C`est le magazine de l`agence Trendis. Chercheurs de résonnances
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C`est le magazine de l`agence Trendis. Chercheurs de résonnances
Monstro #1 octobre 2013 C’est le magazine de l’agence Trendis. Chercheurs de résonnances pour nos clients, nous voulons ici montrer et faire connaître (monstro en latin) notre point de vue autour d’un thème culturel dans l’air du temps. Pour ce premier numéro nous avons eu envie d’explorer le mythe de la Parisienne, de partir à la recherche de cette icône intemporelle que personne ne connaît mais que tout le monde a croisé et que certains comme Baudelaire n’ont jamais pu oublier. Une Parisienne multiple et sans cesse réinventée au gré des artistes et des modes, une Parisienne fille d’Arletty et de Catherine Deneuve (c’est dans l’air du temps), une enfant du faubourg et de Passy qui n’hésite pas à chausser ses Louboutin pour aller au marché. La Parisienne n’est pas qu’un rêve de créateur, elle est aussi un « mode de vie », une culture à part entière dans lesquels se reconnaissent toutes celles qui ont un jour rêvé de liberté et de romantisme. Pour ce numéro 1 carte blanche est donnée au graphiste Joël Guenoun et à la photographe Letizia Felici pour faire résonner leurs univers personnels avec celui de la Parisienne. – Laurence Benaim Directrice de la publication Natalia Bredin Rédaction Natalia Bredin François Dagneau Jacquey Contributeurs Letizia Felici Joël Guenoun Direction artistique Aymeric Dutheil Impression IDM Monstro est composé en Univers et Berthold Akzidenz Grotesk 1 Copyright © 2013 - Trendis Tous droits réservés, reproduction interdite Trendis 7 rue Eugène Millon 75015 Paris Tel. 01 45 31 19 42 www.trendis-paris.com – Colette (1934) au sujet d’Arletty Le paradoxe de la Parisienne Arletty dans Hôtel du Nord EMMA DE CAUNES LIO De la théorie de la gravitation des Parisiennes « [...] C'est une " facette " de son style, ce côté sainte-nitouche. Il s'exprime dans la perversité sans outrance et sans fausse note d'une robe noire à parements de piqué blanc, qui ne vient pas s'écraser sur le corps, mais le fait jouer à l'immoralité bourgeoise avec une ardeur distante [...] » « Cette lavallière un peu gouape, fait de nous ce qu’elle veut. Rien n’est plus dangereux que son regard chaviré et sa séduction directe » MATHILDE SEIGNER MAÏWENN ARLETTY AUDREY TAUTOU ALEXANDRA SUBLET INÈS DE LA FRESSANGE CLÉMENCE POESY EMMANUELLE SEIGNER CLAIRE CHAZAL CATHERINE DENEUVE VALÉRIE TRIERWEILER LÉA SEYDOUX FLEUR PELLERIN MARINA VACTH © Rue des Archives À propos du personnage de Catherine Deneuve dans Belle de jour de Luis Buñuel : Est-il possible de dater la naissance de la Parisienne, de savoir à quel moment l’expression ne désigne plus simplement… une parisienne ? Muse pour les uns, objet d’études pour d’autres, la Parisienne n’en finit pas d’intriguer et de séduire par son charme et son esprit. Pour les historiens c’est une construction par touches successives qui permet progressivement la conquête puis l’affirmation d’un esprit et d’un style entre les XVIIe et XIX e siècles. L’histoire, d’abord d’une appropriation, celle d’une élite parisienne sur Versailles et la cour et ensuite l’histoire d’une diffusion beaucoup plus démocratique comme un marqueur de l’évolution sociale et culturelle française. Un colloque universitaire lui sera même consacré en janvier 2014 à Paris et Angers « La Parisienne du Second empire aux Années folles ». Ce qui a intéressé Monstro, c’est l’incroyable potentiel d’évocations culturelles qu’il est possible d’associer à cette figure mythique à travers les époques, les lieux et les personnages emblématiques. C’est à partir du XVIIe siècle que les premières Parisiennes gagnent progressivement leur place et affirment un art de vivre reconnu par leurs contemporains. Elles sont très urbaines et déjà très parisiennes, viennent de l’aristocratie mais aussi d’une élite bourgeoise. Elles habitent le Marais, se moquent des provinciales, adorent le théâtre, les galeries de la place Royale (des Vosges). Elles sont proches de la cour mais préfèrent une certaine liberté, elles ont du charme, beaucoup, et multiplient les conquêtes parmi les élégants, elles tiennent salon avec les beaux esprits du temps. Si la mode vient encore de Versailles, elle se diffuse parmi les dames de Paris au grand désarroi des dames de la cour concurrencées par ces Parisiennes aussi sur le terrain des bonnes manières : le ton, l’aisance, l’attitude et la promenade : l’endroit où il faut être, sur le Cours de la Reine par exemple. Peu avant la Révolution, Louis Sébastien Mercier, auteur du célèbre Tableau de Paris, présente ainsi les Parisiennes « Les femmes à Paris, accoutumées à se répandre dans tous les lieux publics, à se mêler avec les hommes ont leur fierté, leur audace et presque leur démarche ». C’est au cours du XVIIIe que la silhouette de la Parisienne devient synonyme d’élégance, le miroir qui prend place dans les intérieurs parisiens lui permet de se voir avant d’être vue et cela change tout. Pour Mercier, la Parisienne est toujours jeune et pour Marivaux : « Si l’habit magnifique donne de l’éclat, c’est le négligé qui la fait touchante ». Indépendance d’esprit, silhouette, liberté de ton, léger négligé, séduction et insouciance calculée, les codes de la Parisienne sont en place, elle ne les quittera plus. Certaines parisiennes deviennent emblématiques : Ninon de Lenclos au XVIIe, Madame de Pompadour au XVIIIe…au début du XIXe Mme Récamier. Le XIXe, c’est le triomphe de la ville et celui de la Parisienne, elle domine la mode, elle donne le ton, se sert de son charme et de son intelligence, on l’admire dans toute l’Europe. Cette nouvelle Parisienne doit autant sa célébrité aux grandes bourgeoises du Second Empire qu’aux actrices et femmes du demimonde qui incarnent davantage la liberté et une certaine vie de bohème. La sublime exposition « l’Impressionnisme et la mode » à Orsay l’a aussi présentée comme un produit de l’art et de la mode. Ainsi avec La Parisienne en 1875, Manet traduit parfaitement cette convergence entre élégance, mode et Parisienne. Une mode qui se transforme avec les premières maisons de couture et qui se diffuse par les premiers grands magasins et à travers les revues accessibles à des femmes de plus en plus nombreuses. La Parisienne commence à se décliner au pluriel mais de l’escalier de l’Opéra au Moulin-Rouge, c’est la même allure, le même « petit-je-ne-sais-quoi » qui rend son image unique. L’image de la Parisienne c’est aussi celle de la séduction, des rencontres : elle marche avec assurance, la silhouette cambrée et portant les accessoires qui font tout ce charme calculé. Elle aime sortir et se doit de le faire pour être vraiment Parisienne: des spectacles de l’opéra au théâtre puis au music-hall, des bals les plus élitistes à ceux de Montmartre, elle doit voir et être vue, elle existe par le regard des autres. Icône de la Belle époque, la Parisienne est définitivement un archétype bien établi d’élégance, de séduction, d’allure et d’esprit. © Wikicommons / Rue des Archives La Parisienne de Sir Arthur John Evans L’une des plus célèbres parisiennes est crétoise, elle a vécu il y a 3500 ans et a été baptisée ainsi par un riche et fantasque archéologue anglais membre de la Royal Society. Sir Arthur John Evans est séduit par ce fragment de fresque d’une jeune femme qu’il découvre dans le palais de Cnossos en 1900. Le raffinement, la séduction très maitrisée, la sensualité affirmée, le visage fardé, charmeur au regard intense, la coiffure apprêtée aux mèches un peu rebelles donnent une image d’élégance désinvolte, de modernité et de liberté… Arthur John Evans n’hésite pas, c’est la Parisienne. La Parisienne qu’il avait, peut-être, croisée dans les rues de Paris marchant avec assurance vers l’Opéra ou le Café anglais, à moins qu’il ne l’ait rencontrée dans un théâtre des boulevards vers la Madeleine ou sortant de chez Worth… Cet hommage magnifique, né d’une rencontre entre un anglais amoureux et une princesse crétoise de quelques milliers d’années, montre le rayonnement exceptionnel qu’exerce la Parisienne sur la société de son temps. Vers 1900, son image envoûte, elle est devenue cette véritable icône de la séduction et du charme. Depuis, son style et son esprit fascinent; son pouvoir d’évocation ne cesse de se réinventer au gré du temps et des modes à travers un « je ne sais quoi » si difficile à définir et pourtant si reconnaissable. Elle fait partie du « soft power » français et son image imprègne la brand culture de plusieurs marques. Comme un clin d’œil à Sir Arthur, c’est une anglaise, Kate Moss qui est devenue Parisienne pour le parfum Yves Saint Laurent. Une certaine idée de la Parisienne Parisienne… mais depuis quand ? A la manière de la loi de l’attraction universelle, nos parisiennes gravitent autour de deux astres rayonnants que représentent Arletty et Catherine Deneuve, deux soleils autour desquels gravitent toute une génération de parisiennes emblématiques de leur époque et héritières chacune à leur manière du style de ces deux étoiles intemporelles. 2 La Parisienne traverse le XX e siècle en devenant encore plus… parisienne. Le temps ne semble pas avoir de prise sur cette icône de l’éternel féminin, bien au contraire elle possède une incroyable capacité de renouvellement. Elle impose un style et un esprit : elle s’empare des modes, les adopte, les adapte, les revisite et les rend parisiennes. Et puis elle n’est plus seulement l’égérie du « ToutParis », on peut aussi la croiser dans les quartiers plus populaires. Déjà au XIX e siècle, la Parisienne se rencontrait dans des univers bien différents, la Parisienne de Balzac ne vivait pas dans le même monde que celle de Zola mais elles étaient toutes deux de véritables Parisiennes. Vers 1900, la Parisienne aristocratique, bourgeoise et très mondaine donne toujours le tempo mais la Parisienne des faubourgs affirme un caractère et une audace qui transforment une image devenue trop classique. La Parisienne évolue ensuite entre ces deux univers, elle appartient à l’un ou à l’autre, mais de plus en plus elle mixe les deux au gré des époques. Elle est adepte, autour de 1910, de cette révolution qui libère le mouvement, transforme la silhouette et multiplie les couleurs. Elle aime Isadora Duncan, Paul Poiret et se précipite pour voir les Ballets Russes de Diaghilev. Pendant les Années folles, elle porte les cheveux courts, lit La Garçonne, découvre Coco Chanel, s’invente des accessoires, écoute du jazz et danse le charleston à Montparnasse. L’élégance parisienne est aussi sportive : conduire une Torpédo comme Mistinguett ou jouer au tennis comme Suzanne Lenglen, la peau halée par le soleil, avec une silhouette qui se transforme et s’affine. Si les grandes soirées mondaines alimentent toujours les chroniques des journaux parisiens, la Parisienne de l’entre-deux-guerres adopte comme nouveaux modèles les étoiles du cinéma et de la chanson. Comme Arletty qui incarne parfaitement la parisienne gouailleuse, libre, se revendiquant des faubourgs mais proche des peintres et des réalisateurs. La Parisienne est admirée de l’étranger, son image s’exporte par le cinéma mais elle s’importe aussi, comme Joséphine Baker d’origine afroaméricaine reconnue comme une authentique Parisienne. Elle n’appartient plus à une classe sociale, ni à un quartier particulier et peut venir de province ou de l’étranger mais elle porte un concentré d’imaginaire parisien très évocateur. C’est cet imaginaire que les autres reconnaissent en elle, les autres femmes, les hommes, les étrangers et particulièrement les Américains qui rêvent de la Parisienne et la voient toujours plus parisienne. Cet imaginaire se renouvelle après 1945, la Parisienne possède la silhouette élégante et féminine du New-Look de Dior et fréquente le Paris de Saint-Germain-des-Prés : le soir à la terrasse du café de Flore et la nuit au Tabou en écoutant Boris Vian. Une nouvelle époque, une nouvelle allure pour la Parisienne, plus jeune, plus rebelle, toujours plus libre comme Françoise Sagan, les cheveux en bataille conduisant sa Jaguar. Dans les années 60, la Parisienne s’incarne dans la fille Nouvelle vague, porte les mini-jupes de Courrèges et devient immortelle avec des jambes infinies et des yeux immenses dessinés par Kiraz. Catherine Deneuve lui fait retrouver un certain classicisme avec son élégance naturelle et incarne depuis une des figures idéales de la Parisienne à la fois légère et profonde, indépendante et passionnée. Aujourd’hui, la Parisienne demeure une icône, une icône sans cesse revisitée au cours du XX e siècle mais qui garde intacte sa puissance d’évocation. Elle est un peu Arletty, un peu Catherine Deneuve. Elle peut être Rive droite ou Rive gauche, business ou populaire, bourgeoise ou bohème, elle garde ce style, ce charme, cette impertinence qui se reconnaissent toujours. Trendis Trendis CRÉATION CRÉER Tendances personnalisées Géostyle® Lifeline Tendances à la carte En fonction d’une problématique particulière d’implantation de marque à l’international nous réalisons à l’attention des équipes dirigeantes un atelier conférence sur le thème des insights culturels et sociaux d’un pays liés à cette implantation. Définition de l’identité et du positionnement de la marque à travers le décryptage de sa culture de marque: son environnement, son histoire de marque, ses produits, ses valeurs, ses codes et de son univers. À partir de l’analyse des grandes tendances déco / mode / consommation du moment nous concevons un ensemble de tendances totalement personnalisées dans lesquelles nous réinterprétons et mettons en scène les produits de nos clients. Creative guideline Recherche de produits « îcones » et / ou rééditions Sensibilisation à la marque FUTUR RÉINVENTER DÉCRYPTER MÉMOIRE MARQUE Formations exclusives Branding « sur mesure » Afin d’améliorer la qualité de la relation client / vendeur et de développer les ventes, nous organisons des ateliers sur mesure pour sensibiliser les équipes de vente à l’histoire et à la culture de la marque. Culture club Dans le cadre de recherches prospectives personnalisées, nous réalisons à l’attention des équipes de création, de marketing, et commerciales des conférences « sur mesure » sur les thèmes suivants : – Culture et société (par pays) – Panorama artistique et culturel contemporain (par pays) – Usages et traditions (par secteur d’activité et par pays) – Point d’équilibre entre culture de marque et marché local (différences culturelles) ÉVOQUER – Focus sur une période historique, une tendance « rétro », un mouvement artistique actuel ou passé. HISTOIRE En fonction de l’identité et de la culture de votre marque ainsi que des tendances du moment, propositions d’idées fortes pour la conception et la communication de projets différentiateurs et créatifs. Brand book Un document de référence composé d’un « Lifeline » et d’un « Créative guideline » qui permet de fédérer vos équipes autour d’une vision commune de la marque et de ses ambitions. Il permet également de « briefer » les différents intervenants (création, communication, web, merchandising, architecture commerciale, packaging). Un produit iconique est un élément fort d’une culture de marque, il doit véhiculer les valeurs et les codes de la marque il doit être représentatif de la culture de la marque et prouver son intemporalité. À partir d’une étude approfondie de la marque, et des grandes tendances du moment, nous sélectionnons dans les collections actuelles ou bien dans les archives le ou les produits iconiques à relancer ou mettre en avant. Nouveau concept de marque En mots et en images, création et construction des éléments fondamentaux d’une nouvelle marque ou d’un nouveau produit. Brand story Créer une histoire cohérente et valorisante qui raconte votre marque et met en scène son histoire, ses personnages emblématiques et ses productions phares afin de faire partager en interne et en externe les valeurs et l’univers de la marque. Brand Stretching Un outil de réflexion qui permet de légitimer une extension de marque vers un nouveau territoire d’expression en décryptant l’ADN et la culture de la marque et en imaginant de nouvelles pistes de création. Bespoke Ils nous ont fait confiance De grandes entreprises, des PME, des bureaux de Style, des agences de Design, des créateurs. Pour que chaque projet soit unique et dans un souci d’excellence nous pouvons, grâce à notre réseau, vous fournir et diriger un projet « clé en main » depuis le concept jusqu’à la réalisation d’outils de communication tels que films corporate, site Web, identité graphique, logo, packaging, identité sonore. Notre vision Dans l’expression « success story » il y a le mot « histoire ». Des savoir-faire « sur mesure » Nos savoir-faire sont le résultat d’une alchimie particulière entre nos différentes compétences et nos expériences professionnelles, un savant mélange de rigueur et de créativité, d’intuition et de connaissance au service exclusif de nos clients. Les marques qui réussissent sont celles qui possèdent une histoire. Une histoire à décrypter, à créer, à construire, à raconter et à transmettre. Écouter Transmettre Pour nous, l’histoire est au cœur de la culture de marque, c’est de là que naissent les légendes, les valeurs, les univers et que se forgent les identités. C’est pour cela aussi qu’une marque est précieuse, unique et source de valeur. Pour nous, chaque cas est unique, chaque marque possède une problématique singulière, des ambitions propres mais aussi des contraintes particulières, c’est pour ces raisons que nous sommes entièrement à l’écoute de nos clients afin de trouver la stratégie « sur-mesure » celle qui correspondra le mieux à leurs aspirations. Une bonne stratégie de marque c’est aussi une histoire de transmission. Savoir transmettre à toute une équipe une connaissance partagée et une information pertinente sur laquelle s’appuyer pour créer et construire, c’est tout l’art de notre savoir-faire. Analyser Accompagner Décrypter une culture de marque, ses valeurs, ses codes et son univers, comprendre ses enjeux et ses problématiques, tels sont nos « fondamentaux ». Nous prenons le temps d’accompagner nos clients tout au long de la mise en place de leurs projets et dans le suivi de leurs stratégies en apportant notre expertise et nos réseaux. (Designers, graphistes, web designer, évènementiel...) À la manière d’un Directeur Artistique, Trendis définit avec vous la stratégie de branding la plus pertinente en vous apportant expertise et recommandations afin que votre marque puisse être au plus près des attentes et des désirs de vos clients. Créer À propos de nous Trendis est une agence de style et de conseil indépendante qui se consacre aux problématiques liées à la création d’identité et de culture de marque. C’est pour nous, imaginer de nouveaux concepts autour de la culture de la marque, cohérents et innovants, proposer des pistes de créations personnalisées et exclusives car chaque client est unique. 3 Trendis est née de la rencontre et de l’association de Natalia Bredin, styliste designer, directrice de création et de François Dagneau Jacquey, historien et professeur d’histoire. Deux formations, deux expériences, deux parcours complémentaires au cœur d’une agence unique et singulière au service de clients exigeants. Contact Trendis Natalia Bredin Directrice de création © Joël Guenoun Pour nous, l’art de coordonner des actions avec sens et cohérence se décline à partir de la culture de marque. Une culture qui se renouvèle et qui se projette dans le futur. Trendis c’est aussi un réseau d’experts en France et à travers le monde. Des universitaires, des sociologues, des scientifiques, des artistes, des chefs d’entreprises, des réalisateurs, des graphistes et des webdesigners. 7 rue Eugène Millon 75015 Paris Tel: 01 45 31 19 42 [email protected] 4 La Parisienne, un produit d’exportation Depuis toujours la Parisienne fait rêver mais à l’heure de la mondialisation et de la standardisation des modes où en est le mythe de la Parisienne ? À Paris Gabrielle Chanel a inventé le style et la femme libre qui va avec ; Dans les années 40 / 50, Claudette Colbert et Leslie Caron ont fait prospéré le mythe de la Parisienne à Hollywood. Depuis, d’autres comme Catherine Deneuve et Yves Saint Laurent ont contribué largement à l’idée d’une Parisienne libre et élégante naturellement. Plus récemment Audrey Tautou a renoué avec la vision carte postale de la Parisienne et Marion Cotillard à celle d’une Parisienne éternellement couture Mais aujourd’hui est en train de naître une nouvelle Parisienne, un vrai produit « d’exportation massif », une post adolescente rafraîchissante, une trentenaire irrésistible, une quadra conquérante, une quinqua rugissante, une Parisienne qui mélange les codes traditionnels du chic et du cheap, de la couture et de la fripe, du rock et du classique, du bien et du mal. C’est Belle de jour qui va à la Bastille, c’est Arletty qui déjeune au Flore. Certaines marques comme Carven, Zadig et Voltaire, Isabelle Marant, Maje, Sandro, l’ont bien compris et participent à son développement et à son influence à travers tous les points modes de la planète. À new York comme à Séoul, on s’arrache ces petites robes à la françaises et ce style si particulier, on crée des « think tank » au sein des grands enseignes américaines pour comprendre le phénomène ! Sage mais pas trop, rebelle mais de bonne famille, négligée mais savamment travaillée, « destroy » mais seulement pour s’amuser, couture mais pas «dadame » c’est le « je ne sais quoi » à la française qui est en marche, comme pour Daft Punk, David Guetta ou Phoenix c’est la french touch qui réussit. Un modèle d’exportation gagnant, du neuf avec de l’ancien, le mythe de la Parisienne à nouveau réinventé. Letizia Felici Letizia Felici, jeune photographe diplômée d’Icart-Photo préfère nous présenter pour cet automne la parisienne raffinée, grâcieuse et douce, plutôt que le stéréotype de la working girl trop souvent montrée. Lexique croisé, Un mélange parisien Bourgeoise Tout en continuant son travail de photographe Letizia étudie à la Sorbonne l’histoire de l’art. En effet, l’image est son support d’expression favori cependant elle désire le partager avec le plus grand nombre et pouvoir en parler. Gouape La Chamade Hôtel du Nord Montaigne Fripes Couture Abbesses Lounge Bastille Belle de Jour Rock Sèvres-Babylone L’Écume des Jours Joséphine Baker dans la Revue Nègre, 1925 Jane Birkin en 1969 Pour en savoir plus Sabine Denuelle, La Parisienne dans l’art, Citadelles & Mazenod, 2011 Gloria Groom (direction), L’impressionnisme et la mode, Catalogue d’exposition du musée d’Orsay, Skira Flammarion, 2012 Inès de la Fressange, la Parisienne, Flammarion, 2010 Charlotte Seeling, La mode au siècle des créateurs, Könemann, 2000 5 © Letizia Felici Ces parisiennes ne sont pas nées à Paris mais elles l’ont tant rêvé et désiré qu’elles en sont devenues des symboles et des ambassadrices. Pour Elsa Schiaparelli, l’aristocrate italienne, divorcée et mère d’une petite fille, Paris en 1922 sera le lieu où elle pourra vivre librement et créer avec ses amis surréalistes une couture moderne faite d’humour et de glamour. Aujourd’hui on redécouvre cette créatrice d’exception qui aura porté haut l’image de la Parisienne. Pour Joséphine Baker, Paris fut en 1925 la première capitale à reconnaître son talent et en fit la première star noire. Elle devint alors en quelques années la plus parisienne des Américaines. Drôle, sexy, d’avant-garde mais aussi courageuse et engagée Joséphine Baker fut sans nul doute une magnifique Parisienne. Venue d’Italie à l’adolescence Carla Bruni, la belle Italienne aux multiples talents a su conjuguer habilement charme et intelligence, liberté et convention, des attitudes qui définissent bien la Parisienne qu’elle est devenue. Jane Birkin est devenue Parisienne en 1969. De l’ingénue soumise à son pygmalion à la femme libre et engagée, de l’icône de mode à l’artiste bohème, elle est à l’image de la Parisienne, multiple et parfois paradoxale. La plus parisienne des Anglaises pour qui Hermès inventa même un sac, a offert à Paris deux de ses plus belles créations, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon, icônes incontestées de la nouvelle vague des Parisiennes. Et si le « je ne sais quoi » qui définit si bien la Parisienne était à rechercher du côté d’un existentialisme élégant et sensuel, d’un mode de vie plus qu’une nationalité, d’un style plus que de racines, d’une liberté d’esprit plus qu’une idéologie ? © Lychee Hericher / Rene Dazy / Suddeutsche Zeitung / Rue des Archives On ne nait pas Parisienne on le devient 6 Joël Guenoun http://www.joelguenoun.com/ Moi Parisienne, je saurai tout sur tout. Moi Parisienne, je mélangerai le chic et le cheap avec style. Moi Parisienne, un rien m'habillera. Moi Parisienne, j'aurai les cheveux longs et savamment décoiffés. Moi Parisienne, j'aurai « oublié » de fermer le dernier bouton de mon chemisier. Moi Parisienne, je relirai sans cesse les jeux de l'amour et du hasard. Moi Parisienne, je roulerai à vélo en talons aiguilles. Moi Parisienne, je déciderai d'arrêter de fumer chaque jour. Moi Parisienne, je pique-niquerai sur les quais de Seine. Moi Parisienne, je ne manquerai aucun vernissage d'ami d'amis. Moi Parisienne, je serai belle de jour et oiseau de nuit. Moi Parisienne, je ne sortirai jamais sans mon pass Navigo. Moi Parisienne, je serai un produit d'exportation. Moi Parisienne, je serai la plus inoubliable des femmes. Moi Parisienne, je serai plus que snob ... je serai parisienne !