la santé publique
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la santé publique
Sciences et techniques sanitaires et sociales Pôles thématiques État de santé et bien-être social - Protection sociale PARTIE 1 Qu’est-ce que la santé ? Qu’est-ce que le bien-être social ? 3 Thème 1.1 Diversité des concepts : de la santé des individus à la santé de la population.... 4 Activité 1 Santé : approche individuelle de la santé................................................... 5 Activité 2 Approche collective : la santé publique...................................................... 7 Cours Mémo ..........................................................................................................9 Thème 1.2 Bien-être social : une construction dynamique....................................................11 Activité 1 Processus de socialisation, normes sociales et insertion sociale............... 12 Activité 2 Influence des normes sociales sur la santé et le bien-être social............... 14 Cours Mémo ..........................................................................................................17 PARTIE 2 Comment apprécier l’état de santé et de bien-être social ? 19 Thème 2.1 Mesure par des indicateurs diversifiés.................................................................20 Activité 1 Diversités et intérêts des indicateurs ........................................................ 21 Activité 2 Complémentarité et relativité des indicateurs ........................................... 24 Cours Mémo ..........................................................................................................28 Thème 2.2 Niveaux de santé et de bien-être social des populations.....................................31 Activité Santé et bien-être social : des contrastes et des inégalités........................... 32 Cours Mémo ..........................................................................................................36 PARTIE 3 Quels sont les principaux déterminants de santé et de bien-être social ? 39 Thème 3.1 État de santé et de bien-être social : une articulation de déterminants..............40 Activité 1 Diversité des déterminants....................................................................... 41 Activité 2 Interaction entre les différents déterminants ............................................. 44 Activité 3 Lien entre déterminants et niveau de santé et de bien-être social ............. 46 Cours Mémo ..........................................................................................................48 PARTIE 4 Comment émergent les problèmes de santé et les problèmes sociaux ? 49 Thème 4.1 Préoccupations de la santé publique et reconnaissance des problèmes sanitaires par la collectivité..........................................................50 Activité 1 Problèmes de santé publique et reconnaissance par la collectivité ........... 51 Activité 2 Reconnaissance des risques sanitaires par la collectivité.......................... 53 Cours Mémo ..........................................................................................................55 Thème 4.2 P roblématiques sociales : des situations de précarité aux ruptures....................57 Activité 1 Inégalités sociales, précarité et exclusion.................................................. 58 Activité 2 Reconnaissance des problèmes sociaux par la collectivité........................ 61 Cours Mémo .......................................................................................................... 65 PARTIE 5 Q uelle protection sociale pour garantir les individus contre les risques sociaux ? 67 Thème 5.1 La protection sociale : des droits fondamentaux aux droits sociaux..................68 Activité Des droits fondamentaux aux droits sociaux................................................ 69 Cours Mémo ..........................................................................................................74 Thème 5.2 La protection sociale : risque social.....................................................................76 Activité Risques traditionnels et émergents.............................................................. 77 Cours Mémo ..........................................................................................................79 Thème 5.3 Construction du système français de protection sociale : - fondements - techniques de protection sociale........................................................................81 Activité 1 Mise en place de la protection sociale en France...................................... 82 Activité 2 Modèles de référence............................................................................... 84 Activité 3 Notions de protection sociale individuelle et collective............................... 85 Activité 4 La dépendance........................................................................................ 86 Cours Mémo ..........................................................................................................88 Thème 5.4 Organisation générale du système de protection sociale : une pluralité de dispositifs....................................................................................90 Activité Organisation générale de la protection sociale : un système complexe......... 91 Cours Mémo ..........................................................................................................94 Thème 5.5 Dispositif de protection sociale : le régime général de la Sécurité sociale..........96 Activité Organisation administrative du régime général de la Sécurité sociale........... 97 Cours Mémo ..........................................................................................................98 Thème 5.6 Un exemple de dispositif du régime général de la Sécurité sociale : la prise en charge du risque maladie : - assurance-maladie et santé publique - l’assurance-maladie de base : organisation administrative et financière - conditions d’ouverture des droits, prestations...................................................100 Activité 1 La loi de financement de la Sécurité sociale.............................................. 101 Activité 2 Une recherche d’équilibre......................................................................... 104 Activité 3 Conditions d’ouverture et prestations........................................................ 105 Cours Mémo ..........................................................................................................108 Thème 5.7 Protection maladie complémentaire : institutions, dispositifs et prestations.....113 Activité 1 La protection complémentaire................................................................... 114 Activité 2 Organismes de protection complémentaire et prestations.......................... 116 Activité 3 Régime d’assurance et régime de solidarité.............................................. 118 Cours Mémo ..........................................................................................................120 Dominique GERNEZ - Sylvette YVANT PARTIE 1 Qu’est-ce que la santé ? Qu’est-ce que le bien-être social ? Thème 1.1 :Diversité des concepts : de la santé des individus à la santé de la population Activité 1 - S anté : approche individuelle de la santé Activité 2 - Approche collective : la santé publique Cours Mémo - Santé, approche individuelle ; santé publique, approche collective Thème 1.2 : Bien-être social : une construction dynamique Activité 1 - P rocessus de socialisation, normes sociales et insertion sociale Activité 2 - Influence des normes sociales sur la santé et le bien-être social Cours Mémo - Bien-être social : une construction dynamique 3 Thème 1.1 Diversités des concepts : de la santé des individus à la santé de la population Découverte Diriez-vous que ces personnes sont en bonne santé ? Justifier la réponse. 4 Activité 1 Santé : approche individuelle de la santé Objectifs - Définir le concept de santé à partir des représentations de chacun Savoir-faire - Repérer les éléments essentiels d’un document - Illustrer la relativité de la notion de santé individuelle - Caractériser la santé définie par l’OMS zz 1 - À l’aide des citations suivantes (document 1), présenter les différentes conceptions de la santé. Comment peut-on définir la santé ? zz 2 - Repérer les éléments figurant dans la définition de l’OMS en 1946 et celle du Bureau régional de l’Europe en 1986. Analyser les différences et expliquer. zz 3 - Montrer en quoi la notion de santé est subjective et relative. Document 1 « Le plus pauvre n’échangerait pas sa santé pour de l’argent, mais le plus riche donnerait tout son argent pour la santé. » [Charles Caleb Colton] Extrait de « Lacon or many things in few words » Je n’ai jamais dans ma vie fait autre chose que travailler pour me rendre malade quand je jouissais de ma santé, et travailler pour regagner ma santé quand je l’avais perdue. [Giacomo Casanova] Extrait de « Histoire de ma vie » Le travail, c’est la santé… Mais à quoi sert alors la médecine du travail ? [Pierre Dac] Extrait de « Le travail c’est la santé ? » « La santé peut paraître à la longue un peu fade ; il faut, pour la sentir, avoir été malade. » [Jean-François Collin d’Harleville] Extrait de « L’optimiste » « Le premier bien est la santé, le deuxième la beauté, le troisième la richesse. » [Platon] Extrait de « Les lois » « Les neuf dixièmes de notre bonheur reposent sur la santé. Avec elle, tout devient source de plaisir. » [Arthur Schopenhauer] Extrait des « Aphorismes sur la sagesse dans la vie » « Le bonheur est l’absence des peines, comme la santé est l’absence des maladies. » [Duc de Lévis] Extrait des « Maximes et réflexions » « De la santé, du sommeil et de la richesse, on ne jouit pleinement qu’après les avoir perdus et retrouvés. [Johann Richter] Citation « Tout bien portant est un malade qui s’ignore. » [Jules Romains] Extrait de « Knock » « Vouloir guérir, c’est être déjà à demi guéri. » [Sénèque] Document 2 Définition de l’OMS 1946 « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » Préambule à la Constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé, tel qu’adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19-22 juin 1946 ; signé le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 États. 1946 ; (Actes officiels de l’Organisation mondiale de la Santé, n° 2, p. 100) et entré en vigueur le 7 avril 1948. © OMS www.who.int/fr/index.html 5 Document 3 xtraits de la Charte d’Ottawa pour la promotion E de la santé, 1986 La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci. Cette démarche relève d’un concept définissant la « santé » comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie ; il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques. Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire : elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être. Les conditions et ressources préalables sont, en matière de santé : la paix, un abri, de la nourriture et un revenu. Toute amélioration du niveau de santé est nécessairement solidement ancrée dans ces éléments de base. Une bonne santé est une ressource majeure pour le progrès social, économique et individuel, tout en constituant un aspect important de la qualité de la vie. Les facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux, comportementaux et biologiques peuvent tous intervenir en faveur ou au détriment de la santé. La démarche de promotion de la santé tente de rendre ces conditions favorables par le biais de la promotion des idées. Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé 1986 http://www.euro.who.int/fr © OMS, Bureau régional de l’Europe Document 4 Enquête santé Conduite tous les dix ans par l’Insee, la dernière enquête santé 2003 couvre un large champ de questions relatives à l’état de santé de la population et à ses recours aux soins. En 2003, environ les trois quarts des personnes enquêtées perçoivent leur état de santé comme « très bon » ou « bon », mais près des deux tiers déclarent souffrir d’une maladie dont la gravité est évidemment variable. Dans le même temps, ils sont plus de neuf sur dix à avoir consulté un médecin et 12 % à avoir été hospitalisés au cours de l’année précédant l’enquête. Ces résultats recouvrent de grandes différences suivant l’âge et le genre des personnes mais varient également selon leur niveau d’éducation ou de revenu. Les réponses relatives à la santé perçue, la morbidité déclarée, les restrictions d’activité et les incapacités, ainsi que le recours aux différentes formes de soins permettent à cet égard de dresser un panorama de l’état de santé de la population française dont certaines dimensions restent fortement associées aux caractéristiques sociales et économiques des personnes. La santé perçue des 55 ans et plus en France et au Québec : différences et similitudes Les réponses des Français et des Québécois de 55 ans et plus interrogés sur la perception de leur santé sont différentes. Si, en France, la majorité des personnes (64 %) se concentre dans la catégorie « bonne », ignorant quasiment la catégorie « excellente », au Québec, les personnes ayant une vision positive de leur santé se répartissent dans les trois catégories proposées : « excellente », « très bonne » et « bonne ». Cette réticence à utiliser le qualificatif « excellent » semble caractéristique des cultures latines et s’oppose ainsi à la culture anglophone, où il est beaucoup plus largement utilisé au quotidien pour manifester une approbation enthousiaste. La population du Québec étudiée, bien que majoritairement francophone, ne partage pas ce penchant culturel. Questions d’économie de la santé IRDES n° 142 mai 2009 (page 2) www.irdes.fr/Publications/Qes/Qes142.pdf Études et résultats DREES N° 436 • 10/2005 http://www.sante.gouv.fr/ Suggestion activité méthodologique : L’observation en santé 6 Activité 2 Approche collective : la santé publique Objectif - Présenter la notion de santé publique Savoir-faire - Repérer les éléments essentiels d’un document - Effectuer des recherches sur un site zz 1 - Identifier le problème de santé abordé dans le document. Lister les conséquences de la consommation d’alcool chez les jeunes. Pourquoi peut-on dire qu’il s’agit d’un problème de santé publique ? zz 2 - Rechercher sur le site de l’INPES les messages de prévention actuellement diffusés. Classer ces messages selon la population concernée (enfants, adolescents, adultes, personnes âgées). Sélectionner un message par population et rechercher ce qui justifie cette campagne de prévention : nombre de personnes atteintes, conséquences humaines… (Vous pouvez vous aider des brochures de l’INPES, du site de L’InVS, des revues spécialisées au CDI…). À partir de ces exemples, proposer une définition de la santé publique. Document es éthylotests dans toutes les discothèques D avant les fêtes de fin d’année Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, Claude GUÉANT, ministre de l’Intérieur, de l’Outre mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration, et Xavier BERTRAND, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, annoncent la mise à disposition de moyens permettant de tester son alcoolémie destinés aux clients de tous les établissements ouverts la nuit et servant de l’alcool. Cet autocontrôle doit permettre d’alerter (ou de rassurer) ceux qui s’apprêtent à reprendre la route. Cette mesure est en application depuis le 1er décembre 2011. Elle permet à chaque consommateur qui le souhaite de vérifier qu’il ne dépasse pas le seuil d’alcoolémie autorisé, au-delà duquel il est dangereux et interdit de prendre le volant. Cette limite maximum autorisée en France est de 0,25 milligramme par litre d’air expiré (soit 0,5 gramme d’alcool par litre de sang). Mise en place à la suite d’une large concertation avec les principaux acteurs du monde de la nuit, cette disposition traduit l’engagement fort de cette profession pour instituer une consommation d’alcool responsable. Chaque discothèque et bar de nuit met à disposition de sa clientèle des éthylotests chimiques ou électroniques : • l’éthylotest chimique est un appareil de mesure de l’alcoolémie à usage unique. Il est constitué d’une poche en plastique dans laquelle l’utilisateur souffle, et d’un tube contenant un réactif qui change de couleur en présence d’alcool ; • l’éthylotest électronique peut, lui, être utilisé à plusieurs reprises. Il est muni d’un embout individuel jetable dans lequel l’utilisateur souffle. Il existe sous forme d’appareil portable ou de borne fixe. Le choix du type de dispositif retenu est laissé à l’appréciation du responsable de l’établissement. Toute personne qui s’apprête à quitter l’établissement pourra ainsi savoir si elle dépasse le taux d’alcool autorisé. Cette possibilité d’autocontrôle, qui vise à diminuer les conduites en état d’ivresse, sera signalée par une affichette « Soufflez, vous saurez » placée à proximité de la sortie de l’établissement. Cette mesure s’inscrit dans la stratégie portée par le gouvernement pour faire de la lutte contre l’alcool au volant une priorité de l’action en matière de sécurité routière. Elle vise à banaliser le geste de l’autocontrôle et à faciliter dans tous les lieux de consommation d’alcool la possibilité pour chacun de connaître son taux d’alcoolémie. Communiqué de presse du ministère de la Santé 1er décembre 2011 7 Document (suite) L’alcool est la première cause de mortalité sur les routes [1] : 1 150 décès en 2010, soit près d’un tiers des accidents mortels (30,8 %). Une accidentalité routière plus élevée la nuit pendant le week-end [1] : l’alcool est présent dans plus de la moitié (58,7 %) des accidents mortels survenus la nuit le week-end. Chaque semaine, 19 jeunes âgés de 15 à 24 ans [1] perdent la vie sur les routes de France (dont 6 en tant que passager). Parmi eux, 7 perdent la vie dans un accident lié à un abus d’alcool et plus de 27 sont blessés. Un comportement qui ne s’améliore pas [2] : l’alcool est présent dans environ 30 % des accidents mortels depuis plusieurs années. En 2010, les infractions relevées pour alcoolémie augmentent de 16,2 % par rapport à 2009. Les délits de conduite avec un taux d’alcool supérieur ou égal à 0,8 g/l de sang ont augmenté de 10,1 % (89 549 infractions relevées) et ceux sous l’emprise d’un état alcoolique avec un taux d’alcool compris entre 0,5 et 0,8 g/l de sang sont en augmentation de 24,1 % (70 350 infractions relevées). [1] Observatoire national interministériel de la sécurité routière (Bilan 2010) [2] Ministère de l’Intérieur – Le permis à points (Bilan de l’année 2010) http://www.sante.gouv.fr Suggestion activité méthodologique : L’étude ELFE zz À l’issue de l’activité méthodologie, relever dans les grandes étapes de l’étude Elfe, les éléments d’enquête qui relèvent de la santé individuelle et ceux qui relèvent de la santé publique. 8 Santé, approche individuelle ; santé publique, approche collective Objectifs • Définir la notion de santé et de santé publique • Illustrer la relativité de la notion de santé Santé : approche individuelle Définition La santé est une notion difficile à définir, elle l’a souvent été par rapport à son opposé, la maladie. • OMS (1946) : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité ». Cependant, certains critères sont à prendre en compte et il est nécessaire de s’interroger davantage. Les 3 composantes de la santé d’après l’OMS 1 - La composante physique Cours Mémo Par exemple en ce qui concerne la maladie ou l’infirmité : - est-ce que l’amputation d’un doigt, la perte d’un œil ou une légère indisposition nuit à la santé ? - la maladie, ou l’infirmité, est considérée comme la définition la plus courante mais il ne s’agit que d’un état intermédiaire ; - le synonyme de santé pour l’essentiel d’une population : est-ce réellement l’absence de maladie ou de handicap ? - l’état de complet bien-être physique, mental et social (définition de l’OMS qui paraît trompeuse) : cet état n’est-il pas plutôt synonyme de bonheur et utopique ? La santé individuelle se mesure plus facilement par son opposé, la maladie : il est plus facile de mesurer une hypertension artérielle, déceler une tumeur sur une radiographie, repérer un virus avec des analyses sanguines. En l’absence de symptômes, de douleurs, de signes cliniques, l’état de santé des individus est rarement mesuré, sauf dans les dépistages systématiques (visites médicales scolaires, du travail, prénuptiales…). 2 - La composante mentale Les atteintes psychiques ou les maladies mentales sont actuellement considérées comme des maux au moins aussi graves que les atteintes corporelles. La santé mentale est un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de la communauté. Au sens de l’OMS, « c’est un état d’équilibre psychologique parfait, par rapport aux contraintes biologiques, informationnelles, symboliques, affectives, passées et présentes et permettant la poursuite de projets optimaux selon les désirs du sujet ». Bien entendu, cet état est difficilement atteignable, mais l’étude des atteintes à cette santé mentale positive permet, sur le plan collectif, de tenter de corriger les facteurs négatifs les plus fréquents. 3 - La composante sociale La définition de l’OMS intègre la notion de bien-être social, ce qui signifie que la cohésion sociale est un préalable à la bonne santé collective. Il est difficile de mesurer le bien-être social, qui est aussi une notion subjective et variable, mais l’insécurité sociale apparaît comme la raison profonde du malaise de notre société. Des indicateurs sociaux permettent donc de mesurer le niveau de bien-être social au travers de ses différentes composantes comme : les revenus, l’environnement, la participation sociale, l’accès au marché du travail, à l’éducation, aux transports, aux loisirs, à la sécurité… 9 • CEE (1988) : « la santé, plus que l’absence d’infirmité ou de maladie, est une qualité de vie comportant une dimension sociale, mentale, morale et affective tout autant que physique. C’est un bien instable qu’il faut acquérir, constamment défendre et reconstruire tout au long de la vie ». Apparaît donc la notion de participation de l’individu. Relativité de la notion de santé individuelle On peut dire que la notion de santé est relative parce que c’est : • un état subjectif : l’interprétation du concept de santé varie avec le degré de satisfaction des besoins fondamentaux. Dans les pays défavorisés où il faut lutter pour se nourrir, où de nombreuses épidémies sévissent, c’est la composante biologique, physique, de la santé qui sera la plus importante ; tandis que dans les pays riches, l’exigence de santé portera aussi sur les aspects psychologiques et sociaux ; • un état non mesurable : la santé est difficile à cerner, encore plus à mesurer. On peut mesurer un trouble, une anomalie (PA, température, taux de cholestérol, par exemple), mais on ne peut évaluer avec certitude l’état de bonne santé d’une personne ou d’une population ; • un état variable : la limite entre la santé et la maladie ou entre le « normal » et le « pathologique » est difficile à situer. La notion de santé varie d’une personne à l’autre (selon le sexe, l’âge, la CSP), elle varie dans le temps et selon les normes de la société dans laquelle chacun vit. Santé Publique : approche collective Définitions Étymologiquement, la santé publique, assemblage d’un substantif et d’un adjectif, désigne d’une part ce qui concerne la santé des individus composant une population, d’autre part ce qui concerne l’État dans le champ de la santé. Winslow en 1952, définit la santé publique comme : « La science et l’art de prévenir les maladies, d’améliorer, de prolonger la vie, la vitalité physique et mentale des individus par le moyen d’une action collective concertée visant à assainir le milieu, lutter contre les maladies qui présentent une importance sociale, enseigner à l’individu les règles d’hygiène personnelle, organiser des services médicaux et infirmiers en vue du diagnostic précoce et du traitement préventif des maladies, ainsi qu’à mettre en œuvre les mesures sociales propres à assurer à chaque membre de la collectivité un niveau de vie compatible avec le maintien de la santé, l’objectif final étant de permettre à chaque individu de jouir de son droit à la santé et à la longévité ». La santé publique s’occupe de la santé globale des populations sous tous ses aspects, curatifs, préventifs, éducatifs et sociaux. Elle est chargée de l’état sanitaire d’une collectivité. La santé devient publique lorsqu’elle concerne le citoyen et non plus l’individu, ou lorsque l’harmonie de la collectivité est en cause, et que seule l’intervention de l’État rend possible une normalisation. Un problème de santé publique met en cause le bien-être de la population de par son importance et ses conséquences. « On peut parler de Santé Communautaire quand les membres d’une collectivité géographique ou sociale, conscients de leur appartenance à un même groupe, réfléchissent en commun sur les problèmes de leur santé, expriment leurs besoins prioritaires et participent activement à la mise en place, au déroulement et à l’évaluation des activités les plus aptes à répondre à ces priorités » (OMS). Cours Mémo L’épidémiologie est une science qui permet de connaître de façon objective et concrète les problèmes de santé. L’épidémiologie est un outil scientifique d’aide à la décision en Santé Publique ou Communautaire. Par exemple, face à une épidémie, ou à l’exposition à un risque toxique environnemental, c’est elle qui identifiera le processus anormal, décrira son importance, orientera vers les solutions. 10 La santé publique est mise en place avec des actions, des textes, des moyens humains, institutionnels, budgétaires : c’est ce que l’on appelle la politique de santé. Elle définit les orientations sanitaires du pays et coordonne l’activité des différents acteurs du système de santé (collectivités publiques), organismes de protection sociale, professions de santé, établissements de soins publics ou privés, industries. Thème 1.2 Bien-être social : une construction dynamique Découverte Citer chacun cinq mots qui représentent le bien-être social. Mettre en commun et proposer une définition commune. 11 Processus de socialisation, normes sociales et insertion sociale Activité 1 Objectifs - Présenter la socialisation Savoir-faire - Dégager les éléments d’un texte -Caractériser le processus de socialisation - Identifier le lien entre socialisation et insertion sociale La société impose des règles aux individus : dire bonjour, travailler, se conformer à un emploi du temps… zz 1 - Citer d’autres règles imposées par la société. La socialisation est l’apprentissage de la vie en société : apprentissage des comportements, des valeurs et des normes sociales. Liberté – Égalité – Fraternité - Travail – Famille - Fidélité – Respect – Tolérance zz 2 - Que représentent ces termes ? Rechercher un exemple concret permettant de les appliquer. À partir de ces exemples, définir normes et valeurs. zz 3 - L’apprentissage des valeurs et des normes se limite-t-elle au jeune âge ? Justifier la réponse. zz 4 - R elever dans les grandes étapes de l’étude Elfe (activité méthodologique : l’étude Elfe) les éléments utiles pour l’étude de la socialisation des jeunes. En quoi l’étude Elfe aura pu permettre d’étudier le processus de socialisation des jeunes devenus adultes ? zz 5 - M ontrer comment la scolarisation en milieu ordinaire des enfants autistes peut constituer le meilleur soin possible à leur prodiguer et favoriser leur insertion sociale. En quoi cela constitue-t-il également un facteur de socialisation des autres enfants ? Document L’insertion en milieu scolaire ordinaire : le meilleur moyen pour l’enfant autiste de progresser et de s’épanouir Placé dans une institution spécialisée ou dans un hôpital de jour, l’enfant autiste ne retrouve que des modèles semblables à lui-même qui ne l’aideront pas à progresser. À l’inverse et s’il a le potentiel suffisant, son intégration dans un milieu ordinaire est le meilleur moyen de le stimuler. D’une part, l’enfant autiste intégré au sein d’une classe côtoie principalement des enfants n’ayant pas de handicap et qui représentent ainsi les meilleurs modèles à suivre pour progresser. D’autre part, les autres enfants ayant des interactions sociales normales, entrent naturellement en contact avec l’enfant autiste : ils le sollicitent et ainsi le stimulent constamment. Plus généralement, l’école place l’enfant autiste dans des situations de vie concrètes, ce qui va lui permettre d’acquérir une culture et des comportements adaptés. La scolarisation évite ainsi l’exclusion précoce et le sur-handicap tout en préparant l’enfant à une vie sociale et professionnelle à l’âge adulte, avec comme perspective un emploi salarié. La nécessaire reconnaissance de l’éducabilité des enfants autistes Les enfants autistes ont été pendant fort longtemps considérés comme « non-éducables ». Or, sans même évoquer une méthode éducative particulière, l’ensemble des familles de l’association peut en témoigner : les enfants autistes doivent apprendre pour progresser ! Mais ils ne peuvent rentrer seuls dans les apprentissages de manière naturelle : il leur 12 faut donc apprendre les règles, les situations, les émotions ou les intentions des autres. Il semblerait qu’aujourd’hui, 20 à 25 % des enfants et des adolescents reconnus comme souffrant d’autisme ont un potentiel suffisant pour être intégrés dans de bonnes conditions au sein du milieu scolaire ordinaire. Ce n’est donc pas seulement leur droit à l’intégration scolaire qu’il faut revendiquer, mais leur droit même à l’instruction car l’éducation constitue le meilleur soin possible à leur prodiguer. Document (suite) De l’intégration scolaire à l’intégration sociale : un regard sur l’avenir L’intégration au sein d’une classe ordinaire, aidée par un accompagnateur qualifié, constitue donc pour ces enfants une prise en charge très efficace et une excel- lente préparation à une future intégration sociale et professionnelle. C’est en étant intégrés à l’école qu’ils acquièrent des compétences, de l’autonomie et qu’ils apprennent à communiquer avec autrui, ce qui augmente leurs chances de mener une vie indépendante, au sein de la société, lorsqu’ils seront adultes. La scolarisation des enfants autistes en milieu ordinaire avec un accompagnement spécialisé : des avantages pour tous Les projets d’intégration mis en place depuis 2001 dans le cadre de l’association « Les premières classes » reposent sur l’accompagnement de l’enfant dans tous les apprentissages, à l’école mais aussi dans tous les instants de la vie quotidienne, par des personnes compétentes appelées accompagnateurs-psychologues. Ces dispositifs d’intégration scolaire apportent de nombreux avantages… Des enfants heureux et épanouis Des témoignages de parents soulignent la joie ressentie par leurs enfants autistes scolarisés dans le milieu ordinaire. Ils progressent de manière exceptionnelle et ne sont plus dans l’échec, nouent des relations d’amitié avec leurs camarades d’école et apprennent à communiquer. Une mère évoque ainsi le sourire qui illumine le visage de son fils lorsqu’il se rend à l’école chaque matin. Des familles plus sereines La scolarisation en milieu ordinaire avec un accompagnement spécialisé, est vécue comme une « sortie du tunnel » par les parents. La plupart ont en effet connu une grande détresse à l’époque où la prise en charge de leur enfant se révélait inefficace. Certains enfin peuvent reprendre leur activité professionnelle, ce qui signifie un retour à une vie quasi-normale… Un dispositif enrichissant pour l’enseignant et la classe entière D’autres témoignages d’enseignants prouvent que le dispositif d’intégration scolaire avec accompagnement spécialisé est fort bien vécu, et ce malgré leurs craintes initiales. Les enseignants jugent absolument indispensable l’accompagnement de l’enfant autiste par une tierce personne. De plus, l’intégration d’un enfant autiste dans une classe ordinaire constitue pour les autres élèves une grande leçon de civisme et de sensibilisation à l’intégration sociale des personnes handicapées. Un enfant qui a eu l’habitude de côtoyer voire d’aider des enfants handicapés à l’école trouvera plus naturel de s’en préoccuper plus tard sur son lieu de travail. http://www.lespremieresclasses.fr 13 Influence des normes sociales sur la santé et le bien-être social Activité 2 Objectif - Identifier l’influence des normes sociales sur la santé et le bien-être social Savoir-faire - Repérer les éléments essentiels d’un document zz 1 - Se faire tatouer, représente-t-il une norme sociale pour les adolescents ? Quelles conséquences le tatouage peut-il avoir sur la santé ? zz 2 - Q uelle était la norme « cutanée » jusqu’à la fin du XIXe siècle ? De quelle façon a-t-elle évolué jusqu’à nos jours ? zz 3 - Expliquer comment la norme relative à la couleur de peau a fait évoluer le concept de santé. zz 4 - Présenter les conséquences des pratiques de bronzage sur la santé. zz 5 - Pourquoi les nouveaux réseaux sociaux sont-ils de nouveaux modes de socialisation ? Quelles influences peuvent-ils avoir sur la vie sociale d’un individu ? Document 1 Pourquoi mon enfant veut se faire tatouer ? Le tatouage est considéré par certains comme un art et par d’autres comme quelque chose de vulgaire, de « mauvais genre ». Quelles sont les motivations des jeunes qui veulent se faire tatouer ? D’où vient ce désir ? Dans certaines circonstances, se faire tatouer permet d’intégrer un groupe social et de ne pas s’en faire rejeter. L’adolescent qui exprime ce besoin se sent alors moins seul. Il appartient à la « famille » de son choix, ce qui le rassure. En effet, le tatouage indélébile permet d’être rattaché au « groupe des tatoués à vie ». (…) Le tatouage peut aussi être le moyen d’affirmer sa personnalité et son originalité en refusant les normes d’une société qui tend à nous rendre tous égaux sur tous les plans. Le tatouage, par son côté marginal, marque notre refus de se conformer aux normes sociales en vigueur. En France, l’absence de rite de passage entre l’enfance et l’âge adulte (le service militaire était l’un des derniers rites de passage) peut être compensée pour certains par le fait de se faire tatouer. L’adolescent montre alors qu’il est maître de son corps, donc qu’il est adulte. Le tatouage peut aussi être un moyen de séduction. (…). Lorsque l’image qu’un adolescent se fait de son corps ne correspond pas à ses critères esthétiques, il peut penser pouvoir y remédier par le tatouage. Le tatouage participe alors à diminuer son manque de confiance en lui et en sa capacité de séduction en l’aidant à faire de son corps une « œuvre d’art ». Le tatouage a aussi souvent pour effet d’exacerber et de renforcer le sens de l’identité chez les sujets qui y ont recours. (…) De plus, les jeunes se font souvent tatouer des symboles ou des dessins qui expriment des qualités qu’ils souhaiteraient avoir. Par exemple, un adolescent pourra se faire tatouer « courage » écrit en idéogramme chinois afin d’intégrer symboliquement le courage à sa personnalité. Ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative - Direction générale de la Santé www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr 14 Document 2 Extraits du rapport intitulé : ULTRAVIOLETS ÉTAT DES CONNAISSANCES SUR L’EXPOSITION ET LES RISQUES SANITAIRES L’exposition délibérée au soleil à des fins de bronzage est très récente. En effet, pendant des siècles, la mode de la peau blanche s’est imposée, surtout parmi les couches sociales aisées de la population, qui estimaient que la peau mate devait être réservée aux classes inférieures. La tendance va commencer à s’inverser à la fin du XIXe siècle, avec le courant hygiéniste qui préconise les bains de soleil aux personnes anémiées. C’est au début du XXe siècle que les bienfaits du soleil pour la synthèse de la vitamine D vont être connus. Le changement de mode va basculer rapidement vers la peau bronzée avec l’apparition des congés payés en 1936, qui permettent des mouvements vers les plages en période estivale. Mais c’est au moment des « trente glorieuses », après la seconde guerre mondiale, avec l’augmentation de la durée des congés payés de une à trois semaines, que les déplacements vers les zones ensoleillées vont se multiplier (hiver à la montagne et été à la mer). Plus tard, dans les années 70 et 80, la diminution des prix du transport aérien va permettre à beaucoup de partir pour des séjours « tropicaux ». Et c’est à cette époque que l’on commence à observer le développement de centres de bronzage. Le bronzage est ainsi devenu en quelques dizaines d’années un avantage esthétique synonyme de bonne santé et de classe sociale élevée. D’un point de vue scientifique, les ultraviolets font partie du rayonnement électromagnétique non ionisant émis par le soleil, au même titre que les rayonnements visibles (lumière) et que les infrarouges. Si les ultraviolets sont invisibles pour l’œil humain, le corps réagit à ces rayonnements par des mécanismes de protection : le bronzage et l’épaississement de la couche superficielle de la peau. Du fait de leur pénétration dans la peau et de leur potentiel mutagène, une exposition aux rayonnements ultraviolets, qu’ils soient naturels ou artificiels, n’est pas sans créer des risques sanitaires importants à moyen ou long terme, en particulier pour les populations sensibles comme les enfants. L’attention des pouvoirs publics a été attirée sur les risques liés à l’exposition aux ultraviolets artificiels dès 1995 et une réglementation a vu le jour en 1997 (décret n° 97-617 du 30 mai 1997 relatif à la vente et à la mise à disposition du public de certains appareils de bronzage utilisant des rayonnements ultraviolets, ainsi que ses arrêtés d’application). […] • l’exposition aux UV a un effet bénéfique pour la santé humaine, mais la dose d’UVB nécessaire et suffisante pour la synthèse de vitamine D est largement inférieure à une DEM* par semaine. Cependant l’exposition aux UV a aussi des effets néfastes, à court et à long terme, sur la peau, les yeux et le système immunitaire ; • l’exposition aux UV est cancérigène pour l’homme. […] ; • la prévention des cancers cutanés passe par une réduction de l’exposition solaire. De même, les résultats récents d’études épidémiologiques indiquant une diminution de l’incidence de certaines tumeurs (lymphomes) associée à l’exposition solaire, demandent à être confirmés et approfondis (dans l’une de ces études, notamment, les kératoses solaires restent un facteur de risque). A fortiori, aucun mécanisme démontré ne peut actuellement être avancé pour expliquer ces effets apparemment bénéfiques de l’exposition au soleil, et il n’y a aucune raison de revenir sur la recommandation du Code Européen contre le Cancer d’éviter les expositions excessives au soleil. S’agissant de l’utilisation de sources artificielles d’UV pour obtenir un bronzage, on a longtemps considéré que cette pratique était sans danger et pouvait même procurer une protection contre les effets délétères de l’irradiation naturelle. On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. Cet effet « cosmétique » fugace ne procure aucune protection contre les effets de l’irradiation UVB, et les doses d’UV reçues à l’occasion de ces séances viennent s’ajouter aux doses reçues lors de l’exposition naturelle, augmentant les risques. * DEM : Dose Erythémale Minimale Mai 2005 Afsse, Institut de Veille Sanitaire, Afssaps De l’ensemble des travaux publiés ou en cours de publication concernant les effets sanitaires d’une exposition aux UV et l’utilisation d’installations de bronzage émettant des UV, il ressort les informations suivantes : 15 Document 3 Les nouveaux Des milliers d’amis… virtuels réseaux sociaux des ados Naguère, les ados se retrouvaient dans les boums ou les boîtes de nuit. Aujourd’hui, jeunes (et moins jeunes) construisent leur réseau d’amis, découvrent l’amour… sur le Net. Dans cet espace sans limites, ils communiquent quasi gratuitement. Revue de ces nouveaux modes de socialisation. Twitter, le dernier-né Le tout dernier réseau social a pour nom Twitter. Il s’agit d’un outil qui permet d’envoyer gratuitement des messages brefs (140 caractères maximum, soit une ou deux phrases), appelés tweets (que l’on pourrait traduire par « gazouillis »), via Internet, par Msn ou Sms. La devise de Twitter est « What’s happening ? » (« Quoi de neuf ? »). Par exemple, les utilisateurs de Twitter ont été les premiers à être informés de la mort de Michael Jackson. Msn, pour chatter en direct Nos ados n’utilisent guère les e-mails classiques, trop lents, et qui ne permettent pas le dialogue. Ils leur préfèrent Msn Messenger, la messagerie instantanée de Microsoft, géant mondial de l’informatique. Sur Msn, pas de photos, pas d’images, seulement des discussions en direct qui permettent de « chatter » (de to chat, « bavarder ») en temps réel. On peut même voir son interlocuteur grâce à une webcam. Sur Msn, pas de risques majeurs pour un ado. C’est lui qui inscrit dans une liste les copains qui peuvent discuter avec lui. Ceux qui ne sont pas répertoriés ne peuvent pas s’immiscer dans la conversation. Les ados restent sur Msn des heures durant pour discuter et même pour s’entraider à faire leurs devoirs. Le blog, un journal intime Dans un blog (contraction de weblog, log désignant un journal de bord dans l’aviation ou la marine), l’auteur (le « blogueur ») se met en scène, publie ses photos, ses poèmes, ses états d’âme, et parle de ses centres d’intérêt. Les jeunes Français sont les plus grands blogueurs au monde. Un lycéen sur deux anime un de ces espaces intimes, qu’il expose pour exister dans le regard de l’autre. Sur les blogs d’ados, on trouve de tout : des photos de copains, de stars, des clips, des débats – « tomber amoureux pendant 16 les vacances, c’est cruel ou c’est génial ? », « Pour ou contre la clope dans les lycées ? », etc. Deux grands sites hébergent des blogs : MySpace, et Skyrock.com. Cet espace de libre expression a rencontré un fort succès auprès d’un public jeune. L’âge légal pour s’inscrire sur MySpace est de treize ans. Le blog d’un mineur est privé, seuls ses amis peuvent le consulter. Copains d’avant la nostalgie, camarades ! Le principe : un super-annuaire vous permet de renouer avec vos anciens camarades de classe, de conservatoire ou de clubs de sport, perdus de vue. Grâce au moteur de recherche, par noms ou par établissements, vous retrouvez la trace d’Éric ou de Julie. Facebook le réseau des « amis » Créé à l’origine par des étudiants, ce gigantesque réseau social sur Internet compte aujourd’hui plus de 350 millions de membres. Le principe : vous invitez des connaissances à rejoindre votre liste d’amis. Elles ont alors accès à votre « mur », une page sur laquelle vous pouvez afficher votre état d’esprit du moment, vos coups de cœur ou de ras-le-bol, etc. Vos amis peuvent commenter vos activités, vous envoyer des courriels, des jeux, des blagues. Sur Facebook, vous partagez des vidéos, publiez vos photos, invitez vos amis à des événements (concerts, conférences, fête d’anniversaire). L’accès à Facebook est gratuit. Pour s’inscrire, il suffit d’une adresse e-mail et d’un code secret… et vous voilà membre de la communauté. Nos ados en sont fous… Pour que vous puissiez accéder à leur page, il faut que vos chers bambins vous acceptent comme « ami »… Anne-Marie Thomazeau - N° 252 - Février 2010 Viva, le magazine mutualiste www.viva.presse.fr Bien-être social : une construction dynamique Objectifs • Présenter la socialisation et la caractériser en tant que processus • Identifier le lien entre socialisation et insertion sociale • Identifier l’influence des normes sociales sur la santé et le bien-être social Socialisation et processus de socialisation Définition La vie en société n’est pas innée. Elle devient possible s’il y a eu un apprentissage préalable des comportements, des valeurs et des normes sociales. La socialisation est donc l’apprentissage de la vie en société : apprentissage des comportements, des valeurs et des normes sociales. Le comportement est le rôle qu’un individu doit suivre en fonction des normes, des valeurs, de la position et du statut qu’il occupe dans la société. Exemples : - civisme (valeur) : voter (norme), - foi (valeur) : aller prier au lieu de culte (norme), - patrie (valeur) : défendre son pays en cas de guerre (norme). Cours Mémo • Valeurs Toute société ou groupe définit ce qui est bon ou mauvais, beau ou laid, bien ou mal, acceptable ou non… constituant une sorte d’idéal, d’objectif nécessaire à son organisation. Exemple : liberté, égalité, fraternité, travail, famille, patrie, fidélité, respect, tolérance, honnêteté, solidarité, réussite, politesse, persévérance, loyauté… Les valeurs sont relatives à une société, à un groupe social, à une communauté. • Normes Règles que le groupe se donne et que la majorité accepte pour respecter les valeurs. On distingue plusieurs catégories de normes : - norme morale : morale de la fidélité au sein du couple, au sein de la famille, acceptabilité de certains mensonges (le Père Noël pour les jeunes enfants,...) ; - norme religieuse (le port du voile, les tabous alimentaires, l’interdiction d’avorter…) ; - norme sociale : règle liée à des valeurs qui indique ce qui est admis par une majorité de personnes. Exemple : la mode vestimentaire, les goûts musicaux, des préférences alimentaires… ; - norme juridique qui indique ce qui est légal (mais pas forcément normal). Exemple : normes de l’adoption, du mariage… Le contrôle social des normes est effectué par le groupe social, par le juge ou la police. Toute transgression de normes conduit à une sanction du groupe social ou à une sanction juridique. Les instances ou agents de socialisation • Les agents de socialisation primaire La famille est l’institution fondamentale en matière de socialisation. La famille apporte à l’individu, les goûts, comportements, manières de percevoir, de ressentir. La socialisation est différente selon le sexe (la petite fille doit aider sa mère, être calme, jouer à la poupée…). L’école éduque, transmet des règles de conduite et enseigne des connaissances et des savoir-faire. • Les agents de socialisation secondaire L’entreprise ; le groupe des pairs (amis, voisins, club de randonnée, de natation synchronisée, chorale…) suppose l’apprentissage de règles de conduite. L’Église, les communautés, les partis politiques, les syndicats ont perdu de leur importance en tant qu’agent de socialisation. Les médias (télévision, presse, radio) sont des agents de socialisation dont le rôle ne fait que s’amplifier. La socialisation est donc un processus continu qui débute dès la naissance et se poursuit toute la vie. 17 Socialisation et insertion sociale Définition Insertion sociale : - action visant à faire évoluer un individu isolé ou marginal vers une situation caractérisée par des échanges satisfaisants avec son environnement (moyen), - résultat de cette action qui s’évalue par la nature et la densité des échanges entre un individu et son environnement (but). Par le processus de socialisation, chaque individu assimile tout au long de sa vie les éléments lui permettant d’occuper une place dans les échanges sociaux. Les lieux où se nouent des liens sociaux permettant la socialisation des individus et leur intégration sociale sont : - la famille qui transmet ses normes et valeurs, - l’école, qui transmet une culture et des valeurs partagées, et qui rend possible l’intégration professionnelle, - le travail, parce qu’il donne une identité professionnelle, un statut, un revenu et des droits sociaux (chômage, retraite, Sécurité sociale) et est donc le pilier essentiel de l’intégration, - les associations caritatives qui aident l’individu à retrouver son identité sociale et un statut social. L’intégration sociale est le degré d’insertion d’une personne (ayant des incapacités) dans son milieu social. Influence des normes sociales sur la santé et le bien-être social Une norme est dite sociale dans la mesure où elle est partagée par un grand nombre d’individus. Les normes sociales sont plus ou moins explicites, elles sont variables dans le temps, l’espace, les pays et les cultures. Les normes s’appuient sur des valeurs, elles influencent des comportements. Elles ont donc un impact sur la santé c’est-à-dire sur l’état de complet bien-être physique, mental et social. Elles ont un impact car elles influencent et modifient l’approche que l’on a de ces notions. Différentes normes ont (ou avaient) une influence positive sur le concept de santé et de bien-être social Allaiter son enfant, se protéger du soleil pour garder un teint laiteux, ne pas fumer, manger de façon équilibrée, faire du sport régulièrement, aller à l’école, ne pas faire travailler les enfants, interdire l’esclavage… D’autres normes ont une influence négative sur les concepts de santé et de bien-être social Cours Mémo S’alcooliser régulièrement pour s’amuser, admettre le travail des enfants, ne pas permettre aux filles d’aller à l’école, pratiquer l’excision, maigrir de façon abusive pour ressembler à un certain modèle esthétique, fumer pour être intégré dans un groupe d’amis… 18