituel reste jubilatoire. Levier de boîte au
point mort, débrayage
à fond, contact et
pression sur le bouton
rouge. Ready ? Ignition !
LA LÉGENDE EST LANCÉE : DODGE VIPER
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Voilà tout juste quinze ans que le serpent attise les
passions et nourrit les rêves des passionnés de
monstres mécaniques. La première Viper, alors vendue
sous le sigle Chrysler, date en effet de 1992 ! Option s'en
était emparée sitôt débarquée sur le Vieux Continent et
n'a depuis jamais cessé de la suivre. Déjà dotée d'un V10
de 8 litres de cylindrée... à arbre à cames central, elle se
contentait, selon les marchés, de 370 à 450 ch, soit une
puissance au litre dérisoire ! Par contre, question couple,
impossible de lui opposer la moindre concurrence. Idem
côté bestialité, avec une sonorité de camion (logique,
son bloc est issu d'un utilitaire) et des pneus de 17"
souffrant le martyr à chaque accélération. Les retouches
de 1996, à l'occasion de la sortie du coupé GTS, rendaient
l'ensemble un poil plus accessible. Plus puissante, plus
"facile", plus confortable et surtout incroyablement
efficace, la version actuelle attire autant qu'elle effraie.
Elle freine, elle pousse... mais vous épuise en 200 km !
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Essai V10
DUALIT
É
Impossible, pour un néophyte
comme un œil expert, de
remarquer que ce coupé Série 3
dissimule un tempérament de feu.
Seules les jantes et les sorties
d'échappement donnent l'alerte.
AU-DELÀ du réel...
Je n'avais même
pas appuyé sur le
p'tit bouton Power
6 douaniers agglutinés autour
comme des enfants fondant sur un
marchant de glaces) justifie à lui
seul mon petit mensonge. Plus de
1 000 ch et 20 cylindres au milieu
de la Sarthe, ça cause ! L'idée est
simple : parcourir, en quelques
jours, 2 000 km dans la Hartge,
enfin mise au point, et suivre
avec le seul engin qui puisse lui
tenir tête question aura. Voilà sept
heures que j'ai pris possession
de la H50... et presqu'autant
que je prends un pied format
clownesque. Inutile de chercher à
l'apprivoiser, ce coupé ne présente
aucune contre-indication. Dans
l'habitacle bardé de carbone, seul
le petit pommeau de boîte SMG7 et
l'absence de pédale d'embrayage
étonnent. Les compteurs étant
ceux du combiné Série 3 d'origine,
le rappel de rapport engagé a été
déporté dans un élément digital
placé sur la casquette de planche
bord. Pied sur le frein, palette
ramenée vers soi et c'est parti,
vous êtes en première. Oublions
d'emblée le mode tout auto :
comme sur la M5, il est incapable
de passer les vitesses sans heurt...
GÉNIALE, STRICTO SENSU
Par défaut, la voiture démarre en
mode paisible. Ce qui, en langage
Hartge, signifie 400 ch et des lois
de passage de boîte "lentes". Déjà
suffisant pour encaisser de jolies
accélérations ! Et la configuration
idéale pour constater que la H50
est un vélo. La direction est à peine
allourdie par le V10 et les jantes de
20 pouces, le confort réel à moins
que la chaussée ne soit sévèrement
dégradée et la sonorité, jusqu'aux
mi-régimes, moins virulente que
sur la M3, pour ne citer qu'elle.
Intouchable en ergonomie, une
BMW Série 3 est un régal au
quotidien : sièges bien dessinés,
commandes tombant parfaitement
sous la main, champ de vision
large. Bloc à température, autoroute
sans limite aidant, j'y vais d'une
généreuse pression sur la pédale
de droite. Le bloc donne de la voix et
s'engage dans les hautes sphères
du compte-tours, rageur, mais
comme retenu par les bretelles.
Et pour cause ! Pas de trafic, un
bitume décent, j'appuie sur Power
et pianote sur le curseur au pied du
pommeau. 550 ch avec passages
éclair s'offrent à moi. Gaz... douleur !
Dément. Les Conti souffrent mais
le châssis digère. Pas de plongée,
pas de roulis, la H50 me catapulte.
Les pichenettes sur les palettes
(les mêmes que dans une Série3
BVA) sont les seuls moments de
répit. Le dos est plaqué sur le cuir,
la tête oscille tel un métronome,
rythmée par les montées en
régime. Le V10 hurle, tempête,
vocifère, s'époumone comme
un condamné au bûcher. Depuis
l'arrêt, vous tirez jusqu'à 8 000 tr,
un, deux, trois, quatre, cinq... moins
de 20 s plus tard les 250 km/h
sont oubliés ! Et sur petite route,
à allure modérée car française,
même pêche miraculeuse : le
comportement est à la hauteur du
potentiel mécanique. Une courbe
serrée, un vif coup de volant, le train
arrière se cale et enroule sur un
rail. Un gros freinage, les 8 pistons
tenaillent les disques perforés, le
train avant se place au transfert
et zou ! roulez jeunesse... Au-delà
s'ouvre un monde que trois jours
ne nous auront permis d'explorer.
Celui des pilotes qui coupent l'ESP,
conduisent à l'instinct plus qu'au
cerveau et sauront, seuls, récupérer
une Hartge passant très, trop vite
en virage. Des pilotes qui seuls,
aussi, tireront la quintessence de
la Viper. Brutale, super agile pour
son gabarit, décalée, anachronique,
bestiale, attachante... mais moins
facile que l'Allemande. 75 heures
plus tard, entre Luxembourg et
Merzig, nous accrocherons 329
chrono stabilisés, sans la moindre
sensation d'effort. Hartge annonçait
335. Allez, promis : je reviendrai !
MISSIL
E!
V
ous savez quoi ? J'ai menti.
Et pas qu'à vous, ce qui,
soit dit en passant, aurait
pu rester sous silence sans que
cela vous fasse sourciller, mais à
moi. Les semaines passent, les
bornes s'accumulent, les pages
EN CHIFFRES : H50 V10
d'Option aussi... et j'en oublie ce
Moteur : V10, 5.0 L.
que je m'intime l'ordre d'imprimer
Puissance : 550 ch
ad vitam ae ternam. En substance,
à 7 750 tr/min
Couple : 53 mkg de
j'ai repris après le bouclage du
6 100 tr/min
dernier numéro un exemplaire
Roues : Hartge 20",
du 159, paru au printemps 2006.
pneus Conti SP3
Prévoyant d'essayer, dans les jours
245/30 et 295/25
Performances :
suivants, une version validée de la
0 à 100 km/h : 4,5 s
H50 V10 de notre copain Herbert
1 000 m DA : 22,5 s
Hartge, je trouvais judicieux de me
V-max : 329 km/h
replonger dans le récit de celle qui,
Prix : 163 003 €
à l'époque, possédait
encore quatre portes et
une peinture bicolore.
Je parcoure le texte,
peste a posteriori sur
la météo d'alors et
découvre, horrifié, ma
Louis, photographe, qui devrait le rester...
conclusion, que je vous
retranscris ici pêlemêle : "nous reviendrons finir cet
essai, sur sol sec (...) mais pour
sûr, je n'irai pas en Viper". Pas en
Viper ?! Malin comme réflexion !
Pour la petite histoire, effectuer
les 424 km séparant Beckingen
du bureau, sous une tempête
de neige, m'avait demandé huit
heures. Un vrai calvaire, aussi
ulcérant qu'épuisant. Envers et
contre tout, je le répète : j'ai menti.
Parce que nous sommes le 2 août
EN CHIFFRES : VIPER
Moteur : V10 8.3 L.
2007, que je suis arrêté sur l'aire
Puissance : 500 ch
de Brou-Frazé sur l'A11, que j'y fais
à 5 600 tr/min
le plein (pour la deuxième fois...)
Couple : 72 mkg
du Coupé H50 V10 que je suis allé
à 4 200 tr/min
Roues : jantes 18 et
chercher aux aurores outre-Rhin et
19", pneus Michelin
qu'après lui, je vais devoir nourrir
en 275/35 et 345/30.
une Viper. Eh oui... Mais celle-ci
Performances :
est noire, ma copine "Sibérie
0 à 100 : 4,8 s
1 000 m DA : 22,6 s
Replica" était rouge ! Du coup, il
V-max : 294 km/h
fait un temps somptueux, cas rare
Prix : 110 000 €
pour un été 2007 remarquable
par sa médiocrité. Et le tableau
roulant qui s'offre à moi (ainsi
qu'aux 25 touristes, 3 membres
54
du personnel de la station et
55
OUCE
0P
S
2
Essai V10
Les jantes 20 pouces passent au millimètre sous les arches. Ces Classic 2, dont les branches
reprennent, stylisé, le dessin de la calandre à double haricot, cachent des étriers maousse à huit pistons.
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La Viper occupe la totalité de la largeur d'une départementale. Gare lors des croisements avec les tracteurs !
On a beau dire, un
V10, c'est plus sympa
sans 10 cm de neige
Votre serviteur, bien content de bosser un 2 août...
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Essai V10
V10 5 L
REVUE DE
détails
ES
ITR
Après un an de
développement acharné,
la H50 est une furie
qui se cramponne à la
route. Châssis, freinage,
transmission, moteur...
tout y est optimisé.
HARTGE OU L'ART D'ACCOMMODER LES BMW
Voilà plus de vingt ans que les équipes d'Option usent leurs
semelles à arpenter la route de Beckingen. Sur place, Herbert
Hartge y perpétue la tradition trop souvent oubliée des
conversions de gros calibre. Après avoir, pendant des années,
majoré la cylindrée des moteurs BMW d'origine (je me souviens
avec émoi du fameux 3.5 litres sur base M3 3 litres E36, le
meilleur six en ligne du genre), le préparateur s'est lancé
dans la greffe de haute voltige. V8 dans le roadster Z3 puis la
Série 3 E46, six cylindres de M3 dans la Compact, V10 dans
les E90. La berline de l'an passé n'a jamais été aboutie et c'est
tant mieux : le Coupé correspond mieux à la philosophie de
la maison. Electronique sans défaut, transmission au point,
châssis convaincant et docilité surprenante à ce niveau de
performances... la H50 est une Hartge, une vraie, comme jadis !
La H50 est un vrai
missile... on élargit la
route, s'il vous plaît ?
560 C
H
Deux pédales en
alu qui méritent toute
votre attention. Celle
de gauche possède la
lourde tâche de contenir les excès de celle
de droite. Good luck !
L'habitacle fait la
part belle au carbone.
Tunnel central, tableau
de bord, volant... il y en
a presque partout.
Le frein à main micuir mi-alu fait partie
des créations les plus
récentes du catalogue.
58
Un pommeau M6 ?
En 2006, nous n'avions
pas pu passer la 4 !
ème
5
Joe, passé de la Viper à la Hartge, sans trop de regrets !
CH !
50
L'énorme V10 repris des
M5 et M6 passe tout juste
sous le capot plongeant du
coupé. Implanté très bas,
il ne justifie aucun bossage
disgracieux, à la différence
du V8 de la nouvelle M3 !
59
500 C
Essai V10
ALTERNATIVES
H
V10
Rares sont les
constructeurs à s'être
N'attendez
aucun éclat
de joie lors du
démarrage du
bloc. Au ralenti,
le V10 sait
la mettre en
sourdine. Après
5 500 tr, c'est un
autre monde !
Lors de nos multiples
arrêts à Reims, Paris ou
Cogners, charmant village
fleuri de la Sarthe, les
commentaires sont allés
bon train. La Viper attire
d'abord les regards, puis
la plaque bleue renseigne
les curieux : Hartge est
bien déclaré constructeur !
lancé dans le V10. Les
Allemands tiennent la
pôle, suivis par l'Italie
(mais la partie annexée
par l'Allemagne !)
Chez Audi, le V10 5.2
est monté sur les S6
(435 ch) et S8 (450 ch). La
future RS6 ose les deux
turbos pour 580 broncos.
Initiateur de tendance,
BMW adopte le V10 5.0
pour les M5/M6, à 507 ch.
3
Gênes Audi obligent,
la Lamborghini Gallardo
offre V10 5.2 de 515 ch.
KM/H
30
PREPARATIONS
Joli comme
tout, le rétro
profilé est en
carbone. De
quoi aller de
pair avec les
retouches du
cockpit et se
noyer, de profil,
dans la découpe
des vitres...
60
Enorme avantage du Coupé
face à toute autre bête de pareille
puissance : il accueille quatre
personnes et leurs bagages !
Ça vous gêne
si on reste un
peu avec vous
pour regarder ?
Hervé et son fils de 6 ans, Enzo, sidérés...
Puissantes proches,
masses équivalentes,
propulsion... tout
rapproche la Viper de la
H50 et pourtant, elle n'ont
rien de commun volants
en main. L'une martèle,
l'autre hurle sa rage !
V10
Chez les préparateurs
le V10 sonne comme une
opportunité de délivrer
des puissances délirantes.
Les bases, vous vous
doutez, sont celles
indiquées plus haut !
Peu de temps
après Francfort, BF
Performance a dévoilé la
GT540, bébé Murciélago
aux ailes en élytres !
Impossible de passer à
côté de BMW... Hamann,
Schnitzer, GPower,
Currency et sa folle M5
biturbo abordent le V10.
MTM ose le 21" sur la
S8, sans toucher au V10.
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